Un rêve devenu réalité Journal de bord [304476]
Un rêve devenu réalité – Journal de bord
Dans ma très petite enfance, j’étais fascinée par l’idée de visiter un jour la France. Il est évident que je n’avais alors aucune idée sur ce que signifiait « la France », « Paris », etc. C’était probablement la résonnance de ces mots dans mon esprit parce que je reprenais « cette idée » à toute occasion.
Quelques anné[anonimizat]ège, j’étais extrêmement passionnée par la langue française, et mon enseignante, était, [anonimizat]ée de mon ouverture envers le français.
En 1990, à la fin de mes études dans un lycée agricole, le contexte socioéconomique et politique, m’a mené vers l’enseignement – « professeur suppléant pour les disciplines agricoles ». Ma carrière prometteuse dans ce domaine a été coupée à [anonimizat], qui m’a invitée dans son cabinet et m’a dit : « Il est comment ton français ? ». « Ça marche ! », je lui ai répondu. Il a continué : « Je sais que tu as toujours aimé le français, à partir de demain tu prends les classes de français ! » Et me voilà, [anonimizat]çais !
Il est à remarquer que l’école où je travaillais comme professeur suppléant, était l’école où j’avaiis étudié pendant le collège. Toul le monde me connaissait et émettait de prétentions envers mes performances. C’est probablement une des raisons pour lesquelles j’ai décidé de changer le statut de suppléant et de suivre des études qui me permettent une « telle » qualification. Et quand je dis « telle » je fais référence à mon parcours de formation (long et difficile), mais qui finalement (en 2006), s’est concrétisé dans un diplôme universitaire et le statut de professeur de franç[anonimizat] même poste où j’ai fonctionné comme suppléant. Toujours le hasard ? Je crois que le travail et l’apprentissage en autodidacte, y ont contribué.
C’est le rêve accompli ? Pas encore.
Donc, je travaille actuellement dans une école rurale. À travers de mes activités, j’ai observé que le contact de mes élèves avec la culture vivante était, [anonimizat]. Par exemple,90% de mes élèves ne sont jamais allés au théâtre, n’ont pas eu « l’occasion » de prendre contact avec la vie culturelle de ce type.
Mais en 2014, j’ai eu la chance unique d’accéder vers l’accomplissement de « mon rêve ».
Contexte
La responsabilité de l’Union Européenne de veiller sur ses territoires et d’assurer accès égal au soutien pour tous les citoyens des É[anonimizat] 90% du territoire européen, ont conduit vers une politique de développement rural.
Ainsi, un groupe d’action locale (GAL) est « [anonimizat]é et de la société civile d’un territoire rural en vue de l’application des méthodes de développement rural LEADER. »
Le protocole de partenariat entre Pays Vichy Auvergne et La Microré[anonimizat]é le 3 avril 2008, envisage trois axes de travail:
« Éco – citoyenneté européenne »
« Nutrition – Santé : fruits rouges »
« [anonimizat] »
À partir de « la myrtille », « les fruits rouges » sont devenus partie centrale du concept « Un Cabaret Noir aux fruits rouges ».Le programme LEADER avait comme objectif « d’insérer dans un réseau européen », un travail « autour de Balkans » sur les mêmes axes : jeunesse, fruits rouges. Mais l’histoire prend sa source en 2010, à la mise en place de la « La route 666 ». Après ces projets, la Compagnie Procédé Zèbre, a exprimé le souhait de continuer la Route 666, cette fois-ci, en collaboration avec un GAL Roumain et un GAL Hongrois. Le « Dossier – presse 2009 – Tourisme et Patrimoine », section « Coopération avec la Roumanie », décrit en grandes lignes PEJA (Programme Européen Jeunesse en Action) (v. notes sur Route 666) et que le projet « Un Cabaret noir aux fruits rouges » est « en cours d’élaboration avec Procédé Zèbre).
« Un Cabaret Noir aux fruits rouges », en dehors de la partie théâtrale, est construit et mis en pratique sur plusieurs aspects. Il fait partie du grand projet « Water is memory », le projet sur l’activité d’Albert Londres, un travail continu, depuis ses débuts jusqu’à présent, qui n’arrête pas, vu son importance et « ses trésors » historiques et culturelles.
Il est nécessaire de comprendre ce concept, « Water is memory » pour se faire une image sur tout le travail de Fabrice Dubusset, une image que pour moi-même (qui en connaissait « les morceaux »), est devenue révélatrice à travers les recherches pour cet ouvrage.
À l’occasion de la deuxième édition de « Water is memory », Fabrice Dubusset a déclaré dans le programme du projet « W&M », que « Water is memory est né de rencontres ». Il a fait référence au stade équestre, où a eu lieu le spectacle et qui était étroitement lié à l’histoire d’Albert Londres.
Le concept du projet a de profondes significations. Du point de vue poétique, l’eau (water) symbolise la vie, elle a « la puissance » de rafraîchir la mémoire. En même temps, les propriétés de l’eau (s’écouler ou s’infiltrer, effacer ou transporter) peuvent rendre lourd ou léger, si on pense à la mémoire, elle aussi peut prendre ces propriétés. De plus, en parlant de Vichy, ici l’eau prend une dimension particulière.
Et voilà comment, ce projet, chargé de significations, n’est plus un projet, il se transforme dans « la voie » vers l’artistique et le poétique, une voie de la connaissance qui, tout comme l’eau, a le devoir est de transmettre (transporter) la mémoire. Fabrice Dubusset dit que « Water is memory est un festival, un uppercut en forme de résistance culturelle faite de partages ».
Dans la même publication, Fabrice Dubusset revient sur le devoir d’un artiste (son cas) de garder vive la mémoire des peuples à l’égard de leur histoire et leurs racines :
Dire, écrire, consigner, transmettre, est une nécessité, c’est un cours d’histoire en direct, une action, une bataille contre vent et préjugés, contre l’oubli et le déni. Le coup porté a marqué les visages, au fur et à mesure du spectacle, la mémoire remonte à la surface et la réalité du théâtre vient dépasser une réalité enfouie. […] le public est dans l’action, il est acteur de son propre parcours. Un parcours sensoriel et sensitif qui exacerbe son inconscient. Le devoir de mémoire comme un devoir d’histoire de voir notre histoire, une histoire intime de nos familles qui touchent l’universel.
En revenant au cabaret, « Un Cabaret Noir aux fruits rouges », reste dans la complexité déjà connue et dans l’esprit un des principes de travail de Fabrice Dubusset.
À l’aube du projet
C’est à ce point et à ces circonstances que j’ai rencontré Fabrice Dubusset – directeur artistique de la Compagnie Procédé Zèbre, Vichy, France :
Je n’ai pas d’informations sur tout le projet (je suis devenue partenaire seulement le 2014), mais je peux vous présenter ce que Fabrice a considéré nécessaire de me « dévoiler », pour mieux comprendre le concept.
La Compagnie Procédé Zèbre expérimente des formes de spectacle hybrides, où se mélange théâtre, musique et interventions diverses, sans limite de lieu, de temps ou d’équipe.
Les spectacles de la compagnie se nourrissent d’échanges avec d’autres artistes, d’ateliers, de confrontation avec des publics ou acteurs divers. Ils entrent en résonance avec des lieux où la compagnie intervient : un th un théâtre éventuellement, mais aussi une usine, un hôpital, les rues d’une cité, un café, un musée, une plage…
La couverture des cartes de jeu
Cartes de jeu – images d’ensemble
Tout ce qui se passe à travers les activités de la Compagnie, les actions, les produits matériels à but éducatifs, sont attentivement préparés et ce qui est le plus intéressant, tout est au niveau des symboles, au niveau des correspondances.
Conte de Wilhelm et Margot
Le symbolisme des noms des personnages (Wilhelm = Water, Margot = Memory) est en parfaite symétrie avec le thème du projet. Même inversées, les initiales gardent leurs sens.
Symbolisme et symétrie
Les couleurs aussi sont porteuses de symbole, le rouge de « Margot » pour symboliser l’amour el le mauve de « Wilhelm » en correspondance avec « maudit », représentant le personnage qui, pour gagner l’âme de Margot, va dans la forêt, pour rencontrer le diable et lui vendre son âme.
Mais le conte ne reste un simple conte, il devient outil d’apprentissage, qui favorise l’expression et la communication à tous les niveaux (v. infra – photo 5, indications par niveau) et rejoigne en même temps le jeu de cartes (les obstacles) et l’histoire du Cabaret noir sous l’égide du théâtre :
Règles du jeu
Réflexion et défi
La devise « le français c’est l’enfer ? », et la trame du jeu « La marelle du diable » mettent en évidences les difficultés possibles et les défis que les « joueurs » (tout comme Wilhelm) peuvent rencontrer quand ils sont mis dans les situations d’apprentissage (par transposition, situations de la vie courante).
Je suis rentrée dans la possession de ce jeu didactique, le 3 mars 2014, quand, par la bonne volonté du Monsieur Dumitru Petruș, j’ai rencontré Fabrice Dubusset, qui était accompagné par Stéphanie Bara – auteure des cartes de jeu et professionnelle de la didactique du français à CAVILAM. Il est bien vrai je me suis sentie comme les musulmans quand ils arrivent à La Mecque, à la rencontre de Stéphanie.
Vous comprenez que mes émotions étaient partagées entre la joie inespérée de participer à un projet qui en Roumanie paraît peu réalisable et la peur que mes habiletés de communication en français (comme pour tous les professeurs qui apprennent une langue sans avoir la possibilité d’un réel contact avec la langue cible) ne soient pas suffisantes. Plus que ma chance a été agrandie par le refus de participation de la part de tous les enseignants de français du rural, appartenant au GAL Napoca Porolissum.
Mais, la politesse et l’ouverture de Fabrice et de Stéphanie, ont dissipé tout de suite mes angoisses, et en permanente conscience de mes erreurs, on a mis le projet sur les rails.
On m’a été expliqué le concept de mémoire, surtout la mémoire des légendes locales, on a parlé du spectacle théâtral, la possibilité de continuer le projet ou de développer d’autres projets. À ce moment-là, toutes les perspectives je les ai ressenties comme « de simples discussions » sans soupçonner que toutes ces pistes deviendront, les années suivantes, des projets mis en place.
Le projet de Gilău a été prévu pour une période de cinq jours, où les participants devraient travailler ensemble pour la réussite du spectacle. La logistique n’a pas permis le travail en commun pour toute la période et les préparations ont eu lieu à Hida et à Gilău, Fabrice et Stéphanie se partageant leur travail.
Douze lycéens de mon établissement – Lycée Technologique « Liviu Rebreanu » et douze lycéens, du Lycée Théorique „Gelu Voievod”, Gilău, ont travaillé ensemble pour construire un spectacle, autour de la mémoire, autour des légendes, mais le fil rouge reste « Wilhelm et Margot » et les cartes de jeu auxquels s’ajoute « Le Rocher du Diable » et « Le Château Banffi ».
Coïncidence?
« Le Rocher du Diable » est une légende bien connue parmi les citoyens de Hida. On dit qu’une bonne nuit quand la lune n’est pas apparue dans le ciel, le Diable a décidé de mettre au point une de ses mauvaises pensées les plus vielles, visant à arrêter les eaux de la rivière d’Almaș à l’aide d’un énorme rocher au but d’inonder tous les villages de sa prairie. Le Diable est parti au Jardin des Dragons, a examiné le terrain et a choisi un très grand rocher lourd. Lui, a pris toutes ses forces et à beaucoup de peine, a pris le rocher, prenant son départ en vol vers le sud. Volant lentement, le chant des coqs l’a atteint tout près de la rivière d’Almaș, sur une colline. À ce moment le diable a perdu ses forces, la magie a disparu et le rocher est tombé au lieu où on peut le voir de nos jours.
Il existe aussi une autre variante de la légende qui montre que le Diable a voulu jeter le rocher sur le village, parce qu’il était en colère avec les gens, mais l’aube l’a surpris au bord du village et lui, le Diable, a été transformé lui-même dans la pierre qu’on peut y voir.
Le Rocher du Diable – Hida, Sălaj
C’est surprenant comment le thème du programme LEADER – Route 666 rejoigne la mémoire du lieu sous la forme du Diable. C’est le hasard qui intervient ?
Sur les rails
Les premières activités ont été des activités théâtrales qui paraissent des jeux et que les apprenants ont beaucoup appréciées.
« Le jeu de la balle »
Fabrice a commencé par un jeu de connaissance que je vais le présenter en détail au chapitre III. (v, infra, p. dans la Fiche…) Il a continué avec toute sorte de jeux sans faire appel au français que dans peu de situations, tout est basé sur l’imitation et sur l’intuition. Et ce travail s’est déroulé toue la première journée.
Travail sur le corps et la concentration
Travail sur le corps – les mouvements
Travail sur la mimique
Travail sur les sentiments
Et si au début je les ai considérés comme de simples activités, après le spectacle j’ai très bien compris que chaque jeu, représentait « un morceau » du corps du spectacle.
Le mode de travail – calme et plaisant, l’atmosphère de confiance et de soutien, a été la clé du succès. Les apprenants on très bien travaillé et ils se sont sentis à leur aise, au parcours de ces cinq jours.
Une pause de travail a mis en discussion le Rocher du Diable et sa légende, et de ça jusqu’au Jardin des Dragons, ils ne nous ont pas été nécessaires que vingt minutes. Tout le groupe s’est embarqué dans le minibus de l’école et nous sommes partis vers l’aventure, vers l’apprentissage sur le vif.
Le Jardin des Dragons – La grotte
« Les petits dragons » à l’abri des Dragons
Certes, un tel jour a donné naissances à de grandes réflexions.
Le deuxième jour, Fabrice est Stéphanie ont travail sur les activités langagières, notamment sur des morceaux de texte.
Travail sur le texte
La répétition a joué un double rôle : pour les apprenants s’habituer/apprendre le texte, pour Fabrice identifier les rôles pour chaque apprenant.
Le troisième jour Fabrice introduit les cartes de jeu, avec le même rôle – d’identifier le rôle le plus approprié pour chacun.
Le quatrième jour on est partis à Gilău, pour faire un travail « grand groupe », c’est-à-dire avec les lycéens de Gilău et les professionnels français :
Stéphanie Bara (professeur de Français- Cavilam)
Fabrice Dubusset (directeur Artistique -Procédé Zèbre)
Pauline Larivière (Chanteuse/ comédienne- Procédé Zèbre)
CN : Christophe Nurit (Pianiste – Procédé Zèbre)
Julien Pott (Régisseur général – Procédé Zèbre)
Ce qui a été très intéressant pour les apprenants a été la manière de travail. Toutes les connaissances ont été introduites par des jeux. Le ludique a été, je pense, le moyen le plus efficace d’acquérir le français, étant donné qu’on a eu seulement quatre jours pour préparer le spectacle et le cinquième, pour donner la représentation.
Du point de vue du théâtre, le directeur artistique a travaillé comme un vrai professionnel. Sans savoir comment, les lycéens, ont tout compris, ont très bien réagi aux indications. Les petits « morceaux » du spectacle, travaillés au fur et à mesure, ont pris leur sens global, juste avant le spectacle, pendant la répétition générale :
Le Diable dans la forêt – « le vent souffle fort »
Wilhelm, en train de vendre son âme au diable.
Fin du spectacle.
Un spectacle de 40 minutes, après quatre jours de travail et de répétitions, la première fois dans la vie des lycéens, sans aucune expérience, il me paraît irréel, mais, après le spectacle, qui a été un vrai succès, mes inquiétudes ont complétement disparus. La satisfaction de la réussite, la légèreté que les lycéens ont ressenti pendant cette expérience (on dirait unique), leur a donné envie de la répéter.
Le décor, les lumières, la régie de la scène ont été assurés exclusivement par la Compagnie Procédé Zèbre.
Le projet a été médiatisé (v. infra – « Temoignages », p. ), le bilan du projet se montrant positif, les pistes de travail sont déjà mises en question pour continuer le travail et la collaboration.
C’est là, le moment où j’ai saisi que la pratique de l’apprentissage du français, en ce qui me concerne, a besoin de reconsidérations. Et je me suis proposé d’introduire les éléments du théâtre dans l’apprentissage de FLE, aux classes de lycée, tout comme au collège, bien sûr les approprier aux besoins des apprenants, à leur âge et à leur niveau de langue.
Ce qui paraît un projet singulier, s’est transformé, peu à peu, dans une collaboration à long terme et ceci est principalement dû à Fabrice Dubusset, celui qui par la force de la création a tout surmonté et a continué de créer, d’ouvrir des perspectives, d’élargir le champ d’exploration.
Et à partir de là, de nouveaux projets, de nouvelles expériences, de nouveaux partenaires et La Marelle du Diable, suit son trajet, invite aux réflexions et à des expériences uniques, chaque fois renouvelées, par les activités, par les résidences, par les textes ou les sujets mis en pratique.
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La Route 666 a besoin « d’autres âmes », porteurs de la mémoire. La Route 666 « fait son chemin » et le Château de Bran devient sa nouvelle résidence.
À l’initiative de l’Institut Français de Bucarest et en partenariat avec le Château de Bran et le soutien du Pays de Vichy Auvergne, du Conseil Départemental de l’Allier (France) et la Plateforme France-Balkans du Ministère des Affaires étrangères, la compagnie Procédé Zèbre basé à Vichy a proposé une résidence de création en Roumanie.
Fabrice Dubusset a accepté cette proposition à condition que les lycées partenaires dans le projet de Gilău y participent. Le lycée de Gilău n’a pas accepté la participation, et nous voilà « seuls » dans l’inconnu, mon lycée et La Compagnie Procédé Zèbre.
Les circonstances, le besoin d’un lieu de travail pour le stage de 2015, nous ont mené les pas vers Le Monastère de Strâmba :
Ensemble du Monastère, l’église en boit.
Le monastère est dans un lieu bien adapté pour travailler en toute sérénité. La première étape – le stage théâtre, s’est déroulé avec les apprenants du lycée technologique de Hida (dix participants et leur professeur de français).
Même si on a travaillé « sur le diable », les prêtres du Monastère ont été extrêmement attentionnés et le dialogue ouvert a été une richesse supplémentaire pour le travail d’acteur et le travail d’écriture que nous avons pu réaliser en français et en roumain autour de différents textes et principalement un travail de chœur autour du poème de Vasile Alecsandri « Strigoiul ».
La Sortie de résidence prévue au Château de Bran avec une série de six Visites – Spectacles a été un véritable test sur un nouveau concept de rencontres avec le ou les différents publics et l'histoire. Il y a eu une représentation pour la presse et l’Institut français de Bucarest et cinq représentations pour le public – du 13 au 18 Juillet 2015, à 21H 30 au Château de Bran :
Une ou plutôt plusieurs histoires s'entremêleront pour confronter dans notre propre peur les origines de notre mémoire. L'amour rempart de cette imprenable citadelle nous sauvera bien entre rêves et réalités ! Notre propre histoire liée à l'intime résonance de notre chair pourrait se fondre dans la légende immortelle de notre désir profond: Immortel nous souhaitons tous le rester encore un peu ! En vie…de jeunesse éternelle ! (Fabrice Dubusset)
C’est l’appréciation de Fabrice sur le spectacle, spectacle qui s’est transformé dans une visite guidée à la mémoire de « nos fantômes du passé et du présent » pour préparer l’avenir. Un Spectacle « déambulatoire » avec des guides singuliers (Lycéens roumains, Lycéens français et jeunes Macédoniens), ceux qui nous mènent à la découverte des fantômes, des fantasmes, des légendes, des réalités historiques et qui nous dévoilent comment la légende peut naître d'une réalité « augmentée ». Comment la peur de l'inconnu fait naître la peur de l’autre et s’il est vrai que la recherche de la jeunesse éternelle rend l’amour impossible :
L’affiche du spectacle 21. Fin du spectacle – décor de la cour intérieure du château
Les guides, le « Comte Dracula », Fabrice Dubusset, en bas du Château de Bran
« Ce spectacle est une première en Roumanie » : il commence toujours à la tombé du soir, quand les portes du patrimoine (le château) s’ouvrent et les guides nous accompagnent dans la visite des treize espaces où les moments du spectacle sont de plus en plus surprenants. Le décor change, les bruits, la musique augmentent, tout comme les silences, la nuit, les escaliers sombres, les petit « lumières » portées par les guides, les textes, les acteurs, tout ça offre aux spectateurs un spectacle difficile à exprimer par des mots. Une visite est faite par un maximum de vingt personnes, parce que les salles du château, la plupart petites, ne permettent pas un grand nombre de spectateurs. Ainsi, il y a eu quatre visites guidées pour chaque représentation.
Ce qui est toujours une première c’est le concept de création artistique de la « richesse du mélange ». Mélange de lieu, acteurs professionnels, plasticiens, musiciens et jeunes apprenants. Mélange aussi du public de touristes, appartenant à de nationalités diverses, parce que Bran est « la destination la plus demandée en Roumanie – 300 000 visiteurs par an. »
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En 2016, le spectacle s’enrichit, de nouveaux thèmes (Éléphant Man), des changements sur le décor, sur les scènes, changement des textes, des costumes, le trajet de la visite guidée, tout change. L’équipe aussi, a un nouveau partenaire Le Lycée Théorique « Titu Maiorescu », Aiud.
L’affiche de la deuxième édition.
« Élephant Man » 25. La Reine 26. Comte Dracula
« Guide » 2016 28. « Moment théâtral » 2016
À noter que le partenariat avec le château de Bran a été très positif parce qu'il est toujours difficile d'arriver avec d'autres habitudes de travail, une autre équipe, une autre mise en scène, mais tout le personnel du Château a été très coopératif et le directeur administratif Alexandre Prișcu nous a bien facilité la logistique. Le succès a été au rendez-vous. Le mélange jeunes amateurs et artistes professionnels a surpris de la meilleure manière.
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En 2017, le partenariat avec les lycées dʼAiud et de Hida continue, et les ateliers théâtre sont renouvelés avec deux stages, du 27 au 31 Mars et du 26 Juin au 6 Juillet, avec une représentation artistique dans la citadelle dʼAiud :
Citadelle d’Aiud – spectacle
Le Château de Bran
Le projet au Château de Bran et la participation de la Ville dʼAiud dans ce projet a donné l’envie accueillir ce travail dans la citadelle moyenâgeuse dʼAiud et prévoir une adaptation de ce travail et le partenariat continue également avec mon établissement.
Affiche 2017
Être créatif est une condition de l’existence et de la performance d’un artiste. Fabrice Dubusset, est l’artiste en continu changement, tout plein d’idées. Chaque lieu ou parole, chaque situation ou rencontre lui donne l’envie de créer, de mettre en place, de chercher des significations, de se manifester. Bien sûr, il reste fidèle à son crédo « la mémoire est un devoir ».
Le communisme dans la mémoire
Et le projet 2018 prend contour : « ZORII ZMEULUI & LA MARELLE DE DIABLE », devient « ÎN ZORII DICTATORILOR – À L’AURORE DES DICTATEURS ». Le thème central est le dictateur (Nicolae Ceaușescu) et la terreur qui régnait dans les prisons communistes. L’objectif est de faire revivre dans la mémoire, comment la création poétique des détenus politiques des prisons communistes de Roumanie d’un temps de noire horreur (1948-1964), « circula d’abord entre les murs des bagnes, transmise en morse, ensuite, apprise par cœur et gardée dans leur mémoire, comme dans une bibliothèque vivante, elle y resta sans que ni feu, ni froid, ni faim, ni torture, ni mort ne puissent l’anéantir ».
Il est bien intéressant que l’idée du spectacle ait pris vie dans la bibliothèque communale de Hida, quand, on a été obligés par les circonstances d’y faire des répétitions.
Le projet « cherche » de nouveaux lieux, de nouvelles dimensions, et tout cela devient possible par les pistes d’exploration et de manifestation que Fabrice Dubusset met en place. C’est-à-dire, que les représentations se donnent dans des lieux divers, étroitement liés au nouveau concept.
Un nouvel partenaire, le Musée d’Art de Cluj-Napoca, « entre en scène ».
« À l’aube des dictateurs », 2018 – Les affiches
Parce que l’idée du spectacle est née dans la bibliothèque de la Commune de Hida, Fabrice Dubusset a établi les représentations pour 2018 comme il suit : Bibliothèque de la Commune de Hida, Bibliothèque Municipale de Zalău, Le Lycée « Bethlen Gabor » – Aiud, Le Pénitencier d’Aiud, le Musée d’Art – Cluj-Napoca et Le Château de Bran.
Le projet s’est déroulé avec le soutien de la Plateforme France Balkans, du Conseil Départemental de l’Allier, du Pays Vichy Auvergne, de la Ville de Vichy, du Ministère de la culture – DRAC Auvergne Rhône-Alpes et avec le soutien de la mairie de Hida, de la ville d’Aiud, du Musée d’Art de Cluj et du Château de Bran :
Musée d’Art, Cluj – Napoca
Musée d’Art, Cluj – Napoca
Château de Bran
2018 c’est l’an de gloire, les projets communs abondent, s’enrichissent à chaque activité, l’équipe, relativement la même, se cristallise et les activités sont de plus en plus complexes. Les textes à travailler recouvrent plusieurs grands écrivains et poètes, on travaille sur des textes originaux, chaque auteur, attentivement choisi à la lumière des thèmes en discussion. Le jeu théâtral, lui aussi devient complexe, en accord avec l’expérience des apprenants. Les apprenants, ils sont déjà sur la voie des professionnels et la qualité du spectacle est incomparable avec les débuts.
Bibliothèque communale Hida – avant le spectacle
Après le stage de l’été 2018, la nouvelle que Procédé Zèbre a gagné le projet Erasmus+ « WIM Laboratoiries Juvenis », couronne toute l’activité passée.
En ce qui concerne le Lycée Technologique, « Liviu Rebreanu » de Hida, on peut dire que le statut de partenaire dans ce projet – WIM Laboratories Juvenis – c’est, tout simplement, la « conséquence » de la collaboration professionnelle avec la Compagnie Procédé Zèbre et toutes les réalisations artistiques qu’on a réussies ensemble, à partir de 2014.
Le 29 octobre 2019, Fabrice Dubusset et Arnaldo Ragni, sont revenus en Roumanie, à Hida, pour le lancement de ce projet, en présence du directeur, des professeurs, des parents et des élèves.
Lancement du projet
Il faut souligner que toutes les actions prévues pour le mois de mai 2019, sous le titre « ÎN ZORII DICTATORILOR », à Vichy, en France, ont pris naissance dans la Bibliothèque de Hida (le mois du mars, 2018) alors qu’on a travaillé pour la première fois dans ce berceau de culture et de civilisation. Toute la performance du laboratoire 2018, s’est construite autour des livres, de la liberté de l’expression, des terreurs vécues pendant le communisme, et les spectacles soutenues ont fait revivre de grands poètes et écrivains de la littérature universelle.
De plus, tout le programme du projet pour le mois de mai 2019, sera parsemés de traces roumaines : paroles, actions, chansons (« Cine iubește și lasă »), sous l’égide Procédé Zèbre :
Laboratoire de travail 2019
Le mois de mai 2019, prévoit une mobilité à Vichy pour une semaine, une semaine intense, complexe, dont le programme (en bas) est aussi visible sur le site du projet.
Le programme de la semaine, atteint toutes les dimensions de l’art, de la culture, du théâtre, des liens, de la liberté de l’expression et, le plus important, l’interculturalité, les échanges entre les jeunes des pays partenaires :
Programme des mobilités
Comment promis, les expériences vécues à Vichy, sont uniques jusqu’en ce moment et j’ai eu l’occasion de ressentir sur le vif, les grandes différences des mentalités et du mode de vie (sur tous les aspects), le grand respect que le Vichyssois accordent à l’art et à la culture.
Les impromptus – Parade au long de la Ville de Vichy
Les acteurs amateurs 42. Sain Pourçain – activités
« ÎN ZORII DICTATORILOR »
Jeunesse Europe
À la Mairie de Cusset
Spectacle moderne
Il m’a été extrêmement difficile de choisir parmi les 2500 photos. La mobilité Erasmus+ a été extraordinairement mise au point, tout le programme respecté, une expérience unique.
Est-ce que mon rêve est devenu réalité ? Certainement ! Et je ne fais pas référence au voyage en France, pas du tout. Je me réjouis de la chance d’apprendre, de prendre de modèles, la chance de connaître des personnes extraordinaires, qui au parcours de six années, m’ont « ciselé », m’ont dévoilé toutes leurs connaissances professionnelles et c’est de toutes ces transformations que j’ai ressenti profondément le besoin de changer de cap. C’est-à-dire d’introduire des stratégies théâtrales dans l’apprentissage du FLE et, de partager mes connaissances et mes expériences aux apprenants, en classe, et à mes collègues par l’intermédiaire de cet ouvrage.
Témoignages – Porteurs de la mémoire
Le but de cette partie, n’est pas de donner des preuves de mon expérience vécue pendant les six années de collaboration culturelle et didactique. C’est de vous faire connaître les impressions de quelques participants.
« Regards en arrière »
Pour moi, participer à ce projet a été une expérience unique. Je me souviens parfaitement les moments de travail qui m’ont aidé à améliorer mes compétences de communication en français et en plus les compétences sociales (interagir, collaborer, travailler en équipe), Travailler avec des professionnels, en tant qu’adolescent il a été pour moi une expérience singulière que j’espère répéter. Oui, il serait intéressant d’avoir la satisfaction de monter de nouveau sur scène.
« Mon projet Erasmus »
Mon développement personnel a commencé lorsque j’ai exprimé un fort désir de changer ma vie, juste au moment où j’ai rencontré pour la première fois, l’équipe de théâtre qu’aujourd’hui je peux fièrement l’appeler ma famille. C'est à ce moment-là que j’ai goûté pour la première fois à l'art pur, la culture et je me suis demandé : qu’est-ce qui étaient ces choses « contes de fées, immortels, légendes, expériences troublantes), parce qu’il était assez difficile de comprendre pour l’introvertie que j’étais à l’époque. Mais je peux affirmer que le théâtre, toute l’expérience, m’a « construit », inconsciemment, d’une manière positive et continue de le faire. En ce qui concerne « les effets » de ce projet, non seulement les gens autour de moi, mais moi-même je me trouve agréablement surprise par ces résultats inattendus : je suis plus communicative et capable de m’exprimer, je me suis « débarrassée » de la pudeur exagérée. Le théâtre et surtout jouer dans une pièce vous fait vraiment vous sentir vivant, et, ce que vous sentiriez à un certain stade de votre vie, le théâtre vous fait le ressentir dix fois plus intensément, que ce soit la colère, l'amour ou la déception. Le théâtre vous fait ressentir et voir sous dix autres perspectives, et grâce à cela, il atteint son objectif le plus important, celui de la guérison. C’est pour tous ces aspects que je suis convaincue que toutes ces choses représentent une grande réussite. Je peux dire que le théâtre m’aide à surmonter tout, une personne, un endroit qui aurait pu me « tuer » mentalement dans le passé.
Bilan des activités
Travail théâtral : constat positif sur l’engagement positif et constructif, d’un regain de motivation pour les langues étrangères, des jeunes sans expérience théâtrale ont su s’exprimer en français sur scène ! Un travail intense sur 5 jours. L’accompagnement des professeurs (Dana et Daniela) et le regard des responsables du Gal ont évolué très favorablement sur le procédé entre la langue française et le théâtre, ce projet fonctionne quand les ingrédients sont bien réunis…
La présentation du travail à la maison de la Culture de Gilău – 70 personnes environs (Parents –amis et collègues profs – Mr le Maire de Gilău et Mr le Maire de Hida – Président des Gals -(règles du jeu de la Marelle du Diable – création originale pour le travail de transmission).
Projet soutenu par le pays l'Europe via le programme Leader, le conseil régional d'Auvergne, le Conseil Général de l’Allier, Vichy Val d’Allier et la ville de Vichy
Communication: Création de 2 pages Facebook : une, privé pour le groupe théâtre « Gilau-Hida-Procédé Zèbre » (https://www.facebook.com/groups/procede.zebre.hida.gilau/?fref=ts);
Une page événement, (https://www.facebook.com/events/1377332762558972/), « apprendre le français autrement », à l’initiative de Daniela Ardelean (Hida)
Emission de radio: http://www.radiogilau.ro/audio/1414779954TEATRU_FRANTA_HIDA_GILAU_2014.mp3 »
« Les Nocturnes du Château du Bran »
Après le succès de la première édition de l’année dernière, Procédé Zèbre revient en Roumanie pour présenter au public le nouveau spectacle Zorii Zmeului II – A l’Aurore du Dragon de « Nocturnes de Château de Bran». Pendant 7 nuits, du 9 au 15 juillet 2016, un groupe d’acteurs professionnels et de jeunes amateurs se retrouve dans les salles du château de Bran pour faire le pont entre la réalité et le mythe. Mise en pratique avec le soutien de l'Ambassade de France en Roumanie, de l'Institut Français de Roumanie et du Château de Bran, ces nouvelles formes de divertissement permettront aux plus curieux d'assister à une visite thématique qui se propose d’allier le riche patrimoine à l'imagination et à la magie.
« Sur Les Pas d'Albert Londres »
C'est dans le dédale du mythique château de Bran que nous retrouvons les artistes de Procédé Zèbre. A travers une mise en scène unique, les cultures roumaines et françaises vous proposent une découverte atypique de Dracula.
Ardelean Ioana Daniela, professeur de français au Lycée Technologique “Liviu Rebreanu, Hida, Sălaj. “ Un rêve devenu réalité”, Accents francophones – revue de langue et culture francophones, nr. 1, Zalău, 2018.
Ardelean Ioana Daniela, professeur de français au Lycée Technologique “Liviu Rebreanu, Hida, Sălaj. “ WIM Laboratories Iuvenis – Erasmus+ – Vichy – Hida”, Accents francophones – revue de langue et culture francophones, nr. 2, Zalău, 2019
« Se întâmplă la Hida – WIM Laboratories Juvenis
Ardelean Ioana Daniela, professeur de français au Lycée Technologique “Liviu Rebreanu, Hida, Sălaj. “Activités théâtrales dans l’enseignement du FLE”, Accents francophones – revue de langue et culture francophones, nr. 3, Zalău, 2020. Edition en ligne.
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Acest articol: Un rêve devenu réalité Journal de bord [304476] (ID: 304476)
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