Umorul Intraductibil
LUCRARE DE LICENȚĂ
Umorul – intraductibil?
Chapitre I. L’humour
Vouloir définir l'humour, c'est déjà prendre le risque d'en manquer.
Guy BEDOS (1998)
Nous nous proposons dans ce chapitre d’explorer la notion d’humour du point de vue de l’étymologie et voir quels sont les facteurs qui influencent le sens d’humour. Comme il est souvent confondu avec l’ironie, nous allons définir aussi ce terme et faire une comparaison entre les deux notions. Nous décrirons ensuite les principales théories et les concepts qui caractérisent l’humour. Pour comprendre son utilité, nous allons souligner son importance et ses fonctions dans la vie et constituer un panorama sur la traduction dans ces domaines.
La définition de l’humour.
Étymologie du mot « humour ».
Dans la vie quotidienne on rencontre l’humour presque partout : à la télévision, au théâtre, au cinéma, dans la rue, à la maison, au travail etc. Il rend notre vie plus agréable et intéressante. Mais, le sens d’humour diffère d’une personne à l’autre. Il peut être aussi un trait de caractère en fonction duquel on met des étiquettes aux personnes et on en tire des conclusions. (Anucuța 2010, 91)
Il est influencé par les traditions, la culture, l’histoire d’un peuple. Sa manifestation est différente selon la position dans la hiérarchie sociale ou selon l’âge. Non seulement le sens d’humour varie d’une personne à l’autre, mais il est possible aussi que la même personne trouve une blague drôle un jour et un autre jour — non, ce qui montre qu’il dépend de l’état d’esprit de la personne, des événements récemment dans sa vie.
Le sens d’humour peut être:
individuel (seulement quelques individus peuvent voir le drôle d’une certaine situation);
universel (par exemple, pour la majorité des gens les clowns et les bouffons sont ceux qui stimulent l’humour) ;
culturel (par exemple, les vêtements des tribus africains ou des Amérindiens peuvent provoquer des chocs culturels parmi les Européens). (Țifrea 2008, 14)
Pourtant, donner une définition de l’humour semble assez difficile. C’est un des mots qui est devenu le calvaire des définisseurs. Pourquoi? Tout simplement à cause de la complexité qu’il englobe, car il est
[s]inteză a subiectivului și obiectivului, a intelectului și afectivității, umorul prezintă o complexitate care-l face dificil de definit, sau dimpotrivă, oferă posibilitatea unui mare număr de definiții incomplete prin lipsa lor de coincidență; pe de altă parte, comicitatea umorului este combinată cu categorii disjuncte mai mult decât oricare alt mod al comicului. (Popa 1975, 252)
Par conséquent, nous allons faire une tentative de décrire ce terme, en réunissant une suite d’essais de diverses sources.
Son origine est un peu ambiguë. Askenasy (2009, 61) écrit que « humour » est d'origine grecque ancienne. Il vient de hymos, qui signifie un mélange de fluides ou d’humeurs, un jus odorant, capable de contrôler les émotions. À travers le temps, ce mot prend aussi le sens de capacité de la personne de répondre avec de la joie, du sourire ou du rire aux situations amusantes vécues. Il est assez difficile de le séparer du rire, les deux ayant un substrat physiologique commun. L’humour est variable et ses qualités dépendent du degré d’intelligence et de culture, d’éducation, de nationalité et de paramètres géographiques.
Le dictionnaire Larousse mentionne que ce mot provient de l’ancien français humor, humeur, et est entré en anglais comme humor, puis est revenu en français comme humour. Le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL) nous indique que l’origine du terme est anglaise.
[…] l’étymologie même de ce terme, qui recouvre « humour » et « humeur », c’est-à-dire à la fois une disposition d’esprit et un état physique résultant de la plus ou moins grande production de substances liquides par le corps (bile, larmes, salive, sang, etc.). Si, en français, la différenciation phonétique a abouti à deux mots distincts dont le deuxième, l’ «humeur », a dérivé vers une nouvelle acception plus comportementale, en anglais, « humo[u]r » englobe ces deux aspects. En fait, un mouvement d’ «humeur » est perçu et/ou exprimé avec « humour ». Bien souvent, il a intentionnellement pour objet de susciter le sourire, le rire et la sympathie des autres, et sous l’angle de cette connivence, humour et jeux de mots se rejoignent fréquemment. (Henry 2003, 35)
En dépit du fait que la notion d’humour est relativement jeune, son origine n’est pas parfaitement connue. Dans son acception moderne, le terme a été enregistré pour la première fois en Angleterre en 1862, sa signification antérieure étant de disposition mentale ou de tempérament. La même année, Victor Hugo parlait de „cette chose anglaise qu’on appelle l’humour” et seulement au début du 1870 le mot a acquis aussi une prononciation française. (Bremmer 2005, 13)
D’ailleurs, et par un étrange humour, le mot « humoristique » fut admis par l’Académie en 1878 bien avant « humour » ; l’humoriste, plus facile à définir que le genre « aux cent actes divers », étant « comme ces enfants qui, traversant des rues noires, chantent pour se donner du courage et qui se tirent d’embarras sans se tirer d’affaire. (Maloumian 1964, 47)
À l’époque, ce mot représente la plus haute manifestation du comique, avec un caractère d’inclusion, qui manque aux autres catégories confinées. (Arieșan 2010, 190)
D'après Freud, l'humour est, psychologiquement, un moyen de réagir à un événement (parole, geste, bruit, etc.) en court-circuitant l’émotion primaire qu’il suscite (ou, pour reprendre ses mots, en nous épargnant une dépense d’investissement affective), qu’il s’agisse de désespoir, de pitié, d’attendrissement, de respect, ou autre. (Henry 2003, 35)
Maloumian (1964, 48) affirme qu’« il y a autant d’humours que de niveaux d’existence ou de culture, et aussi dissemblables. Il ne faut pas que l’humour soit trop raffiné, qu’il passe au-dessus des têtes basses. »
La notion d’ « ironie »
Le terme ironie désigne l’inconsistance entre le contenu propositionnel de l’énoncé et la signification intentionnelle du locuteur qui utilise cet énoncé. (Negrea 2010, 17)
Selon Negrea (Ibid., p. 70), la plupart des études conviennent sur le fait que l’utilisation de l’ironie verbale a deux fonctions sociales :
la fonction de diminution (de décroissance des effets) de la critique ou de la louange. L’ironie verbale permet au locuteur de diminuer les critiques ou les louanges impliquées par les compliments ironiques, respectivement la critique ironique ;
l’humour — l’ironie verbale permet au locuteur d’affirmer quelque chose en utilisant l’humour, sans chargement émotionnel grave.
Paulhan (1925, 146) affirme que « l’ironie est une forme de mensonge. C’est un mensonge avec lequel on ne cherche pas toujours à tromper, encore que l’on y arrive souvent. Elle suppose, comme tout mensonge, une contradiction entre l’expression et une partie au moins de la pensée. ». Il dit aussi :
[…] il y a bien des espèces d’ironie. Qu’elles ne soient pas toutes recommandables, cela va de soi. Il y a une ironie épaisse, lourde et basse, il y a une ironie ailée et subtile. Il y a une ironie méchante et une ironie dédaigneuse ou bienveillante. Il y a une ironie naïve et une ironie désabusée, il y a l’ironie du misanthrope et celle du philanthrope, celle de l’assassin qui raille sa victime et celle qui peut-être inspira Jean Huss sur son bûcher.
Perrin (1996, 145) indique :
l’ironie est une forme de tromperie ouverte, de double jeu énonciatif contradictoire, où le locuteur feint hypocritement et paradoxalement d’adhérer à un point de vue qu’il rejette, tout en cherchant d’une part à prendre pour cible le discours ou l’opinion à laquelle il fait écho et d’autre part à communiquer son propre point de vue par antiphrase.
Oliver Reboul (2012) mentionne dans le « dossier adulte » de l’Encyclopédie de L'Agora:
L'ironie démasque, elle fustige, elle châtie, toujours par référence à une valeur supérieure: la vérité, la justice, la raison; elle affirme ainsi le triomphe de l'esprit sur le sérieux usurpé des choses. Mais, en feignant le contraire, elle cache nécessairement une tension, une passion; elle s'insurge contre l'imposture du sérieux au nom d'un sérieux supérieur. L'humour va jusqu'à refuser ce sérieux supérieur; indifférent à la raison aussi bien qu'à la déraison, au-delà de la logique comme de l'absurde, il ne cherche pas à démontrer que l'aigle n'est qu'un coq, il lui suffit de montrer que le coq est un coq, de jouer plaisamment le jeu de la chose pour faire voir qu'elle n'est qu'une chose, c'est-à-dire peu de chose.
Humour vs Ironie
Parmi les nombreux types du comique, les plus importantes restent le satirique, le parodique, le grotesque, l’ironie et l’humour. Ils ont beaucoup de points communs, mais les différences et les notes distinctes font possible l’analyse de chacun. (Arieșan 2010, 165) L’humour et l’ironie sont deux notions entre lesquelles il y a de nombreuses analogies parce que les deux sont un fait de langage. Pourtant elles ne connaissent pas le même développement. Puisque le concept de l’ironie a des origines clairement définies, dans l’histoire de la philosophie et de la rhétorique, il bénéficie d’un appareil conceptuel nettement plus travaillé que celui de l’humour, l’origine duquel est assez diverse. Pendant longtemps l’humour conserve en français un sens proche à état d’esprit alors qu’en anglais, le sens du mot signifie la capacité de présenter une réalité de façon plaisante, insolite ou absurde avec une attitude détachée.
Mais les frontières entre humour et ironie ne sont pas suffisamment claires.
L’humour et l’ironie deviennent un plaisir pour l’esprit lorsqu’on comprend les propos véritables derrière l’énoncé exprimé : des calculs interprétatifs sollicitent l’intelligence et la culture du destinataire, étant entendu que l’on peut rire de tout mais pas avec tout le monde ni dans n’importe quelle circonstances. (Angelicum 2006)
Susanna Alessandrelli (2006) fait un essai de définition typologique afin de montrer les différences entre
[i]ronie et humour: jusqu’à maintenant les chercheurs ont eu plutôt tendance à confondre ces deux modalités du discours que l’on a tout l’intérêt à distinguer du point de vue linguistique, rhétorique et cognitif. En fait, l’ironie et l’humour relèvent de deux mouvements de l’esprit tout à fait opposés : alors que l’ironiste refuse l’ordre des choses auquel il se réfère et propose plus ou moins virtuellement une contre-vérité, l’humoriste, lui, réagit par une attitude de résignation ludique représentant une sorte de dédommagement vis-à-vis de la réalité. Ce même écart est présent sur le plan linguistique car l’énoncé ironique se base sur une multiplication des références cotextuelles et contextuelles et se «ramifie» tout au long du discours, alors que l’énoncé humoristique peut être plus aisément appréhendé au niveau du syntagme isolé, dans la mesure où il se résout le plus souvent en un jeu langagier. À travers une étude qui va de l’analyse tropologique à l’analyse du discours et des actualisations littéraires, cet ouvrage se propose de fournir une définition typologique de ces deux phénomènes, en évitant le double écueil du manque ou de l’excès de formalisation contre lequel s’est fréquemment heurtée la littérature critique qui s’est intéressée à ce problème.
L'ironie « n'appartient pas exclusivement à la sphère comique: s'il est […] polémique, il n'est pas nécessairement plaisant ». (Gendrel, Moran 2005a) Par ses manifestations, l'humour, appartient de manière plus fondamentale au comique. La comparaison entre humour et ironie devient extrêmement problématique: les deux notions ne semblent pas fonctionner sur le même plan. Mettre les deux notions sur le même plan, signifie être très près de les confondre, et faire de l'humour une simple variante de l'ironie. (Idem.)
Les principales théories et concepts de l’humour
Les théories
On affirme que pendant des siècles plus de cent théories sur l’humour ont été élaborées. Parmi eux, selon Jean Askenasy (2009, 63), il y a 4 qui sont assez connues et qui expliquent l’humour comme le résultat de l’incompatibilité, de la supériorité, de la libération et du jeu. Toutes les théories peuvent être classé ou classifié en 3 groupes, d’après la question qu’elles soulèvent: 1) le but de l’humour, 2) la cause de l’humour, 3) l’effet de l’humour.
La théorie de l’incompatibilité tire son origine de la „Rhétorique” d’Aristote et des théories de Kant et Kierkegaard. L’incompatibilité signifie l’attente de quelque chose qui est remplacée par rien, une situation ambiguë, impossible, illogique et inadéquate. (Idem.)
La théorie de l’incompatibilité a le plus grand nombre d’adeptes. L’incompatibilité a aussi le don d’être un terme qui englobe une grande gamme d’explications possibles de l’humour. La perception de l’incompatibilité c’est ce que les situations humoristiques imposent pour provoquer l’humour. (Ibid., p. 65)
Les critiques envers la théorie de l’incompatibilité sont les suivantes :
l’absence d’une explication qui fait une distinction entre ce qui est humoristique et non-humoristique, pourquoi certaines situations provoquent l’humour et les autres- pas du tout, pourquoi ce qui est humoristique pour les uns, n’est pas pour les autres,
la théorie fait des confusions entre l’objet de l’humour et son mécanisme,
elle n’offre pas une définition et n’est pas capable de créer un algorithme de l’humour” (Idem.)
La théorie de la supériorité, de Thomas Hobbes, considère que l’humour est déclenché par le moment de „la gloire subite” par laquelle on devient supérieur aux autres. À cette théorie, Salomon répond avec „la théorie de l’infériorité”. Nous pouvons nous sentir supérieur aux chiens, aux chats ou aux arbres, mais en attribuant une certaine ingénuité aux chiens, aux chats ou aux singes, nous nous faisons nous-mêmes inférieur à eux, en déclenchant l’humour. (Ibid., p. 66)
La théorie de la libération ou déchargement, soutenue par Sigmund Freud et Herbert Spencer, voit l’humour comme une modalité de sauver une énergie. Elle définie l’humour comme une libération d’énergie ou déblocage, mais n’explique pas pourquoi pour les uns une situation est humoristique et pour les autres- pas. (Idem.)
La théorie du jeu considère l’humour comme une extension du jeu d’animal. Les adeptes des concepts évolutionnistes abordent l’humour conformément à la thèse qui affirme/soutient que l’ontogenèse récapitule la phylogenèse (Ibid., p. 67)
Dans le résumé des théories sur l’humour, nous pouvons conclure que chacun fait attention aux certains aspects de l’humour. Ceux qui essaient d’expliquer que-ce que c’est l’humour, répondent à la question que-ce qui est comique : « l’incompatible ». Les théoriciens de la libération répondent à la question quelle est la fonction de l’humour : « l’amusement ». Les théoriciens de la supériorité décrivent des « formes » d’humour. Alors, chaque théorie soutient un aspect de l’humour qu’elle considère plus important, sans le définir. (Ibid., p. 68)
Les concepts
Les plus importants concepts liés à celui de l’humour sont :
la blague est une histoire courte et drôle, avec une fin inattendue, qui incite le rire et la joie. La blague est vue comme une communication très drôle, sans gravité. On peut faire des blagues en disant ce qui n’est pas réel, soit en exagérant, soit en falsifiant l’intention avec laquelle quelqu’un a affirmé une chose, soit en imitant quelques gestes (en exagérant ironiquement) ;
l’ironie concerne la parole, la phrase, l’expression, l’affirmation qui contient une légère moquerie vers quelqu’un ou quelque chose, en utilisant d’habitude des significations opposées au sens commun ;
la joie est liée à l’état de bonne disposition, de joie. C’est aussi l’expression, le comportement qui reflète cet état, fête amusante avec de la nourriture et de la boisson ;
la gaieté est semblable au terme antérieur, étant considérés comme synonymes. Alors, ce terme englobe bonne humeur et joie ;
le drôle est définit comme joie. Les mots drôles sont des paroles spirituelles, des blagues ;
l’anecdote est une historiette avec une nuance drôle. C’est une sorte d’écume de l’esprit ;
la farce a la signification de blague, de tour, de plaisanterie. (Anucuța 2010, 38)
Les fonctions et l’importance de l’humour dans la vie
L’humour accomplit toute une série de fonctions, notamment dans le domaine socioculturel, avec un accent sur la communication. Il est apparu sur l'échelle de l'évolution dans le même temps avec le langage, étant spécifique pour l’homme. Il représente une relation entre pensée et émotion, ou entre le cerveau rationnel et le cerveau émotionnel. L’humour est un processus sentimental par excellence, provoqué par une émotion. (Askenasy 2009, 68)
Nous allons commencer par énumérer quelques domaines où on rencontre l’humour, avec différentes fonctions, formes et intensités.
Dans la psychothérapie
Parmi les modalités de prévention des maladies il s’agit aussi de l’humour ̶ parce qu’il produit le rire, et d’après les médecins et les psychologues, le rire est sain. (Anucuța 2010, 1)
Comme la thérapie par l’humour est la sœur de beaucoup d’autres méthodes et techniques de thérapie et psychothérapie, il est indiqué que celui-ci accompagne toutes les formes d’activité humaine, y compris la thérapie en général, de psychothérapie, en particulier. L’activité doit être suivie, au moins pendant quelques instants par l’humour et par toutes ses conséquences : rire, joie, bon humeur, blague, drôle, sourire etc. On apprécie que cette thérapie est liée à l’ergothérapie, sociothérapie, psychothérapie de groupe, l’art thérapie, la mélothérapie, la ludothérapie, la rêverie dirigée, psychodrame, psychothérapie de couple, logo thérapie etc. (Ibid., p. 19)
Selon Anucuța (Ibid., p. 80), dans la psychothérapie, l’humour a quelques fonctions importantes :
l’humour comme forme de communication. L’humour est certainement une partie du dialogue humain et il peut faciliter l’augmentation de l’Ego par des aperçus successifs, l’amélioration des habitudes sociales des malades etc. ;
l’humour comme expérience corrective. La fonction corrective qui implique la capacité de tester la réalité, « l’Ego observatoire » du patient ;
l’humour comme libération de l’affect. Parfois, le psychothérapeute doit montrer aux patients la belle partie de la vie. Alors, il s’impose avec rigueur le modelage de l’usage d’humour à travers l’activité psychothérapeutique, en fonction du patient ;
l’humour comme moyen psycho diagnostique. Il peut être utilisé comme modalité de suivre les résultats du programme psychothérapeutique dans la détermination des états statiques et dynamiques du patient au début ou à la fin de l’activité psychothérapeutique, ou, en général comme aide dans l’évaluation de l’ensemble des effets de l’environnement sur le sujet ;
l’humour – cadre de confrontation avec soi et les difficultés de la vie. Le contexte humoristique de l’activité psychothérapeutique forme au patient les mécanismes de protection nécessaires pour se confronter avec les sentiments, les idées inacceptables dans une manière productive.
Il est difficile de faire une différence claire entre tous les aspects de l’humour : cognitif, communicationnel, affectif, psycho diagnostique et de support. Bien sûr, ils se trouvent dans une interdépendance étroite.
L’humour et le rire ont des effets thérapeutiques merveilleux : aident à baisser la tension artérielle des patients hypertensifs, à réduire la quantité des hormones de stress, à détendre les muscles, à augmenter l’élasticité musculaire, à augmenter le nombre des lymphocytes T activés, des lymphocytes B et de l’interféron (les facteurs d’immunité), à augmenter la libération des endorphines, à améliorer la respiration et l’oxygénation du sang. (Ibid., p. 89)
Il n’est pas très logique de traduire l’humour utilisé dans une certaine psychothérapie, car chaque psychologue peut choisir des blagues et des anecdotes qui soient drôles dans la langue d’origine, sans recourir au processus de traduction.
Dans l’éducation
L’un des paradoxes de l’utilisation de l’humour dans la didactique est qu’il transforme le contexte studieux, (dans lequel sont d’habitude transmis les savoirs), où la discipline et la rigueur règnent. Donc, la relation professeur ̶ élève s’établie à partir de comportements complémentaires et stéréotypés : le professeur parle, l’élève écoute ; le professeur ordonne, l’élève obéit, etc. Alors, introduire l’humour et le rire dans un lieu où en général il est fortement contrôlé, voire proscrit, entraîne obligatoirement un changement physique, une attitude corporelle et gestuelle différente chez le professeur qui rejaillira sur son « public » : les élèves. (Escallier 2009, 111)
Mais, comme dans le cas de la psychothérapie, il n’est pas logique de traduire, par exemple, les blagues d’une langue à l’autre, pour les utiliser pendant les leçons. Tout simplement, on choisi les blagues dans la langue maternelle pour créer une atmosphère plus agréable dans la salle de cours.
En musique
« L'humour est, par essence, affaire de situations, de mots ou de références. La musique semble donc s'y prêter relativement peu, et il est vrai que ce n'est pas l'endroit où son expression (souvent abstraite) excelle le plus sûrement. » (LeMarrec 2009)
Quand il s’agit de traduire des chansons, qui sont une sorte de poésie, le défi est encore plus grand que dans le cas d’un texte usuel, puisque la chanson doit être «chantable». Il faut synchroniser les paroles avec les notes d'une mélodie, ce qui « constitue une restriction rythmique plus particulière qu'un rythme poétique plus général ». (Srajano 2000) Il s’agit encore des rimes, sur lesquelles s'appuient beaucoup les chansons. Afin de préserver leur schéma, il faut faire preuve d’une créativité assez grande. Mais c’est impossible de le faire sans « adapter considérablement les idées originales de la chanson. » (Idem.)
Si nous avons réussi à préserver « l'esprit et le cœur original de la chanson » (Idem.), cela tient à la subjectivité. Pour transmettre le sens d’une chanson dont le public ne connaît pas la langue, il convient de faire une traduction plus littérale, sans être contraint par la rime, car le but principal est de transmettre le message. Par contre, si notre but est de créer une chanson qui sera chantée dans l'autre langue, « il est nécessaire d'être beaucoup plus créatif, et devenir auteur de chanson autant que traducteur. » (Idem.)
Le degré d’intégration contextuelle d’une chanson est un paramètre assez important pour la traduction car « il peut agir comme contrainte ou au contraire comme possibilité de liberté ». (Bertrand 2012, 5)
La table suivante (Srajano 2000) résume les différents niveaux de difficultés dans la traduction des chansons :
Il est assez évident que pour traduire l’humour des chansons, il faut faire des efforts encore plus grands que dans le cas d’une chanson simple, ou les vers sont des pensées flottantes de l’auteur. À part les rimes que nous avons l’intention de garder, il faut encore trouver les mots qui puissent transmettre le drôle du message des vers.
Même si, parfois, nous n’avons pas besoin de traduire les chansons, qu’elles soient drôles ou non, que pour comprendre le sens (chose qui peut être faite à l’aide de la traduction automatique), il y a quand même des cas où la traduction professionnelle est nécessaire, par exemple, quand il s’agit du sous-titrage des films.
Au cinéma
L’importance de la traduction de l’humour dans le cinéma est liée directement au sous-titrage ̶ une sorte de traduction audiovisuelle. Elle possède certains critères, règles et techniques. L´espace dont nous disposons pour la traduction est limité à deux lignes de sous-titre (généralement centrées dans la partie inférieure de l´écran). « Chaque ligne ne peut pas contenir plus de 35 caractères (à savoir: les lettres, les signes ou les espaces). C´est pourquoi, un sous-titre (composé de deux lignes) peut contenir 70 caractères. » (PerMondo)
Un sous-titre est aussi limité par le temps. Il a une durée de minimum une seconde et une durée de maximum six secondes à l´écran.
Ensuite, il existe une relation directe entre la durée d´un sous-titre et le nombre de caractères qu´il peut contenir pour qu´il puisse être lu. Ces paramètres se basent sur une vitesse moyenne de lecture, nous ne pouvons pas lire la même quantité de texte si nous disposons de six secondes que si nous disposons de moins de temps. On estime que la vitesse de lecture actuelle est de trois mots par seconde. Donc, pour lire un sous-titre complet de deux lignes soit 70 caractères, il nous faudra au moins 4 secondes, puisqu´il contient environ douze mots. Si nous disposons de moins de temps, nous devrons envisager moins de caractères. (Idem.)
Par conséquent, dans le cinéma on est aussi contraint par les normes de sous-titrage quand on traduit l’humour. Il faut non seulement faire des choix de traduction en fonction du drôle, mais aussi se limiter à un certain espace et temps.
Dans la publicité
« Présente depuis plus de 150 ans, la publicité est un art, l’art de convaincre le consommateur, celui de l’amener inconsciemment (ou consciemment) vers un produit ou une marque. » (Gomez 2012) Comme il y a une abondance publicitaire, les marques sentent la nécessité de se différencier pour survivre. Le rire est considéré parmi les dix émotions les plus efficaces pour attirer l’attention du consommateur. Comme il est un outil de communication très sollicité et grâce à son importance et sa complexité, l’humour dans la publicité est un sujet très étudié. Pourtant, les avis sur son efficacité et ses effets sur le consommateur sont partagés : certaines recherches montrent l’effet positif de l’humour, alors que d’autres prônent un effet neutre ou même négatif. C’est pourquoi on se demande quel est le rôle du type d’humour dans l’efficacité publicitaire ?
L’humour est utilisé dans la publicité pour ses multiples atouts, car il est capable de :
[…] créer une relation de complicité avec le spectateur pour lui faire passer toutes sortes de messages, des plus simples au plus sensibles, de manière distrayante et agréable. Le spectateur est ainsi dans de meilleures dispositions pour recevoir un message et consommer par la suite un produit avec lequel il a créé une relation affective. (Idem.)
Alors, pourquoi est-ce que la présence de l’humour dans la publicité réveille des réactions neutres voire négatifs ? L’explication parte du fait que étant propre à chaque personne cette notion est difficile à définir.
Ce qui nous fait rire ne fait pas forcément rire notre voisin et inversement. L’humour peut varier d’une personne à une autre en fonction de sa personnalité, de son éducation, de son travail, de ses amis, de sa culture, de sa religion… (Idem.)
Son utilisation peut s’avérer catastrophique au cas où il est mal perçu ou mal compris, malgré la bonne intention de la publicité qui à le but d’être aimée, comprise et mémorisée par un maximum de personnes.
Selon Simon Gomez (Idem.), les types d’humour utilisés dans la publicité sont :
l’humour provoquant ̶ se moque ou ridiculise les gens de manière un peu déplacée. Il interloque les gens et les fait rire sur des thèmes sensibles comme le handicap par exemple. C’est sans doute l’humour le plus difficile à contrôler, car la limite entre ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas est assez mince ;
l’humour sexuel ̶ c’est l’humour qui a un rapport avec le sexe. Il est généralement destiné aux hommes, donc lié avec le stéréotype de la femme objet, contenant des blagues « légèrement » sexistes ! Quand même, le sexe n’est pas seulement un instrument pour promouvoir des produits masculins, mais aussi pour toucher les jeunes et les femmes ;
l’humour absurde ̶ est certainement le plus utilisé dans la publicité. C’est l’humour du quotidien où les protagonistes réalisent leurs actions de manière risible, soit par les mots soit par les gestes.
Alors, la traduction de l’humour publicitaire devient souvent difficile à cause des slogans qui doivent être en relation avec les images et le message de la publicité et préserver la nuance comique.
Dans les médias
L’ironie et l’humour présentent un intérêt assez grand pour l’étude des effets persuasifs et/ou de séduction imposés par le « contrat de communication » médiatique. C’est à cause de l’existence de l’incohérence entre le contenu propositionnel de l’énoncé et la signification intentionnelle du locuteur qui utilise cet énoncé. (Negrea 2010, 17) La nuance de la moquerie subtile
[…] nu este marcată lingvistic, cu excepția poate a unei intonații speciale și a unor enunțuri clișeu care lexicalizează intenția ironică: sensul ironic este rezultatul capacității interlocuitorului de a detecta acest tip de intenție și de a reconstitui în consecință sensul vizat de locutor. » (Ibid., p. 8)
Le discours journalistique représente une source inépuisable des énoncés ironiques et humoristiques. Le plus souvent les articles de presse signalisent les cas d’ironie situationnelle, mais même l’ironie verbale n’est pas faiblement représentée. Pourquoi est-ce que les journalistes font appel à l’humour et à l’ironie ? Les articles de presse, d’habitude, expriment l’attitude de l’auteur à l’égard d’un certain événement qu’il raconte ou analyse, ou à l’égard d’une personne les actions de laquelle sont présentées. (Ibid., p. 119) Analyser l’ironie et l’humour d’un texte, n’importe de quel type, représente un défi. (Ibid., p. 248)
Un genre à part, crée par le journalisme français c’est le billet d’humeur, situé à la limite entre le journalisme et la littérature, dont le correspondant italien est il corsivo.
D’après Catarig (2011, 27), les caractéristiques du billet d’humeur, telles qu’elles résultent des principaux manuels français et italiens de journalisme, sont les suivantes :
le billet d’humeur — un article court sur un sujet d’actualité, écrit avec une pointe d’humour ;
pour rédiger un billet, le journalisme doit trouver une idée originale et l’exploiter avec talent ;
l’article a, en général, une intensité croissante, car le point le plus important est la chute ;
le billet jouit d’une grande liberté de ton : il peut être un simple clin d’œil, il peut avoir des intentions moralisatrices, mais il peut également être écrit sur un ton incisif ou virulent ;
ses principaux buts sont : divertir et instruire le lecteur.
Dans l’organisation textuelle du billet d’humeur, le commencement du texte ou l’attaque contient généralement un élément informatif : une anecdote, un événement de la petite actualité ou une déclaration d’une personne publique. Cet élément informatif sera ensuite interprété ou associé à un autre événement ou à une autre déclaration. (Ibid., p. 29)
Les ressources expressives de la satire et de l’humour prennent contour dans les médias, et dans toutes les publications du genre nous reconnaissons les mêmes formes littéraires, dans le cadre des modalités discursives fondamentales ; dans le lyrisme — la satire, l’épigramme, la parodie, plus rarement l’idylle et la romance ; dans l’épique — le reportage, la blague, l’anecdote, snoava (historiette amusante) ; dans le registre dramatique — le monologue, le spectacle comique — accompagnés souvent par des adjuvants graphiques, des caricatures, dans la recherche des solutions correspondantes à la variété des problèmes visés et à l’expression de l’opinion critique — souvent audacieux — sous l’apparence inoffensive du sourire. (Arieșanu 1999, 241)
Assez souvent les journalistes sont dans la situation de traduire les textes de presse, car c’est le moyen par lequel les nouveautés circulent d’un pays à l’autre et ce n’est pas toujours qu’ils ont accès direct aux événements ou aux faits, mais les exigences de la profession demandent des informations de dernière heure. Et, puisque les hommes politiques utilisent beaucoup l’humour, nous sommes fréquemment dans la situation de traduire des déclarations assez ironiques, avec des traces d’humour noir.
Dans les discours
L’art du discours est un élément incontestable de la réussite politique, mais il n'est pas sans risque. Pour comprendre mieux le rôle de l’humour dans les discours, il faut le placer dans son milieu naturel ̶ la société et voir ses influences positives, au moins certains d’eux.
Un discours qui commence avec une blague peut être considéré presque réussi. Il est possible que ce soit une affirmation trop exagérée, mais tout de même nous ne pouvons pas ignorer les avantages d’un moment humoristique. Il attire l’attention du public et stimule la mémoire, en contribuant à la motivation, à la compréhension et au captage des informations et le développement d’un sentiment affectif du message. Il réduit aussi le stress de l’orateur et lui donne de la confiance.
Des vocables, des phrases, des proverbes, des tournures d’appariement, des comparaisons, des ambiguïtés et d’autres figures syntaxiques et / ou rhétoriques permettent au producteur textuel ordinaire d’arrondir les angles et de faciliter les moyens de communication avec les autres. (Barrera 2009)
Donc, la présence de l’humour dans un discours fonctionne comme une stratégie pragmatique qui sert à nuancer l’impact inévitable de certains aspects de la réalité. « La ressource humoristique verbale peut devenir alors un outil qui rend possible le développement de la compétence communicative de l’émetteur-récepteur sans tenir compte du lieu, de la situation et du registre. » (Idem.)
Dans le processus de traduction des discours, nous nous confrontons aussi avec l’oralité de l’humour qui souvent est assez sarcastique. Alors, il faut faire attention pour ne pas insulter par les blagues en version traduite là où il n’est pas le cas.
Dans les conversations
L’humour réussit à faciliter les problèmes de communication qui peuvent apparaître dans l’interaction parmi les interlocuteurs (l’homme se sent plus apprécié quand les autres comprennent ses blagues). Donc, il peut établir un point commun entre les partenaires de discussion et faire la conversation agréable. C’est un moyen de faciliter les interactions sociales et détendre l’atmosphère. En effet, il est rarement observé au sein des conversations quotidiennes, alors qu'il en est un élément central, tant par son omniprésence que parce qu'il leur donne une saveur particulière de légèreté et de plaisir.
La tâche de traduire l’humour des conversations est plutôt la responsabilité des interprètes (de conférence, il ne s’agit pas des chanteurs), qui peuvent s’attribuer le droit de donner des explications pour transmettre le message d’une blague, sans être obligés de garder la structure ou la longueur du texte initial.
Dans le théâtre et dans la littérature
Les deux modalités comiques fondamentales, l’ironie et l’humour, cohabitent le plus souvent comme un ineffable amalgame dans la vie et dans les œuvres des écrivains : des alliances temporaires, les emprunts réciproques de substance, les duels permanents et les congruences périodiques, les parallélismes entre eux font très risquée une délimitation exacte des frontières qui séparent les deux. (Arieșanu 1999, 88)
L’ironie était perçue par les anciens sages comme une catégorie morale et esthétique, qui peut être séparée de l’hypocrisie maligne et dangereuse seulement par le pouvoir d’être objective, générale et même avec la tendance d’être véridique. (Ibid., p. 89)
D’ailleurs, même si l’humour est un apport de la mentalité chrétienne, de la charité émergente comme normalité dans le comportement de l’homme de l’Antiquité tardive et du Moyen Âge, nous ne pouvons pas faire abstraction des véritables trésors du comique offerts par les auteurs de la Renaissance, les textes gréco-latins par exemple. (Ibid., p. 123)
Nous pouvons certainement parler de l’humour populaire, réalisé au fil des années dans la merveilleuse retorte de l’âme d’un peuple unitaire et quantifiable par le stock des œuvres anonymes qui font fusionner l’essence du rire des milles et milles des compatriotes, vernissant en même temps les aspects d’un esprit local, représentatif justement par son caractère anonyme et centenaire. (Ibid., p. 141)
Il faut dire que la littérature, et cela a son importance, est, selon la classification décimale universelle, la catégorie la plus traduite au monde. Presque la moitié de ce qui se traduit dans le monde, soit 48% des titres, est du domaine littéraire. Il y a des cultures qui s’ouvrent naturellement aux autres cultures, afin de les mieux connaître, d’évoluer ensemble ou encore de partager et d’échanger des idées nouvelles. Ces cultures traduisent généralement plus que les autres. (Manzari, Rinner 2011, 150-151)
Alors, l’humour, aussi comme le goût pour le comique, semble être congénital à l’homme. (Ibid., p. 122) Et c’est la traduction qui contribue au processus de la diffusion de la culture d’un peuple, chose qui souligne l’individualité de chaque nation.
Chapitre II. Types d’humour
L’humour est aujourd’hui une attitude d’esprit internationale.
Louis Cazamian (1927, 93)
Dans ce chapitre nous avons l’intention d’analyser brièvement les différents types d’humour en fonction de son origine, sa fonction et sa manifestation. C’est à dire celui qui se manifeste au niveau national, régional et individuel. Nous allons parcourir ensuite la palette des couleurs qui peint son arc-en ciel. Et pour finir, nous allons essayer de voir les trois degrés de l’humour.
L’humour national, l’humour régional, l’humour individuel
Si nous faisons l’historique du concept de l’humour, nous pouvons constater facilement que celui-ci ne représente pas seulement un phénomène spécifique ou particulièrement britannique. Même si dans autres coins il est dénommé de cette manière, la réalité est l’autre. La différence majeure est que pour chaque pays ou nation il faut reconstruire a posteriori la tradition ou la filiation humoristique, tandis que chez les Britanniques cette conscience/tradition este déjà consciente et interrompue. (Ibid., p. 124)
Il faut mentionner que globalement les formes d’humour promues par les grandes puissances économiques, militaires et culturelles (l’Angleterre, la France, l’Allemagne, l’Espagne, les États-Unis) sont devenues populaires et se sont affirmées vivement, tandis que les autres formes nationales sont restées dans l’ombre. Les efforts systématiques « d’intégration » humoristique planétaire sont apparus à peine dans la période de l’entre-deux-guerres et il est normal que ce soit ainsi. (Ibid., p. 126)
Pour pouvoir entrer dans les mystères de l’humour de chaque peuple, le plus indiqué est de se familiariser avec ses particularités et l’individualité de celui-ci — les coutumes et les traditions, les habitudes et l’histoire, la politique, la vie sociale et économique, les valeurs et les symboles nationaux etc.
Puisque notre intention est de nous concentrer en particulier sur l’humour anglais, français et roumain, il faut faire une image d’ensemble de ces peuples, chacun avec ses spécificités.
Les Américains
Il semble que les Américains sont pareils aux enfants : bruyants, curieux, incapables de garder un secret, pleins de subtilités et souvent sujets du comportement fâcheux en société. Dès que nous acceptons leur nature d’adolescent, le reste de la culture devient facile à comprendre. (Faul 2009, 7)
La victoire est très importante pour les Américains, car cela leur fait se sentir bien, et se sentir bien est en effet américain. Généralement, les ils sont convaincus que le monde ne peut exister sans eux pas du tout. (Ibid., p. 17)
Ils ont toujours une réaction optimiste envers toutes les difficultés et les crises et ils essaient d’accentuer le côté positif de chaque situation. « Si la vie te donne un citron, fais-en de la limonade » disent-ils, en examinant l’automobile détruite ou ce qui est resté de la maison après l’ouragan. Et pour un Américain l’automobile c’est non seulement son château, mais aussi sa garde-robe, sa coupe et sa manière de présenter sa personnalité. (Ibid., p. 18)
Même si les Américains utilisent souvent l’ironie, ils pensent que c’est impoli de dire des blagues qui perpétuent les stéréotypes ethniques, sociaux, religieux, sexuels ou raciales (c’est à cause des races, des croyances et des origines nationales les plus variées des ancêtres, des parents et des amis). Les groupes qui sont soumis aux blagues sont ceux des avocats et des politiciens (parce que la majorité d’entre eux sont des diplômés de Droit). (Ibid., p. 48)
Les Américains sont très sensibles quand il s’agit des Britanniques, car ils aiment la littérature anglaise, et certains programmes de télévision. On dit souvent que les États-Unis et la Grande-Bretagne sont « deux nations divisées par la même langue », et parfois cette chose mène à des malentendus bizarres. (Ibid., p. 14)
Les Irlandais
Par opposition aux Américains (qui pensent que tout le monde peut réussir dans la vie s’il travaille durement) les Irlandais ont peur que le succès peut être un luxe, disponible en quantité limitée. (McNally 2009, 41) Souvent sujets des blagues anglaises, qui les présentent comme des idiots, les Irlandais se sont situés traditionnellement sur une position défensive en ce qui concerne l’humour. Et s’il existe quand même un sens inné de l’humour irlandais, il se trouve dans la narration, ce qui peut expliquer pourquoi l’Irlande a produit tant des chroniques « alternatives ». (Ibid., p. 64)
Les Écossais
S’il existe une caractéristique définitoire des Écossais, c’est qu’ils sont différents. Ils ne sont ni meilleurs, ni pires que les autres, mais ils ne doivent pas être confondus avec n’importe quel autre peuple, car ils ont la ferme conviction de leur propre valeur. (Ross 2009, 7)
Les non-Écossais sont divisés en 2 catégories : les Anglais et le reste du monde. Si vous appartenez au deuxième groupe, vous avez un grand avantage dès le début. Les Écossais aiment les Américains pour leur générosité et leur simplicité, et parce que beaucoup sont d’origine écossaise. Quant aux Anglais, ils ne sont pas agréés par les Écossais à cause de leur arrogance et leur sens de supériorité. (Ibid., p. 10)
Les blagues des Écossais ont toujours quelque chose d’ironique (il n’est pas obligatoire qu’il soit très évident) et parfois même une moralité. Il y a beaucoup de blagues qui contiennent une dose de superstition, touchant les choses qui inspirent la peur aux Écossais, comme la vieillesse ou la mort. (Ibid., p. 50)
Les Anglais
L’attitude des Anglais envers les autres nations n’est pas une de xénophobie (peur des étrangers), mais de « xénopitié » (pitié pour les étrangers qui ont eu la malchance de NE PAS être Anglais). (Miall, Milsted 2009, 7) Pour eux, les Irlandais sont irresponsables et les Écossais sont trop avares. Face aux Français, les Anglais ont une attitude binaire — d’amour et de haine en même temps. Ils aiment la France, ses vins et sa gastronomie, son climat, mais ils pensent que du point de vue historique, les Français n’ont pas le droit de vivre en France. (Ibid., p. 15) Quant aux Américains, ils sont des Anglais qui se sont transformés en autre chose, en résultat d’un douloureux manque de compréhension.
L’humour Anglais est unique au monde, ayant une complexité et une créativité surréaliste. Il peut être intelligent et ironique, vulgaire, satirique ou pathétique, dégoûtant, avec des effets terribles. (Ibid., p. 77) En Angleterre, le cerveau est un accessoire facultatif, mais le sens d’humour est obligatoire. Les Anglais peuvent avoir le plus sérieux visage pendant qu’ils disent une forte remarque, pleine de sarcasme. (Ibid., p. 78)
Ils aiment plus les films américains, mais tout de même chaque année une nouvelle comédie britannique continue à apparaître. (Ibid., p. 96)
Les Français
Les Français sont toujours concentrés seulement sur ce qui est le plus important dans la vie — être français. Ils sont convaincus de leur supériorité collective et individuelle par comparaison aux autres habitants de la planète. (Yapp, Syrett 2009, 7) Ils croient être les seules personnes vraiment civilisées. Ils ne méprisent pas les autres, ils sentent seulement une grande compassion parce que les autres ne sont pas Français. (Ibid., p. 9)
Puisque les Français dépendent beaucoup de la mode, ils pensent que les Anglais sont mal habillés, mesquins, incultes et ridicules et qu’ils dépensent le temps en travaillant dans le jardin, en jouant du cricket et en buvant de la bière douce et chaude dans les clubs. (Ibid., p. 11) Mais, les Français admirent les Américains pour leur Constitution (fondée sur celle française), pour le Code des lois (fondé sur celui français) et parce qu’ils ont repoussé les Anglais. (Ibid., p. 14)
Pendant que les Américains, les Britanniques, les Allemands, les Coréens, les Chinois et les autres luttent pour être les premiers à faire de l’argent, les Français sont plus préoccupés à promouvoir et à protéger la culture européenne, celle française étant bien sûr la plus importante. (Ibid., p. 22)
Dans tout le monde existe le problème du chômage. C’est comme cela que les Américains, les Espagnols, les Britanniques, les Allemands, les Italiens, les Hollandais, les Danois et les Belges le voient — un problème. Pour les Français, c’est une question de civilisation. (Ibid., p. 23)
En plus, les Français se sentent heureux quand ils sont grossiers avec les autres, surtout s’il s’agit des étrangers. (Ibid., p. 55)
Les Roumains
Il semble que le Roumain est né d’un rêve du Dieu, dans lequel il n’y avait plus de place que pour la paix et la patience. C’est la vérité tandis que le Roumain ne se sépare pas de son rêve tissé avec des feuilles de conte, de légendes et de doina. (Perțe 2011, 91)
Rapporté à ce qui se passe dans leur vie, les Roumains ont un sens ramifié dans „n” sous-entendus. Leur mémoire est plus sélective que celle d’autres nations, car ils utilisent presque toujours «des abréviations» et «des liens symboliques». Ils adoptent une mine de ne pas comprendre pour camoufler l’intérêt, mais ce n’est qu’une cachette, dans laquelle ils gardent les sous-entendus.
L’intelligence native du Roumain lui permet « d’arborer un drapeau de la paix », en imitant le visage du pauvre qui connaît, mais qui ne peut pas être facilement menti. (Ibid., p. 135)
Le peuple roumain a vécu toujours «imprégné» dans l’humour, dans une atmosphère comique (à l’exception peut-être des jours de guerre). La mort de quelqu’un provoquait une grande douleur, mais quand même, dans certaines régions du pays, le soir, les gens disaient des blagues et des souvenirs drôles étant assis à côté du défunt. Donc l’atmosphère était pareille à la vie ̶ un mélange de joie et tristesse. (Anucuța 2008, 69)
Le peuple roumain a même inventé beaucoup de fêtes amusantes et humoristiques, qui sont transmises de génération en génération. Parmi eux, nous allons faire attention aux cercles de coutures et aux chants de cris.
Les cercles de couture sont des petites réunions dans les villages, surtout pendant les soirées d’hiver, auxquelles les participants travaillent pendant qu’ils racontent des histoires, des blagues, des devinettes etc. Alors, c’est un mélange de travail avec humour.
Les chants de cris appartiennent au lyrisme populaire, d’habitude en vers, à caractère épigrammatique, avec des allusions satiriques ou drôles, ou avec un contenu sentimental, qui sont criés dans les villages pendant certaines danses populaires. Les chants de cris sont une forme d’humour dans laquelle la créativité et l’humour joignent et renforcent. C’est une modalité de création humoristique des gens du peuple. (Anucuța 2008, 69)
Comme nous avons déjà vu, l’humour national est un concept plus facile à comprendre qu’à expliquer. Il ne peut représenter ni la totalité de l’humour produit dans un espace délimité strictement du point de vue géographique, ni la simple somme des humoristes qui traitent dans leurs œuvres les particularités nationales. Mais, d’autre part, il ne peut pas être une entité autonome et autosuffisante, avec des particularités qui n’apparaissent pas du tout dans l’humour des autres pays ou nations. (Arieșanu 1999, 140)
L’Arc-en-ciel des humours
Dans son livre « L’Arc-en-ciel des humours », Noguez (2000) voit les différentes couleurs de l’humour, en fonction des thèmes, d’où il tire sa liste de contrastes. Nous avons donc (Simedoh 2008, 45) :
l’humour jaune, comédie de l’ignorance et de la maladresse, employé surtout à l’autodénigrement (Idem.), «dépathétisant» (à la limite donc de la mélancolie) (Gendrel, Moran 2005b), marqué par l’orgueil et la ruse ;
l’humour violet est rapporté à la religion, il est antireligieux anticlérical, (Simedoh 2008, 45) sorte de blasphème contre Dieu ;
l’humour gris, c’est celui des faits quotidiens, celui qui montre les actions « de robot » de chaque jour ;
l’humour rouge, c’est la contestation d’autrui, manifestation de l’impatience, expression de l’indignation envers la méchanceté humaine, exprime la volonté de reformuler, d’intervenir, de changer la société, c’est en quelques sortes un déplacement de l’humour noir vers l’homme ;
l’humour rose est l’atténuation sentimentale et l’optimisme, le rire de société et la modération des situations sérieuses ou graves ;
l’humour vert, c’est la fausse naïveté, car il symbolise la fraîcheur et la jeunesse, la prise des choses de très haut avec un regard enfantin sur la réalité ;
l’humour bleu, c’est la fantaisie qui tend vers l’absurdité quand la raison ne peut plus appréhender le réel, le monde fabuleux et aussi le rêve ;
l’humour caméléon, c’est la parodie qui mélange des termes contradictoires ;
l’humour blanc a la tendance de relativiser et minimiser, d’alléger, en prenant une distance de la réalité, c’est l’acte de modestie avec un propos euphémistique ;
l’humour noir, qui est une plaisanterie féroce, dans le côté du macabre, du scandale, avec des formes sombres.
L’humour noir est borné par trop de choses, telles que la bêtise, l’ironie sceptique, la plaisanterie sans gravité… (l’énumération serait longue) mais il est par excellence l’ennemi mortel de la sentimentalité perpétuellement aux abois – la sentimentalité toujours sur fond bleu – et d’une certaine fantaisie à court terme… (Breton 1966, 1)
C’est une des plus connues formes d’humour, car :
[…] en s’appliquant à autrui, abolit la sympathie, dont on sait que c’est le plus puissant inhibiteur du comique ; en s’appliquant à l’humoriste même, il abolit en lui l’inhibition du comique par l’égocentrisme et réveille par son comique même une certaine sympathie en nous. (Baudin 1981, 89)
Ce type d’humour est plutôt considéré anglais, car :
[l]es concepts de black humour, dark humour, black comedy ou dark comedy sont visiblement trop flous pour être maniables, d'autant plus qu'ils n'ont pas la force idiomatique qu'a la locution française. […] Or l'humour noir ne consiste pas simplement à faire rire avec des sujets sombres, ou bien il faut l'exclure du champ de l'humour, et reconnaître que l'étiquette « humour noir » n'est que l'appellation impropre d'une thématique comique particulière. En réalité, la spécificité de l'humour noir, qui vient nuancer une simple définition par type de sujet abordé, réside dans la posture qu'il suppose chez l'énonciateur. (Moran, Gendrel 2007)
Les degrés de l’humour
Nous sommes dans le dilemme en ce qui concerne la modalité dont on peut mesurer le degré de l’humour. Peut-être nous avons besoin d’un « humouromètre ». Mais jusqu’au moment où un tel appareil sera inventé, il faut se contenter avec les degrés de l’humour qui sont proposés par le site du Guichet du savoir (2006), par exemple, (classification qui est semble être acceptée par le public) :
le premier degré : représente la compréhension simple et directe d'un effet, d'une situation comique qui n’a pas besoin d’être expliqué. C’est quelque chose qui saute aux yeux et à l’esprit ;
le second degré : l'humour naît d'une lecture plus subtile ou intellectuelle et il se moque de lui-même. Il doit donc être signalé et explicité pour le public, car c’est une approche plus intellectuelle. Cet humour est délicat puisqu’il joue sur les références et consiste à se saisir d’un stéréotype et de le modifier, le "détourner". Le ton, surtout à l’oral, doublé de l’expression du visage, peut suffire si nous avons du talent. Alors nous pouvons même se permettre l’antiphrase, figure de style consistant à exprimer le contraire de ce que nous pensons, sans équivoque, le plus souvent sur un mode descriptif ;
le troisième degré : humour, gags ou situations plus difficilement compréhensibles, même absurdes ou intellectuels. Il est pratiqué plutôt dans un milieu très « initié », car étant associé à l’humour « noir », il peut s’avouer trop choquant pour les âmes sensibles.
Alors, les différents types d’humour rappellent, d'une part, l'importance du contexte dans lequel naît l'humour, et d'autre part, montrent qu’en fonction de certains facteurs il peut prendre divers visages, car sa matière est variée, inventive et multiple.
Chapitre III. Le processus de traduction : « traduisible » vs « intraduisible »
De nos jours, les besoins en matière de traduction sont de plus en plus diversifiés. Nous allons voir dans ce chapitre qu’est-ce que c’est la traduction et nous allons souligner certains problèmes auxquels le traducteur doit tenir tête ou plutôt quelques solutions auxquelles il peut faire appel pendant le processus de traduction. Comme l’intraduisible vient en synergie, nous allons définir ce terme pour voir comment il se manifeste.
Le processus de traduction
La traduction est la grande instance de consécration d’une œuvre dans l’univers littéraire.
(Manzari, Rinner 2011, 154)
Le monde moderne semble passer par un processus de « babélisation accélérée » ̶ la traduction est partout : dans le domaine de la littérature, de la philosophie, de la science, de la technique, de l’enseignement, de la politique, de l’économie, du droit etc. « Nous sommes devenus de gros consommateurs de traductions. » (Gallimard 1994)
Le mythe de la Tour de Babel semble parfaitement refléter la situation des langues dans le monde : une extrême variété, propre à couper le souffle à celui qui les contemple dans leur luxuriante diversité, en tout cas à le plonger dans une certaine perplexité, comme à l’entrée d’un labyrinthe en apparence inextricable. (Oustinoff 2011, 19)
Mais alors qu’est-ce que la traduction ?
Une définition nous est proposée par Jean-René Ladmiral (1994, 11) :
La traduction est un cas particulier de convergence linguistique : au sens le plus large, elle désigne toute forme de « médiation interlinguistique », permettant de transmettre de l’information entre locuteurs de langues différentes. La traduction fait passer un message d’une langue de départ (LD), ou langue-source, dans une langue d’arrivée (LA), ou langue-cible. La « traduction » désigne à la fois la pratique traduisante, l’activité du traducteur (sens dynamique), et le résultat de cette activité, le texte-cible lui-même (sens statique). […] La traduction est une activité humaine universelle, rendue nécessaire à toutes les époques et dans toutes les parties du globe par les contacts entre communautés parlant des langues différentes, que ces contacts soient individuels ou collectifs, accidentels ou permanents, qu’ils soient liés à des courants d’échanges économiques ou apparaissent à l’occasion de voyages ou qu’ils fassent l’objet de codifications institutionnalisées (traités bilingues entre États, par exemple). Il n’est guère de peuplade si reculée qui soit totalement isolée et puisse se passer d’un recours à la traduction.
Donc il s’agit d’une transposition d’un message de la langue source vers la langue cible, et ce n’est pas « seulement une forge de mots, mais également de concepts, par les glissements de sens incessants qui se produisent dans le passage d’une langue à l’autre. » (Oustinoff 2011, 150) Généralement, les gens pensent que la traduction est simplement le processus par lequel nous traduisons les mots d’une langue vers l’autre. Mais, « les traducteurs le savent : ils ne traduisent pas les mots ; ils tentent de dompter l’en-deçà de ce que l’auteur tentait de formuler, souvent avec beaucoup de peine, à l’écrit. » (Agostini 2011, 18) Et « trouver les moyens de traduction qui rendent la même assise dans la langue n’est pas facile. » (Manzari, Rinner 2011, 104)
Le traducteur doit être pareil à une éponge pour pouvoir élargir constamment sa culture générale déjà assez étendue. La condition indispensable, avant tout, est de disposer d’une solide connaissance de toutes les langues de travail. S’il s’agit des traductions spécialisées (nommées aussi techniques), le traducteur doit connaître le domaine auquel appartient le texte à traduire et posséder le vocabulaire adéquat. Et ce n’est pas les langues de travail qui comptent.
L’important, dans un monde de plus en plus plurilingue, n’est pas tant de se hisser au sommet de la pyramide, au niveau des langues de plus grande diffusion internationale, que de savoir se déplacer en son sein, car les hiérarchies changent selon le niveau où l’on se trouve. (Oustinoff 2011, 176)
Il ne faut pas oublier que la traduction est premièrement un acte de communication, par lequel le traducteur a comme but de transmettre le message du texte source, ce n'est pas l'original, quand même c’est l'œuvre du traducteur.
Traditionnellement nous faisons la différence entre la traduction littéraire et la traduction technique.
Cela correspond à une différence entre les types de textes à traduire, mais aussi à des clivages d’ordre économique : les « littéraires » traduisent des livres et sont rétribués, assez modestement, selon le régime des droits d’auteur (avec, en principe, un à-valoir forfaitaire) ; les « techniques » reçoivent le plus souvent des honoraires, lesquels sont notablement plus substantiels. (Ladmiral 1994, 14)
Quant à l’humour, nous sommes souvent soumis à le traduire dans les textes littéraires, car sa présence dans les textes spécialisés (techniques) est rare, plutôt dans les discours (pour détendre l’atmosphère) et dans les articles de presses (pour attirer l’attention sur certains détails).
Alors, la traduction représente un processus assez complexe, qui peut s’avouer très difficile si nous sommes forcés à nous confronter avec l’intraduisible. Mais sur les difficultés de traduction nous allons parler un peu plus tard.
La notion d’ « intraduisible »
En d’autres mots, la traduction fait partie intégrante de tout acte de communication, si imparfaite qu’elle puisse être, d’où l’inéluctable intraduisible.
(Agostini 2011, 16)
Il est impossible d’éviter le coup du traducteur avec l’intraduisible, « ce compagnon tenace et intraitable de la traduction. » (Agostini 2011, 19) Dès que nous commençons à traduire et à entrer dans les nuances et les subtilités des idées, du langage et des mots, nous nous confrontons avec la sensation de l’insuffisance d’expression. Pour le traducteur, c’est presque une condamnation, une obscurité profonde dans laquelle il doit trouver la lumière. « Il y a des textes qui sont tous, à des degrés variables et sur des modes différents, des figures de l’intraduisible. » (Agostini 2011, 36) C’est une caractéristique à peu près omniprésente.
Pour pouvoir comprendre les difficultés et les conséquences de sa manifestation, il faut d’abord définir ce terme.
L’intraduisible c’est l’impossibilité de faire coïncider deux formes étrangères en tant que porteuses ou représentantes d’un message et l’effort conséquent, peut-être vain, de recherche d’une approximation, d’une analogie. (Agostini 2011, 39)
L’intraduisible ça veut dire non seulement : on ne peut pas tout traduire (il y aura toujours quelque chose qui n’entre pas dans les mots que les mots éclipsent et qui n’aura donc pas franchi la frontière, un fond d’idées ou de pensées ou d’effets de sens, incertain, irréductible, peut-être inépuisable), mais aussi : on ne peut pas traduire mot à mot, c’est impossible, il faut chercher une équivalence par analogie ou par contigüité à l’autre langue, à la langue de l’autre, et en bon français s’il vous plaît ! (Ibid., p. 41)
Manifesté au niveau linguistique ou culturel, l’intraduisible est toujours un des plus grands problèmes du traducteur. « Les retrouvailles ne sont douce que parce qu’elles viennent après une absence. » (Pelea 2012, 50) Mais malheureusement, nous sommes soumis à une perte d’intérêt et de capacité de se concentrer si le processus de recherche dure beaucoup et nous sommes obligés de consommer trop d’énergie pour trouver le mot approprié au contexte.
En conclusion, nous pouvons facilement comprendre que, parfois, les solutions linguistiques que nous trouvons en essayant de traduire l’intraduisible sont imparfaites —perdre les nuances de sens semble inévitable, même si nous appliquons les techniques et les méthodes de traduction les plus variées.
Comment résoudre les problèmes de la traduction ?
Toute langue est l’émanation d’une communauté linguistique et en même temps le reflet d’une civilisation bien déterminée par l’espace, le temps et par son histoire. En tant que telle, la langue comporte inévitablement des termes spécifiques à cette civilisation, qui ne se retrouvent pas ailleurs- les culturèmes, éléments par lesquels les langues se particularisent et se distinguent les unes des autres, chacune opérant ses propres découpages. (Rădulescu 2010, 13)
Le processus de traduction est une activité complexe qui se confronte avec des problèmes linguistiques, surtout à cause des différences culturelles, morphologiques, syntactiques etc. Dans le chapitre suivant nous allons parler de difficultés qui nous bloquent la traduction (de l’humour, en particulier) ; mais ci-dessous, nous allons proposer quelques solutions que le traducteur peut appliquer pour résoudre les problèmes de traduction.
Les procédés utilisés pour résoudre les problèmes linguistiques de la traduction
La transposition
C’est le procédé par lequel le traducteur remplace certaines unités lexicales par des autres, avec la possibilité de modifier la catégorie grammaticale ou le niveau de langue ou de registre, sans changer le sens de l’énoncé. (Ladmiral 1994, 20)
Exemples :
en français nous disons « se brosser les dents », en anglais nous traduisons par « to brush the teeth » et en roumain c’est « a-și spăla dinții » ;
en français nous avons l’expression « faire de la bicyclette », en anglais nous traduisons par « ride a bike » et en roumain c’est « a merge cu bicicleta ».
La modulation
C’est le cas où nous exprimons la même idée par un détour d’une paraphrase synonymique, c’est à dire nous changeons le point de vue. (Idem.)
Exemples :
« c’est facile » du français devient en anglais « it’s not difficult » et en roumain ̶ « este floare la ureche » ;
« c’est dangereux » du français peut être traduit en anglais comme « it’s not safe », en roumain il est possible de traduire « nu este în siguranță ».
L’équivalence
Le traducteur voit l’énonce-source comme une unité de traduction et propose un équivalent qui correspond à la situation référentielle, mais c’est une rédaction complètement différente. (Idem.)
Exemples :
en français nous disons « peigner la girafe », en anglais nous traduisons « to brush the dog » et en roumain c’est « a tăia frunze la câini » ;
« faire l’œuf » du français peut être traduit en anglais comme « acting the fool » et en roumain comme « a face pe prostul ».
L’adaptation
C’est le procédé qui se trouve à la limite extrême de la traduction, le cas pessimiste quand le traducteur doit affronter le fait que le message-source se réfère à une réalité qui n’existe pour la culture-cible. (Idem.) Un des cas ou l’adaptation est inévitable ce c’est le jeu des mots (le calembour) sur des plurivalences homophoniques ou polysémiques, qui représentent des « accidents de la langue ». (Henry 2003, 70)
Exemples :
offert par Jean Delisle (1993, 19) : « le cyclisme » (France) traduit comme « baseball » (États-Unis), « hockey » (Canada) ou « oinà », (jeu de balle roumain, Roumanie). Pour décoder le sens, le traducteur fait appel au symbole national de chaque pays-cible pour parler d’une certaine pratique sportive.
« le 14 juillet » (le jour national de la France) peut être traduit comme « 4th July » (le jour national des États-Unis), « le 1er décembre » (le jour national de la Roumanie) ou « le 27 août » (le jour national de la République de Moldavie).
L’emprunt lexical
Nous recourons à l’emprunt quand il n’y a pas d’équivalent dans la langue-cible. C’est une solution désespérée par laquelle nous importons le signifiant et le signifié du mot. (Ladmiral 1994, 19)
Dans son livre Les culturèmes roumains: problèmes spéciaux de traduction, Anda Rădulescu (2010) nous donne des exemples de culturèmes caractéristiques au peuple roumain. Ils peuvent être classifiés en quelques catégories :
vie matérielle : habits et chaussures paysans, tissus et objets paysans, éléments des demeures paysannes, boissons et plats nationaux, unités de mesure et monnaie ;
vie spirituelle : rituels ecclésiastiques, fêtes chrétiennes et laïques, personnages des contes de fées et des légendes, danses roumaines, sports nationaux ;
appellatifs nominaux ruraux ;
jurons roumains ;
parémies roumaines formées à partir d’un nom de peuple.
Le calque
C’est l’emprunt d’un syntagme étranger traduit littéralement, en important le signifié sans le signifiant. (Ladmiral 1994, 19)
Exemples :
le mot anglais « week-end » est traduit en français comme « fin de semaine » et en roumain c’est « sfârșit de săptămână » ;
le mot « skyscraper » est traduit comme « gratte-ciel » en français et « zgârâie-nori » en roumain.
La traduction littérale ou mot-à-mot
C’est un cas limite de traduction, possible quand le texte-cible peut être accepté comme correct, même du point de vue idiomatique. (Ladmiral 1994, 20)
Exemples :
« année-lumière » peut être traduit comme « light-year » en anglais et « an lumină » en roumain ;
« jour après jour » du français devient en anglais « day after day » et en roumain « zi după zi ».
Puisque certains procédés utilisés dans la traduction peuvent appauvrir trop le sens du texte-source, nous avons besoin d’expliciter soit en notes en bas de pages, soit par un contexte qui paraphrase l’idée, c’est à dire introduire des mots expliquant le terme directement dans le texte (incrémentialisation).
Qu’elles apparaissent en bas de page ou en fin de volume, les notes montrent à quel point la traduction est une négociation linguistico-culturelle. Utilisées en bas de page, les notes donnent la possibilité d’une consultation plus rapide et plus commode, alors que celles placées à la fin du texte sont beaucoup plus nombreuses, plus amples, plus détaillées. (Rădulescu 2010, 65)
Selon Anda Rădulescu (2010, 67) nous pouvons utiliser 2 phénomènes d’incrémentialisation :
incrémentialisation+report
sous forme d’un mot qui explicite le référent en indiquant à quelle classe d’objets il appartient ;
sous forme d’un élément de contextualisation.
l’incrémentialisation+traduction littérale — puisque la traduction littérale n’ajoute pas de signification, elle peut apparaître entre parenthèses ou en note. (Ibid., p. 68)
Les informations envisagées dans ce chapitre sont une brève description des procédés de traduction. La tâche du traducteur consiste à faire des choix linguistiques en fonction de son but : la fidélité, l’esprit, l’élégance ou la lettre.
Chapitre IV : Étude de cas
Introduction
En s’appuyant sur la théorie que nous avons abordée dans les trois chapitres antérieurs concernant l’humour, les types d’humour et le processus de traduction, nous allons faire une analyse des problèmes de traduction de l’humour, prenant comme exemple le livre du Pierre Daninos, Les Carnets du major Thompson. À présent, nous n’avons trouvé qu’une seule traduction en roumain de ce livre, celle du Al. Mirodan (1971), Carnetele maiorului Thompson, mais qui ne contient pas tous les chapitres de l’œuvre. Donc, nous avons traduit le tout premier chapitre MAY I INTRODUCE MYSELF ?… et le tout dernier Le pays du miracle.
Dans cette étude de cas nous allons surtout mettre l’accent sur l’explication de nos choix linguistiques, en donnant des exemples éloquents pour chaque difficulté mentionnée. Nous allons, donc, parler des procédés et des solutions de traduction, aussi comme des motifs pour lesquels nous avons choisi telle ou telle variante. Nous allons souligner également les moyens par lesquels l’auteur a réussi à créer l’effet d’humour.
Le principal but de cette analyse est d’illustrer quelques possibilités de résolution des problèmes de traduction d’humour et de montrer l’importance des efforts d’un traducteur pour rendre le message d’un texte comique (qui à part l’humour, contient inévitablement au moins « un grain » d’ironie), en dépis des difficultés de niveau linguistique, stylistique, culturel etc.
Les Carnets du major Thompson, Pierre Daninos
Puisque nous allons analyser certains problèmes liés à la traduction de l’humour dans l’œuvre du Pierre Daninos, Les Carnets du major Thompson, il faut mentionner quelques mots sur l’auteur et le livre, pour entrer graduellement dans l’atmosphère humoristique.
Né à Paris, le 26 mai 1913, Pierre Daninos a commencé sa carrière de journaliste à 17 ans et a publié son premier roman après la retraite de Dunkerque (qu’il accomplit comme agent de liaison auprès de l’armée britannique). Ce premier livre, Le Sang des Hommes, fut d’abord tiré à 200 exemplaires. Quatorze ans plus tard, dans le Figaro est né le mystérieux major, W. Marmaduke Thompson, dont les Carnets, avec un tirage de 1 650 000 exemplaires en France seulement, sont traduits dans 28 pays.
Selon Daninos (1958, 9), une des conditions indispensables pour faire de l’humour c’est de ne pas le faire délibéré, car nous ne faisons pas rire sur commande. Même le grand humoriste n’a pas pu tenir dans son stylo la définition de l’humour. Pour lui, c’est une disposition d’esprit permettant de « rire de tout sous le masque du sérieux » et « traiter drôlement de choses graves et gravement de choses drôles, sans jamais se prendre soi-même au sérieux ». (Ibid., p. 20) « En fin de compte, on le conçoit : il y a cent définitions possibles de l’humour. Voilà pourquoi il est si difficile d’en retenir une seule. » (Ibid., p 17) Pourtant, Daninos nous cite la définition d’un Allemand inconnu qui a écrit que :
[l]’humour est le baiser que donnent la joie et la douleur. Il a dans son blason une larme souriante, il est coiffé d’une marotte garnie d’un crêpe ; il est l’étincelle qui jaillit entre deux pôles de noms contraires : sentimentalité et raillerie. La joie et le chagrin s’étant rencontrés dans la nuit profonde d’une forêt s’aimèrent parce qu’ils ne se connaissent pas ̶ cet il leur naquit un fils, qui était l’humour. (Daninos 1958, 15)
Le personnage du livre, le major Thompson, a fini ses études au Trinity College. Joueur de rugby, employé dans le service des informations secrètes de l’armée pendant des nombreuses campagnes de l’Orient, marié premièrement avec une compatriote, puis avec une Française, il parcourut une carrière particulièrement « anglaise », la variété des expériences lui autorise à se prononcer sur les caractéristiques contradictoires de son peuple et aussi celles des Français, la conséquence d’une double personnalité. (Panaitescu 2003, 542)
Comme Thompson ne connaît pas suffisament bien le français, il confie la traduction de ses notes (qui sont en anglais) à son « collaborateur et ami, P.C. Daninos » (Daninos 1976, 9), qui est en effet l’auteur lui-même.
Les notes du major Thompson sont des recherches d’explications des comportements et des stéréotypes. Elles présentent les Français et les Anglais typiques parfois dans un cadre individuel, autrefois à l’aide des comparaison entre les deux nations. Le résultat : une dose remarquable d’humour et ironie, la conséquence du fait que l’auteur est entré dans la peau de son personnage et non pas grâce à l’expression de la vraie richesse de l’humour. (Ibid., p. 543)
Du point de vue stylistique, Les Carnets du major Thompson représentent, aussi, un mélange « franco-anglais » d’ironie et d’humour. Le dernier est caractérisé par l’image du Anglais typique, représenté par la personne du Major et son auto-portait. Ses répliques humoristiques attirent l’attention du lecteur et maintiennent vif son intérêt, mais pour le traducteur présentent une réelle provocation.
Traduire l’humour du livre Les Carnets du major Thompson par Pierre Daninos : problèmes et solutions
Nous avons choisi quelques exemples pertinents du livre du Pierre Daninos pour illustrer les moyens par lesquels l’auteur a créé l’humour et aussi les problèmes avec lesquels nous, comme traducteur, nous sommes confrontés. Nos choix linguistiques sont en quelque sorte subjectifs, nous ne pouvons pas déclarer que les versions de traduction que nous avons proposées sont clouées, mais elles sont un exemple de solutions pour résoudre les difficultés imposées par les différences entre les langues (français et roumain) quand il s’agit de traduire l’humour sous diverses formes et non seulement cela.
Le titre
Le titre du premier chapitre du livre, normalement, n’aurait rien d’exceptionnel, mais comme l’auteur du texte est l’humoriste Pierre Daninos, nous pouvons supposer que même ici est caché un brin d’humour, car c’est l’auteur qui écrit le livre, donc il décide ce qu’il veut exprimer dans son œuvre. Et pourtant, il demande le lecteur le consentement pour se présenter, après l’avoir fait, car son portrait est déjà écrit dans le livre. Selon « le traducteur » (l’auteur), il a voulu traduire le titre comme : « Puis-je me présenter ? », mais le Major a voulu une traduction plus littérale, donc substituer me présenter par m’introduire. Mais comme on ne dirait cela en français, la décision finale a été de garder le titre en Anglais. (Daninos 1976, 5)
Pourtant, nous avons décidé de traduire le titre, parce que, en roumain, la traduction est littérale (comme a voulu le Major) et c’est ainsi qu’on dit en roumain quand on veut demander de se présenter (le désire du traducteur). Une autre solution peut être de garder le titre en anglais et le traduire dans une note en bas de page pour ceux qui ne connaissent pas la langue de l’original, avec ou sans la mention que c’est le Major qui a voulu le garder dans la langue-source.
Les phrases longues
Une des difficultés que nous avons rencontrées dès le commencement du texte est causée par la longueur des phrases. La tâche de traduire l’humour est encore plus compliquée dans le cas d’un grand nombre des mots dans le même énoncé.
Dans cette proposition nous pouvons apercevoir un humour fin combiné avec un peu d’ironie, que nous avons essayé d’illustrer dans la traduction. Il est quand même un peu difficile d’être fidèle au style et surprendre toutes les subtilités du texte source. Il s’agit plutôt du fait que l’auteur se sent obligé de se justifié pour les mots et les idées qu’il utilise. C’est aussi le cas de l’énoncé suivant, dans lequel l’auteur essaie de suggérer un humour créé à l’aide des différences de perception de la vie des Anglais et des Français :
Dans le cas des phrases longues il est important de faire attention au sens, sans se sentir obligé d’utiliser le même nombre des mots du texte-source (en faisant une traduction mot-à-mot). Ce qui compte c’est de rendre le message et de souligner les aspects que l’auteur a voulu que le lecteur observe.
Les questions
Les questions sont un autre moyen de réaliser l’humour. Leur effet dépend de leur type et de la réponse qu’ils solicitent. C’est une modalité d’exprimer l’étonnement, l’intérêt, la discordance ou de mettre l’accent sur certains aspects ̶ détails qui doivent être rendus avec fidélité dans la traduction. Dans le langage oral, il est plus facile de rendre l’effet à l’aide des inflexions de la voix ; quant à l’écrit, ce sont les mots qui doivent le faire. Voyons un premier exemple :
Même si cette question à première lecture peut parraître ordinaire, nous ne pouvons pas ignorer l’humour qu’elle cache. Sans suggérer cela directement, la seule réponse que l’auteur prévoit c’est : aucun droit. Et pour ne pas être « jugé » pour ses actions, il donne tout de suite sa propre réponse, aussi sous forme de question, cette fois rhétorique, qui n’a pas le but de recevoir une réplique affirmative ou négative, mais de se justifier :
Un autre exemple de question utilisée par Daninos c’est la question quasi fermée, peu orientée vers la réponse, qui peut recevoir en tant que réplique seulement un « oui » ou un « non », mais qui cache aussi un humour fin, presque ironique, créé à l’aide de n’était-ce pas (rendu en roumain par « oare »), qui lui donne une nuance rhétorique et n’attend pas vraiment une réaction de la part du public :
À l’aide des questions nous pouvons exprimer l’humour, et aussi l’ironie, sans conter sur le fait de recevoir vraiment une réponse. C’est un moyen d’exprimer une opinion qui ne sera pas contredite.
Jeux des mots
L’humour réalisé à l’aide des jeux de mots soulève des difficultés particulières au niveau sémantique, linguistique et stylistique. C’est peut-être un des plus difficiles types d’humour pour être soumis à la traduction.
Dans l’exemple ci-dessus nous pouvons observer que l’auteur a introduit une nuance de patriotisme dans son jeu de mots. L’expression « (vouloir) rentrer sous terre » à cause de sentir honte est devenue « rentrer sous l’Angleterre ». Sans se rendre compte du calembour, nous risquons de calquer la proposition en traduisant, par exemple : « aș intra sub Anglia ». La traduction que nous avons choisi rend le message, mais le sens humoristique est perdu dans la langue-cible, car nous ne pouvons surprendre la « présence » de l’Angleterre. Peut-être nous devons traduire « aș intra în pământul Angliei de rușine » pour transmettre la même idée, mais en roumain c’est un peu maladroit.
Voyons un autre cas. Dans l’énoncé suivant, le jeu de mots est créé à l’aide de la comparaison entre la couleur du visage et la stature, chose possible grâce au mot haut, qui dans l’expression « haut en couleur » signifie « avoir un teint très coloré » :
En roumain ce n’est pas possible de traduire haut par înalt, car l’expression « mai înalt în/prin culoare » n’a pas du sens. À part la première version de traduction que nous avons proposée, nous pouvons avoir encore des exemples : « mă remarc mai degrabă prin rumeneala feței decât prin statură » ou « ies în evidență mai degrabă prin culoarea feței decât prin statură » etc.
L’exemple suivant permet d’illustrer l’humour à l’aide d’un jeu de mots en roumain qui n’est pas présent dans le texte en français. La combinaison pesanteur ̶ gravité peut être traduite comme gravitație ̶ gravitate (obligations de la pesanteur ̶ servituțile gravitației, aux lois de la gravité britannique ̶ legilor gravității britanice).
Les jeux des mots sont un défi pour le traducteur qui doit avoir un vocabulaire très riche et des connaissances solides dans tous les domaines et les aspects de la vie des langues du travail pour se rendre compte du « mystère » caché des mots.
Les culturèmes
Encore une difficulté de traduction du jeu de mots est causée par les différences culturelles entre les peuples, ce qu’on appelle « culturèmes » et dont nous avons parlé dans le chapitre III. Dans l’exemple suivant il s’agit de l’Intelligence, le service secret britannique, connu aussi sous le nom de SIS (Secret Intelligence Service). C’est le service de renseignements extérieurs du Royaume-Uni (Wikipédia 2014), qui, par exemple, en France s’appelle DGSE (Direction générale de la Sécurité extérieure, Wikipédia 2014), en Roumanie c’est SIE (Service de renseignements extérieurs ̶ Serviciul de Informații Externe, Wikipédia 2013). Et l’humour est créé par le jeu « intelligence » comme service et comme qualité de l’homme. C’est-à-dire, les gens de Grande-Bretagne apprécient plus le rôle, que la qualité de l’Intteligence. Un autre culturème dans cet exemple est lié aux exclamations. Comme saint Georges est le patron de l’Angleterre, c’est pour cela que le Major exclame : « par saint Georges ! ». En roumain « Sfinte Gheorghe » ne suggère presque rien comme exclamation. Nous sommes habitués à dire « Sfinte Sisoe ! » (pour garder l’idée de Saint) ou « Doamne Dumnezeule ! ». Alors, le traducteur peut choisir de traduire directement le nom du saint et introduire une note en bas de page ou une incrémentialisation pour expliquer pourquoi il a décidé de garder le même nom ou, choisir une des variantes en roumain, en faisant une adaptation, mais dans ce cas il risque de perdre la nuance, car l’auteur a voulu introduire une teinte « anglaise » (contraste avec le français, bien sûr). Nous pouvons également observer un exemple de transposition, en traduisant incroyable (adjectif) par greu de crezut (locution adjectivale).
Les culturèmes sont souvent les détails difficiles à traduire ou même « intraduisibles » sans les notes en bas de pages ou l’incrémentialisation. Mais quand les solutions réflètent parfaitement le message, le sentiment de satisfaction du traducteur est au niveau maximum et la traduction semble plus précieuse.
L’antithèse et le contraste
Encore une modalité de création de l’humour est l’utilisation de l’antithèse et du contraste, établie par les oppositions et les constructions parallèles, qui montrent les différences de pensée. L’humour est basé sur le fait que ce qui paraît ordinaire et commun pour les uns, peut s’avouer bizarre, ridicule et inexplicable pour les autres. Dans la traduction suivante nous avons essayé de souligner ce contraste et nous avons préféré d’emprunter le syntagme à la française et le garder dans le texte cible.
C’est pour la même raison que nous avons gardé sandwich dans le cas suivant et aussi les noms des sigles qui représentent des décorations et des ordres spécifiques anglais et n’ont pas d’équivalents en roumain. Mais, comme il est possible que le lecteur roumain ne connaisse rien sur leur signification, nous avons utilisé les notes en bas de pages, pour fournir les plus élémentaires détails et l’aider à comprendre le sens humoristique.
Pourtant, dans l’exemple qui suit, nous avons traduit le mot waterproof parce que ce n’est pas un mot si usuel dans les autres langues (comme à la française ou sandwich) et la construction en roumain peut parraître étrange : waterproof de onoare. Mais une telle variante de traduction n’est pas exclue, à condition d’ajouter une note en bas de page ou une incrémentialisation pour mentionner le sens du mot. Ici l’humour est un peu caché sous l’ironie, car, en parlant des Anglais, il parle aussi de soi-même.
Aussi basé sur le contraste de pensée, l’effet d’humour peut être rendu à l’aide des combinaisons inhabituelles des mots, qui forment ensemble une image mémorable. Le visage du Major inspire aux gens non avertis qu’il est plus enthousiasmé et plus positive qu’il est en réalité, chose qui en Angleterre se passe très rarement, car les Anglais sont habitués avec ce type de déformation des dents présente chez Thompson.
Alors, à l’aide de l’antithèse et du contraste, en s’aidant des oppositions et des constructions parallèles, l’humour reçoit un effet plus visuel, car le lecteur s’imagine meilleur s’il a des repères contrastants.
Les métaphores et les comparaisons
L’humour est créé également à l’aide des métaphores et des comparaisons. L’auteur a choisi ces « instruments » pour faire un portrait humoristique du Major qui reste dans la mémoire du lecteur juste pour le caractère drôle de l’auto-présentation.
Ainsi nous avons les métaphores « des yeux bleus tout ronds, qu'un état de perpétuel étonnement a fait peu à peu […] saillir de leurs orbites » (ochi albaștri și foarte rotunzi, pe care o uimire continuă i-a făcut încet-încet […] să iasă din orbite) et « un nez qui tourne court et qu'on ne semble pas, en vérité, avoir pris le temps de terminer » (un nas care se oprește brusc, ca și cum n-ar fi fost destul timp pentru a-l finisa) qui peignent la « caricature » du Major Thompson, car c’est l’intention de l’auteur de faire le lecteur rire.
Et les comparaisons rendent parfaitement la liaison entre le visage du Major et l’esprit anglais : « deux joues rebondies aussi luisantes que des pommes du Canada » (doi obraji bucălați – strălucitori ca merele din Canada) et « dont l'incarnat compose, avec la ligne bleue de mes temporales et la barre blanche de ma moustache, un vivant rappel du pavillon britannique » (de un roșu-stacojiu, împreună cu linia albastră a tâmplelor și dunga albă a mustății. Sunt astfel o imagine însuflețită a steagului britanic.) C’est presque une déclaration d’amour qui utilise l’humour.
Par le procédé de transposition nous avons traduit l’adverbe franchement par fără ocolișuri dans la proposition suivante. Mais l’humour est créé à l’aide de la comparaison qui suggère que le narrateur aime les Français dans la même manière qu’ils aiment la reine d’Angleterre, effet qui est amplifié par la question rhétorique du final.
Les métaphores et les comparaisons humoristiques aident à créer une image plus plastique et de réveiller l’imagination et le sourire. C’est une modalité de faire le lecteur savourer le comique et en même temps, de faire ses propres associations, en dependance de ses connaissances et ses experiences.
L’équivalence
À l’aide des expressions équivalentes nous pouvons traduire l’humour presque au niveau maximum de fidélité, car le sens du texte-cible est rendu très proche du celui du texte-source. Alors, le sens de « prendre froid » de l’exemple suivant peut-être transposé en roumain à l’aide des « fiori reci » (des frissons froids).
Les cas d’équivalence linguistique peuvent être considérés des relations « parentèles » entre les mots, qui rendent le message d’une langue vers l’autre avec les minimums des pertes de sens. C’est la situation heureuse quand l’humour peut être facilement transmis au lecteur, à condition que l’équivalent approprié soit trouvé dans la langue-cible.
En traduisant l’humour…
Quand nous prononçons le mot « humour », il est inévitable de ne pas penser à l’impact qu’il produit : du rire ou du sourire (en fonction de son niveau de manifestation), des associations et des comparaisons des événements, des faits et des souvenirs. C’est juste le but de l’humoriste – de produire un effet comique et c’est également ce qui le traducteur souhaite – obtenir à travers son texte-cible le même résultat.
La traduction de l’humour peut soulever des problèmes assez difficiles, même pour un traducteur professionnel. À part le niveau avancé de connaissances du vocabulaire des langues du travail et la culture générale très développée dans différents domaines, un traducteur doit avoir au moins un peu de sens d’humour et l’habileté de le reconnaître chez les autres.
Les difficultés qui peuvent apparaître pendant le processus de traduction de l’humour sont liées aux moyens par lesquels celui-ci est créé. Et le traducteur doit savoir comment résoudre chaque problème. Quand il s’agit des jeux des mots et des culturèmes, la tâche est doublée, car c’est très important d’avoir la capacité de les observer et comprendre la nuance et aussi de se rendre compte du sens d’humour. Les autres modalités de création de l’humour supposent des difficultés d’autres types. Il s’agit des questions, des métaphores et des comparaisons, des antithèses et de contraste. Cela ne signifie pas qu’ils ne soulèvent aucun problème de traduction, mais la présence de l’humour culturel peut créer des problèmes de compréhension plus grands à cause des différences qui peuvent se manifester au niveau du pragmatisme et au niveau de la culture. Dans les autres cas où l’effet du texte-cible n’est pas le même que dans le texte-source, le traducteur doit faire des efforts linguistiques et stylistiques supplémentaires pour obtenir un bon résultat. Quant aux situations des culturèmes, il faut faire de recherches liées à l’histoire, la culture, la société etc., pour découvrir ce qui se cache derrière les mots.
Dans l’étude de cas, nous avons essayé d’appliquer les procédés de traduction décrits dans le chapitre III pour avoir l’effet humoristique utilisé par l’auteur Pierre Daninos, chose qui est impossible, car même le meilleur traducteur ne peut pas éviter les petites pertes au niveau de sens, de style et de manifestation de l’humour. Mais nous avons fait des tentatives pour obtenir la meilleure version, la plus fidèle à l’original.
L’important est de comprendre que chaque problème peut être solutionné d’une manière ou de l’autre, en fonction de notre but.
En conclusion, nous pouvons dire que la provocation de traduire l’humour peut parraître facile, mais chaque traducteur connaît le fait que seulement pendant le processus de traduction il est possible d’établir le degrés de difficulté. Cette analyse a été réalisé dans l’espoir de contribuer positivement et d’encourager la traduction de l’humour qui est si nécessaire de nos jours.
ANNEXE no. 1
MAY I INTRODUCE MYSELF?…
Un Anglais correct – si j'ose risquer ce pléonasme sans choquer mes honorables compatriotes – ne saurait, à moins de perdre du même coup toute dignité, parler de lui-même, surtout au début d'un récit. Mais, à l'instar des astronautes, qui, à partir d'une certaine distance, échappent aux obligations de la pesanteur, je ne me sens plus soumis – dès que je suis projeté sur le Continent – aux lois de la gravité britannique. Et, puisque je dois parler d'eux-mêmes à des gens auxquels je n'ai jamais été présenté, je me trouve plus libre de faire ce qui ne se fait pas, en donnant sur moi des précisions qui, de l'autre côté du Channel, paraîtraient déplacées.
Mon nom est Thompson.
William Marmaduke Thompson.
Ayant eu la bonne fortune de naître Anglais, j'avance dans la vie en sandwich, précédé de mes initiales et suivi de ce petit coussin où les royaux honneurs ont déposé, avec les ans, leurs alluvions : DSO, CSI, OBE.
On ne saurait croire combien ces petites lettres de devant comme de derrière sont précieuses pour un Anglais : frontières inviolables de sa personne, elles le protègent tel un waterproof d'honneur, elles le mettent à l'abri, telle une housse douillette, de contacts humains trop directs. Quand un Français m'écrit une lettre adressée à «Monsieur Thompson», j'ai la sensation de prendre froid par le patronyme et d'être déshabillé en public, ce qui est déplaisant : car, enfin, c'est l'expéditeur qui commet une incorrection et c'est moi qui me sens choquant.
Je ne voudrais pas que cette remarque fût prise par les Français en mauvaise part. Si j'ose parler d'eux franchement, c'est que je les aime autant qu'ils aiment la reine d'Angleterre : comment aimer mieux ? Depuis le jour où j'ai quitté l'armée et où, Ursula ayant passé, j'ai établi ma principale résidence à Paris, patrie de ma seconde épouse, j'estime être doublement privilégié : je suis un Anglais nourri à la française.
Les nombreux sports en marge desquels j'ai poursuivi mes études (sans jamais avoir l'impression de les atteindre) ne m'ont pas développé plus qu'ils ne le font de coutume avec mes concitoyens. Je suis de taille honorable, presque plus haut en couleur qu'en stature; la légère parenthèse de mes jambes trahit le cavalier. J'ai des yeux bleus tout ronds, qu'un état de perpétuel étonnement a fait peu à peu (surtout depuis que je suis en France) saillir de leurs orbites ; un nez qui tourne court et qu'on ne semble pas, en vérité, avoir pris le temps de terminer, deux joues rebondies aussi luisantes que des pommes du Canada et dont l'incarnat compose, avec la ligne bleue de mes temporales et la barre blanche de ma moustache, un vivant rappel du pavillon britannique.
Quand j’aurai ajouté que mes incisives, quelque peu proéminentes, se reposent à l’air sur ma lèvre inférieure, ce qui tend à faire croire aux gens non avertis (peu nombreux en Angleterre, où cette déformation est assez courante) que je ris sans cesse et suis plus jovial encore que ma complexion ne le laisse paraître, j’aurai honteusement abusé de ma plume pour faire on portrait. Mais il me faut, sans plus tarder, parler du principal sujet d’étonnement de ma vie, qui est le sujet même de ces notes.
Ceci, je sais, paraîtra incroyable. Et pourtant, par saint Georges ! c’est une vérité crue : le soleil des Indes a cuivré ma peau : j’ai, pour la sauvegarde de Sa Très Gracieuse Majesté, rôti dans les sables brûlants de Mésopotamie ; l’Intelligence (qui, en Grande-Bretagne, est plus appréciée comme Service que comme qualité) m’a fait vivre, aux fins de missions très confidentielles, dans le Bechuanaland, en Palestine, chez les Afghans… Et pourtant – aujourd’hui je peux bien le dire – je ne me suis jamais senti aussi dépaysé qu’à trente kilomètres de Douvres, dans ce doux pays qui porte le glissant nom de France.
Que les fauves étirés de l’étendard royal me lacèrent de leurs griffes si je mens : je me sens moins loin de Londres aux îles Caïmans qu’à Angoulême, et les mœurs des guerriers maoris recèlent pour moi moins de mystère que le comportement dominical d’un bourgeois de Roubaix. Tant il est vrai que, pour séparer les deux peuples les plus dissemblables du globe, le Tout-Puissant n’a jeté que quelques seaux d’eau…
En bref, à une époque où le monde semble saisi par le vertige de l’exploration et obnubilé par les hauteurs de l’Himalaya ou les profondeurs du Pacifique, il m’a paru assez urgent de découvrir la France.
P.S. – Je dois, pour ses méritoires efforts, des remerciements à mon collaborateur et ami, P. C. Daninos, qui est si désolé de n’être pas Anglais, car c’était la seule façon pour lui d’avoir un peu d’humour alors qu’il en est réduit à traduire ma pensée. Traduttore… traditore… Puisse-t-il ne jamais me trahir c’est ce que je souhaite sans trop y croire. D’abord, lorsque l’on a été ennemis héréditaires aussi longtemps, il en reste toujours quelque chose dans le subconscient (je l’ai bien vu avec son observation au sujet de Calais). Mais surtout, parlant l’anglais depuis vingt ans seulement, il croit le savoir. Il serait aussi présomptueux de ma part, sous prétexte que je fréquente les Français depuis un quart de siècle, d’affirmer que je les connais. Les seules personnes qui prétendent connaître à fond un tel pays sont celles qui, l’ayant traversé en quinze jours, ont pu le quitter avec une opinion de confection dans leur valise. Celles qui, au contraire, y demeurent, apprennent chaque jour qu’elles ne savent rien, quand ce n’est pas le contraire de ce qu’elles savaient déjà.
ANNEXE no. 2
Le pays du miracle
Pays du miracle, des hommes-miracles, des robes-miracle, Royaume de la Nuance et des Impondérables ; je vais te quitter…
Tout à l’heure, je m’envolerai vers le Bengale afin de répondre à la cordiale invitation de mon vieil ami le colonel Basil Cranborne qui, avant de rejoindre son nouveau poste à Singapour, m’a prié à sa dernière chasse au tigre. Aujourd’hui, pourtant, je ne pars plus comme naguère. Invisibles mais présents, cent visages m’escortent. Le colonel Cranborne et notre hôte le Maharajah de Bhagalpur ne pourront s’en apercevoir, bien sûr, mais, tandis qu’ils me parleront des carnassiers mangeurs d’hommes, le visage de Martine surgira sur la nappe, je penserai à Martine, je penserai à Paris. Et mon spleen ne sera pas seulement sentimental … Il y a plusieurs mois déjà, une nuit, aux Indes, je me suis senti gagné par la nostalgie stomacale de la France : comme je dormais sous la tente dans la jungle torride de l’Assam balayée par la mousson, la mère Grenouillet m’est apparue en songe. « Qu’est-ce que vous fabriquez là, Major ? » Les mains sur les hanches, au bord d’une onde paisible qui ne connaissait ni la mousson ni le typhon, elle me demandait : « Que diriez-vous, Major, de ma truite à la crème ? »
J’ai su, cette nuit-là, que je n’étais plus le même homme.
C’en est fait maintenant : chez les Sikhs ou chez les Zoulous, à Rangoon ou à Zanzibar je pense à la place Vendôme et à Azay-le-Rideau. Et quand je reviens des Indes ou du Kalahari, quand l’avion, après avoir survolé tant d’étendues de sable et de rocaille où la terre et le ciel semblent s’être déclaré la guerre, me rapproche de la bouclante River Seine, au-dessus de ce petit hexagone béni des dieux où tout est fait pour l’homme à l’échelle de l’homme, pour le plus grand plaisir de sa rétine, de son palais et de son cœur – je sais que je suis revenu au Pays du Miracle.
Un pays à nul autre pareil où les fermes, les églises, les manoirs sont si bien inscrits dans le paysage qu’ils semblent avoir été conçus en même temps que lui.
Un pays de 43 millions de planètes pensantes qui ont chacune leur petite idée de derrière la tête, et dont les citoyens tous différents, et tous semblables parce qu’ils veulent être différents, ne cessent de se disputer pour conclure :
« Au fond, nous sommes bien d’accord… » […]
Un pays où les gens ont tellement de personnalité qu’ils ne peuvent lire un bulletin météorologique à la radio sans s’identifier, joyeux, au beau fixe ou, dramatiques, à l’orage.
Terre étrange où, en une minute, je trouve quelqu’un pour me haïr et quelqu’un pour m’aimer, et où – miracle – je constate que c’est la même personne.
Charnelets et Taupins, Turlots et Pochets, tous animés du même souffle de fronde et de liberté, j’ai souvent médit de vous.
Il me reste maintenant à me faire pardonner…
J’ai dit que vous étiez sceptiques, méfiants, parcimonieux. Le miracle, c’est que vous êtes également enthousiastes, confiants, généreux. Si demain vous deveniez disciplinés, exacts, silencieux, un grand malheur se serait abattu sur le monde. Car les défauts, chez vous, ne sont que l’envers de vos qualités. Votre nation de xénophobes est le refuge des étrangers ; vous ne résistez pas à la fraude et vous élevez vos enfants dans le culte du droit chemin ; votre peuple de petits bourgeois est celui des grands seigneurs ; vous êtes les gens les plus inhospitaliers de l’univers et votre pays est le plus accueillant du globe. S’il est vrai que le plaisir naît des contrastes, vous êtes le plus plaisant peuple de la terre. Et s’il est exact que les cerveaux sont comme les parachutes (pour fonctionner, disait Lord Dewar, il faut qu’ils soient ouverts), vous êtes les premiers parachutistes du monde.
Pardonnez-moi… Pardonnez ma hardiesse. Quand, jetant un coup d’œil en arrière, je relis ces carnets d’un explorateur parti à la découverte de la France et des Français, je suis effrayé de mon audace. Je rentrerais sous l’Angleterre… De quel droit, Anglais, ai-je inventorié vos travers ? Du misérable droit des hommes qui se croient qualifiés pour parler de la vie sur terre alors qu’ils meurent enfants sans même avoir vécu cents ans ? Peut-être, simplement, du droit que m’enseigna Bernard Shaw : le meilleur moyen de se familiariser avec un sujet, c’est de lui consacrer un livre…
***
Il me reste encore à me faire pardonner de ma Reine…
En bonne gouvernante anglaise, Miss ffyfth apprend aux petits enfants du Bois de Boulogne qu’ils ont beaucoup de chance d’être Français: ils habitent le seul pays du monde qui ne soit séparé de l’Angleterre que par trente kilomètres.
Que ma Souveraine me pardonne si j’en suis venu à retourner cet axiome : un des privilèges de l’Anglais, c’est de n’avoir que le Channel à traverser pour être en France. Puisse sa Gracieuse Majesté ne pas me tenir rigueur si j’ai choisi de vivre en France : n’était-ce pas, pour ma modeste part, la meilleure façon de célébrer l’Entente Cordiale ?
Hélas ! … Il y a plus, Votre Majesté, il y a de terribles choses. Dans les rues de Paris, maintenant, je flâne. Qu’une auto rencontre une autre auto (Dieu sait si cela est fréquent !) – me voici devenu badaud… Et puis… oserai-je le dire ? … il passe, au printemps surtout, de se charmantes silhouettes dans les rues de Paris que … oui … je me surprends à me retourner. Quarante années durant, j’ai vu. Aujourd’hui, je regarde. Ce n’est pas tout : l’autre jour, oubliant toute retenue, je me suis laissé aller à demander à M. Taupin ce qu’était ce bouton qu’il avait sur le nez. Et quand je l’ai quitté je lui ai dit : « Allez, au revoir, allez ! … »
En attendant, j’en fais l’aveu : collines de Bourgogne, lointains bleutés de l’Île-de-France, quais de Paris, provinces de Saint-Sulpice et de Saint-Louis-en-l’Île, je suis votre docile esclave. France des bons gîtes et des bonnes tables, combien de fois déjà ai-je déplié ta carte aux noms pleins de promesses […] France qui se laisse boire au long des jours comme ses crus et tend sa coupe au monde (en consignant le verre), j’aime tes mots, j’aime ton ciel et ta lumière.
J’aime tout en toi et toi en tout.
F comme folie, r comme raison, a comme amour, n comme nounou, c comme chauvin, e comme Ernest, … j’aime la France.
ANNEXE no. 3
ÎMI PERMITEȚI SĂ MĂ PREZINT?
Un englez corect – îndrăznesc să folosesc acest pleonasm fără intenția de a-mi șoca onorabilii compatrioți – nu ar putea, decât cu riscul de a-și pierde astfel orice umbră de demnitate, să vorbească despre sine, mai ales la începutul unei povestiri. Dar, asemenea astronauților, care, începând de la o anumită altitudine, scapă de servituțile gravitației, nu mă mai simt supus – de când ajung pe Continent- legilor gravității britanice. Și, întrucât trebuie să povestesc despre ei înșiși unor oameni cărora nu le-am fost prezentat niciodată, mă simt mai liber să fac ceea ce nu se face și să dau despre mine detalii care, de cealaltă parte a Canalului, ar părea deplasate.
Numele meu este Thompson.
William Marmaduke Thompson.
Cum am avut norocul chior de a mă naște englez, îmi trăiesc viața ca prins într-un sandwich, precedat de propriile-mi inițiale și urmat de această mică pernă pe care onorurile regale și-au depus, de-a lungul anilor, aluviunile: DSO, CSI, OBE.
Nici nu vă imaginați cât de prețioase sunt pentru un englez aceste biete litere din fața și de la coada numelui: frontiere inviolabile ale propriei persoane, îl protejează asemeni unui impermeabil de onoare, îl țin la adăpost, ca o husă moale, de contactele prea directe cu oamenii. Dacă un francez îmi scrie o scrisoare adresată „Domnului Thompson”, simt că mă ia cu fiori reci când îmi văd numele de familie și că sunt despuiat în public, ceea ce este neplăcut: la urma urmei, expeditorul este cel care comite o impolitețe și eu sunt cel care se simte jignit.
Nu aș vrea ca această remarcă să fie interpretată greșit de către francezi. Îndrăznesc să vorbesc despre ei fără ocolișuri pentru că îi iubesc tot atât de mult pe cât o iubesc ei pe regina Angliei: ar putea cineva iubi mai mult? Din ziua când am plecat din armată și din care, întrucât Ursula murise, m-am stabilit la Paris, patria celei de-a doua soții, mi se pare că am un dublu privilegiu: sunt un englez hrănit à la française.
Numeroasele sporturi pe care le-am practicat în timpul studiilor (fără să am vreodată impresia că fac performanță) nu m-au dezvoltat mai mult din punct de vedere fizic decât îi dezvoltă de obicei pe concetățenii mei. Am o înălțime onorabilă, sunt mai impunător prin rumeneala feței decât prin statură, iar ușoara arcuire a picioarelor trădează călărețul din mine. Am ochi albaștri și foarte rotunzi, pe care o uimire continuă i-a făcut încet-încet (mai ales de când sunt în Franța) să iasă din orbite; un nas care se oprește brusc, ca și cum n-ar fi fost destul timp pentru a-l finisa; doi obraji bucălați – strălucitori ca merele din Canada – de un roșu-stacojiu, împreună cu linia albastră a tâmplelor și dunga albă a mustății. Sunt astfel o imagine însuflețită a steagului britanic.
Dacă voi mai spune și că incisivii mei ușor proeminenți se odihnesc la aer pe buza mea inferioară, ceea ce obișnuiește să-i facă pe oamenii neavizați (foarte puțini in Anglia, unde această deformare este destul de întâlnită) să creadă că râd fără încetare și că sunt mult mai voios decât ar lăsa caracterul meu să pară, înseamnă că am abuzat cu nerușinare de condei pentru a-mi schița portretul. Trebuie însă, fără întârziere, să vorbesc despre obiectul uimirii mele, care e totodată și subiectul acestor notițe.
Acest lucru, știu, poate părea greu de crezut. Și totuși, Sfinte Gheorghe, este crudul adevăr: soarele Indiei mi-a făcut pielea arămie: pentru protejarea Majestății Sale, m-am prăjit pe nisipurile fierbinți ale Mesopotamiei; Serviciul de informații secrete (care, în Marea Britanie, este apreciat mai degrabă pentru rolul său decât pentru calitatea de a păstra secretele) m-a purtat, ca urmare a misiunilor foarte confidențiale, în Bechuanaland, în Palestina, la afgani… Și totuși – azi pot s-o zic – nu m-am simțit niciodată mai expatriat decât la 30 de kilometri de Dover, în această dulce țară cu lunecosul nume de Franța.
Să mă sfâșie fiarele sălbatice care se întind pe stindardul regal dacă mint: mă simt mai puțin departe de Londra pe insulele Cayman decât în Angoulême, iar deprinderile războinicilor indigeni din Noua Zeelandă sunt mai puțin misterioase decât comportamentul domnesc a unui burghez din Roubaix. De altfel, e pe cât se poate de adevărat că pentru a despărți aceste două popoare, cele mai diferite din lume, a fost suficient ca Atotputernicul să arunce câteva găleți de apă…
Pe scurt, într-o epocă în care lumea pare atrasă de amețeala explorării și obsedată de înălțimile munților Himalaya sau de adâncimile Pacificului, mi s-a părut că trebuie să descopăr Franța cât mai repede.
P.S. – Pentru strădaniile lui vrednice de laudă, îi datorez mulțumiri colaboratorului și prietenului meu P.C. Daninos, care e atât de mâhnit că nu este englez. Acesta ar fi fost singurul mod prin care ar fi avut un pic de umor, pe când, astfel, se mulțumește să traducă doar gândirea mea. Traduttore… traditore… De nu m-ar trăda vreodată, iată ce-mi doresc fără a crede, de fapt, acest lucru. Mai întâi, pentru că am fost timp îndelungat inamici ereditari, rămâne mereu câte ceva în subconștient (fapt pe care l-am remarcat la observația lui despre Calais). Dar mai ales, pentru că, vorbind engleza doar de 20 de ani, crede că o cunoaște. Ar fi de asemenea exagerat din partea mea, sub pretextul că vizitez francezii de un sfert de secol, să afirm că îi cunosc. Singurele persoane care pretind să știe până în cele mai mici detalii o astfel de țară sunt cele care, străbătând-o în 15 zile, au putut împacheta în valiză o părere prefabricată. Cei care însă se stabilesc aici, realizează în fiecare zi că nu știu nimic, atunci când nu se întâmplă opusul a tot ceea ce știau deja.
ANNEXE no. 4
Țara miracol
Țară a miracolelor, a oamenilor-minune, a hainelor-minune, Regat al Nuanței și al Imperceptibilului, te voi părăsi…
Imediat, o să zbor spre Golful Bengal pentru a răspunde invitației cordiale a vechiului meu prieten, colonelul Basil Cranborne, care, înainte de a-și onora noul post din Singapore, m-a invitat la ultima lui vânătoare de tigri. Astăzi însă, nu mă mai duc acolo ca odinioară. Invizibile, dar totuși prezente, sute de chipuri mă însoțesc. Colonelul Cranborne și gazda noastră, Maharajahul de Bhagalpur, nu vor putea să-și dea seama, desigur, că în timp ce-mi vor povesti despre canibali feroci, pe fața de masă îmi va apărea chipul lui Martine, că mă voi gândi la Martine, că mă voi gândi la Paris. Și deprimarea mea nu va fi doar sentimentală… Cu câteva luni în urmă, într-o noapte, în India, m-am simțit învins de nostalgia stomacală a Franței : în timp ce dormeam în cort în jungla toridă din Assam măturată de muson, Maica Grenouillet mi-a apărut în vis. „Ce faceți acolo, Maiorule?” Cu mâinile în șolduri, la marginea unei unde liniștite care nu avea idee nici de muson, nici de taifun, ea mă întrebă: „Ce-ați spune, Maiorule, de un păstrăv cu smântână pregătit de mine?”
Am înțeles în noaptea aceea că nu mai eram același om.
S-a terminat acum: la populația de Sikhi sau de Zulu, în Yangon sau în Zanzibar mă gândesc la Piața Vendôme și la castelul Azay-le-Rideau. Și atunci când revin din India sau din deșertul Kalahari, după ce a zburat peste atâtea întinderi de nisip și de stânci unde pământul și cerul par să-și fi declarat război, avionul mă apropie din nou de sinuosul fluviu Sena, deasupra acestui mic hexagon binecuvântat de zei, unde totul este făcut pentru om la nivelul omului, pentru enorma plăcere a retinei sale, a gustului său și a inimii sale- știu că am revenit în Țara Minunilor.
O țară fără asemănare, unde fermele, bisericile, conacele sunt atât de bine încadrate în peisaj încât par să fi fost create în același timp cu aceasta.
O țară cu 43 de milioane de planete gânditoare care are fiecare felul ei propriu de a gândi și ai cărei locuitori, pe cât de diferiți, pe atât de asemănători tocmai prin faptul că își doresc să fie diferiți, nu încetează să se certe pentru ca a ajunge la concluzia că:
„În fond, suntem întru totul de acord…” […]
O țară unde oamenii au atâta personalitate încât nu pot să asculte un buletin meteo la radio fără să se identifice, plini de viață, cu vremea frumoasă sau dramatici, cu furtuna.
Pământ bizar unde, într-o singură clipă, găsesc pe cineva care să mă urască și pe cineva care să mă iubească, și culmea – constat că e aceeași persoană. Charnelet și Taupin, Turlot și Pochet, voi toți stimulați de același suflu de răzvrătire și libertate, v-am bârfit adesea.
Îmi rămâne doar să vă rog să mă iertați…
Am spus că sunteți sceptici, suspicioși, zgârciți. Minunea constă în faptul că voi sunteți în aceleași timp entuziaști, încrezători și generoși. Dacă mâine ați deveni disciplinați, exacți, tăcuți, o mare nenorocire s-ar abate asupra lumii. Căci defectele la voi nu sunt decât contrariul calităților voastre. Națiunea voastră de xenofobi este refugiul strănilor ; nu îngăduiți frauda și vă creșteți copiii în cultul căii celei drepte, poporul vostru de mici burghezi este cel al marilor seniori, sunteți oamenii cei mai neospitalieri din univers și țara voastră este cea mai primitoare de pe glob. Dacă e adevărat că plăcerea naște contraste, voi sunteți cel mai agreat popor de pe pământ. Și dacă creierele sunt ca parașutele (pentru a fi utile, spunea Sir James Dewar, trebuie ca ele să fie deschise), voi sunteți primii parașutiști ai lumii.
Iertați-mă… iertați-mi îndrăzneala. Aruncând o privire în trecut, când citesc aceste carnete ale unui explorator plecat pentru a descoperi Franța și francezii, mă înspăimântă îndrăzneala mea. Aș intra în pământ de rușine… Cu ce drept, eu, un englez, v-am făcut inventarul defectelor? Cu mizerabilul drept al oamenilor care se cred calificați în a vorbi despre viața pe pământ, în timp ce aceștia mor timpuriu, fără a fi trăit măcar 100 de ani? Poate, doar cu dreptul pe care l-am învățat de la Bernard Shaw: cel mai bun mod prin care te poți familiariza cu un subiect, este să-i dedici o carte…
***
Îmi rămâne să-mi cer iertare de la Regina mea…
Ca o bună guvernantă engleză, Domnișoara ffyfth îi învață pe copiii din Bois de Boulogne că au mare noroc să fie francezi : locuiesc în singura țară din lume pe care o despart doar de 30 de kilometri de Marea Britanie.
Să mă ierte Înălțimea Sa dacă tocmai am contrazis această axiomă: unul dintre privilegiile englezilor, este că nu trebuie decât să traverseze Canalul pentru a ajunge în Franța. Binevoiască Majestatea Sa să nu se supere pe mine că am ales să locuiesc în Franța: nu era oare, din partea mea, cel mai umil mod de a sărbători Antanta Cordială?
Vai ! Mai sunt și altele, Majestatea dvs., sunt lucruri groaznice. Hoinăresc acum pe străzile Parisului. […] Și apoi… aș îndrăzni oare să o spun? … se întâmplă, în special primăvara, mă surprind întorcându-mi privirea… da …. la aceste siluete fermecătoare pe străzile Parisului. Timp de 40 de ani, am văzut doar – azi privesc mai atent. Și nu doar atât: recent, lăsând deoparte orice rezervă, am îndrăznit să-l întreb pe domnul Taupin ce era cu coșul pe care-l avea pe nas. Și când i l-am spart, i-am spus: „Haide, la revedere, pleacă !…”
În timp ce aștept, vă mărturisesc: coline din Bourgogne, depărtări azurii din Île-de-France, cheiuri pariziene, regiuni Saint-Sulpice și Saint-Louis-en-l’Île, sunt umilul vostru sclav. Franță a pensiunilor primitoare și a restaurantelor bune, de câte ori ți-am desfăcut harta cu denumiri pline de promisiuni […]Franța, țară ce se lasă sorbită de-a lungul unei vieți, asemeni vinurilor, și își întinde cupa spre lume (cerând garanție pentru pahar), îmi plac cuvintele tale, îmi place cerul și lumina ta. Îmi place totul la tine și să te văd pe tine în toate.
F de la frenezie, R de la rațiune, A de la amor, N de la Nisa, C de la Chauvin, E de la Ernest,… j’aime la France.
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