Étude Comparée Des Proverbes Contenant Des Substantifs Dénommant Des Monnaies
UNIVERSITÉ D’ÉTAT DE MOLDOVA
FACULTÉ DE LANGUES ET LITTÉRATURES ÉTRANGÈRES
DÉPARTEMENT DE TRADUCTION, INTERPRÉTATION ET LINGUISTIQUE APPLIQUÉE
Profire Grigore
Étude comparée des proverbes contenant des substantifs dénommant des monnaies
223.1 Limba franceză aplicată și limba engleză aplicată
Mémoire de licence
Directeur de recherche: Ludmila Zbanț, Docteur d'État, professeur universitaire
Auteur: Grigore Profire, IIIème année, gr.371L
Chef du département: Angela Grădinaru, Docteur ès lettres, Maître de conférences
CHIȘINĂU, 2016
Table des matières
Annotation………………………………………………………………………………………………………………………3
Adnotare…………………………………………………………………………………………………………………………4
Introduction…………………………………………………………………………………………………………………….5
LES ÉTUDES DE LA PARÉMIOLOGIE DANS LA LINGUISTIQE MODERNE…….7
La place de la parémiologie dans les études linguistiques…………………………………………..7
La parémiologie dans la classe des unités phraséologiques…………………………………………9
La définition et la typologie des proverbes ……………………………………………………………..12
L’origine et la source du proverbe…………………………………………………………………..15
L’étymologie du proverbe………………………………………………………………………………17
La classification des proverbes………………………………………………………………………..18
Conclusions……………………………………………………………………………………………………………….23
2. L’ÉTUDE COMPARATIVE DES PROVERBES CONTENANT DES NOMS DES MONNAIES………………………………….…………………………………………………22
2.1 L’étude diachronique des noms des monnaies dans l'espace français et roumain…………22
2.1.1 L’histoire de la monnaie en France…………………………………………………………………….22
2.1.2 L’histoire de la monnaie dans l'espace roumain…………………………………………………..24
2.2 La constitution du corpus d'analyse……………………………………………………………………….27
2.3 L’analyse traductologique des proverbes français contenant des noms des monnaies et
leur équivalents en roumain…………………………………………………………………………………..28
2.3.1 La stratégie de traduction des proverbes……………………………………………………………..29
2.3.2 L’analyse traductologique comparé des proverbes contenant des substantifs
dénommant des monnaies………………………………… ………………………………………………39
Conclusions……………………………………………………………………………………………………………………42
Conclusions générales……………………………………………………………………………………………………..43
Bibliographie…………………………………………………………………………………………………………………45
Annexe 1 La répartition des proverbes par thème……………………………………………………………….47
Annexe 2 Le tableau tradutctologique comparé des proverbes avec des substantifs
dénommant des monnaies ………………………………………………………………………………..48
Annotation
Bachelor's thesis – COMPARATIVE STUDY OF PROVERBS CONTAINING COIN NAMES, student [anonimizat], group 371 L, specialty-translation and applied linguistics, Chisinau 2016.
"Comparative Study of Proverbs Containing Insects Names" consists of introduction, two chapters, conclusions, bibliography with 25 titles, 50 pages of text and 5 annexes.
The keywords are: paremiology, proverb, equivalent, phraseology, translation, translation strategy, money.
The field of study and thesis proposed objectives are: the complex analysis of proverbs, the elaboration of a list that includes a number of proverbs containing money names, the application of translation strategies and detection of translation difficulties, the modeling of translation process based on a methodically defined algorithm.
The actuality of the work consists of the highlighting the positive aspects of the paremiologic and the paremiologic approaches in scientific works. Starting from the specifics of our culture, a predominantly conservative one, in the thesis there is a fundamentally new approach of the following problems: originality and cultural aspect of proverbs and their membership in a particular ethnic group, that could same key-concepts in development of the paremiologic sector in Moldova.
Adnotare
La teza de licență cu tema „STUDIU COMPARAT AL PROVERBELOR CE CONȚIN DENUMIRI DE MONEDE”, a studentului Grigore Profire, grupa 371L, specialitatea Traducere și lingvistică aplicată.
Teza cu tema ,,Studiu comparat al proverbelor ce conțin denumiri de monede” este constituită din introducere, două capitole, concluzii, 50 de pagini de text, bibliografie cu 25 de titluri, 4 anexe.
Cuvintele cheie sunt : paremiologie, proverb, bani, monede, echivalent, traducere, strategie de traducere.
Domeniul de studiu și obiectivele tezei propuse constituie: analiza complexă a proverbelor, elaborarea unei liste care include o serie de proverbe ce conțin denumiri bani, aplicarea strategiilor de traducere și depistarea dificultăților de traducere, modelarea procesului traductologic în baza unui algoritm metodic bine definit.
Noutatea și originalitatea științifică a lucrării constă în evidențierea aspectelor pozitive ale studiului paremiologic, abordările paremiologiei în lucrările savanților. Pornind de la specificul culturii noastre, cultură preponderent conservatoare, în teză se propune o tratare principial nouă, complexă a următoarelor probleme: originalitatea și aspectul cultural al proverbelor cât și apartenența acestora la un anumit grup etnic, care ar putea fi puse la baza unor concepte de dezvoltare a domeniului paremiologic în Republica Moldova.
INTRODUCTION
De tout temps on fait appel à la sagesse populaire quand cherchait la solution d'un problème. Les proverbes sont omniprésents et intéressants depuis toujours. Évidemment, pour comprendre les proverbes d’une nation, il faut aussi savoir les coutumes, modes de vie, circonstances, mentalités qui leur ont donné naissance. Un pays ne peut pas emprunter les coutumes ou les proverbes ďun autre pays. Les proverbes d'un peuple restent étrangers pour les autres. Le présent étude se propose de présenter le thème «Étude traductologique des proverbes contenant des substantifs dénommant des monnaies ». Le travail réalisé ici est une étude comparé des proverbes contenant des substantifs dénomment des monnaies, en traduction. Le sujet est choisi parce qu'il est un sujet intéressant qui a attiré notre attention.
Le but de notre recherche est : l’analyse de fonctionnement des structures parémiologiques avec des noms des monnaies et les stratégies de leur traduction, au niveau du français-roumain. Le but proposé a motivé le choix des objectifs :
Examiner le fonctionnement des structures parémiologiques dans l’ensemble de la phraséologie;
Étudier la dimension socioculturelle des proverbes contenant des noms des monnaies dans la société française et roumaine;
Étudier diachroniquement les monnaies dans l'espace français et roumain;
Déterminer les stratégies et procédés de traduction des proverbes au niveau de français et roumain;
Élaborer un corpus comparé des proverbes français et roumains, contenant des noms des monnaies.
Dans notre mémoire, il s’agit d’analyser le phénomène du proverbe et sa traduction de français vers le roumain. Le but principal de notre travail est d’examiner dans quelle mesure sont traduits les proverbes contenant des substantifs dénommant des monnaies. Deuxièmement, notre objectif est d’étudier quelles sont les possibles stratégies de traduction des proverbes et d’examiner dans quelle mesure un dictionnaire bilingue peut aider à la traduction des proverbes.
L’approche de notre mémoire est ciblée sur la parémiologie, qui est l’étude des proverbes. Notre réflexion est donc à la fois littéraire et linguistique. Littéraire, parce que les proverbes composent des genres figés de la littérature orale. L’approche linguistique serait basé sur des recherches récentes parce que la parémiologie est une science assez jeune.
Ce travail est constitué de : résumé en anglais, résumé en roumain, introduction, deux chapitres (un théorique et l’autre pratique), conclusions, bibliographie et annexes.
Dans le premier chapitre nous nous concentrons avant tout sur la phraséologie, notamment les proverbes. Nous examinons caractéristiques principales des proverbes. Nous savons identifier, comprendre, valoriser et utiliser un proverbe. En plus, nous examinons l’origine et la source du proverbe. Dans ce chapitre il y a des différentes définitions sur proverbes, étymologie, origine et source du proverbe, et aussi leur classification. Nous essaierons de trouver les traits communs et spécifiques d'un proverbe.
Au cours du deuxième chapitre (partie pratique), il y a la stratégie pour la traduction des proverbes et l'analyse comparative de la traduction des proverbes de français vers le roumain. La deuxième partie présente les différents procédés de traduction, illustrés par des exemples sur les proverbes contenant des substantifs dénommant des monnaies.
Nous nous sommes concentrés sur les proverbes où figure des mots relative à l’argent parce qu’elles sont très fréquemment utilisées dans les deux langues, français et roumain. Notre recherche est fondée sur un corpus formé de 37 proverbes français-roumain (dont certains n’ont pas d’ équivalent en roumain, et nous avons donné notre variante propre de traduction).
Mots-clés : proverbe, parémiologie, parémie, phraséologie, traduction, stratégie de traduction , équivalent, argent.
1 . LES ÉTUDES DE LA PARÉMIOLOGIE DANS LA LINGUISTIQE MODERNE
Le XIXe siècle a vu naître une discipline qui porte le nom savant de parémiologie (du grec paroimia : proverbe, et logos : discours raisonné).Qu’elle désigne le travail de recueil ou d’écriture d’essais, de mémoires, d’articles passés ou actuels, la parémiologie englobe tout ce qui touche à l’étude des proverbes. Cette discipline est bien sûr largement antérieure au XIXe, puisque les premiers recueils de proverbes datent de l’Antiquité.Le mot parémiologie en a engendré d’autres : les « parémiologues » qui font de la parémiologie, bien sûr, et les « parémiographes » qui écrivent les recueils de proverbes. Ces derniers peuvent eux-mêmes s’appeler des « parémiologies ».
La parémiologie, du grec paremia, « proverbe », est la discipline qui a pour objet l'étude des proverbes et expressions apparentées – sentences, préceptes, slogans, devises… – reprises sous le nom de « parémies ». «Elle est la science qui étudie les proverbes transmettant des connaissances traditionnelles basées sur l’expérience» [6, p. 87].
La parémiologie est la partie de la linguistique qui étudie les parémies et leur usage. Dans le domaine de la parémiologie contrastive, un des principaux obstacles à surmonter est d'obtenir une équivalence parémiologique en vue d'analyser les parémies dans différentes langues de travail.
1.1 La place de la parémiologie dans les études linguistiques
La parémiologie a une place importante dans les études linguistiques. Cette discipline s'est longtemps développée de manière indépendante. Les recherches en parémiologie ont connu un essor prodigieux ces dernières décennies. Les travaux comparés à visée interculturelle y ont largement contribué et continuent de constituer un domaine porteur d’intérêt. Dans cette perspective, « les analyses qui portent sur la mise en contraste de plusieurs langues sur la base des proverbes prennent pour point de départ la constitution de corpus parallèles» [15, p. 190]. Pour les langues élaborées, les choix se portent d’emblée sur les sources existantes. Pour les langues encore au stade de codification, la liberté de manoeuvre est restreinte. Le fait est qu’il n’existe pas encore de sources parémiographiques
Il incombe, par conséquent, aux chercheurs de répertorier les proverbes puis de les traduire dans une langue étalon. Il ne s’agira plus alors de transposer systématiquement les énoncés d’une langue à l’autre mais de contribuer à une lecture correcte des proverbes en répercutant de manière idoine le contenu conceptuel de ces formules sans trahir la fonction symbolique des images présentes. Car traduire le contenu conceptuel, c’est rester fidèle à l’identité sémantique du proverbe. Il est intéressant en outre d’essayer de se conformer aux principaux modèles morphologiques qui consacrent les différences notables, parmi les syntagmes phrastiques, entre ce qui peut être considéré comme un proverbe ou ce qui ne l’est pas.
Au delà des enjeux interculturels, la problématique de la traduction du proverbe demeure un phénomène bien connu des traducteurs professionnels. Il s’agit de séquences figées qui se retrouvent de plus en plus dans les textes. Quand l’on a déjà rencontré l’une ou l’autre forme et que l’on en sait le concordant dans la langue d’arrivée, la tâche de la traduction est mécanique. L’enjeu est tout autre lorsque la formule en présence est méconnue. La traduction devra alors être axée sur la transmission du contenu conceptuel de la séquence. Ici, la méconnaissance de la valeur et de la fonction symbolique spécifique des images utilisées peut être un grand facteur d’incertitude.
La question du proverbe, et plus généralement celle des formes sentencieuses, connaît actuellement une faveur particulière dans différents cercles des sciences humaines intéressés aux faits de langage. La raison en est sans doute que les formulations sentencieuses en général – dicton, maxime, sentence, adage, précepte, aphorisme, prière… et jusqu’à l’insulte rituelle – sont un lieu privilégié pour une articulation entre l’analyse linguistique et celle des représentations collectives. Les proverbes, dont l’étude s’est récemment développée au plan international en une sous-discipline, la parémiologie, en constituent un exemple reconnu de longue date comme fondamental, en dépit des difficultés liées à leur définition, et de la diversité de leurs fonctions dans la vie sociale, selon les aires et les époques. L’engouement académique rejoint ici une longue tradition mi-savante, mi-populaire, qui se traduit dans une série sans fin de publications d’ambitions diverses – recueils, dictionnaires, rubriques journalistiques -, ainsi que dans toutes sortes de jeux parodiques, écrits aussi bien qu’oraux. Le phénomène est d’autant plus remarquable que le proverbe, jadis porteur d’une sagesse qui faisait autorité, « est souvent dénoncé comme « résidu déplaisant de traditions ridicules » [10, p. 52].
Les sémantiques linguistiques se focalisent ordinairement, en effet, sur les problèmes que pose l’énoncé proverbial à la théorie lexicale. Le proverbe apparaît alors comme un cas limite, ou un cas particulier, du vaste ensemble des expressions idiomatiques, ou des phraséologies plus ou moins figées. Que les questions de l’idiomaticité et de la phraséologie doivent s’inscrire dans le cadre des études lexicales est généralement admis par les linguistes et lexicographes. Mais cette évidence, sur laquelle on s’accorde largement, se reflète mal dans la plupart des théories lexicologiques, qui sont loin d’en tirer toutes les conséquences qui seraient nécessaires. C’est ainsi que le jeu des expressions idiomatiques se trouve renvoyé aux aléas de la convention, alors qu’il s’agirait à l’inverse de le comprendre à partir de principes dont on puisse supposer qu’ils sous-tendent de façon générale la formation et l’organisation du lexique. C’est tout le déploiement figural de la valeur lexicale qui est ici en cause, comme on le constate avec ces théories qui, dans le sillage des dictionnaires, secondarisent systématiquement les sens dits figurés, par rapport à d’autres, tenus pour premiers, ou littéraux.
Il convient également de revenir sur les conceptions de la généricité à l’œuvre dans les descriptions, en particulier lorsqu’elles s’attachent à reconstruire la variation des unités à partir d’invariants supposés constitutifs de cette généricité. Pour certaines, la généricité la plus fondamentale s’identifie à un certain mode catégoriel, présumé caractéristique de la fonction dénominative. Pour d’autres elle se comprend d’abord sur un mode schématique, de facture grammaticale. «Toutes, finalement, reposent sur le divorce consommé entre généricité, d’une part, figuralité et idiomaticité, de l’autre» [10, p. 57].
L’étude des proverbes s’est considérablement renouvelée dans la dernière décennie, et parmi un vaste ensemble de travaux, nous nous sommes tout particulièrement intéressés à ceux qui comme nous trouvent opportun de remettre en jeu à cette occasion leurs analyses sémantiques. Certains, notamment, proposent une vision intégrée de ce secteur de la phraséologie et du lexique, en raison d’une conception topique et argumentative générale du réseau lexical.
Nous estimons, pour nous répéter déjà, que seuls des outils de sémantique des textes, et une conception du lexique qui intègre d’emblée une perspective textuelle, peuvent permettre de rapprocher, comme ces auteurs semblent le souhaiter, études lexicales et parémiologiques. Davantage même, ces outils correspondent à un point de vue selon lequel les proverbes se traitent essentiellement comme des matrices de récits et d’apologues, compactés évidemment et hautement transposables, apparentés à ce qu’on appelle des motifs en folkloristique, en narratologie, et dans les études thématiques en général.
1.2 La parémiologie dans la classe des unités phraséologiques
Étant donné que la parémilologie ou les proverbes font partie intégrante de l’univers phraséologique, nous prendrons connaissance d’une discipline dont les limites sont vagues, c’est-à-dire la phraséologie. Sous l’entrée « phraséologie » dans le dictionnaire, nous trouvons la définition suivante : « Ensemble des expressions, locutions, collocations et phrases codées dans la langue générale »[21, p.345]. La lecture des œuvres sur la phraséologie nous a permis de constater qu’il s’agit d’une sous-classe de la lexicologie qui suscite beaucoup de discussions quant à la terminologie et la classification des différentes unités phraséologiques. Toutefois il est vrai que les linguistes se sont concentrés sur divers aspects de la phraséologie. En examinant les proverbes d’un point de vue linguistique, il est clair que nous avons considéré la parémiologie comme faisant partie de l’univers phraséologique. Dans le but de situer les proverbes par rapport aux autres éléments de la phraséologie nous commenterons dans ce qui suit quelques classifications possibles des unités phraséologiques. Nous avons identifié qu’il y a trois zones dans la phraséologie : les collocations, les expressions idiomatiques et les parémies. Les unités phraséologiques se caractérisent au niveau formel par composition de fixation et au niveau pragmatique par répétition et reproduction. Le critère qui permet de distinguer les trois zones est de nature sémantique. Les unités se différencient l’une de l’autre par la présence ou l’absence de composition sémantique.
Les collocations par exemple ne sont pas considérées comme des unités phraséologiques idiomatiques parce qu’au niveau du sens il n’y a pas de rupture, de composition sémantique. Le sens global d’une collocation égale la somme des significations de ses constituants ce qui n’est absolument pas le cas pour les expressions idiomatiques. Le sens idiomatique de ces unités ne s’établit pas à partir de la combinaison des sens des constituants pas de composition sémantique). Les parémies, le groupe qui nous intéresse le plus pour notre mémoire, se trouvent entre les deux. Elles sont idiomatiques parce qu’il produit une rupture sémantique avec le reste du discours, au niveau du contexte. Toutefois, au niveau interne il n’y a aucune incompatibilité sémantique ; le sens premier littéral du proverbe reste présent dans le discours. Le groupe des parémies, celui qui nous intéresse dans cet étude, comprend à son tour plusieurs unités qui ne sont pas faciles à délimiter. Plusieurs linguistes ont tenté de faire une typologie des parémies à partir d’un certain nombre de critères. Dans le but d’arriver à une définition acceptable du proverbe nous éplucherons dans le chapitre suivant le domaine de la parémiologie.
Le proverbe n’est lisible qu’à travers le concept qu’il exprime. Le concept parémiologique est une idée abstraite et générale qui est déduite du proverbe. C’en est même la conséquence immédiate sur le plan sémantique car l’expression idiomatique, et, dans notre cas, le proverbe, est un signe au sens saussurien de l’union entre image acoustique et sens. Et celui-ci est souvent figuré. Le sens du proverbe, en effet, ne procède donc pas de la compositionnalité de ses formatifs. C’est le cas ici dans les exemples qui suivent, où est dénotée la vanité, ou plus précisément dans le second, l'outrecuidance.
Le proverbe est, en effet, une phrase générique dont le sens lexical des éléments colloqués est suspendu au profit de la valeur sémantique de l’ensemble. C’est le concept qui confère au proverbe son identité sémantique. «Le concept est vu comme le noyau sémantique de l’expression parémiologique»[10, p. 23].
Les images parémiologiques, quant à elles, résultent de la conjonction de processus métaphoriques et de figement de certains formatifs dans le code culturel et langagier propre à chaque langue. Le traitement de l’image en parémiologie implique, pour ainsi dire, la nécessaire prise en compte de plusieurs facteurs liés à la nature des constituants nominaux porteurs de ces images, à leurs domaines sources, au processus de transfert de sens qui fait d’une entité quelconque un signe porteur de signification particulière et surtout à la fonction symbolique assignée à chacun des constituants porteurs d’image. Les proverbes dont le signifié réel n’est déductible que par la motivation des constituants sont ceux que nous appellerons proverbes imagés. Il s’agit, ainsi que nous l’avons souligné, d’entités considérées comme prototypiques de la catégorie des parémies parce qu’elles obéissent suffisamment aux critères de figuration et de non-compositionnalité lexicales.
Elles se dédoublent en outre d’une motivation iconique, ce qui fait du syntagme parémiologique un énoncé différent de toute autre formulation phrastique. En effet, en considérant les exemples suivants: on s’aperçoit que lesdits énoncés sont des constructions phrastiques ordinaires qui ne transgressent aucune règle de syntaxe. Seulement, l’énoncé parémiologique dépasse ce premier stade, car l’extension d’un pareil énoncé est plus englobante. Les séquences figées présentent ici des constructions sémantiques en rupture totale avec la norme retenue par la logique de l’entendement humain. Il ne s’agit ici, bien entendu, pas d’image au sens audiovisuel mais vue sous un angle cognitif. «C’est justement cette anthropomorphisation d’éléments appartenant à notre environnement, par processus métaphorique ou métonymique conventionnels dans les proverbes, qui confère à ces entités un statut d’image» [23, p. 119].
Car les images en question dans les proverbes ne sont qu’accessoirement signifiantes pour elles-mêmes, elles sont des allusions à un extralinguistique qu’elles symbolisent. C’est donc en raison de leur symbolisme, c’est-à-dire la vision, l’opinion que l’Homme se fait d’eux et, à travers eux, de lui-même, qu’on nomme certains formatifs des images. Ces signes, tirés de domaines concrets, transcendent, en effet, leur statut linguistique premier, celui de signifiant pour un objet donné de l’univers, pour référer, par un processus de transfert de sens, à une situation autre que celle prédiquée par l’énoncé. Il s’agit généralement alors de moyens linguistiques pour mettre en évidence un certain nombre de représentations et stigmatiser une réalité extralinguistique, en l’occurrence un individu et ses traits distinctifs qui le caractérisent. Les images parémiologiques sont, pour ainsi dire, le fruit de l’expérience humaine qu’elles essaient, à leur tour, de rendre manifeste et de pérenniser. Ainsi, c’est l’Homme qui est lui-même à la base de la naissance des images qui à leur tour réfèrent à lui.
Une image dans un proverbe est considérée comme telle parce qu’elle ramène au présent et réactualise une situation ou un état qui a été envisagé, vécu ou éprouvé dans le passé. Un signifiant concret devient une image parce qu’il possède dorénavant une portée symbolique. L’image ne reflète alors donc plus, en réalité, le formatif porteur de l’image mais bien l’idée que se fait l’Homme de cette entité de l’univers, qu’il s’agisse de chien, pomme, fleuve ou oeil… et, en définitive, l’idée qu’il se fait de lui-même. C’est ce transfert d’une situation concrète, d’un domaine source à un autre, à travers un usage fictif, qui fait la perspicacité des images parémiologiques.
Définition et typologie des proverbes
Avant d’analyser le français et le roumain, nous nous sommes rendue compte de la difficulté de définir le proverbe par rapport aux autres phénomènes appartenant à la discipline de la parémiologie. Il convient de préciser que nous envisageons le terme « parémiologie » dans son sens large et non dans le sens strict que les dictionnaires « étude des proverbes » [21,p. 351] ou «disciplină care studiază proverbele» (discipline qui étudie les proverbes)[8] . La parémiologie est une discipline qui contient plusieurs unités difficiles à distinguer, mai ce qui nous intéresse dans cet étude ces sont les proverbes.
Le fonds de la langue française est divers. La langue française est une grande richesse des mots. Les plus beaux bijoux de cette richesse sont les proverbes. « À tout proverbe on peut trouver sa chaussure» – proverbe québécois. C'est le trésor légué par des générations de petites gens qui se sont rudement heurtés au monde et qui ont constaté qu'on ne peut rien sur lui, ou peu de chose. On trouve dans les proverbes une vraie philosophie et les règles de vie d’un peuple, d’une nation. « Un proverbe est l'esprit d'un seul et la sagesse de tous déclarait ».« Les proverbes disent ce que le peuple pense » – proverbe suédois.
De tout temps on fait appel à la sagesse populaire quand on cherchait la solution d’un problème quelconque. Les proverbes, étant une vérité d’expérience, sont les meilleurs exemples dans ce sens. Ce sont de courtes maximes entrées dans l’usage courant en se distinguant surtout par leur caractère archaique qui constitue une mise hors du temps des significations qu’il contiennent. Les proverbes ont traversé les époques en transportant toutes leurs petites vérités. Nous pouvons trouver plusieurs définitions et conceptions des proverbes dans la littérature lexicologique. Les dictionnaires définit le proverbe comme : « conseil de sagesse exprimé en une formule généralement imagée »[21, p.410] ou « Court énoncé exprimant un conseil populaire, une vérité de bon sens ou une constatation empirique et qui est devenu d'usage commun » [13, p. 449].
Les proverbes appartiennent au patrimoine linguistique d’un pays. Bien souvent, les différentes cultures ont créé des proverbes similaires, les vertus qu'elle proclame étant similaire. Se pose alors la question de leur conservation , leur mise par écrit et avant tout de la collecte de ce savoir diffus, plus rural que citadin et surtout porté par les anciennes générations. En effet, son origine folklorique est altérée par l'uniformisation des cultures et l'éloignement des sources lié au mouvement d'exodes modernes.
Le proverbe est une formule concise qui traduit une vérité populaire. Il est l’expression d’un savoir collectif fondé sur un constat fait par tous, le constat que certains événements reposent sur une même logique, une même vérité.L’identité d’un proverbe est claire : il a une origine populaire ; il n’est pas le résultat de la réflexion d’un penseur. Le proverbe a une origine populaire certes mais son usage est individuel. «Un proverbe est une formule langagière de portée générale contenant une morale, expression de la sagesse populaire ou une vérité d'expérience que l'on juge utile de rappeler». [18, p.18]
Quelques caractéristiques des proverbes : anciens, stables, usés, collectifs, dans une histoire enracinés, dépouillés, dont l'auteur n'est pas connu, ésignant la mentalité et culture d'un peuple, structurant le trésor proverbial universel,venant de la source commune.
Les proverbes, sont un genre littéraire populaire, didactique et figé. Ils renferment souvent des éléments archaïques et, ce sont des formes allusives, pleines d’allitérations et d’assonances. Ils constituent, en fait, l’écart entre le langage familier, courant et le langage des sages. « Les proverbes possèdent une forme spéciale, différente des phrases ordinaires. Ils expriment sous le couvert d’une forme succincte, imagée et dense, une somme d’idées, de valeurs, de points de vue, de principes, d’observations, d’expériences et de comportements ». [1, p.165]
Le statut élevé de proverbe ne disparait pas avec la mise en écriture, il semble même que la transcription des proverbes a d’abord renforcé leur valeur. Pourtant quand les clercs qui savent lire et écrire s’en emparent l’ensemble des proverbes est dès le Moyen Age, traversé par les distinctions fondamentales entre l’oral et l’écrit, la tradition et l’invention, l’érudit et le vulgaire, la langue commune et la langue savante. C’est même à propos de «ces petits textes qui traitent des connaissances, des croyances, des principes d’action, des valeurs, des coutumes que ces grandes oppositions ont été définies ou du moins illustrées» [6, p. 10]. A ce titre les collections, classements et commentaires révèlent avec précision l’évolution de ces rapports fondamentaux et la science du proverbe , la parémiologie, nous introduit à quelques grands thèmes de l’histoire culturelle.
Les proverbes sont aussi anonymes et font partie de la littérature orale. Ils répondent toujours à une fonction. C’est un art pour l’homme, une emprise sur le groupe. Les proverbes se distinguent des dictons par leur connotation. Tandis que les dictons ne sont pas connotés.
Les proverbes ne sont pas liés à un moment particulier. Ils sont un genre littéraire intemporel, contrairement aux contes. Leur emploi varie en fonction de la situation, de la circonstance et du contexte où ils sont évoqués, de la personne qui les évoque et de celle à qui ils sont adressés. Ainsi, les proverbes peuvent être dits à n’importe quel moment et ne dépendent que du temps de la circonstance.
A titre d’exemple, situations d’évocation des proverbes: le manquement à la morale, l’impolitesse, l’ingratitude, les palabres, le manque de bon sens et du bon comportement.
Pour débuter un proverbe, le diseur recourt à certaines expressions stéréotypées dont la traduction s’opère avec beaucoup de fidélité. Ces formules didactiques sont réputées être le dépôt de la sagesse des anciens. Un proverbe est une formule langagière de portée générale contenant une morale, une expression de sagesse populaire ou une vérité d’expérience que l’on juge utile de rappeler. Il n’est pas attribué à un auteur, contrairement à la citation ou l’apophtegme: «les proverbes sont souvent très anciens, d'origine populaire et par conséquent de transmission orale. Ils servent d’argument d’autorité. » [19, p.270]
Certains proverbes en contredisent d’autres, suivant la vertu prônée, par exemple l'audace ou la prudence. Le proverbe n'est pas forcément incisif ou percutant, il peut être banal, mais il est surtout générique, de portée générale. Il est fixe en langue mais peut comporter des variantes. De forme simple et rapide, il est souvent imagé, métaphorique, mais pas toujours. Les proverbes appartiennent au patrimoine linguistique d’un pays. Bien souvent, les différentes cultures ont créé des proverbes similaires, les caractéristiques mises en valeur étant souvent similaires. Les proverbes sont étudiés par la parémiologie et l'auteur de recueil de proverbes est appelé parémiographe.
Le terme « proverbe » est un terme générique, couvrant des concepts différents. Quelques éléments permettent de les différencier, bien que la frontière séparant les uns des autres ne soit pas véritablement tranchée:
Le dicton constate plutôt un fait (exemple: « Noël au balcon, Pâques aux tisons »).
L’aphorisme résume une théorie, tire une conclusion de faits observés («Chat échaudé craint l’eau froide », « La critique est aisée et l'art est difficile », « Tel père, tel fils »).
L’adage exprime plutôt un conseil juridique ou pratique (« Qui veut voyager loin ménage sa monture »).
Le précepte énonce un enseignement d’ordre artistique, scientifique, philosophique ou moral (« L’éducation a des racines amères, mais ses fruits sont doux »).
La maxime édicte une règle de conduite (« Il vaut mieux se faire agréer que de se faire valoir »).
La sentence émet un jugement moral, souvent de manière dogmatique (« Qui ne sait pas rendre un service n’a pas le droit d’en demander », « N’accuse pas le puits d’être profond, si tu prends une corde trop courte »).
Les registres de l'emploi du proverbe sont variés, il peut être soit témoignage, soit métaphore. Formule, le proverbe exprime une idée générale, une pensée non figée.
1.3.1 Origine et source du proverbe :
Les proverbes tirent leur origine de l'observation du monde et de l'expérience humaine. Le fonds proverbial s'est enrichi au cours des siècles des adages de la tradition antique, grecque et latine, des citations devenues proverbiales. Les civilisations archaïques et pré-chrétiennes (au Moyen- Orient, en Asie, en Europe) véhiculaient des proverbes. Pour les auteurs antiques (Aristote, Sophocle, Théophraste, Quintilien, Cicéron), le proverbe exprimait un concept vrai. Les proverbes grecs anciens constituaient le domaine privilégié de la phrase nominale.
Pline, Sénèque, Quintilien, Lucrère, Virgile, Horace créaient des expressions proverbiales. Ainsi un trésor de proverbes se constituait, d'origine généralement populaire, mais souvent aussi réélaborés par la culture savante. Le proverbe était alors un énoncé à caractère universel emprunté aux philosophes et sages de l'Antiquité ou à la sagesse dite populaire. Les théoriciens lui prêtaient une qualité particulière : un caractère métaphorique ou allégorique qui permettait de l'adapter au contexte. Pour les latins, le proverbe signifiait une phrase dans laquelle on dit beaucoup de choses en peu de mots. Idéal chez les Romains la concision : substantifs plus que verbes, art de la concision.
L'origine du proverbe remonte à l'Antiquité égyptienne, on nommait alors sebayt ce que l'on désigne aujourd'hui proverbe. Le plus ancien écrit de sagesse connu à ce jour est ce texte nommé l'Enseignement de Ptahhotep, ou plus exactement appelé Le livre des maximes de Ptahhotep. « Le papyrus Prisse, qui fut découvert en 1843 par l'explorateur français Émile Prisse d'Avesnes, est l'un des plus anciens manuscrits du monde. Ce papyrus est composé de deux traités de morale: Les préceptes de Kagemni et Le livre des maximes de Ptahhotep. » [25, p.108]
Si la parémiologie n'existe, à proprement parler, que depuis quelques décennies, la parémiographie, elle, existe depuis bien longtemps. Les Grecs déjà collectaient des proverbes et des énoncés sentencieux et avaient pour le proverbe un intérêt tout particulier. Il avait, en effet, un tel prestige qu'on l'écrivait sur les monuments publics, sur les bornes de chemins afin d'instruire les voyageurs et leur apporter une aide sous forme de sagesse et de vérités morales. Aristote, qui était un grand amateur du proverbe, développe même une théorie selon laquelle la civilisation se renouvelle infiniment. Le monde éternel et indestructible, dit-il, subit, à l'issue de grands cycles stellaires, de grandes catastrophes cosmiques qui détruisent l'humanité par intervalles réguliers. «Les survivants commencent un nouveau cycle de civilisation où les proverbes avec les mythes et autres opinions qui subsistent de l'ancienne sagesse philosophique perdue dans les cataclysmes, présentent une importance capitale » [25, p. 38].
Le proverbe est en effet de tous les temps et de tous les peuples. C'est un énoncé singulier par sa forme et par son contenu. A ce titre, il a intéressé les grammairiens, les philosophes et bien d'autres depuis la plus haute antiquité. Cependant, ce n'est que depuis le XXe siècle que l'on peut parler véritablement de parémiologie. Ce n'est que dans les années trente, en effet, que le père de la parémiologie moderne, le folkloriste américain Archer Taylor, et quelques autres ont marqué le début des études parémiologiques. «Il faut attendre 1965 pour voir apparaître la première revue entièrement dédiée à ce type d'études, Proverbium, créée par la Société de la Littérature finnoise. » [19, p. 119] Depuis, les études parémiologiques n'ont cessé de se développer. Inutile de revenir sur les moments forts de ces études, mais il importe de souligner que la dernière décennie a été décisive quant à l'essor qu'a connu cette science qui a désormais sa place dans le cadre de la phraséologie ou encore dans un cadre plus général de la lexicologie
La parémiologie compte, d'une façon générale, en occident, douze parémies : le proverbe, la sentence, la locution proverbiale, le dicton, la maxime, le slogan, l'adage, le précepte, l'aphorisme, l'apophtegme, la devise et le wellérisme. Cette publication entend confirmer cet élan en donnant la parole à des parémiologues français, arabes, espagnols et japonais pour traiter, du point de vue historique, linguistique ou sociolinguistique, les parémies arabes, espagnoles, judéoespagnoles, galiciennes, portugaises, italiennes, polonaises et japonaises. Des proverbes très variés et d'une étonnante profondeur. Mais ils sont malheureusement en voie d'extinction. German Conde Tarrio pour sa part s'intéresse aux premiers documents parémiologiques en langue galicienne ou portugaise que sont les refrains des cantigas devenus plus tard de véritables proverbes. Le parémiographe qui, le premier, a compilé au XVIe ciècle ces parémies est Hernan Nunez.
Sur le plan éducatif, l'intérêt des proverbes pour les apprenants n'est plus à démontrer: principes de morale, règles de conduite, valeurs civiques, etc. Sur le plan linguistique, en effet, faire apprendre aux enfants des proverbes en arabe dialectal, dès le début de la scolarisation, peut faciliter l'acquisition de l'arabe classique. Des passerelles peuvent être établies entre les deux niveaux de langue, qui mettraient en exergue les éléments communs à ces deux niveaux. Cette démarche contribuerait sans aucun doute à la sauvegarde d'un patrimoine oral menacé de disparition et atténuerait de plus les ruptures brutales entre la langue de la maison, l'arabe dialectal, autrement dit l'univers familier et familial de l'enfant, et la langue de l'école, l'arabe classique.
Cette recherche de style est corollaire, dit-elle, du rôle que le genre est censé jouer pour sa diffusion, et par là même, pour sa survie et sa pérennité dans le milieu social où il évolue. Par ailleurs, et comme le genre proverbial appartient à la fois au domaine linguistique et à celui du discours, il est partie prenante dans la théorie du symbole.
L’étymologie de proverbe
Proverbe vient du latin proverbium. Nous avons trouvé comme traduction pour proverbium comme «proverbe et dicton»[9]. La plupart des autres dictionnaires font de même, ajoutant parfois « sentence », « aphorisme », ou « adage ».
Étymologie de proverbium : son préfixe « pro » est une préposition latine signifiant « devant, pour, dans le but de, au lieu de » [9]. Il marque l’objectif à atteindre ou le remplacement d’une chose par une autre. La racine « verbium » renvoie à verbum, qui signifie « mot, terme », mais aussi « expression, parole », et au pluriel : « discours ; verbe » [9].Proverbium signifie donc à la fois au lieu du discours et dans le but du discours. Dans le premier cas, il désigne une façon de s’exprimer qui en remplace d’autres. Il est comme un résumé qui dit les choses autrement. Dans le second, il exprime une volonté d’aboutir à du discours, ce qui implique que le message contienne un sens interprétable. Proverbium devient alors une formule à déchiffrer, une énigme. Enfin, pris dans son sens de verbe, verbium suppose la notion d’action. « Proverbium signifie alors pour agir, il prend la direction du conseil. » [9]
Pour faire un clin d’œil à la série des proverbes, si proverbe veut dire « pour les mots », on peut aussi s’amuser à y entendre : les pros du verbe, des « pros » qui aiment la langue et les mots. Plus sérieusement, cette analyse de proverbium débouche sur une définition de proverbe qui pourrait être : résumé d’autres dires, chargé de sous-entendus, de possibles énigmes et pouvant porter conseil.Notons par ailleurs que le proverbium a souvent fait référence aux proverbes bibliques.
Les dictionnaires actuels ont parfois encore recours aux mots « maxime » ou « sentence ». Au-delà de ces termes, les énoncés des définitions sont plus ou moins explicites. Certains citent un caractère de brièveté, tous s’accordent sur un point : «le proverbe relève du populaire ou du commun » [1, p. 169].
Plus parlant que d’autres dictionnaires, proposent : « Formule présentant des caractères formels stables, souvent métaphorique ou figurée et exprimant une vérité d’expérience ou un conseil de sagesse pratique et populaire, commun à tout un groupe social » [21, p.371]. Cette des caractéristiques essentielles du proverbe : il est compris et reconnu par une communauté linguistique et il est fondé sur l’expérience. Il procède ainsi d’un partage, d’une entente.
Le style proverbial,pour lire ou comprendre la plupart des proverbes, il y a deux possibles : la métaphore et le figuré, qui présentent chacun deux niveaux de lecture. Les proverbes ne fonctionnent donc pas aussi simplement qu’on pourrait le croire. Mais leur ingéniosité formelle est parfois si réussie qu’elle ne se perçoit pas. On la réalise mieux en donnant leurs noms savants aux nombreuses figures stylistiques qu’il emploie. Le partage par le groupe appelle la complicité, et les proverbes, le ludique. Ils peuvent se modifier, avoir des variantes, d’autant plus aisées qu’ils se prêtent aux jeux de mots.
Passer par l’imagé est un jeu en soi, et les métaphores choisies sont souvent drôles. « Le grand poisson mange le petit », ou « On creuse sa tombe avec sa fourchette ». Ils peuvent aussi s’amuser à crypter leur message grâce au jeu d’une lecture littérale et d’une autre figurée. (Exemple : « Qui trop embrasse mal étreint », ou « Chacun voit avec ses lunettes ».) L’ironie fréquente du ton peut elle aussi dédoubler le sens. La phonétique comme la rythmique jouent souvent avec les sons. Plus les proverbes sonneront, plus on les retiendra, et plus on les répètera, plus leur carrière sera assurée. Enfin, appartenant par nature à l’oralité, les proverbes sont vivants. Au fil de leur chemin dans le temps, ils ont une histoire. Certains se perdent, d’autres restent figés dans des tournures vieillottes qui ont souvent leur charme.
Les proverbes ont traversé les époques en transportant toutes leurs petites vérités. Sans doute arrivent-ils à cerner en quelques mots assez d’universalité pour être restés valides. L’humain y parle de lui-même, en général ou en particulier. Sujet inépuisable, aussi bien pour les simples que pour les lettrés. S’y reconnaître peut rassurer, ou l’inverse. Mais dans un cas comme dans l’autre, cela fait souvent sourire. «L’ironie a la faculté de rassembler les hommes.»[2,p.6]
1.3.3 La classification des proverbes:
Le terme « proverbe » est un terme générique, couvrant des concepts différents. Quelques éléments permettent de les différencier, bien que la frontière séparant les uns des autres ne soit pas véritablement tranchée:
Le dicton constate plutôt un fait « Noël au balcon, Pâques aux tisons ».
La sentence émet un jugement moral, souvent de manière dogmatique « Qui ne sait pas rendre un service n’a pas le droit d’en demander », « N’accuse pas le puits d’être profond, si tu prends une corde trop courte ».
L’aphorisme résume une théorie, tire une conclusion de faits observés « Chat échaudé craint l’eau froide », « La critique est aisée et l'art est difficile », « Tel père, tel fils ».
Le précepte énonce un enseignement d’ordre artistique, scientifique, philosophique ou moral « L’éducation a des racines amères, mais ses fruits sont doux ».
La maxime édicte une règle de conduite « Il vaut mieux se faire agréer que de se faire valoir ».
L’adage exprime plutôt un conseil juridique ou pratique « Qui veut voyager loin ménage sa monture ».
Les proverbes peuvent se diviser en deux grandes catégories : les proverbes généraux ou internationaux qui expriment une idée morale ou pratique, vérité également dans tous les pays, et les proverbes particuliers ou nationaux qui proviennent à partir d’un événement historique, à une coutume locale ou à une aventure spéciale.
Les proverbes généraux se retrouvent les mêmes chez tous les peuples :
L'appetit vient en mangeant (fr) – Pofta vine mânând (ro) – Appetite comes with eating (en) – Aппeтит пpиxoдит вo вpeмя eды (ru); ou Il ne faut jamais dire jamais (fr) – Niciodată să nu spui niciodată (ro) – Never say never (en) – Hикoгда нe гoвopи никoгда(ru); [voir annexe nr.2]
Les proverbes particuliers, au contraire, ont une originalité toute spéciale et qui caractérise le lieu ou l’occasion de leur naissance. Ce n’est qu’en France qu’on dit : «Il ne faut pas dire : Fontaine, je ne boirai pas de ton eau» ou «Le Normand a son dit et son dédit» ou «C'est le chien de Jean de Nivelle, il s'enfuit quand on l'appelle» [voir l’annexe nr.3]. Ces poverbes sont valable que pour le français.
Il y a aussi des proverbes particuliers roumains:
«A bate apa-n piuă»ou «A da bir cu fugiții; ou «La plăcinte înainte, la război înapoi» La omul sărac, nici boii nu trag» [voir l’annexe nr.4]. Ces proverbes sont compris seulement par les gens qui parlent le roumain.
On peut classifier les proverbes par leur forme :
Brefs : La nuit porte conseil.
Lapidaires et dans la plupart des cas rythmés: Lentement mais sûrement.
Allitérés : Double jeûne, double morceau ; Femme de marin, Femme de chagrin.
Avec une forme musicale: Gagnage n'est pas héritage.
On utilise souvent dans les proverbes: des jeux de mots (d'homophonie) : Qui a bon voisin a bon matin ; des jeux de sonorité : Jeunesse n'a point de sagesse.
Il y a des proverbes qui:
utilise la forme il faut et il ne faut pas : Il faut laver son linge sale en famille; Il faut hurler avec les loups ; Il ne faut pas se confesser au renard ;
conseille ou ordonne il utilise l´impératif : Écris comme les habilles et parle comme tout le monde ;
utilise la forme il vaut mieux : Il vaut mieux aller au moulin qu'au médecin ; Il vaut mieux changer de plat que d'assiette.
Sauf les proverbes généraux et particuliers, les proverbes français peuvent se diviser en proverbes anciens et régionaux. Les proverbes anciens se distinguent par leur construction et le vocabulaire archaïque : exemples:
À bon entendeur salut (du XIIIe s.) ;
À la grange vet li blez (du XIIIes.) ;
Qui cuir voit tailler courroie demande (du XIVes.) ;
Femme scet (sait) un art avant le diable (du XIVes).
Pres est ma coste plus pres ma chemise (du XIVes);
Les proverbes régionaux ne sont utilisés que dans certaines régions. Voici quelques examples des proverbes régionaux :
Quand on regarde quelqu'un, on n'en voit que la moitié, (de la région Artois, cela veut dire que les lois de l'optique justifient la méfiance).
Si on savait les trous, on prendrait les loups (régional , si on connaissait les donnés d'un problème, on le résoudrait facilement).
Si on savait où le loup passe, on irait l'attendre au trou (de la région Savoie) ;
Il y a beaucoup de proverbes dans la langue française. On peut les regrouper par les thèmes suivantes. Ceux-ci sur la nature « Rien de nouveau sous le soleil », le bestiaire « Il ne faut pas se confesser au renard ; Une hirondelle ne fait pas le printemps », le travail de la terre «Qui sème le vent récolte la tempête », les animaux domestiques «la nuit tous les chats sont gris » , l'homme « Les épaules aiment le dos à la folie, le dos ne le sait pas », la vie domestique « Il faut laver son linge sale en famille », les relations humaines « Qui a bon voisin a bon matin », la nourriture « L'appétit vient en mangeant », le drap et l'habit « L´habit volé ne va pas au voleur », les échanges et les biens « Ľ occasion fait le larron », les métiers et monde du travail « Apprenti n'est pas maître », la communication « Pas de nouvelles, bonnes nouvelles », logique des actions « Tout vient à point qui sait attendre », conditions et milieux sociaux « Oignez vilain il vous poindra, poignez vilain il vous oindra», les activités intellectuelles « Expérience est mère de science », les voyages « Qui langue a, à Rome va », le droit et la justice « De bon avocat courte joie », la guerre et les armes « Si tu veux la paix prépare la guerre », la religion « Ľ homme propose et Dieu dispose », morale et vision du monde « Qui mal cherche mal trouve ; Autres temps autres moeurs ». [voir l'annexe 5]
Conclusions
Les recherches en parémiologie ont connu un essor prodigieux ces dernières décennies. Les travaux comparés à visée interculturelle y ont largement contribué et continuent de constituer un domaine porteur d’intérêt. Dans cette perspective, les analyses qui portent sur la mise en contraste de plusieurs langues sur la base des proverbes prennent pour point de départ la constitution de corpus parallèles. Pour les langues élaborées, les choix se portent d’emblée sur les sources existantes. Pour les langues encore au stade de codification, la liberté de manoeuvre est restreinte. Le fait est qu’il n’existe pas encore de sources parémiographiques.
Il incombe, par conséquent, aux chercheurs de répertorier les proverbes puis de les traduire dans une langue étalon. Il ne s’agira plus alors de transposer systématiquement les énoncés d’une langue à l’autre mais de contribuer à une lecture correcte des proverbes en répercutant de manière idoine le contenu conceptuel de ces formules sans trahir la fonction symbolique des images présentes. Car traduire le contenu conceptuel, c’est rester fidèle à l’identité sémantique du proverbe. Il est intéressant en outre d’essayer de se conformer aux principaux modèles morphologiques qui consacrent les différences notables, parmi les syntagmes phrastiques, entre ce qui peut être considéré comme un proverbe ou ce qui ne l’est pas.
2. L’ÉTUDE COMPARATIVE DES PROVERBESCONTENANT DES NOMS DES MONNAIES
2.1 L’étude diachronique des noms des monnais dans l'espace français et roumain
2.1.1 L’histoire de la monnaie en France
Si les échanges commerciaux, basés notamment sur le troc, existent depuis des millénaires, l'appartition de la monnaie signe l'avènement de la civilisation. « Les premières pièces de monnaie métalliques nous vienne d'Asie Mineure ( Grèce ) et datent du VIIème siècle avant J.-C. Elles sont en électrum ( alliage naturel d'or et d'argent ). » [12]
Très vite la monnaie va devenir incontournable et frappée dans l'ensemble de l'Europe puis du monde, dans la lignée du développement du commerce méditerranéen.
La monnaie a une histoire aussi longue que le commerce et les transactions. Elle est une condition essentielle de l'activité économique. Son histoire n'est pas dissociable de l'évolution des pratiques des agents économiques comme de celles de ses formes concrètes : Soit depuis l'invention des pratiques et formes primitives de la préhistoire jusqu'aux pratiques et formes les plus avancées de l'époque contemporaine, conséquence d'un lent processus dématérialisation.
Durant le cours de l’histoire, à mesure que les nations prenaient la mer et étendaient leur champ d’action commercial, l’économie mondiale devint plus florissante. Pour soutenir l’accroissement sérieux du nombre de transactions, il fallut de plus en plus de monnaie. L’application de monnaie-marchandise devenait donc de plus en plus difficile, selon la marchandise qui servait de monnaie. Des problèmes risquaient de surgir relativement à la quantité, à la portabilité et à l’acceptation générale de la monnaie.
Les grandes étapes de la monnaie :
La Grèce Antique est le moteur de l'naissance de la monnaie en Europe.Le système monétaire est basé sur les tetradrachmes, drachmes et oboles utilise déjà comme métaux essentiels : l'or, l'argent et le bronze. Au Veme siècle avant J.-C., la Gaule celtique adopte la monnaie, plus dans un esprit de fascination par les civilisations grecques ou perses que dans le but de l'utiliser comme moyen de paiement au quotidien. Les monnaies gauloises sont d'ailleurs très ressemblantes aux drachmes et stratères grecques.
A partir du IIIème siècle avant J.-C., la souveraineté Romaine impose sa domination en Europe. Dès la fin de la subordination romaine ( Alesia, 52 avant J.-C. ), les différents empereurs ordonneront leur monnaie, symbole de leur pouvoir, en Gaule comme dans tout l'Empire romain. Les Aureus ( monnaie en or ), deniers d'argent et sesterces seront les monnaies de référence dans toute l'Europe, et le resteront bien après la chute de l'Empire romain, adoptées par les différents peuples barbares qui se succèderont pendant plusieurs siècles.
Si les rois Mérovingiens n'ont pas réussi à imposer leurs monnaies, en 781, Charlemagne décide d'unifier le système monétaire, afin de permettre la facilitation et le développement des échanges commerciaux en Europe.Les monnaies sont remplacées par un nouveau Denier en argent et un système monétaire qui durera jusqu'à la révolution ( 1 livre vaut 20 sous et 240 deniers ). L'or, métal de prestige, est abandonné au profit exclusif de l'argent, plus accessible et qui permettra l'éveil économique et les échanges [12].
Mais dès le IXème siècle, l'empire Carolingien tombe en lambeaux. Le royaume s'entre-déchire, au profit de pouvoirs féodaux locaux. Chaque seigneurie en profitera pour battre ses propres monnaies, pour afficher leur puissance. Ce désordre monétaire règnera pendant de nombreux siècles.
« Au XIème siècle, Hugues Capet unit le royaume et remet de l'ordre dans la maison. Il impose son effigie à toutes les pièces de monnaie frappées. Ses successeurs, Louis le Gros, Louis VII, Philippe Auguste puis Saint Louis, imposeront peu à peu la monnaie royale. » [12]
Le franc à cheval, monnaie en or, a été frappée la première fois en 1360 par le roi Jean II le bon, pour payer la caution de sa libération de prison en Angleterre. Rapidement abandonné, le franc refera son apparition en 1575 sous Henri III, en Argent cette fois, et de la valeur d'une livre. Le franc sera remplacé en 1643 par l'écu.
En 1641, Louis XIII crée le fameux Louis d'Or, sous l'influence de la pistole espagnole, et réintroduit l'Ecu d'argent et le liard en cuivre, très difficile à trouver aujourd'hui en bon état de conservation.Ces monnaies perdureront jusqu'à la révolution française même si elles connaitront des parités variables et de multiples déclinaisons. Ces monnaies restent parmi les plus recherchées des numismates.
Dès 1789, la monnaie n'échappe pas au changements dûs à l'abandon de la royauté.
A partir de 1792, La Constitution et la Convention modifient les monnaies à
l'effigie de louis XVI au profit de Sol aux Balances et de l'Ecu.
Cette période est aussi l'avènement de la monnaie papier, les assignats, mais leur sur-emission et leur manque de garantie provoquera leur abandon en 1796, au profit des monnaies de confiance et autres bons.
1795 – Le retour du franc.Afin de stabiliser le système monétaire, la Convention relance l'émission du Franc, avec et c'est une nouveauté, un poids fixe et système décimal pour ses subdivisions. La banque de France est crée en 1800 et contribuera à imposer la nouvelle monnaie, métallique ou papier.Napoléon introduira les pieces de 40F et 20F or, et leurs subdivisions en argent et en bronze, qui traverseront les crises, la restauration et les révolutions jusqu'à la première guerre mondiale.
Le Franc au XXième siècle.En 1924, dans un contexte d'effondrement général de l'économie, Poincaré met fin au franc Germinal et dévalue le franc pour revenir à l'étalon Or, en vain.Léon Blum est obligé de dévaluer à nouveau le franc en 1936, sa valeur rechute jusqu'à la seconde guerre mondiale.En 1960, sous Pinay, le Général de Gaulle crée le Nouveau Franc ( valant 100 anciens francs ), dans le cadre de la construction Européenne et de son nouveau système monétaire.
En 1991, les pays Européens signent le traité de Maastricht, qui prévoie l'emission d'une monnaie commune qui verra le jour le 1er janvier 1999. L'Euro a emplacé le franc et les principales monnaies européennes depuis le premier juillet 2002.
2.1.2 L’histoire de la monnaie dans l'espace roumain
Les premières monnaies sont apparues dans l'espace roumain au bord de la mer Noire dans les forteresses grecques. À l'époque on avait des drachmes de bronze ou d'argent, des staters d'or et des tetradrahmas d'argent. Les Dacians ont imité les monnaies grecques, mais leurs techniques de battre étaient primitive.
Les monnaies sont des signes des relations économiques entre centres importants et du contrôle géopolitique. A travers les âges, l’espace roumain a été contrôlé par quelques empires qui ont laissé leur empreinte numismatique sur lui; c’était aussi un espace de transit des marchandises et de l’argent. Les premières monnaies attestées ici sont celles des colonies grecques de Dobroudja, province dans le sud-est du pays, nommément celles de Histria, Tomis et Callatis. En fait, les premières monnaies qui ont circulé dans l’espace roumain sont romaines. « La puissance romaine a fait sentir sa présence dans les Balkans à compter du Ier siècle avant notre ère et le denier romain a dominé les échanges de zones économiques qui n’avaient pas frappé monnaie » [3, p. 1].
Au IIe siècle, la conquête roumaine a fait du denier la monnaie officielle, ensuite on a passé aux monnaies byzantines, qui ont soutenu le commerce jusqu'au XIV siècle.
Après l'an 1000, les monnaies locales ont commencé d'apparaître – des dinars, des ducats, des thalers d'argent et schillings en Valachie, des dinars, des thalers d'argent, des schillings de cuivre en Moldavie et des ducats d'or, des thalers et des dinars d'argent en Transylvanie. Dans les pays roumains des monnaies étrangères ont circulé aussi : le dinars d'argent, le ducat d'or, le florin d'or, le dinar hongrois d'argent, le ducat néerlandais d'or, le thaler néerlandais d'argent, le teston d'argent, le piastre turc d'argent, le mahmud d'or, le ducat hongrois d'or, le ducat autrichien d'or, le groschen d'argent.
« Au XVIIe siècle, la circulation monétaire dans les pays roumains a été dominée par le thaler du Pays-Bas, la monnaie qui pénètre rapidement dans l'économie des Principauté roumains, mais aussi dans la mentalité collective ». [3, p. 3] A la fin du XVIIIe siècle, le thaler a disparu de la circulation et il a devenu la monnaie de calcul. Sa denomination a été si forte et répandue qu'en 1867 le thaler a devenu la monnaie des Principautés unies de Moldavie et de Valachie Après la fondation des deux pays roumains au XIVe siècle, les voïvodes de ces pays ont émis des monnaies avec des signes héraldique et des symboles de leur souveraineté.
En Valachie, les premières monnaies (dinars et ducats d'argent et des bani – la monnaie divisionnaire) sont battu par Vladislav Vlaicu, ayant le blason – l'aigle croisée. Quelques années plus tard, Petru Mușat, le voïvode de Moldavie, a mis en circulation les groschens d'argent.
Jusqu'au XVe siècle, les voïvodes de ces deux Principautés ont battu sans interruption des monnaies. En 1413, Mircea cel Bătrân a émis un privilège qui permettait le paiement des taxes en quatre types de monnaies : des ducats, des vierdungs, des bani et des ipérpirons. Sur certaines monnaies produites par ce voïvode, il y a l'effigie du Jésus-Christ, ayant modèle, probablement, les monnaies byzantines, bulgares et serbes de l'époque.
Au fil du temps, beaucoup de monnaies étrangères ont circulé dans les pays roumains, parmi les plus importantes sont les thalers turcs, russes ou allemands, les galbinus hongrois, autrichiens ou tatars les zloty hongrois et autrichiens, les „carbaove” russes, les zecchinos vénitien.
Les monnaies utilisées dans l'espace roumain dans le passé:
« Ducat – monnaie d'or ou d'argent (d'origine italienne) qui a circulé dans plusieurs pays européens, y compris les pays roumains.
Drachma – monnaie d'argent de la Grèce antique, qui a circulé en Dobrogée et en Moldavie.
Groschen – monnaie d'argent, émise dès le XIIIe siècle par différents pays européens. Dans les pays roumains, les groschen sont mentionnés dans le XIV siècle.
Thaler – monnaie d'argent (autrichienne) qui a circulé dans le passé roumain.
Florin – monnaie d'or, battu d'abord en Florence, en 1252. Sur le territoire roumain, le florin est apparu dans la première moitié du XVe siècle.
Dinar – monnaie d'or ou d'argent d'origine arabe qui a circulé en Europe, y compris les pays roumain.
Piaster – monnaie (turque) d'argent, dont la valeur a varié au fil du temps et qui a circulé dans les pays roumain.
Ministre – monnaie (turque) d'or battue au Caire, en Egypte.Il est apparu dans les pays roumains au XVIIIe siècle et il a circulé dans la première moitié du XIXe siècle
Pol (napoléon) – dénomination actuelle attribué à plusieurs types de monnaies étrangères en général d'or. »
Icosar – monnaie d'argent turque ou (rarement) d'or, qui a circulé dans les pays roumains à l'époque. » [3, p. 5].
Entre le 3e et le 11e siècle, l’espace roumain est occupé, tour à tour, par des peuples migrateurs, et il y a très peu de monnaie en circulation. Au XIe s, la frontière nord de l’Empire byzantin est fixée sur le Danube et la monnaie byzantine follis va circuler à l’est et au sud des Carpates. Entre 1068 et 1081, un atelier de monnaie a même fonctionné sur le territoire de la Dobroudja. Au XIIe s, la monnaie byzantine assure le nécessaire en circulation tant au bas-Danube qu’au nord du fleuve. Après 1204 apparaissent des monnaies de l’Empire latin de Constantinople et des émissions monétaires des Etats grecs formés après le démantèlement de l’Empire byzantin. Au XIIIe s, d’autres monnaies sont frappées par les rois de Serbie, les dirigeants de la Slavonie, de la République de Venise et les khans tartares de Crimée. Au début du même siècle, beaucoup de pfennigs frappés en Autriche pénètrent dans l’espace intra carpatique. D’autres monnaies d’Europe Occidentale, telles que les dinars de Cologne ou les esterlins anglais s’y retrouvent aussi.
La conquête ottomane du sud-est européen, à compter de la deuxième moitié du XIVe, a conduit à l’apparition de la monnaie la plus longévive des pays roumains, à savoir l’aspre ottoman. Elle a été introduite par le sultan ottoman Osman I (1258–1326). La découverte la plus importante de pièces ottomanes a eu lieu en septembre dernier, lorsqu’un amateur d’archéologie en a trouvé 47.000 du temps du sultan Mourad Ier (1404-1451), dans une localité du centre de la Roumanie. En Transylvanie, contrôlée par le Royaume de Hongrie, apparaissent les ducats et les florins – en or et en argent. A compter du XIXe, l’Etat roumain moderne a sa propre monnaie, censée exprimer sa souveraineté.
« En 1867, suite à l’avènement au trône du prince Carol de Hohenzollern-Sigmaringen, un symbole occidental est adopté comme monnaie nationale, le leu (lion en roumain), avec un lion rampant présent sur les pièces ». [3, p. 6]. La monnaie nationale roumaine est le leu dont le nom signifie lion. En fait, l’histoire du leu commence il y a 146 ans, plus précisément le 22 avril 1867 après la promulgation par le roi Carol I de Roumanie de la nouvelle loi monétaire
Avant cette date, quelques 80 monnaies étrangères circulaient sur le territoire des Principautés Roumaines dont les plus importantes étaient le napoléon, le franc ou le ducat hollandais. Au moment de sa mise en circulation, le leu pesait 5 grammes d’argent. Pourtant, avant de vous présenter l’histoire du leu en terre roumaine, une petite précision s’impose. Les premières négociations pour frapper une monnaie nationale remontent à 1859. A l’époque, Victor Place, consul français à Iasi, a négocié au nom du gouvernement roumain la frappe d’une monnaie nationale d’une valeur similaire à celle du franc français.
Une question pourtant a soulevé de nombreuses controverses : comment appeler la future monnaie . On a proposé le Roumain, d’après le modèle français du Franc et l’Etat roumain est arrivé à obtenir l’autorisation d’une banque française pour créditer la première émission. Pourtant, pour éviter une réaction hostile de la part de l’Empire Ottoman, l’empereur Napoléon III a décidé d’abandonner le projet et donc, les Principautés roumaines doivent encore attendre avant d’avoir leur propre monnaie nationale. En fait, les négociations ont été reprises pendant le règne du roi Carol I qui, comme je viens de le dire, a promu la nouvelle loi monétaire des Principautés. Et maintenant, petite question très intéressante : d’où le nom de leu, lion en roumain . Le nom a été choisi sur fond d’une grande popularité du thaler hollandais qui portait au revers le lion de Bohême.
Il était très fréquent de voir le thaler circuler sur le territoire des Principautés roumaines en raison des échanges commerciaux entre l’Empire Ottoman et l’Europe occidentale. Plus que cela, vers la moitié du XVIIème siècle, la notoriété du thaler était tellement grande que celui-ci était souvent pris pour la monnaie nationale. « Mis hors circulation vers 1750, le thaler d’argent est resté tellement à la mode en terre roumaine que les Roumains continuaient à calculer les prix en cette monnaie. D’où l’idée de nommer leu la nouvelle monnaie nationale, à la mémoire du Lion de Bohème » [3, p 4].
2.2 Constitution du corpus d'analyse
Dans ce chapitre, nous voulons présenter la constitution du corpus d’analyse. Dans le but de faire une étude contrastive exhaustive et systématique sur l’actualisation nominale et verbale dans le proverbe français, nous choisissons d’analyser le groupe de proverbes contenant des noms monnaies. Description du corpus – en français, dans les recueils, les proverbes sont généralement classés par thème. Les thèmes sont: l’homme, la vie domestique, la nourriture, les objets usuels, l’habit, les relations humaines, les échanges et les biens, la communication, le droit et la justice, etc.
Le proverbe se présente sous forme de phrase simple (sujet et prédicat) ou encore sous forme de phrase complexe. Dans la phrase simple, le prédicat peut etre constitue d'un verbe a semantisme plein. II se trouve que l' euskara a tendance a omettre la copule, meme dans le discours normal. A fortiori le fera-t-il dans le proverbe dont la caractéristique est celIe de la formule lapidaire. De ce fait, un certain nombre de proverbes seront des proverbes nominaux qui, en tenant compte des divers cas de la déclinaison basque et grâce a elle, atteindront la plus grande concision puisque pouvant se réduire a deux termes.
La présente étude a pour objet la description des énoncés linguistiques particuliers que sont les proverbes selon la double démarche synchronique et diachronique. L’analyse synchronique permettra de dégager tous les éléments concourant à la spécificité de cette matière, considérée statiquement. Corrélativement, une étude diachronique mettra en évidence les possibilités d’évolution du proverbe, de sa forme, de son sens, de son usage. Nous partons du principe que, comme la langue elle-même, le proverbe est un phénomène essentiellement oral. A ce titre, sa nature de fragment rapporté mérite d’être soulignée : rapporté de l’oral à l’écrit, d’une forme langagière à une autre, mais également rapporté d’un ailleurs temporel. Cet état de fait tend à mettre en évidence son caractère permanent de survivant qui se manifeste jusque dans la langue orale moderne malgré la tendance à recourir moins à ce « parler en figures ».
Nous serions même tentée de penser le proverbe comme un modèle de ce processus linguistique – mais aussi plus largement culturel – du figement dont la problématique constituera un élément clef de notre recherche. Bien qu’un proverbe puisse traverser les siècles, sa forme serait susceptible de subir des mutations. La fréquente figurativité de ce genre d’énoncés pourrait également être source de polysémie et engendrer des interprétations et, par là même, des utilisations diverses. Ces éventuelles variations font appel au paradoxe véhiculé par la notion de figement: permanence et évolution, telle semble être la dialectique complémentaire autour de laquelle sera construit l’objet proverbe.
Nous avons donc opté pour une approche particulièrement vaste autorisant la prise en compte des diverses possibilités d’analyse qui pourraient se présenter au fil de notre recherche. Nous partons du principe théorique selon lequel tout proverbe, en tant que parole (prononcée ou écrite), est un instrument d’action. Il ne peut donc nous révéler tous ses rouages qu’au sein d’un discours (oral ou écrit).
Les études parémiologiques ont suscité depuis longtemps l’intérêt des linguistes. La traduction des proverbes n’est pas du tout facile, ceux-ci pouvant perdre leur sens d’origine. Nous pouvons dire que dans la pratique de la traduction, les expressions du système parémique et les autres constructions stéréotypées nécessitent une attention particulière. Le proverbe est un cas particulier de phrase figée qui se caractérise par des traits rythmique, métaphorique et sémantico-pragmatique, faisant partie du trésor des conseils empiriques accumulés au fil du temps par la sagesse populaire.
2.3 L'analyse traductologique des proverbes français contenant des noms monnaies et leurs équivalents en roumain
Dans notre communication, il faut analyser le proverbe comme genre de discours et ses spécificités socioculturelles. Comment les spécificités socioculturelles déterminent le sens du proverbe. Quelles sont les stratégies auxquelles on faire appel pour effectuer une transposition des proverbes d’une langue dans une autre, en général, et du français en roumain, en particulier?
2.3.1 La stratégie de traduction pour les proverbes
Le français et le roumain sont des langues d’origine commune, mais il y a une grande différence au niveau linguistique et culturelle . C’est pourquoi, notamment au niveau du proverbe, la traduction comprend cette divergence culturelle et linguistique. Il ne s’agit pas de faire une traduction exacte, mot à mot, mais d’observer et de savoir comment changer le lexique, les figures de style et la façon de dire les proverbes d’une langue à une autre. Pour trouver de bons équivalents, le traducteur doit très bien connaître la langue cible, ainsi que la langue source.Dans la pratique de la traduction, les proverbes ont un degré de la difficulté très élevé. Il est très difficile de reproduire les proverbes d’une langue eu autre. Le sens de l’expression ne résulte pas de la totalité des mots qui la constituent. Par exemple, si nous prenons un proverbe français et essayons de le traduire en roumain, la compréhension seule de chaque mot ne sera pas suffisante pour la traduction de ce proverbe. Il faut aussi prendre en compte le contexte socioculturel. « Il est très important pour un traducteur d’avoir des connaissances dans le domaine parémiologique de la langue, pour pouvoir assimiler le proverbe dans la langue source et pour savoir comment trouver l’équivalent parfait dans la langue cible » [18, p. 139].
Les études dans la parémiologie a attiré depuis longtemps l’intérêt des linguistes. La traduction des proverbes n’est pas si facile, on peut perdre leur sens. Nous pouvons dire que dans la pratique de la traduction, les proverbes nécessitent une attention particulière. Le proverbe est un cas particulier de phrase figée qui se caractérise par des traits rythmique, métaphorique et sémantico-pragmatique, réalisés par la sagesse populaire.
« Selon la strategie de la traduction des proverbes, les linguistes concluent qu’il y a deux types de proverbes: les proverbes littéraux et les proverbes métaphoriques. » [20, p. 58].
Les proverbes littéraux n’ont aucune difficulté de traduction parce que leur sens est le résultat de la combinaison du sens de leurs constituants. Par exemple, si on fait la traduction littérale de des proverbes du français en roumain on peut decouvrir leur sens proverbial et on obtient les équivalences suivantes: d’une part, en français et d’autre en roumain :
«L'argent ne fait pas le bonheur» – «Banii nu aduc fericirea» ;
« L’argent n’a pas d’odeur » – « Banii nu au miros » ;
«Qui donne à crédit perd son bien et son ami.» – «Cine împrumută bani prietenului, pierde banii și prietenul.» ;
«L'argent ne pousse pas dans les arbres» – «Banii nu cresc in copaci» ;
À la différence des proverbes littéraux, les proverbes métaphoriques présentent un sens qui n’est plus le résultat de la combinaison sémantique de leurs constituants. C’est pourquoi il est très important pour un traducteur de posséder des connaissances du domaine culturelle de la langue pour pouvoir identifier le proverbe dans la langue source et pour savoir trouver équivalent un dans la langue cible. Il n’est pas suffisant de connaître le sens de chaque mot parce que si l’on fait en roumain une traduction littérale du ce proverbe par exemple: « Tout ce qui brille n’est pas de l’or » le résultat serait « Tot ceea ce stralucește nu este aur » qui, en perdant le sens proverbial, est devenu une simple phrase. En effet, « les mots constitutifs du proverbe sont des signes qui possèdent une valeur sémantique autonome à travers lesquels on les reconnaît » [11, p. 67].
Lorsqu’ils sont mis en combinaison, ils perdent leurs valeurs propres pour se mettre au service de la valeur sémantique de la nouveau concept dont ils deviennent les constituants, enseble les mots deviennent une unité de sens. Il faut donc tenir compte qu’il s’agit d’une expression idiomatique ou figée, c’est-à-dire d’une unité polylexicale codée possédant une certaine inflexibilité, rigidité ou fixité de forme. Trouver une équivalence parémiologique, notamment pour les proverbes métaphoriques, ne signifie pas traduire mot à mot le proverbe d’une langue à l’autre, il s’agit de identifier dans l’autre langue l’unité de sens qui correspond le plus possible avec le proverbe de la langue de départ, autrement dit un équivalent sémantique, nottament un proverbe ayant la même signification et une nuance stylistique similaire à celle du proverbe de la langue de départ. En effet, voici toute la difficulté: comment préserver dans la langue cible les effets d’armonie, les rimes, les jeux de mots. « Dans chaque langue, chaque culture, les proverbes traduisent une réalité existante qui sera découpée par chaque nation avec ses propres moyens, son propre code pour en donner sa version originale » [11, p. 168].
Même si la traduction mot à mot des constituants d’un proverbe métaphorique ne nous donne pas directement son sens, on ne peut pas cependant comprendre le sens proverbial sans comprendre le sens littéral. C’est pourquoi il est nécessaire d’adapter d’une langue à l’autre la forme du sens littéral d’un proverbe pour pouvoir assurer la compréhension.
Par exemple, pour les proverbe français:
« L'argent est un bon serviteur et un mauvais maître.» l’équivalent roumain est « Banii il slujesc pe omul cuminte si il domina pe prost» ;
« Point d'argent, point de Suisse » l’équivalent roumain est « Nici o faptă fără plată.»;
« Plaie d'argent n'est pas mortelle.» l’équivalent roumain est « Sănătate să fie că bani vor fi.»;
« Clé d'or passe partout » l’équivalent roumain est « Banul deschide toate ușile»;
Comme toutes les traductions, la traduction des proverbes métaphoriques solicite d’une part la compréhension du sens et d’autre part la réexpression de ce sens dans la langue d’arrivée. Une fois saisi le sens du proverbe on doit réexprimer ce qu’on a compris par la reproduction avec des effets identiques au proverbe original. Par exemple, le proverbe roumain:
« Les affaires sont les affaires » a été traduit en français par « Frate, frate, dar brânza e cu bani ».
Les métaphores sur lesquelles les expressions parémiques sont basées sont très souvent différentes mais leur contenu est analogique. Ainsi, pour exprimer l’idée de jamais ou bien dire ce qui ne se passera jamais, les langues mises en contact dans notre étude ont recours à de différents moyens. Par exemple, en roumain il y a plusieurs expressions :
« La Paștele cailor », « Când va face plopul mere și răchita micșunele », « Când o zbura porcul » tandis que le français dispose de « Dans la semaine de quatre jeudis », «Remettre aux calendes grecques »
Ces images différentes renvoient aux différentes visions du monde et aux différentes cultures. C’est pourquoi les mêmes vérités apparaissent sous des formes différentes d’une langue à l’autre. Un autre exemple éloquent est: « L’avenir appartiendra à ceux qui se lèvent tôt » a comme équivalent en roumain « Cine se scoală de dimineață departe ajunge »
Autres problémes du point de vue traductologique aux proverbes sont que les proverbes ont des variantes différentes dans la même langue, avec un sensidentique. Par exemple, le proverbe français:
« Chat échaudé craint l’eau froide » a été traduit en roumain par « Cine e mușcat de șarpe se păzește și de șopârlă » ou « Cine s-a ars cu ciorba suflă și în iaurt », donc il y a deux formes. Même si ce proverbe a deux équivalents différents en roumain, le sens reste le même, c’est-à-dire toute expérience malheureuse est une vraie leçon de prudence parce qu’après avoir vécu une expérience désagréable, il est normal que l’on se méfie même s’il n’y a pas de risques. En même temps, le proverbe roumain:« Nu lăsa pe mâine ce poți face astăzi » a deux équivalents en français:
« Il ne faut jamais remettre au lendemain ce que l’on peut faire le jour même »
« Ce qu’aujourd’hui tu peux faire, au lendemain ne diffère »
Traduire est une opération qui consiste à « faire que ce qui était énoncé dans une langue naturelle le soit dans une autre, en tendant à l’équivalence sémantique et expressive des deux énoncés. La maîtrise des deux idiomes est donc nécessaire afin de produire un énoncé orthonymique dans la langue-cible. Mais ceux qui, de près ou de loin, se sont trouvés confrontés à cet exercice savent que l’apparente facilité de l’opération cache en réalité un ensemble complexe de questionnements. » [20, p. 60].
Pour une traduction littéraire, le traducteur utilise la langue-cible dans son ensemble; le lexique, tout comme les structures et les outils grammaticaux, sont à sa disposition. Il lui appartient donc de choisir les termes et les constructions les plus appropriés dans le but de retranscrire fidèlement la phrase/ l’énoncé/ le texte de départ. En effet, ce type de phrase présente certaines particularités sémantico-formelles. Nous rappellerons notamment que le proverbe est une séquence figée, attestée et appartenant à une catégorie linguistique particulière. « Le proverbe est une phrase figée qui peut toutefois; qu’il contient des rimes et se présente fréquemment sous une forme binaire, qu’il recourt souvent aux métaphores, que sa forme et son sens sont complémentaires. » [16, p.203]
Ces éléments font partie des traits uniques de fait, une forme précise et un sens lui sont attachés et la traduction d’un proverbe se doit de prendre en compte ces éléments. Il en résulte une contrainte singulière attachée à cette classe linguistique: la recherche d’une forme proverbiale existante. Ici, aucune place à la création ni à une quelconque adaptation. Il n’est en aucun cas envisageable de donner naissance à une nouvelle forme; il faut nécessairement trouver une parémie dans la langue-cible qui puisse être associée, formellement mais surtout sémantiquement, au proverbe de départ. Un proverbe ne peut qu’être traduit par un proverbe. Nous le verrons, cet exercice peut se révéler fort simple lorsqu’une séquence proche existe, mais aussi particulièrement délicat, dans les cas où les deux langues n’ont pas développé de parémies similaires.
Traduction littéraire et proverbiale n’amènent pas les mêmes contraintes, un proverbe devant nécessairement être retranscrit par une autre forme attestée. Afin de montrer les écarts apparaissant en fonction des objectifs du traducteur, nous considèrerons des parémies françaises et espagnoles. Deux approches distinctes seront proposées : obtenir une traduction « littérale »
Cette catégorie n’a pas pour but de proposer une traduction, en ne considérant la phrase qu’en tant qu’énoncé ordinaire et non pas comme proverbe, et aboutir à une traduction proverbiale. Les proverbes cités dans cette catégorie sont nécessairement, qui conserve le statut de la phrase de départ.
Il n’est pas aisé de proposer un équivalent proverbial dans une autre langue, du fait du fréquent éloignement formel et de la difficulté de conserver un sens, sinon exact, du moins très proche. Si ces deux aspects sont fondamentaux, un troisième élément vient enrichir encore les particularités des proverbes. En effet, on sent bien que, dans la plupart des cas de traductions, la forme originale et l’équivalent choisi ne sont pas véritablement similaires. Si ce ressenti provient bien sûr des causes linguistiques précédemment évoquées, la piste lexico-culturelle est également à explorer. Même si un signifié unique est attaché à chaque proverbe et que celui-ci est fixe, un sens culturel, commun à une communauté donnée, est également attaché à toute parémie.
Ces réflexions confirment que la traduction d’un proverbe est très délicate car souvent source d’écarts linguistiques. Pourtant, la nécessité de la traduction proverbiale est bien réelle; nous ne pouvons pas traduire des textes en laissant les parémies dans leur langue d’origine. En effet, la majorité des lecteurs ne pourrait comprendre l’idée véhiculée par la forme proverbiale et perdrait une partie du message de l’auteur. Il est donc nécessaire de proposer un autre enchaînement figé, le plus fidèle possible à la phrase de départ. La proximité formelle et/ou sémantique de certaines formes est réelle et il serait dommageable de ne pas l’exploiter. Sans être des traductions exactes, ces proverbes se trouvent être proches. Ces cas sont les plus fréquents et nous préférons alors parler d’équivalences proverbiales plutôt que de traductions. D’un point de vue formel, sans conserver rigoureusement la forme de la parémie initiale, le proverbe équivalent est proche. « D’un point de vue du sens, le proverbe d’arrivée ne dispose pas nécessairement du même ensemble de capacités référentielles mais possède celles relatives au sens habituellement retenu pour le proverbe de départ » [5, p. 43].
Il est préférable, lorsque cela est possible, de conserver une forme proche et qui évoque une même situation ; mais le sens de la parémie de départ peut également être retranscrit par un proverbe totalement différent, tant d’un point de vue formel que de son signifié.
Pour associer deux proverbes et les donner comme équivalents, il est nécessaire de reconnaître, pour les deux formes, une même capacité référentielle. Il est possible de réaliser des groupements de proverbes équivalents. Bien souvent, c’est le contexte qui permettra de choisir parmi les possibilités existantes.
Si l’on observe le nombre d’études réalisées sur les proverbes, quelles soient linguistiques, ethno-linguistiques ou socio-culturelles, il y en a peu qui concernent la traduction des proverbes. Rares sont les ouvrages théoriques sur la problématique spécifique de la traduction des proverbes, les ré- flexions sur la traduction de proverbes dans des oeuvres littéraires, ou encore les livres présentant le produit fini, listes ou recueils de proverbes dans une langue avec leur traduction dans une autre langue donnée.
Ce problème de traductologie concernant la traduction des proverbes englobe de fait un domaine plus vaste, á savoir la traduction des figements linguistiques de toutes sortes : proverbes, expressions figurées ou idiomatiques, jeux de mots et calembours, formulettes de contes, devinettes, métaphores, expressions comparatives.
La traduction est la même, qu’il s’agisse de proverbes ou de locutions. S’il n’est pas possible de traduire les locutions, il n ’est pas plus possible de traduire les proverbes, et inversement. Dans chaque langue, dans chaque culture, les proverbes comme les locutions traduisent déjá une réalité existante. Par le biais d’une extrapolation, d’une métaphorisation, d’une exagération consensuelle, une idée déterminée va prendre une forme imagée fixe, admise et reconnue par tous les membres d’une même communauté. Chaque langue découpera cette realité existante et universelle avec ses propres moyens, son propre code, pour en donner sa version «originale».
Les études parémiologiques ont suscité depuis longtemps l’intérêt des linguistes. La traduction des proverbes n’est pas du tout facile, ceux-ci pouvant perdre leur sens d’origine. Nous pouvons dire que dans la pratique de la traduction, les expressions du système parémique et les autres constructions stéréotypées nécessitent une attention particulière. « Le proverbe est un cas particulier de phrase figée qui se caractérise par des traits rythmique, métaphorique et sémantico-pragmatique, faisant partie du trésor des conseils empiriques accumulés au fil du temps par la sagesse populaire » [23, p. 219].
Le proverbe est une entité phrastique autonome , l’expression d’une vérité générale fondée sur l’expérience , présupposant peu de mots, beaucoup de matière.[17, p.129] Après avoir fait des recherches détaillées sur la traduction des proverbes, les linguistes concluent qu’il y a deux types de proverbes : les proverbes littéraux et les proverbes métaphoriques. Les proverbes littéraux ne suscitent aucune difficulté parce que leur sens est le résultat de la combinaison du sens de leurs constituants.
Il faut préciser la situation des proverbes tels que: « L’amour est aveugle », « L’argent n’a pas d’odeur », « Rira bien qui rira le dernier », « Tous le chemins mènent à Rome ». Par exemple, si l’on fait la traduction littérale de ces proverbes du français en roumain et puis en anglais on peut déboucher sur leur sens proverbial et on obtient les équivalences suivantes: d’une part, en roumain, on a « Dragostea este oarbă », « Banii nu au miros », « Cine râde la urmă, râde mai bine », « Toate drumurile duc la Roma » tandis qu’en englais on a « Love is blind », « Money has no smell », «He laughs best who laughs last », « All roads lead to Rome » En même temps, si on traduit mot à mot en français le proverbe roumain « Nu iese fum fără foc » on obtient « Il n’y a pas de fumée sans feu » alors qu’en anglais on a « There is no smoke without fire ».
À la différence des proverbes littéraux, les proverbes métaphoriques présentent, tout comme les expressions idiomatiques, un sens qui n’est plus le résultat de la combinaison sémantique de leurs constituants. C’est la raison pour laquelle il est très important pour un traducteur de posséder des connaissances du domaine parémiologique de la langue pour pouvoir identifier l’expression idiomatique dans la langue source et pour savoir comment en trouver l’équivalent dans la langue cible.A titre d’exemple, si l’on élude la dénotation seconde du syntagme, « Tout ce qui brille n’est pas de l’or » n’est rien de plus qu’un simple énoncé minéralogique. En effet, « les lexèmes constitutifs du phrasème sont des signes qui possèdent une valeur sémantique autonome à travers lesquels on les reconnaît. Lorsqu’ils sont mis en combinatoire, ils perdent leurs valeurs respectives pour se mettre au service de la valeur sémantique de la nouvelle entité dont ils deviennent les constituants » . [17, p.226]
En parlant de la dénomination pour le proverbe, «il ne faut entendre qu’une et une seule chose: le fait qu’il s’agit d’une expression idiomatique ou figée, c’est-à-dire d’une unité polylexicale codée, possédant à la fois une certaine rigidité ou fixité de forme et une certaine fixité référentielle ou stabilité sémantique, qui se traduit par un sens préconstruit, c’est-à-dire par convention pour tout locuteur, qui fait donc partie du code linguistique commun » [18, p.89] . Il faut donc tenir compte qu’il s’agit d’une expression idiomatique ou figée, c’est-à-dire d’une unité polylexicale codée possédant une certaine rigidité ou fixité de forme. Trouver une équivalence parémiologique, particulièrement pour les proverbes métaphoriques, ne signifie pas traduire mot à mot le proverbe d’une langue à l’autre, il s’agit de chercher dans l’autre langue l’unité de sens qui est le plus possible avec la parémie de la langue de départ, autrement dit un équivalent sémantique qui soit une parémie ayant la même signification et une nuance stylistique similaire à celle du proverbe de la langue de départ. En effet, toute la difficulté est là : comment préserver dans la langue cible les effets euphoniques, les rimes, les jeux de mots. L’équivalent roumain du proverbe ci-dessus est « Nu tot ce zboară se manâncă » ou « Nu tot ce strălucește este aur » alors que celui anglais est « All that glitters is not gold ».
Cela arrive parce que dans chaque langue, chaque culture, les proverbes traduisent une réalité existante qui sera découpée par chaque nation avec ses propres moyens, son propre code pour en donner sa version originale.
D’autre part, il faut tenir compte du fait que les proverbes, spécialement ceux métaphoriques, sont des dénominations phrastiques, ce qui veut dire qu’on n’est pas les responsables de la forme du proverbe, du choix des mots, du processus métaphorique choisi. Si l’on ne respecte pas ces règles, le phénomène de déproverbialisation peut intervenir. Par ce terme on entend l’opération qui fait perdre au proverbe son côté dénominatif, son caractère proverbial et son sens. Un proverbe déproverbialisé est un proverbe qui perd son statut d’unité codée et qui devient une phrase quelconque. C’est pourquoi quand on essaie de traduire un proverbe, « on doit trouver dans la langue cible un équivalent qui ait une forme figée et qui soit l’élément du caractère dénominatif du proverbe » [19, p. 56].
Même si la traduction mot à mot des constituants d’un proverbe métaphorique ne nous donne pas directement son sens, on ne peut pas cependant comprendre le sens proverbial sans comprendre le sens littéral. C’est pourquoi il est nécessaire d’adapter d’une langue à l’autre la forme du sens littéral d’un proverbe pour pouvoir assurer la compréhension. Par exemple, le proverbe roumain « Cu o floare nu se face primăvară » a son équivalent français « Une hirondelle ne fait pas le printemps » et son équivalent anglais « One swallow does not make a summer ». Prenons d’autres exemples: l’équivalent francais du proverbe roumain « Când doi se ceartă al treilea câștigă» est « Quand les chiens s’entrepillent, le loup fait ses affaires » tandis qu’en anglais il y a « Two dogs strive for a bone, and a third runs away with it ». En même temps le proverbe roumain « Nu da vrabia din mân? pe cioara din par » a été traduit en francais par « Mieux vaut un moineau dans la main qu’une pie qui vole » et en anglais « A feather in hand is better then a bird in the air » ou « A bird in the hand is worth two in the bush ».
Comme tout processus de traduction, la traduction des proverbes métaphoriques demande d’une part la compréhension du sens et d’autre part la réexpression de ce sens dans la langue d’arrivée. « Une fois saisi le sens du proverbe on doit réexprimer ce qu’on a compris en s’efforçant de reproduire sur les récepteurs de la traduction des effets identiques à ceux produits sur les récepteurs du proverbe original » [4, p. 6].
Autres parémies problématiques du point de vue traductologique sont celles qui ont été traduites d’une manière différente dans la même langue sans faire intervenir aucun changement dans leur sens. Par exemple, le proverbe français « Chat échaudé craint l’eau froide » a été traduit en roumain par « Cine e mușcat de șarpe se păzește și de șopârlă « ou « Cine s-a ars cu ciorbă suflă și în iaurt ».
Même si ce proverbe a deux équivalents différents en roumain, le sens reste le même, c’est-à-dire toute expérience malheureuse est une vraie leçon de prudence parce qu’après avoir vécu une expérience désagréable, il est normal que l’on se méfie même s’il n’y a pas de risques. En même temps, le proverbe roumain « Nu lăsa pe mâine ce poți face astăzi » a deux équivalents en français « Il ne faut jamais remettre au lendemain ce que l’on peut faire le jour même » et « Ce qu’aujourd’hui tu peux faire, au lendemain ne diffère. », tandis qu’en anglais il y a « Delays are dangerous » et « Never put off till tomorrow what may be done today ».
Nous pouvons conclure en disant que la traduction doit être axée sur la transmission du contenu conceptuel de la séquence. La méconnaissance de la valeur et de la fonction symbolique spécifique des images utilisées peut constituer un grand facteur d’incertitude pour le traducteur. La traduction des proverbes n’est pas du tout facile bien qu’il s’agisse des phrases très courtes parce qu’on ne réussit jamais à surprendre en totalité dans la langue cible le sens d’un proverbe, ce qui confirme encore une fois la citation de W. Wander «Les proverbes ressemblent aux papillons; on en attrape quelques-uns, les autres s’envolent ».
Le signifiant du proverbe existe en deux entités, le sens linguistique et la structure linguistique. Le sens linguistique doit minutieusement se distinguer des autres espèces de sens, car le sens linguistique d'une forme ne se réfère à rien hors du langage lui-même, tel que le sens référentiel ou émotif, mais plutôt à d'autres rapports significatifs qui existent intra-langage. D'un autre coté, le sens linguistique est similaire aux sens référentiels ou émotifs car tous les types de sens dérivent essentiellement du signalement d'un rapport.
De la même manière que le traducteur considère le sens linguistique et la structure linguistique, il doit également s'assurer que la pluralité du texte est maintenue; particulièrement, pour tous les sens de certains signes. Examiner le proverbe « you can't be in two places at once (on ne peut pas être en deux places à la fois) ». Plusieurs sens sont évidents: on doit faire un choix, être dans une place implique qu'on ne peut pas être ailleurs, et vous voulez les deux options, comprises dans le sens linguistique. Tous ces sens sont relatifs à la traduction du proverbe. D'autres facteurs affectent ces définitions et, à tour, contribuent à l'indice également; facteurs tels que contexte et connotation. Autrement dit, « un texte comprend plus d'entités que le message et les sens, or chaque entité ne peut pas exister isolée des autres et doit être entretenue pour le texte dans la langue cible. » [16, p.70]
Avec des concepts fixés de traduction, message, et sens en place, les autres composants, spécifiquement les connotations et le contexte, prennent leurs positions. Les valeurs connotatives sont celles qui reflètent les facteurs humains.
Parce que les proverbes comptent sur les valeurs axiologiques, les connotations sont des éléments prédominants dans la traduction de proverbes; donc, le modèle traite la connotation comme un des composants importants de la traduction, un aspect qui doit être traité séparément, même si les connotations seraient normalement considérées comme contexte.
Alors, tous les facteurs qui affectent l'esprit humain concernant la conceptualisation d'un proverbe constitue son contexte, et ceux-ci inclus, en accord avec cette définition, les connotations. En plus des connotations, la logique, le sens linguistique et la situation, de la structure linguistique et du texte, sont des genres de contexte des métaphores du proverbe qui ont tendance à être dominants. Par exemple, le message de « Moineau à la main vaut mieux que grue qui vole. » repose sur un contexte qui reflète la logique humaine— la valeur de deux contre la valeur d'un, et aussi qu'un seul acquis est meilleur que deux possibilités. La situation évidente dans la structure linguistique est qu'un seul acquis est mieux que deux perdus. Cependant, un texte typique du français de ce message mettrait peu probable au point des oiseaux mais devrait plutôt exprimer une situation ou un résultat garanti, essentiellement, un résultat par rapport à de multiple possibilités de résultats qui risquent de ne pas se concrétiser ; donc, elle constitue une analogie d'une situation linguistique. Par ici, le concept de la situation comme contexte est important pour la traduction de proverbes, particulièrement à cause de leurs natures analogues .
Pour récapituler, l'acte de traduction est un processus dans lequel un texte source devient un texte cible et fondamental pour le processus entier est que la traduction est une activité cognitive qui comprend des processus multiples qui sont séquentiels, simultanés et interdépendants. Ces composants et processus varient dans leurs existences et leurs intensités d'un signe à l'autre, et d'une situation de traduction à une autre. Ces composants – le message, le sens, les connotations, le contexte et la structure linguistique sont mappés d'une langue à l'autre. Le but ultime d'une traduction est l'équivalence, un événement qui se produit quand il y a autant de composants possibles qui correspondent entre les deux langues.
La traduction est un acte en doublage où les composants et les mécanismes forment un aspect différent, mais simultané, du modèle de traduction à part du comportement du traducteur. Essentiellement, comment la traduction se produit par les comportements cognitifs du traducteur et quoi vient de la transition du signe et ses composants de la langue source vers la langue cible.
Le traduction des proverbes représente la sommation de comportements du traducteur comme « analyse, interprétation, reformulation » qu'ils existent à tous les niveaux. « Le groupe de comportements n'est pas exhaustif et comme tel, constitue un groupe flexible qui dépendent du traducteur, du matériel de traduction et de la situation de la traduction. Au minimum, la traduction implique des fonctions cognitives telles que les résolutions de problèmes et les prises de décisions. » [11, p.56]
Des compétences linguistiques en deux langues ne sont pas suffisantes, car la traduction est une fonction cognitive complexe qui s'étang au-delà des compétences linguistiques. Donc, toutes les approches pour produire ou analyser un processus de traduction doit percevoir la traduction comme telle.
Si nous procédons à décrire et expliquer le processus de traduction selon les référents cognitifs de représentation et légitimation, ceci a une compréhension seulement si nous sommes prêts à exploiter ces processus en conformité avec les concepts opérationnels. Tels concepts sont l'action, la créativité, la résolution de problèmes, l'intuition, le comportement, la prise de décisions, et les stratégies, techniques, méthodes, et routines de traduction.
Il y a tois tâches générales – analyser, interpréter et reformuler, les considérant ensemble comme un groupe de processus qui se produisent simultanément à la transition structurelle, et imputable. Ces tâches peuvent être indépendantes ou co-dépendantes, peuvent se produire simultanément ou successivement, et, peuvent se produire singulièrement ou répétitivement, dépendant sur la nature du texte de traduction et les compétences du traducteur.
La problématique de la traduction du proverbe d’une langue de départ à une langue cible constitue un aspect focal des travaux que nous avons menés antérieurement. L’une des étapes de cette recherche ayant été la constitution d’un corpus parallèle de proverbes en trois langues, l’allemand, le français et le bété, une langue ivoirienne. L’existence de lexiques dans les langues à rayonnement international et la facilité qu’il y a, à partir de sources lexicographiques pour trouver aux proverbes d’une langue A des correspondants dans une langue B, a grandement contribué à passer sous silence, sinon à occulter ces longs et complexes mécanismes cognitifs qui permettent de transposer la pensée imageante d’une langue à une autre.
En effet, la première étape de la constitution de nos corpors consistait à prendre pour point de repère un corpus expérimental de proverbes français en vue de trouver des concordances en roumain. Elle s’est avérée relativement aisée parce que nous nous sommes appuyé sur des sources existantes. Nous avons, au contraire, réalisé dans le second volet de notre travail de répertorisation et de transcription des proverbes bété en français et en roumain qu’il s’agissait d’une tâche hautement délicate et complexe.
« Le fait d’avoir consacré le proverbe, non seulement comme un fait de langue à part entière, mais aussi et surtout comme un phraséologisme est très important. En tant qu’il est élément de cette vaste catégorie, le proverbe est solidaire des unités phraséologiques du point de vue des difficultés rencontrées par les chercheurs lorsqu’il s’agit de les étudier. Et l’un des principaux obstacles liés au traitement de ces unités demeure la traduction. Non pas qu’il s’agisse d’unités intraduisibles, mais parce que, eu égard à leur statut morphologique et sémantique, leur traitement traductologique procède nécessairement de la prise en compte de la structure et des caractéristiques dont relèvent les phraséologismes et, pour ainsi dire, le proverbe »[18, p. 165].
2.3.2 L’analyse traductologique comparé des proverbes contenant des substantifs dénomant des monnais
À partir des stratégies de traduction utilisées pour la traduction des proverbes, nous avons construit les groupes suivantes :
Equivalence totale :
« L'argent ne fait pas le bonheur » – « Banii nu aduc fericirea » L’équivalent est pareil, seulement le verbe faire a comme équivalent apporter.
« L'argent n'a point d'odeur » – « Banul n-are miros ». L’équivalent est pareil.
« Qui donne à crédit perd son bien et son ami – « Cine împrumută bani prietenului, pierde banii și prietenul ». L’équivalent est pareil.
« Qui n'a point d'argent, n'a point d'ami – « Cine n-are bani, n-are prieten. L’équivalent est pareil.
« L'argent ne pousse pas dans les arbres » – « Banii nu cresc in copaci ». L’équivalent est pareil.
« La parole est d'argent mais le silence est d'or » – « Vorba e argint, tacerea e aur ». L’équivalent est pareil, le fait que l’or est cher que l’argent présent dans les deux.
« Les seuls problèmes que l'argent peut résoudre sont des problèmes d'argent » – « Singurele probleme pe care banii le pot rezolva sunt problemele de bani ». L’équivalent est pareil.
« L'argent mène le monde » – « Banii conduc lumea ». L’équivalent est pareil.
« L'amour est la seule passion qui se paie d'une monnaie qu'elle se fabrique elle-même » – « Iubirea este singura pasiune care plătește o monedă pe care ea însăși produce ». L’équivalent est pareil.
« L'argent n'est que la fausse monnaie du bonheur » – « Banii sunt doar moneda contrafăcută a fericirii ». L’équivalent est pareil.
« Le temps est la monnaie de la vie. C'est la seule que vous ayez, vous êtes le seul à décider comment l'employer » – « Timpul este moneda vieții. Este singura ce tu ai, tu esti cel care decide cum să-l folosească ». L’équivalent est pareil.
« Les mots sont comme les monnaies: ils ont une valeur propre avant d'exprimer tous les genres de valeur » – « Cuvintele sunt ca monedele: ele au propria lor valoare înainte de a exprima toate tipurile de valoare ». L’équivalent est pareil.
« Qui paye ses dettes s'enrichit » – « Cine-și plătește datoriile se îmbogățește » ou « Qui s'acquitte s'enrichit» – « Cine nu e dator e destul de bogat ». Les équivalent sont pareils.
« Un avare est toujours gueux » – « Zgârcitul e întotdeauna sărac ». L’équivalent est pareil.
L’équivalent est pareil, seulement les monnaies sont diffétentes.
« La pauvreté n’est pas un vice » – « Sărăcia nu-i viciu ». L’équivalent est pareil.
Semi-équivalence :
« Argent d'autrui nul n'enrichit » – « Banul străin nu îmbogățește ». L'équivalent roumain a la structure lexicale et grammaticale un peu différente.
« L'argent est un bon serviteur et un mauvais maître » – « Banii il slujesc pe omul cuminte si il domina pe prost ». La structure des proverbes est différente mais, le sens est le même, la partie positive et négative, selon le contexte.
« Point d'argent, point de Suisse » – « Nici o faptă fără plată ». Dans l’équivalent il y a l'élément d’argent, mais le stéréotype envers la Suisse n'existe pas.
« Plaie d'argent n'est pas mortelle » – « Sănătate să fie că bani vor fi ». La structure est différente, mais le sens est le même, la santé est plus importante que l’argent.
« Le temps c'est de l'argent » – « Timpul coastă bani ». Le verbe est différent, mais les sens reste le même.
« Clé d'or passe partout » – « Banul deschide toate ușile ». La structure est différente, mais le sens de la poivoir de l’argent est présent dans les deux.
« Où il y a un écu il y a un diable » – « Banul este ochiul diavlolului ». Il n’y a pas un equivalent en roumain pour écu, mais l'élément de la méchanceté de l’argent est présent dans les deux.
« Les affaires sont les affaires » – « Frate, frate, dar brânza e cu bani ». La structure est totalement différente, mais les sens que dans les affaires on est objectif toujours est présent dans les deux.
« L'argent fait la loi » – « Legea este pentru cel sarac ». Le poin de vue est différent, mais le sens est le même, ç'est à dire le pouvoir et l'influence de l'argent.
« Ce que l'on acquiert méchamment l'on dépense sottement » – « Averea cu înșelăciune câștigată, scade ». Le poin de vue est différent, mais le sens de méchanceté est présent dans tous les deux.
« Grande fortune, grande servitude » – « Bogatul nu doarme liniștit ». Le poin de vue est différent, mais le sens de responsabilité est présent dans tous les deux.
« Mal gagné, mal dépensé » – « Avutul agonisit cu ușurință se cheltuiește repede ». L’équivalent roumain est plus explicite, mais le sens reste le même.
« Fortune est nourrice de folie » – « Bogăția strică omul ». La forme est différente, mais le sens reste le même.
« Qui a la santé a tout, qui n'a pas la santé n'a rien » – « Sănătatea e mai scumpa decât toate ». Le poin de vue est différent, mais le sens est le même.
« L'or s'épure dans le feu » – « Aurul în foc se lămurește ». L’équivalent est pareil.
« Mieux vaut ami en voie que deniers en courroie » – « Un prieten adevarat face mai mult decât o pungă cu galbeni ».
« Bien mal acquis ne profite jamais » – « Bunul strain nu aduce profit ». L’équivalent est pareil.
« Riche homme ne sait qui lui est ami » – « Bogatul destui prieteni are ». L’équivalent est pareil, seulement la forme est un peu différente.
« Les plus belles choses ne coûtent rien » – « Cele mai frumoase lucruri sunt gratis » L’équivalent est pareil, le verbe ne coûter rien est substitué par l’adjectif gratuit.
Absence d’équivalence :
Pour certains examples des proverbes contenant des substantifs dénomment des monnaies nous n’avons pas trouvé des équivalents en roumain. Dans ce cas nous avons donné notre variante de traduction.
« C'est l'argent qui font la guerre » – « Banii fac razboiul ».
« Celui qui n'a pas d'argent, a les paroles amères » – « Cine nu are bani, are cuvintele amare ».
« Monnaie fait tout » – « Banii fac totul ».
« Homme sans argent est un loup sans dent » – « Omul fără bani e ca și lupul fără dinți ».
« L'argent n'a pas de queue » – « Banii n-au coadă ».
« Un sou est un sou » – « Fiecare bănuț contează ».
« Mieux vaut ne pas avoir d’argent que de ne pas avoir d’âme » – « Mai bine să nu ai bani, decât să nu ai suflet ».
Conclusions
Dans la deuxièmes partie, nous nous sommes intéressée aux monnaies dans les espaces français et roumains. Nous nous sommes ensuite penchée sur les stratégies de traduction pour les proverbes. Dans une section comprenant le corpus exemples, nous avons présenté les équivalents des proverbes en deux langues, qui allaient constituer les bases de notre hypothèse principale : les proverbes internationaux sont faciles à traduire, mais ceux nationales sont des éléments isolés et invariables du point de vue culturel.
La traduction des parémiologies constitue une vraie provocation pour tous les traducteurs. Même s’il est parfaitement conscient qu’il ne peut jamais rendre dans une autre langue le sens exact d’une parémie, surtout si elle est culturellement marquée, il doit trouver le procédé le plus approprié pour le transfert du sens et du proverbe. Beaucoup de caractéristiques formelles et stylistiques des parémies françaises se perdent en les traduisant vers le roumain dans certains cas. La tâche du traducteur devient encore plus compliqué du fait qu’avec le temps beaucoup de proverbes disparaissent, elles entrent dans un fond passif et même les locuteurs natifs les comprennent de moins en moins, parce que les réalités socio-historiques auxquelles elles sont liées n’existent plus, par exemple les dénomination d’argent comme: sou, écu. C’est pourquoi on a besoin d’une connaissance approfondie de la culture et des traditions d’un peuple.
Nous pouvons conclure en disant que la traduction des proverbes doit être axée sur la transmission du contenu conceptuel de la séquence, pas le contenu des mots. Trouver un équivalent d'un proverbe ne consiste pas a traduire mot à mot un proverbe, il s'agit de chercher dans la langue cible le proverbe ou l'unité de sens qui coïncide le plus possible avec le proverbe de la langue source. Il y à des proverbes qui se traduisent littéralement, mais il y à aussi des proverbes pour lesquels on ne peut pas trouver d'équivalents, à cause de la différence culturelle. La traduction des proverbes n’est pas du tout facile, bien qu’il s’agisse des phrases très courtes, ils sont compliqués. Ce qui confirme encore une fois la citation de W. Wander « Les proverbes ressemblent aux papillons; on en attrape quelques-uns, les autres s’envolent ».
Ce rapide état des lieux sur la question de la traduction proverbiale souligne que le proverbe implique une démarche de traduction particulière du fait même de sa reconnaissance en tant que phrase lexicalisée.
CONCLUSIONS GÉNÉRALES
Ce travail nous a montré que la parémiologie est un vaste domaine à explorer. La parémiologie est une science assez des récente, mais nous savons que les proverbes ont des origines anciennes. Notre travail nous a permis de comprendre le phénomène de proverbe lors de la phraséologie.
Considérés à tort comme une manifestation langagière mineure du type folklorique, le proverbe a été jusqu'à une date récente à la marge de la science universitaire et était ainsi, la plus part du temps, relégué au rang de curiosités stylistiques plaisantes. Pourtant, il constitue un élément carrefour dont l'étude engage des disciplines majeures des sciences humaines.
L’étude des proverbes – formes relativement figées, micro-textes, citations, se situe naturellement à l’articulation entre une linguistique de l’énoncé et une linguistique textuelle. La question du proverbe, et plus généralement celle des formes sentencieuses, connaît actuellement une faveur particulière dans différents cercles des sciences humaines intéressés aux faits de langage. La raison en est sans doute que les formulations sentencieuses en général – dicton, maxime, sentence, adage, précepte, aphorisme, prière, et jusqu’à l’insulte rituelle – sont un lieu privilégié pour une articulation entre l’analyse linguistique et celle des représentations collectives.
Les proverbes, dont l’étude s’est récemment développée au plan international en une sous-discipline, la parémiologie, en constituent un exemple reconnu de longue date comme fondamental, en dépit des difficultés liées à leur définition, et de la diversité de leurs fonctions dans la vie sociale, selon les aires et les époques. L’engouement académique rejoint ici une longue tradition mi-savante, mi-populaire, qui se traduit dans une série sans fin de publications d’ambitions diverses – recueils, dictionnaires, rubriques journalistiques -, ainsi que dans toutes sortes de jeux parodiques, écrits aussi bien qu’oraux. Le phénomène est d’autant plus remarquable que le proverbe, jadis porteur d’une sagesse qui faisait autorité, «est souvent dénoncé comme résidu déplaisant de traditions ridicules»
L’étude des proverbes s’est considérablement renouvelée dans la dernière décennie, et parmi un vaste ensemble de travaux, nous nous sommes tout particulièrement intéressés à ceux qui comme nous trouvent opportun de remettre en jeu à cette occasion leurs analyses sémantiques. Certains, notamment, proposent une vision intégrée de ce secteur de la phraséologie et du lexique, en raison d’une conception topique et argumentative générale du réseau lexical. D’autres, dans une démarche sensiblement différente, proposent de comprendre les proverbes en leur appliquant, sous une forme convenablement adaptée, des concepts, tel celui de dénomination, qu’ils jugent primordiaux dans le cas du lexique. Nous estimons, pour nous répéter déjà, que seuls des outils de sémantique des textes, et une conception du lexique qui intègre d’emblée une perspective textuelle, peuvent permettre de rapprocher, comme ces auteurs semblent le souhaiter, études lexicales et parémiologiques.
En conclusion, les proverbes, sont un genre littéraire populaire, didactique et figé. Ils renferment souvent des éléments archaïques et, ce sont des formes allusives, pleines d'allitérations et d'assonances. Ils constituent, en fait, l'écart entre le langage familier, courant et le langage des sages. Les proverbes possèdent une forme spéciale, différente des phrases ordinaires. Ils expriment sous le couvert d'une forme succincte, imagée et dense, une somme d'idées, de valeurs, de points de vue, de principe, d'observations, d'expériences et de comportement. Les proverbes sont des unités figées relevant de la littérature populaire qui se caractérisent par la brièveté et leur caractère moral.
La traduction des proverbes impose au traducteur non seulement des connaissances linguistiques, mai il faut connaitre notamment des réalités extralinguistiques qui ne se retrouvent pas dans un dictionnaire.Pour récapituler, l'acte de traduction est un processus dans lequel un texte source devient un texte cible et fondamental pour le processus entier est que la traduction est une activité cognitive qui comprend des processus multiples qui sont séquentiels, simultanés et interdépendants. Ces composants et processus varient dans leurs existences et leurs intensités d'un signe à l'autre, et d'une situation de traduction à une autre.
Comme tout processus de traduction, la traduction des proverbes métaphoriques demande d’une part la compréhension du sens et d’autre part la réexpression de ce sens dans la langue d’arrivée. Une fois saisi le sens du proverbe on doit réexprimer ce qu’on a compris en s’efforçant de reproduire sur les récepteurs de la traduction des effets identiques à ceux produits sur les récepteurs du proverbe original. Autres parémies problématiques du point de vue traductologique sont celles qui ont été traduites d’une manière différente dans la même langue sans faire intervenir aucun changement dans leur sens.
À notre avis, la traduction des proverbes impose au traducteur non seulement des
connaissances encyclopédiques portant notamment sur des réalités extralinguistiques qui ne se
retrouvent pas dans les deux langues de traduction ou qui ne se recoupent que partiellement, mais aussi une connaissance exploré sur les caractéristiques internes des proverbes dans les deux langues, qui sont différentes par leur rime, par leur structure morpho-lexicale, par leur longueur et leur rythme interne.
En conclusion, traduction de proverbes est un processus complexe et nécessite des critères clairement définis. La traduction de proverbes avec des noms des monnaies ne sont pas très facile à réaliser puisque trouver leur équivalent en roumain est un peu difficile, mais pas impossible.
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ANNEXE 1
La répartition des proverbes par thème :
ANNEXE 1
Le tableau comparé des proverbes contenant des substantifs dénomant des monnais
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