République Algérienne Démocratique et Populaire [628003]

République Algérienne Démocratique et Populaire
Ministère de l’Enseignement Sup érieur et de la Recherche Scientifique
Université Hadj Lakhdar – Batna

Faculté des Lettres et des Langues
Département de Français

Thème

Thèse de Doctorat en Sciences du Langage

Sous la direction de : Présentée par :
Pr. Samir ABDELHAMID Errime KHADRAOUI

Membres du jury :
Président : Abdelouaheb DAKHIA Professeur Université de Biskra
Rapporteur : Samir ABDELHAMID Professeur Université de Batna
Examinateur : Bachir BENSALAH Professeur Université de Biskra
Examinateur : Salah KHENNOUR M.C.A Université d’Ouargla
Examinateur : Lakhdar KHARCHI M.C.A Université de M’sila

Année Universitaire 201 4-2015L’alternance codique : un mode d’expression
identitaire chez les jeunes issus de l’immigration
algérienne
(Cas du forum de discussion : Forum -algérie.com )

REMERCIEMENTS

Je tiens à exprimer ma profonde gratitude à toutes les personnes qui, de pr ès ou
de loin, m’ont apporté une aide pour la ré alisation de ce travail de recherche. Je cite
principalement :
Mon direct eur de recherche, le professeur Samir ABDELHAMID , qui a guidé
et suivi ce tte thèse . Ses conseils, ses orientations, sa patience, ses lectures et ses
corre ctions ont été le véritable apport scientifique et méthodologique dans la
concrétisation de cette recherche universitaire. Je le remercie aussi pour son
dévouement au service de l’université et de la recherche scientifique au nivea u local,
national et international . Qu’il trouve ici l’expression de m on respect le plus sincère .
Mes chaleureux remerciements vont également aux membres d u jury qui ont
accepté de lire et d’évaluer ce travail, ainsi que de participer à cette soutenance.
Un grand merci aux enquêtés, sans qui ce travail n’aurait pas abouti.
Je ne peux conclure sans remercier mon très cher père qui n’a cessé de me tendre
sa main et qui m’a donné la volonté de poursuivre et surtout de résister dans les
moments les plus diffi ciles.

DEDICACE

Je dédie ce travail à :

Mon « Père » pour son soutien, son amour et ses encouragements

Ma chère et douce « Maman » qui m’a soutenu tout au long de ma vie et qui
m’a appris à être courageuse et ambitieuse

Mon mari « Riad » pour sa bonté, son indéfectible soutien tout au long de ce
travail

Ma petite princesse « Sylia »

Mes sœurs et mon frère

Ma belle famille

Mes amies

SOMMAIRE

1
SOMMAIRE
INTRODUCTION ………………………….. ………………………….. ………………………….. …………… 4
Partie I : Acquisition des langues et métissage langagier chez les jeunes issus de
l’immigration algérienne ………………………….. ………………………….. ………………………….. 14
Chapitre 1 : Langue(s), culture(s) et immigration algérienne en Fr ance ……………………. 15
I.1.1.Brève histoire de l’immigration algérienne en France ………………………….. ………. 16
I.1.2. L’immigration définitive ………………………….. ………………………….. …………………… 17
I.1.3. Présentation des jeunes issus de l’immigration ………………………….. ………………. 19
I.1.4. Les recherches scientifiques face aux langues, immigrés et culture d’origine ….. 23
I.1.5. Biculturalisme, identité et mélange de langues chez les jeunes issus de
l’immigration ………………………….. ………………………….. ………………………….. ……………… 25
I.1.6. Les pratiques langagières en cont exte d’immigration ………………………….. ………. 27
I.1.8 . Statut des langues du répertoire langagier des jeunes issus de l’immigration …. 29
Chapitre 2 : Bilinguisme et acquisition des langues chez les jeunes issus de l’immigration 30
I.2.1.Contact de langues et bilinguisme ………………………….. ………………………….. ……… 35
I.2.2. Les différentes définitions du bilinguisme ………………………….. ………………………. 38
I.2.3. Les comportements bil ingues et leurs caractéristiques ………………………….. ……. 42
I.2.4. Définition du parler bilingue ………………………….. ………………………….. …………….. 44
I.2.5. Le parler bilingue : Fonctions et stratégies linguistiques ………………………….. ….. 44
I.2.6. Les étapes de const ruction du répertoire linguistique ………………………….. ……… 46
I.2.7. Interaction, acqui sition et développement des répertoires verbaux ………………. 49
Chapitre 3 : Cadrage théorique du phénomène de l’alternance codique ………………….. 53
I.3.1.Défintions de l’alternance codique ………………………….. ………………………….. …….. 54
I.3.2. Les différentes approches de l’alternance codique ………………………….. ………….. 58
I.3.3. Les différents types de l’alternance codique ………………………….. …………………… 59
I.3.4. Les fonctions de l’alternance codique dans la conversation ………………………….. 64
I.3.5. Les facteurs motivant l’alternance codique ………………………….. …………………….. 67
I.3.6. Aspacts grammaticaux et socio -fonctionnels ………………………….. ………………….. 69
I.3.7. La distinction entre l’alternance codique, l’emprunt et l’interférence ……………. 71
Partie II : L’alternance codique en ligne : un signum identitaire ………………………….. ……. 75
Chapitre 1 : Immigration et construction de l’identité ………………………….. ……………… 76
II.1.1. Identité : une notion problématique ………………………….. ………………………….. … 77
II.1.2. Quelques définitions de l’identité ………………………….. ………………………….. ……. 79
II.1.3. Les difficultés de la constitution identitaire ………………………….. …………………… 81

2
II.1.4. Les diffé rents types d’identité ………………………….. ………………………….. …………. 84
II.1.5. Les facteurs de l’identité culturelle ………………………….. ………………………….. ….. 85
II.1.6. Les stratégies identitaires ………………………….. ………………………….. ……………….. 87
II.1.7. Définition de la culture ………………………….. ………………………….. …………………… 90
II.1.8. Identité, acculturation et migrant ………………………….. ………………………….. ……. 93
II.1.9. L’identité culturelle : un concept pluridisciplinaire ………………………….. …………. 94
Chapitre 2 : Pratiques langagières des jeunes issus de l’immigration sur internet ……… 96
II.2.1. La communication virtuelle et migrati on………………………….. ……………………….. 97
II.2.2. La discussion en groupe sur internet ………………………….. ………………………….. . 102
II.2.3. Les échanges conversationnels sur internet ………………………….. …………………. 103
II.2.4. L’internet et la question de la proximi tévet de l’éloignement …………………….. 107
II.2.5. L ’internet comme espace d’interaction ………………………….. ……………………….. 110
II.2.6. La structure des conversations sur un forum de discussion ………………………… 110
II.2.7. De l’organisation du forum de discussion ………………………….. ……………………. 113
Chapitre 3 : La langue comme marq ueur identitaire ………………………….. ……………… 118
II.3.1 . Identité, appartenance, langue et culture ………………………….. ……………………. 119
II.3.2 . Les différents aspects de la langue ………………………….. ………………………….. …. 120
II.3.3. Le mariage de la langue et de l’identité : l’identité linguistique ………………….. 122
II.3.4. Etre bilingue ………………………….. ………………………….. ………………………….. ……. 124
II.3.5. L’alternance codique et identité ………………………….. ………………………….. …….. 125
II.3.6. L’identité linguistique communautaire en question ………………………….. ……… 127
II.3.7. Pratiques langagières et culturelles ………………………….. ………………………….. … 132
Partie III : Cadrage pratique de l’étude : méthodologie et analyse ………………………….. . 140
Chapitre 1 : Problématique, hypothèses et cadrage méthodologique ……………………. 141
III.1.1. La problématique générale ………………………….. ………………………….. …………… 142
III.1.2. Les hypothèses ………………………….. ………………………….. ………………………….. .. 143
III.1.3. Les objectifs ………………………….. ………………………….. ………………………….. …… 144
III.1.4. Délimitation de l’objet de recherche ………………………….. ………………………….. 144
III.1.5. Le choix du corpus ………………………….. ………………………….. ………………………. 145
III.1.6. Méthodologie et r ecueil du corpus ………………………….. ………………………….. .. 154
III.1.7. Les internautes constituant notre corpus ………………………….. ……………………. 161
III.1.8. Les difficultés rencontrées lors du recueil du corpus ………………………….. ……. 170

3
Chapitre 2 : L’analyse des représentations des jeunes issus de l’immigration algérienne 173
III.2.1. Les fonctions des représentations sociales dans les pratiques langagières ….. 173
III.2.2. L’autoévaluation des langues par lées déclarée par nos enquetés ……………… 178
III.2.3. L’autoévaluation des compétences en arabe dialectal ………………………….. …. 181
III.2.4. Les étapes de constitution du répertoire bilingue chez nos enquêtés …………. 183
III.2.5. Usage déclaré de l’arabe sur le Forum de discussion ………………………….. ……. 188
III.2.6. Les difficultés rencontrées par nos internautes en langue arabe ……………….. 192
III.2.7. La valeur de l’alternance codique ………………………….. ………………………….. ….. 194
III.2.8. Les représentations sur la pratique de l’alternance codique (Arabe – Français) 200
Chapitre 03 : Analyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les
messages des internautes ………………………….. ………………………….. ……………………. 202
III.3.1. L’encastrement morphosyntaxique ………………………….. ………………………….. .. 203
III.3.2. Choix de langues et alternances codiques dans les messages des internautes 210
III.3.3. La présence des langues et d e l’alternance codique dans les messages de chacun
de nos internautes ………………………….. ………………………….. ………………………….. ……. 219
III.3.4. La présence de l’alternance codique dans l’ensemble des messages des
internautes ………………………….. ………………………….. ………………………….. ………………. 237
III.3.5. Langue matrice vs langue enchâssée dans l’ensemble des messages des
internautes ………………………….. ………………………….. ………………………….. ………………. 243
III.3.6. Des échanges réfléchis ………………………….. ………………………….. …………………. 248
III.3.7. Classification des alternances rencontrées dans les messages des internautes
selon le modèle de POPLACK ………………………….. ………………………….. ………………….. 251
III.3.8. Les fonctions de l’alternance codique ………………………….. ………………………… 256
III.3.9. Alternance codique et / ou emprunt ? ………………………….. ……………………….. 266
CONCLUSION ………………………….. ………………………….. ………………………….. …………… 271
BIBILOGRAPHIES ………………………….. ………………………….. ………………………….. ………. 277
ANNEXES ………………………….. ………………………….. ………………………….. ………………… 300

INTRODUCTIO N

Introduction
5
La diversité linguistique et les différences culturelles , et identitaires sont, depuis
toujours, non pas uniquement la préoccupation des linguistes et des sociolinguistes,
mais aussi des anthropologues, des sociologues et des psychologues… Cet intérêt, de
plus en plus croissant, dénote à la fois de la complexi té et de l’importance de la question
et justifie la pluralité et la diversité des recherches dont le but suprême consiste à
apporter des explications sur les faits linguistiques qui se manifestent dans des
situations de contacts et de métissages socio -langagiers et socio -culturels. Cet état de
fait, observable en milieu de l’immigration, explique les nombreuses recherches
consacrées à ce phénomène dont la dimension relève indiscutablement de ce qui est
communément appelé, en matière d’études linguistiques et sociolinguistiques , le
mélange linguistique dont le caractère est inéluctablement individuel car son usage
varie d’un individu à un autre. C’est pourquoi, nous signalons, d’emblée, qu’il s’agit
d’un phénomène qui consiste à combiner, dans un même discour s, des unités
appartenant au moins à deux systèmes linguistiques dont la différence est identifiable
aux niveaux grammatical, syntaxique, morphologique, lexical… Cette particularité nous
la saisissons dans le dictionnaire de linguistique et des sciences du langage qui définit le
mélange linguistique comme étant « l’apparition dans le même mot d’éléments
appartenant à deux langues différentes » (DUBOIS et al., 2007 : 297)
Comme clairement indiqué dans cette définition, le mélange linguist ique est
donc ce parler, voire ce discours dont la spécificité repose sur la présence, dans un
même énoncé, de structures linguistiques et d’unités appartenant au moins à deux
langues différentes. En ce sens, ce sont les règles auxquelles appartiennent les deux
langues qui régissent ce discours mélangé, voire cette alternance codique. De la sorte, il
s’agit d’une communication qui s’établit entre deux ou plusieurs locuteurs qui partagent
les mêmes compétenc es langagières et culturelles. L e caractère explici te reconnu par les
interlocuteurs de l’acte communicatif, l’objectif de cette forme de combinaison étant
l’échange et l’établissement de contact entre des interlocuteurs logiquement bilingues et
qui de surcroit : « font preuve d’un savoir, d’un savoir -faire et d’un savoir –
être spécifiques ». (LEGAULT , 1999 :4éme page de couverture).
Dans cette perspective, les études qui s’intéressent à l’immigration et ses
répercuss ions sur les domaines langagier et culturel sont les plus apparentes et de plus

Introduction
6
en plus nombreuses. La spécificité du ‘’langage des migrants’’ explique pourquoi tous
les jeunes français ayant des parents d’origines étrangères sont appelés dans le discours
sociolinguistique : « jeunes issus de l’immigration », « jeunes d’origines maghrébines »
et/ ou « jeunes d’origines étrangères.» Ces appellations témoignent de la dimension
sociolinguistique de tout discours afférent à cette nouvelle réalité langagière . Ce statut
est indiscutablement riche en enseignement de tout ordre. L’approche interdisci plinaire
est inéluctable dans ce genre d’études dont la dimension identitaire dépasse la création
linguistique dans la mesure où comme disait Joël Fronteau :
L’expérience migratoire est à la fois un projet (de vie), un
trajet (voyage), un parcours (des ét apes). C’est une
expérience déstabilisante. Cependant, même les faiblesses
pourront devenir des forces grâce à un mouvement
compensatoire de renversement et d’inversion des tensions,
dans une recherche constante de l’équilibre . (LEGAULT,
1999 : 1)
C’est pourquoi les jeunes issus de l’immigration ont été depuis toujours
considérés comme un corpus important dans le sens où ils représentent une diversité et
une hétérogénéité sociolinguistiques et socioculturelles. Source de curiosité et de
richesse, cette diversité s’explique à la fois par leur appartenance socioculturelle qui les
situe entre deux cultures et par les caractéristiques linguistiques que ces jeunes issus de
l’immigration investissent à travers leurs usages langagiers. C’est pourquoi, nous
affirmons, d’e mblée, que nous nous situons dans la sociolinguistique interactionnelle
des forums de discussion où il serait question :
 D’interroger les pratiques langagières et les représentations sociolinguistiques
des jeunes issus de l’immigration algérienne en France chez qui l’usage de deux
ou plusieurs langues est frappant ;
 De comprendre pourquoi, dans certaines situations de discours, le locuteur truffe
son discours de mots et d’expressions hétérogènes appartenant à des traditions
linguistiques différentes ;
 D’évaluer l’effet ou les effets de cette pratique langagière sur la pertinence de la
communication.

Introduction
7
 De situer cette pratique sur le plan d’une appartenance à la fois identitaire et
culturelle.

En quittant leur pays d’origine, les parents des jeunes issus d e l’immigration
algérienne en France ont gardé un important bagage affér ent essentiellement à leur
langue et à leur culture. Toutefois, nous signalons que ce n’est qu’au moment de leur
installation dans le pays d’accueil, en l’occurrence la France que le c livage des cultures,
des coutumes et des traditions émerge et se fait sentir comme un véritable rébus dont
l’ordre est essentiellement psychologique au départ. Cette situation touche à la fois les
parents qui ont été délogé de leur pays d’origine et leurs enf ants qui sont nés ou ont
grandi en France. Par conséquent, nous signalons, d’emblée, que la question du mélange
linguistique est intimement liée à la problématique de l’identité, voire à celle de
l’identification notamment celle culturelle. En effet, les immigrés et leurs enfants sont
confrontés à l’épineuse problématique de l’acculturation dans sa double dimension, à
savoir, l’acculturation matérielle et l’acculturation formelle telles que définies par
Bastide 1970 et rappo rtées par Abou :
L’acculturation matérielle est celle qui modifie les
contenus de la conscience psychique mais laisse intactes
les manières de penser et sentir ; les immigrants adultes
conservent leurs manières de penser et de sentir au sein de
la famille et de la communauté tout en s’acculturant aux
valeurs du monde du travail et de la société en général .
(ABOU , 1988 : 5)
Quant à l’acculturation formelle : « elle atteint, d’autre part, les manières,
toujours inconscientes, de penser et de sentir » Ibid. C’est une manière de dire que les
enfants issus de l’immigration ont une double culture linguistique que leurs
comportements linguistiques reflètent. Il s’agit du comportement qu’ils développent
avec la famille et les personnes appartenant à la société d’origine et celui qu’ils
dégagent à l’école et avec les personnes de souche française ou de souche non arabe.
Cette réalité est manifestement difficile et complexe dans la mesure où le
répertoire langagier des jeunes issus de l’immigration a lgérienne est constitué
principalement de deux langues afférentes à deux identités différentes et qui n’ont pas le

Introduction
8
même statut. On parle du français, la langue du pays d’accueil (caractérisée par son
caractère dominant), considérée comme la langue de l’int égration ; et de l’arabe, la
langue du pays d’origine et son rapport avec les racines, donc avec l’affectif.
Ce qui vient d’être développé justifie le thème de recherche centré sur le
phénomène de l’alternance codique comme moyen d’expression représentan t et reflétant
les comportements langagiers des jeunes issus de l’immigration algérienne. C’est donc
cet intérêt pour ce genre de pratiques langagières qui explique pourquoi nous nous
sommes intéressée aux pratiques bilingues des jeunes de notre corpus. L’ autre élément
expliquant notre choix renvoi aux aspects sociolinguistiques, culturels et identitaires du
mélange linguistique que MONDADA définit comme :
Un terrain idéale pour questionner les approches de
l’identité et du contexte dans l’analyse des prat iques
langagières puisqu’une des fonctions du code switching
c’est d’indexer une appartenance à un groupe ou à une
culture. (MONDADA 2007 .a : 80)
Effectivement, l’étude des pratiques langagières en situation de contact, le cas
des jeunes issus de l’immigration algérienne en France s’affiche comme une situation
digne d’intérêt scientifique et académique étant donné la coexistence de la langue
française avec d’autres langues. Il est donc intéressant d’interroger les pratiques
langagières des jeunes i ssus de l’immigration algérienne.
Nul ne doute que le phénomène de l’immigration en France a permis à la langue
française de vivre et de coexister avec d’autres systèmes linguistiques tels que celui de
l’arabe et celui des autres langues africaines. Cett e coexistence s’attache à une
identification, voire à une revendication identitaire des jeunes issus de l’immigration.
De surcroit, elle a participé à l’émergence d’une nouvelle réalité linguistique. Les
nouvelles données sociolinguistiques qui sont apparu es sous la forme de nouvelles
pratiques langagières qui valorisent l’intérêt du phénomène de l’alternance codique.
En effet, la combinaison entre l’arabe dialectal et le français dans les messages
des jeunes issus de l’immigration nous a conduit à cherche r des explications à ce
phénomène. Si donc nous rattachons cette problématique à un souci d’id entification,
nous serons amené e à savoir comment l’identité de ces jeunes se manifeste -t-elle à

Introduction
9
travers le recours à l’usage de l’arabe dans leurs messages ? Nou s serons aussi obligée
de savoir si le mélange arabe dialectal -français n’est pas l’affirmation d’une double
appartenance.
Ce type de question dont la nature est complexe invite à émettre les hypothèses
suivantes :
 Les jeunes issus de l’ immigration algérienne pratique nt deux langues (le français
et l’arabe dialectal). Le parler de ces jeunes est donc considéré comme
spécifique.
 Le recours au mélange de l’arabe dialectal et du français serait non seulement
considéré comme un moyen d’expression identitaire chez les jeunes issus de
l’immigration algérienne mais aussi comme un miroir qui reflète leur double
appartenance identitaire et socioculturelle ;

 La particularité langagière de ces jeunes réside dans l’usage de l’alternance
codique où l’arabe dialectal et le français se fusionnent, s’amalgame pour
constituer un parler bilingue. De ce fait, l’alternance codique est considérée
comme un moyen d’attachement à l’identité, la langue et la culture d’origine.

Pour contourner toutes les questions que ce genre de sujet soulève, nous nous
trouvons obliger d’interroger tous les travaux qui éclairent le domaine des pratiques
langagières et de l’alternance codique et plus particulièrement chez les jeunes issus de
l’immigration. A titre illustratif, nous ci tons les travaux de Jacqueline BILLIEZ (1984 ,
1985, 2001, 2002), Fabienne MELLIANI (1999 , 2000) , Christine DEPREZ (1989 , 19991 , 1996) ,
Nacéra MERABTI (1992) , François GROSJEAN (1984) , Bernard PY, George LÜDI (1995 ,
2000) , etc. Nous tenons également à préciser que nous nous sommes servis des
conceptualisations concernant les théories sur les représentations sociales à savoir Serge
MOSCOVICI (1991 , 1972) et Denise JODELET (1989) .
Pour mener à bien ce travail de recherche, nous avons jugé nécessaire de limiter
les données de notre corpus aux messages publiés par des internautes issus de
l’immigration algérienne inscrits sur le forum de discussion: Forum -Algérie.com . Ce
choix nous permettra, sans doute, de dégager à la fois les pratiques langagières et les
représentations sociolinguistiques qui feront l’objet de notre analyse.

Introduction
10
En outre, nous essayerons par la présente analyse non seulement d’expliquer
comment ces jeunes présentent , définissent et surtout jugent leurs propres pratiques
langagières caractérisées par le phénomène de l’alternance codique, mais aussi de
montrer à travers quels éléments le m étissage langagier se manifeste -t-il dans leurs
écrits ?
Toutes ces questions n ous amènent d’une part, à analyser les messages des
internautes issus de l’immigration algérienne et, d’autre part, à suivre leurs
représentations. Cette entreprise consisterait à mettre en exergue les liens qu’ils
entretiennent avec les langues qu’ils par lent, avec le mélange de langues qu’ils réalisent
et avec les différentes fonctions qu’ils attribuent à ces langues. D’où l’attention
particulière que nous accorderons à l’alternance codique dans sa vocation identitaire.
Quant à l’architecture de notre thèse, elle repose sur le principe ternaire. En
effet, nous avons réparti notre travail en t rois parties dont chacune est composée , à son
tour, de trois chapitres. Sous forme de plateforme introductive, nous avons consacré la
première partie à l’acquisitio n des langues en milieu familial et l’alternance codique
chez les jeunes de notre corpus. Pour une meilleure analyse sociolinguistique et
linguistique des pratiques langagières des jeunes issus de l’immigration algérienne, nous
avons jugé nécessaire de co mmencer le premier chapitre de cette partie par une brève
présentation des différentes étapes de l’immigration algérienne en France, ainsi qu’une
définition de la migration permanente. Ensuite, nous avons présenté les différentes
langues (langue d’origine, langue d’accueil), et cultures (culture d’origine, culture
d’accueil) auxquelles les jeunes issus de l’immigration algérienne sont confrontés. Le
deuxième chapitre met l’accent sur le bilinguisme et les modalités d’acquisition d’une
langue chez ces jeunes . De fait, nous présentons les définitions de bilinguisme, du
parler bilingue et ses différentes fonction et stratégies. Ce chapitre présente également
les différentes étapes constituant le répertoire verbal des jeunes issus de l’immigration
et la manière dont il se développe. Le troisième chapitre sera consacré à la question de
l’alternance codique en générale et à son rapport avec notre travail de recherche en
particulier. Son importance pour notre étude, nous conduit à le présenter, à distinguer
ses div erses fonctions en passant par ces différents types tels que proposés par différents
chercheurs. La présentation de quelques réflexions théoriques sur le phénomène de
l’alternance codique nous aide à mieux cerner son fonctionnement et la manière dont il
se manifeste dans les pratiques langagières des jeunes issus de l’immigration algérienne.

Introduction
11
C’est pourquoi, nous nous appuyons sur plusieurs recherches et sur de grandes théories
sociolinguistiques en rapport avec notre domaine. En guise de conclusion de cette
première partie, nous avons développé la distinction entre l’alternance codique et
l’emprunt.
La deuxième partie porte essentiellement sur la présentation de l’aspect
identitaire de la langue dans les pratiques langagières en ligne des jeunes issus de
l’immigration algérienne. Pour ce faire, nous avons réservé le premier chapitre à la
présentation du concept de l’identité. Ces caractéristiques (la mouvance, le changement
et la variabilité ) seront développées dans la mesure où il s’avère impossible de parler de
d’immigration, ni du bilinguisme sans passer par la question identitaire des sujets
bilingues. Le deuxième chapitre de cette partie sera consacré aux pratiques langagières
ainsi qu’à leurs spécificités notamment celles présentes sur les forums de discussion. Le
troisième chapitre aura pour objet la présentation des rapports étroits et complexes
existant entre la langue, la culture et l’identité chez des sujets bilingues qui ont
l’habit ude d’utiliser plusieurs langues et à naviguer entre diverses cultures tout en
cherchant leur véritable identité. Il serait donc question d’expliquer la relation qui lie
l’identité au bilinguisme. Pour ce, nous nous intéresserons à la présentation de ce qu ’on
appelle «l’identité culturelle bilingue».
La troisième partie, quant à elle, aura pour but de présenter le cadrage
méthodologique de notre étude ainsi que l’analyse des représentations et des messages
des internautes inscrits sur un forum de discussion en question. Le premier chapitre sera
consacré, d’une part, à présenter les objectifs de ce travail de recherche, la toute
particulière problématique sur laquelle repose le fondement de notre recherche ainsi que
les hypothèses. Ce chapitre aura aussi pour objectif de présenter l’outil et la démarche
d’étude, de justifier le choix du corpus et de présenter les données recueillies auprès des
internautes qui représentent notre échantillon.
Pour montrer les caractéristiques de l’alternance codique arabe / fra nçais dans la
réalité des jeunes issus de l’immigration algérienne, nous consacrerons le deuxième
chapitre de cette partie aux données quantitatives se rapportant à la dimension
représentationnelle dans laquelle nos enquêtés évaluent leurs façons de parler à travers
les réponses collectées du questionnaire. En ce sens, nous essayerons d’appréhender
leurs attitudes et leurs représentations concernant l’usage alterné de la langue arabe

Introduction
12
dialectal et du français. Afin de valider ce que nous venons de présenter, nous
procéderons à la quantification chiffrée des données collectées à partir des ré ponses
données dans le questionnaire. Il s’agirait également de l’évaluation des compétences
langagières de nos enquêtés en langue arabe. Pour ce, nous focaliserons notre attention
sur l’auto -évaluation de nos enquêtés afin de pouvoir qualifier leur degré de
bilinguisme. Nous conclurons ce chapitre par la présentation ses difficultés rencontrées
par nos enquêtés vis -à-vis à la pratique de la langue arabe.
Quant au troisiè me chapitre, il serait question de savoir pourquoi un locuteur
bilingue recours à l’alternance, notre cas le passage de l’arabe dialectal/français et
inversement. Les messages écrits par nos internautes attestent de la présence d’éléments
qui relèvent du b ilinguisme, c’est la raison pour laquelle, cette partie procédera à un
travail d’analyse dont l’objectif serait, d’une part, de mettre en évidence la compétence
langagière bilingue des jeunes issus de l’immigration algérienne et d’autre part, de
mesurer le poids et l’impact de l’arabe dialectal. Cette étude sera appuyée par la
présentation de théories qui se consacrent à l’explication du phénomène du choix de
langues. Cette stratégie aura pour intérêt de faciliter l’identification du degré de
présence de l’ arabe dialectal et du français dans l’ensemble des messages écrits par
chacun des internautes ainsi que la réitération de l’alternance codique entre les deux
langues. Ce chapitre sera consacré aussi aux différents types d’alternance codique
utilisée par no s internautes. De fait, les alternances codiques de types: inter -phrastique,
intra-phrastique et extra -phrastique seront largement développées dans cette partie de la
recherche.
Plus qu’un discours mélangé, cette pratique langagière à cheval sur deux
systèmes linguistiques constitue dans ce cas d’étude : « L’arène où s’affrontent des
forces sociales contradictoires… » (BAKHT INE, cité par BACHMAN &
LINDEN FELD & SIMONIN , 1991 : 9). En ce sens, elle n’ est pas uniquement un
signe linguistique dont le statut est incontestablement particulier. Elle n’est pas aussi
un simple outil de communication. Plus encore :
Elle est une puissance culturelle. Ses effets foudroyants
réduisent à néant les modes de vie….les traces spirituelles
qu’elles laissent sont probablement plus profondes que les
traces ma térielles. (WOLFGANG & GUSTAVO, 2000 : 35).

Introduction
13
En plus des interrogations soulevées plus haut, notre thèse tentera de savoir :
Qu’est -ce qui explique et justifie cette nouvelle réalité langagière ? Pourquoi
cherche -t-on la combinaison de deux langues ? Comment fonctionn ent ces ‘’tics
linguistiques’’ ?

PARTIE I
ACQUISITION DES LANGUES ET METISSAGE
LANGAGIER CHEZ LES JEUNES ISSUS DE
L’IMMIGRATION ALGERIENNE

CHAPITRE 1
LANGUE(S), CULTURE(S) ET IMMIGRATION
ALGERIENNE EN FRANCE

Partie I Langues (s), culture s (s) et immigration algérienne en France

16 I.1.1.Brève histoire de l’immigration algérienne en France

L’histoire de l’immigration algérienne en France peut être résumée en trois
grandes périodes :

I.1.1.1.De 1830 (Colonisation française) à 1914 (début de la première guerre
mondiale)

Cette période révèle qu’un nombre très important d’algériens fut transféré vers la
métropole en raison de la première guerre mondiale. La mission des algériens était en
premier lieu de défendre la France, ensuite ils ont été recrutés pour la reconstruction
écono mique du pays. La colonisation était donc à l’origine du mouvement migratoire
entre l’Algérie et la France : « Entre 1907 et 1913, environ dix milles kabyles
s’installèrent en France à l’appel d’industriel » (MESTIRI , 1988 : 66).
Le choix était donc axé vers les natifs de Kabylie. Les kabyles étaient les
premiers à participer au flux migratoire.
I.1.1.2. De 1918 à 1945 (la fin de la deuxième guerre mondiale)

La fin de la deuxième guerre mondiale a porté des changements profonds.
Beaucoup de personnes, à cette époque, pensaient que le conflit mondial expliqué le
mouvement migratoire algérien vers la France. Cette émigration était intéressée plus
particulièrement par une certaine catégorie de main d’œuvre dans la Kabylie et d’autres
milieux ruraux algérien s touchés par le chômage. Mais c’était les kabyles qui étaient les
plus touchés par l’immigration.

I.1.1.3. De 1946 à 1962

Cette période marque une importance au niveau du mouvement migratoire des
algériens vers la France. Mais cette fois ci, ce sont des raisons économiques qui étaient
à l’origine de cet exode parfois massif . La France avait besoin d’une main d’œuvre
étrangère pour participer à la construction d’un pays détruit par la guerre. L’émigration
a continué son processus surtout de 1962 à 1973 où elle a un développement
extraordinaire. C’est la raison pour laquelle le gouvernement algérien a décidé en 1973
d’interrompre le mouvement migratoire vers la France .

Partie I Langues (s), culture s (s) et immigration algérienne en France

17 Les émigrés installés en France après 1974 sont qualifiés « d’émigrés
économiques » parce qu’ils sont allés travailler en France pour faire vivre leurs familles
restées en Algérie et économiser un peu d ’argent pour investir dans le commerce : « En,
vérité, malgré l’arrêt de l’immigration, un appréciable mouvement d’entrées s’est
maintenu depuis 1974 » (SCHOR, 1996 : 231)
Ce n’est qu’à partir 1976 que les travailleurs algériens ont pu bénéficier du
regrou pement familial afin de pouvoir faire venir leurs familles en France. Ces
regroupements ont favorisé le processus d’installation de plusieurs familles qui se sont
investies dans le commerce. Des études ont montré que des marchés hebdomadaires en
France éta ient tenus par des maghrébins et plus précisément par des algériens.
Mohamed KERROU (1987 : 33) ajoute, en ce sens, que : « Les premiers émigrés kabyles
ont introduit avec eux le colportage des produits de l’artisanat nord -africain »
Cette tradition marc hande chez les immigrés est inscrite dans un cadre historique
dans le sens où le Maghreb est considéré comme un vieil espace marchand. Ainsi
l’activité commerçante est fortement présente chez les minorités ethniques, religieuses,
linguistiques comme : les mozabites, les marchands berbères. Cette tradition marchande
chez les immigrées explique que : « Dans les années vingt, d’autres commerces virent
le jour, notamment le commerce de fruit » (KERROU , 1987 : 28).
De surcroit, les marchés assurent également un e certaine coexistence de
nombreuses communautés linguistiques. Une étude des pratiques linguistiques sur le
marché de Belleville à Paris montre qu’il est plurilingue car :
Ce marché rassemble une population de vendeurs et de
clients qui n’est pas homogèn e (…) des arabophones des
trois pays du Maghreb, des berbérophones d’Algérie, des
français mais également des africains, des asiatiques
(Laos) . (MARSHALL et al., 1983 ).
I.1.2. L’immigration définitive

Les immigrés qui se sont installés en France depuis des années ont tissés des
liens avec la langue française. Le souci d’intégration, le sentiment d’être plus à l’aise,
l’impératif besoin de communiquer dans la langue du pays d’accueil explique nt cette

Partie I Langues (s), culture s (s) et immigration algérienne en France

18 tendance. L’absence de projet de retour à long terme et les conditions de vie dans le
pays d’origine viennent cependant nuancer les sentiments éprouvés.

I.1.2.1. Sentiments et langues d’appartenance

Il est à signaler que la plupart des immigrés permanents éprouvent le plus
souvent une adéquation entre leurs langues d’appartenance (leurs langues maternelles)
et les sentiments d’appartenance envers la communauté où ils vivent. Mais ces
sentiments d’appa rtenance éprouvés par les immigrés ne doivent pas cacher des
sentiments identitaires résultant des situations de contacts de langues et des cultures
liées à des mobilités changeantes et à une problématique d’intégration dans la société
française.

I.1.2.2. Perte des racines avec le pays d’origine

Même si les jeunes issus de l’immigration maghrébine ne se considèrent pas
comme français de souche, certains d’entre eux évoquent le problème de perte des
racines avec le pays d’origine à cause l’éloigne ment du pays et de l’installation
permanente de la famille en France. Cette situation participe à l’augmentation du
sentiment d’appartenance au pays de résidence.

I.1.2.3. Une double appartenance identitaire

Agnès MILLET ( dans BILLIEZ et al., 2000 : 40) déclare, en analysant le discours
identitaires des grenoblois de première génération, dans son livre intitulé « L’identité
d’exil : un entre -deux d’équilibre fragile » que les immigrés développent un équilibre
fragile entre deux langues, deux c ultures, deux pays, difficile à maintenir et souvent
vécu dans la souffrance.
Chez les migrants permanents, des attitudes identitaires contrastées percent à
travers les discours. Le sentiment d’entre -deux identitaires, cultures, mondes, langues,
voire entr e deux appartenances n’est pas vécu de la même manière par les différents
sujets de l’immigration. Toutefois, le sentiment de s’implanter en France et de créer
progressivement des racines dans ce nouveau lieu de transplantation du foyer familial
(pour les couples étrangers) est présent chez la plupart des migrants permanents.

Partie I Langues (s), culture s (s) et immigration algérienne en France

19 I.1.3. Présentation des jeunes issus de l’immigration

Beaucoup de jeunes nés et grandis en France et qui portent la nationalité
française se réclament d’une identification linguisti co-culturelle complexe. C’est
pourquoi, il s’avère important d’avoir une autre perception de cette génération appelée
communément « seconde ». Par contre, il ne suffit pasque l’on puisse distinguer les
jeunes et que ceux -ci soient, aux yeux de la société, susceptible de subir la perpétuation
de condition faite aux immigrés pour qu’ils deviennent nécessairement « seconde
génération ».Il est préférable de se limiter , pour le moment , à l’expression « jeunes issus
de l’immigration maghrébine ». Cette expression, offre quelques mérites :

 Considérer la « nationalité française » comme un trait intrinsèque à ces
jeunes ;

 Eviter toute dérive potentielle comme c’est le cas de la mention « jeunes
maghrébins » utilisée dans certains discours et qui favorise les amalgames ;

 Comprendre à travers la locution « issus de » que ces jeunes sont les fils et
les filles des immigrés maghrébins convoqués pars la France, une manière de
faire disparait re le doute concernant leurs citoyenneté française.

D’un autre côté, la particularité des rapports sociaux tels que la famille, l’école,
les relations avec le pays d’origine nous autorisent à les considérer comme un groupe
social à part entière. Ces jeune s forment une communauté sociolinguistique dans le sens
d’un ensemble langagier structurellement hétérogène partagé par un groupe social. Il est
donc important de prendre en considération le critère « l’intégration symbolique » cité
dans la définition de l a communauté linguistique et utilisé par Jushua Aaron FISHMAN
(1971 : 44). Ce critère explique qu ’au-delà des contacts linguistiques effectifs au sein de
groupes particuliers, une langue constitue un symbole pour la communauté de
langage qui : « S’accompagn e d’un sentiment spécial de coappartenance » (COHN,
1971 : 81).
Dans ce cas de figure, i l est à préciser que la langue n’est pas seulement un
instrument d’interaction mais elle aussi et surtout un symbole d’intégration à un groupe.

Partie I Langues (s), culture s (s) et immigration algérienne en France

20 Par ailleurs, le milieu parental et les générations issues de l’immigration ont une
autre manière dans la mise en œuvre de leur répertoire langagier et l’élaboration de leur
système identitaire. Cette différence s’effectue en fonction de leur propre expérience.
Les parents et les enfants construir ont des relations particulières entre le langage et le
monde social dans lequel ils évoluent. Cet état de fait explique les représentations qu’ils
se font face aux langues concernées. De la sorte, i l faut signaler que cette situation
langagière s’avère des plus complexes dans la mesure où nous pouvons dire que les
immigrés et leurs enfants peuvent ne pas appartenir à la même communauté
linguistique . Cette possibilité est confirmée par William LABOV (1976 : 228) , qui
déclare qu’ il est faux
De concevoir la communauté linguistique comme un
ensemble de locuteurs employant les mêmes formes. On la
décrit mieux comme étant un groupe qui partage les
mêmes normes quant à la langue .
Même si les parents et enfants parlent les mêmes langues, ils peuvent tout de
même appartenir à de différentes communautés linguistiques, cela s’explique par le fait
qu’ils n’attribuent pas les mêmes valeurs aux langues utilisées o ù ils ne sont plus
unifiés pas les mêmes normes. Autrement dit, ce qui pourrait être une « valeur
centrale » (HAMERS&BLANC, 1983 : 223) pour une génération p ourrait ne pas l’être
pour une autre.
Pour plus d’éclaircissement, n ous allons prouver, à l’aide de cinq critères, que
les jeunes issus de l’immigration maghrébines constituent un groupe à part entière . Du
point de vue juridique, historique, économique, social et linguistico -culturel ils
représentent une communauté linguistique qui nécessite arrêt et réflexio n.
I.1.3.1. Facteur juridique

La ligne séparant la population nationale et celle étrangère est fixée par les
règles d’attribution et d’acquisition d ’une nationalité, notre cas la nationalité française.
Cette dernière joue un rôle décisif dans la modulation de la taille de la population
étrangère observée.
Les dispositions de la loi n° 93-933 du 22 juillet 1993 réformant le droit de la
nationalité sont entrées en vigueur progressivement . La date de promulgation de la loi

Partie I Langues (s), culture s (s) et immigration algérienne en France

21 remonte au 1er juillet 1993. L’une des innovations marquantes de la réforme de 1993
était « la manifestation de la volonté » où l’acquisition de la nationalité n’est plus
automatique. Autrement dit, les jeunes nés en France de parents étrangers doivent
choisir la nationalité française entre 16 et 21 ans. Il y a donc une certaine distinction
juridique entre les français et les jeunes nés en France de parents étrangers.
L’adoption de cette loi donne l’impression à ces jeunes qu’ils resteront à jamais
aux yeux de la société française comme des « immigrés» , voire comme des français
d’origine étrangère.
I.1.3.2. Facteur historiqu e

Dans l’analyse des pratiques langagières, il est nécessaire de prendre en
considération la personnalité et l’histoire sociale des locuteurs. Avoir une idée sur cette
question permet de comprendre la situation actuelle des jeunes issus de l’immigration
maghrébine , notamment algérienne, et par conséquent de cerner le problème sous ses
différents angles. La connaissance du passé de s parents des immigrés, les causes de
cette immigration et la vie qu’ils mènent en France aide à objectiver notre étude . Tous
éléments expliquent , en quelque sorte, l’utilisation des jeunes de différentes stratégies
langagières. En effet, toutes les alluvions historiques que l’individu transporte avec lui
appa raissent dans son discours .
Revenir sur le parcours historique de l’immigration maghrébine, c’est à la fois
mettre les personnes immigrées dans une continuité et poser la question d e l’affiliation
et même de l’impossible insertion totale et complète . En c e sens, l es jeunes issus de
l’immigration maghrébine sont tous caractérisés pas un passé commun dans la mesure
où ils sontnés , dans leur majorité, en France.
I.1.3.3. Facteur économique

La plupart des parents des jeunes issus de l’immigration maghrébine sont venus
en France pour gagner leurs vies en cherchant n’importe quel travail. Ainsi, tous les
parents occupent plus ou moins les mêmes emplois. Ceci explique les niveaux de
revenus les m oins élevés de ces familles. Cette situation crée chez ces jeunes une
certaine gêne à dire la situation professionnelle de leurs parents.
Par ailleurs, si les immigrés ont souvent occupé

Partie I Langues (s), culture s (s) et immigration algérienne en France

22 Les postes les moins qualifiés (…), leurs enfants arrivent
sur l e marché du travail en période de crise et éprouvent
des difficultés pour trouver un emploi . (TRIBALAT, 1995 :
155)
Les difficultés sociales et économiques rencontrées par ces jeunes sont
déterminées par un ensemble de critères, à savoir : les disparités régionales, les
variables sociologiques (âge, sexe) et les discri minations de tel ou tel groupe.
I.1.3.4. Facteur social et spatial

Une partie de la question identitaire des jeunes issus de l’immigration
maghrébine en tant que groupe social est relatif à celle de la relégation urbaine et
sociale. « La banlieue » est aujourd’hui le terme qui exprime le repli sur soi,
l’agglutination, et l’exclusion. Ce mode de vie, différent de celui des français de souche,
explique les comportements des jeunes issus de l’ immigration maghrébine qui
considèrent la banlieue et le quartier comme un espace qui leur appartient . Il est leur
territoire. Les interventions de personne s étrangères dans cet espace sont considérées
comme une intrusion et une violation àleur territoire :

Le ghetto se territorialise en espace de non -droit, interdit
à la police et à l’état en général, espace de non -droit
défendu par des « bandes » qui elles se revendiquent
génér alement comme arabe ou « blacks ». (ROY, 1991 : 39)
Ce sentiment de ghettoïsation est renforcé par le statut des banlieues qui n’ont
généralement aucune dynamique de développement propre . Dans la plupart des cas, ils
dépendent des territoires qui les entourent. C’est dire, qu’en l’absence de tissu
économiqu e de ces lieux qualifiés de quartiers dortoirs, les jeunes de ces banlieues se
sentent marginalisés .
I.1.3.5. Facteur linguistico -culturel

La musique et la chanson constituent pour les jeunes issus de l’immigration un
moyen pour l’ expression de leur culture et une affirmation de soi. La réalité du terrain
montre que la musique n’est donc pas rattachée à une ethnie mais une affirmation
identitaire.

Partie I Langues (s), culture s (s) et immigration algérienne en France

23 Le deuxième volet du critère linguistico -culturel est d’ordre proprement
linguistique . La composition des chansons n’échappe pas à la pratique de l’alternance
codique. Ce phénomène est considéré comme un état qui augure d’un nouveau
processus identitaire. L’utilisation du discours métissé par les jeunes issus de
l’immigration maghrébine n e se fait pas , généralement, de manière consciente En ce
sens, elle est synonyme d’une appartenance confisquée par l’éloignement de la culture
des parents. Dire qu’elle est aussi une forme de démarcation langagière confirme le
désarroi identitaire dans le quel se trouvent ces jeunes confrontés à l’épineuse question
de l’inégalité des chances en France et au pays des ancêtres .
Cette démarcation langagière justifie le métissage langagier qui se défini comme
une : « Variation diastratique, diatopique et diach ronique » (CALVET, 1991 : 40) dans le
sens où :
 Diastratique : concerne une certaine classe sociale et classe d’âge ;
 Diatopique : parce que le métissage est présent essentiellement dans les
banlieues ;
 Diachronique : tout changement en cours dans une communauté se manifeste
toujours à travers la variation sociale.
Dans cette lancée d’analyse, il serait judicieux , à la suite de Calvet, de savoir
Si les langues des banlieues ne constituent que de la
variation (…) ou si, au contraire, la cassure sociale est
telle qu’elle produit sous nos yeux une cassure
linguistique . (CALVET, 1997 : 157).
L’alternance codique est, en effet, pour les jeunes issus de l’immigration
maghrébine une manifestation de la différence du groupe, de son identité et de la
solidarité de ses membres.
I.1.4. Les recherches scientifiques face aux langues, immigrés et culture d’origine

Au départ, c’est la situation socio -économique et culturelle des migrants qui
faisaient l’objet des recherches. Ensuite, les réflexions se sont penchées vers la
didactique des langues et la sociolinguistique dans la mesure où les travaux se sont
dirigés vers les questions liées l’enseignement -apprentissage de la langue française

Partie I Langues (s), culture s (s) et immigration algérienne en France

24 comme étant un facteur favorisant l’intégration dans la société française. Le s
associations avaient pris l’initiative d’enseigner le français et les « langues et cultures
d’origine s » en mettant en place des dispositifs pédagogiques pour former les
travailleurs et les enfants nés en France.

Les sociolinguistes ont trouvé que le c ontexte migratoire p eut constituer un
nouveau sujet d’étude. Ils ont également évoqué l’importance de la question
linguistique chez les immigrés en s’intéressant plus particulièrement aux travailleurs
célibataire (GARDIN, 1976) .Afin de pouvoir établir des liens avec les autres et s’intégrer
facilement dans la société française, les immigrés pens aient que l’apprentissage de la
langue du pays d’accueil est prioritaire.

Les différents changements que les immigrés ou les jeunes issus de
l’immigration ont con nus au sein d e la société d’accueil déterminent et expliquent, en
partie , les pratiques langagières. Les sociolinguistes se sont intéressés plus
particulièrement au bilinguisme relatif au phénomène migratoire (DE HERREDIA –
DEPREZ, 1976) .
Il faut dire que la présence fréquente de migrants dans différents secteurs a fait
l’objet d e beaucoup d’études . Ainsi, Jacqueline BILLIEZ (1979) a mené une recherche
sur les pratiques langagières des migrants travaillant dans le secteur hospitalier de la
région grenobloise et sur l’apprentissage de la langue arabe par le personnel médico –
hospitalier pour des besoins communicatifs professionnels.
D’autre part, la scolarisation des enfants d’immigrés a rencontré d’ énormes
problèmes que posent habituellement les langues les didacticiens. Le cas de l’influence
de la langue maternelle du pays d’origine des migrants sue l’apprentissage d’une langue
étrangère, le problème des interférencessont depuis toujours des sujets qui animent les
discussions en matière d’enseignement -apprentissage des langues étrangères. De fait,
les langues à enseigner étaient l’une des questions soulevées par les chercheurs
conce rnant l’enseignement de la langue du pays d’accueil.
L’importance de cette question vient du clivage entre les langues du quotidien
parlées dans la famille et la langue officielle du pays d’origine (DABENE, 1989 : 10-11).
Il est à noter également l’échec scolaire et les difficultés rencontrées par les enseignants

Partie I Langues (s), culture s (s) et immigration algérienne en France

25 au niveau pédagogique et didactique (BABENE & BILLIEZ, 1987) . Sans oublier, à ce
propos, la réticence à l’idée de considérer les pratiques langagières des enfants issus de
l’immigration comme cel les de sujets bilingues (HELLOT, 2007 : 111 -112).
Nous tenons à préciser que le terrain socio -éducatif a donné la possibilité aux
sociolinguistes et didacticiens de décrire les répertoires verbaux et poser des questions
sur les politiques et les planific ations linguistiques et éducatives (LAMBERT, 2005) . A
cela, nous ajoutons les propos de Christine DEPREZ (1996 .b : 36)qui souligne :
… que ce sont les enfants d’âge scolaire qui introduisent
l’usage du français dans la famille, et que ce sont les
parents qui tiennent à l’usage de leur langue maternelle .
Cette citation fait référence à ce qui est appelé la politique linguistique familiale
qui traite de la question de la gestion et du choix des langues en milieu familial .
Selon qu’il s’agisse d’une famille arabophone, berbérophone, algérienne,
marocaine ou tunisienne, la question linguistique est différemment posée au sein de
chaque famille . La coexistence des variétés de parlers arabes et berbères chez la
population maghr ébine en est la cause principale de la différence perçue par les
chercheurs . Cette situation a enrichi le débat autour du choix de la langue à enseigner et
a amené les chercheurs à essayer les activités de type « éveil aux langues » (BILLIEZ,
1989) afin d’ introduire les LCO1 dans les écoles. En outre, ce projet avait pour objet la
consolidation et le développement du bilinguisme chez les enfants dans
l’environnement familial (BILLIEZ, 2000) et scolaire où la multiplication des contacts
(BILLIEZ et al., 2003).
I.1.5. Biculturalisme, identité et mélange de langues chez les jeunes issus de
l’immigration

Les jeunes issus de l’immigration maghrébine sont nés dans un contexte où ils
sont en contact avec deux langues ; la première à un rapport avec la culture d’origine
des parents et la deuxième est relative à leur vie quotidienne dans le pays de naissance .

1- Des accords bilatéraux ont été signés entre la France et l’Algérie concernant les programmes ELCO en
1982. Du fait de la non -reconnaissance des langues vernaculaires (l’arabe dialectal et le berbère) les
accords visaient uniquement l’enseignement de la langue arabe, langue nationale et officielle du pays et
non les autres langues.

Partie I Langues (s), culture s (s) et immigration algérienne en France

26 Le contact avec les deux langues permet à ces jeunes de développer à la fois un bi –
plurilinguisme et une identité assujettie à une double appartenance.
Dans cette perspective, les travaux de (DABENE & BILLIEZ, 1988 ; BILLIEZ,
1990 ; DEPREZ, 1994 ; CAUBET, 2000) ont montré que les jeunes issus de l’immigration
peuvent être en contact avec la culture d’origine de leurs parents à travers les
conversations familiales, les séjours passés dans le pays des parents et « aux mariages
mixtes entre locuteurs d’ici et de là -bas » ajoute Christine DEPREZ (2006 : 123) . Le
rapport avec la famille, les groupes de paires, l’école et le pays d’origine des parents
permet, en effet, à ces jeunes d’avoir un répertoire verbal mixte et hétérogène. Toujours
selon Jacqueline BILLIE Z (1985 a), la langue d’origine en tant que valeur symbolique est
considérée comme marqueur d’identité, elle sert aussi dans la communication
interpersonnelle et sociale. La langue parlée par les jeunes issus de l’immigration est
appelée selon Fabienne MELLI ANI (1999 a, 1999b) langue métissée, elle est à l’origine du
bi-plurilinguisme urbain et des réseaux personnels de communication dans différents
groupes de pairs (MERABTI, 1991) .
DABENE & BILLIEZ (1984) ajoutent que le métissage langagier crée deux codes
reflétant les caractéristiques identitaires et générationnelles de ce s jeunes . Les codes en
question sont appelés : « un parler vernaculaire intrafamilial » et « un parler
vernaculaire interethnique ». Il s’agit d’un système de communication en évolution
dans lequel les deux structures des langues en question sont alternées. Ces
transformations sont expliquées par un changement linguistique transgressant les
frontières qui existent entre les groupes et les langues. Rares sont les jeunes issus de
l’immigrat ion maghrébine qui ne parlent pas la langue d’origine de leurs parents. Pour
ce, la très grande majorité de ces jeunes recourent à l’utilisation de l’arabe dialectal dans
leurs conversation s en créant le phénomène de l’alternance codique. Le recours à
l’arabe dialectal est relatif à des situations de communication intragroupe.
La plupart des familles immigrées veillent à conserver leurs langues d’origines.
La conservation de s langue s d’origine s au sein de la famille est apparue clairement chez
les famille s d’origine algérienne malgré la différenciation générationnelle et le contact
intensif avec le français. En plus de ce qui a été dit précédemment, la langue d’origine
remplit plusieurs fonctions à côté du français et ce en fonction des réseaux de relation s
dans différents groupes et grappes (MERABTI, 1992) . Quant à Christine DEPREZ (1990 :
2002) elle considère que le développement du répertoire verbal dépend , d’une part, du

Partie I Langues (s), culture s (s) et immigration algérienne en France

27 facteur spatial et de celui temporel et, d’autre part, des évènements qui solliciten t une
alternance codique où sont prises en considération les solutions adoptées et adaptées au
niveau de la famille comme la conservation ou non de leur langue maternelle au
détriment de langue du pays d’accueil et l’emploi alterné des deux langues.
De ce qui précède, il convient d’affirmer que l es situations dans lesquelles les
langues parlées entrent en contact varient selon les différentes situations de la vie
quotidienne auxquelles les jeunes sont confrontés.
I.1.6. Les pratiques langagières en cont exte d’immigration

Les pratiques langagières peuvent être définies comme :

L’ensemble des pratiques liées au langage mettant en jeu
des formes linguistiques variées, déterminées par des
facteurs d’interrelation à la fois sociale et verbale, comme
les situations de communication, les fonctions du langage,
les attitudes énonciatives . (ROMAIN & TREIGNIER, 1985 :
5-6)

Dans la continuité de cette idée , Bernard GARDIN , Daniel BAGGIONI et Louis
GUESPIN (1980) supposent aussi que la notion de « pratique langagière » a un rapport
étroit avec les « pratiques sociales ». En effet, étudier les pratiques langagières c’est
aussi étudier l’identité sociale du sujet parlant et la manière dont il la représente.
Chaque sujet parlant est don c : « Le lieu de stratégies particulières, résultat de son
histoire personnelle et de son parcours conversationnel » (DELAMOTTE -LEGRAND, 1991 :
133). Il est aussi considéré comme : « Le lieu de compétences langagières collectives
correspondant à celles de divers groupes sociaux dans lesquels il est inséré » (ibid.)
Cette vision de l’interaction langagière signifie clairement que c’est la
personnalité sociale de chaque sujet parlant qui dévoile l’interaction. Effectivement, les
locuteurs négocient, dans chaq ue interaction, leurs rôles et les formes de conduites
langagières qui fournissent des informations indexicales sociales et psychologiques et
marquent l’appartenance au groupe social . S’inscrivant dans cette optique, Pierre
BOURDIEU (1980 a) propose la notion d’habitus et la considère comme responsable de
l’introduire l’histoire sociale dans l’analyse des pratiques langagières.

Partie I Langues (s), culture s (s) et immigration algérienne en France

28 L’objectif ici est de relever le problème du contact de langues tel qu’il est vécu
par les jeunes issus de l’immigration maghré bine, autre ment dit dans les confrontation s
langagières quotidienne s. Les parents, en contexte d’immigration, sont toujours en
situation de diglossie , c'est -à-dire en rapport avec les locuteurs de la langue maternelle
ou officielle . La diglossie en questio n est définie par Charles A. FERGUSON (1959)
comme la coexistence de deux langues différentes dans une situation sociétale ; chacune
des deux langues possède un usage différent de manière à ce que l’une servant à des
emplois élevés (high speech), et l’autre à des emplois quotidiens (low speech).
De la sorte, nous signalons que les parents immigrés mènent une vie quotidienne
à cheval sur deux un ivers, celui du travail et celui de la vie familiale , d’où la notion de
la dichotomie linguistique qui consiste à mêler deux codes linguistiques ; à savoir la
langue maternelle utilisée au sein de la famille et un langage du pays d’accueil réservé à
la vie publique. Toutefois, nous signalons que cette diglossie n’est jamais fixe ; elle est
changeante car les enfants de chaque famille introduisent la langue du pays d’accueil
alors que les parents maintiennent la relation entre leurs enfants et la langue des
origines. A ce titre, BERNARD PY (1986 : 18) affirme que cette situation est : « L’un des
principes qui fondent la diglossie familiale »
Les jeunes issus de l’immigration maghrébine ont donc une histoire sociale
démelable et insérés dans un réel « compl exe diglossique »(GARDY , 1985 : 61). Cette
situation est caractérisée par la coexistence de plusieurs langues et usages, en particulier
le français et les langues des origines à savoir l’ arabe algérien, celui marocain, celui
tunisien et le berbère. On constate que l a réalité linguistique est instable est mouvante .
De surcroit, elle se généralise également aux jugements de valeurs qu e l’on porte sur la
situation linguistique.
I.1.7. Statut des langues du répertoire langagier des jeunes issus de l’immigr ation

Qu’entendons par « langue maternelle » pour un jeune né en France mais qui a
des origines maghrébines ? Du moment que les parents de ces jeunes ont des origines
maghrébines, ceux -ci sont en contact avec plusieurs langues dont la valeur change selon
l’histoire personnelle, familiale et sociale, brouillant ainsi la réalité même de la langue
maternelle. Certains jeunes ne considèrent pas les différentes variétés de la langue arabe
et le berbère comme des langues étrangères tandis , d’autres ne les consi dèrent pas non
plus comme des langues maternelles d’où l’inévitable question du statut de ces langues.

Partie I Langues (s), culture s (s) et immigration algérienne en France

29 La même chose pour la langue française : si elle n’est ressenti comme leur langue
maternelle, quelle serait son statut et que représente -elle pour eux ? Certes, l a situation
est complexe et délicate mais franchissable et gérable ne serait que pour trouver une
réponse le plus justement possible et dont l’objectif consisterait à pointer du doigt la
question : « … d’épistémologies et d’idéologie linguistiques équipées en fonction du
seul monolinguisme » (GUEUNIER, 1982 : 84)
De plus, l es concepts de langue maternelle et de compétence ne sont ni reliables
ni réversibles dans le sens où la compétence acquise dans une langue peut seulement
renforcer et non pas d éterminer une attitude langagière. Ainsi, un sujet parlant peut
assurer qu’il n’a aucune compétence dans une langue et pourtant il peut affirmer que
cette langue est sa langue maternelle pour affirmer son appartenance à une communauté
déterminée.
Certains locuteurs affirment que leur langue maternelle est l’arabe ,
malheureusement ils n’ont pas la maitrise nécessaire pour la parler. Jacqueline BILLIEZ
(1985 : 95) ajoute, en ce sens, un locuteur déclare que : « L’arabe, c’est sa langue mais
qu’il ne la parle pas ».C’est pourquoi, il s’avère utile et nécessaire de parler des deux
langues constituant le répertoire verbal des jeunes issus de l’immigration maghrébine.
I.1.7.1. Dénomination problématique de la langu e d’origine

Les langues d’origine des parents, dans le contexte migratoire, que ce soit
berbère ou arabe sont soumises à des changements importants et ce en fonction du
nombre d’années de séjours des locuteurs en France.

A ce sujet, il est à signaler que les parents immigrés intègrent, dès leur arrivée en
France, à leur répertoire verbal un français fonctionnel qu’ils utilisent au travail.
L’effort fourni par les parents pour intégrer la langue française est d’abord expli qué
comme un moyen de « survie » puis comme réponse à leur statut de parents d’immigrés
ayant des enfants nés et scolarisés en France. Nous pouvons également constater que les
maghrébins installés définitivement en France se sont vus contraints de développ er des
pratiques langagières particulières . Comme tout être humain, les immigrés ne peuvent
échapper aux sollicitations du contexte dans lequel ils vivent.

Partie I Langues (s), culture s (s) et immigration algérienne en France

30 Cette recomposition particulière s’explique par l’i névitable a daptation à
l’environnement linguis tique du pays où ils vivent , en l’occurrence la France connue par
le contact de plusieurs langues au sein des quartiers (français et autres dialectes
maghrébins et africains ). Cela signifie que l a langue transmise par les p arents à leurs
enfants n’est pas celle pratiquée dans leurs pays d’origine . Au contraire, elle est une
sorte d e parler qualifié d’idiolecte parental parce qu’ il change d’une famille à une autre
et d’un parent à un autre.
On entend par idiolecte parental la manière dont la langue est utilisée par chaque
parent selon son parcours migratoire, du milieu socioprofessionnel dans lequel il évolue
et de l’ensemble de ses réseaux de communication et non pas la langue telle qu’elle est
utilisée et pratiquée dans leur pays d’origine. L’idio lecte parental est donc le miroir des
relations sociales de chacun des parents et véhicule l’expérience personnelle de chacun
d’eux . De fait, nous parlons d’une forte implication lorsqu’il s’agit d’un parent qui
connait de mieux en mieux la langue français e et d’une intégration partielle lorsqu’il
s’agit d’un parent qui parle rarement la langue française. En somme, l’idiolecte parental
est considéré comme un véritable mémoire linguistique, il est alimenté par l es langues
maternelles des parents et enrichi, durant le parcours migratoire, de français et des
autres parlers maghrébins.
I.1.7.2. Appellations conflictuelles de la langue maternelle

Certains sociolinguistes trouvent semblable la langue des enfants issus de
l’immigration et la langue maternelle de leurs des parents . C’est pourquoi, ces mêmes
sociolinguistes considèrent le français des jeunes issus de l’immigration comme une
langue étrangère ou une langue d’accueil pour ces jeunes. En effet, c es derniers ne
découvrent véritablement la langue française qu’au moment de la scolarisation . Cette
situation langagière, inquiétante pour beaucoup de sociolinguistes français, est qualifiée
de« déficit culturel ».

Face à cette situation, on a vu la naissance de deux tendances qui se sont
développées au cours de ces vingt dernières années. La première estime que les enfants
issus de l’immigration maghrébine doivent absolument fournir, en situation scolaire ,
« un double effort d’apprentissage » (MILET, 1985 : 143 ) dans la mesure où :

Partie I Langues (s), culture s (s) et immigration algérienne en France

31 Le langage parlé à partir duquel est constitué l’’acquis
langagier des enfants français d’origine est lui -même
passible d’apprentissage pour les enfants d’origine
maghrébine » (Ibid.)
Cette approche nous parait inappropriée aux pratiques langagières des enfants
issus de l’immigration maghrébine. L’utilisation du terme « apprentissage » nous
semble inadaptée à cette situation. Nous préférons le mot ‘’familiarisation’’ dans le sens
où les enfants doivent réellement se familiariser à un style de langue dit « standard »,
(langue de l’école) au même titre que les enfants français de « souche ». Par ailleurs, « le
langage parlé » ne peut être l’objet d’un apprentissage pour les enfants issus de
l’immigration qui commencent à acquérir le français dès leur jeune â ge. D’ailleurs, c’est
aussi le cas des enfants français de « souche ». Cette question est reprise par William
(LABOV (1976 : 366 ) quiprécise que la possibilité d’avoir une variation au sein de ce
langage est expliquée par l’ordre social : « Je désigne comme « sociaux » les traits de
langage qui, dans une communauté hétérogène, caractérisent divers sous -groupes
[…] »
La deuxième approche considère, selon George LÜDI et Bernard PY (1986) , que
le français pour les jeunes issus de l’immigrati on ne représente qu’une langue apprise à
l’école. Cette approche est la plus objective car c’est à l’école que les enfants
apprennent réellement le français. Par contre, le français de l ’âge préscolaire est celui de
l’utilisation quotidienne. Son utilité d ’ordre communicationnel, elle consiste à assurer l e
contact avec autre, donc à répondre à la fonction communicative du langage et à
faciliter la vie quotidienne.
Mais dans les deux cas, on s’aperçoit que les deux approches montre nt que le
français tient une place dans le répertoire langagier des jeunes issus de l’immigration
maghrébine. A côté de ces deux voies, une troisième émerge et trouve que ce tte analyse
manque de crédibilité dans la mesure où elle ne prend pas en considération l’importance
de plusieurs paramètres sociologiques dans l’analyse linguistique. Pour les tenants de
cette voie, cette approche prête à confusions.
Le fait d’associer , à tort , la langue maternelle d’une personne à l’appar tenance
nationale de ces parents est la première confusion de la deuxième approche. Une autre
analyse plus approfondie montre :

Partie I Langues (s), culture s (s) et immigration algérienne en France

32  que la langue des jeunes issus de l’immigration maghrébine est différente de
celle de leurs parents ;
 qu’elle s’est développée p ar rapport à la langue parlée dans leurs pays d’origine.
La seconde confusion, tient au fait que les jeunes issus de l’immigration
maghrébine sont considérés comme des individus ne maitrisant pas la langue française,
donc « non francophones » (BOYZON -FRAD ET & CHISS, 1997 : 57) . A ce titre, ils sont
assimilés à des « apprenants étrangers » (Ibid.). Dans le même ordre d’idée
Danielle BOYZON -FRADET et Jean Louis CHISS parlent d’ « enfants immigrés »(Ibid.)
pour qui « le français est à l’évidence non pas la langue maternelle »(Ibid.) mais
simplement la langue « des échanges sociaux extra -familiaux, […] la langue de
scolarisation »(Ibid.)
D’autres auteurs comme Musanji NGLASSO -MWATHA sont allés jusqu’à
comparer les enfants issus de l’immigration maghrébines et les enfants maghrébins des
pays francophones même s’ils reconnaissent l’existence de différence car :
L’objectif visé n’est pas ici le même que là -bas ? :
apprendre est éventuellement travailler dans une langue
qui n’est pas sa langue maternelle .(NGLASSO , 1992 : 31)
Contrairement aux analyses ci -dessus, les jeunes en question ne peuvent pas être
considérés comme « non francophones » car cette terminologie concerne
l’apprentissage effectué dans des pays francophone où le français occupe le statut soit
d’une langue étrangère soit d’une deuxième langue. C’est dire, que l es jeunes vivants
dans les pays francophones sont considérés comme des « apprenants » de français
contrairement aux jeunes issus de l’immigration maghrébine où le français constitue une
partie intégrante de leur quotidien . Son acquisition et son utilisation s’effectuent déjà
en milieu naturel avant la scolarisation.
D’autre part, l’inter vention des membres de la famille ( frères , sœurs et autres…)
participe dans l’acquisition du français . Les différents moyens de communication,
notamment la télévision, sont un autre paramètre militant en faveur de cette analyse.
L’intérêt de la télévision dans la facilitation de l’apprentissage est cité par Pierre
ENCREVE (1977 ) qui atteste que la télévis ion est un facteur puissant d’homogénéisation

Partie I Langues (s), culture s (s) et immigration algérienne en France

33 de la société. Du point de vu langagier, la langue est un élément essentiel dans
l’ancrage et la stabilité de cette homogénéisation .
De ce qui précède, on arrive à déduire que le français est effectivement la
deuxième langue maternelle des enfants issus de l’immigration maghrébine . Cette
déduction est justifiable par les éléments suivants, effectivement le français :
 est la langue dans laquelle ces jeunes apprennent à parler ;
 est utilisé plus l’arabe dialecta l ou le berbère ;
 a le même statut que l’idiolecte parental, la langue des premiers échanges ;
 représente pour ces jeunes une marque d’appartenance à la communauté
française ;
Tous ces éléments montrent l’existence de deux codes dans le répertoire verbal
des jeunes issus de l’immigration maghrébine. Par conséquent, l ’emploi de ces deux
codes engendre le phénomène de l’alternance codique qui apparait dans l’insertion de
segments d’énoncés ou d’éno ncés relevant de deux systèmes phonétiques différents.
Cette alternance codique est beaucoup visible et repérable dans la vie quotidienne et
surtout lorsqu’il s’agit de communication entre locuteurs appartenant à la communauté
magrébine.
Il y a donc un parler bilingue au sein des familles issues de l’immigration dans
lequel les jeunesprivilégientgénéralement l’utilisation de la langue française entre frères
et sœurs et celui de l’idiolecte avec les parents.

CHAPITRE 2
BILINGUISME ET ACQUISITION DES LANGUES CHEZ
LES JEUNES ISSUS DE L’IMMIGRATION

Partie I Bilinguisme et acquisition des langues chez les jeunes issus de l’immigration

35
I.2.1.Contact de langues et bilinguisme

Donner une définition au bilinguisme ou même aux phénomènes liés au
bilinguisme reste une opération difficile . Cette difficulté, voire cette complexité
s’explique par la variété et l’originalité des situations de communication. Lesquelles
situations de communication conduisent le sujet parlant à utiliser deux langues ou à
passer d’une langue à une autre lors d’un échange verbal.
Les chercheurs ont essayé, à travers leurs travaux portant sur les différentes
situations de contact de langues, de dévoiler les comportements langagiers qui
découlent de l’usage de deux langues chez un même sujet parlant ou une communauté.
De ce fait, ils ont porté une attention particulière au bilinguisme résultant des mutations
historiques et sociales comme les g uerres et les mouvements migratoires qui ont
participé à l’agrandissement du champ des recherches et à la clarification de certaines
zones qui ne sont pas claires.
Désormais , selon WEINREICH (1968) , le bilinguisme n’est plus considéré
comme une exception mais plutôt comme une règle. Il n’est pas non plus considéré
comme un phénomène qui ne caractérise que les pays bilingues tels que la Belgique, le
Canada et la Suisse mais « il touche la majorité de la population du globe terrestre »
(MACKY, 1976 : 13). D’autre part, George LÜDI et Bernard PY (2003 : 2-3) ajoutent :
[…] dans le monde aujourd’hui, le plurilinguisme est le
plus souvent la règle que l’exception.
a) Il n’y a guère de pays en Europe ni dans l e monde sur le
territoire duquel il ne se parlait pas plus d’une langue
[…]
b) En raison de nombreuses migrations, de nouvelles langues
ont fait leur apparition, telles que l’espagnol et l’arabe en
France, l’espagnole, le portugais, le turc, l’albanais et le
grec en suisse et en Allemagne etc.
c) Extrêmement nombreux sont d’autres part les individus
capable s de communiquer dans plus d’une langue en
famille, à leur lieu de trav ail, en vacances etc. […]

Partie I Bilinguisme et acquisition des langues chez les jeunes issus de l’immigration

36
C’est le monolinguisme qui est considéré comme une exception parce qu’il ne
touche que quelques minorités qui vivent dans des groupes isolés et coupés du monde. Il
est donc à constater qu’il existe un bilingue potentiel quand il y a coexistence ou contact
de deux ou plusieurs langues.
Mis à part les seules excepti ons concernant l’usage d’une seule langue, les
chercheurs se sont intéressés au monolinguisme du moment où il utilise plusieurs
variétés de langues (registres, styles, dialectes) et arrivent à travers ses pratiques
langagières à expliquer certaines formes relative au bilinguisme comme les emprunts,
les alternances codique et les interférences (GROSJEAN , 1984). L’évolution en
sociolinguistique qui a commencé il y a plus de trente ans est actuellement plus
profonde et plus féconde. Les phénomènes considérés comme fautifs font l’objet
d’étude en didactique des langues, en sociolinguistique et en psycholing uistique.
I.2.1.1.Bilinguisme et migrants

Le terme de migrants et la migration doivent être définis dans leur rapport direct
avec la langue. A ce sujet, George LÜDI et Bernard PY (2003 [1986] : 18-19) propose une
définition au migrants, qui s’inscrit dans la problématique identitaire de notre
recherche :
Toute personne plongée dans un milieu géographique,
culturel et linguistique nouveau, quelles que soient les
raisons, les circonstances social es et la durée de ce
changement.
Cette acception très large permet selon les auteurs de :
Rassembler des personnes dont le dénominateur commun
est une confrontation à une nouvelle langue dans un
environnement socioculturel, confrontation entrainant des
restructurations ayant trait non seulement au répertoire
verbal du sujet mais encore à son identité sociale . (Ibid.)
Les sujets migrants sont donc confrontés, dans les pays d’accueil, à une nouvelle
langue ce qui permet la reconfiguration de leur répert oire verbal et la restructuration de
l’identité sociale et même leur identité linguistique .

Partie I Bilinguisme et acquisition des langues chez les jeunes issus de l’immigration

37
I.2.1.2. Modes d’acquisition des langues

George LÜDI et Bernard PY (2003 [1986] : 9) ont proposé un schéma du mode
d’acquisition des langues avec l’âge auquel une deuxième langue est intégrée dans le
répertoire tout en faisant la combinaison des axes d’apprentissage scolaire et
d’acquisition en milieu naturel. Ce chevauchement permet d’obtenir un système qui va
nous aider à comprendre l’apprentissage « précoce » et « tardif » d’une deuxième
langue.
L’objectif de ce schéma est de différencier clairement le mode d’appropriation
d’une langue en milieu naturel de celui en milieu scolaire. Le bilinguisme simultané est,
selon le schéma, l’acquisition de deux langues ou plus ensemble et en même temps par
jeune enfant (dès sa naissance), ce dernier acquiert donc deux ou plusieurs langues. Par
exemple les enfants qui sont nés d’une famille où les parents sont linguistiquement
mixtes et pratiquent la stratégie « une perso nne – une langue ». Tandis que le
bilinguisme successif consiste à apprendre une deuxième langue ou plus quelques temps
après la première langue, et ce pendant la période d’acquisition du langage. Ces deux
types peuvent coexister au sein d’une fratrie (BOULET, 1997)
Figure 1 : Modalités d’acquisition des langues, schéma adapté de G. LÜDI et B. PY
(2003[1986]) précoce
simultanée
acquisition en
milieu naturel
appropriation successive
de la langue

tardive
(de la pré -adolescence apprentissage en milieu
à l’âge adulte) scolaire / institutionnel

Partie I Bilinguisme et acquisition des langues chez les jeunes issus de l’immigration

38
Ce schéma permet de constater que George LÜDI et Bernard PY parlent d’abord
de la période d’acquisition des langues puis des modalités d’acquisition , d’où l’intérêt
de la clarification suivante :
 Le bilinguisme précoce est le plus souvent relatif à l’acquisition simultanée ou
successive des langues en milieu naturel pendant l’enfance et avant la l’âge de
la scolarisation . Il peut également être relatif à l’apprentissage en milieu
scolaire.

 Le bilinguisme tardif, quant à lui, est relatif à l’acquisition d’une langue en
milieu naturel, c’est le cas des séjours linguistiques à l’adolescence,
l’apprentissage à l’âge adulte au contact des paires lors d’une expatriation. Il
peut aussi être relatif à l’apprentissage des langues en milieu scolaire ou en
milieu institutionnel : enseignement supérieur, cours de langues en entreprise, en
école privé par exemple.
I.2.2. Les différentes définitions du bilinguisme

Nous nous attacherons, dans ce qui suit, à présenter les différentes définitions du
bilinguisme proposées par la communauté des linguistes et des sociolinguistes. Les
évolutions terminologiques est les compétence s en jeu chez le (bi)plurilingue trouveront
aussi leur part de présentation .

I.2.2.1. Le bilinguisme selon L. BLOOMFIELD à W.F. MACKY

Un bilingue est un individu maitrisant de manière parfaite et identique deux
langues. Ses compétences doivent être similaires à un locuteur natif au niveau écrit et
oral. La définition en question est une définition traditionnelle reprise par
Leonard BLOOMFIELD dans les années 30. C’est dire, que c ette approche du bilinguisme
semble très limitée parce qu ’il n y a pas beaucoup d’individus, voire aucun individu ,
selon certains chercheurs , qui développe en réalité ce profil de compétences
linguistiques. Il faut dire que la définition qui évoque les compétences idéales a depuis
longtemps existé et elle existe toujours c hez les profanes comme dans la communauté
scientifique.

Partie I Bilinguisme et acquisition des langues chez les jeunes issus de l’immigration

39
Contrairement à cette approche traditionnelle, John MACNAMARA (1967 : 67-
71) définit le locuteur bilingue comme un sujet qui
Possède une compétence minimale dans une des quatre
habiletés (skills) linguistiques : comprendre, parler,
écrire, lire dans une langue autre que sa langue
maternelle .
Quant à Funeral MACKEY -WRIGHT (1956) , il considère le bilinguisme comme
un concept relatif plutôt qu’absolu, ce qui invite à se poser des q uestions sur ce
bilinguisme et les activités linguistiques pratiquées par l’individu. En ce sens, l ’objet
n’est plus de savoir si l’individu est bilingue ou non mais comment il l’est. Le degré de
bilinguisme est alors appréhendé sur la base des modalités d ’usages linguistiques du
sujet.
A l’opposé des concepts ci -dessus, Funeral MACKEY -WRIGHT (1976 : 9) écrit
dans son introduction :
… si nous devons étudier le phénomène du bilinguisme,
nous devons le considérer comme un phénomène
entièrement relatif. De plus, nous devrons considérer non
seulement le cas de deux langues, mais de plusieurs
langues. Nous considérons donc le bilinguisme comme
l’alternance de deux ou plus de deux langues.
Ses travaux ont permis d’avancer, de manière novatrice, dans l’analy se des
phénomènes de bilinguisme. En effet, Funeral MACKEY -WRIGHT classifie le
bilinguisme en six catégories :
 Le nombre de langues impliquées permet d’envisager le
« multibilinguisme » ;

 Le type de langues utilisées marque l’intérêt pour la nature géné rique des
langues et les implications de ces langues entre elles (langues voisines ou
appartenance à d’autres groupes linguistiques) ;

Partie I Bilinguisme et acquisition des langues chez les jeunes issus de l’immigration

40
 L’influence d’une langue sur l’autre , phonétique, lexicale, structurale
(cette catégorie s’inscrit dans le champ des tra vaux futurs sur les marques
transcodiques) ;
 Le degré de perfection : Qui tient compte des décalages possibles entre les
langues et entre la compréhension et l’expression ;

 L’oscillation entre les langues selon les moments de la vie et les situations
ou les thèmes ;

 la fonction sociale des langues : choix des langues en fonction de la
situation sociale des individus de la communauté.
Cette dernière catégorie qu’est la fonction sociale est devenue centrale dans les
travaux de François GROSJEAN sur le bilinguisme et dans sa définition de la
compétence bilingue.
I.2.2.2. L’approche fonctionnelle de la compétence bilingue

L’approche de François GROSJEAN (1982, 1984) s’intéresse plus particulièrement
aux aspects fonctionnels de la compétence du bilingue. Pour l’auteur, u n individu peut
devenir bilingue lorsqu’il est en mesure de s’exprimer dans deux langues et sent le
besoin de communiquer avec son environnement :

… est bilingue la personne qui se sert régulièrement de
deux langues dans la vie de tous les jours et non celle qui
possède une maitrise semblable (et parfaite) des deux
langues. Elle devient bilingue parce qu’elle a besoin de
communiquer avec le monde envi ronnant par
l’intermédiaire de deux langues et le reste tant que ce
besoin se fait sentir. (GROSJEAN, 1984 : 16)
Il est dons claire que les besoins de communication ne sont pas toujours les
mêmes dans des deux langues. Le bilinguisme est dominant si une langue est utilisée
plus que l’ autre. Cette situation constitue le cas de figure le plus fréquent. Toutefois,
certains facteurs sont à prendre en considération :

Partie I Bilinguisme et acquisition des langues chez les jeunes issus de l’immigration

41
 La quantité des pratiques ;
 Les circonstan ces de l’appropriation d’une langue ;
 Les fonctions sociales conférées aux sujets parlants ;
 Les facteurs affectifs et perso nnels .
Les facteurs ci -dessus permettent de différencier la maitrise des langues chez les
locuteurs bilingues. Le bilinguisme est do nc conçu comme un phénomène naturel
touchant au moins la moitié de la population du monde. A ce propos, des sociolinguistes
tels que (GROSJEAN 1982 ; CALVET, 2003 ; LÜDI &PY, 2003[1986]) revendiquent l’idée
que le bilinguisme est considéré la règle et l’un ilinguisme comme l’exception et luttent
contre les représentations d’un monolinguisme dominant et largement omniprésent dans
l’idéologie des pays industrialisés tel que la France.
Nous signalons que François GROSJEAN (1982) , George LÜDI et Bernard PY
(2003 [1986]) ont beaucoup travaillé sur bilinguisme individuel des migrants dans le
contexte de la Suisse. Leurs recherches mettent l’accent sur l’importance d’adopter une
approche fonctionnelle du plurilinguisme. Quant à George LÜDI et Bernard PY (2003
[1986]) , ils présent ent un ensemble de critères typologiques qui permettent de placer
chaque individu dans la catégorie qui lui revient de droit et ce à partir de ses
compétences langagières. Ces différents critères comprennent :
 Le statut des langues en contact ;
 Le niveau de maitrise de chacune des langues ;
 Le mode d’apprentissage ou encore les pratiques langagières ;
 Les besoins sociaux et personnels .
Enfin, George LÜDI et Bernard PY rejoignent à leurs travaux la définition de du
bilinguisme proposée par OKSAAR qui correspond à leur recherche :
Je propose de définir le bilinguisme en termes
fonctionnels, en ce sens que l’individu bilingue est en
mesure – dans la plupart des situations – de passer sans
difficulté majeure d’une langue à l’autre en cas de
nécessité . La relation entre les langues impliquées peut
varier de manière considérable ; l’une peut comporter –
selon la structure de l’acte communicatif, notamment les

Partie I Bilinguisme et acquisition des langues chez les jeunes issus de l’immigration

42
situations et les thèmes – un code moins éloquent l’autre
un code plus éloquent . (OKSAAR, 1986: 43, cité dans
LÜDI &PY, 2003 : 10)
I.2.3. Les comportements bilingues et leurs caractéristiques

Le comportement linguistique du bilingue, selon certains linguistes travaillant
sur le problème de bilinguisme, est caractérisé par un passage permanent d’ une langue à
une autre langue. Uriel WEINREICH considère que : « Les bilingues ont tendance à
spécialiser l’emploi de chaque langue selon un sujet déterminé ou selon
l’interlocuteur » (WEINREICH, 1986, 677)
Selon l’auteur , les langues sont réparties en fon ction de deux variables :
 Le thème de discussion ;
 L’interlocuteur.
L’exemple qu’il cite est celui des enfants chez qui la langue maternelle de la mère est
l’allemand et celle du père est le français :
Des préférences et des spécialisations distingueraient à la
fin, l’usage des deux langues ; l’allemand servant de
préférence à l’expression de la vie affective, le français à
celle de la pensée . (LUDOVICY, 1954)
De son côté, FISHMAN a pu observer différentes sortes de variations en étudiant
un dialogue qui s’est déroulé entre un patron est sa secrétaire tous deux bilingues
(Anglais – espagnol).A titre d’exemple , il évoque le débit d û au glissement de
phonèmes de l’une à l’autre langue et le passage constant de l’anglais à l’espagnol est
inverse ment cette situation est considérée comme l’une des caractéristiques les plus
importantes :
Mais même de la transcription écrite des pages
précédentes, un fait ressort : le passage de l’anglais à
l’espagnol et l’espagnol à l’anglais chez chacun des deux
locuteurs . (FISCHMAN, 1971 : 54)
De la sorte, l e passage d’une langue à une autre peut être effectué sous trois formes :

Partie I Bilinguisme et acquisition des langues chez les jeunes issus de l’immigration

43
 Au niveau de séquences ;
 Actes de paroles entiers ;
 au niveau de la phrase ou de l’énoncé.
De ce qui précède, nous reten ons le « bilinguisme intime » pour parler de cette
troisième forme de passage d’une langue à une autre dans la mesure où : « Il est des cas
de bilinguisme intime où on entendra des sujets parlants passant dans la même phrase
d’une langue à l’autre » (FRANÇOIS, 1968 : 175)
En somme, ce passage d’une langue à une autre a été désigné par de nombreux
termes. Mais le terme le plus souvent utilisé et celui de l’alternance codique. Sélim
ABOU parle de « sur-dialecte bilingue » ou le fait de mélanger le français et l’ arabe
dialectal. Ce mélange de deux langues peut
Aller de la simple introduction d’un mot arabe ou français
dans une phrase française ou arabe, jusqu’à une mixture
où la succession des éléments de l’une ou l’autre langue
est telle qu’il devient impossible de savoir quelle langue
constitue la texture fondamentale du discours, voire de la
phrase elle -même . (ABOU, 1962 : 64)
Un sujet parlant peut mélanger les langues sous plusieurs formes et à divers
degrés. Ce mélange de langue caractérise le comportement l inguistique des locuteurs
bilingues issus d’une famille d’immigrés :
On peut dans tous les cas faire état d’occurrences
d’alternance codique dans le discours des uns et des
autres, et des uns envers les autres, ce qui revient à dire,
au moins que les deux langues sont constamment
présentes . (MILET, 1986 : 19)
L’observation des comportements langagiers des jeunes issus de l’immigration
fait constater que le français n’est pas forcément la seule langue utilisée pour
communiquer entre parents et enfants. Gén éralement, les parents insistent sur l’usage de
leur langue d’origine au sein de la famille, tandis que les enfants parlent en français.
Quelques parents, dans des cas particuliers, préfèrent parler en français avec leurs
enfants. Cependant, les enfants d’immigrés nés en France deviennent francophones dès

Partie I Bilinguisme et acquisition des langues chez les jeunes issus de l’immigration

44
leur entrée à l’école même s’ils ont l’habitude de parler la langue d’origine de leurs
parents en milieu familial . Le comportement langagier de ces enfants n’est plus donc
considéré comme le passage constant d’une langue à une autre et par conséquent il n’y a
plus un mélange de langue à différents degrés.
I.2.4. définition du parler bilingue

L’étude de l’alternance codique a montré au début des années soixante -dix, en
particulier avec Jean GUMPERZ (1972) , que l’emploi alternatif de deux langues est le
résultat d’une incapacité langagière et non comme une compétence bilingue. Depuis un
certain temps l’agrandissement conceptuel autour du mot bilinguisme a permis d’avoir
une nouvelle idée sur l’alternance codique. La notion du parler bilingue permet de
mettre en exergue la compétence bilingue d’un locuteur qui lui permet :

De passer d’une langue à l’autre dans de nombreuses
situations si cela est possible ou nécessaire, même avec
une compétence considérablement asymétrique . (LÜDI &
PY, 2003 : 131) .
Un bilingue est donc celui qui utilise , lors d’un échange , des formes linguistiques qui
appartiennent à deux ou plusieurs langues qu’il maitrise avec différents degrés.
Aussi, Marinette MATTHEY souligne que , d’un point de vue plus large, nous
avons l’habitude de parler du plurilinguisme tout en s’éloignant complè tement des
perspectives insistant sur l’utilisation parfaite de deux langues :
Mettre l’accent sur le plurilinguisme revient souvent à
valoriser les compétences partielles dans les différentes
langues du répertoire, alors que le terme bilinguisme
renvoie le plus souvent à une « maitrise parfaite » des
deux . (MATTHEY, 2000 : 5 )
I.2.5. Le parler bilingue : Fonctions et stratégies linguistique s

Le parler bilingue remplit des fonctions discursives et communicatives qui
répondent à différents types de stratégies linguistiques. C’est une manière pour mettre

Partie I Bilinguisme et acquisition des langues chez les jeunes issus de l’immigration

45
l’accent sur la « stratégie de communication utilisée par des locuteurs bilingues entre
eux ».
François GROSJEAN présente quelques raisons à l’usage de l’alternance codique
qui permet à un sujet parler de :
 Résoudre un besoin linguistique lors de difficultés d’accès au lexique ;
 Attribuer à l’énoncé une valeur emblématique ;
 Sélectionner un destina taire au sein d’un groupe d’auditeurs qui partage la
même langue de substitution ;
 Suggérer une certaine interprétation de l’énoncé (fonction méta –
communicative) ;
 Exprimer une attitude face à d’autres participants (Fonction expressive) comme
souligner un argument, marquer l’emphase ;
 Attribuer aux participants les rôles associés habituellement à chaque langue ;
 Exclure quelqu’un de la conversation ;
 Changer de rôle pour des raisons de statut ;
 Marquer son autorité ou ses compétences ;
 Citer quelqu’un ;
 Continuer dans la dernière langue utilisée.
Les fonctions en question ont une nature psycholinguistique et concernent la
maitrise langagière effective ou permanente chez un sujet parlant. Elles peuvent
également avoir une nature sociale ou même communica tive lorsqu’elles ont pour rôle
d’identifier un destinataire, un destinateur ou un message. Et c’est CALVET (2005 : 29)
quiexplique le phénomène de passage d’une langue à une autre par un sens social . Il
ajoute que la communication se réalise sous forme de gestion du plurilinguisme. De
plus, le parler bilingue possède une fonction identitaire qui caractérise les pratiques
langagières des personnes bilingues. Selon DABENE&BILLIEZ (1987) le code peut être
changé par le sujet parlant pour deux raisons :
 Stratégie de convergence : se rapprocher de l’interlocuteur ;
 Stratégie de divergence : se distancier de l’interlocuteur .

Partie I Bilinguisme et acquisition des langues chez les jeunes issus de l’immigration

46
I.2.6. Les étapes de construc tion du répertoire verbal

La compétence linguistique des sujets en situation de multilinguisme a fait
l’objet de plusieurs travaux. Les chercheurs ont procédé à la comparaison des
productions langagières des bilingues avec celles de sujets monolingues ( BENVENISTE,
1980) .
Dans ce sillage, GROSJEAN (1982 ) affirme que plusieurs recherches ont prouvé ,
de manière convaincante , que le sujet mis en contact avec plusieurs systèmes
linguistique s développe un ensemble de compétences original qui n’est pas une simple
superposition de plusieurs systèmes.
Selon cet auteur, c et ensemble de compétences , constituant le répertoire verbal
du locuteur , doit être appréhendé dans sa globalité. Il est vrai que le répertoire verbal
constitue un tout linguistiquement hétérogène mais il reste néan moins organisé de
manière à satisfaire les exigences de différentes situations de communication formelles
ou informelles dans lesquelles se trouve un locuteur.
L’acquisition du répertoire verbal et sa constitution est une question à la quelle
s’est intéressés beaucoup de chercheurs . Les résultats auxquelles se sont arrivées les
recherches montrent que le répertoire verbal construit à partir du contact de quatre
instances qui jouent un rôle essentiel : la famille, le groupe de pairs, l’école et le pays
d’origine des parents. Nous notons que l’importance de ces instances dépend des sujets.
I.2.6.1. La famille Immigrante

Elle constitue un lieu d’interactions verbales complexe. La multiplicité des
échanges adulte -enfants résulte de la structure nucléaire de la famille . Dans le contexte
culturel maghrébin, la famille est très souvent nombreuse (un grand nombre d’enfants)
ce qui explique l’importance des relations entre les enfants de la même famille.
La famille est donc considérée comme un « milieu d’apprentissage réciproque ».
Bien entendu, les parents qui s’installe nt en France ne sont pas capable s, au début, de
préparer linguistiquement leurs enfants ainés à la vie sociale extérieure. Ces enfants
apprennent tout seuls le français. Ils jouent le rôle de « médiateurs linguistiques » parce
qu’ils ramènent chez eux et l’enseign ent, de manière directe ou indirecte, à leurs parents
et à leurs frères et sœurs plus jeunes qu’eux. Ce tte situation permet d’homogénéiser les
pratiques langagières fami liales et faire apparaitre « un parle r vernaculaire intra

Partie I Bilinguisme et acquisition des langues chez les jeunes issus de l’immigration

47
familial », c'est -à-dire un code mixte caractérisé par le mélange de deux langues. De ce
fait, l a Famille est considérée comme un milieu propice à l’apprentissage du langage .
I.2.6.2. L ’impact envi ronnemental sur le parler

L’impact du groupe de pairs sur la nature du parler qu’utilise l’individu dans une
situation de communication fait qu’il est une instance dont l’importance est d’une
grande valeur . La plupart des enfants issus de l’immigration ou presque tous apprennent
le français en s’intégrant dans un groupe d’enfants du même âge (« J’ai appris le
français en allant jouer en bas »). Ces groupes dits pluriethniques sont considérés
comme un milieu d ’échange privilégié où se nouent de différents rapports qui font que
le parler des jeunes se caractéris e par la diversité et l’hétérogénéité que dictent la
situation et le milieu dans lesquels évolue l’interlocuteur.
En effet, plusieurs travaux ont montr é que le parler des périphériques urbaines
est différent de celui des groupes semi -ruraux de sorte que le premier est proche de
l’argot du type « verlan » tandis que le deuxième est influencés par les différentes
langues d’origine.
Toutefois, les membres du même groupe ethnique peuvent , dans certaines
situations, aller à l’encontre de l’homogénéité linguistique et ce lorsqu’ils préfèrent de
recourir à la langue d’origine afin d’empêcher les membres appartenant à d’autres
groupes ethniques de comprendre ce qu’ils disent.
I.2.6.3. Le milieu scolaire

Didactiquement et scientifiquement parlant , l’école est le milieu naturel et
fondamental de l’appr entissage de la langue, même si auparavant nous avons signalé
qu’il n’est pas le seul mais il est celui qui permet à l’enfant issu de l’immigration
d’entrer en contact avec la norme standard de cette langue. Les familles s’investissent
dans l’éducation de leurs enfants parce que pour elles c’est un moyen par excellence de
la promotion sociale.

Généralement les familles migrantes éprouvent une certaine hésitation envers le
choix de leur langue d’origine comme langue vivante s’ils doivent bien sur la choisir au
détriment d’autres disciplines tout en sachant l’importance de ces dernières par rapport
à l’avenir de leurs enfants comme par exemple l’anglais. En revanche, l’apprentissage

Partie I Bilinguisme et acquisition des langues chez les jeunes issus de l’immigration

48
de la langue d’origine devient recherché si son enseignement n’entre pas en compétition
avec d’autres langues.
Les problèmes particuliers que rencontre un enfant issu de l’immigration ne
doivent pas être perçus comme une organisation différente du répertoire linguistique et
de difficulté à passer d’une composante à l’autre et non pas comme un déficit. C’est
pourquoi, l ’école doit prendre en considération les langues d’origines des enfa nts issus
de l’immigration car la plupart de ces enfants déclarent avoir suivi des cours parallèles
au sein des consulats de leurs pays d’origines. Notons que l a fréquentation de ces cours
dépend de chaque communauté à laquelle l’enfant appartient.
Ces co urs, généralement imposés par les parents et mal acceptés par les enfants,
n’ont pas donné de bons résultats du point de vue linguistique dans la mesure où ils sont
soit proposés dans un lieu très loin de la maison soit pendant les week -ends et vacances.
Mais dans autre point de vue, il faut dire que quel que soit le degré de réussite de cet
apprentissage, ces cours permettent à la fois à ces enfants d’entrer en contact avec la
norme standard de la langue d’origine dont les pratiques familiales sont généralement
assez éloignées et de considérer la langue d’origine comme une langue et non pas
comme un argot à usage strictement familiale.
I.2.6.4. L a terre natale

Son importance diffère selon les communautés .

 La terre natale est considéré e comme une « instance de réactivation » pour les
pratiques langagières dans le cas des enfants qui s’y rende nt fréquemment. On appelle
« instance de réactivation » parce que les enfants ont la possibilité d’enrichir les
compétences acquises au sein de la f amille par la confrontation avec un nombre
d’interlocuteurs et de situations varié.

 Par contre, pour les enfants qui fréquentent rarement leur terre natale , ces séjours
distancés vont engendrer chez eux une sorte de souvenir ambigu . Mais si le s séjours
sont considérés comme un retour aux sources, ils sont pour beaucoup d’enfants une
occasion de fréquents conflits familiaux qui ont pour résultat l’usage délibéré du
français comme procédé de divergence.

Partie I Bilinguisme et acquisition des langues chez les jeunes issus de l’immigration

49
De ce qui précède, l a famille, le groupe de pairs, l’école et le pays d’origine
fixent chez les jeunes issus de l’immigration un ensemble de compétences cohérentes
où les codes obéissent à une certaine répartition fonctionnelle (on attribue différents
parlers aux différents usages).
Il est à no ter que le sujet multilingue est doté d’une compétence communicative
originale qui lui permet d’utiliser différentes façons de son répertoire langagier au sein
du même discours et surtout lorsque l’échange est effectué entre des sujets tous
multilingues comme le cas où tous les membres sont de la même famille. C’est cette
situation qui permet d’obtenir un discours mixte caractérisé par un parler bilingue.
I.2.7. Interaction, acquisition et développement des répertoires verbaux

Nous nous attacherons dans ce qui suit à présenter une description du
développement2 du répertoire verbal des sujets bilingues et comment le recours à une
autre langue s’effectue selon le contexte et la situation de communication . Comme le
soulignent Rémy PORQUIER & Bernard PY (2004 : 53) , le contexte et la dimension
socioculturelle sont d’une grande importance :

Dans le cas d’acquisition en milieu social, on a affaire à
une extrême diversité de configuration, parmi lesquelles
les dimensions socioculturelles (communautés ethni ques et
culturelles d’origine et d’insertion, pratiques culturelles et
religieuses, activité et statut professionnels, etc.) et
psycho -sociales (attitudes, motivation, représentations)
ainsi que l’âge et les situations personnelles et familiales,
ne sont p as a priori préétablies ni cernées ou regroupées
par quelque cadre institutionnel.
Cette situation de communication est caractérisée par la divergence et la
convergence de deux codes et aussi par les formes mixtes qui en sont le résultat. Partant
du principe que l’approche communicative précise que l’acquisition d’une langue se fait
à travers les échanges, on peut considérer que l’usage varié (asymétrique) des deux
langues ou les deux en même temp s nous conduit forcément à des compétences

2 Nous entendons par développement le fait de construire un système de communication à partir des
ressources langagières mobilisées de part et de l’’autre lors des interactions.

Partie I Bilinguisme et acquisition des langues chez les jeunes issus de l’immigration

50
communicatives bilingues. Le sujet parlant qui est en situation de contact avec une autre
langue est un futur bilingue peu importe son degré de compétence et la nature de son
répertoire.
I.2.7.1. L’acquisition d’u ne langue

Les travaux behavioristes qui s’inscrivent dans le domaine de l’acquisition des
langues et qui sont basés sur le stimulus -réponse ont toujours été recommandés dans la
situation d’enseignement -apprentissage des langues car l’acquisition du langa ge est
essentiellement fondée sur des facteurs externes qui favorisent renforcement des
comportements visés. L’approche constructiviste, PIAGET (1946) , est fondée sur l’étude
du caractère endogène de l’ acquisition. La vision de l’auteur en question s’explique par
l’importance qu’il accorde au développement cognitif. C’est dire, que c ette approche
insiste sur les préalables cognitifs en montrant que l’acquisition passe par des systèmes
relativement stables. A son tour, Jean PIAGET (Ibid.) précise que la pensée n’est pas
structurée par le langage, mais elle en est s a base . Cette affirmation est justifiée par
l’existence d’un substrat biologique inné (fonctionnel et cognitif).

Pour que se différencier de l’approche constructiviste de PIAGET , Noam
CHOMSKY (1971 ) a mis l’accent sur les dispositions innées chez l’individu (capacités
programmées qui permettent l’apprentissage d’une langue). Ce que N. CHOMSKY
(Ibid.) appelle « Dispositif d’Acquisition Linguistique » correspond aux traits généraux
de la g rammaire « universelle » qui stipulent l’existence d’un dispositif générateur d’un
fond commun. Lev VYGOTSKY (1997) et Jérôme BRUNER (1983) s’intéressent quant à
eux à une approche constructiviste qui met en avant l’interaction. Lev VYGOTSKY
(Ibid.) dévelo ppe l’approche constructiviste en envisageant que le contact avec le milieu
est privilégié au développement linguistique. Tandis que l’ acquisition elle se réalise ,
selon Jérôme BRUNER (Ibid.), par l’union du LASS (Language Acquisition Support
Sytem) [« le système interactionnel qui assure l’étayage » traduction proposée par
Pierre BANG (1996)] et le LAD (Language Acquisition Device) .C’est sa manière pour
dire c’est l’interaction qui assure l’apprentissage. Il affi rme également qu’on :
« Acquiert pas le langage en se contentant d’être un spectateur mais en l’utilisant »
(BRUNER, 1991 : 83). C’est donc la pratique qui assure l’ancrage et l’acquisition de la langue.

Partie I Bilinguisme et acquisition des langues chez les jeunes issus de l’immigration

51
I.2.7.2. Interactionnisme e t acquisition naturelle d’une langue

L’interactionnisme a permis l’émergence de nouveaux modèles d’acquisition
dans les milieux naturel et guidé. Wolfgang KLEIN (1989) explique dans ces travaux
que l’acquisition naturelle se développe naturellement grâce à la communi cation
quotidienne. L’apprentissage est stimulé par la réorganisation, la reformulation et
l’amélioration des acquis parce que dans ce type d’acquisition l’apprentissage n’est pas
guidé de manière systématique , il est réfléchi ce qui permet à l’apprenant d e réussir sa
communication. Il ajoute que l’objectif ultime du sujet parlant est d’assurer le succès à
sa communication en en essayant de comprendre et de se faire comprendre. En ce sens,
il attire l’attention sur l’aspect attentif et conscient de l’acqui sition (KRASHEN, 1986) .
De manière générale, nous notons la présence de n ombreuses recherches
s’intéress ant à la problématique de l’acquisition dans le milieu naturel (VERONIQUE,
1992) . Signalons dans ce contexte, que l’acquisition des langues chez les adultes
migrants établis dans des pays industrialisés a fait l’objet de beaucoup de recherches .
On avance que l a condition nécessaire qui soit en mesure d’assurer une intégration
sociale est celle de l’apprentissage de la langue du pa ys d’accueil . Ce besoin social a
orienté les recherches vers la mise en œuvre des méthodes pédagogiques capable s de
fournir des solutions aux problèmes rencontrés dans ce cas de figure.
En effet, nous constatons, depuis les années 70, l’ émergence de trav aux sur
l’apprentissage et l’acquisition d’une langue qui s’intéresse particulièrement aux
pratiques langagières observées en milieu naturel. Cette importance est expliquée par
des motivations théoriques de nature didactiques et sociolinguistiques. Les pra tiques
langagières des travailleurs migrants étaient l’objet d’étude des recherches faites sur
l’acquisition en milieu naturel. Sur le terrain de la recherche , la pertinence de ces
travaux a permis une mise en relief de différentes conceptualisations lié es à
l’acquisition – apprentissage et à d’autres phénomènes en rapport avec la didactique des
langues et la sociolinguistique. C’est donc le milieu naturel qui favorise la recherche et
qui permet d’analyser les questions en rapport avec l’acquisition et l’ap propriation
d’une deuxième langue par les apprenants ou les migrants dans le pays d’accueil. Rémy
POQUIER considère qu’une telle importance est expliquée par la nature de la recherche
dirigée vers des stratégies de communication authentique smais aussi et va riées :

Partie I Bilinguisme et acquisition des langues chez les jeunes issus de l’immigration

52
La diversité des stratégies envisagées, ainsi que la
prégnance des situations de communication, exigent que
la recherche en ce domaine s’oriente vers l’observation
des situations authentiques et non seulement de situations
expérimentales ou institutionnelles dont le caractère
factice exclut le plus souvent d’authentiques stratégies de
communication, au profit de stratégies scolaires .
(POQUIER, 1979 : 49)
L’acquisition d’une langue étrangère en milieu naturel et donc considéré comme
champ de recherche qui se au carrefour de plusieurs disciplines telles que la didactique
des langues, la psycholinguistique, l’ethnographie de la communication, la
sociolinguistique interactionniste, etc.
Les travaux réalisés par Daniel VERONIQUE (1992) , Jo ADITT Y& Marie –
Thérèse VASSEUR (1999) sur l’apprentissage et l’acquisition des langues montrent des
ruptures épistémologiques variées qui ont certes conduit à de nouvelles et fécondes
perspectives de recherches, mais qui font dire que le chemin qui reste à parco urir est à la
fois long et pénible .

CHAPITRE 3
CADRAGE THEORIQUE DU PHENOMENE DE
L’ALTERNANCE CODIQUE

Partie I cadrage théorique du phénomène de l’alternance codique

54
I.3.1. Définitions de l’alternance codique
Tous les échanges linguistiques bi ou plurilingue entre interactants se présentent
à première vue comme un brouillon voire « coq à l’âne » et comme code switching.
Lorsque nous nous penchons sur cette question du point de vue linguistique, nous
constatons que les recherches faites sur l’alternance codique ou « code switching » sont
abondantes. Selon (GARDNER -CHLOROS, 1983 : 21) , ce phénomène désigne : « Un
changement /alternance de langue ou de variété linguistique dans un discours ou une
conversation ».
Ainsi cette alternance peut être, soit entre deux systèmes linguistiques
indépendants et parallèles, soit entre deux variétés d’une même langue. Par ailleurs, ce
changement de langue peut se produire dans le dialogue, c’est -à-dire au cours de
l’interaction.
De la sorte, nous signalons que l’alternance des codes est intiment liée d’une
part, au locuteur et, d’autre part, à la situation de communication, puisque le
changement de l’un des deux sujets parlants ou le changement de situation impliquent
généralement pour ne pas dire forcément un changement de langue. Et Même le
changement de thème pourrait apparaitre comme une réelle contrainte pour un locute ur
et delà le pousser choisir le code le plus approprié au thème. Ces différentes situations
dans lesquelles se déroule la communication nous permettent de relever des
« associations stables » : thème/langue, interlocuteur/langue et situation –
contexte/lan gue. Ces trois couples s’avèrent d’une importance capitale dans la nature du
langage que le locuteur adopte.
C’est pourquoi, le code switching doit être envisagé non seulement comme un
processus intellectuel que seule la psycholinguistique doit étudier, ma is aussi, comme
un résultat dont l’étude serait l’objet d’étude de la sociolinguistique et même de la
linguistique, car disait à juste titre (GARDNER -CHLOROS, 1983 : 26) : « Il est [… ]
important de tenir compte en même temps des deux aspects du code Swi tching, du
processus et du résultat .» Processus et résultat sont donc les deux éléments qui
expliquent l’aspect mouvant de cette pratique langagière.
En outre, la compétence linguistique des sujets parlant, au cours de l’interaction,
peut être considérée c omme une variable déterminante dans le choix des langues et

Partie I cadrage théorique du phénomène de l’alternance codique

55
dans l’alternance, telle est la réalité linguistique des jeunes issus de l’immigration qui,
parfois pour ne dire généralement se sentent plus à l’aise, dans certaines situations de
communication, lorsqu’ils passet de la langue française à la langue arabe dialectal ou
à la langue berbère.
Le changement qui se produit au cours de l’échange linguistique peut provenir
d’une carence linguistique de la part d’un des locuteurs rencontrant des difficulté s à
parler dans l’une ou l’autre langue. La défaillance ou l’insécurité linguistique expliquent
le va et le vient du locuteur entre deux ou plusieurs langues. Cette insécurité
linguistique se révèle féconde dans ce cas précis dans la mesure où elle permet la
compréhension et l’établissement de contact entre les différents protagonistes de la
communication.
Dans ce contexte, mettre le doigt sur « Les principales catégories fonctionnelles
de l’alternance » permet de parler de « l’alternance répétitive » qui signifie qu’une
notion dite en langue maternelle soit immédiatement reprise en langue étrangère. Ladite
reprise permet d’éviter des malentendus.
A cela, nous relevons un autre type de pratique qui joue
Un rôle de focalisateur ou de thématisation dans les
discours servant par exemple à passer du code « nous »,
le code intime, au code « eux », plus distant . (GARDNER –
CHLOROS, 1983 : 2).
Cette alternance est très importante car elle permet aux interactants de
concentrer leur attention sur un point préci s de la conversation. L’exemple des pronoms
qui jouent le rôle de focalisation. Cet exemple n’occulte pas la présence d’autres
éléments fondamentaux qui aident à comprendre et à expliquer l’alternance linguistique.
Dans tous les cas, l’alternance codique doit répondre à trois conditions ; la
première, c’est qu’elle soit prise dans des situations informelles, spontanées. Aussi
Elle doit être étudiée telle qu’on la trouve dans la rue,
sans toilette préliminaire qui tendrait à la faire apparaitre
comme pl us unitaire qu’elle ne l’est vraiment .
(GARDNER -CHOLORS, 1983 : 2)

Partie I cadrage théorique du phénomène de l’alternance codique

56
Cette première condition permet d’éviter les contraintes de la situation
d’interview, et d’élucider les difficultés de la situation formelle, les enregistrements que
nous avons effectués sont des interactions en situation. Il y a donc l’émergence d’un
caractère spontané et « sans toilette préliminaire » se dégage de ces enregistrements.
La deuxième condition, permet de rendre compte du prolongement du code
switching avec les autres phénomènes dictés par le contact linguistique. Il s’agit de la
mise en évid ence des rapports qui peuvent exister entre l’alternance et l’emprunt.
Si nous revenons à notre cas d’étude, nous signalons que plusieurs situations
observées, montrent les glissements de langues. La présence d’une unité linguistique
unique en langue mate rnelle est fréquente dans beaucoup d’échange en langue
étrangère. Le caractère psycholinguistique et intellectuel du phénomène rend difficile la
distinction théorique, formelle et définitive de l’emprunt de l’alternance :
La ligne de démarcation entre l’ emprunt et l’alternance
est une ligne floue et changeante. Plutôt que de faire une
séparation arbitraire il importe de s’intéresser au
processus par lequel des éléments de la langue A s’infiltre
dans la langue B, quel que soit leur sort ultime. Passage
au statut d’emprunt ou disparition totale .»(GARDNER –
CHLOROS, 1983 : 3)
La troisième condition consiste en l’éclaircissement de l’ambiguïté persistante
entre
Une analyse linguistique et fonctionnelle des changements
de langue en tant que tels, et une approche
sociolinguistique au sens plus large, qui recherche la
signification du discours mixte en tant qu’ensemble .
(GARDNER -CHLOROS, 1983 : 5).
Nous pensons que cette différenciation est essentielle parce que les
caractéristiques des phénomènes lingui stiques, reconnues par les chercheurs dans les
« discours mixtes », ne sont pas les mêmes, dans leur répartition quantitative, que celles
qu’ils dégagent dans un discours bilingue où les locuteurs n’appartiennent pas à un
groupe bien défini sur le plan soc ial et linguistique.

Partie I cadrage théorique du phénomène de l’alternance codique

57
Nous arrivons à dire qu’un modèle approprié à l’alternance, doit insister sur les
facteurs externes susceptibles d’apporter un éclairage sur les variations présentes dans
les discours des sujets parlants bilingues. Autreme nt dit, la description des virtualités
sur le plan linguistique doit être contextualisée avec l’environnement extralinguistique.
Dans le même contexte, il est fondamental d’insister sur l’effet des données
extralinguistiques sur les données linguistiques. Par conséquent, il est impératif de dire
le contact des langues dépend d’un ensemble de conditions non stables dans la mesure
où ce qui est évident pour une communauté linguistique, dans un moment donné, peut
ne plus l’être dans un autre moment.
La théorie de Carol MEYERS -SCOTTON , sur « les choix marqués et non
marqués », nous apporte des explications intéressantes dans l’étude de l’alternance
linguistique. L’essentiel de cette théorie consiste à dire que :
Le choix d’un cadre reflète les connaissances partagées
des interlocuteurs au sujet d’un ensemble de droits et
d’obligations sociaux et intra -individuels. (SCOTTON , cité
par GARDNER -CHLOROS, 1983 : 6)
Tout sujet parlant dans une situation donnée peut choisir la langue qui correspond
« aux droits et obligations » attendus des deux protagonistes. Quand un locuteur veut
changer « l’équilibre de ces droits et de ces obligations », il sélectionne une langue pour
l’acte de communication en question. L’e xemple d’un locuteur algérien, qui parle
l’arabe dialectal avec son interlocuteur qui pour affirmer son autorité il commence à
parler en français. En d’autres termes, l’alternance de code signifie soit une relation
intime donc de familiarité, soit une rela tion plus formelle, de distanciation. En faisant
recours à un code marqué, le sujet parlant, change automatiquement de rôle et même ses
rapports avec son interlocuteur.
L’alternance codique a suscité l’intérêt de plusieurs spécialistes, John
GUMPERZ a bea ucoup apporté au code switching dans les conversations, et plus
particulièrement aux fonctions de cette alternance. Quand la linguistique a étendu son
objet d’étude pour une nouvelle approche du bilinguisme, elle a prouvé que ce
phénomène peut au même mome nt servir à des fins communicatives et être structuré
invariablement au plan linguistique. Ses recherches ont mis en exergue toutes les
fonctions des différentes réalisations de l’alternance. Parmi ces fonctions, nous citons, à

Partie I cadrage théorique du phénomène de l’alternance codique

58
titre d’exemple, le renforce ment d’un message important ou l’introduction d’une nuance
subtile qu’une langue exprime mieux qu’une autre langue.
I.3.2. Les différentes approches de l’alternance codique
Ndiassé THIAM (1997) distingue différents genres d’approches lorsqu’il a défini
la notion du code switching. Il a évoqué cinq catégories, chacune d’elles correspond à
une approche de l'alternance linguistique que nous tent erons de présenter ci -dessous :
I.3.2.1. L’approche fo nctionnelle
Cette approche a pour objectif
D’analyser les effets de contact de langues et d’étudier les
fonctions conversationnelles et pragmatiques des
alternances codiques comme éléments modulateurs du
discours. (THIAM , ibid. :33-34).
En effet , la question de l’effet ou des effets de la langue sur l’interlocuteur n’est
pas à présenter dans la mesure où depuis toujours rhétoriciens ou autres spécialistes de
l’analyse du discours mettent affirment l’impact que peut exercer une langue sur le
locut eur. Cet impact ou comme disait certains cette influence se concrétise par les
opérations de choix, de sélection et de travail qu’effectue le locuteur au moment du
discours, c'est -à-dire au moment de la conversation.
I.3.2.2. L’approche structurale
Indiscutablement, elle e st de tradition sociolinguistique variationniste . Cette
approche procède essentiellement à relever les règles formelles dans les segments
hybrides . De plus, elle soulever les contraintes qui régissent le mélange linguistique.
I.3.2.3. L ’approche psycholinguistique
Elle s’est inspirée du modèle de John GUMPERZ qui stipulent que les
motivations du mélange linguistique sont accidentelles, casuelles, et idiosyncrasiques .
Ces mêmes motivations sont dépendantes du langage et du locuteur lui-même. Ce genre
de mélange exige des aptitudes linguistiques très développées de la part du sujet parlant.

Partie I cadrage théorique du phénomène de l’alternance codique

59
I.3.2.4. L’approche taxinomique
Elle t end principalement à classer et catégoriser les fonctions du code switching
en se basant sur des données o bservables dans divers corpus. Les catégories ne sont
guère définitives de par la complexité des situations. A ce titre, b eaucoup de chercheurs
se sont intéressés aux stratégies de gestion des deux langues, mises en avant par les
marques transcodiques. I ls ont précisé que les types de catégorisation des motivations
sociales du code switching élaborés par quelques auteurs ont rendu confus la distinction
entre l’alternance codique et le mélange de langue.
I.3.2.5. L’approche conceptualiste
Elle sert, comme le souligne Ndiassé THIAM , « A construire un modèle de la
façon dont l’alternance codique s’organise » (ibid. :35)
En s’appuyant sur les concepts abstraits et des modèles préexistants, on obtient
d’autres modèles, telle que « l’accom modation discursive » et la théorie du
« marquage ».
I.3.3. Les différents types d’alternance codique
Innombrables sont les travaux qui ont participé à une approche syntaxique du
mélange linguistique. Concernant le volet linguistique, il a été constaté dans le code
switching (stratégie la plus fréquente des bilingues entre eux) que :
Deux co des (ou plusieurs) sont présents dans le discours,
des segments de discours dans une langue alternant avec
des segments de discours dans une ou plusieurs autres
langues(…)Un segment peut varier en ordre de grandeur,
allant d’un mot à un énoncé ou à un prop osition ou une
phrase. (HAMERS & BLANC, 1983 :198) .
Effectivement, ce code switching segmental se réalise au cours du code
switching parce que les locuteurs peuvent alterner entre un monème en langue
maternelle et un syntagme en la ngue étrangère et inversement.

Partie I cadrage théorique du phénomène de l’alternance codique

60
I.3.3.1. La typologie de POPLACK
Shana POPLCK (1990 : 23) a proposé trois types d’alternance codique en se
basant sur la contrainte du morphème libre où l’alternance peut se faire entre un
morphème et un lexème d’un côté, et sur la contrainte d’équivalence des éléments
juxtaposés où la régularité syntaxique est fondamentale d’un autre côté. De ce fait, il
distingue :
 L’alternance interphrastique (entre phrases) ;
 L’alternance intraphrastique (les segments qui alternent so nt des
constituants de la même phrase) ;
 L’alternance extraphrastique (expressions, idiomatiques, figues…) et ce
par rapport à la structure syntaxique du segment alterné.
Nous notons que jusqu’à présent, toutes les recherches insistent sur les trois
types d’alternance :
I.3.3.1.1. L’alternance interphrastique
Se traduit par la succession de deux phrases . Cette alternance se manifeste quand
un sujet parlant utilise une seconde langue dans le but de répéter son message ou pour
répondre à l’affirmation d’un autre. C’est donc par l’alternance de phrases que se
concrétise ce genre de discours .
Exemple :
ya yemma meskine , j'ai peur pour lui il sait que tu fais de la box
j'espère? Si c'est le cas, tu peux être tranquille mon enfant, ton
futur ne te trompera jamais il aura trop peur de mourir!
I.3.3.1.2. L’alternance intraphrastique
Ce type d’alternance se présente souvent à l’intérieur d’une phrase . C’est ce qui
explique l’intérêt que linguistique a accordé ces dernières années à ce genre
d’alternance. Cette idée est confirmée par Poplack qui atteste que
Ces dernières années de nombreux chercheurs se sont
attaqués au problème de savoir exactement où, dans la

Partie I cadrage théorique du phénomène de l’alternance codique

61
phrase, une alternance d’une langue à l’autre peut
s’effectuer . (POPLACK, 1988 :23)
Nous constatons que des structures syntaxiques appartenant à deux langues
coexistent au sein d’une même phrase. Les deux langues en question sont
syntaxiquement en corrélation.
Exemple
Bsahtek les boucles, très belles! Je ne connaissais pas du tout la
marque! c bon à savoir
I.3.3.1. 3.L’alternance extraphrastique
Elle consiste à mélanger les expressions idiomatiques ou figées. Pendant
l’échange, le sujet parlant insère des idiotismes, de sa langue maternelle, mais sans se
soucier de la grammaire des langues dans l’interaction. Ces expressions participent à
l’amorçage de l’alternance linguistique.
Exemple :
(wallah) tu as raison mon ami
I.3.3.2. La typologie de GUMPERZ
D’après John GUMPERZ , il existe différents types de code switching : le code
switching situationnel et le code switching conversationnel ;
I.3.3.2.1. Le code switching situationnel
Désigne des variétés différentes, associées à des occupations, des situations
totalement différentes. Il est tributaire des activités et des réseaux mais aussi de
l’origine sociale du sujet parlant. Les richesses langagières du répertoire sont mobilisées
d’une façon dissociée en fonction du sujet abordé et le changement d’interlocuteur.
I.3.3. 2.2. Le code switching conversationnel
Le changement ou les modifications apparaissent à l’intérieur d’une
conversation, d’une façon plus spontanée, c’est l’exemple d’une conversation entre
locuteurs dans un bureau de poste dans une ville où deux citoyen s traitent des questions

Partie I cadrage théorique du phénomène de l’alternance codique

62
d’actualités en langue moyennement soutenue, mais ils passent au dialecte dès la
discussion touche des questions qui nécessitent un vocabulaire populaire.
Ceci dénote qu’il y a un passage d’une langue à une autre au cours de
l’interaction. Ce glissement est dicté par le contenu du message. Dans ce cas le sujet de
discussion détermine le choix des codes. Les locuteurs parlent la langue standard
lorsqu’il s’agit de parler des affaires, mais utilisent automatiquement le dialecte dès
qu’il s’agit de la famille et du village. Nous attribuons au dialecte un caractère familier,
informel voire affectif, car il est employé pour parler de l’environnement familial.
I.3.3.2. La typologie de DABENE ET BILLIEZ
Le modèle proposé par Louise DABEN E et Jacqueline BILLIEZ (1988) découle
de l’analyse des réalités langagières des jeunes issus de l’immigration qui se révèle
obligatoire dans notre étude du moment qu’il insiste sur les introductions des langues
en fonction de leur dimension discursive.
Les travaux effectués sur le bilinguisme des jeunes immigrés se sont intéressés
aux « différents modes d’insertion dans le discours » (DABENE 1994 :94). Ces études
ont permis une catégorisation des types des mélanges linguistiques et des stratégies
différe ntes.

Partie I cadrage théorique du phénomène de l’alternance codique

63

Figure 2 : Schéma représentant la typologie proposée par Louise DABENE
(1994 :95)
I.3.3.2.1. L’alternance codique inter -intervention
Ce mode de mélange survient entre deux échanges de parole d’un même
locuteur qui préfère choisir une langue au détriment d’une autre, ou encore le
changement de code d’un locuteur à l’autre entre deux tours de parole.
I.3.3.2.2. L’alternance codique intra-intervention
Ils contiennent le mélange inter -acte qui se réalise entre deux actes de parole, et
le mélange intra -acte qui se réalise au sein de l’acte de parole qui se divise en :
alternance segmentale et alternance unitaire. Ce découpage correspond à la longueur de
l’alternance.
I.3.3.2.3. L’alternance segmentale
Ce sont les segments de phrase qui enge ndrent le changement de langue.
I.3.3.2.4. L’alternance unitaire
Il s’agir de l’alternance d’un seul élément où on relève deux types : l’insert qui
rajoute des unités sans porter préjudice à la fonction syntaxique comme les Type d’alternances codique

inter-intervention intra-intervention

inter-acte intra-acte

segmentale unitaire

insert incise

Partie I cadrage théorique du phénomène de l’alternance codique

64
modalisateurs qui ponctuent l’oral, et l’incise qui correspond aux unités insérées à
l’intérieur des segments syntaxique qui sont proches de l’emprunt : « Mais il s’en
différencie d ans la mesure où il relève généralement de l’initiative individuelle »
(DABENE , ibid. :95).
Les études faites auprès des migrants démontrent que leur bilinguisme englobe
des stratégies argumentatives différentes. Il s’agit de mélange linguistique qui a un rôle
d’adhésion, et d’identification. Ce genre d’alternance a une fonction convergente. Par
contre, il existe un autre genre de mélange linguistique, voire d’alternance avec une
fonction divergente. Il s’agit du discours de commentaire et de la r upture du registre ou
du thème.
I.3.4. Les fonction s de l’alternance codique dans la conversation
Le mélange linguistique dans la conversation se distingue par une
Juxtaposition à l’intérieur d’un même échange verbal de
passages où le discours appartient à deux systèmes ou
sous système grammaticaux différents . (GUMPERZ, 1985 :
57).
Généralement l’alternance se traduit par deux phrases qui se suivent.
John GUMPERZ a commencé par l’analyse du discours pour isoler les
« fonctions conversationnelles » de l’alterna nce. Le code switching peut avoir des
fonctions dans certaines situations. C’est pourquoi, plusieurs exemples démontrent que
les passages en alternance peuvent être considérés comme « citation » ou comme
« discours rapporté ». L’exemple est celui d’un locu teur qui parle en une langue et en
même temps rapporte une conversation dans une autre langue. Cette fonction à
l’intérieur des échanges est invariablement reconnaissable. D’autres cas, en situation,
montrent que l’alternance contribue à transmettre le mes sage à une troisième personne
en présence de plusieurs interlocuteurs. De fait, nous ajoutons que l’alternance
contribue à faire connaitre le locuteur, il s’agit de la fonction déterminée qui permet « la
désignation de l’interlocuteur ».
C’est dans ce sen s que des études, précisément des conversations familiales des
immigrés où la langue dominante est présente, ont attesté que la première raison de

Partie I cadrage théorique du phénomène de l’alternance codique

65
l’alternance consiste à pointer le destinataire en le distinguant dans le milieu familial par
son âge et sa c ompétence dans les deux langues, le français et l’arabe pour les algériens.
Dans d’autres exemples, le mélange linguistique indique «une interjection » ou un
élément phatique. Les interlocuteurs peuvent passer d’une langue à une autre en
fonction des actes de parole. C’est le cas quand il s’agit de blaguer, de marquer son
mécontentement ou de taquiner…D’après Philippe BLANCHET(1998)
Lorsque le locuteur se trouve dans une situation de forte
émotivité, c’est sa langue d’origine qui ressort même
lorsqu’elle e st fortement étouffée. Ainsi, disputes, jurons,
serments, mots affectueux sont -ils souvent dits en
provençal (francisé ou non) même chez les locuteurs
provençaux pour qui le français prédomine très
largement.
Les propos de P. Blanchet attestent clairement l’impact et l’influence de la
langue maternelle, ici l’arabe dialectal, même chez ceux maitrisent le français. Le
recourt à cette forme de code switching permet de remédier à une incompétence de tout
ordre ; oubli, pauvreté lexicale, synonyme, valeur cult urelle…
De la sorte, face à un vocabulaire qui n’est pas riche, le locuteur bilingue peut
tenter de le corriger fait appel à une autre langue. Cependant, combler une lacune n’est
pas l’unique but de l’alternance car même un sujet parlant monolingue a un l exique
irrégulier et instable. En effet, un locuteur unilingue pourrait ne pas maitriser toutes les
ressources de la langue maternelle.
Quelques études en sociolinguistique ont montré que dans les réalités
langagières de locuteurs bilingues, souvent un m essage dit d’abord dans une langue est
repris dans une autre. C’est donc le phénomène de « réitération » qui émerge et auquel
le locuteur ne peut échapper dans la mesure où parfois la réitération jaillit de manière
inconsciente. Là aussi, c’est le poids de la langue maternelle qui explique ce
comportement langagier. Dans ce cas, ces répétitions consistent à :
 Spécifier le message ;
 Retenir l’attention du destinataire ;
 Préciser l’importance d’une partie du message ;

Partie I cadrage théorique du phénomène de l’alternance codique

66
 Renforcer le message ;
 S’investir encore plus dans la conversation .
En sens, l a répétition devient la preuve d’une volonté de participer à l’échange
verbal. Aussi, c ette suite de segments « synonymes » peut être une manifestation
stylistique et une spécificité du mélange linguistique qui caractérise : « Un discours
mixte qu’on peut qualifier de parler bilingue où les choix alternés des codes permettent
certains stylistique » (DABENE & BILLIEZ, 1987 : 74).
Un autre type de code switching a été présenté par John GUMPERZ (1989) , dont
l’importance réside en la « modalisation d’un message ». Cette classe de mélange :
« Consiste à modaliser des constructions telles que phrase et complément du verbe, ou
prédicats suivant une copule ». L’exemple d’un message principal en français qui sera
modalisé par l’arabe ou le kabyle.
Il à noter que par les fonctions conversationnelles nous visons aussi la
« personnalisation versus objectivation » difficile à déterminer en propos strictement
descriptifs. Par conséquent, il faut tenir compte du fait qu e : « Le contraste entre les
codes peut représenter, entre autres, le degré dans lequel le locuteur est impliqué dans
un message » (GUMPERZ, 1989 :78).
De manière générale, l e glisse ment de langue sert manifester une volonté de
rapprochement de la part du locuteur. Ce rapprochement peut attester, d’une
accommodation vers l’interlocuteur : la réponse peut être donnée dans la langue où
celle -ci est posée. Mais dans certains cas de figure, le choix de la langue se fait non par
celui de la langue de la questio n mais par la représentation qu’on a de l’interlocuteur.
Il reste à dire que le mélange linguistique peut être, en dépit de que nous venons
de développer, synonyme d’un sentiment de distanciation, voire de démarcation et
d’opposition. En ce sens, il offre à un locuteur un recul vis à vis de ces dires. De ce qui
précède, nous considérons que le recours à l’alternance est une manière d’affirmer
l’identité d’une minorité bilingue qui, à son tour, manifeste sa solidarité à un groupe
unilingue. Prenons l’exempl e d’un immigré parlant un français parsemé de dires, de
mots ou de phrases pris de sa langue maternelle. Une attitude langagière qui peut servir
à marquer son implication et une certaine solidarité avec son interlocuteur. Le mélange
linguistique peut aussi être un code spécifique du bilingue lui permettant de révéler ses

Partie I cadrage théorique du phénomène de l’alternance codique

67
buts, son statut et son identité sociale. C’est pourquoi, nous pouvons parler de la
fonction sociale ou de celle stylistique.
Le milieu des immigrés est un exemple édifiant à ces deux fonc tions du code
switching à travers lequel le locuteur exprime une attitude de prestige. Cette alternance
codique signale le statut particulier du locuteur et l’adhésion à une élite instruite. Ce
procédé peut aussi montrer une certaine forme d’expression ou un style.
I.3.5. Les facteurs motivant l’alternance codique
Plusieurs facteurs sont à l’origine du déclenchement du mélange linguistique
chez les jeunes issus de l’immigration. Ainsi nous nous intéressons aux conditions et
aux contextes qui suscitent la forme alternée que constitue la pratique de l’alternance
codique. En ce sens, il nous parait judicieux de recourir aux questions de FISHMAN :
Qui parle ? Quelle langue ? A qui ? Où ? Notre objectif est de rendre compte des
motivations qui déclenchent le mélange linguistique.
I.3.5.1. Le locuteur
Les locuteurs sont sujets parlants bilingues. Autrement dit, ils ont à leurs
dispositions plusieurs répertoires linguistiques. En tant qu’actants sociaux, ils
définiront, en fonction du contexte, leur alternance codique.
Par ailleurs, ils ajusteront, consciemment ou inconsciemment, leur
comportement langagier selon les règles sociolinguistiques communes à leur groupe.
C’est dire que les locuteurs bilingues sont des « agents actifs » dans la sélection de la
langu e et dans la gestion de l’alternance.
I.3.5.2. Le contexte social
C’est l’usage linguistique bilingue. En d’autres termes, il s’agit de la
juxtaposition de deux langues distincts, à savoir l’arabe issue d’une famille chamito –
sémique et le français, issu de l’indo -européen. Cette hybridation de langues est
communément connue par l’alternance codique ou encore le mélange linguistique.
L’apport des deux langues dans la production verbale est essentiellement dépendant du
contexte social du locuteur.

Partie I cadrage théorique du phénomène de l’alternance codique

68
Il est clair que le mélange linguistique arabe/français caractérise les milieux où
vivent les immigrés dans la société française (urbains et ruraux) (CAUBET, 2001 : 22). Il
est aussi, le miroir de la composante socioculturelle et du « bain linguistique » des
jeunes immigrés.
1.3.5.3. L’interlocuteur
C’est l’interlocuteur qui détermine la pratique de l’alternance codique. Ce
facteur est l’élément principal dans le choix de la langue car au cours d’une interaction
verbale, les sujets parlants s’adaptent mutuellem ent
Les bilingues n’utilisent pas habituellement le style des
alternances codiques lorsqu’ils sont en contact avec
d’autres bilingues sans connaitre d’abord le contexte de
référence et les attitudes de l’auditeur. Se co mporter
autrement serait risqué une incompréhension grave.
(GUMPERZ, 1982 : 67)
Faire appel au mélange linguistique ne signifie pas forcément une
communication réussie. GUMPERZ pense que le bilingue doit « connaitre le contexte de
référence » et le comportement de son interlocuteur. Sa ns quoi, l’interaction verbale e n
alternance codique peut engendrer une « déficience communicationnelle ».
I.3.5.4. Le lieu
Le plus souvent le lieu où se déroule l’échange est le déclencheur de l’alternance
codique. Le discours du sujet parlant doit être conforme avec le contexte car il existe
quelques lieux qui constituent des contraintes à la situation de communications en
imposant aux locuteurs un comportement verbal, tels que les mosquées. Dalila MORSLY
(1989 : 146) montre que le contexte appréhendé en tant qu’
Espace intervient aussi comme sélecteur de parole. Toute
parole n’est pas préférable dans n’importe quel espace
[…] l’espace définit donc la parole ou les paroles
autorisées en même temps que les personnes ha bilitées à
proférer ces paroles autorisées […] au commissariat, tout

Partie I cadrage théorique du phénomène de l’alternance codique

69
ce que vous sera retenu contre vous […] la transgression
langagière est très mal tolérée socialement.
Ces propos présentent l e contexte comme instance du « dire discursif ». C’est le
contexte qui, normalement, déclenche « les types de paroles » et « régit les
comportements verbaux ».
I.3.5.5. Le motif du mélange ?
La pertinence du mélange linguistique n’est plus à déterminée . Aujourd’hui,
l’hybridation de langues est devenue une réalité linguistique courante voire naturelle
non pas uniquement chez les jeunes issus de l’immigrat ion mais partout dans le monde.
I.3.6. Aspects grammaticaux et socio -fonctionnels
Toutes les études et les recherches sur le code switch ING se clivent en deux
domaines (voir figure 3) : la perspective grammaticale et la perspective socio –
fonctionnelle. Si la première met l’accent sur les constituants structurels à l’intérieur des
phrases, la seconde s’intéresse plutôt aux aspects sociaux du contexte du mélange
linguistique. Le schéma suivant distingue l’approche identitaire de l’approche
organisationnelle.

Partie I cadrage théorique du phénomène de l’alternance codique

70

Figure3 : Approches pour l’étude de l’alternance de code. Schéma adapté
de TORRAS et GAFARANGA ( 2002 : 530) et de CERQUA(2003) .
I.3.6.1. L’approche identitaire
La perspective socio -fonctionnelle n’occulte pas l’aspect identitaire pour
analyser le mélange linguistique. Cette approche a été adoptée suite à une longue
observation des sociétés bilingues. Ces dernières associent les langues à diverses
identités et à d ifférentes valeurs sociales. De là, il en ressort que la signification
d’instances spécifiques du mélange linguistique est intiment liée à ces identités et à ces
valeurs, C’est pourquoi GUMPERZ (1982) a élaboré la notion de code nous/eux qui
marque la soli darité ou de la distance. Ce même auteur a attribué des fonctions
discursives aux instances du mélange linguistique, la spécification du destinataire et
l’emphase rhétorique sont des exemples. Néanmoins, certains auteurs ont remarqué des Étude du mélange
linguistique
Perspective
socio –
fonctionnelle
Approche
organisationnelle Perspective
grammaticale
Approche
identitaire
(symbolique)

( Caractère marqué
(Myers -Scotton )
Négociation Code nous/eux
(Gumperz) Analyse de conversation
(Auer, Wei, Gafaranga)

Partie I cadrage théorique du phénomène de l’alternance codique

71
imperfections quan t à cette approche. L’approche la plus émergeante renvoie à la
question de la relation avec la validité des connaissances acquises. Une forte critique
faite par DURANTI (1988 , cité dans STROUD, 1992) , admet que la signification d’un
énoncé serait jointe à l’intention prétendument présente dans l’esprit du sujet parlant.
I.3.6.2. L’approche organisationnelle
Connaissant les lacunes et limites d’une approche symbolique, certains
chercheurs se sont intéressés à une approche ethnométhodologique basée sur les travaux
de GARFINKEL (1967) sur l’analyse conversationnelle pour expliquer l’organisation de
la conversati on et le mélange linguistique en tant qu’actions sociales pratiques rendues
possibles par des règles émergeant dans le contexte (GAFARANGA, 1999, 2001 ;
TORRAS &GAFARANGA, 2002) . Par conséquent, le mélange linguistique et le
bilinguisme doivent être étudié s
Non pas comme quelque chose qui existe à l’intérieur de
la tête des locuteurs, (…) mais comme une caractéristique
visible du comportement des participants. (AUER, 1984 : 7)
Ces chercheurs ont remarqué les réactions ou l’absence de réaction des sujets
parlant eux -mêmes face à leur choix de code pour découvrir la norme qui ressort de
l’interaction et renvoie à l’ordre sous -jacent (GAFARANGA, 1999) . Des réactions telles
qu’une hésitation ou une correction indiquent une évidence de la norme, tandis que
l’abse nce de réaction ind ique l’observation de la norme.
I.3.7. La distinction entre l’alternance codique, l’emprunt et interférence
Distinguer l’alternance codique de l’emprunt de l’interférence est au cœur des
recherches consacrées au phénomène du mélange linguistique comme pratique
individuelle. Ainsi dès que les locuteurs ont une alternance constante, il est primordial
de préciser s i la substance venant de l’autre langue est réellement une alternance ou au
contraire un emprunt. Selon la vision de John GUMPERZ (1989) , ces deux phénomènes
ne peuvent pas être considérés sur le même plan. Selon l’auteur en question, il importe
de disjoin dre l’alternance codique de l’usage de mots d’emprunts :
L’introduction d’une variété dans autre de mots isolés ou
d’expressions idiomatiques brèves, figées. Les items en

Partie I cadrage théorique du phénomène de l’alternance codique

72
question sont incorporés dans le système grammatical de
la langue qui les emprunte. I ls sont traités comme
appartenant à son lexique, en revêtent les caractéristiques
morphologiques entrent dans ses structures syntaxique.
En revanche , l’alternance codique se base sur :
La juxtaposition significative de ce que, consciemment ou
non, les loc uteurs doivent traiter comme des chaines
formées selon les règles internes de deux systèmes
grammaticaux distincts.
Si nous concevons que l’emprunt est l’intégration phonologique ou
morphologique et que dans l’alternance il y a respect des structures des deux langues ;
cela implique obligatoirement la présence de deux systèmes distincts.
Un autre « modèle théorique » peut aussi être retenu dans l’identification de
l’emprunt. Lequel modèle s’appuie sur des critères morphologiques et syntaxiques.
Plusieurs facteurs doivent entrer en considération, pour savoir, où est ce qu’il serait
possible d’alterner dans une phrase. C’est -à-dire, il est question de faire ressortir les
différentes contraintes concernant la place où une alternance de langue peut se faire. I l
s’agit là de « la contrainte de l’équivalence ». Ce qui revient à dire, qu’une alternance
se réalise entre deux éléments donnés d’une phrase si l’agencement de ces deux
éléments convient aux règles de leurs grammaires respectives. C’est pourquoi, le res pect
des règles structurelles des langues est primordial.
Toujours dans le cadre de la différenciation de l’alternance codique de
l’emprunt, nous signalons que les mots empruntés tolèrent généralement les dogmes
morphologiques et syntaxiques. Quant à l’a lternance, nous constatons que les segments
de phrases qui viennent d’une autre langue, gardent leurs spécificités morphologiques,
syntaxiques et lexicales propres à la langue d’origine. Autrement dit, le mot emprunté à
une autre langue subit d’énormes transformations sur le plan phonologique et/ou
morphologique ; alors qu’avec l’alternance, les parties de phrases qui alternent d’une
langue à l’autre gardent leurs caractéristiques morpho -syntaxiques et lexicales.

Partie I cadrage théorique du phénomène de l’alternance codique

73
Ce sont donc ces caractéristiques qui expliquent les différentes recherches sur
l’emprunt dont les définitions sont aussi variables que plurielles. Selon le dictionnaire
de linguistique :
Il y a emp runt quand un parler A utilise et finit par
intégrer une unité ou un trait linguistique qui existait
précédemment dans un parler B et que A ne possédait
pas ; l’unité ou les traits empruntés sont eux -mêmes
appelés emprunt. (DUBOIS, 1973 :188)
En revanche Louis DEROY (1956 :18) pense que : « L’emprunt est une forme
d’expression qu’une communauté linguistique reçoit d’une autre communauté. » Quant
à Louis GUILBERT (1975 :90) il définit l’emprunt comme tant: « L’introduction, à
l’intérieur du système, de seg ments linguistiques d’une structure phonologique, syntaxe
et sémantique conforme à un autre système ».
Cet ensemble de points de vue fait dire que l’emprunt se manifeste sur tous les
niveaux d’analyse linguistique (phonologique, syntaxique…)
En somme, nou s considérons que l’emprunt linguistique est une transformation
d’unités ou de mots de la langue maternelle vers la langue étrangère, La langue
maternelle insère des mots empruntés à son propre système linguistique. Dans notre cas,
c’est une unité de la l angue française qui est utilisée en arabe ou en kabyle avec la
phonologie et/ou la morphologie arabe ou kabyle. De la sorte, les mots empruntés sont
imbriqués dans la morphologie lexicale de la langue étrangère.
Pour synthétiser la question de la distinction de l’alternance codique de
l’emprunt, nous affirmons, à la suite des différentes recherches présentées et
développées, que l’alternance et l’emprunt ne sont pas sur le même plan. C’est l’avis de
Shana POPLACK (1988 :23)
Bien qu’il soit parfois difficile de distinguer
méthodologiquement entre différent phénomènes
découlant du contact de langues, nos résultats confirment
la distinction conceptuelle entre l’emprunt et
l’alternance »

Partie I cadrage théorique du phénomène de l’alternance codique

74
Ces données sont nécessaires p our la différenciation conceptuelle entre les deux
phénomènes.
Si l’emprunt, l’alternance codique et l’interférence sont liés par un dénominateur
commun, c'est -à-dire qu’il relève, selon Le Guide Alphabétique : « d’un processus qui
aboutit à la présence da ns un système linguistique donné d’unités et souvent de modes
d’agencement appartenant à un autre système », l’interférence est traduction littérale
d’unités ou de modes d’agencement d’une langue transposé dans une autre langue dont
le système n’est le mêm e. Elle est donc une pratique dont les caractéristiques sont
particulières, voire différentes des deux premiers phénomènes. En ce sens, l’interférence
est caractérisée par la présence implicite d’éléments étrangers au système linguistique
utilisé. Son cara ctère implicite signifie qu’elle ne se révèle qu’à l’analyse.
Sur le plan de la performance, elle intervient d’une manière inconsciente chez le
locuteur. C’est pourquoi, on la rencontre au niveau du discours oral comme au niveau
du discours écrit. Sur le plan linguistique, l’interférence est conçue comme une faute
dans la mesure où il y a transgression des règles et normes de la langue. Pour éclairer
cette question, nous citons l’exemple suivant :
 J’obéis ma conscience
Certes, un auditeur français comprend ra le sens, mais en même temps il
découvrira une faute de grammaire dont l’origine est la grammaire arabe. Contrairement
à la grammaire française où le verbe ‘’obéir’’ est un verbe « transitif indirect » qui se
conjugue avec l’auxiliaire avoir, dans la gra mmaire arabe, il est un verbe « transitif
direct ».

PARTIE II
L’ALTERNANCE CODIQUE EN LIGNE : UN SIGNUM
IDENTITAIRE

CHAPITRE 1
IMMIGRATION ET CONSTRUCTION DE L’IDENTITE

Partie I I Immigration et construction de l’identité

77 II.1.1. Identité : une notion problématique

En changeant leur façon de vivre, ils [ les hommes en terre
étrangère ] avaient perturbé l’ ordre du monde, désorienté les
âmes de ceux qui étaient partis . Mario Vargas Llosa,
L’Homme qui parle , 1987.

D’emblée, nous noterons que la problématique de l’identité constitue le thème
central des études sur les milieux sociaux hétérogènes et inégaux . A ce titre, elle traite
particulièrement de la situation de contact entre des communautés ethno -culturellement
différentes. Dans ce chapitre, il est question de décrire et de rapporter les effets de la
rencontre de cultures sur un arrière -plan identitaire . L’ « identité ethnique » taillera la
part du Lyon de cette étude . L’intérêt accordé à l’identité répond à la nature de notre
recherche où il est question non pas uniquement de contact de langues, mais aussi entre
contact de cultures. Lequel contact qui aboutit généralement à des d’opérations qui
transforment le système de valeurs et modifient les catégories sociales. C’est ce qui
explique que l ’ « identité ethnique » est présentée comme un sérieux référent à la
problématique de l’acculturation comme concept à dimension est anthr opologique et
qui désigne :
L’ensemble des interférences culturelles que les immigrés
et leurs enfants subissent à tous les niveaux de
l’adaptation et de l’intégration, par suite de la
confrontation constante de leur culture d’origine avec
celle de la so ciété d’accueil . (ABOU , 1988 : 4).
C’est pourquoi, il est important de signaler que diverses études en psychologie ,
en sociologie et même en anthropologie ont essayé de déterminer et de définir le
concept d’identité . Cet intérêt rend compte des caractéristiques à la fois compliquées et
évolutives de l’identité . Face à la complexité de la question, nous acceptons la multi –
dimensionnalité du concept.
Avant que nous inscrivions notre recherche dans ce champ d’étude, il nous parait
judicieux de s’inte rroger sur le rôle que joue la société d’accueil dans la production de

Partie I I Immigration et construction de l’identité

78 l’identité d’un sujet d’origine étrangère. De fait, nous nous demandons : Quels sont les
indices de cette intervention ?
Au vu des différentes recherches, le mot « identité » est compliqué à définir.
Cette difficulté s’explique par sa polysémie et par sa connotation idéologique. Dans
cette perspective, Eric ERIKSON (1959) , avance que l’identité n’existe qu’à travers un
sentiment identitaire, qui à son tour s’ap puie sur plusieurs caractéristiques qui reposent
sur des éléments d’ordre individuel tel que le sexe, et d’autres éléments d’ordre social
telle que l’expérience. A partir de 1972, les travaux de l’école de Bristol, mettent en
exergue les conditions et les effets de l’appartenance à des groupes différents du groupe
d’origine . Comme mécanisme cognitif , le sentiment identitaire est fondé essentiellement
sur la conscience d’une appartenance à un groupe dont les spécificités sont particulières .
Notons que l’étud e des phénomènes identitaires est inséparable de l’étude des stratégies
utilisées par les acteurs sociaux dans l’expression identitaire et l’appartenance à groupe
culturel.
Suite aux études évoquées ci -dessus, le domaine des sciences humaines présente,
de manière générale que comme un fait de conscience subjective ; c’est l’organisation
de la subjectivité qui formerait l’identité : le soi expérimenté par la personne, comme
unique et particulier, est composé par un fonctionnement de ressentis et de
représentations, lesquels se réalisent en partant des éléments objectifs construits par
l’expérience et qui ont un sens par rapport aux modèles déjà existants, aux principes et
aux idéologies relatifs à des appartenances multiples. Par ailleurs, se pen cher sur la
question de l’identité implique automatiquement une étude sur les principes, normes et
traditions d’une culture ; certaines recherches en sciences humaines supposent la
présence d’une « division » entre la quête d’une identité par une personne et son besoin
d’engagement dans la société. Ce tte question est considérée comme capitale pour la
construction d’une identité.
En 1963, George Herbert MEAD a démontré que l’identité est le fruit d’un
processus social et qu’elle est dictée et structurée par la société. Il la voit comme un
amalgame de trois pôles psychiques : le moi, le je, et le soi. Quant aux travaux effectués
par la psychanalyse, ils insistent sur les interactions précoces et plus précisément sur le
lien affectif qui existe entre une m ère et son bébé, dans le processus de la construction
d’une identité. Ils ont aussi mis l’accent la notion fondamentale de l’identification.

Partie I I Immigration et construction de l’identité

79 II.1.2. Quelques définitions de l’identité

La notion d’identité est associée en premier lieu à celle de communa uté
linguistique. Celle -ci est caractérisée par la fluidité et la mouvance dans la mesure où
elle change en fonction du discours engagé , c'est -à-dire en fonction de la situation .
L’approche e thnographique , insisté sur l’aspect sociolinguistique de l’identi té du sujet
parlant dans son appartenance sociale et plus particulièrement à :
 sa classe socio -économique ;
 son statut dans la société ;
 son âge ;
 son sexe ;
 son ethnie ;
 son niveau d’instruction .
A cela, l’identité est aussi définie par le lien qu’entretient le locuteur avec son
interlocuteur . Le statut de ce dernier, le positionne comme inferieur, égal, ou supérieur.
C’est une autre manière pour rendre compte de la complexité de la problématique
identitaire notamment des sujets migrants.
En fon ction du contexte et du modèle d’analyse choisi, nous pouvons définir soit
une identité communautaire déterminée à partir des facteurs cités ci -dessus qui
indiquent l’appartenance à un groupe social, soit une identité individuelle déterminée
par un mélang e des mêmes facteurs, qui personnalise alors le sujet parlant ou l’auteur
d’un texte.
A ce titre, n ous parlons d’identité linguistique lorsque le langage d’un sujet parlant
trahit son appartenance à u groupe social. Cette révélation se remarque beaucoup p lus
dans les espaces multi -ethniques et plurilingues où le parler natif d’une langue permet à
ceux qui l’entendent de déduire l’appartenance ethnique du locuteur.
Pour plus d’éclairciss ement, nous procéderons ci -dessous à présenter quelque s
définitions de la notion d’identité communautaire :
 MEAD définie le ‘’Soi’’ comme étant une synthèse du ‘’Moi’’ qui est l’image
identifiée par l’autre et du ‘’Je’’ qui représente l’intimité du soi : « L’identité

Partie I I Immigration et construction de l’identité

80 est le fruit d’un affrontement, d’une confrontation entre le sujet d’une part, et
les Autruis généralisés et les Autruis significatifs de l’autre » (MEAD , 1963)
 TAP (1997) définit l’identité personnelle comme :
L’ensemble des représentations et des sentiments qu’une
personne développe à propos d’elle -même. (Elle
constitue) ce qui permet de rester me même, de se
réaliser soi -même et de devenir soi -même .
 DUBAR la définit comme suit :
L’identité est la dynamique qui nait d’un double conflit :
conflit entre l’image de soi pour soi et l’image de soi pour
autrui et con flit entre l’identité héritée et l’identité visée .
(Ibid., 2000 )
Cette dynamique se réalise grâce aux stratégies identitaires pour , en fin de compte,
arriver à concrétiser une double finalité :
1. Protéger l’unité de soi qui permet à tout un chacun de s’identifier et qui, en
même temps, assure làla stabilité d e l’individu ;
2. Permet la reconnaissance et la valorisation sociale de la personne.
 LIPIANSKI , en définissant l’identité il a insisté , d’une p art, sur l e caractère
dynamique de celle -ci et, d’autre part, sur les finalités visées par la construction
de l’identité . A ce titre :
L’identité est une structure composée d’un ensemble de
représentations de soi, pour soi et pour autrui, visée et
héritée. C’est une structure dynamique q ui vise une
finalité jamais atteinte définitivement. Elle est dotée d’un
double caractéristique : stabilité relative et plasticité.
C’est une structure paradoxale puisqu’elle consiste à se
sentir soi pendant qu’on cherche à le devenir, à se
maintenir en se transformant et à se transformer en
restant soi -même. (LIPIANSKI, 2002 : 23)

Partie I I Immigration et construction de l’identité

81 Toutes ces définitions permettent de comprendre que l’identité est un ensemble
de représentations qu’on se fait de soi et que les autres se font de nous . Autrement dit,
c’est notre manière de percevoir le monde , c’est de la nature des relations que nous
entretenons avec l’autre, c’est aussi de l’image de soi que nous donnons aux autre qu’un
sujet parlant construit son identité en interaction avec son environnement.
II.1.3. Les difficultés de la constitution identitaire

II.1.3.1.Identité et personnalité

Le mécanisme de personnalisation exige une évolution continue. C’est pourquoi,
l’être humain est constamment au paradoxe de la continuité dans le changement. En
effet, cha que personne a le libre choix et la possibilité de changer . C’est une manière de
dire que la problématique de la mêmeté et de la continuité est au cœur de la notion
d’identité telle que développ ée par TAP dans les termes suivants :

La continuité et la permanence, ne sont jamais données,
elles sont des idéaux, des valeurs fonctionnelles vers
lesquelles les individus, les groupes et les peuples tendent.
Elles sont des fins poursuivies, sans cesse relancées,
remises en question, perdues et révisées. Elles ne sont pas
des réalisations, mais des « cibles » constamment
reculées, à mesure que nous avançons . (TAP, 1997 : 2)
C’est généralement le désir de rester soi , de ne pas se départir de ses spécificités
et en même temps de ne pas s’isoler et s’enfermer sur soi qui caractérise le plus la
formation des identités. La relation du soi avec l’autre et les multiples réinterrogations
de soi confirment le principe selon lequel l’identité est constamment en construction ce
qui permet à toute personne d’éviter la stagnation. D’ailleurs, les conceptions globales
qui insistent sur la notion « d’équifinalité » et de stabilité confirment que
l’isolementtotal et les systèmes fer més ne sont guère équilibrés.
En outre, l a dissonance cognitive est considérée comme un processus primordial
dans la construction de l’identité. Ainsi l’individu dans sa quête de cohérence, de
continuité, et d’unité tend toujours à diminuer la dissonance qui peut être le résultat de

Partie I I Immigration et construction de l’identité

82 choix spontanés que la personne accepte et assume en fin de compte , car disait
MOESSINGER :
La théorie de la dissonance nous dit qu’après avoir fait un
choix dont nous assumons la responsabilité, nous avons
tendance à nous mettr e d’accord avec ce choix .
(MOESSINGER, 2000 : 35)
Ce développement de la question permet de dire que les contenus identitaires se
forment par des identifications psycho -sociales déterminées par plusieurs statuts qui
déterminent les catégories d’appartenance de la personne. En plus de ces identifications
relatives à des milieux, à des groupes, et à des catégories d’autres chercheurs tels que
TAP, ajoute une identification liée aux multiples « miens » mon corps, mes intérêts, mes
aspirations, etc. Dans ce cas nous sommes face à des mécanismes d’appropriation qui
permettent à l’individu de définir un « territoire » d’existence qui lui permet de
manifester sa différence et son autonomie, mécanisme qu’il revendique et qu’il défend.
Mais cette identification d’appropriation peut créer des dissonances que la personne
cherche à diminuer pour garder une certaine cohérence identitaire, une façon d’être qui
lui soit personnelle :
Les manières d’être au monde qui constituent les contenus
profo nds de l’identité, ne sont que rarement suffisamment
perturbées pour être remises en question. Plus que des
idéologies ou des visions du monde, les manières d’être au
monde incluent une attitude fondamentale face à la vie,
dont la portée échappe partiellem ent à l’individu lui -même .
(MOESSINGER, 2000 : 162)
L’évolution, le changement et même le développement exigent une perpétuelle
remise en question qui vient en même temps d’un dynamisme sous -jacent cognitivo –
affectif et d’une volonté d’explorer le monde ex térieur. TAP propose l’exemple du
caméléon, à travers le changement de couleur pour signaler un changement de
comportement en fonction du contexte, et un changement de peau (structure) pour
signaler la déstructuration identitaire en temps de crises.

Partie I I Immigration et construction de l’identité

83 II.1.3.2. Identité et altérité

L’identité d’une personne est , d’une part, la résultante de ses relations avec les
autres et , d’autre part, de la place qu’il occupe au sein de la société. Dan s ce sens,
VERBUNT souligne qu’ « Il n y a pas d’identité sans alt érité » (VERBUNT, 2001 : 45)
Il ajoute :
Elle ne saurait se construire uniquement sur son propre
dynamisme individuel. La présence d’autrui n’est pas
d’abord une question d’altruisme, m ais de nécessité .
(Ibid. : 67)
Cette conception du monde n’admet pas un seul et unique centre . Par
conséquent , c’est le rapport aux autres qui détermine la position et le statut de la
personne . Pour qu’une personne puisse s’adapter à la diversité de son existence, elle
doit concilier les diverses appartenances. La complexit é de la construction identitaire
réside en partie dans le fait de vouloir contenir toutes ces appartenances en une seule
personne.
II.1.3.3. Appartenances diverses

De ce qui précède, nous avançons que l ’identité d’un individu s’ancre dans trois
réalités ; d’abord par l’humanité qui est le propre de tous les humains, ensuite par son
existence individuelle qui est unique et enfin par l’intégration de la personne dans des
groupes, des sociétés, des communautés, des catégories, des appartenances et des
milieux . La diversité des appartenances permet à la personne d’avoir plusieurs
références et repères. Ces derniers peuvent être en concurrence, comme ils peuvent être
aussi en accord avec les repères personnels . Chacun des milieux contribue à sa façon
dans la con struction de l’identité de l’individu via la culture. Cependant les traces
laissées par chaque milieu ne sont pas toujours les mêmes pour toutes les appartenances.
Le fait qu’un individu prenne conscience de ces appartenances multiples ne
mène pas forcemen t à un changement fondamental de ses représentations de son identité
comme objet unifié. Il y a donc cet aspect subjectif de l ’identité : « C’est justement cette
capacité et cette volonté de nouer en un seul sujet, ces différents aspects de l’existence »
(VERBUNT, 2001 : 55)

Partie I I Immigration et construction de l’identité

84 Nous pouvons donc considérer la culture comme interface entre la personne et la
société, entre la personne et un groupe d’appartenance. Elle est constamment une quête
de stabilité entre deux entités (individuelle et collective). L’iden tité de certains
individus peut être en crise, à cause des tensions engendrées par la diversité des
références et par l’évolution des valeurs. La personne dans ce cas, réfute le système
culturel car ces derniers s’entremêlent chez lui en permanence.
II.1.4 . Les différents types d’identité
Le chercheur Carmel CAMILLERI (1984) , propose quatre types d’ identités
considérés comme quatre types de rapports :
II.1.4.1. L’identité participation

Elle détermine la personne par rapport à sa contribution et sa collaboration au sein
d’une communauté. Les personnes ont en commun quelques valeurs, et un mode de
vie : le jeûne du Ramadan, la fête de Noel, sont des exemples concrets de rites partagés
avec les autres.

II.1.4.2. L’identité singularisante

Elle détermine et constitue la personnalité du sujet en le différenciant des autres.
Cette différenciation devient dans la plupart des cas un repli sur sa culture : « Je suis
algérien, je ne suis français ». Ouencore : « Je ne suis pas une femme, je suis un
homme ».

II.1.4.3. L’identité défense

Elle est relati ve au processus de solidarité et du regroupement des groupes en cas
d’agression par les autres groupes. Nous pouvons citer l’exemple de la solidarité que
manifestent un groupe d’étudiants d’un même pays face à un danger qui guête un de
leur compatriote .

II.1.4.4. L’identité instrument

Appelé aussi identité de revendication car elle permet de manifester le droit d’être
différent . Elle se traduit généralement par une volonté de changer l’image falsifiée chez
les autres. Pour ce, Jean GUGLIELMI (1986 : 366 ) considère l’identité comme étant :

Partie I I Immigration et construction de l’identité

85
La résultante des traits physiques et psychologiques d’‘un
individu qui permettent de le reconnaitre sans aucun
doute. Ce complexe est évolutif, il connait des
transformations en relation avec les données physiques,
affectives, intellectuelles et sociales, d ans les limites
propres au développement de son espèce. Des mutations
peuvent intervenir .
II.1.5. Les facteurs de l’identité culturelle

La langue, l’environnement, la religion, le patrimoine, la situation socio –
économique, le sexe, la région, la race, les modes de vie constituent les facteurs de
l’identité culturelle commun e à un groupe d’individus. Face à cette somme de facteurs,
nous nous limiterons à citer ceux que considérons comme les plus pertinents pour
notre cas de figure :

II.1.5.1. L’environnement

Par environnement, il ne s’agit pas du sens spatial ni du sens temporel, mais comme
l’ensemble d’éléments humains et naturels caractérisés par la stabilité, l’ouverture, la
conscience de la communication, le travail avec l’autre et l’amou r de la liberté.

II.1.5.2. La religion

Ce facteur est très important pour notre recherche et par rapport à notre corpus.
L’Islam est considéré , à travers l’histoire , comme un élément fédérateur pour les
peuples musulmans . A l’instar des autres religions, l’Islam a sa propre vision de
l’individu et du monde :
L’Islam est difficilement une affaire personnelle. En effet
l’Islam informe, marque, influence et détermine la vie du
croyant au plan familial, social, économique, cu lturel,
politique. (WEBER, 1985)
Pour toute personne qu’elle soit croyante ou pas l’importance de la religion,
comme facteur ou indicateur de l’identité culturelle, n’est plus à déterminer :

Partie I I Immigration et construction de l’identité

86 Cette tradition demeure pourtant déterminante, mais sur
le mode de fragments relatifs à des systèmes effondrés ou
abandonnés. Certains gestes, certains objets, des airs, des
anniversaires, des parfums gardent en effet dans le texte
des jours et des travaux, la fonction capitale qu’a, dans un
texte écrit, la ponctuation . (CERTEAU : 1986)
II.1.5.3. La langue

Ce facteur est l’outil de la communication, la manière de parler, le symbole
d’appartenance et la façon d’exister de tout individu, de tout groupe, voire de tout
peuple. Langue et culture sont ici les deux faces de l’identité d’une personne. Notons ici
que c haque code linguistique véhicule un contenu culturel. Nous pouvons donc
affirmer, à la suite d’ABDALLAH -PRETCEILLE , que la langue est intimement liée
à son support culturel :
Toute langue véhicule un cont enu culturel. Chaque mot,
chaque structure, chaque formulation verbale ou écrite est
la traduction linguistique et culturelle d’une réalité, d’une
perception (qui par définition n’est pas neutre et est
toujours située psychologiquement et sociologiquement)
d’un système de pensée » (ABDALLAH -PRETCEILLE,
1982)
A cela, nous ajoutons que la langue peut être un élément unificateur. L’exemple
le plus édifiant est celui de la langue arabe en Algérie durant l’époque coloniale
française. De même, l a langue a la capacité d’expliquer et de traduire les contenus des
mots, et des concepts, c’est pourquoi elle représente l’un des facteurs les plus
importants de l’identité culturelle. Pierre BOURDIEU la définit ainsi :

C’est un ensemble commun de schème s fondamentaux,
préalablement assimilés, à partir desquels s’articule,
selon un art de l’invention analogue à celui de l’écriture
musicale, une infinité de schèmes particuliers,
s’appliquant à des structures particulières. Ces schèmes

Partie I I Immigration et construction de l’identité

87 peuvent soit supplées un défaut d’invention, soit servir de
supports d’improvisation . (1967 : 380)
II.1.5.4. Le patrimoine

C’est l’héritage commun à un groupe de personnes , Il est l’ensemble des legs
culturels cumulé s par les générations anciennes au gré des temps et des régions. Le
patrimoine ne renvoie pas ici aux espaces désignés par les instances internationales
ayant de l’intérêt pour l’humanité. Cet héritage culturel n’est seulement important dans
le processus de la construction de l’identité culturelle, mais il sert aussi à forger la
personnalité de chaque individu et de chaque groupe social.

II.1.6. Les stratégies identitaires

De nos jours la grande majorité des spécialistes sont d’accord pour dire que
l’ident ité est le résultat d’un processus incluant les diverses expériences sociales d’une
personne. Cette construction diffère selon les catégories sociales qui entourent la
personne , c’est à dire , son rang social. Les travaux de recherche de TAJFEL et TURNER
(1972 -1986) décrivent la manière dont les personnes aspirent à forger leur identité en
partant des représentations de leurs appartenances à certains groupes et à partir du sens
évaluatif et émotionnel qu’ils y associent. C’est une manière de dire que c haqu e
individu a une aptitude d’action pour choisir le groupe de référence et d’appartenance .
Pour déterminer le soi, chaque individu est libre de choisir des stratégies individuelles
ou collectives.
Carmel CAMILLERI (1990) a mis l’accent sur la dynamique ide ntitaire qui
procure à la personne un rôle d’acteur social. Pour lui, la dynamique identitaire se
concrétise par le recours à des stratégies en tant que :
Procédures mises en œuvre (de façon consciente ou
inconsciente) par un acteur (individuel ou collecti f) pour
atteindre une ou des finalités (définies explicitement ou se
situant au niveau de l’inconscient), procédures élaborées
en fonction de la situation d’interaction, c’est -à-dire en
fonction des différentes déterminations (socio -historique,
culturelles , psychologique) de cette situation .
(CAMILLERI, 1990 : 24)

Partie I I Immigration et construction de l’identité

88 De cette citation, nous pouvons dire que l’identité est un processus
multidimentionnel résultant d’échanges entre diverses dimensions psychologiques en
perpétuelle confrontation avec un certain nombre de conditions sociales, économiques,
et politiques. Considérée de la sorte, nous approuvons les propos de JoëlFRONTEAU
qui affirme que : « le degré zéro de l’identité […] est plus qu’un vide à remplir, c’est un
trou où tout s’absorbe, le passé, le future, le présent . » (Joël Fronteau, L’intervention
interculturelle, p. 23.)Vu de la sorte, les finalités de toute cette recherche sur l’identité
dans sa dimension individuelle est inséparable de sa dimension collective en rapport
avec l’identité « ethnique » où s’affirment des exigences structurelles de nature sociale,
historique, économique et politique répondant ainsi au sentiment d’appartenance que
ressent une personne pour un groupe « ethnique » que Sélim ABOU définit comme suit :
Un groupe dont les membres possèdent, à leurs yeux et
aux yeux des autres, une identité distincte, enracinée dans
la conscience d’une histoire et d’une origine communes .
(1981 : 29)
Vouloir comprendre l’identité ethnique, ne veut pas dire dénombrer des données
objectives relatives à un groupe donné (la langue, la race, la culture, la religion).
Effectivement, l’identité ethnique a une dimension très subjective : elle concerne la
représentation qu’une personne se fait de la composit ion, des limites et des spécificités
de son groupe d’appartenance. Tous ces facteurs composent les frontières ethniques qui
tracent les contours de la dimension identitaire indéfinissable des frontières culturelles .
Le rapport des frontières ethniques aux frontières culturelles, en matière de recherche
identitaire, renvoie aux concepts de la stabilité, de la permanence, de la totalité à la
singularité (Joseph KASTERZTEIN , Les stratégies identitaires , 1990, p. 27). Les
divergences entre groupes ethniques se d istinguent à travers chaque composante des
échanges sociaux. Les paramètres culturels sont ici d’une grande importance du
moment ils permettent et assurent l’identification de l’individu et du groupe. C’est dire
que le sentiment d’identité ethnique se construit par les rapports sociaux où la personne
se considère et est considéré e par d’autres personnes comme culturellement différent
des individus des autres groupes.
C’est pourquoi dans les situations d’immigration on accorde à la société
d’accueil une grande place dans la création des identités ethniques des groupes qui

Partie I I Immigration et construction de l’identité

89 vivent sur son sol. En effet , la personne qui appartient à une communauté donnée se
déterminera principalement par rapport à la société qui le reçoit par des critères
culturels. C’est po urquoi la crise identitaire est souvent rattachée aux chocs culturels
dans la mesure où : « la constitution de l’identité […] est inséparable de la négociation
d’une identité de valeur revendiquée » (Stratégies identitaires, p. 86). Il est donc important
de souligner que l’identité des individus ou celle d’un communauté doivent être
envisagée s sur le plan des identifications à la culture du milieu d’origine et sur le plan
des identifications à la culture du milieu d’accueil qui peut regrouper plusieurs cultures.
De cette manière, « l’identification constitue [ …] la forme la plus originaire du lien
affectif à un objet » (Stratégies identitaires, p. 08). Ici, nous nous limitons à l’objet
socioculturel comme élément fondateur du moi car comme disait Alain Touraine :
Le plus souvent l’appel à l’identité s’appuie sur le recours
à un garant métasocial de l’ordre social, en particulier
sous la forme de l’appel à une essence humaine ou
simplement à l’appartenance à une communauté définie
par d es valeurs ou par un attribut naturel ou encore
linguistique . (Stratégies identitaires, p. 28)
Dans le prolongement de cette idée, TAJFEL et TURNER considèrent que
l’identité est depuis toujours caractérisée par la valorisation du groupe d’appartenance
ainsi que par la signification d’appartenance . Celle -ci représente un repère cardinal de la
notion de soi. Ces auteurs pensent que l’identité est un type d’identité de groupe, très
important pour la notion de soi des individus de groupes ethniques. De la sor te,
l’identité semble être un composant qui , incontestablement, permet la définition de soi
de l’individu en situation sociale composite.
Du point de vue de J. W. BERRY et de la perspective des stratégies requises aux
constructions identitaires , est apparue un schéma qui dégage plusieurs positions
d’acculturation des personnes à travers deux manière s : la première est relative à la
préservation ou non et au développement ou non de son identité ethnique à l’intérieur
d’une nouvelle société ; la se conde est relative à la volonté de changer le sens de la
nouvelle culture dans la société d’accueil et de l’importance qu’on lui attribue. En ce
sens, quatre stratégies d’acculturation ont été proposées pour les individus ainsi que
pour les groupes présent s dans les sociétés pluralistes :

Partie I I Immigration et construction de l’identité

90

Figure 4 : Les stratégie s d’acculturation pour les individus / groupes en sociétés
pluralistes
Qu’elle que soit la situation les personnes , celles -ci tentent de rester dans une
construction culturelle et identitaire stable et équilibrée, en utilisant les codes des
cultures présente dans la société. Le modèle proposé par J. W. BERRY démontre qu’il n
y a que deux choix possibles . Ces deux choix peuvent être appli qués à la fois aux
groupes ethniques et aux personnes qui les composent . Quant aux autres chercheurs, ils
considèrent que les phénomènes ne se résument pas en une simple typologie dans
laquelle se confrontent assimilation et séparation . Carmel CAMILLERI (1 990) pense
qu’une personne en situation d’acculturation emploie des stratégies qui lui permettent
d’éviter ou de diminuer la crise causée par l’écart entre deux séries d’opération. Le
recours à des stratégies identitaires par l’individu a comme but de prés erver ou de
rectifier l’unité de son moi, tout en tentant d’être le plus possible adapté au nouveau
milieu. En présence de situation culturelle hétérogène, ce genre de stratégies identitaires
s’applique à l’aide d’une manipulation des codes culturels prése nts.
II.1.7. Définition de la culture

De prime abord, nous affirmons qu’on ne saurait ignorer l’influence de la culture
sur la langue. Le rapport de la langue à la culture nous le qualifions de réciproque dans
le sens où l’une influence l’autre. Cette influence réciproque s’explique par la
dimension culturelle de toutes les activités humaines. De cette manière, nous arrivons à Intégration assimilation

Séparat ion marginalisation

Valorisation de l’identité et des
caractéristiques culturelles de son propre
groupe
OUINON

Valorisation des relations OUI
avec les autres groupe s
NON

Partie I I Immigration et construction de l’identité

91 dire que la langue et la culture contribuent énormément à la formation de l’identité de
toute personne.
En nous nous basant sur ce qui vient d’être développé , la culture appar ait comme
un tout constitué d’images mentales, de significations et de comportements. De manière
générale, e lle est à considér er, d’une part, dans sa relation avec la langue dans la mesure
où le discours sur l a langue est aussi un discours sur la culture et, d’autre part, comme
l’ensemble de symboles et de signes qui caractérisent le mode de vie d’une communauté
et qui est assurée par la mémoire et les souvenirs.

Selon Carmel CAMILLERI , cette considération garantit la pérennité des aspects
culturels, d’une façon identique ou même avec des changements causés par l’évolution
ou par des modifications au gré du temps et des générations. Cettepérénité est aussi
garanti e par l’appre ntissage et par la transmission ; deux procédés nourrissent et
enrichissent la civilisation humaine.
Quand nous observons d e manière formelle les réalisations et les inventions des
internautes d’origine algérienne dans le forum, nous remarquons qu’il y a des aspects
appartenant au passé. Il existe des mots et des expressions qui témoignent du lien de ces
internautes avec leurs origines. Leurs façon s de communiquer montrent leur affiliation ,
participent à la sauvegarde des traditions, met en exergue changement d es pratiques
sociales , mais e lles montrent aussi et surtout l ’intérêt de la diversité des cultures
humaines et l’inévitable conta ct des cultures que Claude LEVI -STRAUSS développe
dans ce qui suit :
La diversité des cultures humaines est derrière nous,
autour de nous et devant nous. La seule exigence que nous
puissions faire valoir à son endroit (création pour chaque
individu de devoirs correspondants) est qu’elle se réalise
sous des formes dont chacune soit une contribution à la
plus grande générosité des autres . (1989 : 85)

C’est pourquoi, il s’avère nécessaire de dire que la personne doit être lucide du
processus par lequel elle acquiert un savoir, savoir -faire et savoir -être, dans sa vie de
tous les jours, par rapport à soi -même et dans son comportement avec les autres. Ce tte
prise de conscience constitue un facteur majeur dans la construction de l’identité en

Partie I I Immigration et construction de l’identité

92 milieu d’ immigration parce qu’il est question de la présence de p ersonnes étrangères ou
de personnes né es de personnes étrangères .
II.1.7.1. Culture et personne

La dernière notion qui concerne nos définitions, est liée à celles qui la
précèdent : l’identité et la culture. L’étude de ce couple, dans le cadre de notre étude, est
d’un grand intérêt parce qu’il est question de la culture que personne a élaborée et
assimilée. Ce n’est donc ni la culture du pays d’accueil, ni celle du pays d’origine. Il
s’agit d’une culture où « culture et personne » s’entrecroisent et s’unissent à l’aide d’un
réseau d’inter -relations à double courant.

Les études effectuées par les univ ersités des Etats -Unis, sur les liens entre
culture et personne et sur les traits positifs et négatifs de l’interculturalisme , signalent,
d’une part, le lien direct entre culture et personne et , d’autre part, la vraie
interdépendance qui existe entre la personnalité du sujet et la culture de la communauté.

C’est de ce rapport que s’explique notre intérêt pour la problématique de
l’identité culturelle qui ne concerne pas exclusivement, ni les internautes d’origine
algérienne, ni les internautes d’origine étrangère, lais tous les groupes majoritaires ou
minoritaires dans toutes les sociétés .
II.1.7.2. La culture : un réservoir des ressources identitaires

La construction d’une identité est considérée comme un projet dont la
constitution et la construction exigent la fois des acteurs sociaux et un certain nombre
d’outils. En ce sens, elle est considérée comme un réservoir dont le sens est le produit
des personnes et des communautés qui , généralement , ont les mêmes objectifs , voire les
mêmes aspirations . L’in dividu qui cherche la cohérence y retrouve les repères les plus
importants à la construction de la signification de son identité et de s es différentes
manifestations et ses différents rapports avec les autres . A ce titre, nous signalons que la
multiplicité des appartenances contribue à l’enrichissement des personnes de manière
significative et accorde à chaque individu une identité à la fois singulière et plurielle .
C’est pourquoi, les êtres humains demeurent dans d’interminables négociations
d’appartenance s basées sur le traitement dialectique des ressemblances et des

Partie I I Immigration et construction de l’identité

93 différences qui permettent le rapprochement ou l’éloignement de s communautés selon
le principe universel de l’ hétérogénéité qui repose sur «le droit à la différence ».
II.1.8. Identité, acculturation et migrant
Les recherches de Carmel CAMILLERI (1990) montrent que les façons de vivre
l’acculturation ne sont pas toujours les mêmes et peuvent varier d’un sujet à l’autre.
L’acculturation varie plus avec les situations réelles et la manière de tempérer les
paradoxes n’est pas toujours la même car la situation des personnes qui ont émigré dans
une société est complètement différente de ceux qui y sont nés.
Effectivement, en vivant dans un milieu culturellement différent, les immig rés
sont confrontés aux peurs provoquées par le décalage entre leur culture d’origine et la
culture du pays d’accueil. C’est pourquoi l’immigré est obligé de manipuler les codes
culturels présents en puisant dans ses connaissances personnelles et à recouri r à des
stratégies qui dépendent essentiellement de son projet d’immigration. Autrement dit si
l’immigré a l’intention de rester un court séjour, il aura tendance à garder ses principes,
ses us, sa religion et sa langue maternelle ; et il ne changera qu’un minimum de sa façon
d’être. Par contre s’il compte s’installer durablement, l’immigré va chercher à diminuer
l’angoisse suscitée par sa nouvelle situation en essayant d’adapter les normes et les
valeurs de sa culture d’origine à celles du pays d’accueil.
Dans ce cas précis , la personne vivra une dissonance entre les représentations et
les principes des deux cultures. Cette expérience désagréable implique dans la grande
majorité des cas une dévalorisation des anciennes valeurs, et par la même occasion de s a
personne. Concernant le cas de l’immigration définitive, il existe d’autres paramètres
qui influent sur les rapports avec la société d’implantation : le sexe, le degré de
concentration dans les résidences des immigrés ou encore les classes socio –
économiq ues des immigrés et le rapprochement des configurations culturelles.
En plus de ce qui vient d’être développé, nous ajoutons que l’acculturation est
aux yeux de certains chercheurs un échange, mais souvent inégal car comme le fait
remarquer SCHNAPPER (1991 :95) :
Les relations culturelles et politiques que les migrants
établissent avec la société d’installation ne sont pas

Partie I I Immigration et construction de l’identité

94 égalitaires ; ils sont confrontés à une entité historique,
politique, culturelle déjà constituée .
II.1.9. L’identité culturelle : un concept pluridisciplinaire

Vouloir définir la notion de l’identité culturelle, est une entreprise dont les
contours sont difficiles à cerner . Cette difficulté tient compte de l’instabilité de la nation
qui nécessite la mobilisation de diverses disciplines telles que la sociologie, la
psychologie, l’anthrop ologie, les sciences politiques, l’histoire …A cela, nous ajoutons
qu’elle constitue un problème d’ordre politique et économique.
Tenter de définir l’identité culturelle , passe inévi tablement par les théories
proposées par les différentes écoles psycho -anthropologiques qui conçoivent la culture
comme :

Action de cultiver la personne, devient l’état de la
personne cultivée, élément déterminant de la personnalité
collective, des identi tés culturelles . (RAVEAU, 1987 : 121)

Aussi, e lle nous renvoie aux recherches de KARDINER . A qui a mis en exergue
le lien direct et égalitaire entre la culture et l’individu en déterminant la position de ce
dernier , sans prendre en considération la cultu re. Pour ce, il a proposé un dispositif
fondé sur la notion de la personnalité de base qui a fait dire à DURANT & WEIL que :

Les institutions primaires (famille, petits groupes, type
d’alimentation etc.) contribuent à former la personnalité
de base qui, dans chaque individu, assure le relais avec
les institutions secondaires (religion, modes de pensée
etc.) l’ensemble des institutions d’une société donnée
constitue sa culture et maintient sa cohérence . (1989 : 75)

Enfin, nous signalons que toutes les rec herches considèrent la culture comme un
élément majeur dans la constitution de la personnalité de base de la personne et de la
société. L’environnement pluraliste contemporain, l’éclatement des frontières
géographiques, culturelles, linguistiques justifien t plus que jamais : « l’accélération des

Partie I I Immigration et construction de l’identité

95 changements technologiques et sociaux, la mobilité géographique et professionnelle et
les problèmes posés à la France par l’immigration …» (E.M.LIPIANSKY , Stratégies
identitaires , p.07.)

CHAPITRE 2
PRATIQUES LANGAGIERES DES JEUNES ISSUS DE
L’IMMIGRATION SUR INTERNET

Partie I I Pratiques langagières des jeunes issus de l’immigration sur internet

97 II.2.1. La communication virtuelle et migration

La communication virtuelle est de plus en plus présente dans la vie quotidienne
des personnes. Aujourd’hui, les nouvelles technologies de l’information et de la
communication ont un grand apport dans le développement des ressources langagières
et de la communication pour les sujets surtout ceux qui sont en situation d e migration.

II.2.1.1. Mobilité, langues et NTIC

Le terme de mobilité n’est plus synonyme de déplacement physique, il est aussi
employé dans le domaine des nouvelles technologies car ces dernières permettent des
échanges à distance ou des situations de c ontact de langue s et de culture s sans qu’il y ait
forcément communication directe. C’est pourquoi, On parle de « mobilité virtuelle »,
car l’interactivité est réelle mais indirecte et n’exige pas un contact physique. Cette
mobilité permet une communication interactive à distance ou unilatérale. Ces modes de
communication ont pris une grande importance dans notre vie quotidienne de par la
rapidité des échanges.
Gérard François DUMONT attribue aux nouvelles technologies de l’information
et de la communication deux caractères, il est question de communication invisible et
d’omniprésence :
Ces outils permettent de traverser les frontières et de
transmettre instantanément les nouvelles les plus
importantes. C’est ainsi qu’en 1963 le monde entier a pu
assister en direct à l’assassinat d’un des hommes les plus
puissants du monde, le président des Etats -Unis . (1995 :
148-149)
L’augmentation continuelle des satellites de télécommunication dans l’espace, a
conduit à l’internationalisat ion des espaces et à la banalisation des frontières. Ce
rapprochement des espaces d û principalement au développement des communications
invisible sà l’œil nu est à l’origine d’une migration intense. En effet les sites internet
deviennent une un espace d’éch ange de « savoir -circuler » entre migrants.
La culture du lien qui est née avec les phénomènes migratoires intenses, a
soulevé un fort sentiment de rapprochement relationnel avec le pays d’origine devenu

Partie I I Pratiques langagières des jeunes issus de l’immigration sur internet

98 désormais possible grâce à ce mode de communication. Cette culture du lien est
entretenue par les migrants et leur grande utilisation des NTIC . Ce nouveau mode de
communication a perm is un changement dans l’histoire des migrations, car il n’est plus
question du migrant déraciné, mais d’un être mobile, const amment en contact avec sa
famille, son pays, et sa culture. Cette nouvelle donne transforme le pays d’accueil en un
espace social de « coprésence ». En effet, les TIC permettent aux migrants d’actualiser
le lien qu’ils entretiennent avec leur milieu d’orig ine, pour qu’ils puissent préserver
leurs racines, chose qui ne les empêche pas de créer de nouveaux liens avec le pays
d’accueil.
Louis Jean CALVET attire l’attention, en ce qui concerne les langues présentes
sur internet, sur une réalité pertinentes, il avance que les locuteurs des langues menacées
n’ont pas généralement accès aux nouvelles technologies de l’information de la
communication. De ce fait nous pouvons dire qu’il y a une certaine injustice et une
discrimination dans l’accès aux TIC, qui reste réservé à certaines sociétés. Les citadins
sont avantagés en termes d’accès, et de formation d’utilisation.
II.2.1.2. Le rôle des NTIC dans la vie des migrants

La mobilité virtuelle exige des investissements qui relèvent de différents
niveaux : social, linguistique, identitaire, et professionnel. Les différentes utilisations
des NTIC nous apprennent beaucoup sur la manière de la réalisation de ces mobilités
virtu elles.
Même si bon nombre de recherches s’intéressent davantage à l’usage des NTIC ,
il nous parait intéressant d’avoir une optique sociolinguistique, qui permettrait de rendre
compte de l’interaction des trois pôles suivants : NTIC , langues, et migrant.
La notion de mobilité/communication a un grand intérêt, et prend toute son
importance dans notre recherche car elle est intiment liée aux problématiques de la
mobilité spatiale, l’essor des langues et de s cultures, et de l’appartenance identitaire.
D’ailleur s, Internet est considéré comme l’espace ou s’illustre le mieux cette mobilité
virtuelle . Nous soulignons, qu’aujourd’hui, la plupart des gens ressentent l’obligation de
recourir à l’outil informatique pour essayer d’atteindre leurs objectifs.
La communica tion virtuelle est utilisée aussi individuellement, elle est le moyen
préféré de communication avec le cercle familier et amical ( MSN , Skype, Facebook,…).

Partie I I Pratiques langagières des jeunes issus de l’immigration sur internet

99 Elle permet à ses utilisateurs d’économiser du temps et de l’argent. La mobilité virtuelle
permet éga lement aux internautes de maintenir un lien culturel, à travers un
rapprochement avec leurs interlocuteurs.
Elle est également utilisée dans le domaine professionnel. Nous citons l’exemple
de l’entreprise qui fait appel en permanence à cette technologie (v idéoconférence,
courrier électronique, et téléphone) et l’utilise comme mode de fonctionnement à la fois
interne et externe ; au niveau interne, il engobe la communication entre les différents
services et avec la hiérarchie. En ce qui concerne le niveau ex terne, il s’agit des
communications avec la clientèle.
En dernier lieu, cette communication est présente également dans le choix des
médias dans la vie privée (chaines TV, radio, presse).
La mobilité virtuelle joue un rôle très important dans la vie quotid ienne des
migrants. Elle participe activement d’abord au maintien, et au développement de la
compétence langagière, ensuite elle contribue à la transmission des langues. Enfin, elle
maintient le sentiment identitaire chez un bon nombre de migrants. Ainsi, nous pouvons
dire que les utilisateurs des NTIC ont des implications sur les plans suivants :
linguistique, social, professionnel, et identitaire.
II.2.1.2.1. La communication virtuelle et le développement d es compétences
langagières
La communication virtuelle est le parfait moyen d‘entretenir des compétences
langagières à la fois dans la/les langue(s) maternelle(s), et dans les différentes langues
apprises qui constituent le répertoire du locuteur. En effet, le fait de lire, sur inter net, la
presse française en plus de s’informer sur ce qui se passe dans le pays d’origine,
contribue à maintenir une diversité linguistique dans les foyers bi -plurilingues. En
même temps , c’est un vecteur de transmission de la langue d’origine aux générat ions
suivantes. Dans ce cas , les conséquences linguistiques relatives aux NTIC sont
collatérales et transversales aux trois autres niveaux.
II.2.1.2.2. NTIC : un moyen de conserver le lien social
Les nouvelles technologies et plus particulièrement internet , comme facteur de
sauvegarde des liens sociaux avec le pays d’origine, ont été l’objet de beaucoup

Partie I I Pratiques langagières des jeunes issus de l’immigration sur internet

100 d’études. Les NTIC permettent aux migrants à l’instar de tout le monde d’actualiser le
réseau social composé par le passé. Les avantages qu’offre ce moyen s ont la rapidité, la
facilité d’utilisation, l’efficacité de la communication et l’immédia teté, En outre,
l’utilisation des accessoires telle que la webcam offre une proximité à la fois visuelle et
affective, ainsi les parents et les grands -parents peuvent voir grandir leurs enfants et
leurs petits enfants à distance.
Par ailleurs, concernant les familles séparées géographiquement, gérer leurs
responsabilités familiales exige une communication permanente à l’aide des NTIC , ou
en se déplaçant. Cette situation est facilitée par les nouvelles technologies.
I.2.1.2.3. NTIC et implications identitaires
I.2.1.2.3.1. Co-présence entre pays d'accueil et pays d’origine
La communication virtuelle contribue au maintien des liens qui étaient jusqu’à la
dépendant des voyages vers le pays d’origine. Ces derniers sont de durée variables selon
les moyens financiers et la distance du pays d’origine. Vient ensuite la mobilité vir tuelle
pour révolutionner à jamais le rapport à l’exil, et à la migration. Une relation de co –
présence s’installe entre le pays d’origine et le pays d’accueil. Cette innovation
bouleverse totalement la notion de distance géographique. E lle réduit la distan ce
affective et modifie les relations familiales. Cette co -présence modifie aussi la
perception de l’autre (l’étranger) et le regard sur le pays d’accueil. En somme, e lle
participe à l’équilibre entre le sentiment d’appartenance et le l’intégration sociale .
I.2.1.2.3.2. La conservation des langues, cultures et de la dynamique
identitaire
Aujourd’hui les canaux qui assurent l’information sont très variés en termes
d’origine, de support, de qualité, et de quantité : programmes TV, radio, presse écrite.
Ainsi le migrant peut réceptionner les chaines du pays d’accueil mais également celles
du pays d’origine grâce au câble de la parabole, et depuis peu de temps via internet.
Le Net permet l’accès aux mas médias ( TV, radio, presse écrite, presse
électronique), d’a bord sur un plan national par la mise en place de sites spécifique et
parallèle à la source médiatique originelle qui offrent aux internautes l’accès aux

Partie I I Pratiques langagières des jeunes issus de l’immigration sur internet

101 archives et leur permet de consulter, d’écouter, ou même de visionner toute sorte de
documents (inform ations, interviews, journaux télévisés,…).
Cette nouvelle réalité modifie le rapport à la temporalité et offre deux choix, le
premier permet de consulter en simultané ou en différé, chose qui met fin à
l’inflexibilité des programmes qui sont diffusés à des heures fixes, rendant ainsi les gens
indépendant face aux médias.
Sur le plan international , avoir l’accès à ces mêmes médias est davantage plus
conséquent et décuple les sources de l’information et sa diversité, à tel point qu’elles
seront des véhicules identitaires. Internet, comme moyen de liberté, donne à tout le
monde la parole et accorde la même place à tous. Toujours dans le même sens, les
chaines TV ainsi que la parabole contribuent à donner l’accès à de nouvelles sources
d’information qui ne sont pas sur les chaines en accès libre. Elles sont régionales,
nationales et internationales.
Les médias ont un rôle très important dans le maintien des langues et des
cultures du pays d’origine. En effet, l’accès aux programmes TV de sa propre culture
via int ernet bouleverse profondément les attitudes et les habitudes des migrants. Il leur
permet de demeurer au plus près de ce qui se passe dans leur patrie d’origine. Ce genre
de média leur permet aussi d’échapper de leur lieu de résidence, d’être dévoué à leu rs
principes, ainsi qu’à leur culture et de les cultiver.
Le plurilinguisme et le pluriculturalisme sont dans ce cas les conditions sine qua
non à l’accès à cette diversité médiatique et contribuent à aiguiser le sens critique et de
ne pas avoir uniquement la vision d’un seul pays.
II.2.1.2.4. Les NTIC et la mobilité géographique
Les outils multimédias, les téléphones, et internet représentent des outils de
travail qui contribuent à la délocalisation, le travail à distance, et la mobilité
géographique. Cette mobilité virtuelle a révolutionné les manières de travail. Faire appel
aux médias désormais s’effectue dans tous les secteurs de l’activité professionnelle. Les
NTIC ont un impact très important sur la mobilité internationale et le changement de la
façon de travailler.

Partie I I Pratiques langagières des jeunes issus de l’immigration sur internet

102 II.2.2 . La discussion en groupe sur internet
Il s’agit d’ex aminer les interactions interhumaines qui comportent beaucoup plus
les mêmes principes et qui implique nt, dans le cas d’un forum de discussion, que tous
les participants soient au courant des échanges qui se passent dans le forum, qu’ils
soient individuels ou destinés à l’ensemble de la communauté. Nous constatons
qu’actuellement, il y a une nécessité de renouveler les anciennes conceptions, afin de
s’adresser au groupe en tant que premier usager, c’est -à-dire aller vers un « logiciel
social » (SHIRKY , 2004 ).
L’emploi de la notion de « communauté virtuelle » pour définir l’ensemble
d’usagers en ligne semble inapproprié car n’importe quel collectif d’usagers présent sur
la toile se comporte obligatoirement comme une communauté. Laissant de côté le
constat qu i caractérise l’ensemble d’usagers présent sur la toile comme « communauté
virtuelle » d’internautes. Intéressons -nous plutôt aux questions de recherche qu’on doit
poser et qui sont relatives à ces divers ensembles d’usagers : est-ce qu’ils ont les
mêmes spécificités qui caractérisent généralement une communauté ? De plus, le
concept de « virtuel » a connu ces derniers temps un nouveau sens. Autrefois, le terme
« virtuel » désignait ce qui n’est pas actuel, alors qu’aujourd’hui il désigne le plus
souvent l ’utilisation des moyens informatiques et électronique dans les interactions et la
communication.
Donc, notre définition de la « communauté virtuelle » est d’abord minimaliste
car elle décrit le lien d’appartenance qui se développe entre les membres d’un co llectif
donné de participants dans un espace de cyber bavardage que ses usagers ont , plus ou
moins , les mêmes gouts, les mêmes principes, les mêmes intérêts, et les mêmes
objectifs. Une autre interrogation vient compléter notre principale question : de quelle
façon les « communautés virtuelles » tissent -elles un lien ? La réponse à cette question
nécess ite l’observation des recherches empiriques pour identifier les circonstances qui
entourent la création d’un lien entre un tel ou tel ensemble de participants. Autrement
dit, la question de recherche devient ainsi : quelles sont les conditions qui permette nt à
une communauté de créer un lien suffisamment fort pour que ses espaces d’échange
deviennent le lieu symbolique ou s’identifierait la plupart des personnes appartenant à
ce collectif particulier ?

Partie I I Pratiques langagières des jeunes issus de l’immigration sur internet

103 II.2.3. Les échanges conversationne ls sur internet

Nombreuses sont les études qui ont traité des échanges conversationnels. Les
auteurs tels que KERBRAT -ORECHIONI , GUMPERZ , et TRAVERSO ont analysé la
conversation en tant qu’interaction verbale que KERBRAT -ORECCHIONI l’a défini
comme suit :
[…] a -t-elle p our caractéristique d’impliquer un nombre
relativement restreint de participants, dont les rôles ne
sont pas prédéterminés, qui jouissent tous en principe des
mêmes droits et devoirs (l’interaction est de type
« symétrique », et « égalitaire »), et qui n’o nt pas d’autre
but avoué que seul plaisir de converser ; elle a enfin un
caractère familier, et improvisé :thème abordés, durée de
l’échange, ordre des prises de tour, tout cela se détermine
au coup par coup, de façon relativement libre .(1996, p8)
Cependan t, nous notons la présence de quelques paramètres qui entrent en jeu
dans le bon déroulement de ce mode d’interaction ; il faut que les participants aient le
même patrimoine linguistique et culturel. En effet, les rapports au monde peuvent être
différents d’un groupe à un autre. De cette manière , le contenu sémantique de tout
signifiant est susceptible de véhiculer différentes valeurs, donnant ainsi des sit uations
d’incompréhension allant parfois jusqu’au conflit.
Par ailleurs, et concernant l’évolution de la communication inter -groupale,
GUMPERZ déclare :
[…] que les milieux urbains contemporains sont marqués
par un changement dans le modes d’interaction en tre
sous-groupe et dans les formes de relation par lesquelles
des individus d’origines différentes communiquent entre
eux, [car] les formes traditionnelles de sociétés pluralistes
dans lesquelles les familles vivaient en communauté
enclavée ou soutenues pa r d’autres communautés de
même origine sociale ou technique ne sont plus
dominantes aujourd’hui . (1989 : 8)

Partie I I Pratiques langagières des jeunes issus de l’immigration sur internet

104 Cette citation correspond à la réalité des espaces dédiés aux interactions appelés
« salle », « salon de conversation » ou « chat » ?
La question des nouveaux espaces de communication renvoi à deux concepts qui
délimitent l’acte de langage, appelé par KERBRAT -ORECCHIONI « la vocation
communicative du langage verbal » et les « discours actualisés dans des situations
concrètes de communication ». De fait, l ’analyse conversationnelle, prend en charge les
différents items inférant à une situation de communication. Concernant « la vocation
communicative du langage », le code oral obéit à des exigences particulières. C’est
pourquoi , « l’exercice de la pa role implique normalement un allocataire, c’est -à-dire
l’existence d’un destinataire physiquement distinct du locuteur » (Ibid. : 4). Cet espace
de dialogue, qu’est la conversation, n’accepte pas le monologue qui, s’il dure, est admis
« au théâtre, mais es t généralement proscrit en société » (Ibid. : 4). KERBRAT –
ORECCHIONI parle aussi de :
[…] conversation en face à face, [car] l’exercice de la
parole implique une interaction, c’est -à-dire que tout au
long du déroulement d’un échange communicatif
quelconque , les différents participants que l’on dira donc
des « interactants », exercent les uns sur les autres un
réseau d’influences mutuelles – parler, c’est échanger et
c’est changer en échangeant . (Ibid. : 4).
De son côté, HALL , spécialiste de la communication interculturelle, a mis en
exergue le fait que l’être humain comme l’animal observe « des distances uniformes
dans les rapports qu’il entretient avec ses semblables ». Ces distances sont classées « en
distance de fuite, distance critique et distances personnelles et sociales » (1971 :
143). Toutefois, ce sont les distances personnelle et sociale que les interactions humaines
actualisent. A propos de la distance proxémique KERBRAT -ORECCHIONI précise que
« durant la poursuite de l’échange, la condition pr oxémique de la bonne distance soit
être maintenue » (1996 : 26).
Compte tenu de ce qui précède, et afin de mieux comprendre le système
conversationnel existant sur l’internet, nous le comparerons avec les spécificités de
l’échange conversationnel proposées par les linguistes cités précédemment. De fait,
nous avons choisi d’analyser les items suivants :

Partie I I Pratiques langagières des jeunes issus de l’immigration sur internet

105  Le nombre et les participants engagés dans un échange communicationnel.
 Les distances symboliques actualisées sur internet.
 Le mode d’interaction impliqué (s ymétrique ou non).
Ce choix n’est pas fortuit, car en impliquant le sujet (acteurs), le contexte
(distance), et la nature (type d’interaction), il nous permettra de mieux saisir les
contours des pratiques sociales actualisées sur ce support médiatique.
La conversation tolérait , selon KERBRAT -ORECCHIONI , « un nombre
relativement restreint de participants » (1996 : 8). L’emploi du mot « relativement »
suppose une certaine extensibilité du nombre de locuteurs impliqués dans l’acte
conversationnel . Toutefois , le nombre d’interactants ne peut excéder un seuil au -delà
duquel la conversation serait impossible à tenir. En plus du nombre cité précédemment,
l’acte communicationnel, qui exige un locuteur et un interlocuteur au minimum, est
structuré autour de l’alterna nce des tours de parole. A ce titre, l ’auteur souligne que :
Pour qu’il y ait dialogue, il faut que soient mis en
présence deux interlocuteurs, au moins, qui parlent ‘à tour
de rôle’. A un premier niveau d’analyse, toute interaction
verbale se présente com me une succession de ‘tour de
parole’, c’est -à-dire que les participants sont soumis à un
système de droits et de devoirs . (1996 : 28)
Le principe d’alternance contrant le premier locuteur à céder la parole à un
deuxième locuteur, qui va lui rendre la parole ou la donnera à un troisième participant.
Ces échanges impliquent un équilibre entre les temps de parole consacré s à chacun des
acteurs. Cependant, qu’en est -il d’internet ?
La réalité d’internet, exige de prendre en compte une nouvelle donne qu’est une
multitude de participants engagés dans l’échange conversationnel. En effet , les
nouvelles technologies permettent à un nombre infini d’internautes d‘échanger.
Certains salons de conversation peuvent contenir beaucoup de participants . C’est ce qui
déclare ANIS :
Chaque salle, placée sous l’autorité d’un responsable, est
réservée à un sujet de conversation. Seul inconvénient : il

Partie I I Pratiques langagières des jeunes issus de l’immigration sur internet

106 arrive que plusieurs centaines d’internautes discutent en
même temps sur le canal […] Les conversations peuvent
donc vite tou rner à la cacophonie . (2001 : 22)
A travers cette citation nous comprenons que le schéma conversationnel présent
sur internet diffère totalement de celui de la vie réelle . Il serait donc un réel échec que
de vouloir l’appliquer dans les schémas traditionne ls.
Sur Internet un groupe informel est composé de plusieurs unités. Ces dernières
sont représentées sous forme d’un ensemble d’usager s, Ainsi chaque groupe est
constitué de participants de tel ou tel salon de conversation. Par ailleurs, la conception
que peut avoir chaque utilisateur sur le nombre d’internautes présents dans la
conversation à laquelle il participe, est flouée. Pour remédier à ce problème, qu’un
grand nombre d’usagers l’ont soulevé, les concepteurs ont mis en place des entretiens
« privés ». Concernant les tours de parole, c’est le média internet qui gère ces
évènements à travers une structure numérique.
Avant qu’un utilisateur n’arrive à échanger avec les autres internautes sur une
quelconque plate -forme, il doit d’abord sélectionner le s alon qu’il veut rejoindre. Les
salles de conversation sont proposées autour de diverses thématiques, de manière à ce
que chaque salon de discussion fédère autour d’un seul et même thème. Ainsi, ANIS
décrit ces opérations comme suit :
Pour entrer dans les s alles de conversations, on se
connecte à un serveur de conversation qui fournit une liste
de canaux dans laquelle chacun sélectionne celui auquel il
souhaite se joindre […] tous les sujets, à toutes les heures
du jour et de la nuit, avec des internautes co nnectés au
quatre coins du monde, existent sur Net .(2001 : 22)
Une fois que le participant a choisi une salle de conversation, il doit s’identifier
au moyen d’un identifiant appelé « pseudonyme » et un mot de passe . Ces éléments sont
strictement confidentiels et n’appartiennent qu’à l’internaute.
Les échanges de parole organisant le bon déroulement de la conversation sur
internet, sont les messages transmis par les participant s et qui s’affichent sur l’écran. Ils
sont substantiell ement liés à l’architecture électronique de l’outil informatique, c’est

Partie I I Pratiques langagières des jeunes issus de l’immigration sur internet

107 pourquoi l’ordre de l’affichage des messages est séquentiel, autrement dit, les messages
s’afficheront les uns après les autres, selon leur ordre de rédaction et de validation.
Cette s tructure des tours de parole ne correspond plus à l’objet participant tel qu’il est
défini par KERBRAT -OCCHIONI :
A un système de droit et de devoirs, [qui] a pour
fondement le principe d’alternance, que les tenants de
l’analyse conversationnelle résument par la formule
ababab . (1996 : 28 – 29)
Cette formule s’articule autour de trois temps du discours conversationnel :
 Une fonction locutrice assurée consécutivement par les différents participants ;
 Prendre et tenir la parole par un seul acteur, car le chevauchement de la parole
est stigmatisé par tous les intervenants ;
 Les intervalles de silence sont diminués .
Sur le Net, ces éléments ne dépendent plus de la bonne entente, et de la
socialisation des participants . Au contraire , ils sont dépendent de l’envoi des données
numériques. Comparativement aux fonctions citées ci -dessus, le laps de temps que dure
l’échange est corrélatif du système informatique. Nous notons que la vitesse de
l’affichage des messages sur l’écran reste invariable et cela en dépit du nombre de
lignes écrit par l’acteur, parce qu’elle est concomitante à l’appui sur la touche « entrer ».
Les messages déjà écrit s et envoyés à l’affichage sont pris en charge par l’ordinateur,
les participants ne peuvent rien contre la présence de tel mess age sur un autre.
II.2.4. L’internet et la question de la proximité et de l’éloignement

Après la présentation des différents types des échanges verbaux, la conversation
se dégage comme une nature informelle. Ces actes de communication se distinguent par
des enchainements verbaux produits dans un registre familier. Au vu de notre corpus et
des messages recueillis nous avons remarqué que lorsque les internautes s’interpellent
préfèrent dans la majorité des cas re courir au tutoiement, le vou voiement est utilisé afin
de marquer l’aspect formel qui constitue l’exception « à la dimension ludique et
transgressive » présente sur Internet (ANIS, 2001 : 29). D e la même manière, le

Partie I I Pratiques langagières des jeunes issus de l’immigration sur internet

108 tutoiement est employé aussi bien par le s participants qui paraissent déjà s’être
rencontrer sur la toile que par ceux qui entament une relation.
D’ailleurs c e que HALL appelle proximité, est en réalité les marqueurs
langagiers tels que le tutoiement et le vou voiement. De cette étude, i l a prouvé que la
perception de la distance chez l’homme : « est dynamique parce qu’elle est liée à
l’action »(1971 : 145) .
Nous signalons aussi que HALL considère que :
La constance des distances chez l’homme est le résultat
des modifications sensorielle s […] le type d’activité et de
rapports propres à chaque distance» (Ibid. : 143) est
lié « à des catégories spécifiques de relations et
d’activités . (Ibid. : 144)
Les distances en question sont classées selon l’ordre suivant : distance intime (de
contact direct à 0,45m), distance personnelle (de 0,45 m à 1,25m), distance sociale (de
1,25m à 3,6 m), et distance publique (de 3,6 m et au -delà).
Globalement, en français l’emploi des pronoms d’adresse marque la distance
affective. KERBRAT -ORECCHIONI classe ces marqueurs verbaux comme suit : « tu/tu
pour la familiarité, vous/vous pour la distance » (1996 : 47) . Toutefois, l’emploi du
tutoiement et du vou voiement ne dépend pas toujours des distances proxémique de
HALL .
Sur le Net, les distances physiques actualis ées par les utilisateurs sont
strictement celles qui les séparent de l’ordinateur. Si nous voulons établir une
comparaison entre ces outils et les organes utilisés dans une interaction verbale de la vie
quotidienne, nous remarquons que les tours de parole leur seraient associés. D’après
KERBRAT -ORECCHIONI :
Pour qu’il y ait échange communicatif, il ne suffit pas que
deux locuteurs (ou plus) parlent alternativement ; encore
faut-il qu’ils se parlent, c’est -à-dire qu’ils soient tous deux
‘engagé’ dans l’écha nge. (1996 : 4).

Partie I I Pratiques langagières des jeunes issus de l’immigration sur internet

109 Plus précisément, il faut que chacun d’eux soit, à tour de rôle, émetteur ou
récepteur, ce qui équivaut à une prise de parole au cours d’un écha nge verbal.
S’agissant du message affiché sur l’écran, il sera une réponse au premier tour de p arole.
De la sorte, nous ne sommes pas en adéquation avec les propos de l’auteur qui
caractérise la communication oral e comme « multicanale et plurisémiotique » (1996 :
27). Effectivement, les seuls organes engagés dans des interactions
communicationnelles sur la toile, sont les yeux pour lire les messages affichés à l’écran,
et les doigts pour écrire sur le clavier.
Donc , ce que HALL appelle « le dynamisme de l’espace » et il le définit
comme « une série de champs à extension constamment variable [qui] fo urnissent [à
l’homme] des informations de toutes sortes » (1971 : 145) , est entièrement effacé
d’Internet ; cette suppression affecte aussi les comportements de l’émetteur et du
récepteur. KERBRAT -ORECCHIONI déclare à propos l’émetteur et du récepteur :
Il doit signaler qu’il parle à quelqu’un par l’orientation
de son corps, la direction de son regard, ou la production
de formes d’adresse […] Il doit aussi produire certains
signaux, visant à confirmer au locuteur qu’il est bien
‘brancher ’ sur le circuit com municatif . (1996 : 5)
Les diverses définitions de ce qui sont les interactions verbales sur la toile, nous
permettent de retenir ce qui suit :
 Les dialogues engagés se font sur une base d’un monologue ;
 Il existe une distance proxémique (l’espace qui les sépare de leur ordinateur)
unique et commune à tous les internautes ;
 Absence totale de toute manifestation kinésique.
Pour conclure, en se basant, d’une part sur les études réalisées par KERBRAT –
ORECCHIONI sur l’analyse conversationnelle et d’autre part, sur les recherches de
HALL sur la notion de distance proxémique et des comportements sociaux qui lui sont
attachés, nous pouvons dire que les différents paramètres de la prise de parole et de son
maintien par le participant sur Internet, seraient la source de l’actualisation du
tutoiement et de l’emploi d’un registre familier de langue.

Partie I I Pratiques langagières des jeunes issus de l’immigration sur internet

110 II.2.5. L ’internet comme espace d’interaction

Les interactions conversationnelles entre les internautes impliquent le recours au
tutoiement ainsi qu’à l’utilisation d’un r egistre familier de langue Toutefois, d’autres
variables déterminent aussi le procès de l’objet communicatif pris dans une situation
plus générale. KERBRAT -ORECCHIONI appel le « interaction de type symétrique » des
procédés qui assurent la distinction entre un acte de langage construit pendant un
échange informelle un acte de langage présent lors de contextes formels. Quant aux
échanges qui impliquent plusieurs participants face à face dans la vie réelle, l’échange
n’est assuré que parce qu’ils sont engagés dans l’échange. KERBRAT -ORECCHIONI
définit cet engagement comme « procédés de validation interlocutoire » (1996 : 4). Ces
derniers englobent les formules d’ouverture (salutations) et de fermeture du dialogue.
Concernant les productions de l’émetteur, nous relevons des procédés phatiques tels que
la reformulation et le changement de l’intensité de la voix . Ces pratiquent assurent le
maintien de l’attention du récepteur. Quant au récepteur , il emploie des régulateurs
appartenant à un langage non verbal et paraverbal (la mimique, et le changement de
posture) . Il utilise aussi un matériel verbal (les phatèmes comme « hmm ») ou de bribes
verbales plus claires comme « oui ».

Nous signalons aussi que les échanges engagés sur Internet se distinguent par
une relation de « pair à pair », dans laquelle chaque participant est obligé de respecter
les mêmes règles. Même s’il s’agit d’actes de langage échangés entre locuteurs, les
circonstances de cette conver sation sont très différentes d’une interaction réalisée dans
la vie réelle. Chacun des locuteurs constitue une partie intégrante de l’échange. Ce
genre de fonctionnement exige des interactants, des « comportements compensatoires »,
car certains procédés d e validation interlocutoire, comme ceux appartenant au langage
non verbal et paraverbal, disparaissent, et seront remplacés par d’autres de manière
hyperbolique.
II.2.6. La structure des conversations sur un forum de discussion

Les observations et les co nstats concernant le fonctionnement d’un forum, nous
ont permis de reconnaitre plusieurs types de structuration des échanges que nous
présenterons ci -dessous .

Partie I I Pratiques langagières des jeunes issus de l’immigration sur internet

111 II.2.6.1. Le mode d’emploi d’un forum

Globalement, sur les plateformes où sont emmagasinés les messages destinés à
un forum de discussion Usenet , l’internaute dispose d’une liste de toutes les discussions,
organisée selon trois critères : ordonner par date, par thème, par émetteur. Ce
classement de discussions s’organise et se hiérarchise en su ites de messages enregistrés
au fil des communications. Ainsi, quand un internaute ouvre la liste, après avoir
consulté un message déjà existant, il peut rester comme un simple lecteur (il ne
commente pas les messages déjà postés) ou au contraire répondre par un autre message.
Les spécialistes des échanges sur les forums ont proposé quatre types de production de
messages : le participant peut contribuer dans le forum avec un nouveau message,
envoyé en sa qualité de participant initiateur permettant ainsi un e nouvelle suite de
discussion. Il peut être aussi un émetteur réactif en répondant à un message du forum.
La réponse peut s’effectuer en deux manières ; la première en s’adressant à l’émetteur
initiale directement via son adresse électronique et la second e en répondant sur le même
forum.
Le but de l’interface est l’organisation évolutive du forum pour garantir une
meilleure lisibilité du processus des échanges qui s’y déroulent, quelles que soient les
manières de consultation des discussions présentes , (DONATH, KARAHALIOS et
VIEGAS, 1999) .
Poster un message dans un salon de discussion contraint donc l’internaute à
sélectionner formellement le statut de sa participation en fonction de trois traits : la
position de sa participation dans l’organisation (initi ale ou réactive), le choix de son
interlocuteur (à qui ?), et le fait de quitter le salon ou de rester (en utilisant le courriel).
Le fait d’être obligé d’expliquer ces facteurs soulève des questions concernant
l’organisation et le schéma d’intervention, c hose qui peut être observée à travers
plusieurs phénomènes que l’analyse conversationnelle de l’organisation des discussion
dans les différents forums de discussion en langue française (MARCOCCIA , 2001a,
2001b, 2003, 2004a) nous a permis de les découvrir.
En premier lieu, un très grand nombre d’échanges sont tronqués : des questions
qui n’ont pas de réponses. En second lieu, quand les interactions sont maintenues, elles
forment une suite généralement assez courte. Autrement dit, nous trouvons très peu
d’int erventions initiatives qui suscitent une longue discussion. De plus, les internautes

Partie I I Pratiques langagières des jeunes issus de l’immigration sur internet

112 commettent souvent des fautes lorsqu’ils postent leurs messages dans la discussion, il
arrive qu’en voulant se placer en tant qu’initiateur, son message est aperçu comme u ne
réaction à un autre message. Ainsi, nous pouvons trouver des messages qui entament
une suite d’échanges, alors que son contenu renvoie à un message évaluatif qui permet à
celui qu’il a posté de commenter les réponses reçues. Par ailleurs, l’organisation d’un
dialogue, tel qu’il est renvoyé par l’interface, est souvent inintelligible par les
internautes. C’est pourquoi , un utilisateur peut réclamer à son émetteur des explications
à propos d u récepteur et cela même lorsque la réponse est apportée par l’in terface.
II.2.6.2. Des interactions hétérogènes

L’étude effectuée sur le forum fr.rec.boissons.vin , (MARCOCCIA , 2004a) révèle
que 50% des messages sont des participations initiatives, et seulement 50% de ces
participations initiatives suscitent un enchainement. Ces constations montrent que
plusieurs messages ont un aspect monologal car ils ne donnent pas lieu à des
enchainements.
Les forums sont caractérisés par une absence quasi -totale de synchronisat ion
dans la diffusion des messages, chose qui rend les participations initiatives périssables
car ils ont une « durée de vie » limitée. Par ailleurs, un polylogue est considéré comme
un type d’échanges qui permettent un minimum de réponses.
L’interaction est rarement enchâssée ; elle se présente dans la plupart des cas
comme une intervention initiative qui implique beaucoup de réactives. Cette spécificité ,
propre au forum de discussion , cause un problème au niveau de la segmentation en
échanges et au nivea u du processus de l’interaction. C’est pourquoi, il devient très dur
de déterminer à quel point les interventions réactives peuvent occuper la fonction
d’interventions initiatives. Une structuration séquentielle de la lecture et de
l’organisation du forum rend impossible la détermination pour une interaction de
type « A : question, B : réponse, C :réponse », si C’est une réaction à B ou bien une
réponse à une participation initiative sans consulter les autres réactions. Dans ce cas la
question suivante dev ient centrale ; les participants connaissent -ils de la même manière
l’interaction dans laquelle ils se trouvent ? Sur un plan méthodologique, cette démarche
renvoie au partage de l’histoire conversationnelle par les intervenants d’un polylogue.
Autrement dit, l’analyse conversationnelle des forums de discussion nous éclaire sur un

Partie I I Pratiques langagières des jeunes issus de l’immigration sur internet

113 problème relatif à tout échange : les participants connaissent -ils toutes les interactions
précédentes ? L’unité d’un échange n’est -elle pas que le produit de l’analyse ?
II.2.6 .3. Le processus d’ échange

Un meilleur positionnement de l’intervention ne garantit pas nécessairement une
compréhension du format de réception : un message B dont le placement dans
l’organisation des interactions montre qu’il est une réponse à un message A peut
toutefois avoir besoin de précisions sur le destinataire ( MARCOCCIA, 2004 a).
L’analyse des « erreurs de placement » nous permet de dégager trois
conclusions :
 l’erreur de placement dans le processus d’un échange est un facteur qu’il faut
prendre en considération pour analyser l’organisation des échanges ;
 ces erreurs de placement sont considérées comme partie intégrante du processus
d’un échange c ar elles ne la perturbent pas ;
 le meilleur placement d’une intervention n’est pas un critère suffisamment
déterminant afin que le processus de l’interaction soit lisible par les participants.
II.2.7. De l’organisation du forum de discussion

Rapporter l’organisation des interactions ne peut pas suffire pour que l’analyse
conversationnelle d’un forum de discussion qui constitue un problème soit complète.
Effectivement, la détermination du cadre participatif d’une discussion dans un forum
suscite i un bon nombre d’interrogations d’ordre méthodologiques.

II.2.7.1. Présentation des rôles participants

En utilisant le modèle de GOFFMAN (1987) , nous pouvons dire que les
participants sont tous les individus qui sont à un moment déterminé dans le lieu de
l’interaction. Il est question de spécifier ces différents genres d’intervenants, en fonction
de leur mode d’engagement dans l’échange. Dans un forum de discussion, nous
pouvons différencier les participants qui émettent des messages (ceux qui sont
identifiable ) et ceux qui préfèrent juste lire les messages et qui ne commettent pas (les
lurkers ).
Par ailleurs, parmi les internautes qui postent des messages, nous pouvons
reconnaitre un nombre limité d’intervenants que nous pouvons nommer d’animateurs

Partie I I Pratiques langagières des jeunes issus de l’immigration sur internet

114 (MARCOCCIA, 2001 a). Ces animateurs diffèrent des autres émetteurs de messages sur
divers plans comme le volume de messages postés et plus précisément de réponses à
d’autres messages, le genre de fonction qu’ils assument : « Jouer le rôle d’expert,
relancer et modérer la discussion, rappeler les règles du collectif, par exemple la
nétiquette »(MARCOCCIA, 1999)
II.2.7.2. Mode de production

Lorsque nous sommes en présence des forums de discussion et de
communication assistée par ordinateur, le format de réal isation d’un message est
toujours complexe. E n réalité, l’intervention de l’ordinateur et de l’interface dans
l’envoi du message cause une hiérarchisation des messages, à la fois technique, sociale,
et humaine. Les éléments de cette instance correspondent à différents types de
réalisation de message : interve nant ( participant ), transmission ( transmission ),
motivation ( motive ), mise en forme ( form )(LEVINSON, 1988 ; PEMBERTON, 1996)

Nous pouvons donc distinguer trois niveaux dans ce dispositif de réalisation : la
source physique du message (l’adresse de l’ordi nateur), le participant (celui qui écrit le
message) et l’énonciateur (qui est responsable de la production du message). Ces
niveaux renvoient au dispositif de GOFFMAN (1987) : animateur (la « machine
parlante », qui est ici technique), auteur (celui qui produit les énoncés) responsable
(l’énonciateur).
Certains aspects de cette instance de réalisation peuvent être observés. Un
participant peut poster à partir de son adresse un message son nom : le nom et l’adresse
électronique correspondent à une personne, qui est au même temps auteur et énonciateur
et dont la reconnaissance est assurée par sa signature. Ce cas correspond à l’aspect le
plus « normale », dans des situations il n y a que la source physique du message qui
peut être identifiée, quand u n participant n’est pas identifié par une signature.
D’autres aspects plus complexes sont observables ; lorsque ‘A’ poste un message
en son nom à partir de l’adresse de ‘B’ : la source physique du message ne désigne pas
l’émetteur en tant qu’Auteur/Enonciateur. Deux cas sont relatifs à cette configuration :
le nom et l’adresse électronique renvoient à une adresse institutionnelle : la
reconnaissance de l’auteur est possible à l’aide de la signature.

Partie I I Pratiques langagières des jeunes issus de l’immigration sur internet

115 Quelquefois, la source physique du messag e correspond à l’adresse du
participant, mais sans correspondre à l’énonciateur : celui qui poste le message est
identifiable, mais il poste le message au nom d’un autre individu, qui, n’a pas d’accès à
internet. L’émetteur a le rôle de porte -parole (LEVIN SON, 1988) . Une des résultantes de
la non correspondance entre la source physique et l’auteur est l’impossibilité d’une
interaction sure avec l’émetteur du message.
II.2.7.3. Mode de réception

Quand un intervenant émet une intervention initiative, il ne p eut pas choisir un
destinataire. En effet, une communauté conversationnelle est constamment virtuelle, un
individu qui se limite à lire les messages sans jamais répondre dans le forum est
toutefois membre du groupe de conversation car le cadre participatif qui caractérise un
forum permet la lecture « à l’insu ». Dans les forums, beaucoup de messages sont
clairement lancés dans le salon. Cependant, nous trouvons dans le forum quelques
messages en position d’intervention initiative qui sont clairement destinés.
Au moment où un intervenant poste une intervention réa ctive, le format de
réception est plus aisé. Il y a un choix d’un récepteur direct, reconnaissable, car il y a
une explicitation de l’intervention à laquelle nous répondons. Effectivement,
l’intervention réactive de ‘B’ à ‘A’ s’inscrit sous celle de A dans le forum. Il existe une
manière de rendre automatique les phénomènes de reprise de l’intervention initiative
dans une intervention réactive par une démarche de citation automatique (MARCOCCIA,
2004b) .
L’explication du format de réception ne solutionne pas complètement tous les
problèmes, parce que, l’envoi clair peut être incomplet, il peut exister une erreur de
placement de l’intervention. Enfin, n’importe quelle intervention reste lisible pour tous
et cela même si elle est clairement adressée à un parti cipant.
En réalité, nous sommes en présence d’un modèle de cadre participatif qui
n’entre pas dans la classification habituelle que nous utilisons dans l’analyse
conversationnelle. D’après GOFFMAN (1987) , nous pouvons , en théorie différencier ,
deux catégor ies de récepteurs avec deux sous -catégories pour chaque catégorie :
 Les intervenants ratifiés, dont les destinataires directs ( adressed ) et les
destinataires indirects ( unaddressed ).

Partie I I Pratiques langagières des jeunes issus de l’immigration sur internet

116  Les « bystanders », autrement dit, les intervenats non -ratifiésappelés aussi
« occasionnels », qui sont composés par les « overheare rs », ceux qui
surprennent la conversation mais qui sont vus par les autres, et les
« eaversdroppers » (ceux qui écoutent aux portes).
Dans la situation des forums de discussion, l’intervenant ra tifié pose problème
car le procédé technique qui normalise la position de « eaversdroppers », accepte
seulement de lire les messages. En effet, i l est quasiment impossible de déterminer qui
fait partie d’un groupe de conversation car ce dernier est constam ment en construction.
Quand un intervenant poste un message, il ne peut en aucun lieu déterminer qui peut lire
son message. La catégorie de « eaverdropper » est une classification un peu
contradictoire : un récepteur qui n’est ni direct ni indirect, mais r este toujours
récepteur : ‘A’ sait que ‘B’ est susceptible de lire son message et y répondre (il est
ratifié), sans pouvoir identifier ‘B’ (il n’est pas ratifié).
Les caractéristiques des forums de discussion ont beaucoup de conséquences sur
la structuration des échanges et du cadre participatif. Examiner l’organisation des
interactions dans les forums nous permet de dégager plusieurs phénomènes. En premier
lieu, un forum de discussion est considéré comme une suite d’échanges multiples, dans
lesquelles plusieurs conversations sont tronquées. Quand les interactions sont suivies,
elles forment dans la plupart des cas des séquences assez courtes. En second lieu, le
placement des messages peut être mal choisi par les internautes dans l’organisation
séquentielle de l’échange, mais même dans le cas contraire cette organisation demeure
peu lisible pour quelques internautes.
Les forums de discussion disposent d’un cadre participatif très spécifique,
d’ailleurs il y a trois types de fonctions participatives : simple lecteur, auteur
occasionnel, animateur. Quant au mode de production, Il y a également trois positions :
responsable, animateur, auteur . Ces formats de production donnent lieu à beaucoup de
configurations qui sont relatives à divers modes de contr ibution. En dernier lieu, le
format de réception des messages s’articule en trois positions : destinataire direct,
destinataire secondaire/privilégié, témoin.
Ces constats apportent différentes informations d’ordre méthodologique.
L’essentiel est que l’asp ect strict, clair et rigide de l’interface d’un forum de discussion
fait ressortir les problèmes qui peuvent être sous -jacents et qui n’apparaissent pas à

Partie I I Pratiques langagières des jeunes issus de l’immigration sur internet

117 travers une analyse des conversations en face -à-face. Nous pouvons commencer par
aborder l’analyse co nversationnelle des forums qui souligne les soucis rencontrés quand
nous voulons déterminer les « frontières » de la conversation : quel est le critère qui
détermine qu’un ensemble de séquences constitue une seule discussion ou plusieurs
discussions ? De l a même façon, nous nous interrogeons à propos de la présence de
monologues dans le dialogue : une suite d’interactions tronquées forme -t-elle une
discussion ?
Le processus d’une conversation suscite plusieurs interrogations, en particulier si
nous considér ons la conversation en face -à-face comme seule référence pour l’analyse.
Donc, la durée entre les messages postés dans un forum sera un critère problématique :
quand est -ce pouvons -nous dire que le « gap » entre deux messages est trop long et par
conséque nt que l’interaction est finie ?
Il nous parait très important d’aborder un questionnement plus technique pour
tenter de remédier aux « erreurs » des participants. En ce sens , quelle est la meilleure
façon qui nous permet d’analyser le mauvais placement des messages ? Comment le
chercheur peut -il aborder le fait que intervenants semblent commettre des erreurs dans
la façon dont ils placent leurs messages ? Pouvons -nous considér er l’analyste comme
une personne qui sait plus que les intervenants ?
De plus, l’analyse conversationnelle des forums de discussion est le parfait lieu
pour se pencher sur le problème traité notamment par KERBRAT -ORECCHIONI (1990)
et qui concerne le cadre participatif des participants . De la sorte, il serait question de
savoir si les catégories discrètes permettent -elles une analyse du cadre participatif,
sachant que le phénomène est continu ?
Pour conclure, nous soulignons que le système technologique des forums de
discussion exige de rendre claire l’organisation de l’envoi.

CHAPITRE 3
LA LANGUE COMME MARQUEUR IDENTITAIRE

Partie I I La langue comme marqueur identitaire

119

I.3.1. Identité, appartenance, langue et culture

Le fait d’apprendre une langue et de la pratiquer conduit l’apprenant à connaitre la
culture véhiculée par cette langue et crée en lui un sentiment d’appartenance aux valeurs
et aux principes de la langue apprise : « La langue apprise crée des schèmes de p ensée
qui agissent à leur tour sur le mode du sentir » (CHAMOUN, 1994 : 454)
Dans le même sens, CHAMOUN différencie entre identité et appartenance :

L’identité est l’inscription dans le psychique et le social
du fait de la naissance, des expériences précoces et de
l’interaction avec le milieu ambiant humain(…) .
L’appartenancepar -delà le groupe primaire au la familleà
divers milieu dont l’influence survient plus tardivement
dans l’histoir e du sujet et qui créent ce qu’il est convenu
d’appeler l’attachement .

L’acculturation qui se fait par la langue ne constitue pas un danger pour
l’identité et le sentiment d’appartenance de l’individu :

Pas de risque de confusion si les langues sont bien
apprises. Pas de risque d’écartèlement ontologique si la
double culture, produit du bilinguisme culturel, est
acquise d’une manière sereine, dans une perspective de
complémentarité et non dans un contexte de rivalité
antithétique. Le tiraillement existe q uand les cultures
acquises sont comparées normativement et que l’une
supplante l’autre parce qu’elle est considérée supérieure .
(CHAMOUN, 1994 : 456)

En ce sens HAGEGE (1996) , il voit qu’il n y a pas de situations conflictuelles
entre deux langues, mais il y a une certaine complémentarité. Il trouve que les enfants
bilingues ou trilingues ne posent pas de problème dans la « dévalorisation des langues »

Partie I I La langue comme marqueur identitaire

120
de la part de la famille ou de la société, évitant ainsi toute entrave à l’apprentissage de la
langue.

Plusieurs spécialistes dont VERBUNT ont conclu que tout individu construit son
identité en se côtoyant d’autres personnes au sein de sa société.

L’identité n’est pas innée : elle se construit dans le
processus de socialisation, qui est une forme de
transmission(…) la construction de l’identité est
progressive. (VERBUNT, 2001 : 83)

En outre, i l estime qu’il existe une identité ancrée dans le psychisme et que
l’individu ne po urra pas se défaire d’elle . Cet ancrage est dû principalement à
l’influence de la culture familiale. Actuellement , les jeunes sont confrontés à un
système de valeurs qui est totalement différent de l’ ancien. Cela constitue une
complexité pour les jeunes de se situer par rapport à leur culture :

La cohérence qui préside à son identité, ne lui est pas
fournie par la collectivité familiale, ethnique ou
religieuse, mais par la synthèse qu’il fait en tant que
personne semblable à nulle autre, des règles et des
ressources de tous ses milieux d’appartenance (…), il est
lu- même l’auteur de son identité . (VERBUNT, 2001 : 84)

II.3.2. Les dimensions de la langue

Nous partons du principe que t oute langue possède les deux dimensions suivant es :

II.3.2.1. Langue identitaire

La langue est un marqueur d’appartenance à une communauté. Elle est intiment
liée à la culture. Psychologiquement, la préservation des liens avec la culture d’origine
se fait nécessairement par la langue. Cette dernière est l’un des principa ux éléments qui
déterminent l’ethnicité des personnes. La construction d’une identité collective repos e,

Partie I I La langue comme marqueur identitaire

121
dans certains cas, sur un patrimoine linguistique commun. Par conséquent, la langue
peut être logiquement considérée comme est un élément d’identificat ion : « Partager en
commun une langue, c’est donc partager des représentations, des interprétations du
monde » (BLANCHET, 1988 : 11)

Pour sa part, Martine ABDALLAH -PRETCEILLE voit la langue comme :
« Instrument d’intégration collective et d’affirmation in dividuelle, la langue fonctionne
comme marqueur, comme indice d’appartenance. »(ABDALLAH -PRETCEILLE, 1995 :
74)

La langue est essentielle dans la constitution de l’identité et du lien familial . Elle
est donc un attribut très important dans la construction de l’identité et du lien existant
avec la famille : « Les usages linguistiques au sein de la famille participent à la
transmission du patrimoine culturel issu de l’immigration » (Migrants formation n°108,
p55)

La langue est en lien avec la famille et a une fonction symbolique , car : « Elle
permet au locuteur de se construire comme personne tout en participant à la
construction d’autrui et de la réalité sociale » (COLLETTA, 1995 : 31-52)

Le rapport « Quelle place pour les langues et cultures d’origine des enfants issus
de l’immigration » souligne que toute langue est une langue de tendresse qui est
spontanée que n’importe quelle mère utilise en s’adressant à son enfant :

La langue de la plus puissante structuration de l’enfant.
Or on sait que les enfants qui n’ont pas de structuration
font des adultes perturbés . [Donc , l’enfant d’origine
étrangère] qui va à l’école en France se trouve dans la
situation très douloureuse de devoir opérer un choix entre
la langue de la tendresse, qui est la langue de la
structuration psychologique et personnelle, et la langue de
l’insertion économique et sociale qui est la langue de sa
vie civique, le français . (1997 : 16)

Partie I I La langue comme marqueur identitaire

122
De cette citation apparait l ’importance de la langue maternelle dans la
constitution de l’identité. Il est donc obligatoire d’intégrer cette langue afin d’éviter les
controverses et les blocag es avec l’autre langue. La valorisation de la langue base
aiderait les enfants de s migrants à être acceptés avec leur identité et à s’intégrer dans la
société d’accueil.
II.3.2.2. La dimension d’échange

Philipe BLANCHET , pense que la langue est un facteur d’échanges, et
d’ouverture sur les autres. Maitriser sa propre langue permet ainsi à l’enfant de parler
avec les locuteurs de cette langue, à commencer par sa famille. La langue d’origine est
avant tout un moyen de comm unication intra -familiale. Pour ceux qui ne parlent pas
leur langue d’origine, il leur est difficile de construire une identité équilibrée dans ces
conditions.
II.3.3. L ’identité linguistique : un mélang e de la langue et de l’identité

La question : Quel impact a la langue sur la définition de soi et la construction
de l’identité ? Est-ce importante dans le cadre du rapport qu’entretien la langue avec
l’identité. De manière générale, nous estimons que l a façon dont nous effectuons nos
activités langagières révèle plusieurs actes d’identité qui , à leur tour , révèlent notre
identité personnelle et nous permettent de tenir des rôles sociaux. C’est ainsi que
l’identité linguistique se réalise, s’assureet se conceptualise par l’utilisation de figures
identitaire s.

Dans le cadre de notre étude, l e phénomène du bilinguisme peut se mesurer à
l’aide de tests de performance linguistique, à travers des exercices d’identification de
mot écrits ou parlés ou de traduction, mais pouvons -nous mesurer d’une manière
objectiv e les manifestations de l’identité culturelle des sujets bilingues et leur degré
d’attachement à leur langues. A ce titre, nous notons que dans le domaine des langues, il
y a deux compétences linguistiques indépendantes . Concernant l’identité culturelle,
nous sommes en face d’une unique identité qui vient des échanges et de la symbiose de
deux cultures. Donc il est nécessaire de mesurer à l’aide d’échelles pluridimensionnelles
l’écart du moi du bilingue avec les deux communautés culturel les auxquelles le sujet
appartient. De fait, n ous pensons que le rapport à l’autre et la détermination du soi se

Partie I I La langue comme marqueur identitaire

123
réalise essentiellement par la langue que nous parlons. Les langues maternelle s ou
secondes sont ancrées au fond de nous et sont étroitement liées à notre identi té et à nos
agissements culturels. Ces dernièr es contribuent au changement d’identité, mais aussi
ils permettent, d’une part, de révéler un autre aspect de notre personnalité et , d’autre
part, de nous acclimater à divers milieux sociaux, culturels et lingu istique s.

Par contre, u n sujet biculturel ne veut pas dire que c’est une personne qui change
de statut en fonction de ses interlocuteurs, au contraire c’est un individu qui est capable
de préserver ses convictions et ses principes dans des milieux culture ls différents
indépendamment de la langue dont il parle. La personne est dans la plupart des cas
obligée de faire comprendre et de faire accepter sa façon métis d’être et de
communiquer. C’est pourquoi, il est nécessaire de percevoir la compétence d’échan ge
biculturel comme l’aptitude d’alterner verbalement et non verbalement en plusieurs
langues, chose qui conduit l’individu à affirmer son identité d’une façon appropriée et
évolutive dans les différents contextes culturels qui composent son milieu.

Nous pouvons aussi considérer l’identité comme l’aspect invariable et essentiel
d’une personne et cela indépendamment de la langue qui pourrait la caractériser. Ainsi
il faut comprendre le caractère invariable des comportements et des démarches dans la
percepti on de soi -même et sur autrui. Sur le plan social, l’identité est l’attachement
éprouvé par une personne à son milieu social et qui l’amène à adopter certains
comportements spécifiques. L’identité ne veut pas dire un ensemble d’aspects
psychologiques, elle est cette image mentale de la valeur que nous reconnaissons
comme nos principales spécificités. Elle est aussi intiment liée aux problèmes de
l’acceptation de soi et de l’acceptation des autres. La personne se crée ainsi une
représentation d’elle -même et tente de la concrétiser.

L’identité culturelle , sur le plan personnel , est à concevoir comme un mécanisme
psychologique qui se développe dans l’environnement socio -culturel et qui nous permet
de construire la dimension de la personnalité qui est relative à une communauté
culturelle ou ethnique. Le sujet bilingue se situe à la croisée d’appartenances multiples
mais à l’instar de tous les sujets, il est contraint de changer sa façon d’être. La langue
peut ne pas constituer un élément détermin ant et le bilin gue peut se réclamer des autres
groupes sociaux (professionnel, institutionnel) sans que la langue ne constitue une

Partie I I La langue comme marqueur identitaire

124
barrière. L’appartenance à un groupe social donné n’apparait pas ni sur le visage, n i sur
le passeport du bilingue.
II.3.3.1. De la structuration du langage et de la pensée

Quand l’enfant acquiert sa langue d’origine, il organise au même moment son
langage et sa pensée. Par conséquent, le fait d’avoir une grande maitrise de sa langue
maternelle permet d’avoir les mécanismes qui seront les fondements de l’apprentissage
des autres langues et d’organiser son schéma de pensée. Une langue maternelle mal
acquise causera plusieurs problèmes et limitera une bonne structuration de la pensée.

II.3.3.2. De la compétence langagière et cultu relle

Maitriser sa culture et sa langue d’origine est un réel plus et permet à l’individu
de s’ouvrir sur les autres langues et cultures. Il y a des similitudes entre les choses
apprises dans la nouvelle langue et celles qui exis tent dans sa langue mater nelle.

II.3.4. Etre bilingue

Etre b ilingue, selon l a définition du bilinguisme par le dictionnaire de l’altérité et
des relations interculturelles : « C’est devenir aussi biculturel ou, plus précisément
intégrer deux cultures dans son identité » (FERREOL & JUCQUOIS, 2003 : 41)

Cette définition a le mérite d’être très claire concernant les compétences d’un
véritable bilingue, mais quand on l’a projette sur la réalité l’identité se présente comme
condition mentale et affective porteuse d’une aptitude d’évol ution de son propre milieu
social pour satisfaire ses propres intérêts.

Plus simplement, posséd er une identité c’est pouvoir se placer soi -même .
Autrement dit, c’est avoir un nom, un visage, un passeport, une adresse électronique.
Cependant, l’identité dans ses aspects les plus culturels est part indissociable de
l’identité sociale sans pour autant se confondre avec celle -ci. L’identité sociale est
présente au sein même du groupe social et permet à la personne de se définir vis à vis de
la structure de c ette même société . En d’autres termes , c’est en faisant connaissance
avec les autres communautés culturelles au sein ou hors de la société dans laquelle elle

Partie I I La langue comme marqueur identitaire

125
vit que le su jet soit conscient de sa propre identité culturelle. Généralement, une
communauté soc iale intégrer aussi bien un groupe culturel que linguistique qu’ethnique.
Le groupe culturel peut être perçu et se perçoit comme ayant la même culture et cela en
dépit de la langue. Le groupe ethnique se perçoit comme ayant une paternité commune
et qui peu t ou non avoir des spécificités culturelles ou linguistiques en commun.

De manière générale, une personne appartenant à une communauté peut
valoriser plus les spécificités relatives à sa communauté et utiliser celles -ci comme un
modèle d’évaluation pour les autres communautés. Quand la langue représente une
spécificité très importante, c’est elle qui peut déterminer l’appartenance culturelle des
membres de la communauté. Dans cette optique, un des privilèges du bilinguisme est
de permettre le choix d’un évènement culturel ou social sans que la langue devienne une
barrière ou le seul facteur de déc ision.
Selon RENAULT(2004) l’identité est :

Ce que nous sommes individuellement et ce que nous
voulons être ; tout à la fois dans la manière dont nous
nous désignons individuellement et celle dont nous nous
identifions à des normes générales et à des g roupes. C’est
seulement lorsque les identités deviennent incertaines,
lorsqu’il devient impossible ou très difficile de se définir
soi-même en se référant à une appartenance principale
que quelque chose comme une revendication d’identité
devient possible. (RENAULT, 2004)

Donc on ne peut pas aborder le concept d’identité sans passer par celui de
l’identité personnelle. Cette dernière s’articule autour de plusieurs identités collectives
(familiale, professionnelle, politique et religieuse, culturelle). Tou tes ces identités
collectives représentent les diverses aspe cts de l’identité personnelle.
II.3.5. L’al ternance codique et identit é

Le recours au code switching marque une appartenance à un e ou plusieurs
communauté s linguistiques . C’es tpourquoi , il est considéré comme porteur de

Partie I I La langue comme marqueur identitaire

126
différentes valeurs identitaires de ses locuteurs. Pour affirmer les normes culturelles des
communautés minoritaires par rapport à celles des communautés majoritaires,
GUMPERZ (1982 ) a propos é un modèle qui se traduit par une utilisation de la langue de
la minorité (we -code) dans les activités informelles, tandis que la langue de la majorité
(they -code) est réservée quant à elle pour les échanges formels hors de la communauté.

Les locuteurs bi lingues utilisent le we -code pour écarter un individu d’une
conversation, installant ainsi une barrière psychologique entre les locuteurs qui
saisissent le code utilisé et ceux qui sont bannis. Le fait de passer d’une langue à une
autre prouve que certaine s personnes d’une communauté ont une même identité, chose
qui diminue l’écart social entre elles, tout en augmentant l’écart par rapport à celles qui
ne comprennent pas la langue. MONDADA (2007) , critique le schéma de GUMPERZ et
considère que les communau tés linguistique ne sont pas figées :

Les identité s individuelles et la définition des groupes
sont des accomplissements dynamiques, pouvant être
reproduits ou transformés au gré des activités sociales et
des positions émergeant de manière contingente et locale
dans l’interaction . (2007 :180)

GARDNER -CHLOROS (2009) a aussi signalé qu’il est très rare qu’un code
particulier soit le seul choix de langue qui convient dans une situation bien précise et
qu’au moment de changer de langue, les locuteurs emploient souvent le we -code et le
they-code dans un même énoncé. Par ailleurs, elle a signalé que quelques locuteurs
alternent leur L1 et une L2 afin de s’identifier à une communauté particulière, sans pour
autant appartenir au groupe qui utilise la L2.
Les études ethnographique et sociolinguistique concernant l ’alternance codique
au Québec ont prouvé que les habitudes langagières ont un lien avec le pouvoir, et
qu’on ne peut pas saisir l’utilité de l’alternance des langues sans qu’on prenne en
considération son rapport avec les personnes et ceux de la communauté en général. L a
chercheuse a travaillé avec des apprenants anglophones qui fréquentent une école
francophone, et a remarqué que ces élèves sont pris entre deux identités, l’une est
relative à la langue majoritaire et l’autre à la langue minoritaire (le fra nçais). HELLER
trouve que dans cette école où le français est imposé, les alternances codiques trahissent

Partie I I La langue comme marqueur identitaire

127
un refus d’aller vers l’identité francophone tout en gardant le droit d’étudier dans cette
école, chose qui révèle une bonne gestion des conflits. Dan s un contexte plus global, on
ne peut comprendre la nature des alternances codiques que si on dispose de tous les
facteurs qui déterminent le contexte social, la nature de la situation, et les rapports entre
les communautés présentes : « [Code -switching] permits people to say and do, indeed
to be, two or more things where normally a choice is expected» (HELLER, 1988b: 93)

Dans la continuité, l e code switching est ainsi considéré comme étant une
stratégie qui marque l’appartenance à une culture, ou bien pour créer une nouvelle
identité. L’analyse des échanges linguistiques en alternance permet de comprendre la
manière dont les personnes gèrent les complexités d’une communication interculturelle,
et la manière dont les individus réussissent à développer de s cadres de références
communs.

En ce qui concerne l’alternance codique des enfants, elle a une valeur à la fois
sociale et pragmatique. Elle montre aussi que l es jeunes locuteurs respectent les normes
grammaticales de chaque langue. Par ailleurs , l’alter nance codique est un marqueur
identitaire pour les communautés linguistiques minoritaires en croyant un fort sentiment
d’appartenance.
II.3.6. L’identité linguistique communautaire en question

A la suite de Serres Michel, nous considérons que :

Les langue sont un trésor et véhiculent autre chose que
des mots. Leur fonction ne se limite pas au contact et à la
communication. Elles constituent d’une part des
marqueurs fondamentaux de l’identité ; elles sont
structurantes d’autre part de nos perspectives .(MICHEL,
1996 : 212)

Plusieurs études dont celle de Serres MICHEL , qui se sont intéressées au rapport
entre l’identité et la langue, ont souligné l’importance de l’aspect identitaire de la
langue car cette dernière est considérée à la fois comme un instrument de
communication et comme une manifestation identitaire individuelle et collective :

Partie I I La langue comme marqueur identitaire

128
Il s’agit d’une part, du caractère de ce qui est identique,
c’est -à-dire d’êtres ou d’objets parfaitement semblables
tout en restant distincts ; dans ce cas, l’identité est donc le
fait d’être semblable aux autres. D’autre part, elle est le
caractère de ce qui est unique et donc qui se distingue et
se différencie irréductiblement des autres. L’identité se
propose aussi au niveau même de sa définition da ns le
paradoxe d’être à la fois unique et pareil aux autres. Elle
oscille donc entre l’altérité radicale et la similarité
totale. (Ibid. : 250)

Les paires : identité -Altérité ; Moi -Autre, contribuent dans la constitution du moi
par rapport à un autre. L’identité individuelle est donc continuellement franchie par
l’identité collective, les pratiques langagières des internautes, sujet de notre étude , sont
le résultat d’une démarche de « Socialisation de la langue » et avantagent ce qui est
nommé « la flexibilité de la communication ». En ce sens, nous signalons qu’ : « Il n’y a
pas d’identité collective qui ne soit produite et activée au sein des ide ntités
individuelles »(ROBIEN, 1992 : 12)

Cette conception est vraie dans la mesure où entre les deux identités il existe
constamment un aller -retour, en d’autres termes, un lieu de partage. Echanger est ce qui
distingue la constitution de n’importe qu’e lle identité même linguistique, parce qu’il
n’existe pas de langue qui ne soit véhiculaire d’éléments étrangers. Nous admettons
aussi que quand une langue sera dans l’incapacité de satisfaire les situations de
communication dans lesquelles se trouve la per sonne, celle -ci la quitte pour concevoir
une autre langue ouverte sur les autres idiomes, ce qui lui permet une satisfaction
communicationnelle.

Dans un contexte de mondialisation, et des nouvelles technologies, nous sommes
les témoins des changements et des mutations quasi quotidiennes sur le plan social,
culturel, et même sur le plan des comportements langagiers. La démocratisation et
l’utilisation de la toile permettent aux individus d’être constamment ouverts sur les
autres langues, les autres cultures . En ce sens , William LABOV (1972 : 76) affirme qu’il :

Partie I I La langue comme marqueur identitaire

129
Existe une relation causale entre les traits sociaux et les
structures linguistiques. La variation linguistique est à la
fois structurée et stratifiée et reflète les caractéristiques
sociales hétéro gènes des locuteurs .

Cette citation démontre que dans les pratiques langagières des internautes, notre
perception du langage considère les codes de la langue comme étant un produit social,
d’où l’obligation d’apprendre et de maitriser ces codes. Cependant, nous sommes aussi
convaincu s que cette maitrise ne suffit pas à elle seule ni à réaliser, ni à saisir le sens
d’un discours dans la mesure où l e langage a pour fonction principale de servir :

Deux causes, celle de l’adaptation de l’espèce humaine à
son milieu et celle du projet qui préside à la création, puis
à la transmission d’un message … (Qui) aboutissent à
modifier le comportement d’autres individus…
(MARCIENNE, 2007 : 43)

Cette conception permet théoriquement à concevoir le langage comme
l’ensemble des activités qui ont comme but la réalisation, la réception et les échanges de
discours articulés. Dans le cas des internautes où le discours en tant que phénomène
incluant l’alternance codique , l’existence d’une distance entre les règles de ce langage et
celles des langues scolaires est facile à déceler.

Donc le discours est comme un segment personnalisé du discours collectif qui
véhicule un certain consensus. Toutefois, le langage se présente comme un facteur
déterminant de l’identité d’une personne, en particulier l’aspect social de l’identité dans
laquelle s’articulent la conscience individuelle et la conscience collective.

Le langage est définit par la théorie intégrationniste proposée par Michel
BARBOT ( cité dans : SKINNER, 1971 : 143) comme : « Un système de systèmes, non
fermé et non isolé, en interaction avec le milieu, soumis aux contraintes de celui -ci»

Cette citation souligne la notion de « structure » et de « système » car le langa ge
se base essentiellement sur un système bien organisé. Une structure qui est en lien avec

Partie I I La langue comme marqueur identitaire

130
deux éléments ; le premier est social ou collectif, et le second est personnel . Autrement
dit, les aptitudes et les compétences personnelles sont la source des opér ations et des
choix.

L’organisation en structure interne, renvoie à la théorie structuraliste, et même
formaliste qui essaie de déterminer le secret de n’importe quel discours avec une
analyse des structures internes. Ces approches ont le mérite de dégager les propriétés
observables de toute communication prise dans sa dimension artistique . C’est ce qui
permet de dire que le discours n’est pas constitué uniquement avec des idées, il est aussi
le produit de mots contextualisés . C’est ce qui marque l’i mportance du contexte qui ,
selon les propos des lexicologues , neutralise la polysémie et évite la dérive
interprétative.

La structuration est , à ce titre, prise comme un tout fonctionnel ou comme un
objet disposant de structures réelles. Dans le discours, il y a un lien étroit entre la
structure de la langue et le système social, c’est -à-dire il existe un croisement et une
interpénétration entre les normes langagières et les normes sociales. C’est aussi une
manière de dire que de tout temps les normes soci ales et les normes esthétiques et
artistiques s’ influencent et s’interpénètrent de façon à rendre compte, encore une fois,
de la grande valeur du contexte.

Dans le cas des interactions entre les normes langagières et les normes sociales,
le code switching peut être présenté , selon les propos de Michel Barbot, comme : « Un
empiétement au niveau de la structure réelle de la langue ». Ainsi les internautes se
démarq uent des normes langagières reçues. Leurs pratiques langagières se caractérisent
souvent par de s innovations et des créations.

Dans la réalité des pratiques langagières, on est donc en présence de deux
langues au minimum . Cette coexist ance reflète à la fois la dimension communicative de
tout discours et la dimension culturelle de la communication. C’est une façon de
présenter les pratiques langagières des internautes comme très marquées par la culture.
Le vocabulaire qui caractérise les échanges linguistiques des internautes montre leur
capital culturel et prouve qu’ils appartiennent au même groupe social.

Partie I I La langue comme marqueur identitaire

131
Il faut souligner que le mélange linguistique peut être conçu comme une forme
d’hétérogénéité linguistique. En ce sens, les pratiques linguistiques contiennent des
nuances linguistiques et culturelles à la fois. Les travaux effectués en socioling uistique,
et plus précisément par les tenants de l’approche culturaliste expliquent la
caractéristique lexicale de ces pratiques considérées comme un processus de
« socialisation langagière ».

La pratique du mélange linguistique s’éloigne des normes quand elle ose
l’extension de la structure théorique . Elle reflète la distance entre la norme du langage et
les pratiques langagières caractérisées par leur complexité qui ne se définit pas par le
nombre de mots, ni par le nombre des propositions mais par les objectifs
communicationnels. C'est -à-dire par ce qui refuse une analyse logique et par conséquent
ouvre les voies à de nouvelles interprétations indissociables du contexte.

Les pratiques langagières ont depuis toujours montré que le fait d’écrire et de
parler c’est constamment se positionner vis -à-vis de deux références imposées ; le
langage et la société. En d’autres termes , lorsqu’une personne est dans une situation de
création, l’origine revient. Le langage de la création se situe au croisement de deux
langues et de deux dimensions temporelles. C’est une manière pour dire que, n ous
sommes en présence d’une situation de contact des langues qui engendre des
modifications au niveau des comportements langagiers qui reflète nt une expression
identitaire qui :

Serait le reflet de la perception qu’à l’individu de son
appartenance à un groupe particulier. Elle reflète chez la
personne sa propre identité. Elle correspondrait aussi aux
sentiments d’appartenance à un groupe particulier. Il faut
non seulement qu’un i ndividu se perçoive comme membre
d’un groupe mais que ce dernier soit également perçu
comme membre faisant partie de ce même groupe .
(ZOUALI, 2004 : 69)

Les pratiques langagières sont dans cette logique communicationnelle une
nécessité pour qu’une personn e puisse communiquer avec autrui en toute aisance et en

Partie I I La langue comme marqueur identitaire

132
toute sécurité dans la mesure où l’interlocuteur choisit consciemment la langue la plus
apte à établir le contact avec les autres . Le choix de l ’alternance est donc motivé , selon
les dires de GUMPERZ, par une volonté de communiquer et :

Pour participer à des échanges (…), c’est -à-dire
s’engager dans une conversation et la maintenir, il faut
savoir et des capacités qui dépassent largement la
compétence grammaticale nécessaire au décodage des
messages . (GUMPERZ, 1989 : 01)
II.3.7. Pratiques langagières et culturelles

Dans ce que nous avons développé, nous avons mis l’accent sur la complexité de
la pratique communicationnelle. Il est donc vrai que communiquer signifie échanger et
dialoguer, mais il est a ussi question de :
S’interroger sur la réalité qui nous entoure, c’est vouloir
comprendre les éléments qui la constituent (…)
Comprendre, c’est entrer dans le processus de rationalité,
c’est -à-dire d’explication organisée, logique, causale .
(GAUTHIER : 113)

Tout le monde s’accorde à dire que les nouvelles technologies en général et
l’internet en particulier constitue le déclencheur d’une véritable révolution culturelle qui
affectent la société sur tous les plans. C’est ainsi que nous nous sommes vu bouleverser
jusqu’à notre vie privée. La toile est un « un outil de privatisation du savoir public ».
Même notre mode de lecture a été touché par « le tourbillon numérique ». Certains
spécialistes décrivent et qualifient la lect ure comme « segmentée, fragmentée, et
discontinue ». Ils remarquent que nous sommes en train de vivre « une liquidation de la
faculté cognitive remplacée par l’habilité informationnelle ».D’autres spécialistes
affirm ent qu’internet contribue à la création d’une nouv elle culture et favorise
davantage la liberté d’expression. Ce qui est vrai dans la mesure où c ette mécanique de
« L’industrie de l’influence » est actuellement l’espace de plusieurs enjeux dont les
puissances se disputent son contrôle notamment sur le plan culturel : « Désormais, c’est

Partie I I La langue comme marqueur identitaire

133
sous l’égide du capital et de lui seul que les pratiques culturelles se définissent à une
échelle mondiale » (GUMPERZ : 1989 : 01)

Dans la continuité de ce qui précède, nous soulignons que l’espace de l a
communication, comme pratique sociale, est déterminé par rapport à une culture. Donc
la valeur culturelle de ce type de pratiques, implique un modèle instable de réalisations
communicationnelles ancrée sociologiquement et culturellement. C’est pourquoi , il est
communément admis que t oute communication émane d’une société marquée
culturellement .

Dans les conceptions sociologiques, le style est synonyme de culture, donc le
recours au terme culture est inévitable. La notion de culture peut définir à elle seule
l’esprit d’une personne, et même sa conception du monde dans lequel elle évolue. Dans
le XIX ème siècle les historiens l e considèrent comme l’âme d’un pays, comme un
ensemble constitué de langue et des représentations qui symbolisent une communauté :

Le style est une manifestation de la culture de la totalité ;
c’est le signe visible de son unité. Le style reflète et
projette la « forme intérieur »de la pensée et du sentiment
collectif… (Ibid.)

L’écrit et l’oral ne sont qu’un instrument communicationnel d’ordre culturel. Et
la valorisation de l’aspect culturel du discours a fait que l’écriture :

[…] a offert à la linguistique les voies d’accès à la
compréhension du devenir des langues, de la
considération des langues nationales, de la di ffusion
culturelle de ces langues » (Ibid. : 42)

La composante culturelle présente dans la structure de ces pratiques facilite les
interprétations potentielles . De la sorte, la signification de certaines phrases n’est pas
donnée à l’aide d’unités et de li ens relatifs au discours, elle dépend pour une grand part
des données culturelles. La compréhension pourrait être impossible dans le cas où la
lecture n’est pas accompagnée d’une compétence culturelle.

Partie I I La langue comme marqueur identitaire

134
Le lien entre communication et culture prouve que la l angue, ainsi que les
pratiques langagières sont en mesure d’être observées et étudiées par rapport à une
culture ou de préjugés culturels :

Même les individus engagés dans les situations de
communication montrent que des différences dans les
normes de pol itesse gouvernent le choix entre
l’information à souligner et ce qui doit rester implicite
peuvent aboutir à des échecs de
communication . (GUMPERZ, 1989 : 19)

Il ne faut oublier que les contenus de ces pratiques langagières ne sont pas
toujours objectifs, ils appartiennent à un contexte marqué par un temps historique,
sociologique et politique ainsi que par un cadre spatial. En ce sens, les pratiques
langagières transmettent des représentations dont l’acceptation se fait à travers la
sublimation, la percep tion, et d’identification attribue aux internautes algériens une
mentalité spécifique, et même une identité.

C’est pourquoi, les mélanges linguistiques permettent l ’accès à des codes
sociaux , facilitent la pénétration des représentations culturel les et aident à découvrir un
modèle culturel qui est selon ZOUALI :

[…] un ensemble structuré de conduite qui s’imposent à
l’intérieur d’un groupe social déterminé et qui sont dotées
d’une certaine permanence. » (ZOUALI, 2004 : 79)

Ces pratiques langagière s nous mettent face à plusieurs textes, plusieurs langues,
plusieurs cultures et plusieurs référents ce qui augmente les perspectives de recherche et
d’étude . L’analyse de ce genre de discours implique la mobilisation de divers systèmes
de valeurs. Le cher cheur doit explorer et approfondir les espaces culturels dans lesquels
se situent les pratiques langagières en interaction, au lieu de rattacher en apparence les
expressions culturelles sans qu’il y ait le moindre contact. La compréhension de ces
valeurs e t de leur réception est soumise aux difficultés culturelles.

Partie I I La langue comme marqueur identitaire

135
N’importe quelle langue qui dispose d’un arrière -plan social bien ancré dans une
réalité culturelle, a la capacité de s’entremêler avec les autres codes linguistiques,
culturels, sociaux et à co nstituer un instrument pour une réalité plurilingue. Il est donc
question de déterminer la place des pratiques langagières dans les interactions
communicatives et la manière qui permet d’optimiser ces pratiques devenues des
processus exigeant une grande prudence et réflexion.

Tous les spécialistes soutiennent l’étude à part de chaque situation . Cette
exigence s’explique par le souci de proposer des explications qui répondent à chaque
situation, car chaque cas diffère d’un autre d’où l’ impossibilité de les étudier et de les
aborder de la même manière. Cette réalité prouve que le mélange linguistique est une
pratique qui n’est ni stable, ni constante. Elle se caractéris e par la mouvance et le
dynamisme. Ce qui rend difficile et complexe ce type de pratique est donc la variabilité
des situations de l’alternance codique. Il faut rappeler que ces pratiques ne peuvent être
exploitées scientifiquement et objectivement qu’à partir de langues nationales,
maternelles, locales structurées et normalisées.

Les dimensio ns affectives, culturelle s, sociale s doivent être envisagées dans la
détermination de l’identité linguistique communautaire car on ne peut pas les réaliser
isolément. Les interactions entre les langues est de nos jours une évidence et dont les
enjeux sont multiples. Savoir les circonstances de leur apparition et de leur
fonctionnement devient primordial pour proposer des principes logiques afin de les
expliquer. L’analyse de s pratiques langagière s ne peut être efficace qu’à travers une
étude perspicace de la situation linguistique des nations concernées par ces pratiques.

Dans une époque dépourvue de frontières, tout le monde est d’accord pour dire
que l’importance qu’accordent les pays et la communauté internationale aux langues est
capitale. Les expressions suivantes en témoignent grandement de cet intérêt : « Marché
des langues », « sécurité et insécurité linguistique », « communauté linguistique ».
C’est pourquoi les pouvoirs politiques organisent leur politique lingu istique en fonc tion
du contexte qui répond obligatoirement à leurs projets et à leurs attentes. La politique
linguistique algérienne , à l’instar des autres politiques, valorise et encourage
l’enseignement/apprentissage des langues étrangères. Les dernières recherches ont
montré que l’isolement d’une langue est un pur fantasme, et que toute langue est

Partie I I La langue comme marqueur identitaire

136
influencée par les autres langues. C’est une manière pour dire, à la suite de Casles, que
« tout Lemond emprunte à tout le monde ». Ce phénomène d’emprunt n’épargne pas les
langues où chaque langue se trouve, dans certains cas, contrainte d’aller vers une autre.
Les enjeux géopolitiques sont aujourd’hui transposables sur le domaine des
langues. La volonté d es grandes puissances à imposer leur langue comme outil de
communication internationale affirme la géopolitique des langues même si cette
géopolitique pourrait constituer une barrière majeure pour la création de liens
individuels et collectifs. Par contre, il est à signaler qu’a ctuellement l’accès au savoir se
fait plus facile ment pour un polyglotte que pour un monolingue .

A ce propos, nous pensons qu’il n’y a pas de remède plus efficace que celui de
l’ouverture sur les autres et la certitude de ne pas rater le cours de l’histoire, chose qui
n’est possible sans une réelle pla nification d’une politique linguistique fière de sa/ ses
langue(s) nationale(s)mais qui accorde au plurilinguisme une grande place . Le respect et
la valorisation des autres langues et des autres cultures est un acte civilisationnel digne
des personnes respectueuses de la différence et de la pluralité . Cependant, nous
soulignons que toute promotion des langues doit se réalisèrent fonction d’une démarche
raisonnée et engagée. La stratégie d’encouragement des langues étrangères doit se faire
dans une optique de promotion du plurilinguisme en adéquation , d’une part, avec la
problématique de la géopolitique des langues qui exige l’ouverture sur les langues
étrangères et, d’autre part, avec l’incondition nel respect des valeurs identitaires
nationales .

Le fait d’être un plurilingue facilite le contact et l’acceptation des autres. Il n’y a
pas de langue qui soit totalement isolée dans son propre espace. Eviter l’isolement exige
des personnes et des pouvoirs de se prononcer ouvertement pour l a valorisation des
langues étrangères . Les considérer comme préalable d’un effectif développement , est
l’une des raisons les plus sûres pour assurer l’ épanouissement intellectuel d’une société .

Dans l’optique de la mondialisation et de l’éclatement des fr ontières, il s’avère
donc nécessaire de ne pas perdre de vue la question des ‘’ marchés linguistiques ‘’
surtout dans son aspect psychopédagogique et communicationnel . Dans le domaine
psychopédagogique, l’approche des langues doit être basée sur des facteu rs variables
pris dans la politique linguistique du pays.

Partie I I La langue comme marqueur identitaire

137
Globalement, nous pensons que la mondialisation a créé une dynamique dans le
domaine l’approche des langues qui doit s’articuler, selon ses tenants, sur trois niveaux :

1) Le premier est composé de plusieurs langues vernaculaires
2) Le deuxième est basé sur un nombre limité de langues véhiculaires
3) Le troisième, se distingue par une seule langue

Le cas des algériens s’inscrit dans le deuxième dispositif dans la mesure oùle
répertoire langagier des algériens, notamment ceux de notre corpus, atteste que nous
sommes en présence de plusieurs langues. En effet, en plus de s deux langue s nationales,
en l’occurrence la langue arabe et la langue amazighe , nous avo ns la présence de
l’anglais et surtout du français ; deux langues étrangères qui décorent le paysage
linguistique algérien . Dans cet ordre d’idée, nous estimons que l a présence de ces deux
langues étrangères implique un ordre de priorité dans l’enseignement des langues. Cet
ordre doit être définit par rapport aux objectifs de la politique éducative et du projet de
société de chaque nation.

Le choix des priorités à ef fectuer par les pays en voie de développement doit se
faire par un effort supplémentaire afin de donner à l’apprentissage des langues son vrai
aspect scientifique. Les langues sont considérées comme un patrimoine qui appartient à
tout un chacun et à ceux qui veulent les apprendre. Pour que l’enseignement des langues
réussisse, il faut , d’une part, assurer et renforcer la motivation des apprenants et , d’autre
part, garantir l’efficacité de l’ enseignement par son adaptationau contexte .

Concernant la politiq ue linguistique et la planification du multilinguisme,
l’important pour chaque nation est de positiver les représentations négatives relatives
aux langues étrangères. Pour ce qui est du cas de l’Algérie , nous pensons qu’il est temps
de mettre fin aux stéréotypes que beaucoup d’algériens ont des langues étrangères et
notamment du français . Le défi que constitue la diffusion des langues est une entreprise
scientifique qui doit être amorcée dans les meilleurs auspices. Cette entreprise doit être
menée certes avec engagement , mais aussi avec passion . Deux attitudes en mesure de
garantirla réussite de toute politique d’un effectif développement de société .

Partie I I La langue comme marqueur identitaire

138
Pour la concrétisation de cette politique, es médias en général, et plus
particulièrement internet doi vent jouer un rôle majeur et stratégique dans l’ouverture sur
les langues. En effet, actuellement, internet est le haut lieu où se réalisent ces pratiques,
elle est donc une arme efficace contre l’incompréhension surtout qu’elle constitue une
attraction pour le s générations actuelles, qui la voient, à leur tour, comme un espace d e
rapprochement , de communication et par conséquent de compréhension . Internet est un
espace d’innov ation , d’expr ession et de contact. Toutefois , l’aspect positif de l’internet,
ne doit pas cacher la double crise qu’elle a engendrée, à savoir :

1) Une crise linguistique qui empêche les internautes de communiquer
avec les autres.

2) Une crise de représentation de soi qui se traduit par une crise de
confiance. Cette crise et provoquée par les s pécificités de la langue qui
se reflètent sur l’image de soi à partir des éléments ci -dessous :

 L’énonciation : les linguistes considèrent que parler c’est
avant tout parler de quelque chose à partir d’un lieu
d’énonciation.

 La constitution en unités distinctes dont chacune
représente un signe, c’est pourquoi il est nécessaire de
décrire ce langage qu’est le signe.

 La référence pour tous les membres d’un même groupe ;
la langue comme représentation est le reflet d’une réalité
linguistique et culturell e par laquelle la personne ou la
communauté révèle son espace social, culturel,
idéologique.

Ces éléments langagi ers représentent aujourd’hui une réalité et montrent l’intérêt
réel de répondre au de communiquer chez les humains et surtout chez les internautes.
C’est pourquoi, n ombreux sont ceux qui sont convaincus de l’ intérêt du mélange
linguistique dans les pratiques langagières. Il est une façon pour résister à l’isolement et

Partie I I La langue comme marqueur identitaire

139
surtout à l’uniformise linguistique incompatible a ujourd’hui avec le développement des
moyens de communication et le rétrécissement du globe.

PARTIE III
CADRAGE PRATIQUE DE L’ETUDE : METHODOLOGIE
ET ANALYSE

CHAPITRE 1
PROBLEMATIQUE, HYPOTHESES ET CADRAGE
METHODOLOGIQUE

Partie I II Problématique, hypothèses et cadrage méthod ologique

142 III.1.1. La problématique générale

Comme annoncé auparavant, le cadre de notre recherche s’inscrit dans le
domaine des problématiques de recherche en sociolinguistique interactionnelle. Notre
intérêt pour cette problématique découle de nos nombreux questionnements provenant
de nos observations empiriques sur les forum s de discussion et plus particulier à celui
faisant objet de cette recherche. En effet, les messages écrits et publiés par les
internautes issus de l’immigration algérienne sur le forum en question nous ont conduits
à se poser des questions dont les intérê ts sont multiples. C’est pourquoi, il serait
question de savoir :

 Comment l’identité des jeunes issus de l’immigration algérienne se manifeste –
t-elle à travers l’usage de l’arabe dans leurs messages ?

 Si le recours à l’arabe dans les messages de ces jeunes explique leur double
appartenance ?

 Si l’alternance codique participe à la construction de l’identité ? si oui,
comment cette participation se fait -elle ?

 Quels sont les fonctionnements et les emplois identitaires d’un parler métissé ?

Compte te nu des caractéristiques de la recherche en linguistique sociale dans
laquelle s’inscrit notre travail de recherche, nous avons jugé indispensable de remonter
le parcours et l’historique de l’immigration algérienne en France. Notre intention sera
centrée, e n particulier, sur les langues pratiquées par les immigrés d’origine algérienne,
leur culture, leur mode de vie et la nature des liens entre les membres de la famille et
ceux appartenant à la même communauté. Tous ces facteurs sont d’une grande
importance car ils permettent de poser le problème des pratiques langagières dans sa
véritable dimension. C'est -à-dire celle qui les inscrit dans les différentes situations de
communication du moment où ces immigrés se retrouvent obligés de mener un jeu dont
la dimen sion est à la fois linguistico -culturelle et sociale. Nous pensons le fait d’étudier
la communauté migratoire qui pratique deux langues et qui a deux cultures différentes

Partie I II Problématique, hypothèses et cadrage méthod ologique

143 nous permet d’avoir une variété d’attitudes et de représentations à la fois personnel les et
sociales participant à la construction des usages langagier de nos internautes.
Nous avons également posé des questions sur le choix des codes et la manière
dont les internautes gèrent la multiplicité des langues de leur répertoire langagier afin de
savoir comment la langue d’origine puisse influencer le comportement linguistique des
jeunes bilingues.
La double appartenance identitaire et culturelle nous mène à nous nous
interroger sur le mobile de la présence de la langue arabe dans les messages des
internautes descendants de l’immigration algérienne et par conséquent de savoir si cette
pratique ne révèle pas une appartenance identitaire ancrée dans l’inconscient.
Afin de pouvoir répondre à ces questionnements, nous avons choisi d’analyser
un ensem ble de messages écrits par des internautes issus de l’immigration algérienne et
un questionnaire mis à la disposition de tous les internautes d’origine algérienne inscrits
sur le forum de discussion : forum -algérie.com.
III.1.2. Les hypothèses

Les hypot hèses émises portent sur les pratiques langagières des jeunes issus de
l’immigration algérienne en France et mettent le point sur l’usage du mélange des
langues qui caractérise leur parler de la vie quotidienne. En ce sens, l’étude que nous
menons tente non seu lement de révéler la manière dont les langues sont mélangées dans
les messages des internautes, mais également de présenter le rôle de l’alternance
codique, en tant qu’ancrage d’images et d’idées, dans la manifestation de l’appartenance
identitaire. D’embl ée, nous affirmons que la communauté bi/multilingue témoigne de
plusieurs représentations que les langues et les cultures en présence transportent. Notons
que les questions, d’ordre socioculturel et linguistique, restent toujours en situation de
conflit. P artant de ce préliminaire, nous avançons les hypothèses suivantes :

 les jeunes issus de l’immigration algérienne pratiquent deux langues (le
français et l’arabe). Le parler de ces jeunes est considéré comme
spécifique.

Partie I II Problématique, hypothèses et cadrage méthod ologique

144  la particularité langagière de ces jeunes réside dans l’usage de
l’alternance codique où l’arabe et le français se fusionnent, s’amalgament
pour constituer un parler bilingue. De ce fait, l’alternance codique est
considérée comme moyen d’attachement à l’id entité, la langue et la
culture d’origine.

 Le recours à l’alternance codique (français/arabe) serait considéré
comme un moyen de représentation et d’affirmation d’une double
appartenance identitaire et socioculturelle.
III.1.3. Les objectifs

Nous souh aitons, par la présente recherche, donner des réponses aux multiples
interrogations qui tournent autour de la question identitaire des sujets bilingues. C’est
pourquoi, nous avons choisi, en nous inscrivant dans le cadre de la sociolinguistique, de
focalis er notre étude sur des messages écrits par des internautes d’origine algérienne
afin de pouvoir analyser et comprendre le va et vient entre l’arabe dialectal et le
français.
Dans cette optique, notre objectif principal est de décrire et dégager, à partir de
l’analyse des messages, les différents usages que les internautes mettent en œuvre dans
leurs pratiques langagières. Il s’agit, en effet, de voir comment les langues sont
présentes dans les messages des internautes, objet de notre étude, en mettant le p oint sur
leur conscience linguistique face à l’utilisation de l’alternance codique.
III.1.4. Délimitation de l’objet de recherche

Les multiples recherches sociolinguistiques effectuées sur le phénomène de
contact de langues et ces conséquences révèlent l ’origine de la complexité des pratiques
langagières et des forces sociales qui la sous -tend.

La complexité de la situation langagière en question explique les multiples les
recherches sociolinguistiques dont l’objet consiste à étudier le plurilinguisme d es
immigrés d’origine algérienne. La description de leurs pratiques langagières, selon des
perspectives diverses, était le point fort de toutes ces études. Ces recherches
considèrent, dans leur majorité, l’alternance codique comme un phénomène résultant de
l’existence simultanée de deux ou plusieurs langues. Pour faciliter l’accès à ces

Partie I II Problématique, hypothèses et cadrage méthod ologique

145 recherches, nous citons à titre illustratif les travaux du laboratoire de linguistique et de
Didactique des Langues Etrangères et Maternelles (LIDILEM) , Université Stendhal de
Grenoble 3, de Louise DABENE (1981, 1998) , Louise DABENE & Jacqueline BILLIEZ
(1984, 1987, 1988) , Jacqueline BILLIEZ (1989, 2000, 2002, 2005) , Nassira MERABTI
(1991, 1992) ; les travaux de Fabienne MELLIANI (1999, 1992) , de Dominique CAUBET
(1998, 2001, 2004) , Dominique CAUBET & Jacqueline BILLIEZ (2005), Christine
DEPREZ (1999, 1994) , Safia ASSELAH -RAHAL (2004) , Gilbert GRANDGUILLAUME
(19983, 2002) , Aziza BOUCHERIT (1987, 2004) , Yasmine KARAATTIKA (2004) , Tahar
ZABOOT (2001, 2002) , Amina BENSALAH (1998. a, 1998 .b), Khaoula TALEB -IBRAHIMI
(1994, 1998, 2004) .
Pour ce qui est de notre travail de recherche, nous repérons la présence du
phénomène de l’alternance codique dans les messages des jeunes issus de l’immigration
algérienne afin d’identifier sa foncti on.
La plupart des travaux sociolinguistiques se sont mis d’accords pour affirmer
que la très grande majorité des jeunes issus de l’immigration algérienne « switchent »
en alternant deux langues ou plus. Si une grande partie de ces jeunes apprend l’arabe à
la maison, dès leur jeune âge, cela explique l’utilisation de l’arabe et du français selon le
contexte et les différentes situations de communication. Aussi, nous notons que la
nature de la production des énoncés bi -plurilingues est le résultat de l’usa ge du
vocabulaire et des structures syntaxiques qui appartiennent à ces langues.
Le présent travail de recherche est consacré à l’étude des messages bilingues des
internautes algériens qui pour s’exprimer mobilisent des ressources langagières pour
produir e des énoncés dans deux langues, l’arabe dialectal et le français. En fait, un
locuteur qui recourt à l’utilisation de deux langues dans un message est, sans doute, un
locuteur bilingue.
III.1.5. Le choix du corpus

III.1.5.1. Le Forum de discussion comme corpus

Un forum de discussion est une correspondance électronique sauvegardé de
manière automatique, un document numérique dynamique, produit collectivement de
manière interactive (MARCOCCIA, 2001a : 15). Partant de cette idée, nous pouvons dire

Partie I II Problématique, hypothèses et cadrage méthod ologique

146 que le forum de discussion constitue un corpus idéal pour l’analyse conversationnelle
ainsi que pour l’analyse de discours. Cet intérêt est justifié par les raisons suivantes :

 Les échanges authentiques faits entre les internautes sont réalisés en l’absence
de l ’analyste qui les enregistre, ce qui permet d’éviter un problème
méthodologique que nous avons l’habitude de rencontrer dans l’analyse
conversationnelle.

 Ces corpus sont semblables , caractérisés par l’enregistrement automatique et
par le dispositif ou l’i nstitution qui garantit cet enregistrement
(MAINGUENEAU, 1991 : 22).
Par ailleurs, tous les internautes qui publient des messages sur le forum sont
conscients que leurs messages sont enregistrés. C’est donc ce qui fait la différence entre
ce corpus et les autres types de corpus de conversations. Cette caractéristique fait la
particularité de ce type de corpus parce que l’archivage se fait automatiquement. De
plus il est et connu par les internautes.
L’analyse d’un forum de discussion pose une autre diffi culté au niveau de la
construction du corpus : c’est un corpus sans début ni fin (Sauf situation
exceptionnelle). Lesujet de sa fermetureest devenu problématique. En effet, l’analyste,
qui enregistre les échanges sur un forum, aura du mal à accéder aux premiers messages
sauf dans le cas où tous les massages ont été conservés ou dans le cas où il travaille sur
un forum qui vient d’ouvrir. L’analyste pourrait donc t ravailler sur des messages
répondant à d’autres qui ne sont pas archivés. D’un autre côté, la limitation du nombre
de messages ou la fixation d’une date deviennent indispensables. En ce sens, l’analyse
d’un forum exige de chercheur de ne travailler que sur une tranche d’échanges. C’est la
manière la plus sûre pour assurer la crédibilité de la recherche.
Les conséquences méthodologiques de cette spécificité nous conduit à prendre
conscience que cette situation ne caractérise pas seulement les forums de disc ussion
mais renvoie à une question méthodologique qu’on rencontre régulièrement en analyse
de discussions et en analyse du discours. Les notions d’interdiscours [ l’ensemble des
discours précédents et dans le futur avec les quels un discours donné entre en relation (
TODOROV, 1981 : 8) ] et d’histoire conversationnelle [ L’influence des conversations

Partie I II Problématique, hypothèses et cadrage méthod ologique

147 qui se déroulent entre deux individus sur la conversations qu’ils ont ensuite
(GOLOPENTJA, 1988) ] élaborent une théorie dont l’objectif consiste à voir comment les
discours s’influencent réciproquement et permettent, dans le domaine de l’analyse des
conversations, de problématiser la question du bornage des interactions .
Aussi, nous admettons que des fois les conversations sont reprises, ce qui nous
conduit à di re que l’archivage est caractérisé par l’incomplétude. A ce sujet, nous
pouvons dire que la caractéristique essentielle d’un forum de discussion est qu’il
s’enregistre clairement dans une histoire des échanges plus longue. De fait, il est le plus
souvent p résent comme incomplet .
III.1.5.2. Choix du Forum de discussion

Notre travail porte sur l’analyse des messages écrits par des internautes issus de
l’immigration maghrébine et postés sur un forum de discussion que nous avons consulté
sur le lien suivant : www.forum -algérie.co m.

Figure 5: la page d’accueil du forum de discussion : Forum -Algérie

Partie I II Problématique, hypothèses et cadrage méthod ologique

148 Cette page d’accueil permet aux visiteurs du site d’avoir une idée sur tous les
thèmes traités par les utilisateurs du forum : entraide et assistance informatique ;
divertissement, rencontre et voyage ; Actualités, débats et sciences. En ce sens, Judith
DONATH et al. (1999 : 28) précise que l’interface d’un forum a pour objectif de :
Permettre la structuration progressive du forum afin
d’assurer une bonne lisibilité de la dynamique de
l’interaction qui s’y déroule, quels que soit les procédés
de visualisation de la conversation utilisée .
Comme le montre la figure ci -après, les thèmes traités proposent des sujets avec
une petite explication en dessous.

Figure 6: Les thèmes et sujets traités sur le forum de discussion : forum -Algérie
Cette figure montre que chaque sujet affiche à sa droite le titre de la dernière
discussion suggérée par l’un des participants au forum, son pseudonyme, la date et
l’heure de la dernière intervention du créateur de sujet, le nombre de discussion et le
nombre de message.

Partie I II Problématique, hypothèses et cadrage méthod ologique

149 La partie infé rieure de la page d’accueil contient une rubrique appelée que se
passe -t-il ?Cette dernière affiche les pseudonymes des internautes qui sont déjà en ligne
(connectés), les statistiques, c’est -à-dire la présentation du nombre total des discussions,
des mes sages et des membres sans oublier le petit message de bienvenu dédié à tous
ceux qui sont nouvellement inscrits.
Concernant le contenu, les messages sont réunis autour d’un sujet particulier
selon trois critères :
 La date ;
 Le sujet ;
 L’émetteur.
La structure des échanges sur Forum -Algérie :
Pour effectuer notre travail, nous avons opté pour l’analyse de l’alternance
codique (arabe dialectal, français) telle qu’elle se manifeste dans des messages écrits par
des jeunes issus de l’immigration maghrébin e.
Louise DABENE (1994:93) l’alternance codique comme : «Un phénomène
particulièrement caractéristique du parler bilingue ».
Elle ne peut donc se produire que si :
 les interlocuteurs sont bilingues ;
 l’échange est personnel plutôt que transactionnel ;
 la situation est informelle. Toutes ces conditions sont réunies dans notre
forum.
En observant l’alternance codique dans les messages postés par les internautes,
nous avons remarqué que les langues ne sont pas mélangées de la même manière dans
tous les suje ts et que la fréquence de l’utilisation de l’alternance codique varie selon la
nature du sujet.
Les messages sont affichés sur le forum par ordre chronologique de l’internaute.
Selon MARCOCCIA (2003 : 29) , l’analyste peut faire une « une intervention réac tive » en
sélectionnant le destinataire auquel le message sera adressé.

Partie I II Problématique, hypothèses et cadrage méthod ologique

150 Par ailleurs, MARCOCCIA (2004 : 26) ajoute que :
De nombreux travaux soulignent que les discussions en
ligne sont souvent désorganisées et confuses, à cause du
développement fréque nt de multiples fils de conversations
parallèles.
De la sorte, la digression thématique à l’intérieur d’un forum se fait de manière
progressive dans la mesure où chaque message développe une thématique qui ne soit
pas en rapport avec le message précédent. Donc, l’hétérogénéité est l’une des difficultés
que rencontrent les utilisateurs du forum.
A l’opposé de ce qui vient d’être dit, le forum (forum -Algérie.com) propose,
grâce à son administrateur, aux utilisateurs une situation hiérarchique et des messag es
déjà postés et invite ceux qui se sont nouvellement connectés à réagir aux messages
qu’ils ont lus ou à poster de nouveaux messages.
III.1.5.3. Le forum de discussion et ses caractéristiques

Dans le document publié par la commission européenne intitulée « passeport
pour la mobilité », les nouveaux moyens permettant la communication entre les gens
sont présentés comme suit :
[…] les moyens actuels de communication, dont internet,
permettent d’entrer en contact avec les gens qui vivent
dans d’autres pays, qui parlent d’autres langues et qui
possèdent une culture différente . (2001 : 25)
Grace à internet, les gens sont devenus beaucoup plus libre et ont plus de
possibilité de communiquer avec d’autres personnes vivant dans leurs pays d’origines.
Ils ont désormais plusieurs façons d’entrer en contact : mail, chat, forum de discussion,
etc.
Parmi les avantages des forums de discussion, MOURLHON -DALLIES et al.
(2004 : 26) précise qu’un forum : « s’inscrit explicitement dans une histoire des
échanges plus longues, qu’il se présente le plus souvent comme inachevé »
L’auteur ajoute que les inte rvenants ont la possibilité de revenir à n’importe quel
sujet de discussion (ancien ou nouveau).

Partie I II Problématique, hypothèses et cadrage méthod ologique

151 III.1.5.3.1. Un lieu de discussion

Selon MOURLHON -DALLIES et al. (2004 : 27) trouvent que : « sur de nombreux
aspects, il reste difficile de considérer que les discussions en forum forment une
conversation ».
Pour ces auteurs, il n’y a pas de nombre de participants déterminé . Cela signifie qu’il
est impossible d’identifier le cadre participatif d’un forum, Cette difficulté s’explique
par le nombre assez élevé de participants qui entrent et sortent de la discussion.
Aussi, si on part du principe que la conversation doit avoir un caractère souple et
continu telle comme proposée dans la définition de KERBRAT -ORECCHIONI (1990) , il
devient difficile de considérer l es discussions du forum comme une forme de
conversation. Toujours selon KERBRAT -ORECCHIONI :
Pour qu’on ait affaire à une seule et même interaction, il
faut et il suffit que l’on ait un groupe de participants
modifiable et sans rupture, qui, dans un cadre spatio –
temporel modifiable et sans rupture, parlent d’un objet
modifiable mais sans rupture, parlent d’un objet
modifiable et sans rupture . (Ibid. : 216).
Sur notre forum, nous pouvons remarquer des groupes de participants qui se
forment par affinité. Tou tefois, l’aspect asynchrone des conversations sur le forum rend
la continuité sur le plan séquentiel plus difficile.
Pour sa part, THIAULT (2010 : 109) propose une autre définition au forum de
discussion et le considère comme une forme de : « Communicatio n interpersonnelle
médiatisée par ordinateur [qui] se rapproche de l’échange oral »
III.1.5.3.2. Un lieu d’inventivité

Le forum de discussion offre à ses utilisateurs bilingues et plurilingues la possibilité
de l’utilisation des langues qu’ils maitrisent en les mélangeant où en créant de nouveaux
mots. Le forum est aussi un lieu où nous assistons à l’emploi de la communication non –
verbale pour exprimer les émotions telles que la tristesse :; la joie : . Ces smileys
sont utilisés fréquemment pa r les internautes de notre corpus.

Partie I II Problématique, hypothèses et cadrage méthod ologique

152 Exemple :
Ah pas forcément, ça marche aussi dans l'autre sens
parfois, même si c'est vrai que c'est plus rare. En me
voyant, on ne se dit pas forcément "cette fille est
musulmane", du coup j'ai eu deux ou trois fois droi t à des
"l'islam, le fléau de l'Algérie", "l'opium du peuple
algérien, du ghachi"… ce genre de choses Alors que
moi je voulais juste savoir le prix du paquet de
chocobons…

Nous observons également que les internautes préfèrent contracter la taille d’un
mot en utilisant un nombre limité des lettres qui construisent ce mot. Cette technique,
appelée l’abréviation, a pour objectif de faire gagner du temps aux internautes pendant
l’échange des messages en ligne.
Exemple :
J'achète + ri1 depuis que lque tmp, je me force à ne pas
sortir la CB, et j'ai un calendrier ou je compte les jours
avant les soldes! je vais faire une razzia 7 année je sens!
J'ai fait un grand tri dans mes fringues, j'en ai donné bcp,
faut que je renouvelle

Notre corpus contient d’autres techniques comme celles relatives à la
transcription définie par DUGUA et al. (2008 -2009 : 1) comme suit :
« Représentation écrite de la chaine parlée en faisant
correspondre un graphème (unité écrite) à un phonème
(unité orale) (correspondance phono -graphique),
généralement en respectant une norme, l’orthographe :
chaque unité discrète de la langue parlée est restituée par
une unité graphique ».

Partie I II Problématique, hypothèses et cadrage méthod ologique

153 Exemple :
Yarham babek, mets moi stp sa photo , il me mank

Dans l’exemple ci -dessus, nous observons que l’internaute de ce message a
préféré remplacer la suite de graphèmes /que/ par le phonème /k/. Cette utilisation
n’empêche pas la compréhension du message par les autres internautes. Cela signifie,
qu’il s’agit d’une technique connue, maitrisée et utilisée par les internautes dans les
échanges des messages en ligne.
III.1.5.3.3. Un lieu d’ échange

Le nombre important de locuteurs recensé sur le forum www.forum -algérie.com
nous conduit à confirmer que le Web (World Wide Web) est considéré comme un
espace dont la dimension est polylogue dans la mesure où il y a un engagement de
nombreux locuteurs effectifs ou potentiel. A ce sujet, MARCOCCIA (2004 a) affirme
que :
Le nombre de participants est un critère apparemment
suffisant pour considérer les forums de discussion comme
des polylogues médiatisés par ordinateur.
Concernant la communication en groupe qui caractérise les conversations en
ligne, CHARDENET ( 2004) ajoute que :
La communication médiatisée par ordinateur en temps
réel, dans ce cadre virtuel, favorise la création de groupes
de discussion autour de centre d’intérêts variés et
évolutifs.
Pour ce, les nouvelles technologies favorisent la communicat ion sociale et par
conséquent le contact interpersonnel. Ces nouvelles technologies et plus
particulièrement internet permettent à la fois un échange interpersonnel et une
communication de masse. En ce sens, un message posté par un locuteur peut être lu pa r
un nombre potentiellement illimité d’internautes.

Partie I II Problématique, hypothèses et cadrage méthod ologique

154 III.1.5.4. Les difficultés de la participation aux discussions asynchrones

La participation des internautes dans les forums de discussion a aussi ces
obstacles. Des recherches comme celles de TEO et WEBSTAR (2008) et GUZDIAL
(2000) identifient les obstacles tels que présentés ci -dessous. Notons que nous -mêmes,
nous avons rencontrés quelques -uns lors de la collecte de notre corpus :

III.1.5.4.1. Le d ésir d’échange

L’internaute peut ne pas répondre aux messages s’il trouve d’autres priorités, ou
s’il est pris par autre chose. Il peut également se contenter par une simple lecture des
messages postés.

III.1.5.4.2. D écourager par le thème
Le thème de la discussion peut ne pas intéresser l’internaute.
III.1.5.4.3 . Ignorer les thèmes de discussion
Les débutants ayant moins d’expérience voient difficilement tous les angles
d’une situation ou tous les facteurs d’influence à considérer.
III.1.5.4.4 . Méconnaitre comment participer à une discussion
Les internautes nouvellement inscrits ont besoin d’être informés des procédures
de la participation à une discussion.
III.1.6. Méthodologie et recueil du corpus

Notre méthodologie s’inscrit dans le cadre de la sociolinguistique
interactionnelle des forums de discussion. Notre analyse est basée essentiellement sur
un travail d’observation en adoptant la méthode suivie par Hassan ATIFI (2007) . Cette
méthode consiste à observer d’une manière régulière le forum pendant une langue
période. Cette période d’observation nous a permis de repérer plusieurs internautes qui
recourent à l’alternance codique. Ce repérage nous a permis par la suite de prélever tous
les messages q ui, à la fois, ont constitué des échantillons et ont servi à composer notre
corpus final.

Partie I II Problématique, hypothèses et cadrage méthod ologique

155 Après avoir constitué notre corpus, nous sommes passée à l’étape de l’analyse.
Pour ce faire, nous avons opté pour une analyse conversationnelle de l’ensemble des
messages collectés formant notre corpus final.
III.1.6.1. L’observation des messages publiés par les internautes

Notre étude principale se base, comme signalée plus haut, sur des messages
publiés par des internautes d’origine algérienne inscrits sur le fo rum de discussion :
forum -algérie.com. Le corpus à analyser aura pour objectif de décrire et de comprendre
les caractéristiques des messages écrits tout en prenant en considération la situation
globale des personnes nées et ou grandies avec des parents d’o rigine algérienne parlant
l’arabe à la maison et de l’autre côté sont scolarisées dans un établissement
d’enseignement français.
Après une longue période d’observation qui a duré plusieurs mois, nous sommes
passée à l’enregistrement de tous les messages po stés par des internautes d’origine
algérienne. La période en question s’étale entre le 25 novembre 2013 et le 25 décembre
2013. Le choix de cette période s’explique par le nombre important des messages
publiés.
Le corpus que nous avons retenu pour notre é tude est composé de 1349
messages postés par 10 internautes d’origine algérienne. Il s’agit de cinq jeunes adultes
de sexe féminin et cinq jeunes adultes de sexe masculin, dont l’âge varie entre 28 et 35
ans. Le choix de ces dix internautes s’explique par le temps qu’ils passent sur internet.
Souvent, ils sont connectés et par conséquent publient des messages de manière
régulière, voire quotidienne.
III.1.6.2. Le questionnaire

Les questions posées à un nombre limité de personnes a pour objectif d’obtenir
des informations précises, comme par exemple le désir d’infirmer ou de confirmer les
hypothèses émises. Dans cette perspective, Jean -Claude ABRIC (1994 : 62) déclare que :

Le questionnaire reste à l ’heure actuelle la technique la
plus utilisée dans l’étude des représentations (…) le
questionnaire permet d’introduire les aspects quantitatifs
fondamentaux dans l’aspect social d’une représentation.

Partie I II Problématique, hypothèses et cadrage méthod ologique

156 La difficulté d’avoir des informations personnelles sur les internautes ; telles que
l’identité sexuelle, l’âge, le statut professionnel et l’origine géographique à partir d’un
forum, justifie pourquoi nous avons mis à la disposition des internautes inscri ts sur le
forum le questionnaire en ligne.
https://docs.google.com/forms/d/1yhHLGWePY0uADyldmuAVQSRq5CbjJxLN6UQ2p –
Eq1pc/viewform?usp=send_f orm
L’objectif visé:
 Connaitre, parmi les utilisateurs du forum, les internautes d’origine
algérienne ;

 Avoir des informations personnelles : l’identité sexuelle, l’âge, le statut
professionnel et l’origine géographique ;

 Savoir avec quelles langues préfèrent -ils communiquer en ligne ;

 Avoir une explication sur le recours à l’alternance codique.
Après avoir publié le questionnaire, nous avons reçu 275 réponses dont nous
n’avons gardé que 102 et ce après avoir éliminé toutes les réponses des internaut es
algériens vivants en Algérie et ceux qui ont une origine non algérienne.
Ci-après nous présentons le questionnaire type que nous avons publié sur
internet et invité les internautes du forum à y répondre.

Partie I II Problématique, hypothèses et cadrage méthod ologique

157 Questionnaire de recherche
En vous exprimant ma profonde gratitude, je vous prie de bien vouloir répondre à
ce questionnaire de recherche universitaire sur le phénomène de l'alternance
codique : arabe -français dans des situations de communication chez les jeunes
algériens issus de l'immigra tion.

L'alternance codique consiste à combiner dans un même énoncé des unités
appartenant au moins à deux langues différentes .

1. Votre Pseudonyme :
…………………………………………………………………… ……………….
2. Sexe :
o Féminin
o Masculin

3. Nationalité (s) :
……………………………………………………………………… …………….
4. Age :
o 18 – 23ans
o 23 – 28ans
o 28-35ans
5. Etes-vous :
o Célibataire
o Marié (e)
6. Votre situation professionnelle
o Étudiant (e)
o Salarié (e)
o Sans travail
o Autre

Partie I II Problématique, hypothèses et cadrage méthod ologique

158 7. Pays de résidence
o France
o Maghreb
o Autre
8. Lieu de naissance
o France
o Maghreb
o Autre
9. Si vous êtes né (e) en France de quelle origine êtes -vous ?
o Algérienne
o Marocaine
o Tunisienne
10. Parlez -vous plusieurs langues ?
o Oui
o Non
11. Si oui, lesquelles ?
……………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………
12. Si vous parlez l’arabe, où avez -vous appris cette langue ?
o A la maison
o Pendant les vacances passées dans le pays d’origine
o Dans la rue
o Autre
……………………………………………………………………………….
13. Comment estimez -vous votre niveau en arabe ?
o Très bien
o Bien
o Moyen
o Faible
14. Quel statut attribuez -vous à la langue arabe ?
o Langue étrangère
o Langue maternelle

Partie I II Problématique, hypothèses et cadrage méthod ologique

159 15. Si vous considérez l’arabe comme votre langue maternelle, quel statut attribuez –
vous à la langue française ?
……………………………………………………………………………………
16. En quelle(s) langues(s) écrivez -vous habituellement sur le forum ?
o En arabe
o En français
o Un mélange des deux langues (arabe -français)
17. Si vous utilisez un mélange des deux langues, dites pourquoi ?
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
18. L’emploi de l’arabe concerne -il :
o Des mots
o Des phrases
o Une partie du message
o Tout le message
19. Si vous n’écrivez qu’une partie de votre message en arabe, est -ce parce que vous
rencontrez des difficultés en arabe?
o Oui
o Non
20. Si oui, quelles sont les difficultés rencontrées ?
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
21. Dans quelles situations et avec quelles personnes utilisez -vous le mélange
linguistique : arabe – français ?
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………

Partie I II Problématique, hypothèses et cadrage méthod ologique

160 22. Est-ce par le biais du mélange de l’arabe et le français que vous exprimez une
affirmation de votre double identité et culture ?
o Oui
o Non

23. Si oui, comment ?
…………………………………………………………………………… …………
………………………………………………………………………………………
24. Pensez -vous que l’utilisation de la langue arabe est une sorte d’affirmation de
votre appartenance à la communauté algérienne ?
o Oui
o Non
25. Si oui, comment ?
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
26. Si la pratique de l'alternance codique est incontournable pour vous, dites
pourquoi ?
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
27. Que pensez -vous de l'alternance codi que ?
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………

Partie I II Problématique, hypothèses et cadrage méthod ologique

161 III.1.7. Les internautes constituant notre corpus

Comme nous l’avons déjà montré plus haut, nous retenu pour notre analyse dix
internautes dont cinq femmes et cinq hommes. Leurs réponses à notre questionnaire
nous ont permis à la fois de connaitre la biographie de chacun d’eux et de dégager leurs
profils langagiers.
Le tableau ci -après présente quelques informations concernant l’identité des
internautes retenus. Nous avons pris en compte leurs sexes, l’âge, la nationalité, la
situation familiale, la situation professionnelle, le pays de résidence et la maitrise de la
langue arabe.

Partie I II Problématique, hypothèses et cadrage méthod ologique

162 Pseudonyme S. A. Nat. Orig. S.F S.P L.N P.R
Thouraya F 28-35 ans Fr./Alg. Algérienne Mariée Salariée France France
Cerise -cerise F 28-35 ans Fr./ Alg. Algérienne Mariée Sans travail France France
Ravenclaw 4 F 28-35 ans Fr./ Alg. Algérienne Célibataire Etudiante France France
Terbhou F 28-35 ans Fr./ Alg. Algérienne Mariée Etudiante France France
Chacalette F 28-35 ans Fr./ Alg. Algérienne Célibataire Etudiante France France
Leparisien M 28-35 ans Fr./ Alg. Algérienne Célibataire Salarié France France
Segalas M 28-35 ans Fr./ Alg. Algérienne Célibataire Salarié France France
Zoubir 8 M 28-35 ans Fr./ Alg. Algérienne Marié Sans travail France France
Ahmeddamien M 28-35 ans Fr./ Alg. Algérienne Célibataire Etudiant France France
Tourad M 28-35 ans Fr./ Alg. Algérienne Marié Salarié France France
Tableau 1 : Récapitulatif de la biographie des internautes

S. : Sexe Orig. : Origine L.N. : Lieu de naissance
A. : Age S.F. : Situation familiale P.R. : Pays de résidence
NAT. : Nationalité S.P. : Situation professionnelle Fr./Alg. : Fançaise / Algérienne

Parti e III Problématique, hypothèses et cadrage méthodologique

163 III.1.7.1. Thouraya

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Thouraya
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contact.

Comme en témoigne son profil , « Thouraya » est une internaute très active. En
effet, elle a publié sur le forum 8942 messages depuis son inscription qui date du 24
mars 2013. Comme les autres internautes, ses informations personnelles ne sont pas
visibles aux visiteurs.
III.1.7.2. Cerise cerise

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cerisecerise
clafoutis

Parti e III Problématique, hypothèses et cadrage méthodologique

164 Dernière activité: Aujourd'hui 20h50

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contact.

Le profil de « Cerisecerise » montre qu’elle s’est inscrite sur le forum le 01
janvier 2012. Elle a publié depuis sa date d’inscription 1454 messages. Nous observons à
partir du deuxième tableau que les ses informations personnelles n’apparaissent pas à
tous les visiteurs du forum.
III.1.7.3. Ravenclaw4

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Ravenclaw4
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Don'tworry, bekhelwi !

Parti e III Problématique, hypothèses et cadrage méthodologique

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contact.

Les deux tableaux ci -dessus résument le profil de « Ravenclaw ». Son
inscription sur le forum date du 17 juillet 2013. Pendant cette période, elle a posté 1754
messages. Ses informations personnelles ne peuvent pas être vues par les visiteurs du
forum.
III.1.7.4. Terbhou

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Terbhou
Mkach win ygueyelezawech
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Dans la vie il y a des gens formidables, d'autres fort – minables

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Terbhou
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http://www.va -voir-la-bas-si-j'ysuis.org

Parti e III Problématique, hypothèses et cadrage méthodologique

166 « Terbhou » est, selon son profil, un membre actif qui a publié 6003 message en
une période qui commence depuis le 27 décembre 2011 jusqu’au 23 aout 2014. Dans la
partie destinée aux informations de contact, elle a choisi de mettre le lien d’un site web
au lieu de ses informations personnelles.
III.1.7.5. Chacalette

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chacalette
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chacalette
chacalette n'a pas d'informations de
contact.

Les tableaux ci -dessus présentent le profil de l’internaute « Chacalette ». Cette
dernière est un membre actif vu le nombre important des messages postés depuis sa date
d’inscription : 26 mars 2011. En effet, elle a publié un total de 9324 messages. En ce qui
concerne ses informations de contact, elle n’a mis aucune information.
III.1.7.6. Leparisien

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leparisien
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Dernière activité: 19/10/2014 16h52

Parti e III Problématique, hypothèses et cadrage méthodologique

167
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leparisien
leparisien n'a pas d'informations de
contact.

« Leparisien » est un membre qui, contrairement aux autres membres retenus
dans notre corpus, n’a publié que 2850 depuis son inscription qui date du 18 aout 2007.
III.1.7.7. Segalas

Voir le profil : segalas
segalas
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Dernière activité: Aujourd'hui 11h18

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Date d'inscription: 04/06/2013
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Messages au total: 3 826 (7,36 messages par
jour)
Trouver tous les messages de segalas
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segalas
segalas n'a pas d'informations de contact.

Ces tableaux montrent que « Segalas », est inscrit au forum de discussion depuis
le 04 juin 2013. Pendant cette période, il a posté 3826 messages. Cet internaute, n’a écrit
aucune information dans la partie consacrée aux informations de contact.

Parti e III Problématique, hypothèses et cadrage méthodologique

168 III.1.7.8. Zoubir8
Voir le profil : Zoubir8
Zoubir8
Senior Member
Dernière activité: Aujourd'hui 11h52

Signature
– Si tu veux aider la PALESTINE va sur www.bdsfrance.org
– Si tu veux aider la Syrie envoie à l'ambassade de Russie un message de
félicitation pour la position de Poutine (ambrus@wanadoo.fr).
– Algérie: "Athawra mina chaabouailachaab". Par thawra j'entends un processus de
démocratie sociale.
– Coup de coeur: Youtube: «ayemma a3zizen ouretsrou»

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Date d'inscription: 23/04/2008
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Messages au total: 20 719 (8,68 messages
par jour)
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Zoubir8
Zoubir8 n'a pas d'informations de contact.

En regardant le profil de « Zoubir8 », nous trouvons qu’il a publié 20719
messages depuis le jour de son inscription qui date du 23 avril 2008. Sa signature révèle
déjà son utilisation de l’alternance codique arabe / français.

Parti e III Problématique, hypothèses et cadrage méthodologique

169 III.1.7.9. Ahmeddamien

Voir le profil : ahmeddamien
ahmeddamien
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Dernière activité: 04/11/2014 22h00

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Date d'inscription: 09/04/2010
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Messages au total: 2 298 (1,37 messages par
jour)
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Trouver toutes les discussions ouvertes par
ahmedd amien
ahmeddamien n'a pas d'informations de
contact.

« Ahmeddamien » est également l’un des internautes constituant notre corpus. Il
est inscrit au forum depuis le 09 avril 2010 et a publié 2298 messages. Dans la partie qui
correspond à la publication des informations de contact, nous trouvons qu’il n’a publié
aucune information.
III.1.7.10. Tourad

voir le profil : tourad
tourad
Senior Member

Parti e III Problématique, hypothèses et cadrage méthodologique

170 Dernière activité: 25/01/2014 19h29

Signature
Qui ne défend pas ses droits mérite de les perdre.

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Date d'inscription: 20/10/2009
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Messages au total: 7 230 (3,89 messages par
jour)
Trouver tous les messages de tourad
Trouver toutes les discussions ouvertes par
tourad
Tourad n'a pas d'informations de contact .

Le profil de « Tourad » montre qu’il a publié 7230 messages à partir de son
inscription qui date du 20 octobre 2009. Il a choisi de signer son profil par le message
suivant : « Qui ne défend pas ses droits mérite de les perdre» . La partie consacrée aux
informations de contact n’en contient aucune.

III.1.8. Les difficultés rencontrées lors du recueil du corpus

Le recueil des données linguistiques, dans une étude sociolinguistique, reste un
problème princi pal. Pour toute étude sociolinguistique, le chercheur se préoccupe
essentiellement par le matériau. Ce dernier représente les énoncés oraux ou écrits
collectés par le chercheur afin de constituer son corpus. F. FRANÇOIS (1986 : 175)
explique dans ce qui suit l’importance du corpus :

L’exigence de la référence à un corpus défini est donc
d’abord une exigence de rigueur élémentaire, car on

Parti e III Problématique, hypothèses et cadrage méthodologique

171 risque toujours de penser décrire une langue alors qu’on
ne décrit que son propre usage voire le sentiment qu’on
en a.
Le corpus et sa description sont donc considérés comme des éléments essentiels
pour toute recherche linguistique.
Cette exigence de rigueur nous a posé un certain nombre de problèmes. Le
premier problème concerne l’autorisation de l’administrateur du forum pour nous
permettre de publier notre questionnaire de recherche sur son forum. Nous l’avons
contacté par mail plusieurs fois avant d’obtenir sa permission.
Après avoir obtenu son autorisation, nous nous sommes retrouvés confron té à un
deuxième problème lié au refus des internautes de répondre au questionnaire publié sur
le forum. Ce refus est expliqué par le fait qu’ils ignorent l’objet de notre étude. Pour les
convaincre, nous avons décidé d’entrer en contact avec eux par l’int ermédiaire des
messages pour leur expliquer l’importance de leurs réponses pour notre travail de
recherche. Cette opération nous a pris beaucoup de temps.
Quant au troisième problème rencontré, il touche le choix des internautes
constituant notre corpus. Il est à signaler que le nombre des membres sur le forum
dépasse 44 325 dont 685 sont des membres actifs. Certes, les réponses au questionnaire
reçues nous ont aidées à sélectionner et surtout à délimiter le nombre des internautes
issus de l’immigration al gérienne. Cette opération, nous a pris beaucoup de temps pour
identifier ceux qui sont actifs et qui publient des messages régulièrement parce que
notre objectif consiste à collecter le maximum de messages possible publiés dans une
période d’un mois .

CHAPITRE 2
L’ANALYSE DES REPRESENTATIONS DES JEUNES
ISSUS DE L’IMMIGRATION ALGERIENNE

Partie I II L’analyse des représentations des jeunes issus de l’immigration algérienne

173
III.2.1. Les fonctions des représentations sociales dans les pratiques langagières

L’étude des représentations sur les pratiques bilingues des locuteurs immigrés
n’est pas envisageable dans un cadre uni -disciplinaire du moment que la
sociolinguistique fait appel trè s souvent à d’autres approches disciplinaires, comme par
exemple les travaux réalisés dans le domaine de la psychologie sociale et l’ethnographie
de la communication. Compte tenu de ce point de vue, nous avons jugé nécessaire de
présenter quelques concepts et théories qui permettent de bien cerner le phénomène des
représentations.
Parmi les nombreuses définitions des représentations sociales, nous avons choisi
celles qui contiennent des caractéristiques communes ; telles que les définitions
proposées par MOSCOVICI (1989) ; JODELET (1989) ; DOISE (1990) ; MOLINER et
RATEAU (2002) ; FLAMENT (2003) et qui considèrent la représentation sociale comme :
 Une forme de connaissance socialement élaborée et partagée ;
 Un ensemble de connaissance s, d’attitudes et de c royance s concernant un
objet ;
 Un phénomène toujours activé et agissant dans la vie sociale ;
 Une représentation qui peut être individuelle ou collective ;
 Une représentation dont les éléments sont d’ordre : informatif, cognitif,
idéologique, normatif, cro yance, valeur, opinion, image, etc.
Les quatre définitions, ci -dessous, viennent pour les complémenter dans la
mesure où elles sont toutes basées sur la théorie de Moscovici, l’un des fondateurs de la
théorie des représentations sociales.
MOSCOVICI défini t les représentations sociales comme :
Des systèmes qui ont une logique et un langage
particuliers, une structure d’implication qui portent autant
sur des valeurs que sur des concepts . Elles sont étudiées
« en articulant éléments affectifs, mentaux et sociaux et en
intégrant à côté de la cognition, du langage et de la
communication, la prise en compte des rapports sociaux
qui affectent les représentations et la réalités matérielle,

Partie I II L’analyse des représentations des jeunes issus de l’immigration algérienne

174
sociale idéale sur laquelle elles sont à
intervenir. (MOSCOVICI , cité dans JODELET 1989 : 53)
Quant à JODELET (1989 : 53), il définit la représentation sociale comme est une :
Forme de connaissance, socialement élaborée, partagée et
distinguée de la connaissance scientifique (…), elle est un
savoir de sens commun ou encore savoir naïf, naturel .
Selon cette définition, la représentation sociale agit sur deux processus
importants : L’objectivation et l’ancrage. Le premier processus : « Sert à rendre concret
ce qui est abstrait, en t ransformant un concept en une image »(Ibid.)
Quant au deuxième processus, il : « Permet d’incorporer un nouvel objet en le mettant
dans un cadre de référence bien connu pour pouvoir l’interpréter » (Ibid.)
Pour ABRIC , la représentation sociale :
Est un g uide pour l’action, elle oriente les actions et les
relations. Elle est un système de pré -décodage de la réalité
car elle détermine un ensemble d’anticipations et
d’attentes. (ABRIC, 1994)
El il ajoute qu’elle résulte :
De la réalité de l’objet, de la subj ectivité de celui qui la
véhicule, et du système social dans lequel s’inscrit la
relation sujet -objet. (Ibid.)
En ce sens, il admet qu’il n’existe pas à priori
De réalité objective, mais toute réalité est représentée,
donc construite par l’individu (ou le groupe) et intégrée
dans un système de valeurs ; c’est cette réalité appropriée
et restructurée qui constitue pour l’individu ou le groupe
la réalité même. (Ibid.)

Partie I II L’analyse des représentations des jeunes issus de l’immigration algérienne

175
Pour sa part MOLINER , considère que la représentation sociale assure quatre
fonctions :
Catégorisation cognitive des objets, identification sociale
et individuelle, orientation et prescription des
comportements, référentielles de savoirs pour des
justifications ou des rationalisations . (MOULINER cité par
SECA, 2002 : 80)
III.2.1.1. D éfinition de la psychologie sociale selon l’étude des pratiques langagières

La vision d’un objet donné est mise en rapport avec l’appartenance
socioculturelle du sujet grâce à la représentation sociale. Dans le cadre de notre
recherche, la langue représente l’obj et auquel se rattachent les représentations de nos
enquêtés, et plus particulièrement, les objets liés à la langue telles que les pratiques du
bilinguisme et l’alternance codique (arabe / français) investies dans divers contextes
sociaux. Partant de ce poi nt de vue, Nous constatons que les représentations sont
acquises au sein de l’environnement social qui influence le comportement d’un individu
ou d’un groupe d’individus. La représentation sociale peut, donc, être définie comme :
Une forme de connaissance socialement élaborée et
partagée, ayant une visée pratique à la construction d’une
réalité commune à un ensemble social . (JODELET, 1989 :
36)
Cette définition de la représentation sociale proposée par Denise JODELET met
en évidence le caractère social de cette dernière.
Dans ce sens, Christian ( GUIMELI (1994 : 26-27) précise que la représentation est
sociale parce qu’elle est :
D’abord, le résultat d’un ensemble d’interactions sociales
spécifiques, et ensuite parce qu’elle est partagée par les
individus d’un même groupe, et qu’elle marque la
spécificité de ce groupe.

Partie I II L’analyse des représentations des jeunes issus de l’immigration algérienne

176
D’autre part, les représentations sociales sont également caractérisées par leur
caractère dynamique : « Elles circulent, se croisent et se cristallisent à travers une
parole, un geste, une rencontre dans notre univers quotidien » (JODELET, 1989 : 36)
Les représentations sociales comme présentées plus haut sont donc, pour notre
étude, considérées comme un repère élémentaire dans le sens où elles présentent le
point de vue de la psychologie sociale concernant le caractère social de la construction
des représentations. Selon cette perspective, l’individu, quand il s’exprime, fait appel à
des idées, des opinions voire des croyances ayant une grande propagation dans la
société. Effectivement, le s réponses obtenues, à partir du questionnaire mis à la
disposition des enquêtés, viennent confirmer ce qui a été dit précédemment.
III.2.1.2. R eprésentations et pratiques langagières des enquêtés

Il est impératif de donner des éclaircissements concerna nt la reconnaissance de
l’utilisation d’une langue donnée et le rejet d’une autre. Ce phénomène question
s’explique par la question de représentation qui valorisent et dévalorisent l’objet
« langue (e) ». Cette dernière est le résultat des images et des i dées partagées par les
individus grâce aux interactions sociales dans différentes situations de communication.
Dans cette perspective, Les représentations positives ou négatives sur les pratiques
langagières de nos enquêtés apparaissent dans un cadre socia l suivant des facteurs
externes relatifs non seulement aux différentes situations d’échange mais aussi aux
groupes dans lesquels ils s’inscrivent. Ces facteurs peuvent, sans négliger le
fonctionnement social de la langue, participer à créer des attitudes e t des comportements
langagiers différents dans la répartition de leurs compétences communicatives de la
langue arabe considérée comme la langue des origines et le français comme la langue
du pays d’accueil.

III.2.1.3. Discours et constitution des représentations linguistiques

Le discours constitue l’endroit où se manifestent les différentes représentations
linguistiques et / ou sociaux. Bernard PY soutient, à travers ses travaux, ce point de vue
en soulignant l’importance du discours dans la con struction des représentations. Pour
lui, le discours n’est pas considéré uniquement comme une intervention, mais aussi et
surtout comme :

Partie I II L’analyse des représentations des jeunes issus de l’immigration algérienne

177
Une interprétation d’une intervention précédente et
matière à interprétation pour une intervention postérieure
(…) ce processus consiste pour une bonne part à attribuer
du sens à l’expérience . (PY, 2000 : 21)
Dans ce sens, les comportements langagiers et / sociaux doivent être compris
selon le sens attribué par les sujet eux -mêmes. Selon Christine DEPREZ (1996) , le sens
donné à toute action, dépend tout particulièrement des propos explicités et argumentés
que le locuteur présente lui -même . De fait, ces propos sont plus facilement détectables à
partir des interprétations qui apparaissent dans le discours du locuteur. Dans le cadre de
cette recherche, les réponses récoltées à partir du questionnaire adressé aux enquêtés
représentent, en effet, leurs propres interprétations et leurs propres récits non seulement
sur les différentes façons dont ils perçoivent et conçoivent les différentes utilisations de
l’arabe et du français, mais aussi sur les enjeux sociaux et identitaires que leurs
utilisations engagent.
Pour pouvoir expliquer le lien étroit existant entre discours et représentation,
nous nous appuyons sur la théorie de S erge MOSCOVICI (1972 : 27), dans laquelle il
associe trois rôles aux représentations, celui
Éclairage (donner sens aux réalités), d’intégration
(incorporer les notions ou les faits nouveaux) et de
partage (assurer les sens communs en lesquels se
reconnai tra une collectivité donnée.
Les représentations de notre corpus, montrent que les trois fonctions sont
assurées dans la mesure où les réponses présentées par nos enquêtés enveloppent un
sens à leurs comportements langagiers.
D’autre, l’étude des pratiqu es langagières des jeunes issus de l’immigration
algérienne en France, nous conduit à considérer les représentations sociales comme une
notion d’intersection où se chevauchent un nombre important de phénomènes et de
processus. Effectivement, la représentat ion apparait dans les réponses de nos enquêtés
comme un carrefour qui recouvre un ensemble de processus mentaux à savoir des idées,
des attitudes, des jugements épilinguistiques et la mise en pratique de ces attitudes à

Partie I II L’analyse des représentations des jeunes issus de l’immigration algérienne

178
travers leurs discours métalinguisti ques sur divers phénomènes langagiers surtout ceux
relatif au bilinguisme et à l’alternance codique.
Quant à CULIOLI (1991 :21), il considère que :
Les activités épilinguistiques sont impliquées dans tout comportement
langagier. Elles représentent l’autoréférenciation implicite
automatiquement présente dans toute production linguistique.
L’épilinguistique désigne un contrôle cognitif non conscient sur les
activités dans la langue.
C’est pourquoi, il s’avère nécessaire de dire que les représentation s sont toujours
liées aux discours dans la mesure où elles se propagent dans et par le biais des discours
d’où leur caractère social. Par suite, Marinette MATTHEY et Danièle MOORE (1997 : 63)
affirment que les représentations sont : « Le produit du métadis cours social sur la (ou
les) langue(s) .»
Les représentations de nos enquêtés seraient donc le résultat d’un discours
métalinguistiques assurant le rôle d’une activité réflexive et consciente des pratiques
langagières bilingues. Aussi, elles reflètent les fonctions de la pratique de l’alternance
codique qui passe les jugements subjectifs et évaluatifs portés sur les deux langues qui
constituent leurs répertoires langagiers (l’arabe dialectal et le français).
D’ordre métalinguistique et sociolinguistique, l es représentations en question ne
concernent pas seulement la façon dont nos enquêtés évaluent et jugent leurs pratiques
langagières en langue arabe, mais elles concernent également la manière dont ils
utilisent l’alternance codique entre l’arabe dialectal et le français. En d’autres termes,
Les fonctions que nos enquêtés associent à l’emploie du métissage langagier sont
surtout celles partagées et saisies dans la communication en ligne telle que les échanges
sur les forums de discussion. Par conséquent, no us sommes en mesure d’affirmer que
les représentations sociales ont une fonction sociale qui crée et maintien des identités.
III.2.2. L ’autoévaluation des langues parlées déclarée s par nos enquêtés

Il nous semble essentiel de rappeler que le bilinguisme n’exige pas une maitrise
parfaite de deux langues. Une personne bilingue est donc celle qui parle
quotidiennement deux langues tout en ayant dépassé le stade de l’apprentissage. Pour

Partie I II L’analyse des représentations des jeunes issus de l’immigration algérienne

179
vérifier la valid ité de cette hypothèse, nous avons choisi de poser aux internautes du
forum les questions suivantes :

Question 10 : parlez -vous plusieurs langues ?
o Oui
o Non
Question 11 : Si oui, lesquelles ?
Commençons d’abord par l’analyse des réponses récoltées à part ir de la première
question. Toutes les réponses sont calculées et présentées dans le tableau suivant :
Question Oui Non
Parlez -vous plusieurs
langues ? 100 % 0 %
Tableau 2 : Calcul des données sur la maitrise des langues

Figure 7 : Graphique représentant le pourcentage des langues maitrisées
par nos enquêtés
Les données affichées sur le tableau ci -dessus présentent des résultats
significatifs. A cet effet, nous constatons un taux de 100 % enregistré chez les enquêtés.
050100150200250300350
Oui
Non

Partie I II L’analyse des représentations des jeunes issus de l’immigration algérienne

180
En outre, il est à noter que tous nos internautes ont déclaré qu’ils parlent plusieurs
langues.
Les réponses à la deuxième question, ont donné les résultats mentionnés dans le
tableau ci -contre :

Question Français Arabe Autres
Si oui, lesquelles ? 100 % 100 % 62,92 %
Tableau 3 : Le pourcentage des langues parlées

Figure 8 : Graphique représentant le pourcentage des langues parlées par nos
enquêtés
Tous nos enquêtés ont mentionné qu’ils pratiquent deux langues le français et
l’arabe. Par contre, 63 % ont déclaré qu’ils maitrisent plus de deux langues.
Partant de ces résultats, nous constatons que nos internautes possèdent des
ressources et des conn aissances langagières que François GROSJEAN (1984 : 30) appelle
« compétences langagières bilingues ». Ces compétences concernent essentiellement
l’arabe (la langue des origines) et le français (la langue du pays d’accueil).
Afin d’appuyer ce que nous ven ons de montrer, nous donnerons ci -dessous
quelques exemples tirées des réponses des enquêtés.
050100150200250300350
Français Arabe Autre

Partie I II L’analyse des représentations des jeunes issus de l’immigration algérienne

181
Exemples :
Question : parles -vous plusieurs langues, si oui lesquelles ?
Réponses :
 Oui, je parle le français, l’arabe et l’anglais
 Oui, le français bien sûr, un petit peu d’arabe et un petit peu
d’anglais
 Oui, français, arabe, espagnole
 Oui, français, arabe et allemand

Ces exemples confirment ce qui a été dit précédemment. En effets, les enquêtés
montrent clairement, à travers leurs réponses, qu’ils conna issent et parlent le français et
l’arabe ainsi que d’autres langues telle que l’anglais, l’espagnole et l’allemand.
En se basant sur les données ci -dessus, nous pouvons donc affirmer que nos
enquêtés issus de l’immigration algérienne sont des locuteurs bi lingues.
III.2.3. L’autoévaluation des compétences en arabe dialectal

Afin de connaitre le niveau de maitrise de la langue arabe par nos enquêtés, nous
leurs avons posé la question suivante :

Question 13 : Comment estimez -vous votre niveau en arabe ?
o Très bien
o Bien
o Moyen
o Faible
Les résultats obtenus sont affichés dans le tableau ci -après :

Partie I II L’analyse des représentations des jeunes issus de l’immigration algérienne

182
Question Très bien bien Moyen Faible
Selon vous, comment parlez –
vous la langue arabe ? 15,26 % 21,18 % 40,49
% 23,05 %
Tableau 4 : Taux représentant le niveau de maitrise de la langue arabe

Figure 9 : Graphique représentant le pourcentage de maitrise de la langue arabe
par nos enquêtés
Pour l’autoévaluation du niveau de maitrise de la langue arabe 15,26 % des
enquêtés estiment qu’ils parlent « très bien » l’arabe, 21,18 % le parlent « bien », 40,49
% « Moyen » et 23,05 % « faible ». Nous observons, donc à partir du tableau que la
proportion la plus élevé est celle d’une maitrise « Moyen ».
Ces résultats a nnoncent clairement la répartition inégale des compétences
langagières en arabe de nos enquêtés. En effet, nous constatons qu’ils maitrisent la
langue française (la langue du pays d’accueil) mieux que la langue arabe (la langue du
pays d’origine). Le franç ais est donc la langue qui domine le répertoire langagier de nos
enquêtés.

020406080100120140
Très bien Bien Moyen Faible

Partie I II L’analyse des représentations des jeunes issus de l’immigration algérienne

183
III.2.4. Les étapes de constitution du répertoire bilingue chez nos enquêtés

Comme nous avons montré précédemment, tous nos enquêtés affirment une
certaine maitrise de la langue arabe. Mais, il nous semble quand même important de
savoir comment ils ont appris cette langue qui constitue leurs répertoires langagiers.
Ce critère est nécessaire pour notre analyse vu qu’il nous permet d’expliquer à la
fois les différentes utili sations de la langue arabe par nos enquêtés, et le choix conscient
et inconscient de cette langue.
Il est évident de dire que toute langue est apprise et pratiquée dans un contexte
social. Cette évidence est clairement annoncée par William LABOV (1976 : 33) qui
explique que : « L’enfant n’acquiert pas la langue indépendamment des rapports
sociaux qu’elle exprime, des fonctions qu’elle assume.»
Pour connaitre donc le contexte social qui a contribué à la construction du
répertoire langagier bi -plurilingue d e nos enquêtés, nous leur avons posé la question
suivante :
Question 12 : Si vous parlez l’arabe, où avez -vous appris cette langue ?
o A la maison
o Les vacances passées dans le pays d’origine
o Dans la rue
o Autre………………………………………………………………
……
Le tableau suivant rés ume les résultats obtenus :

Partie I II L’analyse des représentations des jeunes issus de l’immigration algérienne

184

Tableau 5 : Le taux représentant le lieu d’apprentissage de la langue arabe

1 + 2 : A la maison + Les vacances passées dans le pays d’origine
1 + 3 : A la maison + Dans la rue
1 + 2 + 3 : A la maison + Les vacances passées dans le pays d’origine + Dans la rue

Question A la maison Les vacances passées dans le
pays d’origine Dans la rue Autre 1 + 2 1 + 3 1 + 2 + 3
Où avez -vous appris la langue
arabe ? 6,86 % 03,11 % 01,86 % 0 % 15,26 % 23,36 % 49,53 %

Partie I II L’analyse des représent ations des jeunes issus de l’immigration algérienne

185

Figure 10 : Graphique représentant le pourcentage des lieux où nos enquêtés ont
appris la langue arabe
Parmi ceux qui ont déclaré comme lieu unique d’apprentissage de l’arabe « à
la maison », nous trouvons 6,86 %. Par contre, 03,11 % ont déclaré avoir appris l’arabe
pendant les vacances passées dans le pays d’origine, c’est -à-dire en Algérie, alors que
1,86 % seulement ont déclaré avoir appris l’arabe dans la rue.
A notre avis, il n’est pas étonnant si 49,53 % de nos enquêtés déclarent avoir
appris la langue arabe dans trois lieux différents : à la maison, pendant les vacances
passées dans le pays d’origine et dans la rue, contre 23,36 % qui déclarent l’avoir
appris à la maison et dans la rue et 15,26 % déclarent l’av oir appris à la maison et
pendant les vacances passées dans le pays d’origine.
Ceci nous amène à comprendre que l’arabe est une langue apprise en milieu
familiale par la très grande majorité de nos enquêtés, soit 95,01 %. Ce sont donc les
parents qui veil lent à transmettre la langue arabe à leurs enfants.
Nous constatons également que nos enquêtés issus de l’immigration algérienne
ont acquis la langue arabe grâce au contact social qu’ils entreprennent dans différents
milieux de communication sociale. En e ffet, les résultats obtenus affirment que les
020406080100120140160
A la
maisonPendant
les
vacances
passées
dans le
pays
d'origineDans la
rueautre 1 + 2 1 + 3 1 + 2 + 3

Partie I II L’analyse des représent ations des jeunes issus de l’immigration algérienne

186
enquêtés ont appris l’arabe par l’intermédiaire de trois instances : à la maison, les
vacances passées dans le pays d’origine, dans la rue.
Le pays d’origine et la rue ont donc joué un rôle important dans l’ acquisition
de la langue arabe. A partir des résultats obtenus, nous nous permettons de dire que
l’apprentissage de cette dernière a été effectué conjointement dans le milieu familial
et extra -familial, c’est -à-dire qu’il s’agit d’un bilinguisme de consti tution simultanée
parce que tous nos enquêtés considèrent les deux langues (arabe et français) comme
leurs langues maternelles Ceci est confirmé par les réponses aux questions suivantes :
Question 14 : Quel statut attribuez -vous à la langue arabe ?
o Langue étrangère
o Langue maternelle
Question 15 : Si vous considérez la langue arabe comme votre langue
maternelle, quel serait le statut que vous attribuez au français ?
Les réponses obtenues sont les suivantes :
Question Langue maternelle Langue étrangère
Quel statut attribuez -vous à la langue
arabe ? 100 % 0 %
Tableau 6 : Taux représentant le statut de la langue arabe chez nos enquêtés

Partie I II L’analyse des représent ations des jeunes issus de l’immigration algérienne

187

Figure 1 1 : Graphique représentant le pourcentage du statut attribué à la langue
arabe par nos enquêtés

Question Réponses obtenues
Si vous considérez la langue arabe comme votre langue
maternelle, quel serait le statut q ue vous attribuez au
français ? 100 %
Langue maternelle
Tableau 7 : Taux représentant le statut du français chez nos enquêtés

050100150200250300350
Langue matrnelle Langue étrangère

Partie I II L’analyse des représent ations des jeunes issus de l’immigration algérienne

188

Figure 1 2 : Graphique représentant le pourcentage de statut attribué à la
langue française par nos enquêtés
Notre analyse nous conduit à constater que nos internautes issus de
l’immigration algérienne en France développent un bilinguisme précoce. Ce
bilinguisme n’est pas le résultat d’un apprentissage consécutif des deux langues, mais
bien celui d’un apprentissage simultané des deux langue s.
III.2.5. Usage déclaré de l’arabe sur le Forum de discussion

Afin de connaitre la ou les langues utilisées par nos internautes pour
communiquer sur le forum de discussion, nous avons choisi de leur poser la question
suivante :

Question 16 : En quelle (s) langue (e) écrivez -vous habituellement sur le forum ?
o Arabe
o Français
o Un mélange des deux langues (Arabe – Français)
Nos inter nautes nous ont répondu comme suit

050100150200250300350
1

Partie I II L’analyse des représent ations des jeunes issus de l’immigration algérienne

189
Question Arabe Français Un mélange des deux
langues (Arabe –
Français)
En quelle (s) langue (e) écrivez –
vous habituellement sur le
forum ? 0 % 42,36 % 57,63 %
Tableau 8 : Taux représentant l’usage des langues par nos enquêtés

Figure 1 3 : Graphique représentant le pourcentage de l’usage des deux langues
par nos enquêtés
Le tableau ci -dessus présente des résultats sur l’usage des langues par nos
enquêtés pour écrire leurs messages publiés sur le forum de discussi on. Les données
obtenues révèlent que nos enquêtés recourent à l’alternance codique (français –
arabe).
En effet, nos enquêtés avaient des avis différents sur le choix de langue avec
laquelle ils écrivent sur le forum. 42,36 % ont déclaré qu’ils écrivent e n français tandis
que 57,63 % ont déclaré qu’ils emploient un mélange de l’arabe et du français. Cette
appropriation du mélange arabe / français est considérée comme significative car la
020406080100120140160180200
Arabe Français Un mélange des
deux langues (Arabe
– Français)

Partie I II L’analyse des représent ations des jeunes issus de l’immigration algérienne

190
très grande majorité des messages composant notre corpus sont rédigés avec les deux
langues (arabe et français).
Pour comprendre la raison pour laquelle les internautes mélangent les deux
langues pour communiquer sur le forum, nous avons joint la question précédente à la
question suivante :
Question 17 : Si vous utilisez un mélange des deux langues, dites pourquoi ?
Parmi les réponses reçues, nous avons sélectionné ce qui suit :
Réponses :
 C’est devenu un réflexe, une habitude
 Cela dépond de mon interlocuteur
 J’utilise quelques mots pour faire passer un message codé
 Pour rire ou faire rire
 Parce que je sais que la personne comprend les expressions que
j’utilise et parce que je parle a de la famille qui ne parle pas
français
 Discussions avec famille et amis résidant à l’étranger
 Il y a des mots exacts qu’on ne peut pas tra duire en français
 Instinctif, certains mots sortent naturellement dans ma langue
maternelle soit inconsciemment soit parce qu'ils sont plus
appropriés.
 Parfois j’utilise des mots arabes dans mes phrases car je ne
connais par leurs correspondances en frança is. En arabe, il y a
aussi des expressions toutes faites que j’utilise. Le français
reste ma langue principale.
 Une habitude orale qui déteint sur l’écriture et parfois j’ai du
mal à trouver la bonne traduction dans l’autre langue.
De la plupart des répons es, nous constatons que le recours à l’arabe est
essentiellement expliqué par l’existence de mots arabes qui n’ont pas d’équivalent en
français. Notons que l’équivalence en question est d’ordre sémantique.

Partie I II L’analyse des représent ations des jeunes issus de l’immigration algérienne

191
Pour connaitre comment la langue arabe est utilisé e dans leurs messages, nous
leurs avons posé la question suivante :
Question 18 : L’emploi de l’arabe dans vos messages, concerne -t-il ?
o Des mots
o Des phrases
o Une partie du message
o Tout le message
Les réponses obtenues sont résumées dans le tableau suivant :
Question Des mots Des phrases Une partie du
message Tout le
message
L’emploi de l’arabe dans
vos messages, concerne –
t-il ? 35,51 % 43,30 % 12,77 % 08,41 %
Tableau 9 : Taux représentant l’usage de la langue arabe dans les messages des
enquêtés

Figure 1 4 : Graphique représentant l’usage de la langue arabe dans les messages
écrits par nos enquêtés
020406080100120140
Des mots Des phrases Une partie du
messageTout le
message

Partie I II L’analyse des représent ations des jeunes issus de l’immigration algérienne

192
Sur l’ensemble des enquêtés, 35,51 % ont affirmé que l’usage de l’arabe dans
les messages concerne des mots contre 43,30 % ayant affirmé que l’utilisa tion de
l’arabe concerne des phrases. Par contre 12,77 % des enquêtés ont déclaré qu’ils
utilisent l’arabe pour rédiger une partie de leurs messages contre 08,41 % des enquêtés
qui peuvent écrire tout le message en arabe.
Selon les réponses obtenus, nous constatons que l’arabe dialectal est présent
dans les messages écrits par nos enquêtés. En effet, Les résultats obtenus affirment
l’importance de l’arabe dialectal dans le quotidien des internautes issus de
l’immigration al gérienne surtout lorsqu’il s’agit de communication au sein de la
famille ou entre des amis appartenant au même groupe social. Nous constatons
également, à partir de ces résultats, l’importance de l’intégration des éléments d’une
langue dans l’autre permett ant aussi de discerner le poids de l’usage alterné des deux
langues.
III.2.6. Les difficultés rencontrées par nos internautes en langue arabe

Les résultats obtenus plus haut nous semblent très intéressants dans la mesure
où nos enquêtés affirment leur s connaissances langagières dans la langue arabe. Nous
constatons à partir des réponses reçus à la question : comment estimez -vous votre
niveau en arabe ? Que nous enquêtés ont des compétences bilingues distinctes. Mais
en avançant dans le questionnaire, n ous avons remarqué qu’ils ont des problèmes au
niveau de la maitrise de la langue arabe. Les réponses obtenues à partir de la question
suivante affirment ce que nous venons de dire :

Question 19 : Si vous n’écrivez qu’une partie de votre message en arabe , est-ce parce
que vous avez des difficultés en écrivant avec cette langue ?
o Oui
o Non

Partie I II L’analyse des représent ations des jeunes issus de l’immigration algérienne

193
Question Oui Non
Si vous n’écrivez qu’une partie de votre
message en arabe, est -ce parce que vous
avez des difficulté s en écrivant en cette
langue ?
65,10 %
34,89 %
Tableau 10 : Taux représentant si nos enquêtés rencontrent des difficultés en
arabe

Figure 1 5 : Graphique représentant le pourcentage des difficultés rencontrées en
arabe par nos enquêtés
Sur l’ensemble des enquêtés 65,10 % affirment rencontrer des difficultés en
écrivant en arabe contre 34,89 % qui déclarent ne pas avoir des difficultés.
Nos enquêtés ont présenté les difficultés rencontrées en arabe en répondant à
la question suivante :
Question 20 : Si oui, quelles sont l es difficultés rencontrées ?
Parmi les réponses reçues, nous citons :

050100150200250
Oui Non

Partie I II L’analyse des représent ations des jeunes issus de l’immigration algérienne

194
Réponses :
 Les lettres
 Même si j’ai des difficultés en arabe, j’écris principalement en
français parce que c’est la langue que je maitrise la mieux et que
j’emploie le plus souvent à l’oral. De plus la phonétique est
parfois difficile à comprendre pour certaines personnes.

 Ecriture arabe.
 J’ai peur d’écorcher un mot et qu’il soit mal pris.
 La compréhension et les mots ne sont pas identiques dans tout le
Maghreb. Aujourd’hui l’abréviat ion est un moyen répandu dans
tous les pays.
 L’écriture phonétique (alphabet français mais prononciation
arabe).
 La maitrise des accents.
 Je connais que l’arabe oral. C’est plus dur de l’écrire avec leur
habitude de mettre des chiffres pour des sons particuliers.
Les déclarations ci -dessus montrent clairement les difficultés que nos enquêtés
éprouvent lors de l’écriture en arabe. Cependant, ces difficultés ne les empêchent pas
d’introduire quelques mots, voire quelques phrases arabes dans des messages écrits en
français ce qui explique l’attachement des internautes issus de l’immigration
algérienne à la langue des o rigines qu’est la langue arabe.
III.2.7. La valeur de l’alternance codique

Le choix et le passage d’une langue à une autre dans les messa ges écrits par
nos internautes n’est ni fortuit ni hasardeux. Cette pratique répond, bien évidemment,
à plusieurs intentions. Selon John GUMPERZ (1989 : 111) :
Une telle communication a d’importantes fonctions
communicatives et comporte des significations qui, à
bien des égards, sont semblables à celle des choix
stylistiques dans les situations monolingues.

Partie I II L’analyse des représent ations des jeunes issus de l’immigration algérienne

195
Effectivement, comme nous l’avons déjà montré, nos intern autes utilisent et
mélangent le français et l’arabe dialectal en fonction de différentes situations
d’interlocution imposées par leurs quotidiens (situations familiales, amicales…), dans
différents lieux (à la maison, au pays d’origine, dans le quartier…) et avec différents
interlocuteurs (parents, frères et sœurs, amis, membres de famille…). L’alternance
codique entre l’arabe dialectal et le français utilisée par nos internautes dans la
rédaction de leurs messages peut avoir plusieurs valeurs .
III.2 .7.1. L’alternance codique : une stratégie d’accommodation à l’interlocuteur

L’utilisation de plusieurs langues, (arabe dialectal / français) dont témoignent
les messages bilingues de nos internautes obéit à plusieurs fonctions. La fonction le
plus importante est celle qui concerne la faculté que possède le locuteur pour pouvoir
s’accommoder à son partenaire en utilisant la langue que l’interlocuteur maitrise.
Effectivement, pour une situation qui exige l’utilisation de deux langues,
comme par exemple l’arabe d ialectal et le français, le sujet parlant choisira le mélange
linguistique qui assure la bonne intercompréhension. Dans ce sens, certains
internautes expliquent les situations et présentent les personnes avec lesquelles ils se
trouvent en face à des interl ocuteurs bilingues, à savoir, le pays d’origine, la famille,
amis parlant la même langue etc.
D’un autre côté, les réponses des internautes affirment que certaines situations
de communication et quelques personnes avec qui ils communiquent peuvent
influencer leurs façons de parler et le choix de langue. En voici quelques
déclarations :
Exemple :
Question 21 : Dans quelles situations et avec quelles personnes utilisez -vous le
mélange linguistique : arabe / français ?
Réponses :
 Quand je suis à la ma ison avec mes parents qui ne comprennent pas
bien le français ou en Algérie avec la famille, je dois parler avec une
certaine manière.

Partie I II L’analyse des représent ations des jeunes issus de l’immigration algérienne

196
 J’utilise le français et l’arabe quand je rencontre mes amis qui parlent
l’arabe, avec ma famille aussi.
 Avec mes amie s et ma famille mais ce sont des mots comme
"salemaleykoum" "hamdoulileh" "shab" "jameh" "hagar" "wallah"
"hela" etc…
Dans le cadre du travail quand il y a des patients maghrébins qui ne
parlent pas bien le français, ça m'arrive de mélanger les 2 langues.
 Des amis plus généralement
Les exemples ci -dessus traduisent le recours à l’alternance codique par les
internautes. Les déclarations représentent clairement les personnes et les situations qui
permettent aux jeunes issus de l’immigration algérienn e de passer d’une langue à une
autre. Ceci dit, les locuteurs bilingues choisissent l’outil linguistique en fonction des
interlocuteurs et de la situation dans laquelle ils se trouvent. Effectivement, la
situation de communication et les personnes avec qui ces jeunes entrent en contact
leur exigent une certaine adaptation ce qui veut dire qu’ils doivent passer d’une
langue à une autre.
Les différents positionnements langagiers que nous venons de montrer sont
considérés comme une stratégie qui répond à un besoin d’adaptation, imposée non
seulement par les différentes situations de communication auxquelles les locuteurs
issus de l’immigration se trouvent confrontés mais aussi par les différents réseaux
personnels.
Néanmoins, la raison pour laquelle un sujet bilingue sent le besoin d’utiliser
les deux langues : arabe / français pour communiquer sans abandonner aucune d’entre
elles, n’est pas liés uniquement à la volonté d’accommodation à la situation d’inter –
échange et à l’interlocuteur. Le recours à l’alterna nce codique par les locuteurs
bilingues ne se résume pas uniquement en habitus sociaux, mais il revêt un enjeu
personnel et une valeur symbolique dont l’intérêt consiste à exprimer une double
appartenance identitaire et linguistique.

Partie I II L’analyse des représent ations des jeunes issus de l’immigration algérienne

197
III.2.7.2. Au-delà d’une seule identité

Nombreuses sont les recherches qui considèrent l’alternance codique comme
une pratique dominante dans les conversations entre les jeunes issus de l’immigration
algérienne en France. Signalons que cette pratique est une caractéristique du
bilinguisme. Le mélange de langue est essentiellement utilisé entre les personnes
pratiquant la même langue et appartenant au même groupe social. Effectivement, la
confirmation des internautes concernant l’utilisation de la langue d’origine dans les
pratiques bilingues, prouvent l’attachement de ces jeunes à la langue arabe. Pour
savoir si le recours à l’alternance codique représente pour eux une affirmation
identitaire ou non, nous avons posé à nous internautes les questions suivantes :

Question 22 : Est-ce par le biais du mélange de l’arabe et le français que vous
exprimez une affirmation de votre double identité et culture ?
Question 23 : Pensez -vous que l’utilisation de la langue arabe est une sorte
d’affirmation de votre appartenance à la communaut é algérienne ?
A la question si l’alternance codique arabe / français constitue pour eux une
affirmation de leur double identité et culture et celle qui concerne l’utilisation de la
langue arabe comme un moyen d’affirmation de leurs appartenances à la com munauté
algérienne, les internautes ont répondu par oui. Ce qui signifie que nos enquêtés sont
conscients de la dimension de la pratique du mélange linguistique de l’arabe et du
français. Les réponses ci -dessous donnent un aperçu sur la question :
Question 22 : Est -ce par le biais du mélange de l’arabe et le français que vous
exprimez une affirmation de votre double identité et culture ?
Réponse : Oui
Question 23 : Si oui, comment ?
Réponses :
 Je m’intéresse beaucoup à l’arabe, c’est la langue de mes
origine s et c’est grâce à elle que je me sens algérienne.
 Le fait de parler en arabe montre que j’ai des origines arabes.
l’arabe est une fierté pour moi.

Partie I II L’analyse des représent ations des jeunes issus de l’immigration algérienne

198
 Pour moi le fait d’être musulman et issus de l’immigration la
moindre des choses est de savoir parler la la ngue (dialecte) au
minimum et la perfectionner
 Parler arabe et français en même temps permet de mettre en
avant cette double culture qui est entré dans les mœurs.
 Le fait de mélanger les deux langues est vraiment une façon
d’affirmer ma double culture. Pou r résumer, je suis française
mais je n’oublie pas que mes origines sont algériennes.
 Bah, justement en montrant que je suis française mais que mes
origines sont fort présentes.
 En le montrant ne pas oublier d’où l’on vient c’est notre
rattache à nos origin es.

Question 24 : Pensez -vous que l’utilisation de la langue arabe est une sorte
d’affirmation de votre appartenance à la communauté algérienne ?
Réponse : Oui
Question 25 : Si oui, comment ?
Réponses :
 Quand on parle en arabe, entre amis, dans le quartier, on a
toujours l’impression qu’on est aussi algériens. C’est vraiment
magique.
 parfois, je sens vraiment le besoin d’utiliser quelques mots en
arabe pour montrer mon appartenance à la communauté
algéri enne.
 Le fait de parler en arabe ne serait -ce que quelques mots ou
quelques phrases me donne le sentiment d’appartenir à la
communauté algérienne. Je pense qu’il est important que les
parents natifs d’Algérie apprennent à leurs enfants à parler le
dialecte algérien pour garder un lien avec le pays d’origine.
Mais malheureusement c’est rarement le cas.

Partie I II L’analyse des représent ations des jeunes issus de l’immigration algérienne

199
 Le dialecte algérien nous rapproche de la communauté
algérienne.
 On mène une double culture au quotidien. Le fait de côtoyer des
amis de la même origine ou de la même appartenance
religieuse fait que nous n’oublions pas d’où nous venons.
Les réponses de nos internautes affirment qu’ils sont conscients de leur
appartenance culturelle. Le recourt à la langue arabe explique leur attachement à leurs
origines. Cette tendance est affirmée par Jacqueline BILLIEZ (1985 : 95) qui attribue
au mélange linguistique une valeur emblématique, car il est considéré comme « un
marqueur identitaire ». C’est ce qui est manifestement déclaré par nos internautes qui
en recourant à la langue arabe affichent consciemment ou inconsciemment leur
appartenance d’origine.
Deux autres réponses de deux autres internautes confirment ce que nous
venons de dire :
Réponses :
 Pour moi, l’arabe présente mon pays l’Algérie

 L’Algérie est mon pays et le pays de mes parents, l’arabe
affirme bien qu’on algériens.
A partir de ces réponses, nous constatons que l’alternance codique entre
l’arabe et le français est vue par nos internautes comme une identification et une
reconnaissance de leur double identité franco -algérienne. Nous remarquons
également, que l’utilisation de la langue arabe leur permet d’exprimer leur origine
algérienne. En ce sens, l’affirmation de l’appartenanc e au pays d’origine est très
clairement exprimée dans les réponses des internautes, Les propos de Raveclaw 4 ci-
dessus en témoignent nettement. En effet, par l’usage du pronom possessif « mon »
(L’Algérie est mon pays), elle exprime son attachement à l’Algérie. Pour elle, l’arabe
affirme son appartenance à son pays « l’Algérie ».
Nous constatons donc, à partir de ce qui a été dit précédemment, que la langue
arabe telle qu’elle est utilisée par nos internautes a pour but, comme le souligne

Partie I II L’analyse des représent ations des jeunes issus de l’immigration algérienne

200
Jacqueline BILLIEZ , de « faire valoir une identité » ; une identité linguistique relative
à une identité ethnique.
III.2.8. Les représentations sur la pratique de l’alternance codique (Arabe –
Français)

Afin de savoir pourquoi nos enquêtés trouvent la pratique du mélange de
l’arabe est du français importante, nous leur avons posé la question suivante :

Question 26 : Si la pratique de l’alternance codique est incontournable pour vous,
dites pourquoi ?
Ci-dessous quelques réponses de nos enquêtés :
Réponses :
 Elle est importante car il n’y a que les personnes de nationalité
algérienne qui utilisent ce code compte tenu du passé de notre
pays. Je pense que nous sommes les seuls à réussir à parler
français et arabe dans la même phrase.
 Parce que certains mots sont plus clairs en arabe qu’en
français.
 L’alternance codique est pour moi incontournable car elle me
permet de :
– de signifier des choses qui nos pas d’équivalent en
français ;
– D’être flexible : le fait de jongler entre les deux langues
peut être utile quand on des difficultés en parlant
l’arabe (comme c’est le cas pour moi). Quand je parle
en arabe et que je bl oque sur un mot je le dis en
français ;
– Dans certaines situations, d’être compris uniquement
par mon interlocuteur et par les personnes qui nous
entourent qui ne parle français.
 Pour montrer que je ne renierai jamais mes origines.
 Grâce à ce mélange nous n ’oublions pas nos racines.

Partie I II L’analyse des représent ations des jeunes issus de l’immigration algérienne

201
 Oui sachant que je ne parle pas aussi bien l’arabe que le
français donc pour me faire comprendre par certains de ma
communauté il est quelques fois indispensable d’utiliser
l’alternance codique.
Concernant leur avis sur l’alterna nce codique, nous leur avons posé la question
suivante :
Question 27 : Que pensez -vous de l’alternance codique ?
En voici quelques réponses :
Réponses :
 C’est quelque chose de positif pour les raisons que j’ai
énumérées plus haut mais ça traduit souvent des difficultés à
s’exprimer entièrement et correctement dans une langue.
L’alternance codique peut être synonyme de lacune linguistique
que ce soit en français ou en arabe.

 Exprime l’acculturation qui existe entre deux cultures.
– Elle représente l’appar tenance à des communautés
différentes
– Existe dans d’autres pays et cultures : exemple de la
frontière entre le Mexique et l’Amérique avec le
développement du « spaneglish ».

 Ça permet une façon différente de s’exprimer et en même temps
on se rend compte que c’est une partie de nous car on ne peut
pas s’empêcher d’utiliser les deux langues lorsqu’on parle avec
des personnes de même origine.

CHAPITRE 3
ANALYSE DE L’ALTERNANCE CODIQUE ET SA
MANIFESTATION IDENTITAIRE DANS LES
MESSAGES DES INTERNAUTES

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
203
III.3.1. L’encastrement morphosyntaxique

La notion d’encastrement morphosyntaxique est née du modèle théorique de
Carole MYERS -SCOTTON (1993) appelée Matrix Language Frame selon laquelle une
langue enchâssée, qui n’est cependant pas donnée une fois pour toute, fournit à la
langue encastrée la cadr e morphosyntaxique. Cette théorie présente l’avantage de
rendre compte, à travers la notion d’encastrement, de celle de métissage langagier. En
effet, les langues en présence se trouvent imbriquées l’une dans l’autre, jusqu’à n’en
former plus qu’une. Il s’ agit donc de montrer en quoi il y a métissage et spécificité.
L’analyse syntaxique que nous avons adoptée s’appuie sur les ouvrages de Dominique
CAUBET (1993 a et b ).

III.3.1.1. Le syntagme nominal

L’imbrication des langues l’une dans l’autre à l’intérie ur du syntagme nominal
se manifeste fréquemment par l’alliance d’un déterminant et d’un nom relevant des
deux langues :

Exemples :
C’est le comportement des [mhabel ] (fous)
Le propriétaire de ce magasin est un [ arbi] (arabe).
Des exemples comme ceux montrés ci -dessus ont déjà été relevés par Abdelali
BENTAHILA et Eirlys E. DAVIES (1983 : 316) dans le cas de l’alternance arabe
marocain/français, et sont considérés comme syntaxiquement possible. A partir de
ces exemples, nous aj outons que l’alternance consiste aussi à attribuer l’élément
alterné le genre du mot correspondant en français. C’est le déterminant français qui
est porteur du genre et du nombre.
Dans le tableau suivant, nous donnons pour chaque exemple : le genre du
déterminant français et celui du substantif d’origine arabe dialectal auquel est associé
le déterminant français :

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
204
Exemples Genre du
Déterminant Genre du substantif
Tu les appliques exactement comme
du [henna ] (poudre + eau = pate) et
la texture est exactement comme le
[henna ] Article masculin Substantif féminin
J’ai un petit [mouchkila ]
(Problème) à régler Article masculin Substantif féminin
C’est le [hala ] ici Article masculin Substantif féminin
On va faire la [ hala] (fête) Article féminin Substantif féminin

Ces exemples montrent que les variétés de la langue arabe sont encastrées
dans la langue française dans la mesure où les substantifs arabes sont conformes aux
règles morphosyntaxiques du françai s. Contrairement aux premiers exemples où il y a
une correspondance entre le genre de l’article en français et le genre du nom en arabe,
dans les deuxièmes exemples nous remarquons que c’est le français qui identifie le
genre du nom arabe.
Pour le mot « hala », est en arabe dialectal un substantif féminin, il peut avoir
deux sens : lorsqu’il signifie « chantier », il devient masculin. En revanche lorsqu’il a
pour sens « fête », son déterminant est « la ». Quant aux autres noms en arabe utilisés,
ils reçoiv ent le genre des mots qui leur correspondent en français.
Les exemples, ci -dessous, de l’alternance codique entre un pronom possessif
et un pronom de l’arabe dialectal révèlent que les règles relatives à la langue matrice
doivent toujours être considérées comme optionnelles.

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
205
Exemples Genre du Pronom
Possessif Genre du
substantif
J’ai acheté une grande [dar]
(maison) au bled Possessif féminin Substantif masculin
T’as un [ras] (tête) de mule Possessif masculin Substantif féminin

Dans le premier exemple, le genre du déterminant français domine la syntaxe
de l’énoncé, le substantif arabe prend le genre du nom français. Le deuxième
exemple, le pronom possessif s’accorde avec le genre du nom arabe.
III.3.1.2. Le syntagme adjectival

Pour parler du syntagme adjectival, il faut prendre en considération deux
possibilités :
La première consiste à envisager le syntagme adjectival comme expansion du
syntagme nominal. Chacun des exemples est accompagné par le genre de l’adjectif
français ai nsi que celui du substantif pris à l’arabe dialectal.
Exemples Article masculin Substantif
masculin
bon, bref, si c'est toi le petit [kahlouch ]
(noir) du fofo, moi je suis le cachet
d'aspirine du fofo….on se complète : tu es
le yin, je suis le yang masculin masculin
détrompe -toi
cela dépend des cultures de l'époque etc….
dans ton époque, dans ta culture, t'as
jamais vu un type à la télé? ni un terroriste
avec du khôl ?
bled miki masculin masculin

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
206
salam sahraoui
le the des gens du sud
rien de mieux
un vieux à la zaouïa nous prépare un thé
très fort du sud
j’adore
comment vas-tu féminin Féminin

La place de l’adjectif en arabe est normalement après le nom, tandis qu’en
français sa place peut être avant ou après le nom. Si l’alternance codique effectuée est
entre un adjectif et un nom, l’adjectif devrait se placer après le nom parce que c’est la
seule position autorisée par les deux langues. Abdelali BENTAHILA et Eirlys E.
DAVIES (1983) déclarent que ces cas d’alternance peuvent être interprétés comme des
cas d’adaptation à la langue matrice c’est -à-dire que la préposition de l’adjectif relève
de la structure grammaticale du français.
La deuxième possibilité considère le syntagme adjectival comme expansion du
syntagme verbal. Chacun des exemples est accompagné par le genre et le nombre du
sujet ainsi que le genre et le nombre de l’adjectif attribut .
Exemple Le genre et le
nombre du sujet Le genre et le nombre
de l’adjectif
Quand je suis rentré du bled, j’étais
trop [taabane ](fatigué)
Masculin singulier
Masculin singulier
On peut pas sortir, on a eu un
entrainement, on est trop
[taabane ] (fatigués)
Féminin pluriel
Masculin singulier

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
207
Dans les messages des locuteurs, nous observons que la forme des adjectifs
dans les deux phrases est la même quels que soient le genre et le nombre du sujet.
Ainsi « taabane » (fatigué) a la forme du mascu lin singulier dans les deux exemples.
Cette utilisation relève d’une simplification de la langue des origines qu’est
l’arabe. Cette simplification n’a pas pour objectif l’appauvrissement linguistique mais
au contraire elle doit occuper le rôle de « restru cturation » donné par Robert
CHAUDENSON (1994 : 52) et qui est imposée par un besoin d’économie linguistique.
III.3.1.3. Le syntagme verbal

La plupart des mots, en arabe, sont constitués d’un schème et d’une racine. Les
schèmes sont des modèles de mots qui indiquent la place des voyelles, leur quantité,
leur timbre. Quant à la racine, elle est définie par Dominique CAUBET (1993 a : 30)
comme :
Une entité lexicale qui n’a pas encore subi la
catégorisation en nom ou verbe (…) elle doit être associée
à un schème pour pouvoir devenir un mot catégorisé dans
la langue.
La racine se présente aussi sous la forme d’un ensemble de consonnes (trois le
plus souvent), chargée d’un sens. Dans ce cadre, les verbes sont classés selon leurs
schèmes sous différentes formes.
La première est une forme simple dans la mesure où le radical ne comporte
que les consonnes de la racine, les autres formes sont appelées dé rivées parce qu’il y a
des phénomènes supplémentaires qui s’ajoutent aux consonnes de la racine. La
conjugaison des verbes se présente sous une forme suffixale ou préfixale. L’aspect
accompli est donc caractérisé par l’adjonction d’un préfixe au radical, l ’aspect
inaccompli est caractérisé par l’adjonction d’un préfixe.
Il est à préciser que la forme infinitive n’existe pas : les verbes sont toujours
présents sous une forme conjuguée à la troisième personne du singulier masculin de la
conjugaison suffixale . Ajoutons que toute forme verbale contient déjà l’indice de
personne.

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
208
Selon Abdelali BENTAHILA et Eirlys E. DAVIES , cette caractéristique verbale
empêche une alternance à la frontière entre un pronom clitique français et un verbe
arabe. Mais, d’après not re corpus, le mélange se réalise dans les messages des
internautes entre un pronom personnel sujet et un verbe. Le tableau suivant comporte
quelques exemples avec le nombre du pronom personnel sujet ainsi que la personne à
laquelle est conjugué le verbe r elevant de l’arabe dialectal.
Exemples Le nombre du
pronom personnel
sujet Le pronom personnel
auquel le verbe arabe est
conjugué
Tu [salli] (pries) toi ? Tu PPS3 2ème personne
du singulier Travailler accompli 3ème
Personne du singulier
Je la [ 3oune ] moi (aider) Je PPS 1ère personne
du singulier Prendre accompli 3ème
Personne du singulier
Tu [ chouf ] (tu vas) à un
médecin Tu PPS 2ème personne
du singulier Payer accompli 3ème
Personne du singulier

Ne [rouh ] pas (ne pars pas) Impératif 3ème
personne du singulier Avoir peur accompli 3ème
Personne du singulier

Ces alternances sont, d’un point de vue théorique, impossibles. Les verbes
arabes utilisés dans les phrases sont conjugués avec la troisième personne du
masculin -singulier. La phrase verbale en arabe comporte un sujet contenu dans la
forme verbale, elle peut aussi comporter un sujet syntaxique tel comme le cas de
l’exemple suivant : Les énoncés « ana nakteb » et « nakteb » ont le même sens qu’est
« j’écris ». Le premier énoncé comporte un second sujet syntaxique tandis que le
deuxième est sans. Toutefois, à partir de ces exemples, nous constatons que le second
sujet syntaxique est différent de celui contenu dans la forme verbale : l’alternance

3 Pronom Personnel Sujet

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
209
s’effectue donc à un endroit où les deux gr ammaires sont en conflit avec le risque de
générer une incompréhension chez les interlocuteurs.
Le modèle théorique de Carol MYERS -SCOTTON (1993) considère que ces cas
d’alternance constituent des formes nues qui se réalisent quand il y a absence de
congru ence entre les langues. L’encastrement morphosyntaxique de l’arabe annule
donc l’indication de la personne dans le verbe. Mais ces formes d’alternance ne
pourraient -elles être interprétées comme des « fautes » commises par les locuteurs ?
Nous dirons que ces alternances ne peuvent pas être relevées d’un quelconque
déficit linguistique parce que premièrement les formes alternées sont des formes
élémentaires en arabe et deuxièmement les locuteurs peuvent, en d’autres occasions,
répéter ces mêmes formes.
Ces alternances obéissent à la structure grammaticale du français. Par
exemple, dans notre corpus nous avons rencontré l’énoncé suivant : « tu « salli» toi
Taha ?), la réponse à cette question donné par un autre locuteur était « je salli ». Cela
nous conduit à dire que les locuteurs comprennent ces alternances comme étant
encastrées dans la langue française et non comme étant juxtaposées.
Nous avons également remarqué que les interlocuteurs n’ont ni commenté, ni
demandé des explications sur les formes produites , d’après leurs messages, ils sont
tous d’accord sur ce qui se passe et ce qui se dit dans le cadre particulier qu’occupe la
langue employée par les jeunes issus de l’immigration maghrébine.
La même chose pour les nuances d’aspect qui sont rendues dans la majorité
des cas de deux façons essentielles :
 L’aspect accompli qui se produit comme un passé composé dans la
mesure où l’auxiliaire « avoir » est conjugué au présent suivi d’un verbe
arabe présent sous sa forme nue (à la troisième personne du masculin
singulier).
Exemples :
T(u) as [ doukhene ] ? (tu as le tabac (des cigarettes) ?)
Il les a [ sejelhoum] (il les a inscrits)

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
210
T(u) as pas encore [ ch’rit ] la voiture ? (Tu n’as pas acheté la voiture)
 L’aspect conjecturé qui, lui, est très souvent présent sous la forme
auxiliaire « aller » conjugué au présent suivie de la forme verbale
invariable.
Exemple :
Je vais les koul (manger) (je vais les manger)

III.3.2. Choix de langues et alternances codiques dans les messages des
internautes

III.3.2.1. Les différents modèles du choix des langues

Nous avons choisi de présenter quelques modèles de différentes théories qui se
complètent et qui se trouvent au niveau interactionnel. Ce choix a été fait pour ne pas
se limiter à un seul modèle d’analyse des choix de langues et des alternances codiques
nous avons présenté. C’est pourquoi, il nous est important, dans le cadre de notre
travail, d’enregistrer notre analyse au croisement de différentes théories compte tenu
des caractéristiques sociales de nos inte rnautes et de leurs pratiques langagières.
Savoir comment un locuteur bilingue opte pour une telle ou telle langue reste une
chose difficile en raison du nombre de facteurs d’ordre différents (sociologiques,
psychologiques et situationnels) qui l’expliquen t.

III.3.2.1.1. Les facteurs sociaux selon FISHMAN, BLOM & GUMPERZ

Le concept de domaine de comportement langagier a été présenté par Joshua
FISHMAN (1986) comme une composante essentielle à l’analyse des choix de
langues ; il la relie ainsi à celles de normes culturelles. Aussi, il insiste sur des
éléments qui sont en lien avec le domaine du comportement langagier : « personnes
appropriées au domaine », « lieux appropriés au domaine » et « moments appropriés
au domaine », [selon la traduction de Claire SAILLARD (1998 : 113)].

Les éléments qui sont en rapport avec le domaine comme les sujets de
conversations, les participants, le cadre, le lieu ou le moment sont importants dans le

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
211
choix des langues. Ces éléments constituent des abstractions qui ne sont possibles
qu’en termes de situations concrètes. Aussi, Joshua FISHMAN montre les limites du
concept de « comportement approprié au domaine » en ce qui concerne l’explication
de ce qui se passe lors des interactions en face à face.

A l’opposé des travaux de Joshua FISHMAN (Ibid.) développant la notion du
domaine dans une perspective macrosociolinguistique, Jan Petter BLOM et John
GUMPERZ (1982) ont analysé la signification sociale qui se trouve dans la structure
linguistique dans une perspective microsociolinguistique. L’orientation vers cette
dernière permet une meilleure assimilation des mécanismes de l’alternance entre les
langues. De même, Jan Petter BLOM et John GUMPERZ (Ibid.) ont essayé de mettre
en évidence les contraintes contextuelles qui jouent un rôle dans le comportement
communicatif des locuteurs tout en s’appuyant sur les résultats de leurs travaux sur les
événements langagiers. I ls ont également proposé trois niveaux dans l’analyse des
choix des langues :
 les lieux ;
 Les situations sociales ;
 les événements sociaux.
Ainsi, ils ont essayé de présenter deux types d’alternance codique :
 Alternance codique situationnelle : ce type d’ alternance codique est
provoqué par les locuteurs afin de s’adapter à l’interlocuteur et aux facteurs
situationnels

 Alternance codique conversationnelle ou métaphorique : ce type
d’alternance est relatif au changement de langue dans une situation donnée.
III.3.2.1.2. Les facteurs socio -psychologiques : la théorie de l’adaptation

L’étude sociolinguistique sur le choix de langue et sur le bilinguisme a été
enrichie par les travaux effectués en sociologie. La théorie de l’accommodation
(GILES et al. 1987 ; GILES et al.1991) s’est basée sur les facteurs psychologiques et
les facteurs sociaux proposés par Jushua FISHMAN , Jan -Petter BLOM et John
GUMPERZ pour définir le choix des langues. La théorie de l’accommodation est aussi

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
212
appelée la théorie de la psycholog ie sociale de la communication ; elle s’intéresse à
l’ensemble des comportements qui concernent le changement de langues et les
modifications langagières qui sont la conséquence de l’interaction entre les
interlocuteurs. Ajoutant à ces considérations d’aut res stratégies d’accommodation
proposées par Howard GILES et al. (1991) qui les partage en stratégies de convergence
et de divergences. La stratégie de convergence consiste à ce que les locuteurs se
conforment au comportement communicatif de leurs interloc uteurs. La stratégie de
divergence, quant à elle, consiste à ce que le locuteur s’adapte à la situation tout en
prenant en considération les différences. La théorie de l’accommodation adoptée par
Howard GILES etal. (Ibid.) distingue, en s’appuyant sur le p hénomène de choix des
langues comme un cas de divergence et de convergence, aux plans macro –
sociolinguistique et micro -sociolinguistique, entre l’adaptation entière et incomplète .
L’alternance codique est donc considérée, sur le plan micro -sociolinguistique, comme
un cas d’adaptation entière , tandis que le mélange de codes, il est considéré comme un
cas d’accommodation partielle.

III.3.2.1.3. Le caractère marqué et non marqué d e la langue

Carol MYERS -SCOTON (1993) déclare que l’alternance codique est basée
principalement sur le principe du caractère marqué ou non marqué d’un choix
linguistique pour un type d’interaction donné et ce en refusant la théorie du choix de
langue qui s’intéresse particulièrement par la détermination des facteurs situationnels.
La théorie de la marque a comme objectif les motivations régissant le choix de
langues et le phénomène d’alternance codique. Les langues sont considérées, dans les
situations pl urilingues, comme un indice signifiant l’utilisation d’un ensemble de
droits et d’obligation entre les locuteurs lors des interactions de manière à ce que le
locuteur détermine son rôle et son rapport avec son interlocuteur en fonction du code
qu’il choisi t.
Dans ce cas d’étude, il est également important de parler des modèles proposés
par Josiane HAMERS et Michel BLANC (1983) , François GROSJEAN (1982) , George
LÜDI et Bernard PY (2003) . Cette importance vient du fait de la présence de certain
nombre de facteurs régissant le choix et le changement de langues dans des situations
bi-plurilingues. Nous prenons par exemple, François GROSJEAN (ibid.) qui a mis en
évidence quatre facteurs exte rnes et internes régissant le choix des langues dans des

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
213
situations de communications bilingues en accordant à chaque facteur des variables
(biologiques, sociales, économique, culturelles, etc.) :
1. la situation ;
2. les intervenants ;
3. les sujets abordés ;
4. l’objectif de l’échange .
Howard GILES , Josiane HAMERS et Michel BLANC (ibid.) se sont inspirés de
la théorie de l’accommodation afin de présenter un modèle de l’adaptation de la
parole. Ils constatent que la réussite de la communication, dans les situations de
contact de langues, est tributaire des capacités linguistiques en production et en
réception dans les deux langues et de l’adaptation aux changements de langues. Par
conséquent, il existe plusieurs stratégies qui assurent l’adaptation de la parole (ibid. :
183-197) et qui permettent à la fois de parvenir à un but communicatif commun et de
trouver une solution aux difficultés résultant des imperfections linguistiques. Les
travaux de George LÜDI et Bernard PY (2003) présentent une explication de la
manière d ont le choix d’une langue de base se fait dans les pratiques langagières des
familles migrantes en Suisse. Ils ont dont proposé un modèle fondé sur une analyse
conversationnelle et un autre modèle qui se repose sur une analyse des dires des
informateurs in terrogés sur leurs choix linguistiques.
Dans tous les cas, ces théories et approches permettent de mettre en évidence,
dans notre cas d’étude, certains facteurs qui jouent un rôle important dans l’analyse
des choix des deux langues (arabe – français) entre les internautes. Effectivement, les
différentes approches affirment que le choix de langue est défini par la combinaison
de plusieurs facteurs de nature différente.
III.3.2.2. Le choix de codes dans les conversations en ligne

Les messages écrits par les internautes dévoilent :

 la divergence des répertoires ;

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
214
 une compétence bilingue qui apparait sous deux formes distinctes :
l’alternance des deux langues (arabe – français) ou l’emploi de l’une ou de
l’autre langue dans leurs messages.

Assurém ent, la comparaison de la présence de deux langues dans les messages
des internautes permet d’observer l’emploi du parler bilingue ainsi que le poids de
chacune des deux langues. Les messages écrits et publiés sur le forum nous
permettent également d’ident ifier le choix de langue opéré par les internautes, le poids
de chacune des langues utilisé et les possibilités d’appropriation et de réactivation du
répertoire verbal de chacun des internautes formant notre corpus.
Dans l’étude du choix du code et l’alter nance codique, nous allons nous baser
sur une approche quantitative qui nous permettra de découvrir les indices permettant
d’analyser :
 la présence des deux langues dans les messages de nos internautes ;
 le choix de langue effectué par les internautes ;
 la présence des alternances codiques.
Pour ce faire, nous avons pris en compte deux indices :
 le nombre des unités en français et en arabe dialectal ;
 la taille des messages.
Notre démarche d’étude consiste à commencer par compter les unités
produites par nos internautes en français et en arabe dialectal dans chacun des
messages postés sur le forum. Cette opération nous permet par la suite de dégager les
quantifiant s par langue (français et arabe dialectal), mixtes (en français et en arabe
dialectal). A la fin, nous procéderons à l’identification de la longueur moyenne des
messages pour pouvoir connaitre la compétence bilingue de nos internautes surtout
l’endurance dans les deux langues.
Aussi, l ’étude consisterait à montrer comment chaque internaute utilise les
langues de son répertoire de manière différente suivant des stratégies précises. Notre
objectif est en premier lieu la prise en compte du critère quantitatif afin de dégager la
récurrence et la fréquence des deux langues dans les messages des internautes selon la

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
215
distribution des items en arabe dialectal, en français et en alternance des deux langues.
Cette étape nous permet d’identifier la langue la plus utilisée par nos internautes.
Pour effectuer le travail de quantification, nous nous somme s basée sur un
certain nombre de règles que nous p résenterons dans ce qui suit :
III.3.2.3. Analyse de la présence des unités en arabe dialectal et en français pour
dans les messages des internautes

Les règles en question ont été ont été tirées des travaux de Louise DABENE et
Jacqueline BILLIEZ (1988) sur les pratiques langagières des jeunes issus de
l’immigration algérienne à Grenoble et de la thèse d’Ali BENCHERIF (2010) .
III.3.2.3.1. Les règles de calcul des unités enfrançais

 Interrogations (1 unité) est-ce que ?

 Exclamatif (1 unité) ah bon !

 Connecteurs logiques = 1 unité de plus , ou bien , moins
que, En raison de .

 Noms propres (1 unité) Victor HUGO.

 Circonstants lexicalisés (1 unité ) tout le temps , une fois .

 Termes dilatoires (1 unité) c’est -à-dire

 Quantitatif (1 unité) De plus en plus

 Expressions verbales (1 unité) Avoir faim , Il faut, il y a

 Pronoms personnels (1 unité) en fonction sujet et objet ;
(2 unités ) dans l e cas des verbes
réfléchis : je m’installe.

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
216
 Déterminants (1 unité) articles, démonstartifs,
possessifs …

III.3.2.3.2. Les règles de calcul des unités en l’arabe dialectal

 Déterminants (1 unité) – Article : e, el, l’
– Pronoms personnels +
verbes : n ehdar (je
parle ) ; teehdar (tu parle )
– Démonstratifs : hada et
hadak (celui -là) ; hadou
et hadouk (ceux -là)
– Possessifs + nom
apparaissent souvent sous
forme de morphèmes
liés : taai (le mien) ta ana
(le nôtre)
 Marque de nombre (1 unité ) mhabel (desfous )

 Négation (1 unité) manakoulech (je ne mange
pas)

 Formes verbales (1 unité) rouh (pars), ysafer (il
vayage ) pour l’accompli et
l’inaccompli.

 Quantitatif (1 unité) kif kif

 Formules de politesse (1 unité) yaychek (merci)

 Formules de serments ou d’invocation à dieu (1 unité)
wallah ! (je le jure),

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
217
l’hamdoulillah (dieu soit
loué)
Le tableau ci -dessous présente quelques messages de nos internautes où ils
utilisent le français et l’arabe dialectal. A travers ces exempl es, apparait la manière
avec laquelle nous avons procédé au calcul des unités produites par les internautes.
Notre référence était la ou les langue(s) employées.
Nous pouvons observer également des unités arabes introduites dans des
segments français, des unités en français introduites dans des segments en arabe et des
messages qui sont écrit entièrement en arabe ou en français. Mis à part la
quantification des unités des deux langues, nous comptons la moyenne des message s
écrits par chaque internaute.
Internautes Messages Fréquence d’emploi

Ravenclaw4

Ohhh c'est mignon tout ça
Rebbi ykhalihoumelna inchallah ,
en
bonne santé, et le plus longtemps
possible inchallah ! Français Arabe

12

4

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
218

Cerisecerise

Thouraya

Ohhhhhhhhhennatbenterrif! les
soufounirs d'Alger, el 3id, hwayedj
el 3id , les gateaux, nebboulates (oui
oui, avec un S au pluriel) et surtout
draheeeeeem ! D'un seul post, je
viens de retomber à 10 ans

non khenfous , c'est pas
khenfouche
khenfous, c'est insecte en algérien,
yek?
on va attendre les kabyles : j'ai
peut-être dit une con*erie

yarham babek , tu peux retirer ton
avatar, je suis toujours perturbée
par ton bi -goût…je comprends rien !

Pourtant je suis issue d'une longue
lignée de zawalis mais pour nous
les temps de disette, ça nous évoque
plutôt loubia ou berboucha , les
deux sans viande.
Jusqu'à maintenant ma grand -mère
a le réflexe de me donner une
assiette taa l'makla sghira sghira
23

18

15

43

10

4

2

15

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
219
avec une baguetta kbira kbira en
me disant " kouli bel khobz, kouli
bel khobz! "

Aya bien, wallah nji 3andik fi
dzair insha Allah ! Je
m'installe sur le canapé avec Kenzi
et j'alterne entre la bouffe et les
bisous à Kenzi. En mode bakhssa
taa sah!

19

8

III.3.3. La présence des langues et de l’alternance codique dans les messages de
chacun de nos internautes

Dans cette partie, nous aborderons la présence de l’arabe dialectal et du
français dans chacun des messages des internautes de notre corpus. Ensuite nous
analyserons le poids des deux langues pour chaque internaute. Une fois cette partie est
réalisée, nous allons examiner la longueur moyenne des messa ges de chacun des
internautes.

Dans les cas cités plus haut, nous dégagerons le pourcentage de la présence
des deux langues (arabe dialectal – français) dans les messages de chaque internaute.
Pour ce, nous jugeons nécessaire de faire et horizontale des messages. Cette lecture
va nous permettre d’identifier le pourcentage de l’utilisation de chaque langue par les
internautes.

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
220
III.3.3.1. Thouraya

Tableau 11 : Nombre et pourcentage des unités en arabe dialectal et en
français dans les messages de « Thouraya »

A travers le tableau ci -dessous, nous constatons que l’internaute « Thouraya »
utilise l’arabe et le français avec des degrés variés et de manière différente ce qui
explique les différentes façons dont le choix d e la langue peut être envisagé.

La langue la plus utilisée par « Thouraya » dans ses messages est le français
dont le pourcentage s’élève à 92,60 %, soit 3462 unités, contre 7,40 % pour l’arabe
dialectal, soit 277 unités. Ces données chiffrées montrent que le français est la langue
dominante dans les messages écrits par « Thouraya ».
Dans le tableau suivant, nous présenterons le nombre de messages écrits en
arabe, le nombre de messages écrits en français ainsi que le nombre des messages
contenant un mélange des deux langues (Arabe / français) :

Messages écrits en arabe 1
Message écrits en français 8
Messages écrits en arabe et en français 51
Total 60
Tableau 12 : Nombre des messages écrits dans différentes langues par
« Thoraya » Le nombre des unités en arabe dialectal 277 (7,40 %)
Le nombre des unités en français 3462 (92,60 %)
Total 3739 (100 %)

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
221

Figure 16 : Le poids de l’alternance codique dans les messages de
« Thouraya »
Le graphique ci -dessus montre que l’alternance codique est la plus utilisée par
« Thouraya » avec un pourcentage de 85 % soit 51 messages contre 13 % pour le
français soit 8 messages et 2% pour l’arabe soit 1 message. Ces données chiffrées
montrent la pr édominance de l’alternance codique dans les messages écrits et publiés
par « Thouraya » sur le forum.
III.3.3.2. Ravenclaw4

Les messages de « Ravenclaw 4 » montrent que le nombre d’unités produites
en arabe et en français est de 4894 unités avec davantage d’unités produites en
français.
Ravenclaw 4 a produit 56 unités en arabe (soit 1,14 %) contre 4839 en français
(soit 98,86 % ) en français. Ces résultats montrent l’emploi moindre de l’arabe dialectal
par rapport à celui du français dans les messages de « Ravenclaw4 ».

2%
13%
85%Messages écrits en arabe
Messages écrits en Français
Alternance codique

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
222
Le nombre des unités en arabe dialectal 56 (1,14 %)
Le nombre des unités en français 4839 (98,86 %)
Total 4895 (100 %)
Tableau 13 : Nombre et pourcentage des unités en arabe dialectal et en français
dans les messages de « Ravenclaw 4 »

Le tableau suivant montre la manière dont Ravenclaw4 a employ é pour écrire
ses messages :

Messages écrits en arabe 0
Message écrits en français 72
Messages écrits en arabe et en français 13
Total 85
Tableau 14 : Nombre des messages écrits dans différentes langues
par« Ravenclaw4 »

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
223

Figure 17 : Le poids de l’alternance codique dans les messages de
« Ravenclaw4 »

Nous constatons, à partir du graphique ci -dessus, que « Ravenclaw4 » a écrit
un total de 85 messages dont aucun message écrit en arabe (soit 0 %), 72 messages
écrits en Français (soit 85%) et 13 messages écrits en arabe et en français (soit 15 % ).
Le nombr e des messages écrits en français dépasse donc celui des messages écrit en
français et en arabe.
III.3.3.3. Cerise -cerise

En examinant le nombre des unités obtenues pour chacune des langues dans
les messages écrits par Cerise -cerise, nous avons trouvé qu’il y a 179 unités en arabe
dialectal ce qui correspond à un pourcentage de 9,61 % contre 1683 unités en français
soit un po urcentage de 90,38 %.

0%
85%15%
Messages écrits en arabe
Messages écrits en Français
Alternance codique

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
224
Le nombre des unités en arabe dialectal 179 (9,61 %)
Le nombre des unités en français 1683 (90,38 %)
Total 1862 (100 %)
Tableau 15 : Nombre et pourcentage des unités en arabe dialectal et en français
dans les messages de « Cerise -cerise »

Le nombre des messages écrits dans les différentes langues (arabe / français /
un mélange du français et de l’arabe) est ment ionné dans le tableau suivant :

Messages écrits en arabe 1
Message écrits en français 6
Messages écrits en a rabe et en français 56
Total 63
Tableau 16 : Nombre des messages écrits dans différentes langues par « Cerise –
cerise »

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
225

Figure 18 : Le poids de l’alternance codique dans les messages de
« Cerisecerise »

A partir de ce graphique, nous relevons que 89 % des messages publiés par
« Cerisecerise » sont écrits dans les deux langues (arabe dialectal / français), contre
seulement 9 % de messages écrits en français. Quant aux messages rédigés en arabe,
ils ne représentent que 2 % sur l’ensemble des messages pu bliés. Par conséquent, il
apparait que l’alternance codique représente la majorité des messages.
III.3.3.4. Terbhou

Pour écrire ses messages, « Terbhou » utilise majoritairement le français. En
effet, nous avons relevé 5451 unités en français (soit cont re 92,98 %) contre 411 unités
en arabe (soit 7,01 % ) par rapport à l’ensemble des unités produites : 5862 unités.

2%
9%
89%Messages écrits en arabe
Messages écrits en Français
Alternance codique

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
226
Le nombre des unités en arabe dialectal 411 (7,01 %)
Le nombre des unités en français 5451 (92,98 %)
Total 5862 (100 %)
Tableau 17 : Nombre et pourcentage des unités en arabe dialectal et en français
dans les messages de « Terbhou »

Le tableau suivant contient toutes les données concernant l’utilisation des
langues dans les messages écrits par « Terbhou » :

Messages écrits en arabe 7
Message écrits en français 129
Messages écrits en arabe et en français 64
Total 200
Tableau 18 : Nombre des messages écrits dans différentes langues par
« Terbhou »

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
227

Figure 19 : Le poids de l’alternance codique dans les messages de
« Terbhou »
Le graphique ci -dessus présente le pourcentage de la présence des langues sur
l’ensemble des messages rédigés et publiés par « Terbhou » sur le forum de
discussion. Nous constatons que, sur l’ensemble des 200 messages, cette internaute
n’a écrit que 7 mess ages en arabe (soit 65 % ). Concernant les messages écrits en
français, il représente la majorité avec un pourcentage de 65 % . Quant à l’alternance
codique, elle présente un pourcentage de 32 % .

III.3.3.5. Chacalette

A travers le tableau ci -dessous, nous constatons que l’internaute « Chacalette »
a produit plus d’unités aussi bien en français qu’en arabe. En effet, les données
chiffrées montrent que le nombre des unités en français est 15365 unités (soit 2,27 % )
tandis que le nombre des unités en arabe ne représente que 357 unités (soit 2,27 % ) par
rapport à l’ensemble des unités produites.

3%
65%32%
Messages écrits en arabe
Messages écrits en Français
Alternance codique

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
228
Le nombre des unités en arabe dialectal 357 (97,73 %)
Le nombre des unités en français 15365 (2,27 %)
Total 15721 (100 %)
Tableau 19 : Nombre et pourcentage des unités en arabe dialectal et en français
dans les messages de « Chacalette »

Les langues utilisées par « Chacalette » dans ses messages écrits sur le forum
sont présentées dans le tableau suivant :

Messages écrits en arabe 03
Message écrits en français 120
Messages écrits en arabe et en français 62
Total 185
Tableau 20 : Nombre des messages écrits dans différentes langues par
« Chacalette »
Le graphique ci -après révèle que les messages écrits en arabe dialectal et en
français représentent presque la moitié des messages écrits en français. Il est à
signaler que les messages contenant un mélange de l’arabe dialectal et du français
représentent 33 % alors que les messages écrits en Français représentent 65 % de la
totalité des messages. Quant à la présence des messages écrits en arabe, le graphique
révèle un pourcentage de 2 %.

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
229

Figure 20 : Le poids de l’alternance codique dans les mes sages de
« Chacalette »

III.3.3.6. Le parisien

Nous pouvons constater, à partir du tableau ci -dessus, que le français est
utilisé d’une manière intensive par l’internaute « le parisien ». Dans ses messages, La
présence du français est estimée à 9640 unités (soit 99,34 % ). Concernant l’arabe
dialectal, « le parisien » n’a produit que 64 unités (soit 0,65 % ) sur l’ensemble des
messages.

Le nombre des unités en arabe dialectal 64 (0,65 %)
Le nombre des unités en français 9640 (99,34 %)
Total 9707 (100 %)
Tableau 21 : Nombre et pourcentage des unités en arabe dialectal et en français
dans les messages de « Le parisien »
2%
33%
65%Messages écrits en arabe
Messages écrits en français
Alternance codique

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
230
Les résultats affichés dans le tableau suivant montrent le nombre de messages
écrits dans les différentes langues :
Tableau 22 : Nombre des messages écrits dans différentes langues par « Le
parisien »

Figure 21 : Le poids de l’alternance codique dans les mes sages de
« Leparisien »

0%
75%25%
Messages écrits en arabe
Messages écrits en français
Alernance codiqueMessages écrits en arabe 0
Message écrits en français 116
Messages écrits en arabe et en français 38
Total 154

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
231
Nous constatons, à partir du graphique ci -dessus, que le pourcentage des
messages écrits en français sur l’ensemble des messages est de 75 % . Nous relevons
également le pourcentage des messages écrits en arabe dialectal et en français qui
représente 25 % . Quant aux messages écrits en arabe, « le parisien » n’a écrit aucu n
message entièrement en arabe.
III.3.3.7. Zoubir8

Le nombre des unités e n arabe dialectal 678 (10,32 %)
Le nombre des unités en français 5890 (89,67 %)
Total 6568 (100 %)
Tableau 23 : Nombre et pourcentage des unités en arabe dialectal et en français
dans les messages de « Zoubir8 »
Le tableau ci -dessus montre que la prédominance du français dans les
messages de Zoubir8 représente 5890 unités (soit 89,67 % ) contre une présence
minoritaire de l’arabe dialectal qui ne représente que 678 unités (soit 10,32 % ) par
rapport à l’ensemble des messages.
En ce qui concerne les langues (arabe dialectal / français / un mélange de
l’arabe dialectal et du français) avec lesquelles les messages ont été écrits, le tableau
ci-dessous donne toutes les informations que nous jugeons nécessaires :

Message s écrits en arabe 7
Message écrits en français 112
Messages écrits en arabe et en français 99
Total 211
Tableau 24 : Nombre des messages écrits dans différentes langues par
« Zoubir8 »

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
232

Figure 22 : Le poids de l’alternance codique dans les mes sages de
« Zoubir8 »
Il est à constater, à partir du graphique ci -dessus, qu’il y a un certain équilibre
entre les messages écrits en français 51 % et les messages écrits en arabe dialectal et
en français (Alternance codique) 46 % . En revanche les messages écri ts en arabe ne
dépassent pas 3 %.
III.3.3.8. Segalas

Il est à signaler que « Segalas » a produit un total de 10249 unités dont 10164
unités en français (soit 99,17% ) contre 85 unités en arabe (soir 0,82% ).

Le nombre des unités en arabe dialectal 85 (0,82 %)
Le nombre des unités en français 10164 (99,17 %)
Total 10249 (100 %)
Tableau 25 : Nombre et pourcentage des unités en arabe dialectal et en français
dans les messages de « Segalas »
3%
51%46%
Messages écrits en arabe
Messages écrits en Français
Alternance codique

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
233
Dans le tableau suivant, nous donnons toutes les données concernant l’emploi
des différentes langues (arabe dialectal, français et mélange de l’arabe et du français)
dans les messages de « Segalas »
Messages écrits en arabe 0
Message écrits en français 135
Messages écrits en arabe et en français 33
Total 168
Tableau 26 : Nombre des messages écrits dans différentes langues par
« Segalas »

Figure 23 : Le poids de l’alternance codique dans les mes sages de
« Segalas »
Notre secteur graphique nous permet de relever le pourcentage des messages
écrits en français et celui des messages contenant un mélange de l’arabe dialectal et
du français. Contrairement à l’alternance codique qui ne représente que 20 % de
l’ensemble des messages, nous observons une forte présence des messages écrits en
français 80 % .
0%
80%20%
Messages écrits en arabe
Messages écrits en français
Alernance codique

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
234
III.3.3.9. Ahmeddamien

Nous constatons, à partir du tableau ci -dessous, que l’internaute
« Ahmeddamien » a produit plus d’unité en français qu’en arabe. Les unités produites
en arabe sont 130 unités (soit 3,05 % ) par contre celles produites en français
représentent 4123 unités (soit 96,94 % ) par rapport au total des unités produites.

Le nombre des unités en arabe dialectal 130 (3,05 %)
Le nombre des unités en français 4123 (96,94 %)
Total 4253 (100 %)
Tableau 27 : Nombre et pourcentage des unités en arabe dialectal et en fra nçais
dans les messages de « Ahmed Damien »

Dans le tableau suivant, nous présentons le nombre des messages écrits dans
les différentes langues à savoir le français, l’arabe et le mélange de l’arabe et du
français.

Messages écrits en arabe 0
Message écrits en français 65
Messages écrits en arabe et en français 38
Total 103
Tableau 28 : Nombre des messages écrits dans différentes langues par « Ahmed
Damien »

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
235

Figure 24 : Le poids de l’alternance codique dans les mes sages de
« Ahmeddamien »

Il est à noter, en analysant le graphique ci -dessus, qu’il n y a aucun message
écrit entièrement en arabe. En revanche les messages écrits en français représentent la
majorité des messages avec un pourcentage de 73 %. Quant aux messages contenant
un mélange de l ’arabe dialectal et du français, ils présents avec un pourcentage de 27
%.
III.3.3.10. Tourad

De manière générale , « Tourad » utilise, dans ces messages le français : 2066
unités (soit (91,33 %) par rapport à l’ensemble des unités produites. Les unités
produites en arabe représentent un pourcentage de 8,66 % c’est -à-dire 196 unités.

0%
63%37%
Arabe écrits en arabe
Arabe écrits en français
Alternance codique

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
236
Le nombre des unités en arabe dialectal 196 (8,66 %)
Le nombre des unités en français 2066 (91,33 %)
Total 2262 (100 %)
Tableau 29 : Nombre et pourcentage des unités en arabe dialectal et en français
dans les messages de « Tourad »

Les langues que « Tourade » a employées pour rédiger ses messages sont
mentionnées dans le tableau suivant :

Messages écrits en arabe 6
Message écrits en français 78
Messages écrits en arabe et en français 29
Total 113
Tableau 30 : Nombre des messages écrits dans différentes langues par
« Tourad »

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
237

Figure 25 : Le poids de l’alternance codique dans les mes sages de
« Tourad »
Ce graphique présente le pourcentage des langues dans les messages de
« Tourad ». Nous relevons un pourcentage de 69 % qui représente les messages écrits
en français et un pourcentage de 26 % représentant les messages qui contiennent un
mélange de l’arabe dialectal et du français. Tandis que les messages écrits en arabe,
ils ne représentent que 5 % par rapport à l’ensemble des messages.
III.3.4. La présence de l’alternance codique dans l’ensem ble des messages des
internautes

Pour mieux expliquer les données, en rapport avec l’alternance codique dans
les messages de chacun de nos internautes, il est utile d’analyser et de présenter le
poids de ce phénomène dans l’ensemble des messages écrits par ces internautes.

De fait, nous présentons , ci-dessous, le pourcentage de la présence des
messages contenant le mélange de l’arabe dialectal et du français dans l’ensemble des
messages des internautes :

5%
69%26%
Arabe écrits en arabe
Arabe écrits en français
Alternance codique

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
238
Messages écrits en arabe 25
Message écrits en français 841
Messages écrits en arabe et en français 483
Total 1349
Tableau 31 : Nombre des messages écrits dans les différentes langues par les
internautes

Figure 26 : Le poids de l’alternance codique dans l’ensemble des messages
des internautes
En ce qui concerne la présence de l’alternance codique entre l’arabe dialectal
et le français, nous pouvons constater, à partir des pourcentages affichés dans le
secteur graphique ci -dessus, que les messages contenant un mélange des deux langues
représentent une présence de 36% sur l’en semble des messages écrits par tous les
internautes de notre corpus. Ce pourcentage montre que le recours à l’arabe dialectal
est fréquent chez les jeunes issus de l’immigration Algérienne.
En analysant les messages de notre corpus, nous sommes arrivé à c omprendre
que la présence de l’alternance codique entre l’arabe dialectal et le français augment
2%
62%36%
Arabe écrits en arabe
Arabe écrits en français
Alternance codique

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
239
et diminue principalement en fonction des motivations et des habitudes langagières
des interlocuteurs. Autrement dit, l’intégration des séquences en arabe dial ectal dans
des messages écrits essentiellement en français dépend de trois facteurs : le locuteur,
la situation ou le thème abordé. Les exemples suivants illustreront les trois facteu rs
dont nous venons de parler :
Exemples :
Aidkoumemoubarek…. Bonne fête…
tourad
Senior Member

Date d'inscription: octobre 2009
Localisation: Région parisienne
Messages: 7 230 A toutes et à tous aidmoubarek
__________________
Qui ne défend pas ses droits mérite de les perdre.

Dans cet exemple, « Tourad » a inséré l’arabe dialectal dans son message
parce que le sujet abordé : « Aidkoum Moubarak … Bonne fête » exige d’écrire en
arabe pour souhaiter à tout le monde de passer une bonne fête. Il s’agit d’une fête
religieuse.
coran de la nuit
cerisecerise
clafoutis

Date d'inscription:
avril 2012
Messages: 15 052 Citation:
Envoyé par tayiba
de rien ma belle
bonne écoute et que Dieu te préserve
t'es gentille tayiba*
je vais faire une auto rokia pour que tu te maries d'ici 1 an inchalla *
si ça marche, tu me devras un truc

Le sujet de conversation entre les deux internautes « Cerise -cerise » et
« Tayiba » tournait autour de la lecture du Coran pendant la nuit. C’est un sujet qui a

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
240
poussé notre internaute « cerise -cerise » à utiliser des mots en arabe tel que « Rokia »
et « Inchallah ».
Terbhou

Date d'inscription: décembre
2011
Localisation: Aurores
boréales
Messages: 6 036 Citation:
Envoyé par Ravenclaw4
sababa, c interdit aux enfants d'entrer dans les hopitaux " hors
maladie b3id echer " ils sont tout fragile, et avec toutes les
infections nosocomiales qui trainent, mieux vaut l'en éloigner!

Quand ma maman était hospitalisé, je lui ramenais mes nièces en
bas de son bloc, et elle les voyait par la fenê tre, quand elle a pu se
lever, et mes nièces lui faisaient des coucous et des bisous en l'air,
c'était trop mignon, ça l'a beaucoup aidé, elle me disait je vais
aller mieux pour rentrer chez moi et voir mes petites filles
Prends lui des photos, et des v idéos récentes de Youcef, tu verras
comme il aura le sourire à nouveau, et il se battra encore plus
pour aller mieux
Très bonne idée les photos et les vidéos

Saba, bon rétablissement au papa, rabbi ydjibechfainchallah
__________________
Dans la vie il y a des gens formidables, d'autres fort – minables

Le message ci -dessus montre que la conversation qui s’est passée entre nos
deux internautes « Ravenclaw4 » et «Terbhou», toutes les deux issus de l’immigration
algérienne, contient des mots en arabe dialectal : « b3id echer », « rabbi
ydjibechfainchallah ».
Nous soulignons que nous avons rencontré différentes manières en ce qui
concerne l’insertion de l’arabe dialectal dans les messages des internautes. Autrement
dit, notre étude montre l’existence d e différent s types d’alternances codiques dans
lesquelles le passage de l’arabe dialectal au français et l’inverse s’effectue à différents
niveaux.
Les types d’alternances codiques rencontrées expliquent aussi ce que Bernard
ZONGO (2004 : 21) appelle « la routine linguistique ». De la sorte, elles sont
caractérisées par leurs cohérences dans le sens où les deux langues sont mélangées de

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
241
manière à ce qu’elles paraissent comme une seule langue en se pliant à une véritable
« grammaire du code switching » (LÜDI et PY, 2003 : 146) . A la suite de ce qui vient
d’être dit, HAMERS et Michel BLANC (1893 : 201) soulignent que l’alternance
codique est :
L’expression d’une double compétence propre à
l’individu bilingue, puisqu’il lui faut d’une part
connaitre les règles de production linguistique dans les
deux langues et, d’autre part, les règles de
l’alternance.
Exemples :
Terbhou
 Tu vas rire, mais ana nestahel , je regardais mon homme tout le
temps et le trouvais beau
Leparisien
 et bein ce soit je suis là
Win tsoukni fi bjaya pour venir te voir
Chacalette
 Ma grand -mère miskina , comment tu connais son surnom?

Du point de vue syntaxique, les segments sont présentés de différentes
manières. Nous observons, à partir de ces exemples, que les éléments de l’arabe
dialectal peuvent être organisés avec des éléments français et inversement sans pour
autant perturber l’o rdre à l’intérieur des segments et le sens du message. Le segment
mixte est donc comme le définit Aziza BOUCHERIT : « […] un ‘tout’ et non comme
un assemblage, même si les segments arabes et français sont encore identifiables
comme tels »(1987 : 125)
Cette idée est affirmée George LÜDI et Bernard PY (2003) qui affirment que
l’alternance codique n’est pas seulement une simple juxtaposition (GUMPERZ, 1989 a)
de segments appartenant à deux langues.

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
242
Nous avons également rencontré des alternances codiques d e type unitaire
c’est -à-dire celles qui portent sur une seule unité : lexicale, grammaticale ou
discursive. Ce type d’alternance est très fréquent dans les messages des internautes
issus de l’immigration algérienne. En effet, Les formules de serment ou d’i nvocation
à dieu « Wallah », « L’hamdoullah » et les expressions nocives « N’challah »sont très
utilisées par nos internautes. Si de telles expressions n’ont aucune fonction
syntaxique, elles ponctuent quand même le discours et maintiennent l’interaction.
Louise DABENE et Jacqueline BILLIEZ (1988) confirment que ces expressions
représentent, pour les jeunes issus de l’immigration maghrébine, une marque
emblématique qui sert à ponctuer le discours et lui donner une force expressive.
Exemples :
Terbhou

 Elhamdoullah khouya
Rassure -toi, tu fais partie des gentils du fofo

Leparisien
 Mdrrrrr
Tu sais qu'on est pas de la meme ville?
Et en plus,elle n 'est pour rien . J'ai vu sa photo .
J'ai dit qu'elle est juste mignonne et basta
Wallah j'ai enormement de respect envers les femmes
Certe je peux dire à une femme qu'elle est belle,mais sans plus

Ehhhlouna,c'est pas pretentieux de ma part,moi aussi je merite
une belle femme
j'ai des atouts

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
243
Cerisecerise

 Drucilla, tu m'as convaincue! L'année prochaine, inchallah, je
passerai à cette période à Strasbourg! Je voulais le faire cette
année, mais je n'ai pas eu le temps!
c vraiment magnifique!

Ravenclaw4 :

 Ohhh c'est mignon tout ça
rebbiykhalihoumelnainchallah , en bonne santé, et le plus
longtemps possible inchallah !

Notre analyse a également permis de constater que les internautes recourent au
mélange de l’arabe dialectal et du français tout en gardant le français comme langue
dominante. Dans ce sens, nous te nons à préciser que la fréquence de l’utilisation de
l’arabe dialectal par les internautes lors de l’écriture de leurs messages représente un
facteur déterminant de la place occupée par ces deux langues dans le répertoire
langagier de chacun de nos interna utes. La partie suivante a pour objectif d’expliquer
de manière détaillée ce que nous venons de présenter.
III.3.5. Langue matrice vs langue enchâssée dans l’ensemble des messages des
internautes

Un bilingue a la possibilité de faire, selon le contexte et avant de s’engager
dans une conversation, plusieurs choix linguistiques. C’est une manière pour dire que
le rapport entre l’extralinguistique et le linguistique permet de créer un duel entre les
langues employées et qui de plus qui révèle une dominance d’un code par rapport à
l’autre. A ce sujet, même si deux ou plusieurs langues sont utilisées dans un message,
leurs niveaux d’utilisation restent différents.
La différence au niveau de l’utilisation des deux langues dans le même énoncé
explique les diffé rentes fonctions que ces deux langues peuvent occuper. Il existe
donc une sorte de concurrence dynamique entre les codes en présence ce qui engendre

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
244
un code dominant appelé langue matrice et un code dominé appelé langue enchâssée

Effectivement, Dominique CAUBET (2001 : 24) définit la langue matrice
comme :
Le cadre syntaxique, elle organise les relations
grammaticales au sein de l’énoncé, l’ordre des mots et
les éléments de LE [ Langue Etrangère ] viennent
s’insérer dans la LM [ Langue Maternelle ]. Le modèle
tient aussi compte des correspondances plus ou moins
étroites entre les structures des langues mélangées, ce
qui aboutit, selon les cas, à une fusion plus ou moins
harmonieuse.
Elle est aussi définie par MYERS -SCOTTON Jake comme la langue qui :
« Structur e, assure le lien grammatical des constituants et qui donne plus de
morphèmes » (1995 : 237 – 238)
La langue enchâssée, quant à elle, est définie par ZIAMARI Karima (2007 : 36)
comme : « Le code qui subit l’influence de la langue matrice et se soumet à so n
ordre »
Nous présenterons ci -dessous des exemples des deux langues : matrice et
enchâssée
Exemples :
 Français langue matrice, arabe langue enchâssée
Ravenclaw4

 Bsahtek sababa
ça sent l e bonheur de rentrer chez soi!
alors papa n'a pas tenu youcef pendant 2 m ois?! il ne va plus le
lâcher!
Maykhellilekcheddala !

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
245
 Arabe langue matrice, français langue enchâssée

Chacalette

 Weshbikya sidi ? rakjiaane ou quoi?

III.3.5.1. Le français langue matrice dans l’ensemble des messages des
internautes

Dans cette partie, nous analysons le pourcentage de l’utilisation de chaque
langue dans les messages écrits par les internautes. Nous tenterons également de
donner une explication à la présence prédominante de telle ou telle langue dans les
messages car l e recours à un type particulier de pratique langagière est toujours dicté
par des considérations linguistiques et extralinguistiques que nous tacherons de
développer et de détailler ultérieurement.
Dans le cadre de cette question, nous signalons que c’est en 2003 que DANET
& HERRING ont remarqué que la plupart des travaux qui ont pour sujet l’internet
multilingue se concentrent sur les pratiques émergentes en anglais et négligent celle
des autres langues. BLOCK (2004) ajoute, en ce sens, qu’internet est dés ormais un
outil de communication de plusieurs autres grandes communautés linguistiques à
savoir le français, l’espagnol, l’allemand, le japonais, etc.
Aussi, Les dernières statistiques américaines montrent que les dix langues les
plus utilisées sur interne t sont : l’anglais (29,7 %) , le chinois (13,3 %) , le japonais (7,9
%), l’espagnol (7,5 %) , l’allemand (5,4 %) , le français (4,5 %) , le portugais (3,1 %) , le
coréen (3,1 %) , l’italien (2,7 %) , le russe (2,2) et le reste des langues (20,5 %)4. Selon
d’autres études françaises, l’utilisation des langues sur internet a vécu une évolution
entre 1998 et 2005 : l’anglais a reculé de 75 % à 45 % par rapport à la présence des
autres langues sur internet. Concernant la langue arabe, sa présence en lig ne ne
représente que 2 %.
A partir de notre corpus, et de l’analyse effectuées plus haut, nous avons
constaté que le français occupe la place d’une langue que MYERS -SCOTTON(1993)
appelle matrice, parce qu’elle est quantitativement dominante dans les messages. Les
données chiffrées sont mentionnées dans le tableau suivant :

4Carrefour international francophone de documentation et d’information :
http://cifdi.frrancophonie.org/docelec/langues2006 .pdf

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
246
Nombre des unités en arabe dialectal 2433 (3,73 %)
Nombre des unités en français 62683 (96,26 %)
Total 6511 6 (100 %)
Tableau 32 : Nombre des unités produites sur l’ensemble des messages des
internautes
Ce tableau montre clairement que les unités dominantes dans les messages des
internautes sont celles du français : 62683( soit 96,26 %) contre seulement 2433 unités
en arabe (soit 3,73 %) sur l’ensemble des unités produites : 65116 unités.
La dominance du français dans les messages est expliquée par la présence
d’une compétence certes bilingue mais inégale chez les internautes issus de
l’immigration maghrébine . Elle se manifeste également à travers les alternances
codiques considérés par George LÜDI et Bernard PY (2003) comme « une forme de
choix de langue ». L’autre remarque consisterait à dire que la très grande majorité des
messages des internautes, sont car actérisés par leurs caractères monolingues. Même
dans les messages contenant l’alternance codique entre l’arabe dialectal et le français,
nous observons ne dominance des unités en français.
Les jeunes issus de l’immigration algérienne se sentent plus à l’ aise en
communiquant en français, mais cela ne les empêchent pas d’insérer des mots en
arabe dialectal et ce selon leurs besoins communicatifs à savoir : le sujet abordé, les
personnes auxquelles ils s’adressent, etc.
III.3.5.2. L’arabe dia lectal langue en châssée dans l’ensemble des messages des
internautes

Comme nous l’avons signalé plus haut, nous avons trouvé des difficultés au
niveau de la détermination de la langue enchâssée, mais si on prend en considération
l’ordre et l’agencement des morphèmes on peut alors trier facilement la langue
matrice de la lan gue enchâssée. Ce principe d’ordre conserve l’impact de la langue
matrice. Dans notre cas, nous considérons ce critère d’ordre comme le moyen le plus
facile à identifier la langue matrice dans le contacte entre l’arabe dialectal et le
français.

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
247
En se basant sur le même tableau présenté dans le point précédent, nous
pouvons constater facilement que l’arabe est la langue enchâssée.
Exemples :
Tourad

 ah oui c vrai que les mp existe ! mais ils existent pour toi
aussi (ok je n'ai pas d'excuses) sinon walahhamdoulilah le
new job est encore mieux que ce que j’attendais la p'tite famille
va bien aussi hamdoulilah
sinon c koi laftour chez vous ce soir je m'invite

Terbhou
 Hamdoullah el hayel, rana m3a lberd w theldj ,et bébé grandit de
jour en jour
Et toi ça va?
Ma soeur est très intéressée pat la 3G aussi
Ravenclaw4
 Ohhhhhhhhhennatbenterrif ! les soufounirs d'Alger, el 3id ,
hwayedj el 3id , les gateaux, nebboulates (oui oui, avec un S au
pluriel ) et surtout draheeeeeem! D'un seul post, je viens de
retomber à 10 ans
Nous constatons qu’il y a une dominance du français par rapport à
l’arabe dialectal, que les changements d’une langue à l’autre sont relatifs aux thèmes
abordés et les éléments culturels qui les caractérise nt (les souvenirs de l’aïd passé en
Algérie, le ramadan). Les trois thèmes abordés ont incité les trois internautes à
alterner l’arabe dialectal avec le français dans le même message. Il s’agit donc de
l’alternance codique de type situationnel.
De ce qui précède, nous pouvons dire que l’endroit où se passe la discussion
comme la maison , le moment, les relations -rôles (la dimension ethnique, le lien
familial), l’asymétrie des répertoires (la maitrise inégale des deux langues), et les

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
248
thèmes de discussion ( la famille, le rabadan, les vacances, etc.) sont des facteurs qui
jouent un grand rôle dans le choix des langues et le passage d’une langue à une autre
par les jeunes issus de l’immigration algérienne.
III.3.6. Des échanges réfléchis

L’emploi et le choi x de langues dépendent essentiellement des rôles
qu’assurent chaque bilingue et du contexte social dans lequel il se trouve. Myers –
SCOTTON (1993 b : 100) ajoute, dans ce sens, que chaque locuteur est rationnel du
moment où il utilise, pendant l’interaction, la variété de langues qui réduira ses couts
tout en augmentant ses gains. Son modèle s’appuie sur une perspective structurale de
la langue dans la soci été où on considère l’emploi d’un certain code comme un choix
non-marqué, autrement dit le choix le plus simple et le plus fréquent. Selon le même
modèle proposé par Myers -SCOTTON , un locuteur choisit de recourir à l’alternance
de langues dans son discours s’il pense que l’usage de deux ou plusieurs langues lui
permet de maximiser ses gains dans son contexte social. Le locuteur qui emploi un
code non -marqué est celui qui tient aux normes sociales mises en jeu, mais s’il emploi
un code marqué, il sera consid éré comme celui qui : « Entend renégocier sa position
par rapport à celle qui était attendue » (MONDADA, 2007 : 172)
L’alternance codique est donc considérée comme un choix marqué si elle a
pour objectif d’agrandir la distance social en utilisant l’autori té ou la colère ou
d’exclure certaines ethnies.
Le modèle de MYERS -SCOTTON est aussi fondé sur le principe « une
situation, une langue », c’est -à-dire que l’emploi d’une langue A, selon la situation,
sera conçu comme un choix marqué, alors que l’emploi se ra considéré comme un
choix non -marqué. Autrement dit, le locuteur est censé prendre en considération la
situation dans laquelle se déroule l’acte de communication. Plus encore, c’est cette
situation qui lui impose tel ou tel code. Quant à GAFARANGA (2007 : 110) , il
considère que l’alternance codique entre les langues A et B est comme un troisième
choix possible pour les locuteurs.
Selon ce même auteur, la valeur sociale peut être associée à l’alternance
codique seulement dans le cas où elle est perçue com me une variété linguistique de la
communauté pouvant être un choix marqué ou non marqué dans certains échanges. Il

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
249
a même proposé de remplacer « une situation, une langue » par « une situation, une
variété » où la variété peut être une langue ou un mélange de langues.
De son coté, WEI (1998 : 161) a souligné que ce ne sont pas les valeurs
particulières attribuées à chaque langue qui incitent le locuteur à passer d’une langue
à une autre, mais c’est l’alternance codique qui montre au locuteur comment l’éno ncé
doit être interprété à ce moment précis.
De fait, notre corpus montre que nos internautes font appel à leurs
compétences linguistiques en faisant un choix de langue « marqué et non marqué ».
Le choix de l’arabe dialectal ou du français effectué par n os internautes issus de
l’immigration algérienne lors de l’écriture de leurs messages permet d’ouvrir le
champ de la négociation qui, à son tours, prend en considération leurs répertoires
langagiers ce qui permet l’usage simultané de l’arabe et du français . Dans ce sens,
Carol MYERS -SCOTTON (1983) souligne que le principe de la négociation s’organise
autour de trois maximes : la maxime de choix non -marqué, la maxime du choix
marqué et la maxime du choix d’exploration. Ces trois maximes expliquent les
motiva tions sociales des alternances codiques et établissent une typologie
correspondante.
« Terbhou » et « Thouraya » comme d’autres internautes alternent, dans leurs
messages, entre l’arabe et le français tout en se limitant à des éléments fonctionnels
tels que les salutations, les conjonctions, les expressions figées renvoyant aux
invocations à Allah, etc.
Exemples :
Terbhou :
 Non micro, un vrai pour faire un discours= yekhteb , t'as pas
pigé le jeu de mots
Pour le HS wellah j'avais juste envie de raconter ça à
quelqu'un, djaniedahk , c'est un hasard

 Très bonne idée les photos et les vidéos
Saba, bon rétablissement au papa, rabbi ydjibechfainchallah

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
250
Nous observons également que la nature des sujets traités dans les messag es
écrits par les internautes les incite à opter pour telle ou telle langue selon des choix
marqués et des choix non -marqués. En ce qui concerne les choix non -marqués d’une
langue appelés aussi par George LÜDI et Bernard PY (2003) « discours bilingue », le
traitement du code se fait selon des normes et des conventions attendues dans un
contexte donné en se rattachant à un ensemble de droit et obligations (MYERS –
SCOTTON, 1988) . Quant au choix marqué d’une langue, le locuteur négocie sa
position par rapport à celle attendue dans une situation donnée.
Nos internautes choisissent donc entre l’arabe et le français en fonction des
facteurs présentés précédemment. D’ailleurs, le recours à une langue ou une autre
peut être expliqué par un besoin particulier. En effet, les alternances codiques
rencontrées dans notre corpus sans expliquées, dans la plupart du temps, par la nature
du sujet traité dans le message écrit. Tel est le cas de l’utilisation de la langue arabe
pour parler de certains sujets tels que le ramadan, la religion, l’aïd, le mariage, la
cuisine algérienne, etc.
Les messages suivants présentent comment l’usage de l’alternance codique
(arabe / français) est motivé par le choix du sujet :
Exemples
Terbhou :
 Admino, je fais un HS, blague du jour:
je viens de parler à mon frère, qoutlou: w
doukwiqtachnekhetboulek? , qalli: li
hebyekhtebyechri micro

 Exactement ce que j'ai fait, et j'ai été plus maligne que toi, pour
éviter la tesdira de la belle famille, j'ai convaincu mon homme
pour faire un diner au restau pour nos familles proches et
c'était fini

 Je suis enrhubée donc ndirfihaberkoukes pour leftour

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
251
Ces exemples montrent que le sujet abordé dans les messages écrits par les
internautes issus de l’immigration algérienne les conduit à introduire un nombre
important d’unités en arabe.
III.3.7. Classification des alternances rencontrées dans les messa ges des
internautes selon le modèle de POPLACK

Selon les situations de communication et les thèmes abordés, Shana POPLACK
(1980) distingue trois grands types de l’alternance codique :

III.3.7.1. L’alternance codique inter -phrastique

Ce type d’alternance renvoie à l’emploi de segments alternés pour c onstituer
des phrases différentes. L’alternance codique inter -phrastique exige une maitrise des
règles des deux langues employées. Ce type d’alternance codique prend donc la forme
de deux phrases qui se suivent.
Voici quelques exemples d’alternance codiqu e inter -phrastique t irés de notre
de notre corpus :
Exemples :
Cerisecerise :
 tu vas le mettre où? moi je t'aide pas à faire le hram
 mais siii, kayen
 tu aimes katayef ?
 c'est ca , c'est bien dommage
moi j'aurais bien aimé manger loubia
 tu es mossiba !
 le vote est kofr
 tu connais en fin de compte hein ! mossiba !!
Tourad :

 c vraiment magnifique!
ça sent le bonheur de rentrer chez soi!

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
252
alors papa n'a pas tenu youcef pendant 2 mois?! il ne va plus le
lâcher!
Maykhellilekcheddala !
Dans ces exemples, nous observons que les locuteurs commencent leurs
énoncés dans une langue (français ou arabe selon l’exemple) puis ils ont passent à
l’autre langue (français ou arabe selon la langue avec laquelle ils ont commencé dans
l’exemple) dans la dernière partie de l’énoncé.
II.3.7.2. Alternance codique intra -phrastique

Comme noté par POPLACK (1988 : 23), l’alternance codique intra -phrastique
s’explique par l’emploi de segments alternés : « où des structures syntaxiques
appartenant à deux langues coexistent à l’intérieur de deux phrases ». D’un point de
vue linguistique, ce type d’alternance codique sert à constituer une seule phrase sans
pour autant violer les règles de grammaire des deux langues en présence. Pae
conséquent, les éléments grammaticaux des deux langues utilisées doivent a ller
ensembles, c’est le cas comme par exemple d’une phrase où le préfixe ou le suffixe
est en arabe et qui doit être lié à un lexème en français.
L’importance accordée à ce type d’alternance s’explique par le fait que :
Ces dernières années de nombreux c hercheurs se sont
attaqués au problème de savoir exactement où, dans la
phrase, une alternance d’une langue à l’autre peut
s’effectuer. (Ibid.)
Ci-dessous quelques exemples tirés de notre corpus :
Exemples :
Ravenclaw4
 non c'est plutôt W pour wechdekhlek , I pour in3al ding dang
dong, P pour Pourquoi -ton-prénom -c-pas-wipp??, et P pour
Pareil -que-la-précédente -lettre!

 Tu parles des khfaf peut-etre? oui oui, c'est bien ça!
merci fellay!

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
253
 Drucilla, tu m'as convaincue! L'année prochaine, inchallah , je
passer ai à cette période à Strasbourg! Je voulais le faire cette
année, mais je n'ai pas eu le temps!

Cerisecerise

 t'es gentille tayiba*je vais faire une auto rokia pour que tu te
maries d'ici 1 an inchalla * si ça marche , tu me devras un
truc
 vympel…..c'est toi le petit kahlouch non?

Thouraya :
 Chefti? ! J'essaie de l'endurcir un peu mais walou , rien à
faire.
 Crapule, va! 3alache , tu ne veux pas être ami avec Mamadou,
meskine ?!
 Pourtant je suis issue d'une longue lignée de zawalis mais pour
nous les temps de disette, ça nous évoque plutôt loubia ou
berboucha , les deux sans viande.
Jusqu'à maintenant ma grand mère a le réflexe de me donner
une assiette taa l'maklasghirasghira avec une
baguettakbirakbira en me disant "kouli bel khobz, kouli bel
khobz!"
 Si kayn bien sûr mais c'est moi qui n'étais pas en mode
connexion. Kount déprimée chwiya , en mode dégoutage alors
je suis restée avec la famille, à discuter, à me plaindre et à
manger du chocolat! Résultat, je vais bien maintena nt,
hamdoullah .

L’ensemble des exemples tirés du corpus montre que les locuteurs ont intégré
des mots appartenant à une langue dans des phrases écrites dans une autre langue sans
que cette pratique affecte les règles grammaticales de la phrase.

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
254
Nous pouvons également constater que la maitrise de l’alternance codique
intra-phrastique par les locuteurs n’est possible que si le locuteur a un niveau de
bilinguisme qui leur permet d’intégrer parfaitement une langue à une autre. Cette
intégration condu it Romaine (1995) à affirmer que l’alternance codique intra –
phrastique s’avère est très difficile à cause de la difficulté de l’intégration, sans
problèmes, de deux systèmes linguistiques.
II.3.7.3. L’alternance codique extra -phrastique

Ce type d’altern ance consiste à employer de petites unités sans les intégrer
dans les unités monolingues de l’autre langue. Il a pour objectif de ponctuer le
discours. Romaine (1995) note que l’alternance codique intra -phrastique implique
l’insertion d’une unité d’une lan gue dans une phrase qui est entièrement énoncée dans
l’autre langue comme par exemple : Wallah je viens avec toi .

Voici quelques des exemples qui illustrent ce type d’alternance :
Exemples :
Thouraya :
 Yssalmek .
La la, c'était mon cousin . Là, c'est moi avec ma mère.
Papa et Maatoub? Un petit peu, oui, peut être. On lui a dit
plusieurs fois Guerouabi.

 A choumi ! Ne me dis pas ça où je ne vais plus jamais prendre
l'avion!

 Khlas , moi j'ai craqué sur toute la ligne. J'ai commandé le
perfecto motard et même un skinny en cuir (ça fait des années
que j'en veux un mais je n'osais pas, là je me suis lancée). Bon
évidemment, je ne les porterai pas ensemble, le skinny en cuir,
faut le "dédramatiser" au maximum, avec un haut un peu
masculin, un tee shirtloose.
 Sahalik ! Elles sont jolies, surtout la dernière, la noire.
Mon craquage en ce moment, c'est le cuir!

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
255
Cerisecerise :
 hna y mout kaci !

qu'est -ce qui te gêne dans la photo?

 yarhambabek ,
laisse -moi tranquille

 yawedi ,
tu connais pas ta langue toi

admino a confirmé : on dit khenfouch chez les kabyles : nez,
museau….
Ravenclaw4 :

 Yerhamdek el foum !
Bien sûr, les conseilleurs ne sont pas les payeurs, s'ils avaient
vécu ne serait -ce qu'une nuit où tu entends à côté les coups de
feu, où tu entends une déflagration, où tu es à l'école et tu
entends qu'une bombe a explosé pas loin, et que les
communications sont coupés, sans que tu puisses savoir qui de
ta famille est mort, quand tes parents ne sortaient jamais faire
les courses ens emble, car en cas de bombe dans le marché, il
faudrait qu'il en reste au moins un pour s'occuper des 4
gosses…tu n'as pas très envie de sortir te révolter contre le
pouvoir, tu n'as pas envie de faire une énième guerre civiles, tu
as juste envie de voir se stabiliser ton pays…

L’utilisation de quelques expressions idiomatique ou figées, des exclamations
et/ou des interjections est considérée comme emblématique. Le locuteur qui recours à
ces expressions est qualifié de bilingue.

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
256
L’usage de ces express ions peut aussi signifier que le locuteur ne se sent pas à
l’aise dans les deux langues, mais qui veut quand même faire état de son affiliation
ethnique en maniant les deux langues à l’intérieur d’une même conversation.
III.3.8. L es fonctions de l’altern ance codique

Pour bien comprendre l’analyse fonctionnelle de l’alternance codique, nous
jugeons nécessaire de commencer par une mise en évidence de quelques théories.
La distinction entre « code switching situationnel » et « code switching
métaphorique » faite par Jan Petter BLOM et John GUMPERZ (1972) mène à
considérer l’usage simultané de deux langues comme un dispsitif de communication à
travers le quelle le locuteur certifie une signification particulière. John GUMPERZ
(1986 .a : 73) explique qu’il s’a git d’une « typologie préliminaire commune qui vaut
pour chaque situation ». Il a également identifié six fonctions principales de
l’alternance codique que sont :
1. Les citations et le discours rapporté ;
2. La désignation d’un interlocuteur ;
3. Les interjections ;
4. Les réitérations ;
5. La modalisation d’un message ;
6. La personnalisation versus objectivation ;
A ces fonctions, François GROSJEAN(1982) en ajoute d’autres au nombre de
six aussi. Pour cet auteur, l’alternance codique permet au locuteur de :
1. Compenser un problème de nature lexical ;
2. Donner à la phrase une valeur emblématique ;
3. Continuer avec le der nier code utilisé ;
4. Nuancer un message ;
5. De manifester son statut ;
6. De rejeter un partcipant de la discussion .
Par ailleurs, Shana POPLACK(1988) désigne quatre autres fonctions :
1. fournir l’expression appropriée ;
2. touver le mot qui convient ;

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
257
3. Faire un métalinguistique telles que la spécification, l’emphase et
l’explication ;
4. Interpréter .
George LÜDI et Bernard PY (2003) ont, pour leur part, aussi ont dégagé quatre
autres fonctions c hez les migrants :
1. Manifester une appartenance à une même communauté biculturel et
bilingue ;
2. Changer momentané ment de récepteur ;
3. Augmenter le potentiel référentiel pour la désignation des réalités
spécifiques au pays d’accueil ;
4. Utiliser un mot qui a un potentiel connotatif plus puissant .
Selon les travaux de BILLIEZ et Al. ( 2000) , il est donc important de ne pas
sous-estimer l’intérêt des fonctions que les locuteurs attribuent aux langues. L’analyse
du discours des informations issus de l’immigration de la région grenobloise montre
selon (BILLIEZ et al. ibid. ) que le discours des locuteurs rempli les fonctions
suivantes : com municatives véhiculaire, cryptique, métalinguistique et emblématique.
Ainsi, GUMPERS (1982 . a, 82) précise qu’il est important de savoir que les
travaux de ces chercheurs se complètent er se rejoignent :
[…] une liste de fonctions ne peut expliquer à e lle seule
ce que sont les bases de perception de l’auditeur, ni
comment elles affectent le processus d’interprétation. Il
est toujours possible de postuler des facteurs sociaux
extra -linguistiques ou des éléments de connaissances
sous-jacentes qui détermin ent l’occurrence de
l’alternance.
Le modèle de l’analyse des stratégies langagières dans le choix de l’alternance
codique proposé par Bernard ZONGO (1996) décrit comment les stratégies langagières
sont structurées dans une situation bilingue et dans un mi lieu d’hétérogénéité. D’après
l’auteur, il s’agit d’un :

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
258
… modèle à six composantes et construit à partir des
travaux sur les facteurs et / ou fonctions des choix et
de l’alternance linguistique . (Ibid. 343).

COMPOSANTE CONTEXTUELLE COMPOSANTE CONTEXTUELLE
(Facteurs extralinguistiques) (Facteurs linguistiques)
LOCUTEURS

COMPOSANTE FONCTIONNELLE
(Fonctions)
COMPOSANTE RHETORIQUE
(Procédés linguistiques)
COMPOSANTE SEMANTIQUE
(Contenu du message)
COMPOSANTE LINGUISTIQUE
(matériau li nguistique)
Figure 27: structure d’une stratégie langagière dans le choix et l’alternance
langagière. (Bernard ZONGO , 1996 : 343)
L’auteur précise que pour arriver à un but A (Composantes fonctionnelles), un
locuteur, influencé par des facteurs extralinguistiques B (composantes contextuelle)
ou des facteurs linguistiques C (composante contextuelles), utilisera un procédé
discursif D (Composante rhétorique) pour exprimer un con tenu E (composante
sémantique) ; ce qui se traduira par le choix d’une langue, d’une variété d’un code F
(composante linguistique ). (ZONGO , ibid. : 343)

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
259
II.3.8.1. Alternance codique et dimension identitaire

Nous jugeons important d’associer la fonction identitaire à l’utilisation des
formules de salutation ou d’invocation à dieu. Cette utilisation ne se limite pas au
niveau de l’ouverture mais aussi tout au long des conversations. Effectivement, ces
formules sont considérées comme « marqueurs identitaire s », elles peuvent être un
choix marqué ou non marqué.
On parle d’un choix marqué si le but est de « véhiculer une connotation culturelle
et les valeurs qui lui sont attribuées par les interlocuteurs » (Ali BENCHRIF, 2010 :
279). Quant au choix non marqué, c’est lorsqu’il s’agit « d’un emploi systématique de
ces formules seules ou alternées avec des expressions qui leurs sont relatives . » (Ali
BENCHERIF , ibid. )
Nous illustrons la régulation et la ritualisation du choix pas les exemples ci –
dessous :
Exemple s :
Ahmeddamien :
 salam
si ce n est pas indiscret tu vas y vendre quoi
j'y ai fait de bonnes affaires en ferronerie ancienne
Thouraya :
 Ayabien, wallahnji 3andik fi dzairinsha Allah ! Je m'installe
sur le canapé avec Kenzi et j'alterne entre la bouffe et les
bisous à Kenzi.
En mode bakhssataasah !
Cerisecerise :
 Si kayn bien sûr mais c'est moi qui n'étais pas en mode
connexion. Kount déprimée chwiya , en mode dégoutage alors
je suis r estée avec la famille, à discuter, à me plaindre et à

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
260
manger du chocolat! Résultat, je vais bien maintenant,
hamdoullah .
Ces exemples montrent que les formules de salutation et de serment ou
d’invocation de dieu sont souvent répétées et écrites en arabe dialectal.
Aussi, il est à préciser que les salutations, les formules de serment, les vœux
sont des formulations figées chez les jeunes issus de l’immigration maghrébine. Elles
peuvent être également considérées comme marqueurs de relation interpersonnell e qui
se produit entre eux.
KERBRAT -ORRECCHIONI (2001) considère les salutations comme des
séquences à fonction phatique. Elles ont un caractère ritualisé en tant que « rituel
d’accès » (GOFFMAN, 1973 : 88) utilisé par les différents participants de conv ersation.
Nous remarquons aussi que la présence de l’alternance codique est fréquente surtout
au niveau de l’ouverture des messages. Ainsi, les exemples ci -dessus montrent que
l’interlocuteur répond automatiquement son locuteur en utilisant la même saluta tion
(dans la même langue).
Dans le message de « Ahmeddamien », il s’agit d’une séquence d’ouverture
marquée par une alternance codique inter -phrastique, Ahmeddamien utilise dans son
message une salutation en langue arabe ( Salam ).
« Thouraya » a utilis é dans son message une formule de serment en arabe
« Wallah » qui remplit une double fonction interjective et emblématique puis elle
poursuit son message avec le français. A la fin de son message elle recourt, encore
une fois, de plus à l’utilisation de l’ arabe dialectal en écrivant « bakhssataasah ».
Dans le message de « cerisecerise », il s’agit d’une invocation à Allah
« Hamdoullah » que l’internaute a inséré à la fin de son message. Cette forme
d’invocation à Allah est très souvent récurrente dans les pratiques des salutations des
algériens est qui est souvent accompagnée par « ça va » ou « je vais bien ».
Les exemples que nous avons choisis ne sont pas caractérisés seulement par la
présence des formules de salutation en arabe mais aussi par un mélange de l’arabe
dialectal et du français. Fabienne MELLIANI (1999.b : 350) appelle ce cas d’alternance
codique par « une ressource supplémentaire » ce qui signifie que le recours à

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
261
l’alternance codique donne une valeur d’amabilité à la discussion. De fait, l’u sage de
l’arabe dialectal, dans les séquences d’ouverture, chez les jeunes issus de
l’immigration maghrébine constitue un héritage linguistique et culturel.
III.3.8.2. La fonction interjective

A partir des exemples cités ci -dessus, quelques insertions telles que les
formules d’invocation à Allah et les formules de serment ont pour objectif de marquer
une interjection. L’autre remarque à signaler, c’est que la présence des mots de
transition qui fonctionnent comme des particules énonciatives (JOCELYNE
FERNANDEZ , 1994) participent à la construction du discours ; ex : (bessah !) « ah
oui ! », (yih !) « oui », voilà, etc.
En plus de ces interjections, nous considérons que l’insertion de certaines
formules de salutation, d’invocation à Allah et celles de serment accomplissent une
fonction interjective. Leur utilisation en tant que termes exclamatifs accentue le
discours et ponctue la force expressive. Nous pouvons aussi dire, à la suite de
(DABENE et B ILLIEZ, 1988) , qu’elles ont une fonction emblématique .
III.3.8.3. La réitération

Les réitérations peuvent être définies comme les différents passages d’une
langue à l’autre qui :
Peuvent servir à clarifier ce qu’on dit, mais souvent
elles ne servent qu’à amplifier où à faire ressortir un
message . (GUMPERZ, 1989 .a : 77)
La réitération est donc un ensemble de reformulations paraphrastiques qui ne
sont pas forcément repris littéralement et peuvent être aussi réalisées par
l’interlocuteur au cours de la conversation.
Exemples
Ravenclaw4
 Dis donc, tu es chanceuse….d'avoir toute l'attention de
nimos…..et que je ne sois pas jalouse….
liste :

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
262
– achète du hénné
– argan
– épices
– rhassoul
– savon noir ( sabonbeldi )
– gant ( kayssa)
 Ce soir ça va être soupe de harricot blanc ! Loubia pour les
amateurs
Dans les deux messages de « Raveclaw4 », on observe des réitérations où
l’internaute passe du français à l’arabe dialectal (savon noir « sabonbeldi ») (gant
« kayssa ») (harricot blanc! «Loubia ») afin d’amplifier le potentiel référentiel.
II.3.8.4. La modalisation d’un message

Beaucoup d’exemples de notre corpus montrent que le mélange de langues
peut jouer le rôle de modalisation et de précision du contenu d’une partie principale
d’un message écrit dans une langue par une partie secondaire écrite dans une autre
langue. C’est le cas des deux messages suivants où la partie principale est en français
et la partie secondaire est en arabe dialectal.
Exemples
Ravenclaw4

 Ohhh c'est mignon tout ça
Rebbiykhalihoumelnainchallah , en bonne santé, et le plus
longtemps possible inchallah !

Cerisecerise

 très bonne idée ce topic
je compte les kouffards du forum
a3oudoubilla ils sont beaucoup !

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
263
 t'as déjà goûté du houmous libanais? tu tombes par terre
tellement c'est simple et bon

III.3.8.5. Personnalisation et objectivation du message

Selon GUMPERZ( ibid. : 78), les raisons pour lesquelles un locuteur change de
langue sont :
 Manifester des affirmations objectives ou des points de vue personnel s;
 S’investir dans le message en parlanr de lui -même ou pour parler d’un
groupe) ;
 Contester une affirmation en la modifiant.
Quant à l’utilisation du pronom personnel « je » ou le pronom tonique « moi »,
elle s’explique par l’implication du sujet parlant dans le message. Notre corpus
contient beaucoup de messages dans lesquels on constate un mélange de langue soit
au sein du même message soit au niveau des conversations entre locut eurs. Ces
messages sont caractérisés par l’implication de leurs locuteurs en parlant d’une
expérience personnelle ou en exprimant une opinion personnelle.
II.3.8.6. Le repérage de l’appartenance : « we code » « they code »

Pour le locuteur biculturel et bilingue , l’appartenance à un groupe ou à une
communauté est marquée par le passage d’une langue à une autre (LÜDI et PY, 2003) .
Les jeunes issus de l’immigration maghrébine ont donc une double appartenance
(pays de naissance / pays d’accueil et pays d’ori gine) (MOHAMMED , 1997) . Cette
double appartenance et le recours aux valeurs socioculturelles chez les jeunes issus de
l’immigration maghrébine se manifestent par ce qu’Ali BENCHRIF , (2010 : 294 )
appelle le « procès d’indexicalisation » et qu’il définit co mme :

le recours des locuteurs à des marques linguistiques qui
peuvent être considérées comme des indices d’un procès
de (re)constitution de l’identité et/ou du sens social .
(BABASSI, 2003) .

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
264
Parmi les symboles indexicaux rencontrés dans notre corpus, nous citons :
« hna » en arabe dialectal qui veut dire « ici » en français et « temma » qui veut dire
« là-bas ».D’autres expressions apparaissent aussi dans les messages des
internautes telles que : aadna : chez nous ou nous avons ; taakoum : votre ; le bled :
notre pays.
Les pronoms toniques tels que « ana, anaya et moi » sont très souvent
rencontrés dans les messages des internautes. Ces pronoms sont considérés comme
une marque de subjectivité portant sur l’identité et le vécu personnel. Néanmoins,
l’utilisation de ces pronoms au pluriel renvoie à un discours en « nous » qui reflète
une reconnaissance identitaire ayant un lien avec l’imaginaire linguistique et
l’appartenance ethnique. A ce sujet, HOUDEBINE -GRAVAUD (2002 : 10) précise que :
[Le] rapport du sujet à la langue, la sienne et celle de
la communauté qui l’intègre comme sujet parlant sujet –
sujet social ou dans laquelle il désire être intégré, par
laquelle il désire être identifié par et dans sa parole ;
rapport énonçable en termes d’images, part icipants des
représentations sociales et subjectives .
Exemples :
Cerisecerise :
 bledmiki
c'est pas évident les prénoms….il faut que chacun s'y retrouve
en revanche, ce que je ne supporte pas d'entendre, c'est
lorsqu'il est dit : "pour vous" (occidentaux) , c'est pas important
le prénom, alors que " 3andna ",si
t'as cru que t'avais affaire à des halouf? bien sûr c'est
important le prénom , même le prénom de la peluche est d'une
importance capitale,je me rappelle encore du prénom de ma
poupée
Nous tenons à préciser que notre corpus est riche en expressions et en termes
exprimant de manière très claire l’appartenance et le sentiment de l’entre -deux.

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
265
L’emploi de ces expressions et termes en arabe dialectal ou en français renvoie aux
dichotomies : nous/eux, nous/vous. Les expressions et termes utilisés par les
internautes sont : Maghrébins, arabes, musulmans, Algériens, franco -algérien,
legwer, bledna, arbi, bladna . L’utilisation de ces mots par les jeunes issus de
l’immigration maghrébine met en val eur la question identitaire qui exprime une
appartenance symbolique au pays d’origine des parents. Aussi, ils participent à la
construction d’une identité mixte et/ou plurielle. Ainsi, ces mots peuvent constituer un
signe de l’affirmation de soi.
Fabienne MELLIANI (1999 .b : 406) ajoute, en ce sens, que le mot « laareb »
(les arabes) employé par les jeunes issus de l’immigration maghrébine représente
« une connotation mélioratives, de la virilité ». En revanche, nous remarquons que
l’utilisation de ce mot dans les messages des internautes a une connotation péjorative.
Exemple
Thouraya

 Justement. J'ai l'impression que dans la "vraie vie", on
peut avoir tendance (je ne parle pas de toi, c'est un "on"
général) à voir d'abord chez l'autre ce qu'on perçoit d e
son identité, ce qui saute aux yeux dans la différence :
c'est une française, c'est un algérien, c'est un musulman
qui porte la barbe, c'est une musulmane qui porte le
hijab, c'est une européenne qui a un autre mode de vie
que le mien, c'est un arabi , c'est un kabyle , etc…

Et du coup on n'en vient pas forcément à parler d'oiseaux
et de fromage, tous ces intérêts communs c'est à dire ce
qui rapproche, parce que la différence semble prendre
toute la place. Or effectivement, quand on te lit avec
Moun ir parler d'oiseaux, on ne pense pas "ah tiens, c'est
marrant, c'est une Française qui discute et plaisante avec
un Algérien musulman pratiquant qui porte la barbe", ce
que tout le monde penserait si on vous voyait discuter

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
266
dans la rue, que ça soit en Fran ce ou en Algérie, ou si
vous étiez deux collègues qui sympathisaient autour de la
machine à café.

De cette analyse, il s’avère que l’alternance codique est une véritable stratégie
de communication et les multiples fonctions permettent d’adapter le messag e au
contexte. Nous avons aussi remarqué que le passage d’une langue à une autre se fait
généralement pour plusieurs raisons que nous résumons dans le dessein de marquer
l’identité ou de modaliser les messages… Enfin, nous signalons l’omniprésence de la
dimension identitaire est omniprésente dans les messages des internautes.
III.3.9. Alternance codique et / ou emprunt ?

L’emprunt est considéré comme l’alternance codique dans la mesure où les
deux recouvrent, selon le Guide Alphabétique, (p. 308) : « le processus qui aboutit à
la présence dans un système linguistique donné d’unités et souvent de modes
d’agencement appartenant à un autre système ». Autrement dit, il est, comme
l’alternance codique, le résultat d’un processus de contact de langues. Dans cet te
perspective, Jean DUBOIS et al. (2007 : 177) précisent :

il y a emprunt linguistique quand un parler A utilise et
finit par intégrer une unité ou un trait linguistique qui
existait précédemment dans un parler B (dit langue
source) et qu’elle ne possédait pas.
Cette définition peut être complétée par la définition de George LÜDI et
Bernard PY (2003 : 143) qui considèrent que :
Les emprunts lexicaux sont des unités lexicales simples
ou complexes d’une autre lang ue quelconque introduites
dans un système linguistique afin d’augmenter le
potentiel référentiel ; elles sont supposées faire partie de
la mémoire lexicale des interlocuteurs même si leurs
origines étrangère peut rester manifeste.

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
267
Dans notre corpus, nous avons rencontré un nombre important d’unité que
nous considérons comme emprunt. C’est pourquoi, nous jugeons nécessaire
d’analyser ces unités avec pour objectif le désir de distinguer l’alternance codique de
l’emprunt.
La première question qui s’impose à nous dans le cadre de cette recherche
consiste à savoir comment distinguer l’emprunt de l’alternance dans les cas des unités
isolées appartenant à une des deux langues et insérées dans un segment de l’autre,
mais « obéissant à la fois aux règles grammatica les des deux » (POPLACK , 1988 : 28)
Partant de ce point de vue, notre distinction prendra en considération les
caractéristiques phonétiques, morphosyntaxiques et sémantiques des éléments insérés.
Si au niveau phonétique et mis à part les lettres ‘’ P’’ et ‘’B’’, ‘’F’’ et ‘’ V’’, l’emprunt
n’entraine pratiquement aucune perturbation à ce niveau, au niveau morphosyntaxique
le terme emprunté est généralement soumis aux contraintes du système de la langue
cible. Quant au niveau sémantique, il peut, dans certains cas, connaitre une extension
sémantique ce qui signifie que l’intégration sémantique peut être définitive. L’autre
différence de taille entre l’alternance codique et l’emprunt, c’est que ce dernier est
d’ordre lexical dans la mesure où il touche soit un n om soit un verbe, la phrase n’est
jamais atteinte par l’emprunt. Autrement dit, il n’excite pas d’emprunt d’ordre
phrastique.
A ce titre, nous signalons, d’une part, qu’il y a beaucoup d’unités, qui sur le
plan phonétique et sémantique, sont considérées c omme emprunts même si elles
gardent leur prononciation et leurs sens d’origine, et, d’autre part, que les emprunts au
français sont très utilisés dans les pratiques langagières des algériens, CHRIGUEN
(2002) . Effectivement, notre corpus dévoile l’existenc e d’unités isolées appartenant
au français et alternées avec des termes appartenant à l’arabe dialectal. Aussi, nous
avons rencontré des termes courants écrits avec leurs caractéristiques phonétiques
d’origine mais arabisés (CAUBET , 1998) car prononcés à l ’algérienne. Cette
prononciation est expliquée par Dominique CAUBET ( Ibid. : 139) comme une :
« prononciation maghrébinisée du français est intimement liée à la question de
l’identité »

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
268
Exemples :
 eih ! (oui) pour dire envoir (au revoir)
 Ma’tderrangéh ach (tu ne dois pas la déranger
III.3.9.1. Emprunts à l’arabe intégrés au français

L’une des conséquences du contact mutuel entre deux langues est l’emprunt
réciproque. Le lexique de la langue française est enrichi par des sources diverses de la
langue a rabe.
Le début de chaque situation d’emprunt est le moment où les mots sont
intégrés dans une langue étrangère dans la mesure où la communauté reçoit à la fois
les références et le terme qui les désigne. GREVISSE (1993 : 93) précise que l’emprunt
est l’e nsemble des « éléments qu’une langue, au cours de son histoire, a pris à d’autre
langue, ce que l’on emprunt le plus facilement, ce sont des mots, spécialement des
noms, des verbes et des adjectifs
Comme nous l’avons précédemment montré les messages de nos internautes
sont essentiellement composés du français de l’arabe dialectal. En plus des différentes
possibilités de choix et d’alternance codique que les deux langues offrent pour la
communication, l’emprunt est considéré comme un phénomène supplémenta ire qui
augmente le potentiel référentiel dans la conversation bilingue. Aussi, les messages de
nos internautes contiennent des mots qui appartiennent à la langue arabe et qui sont
utilisés comme faisant partie de la langue française.
Les exemples qui sui vent présentent des emprunts utilisés par nos internautes :
Exemple
Cerisicerise
 Tu vas le mettre où? moi je t'aide pas à faire le haram

Dans cet exemple, le mot « haram » intégré dans le message français de
l’internaute est d’origine arabe, c’est un nom masculin qui signifie « Prohibé »

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
269
Exemple
Ravenclaw4

 Si tu as de beaux cheveux, je te conseille le henné alors, les
colorations chimiques détériorent la qualité du cheveu, et le
henné apporte bcp de brillance aux cheveux (surtout si tu
mélanges l'eau et le jus de citron)

Le mot « henné » est un mot emprunté à l’arabe arabe Hénna de genre
féminin, mais qui se transforme au masculin en français, c’est le cas de l’exemple ci –
dessus.
Les exemples ci -dessous présentent d’autres termes empruntés à l’arabe et
introduit s dans des messages français :
Exemples
Cerisecerise
 détrompe -toi
cela dépend des cultures de l'époque etc….
dans ton époque, dans ta culture, t'as jamais vu un type à la
télé? ni un terrorriste avec du k’hol ?
Bledmiki
 c'est marrant vu de l'extérieur la haine entre chiites et
sunnites …ca apprend la guerre fratricide pour le pouvoir après
la mort du prophète entre sahabas , c'est ca?
genre les sahabas , sont des exemples ou bien le caractère
chiffonnier de ces hommes révèle l'humanité de ces religions
non? ali c'est le gendre du prophèt e….genre lui hérite de l' islam
sinon c'est abubakr…le meilleur ami du prophète…

si je comprends bien : le prophète n'a eu qu'une fille ; fatima?

Partie I II L’ananlyse de l’alternance codique et sa manifestation identitaire dans les messages des internautes
270
la productivité est bien mince….on est sûr que c'est sa fille?
comment expliquer cette absence d'enfa nts malgré le nombre
d'épouses
Thouraya
 Les Egyptiennes n'avaient pas besoin d'une autorisation pour
porter le hijab à l'université, même sous Moubarak.
C'est en 2009 que Al Azhar a parlé de bannir le niqab , pas le
hijab .
Si quelque un osait demander l'interdiction du hijab ou le
conditionnement à une autorisation du hijab, ça ne passerait
jamais! Une écrasante majorité d'Egyptiennes portent le hijab .
En Egypte, quand tu vas sur un campus, c'est comme en
Algérie, tu y verr as une majorité de filles voilées. Et ce depuis
les années 2000.
Tiens, il y a même des photos selon les années (université du
Caire):
The Redhunt er: "The Steady Erosion of Women'sRights in Egypt"

 C’est un Nabi

CONCLUSION

noCsulcnoC

272
En analysant les messages écrits par des internautes issus de l’immigration
algérienne et les réponses données aux questions que nous leur avons adressées dans
un questionnaire, notre objectif était de décrire la manière dont ces jeunes fusionnent
l’arabe dialectal et le français dans leurs messages publiés sur internet. C’est donc une
recherche qui a pris en charge l’étude du phénomène de l’alternance codique dans ses
dimensions linguistique, sociolinguistique, psycholinguistique, sociologique,
psychologiq ue et culturelle d’où l’incontournable approche interdisciplinaire que
requiert ce genre de pratiques langagières confrontées à la problématique des
échanges communicatifs dans de différentes situations de communications.
Ce n’est pas donc la conception instrumentaliste du langage qui nous a
intéressée, mais c’est plutôt la particularité de l’acte interactionnel qui a attiré notre
attention et qui nous a mené à suivre ce que nous appelons les habitudes linguistiques
spécifiques qui ne sont acceptées qu’en situation de bilinguisme. De fait, lorsque le
locuteur se trouve dans une situation autre que celle du bilinguisme, il se heurte à des
problèmes de communication. Notre étude montre que le mélange linguistique
pratiqué par les locuteurs de notre corpus n’ est pas d’une dimension lexicale. En ce
sens, il dépasse le niveau de mot pour toucher essentiellement un segment de phrase,
une phrase ou une suite de phrases même si ce dernier est rare. C’est pourquoi, les
interlocuteurs sont considérés comme des parten aires engagés dans des activités
sociolangagières dans le sens où toute réaction langagières est : « un travail conscient
et non conscient d’évaluation de l’autre pour procéder à des « coups » de
production/interprétation du sens » (CHARDAUREAU, 1996 : 55)
Dans cette perspective, notre recherche montre que l’appropriation de l’acte de
parole est conçue selon des perspectives et des paramètres d’analyses ayant pour objet
le contexte social mettant en jeu des interlocuteurs dans d es situations de
communication réelles qui ne permettent pas de prévenir chez un locuteur les
éléments de langues différentes qu’il utilise. En nous appuyant sur cette spécificité,
nous nous sommes rendu compte que les faits langagiers nés de situations de contact
et de métissages langagiers ne sont plus considérés comme des aberrations et des
illogismes. Au contraire, l’alternance codique se révèle comme : « un produit naturel

noCsulcnoC

273
d’une situation de bilinguisme et de semi -linguism e » dont l’ intérêt consiste, dans
beaucoup de situations, à assurer l’interaction et par conséquent débloquer une
situation de communication.
Passer de l’analyse des pratiques langagières bilingues à celle de l’usage de
l’arabe dialectal et du français dans différentes situation de communication nous
amène à poser des questions sur le phénomène de l’alternance codique et met en
évidence plusieurs questions méthodologiques et théoriques sur l’appréhension des
faits sociolinguistiques qui sont à l’origine du lien existant entre locuteurs (s) / langue
(s). Dans ce sens, les questions tournant autour des diverses façons de parler à
l’intérieur de la même famille ainsi que celles de l’alternance et du métissage
langagier ont constitué le point de départ de nos interrogations portant sur les
pratiques langagières des jeunes issus de l’immigration algérienne en France.
En effet, notre travail de recherche nous a révélé que les internautes issus de
l’immigration algérienne sont dotés de compétences langagières bi lingues. Leurs
discours a ses propres règles morpho -syntaxiques, ses propre techniques, sa propre
grammaire qui fait que le locuteur puise sans retenue dans les langues en contact. A ce
titre, nous affirmons que le locuteur, qui généralement utilise les e xpressions
familières, exploite au maximum toutes les ressources que lui offrent les langues en
exercice. De fait, les messages étudiés prouvent leurs discours mélangés est
réellement un discours du bilinguisme et dont la caractéristique principale autoris e à
affirmer que le locuteur n’hésite pas à mélanger l’arabe dialectal et le français
lorsqu’il juge qu’à un moment donnée de son discours il doit combiner les deux
langues en chantier. Tel que considéré et présenté, le mélange linguistique est, dans ce
cas d’étude, un outil de communication dont la pertinence assure inéluctablement
l’efficacité de l’échange et de l’interaction.
Quant aux résultats auxquels nous sommes parvenues, nous les résumons dans
ce qui suit :
 Le bilinguisme que les jeunes issus d e l’immigration algérienne pratique est
considéré comme une compétence langagière qui reflète le développement de
leurs répertoires verbaux.

noCsulcnoC

274
 Nos internautes sont confrontés à plusieurs situations d’interactions verbales
complexes. Cette situation explique la nature du répertoire langagier qui est à
la fois mélangé et composite.
 L’hétérogénéité et la variété du répertoire verbal des internautes de notre
corpus sont le résultat d’une situation de contact où les jeunes issus de
l’immigration vivent la coexistence de deux langues et de deux cultures. Cet
état de fait, engendre une communauté dont le répertoire langagier ne peut
être que bilingue.
 Les expressions et les mots du discours mélangé de nos internautes sont de
nature familière et spontanée. C’est à dire, ils font partie de leur discours
habituel et quotidien. Par conséquent, il n’y a pratiquement pas de place à
l’innovation, voire au néologisme.
 Le recours au parler bilingue par l’usage de l’arabe dialectal et le fran çais,
s’effectue dans ce que nous appelons les domaines psychosocial et
psycholinguistique dans lesquels chacune des langues et des cultures en
présence négocie son statut.
 Le recours à l’alternance codique s’effectue dans le cadre d’un ensemble de
stratég ies chaque fois modulables et renouvelables. Cette particularité valide
le principe selon lequel il est admis que pour toute situatio n de
communication particulière, une stratégie particulière.
 L’utilisation des langues se réalise à travers des emplois mêl és et démêlés de
l’alternance codique et du code switching, dont l’objectif primordial est
d’assurer l’intercompréhension. Cette situation dépend aussi des capacités
langagières des interlocuteurs.
 Le passage d’une langue à une autre se fait exclusivement dans des situations
de bilinguisme.
 En plus de la fonction de l’accommodation, le recours à l’alternance codique
arabe dialectal/français chez les jeunes issus de l’immigration algérienne est
une affirmation de la double appartenance socioculturelle et identitaire.
 Les messages mélangés ne sont pas tous valables. Du point de vue esthétique,
certains sont inacceptables et indignes d’un vrai bilingue. Ce type de
messages signifie l’existence de règl es qui font qu’un discours mélangé peut
être accepté comme il peut être refusé.

noCsulcnoC

275
 La recherche montre que les enquêtés jugent différemment leurs usages
langagiers. Leurs jugements sont parfois positifs et parfois négatifs.
 Concernant l’utilisation de la l angue d’origine, les jeunes issus de
l’immigration algérienne l’utilisent même en l’absence d’un riche répertoire
langagier.
 La langue d’origine ne se dissocie pas de leur vie quotidienne. En effet, les
jeunes issus de l’immigration algérienne l’utilisent souvent pour
communiquer avec leurs parents. Cette situation constitue ce que Jacqueline
BILLIEZ (1985 ) appelle « parler véhiculaire intra -familial ».
 L’alternance codique arabe dialectal/français est conçue comme une nouvelle
forme langagière. Effectivem ent, elle aide les jeunes issus de l’immigration
algérienne non seulement à montrer leur particularisme mais aussi à
revendiquer leur double appartenance socioculturelle et identitaire. En ce
sens, elle est un signe d’identification.
 Enfin, notre recherche montre que le nombre d’énoncés à base française est
supérieur à celui des énoncés à base arabe.

De ce qui précède, nous estimons que notre travail de recherche nous a conduit à
confirmer que la langue est indissociable de la culture d’un côté, et d’un autre côté
qu’elle est une partie intégrante de l’identité de l’individu. Cette réalité est confirmée
par les propos d’ABDELLAL -PRETEILLE (1999 : 30) qui souligne que l’acte communicatif
dépasse ce que transporte la surface des mots :
L’échange langagier ne constitue que la partie caché
de l’iceberg et que l’enjeu de la communication se situe
bien souvent au -delà du verbal qui sert fréquemment de
rempart à d’autres significa tions.
Dans cette perspective, nous soulignons, à la suite de notre recherche, que
l’acte communicatif s’établit dans le cadre dans une stratégie où toute langue a pour
but d’articuler les rapports de chaque individu avec les autres membres de la société.
En effet, le choix de langues et le recours à l’alternance codique arabe
dialectal/français, à l’intérieur d’un groupe constitué de jeunes issus de l’immigration
algérienne, renseigne à la fois sur les processus sociaux, la perception de l’autre, les
assignations identitaires et sur les rapports de force symboliques. Ainsi, le symbolique

noCsulcnoC

276
du langage et le langage du symbolique sont liés de manière cons tante en constituant
un mouvement dynamique éternel de relation dialectique entre : personne(s),
langue(s) et identité(s).
La culture et la langue jouent, donc, un rôle déterminant dans la construction
de l’identité chez les sujets bilingues. Il est égalem ent important de mentionner que
c’est plus sur le plan culturel que sur le plan linguistique que les personnes bilingues
définissent le profil de leurs compétences bilingues et de leurs identités
socioculturelles.
A l’issue de cette recherche, trois aff irmations s’imposent :
 L’alternance codique dénote que l’être humain est à la fois producteur
et consommateur de signes ;
 En plus de son caractère communicatif, l’alternance codique exprime,
dans ce cas d’étude, une nostalgie des origines ;
 Cette nouvelle réalité linguistique est assurément un signe distinctif et
expressif qui n’est admis qu’en situation de bilinguisme.

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discussion » in, Journal of Technology and Teacher Education, 16(3), pp. 265-
281.
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TORRAS, M. C. & GAFARANGA, J. (2002) : « Social identities and language
alternation » in, non -formalinstitutionalbilingual talk: Trilingual service
encounters in Barcelona. Language in Society , n° 31, pp. 527-548.
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altern ation » in, non -formalinstitutionalbilingual talk: Trilingual service
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VERONIQUE, D. (1992) : « Recherches sur l’acquisition des langues secondes : état
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Bibliographie
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des conversations bilingues de locuteurs algériens immigrés/non -immigrés ,
thèse de doctorat, sous la direction de Boumediene BENMOUSSAT & Jacqueline
BILLIEZ , université de Tlemcen
ATENCIO, K. (2009) : Représentations et constructions socio -discursives de la tinidad
dans la presse états -unienne : Etude sociolinguistique des structures
linguistiques et des phénomènes de contacts anglais -espagnol , thèse de
Doctorat, sous la direction de Sophie BAILLY , Université NANCY 2 .
BILLIEZ, J. (1979) : Analyse des besoins du public francophone en langues et cultures
d’origine des populations migrantes (application en contexte médico –
hopitalier) , Thèse de doctorat de 3ème cycle, sous la direction de Louise
DABENE , UniversitéStendhal, Grenoble III
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l'immigration algérienne en France. Analyse sociolinguistique, Thèse de
doctorat sous la direction de Boumediene BENMOUSSAT , Université de
Tlemcen.
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identitaires des jeunes au Liban, thèse de doctorat, sous la direction de
Jacques GUIGOU , Montpellier III, Université Paul Valéry.
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les jeunes d’origine marocaine en France , thèse de Doctorat (nouveau
régime), sous la direction de Bernard CHARLOT , Université de Paris 8.
LAMBERT, P. (2005) : Les répertoires plurilectaux de jeunes filles d’un lycée
professionnel. Une approche sociolinguistique ethnographique, Thèse de
doctorat de sciences du langage, sous la direction de Jacqueline BILLIEZ ,
Université Stendhal Grenoble III.
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processus identitaires : le cas des jeunes issus de l’immigration maghrébine
en banlieue rouennaise , Thèse de doctorat, sous la codirection de Claude
CAITUCOLI et Foued LAROUSSI , Université de Rouen.

Bibliographie
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MERABTI, N. (1991) : Pratiques bilingues et réseaux personnels de communication.
Enquête auprès d’un groupe d’adolescents issus de l’immigration algérienne
dans la région grenobloise , Thèse de doctorat, Université Stendhal -Grenoble
III.
SAILLARD, C. (1998) : Contact des langues à Taïwan : interactio n et choix de langue
en situation de travail , Thèse de doctorat, sous la direction de Josiane
BOUTET , Université Denis Diderot, Paris 7.
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de sujets en situation de mobilité , thèse de doctorat, sous la direction de
Jacqueline BILLIEZ , Université Stendhal – Grenoble III.

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pratiques langagières des pêcheurs de Béni-Saf. Inventaire et analyse , thèse
demagistère (ancien régime), sous la direction d’Amer MAHMOUDI, Université
Es-Senia d’ Oran .
DIONE, A. (2011) : Analyse des pratiques scripturales plurilingue sur le forum
Seneweb.com, mémoire de Master 2 , sous la dir ection de Cyril TRIMAILLE ,
Université Stendhal, Grenoble III.
FOURNIER, C. (1990) : « How about celui -là ? » : les alternances codiques français –
anglais dans un groupe d’enfants de la C.-B., Mémoire de master, sous la
direction de Christian GUILBAULT , Canada, Université de Simon FRASER .
KHADRAOUI, E. (2010) : Pour une étude lexicale des pratiques langagières des
internautes (le cas des forums de discussion) , Mémoire de magistère, sous la
direction du Pr. ADBELHAMID Samir, Université de Batna.
MONDET, M. (2002) : De l'importance de la prise en compte de la langue et de la
culture d'origine de l’enfant … …Un enjeu majeur pour la réussite scolaire de
l’élève et l’intégration del’individu dans la société. Un exemple en C.L.I.N .,
Mémoire professionnel du CAPE , sous la direction d’Agnès RIMLINGER ,
Académie De Strasbourg.

Bibliographie
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net/marges/marges/Documents%20Site%200/04_ml 112001 _kerbrat_o_c/ 04_m
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questionnements méthodologiques » in, Les Carnets du Cediscor en ligne :
http://cediscor.revues.org/ 220(Consulté le 14/ 01/ 2014)
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la parole -en-interaction » in, Journal of language contact, THEMA , n° 1 , revue
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Bibliographie
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FERREOL, G. & JUCQUOIS, G. (2003) : Dictionnaire de l’altérité et des relations
interculturelles, Paris, Armand Colin.
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2001, refondue par André Goosse, Paris: Duculot .

ACTES DE COLLOQUES & JOURNEES D’ETUDES
DEPREZ, C. (2002) : « Les langues de la ville : état des lieux, entre connaissance et
reconnaissance » in, Profession banlieue. Les langues de la ville. Actes de la
rencontre organisée le 16 novembre 2002 à la bourse du travail de Seine –
Denis, pp. 15-30.
MARCOCCIA, M. (2001) : « La communauté virtuelle : une communauté en paroles »
in, Actes du 3e Colloque International sur les Usages et Services des
Télécommunications – e-usages , Paris 12-14 juin 2001, Paris, France télécom ,
pp. 179-189.
MARSHALL, M ., et al.(1983) : « Pratiques linguistique sur le marché de Belleville à
Paris » in, La sociolinguistique du Maghreb , Louis Jean CALVET , Journées
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MERABTI, N. (1992) : « Pratiques langagières et réseaux de relations d’adoles cents
issus de l’immigration algérienne » in, Robert BOUCHARD , et al. (Éds.)
Acquisition etenseignement/apprentissage des langues . Actes du VIIIe
colloque international« Acquisition d’une langue étrangère : perspectives et
recherches » Grenoble mai 1991, LIDILEM Grenoble, pp. 286-297.

ANNEXES

Annnexes
300
Questionnaire de recherche

En vous exprimant ma profonde gratitude, je vous prie de bien vouloir répondre à
ce questionnaire de recherche universitaire sur le phénomène de l'alternance
codique : arabe -français dans des situations de communication chez les jeunes
algériens issus de l'immigration .

L'alternance codique consiste à combiner dans un même énoncé des unités
appartenant au moins à deux langues différentes.

1. Votre Pseudonyme : Selmita
2. Sexe :
șFéminin
□ Masculin
3. Nationalité (s) : Franco -algérienne
4. Age :
□ 18 – 23 ans
□ 23 – 28 ans
ș28 – 35 ans
5. Etes-vous :
șCélibataire
□Marié (e)
6. Votre situation professionnelle
□Étudiant (e)
□Salarié (e)
șSans travail
□Autre
7. Pays de résidence
șFranc e
□Maghreb
□Autre
8. Lieu de naissance
șFrance
□Maghreb
□Autre

Annnexes
301
9. Si vous êtes né (e) en France de quelle origine êtes -vous ?
șAlgérienne
□Marocaine
□Tunisienne
10. Parlez -vous plusieurs langues ?
șOui
□Non
11. Si oui, lesquelles ?
Français – Arabe – Espagnole – Allemand
12. Si vous parlez l’arabe, où avez -vous appris cette langue ?
șA la maison
□Pendant les vacances passées dans le pays d’origine
□Dans la rue
□Autre
13. Comment estimez -vous votre niveau en arabe ?
□Très bien
□Bien
șMoyen
□Faible
14. Quel statut attribuez -vous à la langue arabe ?
□Langue étrangère
șLangue maternelle
15. Si vous considérez l’arabe comme votre langue maternelle, quel statut
attribuez -vous à la langue française ?
16. Langue maternelle
17. En quelle(s) langues(s) écrivez -vous habituellement sur le forum ?
□En arabe
□En français
șUn mélange des deux langues (arabe – français)
18. Si vous utilisez un mélange des deux langues, dites pourquoi ?
19. Une habitude orale qui déteint sur l’écriture et parfois j’ai du mal à trouv er la
bonne traduction dans l’autre langue.
20. L’emploi de l’arabe concerne -il :
□Des mots
șDes phrases
□Une partie de la conversation
□Toute la conversation
21. Si vous n’écrivez qu’une partie de votre message en arabe, est -ce parce que

Annnexes
302
vous rencontrez des diffi cultés en arabe?
șOui
□Non

22. Si oui, quelles sont les difficultés rencontrées ?
23. Même si j'ai des difficultés en arabe, j'écris principalement en français car c'est
la langue que je maîtrise le mieux et que j'emploie le plus souvent à l'oral. De
plus la p honétique est parfois difficile à comprendre pour certaines personnes.
24. Dans quelles situations et avec quelles personnes utilisez -vous le mélange
linguistique : arabe – français ?
25. Le plus souvent, j'emploie le mélange linguistique à l'oral, avec des personnes
qui me sont proches et qui sont aussi issues de l'immigration.
Est-ce par le biais du mélange de l’arabe et le français que vous
exprimez une affirmation de votre double identité et culture ?
șOui
□Non
Si oui, comment ?
26. Le fait de mélanger les deux langues est vraiment une façon d'affirmer ma
double culture. Pour résumer, je sais que je suis française mais je n'oublie pas
que mes origines sont algériennes
27. Pensez -vous que l’utilisation de la langue arabe est une sorte d’affir mation de
votre appartenance à la communauté algérienne ?
șOui
□Non
28. Si oui, comment ?
29. Le fait de parler en arabe ne serait -ce que quelques mots ou quelques phrases
me donne le sentiment d'appartenir à la communauté algérienne. Je pense qu'il
est important que les parents natifs d'Algérie apprennent à leurs enfants à parler
le dialecte algérien pour garder un lien avec le pays d'origine. Mais
malheureusement c'est rarement le cas.
30. Si la pratique de l'alternance codique est incontournable pour vous, dites
pourquoi ?
31. L'alternance codique est pour moi incontournable car elle me permet de : –
signifier des choses qui n'ont pas d'équivalent en français -d'être "flexible": le

Annnexes
303

fait de jongler entre les deux langues peut être utile quand on a des difficultés
à parler en arabe (comme c'est le cas pour moi). Quand je parle en arabe et que
je bloque sur un mot je le dis en français. -dans certaines situations, d'être
comprise uniquement par mon interlocuteur et pas par les personnes qui nous
entourent et qui ne parlent p as arabe
32. Que pensez -vous de l'alternance codique ?
33. C'est quelque chose de positif pour les raisons que j'ai énumérées plus haut
mais ça traduit souvent des difficultés à s'exprimer entièrement et
correctement dans une langue. L'alternance codique peut est synonyme de
lacune linguistiques que ce soit en français ou en arabe.

Annnexes
304
Questionnaire de recherche
En vous exprimant ma profonde gratitude, je vous prie de bien vouloir répondre à
ce questionnaire de recherche universitaire sur le phénomène de l'alternance
codique : arabe -français dans des situations de communication chez les jeunes
algériens issus de l'immigration .

L'alternance codique consiste à combiner dans un même énoncé des unités
appartenant au moins à deux langues différentes.

1. Votre Pseudonyme : Mimi
2. Sexe :
ș Féminin
□ Masculin
3. Nationalité (s) : Franco -algérienne
4. Age :
□ 18 – 23 ans
□ 23 – 28 ans
ș28 – 35 ans
5. Etes-vous :
șCélibataire
□Marié (e)
6. Votre situation professionnelle
□Étudiant (e)
șSalarié (e)
□Sans travail
□Autre
7. Pays de résidence
șFrance
□Maghreb
□Autre
8. Lieu de naissance
șFrance
□Maghreb
□Autre

9. Si vous êtes né (e) en France de quelle origine êtes -vous ?
șAlgérienne

Annnexes
305
□Marocaine
□Tunisienne
10. Parlez -vous plusieurs langues ?
șOui
□Non
11. Si oui, lesquelles ?
 Français – Arabe – Allemand – Espagnole
12. Si vous parlez l’arabe, où avez -vous appris cette langue ?
șA la maison
□Pendant les vacances passées dans le pays d’origine
□Dans la rue
□Autre
13. Comment estimez -vous votre niveau en arabe ?
□Très bien
□Bien
șMoyen
□Faible
14. Quel statut attribuez -vous à la langue arabe ?
□Langue étrangère
șLangue maternelle
15. Si vous considérez l’arabe comme votre langue maternelle, quel statut
attribuez -vous à la langue française ?
 Langue maternelle
16. En quelle(s) langues(s) écrivez -vous habituellemen t sur le forum ?
□En arabe
□En français
șUn mélange des deux langues (arabe – français)
17. Si vous utilisez un mélange des deux langues, dites pourquoi ?
 Pour rire ou faire rire
18. L’emploi de l’arabe concerne -il :
□Des mots
șDes phrases
□Une partie de la con versation
□Toute la conversation
19. Si vous n’écrivez qu’une partie de votre message en arabe, est -ce parce que
vous rencontrez des difficultés en arabe?
șOui
□Non
20. Si oui, quelles sont les difficultés rencontrées ?

Annnexes
306
 Mon vocabulaire en arabe n’est pas assez riche.
21. Dans quelles situations et avec quelles personnes utilisez -vous le mélange
linguistique : arabe – français ?
 Avec la famille, les amis, et s’agissant de nouvelles rencontres
22. Est-ce par le biais du mélange de l’arabe et le français que vous exprimez une
affirmation de votre double identité et culture ?
□Oui
șNon
23. Si oui, comment ?
 En le montrant ne pas oublier d’où l’on vient c’est notre rattache à nos
origines.
24. Pensez -vous que l’utilisation de la langue arabe est une sorte d’affirmation de
votre ap partenance à la communauté algérienne ?
șOui
□Non
25. Si oui, comment ?
 Maitriser une langue c’est aussi maitriser une partie de la culture et de
l’identité d’un autre pays.
26. Si la pratique de l'alternance codique est incontournable pour vous, dites
pourquoi ?
Oui, elle est imprégnée en moi et parfois ça me prend de l’utiliser en
présence de notre communauté car elle est incontournable.
27. Que pensez -vous de l'alternance codique ?
 Exprime l'acculturation qui existe entre deux cultures.
Elle représente l'appartenance à des communautés différentes
Existe dans d'autres pays et cultures : exemple de la frontière entre le
Mexique et l'Amérique avec le développement du "spaneglish"
Attention : développement de cette alternance codique avec l a
mondialisation chez toutes les générations pas uniquement les jeunes.

Annnexes
307
Questionnaire de recherche
En vous exprimant ma profonde gratitude, je vous prie de bien vouloir répondre à
ce questionnaire de recherche universitaire sur le phénomène de l'alternance
codique : arabe -français dans des situations de communication chez les jeunes
algériens issus de l'immigration .

L'alternance codique consiste à combiner dans un même énoncé des unités
appartenant au moins à deux langues différentes.

1. Votre Pseudonyme : Myriam
2. Sexe :
șFéminin
□ Masculin
3. Nationalité (s) : Franco -algérienne
4. Age :
□ 18 – 23 ans
□ 23 – 28 ans
ș28 – 35 ans
5. Etes-vous :
□Célibataire
șMarié (e)
6. Votre situation professionnelle
□Étudiant (e)
șSalarié (e)
□Sans travail
□Autre
7. Pays de résidence
șFrance
□Maghreb
□Autre
8. Lieu de naissance
șFrance
□Maghreb
□Autre
9. Si vous êtes né (e) en France de quelle origine êtes -vous ?
șAlgérienne
□Marocaine

Annnexes
308
□Tunisienne
10. Parlez -vous plusieurs langues ?
șOui
□Non
11. Si oui, lesquelles ?
 Français – Arabe – Anglais
12. Si vous parlez l’arabe, où avez -vous appris cette langue ?
șA la maison
□Pendant les vacances passées dans le pays d’origine
□Dans la rue
□Autre
13. Comment estimez -vous votre niveau en arabe ?
□Très bien
□Bien
□Moyen
șFaible
14. Quel statut attribuez -vous à la langue arabe ?
□Langue étrangère
șLangue maternelle
15. Si vous considérez l’arabe comme votre langue maternelle, quel statut
attribuez -vous à la langue française ?
 Langue maternelle
16. En quelle(s) langues(s) écrivez -vous habituellement sur l e forum ?
□En arabe
□En français
șUn mélange des deux langues (arabe – français)
17. Si vous utilisez un mélange des deux langues, dites pourquoi ?
 Parce que je sais que la personne comprend les expressions que j’utilise
et parce que je parle a de la famille qui ne parle pas français
18. L’emploi de l’arabe concerne -il :
șDes mots
□Des phrases
□Une partie de la conversation
□Toute la conversation
19. Si vous n’écrivez qu’une partie de votre message en arabe, est -ce parce que
vous rencontrez des difficultés en arabe?
șOui
□Non

Annnexes
309
20. Si oui, quelles sont les difficultés rencontrées ?
J’ai peur d’écorcher un mot et qu’il soit mal pris
21. Dans quelles situations et avec quelles personnes utilisez -vous le mélange
linguistique : arabe – français ?
 Avec mes parents et mon mari
22. Est-ce par le biais du mélange de l’arabe et le français que vous exprimez une
affirmation de votre double identité et culture ?
șOui
□Non
23. Si oui, comment ?

24. Pensez -vous que l’utilisation de la langue arabe est une sorte d’affirmation de
votre appartenance à la communauté algérienne ?
□Oui
șNon
25. Si oui, comment ?

26. Si la pratique de l'alternance codique est incontournable pour vous, dites
pourquoi ?
 C’est comme si c’était naturel comme si c’était une langue à part
entière
27. Que pensez -vous de l'alte rnance codique ?
 Le français permet de boucher les mots inconnu en arabe pour moi/

Annnexes
310
Questionnaire de recherche
En vous exprimant ma profonde gratitude, je vous prie de bien vouloir répondre à
ce questionnaire de recherche universitaire sur le phénomène de l'alternance
codique : arabe -français dans des situations de communication chez les jeunes
algériens issus de l'immigration .

L'alternance codique consiste à combiner dans un même énoncé des unités
appartenant au moins à deux langues différentes.

1. Votre Pseudonyme : Maurène
2. Sexe :
ș Féminin
□ Masculin
3. Nationalité (s) : Franco -algérienne
4. Age :
□ 18 – 23 ans
□ 23 – 28 ans
ș28 – 35 ans
5. Etes-vous :
șCélibataire
□Marié (e)
6. Votre situation professionnelle
șÉtudiant (e)
□Salarié (e)
□Sans travail
□Autre
7. Pays de résidence
șFrance
□Maghreb
□Autre
8. Lieu de naissance
șFrance
□Maghreb
□Autre
9. Si vous êtes né (e) en France de quelle origine êtes -vous ?
șAlgérienne

Annnexes
311
□Marocaine
□Tunisienne
10. Parlez -vous plusieurs langues ?
șOui
□Non
11. Si oui, lesquelles ?
 Français – Arabe – Allemand – Anglais
12. Si vous parlez l’arabe, où avez -vous appris cette langue ?
șA la maison
□Pendant les vacances passées dans le pays d’origine
□Dans la rue
□Autre
13. Comment estimez -vous votre niveau en arabe ?
□Très bien
□Bien
șMoyen
□Faible
14. Quel statut attribuez -vous à la langue arabe ?
□Langue étrangère
șLangue maternelle
15. Si vous considérez l’arabe comme votre langue maternelle, quel statut
attribuez -vous à la langue française ?
 Langue maternelle
16. En quelle(s) langues(s) écrivez -vous habituellement sur le forum ?
□En arabe
□En français
șUn mélange des deux langues (arabe – français)

17. Si vous utilisez un mélange des deux langues, dites pourquoi ?
 Discussions avec famille et amis résidant à l’étranger
18. L’emploi de l’arabe concerne -il :
□Des mots
□Des phrases
șUne partie de la conversation
□Toute la conversation
19. Si vous n’écrivez qu’une partie de votre message en arabe, est -ce parce que
vous rencontrez des difficultés en arabe?
șOui
□Non

Annnexes
312
20. Si oui, quelles sont les difficultés rencontrées ?
 J’ai toujours peur de mal placer mes mots et je ne puisse pas
transmettre mon message correctement.
21. Dans quelles situations et avec quelles personnes utilisez -vous le mélange
linguistique : arabe – français ?
 Parents et amis
22. Est-ce par le biais du mélange de l’arabe et le français que vous exprimez une
affirmation de votre double identité et culture ?
șOui
□Non
23. Si oui, comment ?
 Bcp justement en montrant que je suis française mais que mes origines
sont fortement présentes.
24. Pens ez-vous que l’utilisation de la langue arabe est une sorte d’affirmation de
votre appartenance à la communauté algérienne ?
șOui
□Non
25. Si oui, comment ?
 Le dialecte algérien est différent de la langue arabe et donc ça nous
rapproche de la communauté algérienne
26. Si la pratique de l'alternance codique est incontournable pour vous, dites
pourquoi ?

 Oui sachant que je ne parle pas aussi bien l’arabe que le français donc
pour me faire comprendre par certains de ma communauté il est
quelques fois indispensa ble d’utiliser l’alternance codique.
27. Que pensez -vous de l'alternance codique ?
 Ça permet une façon différente de s’exprimer et en même temps on se
rend compte que c’est une partie de nous car on ne peut pas s’empêcher
d’utiliser les deux langues lorsqu’on parle avec des personnes de même
origine.

Annnexes
313
Questionnaire de recherche
En vous exprimant ma profonde gratitude, je vous prie de bien vouloir répondre à
ce questionnaire de recherche universitaire sur le phénomène de l'alternance
codique : arabe -français dans des situations de communication chez les jeunes
algériens issus de l'immigration .

L'alternance codique consiste à combiner dans un même énoncé des unités
appartenant au moins à deux langues différentes.

1. Votre Pseudonyme : Maubel69
2. Sexe :
șFéminin
□ Masculin
3. Nationalité (s) : Franco -algérienne
4. Age :
□ 18 – 23 ans
□ 23 – 28 ans
ș28 – 35 ans
5. Etes-vous :
șCélibataire
□Marié (e)
6. Votre situation professionnelle
șÉtudiant (e)
□Salarié (e)
□Sans travail
□Autre
7. Pays de résidence
șFrance
□Maghreb
□Autre
8. Lieu de naissance
șFrance
□Maghreb
□Autre
9. Si vous êtes né (e) en France de quelle origine êtes -vous ?
șAlgérienne

Annnexes
314
□Marocaine
□Tunisienne
10. Parlez -vous plusieurs langues ?
șOui
□Non
11. Si oui, lesquelles ?
 Français – Arabe – Espagnole – Allemand – Anglais
12. Si vous parlez l’arabe, où avez -vous appris cette langue ?
șA la maison
□Pendant les vacances passées dans le pays d’origine
□Dans la rue
□Autre
13. Comment estimez -vous votre niveau en arabe ?
□Très bien
□Bien
□Moyen
șFaible
14. Quel statut a ttribuez -vous à la langue arabe ?
□Langue étrangère
șLangue maternelle
15. Si vous considérez l’arabe comme votre langue maternelle, quel statut
attribuez -vous à la langue française ?
 Langue maternelle
16. En quelle(s) langues(s) écrivez -vous habituellement sur le forum ?
□En arabe
□En français
șUn mélange des deux langues (arabe – français)
17. Si vous utilisez un mélange des deux langues, dites pourquoi ?
 Il y a des mots exacts qu’on ne peut pas traduire en français
18. L’emploi de l’arabe concerne -il :
șDes mots
□Des phrases
□Une partie de la conversation
□Toute la conversation
19. Si vous n’écrivez qu’une partie de votre message en arabe, est -ce parce que
vous rencontrez des difficultés en arabe?
șOui
□Non
20. Si oui, quelles sont les difficultés rencontrées ?

Annnexes
315
 Je n’utilise que quelques mots parce que je ne sais construire des
phrases complètes en arabe.
21. Dans quelles situations et avec quelles personnes utilisez -vous le mélange
linguistique : arabe – français ?
 Avec mes amies et ma famille mais ce sont des mots comm e
"salemaleykoum" "hamdoulileh" "shab" "jameh" "hagar" "wallah"
"hela" etc…
Dans le cadre du travail quand il y a des patients maghrébins qui ne
parlent pas bien le français, ça m'arrive de mélanger les 2 langues
22. Est-ce par le biais du mélange de l’arabe et le français que vous exprimez une
affirmation de votre double identité et culture ?
șOui
□Non
23. Si oui, comment ?
 Pour moi le fait d’être musulman et issu de l’immigration la moindre
des choses est de savoir parler la langue (dialecte) au minimum et la
perfectionner.
24. Pensez -vous que l’utilisation de la langue arabe est une sorte d’affirmation de
votre appartenance à la communauté algérienne ?
șOui
□Non
25. Si oui, comment ?
 Parce que certains mots sont plus claire en arabe qu’en français.
26. Si la pratique de l'alternance codique est incontournable pour vous, dites
pourquoi ?
 Pour montrer que je ne renierais jamais mes origines !
27. Que pensez -vous de l'alternance codique ?

Annnexes
316
Questionnaire de recherche
En vous exprimant ma profonde gratitude, je vous prie de bien vouloir répondre à
ce questionnaire de recherche universitaire sur le phénomène de l'alternance
codique : arabe -français dans des situations de communication chez les jeunes
algériens issus de l'immigration .

L'alternance codique consiste à combiner dans un même énoncé des unités
appartenant au moins à deux langues différentes.

1. Votre Pseudonyme : Souleimene
2. Sexe :
□Féminin
ș Masculin
3. Nationalité (s) : Franco -algérienne
4. Age :
□ 18 – 23 ans
□ 23 – 28 ans
ș28 – 35 ans
5. Etes-vous :
șCélibataire
□Marié (e)
6. Votre situation professionnelle
□Étudiant (e)
șSalarié (e)
□Sans travail
□Autre
7. Pays de résidence
șFrance
□Maghreb
□Autre
8. Lieu de naissance
șFrance
□Maghreb
□Autre
9. Si vous êtes né (e) en France de quelle origine êtes -vous ?
șAlgérienne

Annnexes
317
□Marocaine
□Tunisienne
10. Parlez -vous plusieurs langues ?
șOui
□Non
11. Si oui, lesquelles ?
 Français – Arabe – Allemand
12. Si vous parlez l’arabe, où avez -vous appris cette langue ?
șA la maison
□Pendant les vacances passées dans le pays d’origine
□Dans la rue
□Autre
13. Comment estimez -vous votre niveau en arabe ?
□Très bien
□Bien
□Moyen
șFaible
14. Quel statut attribuez -vous à la langue arabe ?
□Langue étrangère
șLangue maternelle
15. Si vous considérez l’arabe comme votre langue maternelle, quel statut
attribuez -vous à la langue française ?
 Langue maternelle
16. En quelle(s) langues(s) écrivez -vous habituellement sur le forum ?
□En arabe
□En français
șUn mélange des deux langues (arabe – français)
17. Si vous utilisez un mélange des deux langues, dites pourqu oi ?
 J'utilise quelques mots pour rire ou pour faire passer un msg codé
18. L’emploi de l’arabe concerne -il :
□Des mots
șDes phrases
□Une partie de la conversation
□Toute la conversation
19. Si vous n’écrivez qu’une partie de votre message en arabe, est -ce parce que
vous rencontrez des difficultés en arabe?
șOui
□Non

Annnexes
318
20. Si oui, quelles sont les difficultés rencontrées ?
 La compréhension et les mots ne sont pas identiques dans tt le
Maghreb. A ujourd’hui l'abréviation est un moyen répandus et dans tout
pays
21. Dans quelles situations et avec quelles personnes utilisez -vous le mélange
linguistique : arabe – français ?
 Des amies plus généralement !
22. Est-ce par le biais du mélange de l’arabe et le fran çais que vous exprimez une
affirmation de votre double identité et culture ?
șOui
□Non
23. Si oui, comment ?
 En l’utilisant, je sens vraiment que j’ai des origines algériennes.
24. Pensez -vous que l’utilisation de la langue arabe est une sorte d’affirmation de
votre appartenance à la communauté algérienne ?
șOui
□Non
25. Si oui, comment ?
 Je ne sais pas c'est un sentiment d'appartenance c'est dévoiler son
identité par le langage c'est faire partie d'un groupe
26. Si la pratique de l'alternance codique est incontournable pour vous, dites
pourquoi ?
 L'alternance codique est utilisée en fonction de chaque personnes que
l'on croise d'autres ne connaissent pas le français d'autres mélangent ou
parfois lorsqu’on ne sait pas un mot en arabe on utilise le français pour
voir si c ette personne comprendra.
27. Que pensez -vous de l'alternance codique ?

Annnexes
319
Questionnaire de recherche
En vous exprimant ma profonde gratitude, je vous prie de bien vouloir répondre à
ce questionnaire de recherche universitaire sur le phénomène de l'alternance
codique : arabe -français dans des situations de communication chez les jeunes
algériens issus de l'immigration .

L'alternance codique consiste à combiner dans un même énoncé des unités
appartenant au moins à deux langues différentes.

1. Votre Pseudonyme : Classica
2. Sexe :
ș Féminin
□ Masculin
3. Nationalité (s) : Franco -algérienne
4. Age :
□ 18 – 23 ans
□ 23 – 28 ans
ș28 – 35 ans
5. Etes-vous :
șCélibataire
□Marié (e)
6. Votre situation professionnelle
□Étudiant (e)
șSalarié (e)
□Sans travail
□Autre
7. Pays de résidence
șFrance
□Maghreb
□Autre
8. Lieu de naissance
șFrance
□Maghreb
□Autre
9. Si vous êtes né (e) en France de quelle origine êtes -vous ?
șAlgérienne

Annnexes
320
□Marocaine
□Tunisienne
10. Parlez -vous plusieurs langues ?
șOui
□Non
11. Si oui, lesquelles ?
 Français – Arabe – Anglais – Espagnole
12. Si vous parlez l’arabe, où avez -vous appris cette langue ?
șA la maison
□Pendant les vacances passées dans le pays d’origine
□Dans la rue
□Autre
13. Comment estimez -vous votre niveau en arabe ?
□Très bien
șBien
□Moyen
□Faible
14. Quel statut attribuez -vous à la langue arabe ?
□Langue étrangère
șLangue maternelle
15. Si vous considérez l’arabe comme votre langue maternelle, quel statut
attribuez -vous à la langue française ?
 Langue maternelle
16. En quelle(s) langues(s) écrivez -vous habituellement sur le forum ?
□En arabe
□En français
șUn mélange des deux langues (arabe – français)
17. Si vous utilisez un mélange des deux langues, dites pourquoi ?
 Parfois j’utilise des mots arabes dans mes phrases car je ne connais par
leurs correspond ances en français. En arabe, il y a aussi des
expressions toutes faites que j’utilise. Le français reste ma langue
principale.
18. L’emploi de l’arabe concerne -il :
șDes mots
□Des phrases
□Une partie de la conversation
□Toute la conversation
19. Si vous n’écrivez qu’une partie de votre message en arabe, est -ce parce que

Annnexes
321
vous rencontrez des difficultés en arabe?
șOui
□Non
20. Si oui, quelles sont les difficultés rencontrées ?
 J’ai peur de me tromper
21. Dans quelles situations et avec quelles personnes utilisez -vous le mélange
linguistique : arabe – français ?
 Famille – Amis
22. Est-ce par le biais du mélange de l’arabe et le français que vous exprimez une
affirmation de votre double identité et culture ?
□Oui
șNon
23. Si oui, comment ?
 Parce qu’on se comprend ainsi.
24. Pensez -vous que l’utilisation de la langue arabe est une sorte d’affirmation de
votre appartenance à la communauté algérienne ?
șOui
□Non
25. Si oui, comment ?
 On mène une double culture au quotidien. Le fait de côtoyer des amis
de la même origine ou de la même appar tenance religieuse fait que
nous n'oublions pas d'où nous venons
26. Si la pratique de l'alternance codique est incontournable pour vous, dites
pourquoi ?
 Grâce à ce mélange nous n’oublions pas nos racines

27. Que pensez -vous de l'alternance codique ?

Annnexes
322
Questionnaire de recherche

En vous exprimant ma profonde gratitude, je vous prie de bien vouloir répondre à
ce questionnaire de recherche universitaire sur le phénomène de l'alternance
codique : arabe -français dans des situations de communication chez les jeunes
algériens issus de l'immigration .

L'alternance codique consiste à combiner dans un même énoncé des unités
appartenant au moins à deux langues différentes.

1. Votre Pseudonyme :Youcefesse
2. Sexe :
□ Féminin
ș Masculin
3. Nationalité (s) : Franco -algérienne
4. Age :
□ 18 – 23 ans
□ 23 – 28 ans
ș28 – 35 ans
5. Etes-vous :
șCélibataire
□Marié (e)
6. Votre situation professionnelle
șÉtudiant (e)
□Salarié (e)
□Sans travail
□Autre
7. Pays de résidence
șFrance
□Maghreb
□Autre
8. Lieu de naissance
șFrance
□Maghreb
□Autre

Annnexes
323
9. Si vous êtes né (e) en France de quelle origine êtes -vous ?
șAlgérienne
□Marocaine
□Tunisienne
10. Parlez -vous plusieurs langues ?
șOui
□Non
11. Si oui, lesquelles ?
 Français – Arabe – Allemand
12. Si vous parlez l’arabe, où avez -vous appris cette langue ?
șA la maison
□Pendant les vacances passées dans le pays d’origine
□Dans la rue
□Autre
13. Comment estimez -vous votre niveau en arabe ?
□Très bien
□Bien
șMoyen
□Faible
14. Quel statut attribuez -vous à la langue arabe ?
□Langue étrangère
șLangue maternelle
15. Si vous considérez l’arabe comme votre langue maternelle, quel statut
attribuez -vous à la langue française ?
 Langue maternelle
16. En quelle(s) langues(s) écrivez -vous habituellement sur le forum ?
□En arabe
□En français
șUn mélange des deux langues (arabe – français)
17. Si vous utilisez un mélange des deux langues, dites pourquoi ?
 Instinctif, certains mots sortent naturellement dans ma langue
maternelle soit inconsciemment soit parce qu'ils sont plus appropriés.
18. L’emploi de l’arabe concerne -il :
□Des mots
□Des phrases
șUne partie de la conversation
□Toute la conversation
19. Si vous n’écrivez qu’une partie de votre message en arabe, est -ce parce que

Annnexes
324
vous rencontrez des difficultés en arabe?
□Oui
șNon
20. Si oui, quelles sont les difficultés rencontrées ?

21. Dans que lles situations et avec quelles personnes utilisez -vous le mélange
linguistique : arabe – français ?
 Famille – Amis
22. Est-ce par le biais du mélange de l’arabe et le français que vous exprimez une
affirmation de votre double identité et culture ?
șOui
□Non
23. Si oui, comment ?
 Justement, on parle l’arabe dans le quartier pour nous faire distinguer
des autres et pour montrer qu’on fier d’être d’origine algérienne.
24. Pensez -vous que l’utilisation de la langue arabe est une sorte d’affirmation de
votre appartenance à la communauté algérienne ?
șOui
□Non
25. Si oui, comment ?
 En pouvant communiquer dans les deux langues.
26. Si la pratique de l'alternance codique est incontournable pour vous, dites
pourquoi ?
 Parce que totalement naturelle, il en va de même lorsq ue l'on maîtrise
n'importe quelle autre langue. Certains mots sont bien plus adaptés,
plus proches du sens de ce que l'on veut dire ou bien plus significatifs
car n'ayant pas le même poids selon les langues, ou même bien
spécifiques à la langue et nécessit ant une périphrase dans d'autre
langue.
27. Que pensez -vous de l'alternance codique ?
 C'est un réflexe. Certains en usent afin de montrer leur origine, leur
différence quant à d'autre, dont je fais partie, cela est naturelle comme
décrit précédemment.

Annnexes
325
Questionnaire de recherche
En vous exprimant ma profonde gratitude, je vous prie de bien vouloir répondre à
ce questionnaire de recherche universitaire sur le phénomène de l'alternance
codique : arabe -français dans des situations de communication chez les jeunes
algériens issus de l'immigration .

L'alternance codique consiste à combiner dans un même énoncé des unités
appartenant au moins à deux langues différentes.

1. Votre Pseudonyme : Selmita
2. Sexe :
șFéminin
□ Masculin
3. Nationalité (s) : Franco -algérienne
4. Age :
□ 18 – 23 ans
□ 23 – 28 ans
ș28 – 35 ans
5. Etes-vous :
□Célibataire
șMarié (e)
6. Votre situation professionnelle
□Étudiant (e)
șSalarié (e)
□Sans travail
□Autre
7. Pays de résidence
șFrance
□Maghreb
□Autre
8. Lieu de naissance
șFrance
□Maghreb
□Autre
9. Si vous êtes né (e) en France de quelle origine êtes -vous ?
șAlgérienne

Annnexes
326
□Marocaine
□Tunisienne
10. Parlez -vous plusieurs langues ?
șOui
□Non
11. Si oui, lesquelles ?
 Français – Arabe – Anglais – Allemand – Espagnole
12. Si vous parlez l’arabe, où avez-vous appris cette langue ?
șA la maison
□Pendant les vacances passées dans le pays d’origine
□Dans la rue
□Autre
13. Comment estimez -vous votre niveau en arabe ?
□Très bien
șBien
□Moyen
□Faible
14. Quel statut attribuez -vous à la langue arabe ?
□Langue étran gère
șLangue maternelle
15. Si vous considérez l’arabe comme votre langue maternelle, quel statut
attribuez -vous à la langue française ?
 Langue maternelle
16. En quelle(s) langues(s) écrivez -vous habituellement sur le forum ?
□En arabe
□En français
șUn mélange des deux langues (arabe – français)
17. Si vous utilisez un mélange des deux langues, dites pourquoi ?
 Il y a des mots qu’on préfère dire en arabe et qui n’ont pas la même
signification en arabe
18. L’emploi de l’arabe concerne -il :
□Des mots
□Des phrases
□Une pa rtie de la conversation
□Toute la conversation
19. Si vous n’écrivez qu’une partie de votre message en arabe, est -ce parce que
vous rencontrez des difficultés en arabe?
șOui
□Non

Annnexes
327
20. Si oui, quelles sont les difficultés rencontrées ?
 L’orthographe
21. Dans quelles situations et avec quelles personnes utilisez -vous le mélange
linguistique : arabe – français ?
 Mes amis d'enfance et ma famille maternelle
22. Est-ce par le biais du mélange de l’arabe et le français que vous exprimez une
affirmation de votre double identité et culture ?
șOui
□Non
23. Si oui, comment ?
 La langue arabe, et notre religion sont la preuve de nos origines.
24. Pensez -vous que l’utilisation de la langue arabe est une sorte d’affirmation de
votre appartenance à la communauté algérienne ?
șOui
□Non
25. Si oui , comment ?
 Pour ne pas oublier la langue ni d'où je viens
26. Si la pratique de l'alternance codique est incontournable pour vous, dites
pourquoi ?

27. Que pensez -vous de l'alternance codique ?
 C'est un bon moyen de se faire comprendre quand on est avec des
personnes qui connaissent la langue et inversement quand certaines ne
comprennent pas la langue parfois ça aide de parler en arabe pour ne
pas qu'il comprenne

Annnexes
328
MESSAGES DES INTERNAUTES
THOURAYA
Noël 2013 à Strasbourg
Thouraya
Senior Member

Date d'inscription: mars 2013
Messages: 5 510 Citation:
Envoyé par Ravenclaw4
Drucilla, tu m'as convaincue! L'année prochaine, inchallah, je
passerai à cette période à Strasbourg! Je voulais le faire cette
année, mais je n'ai pas eu le temps!

c vraiment magnifique!
On ira ensemble l'année prochaine alors, insha Allah !
__________________
Inta bitzekir min warana wala eh?!
chat moche, mais distingué
Thouraya
Senior Member

Date d'inscription: mars 2013
Messages: 5 510 Citation:
Envoyé par Yari

Mon petit chat roux se faisait souvent attaquer par les chats males
…et j'etait tout le temps dehors avec le manche a balais prete
a donner des coups a ces voyous.. j'en ete malade…HOGRA !

Chefti ?! J'essaie de l'endurcir un peu mais walou , rien à faire.
__________________
Inta bitzekir min warana wala eh?!
Thouraya
Senior Member

Date d'inscription: mars 2013
Messages: 5 510 Citation:
Envoyé par chacalette

mon chat n'a même pas un an, un jour je l'ai collé dans le jardin de
force, il est resté figé sur l'herbe comme une ventouse, après
doucement doucement il a élargit son champ d'investigation,
maintenant il rentre même plus qund y a la tempête.

mon mari dit que c'est parce que tous les autres chats du quartier
sont des eunuques, a lors notre ado les met à l'amande, il surveille
son territoire.
C'est le caïd du quartier qui va draguer toutes les minettes, c'est
ça? Genre blouson noir, un peu à la Fonzie dans "Happy Days"!

Le mien, c'est tout le contraire, c'est une victime, en plus d'être un
eunuque, il a peur de tout et de tout le monde, il va se cacher au
moindre bruit…

Le vétérinaire m'a dit de l'emmener voir un psychologue pour chat…
Je lui ai dit désolée, mais je ne peux pas… Ça, c'est trop pour moi.

Annnexes
329
J'adore mon ch at, je m'occupe super bien de lui, je l'emmène chez le
véto dès qu'il se casse un ongle (pas étonnant que ça soit une victime
quand j'y pense…) mais là l'emmener faire une thérapie, non….ça ne
passe pas.
__________________
Inta bitzekir min warana wa la eh?!
Lotfi DK attaque Sellal
Thouraya
Senior Member

Date d'inscription: mars 2013
Messages: 5 510

Citation:
Envoyé par Wahrani
Lotfi au rap est ce qu'est Ennahar à la presse : Khoroto Populisme
!

Ana krahtou le jour ou je l'ai vu pleurnicher à la télé dés que le
pouvoir avait haussé le ton .Le rap est un cri , pas un sanglot
ya monsieur courage -sponsorisé !

Pareil… pourtant je l'aimais bien, avant, il y a longtemps, il me
semblait sympathique , nass mlah . Mais finalement il est khobziste,
opportuniste, populiste comme pas deux.
__________________
Inta bitzekir min warana wa la eh?!

Thouraya
Senior Member

Date d'inscription: mars 2013
Messages: 5 510 Yaw faqou ! Il retourne sa veste maintenant qu'il soutient Benflis, il
n'y a pas longtemps, c'était ça qu'il chantait:

__________________
Inta bitzekir min warana wala eh?!
les prophetes dans le coran.
Thouraya
Senior Member

Date d'inscription: mars 2013
Messages: 5 510

Citation:
Envoyé par ma kayen walou
je pense il manque aussi Ilyas إلياس
Ah oui, on l'avait oublié aussi!

Salam MKW!
__________________
Inta bitzekir min warana wala eh?!

Annnexes
330
Thouraya
Senior Member

Date d'inscription: mars 2013
Messages: 5 510 Citation:
Envoyé par Grum
Dhou el Kifl.
C’est un Nabi?
_________________
Inta bitzekir min warana wala eh?!
Thouraya
Senior Member

Date d'inscription: mars 2013
Messages: 5 510 Citation:
Envoyé par el hayel
bonsoir
je pense que c'est un Roi juste, mais non un prophète
reste à vérifier
Oui, c'est ça, c'est le roi qui s'est battu contre Yajouj wa Majouj.
__________________
Inta bitzekir min warana wala eh?!
Hollande remercie Bouteflika !
Thouraya
Senior Member

Date d'inscription: mars 2013
Messages: 5 510 Citation:
Envoyé par el hayel
bonsoir thouraya
ya pas eu encore de positions algériennes sur ce sujet.pour une
premiere, l’Algérie avait annoncé qu'elle réduira toute
représentation diplomatique avec le voisin de l'ouest et tout le
monde sait que l’Algérie n’arrête pas d'emmerder le Maroc pour
sa position vis à vis du conflit avec le SO.
mais le plus gros reste à venir .rira bien qui rira le dernier

matatqalqiche chawiya
matkhafch, 3ndi la zen attitude!
Je parlais de son entretien sur France 24 la semaine dernière:
Voile et sapin de Noël à l'école en France.
Thouraya
Senior Member

Date d'inscription: mars 2013
Messages: 5 510 Citation:
Envoyé par moa1974
oui, ca c est le cote plus
avant de le dire, je jauge la personne, je vais avoir droit a quoi? au
the ou a la lecon de morale?
toi, ca va, comme t es musulmane, tu dois toujours avoir le
plus
Ah pas forcément, ça marche aussi dans l'autre sens parfois, même si

Annnexes
331
c'est vrai que c'est plus rare. En me voyant, on ne se dit pas forcémen t
"cette fille est musulmane", du coup j'ai eu deux ou trois fois droit à
des "l'islam, le fléau de l'Algérie", "l'opium du peuple algérien, du
ghachi "… ce genre de choses Alors que moi je voulais juste
savoir le prix du paquet de chocobons…
______ ____________
Inta bitzekir min warana wala eh?!
Les plus belles femmes!
Thouraya
Senior Member

Date d'inscription: mars 2013
Messages: 5 510 Citation:
Envoyé par yosra
tintintintinnnnnnnnnnnnnn
Elle est toute jolie, Allah ibarek . Elle était témoin à un mariage j'ai
l'impression. J'ai cru comprendre que tu étais moitié tunisienne, moitié
japonaise, donc c'est ton papa qui est japonais?
__________________
Inta bitzekir min warana wala eh?!
Quelle sont vos emissions préférés ?
Thouraya
Senior Member

Date d'inscription: mars 2013
Messages: 5 510

Même pas tu m'as dit oum lahnak , espèce de crapule!
Carrément bou lahnak !
__________________
Inta bitzekir min warana wala eh?!
Thouraya
Senior Member

Date d'inscription: mars 2013
Messages: 5 510 Citation:
Envoyé par Chouchou
Rebi ichedhoulek.
Ton pere ichebel lel ma3toub louness
C toi a droite ?
Yssalmek .
La la , c'était mon cousin . Là, c'est moi avec ma mère.

Papa et Maatoub? Un petit peu, oui, peut être. On lui a dit plusieurs
fois Guerouabi.
__________________
Inta bitzekir min warana wala eh?!
Thouraya Citation:

Annnexes
332
Senior Member

Date d'inscription: mars 2013
Messages: 5 510 Envoyé par cerisecerise
la vieillesse
Moque toi, moque toi…mais il a l'air très beau et je ne vois
pas bien alors que j'adore tout ce qui touche à Noël.
Rohi takli le gateau!
__________________
Inta bitzekir min warana wala eh?!
BABA NOEL
Thouraya
Senior Member

Date d'inscription: mars 2013
Messages: 5 510 Citation:
Envoyé par cerisecerise
moi je suis la plus débile de nous trois : je pensais que c'étaient les
rennes q ui l'aidaient
Awah, bahloula en chef , ntiya ! Les rennes, ça n'a pas de pouces
opposables, comment tu veux qu'ils puissent aider avec les
cadeaux?! (comme si la seule incohérence, c'était l'absence de
pouces opposable )
__________________
Inta bitzekir min warana wala eh?!
Thouraya
Senior Member

Date d'inscription: mars 2013
Messages: 5 510 Citation:
Envoyé par chocolate
Salut Blacky

Il peut passer par la fenetre s'il n'y a pas de cheminées, enfin cest
ce que je disais aux enfants
Salut Choco!
Une année, on n'est pas allés en France pour Noël et ma mère m'avait
fait croire que le père Noël envoyait une délégation de lutins en
Algérie, et que ces lutins ramenaient les cadeaux par le balcon.
Le pire, c'est qu'elle m'avait fait croire ça aussi avec le lapin de Pâques
quelques mois, lui aussi il avait laissé des chocolats sur le balcon. Dire
que j'ai tout gobé… Quelle bahloula …
__________________
Inta bitzekir min w arana wala eh?!
facebook !!!
Thouraya
Senior Member
Citation:
Envoyé par Blacky
Si moi j'ai ouvert un compte mais j'ai rapidement abandonné , que
des inconnus qui veulent t'ajouter comme ami et jamais une belle

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333

Date d'inscription: mars 2013
Messages: 5 510 fille que des messages de type , Mamadou veut vous ajouter à sa
liste d'amis Et toi tu te dis mais où je te connais moi lâche –
moi va ! …..
Crapule, va! 3alache , tu ne veux pas être ami avec
Mamadou, meskine ?!
__________________
Inta bitzekir min warana wala eh?!

CERISECERISE
chat moche, mais distingué
cerisecerise
clafoutis

Date d'inscription: avril 2012
Messages: 15 052 Citation:
Envoyé par mounir 73
a part le sauvage dit toi que tu ne rate voir t’échappe a un mal de plus

quand ca sera nécessaire et justifier pourquoi pas .. sais pas dire ce que
je pense pas vraiment sauf quand je taquine peut être ..

sauvage toi -même , moi chui civilisée , si je bouffe du saumon, je veux
qu'il soit doux ….pas sauvage
t'3ayi ! bonne nuit sabielle gnagnagna…..dru j'aime ta vie gnagnagna….

Bonnes fêtes!
cerisecerise
clafoutis

Date d'inscription: avril 2012
Messages: 15 052 très b onne idée ce topic

je compte les kouffards
du forum
a3oudoubilla ils sont beaucoup !
chat moche, mais distingué
cerisecerise
clafoutis

Date d'inscription: avril 2012
Messages: 15 052 Citation:
Envoyé par mounir 73
ton commentaire sur le saumon les amateurs de celui ci ne cours pas les
rues ici …
moi j'aime pas le saumon
yaw ! tu crois que j'ai pas lu ce que tu as écrit à dru?
gnagnagna….. heureusement que tu vis …..blablabla
moi tu me dis pas des trucs comme ca…..

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334
comment desactivet?
cerisecerise
clafoutis

Date d'inscription: avril 2012
Messages: 1 5 052 Citation:
Envoyé par el hayel
wach dani

même si je donne un marché juteux gré à gré
wach dani toi ! suspendu 3 mois

Mais d'où viennent vos UGGS?
cerisecerise
clafoutis

Date d'inscription: avril 2012
Messages: 15 052 Citation:
Envoyé par kiwit
Ok ok j’arrête

je te défendais pas c'est juste que moi aussi j'ai eu droit à ce genre de
remarque et j'aime pas donc je voulais le souligné .. on peut rester
courtois même dans un débat ou nos convictions ne sont pas partagé
..
le problème est que certaines personnes se sentent de suite agresser,
d'autres règlent leurs c omptes, d'autres sont sans éducation…. hamdoulla je
suis là
Freez…I´m Lyz and give all my maghouse plan
cerisecerise
clafoutis

Date d'inscription: avril 2012
Messages: 15 052 dis donc, tu es chanceuse….d'avoir toute l'attention de nimos…..et que je ne
sois pas jalouse….
list :
-achète du hénné
-argan
-épices
-rhassoul
-savon noir ( sabon beldi )
-gant kayssa
BABA NOEL
cerisecerise
clafoutis

Date d'inscription: avril 2012
Messages: 15 052 Citation:
Envoyé par Blacky
Ton avatar me rend dingue !
yarham babek , laisse moi tranquille

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335
Les prénoms
cerisecerise
clafoutis

Date d'inscription: avril 2012
Messages: 15 052

c'est pas évident les prénoms….il faut que chacun s'y retrouve
en revanche,ce que je ne supporte pas d'entendre, c'est lorsqu'il est dit :
"pour vous" (occidentaux) , c'est pas important le prénom, alors que
"3andna ", si
t'as cru que t'avais affaire à des halouf? bien sûr c'est important le prénom ,
même le prénom de la peluche est d'une importance capitale,
je me rappelle encore du prénom de me poupée
Billets d’avion, Air Algérie lance une offensive promotionnelle
cerisecerise
clafoutis

Date d'inscription: avril 2012
Messages: 15 052 Citation:
Envoyé par aynazppr75
De l'arnaque made in Air Couscous, pour 350 € de Paris j'ai passé 1
semaine en Tunisie en pension complète …
qu'est -ce t'as été faire en Tunisie? t'as mangé des makrout ?
Mon mec est plus beau que moi
cerisecerise
clafoutis

Date d'inscription: avril 2012
Messages: 15 052 Citation:
Envoyé par Luciana

seriously
fopadékoné
un jour un type avait dit : les algériennes sont vicieuses (sa mère c'est une
suédoise? hmar ! )
j'ai dit : c'est pour être conforme aux algériens
Mon mec est plus beau que moi
cerisecerise
clafoutis

Date d'inscription: avril 2012
Messages: 15 052 Citation:
Envoyé par angry angel
d’après mes expériences modestes sur la mentalités des femmes
algériennes le faite qu'une tu diras sur le virtuelle qu'elle ni moche ni
belle c'est à dire moyenne ..faut attendre au pire (moche) meme très
..j'arrive pas à distinguer les critères de la beau té chez

conclusion les algériennes sont laides généralement
pour pouvoir se mettre au niveau de la laideur des algériens…dieu a bien
fait les choses hamdoulla
Carnet de bord d'une femme enceinte.
cerisecerise
clafoutis Citation:
Envoyé par Mystery

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336

Date d'inscrip tion: avril 2012
Messages: 15 052 Je devrais t'invoquer souvent
D'ailleurs jabék rabbi, en relisant le topic j'ai vu que tu utilisais les
produits mustela pour Yemdy, tu es satisfaite? Parce que je les ai vu
chez Chicco, et je pense à les acheter.
Depuis le début de ma grossesse, j'ai pris 8KGg, mais ce n'était pas tout
le temps stable,en mode yoyo quoi, là avec le régime je viens de perdre
3KG en 10 jours.
De toute façon je fais super attention, j'ai bannis les sucreries et évite
un max les sucres lent, je ne veux prendre aucun risque.
Pour les contractions, elles étaient assez douloureuse, et mon ventre
durcissait….. En tout cas elle a tout vérifié la gygy et tout était bon.
Yaatik rouina
ya wedi , pour la QUATRIEME fois, N'achète pas nustella
attends terbhou elle va te donner la compo…elle t'a dit mets de l'huile
d'amande bio
si ca existe pas en Algérie, il te reste 2 mois pour en demander de France,
(ca coûte pas cher, demande 2 flacons )
Retenez vos larmes(sensible)
cerisecerise
clafoutis

Date d'inscription: avril 2012
Messages: 15 052 Citation:
Envoyé par LAFCADIO
Salutations
Lu .
j'avais une maîtresse qui écrivait lu quand les parents devaient signer les
mots : sortie , absences etc (j'avoue …inchalla ya prescription ….j'ai
déjà signé à la place de mes parents les mots : quand je me rendais compte
le matin que j'avais oublié de le faire signer .. )
ton, petit mot m'a fait remonter plein de choses
lu
Jeune Algérien non musulman
cerisecerise
clafoutis

Date d'inscription: avril 201 2
Messages: 15 052 Citation:
Envoyé par sababa
sounna n'est pas seulement ce que le prophète fait, c'est aussi ce qu'il a
dit "ال يجلد أحدكم امرأته جلد العبد ، ثم يجامعها في آخر اليوم
alors!!!
mais si mai si, tel qu'il est. je t'assure.
ps: touharimouna ma ahalla pas halala , Admino.
pss: le petit s'est réveillé , bonne nuit.
je ne comprends ce qui est écrit mais le but de frapper ses femmes est
d'obtenir l'obéissance? la violence est donc au rendez -vous….ce n'est pas
une image
si c'est normal que la femme soit soumise à son mari et pour cela il a une
arme, celle de la frapper, alors cette menace ne marche que si elle est
violente ; des coups quoi, pour que la prochaine, elle réfléchisse avant de
ne pas obéir
tu ne peux pas obtenir d'un adulte une ob éissance sans la crainte, la peur
je ne te le souhaite pas, et nous en avons déjà parlé, j'aimerais bien
connaître ta réaction vis à vis de l'islam lorsque devant tes yeux on tuera
ton mari et ton fils et on fera de toi l'esclave sexuelle de ces mêmes 15
hommes qui les ont tués….c'est ca aussi l'islam
et c'est possible que ca arrive, regarde ce que font les fous d' allah en lybie,
ils partent du principe qu'ils doivent mettre en place l'islam , le vrai….et

Annnexes
337
c'est ce qui se passe quand ils violent des ga mines (je parle à une
algérienne, donc ca te parle aussi)
et tu sais mieux que moi, que ca serait légitime de dire qu'il n'y a pas
vraiment d'islam en Algérie , c'est chakchouka là bas….ils auront donc
toute la légitimité islamique
Vos derniers achats (pour les femmes )
cerisecerise
clafoutis

Date d'inscription: avril 2012
Messages: 15 052 Citation:
Envoyé par sababa
Les filles, j'ai envie de mettre un ptit tatoo au hénné noire, seulement je
veux pas préparer moi même la pâte et tout, y a pas un truc prêt!!
tu vas le mettre où? moi je t'aide pas à faire le hram
Jeune Algérien non musulman
cerisecerise
clafoutis

Date d'inscription: avril 2012
Messages: 15 052 Citation:
Envoyé par Chouchou
T'as peur de donner le titre en public ?
oui j'ai peur
lol
starfaala
Jeune Algérien non musulman
cerisecerise
clafoutis

Date d'inscription: avril 2012
Messages: 15 052 Citation:
Envoyé par Sikander
Tu veux dire que ce ne sont pas elles qui sont obligées de passer à la
casserole ?
pépère a le choix entre mémère et 92 vierges au regard de perle et prêtes à
se donner dans l'instant…..réfléchis
je sais pas c'est quoi un regard de perle…..une huître…..chépa
Jeune Algérien non musulman
cerisecerise
clafoutis

Date d'inscription: avril 2012
Messages: 15 052 Citation:
Envoyé par Chouchou
La verite absolue est l'Islam. Cette verite que tu as herite et vers
laquelle tu l'orientes grace a tes "sources convaincantes"
Le probleme est que ton premier post manque d'humilite, tu fais pas
dans le conditionnel, ni dans la modestie, tu suggeres detenir la verite
et tu te proposes de lui la expliquer et l'aider a la trouver. Genti l de ta
part.
Envisages -tu la possiblite que tu aies tort, que tu te trompes de
chemin ?
ne serait -ce que ce qui est promis aux musulmans (ou autres religions) : du

Annnexes
338
sexe mais attention, avec des femmes vierges , du vin, des
bijoux….
on trouve déjà tout ca sur terre….c'est fou de voir ce qui attirait les bédoins
de l'époque (ce qu'avait l'homme riche en fait : les femmes en harem, la
richesse matérielle….)
c'est comique
tout ca, pour ca….comment il s'appelle le type de play boy…..c'est un
prophète lui ……il est au paradis musulman ……hefner? un truc comme ca
qu'est -ce qui est promis d'autres à part les plaisirs charnels ? (sexe soif
nourriture )
coran de la nuit
cerisecerise
clafoutis

Date d'inscription: avril 2012
Messages: 15 052 Citation:
Envoyé par tayiba
de rien ma belle
bonne écoute et que Dieu te préserve
t'es gentille tayiba*
je vais faire une auto rokia pour que tu te maries d'ici 1 an inchalla *
si ca marche , tu me devras un truc

RAVENCLAW4
Ravenclaw4
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Date d'inscription: juillet 2013
Localisation: Paris
Messages: 1 626 Citation:
Envoyé par yosra
est ce qu'on peut faire une coloration après qu'on est fait du h enné
?
De ce que j'ai lu, il faut éviter de faire une coloration après le henné,
et l'inverse est vrai également…
Si tu veux changer la couleur, tu peux attendre que le henné dégorge
(ou le faire dégorger à coup de lait de coco) et appliquer ta coloration
après…
__________________
Don't worry, be khelwi !

Ravenclaw4
Senior Member

Date d'inscription: juillet 2013
Localisation: Paris
Messages: 1 626 Citation:
Envoyé par yosra
je up parce que sa m'interesse !
Vas-y, mon p'tit, dis -nous ce que tu veux savoir?
__________________
Don't worry, be khelwi !

Ravenclaw4
Senior Member Citation:
Envoyé par moa1974
je vais regarder le lien mais justement non, pas de reflets cuivres
et non, je ne suis pas daltonienne, y a des marron rouge et marron

Annnexes
339

Date d'inscription: juillet 2013
Localisation: Paris
Messages: 1 626 jaune
mes cheveux eclaircissent au soleil, ils ne deviennent pas blonds
pas ils ont des reflets ''blonds'' (du blond tres tres fronce, ce que j
appelle marron jaune)
c est ce que j aimerais retrouver parce que je trouve qu en general,
la nature est bien faite, et que si j ai du marron jaune
naturellement alors c est ce qui doit mieux m aller
Oui oui moa, ça existe le marron jaune, tout comme le vert orange, et
le gris rouge
je te taquine! mais ça me semble un peu compliqué ton truc de
marron -jaune, car soit tu additionnes des colorants qui vont foncé tes
cheveux, soit tu auras du brun foncé avec des reflets cuivrés/rouge,
tout dépend des additifs!
Mais foncer la couleur, en éclaircissant les reflets…je ne sais pas trop
si c'est possible avec le henné! Si tu trouves des tutos, tu me le dis!
__________________
Don't worry, be khelwi !
Voile et sapin de Noël à l'école en France.
Ravenclaw4
Senior Member

Date d'inscription: juillet 2013
Localisation: Paris
Messages: 1 626 Citation:
Envoyé par Zapata
A mon avis, t'as jamais entendu le terme de sécularisation ….
Pardon je recommence :

Avant baba noel fête religieuse. Maintenant fini tout ça.
Maintenant Nöel fête familiale. Hey ouiiiiiii
Chic alors! Je peux fêter noël alors?!
__________________
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La blague Hollande et la facture de Val -de-Grâce
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Date d'inscription: juillet 2013
Localisation: Paris
Messages: 1 626 Elle est pas mal ta3 le hic
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Date d'inscription: juillet 2013
Localisation: Paris Citation:
Envoyé par moa1974
oui, je viens de voir
ce qui m embete, c est que de toute m aniere, ca sera reflet roux, j
aurais prefere reflets blonds (enfin, quand je dis blond, je veux
dire un marron jaune plutot qu un marron rouge)
un marron -jaune, marron -rouge? T'es pas un peu daltonienne toi?
Pour les relflets, je pense que tu as des hennés qui donnent des reflets

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340
Messages: 1 626 blonds, Bloody avait posté une fois un lien vers un blog où on donnait
les recettes pour des cheveux blond…
Recettes et photos – Du blond!
Je ne vois pas trop l'effet que tu veux avoir, mais je pense que tu
cherches un reflet cuiv ré, non?
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Date d'inscription: juillet 2013
Localisation: Paris
Messages: 1 626 Citation:
Envoyé par thanumi
Et des grandes couches
comment tu casses tout de suite le mythe toi
Mnt je m'imagine les particules qui s'échappent des couches et dans
lesquelles je me baigne chaque semaine
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Date d'inscription: juillet 2013
Localisation: Paris
Messages: 1 626 Citation:
Envoyé par Nirvana
C'est pareil, ici on parle de bébés nageurs !!!
Oh oui, ils gigotent dans l'eau, sur des tapis etc, c'est sympa puis
ça fait faire de l'exercice a ux mamans aussi et surtout ils ont moins
peur de l'eau
Et ils ont aussi de tout petit maillots?
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Messages: 1 626 Citation:
Envoyé par Nirvana
Bonjour les mamans et futures mamans (et les autres )

J'ai fais les bébés nageurs avec ma fille en France (je compte
refaire avec bb2), elle avait 2 mois quand on a commencée, c'est
impressionnant et ce sont des supers moments
c quoi " bébé nageur " ? c pas de l'aquagym ça?!
Mais ça doit etre super bon pour le bébé, et ils doivent être super
mignon à gigoter dans l'eau
__________________
Don't worry, b e khelwi !
Salon de the
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Senior Member Citation:
Envoyé par moa1974

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341

Date d'inscription: juillet 2013
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Messages: 1 626
bon, je crois que je vais tenter aussi alors, cette fois ci puisque je
dois refaire la couleur et que pour l instant, je travaille pas
@therbou : une derniere question, j ai des cheveux blancs mais
vraiment blancs, pas gris. Et plusieurs sur la meche de devant. Ca
risque pas de faire comme des''fils'' super flamboyants?
et therbou, ca te derangerait pas, vu que t as les cheveux chatains
comme moi de montrer la photo d une meche (a la lumiere)
comme ca, si ca correspond a mes cheveux, je m embete pas, je
fais ta recette
je sais pas si sur aromazone, ils ont du henne, sinon, faut que je
trouve ou en acheter
j'ai acheté mon henné sur le site henné biomantique, avec indigo et
tout! sinon, sur aromazone aussi ils en vendent, mais c nommé
différemment! mais tu trouves aussi l'indigo, brou de noix, etc etc
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Don't worry, be khelwi !
François Hollande exprime ses « regrets » à propos de sa boutade
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Date d'inscription: juillet 2013
Localisation: Paris
Messages: 1 626 Citation:
Envoyé par prenpa
oui tous des tapettes! tu te rends compte? Copé defend
les algeriens,il trouve la remarque déplacée
Le malheur des uns fait le bonheur des autres!
L'UMP défend l'Algérie maintenant!
Tout est une question d'opportunisme!
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Don't worry, be khelwi !
Mémoires d'une amnésique
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Date d'inscription: juillet 2013
Localisation: Paris
Messages: 1 626 Rihame, tu as déjà pensé à faire un recueil?
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Carnet de bord d'une femme enceinte.
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Date d'inscription: juillet 2013
Localisation: Paris
Messages: 1 626 Citation:
Envoyé par mirabata
Ce que je veux maintenant c'est faire de l'aquagym avec yemdy,
est ce que vous connaissez des adresses sur Alger?
tu es sûr qu'ils font des cours d'aquagym pour bébé?
regarde du côté de ben omar, on m'a dit que la piscine la -bas était pas
mal, par contre je ne sais pas pour les cours d'aquagym!
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342
Ravenclaw4
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Date d'inscription: juillet 2013
Localisation: Paris
Messages: 1 626 Depuis que sababa est rentrée chez elle, elle ne traine plus sur le
forum, je crois qu'elle n ous a oublié!
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Vos derniers achats (pour les femmes )
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Date d'inscription: juillet 2013
Localisation: Paris
Messages: 1 626 J'achète plus rien depuis quelque temps, je me force à ne pas sortir la
CB, et j'ai un calendrier ou je compte les jours avant les soldes! je
vais faire une razzia cette année je sens! J'ai fait un grand tri dans mes
fringues, j'en ai donné beaucoup, faut que je renouvelle
__________________
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Date d'inscription: juillet 2013
Localisation: Paris
Messages: 1 626 Citation:
Envoyé par moa1974
rav a carrement disparu
j espere que toi, tu seras encore la demain
si si elle est là, juste en mode incognito parfois…
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Date d'inscription: juillet 2013
Localisation: Paris
Messages: 1 626 Hâte que cette année se termine…mauvaise année, très mauvaise
année…jusqu'au bout…
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Joeyeux anniversaire Sarah
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Date d'inscription: juillet 2013
Localisation: Paris
Messages: 1 626 Joyeux anniversaire Sarah -la-gentille -de-Batna!

Profite à fond des années qui viennent, elles passeront très vite!
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343
Bonne continuation à HILAR
Ravenclaw4
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Date d'inscription: juillet 2013
Localisation: Paris
Messages: 1 632 C'est bien dommage! Une des personnes les plus gentilles sur le
forum!

Par contre, il semble un peu déprimée d'après son dernier message…
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Vos derniers achats (pour les femmes )
Ravenclaw4
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Date d'inscription : juillet 2013
Localisation: Paris
Messages: 1 632 Citation:
Envoyé par Grum
Je te l aurai fait à moitié prix!

Oui, oui tu as bien lu ce que tu as lu.
Moi aussi j'habite à Paris…tu me fais un lavage+séchage à
2euros?
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Ravenclaw4
Senior Member

Date d'inscription: juillet 2013
Localisation: Paris
Messages: 1 632 Citation:
Envoyé par Grum
Genre M comme Mahmoud, C comme Chedi …

non c'est plutôt W pour wech dekhlek , I pour in3al ding dang dong,
P pour Pourquoi -ton-prénom -c-pas-wipp??, et P pour Pareil -que-la-
précédente -lettre!

__________________
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CHACALETTE
Donner un prénom amazigh à son enfant nécessite une décision de justice en Algérie ?
chacalette
Senior Member

Date d'inscription: mars 2011
Messages: 9 324 maâliche il faut que les gens sachent.

de +, quand je vois le mode de vie des arabes (les vrais, d'Arabie hein!)
hormis l'accueil réservé aux invités et la générosité ( karam ) je ne reconnais
pas grand chose entre eux et nous (à part l'islam) même leur dialecte je ne le
comprends pas. (bon je comprends que l'algérien et le tunisien j'avoue )
chacalette
Senior Member Citation:
Envoyé par helena
c est plutot dans leurs reves ils sont devenus schizophrènes ils se voient
partout en afrique en occident a tahiti a ibiza aussi

Annnexes
344

Date d'inscription: mars 2011
Messages: 9 324
la derniere en date la danse du ventre la musique oriental et le luth sont
kabyles lol
tu ne devrais pas nous mépriser comme ça, je t'informes d'un truc, si tes
algérienne t'as 99% de chance d'être 100% berbère toi aussi. peu importe la
langue que tes aïeux ont adopté.
chacalette
Senior Member

Date d'inscription: mars 2011
Messages: 9 324 Citation:
Envoyé par cerisecerise
vercingetorix c'est moins pesant que la vraie orthographe : verr cinn gedo
righ *
c'est un titre militaire pas un nom
ça reste ridicule de mon point de vue, autre exemple allez pour le fun:
Napoléon (oui, oui y a des gens qui appellent leur enfant comme ça )

chacalette
Senior Member

Date d'inscription: mars 2011
Messages: 9 324 Citation:
Envoyé par Mandragora
awah el bard ta3 hnaya, ma yenef3ouch el tkacher…
Tkacher dans les bottes en cayoutcho! hum le parfum délicieux, kheir mil
Chanel!

chacalette
Senior Member

Date d'inscription: mars 2011
Messages: 9 324 Citation:
Envoyé par Soizik
y a des villes chez toi Chaca ?

merci pour ton avis et bravo pour les escarpins… j'adore rouge
d'ailleurs…

il me manque deux idées de cadeaux pour femmes de 40 ans environ…un
peu moins

des choses durables pour le souvenir… bague c'est trop personnel

boucles d'oreilles c'est bien mais j'ai pas de modèle en vue… si quelqu'un a
une idée

ou aussi un collier … pas le même bien sûr
Salam.
Merci pour le compliment, oui les chaussures rouges j'adore, j'avais peur que
mon maghé râle (je suis e n période de vidage de maison par le vide, et moi je
rajoute des trucs! bravo les résolutions, j'ai une volonté de poulpe )

Mais il a kiffé elles sont trop belles, et étonnament confortables.

Annnexes
345
chacalette
Senior Member

Date d'inscription: mars 2011
Messages: 9 324 ESCARPINS VAGA – Escarpins – Chaussures Automne -Hiver – Femme –
San Marina les filles.
J'aime bien le collier dru.
sinon le sa medi en ville c est mortel' toutes les tentations.

j ai flashé et acheté

chacalette
Senior Member

Date d'inscription: mars 2011
Messages: 9 324 Le maquillage, la catastrophe!!!!

chacalette
Senior Member

Date d'inscription: mars 2011
Messages: 9 324 Maman travaillait à l'usine, sortir à 6h de la maison, prendre le bus puis RER
puis un autre bus, embauche à 8h da ns l'atelier, 800 femmes dans un atelier
géant, une pause à 10h, 1h à midi et à 17h la débauche avec des milliers
d'autres en même temps, toutes les usines débauchaient aux mêmes heures.
puis rebelote 2h de transport retour….
je ne vois pas le rapport.
je peux faire la même avec ma grand mère Allah y rahma , femme de
ménage.

chacalette
Senior Member

Date d'inscription: mars 2011
Messages: 9 324 Citation:
Envoyé par Mandragora
Bonjour

C'est ce que j'ai pensé

Puis on n'est pas fidèle parce qu'on risque une raclée d'une "famille" de
sauvages…
Franchement "l'élu"" qui balance la femme, il est bien gratiné aussi!
En Algérie, les conservateurs en campagne contre les porteuses du "hijab qui dévoile"
(Moutabarij)
chacalette
Senior Member Ma grand mère miskina , comment tu connais son surnom?

Annnexes
346

Date d'inscription: mars 2011
Messages: 9 324

oui meme enceinte tu peux faire du sport
chacalette
Senior Member

Date d'inscription: mars 2011
Messages: 9 324 Citation:
Envoyé par falestine
non chacalate mahich kbiha elle n'aime le sport c'est tout
Tu te trompes je suis la reine de la Zumba
Votre rapport aux marques ?
chacalette
Senior Member

Date d'inscription: mars 2011
Messages: 9 324 En fait je suis en phase, plus rien du tout, je vide ma maison pièce par pièce,
en vidant je me sens légère et libérée.

J'ai plus envie de m'emcombrer de trucs futiles, je suis en pleine crise
existentielle.
les forumistes et l'algerie
chacalette
Senior Member

Date d'inscription: mars 2011
Messages: 9 324 Citation:
Envoyé par Vympel
j espère que tu as compris que je ne parlais pas d un bout de terre
Oui j'ai bien compris.
chacalette
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Citation:
Envoyé par falestine
samta va mais amicale ta smata
Wesh bik ya sidi? rak ji3ane ou quoi?

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Votre rapport aux marques ?
chacalette
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Messages: 9 324 Citation:
Envoyé par Soizik
y a marque et marque… il y a de belles marques fabriquées en France…
surtout en maroquinerie…

par contre, les carrés Hermes sont en soie française mais ourlés en Inde :
scandaleux
Ils manquent pas d'air quand même, vu les prix affichés!
chacalette
Senior Member

Date d'inscription: mars 2011
Messages: 9 324 Citation:
Envoyé par Séphia
depuis que je sais qui les fabrique, je ne me prends plus la tête avec les
marques…pourvu que ce que j'achète soit de bonne facture et
abordable…ne pas oublier tout de même que les marques ne valent pas
toujours ce qu'elles nous coûtent…
Bengladesh, China etc, j'ai les boules, je peux plus (à moins que ce soit pas
trop cher)
chacalette
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Messages: 9 324 Citation:
Envoyé par samane
Waouw Soizik, c'est 5 fois moins cher que ce que je pensais.tu as déjà
acheté sur ce site ?
Je pense que ce sont des faux.
les forumistes et l'algerie
chacalette
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Date d'inscription: mars 2011
Messages: 9 324 Citation:
Envoyé par Vympel
elle m aime pas je l aime pas c est aussi simple que ça
Voilà, bien vu.
oui meme enceinte tu peux faire du sport
chacalette
Senior Member Écoute, tu es pénible, ,dès que le ventre est gros tu ne peux pas faire de
courses à pied, capici?

De quoi tu t'occupes de toute façon, le donneur de leçon, tu n'es pas une
femme tu ne seras jamais enceinte alors o ccupe toi de toi même.

Samat c'est incroyable!

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Vos derniers achats (pour les femmes )
chacalette
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Messages: 9 324 J'adore Cristina, sinon c'est vrai que Sara adi l'marokia elle se prend pas
pour de la m***** quand même.

Carmele, un carnage

chacalette
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Messages: 9 324 Khlass raven je suis équipée! finito! (vais quand même aller zieuter )
chacalette
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Messages: 9 324 le foot l'opium du peuple, du pain et des jeux disait Néron….

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TERBHOU
trousseau
Terbhou
Mkach win ygueyel ezawech

Date d'inscription: décembre
2011
Localisation: Aurores boréales
Messages: 6 036 Citation:
Envoyé par MadMax
Désolé, mais c'est quoi ca un trousseau ?
sérieux, tu ne sais pas ce que c'est que le trousseau de la mariée?
__________________
Dans la vie il y a des gens formidables, d'autres fort – minables

Carnet de bord d'une femme enceinte.
Terbhou
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Date d'i nscription: décembre
2011
Localisation: Aurores boréales
Messages: 6 036 Citation:
Envoyé par sababa
Elle va subir une intervention , elle a une lithiase rénale (pierre au rein),..
je crois.
Il me semble que c'était la vésicule non!
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Dans la vie il y a des gens formidables, d'autres fort – minables

Terbhou
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Date d'inscription: décembre
2011 Citation:
Envoyé par sababa
Bonjour Souffre Anno', Moi perso j'ai emmailloté mon bébé, les premières
semaines, jour et nuit
p: maintenant, Il a un mois et 10 jours
Nous lui avons emmailloté les bras seulement, pour lui éviter de se faire peur
avec ses bras et sursauter pendant son sommeil
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Localisation: Aurores boréales
Messages: 6 036 Citation:
Envoyé par chocolate
Je me réponds car je me suis renseigné et c'est la même chose, même
mieux vu que c'est plus épais.
Voilà ça pourra peut être servir à d'autres
Chocolate, je profite de l'occasion pour rejoindre cerise et dire que t'es un
ange, j'apprécie beaucoup ta gentillesse sur le forum
_______________
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Messages: 6 036 Citation:
Envoyé par mackiavelik
Pourquoi vouloir absolument déranger Hurlevent?! Pourquoi vouloir lui
augmenter sa tension?!
surtout si vous portez le voile
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Vos derniers achats (pour les femmes )
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Date d'inscription: décembre Citation:
Envoyé par chocolate
Oh c'est trop trop gentil Terbhou et venant de toi en plus ça me touche
vraiment vraiment
et merci encore à cerise
De rien, c'est sincère

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Messages: 6 036 __________________
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Messages: 6 036 Citation:
Envoyé par cerisecerise
ya que ca que tu as retenu? tu as déjà fait deux en un? écharpe jupe toi?
hein!
….c'est vrai en plus
Cerise, tu m'impressionnes comment t'as jamais la flemme (et toujours le
temps) de tout lire/relire et en plus répondre
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Messages: 6 036 Citation:
Envoyé par AnoNimos
Hambouk charaky tdiry hna?
mazal mafhamtch rouhek? rahi ghir tma3ni
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Mkach win ygueyel ezawech Citation:
Envoyé par cerisecerise
j'aime pas entendre ca, ca me fait pleurer
société de m*rde

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Messages: 6 036 Moi aussi ça me révolte , j'ai la rage face à ce type de situations
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Messages: 6 036 Citation:
Envoyé par AnoNimos
Ntouma rakoum ghi t3mrou fiha…. Dok semana rayha tay tay tetlef

Men…Dhik el mekhbouta de Bloody et sa Bio -Attitude, melokher dhik
Senboula…avec ses achats…et enfin Terbhou el mouchakissa …..
Encore heureux hawzena Mira el bata qui aime el batata
Ntouma club ta3 kawarith tabi3ya
bon courage , therdet 3lik, soug enssa
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Messages: 6 036 Citation:
Envoyé par Blacky
Waw ! Très joli !
Moi aussi j'ai aimé le tableau , super beau
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Terbhou
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Messages: 6 036 Citation:
Envoyé par Thouraya
C'est de John William Waterhouse, il a de beaux tableaux, souvent avec
des femmes d'ailleurs.
je connaissais pas , cerise merci de poster de l'art dans tes répliques
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Messages: 6 036 Citation:
Envoyé par prenpa
c'est le mythe des tonneaux des danaïdes,remplir des fûts qui se vident
…autrement dit faire quelque chose qui ne sert à rien…
il devenu bô mon toupic…
A défaut de musique, espérons que l'art adoucira les mœurs
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Messages: 6 036 Citation:
Envoyé par cerisecerise
te laisse pas faire, menace le petit de l'envoyer chez Youcef qui va lui
casser les oreilles pour de bon !
peace and love ici, pas de violence
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TOURAD
Joyeux anniversaire a toi ma sakurita
tourad
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Messages: 7 230 il n'est jamais trop tard
joyeux anniversaire
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Qui ne défend pas ses droits mérite de les perdre.
Avant ma venue, rien ne manquait a FA. Après mon départ (pour des
raisons prof essionnelles), rien ne lui manquera.
Un religieux musulman interdit aux femmes de toucher aux co ncombres et aux bananes
tourad
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Date d'inscription: octobre 2009
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Messages: 7 230 sans oublier les glaces et les sucettes …
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raisons professionnelles), rien ne lui manquera.
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tourad
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Date d'inscription: octobre 2009
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Messages: 7 230 Citation:
Envoyé par moa1974
Je suis etonnee du peu de developpement des sites internet en Algerie.
Aujourd hui on peut faire son site tout seul, ca ne coute qu un peu de
temps et pas besoin d etre informaticien.
En France, le moindre petit truc a son site.
Je me demande pourquoi.
parce qu'ils travaillent au lieu de se poser des questions
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raisons professionnelles), rien ne lui manquera.
Merci d'appuyer sur le bouton pour lui
tourad
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Messages: 7 230 Citation:
Envoyé par nedromiya
c'est pas mal en plus il te remercie
je pense que c'est e dernier remerciement de sa vie
méchante
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tourad
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Date d'inscription: octobre 2009
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Messages: 7 230 Citation:
Envoyé par pulse

Ok je te crois sur parole,j'essaye
ce n'est pas a moi que tu vas rendre service en tt cas
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tourad
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Date d'inscription: octobre 2009
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Messages: 7 230 Citation:
Envoyé par pulse
Je sais que c'est un piége,je clique pas

Je pense que tu me connais assez bien pour savoir que ce n'est pas mon
genre
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Messages: 7 230 Citation:
Envoyé par pulse

ne me dis pas que t'as les deux mains sur la souris
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Une étude scientifique sur les forums..
tourad
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Messages: 7 230 Citation:
Envoyé par framboise
sinon la main est censée être ou ?: Huh:
sur le genou par exemple
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tourad
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Citation:
Envoyé par cléo
touradou c`est moi qui la porte bien cette robe

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Messages: 7 230 ma chae alah 3like
ne bouge pas j'arrive on va allumer un feu et préparer un thé
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Messages: 7 230 Citation:
Envoyé par La Tsarine
si tu veux je la met à ta place

dis moi juste la quelle
Moi je propose celle en ROUGE je ne sais pas si c la robe qui belle ou c
juste parce que c elle qui la porte ?
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toura d
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Messages: 7 230 Citation:
Envoyé par dounia25
vas y cléo,je ne t'ai jamais vu
et moi je ne t'ai jamais vu ! bien que peut être on s'est croisés à (c…)
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CEUX QUI NE PRATIQUE PAS LES PILIERS SONT ILS DES MUSLMANS
tourad
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Messages: 7 230 Je n'ai absolument rien compris !
Mais je pense que si un humain témoigne qu'il n'y a qu'un seul dieu et
que Mohamed (SAW) et le prophète de dieu devie ndra musulman
pour le reste dieu seul a le droit de juger.
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tourad
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Envoyé par Nari06
explique moi comment on fait pour envoyer par MP

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Date d'inscription: octobre 2009
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Messages: 7 23 Clique sur mon pseudo puis sur envoyer un MP a tourad
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Messages: 7 230 Citation:
Envoyé par Nari06
Bon voila ma vraie tof en directe live je flippe donc je l'enleve de ce pas
vous n'avez pas l'electricité ? rahi el dalma
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Messages: 7 230 Citation:
Envoyé par pulse
Nbaye3

rahome si heureux de leur vacance au bled khali el bire baghtahe
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Messages: 7 230 Citation:
Envoyé par La Tsarine
aller c'est fait, je retire
Dommage on a pas la photo de la ceinture
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Messages: 7 230 Citation:
Envoyé par pulse
C'est fait je t'ai pas répondue
Had lyamat rak dor bezaf hna
marti w loulade ghaybine
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A quoi penses -tu en ce moment ?

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tourad
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Messages: 7 230 si seulement il n'y avait que kastor
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raisons professionnelles), rien n e lui manquera.
Joyeux anniversaire Miissy…
tourad
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Messages: 7 230 Citation:
Envoyé par Miissy
cherry je tai entendu athouzyint

Je ne fais que passer merciiiiiiiiiiiiiiii a tous je vous aimes
joyeux anniversaire à toi
cela te fait combien déjà ?
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Date d'inscription: octobre 2009
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Messages: 7 230 Citation:
Envoyé par pulse
Moi
ne tiens pas compte de mon message ci -dessus
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tourad
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Date d'inscription: octobre 2009
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Messages: 7 230 Citation:
Envoyé par pulse
3lach c'est interdit de regarder disons d’espérer car là j'ai pas vue
de beaugosses
Ded zawdji l3aziz roh hat la table,rani djaya
Yaw djawbina
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ZOUBIR8
Zoubir8
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Date d'inscription: avril 2008
Messages: 20 726 Citation:
Envoyé par karim1970
d'accord , alors trouve un champs de canne a sucre et de soja on
va lui faire la pression

– ce n'est pas du "soja", mais du colza.
– trouver un champs de cannes à sucre? Makache mouchkale .
– hak un champs de "chamandar" http://youtu.be/EX_DvEwoemo

khouya tape "cannes à sucre au Maroc sur google et sur you tube".
– pourquoi les Marocains cultivent de la canne à sucre et de la
betteraves sucr ière et non on doit écouter Mr Rabrab dire partout:
c'est impossible de les cultiver en Algérie.
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Dernière modification par Zoubir8 23/11/2013 à 20h48.
Cheikh Arifi appelle au jihad en Syrie et va passer ses vacances à Londres.
Zoubir8
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Date d'inscription: avril 2008
Messages: 20 726 Purée, il a de belles vacances…
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Rebrab le plus riche d'Algerie
Zoubir8
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Date d'inscription: avril 2008
Messages: 20 726 keskedudi khouya ?
ghayett un peu plus fort mane fadhlek , je n'ai pas entendu…
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Annnexes
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Zoubir8
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Date d'inscription: avril 2008
Messages: 20 726 Khouya Zapata, n'ssitt ?
Yekhi goutelek, rani zapetek ça fait au moins 3am.
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Sur you tube, les chroniques de Mr Laid. A voir!
Zoubir8
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Date d'inscription: avril 2008
Messages: 20 726 Citation:
Envoyé par KEYBOARDZAPPER
Lors de mes vacances a bechar j'ai eu ce problème d'essence sans
plomb mélangée avec de l'eau,résultat le moteur étouffée,1
injecteur bouché,deux bouge out et moteur ne tournait plus que sur
2 cylindre…
J'ai fait vidangé le réservoir j'ai remis de l"essence propre changé
les bougies et tout est rentré dans l'ordre….

D'autres sur des voiture diesel on eu moins de chance la pompe
d'injection cassée et les injecteurs out….
purée, même les injecteurs…
Mais si Laid, ne dénonce pas que ça.
Wallah , il me plait bien.
On voit, chabi rahou .
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Houari Boumédiène comme vous ne l'avez jamais vu.
Zoubir8
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Date d'inscription: avril 2008
Messages: 20 726 Citation:
Envoyé par ADHAR
Peux tu s'il te plait m'expliquer comment un pauvre, issu d'une
famille pauvre, se retrouve a EL Azhar? nous sommes en 1954 ou
1955 … le voyage n'etait pas comme aujourd'hui!
Comment un pauvre issu d'une famille pauvre se retrouve à l'Etat
Major, alors qu'il n'a aucun faits de guerre à son actif (mise à
part une réception d'un bateau d'armemen t au Maroc).
De quel droit, ce sordide a t il dissoulu l'assemblée constituante
de l'époque?
De quel droit il a mit sous résidance surveillée l'ane baté qu'était
benbella, ….et les autres?
Comment tu explique que sous son regne personne ne connaisait

Annnexes
361
ni avait entendu parlé de Boudiaf ?
le sordide est , au mieux, un vassal du KGB.
Comment pouvez vous nous expliqué qu'il a nationalisé le pétrole
que nous prenait la France?
Comment pouvez vous nous expliqué qu'il a:
– fait construire l'aciérie d'El Hadjar, des usines de tracteurs,
charrues, remorques, citernes, des universités, des villages agricoles,
des hôpitaux, relevé le Smic? …
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L'UKRAINE ENVOIE BALADER L'UE
Zoubir8
Senior Member

Date d'inscription: avril 2008
Messages: 20 726 quelle joie
viva l'Ukraine.
Hourrah
hourrah
hourrah!

Russie : défilé militaire digne de l'ex -Union soviétique – YouTube
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DZ :Gros contrat d'armement
Zoubir8
Senior Member

Date d'inscription: avril 2008
Messages: 20 726 Citation:
Envoyé par tek.afiriste
sur les 10 milliards pour cette ferraille , combien le gros général
a t il assuré pour son compte et celui de ses copains. Le SMIG des
négociations étant de 10 pour cent, le général major vient de
s'assurer d'un nouveau complément de retraite . Un parachute
doré qui atterrira sur une DZ *suisse.

* Drop Zone ou zon e de largage du parachute.
Achat de "Ferraille" imposée par les menaces à nos frontières.
Djayeh est celui qui croit que notre gaz n'attire pas les convoitises.
Nous avons d'une ANP forte au service du peuple.
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Annnexes
362
Zoubir8
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Date d'inscription: avril 2008
Messages: 20 726 Citation:
Envoyé par Arsène
Tout le sale boulot aux frontières algériennes est assuré par
l'armée française alors à quoi sert l'armée algérienne ?
Hachek!
Voilà qu'il y en a qui par ignorance crache sur nos djounouds.
Allez discuter avec les djounouds qui passent des mois dans les
sables et la poussière surveiller les frontières.
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Zoubir8
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Date d'inscription: avril 2008
Messages: 20 726 Citation:
Envoyé par tek.afiriste
le gaz est déjà aux mains des multinationales sans lesquelles tout
restera sous terre ou sauterait faute d'entretien ou de pièces
détachées de qualité – Skida , ARZEW …

l'ANP est forte des miliards de la rente que gère en toute impunité
les militaires et l eurs sbires. Une armée veille sur les frontières et
la sécurité des citoyens. Celle des DAF a massacré les Algériens
et continue à les tenir sous sa botte avec un mépris digne des
anciens colinisateurs les plus racistes. DZAIR est pour "ouled el
guiade" et le gaz au service de leurs enfants.
Et internet permet d'insulter sans preuves, caché derrière son clavier.

Rani n'chouf niveau politique rahou taht ez -zéro chez certaines.
Aucune capacité d'analyse, si ce n'est pleurer comme une vieille
femme…
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DZ :Gros contrat d'armement
Zoubir8
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Citation:
Envoyé par aynazppr75
Le Maroc s'est armé y a pas longtemps donc l'Algérie fait pareil
c'est comme dans une cour de récré où il faut montrer qui a la
plus grosse et ne rien lâcher

Annnexes
363

Date d'inscription: avril 2008
Messages: 20 726 Sauf, que contrairement à une cour de récré, il s'agit:
– de défendre le citoyen Algérien qui aspire à une vie normale,
– de tenir compte que derrière le Maroc, il y a l'Empire (U SA et
autres vampires…).
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La palestine,un An déja 29/12/1212
Zoubir8
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Date d'inscription: avril 2008
Messages: 20 726 Citation:
Envoyé par aynazppr75
Le problème des dirigeants palestiniens c'est que quand la
Palestine sera un Etat à part entière ça les mettra au chômage
illico presto, mais peu de gens le comprennent ça …
Woullah khouya , on dirait que vous travaillez pour le Mossad.
__________________
– Si tu veux aider la PALESTINE va sur www.bdsfrance.org

AUX FEMMES EXEPTIONNELLES
Zoubir8
Senior Member

Date d'inscription: avril 2008
Messages: 20 726 ahhhhh, ces femmes exceptionnelles
ces femmes qui vous laissent un souvenir ému
merci à leur façon d'être
merci à leur sensibilité
chacune d'entre elles est un joyau….
__________________
– Si tu veux aider la PALESTINE va sur www.bdsfrance.org

Israel participe à l'attaque de la Ghutta en Syrie.
Zoubir8
Senior Member

Date d'inscription: avril 2008
Messages: 20 726 il faut lutter contre l'entité qui souhaite mettre la fitna dans les pays
arabes.
__________________
– Si tu veux aider la PALESTINE va sur www.bdsfrance.org
– Si tu veux aider la Syrie envoie à l'ambassade de Russie un message
de félicitation pour la position de Poutine (ambrus@wanadoo.fr).
– Algérie: "Athawra mina chaab oua ila chaab". Par thawra j'entends
un processus de démocratie sociale.
– Coup de coeur: Youtube: «ayemma a3zizen ouretsrou»

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364
SEGALAS
Pourquoi nous les hommes nous aimons les femmes
segalas
Senior Me mber

Date d'inscription: juin 2013
Messages: 3 873 et quand elle decide de prendre un avocat , de demander la garde des enfants
et de lui verser une pension alimentaire et que tes valises sont sur le palier …
c'est la que tu regrettes de l'avoir rencon trer!.
LETTRE DE BOUTEFLIKA AUX ALGERIENS
segalas
Senior Memb

Date d'inscription: juin 2013
Messages: 3 873 le peuple vote avec son estomac,je declare vainqueur bouteflica par ko , ca
me fait rire ces histoires de patriotisme :tout le monde s'en fiche , tout le
monde pense a ce que le vieux va encore distribuer pour obten ir la paix
sociale…en fait bouteflika est l'otage du peuple !
Maison à crédit!
segalas
Senior Me mber

Date d'inscription: juin 2013
Messages: 3 873 il fallait acheter quand la bulle immobiliere a eclater et revendre maintenant
!!! aujourd'ui aucun interet a acheter ,vaut mieux louer et attendre que la bulle
explose …en attendant on place l'argent en bourse pour speculer , puis quand
la bulle boursiere va eclater avec la hausse des taux d'interets ,rester sur les
livrets securisés avec un taux de 4% …aucun interet a acheter pour louer et
avoir un mauvais payeurs suite a la crise ou bien des travau x a financer ou
bien encore etre victimes des taxes habitations et foncieres qui explosent plus
taxation du montant des loyers !!! ne touchez pas a l'immobilier avant -50%
Comment se passe un divorce en Algerie ??
segalas
Senior Member

Date d'inscription : juin 2013
Messages: 3 873 ca devient de moins en moins interessant de se marier en algerie ! –
normalement la femme tu la prends chez son pere quand tu divorces tu dois
juste la rendre a celui qui te la donner ! – la ca commence a parler de pension
alime ntaire , de lui louer une maison ! la situation se degrade vraiment !
segalas
Senior Member
Citation:
Envoyé par leila90
Tu la prends de chez son père peut être…
Mais elle n'est pas la propriété de son père…encore moins de son conjoint.
–––––––––––––––––––––––––

elle appartient a qui alors ? moi on m'a toujours dit de negocier avec celui qui
conclut le contrat au depart – or a ce que je sache ,cela se fait avec le pere –

Annnexes
365

Date d'inscription: juin 2013
Messages: 3 873 donc moi je ramene chez le pere apres si elle veut pas rester la bas, elle prend
un taxi et elle va ou elle veut -moi j'aurais accompli la totalité de mes
obligations comme le prevoit le contrat de depart !…
Importer un fusil de chasse d europe?
segalas
Senior Member

Date d'inscription: juin 2013
Messages: 3 873 il n'y a plus de perdrix , plus de lapins et plus lievres ! -donc c'est plus pour
tirer sur les cambrioleurs c'est ça ?
1€=155 dinars qui echange ses dinars ?
segalas
Senior Member

Date d'inscription: juin 2013
Messages: 3 873 1€=155 dinars qui echange ses dinars ?

depuis la candidature du genialissime abdelaziz bouteflika , le marché clauzel
a alger joue contre le dinars ! mais pourquoi donc les investisseurs algeriens
veulent ils echanger absolument leurs dinars contre des euros ou du dollars –
ce qui monter mecaniquement baisser la valeur du dinars …
France : Le FN "dédiabolisé" surprend , le "front républicain" dépérit
segalas
Senior Member

Date d'inscription: juin 2013
Messages: 3 873 par precaution , mes valises sont pretes ! je prefere encore bouteflika a marine
le pen !
Egypte : plus de 500 exécutions!
segalas
Senior Member
on elimine l'opposition radicale pour pouvoir faire 5 ou 6 mandats derriere ,
enfin jusqu'a la mort quoi – les petits mouvements d'opposition pacifiste ,les
barakats , les ca suffit les degage ect on peut toujours vivre avec mais les
mouvements violent qui peuvent tuer le general lors d'une promenade pour
saluer ces sujets asservis , ceux la il n'y a qu'une seule solution pour s'en
debarasser la justice expeditive….

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366

Date d'inscription: juin 2013
Messages: 3 873
Maison à crédit!
segalas
Senior Member

Date d'inscription: juin 2013
Messages: 3 874 Citation:
Envoyé par ADHAR
voila une réalité .
achat d'une maison en 1998, elle valait 80.000 €
credit sur 15ans a raison de 610€/mois
paiements :
610 x 180 mois = 109 000.00€
taxes foncière une moyen de 900€/an
900 .00€ x 15 = 13500.00€
cout : 109 000.00€ + 13 500.00€ 122 5 00.00 €
aujoud'huit elle est cotée a 200 000.00 €. donc une plus value de
200.000.00 -122 500.00 = 77 500.00 €
les assurances que tu sois locataire ou propriétaire tu les paies quand
même
il en est de meme pour la taxe d'habitation.

la régle du 1/3 est une aberation, pour un salaire de 6000.00€/mois et
plus,
Dans l'achat a credit, on ne mobilise pas plus qu'un mon
ant du loyer !
si l'achat se fait au comptant, cette mobilisation est compensée par
l'augmantation du prix de l'immobilier.
––––––– –––––––––––––––––
ce raisonnement est faux :

1/ pour faire une plus value ,il faut vendre et acheter ailleurs donc aussi cher
voir plus cher -donc l'histoire de la plus value est degommée.

2/ tu oublies de compter tous l es travaux qui peuvent te tomber dessus sur 15
ans (ravalement , plomberie ,travaux plomb , refection cage d'escalier ect ect )
ca peut vite depasser les 15/20.000 euros sur les 15 ans .

3/ tu es a la merci de la legislation sur l'imposition n parle de t axer les
residences principales comme si tu etais locataire -et oui la france a besoin
d'argent .
4// faire un placement immobilier t'empeches de prendre des risques dans
d'autres secteurs plus remunerateurs .

5/ en cas de krach immobilier ,et si ton acha t a ete fait au plus haut gros risque
de perte de valeur de ton logement …je ne parle pas d'un bombardement ou
d'un tremblement de terre .
l'echec cuisant du programme oleicole en Algerie
segalas
Senior Member
ni melitaire ni islamiste – on veut des gens capable qui reflechissent et qui
font participer la societe civile – des gens qui reflechissent 10 fois fois avant
d'engager le moindre centimes de dinars de l'etat .. . on veut des debats a
l'assemblée nationale , un echange d'idees , personne ne detient la verité seul
la reflexion peut mener vers un objectif – ni le klask ni le sabre on veut le
stylo !!!…. y a pas que des unfiformes ou des gandouras en algerie ! il e st
temps de donner la destinée de ce pays a ceux qui pensent qu'ils ne savent

Annnexes
367

Date d'inscription: juin 2013
Messages: 3 874 rien tous seuls mais pourrait tout apprendre ensemble … ce gachis dans
l'oleiculture se retrouve dans tous les autres domaines , la preuve on vient
d'importer du blé – la preuv e on a l'autoroute est ouest a refaire en grande
partie -la preuve les logements ruraux sont a 80/90% inachevés – les aides a
l'ansej ,non remboursées et presque rien comme creation d'emplois et pourtant
l'argent n'est plus la !!!…

Arrestation des Boutef !
segalas
Senior Member

Date d'inscription: juin 2013
Messages: 3 874 je suis le nouveau president , j'instaure l'etat d'urgence -plus personne dehors
a partir de 18h – je controle la television – acces interdit a hassi messaoud –
tous les tuyaux seront deviés vers chez moi … le ministre de la defense est
viré mon on cle ALI en prend le controle ce jour – le ministre des finances est
mon cousin bachir – le ministre de l'interieur sera mon frere jamel – je garde
khalida toumi a la culture ,je sais qu'elle ne me trahira pas tant qu'elle travaille
… je promet au peuple des visas et peu de pain de temps en temps !
femme divorcée en algerie
segalas
Senior Member

Date d'inscription: juin 2013
Messages: 3 874 je ne sais pas si c'est un bien que le regard de la societe change – deja qu'il y a
beaucoup de femmes non mariées en algerie -si en plus celles qui le sont deja
rejoignent la 1ere categorie e n divorçant parce que la societe est plus
clemente – on va se retrouver avec d'autres problemes …les familles
decomposées , les enfants qui perdent le nord -et peut etre meme des
rapporats humains contre nature au sein de la societe – enfin bon parait que
c'est une bonne chose …juste une reflexion ,ne m'incendiez pas ,je suis
traditionaliste -le divorce seulement en cas de force majeur et pas parce qu'on
est pas d'accord sur la chaine de television !.
Mounir, apprenti djihadiste
segalas
Senior Member

Date d'inscription: juin 2013
Messages: 3 875

ce qui serait interessant c'est d'analyser le pourquoi ? : pourquoi des gamins
de 15 ans decident comme ça de rompre avec la societe pour aller se faire tuer
ou tuer dans une contrée perdu pour un combat qui n'est pas le leur …une
recherche d'identité payée par le prix du sang ? un pays d'accueil non choisi
qu'ils renient ? un pays d'origine qui n'offre aucune perpective de retour et qui
sont englués dans la dictature et la hogra ? – qui est responsable de cette vie
dans les cités HLM , ces g hettos communautaire , cette vie de mendiant dans
le pays des autres : les pouvoirs arabes alors quand ils voient qu'ils peuvent
verser le sang contre l'un de ces pouvoirs qui les a plantés dans ce decor ,ils y
vont ! une sorte de vengeance par procuration ….pas facile de juger
Mounir, apprenti djihadiste
segalas
Senior Member Citation:

Annnexes
368

Date d'inscription: juin 2013
Messages: 3 875 Envoyé par Ladoz
Ils sont manipulés "intellectuellement et financièrement" par certains
"imams et ulémas" de l'OTAN , de la judéo -maçonnerie et des services .

non je ne crois pas a cette hypothese , qu elques elements peuvent etre utilisés
pour des missions de renseignements de par leurs origines et la possibilité de
les infiltrer sur des terrains inaccessibles aux agents occidentaux – mais dans
la plupart des cas , ils sont le resultat de la politique c atastrophique du visa de
travaille a l'epoque de nos parents sans calculer les consequences sur la
descendance …ils sont le crime visible de la dictature et de l'incompetence des
autorites des pays d'origines qui ont virés de chez eux une partie de leur
population faute de leur proposer un avenir dans leur propre pays .
l'argent dans le couple
segalas
Senior Member

Date d'inscription: juin 2013
Messages: 3 875 beaucoup de femmes sortent les textes religieux quand ça les arrange pour
expliquer que c'est a l'homme d'assumer …d'une part a l'epoque des textes
religieux ,il n'y avait pas de meubles , il n'y avait ni conforama ni ikea , ni tv
plasma – les maisons etaient en terre cuite ou en toile dans le desert – il n'y
avait pas 2 ans de loyers a versé donc c'etait facile de faire le fanfaron mais
aujourd'hui tu parles tu paies !….et puis si sa femme qui travaille ne l'aide pas
qui va l'aider ? et puis elle va faire quoi de son fric , l'epargner pendant que
lui paie tout ? -y a des gens aussi k.ons que ça sur terre ?…et puis nom d e dieu
il y a 11 millions de femmes non mariés en algerie , il peut bien trouver une
qui va accepter de payer ce meuble !

segalas
Senior Member

Date d'inscription: juin 2013
Messages: 3 875 Citation:
Envoyé par syrius
Pour le moment ils ne sont pas mariés, c'est au niveau de la distribution
des charges qu'est ce qui relèvent des charges du fiancé et de la fiancée.

A priori c'est le marié qui paie la chambre à coucher et l'ameublement ,
une fois la bague au doigt je n'ai pas lu que Cataphore était opposée à
participer aux charges, bien au contraire.

Je trouve ça moyen de se lancer dès à présent dans les petits comptes.
la bague est au doigt bien avant la fete du mariage – on se marit devant dieu
chez nous pas devant le maire ! donc c'est sa femme le jour ou elle a dit oui !
et donc ce jour la elle a dit oui pour le meuble aussi – sinon a la place du gars
je lui demande de venir signer un credit chez conforama : un echeanc ier sera
etablit pour apres la date du passage devant le maire de façon a ce que ce joli
meuble entre autre appartienne aussi a notre cliente – quelle plaisir de partager
des responsabilités -je suis un homme moderne moi !

segalas
Senior Member

Date d'inscription: juin 2013
Messages: 3 875 Citation:
Envoyé par syrius
On doit pas avoir le même parcours, je comprends ta position car il me
semble que t'as déjà vécu un divorce
non non sur la carte grise je suis toujours neuf !ww! mais le probleme c'est
que je rencontre que des filles qui refusent de payer le meuble – quand je vais
en trouver une qui sortira sa carte bancaire pour payer ce satané meuble sans
faire un scandale et m'enlever toute virilité peut etre que je me prendrais la
tete pour la sortir de chez son pere et lui offrir le grade de femme mariée lol …
grade qui coute tres cher en ce moment ! ca devrait se negocier d'ailleurs .

Annnexes
369
segalas
Senior Member

Date d'inscription: juin 2013
Messages: 3 875 voila elles exigent la limousines pour venir les chercher dans la cite HLM et
quand il s'agit de payer une commode ça met le hola ! yakhi quand on sait
qu'une occidentale peut tuer pour son mari juste parce qu'il lui offre une rose
a son anniversaire – le materialisme vous condamnera a finir vieilles filles ! et
ce sera chah pour vous .
AHMEDDAMIEN
recherche un maçon compètent sur oran
ahmeddamien
Senior Member

Date d'ins cription: avril 2010
Messages: 1 497 Citation:
Envoyé par helena
n importe quoi ils sont tres bien paye et a la tache c est sur
le probleme avec eux c est qu ils bossent quand ils veulent et le
boulot dans la maconnerie n est pas au top 6 mois apres la
construction de ta maison tu vois deja des fissures
les prises electriques sont placees a deux metres de l entree de
chaque piece
des fois tu vois en haut du mur une prise electrique tu te demandes
ce qu elle peut vient faire la ou alors au milieu du mur
ils te font faire des trucs que tu n as meme pas demande par
exemple des moulures
le balcon de travers
ils melange 1 sac de ciment pour 3 sacs de sable d ou les fissures
les barres de fer pas suffisant le beton trou mou ca c est pour aller
plus vite quand ils le font rentrer dans les tuyaux alors qu ils
devraient etre epais et taper avec un marteau pour le faire
descendre

y a des tas de trucs ou leur boulot laisse a desirer
lol
ton maçon est électricien en plus???

SALAM
ahmeddamien
Senior Member

Date d'inscription: avril 2010
Messages: 1 497 Citation:
Envoyé par navel
bonjour, je recherche un local à chtaibo, si quelqu'un loue ou vend
je serez vivement intéressée. Merci par avance.
salam
si ce n est pas indiscret tu vas y vendre quoi
j'y ai fait de bonnes affaires en ferronerie ancienne
Resolutions 2014 !
ahmeddamien
Senior Member Citation:

Annnexes
370

Date d'inscription: avril 2010
Messages: 1 497 Envoyé par tayiba
-faire mes prières de mon mieux c'est à dire se connecter à 10 0%
avec allah
-faire des prières en plus
-se réveiller une heure avant el fadjr, hier j'ai vu un doc sur les
boudhistes ils se réveillent faire des prières à leur dieux à 4h du
mat, alors que
qui invoquons le VRAI seigneur qui prend la peine de venir
jusqu'à nos bouches entendre nos demandes et les exaucer,à
chaque dernier tiers de la nuit, on a la flemme de se réveiller
-ne pas parler sur les autres
-corriger mon sale caractère
-réduire mes heures de connexion sur fa
tellement de choses arrivent à nos proches (maladie, mort…etc)
qu'on fini par se dire "la prochaine peut être moi" alors que dans
la vie on est habitué à se comporter comme si ça n'arrivait qu'aux
autres et pas à nous
dire que les boudhistes ont leurs Dieu et nous le notre est un lapsus
polythéiste…lol
c'est juste peut etre leur conception qui est différente

tsar tik que ALLAH T ACCORDE TES VOEUX

salam
ALERTE
ahmeddamien
Senior Member

Date d'inscription: avril 2010
Messages: 1 497 Citation:
Envoyé par yosra
j'ai pas compris g un début de rage de dent !! au secours c horrible
g trop mal, je viens de mettre un clou de girofle sur la dent en
question ( horrible sa pique)mais rien a faire , et apres quest ce
quil faut faire ?

Bien evidemment demain jessaye daller chez le dentiste
salam essaie de te brosser les dents
et faire un bain de bouche
peut etre tu as mangé du sucré et ca suractive la douleur
et demain dentiste
chat moche, mais distingué
ahmeddamien
Senior Member

Date d'inscription: avril 2010
Messages: 1 497 Citation:
Envoyé par yosra
non et meme que la semaine dernière je me suis fait plaisir en
mangeant un lelblebi a Tunis
tu tes fait un collier avec du kousboura???
Chez Sahraoui
ahmeddamien
Senior Member Citation:
Envoyé par sahraoui
c'est joli
moi je suis tés orientale aussi mais à quandition qu'il n'y ait pas

Annnexes
371

Date d'inscription: avril 2010
Messages: 1 497 tops de faillance sur les mur le mosaïque c'est beau mais
l’endroit et les couleur doivent être bien étudier.
par contre les nveau types de peinture sur le marché extra,
surtout la matelassé

salam
la matelassé c est quoi?
J ai trouvé de la laque satiné a l'eau très bonne
je hais les interieurs tout en laque brillante
Le coin des humoristes
ahmeddamien
Senior Member

Date d'inscription: avril 2010
Messages: 1 497 Citation:
Envoyé par Blacky
Postez ici vos meilleurs humoristes , ceux qui vous font pleurer de
rire

Les chiens en Algérie ( Fellag )
salam blacky
j ai découvert il y a peu fellag que je ne connaissais que de nom
j aime bcp son humour très fin et son langage
celle la j aime bien
Chez Sahraoui
ahmeddamien
Senior Member

Date d'inscription: avril 2010
Messages: 1 497 Citation:
Envoyé par sahraoui
merci séphia pour cette bonne musique:
je te souhaite également une Bonne Année
et profite de ton séjour
salam sahraoui
le the des gens du sud
rien de mieux
un vieux a la zaouia nous prepare un thé tres fort du sud
j adore
comment vas tu
Astuce écolo anti mouche.
ahmeddamien
Senior Member

Date d'inscription: avril 2010
Messages: 2 311 LES MOUCHES SERAIENT APPARENTES AUX TAUREAUX????
ahmeddamien
Senior Member Citation:
Envoyé par Miss angel

Annnexes
372

Date d'inscription: avril 2010
Messages: 2 311 pourtant c'est simple
vous découper la bouteille, vous remplissez la base avec une solution sucrée
vous retournez le haut de la bouteille sur la base, les mouches rentrent par la
partie large, se noient et pour celles qui échappent à la noyade ,elle seront
piégées car elle ne pourront plus sortir par le goulot.
pensez à enlever le bo uchon
tes bonne toi………………….
Peut on boire le jus de grenadine ensuite???
diatribe contre les Pink Floyd
ahmeddamien
Senior Member

Date d'inscription: avril 2010
Messages: 2 311 pink floyd m a toujours gonflé dans la jeunesse….a part ce wall un peu plus
rock….des morceaux de vingt minutes ou tu t endormais….
Astuce écolo anti mouche.
ahmeddamien
Senior Member

Date d'inscription: avril 2010
Messages: 2 311 rien pigé non plus…sinon c est tres interessant vu le nombre de mouches en
ces temps
Comment sourire alors qu'Alqsa est menacé?
ahmeddamien
Senior Member

Date d'inscription: avril 2010
Messages: 2 311 carton rouge pour zoubir
ahmeddamien
Senior Member Citation:
Envoyé par Pattex
You can smile when you receive a message from a married woman

Annnexes
373

Date d'inscription: avril 2010
Messages: 2 311 mdr j allais dire pareil comment dragouiller de la femme adultère quand on voit ce
qui se passe…………les allégories parfois vaut mieux la jouer soft….nous ne
sommes que des humains
diatribe contre les Pink Floyd
ahmeddamien
Senior Member

Date d'inscription: avril 2010
Messages: 2 311 Citation:
Envoyé par Bourourou
je n'arrive pas à poster
le froidqui fait des angelures aux doigts..
Terrible
salam bourourou

ahmeddamien
Senior Member

Date d'inscription: avril 2010
Messages: 2 311 Citation:
Envoyé par Pattex
Chkoun had el 9ardhawi ?
un pouf qui fait des fatwas visant a tuer des innocents..un pote a bernard
marchand de legumes malhonnete
ahmeddamien
Senior Member

Date d'inscription: avril 2010
Messages: 2 311 Citation:
Envoyé par falestine
je viens d'assister aujourdhui dans un marché à alger à une scene digne
d'un comportement d'algeriens
" une femme acheta du dessert à un marchand de fruits,le payaavec
unbillet de 500 da; en continuant de discuter avec ce marchand elle
demanda la monnaie;ce dernier nia tout bonnement qu'il na pa recu
d'argent;alors la bonne femme p aya de nouveau et lui remis les fruits
qu'elle acheta"
et oui c'est un cas parmi des millions
ce qui m'incite à ecrire
qu'etre algerien est synonyme de voleur de malhonnête à 80%
peut on en déduire par ta conduite ce qu'est etre falestini …
Non je crois ca n implique que toi ton manque de courage…
le hallal selon auchan
ahmeddamien
Senior Member La marque est commercialisé dans plusieurs centres commerciaux dont Carrefour,
Auchan,
Casino, ED, Cora, etc.

Annnexes
374

Date d'inscription: avril 2010
Messages: 2 311 – rendez -vous sur les sites Internet des centres commerciaux et envoyez un mail
au service
consom mateurs.
– diffusez par SMS, sur Twitter, sur Facebook les rapports ci -dessus ainsi que la
photo publiée
en début d’article afin que les destinataires de vos messages reconnaissent
visuellement la
marque.
La principale action est de ne plus acheter des pro duits Hallal ou plutôt dit Hallal
de la marque Al saada car leurs produis sont composés à 80 % de porc

sunna -magazine.com/actualite/scandale -autour -du-hallal -chez-auchan -produit -al-
saada
ahmeddamien
Senior Member

Date d'inscription: avril 2010 le projet consiste a dresser des corbeaux ,a qui on a scotché un iphone sur le
ventre,pour tirer des photos…le corbeau n'est pa s obéissant

LEPARISIEN
10 millions d’Algériens sous le seuil de pauvreté
Dispute entre couple à cause….du Juif "7achèk"
leparisien
Senior Member

Date d'inscription: août 2007
Localisation: Paris
Messages: 2 850 Pour te repondre """hachek"",tu exageres un peu!!!
Je peux te citer 1001 expressions que les juifs utilisent sur les arabes et on dit
rien
Donc Monsieur Shlomo il y a des cons parto ut y compris ds ta communauté
grave situation "drogue"
leparisien
Senior Member

Date d'inscription: août 2007
Localisation: Paris
Messages: 2 850 Citation:
Envoyé par rabeadz
Bonsoir
La drogue en Algérie
Un titre qui devient une réalité choquante tous les jeunes en consomment
comme si ils achètent des bonbons et nous on se contente de regarder et
dire c'est quoi ça qu'est ce qui se passe …On se pose des questions et on est
incapable de trouver ni réponses ni solutions
ou sont les associations d'abord est ce qu'il y'a des associations?
quel rôles jouent elles?
j'aime bien si on parl e de ça

Attend
Je vais rouler un joint
Et on parlera
19h à Alger, pas d'apéro. Yal khawa comment faites vous?

Annnexes
375
leparisien
Senior Member

Date d'inscription: août 2007
Localisation: Paris
Messages: 2 850 Pour moi le Coca
Et la meilleur bouteille de Champagne pour ma partenaire
Je kiffe la femme qui …………………..
Immigration, etiez -vous plus heureux en Algérie ?
leparisien
Senior Member

Date d'inscription: août 2007
Localisation: Paris
Messages: 2 850 Je prefere Paris
Mon immeuble est beau et propre
L'ascenseur fonctionne à merveille
Ma gardienne me dit chaque matin Bonjour
Meme quand je laisse ma voiture dehors,je crains rien
Notre local poubelle est plus propre que la salle d'attente de la gare routiere
d'Alger
Donc dire que je prefere l'Algerie est mensongere
Qui aime vivre dans pays mediocre?

L'investissement en Algérie (Conseil Investissement)
leparisien
Senior Me mber

Date d'inscription: août 2007
Localisation: Paris
Messages: 2 850 Citation:
Envoyé par kiwikawa
Le parisien t'a donné la bonne idée..
C'est triste ce qu'il dit
Bill Gates avec 1000 dollars a pu devenir le plus grand riche du monde
Et le frere deux milliards de centimes de dinars sur le dos,il
n'arrive pas à trouver une idée
Les 20 endroits les plus colorés du monde
leparisien
Senior Member

Date d'inscription: août 2007
Localisation: Paris
Messages: 2 850 Tu t'imagines,tu invite une Algerienne à – Antelope Canyon, Arizona?

Si elle est de Paris,elle optera pour TATI
Et si elle est d'Alger,elle hesite entre El Jorf,El Hamis et Le centre commercial
de Bab Ezzouar
Vous avez quel âge?
leparisien
Senior Member

Date d'inscription:
août 2007
Localisation: Paris
Messages: 2 850 Citation:
Envoyé par thilély
y a un peu de vrai dedans
C'est l heure du gouter
C'est sacré pour moi
Le coca et mon mille feuille chez Paul
A demain
leparisien
Senior Member

Date d'inscription:
août 2007
Localisation: Paris
Messages: 2 850 Citation:
Envoyé par thilély
les lions sont tétus que je sachent
la réalité est trop banal ,enfin je la fui pas ,mais je m'ennui rapidement

120euro? dommage j'ai bcp de prjet en téte
Je te comprends
Il te faut un homme qui sort de l'ordinaire

Annnexes
376
Un homme qui te parlera pas de son diplome
ni de la couleur de sa voiture,mais plutot des choses incassesibles
et te laisse reveuse pendant des siecles

Un homme qui fait l'effet
leparisien
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Envoyé par thilély
je suis pas sympa moi
c'est ma nature
C'est faux ce que tu dis
j'ai la certitude que tu es genereuse,tu fais semblant que tu es dure comme fille
leparisien
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Envoyé par thilély
je l'avais bien dis, t'as un sens d'analyse trés devlopé
je suis Gémeaux
mais y a qu'un gémeaux qui reconnais un autre , ou un qui a été traumatisé par ce
signe
Je suis lion ascendant lion
tu dois etre une fille qui fait tout pour fuir la realité………………
Pour la suite de la consultation:120 euros la seance
leparisien
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Envoyé par thilély
je préfére garder un part de mystére
C'est pas sympa
Pas de mystere avec moi
Pour une simple raison:j'ai pas de messagerie
Sinon je peux te demander par curiosité,juste pour connaitre la reponse
leparisien
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Envoyé par thilély
l'humour subtile ,rare ceux qui le métrise .
Tu es de quel signe Astro?
Gemeaux ou Cancer?
leparisien
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Envoyé par thilély
c'est pour ça qu'il faut chercher un partenaire compatible a notres personnalités
en phase avec nos esprits
wahhhhhh thilély!!!!
En mode philosophe

Gatlek :comptabile

Je veux bien savoir comment peut on etre comptable avec une kabyle tetue?
leparisien
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Envoyé par Actuz
Exactement, ça c'est de la sagesse!

il faut un méalnge de sagesse et de folie, c'est ce que le proverbe veut dire
C'est beau et bon l humour

Annnexes
377
Il faut savoir l'utiliser au bon moment
Il y a certains,tellement,ils abusent,ils deviennent clows
Limite redicules

Et la femme a horreur d(un homme redicule
leparisien
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Envoyé par Actuz
y a un proverbe qui dit: pour réussir dans sa vie, il faut être fou et sage.
Mais attention,pas d'exces,tjs le juste milieu ds tous les domaines
Trop de serieux c'est fatiguant
Trop de bssala c'est aussi fatiguant
Quand on besoin de s amuser,on dit pas non et si notre partenaire
a besoin d'un moment de serieux,il faut l'ecouter
Trop de derision peut mener à la rupture
leparisien
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Envoyé par thilély
pas que les hommes, j'ai 26ans et j'ai rien d'une adulte,mais vrm rien
On dit souvent:""les gens qui s'amusent,sont des gens qui savent vivre""""""
Potentiel de violence chez les femmes
leparisien
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Envoyé par thilély
oui rassi khchin et je le sais
Il te faut un mec
zen
au chomage
cool
Faregh chgoul

Pour supporter une fille tetue
Vous avez quel âge?
leparisien
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Envoyé par thilély
t'as le cerveau et l’esprit assez forts pour tenir ?
De ce coté,ne t'inquiete pas
Un grand sportif
Et natif des Aures
Donc je peux supporter tout
Sauf si la fille n 'est pas eduquée,je peux lacher l'affaire
leparisien
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Envoyé par Actuz
y a pas trop de brunes d'origine de tizi mais tu en trouveras à Alger, elles sont
bronsées
Mdrrr
C'est raté
Fini l'été
Je ne veux pas attendre moi l'année prochaine
leparisien
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378

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Alors maries toi avec une bougiote
Je vais reflichir
Je suis pas un mec facile

Je sais qu'elle va m'accepter les yeux fermés

C'est moi le probleme:tjs hesitant
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Envoyé par Actuz
Ah bon!

alors t'as pas connu les filles classes de Tizi! dmg!
Comment je t'explique Actuz
La seule ville que je connais de la wilaya de Tizi,c'est bien Lazazga
Sinon Bougie c'est mon point faible en Algerie
Des filles rafinnées,douces,etc etc etc
Potentiel de violence chez les femmes
leparisien
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Envoyé par thilély
j'aime bien contre argumenter ,ça m'amuse de trouver des arguments pour
des choses dont je suis pas convaincu

éfféctivement j'adhére , t'as un bon sens de l'analyse
Mdrrrr
Comme on dit chez nous "" Rassek Khchine """"
Tetue comme fille
J'ai horreur du contre argument ya latif
Vous avez quel âge?
leparisien
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Envoyé par thilély
aywaaaaaaah et tizi ouzou khir men lille
Mdrrrrr
J'aime pas Lille du tout

Mais entre nous
Bougie khermen Tizi
Les filles de la petite sont plus classes que les filles de Tizi
Potentiel de violence chez les femmes
leparisien
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Envoyé par Actuz
Mais c'est la réalité!
Respect
J'aime les gens qui acceptent l'auto critique
C'est une preuve d'intelligence
leparisien Citation:

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facile a dire qu'a faire
Je suis un peu étonné de ta part
Je m'attendais à des arguments solides
mais ton silence,prouve que tu adheres à mes interventions
Vous avez quel âge?
leparisien
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Envoyé par thilély
voila il te faut une métisse , sa mére est de constantine , son pére d'alger ,
et son arriére grande mére est de batna fais une annonce !

alger khir mén paris, elle a raison
ça me rappelle la chanson "" wahran khirmen marseille """

TABLE DES MATIERE S

Table des matières

381
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION ………………………….. ………………………….. ………………………….. …………… 4

PARTIE I
ACQUISITION DES LANGUES ET METISSAGE LANGAGIER CHEZ LES JEUNES ISSUS DE
L’IMMIGRATION ALGERIENNE
………………………….. ………………………….. ………………………….. ………………………….. …… 14

CHAPITRE 1
LANGUE(S), CULTURE(S) ET IMMIGRATION ALGERIENNE EN FRANCE ……………………… 15

I.1.1.Brève histoire de l’immigration algérienne en France ………………………….. ………. 16
I.1.1 .1.De 1830 (Colonisation française) à 1914 (début de la première guerre
monndiale) ………………………….. ………………………….. ………………………….. ………… 16
I.1.1. 2. De 1918 à 1945 (la fin de la deuxième guèrre mondiale) ……………………. 16
I.1.1.3.De 1946 à 1962 ………………………….. ………………………….. ……………………… 16
I.1.2. L’immigration définitive ………………………….. ………………………….. ………………….. 17
I.1.2. 1.Sentiments et langues d’appartenance ………………………….. …………………. 17
I.1.2. 2.Perte des racines avec le pays d’origine ………………………….. ……………….. 17
I.1.2. 3.Une double appartenance identitaire ………………………….. …………………… 17
I.1.3. Présentation des jeunes issus de l’immigration ………………………….. ………………. 19
I.1.3. 1.Facteur juridique ………………………….. ………………………….. …………………… 20
I.1.3. 2.Facteur historique ………………………….. ………………………….. …………………. 21
I.1.3. 3.Facteur économique ………………………….. ………………………….. ……………… 21
I.1.3. 4.Facteur social et spacial ………………………….. ………………………….. …………. 22
I.1.3. 5.Facteur linguistico -culturel ………………………….. ………………………….. ……… 22
I.1.4. Les recherches scientifiques face aux langues, immigrés et culture d’origine …. 23
I.1.5. Biculturalisme, identité et mélange de langues chez les jeunes issus de
l’immigration ………………………….. ………………………….. ………………………….. …………….. 25
I.1.6. Les pratiques langagières en contexte d’immigration ………………………….. ……… 27
I.1.7. Statut des des langues du répertoire langagier des jeunes issus de l’immigration
………………………….. ………………………….. ………………………….. ………………………….. ……. 28
I.1.7. 1. Dénomination problématique de la langue d’origine …………………………. 28
I.1.7. 2.Appellations conflictuelles de la langue maternelle ………………………….. .. 30

Table des matières

382

CHAPITRE 2
BILINGUISME ET ACQUISITION DES LANGUES CHEZ LES JEUNES ISSUS DE
L’IMMIGRATION ………………………….. ………………………….. ………………………….. ……… 30

I.2.1.Contact de langues et bilinguisme ………………………….. ………………………….. …….. 35
I.2.1. 1.Bilinguisme et migrants ………………………….. ………………………….. ………….. 35
I.2.1. 2.Modes d’acquisition des langues ………………………….. …………………………. 35
I.2.2. Les différentes définitions du bilinguisme ………………………….. ……………………… 38
I.2.2. 1.Le bilinguisme selon L.BLOOMFIELD et W.F. MACKY ………………………….. . 38
I.2.2. 2.L’approche fonctionnelle de la compétence bilingue ………………………….. 40
I.2.3. Les comportements bilingues et leurs caractéristiques ………………………….. ……. 42
I.2.4. Définition du parler bilingue ………………………….. ………………………….. ……………. 44
I.2.5. Le parler bilingue : Fonctions et stratégies linguistiques ………………………….. …. 44
I.2.6. Les étapes de construction du répertoire verbal ………………………….. …………….. 46
I.2.6.1. La famille immigrante ………………………….. ………………………….. ……………. 46
I.2.6.2. L’impact environnemental sur le parler ………………………….. ……………….. 46
I.2.6.3. Le milieu scolaire ………………………….. ………………………….. ………………….. 46
I.2.6.4. La terre natale ………………………….. ………………………….. ……………………… 46
I.2.7. Interaction, acquisition et développement des répertoires verbaux ……………… 49
I.2.7. 1.L’acquisition d’une langue ………………………….. ………………………….. ………. 50
I.2.7. 2.Interactionnisme et acquisiton naturelle d’une langue ……………………….. 51

CHAPITRE 3
CADRAGE THEORIQUE DU PHENOMENE DE L’ALTERNANCE CODIQUE …………………….. 53

I.3.1.Défintions de l’alternance codique ………………………….. ………………………….. ……. 54
I.3.2 . Les différentes approches de l’alternance codique ………………………….. …………. 58
I.3.2 .1.L’approche fonctionnelle ………………………….. ………………………….. ……….. 58
I.3.2 .2.L’approche structurale ………………………….. ………………………….. …………… 58
I.3.2 .3.L’approche psycholinguistique ………………………….. ………………………….. … 58
I.3.2 .4.L’approche taxinomique ………………………….. ………………………….. …………. 59
I.3.2 .5.L’approche conceptualiste ………………………….. ………………………….. ……… 59

Table des matières

383
I.3.3 . Les différents types de l’alternance codique ………………………….. ………………….. 59
I.3.3 .1.La typologie de POPLACK ………………………….. ………………………….. ……….. 60
a)L’alternance interphrastique ………………………….. ………………………….. …… 60
b)L’alternance intraphrastique ………………………….. ………………………….. …… 60
c)L’alternance extraphrastique ………………………….. ………………………….. …… 61
I.3.3 .2.La typologie de GUMPERZ ………………………….. ………………………….. ………. 61
1.3.3.2.1. Le code switching situationnel ………………………….. …………………. 61
1.3.3.2.2. Le code switching conversationnel ………………………….. ……………. 61
I.3.3 .3. La typologie de DABENE et BILLIEZ ………………………….. ………………………. 62
a)L’alternance codique inter -intervention ………………………….. ……………….. 63
b)L’alternance codique intre -intervention ………………………….. ……………….. 63
c)L’alternance segmentale ………………………….. ………………………….. …………. 63
d)L’alternance unitaire ………………………….. ………………………….. ……………… 63
I.3.4 . Les fonctions de l’alternance codique dans la conversation …………………………. 64
I.3.5 . Les facteurs motivant l’alternance codique ………………………….. ……………………. 67
I.3.5 .1.Le locuteur ………………………….. ………………………….. ………………………….. .. 67
I.3.5 .2.Le contexte social ………………………….. ………………………….. ………………….. 67
I.3.5 .3.l’interlocuteur ………………………….. ………………………….. ……………………….. 68
I.3.5 .4.le lieu ………………………….. ………………………….. ………………………….. ………. 68
I.3.5 .5.le motif du mélange ………………………….. ………………………….. ………………. 69
I.3.6 . Aspacts grammaticaux et socio -fonctionnels ………………………….. …………………. 69
I.3.6 .1.L’approche identitaire ………………………….. ………………………….. ……………. 70
I.3.6 .2.L’approche organisationnelle ………………………….. ………………………….. ….. 71
I.3.7 . La distinction entre l’alternance codique, l’emprunt et l’interférence …………… 71

PARTIE II
L’ALTERNANCE CODIQUE EN LIGNE : UN SIGNUM IDENTITAIRE ………………………….. ……. 75

CHAPITRE 1
IMMIGRATION ET CONSTRUCTION DE L’IDENTITE ………………………….. ………………….. 76

II.1.1. Identité : une notion problématique ………………………….. ………………………….. .. 77
II.1.2. Quelques définitions de l’identité ………………………….. ………………………….. ……. 79

Table des matières

384
II.1.3. Les difficultés de la constitution identitaire ………………………….. …………………… 81
II.1.3.1.Identité et personnalité ………………………….. ………………………….. …………. 81
II.1.3.2. Identité et altérité ………………………….. ………………………….. ……………….. 83
II.1.3.3. Appartenance diverses ………………………….. ………………………….. …………. 83
II.1.4. Les diffé rents types d’identité ………………………….. ………………………….. ………… 84
II.1.4.1. L’identité participation ………………………….. ………………………….. …………. 84
II.1.4.2. L’identité singularisante ………………………….. ………………………….. ……….. 84
II.1.4.3. L’identité défense ………………………….. ………………………….. ………………… 84
II.1.4.4. L’identité instrument ………………………….. ………………………….. ……………. 84
II.1.5. Les facteurs de l’identité culturelle ………………………….. ………………………….. ….. 85
II.1.5.1. L’environnement ………………………….. ………………………….. …………………. 85
II.1.5.2. La religion ………………………….. ………………………….. ………………………….. . 85
II.1.5.3. La langue ………………………….. ………………………….. ………………………….. … 86
II.1.5.4. Le patrimoine ………………………….. ………………………….. ……………………… 87
II.1.6. Les stratégies identitaires ………………………….. ………………………….. ………………. 87
II.1.7. Définition de la culture ………………………….. ………………………….. …………………… 90
II.1.7. 1.Culture et personne ………………………….. ………………………….. ……………… 92
II.1.7. 2.La culture : un réservoir des ressources identitaires ………………………….. 92
II.1.8. Identité, acculturation et migrant ………………………….. ………………………….. ……. 93
II.1.9. L’identité culturelle : un concept pluridisciplinaire ………………………….. ………… 94

CHAPITRE 2
PRATIQUES LANGAGIERES DES JEUNES ISSUS DE L’IMMIGRATION SUR INTERNET …….. 96

II.2.1 . La communication virtuelle et migration ………………………….. ………………………. 97
II.2.1. 1. Mobilité, langue et NTIC ………………………….. ………………………….. ……….. 97
II.2.1.2. Le role des NTIC dans la vie des migrants ………………………….. ……………. 98
II.2.1. 2.1. La communication virtuelle et le développement des compétences
langagières ………………………….. ………………………….. ………………………….. …. 99
II.2.1. 2.2. Les NTIC : un moyen de conserver le lien social ………………………. 99
II.2.1. 2.3. NTIC et implications identitaires ………………………….. …………….. 100
a) Co-présence entre pays d’accueil et pays d’origine …………………… 100
b) La conservation des langues, cultures et de la dynamiques identitaire
………………………….. ………………………….. ………………………….. ………….. 100

Table des matières

385
II.2.1. 2.4. Les NTIC et la mobilité géographique ………………………….. ……………… 101
II.2.2 . La discussion en groupe sur internet ………………………….. ………………………….. 102
II.2.3 . Les échanges conversationnels sur internet ………………………….. ………………… 103
II.2.4. L’i nternet et la question de la proximité et de l’éloignement …………………….. 107
II.2.5. L’internet comme espace d’interaction ………………………….. ………………………. 110
II.2.6. La structure des conversations sur un forum de discussion ……………………….. 110
II.2.6.1. Le mode d’emploi d’un forum ………………………….. ………………………….. 111
II.2.6.2. Des interactions hétérogènes ………………………….. ………………………….. 112
II.2.6.3. Le processus d’échange ………………………….. ………………………….. ………. 113
II.2.7. De l’organisation du forum de discussion ………………………….. ……………………. 113
II.2.7. 1.Présentation des roles des participants ………………………….. ……………… 113
II.2.7. 2.Mode de production ………………………….. ………………………….. …………… 114
II.2.7. 3.Mode de réception ………………………….. ………………………….. ……………… 115

CHAPITRE 3
LA LANGUE COMME MARQ UEUR IDENTITAIRE ………………………….. …………………….. 118

II.3.1. Identité, appartenance, langue et culture ………………………….. …………………… 119
II.3.2. Les dimensions de la langue ………………………….. ………………………….. ………….. 120
II.3.2.1.Langue identitaire ………………………….. ………………………….. ………………. 120
II.3.2 .2. La dimension d’échange ………………………….. ………………………….. ……… 122
II.3.3. L’identité linguistique : un mélange de la langue et de l’id entité ……………….. 122
II.3.3.1.De la structuration du langage et de la pensée ………………………….. …… 124
II.3.3.2. De la compétence langagières et culturelle ………………………….. ………. 124
II.3.4. Etre bilingue ………………………….. ………………………….. ………………………….. …… 124
II.3.5. L’alternance co dique et identité ………………………….. ………………………….. ……. 125
II.3.6. L’identité linguistique communautaire en question ………………………….. ……… 127
II.3.7. Pratiques langagières et culturelles ………………………….. ………………………….. .. 132

PARTIE III
CADRAGE PRATIQUE DE L’ETUDE : METHODOLOGIE ET ANALYSE ………………………….. .. 140

Table des matières

386
CHAPITRE 1
PROBLEMATIQUE, HYPOTHESES ET CADRAGE METHODOLOGIQUE ………………………. 141

III.1.1. La problématique générale ………………………….. ………………………….. ………….. 142
III.1.2. Les hypothèses ………………………….. ………………………….. ………………………….. . 143
III.1.3. Les objectifs ………………………….. ………………………….. ………………………….. …… 144
III.1.4. Délimitation de l’objet de recherche ………………………….. …………………………. 144
III.1.5. Le choix du corpus ………………………….. ………………………….. ………………………. 145
III.1.5. 1. Le forum de discussion comme corpus ………………………….. …………….. 145
III.1.5. 2. choix du forum de discussion ………………………….. ………………………….. 145
III.1.5. 3. Le forum de discussion et ses caractéristiques ………………………….. ….. 145
III.1.5. 3.1.Un lieu de c onversation ………………………….. …………………………. 145
III.1.5. 3.2.Un lieu d’inventivité ………………………….. ………………………….. …. 145
III.1.5. 3.3.Un lieu d’échange ………………………….. ………………………….. …….. 145
III.1.5. 4. Les difficultés de la participation aux discussions a synchrones ………… 145
III.1.5. 4.1. Le désir d’échange ………………………….. ………………………….. …… 145
III.1.5. 4.2. Découra ger par le thème ………………………….. ………………………. 145
III.1.5. 4.3. Ignorer les thèmes de discussion ………………………….. …………… 145
III.1.5. 44. Méconnaitre comment participer à une discussion ……………….. 145
III.1.6. Méthodologie et recueil du corpus ………………………….. ………………………….. .. 145
III.1.6. 1.L’observation des messages publiés par les internautes ………………….. 154
III.1.6. 2. Le questionnaire ………………………….. ………………………….. ……………….. 154
III.1.7. Les internautes constituant notre corpus ………………………….. …………………… 161
III.1.7. 1.Thouraya ………………………….. ………………………….. ………………………….. . 161
III.1.7. 2.Cerisecerise ………………………….. ………………………….. ………………………. 161
III.1.7.3.Ravenclaw4 ………………………….. ………………………….. ………………………. 161
III.1.7. 4.Terbhou ………………………….. ………………………….. ………………………….. .. 161
III.1.7. 5.Chacalette ………………………….. ………………………….. …………………………. 161
III.1. 7.6.Leparisien ………………………….. ………………………….. …………………………. 161
III.1.7. 7.Segalas ………………………….. ………………………….. ………………………….. …. 161
III.1.7. 8.Zoubir ………………………….. ………………………….. ………………………….. ….. 161
III.1.7. 9.Ahmeddamien ………………………….. ………………………….. …………………… 161
III.1. 7.10.Tourad ………………………….. ………………………….. ………………………….. .. 161
III.1.8. Les difficultés rencontrées lors du recueil du corpus ………………………….. …… 170

Table des matières

387
CHAPITRE 2
L’ANALYSE DES REPRESENTATIONS DES JEUNES ISSUS DE L’IMMIGRATION ALGE RIENNE
………………………….. ………………………….. ………………………….. ………………………….. 173

III.2.1. Les fonctions des représentations sociales dans les pratiques langagières …. 173
III.2.1. 1.Définition de la psychlogie sociale selon l’étude des pratiques langagières
………………………….. ………………………….. ………………………….. ……………………….. 173
III.2.1. 2.Représentations et pratiques langagières des enquetés ………………….. 173
III.2.1. 3.Discours et constitution des représentations linguistiques ………………. 173
III.2.2 . L’autoévaluation des langues parlées déclarée par nos enquetés …………….. 178
III.2.3. L’autoévaluation des compétences en arabe dialectal ………………………….. …. 181
III.2.4. Les étapes de constitution du répertoire bilingue chez nos enquêtés ………… 183
III.2.5. Usage déclaré de l’arabe sur le Forum de discussion ………………………….. …… 188
III.2.6. Les difficultés rencontrées par nos internautes en langue arabe ……………….. 192
III.2.7. La valeur de l’alternance codique ………………………….. ………………………….. …. 194
III.2.7. 1.L’alternance codique : une strétégie d’accommodation ………………….. 194
III.2.7. 2.Au-delà d’une seule identité ………………………….. ………………………….. .. 194
III.2.8. Les représentations sur la pratique de l’alternance codique (Arabe – Français)
………………………….. ………………………….. ………………………….. ………………………….. ….. 200

CHAPITRE 03
ANALYSE DE L’ALTERNANCE CODIQUE ET SA MANIFESTATION IDENTITAIRE DANS LES
MESSAGES DES INTERNAUTES ………………………….. ………………………….. ……………… 202

III.3.1. L’encastrement morphosyntaxique ………………………….. ………………………….. . 203
III.3.1. 1.Le syntagme nominal ………………………….. ………………………….. …………. 203
III.3.1. 2.Le sy ntagme adjectival ………………………….. ………………………….. ……….. 203
III.3.1. 3.Le syntagme verbal ………………………….. ………………………….. …………….. 207
III.3.2. Choix de langues et alternances codiques dans les messages des internautes
………………………….. ………………………….. ………………………….. ………………………….. ….. 210
III.3.2. 1.Les différents modèles du choix des langues ………………………….. ……… 210
III.3.2. 1.1.Les facteurs sociaux selon FISHMAN, BLOM & GUMPERZ ………. 210
III.3.2. 1.2.Les facteurs socio -psychlogiques : la théorie de l’adaptation ….. 211
III.3.2. 1.3.Le caractère marqué et non marqué de la langue …………………. 212

Table des matières

388
III.3.2. 2.Le choix de codes dans les conversations en ligne ………………………….. 213
III.3.2. 3.Analyse et calcul de la présence des unités en arabe dialectal et en
français dans les messages des internautes ………………………….. …………………… 215
III.3.2. 3.1.Les règles de calcul des unités en français ………………………….. .. 215
III.3.2. 3.2.Les règles de calcul des unités en arabe dialectal ………………….. 216
III.3.3. La présence des langue s et de l’alternance codique dans les messages de
chacun de nos internautes ………………………….. ………………………….. …………………….. 219
III.3.3. 1.Thouraya ………………………….. ………………………….. ………………………….. . 220
III.3.3. 2.Ravenclaw4 ………………………….. ………………………….. ………………………. 221
III.3.3. 3.Cerisecerise ………………………….. ………………………….. ………………………. 223
III.3.3. 4.Terbhou ………………………….. ………………………….. ………………………….. .. 225
III.3.3. 5.Chacalette ………………………….. ………………………….. …………………………. 227
III.3.3. 6.Leparisien ………………………….. ………………………….. …………………………. 229
III.3.3. 7.Zoubir8 ………………………….. ………………………….. ………………………….. … 231
III.3.3. 8.Segalas ………………………….. ………………………….. ………………………….. …. 232
III.3.3. 9.Ahmeddamien ………………………….. ………………………….. …………………… 234
III.3.3. 10.tourad ………………………….. ………………………….. ………………………….. … 235
III.3.4. La présence de l’alternance codique dans l’ensemble des messages des
internau tes ………………………….. ………………………….. ………………………….. ……………… 237
III.3.5. Langue matrice vs langue enchâssée dans l’ensemble des messages des
internautes ………………………….. ………………………….. ………………………….. ……………… 243
III.3.5. 1. Le français langue matrice dans l’ensemble des messages des
internautes ………………………….. ………………………….. ………………………….. ………. 243
III.3.5. 2. L’arabe dialectal langue enchassée dans l’ensemble des messages des
internautes ………………………….. ………………………….. ………………………….. ………. 243
III.3.6. Des échanges réfléchis ………………………….. ………………………….. ………………… 248
III.3.7. Classification des alternances rencontrées dans les messa ges des internautes
selon le modèle de POPLACK ………………………….. ………………………….. …………………. 251
III.3.7. 1. L’alternance codique inter -phrastique ………………………….. ……………… 251
III.3.7. 2. L’alternance codique intra -phrastique ………………………….. ……………… 251
III.3.7.3. L’alternance codique extra -phrastique ………………………….. …………….. 251
III.3.8. Les fonctions de l’alternance codique ………………………….. ………………………… 256
III.3.8. 1. Alternance codique et dimension identitaire ………………………….. …….. 256
III.3.8. 2. La fonction interjective ………………………….. ………………………….. ………. 256
III.3.8. 3. La réintération ………………………….. ………………………….. ………………….. 256
III.3.8. 4. La modalisation d’un message ………………………….. ………………………… 256

Table des matières

389
III.3.8. 5. Personnalisation et objectivation du message ………………………….. …… 256
III.3.8. 6. Le repérage de l’appartenance : « we code » « they code » ……………. 256
III.3.9. Alternance codique et / ou emprunt ?………………………….. ……………………….. 266
III.3.9. 1. Emprunt à l’arabe intégrés au français ………………………….. …………….. 266

CONCLUSION ………………………….. ………………………….. ………………………….. …………… 271
BIBILOGRAPHIE ………………………….. ………………………….. ………………………….. ………… 277
ANNEXES ………………………….. ………………………….. ………………………….. ………………… 300
– Réponses au q uestionnaire ………………………….. ………………………….. …………… 301
– Les messages des i nternautes ………………………….. ………………………….. ………… 328

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