PENTRU OBȚINEREA GRADULUI DIDACTIC I La classe de culture et de civilisation en FLE COORDONATOR ȘTIINȚIFIC, CONF. UNIV. DR. DIANA LEFTER CANDIDAT,… [304971]

[anonimizat] I

[anonimizat]. UNIV. DR. DIANA LEFTER

CANDIDAT: [anonimizat]. ANA MARIA MIHAESCU

(FIRESCU)

[anonimizat] ……………………………………………………………………….4

Introduction – Pourquoi La classe de culture et de civilisation en FLE ? ……………………………………………………………………………………….6

Chapitre 1. Approche théorique sur la culture et la civilisation françaises. Les Mentalités.

Définitions des concepts : culture, civilisation, mentalités……………………7

Pourquoi connaître la culture et la civilisation françaises ?……………………………………………………………………….…13

Influences françaises sur la culture et la civilisation roumaines.…………………………………………………………………………..27

Chapitre 2. Approche méthodique et didactique de la classe de culture et de civilisation française en FLE

2.1. Histoire des méthodologies d’enseignement / apprentissage du FLE………………………………………………………………………………….31

2.2 Pré[anonimizat]ésent éclectique du FLE………………………………………………………………………………39

2.3 L’apprentissage de la culture et de la civilisation du point de vue du CECR……………………………………………………………………………….43

Chapitre 3. L’utilité de l’enseignement de la culture et de la civilisation française

3.1. Bien enseigner = savoir motiver………………………………………………..49

3.2 La culture et la civilisation françaises dans les manuels de FLE – étude comparative…………………………………………………………………………51

3.3 Activités dans la classe de culture et de civilisation …………………………..97

Conclusions ………………………………………………………………..…….103

Annexes……. ……………………………………………………………………..105

Bibliographie…………………………………………………………124

Avant-propos

Notre ouvrage porte sur la composante culture et civilisation françaises dans l’étude du FLE et se propose de souligner son rôle majeur dans la classe. Pour les élèves qui apprennent le français, la classe de culture et de civilisation est l’occasion d’[anonimizat]ères, musé[anonimizat] rêver de découvrir un pays célèbre. [anonimizat]é offre la possibilité de motiver les élèves, de susciter leur intérêt et leur curiosité avec des ressources diversifiées et séduisantes.

Le mémoire est structuré [anonimizat]écédés [anonimizat]-ci expliquant le choix du thème.

Le premier chapitre offre une approche thé[anonimizat]és. Nous y faisons une incursion dans la culture et la civilisation françaises au fil du temps pour offrir quelques points de repère et pour mettre en évidence le rôle joué par la France en Europe et au monde entier à travers les siècles, y compris son influence sur la culture et la civilisation roumaines.

Le deuxième chapitre est consacré à l’histoire des méthodologies d’enseignement / [anonimizat]ésentation détaillée des approches communicative et actionnelle. On consacre la dernière partie de ce chapitre à l’étude de la place occupée par la composante culture et civilisation dans le Cadre Européen Commun de Référence.

L’utilité de l’enseignement de la culture et de la civilisation française fera l’objet du troisième chapitre. On y [anonimizat]és pour la classe et on réalise une étude comparative entre deux manuels de FLE pour analyser la modalité de présenter les thèmes de culture et de civilisation et pour montrer leur impact sur l’activité d’apprentissage et sur la motivation des élèves.

Les Conclusions présentent quelques considérations sur le résultat de notre étude et sur le fait que, pour un professeur de FLE, enseigner consiste à décrire le monde à travers le français, à décrire le mode de vie, toute information, toute attitude vis-à-vis de la culture et la civilisation française.

Introduction

Pourquoi La classe de culture et de civilisation en FLE ?

Cet ouvrage se veut une analyse de la composante culture et civilisation dans l’apprentissage du français en tant que langue étrangère pour mettre en lumière le fait que la langue est non pas seulement un instrument utilisé pour la communication des faits secs et ponctuels, mais un outil d’importance majeure pour avoir accès au patrimoine culturel (géographie, histoire, traditions, gastronomie, littérature, les savoir-faire et les savoir-vivre etc.) de la région où l’on parle cette langue-ci.

La définition même du syntagme Français Langue Étrangère – FLE argumente en faveur de l’idée que la langue va de pair avec sa culture et sa civilisation : Le français langue étrangère (FLE) est la langue française lorsqu'elle est enseignée à des non francophones, dans un but culturel, professionnel ou encore touristique. Il va de soi que l’apprentissage du FLE a une finalité liée à la découverte de la culture littéraire, professionnelle et du patrimoine touristique de la France (des monuments historiques du temps des Romans, en passant par les châteaux de la Loire, jusqu’aux podiums des maisons de haute-couture ou encore le tapis rouge du Festival de Cannes, sous le soleil de la Promenade des Anglais à Nice ou dans les magasins du Champs-Elysées, même sur la terrasse où on peut commander « un café bien serré » ou dans un bistro en savourant un plat traditionnel, du fromage du terroir ou du vin, du cidre, du miel à la lavande) pour pouvoir exclamer « Magnifique ! », pour enrichir à la fois nos esprits et nos âmes.

En plus, étant donne le fait que le français perd chaque jour du terrain dans ce monde subjugué par la domination anglophone, l’enseignant de FLE cherche des astuces pour conquérir le cœur et l’imagination de ses élèves, il doit faire écrouler les murs et laisser voler l’oiseau-lyre pour continuellement motiver ceux-ci dans l’apprentissage du français, afin qu’ils dédient une partie de leur temps pour étudier la langue de Molière – entre deux reprises de socialisation en ligne ou en renonçant au jeu sur l’ordinateur si présent dans leur programme quotidien– ou, au moins, pour qu’ils fassent attention et qu’ils soient captivés pendant la classe de français.

Que serait-il plus intéressant ? Conjuguer de verbes du troisième groupe parce qu’ils sont nécessaires pour la communication ou découvrir un monument plein d’histoire et de significations en regardant des présentations vidéo ? La grammaire est elle aussi importante et elle joue un rôle majeur dans la langue, mais les élèves ont besoin de se sentir impliqués dans le processus d’apprentissage et, à la place d’un exercice casse-tête ou d’une traduction littéraire, une recette de crêpes ou de cassoulet présentée avec des photos en couleur peut fournir l’occasion de parler gastronomie en même temps qu’apprendre le présent ou l’impératif des verbes mentionnés dans les étapes de réalisation du produit. Aussi peut-il être parfois nécessaire de savoir comment exprimer les conditions météorologiques, mais il faut faire la différence entre une situation de communication quand on parle de la pluie pour ne pas oublier les imperméables à la maison et le moment quand on parle de la pluie et du beau temps.

En conclusion, la classe de langue s’enrichit lorsqu’on présente des faits de culture et de civilisation, en gagnant un plus de motivation, les élèves devenant intéressés et actifs. Il faut en profiter au maximum et utiliser toutes ces ressources infinies offertes par le patrimoine culturel français.

Chapitre 1

Approche théorique sur la culture et la civilisation françaises.

Les Mentalités.

Définitions des concepts : culture, civilisation, mentalités

Avant de développer nos considérations au sujet de la culture et la civilisation française, il s’impose d’éclaircir les significations que ces termes portent, tout en étudiant aussi les sens d’une autre notion appartenant à ce domaine, celle de mentalités.

Dans le dictionnaire français, le mot culture porte quatre sens différents : 1. Développement de certaines facultés de l’esprit par des exercices intellectuels appropriés ; ensemble des connaissances acquises qui permettent de développer le sens critique, le goût, le jugement ; 2. ensemble des aspects intellectuels propres à une civilisation, une nation ; 3. ensembles des formes acquises de comportement, dans les sociétés humaines ; 4. développement méthodique du corps par des exercices appropriés et gradués. Le mot civilisation signifie 1. fait de se civiliser (rare) ; 2. ensemble des caractères communs aux vastes sociétés considérées comme avancées ; ensemble des acquisitions des sociétés humaines ; 3. ensemble de phénomènes sociaux (religieux, moraux, esthétiques, scientifiques, techniques) communs à une grande société ou à un groupe de sociétés.

Pour aller plus loin, nous présenterons le tableau historique détaillé exposé par Crina Magdalena Zãrnescu dans les Préliminaires de son Bréviaire de culture et de civilisation françaises.

Au XVIe siècle, le siècle de la Renaissance, la notion de culture définit la qualité de l’homme universel de s’instruire pour devenir une personne cultivée. Au XVIIIe siècle, les penseurs allemands introduisent une opposition entre le terme de culture (allemande) et celui de civilisation (française). Le philosophe Johann Gottfried Von Herder est celui qui donne à cette notion (kultur) son caractère national, étant émanée par le génie propre à chaque nation. Au milieu du XIXe siècle, le concept de culture établit une distinction entre les sciences de l’homme et les sciences de la nature, entre l’homme être réflexif et l’homme être biologique. Le concept de civilisation, quant à lui, il s’impose à partir du XVIIIe siècle. D’Holbach est celui qui l’utilise en 1776 pour évoquer l’essor social et politique ou celui des arts au fil du temps.

Après cette mise au point si nécessaire, Crina Zărnescu procède à la définition des termes. Dans une vision classique, la culture d’une société est l’ensemble des idées directrices qu’elle s’est formées par réflexion et médiations sur ses savoirs les plus hauts et ses expériences les plus générales ; la culture s’opposant alors à la nature et à l’instinctuel est aussi l’ensemble des idées apprises qui peuvent substituer des comportements réfléchis et conscients aux comportements innés. L’auteur présente ensuite quatre facettes de cette définition :

● du point de vue ontique, la culture est une dimension essentielle qui définit la condition humaine dans un contexte historique. C’est l’expression d’une nouvelle manière d’être et de se représenter l’humanité comme une certitude partagée dans la reconnaissance des différences selon lesquelles cette identité commune s’articule.

●du point de vue cognitif, la culture est l’expression individuelle, distincte d’un acte de civilisation.

●du point de vue social, la culture est l’unité des dimensions sociologiques et anthropologiques de l’humain, des moments synchronique structurel et diachronique historique de son existence.

●du point de vue axiologique, la culture est un ensemble de valeurs, parce que l’homme est en même temps chercheur et créateur.

La civilisation est présentée comme culture en action, in actu, la culture intégrée dans les structures actives de la société et dans le devenir de la vie humaine. Son rôle est d’ordonner et de hiérarchiser les faits de culture. Elle se situe donc en opposition avec le chaos et l’entropie.

Dans son livre dédié à l’étude de la culture et la civilisation, Norbert Elias s’intéresse aux différences nationales dans la signification du mot civilisation. Il met en évidence le sens légèrement péjoratif du mot allemand Zivilisation associé à la superficialité des apparences (légèreté, cérémonial, conversation superficielle d’un coté), alors que le terme désignant positivement les qualités d’un peuple est celui de Kultur  (intériorisation, profondeur du sentiment, lecture, formation de la personnalité individuelle). Il souligne aussi le fait que, tout au contraire, les Anglais et les Français font de la civilisation un sujet de fierté non seulement nationale, mais s’étendant aux progrès de l’Occident et de l’humanité en général : elle désigne ces formes de politesse ou de civilité qui s’opposent à la barbarie voire ces raffinements des mœurs, ces formes de tact et d’égards qui distinguent les élites à l’intérieur d’une même société.

D’autre part, en ce qui concerne la notion de civilisation prise au sens le plus général, elle tend à effacer les différences entre les peuples, lorsque la notion allemande de culture met l’accent sur les différences nationales. En outre, la civilisation désigne un processus évolutif, la culture désigne des produits finis – œuvres d’art, livres etc.

Elias propose une explication de la genèse de ces différences : centralisation étatique et concurrence entre la noblesse de cour et de la bourgeoisie, d’un côté, et dispersion et repliement sur eux-mêmes des cercles aristocratiques, de l’autre, ont amené les élites françaises à privilégier un raffinement des manières que la bourgeoisie montante en Allemagne avait tendance à stigmatiser comme des qualités extérieures, superficielles, mondaines, privilégiant à l’opposé la profondeur, l’authenticité des valeurs de Kultur .

Pour aller plus loin, nous présentons aussi les propos de Robert Muchembled, l’auteur d’un brillant article Culture populaire et culture des élites dans la France moderne, XVe – XVIIIe siècles, qui révolutionne le domaine de la culture. Lorsque l'on parlait de la culture, dans l'historiographie, on parlait jusqu'aux années 1970 – et même parfois 1980 – d'une conception élitiste de la culture dans laquelle la culture est l'art, la littérature, la production des grands hommes, la production des grands esprits.

Mais le point de départ de Muchembled est totalement différent : il s'agit d'une conception anthropologique de la culture, autrement dit, de la recherche d'une philosophie de l'existence propre à un groupe social, dans un temps donné, dans un espace donné et avec des techniques données. La culture populaire est une culture en soi, tout comme la culture des élites. Chacune a ses formes, ses objets, ses sens dans sa cohérence interne, parce que la culture, pour Muchembled, désigne une vision du monde, une conception de l’existence, du temps, de l’espace, de la société etc. D’ailleurs, sa démarche, où il parle beaucoup d’anthropologie, d’ethnologie, de sociologie, voire de psychologie, est étroitement liée à une autre démarche, celle de l’histoire des mentalités, que nous allons présenter ci-dessous.

Selon Dolores Toma, dans son livre Histoire des mentalités et cultures françaises, la notion de culture est livrée sous deux acceptions différentes : dans son sens exigeant, c’est-à-dire la haute culture ou la Culture avec un C majuscule et, dans son usage courant, les pratiques quotidiennes, les habitudes, les manières de vivre et de penser. Elle y mentionne l’opinion de l’anthropologue R. Linton, qui définissait la culture comme l’ensemble des connaissances, attitudes et modèles habituels de comportement que les membres d'une certaine société ont en commun et qu'ils transmettent. Elle la critique pour être égalisatrice, oubliant le rôle hiérarchisant de la culture dans une société. Dans une certaine unité de temps, la culture unit l’espace d’où elle surgit et fait la différence entre les habitants de cet espace en fonction de la manière dont ils utilisent cette culture-ci, mais la culture change aussi au long du temps, donc elle peut faire la différence entre deux habitants du même espace dans des périodes différentes.

En effet, l’histoire des mentalités est une nouvelle science, appelée aussi histoire socioculturelle ou culturelle. Elle est une vraie pluriscience, qui s’apparente à l’anthropologie et à l’ethnographie et qui montre que nos ancêtres, ou tout simplement nos prédécesseurs, voyaient le monde d’une façon tout à fait différente de la nôtre, qu’ils avaient d’autres sentiments, une autre perception du temps et de leur propre corps, d’autres croyances et valeurs. Elle révèle des mondes inconnus, étranges, comme une sorte de science-fiction tournée non pas vers l’avenir mais vers un passé qui s’avère être tout aussi surprenant. Elle est une histoire des hommes et de leur existence, où on veut savoir ce qu’on mangeait ou on buvait, quelle attitude on avait devant la mort, quelle était la cause des larmes, quelles étaient les limites de la pudeur, bref de découvrir les ruptures et les changements culturels.

L’histoire des mentalités ne s’intéresse pas aux dates historiques des batailles ou aux rois, elle fait des études économiques, sociologiques, ethnographiques non pas pour le présent, mais pour le passé, surtout pour en extraire les divergences entre les diverses traditions, modes et rites ou pour arriver à leurs origines.

Le français qui mange du bifteck saignant, par exemple, croit qu’il fait cela à cause de ses goûts et préférences personnelles, qu’il manifeste ses choix et qu’il est spontané et originel, mais l’histoire des mentalités met en évidence le fait qu’il le fait en raison de sa culture dans laquelle ce plat, d’après Roland Barthes, est lié à une mythologie du sang en tant que force viscérale, en tant que matière organique.

Pourquoi connaître la culture et la civilisation françaises ?

Connaître sa propre histoire et l’histoire de la culture et de la civilisation françaises – y compris européennes – c’est se rendre conscient de son statut, de ses forces et ses limites, à la fois, dans un univers parcimonieux avec ses mystères.

Dans son livre, Crina Zărnescu nous présente l’évolution de la spiritualité française, le rôle des sciences et du phénomène littéraire et artistique dans le développement de la société, le rôle des personnalités, la mode ou la cuisine pour mettre en évidence le fait que la France, berceau de culture et de civilisation, a une place signifiante dans le concert des cultures européennes et mondiales, laissant son empreinte dans tant de domaines – du domaine littéraire, artistique, philosophique, jusqu’à celui des mathématiques, de la physique, de la biologie.

Certes, l’espace de la culture et la civilisation française est vaste et ses facettes se multiplient lorsqu’on fait une approche du point de vue de l’histoire des mentalités, donc il faudra baliser notre parcours entre les menhirs de Bretagne, ces hymnes en pierre qui s’élèvent majestueusement vers Dieu – les cathédrales, les gracieux palais de la Renaissance et les gratte-ciel de l’ère des techniques.

● Formation du peuple français

L’harmonieux hexagone a été habité par deux civilisations préhistoriques qui ont laissé leurs traces : la première est celle qui a dressé au centre de la France, et surtout en Bretagne, les monuments mégalithiques ; la deuxième est celle des hommes de Cro-Magnon dont les vestiges ont été trouvés dans les caves qui leur donne le nom. Au VIe siècle avant Jésus Christ, les Celtes occupent la Gaule et forment, avec les anciens habitants, le peuple gaulois, un peuple barbare qui commence à se civiliser sous l’influence grecque.

La Gaule devient entièrement province romaine (le sud-est appartenait déjà à l’empire romain depuis trois siècles) étant soumise par César en l’an 50 avant Jésus Christ. Cette période a été une de prospérité et sécurité, en apportant des voies, des monuments et des écoles romaines, tout comme la langue latine et le christianisme.

● Le Moyen Age

Le Moyen Age a été une période de transition de plus de dix siècles (du Ve jusqu’au XVe siècle), avec des pages obscures parce que la liberté de l’esprit était soumise au dogme religieux dans un monde guerrier et barbare, mais aussi avec des moments illuminés par l’esprit de la chevalerie où par la noble mission des croisades. Les plus grands noms qui ont marqué cette période ont été le roi franc – Clovis, l’empereur de l’occident – Charlemagne, le roi croisé – Saint-Louis, le doux roi.

Clovis est le roi qui réalise l’unité de la Gaule chrétienne et instaure la monarchie avec ses principes d’unité territoriale et d’hérédité.

Charlemagne (768 – 814) est l’empereur de presque toute l’Europe occidentale. Avec lui naît l’idéal mystique de la royauté où l’empereur est le représentant de Dieu de qui il tient son pouvoir et son rôle doit consister à propager la foi chrétienne et à la maintenir intacte. Pendant son règne on remarque un progrès évident dans tous les domaines, littéraire, artistique (surtout pour la peinture, l’orfèvrerie et l’architecture), économique ou religieux, progrès connu sur le nom de Renaissance carolingienne, dû à son idée de remettre à l’honneur les études – restituer les grands textes de l’antiquité et mettre la culture à la portée des étudiants.

Après sa mort, il y a le temps de la féodalité, où l’église détient la suprématie, quand le roi joue plutôt le rôle d’arbitre entre les grands seigneurs, comtes ou marquis ; une période dans laquelle on continue à façonner la société, l’art et la littérature françaises et quand la France est vue comme une puissance prépondérante en Europe.

On voit se former les coutumes et les codes de la vassalité ou de la chevalerie. L’influence de l’église apporte la reforme des mœurs, c’est-à-dire réprime la violence. Elle intervient dans les rites de la chevalerie et exige au chevalier la fidélité à un idéal chrétien de loyauté, de charité, de secours porté aux faibles. On voit aussi naître la courtoisie, avec le respect de la femme pour laquelle le chevalier doit se montrer digne (étant brave et juste – voilà l’idéal de la société), que le chevalier doit servir pour lui montrer ses sentiments.

En ce qui concerne les façons de vivre de cette époque, il faut faire quelques précisons sur l’alimentation, les mœurs ou les vêtements.

Quant à l’alimentation, la viande était la plus recherchée, mais pour le paysan primaient les légumes, surtout le chou. Dès ces temps-là, les repas étaient préparés avec un certain souci diététique, et les fromages, les fruits et les gâteaux légers étaient servis à la fin.

Dolores Toma rappelle que tout le monde a vu dans les films sur le Moyen Âge des personnages qui mordaient à pleines dents dans d'énormes morceaux de viande, parce que les mœurs de table étaient rudimentaires et la présentation valorisait les gros pièces : on montait des pyramides de morceaux de viandes ou  on servait des cormorans, des cygnes, des cigognes ou des paons entiers, recouverts de leurs propres plumes, remises après cuisson. Il faudra ajouter que le spectacle emportait sur le goût et la couleur y tenait « la place essentielle »: il y avait des potages blancs et des potages verts, des entrées brunes et des sauces rousses, des viandes rouges et des viandes blanches, « des gelées moulées multicolores » et des poissons bleus. C'était le bleu azur qui l'emportait dans le top des préférences, à tel point que dans certains plats on mettait de la poudre de lapis-lazuli. En général on utilisait des plantes colorantes, mais aussi, comme le précise Jean-Louis Flandrin, des feuilles d'or, d'argent ou d'étain.

Les manières évoluent au long des siècles et la tranche de pain qui servait de support pour la viande est remplacée par l’assiette – la terre cuite et le verre se raffinent autour de la Méditerranée, tandis qu’au Nord de la France les objets sont en bois. On boit l’eau ou le vin non plus dans la corne, mais dans les coupes en métal.

Les vêtements deviennent de plus en plus raffinés, le costume de la femme met en évidence la silhouette et souligne la poitrine. Le costume de l’homme au XVe siècle est très court, formé par deux pièces – pourpoint et chausses, auxquelles on ajoute d’amples houppelandes ceinturées, fournies de cols montants et de manches volumineuses. Parmi les couleurs on remarque une diversification, au début c’était le rouge préféré pour les vêtements ou pour les décorations, suivi du bleu, mais on y ajoute aussi le vert, le violet ou le noir.

La guerre de Cent Ans (1339 – 1453) marque l’existence de la France médiévale avec l’éviction définitive des Anglais, mais aussi avec les massacres. Aux ravages de la guerre s’ajoutent ceux de la peste qui porteront ensemble à un recul économique qui va durer jusqu’au milieu du XVe siècle.

Mais si la famine et la misère règnent sur les classes populaires, les grands seigneurs entretiennent des cours fastueuses et coûteuses, (où les étoffes de prix, soies ou damas brochés, les fourrures, les pierres précieuses, les perles sont des ornements nécessaires du costume) et construisent des palais et des monuments religieux somptueux.

L’art gothique des cathédrales est un repère important pour cette période. Cette construction suggère un désir de lumière et d’ascension […]. Tout ce qui rend à la cathédrale sa signification, tout ce qui détermine son aspect, l’irrésistible ascension des lignes, ses courbes élancées qui la dressent au-dessus des villes, tout est désir de lumière. Cette aspiration à la lumière se concrétise surtout par l’art du vitrail. La cathédrale est le lieu de rencontre de l’histoire sainte, du mythe chrétien et des milliers de voix qui racontent leurs expériences quotidiennes de vie et de travail. La cathédrale – l’art ogival dans son entier – réalise pour un moment l’équilibre des forces populaires et du monument métaphysique dont le cadre a été bien préparé par la philosophie chrétienne pendant mille deux cent ans.

●La Renaissance (les XVe et XVIe siècles)

La Renaissance marque une révolution dans l’étude de l’Antiquité, en célébrant le culte de la beauté et le sentiment fugitif de la brièveté et de la fragilité de l’existence. Elle est le temps des peintres et des sculpteurs, des arts mineurs – émaillerie, orfèvrerie, ameublement – qui connaissent un essor extraordinaire. La littérature universelle s’enrichit avec les Amours de Ronsard, les Regrets de Du Bellay ou les Essais de Montaigne et avec le roman bouffon Gargantua et Pantagruel de Rabelais.

La devise épicurienne qui gouverne cette période contamine le domaine culinaire et la plupart des termes employés universellement de nos jours dans la gastronomie sont empruntés à la cuisine française. Celle-ci commence à se raffiner grâce aux légumes et aux épices qui assaisonnent les plats et aux fruits exotiques apportés des pays découverts à la suite des voyages autour du monde : la dinde, les pommes de terre, les tomates, les haricots ou les courgettes, le café, le thé ou le chocolat font le délice des tables. La salle à manger et l’utilisation du couvercle individuel datent depuis ces temps.

Les mœurs se raffinent aussi, comme on voit dans les pages des

traités de civilité qui consacraient de grands chapitres aux manières de table: ils conseillaient de ne pas « se moucher dans la nappe », de ne pas remettre dans le plat commun l'os qu'on venait de ronger, de ne pas replonger dans ce plat commun la tranche de pain dans laquelle on avait mordu, de se dégraisser les doigts « fort gras » « d'abord avec un morceau de pain », de ne pas « faire de la saleté » lorsqu’on plongeait ses doigts dans la moutarde ou la saumure, de ne pas se curer les dents avec un couteau « comme cela se voit souvent », de ne prendre la viande qu'avec trois doigts, selon les manières les plus « distinguées », etc.

La façon de s’habiller élégamment, avec des décolletés profonds, des accessoires en pierres précieuses, plumes, dentelles et soieries, traduit le même désir d’affirmer sa personnalité en dehors des contraintes et des règles rigides des restrictions médiévales.

La Renaissance semble être une période nécessaire de renouvellement, de changement de perspective et d’enrichissement individuel autant au niveau spirituel que matériel. On pourrait même dire qu’elle est l’enfant terrible que l’histoire méritait après tant de siècles de recherches pour reconfigurer et mettre sur de nouvelles assises les rapports de l’homme avec lui-même et avec le monde et l’univers.

● La Monarchie absolue et le classicisme (le XVIIe siècle)

Dans la partie histoire et civilisation de la Collection Littéraire Lagarde et Michard dédiée au XVIIe siècle nous apprenons que cette période se place sous le signe de la grandeur. C’est le siècle où, par l’éclat des lettres et des arts autant que par les armes, la France domine l’Europe. C’est le siècle de Louis XIV, de la raison lucide, de l’ordre, de l’autorité, mais les années glorieuses du Roi Soleil, correspondant au plein épanouissement de la littérature classique, représentent un sommet atteint après des luttes et tâtonnements.

Dans la société, les paysans sont toujours en misère, soumis à l’arbitraire des seigneurs ou du pouvoir royal, mais la noblesse cesse de jouer un rôle politique de premier plan, le roi choisit parfois de s’entourer de bourgeois. La cour joue le rôle primordial, en éclipsant les salons, elle impose la mode, le goût, le bon ton. Versailles est le centre vers lequel convergent tous les regards, toutes les ambitions, tous les talents.

Dans le Bréviaire de Crina Zărnescu nous lisons que Louis XIV, convaincu de sa mission divine de chef absolu du royaume, donne une impulsion à toutes les branches de l’activité nationale : l’économie, la politique financière, administrative, la santé publique. Il décide l’assainissement de Paris par la création d’un service de police moderne et de trois établissements qui recueillent les mendiants, les vagabonds et les prostitués, il crée des manufactures, protège le commerce, développe la marine, augmente la production nationale. Il protège aussi les arts et les lettres. Il fait édifier la colonnade du Louvre, agrandit Versailles et ses merveilleux jardins où on force la nature à adopter des formes géométriques.

En littérature, le classicisme est marqué par les écrivains Racine, Corneille, Molière, La Fontaine, Boileau, en philosophie par Descartes et Pascal. L’idéal du XVIIe siècle est l’honnête homme – Cultivé sans être pédant, distingué sans être précieux, réfléchi, mesuré, discret, galant sans fadeur, brave sans forfanterie, l’honnête homme se caractérise par une élégance à la fois extérieure et morale qui ne se conçoit que dans une société très civilisée et très disciplinée.

Les vêtements reflètent les idées artistiques ou politiques et, sous Louis XIV, la mode française commence à dominer l’Europe. Un accessoire important, la perruque est adoptée par le Roi Soleil en 1673. Avec des boucles sur la nuque et à droite et à gauche de la poitrine, blanchies de farine mêlée de poudre de « bois vermoulu ou pourri » ou de poudre d'« os desséchés ou brûlés jusqu'à blancheur et qu'on passe à travers un tamis de crin, après qu'on les a bien pilés, ces coiffures hautes d’un demi-mètre, très coûteuses à cause de la grande quantité de cheveux nécessaire, deviennent un signe de la position sociale. En plus, un autre signe distinctif de l’époque, les mouches – petites taches noires sur le visage, faites en crayon ou en taffetas noir – ont pour but de faire ressortir la blancheur de la peau.

En ce qui est d’alimentation, dans les maisons aisées, le repas comprend généralement cinq services comme suit : 1) entrées, 2) viande et poissons, 3) sucreries avec rôtis et salades, 4) entremets chauds et légumes, 5) au dessert fromages, glaces, sorbets, compotes, confitures ou fruits.

L’étiquette interdit de se servir deux fois du même plat ou de s’étendre pour un plat qui n’est pas devant soi. Elle permet quand même qu’on reçoit assis sur sa chaise percée et de cracher, s’il est impossible de s’en abstenir. L’eau est considérée dangereuse pour la santé, et la toilette est faite en utilisant un linge blanc et parfumée ; si on transpirait, on changeait la chemise et c’est la blancheur du col et des manchettes qui donne la mesure de la propreté, non pas la peau.

●Le XVIIIe siècle

Le XVIIIe siècle est le second âge du classicisme, le siècle des lumières. Il est marqué par la mort de Louis XIV suivie par l’effondrement de son régime. La France perd sa suprématie militaire en Europe, mais elle demeure un modèle par ses arts, sa littérature, son élégance, le français devenant la langue des européens instruits.

En lettres, c’est le siècle de Voltaire et l’Encyclopédie de Diderot qui accorde une place privilégiée aux sciences et aux arts mécaniques. Ainsi prépare-t-on une entrée grandiose pour le règne de la science appliquée ou de l’industrie.

Dans la société, le rôle dirigeant de la cour est pris par les salons, les cafés et les clubs. Dans les salons, on entretient le goût de la conversation brillante, on fait et défait les réputations, on soutient les écrivains. Dans les cafés et les clubs on échange des idées et on aborde les questions à l’ordre du jour.

A cette époque on voit s’émanciper le costume des femmes, avec les jupes drapées pardessus des paniers, des jupons pour soutenir les paniers, des traines d’une ampleur considérable, jusqu’à quatre mètres et des corsets pour la taille. Mais ce costume cède rapidement sa place à la robe volante, à la française, plus appréciée en raison du confort et d’une certaine liberté de mouvements. Les tissus à la mode sont le satin, le taffetas, le velours et les soies.

La licence des mœurs devient extrême dans certaines sphères de la haute société, la frivolité est très répandue et en 1750 Rousseau met en garde contre cette décadence des mœurs, en recommandant le goût de la vie simple, du sentiment et de la vertu. Mais la morale de l’émotion est impuissante à guérir les âmes corrompues et blasées qui cherchent des plaisirs toujours plus savants dans les raffinements de la perversité.

● Le XIXe siècle

Le XIXe siècle est une période de bouleversements et changements continus et il connaît sept régimes politiques : le Consulat, l’Empire, la Restauration, la Monarchie de Juillet, la Seconde République, le Second Empire et la Troisième République.

La crise de la monarchie survient à cause de la condition précaire des millions d’êtres défavorisés car si, à la cour, la vie semblait douce et facile, le fardeau des impôts tombait sur le peuple. La bourgeoisie avait elle aussi du mal à supporter les privilèges des nobles et l’inégalité des droits. A cette époque-là, la France était le pays le plus peuplé d’Europe et une des plus puissantes nations, avec un grand afflux d’énergie et besoin d’expansion. Cet essor démographique, joint à l’effervescence des idées nouvelles, à la nécessité de modifier un système social vétuste et croulant, à la résistance des privilégiés, va lancer la France dans une aventure intérieure et extérieure et lui permettre d’imposer par la force sa volonté à l’Europe.

Le jour qui reste dans l’histoire comme le moment de la Révolution est le 14 juillet 1789, quand le peuple de Paris se précipite dans les rues pour défendre les députés de l’Assemblée nationale et ils s’emparent de la Bastille, prison qui était le symbole de la tyrannie monarchique. Quelques jours plus tard, les nobles abandonnent eux-mêmes leurs privilèges et on déclare abolis les droits seigneuriaux et toutes les formes d’inégalité. En 1792 on proclame la République. Le chef d’état, Robespierre, gouverne par la terreur et plus de 2500 personnes sont guillotinées à Paris.

En 1804, Napoléon Bonaparte – génie militaire et politicien remarquable – devient l’empereur Napoléon Ier, despote qui ne respecte ni la liberté individuelle, ni celle de la pensée ou de la presse. Personnage de légende, il fait changer la carte d’Europe, il reforme l’administration et la justice, il continue l’aménagement de la capitale (L’Arc de Triomphe de l’Etoile, les ponts d’Austerlitz, des Arts et d’Iéna, la colonne Vendôme datent de ces temps-là). Après la mémorable défaite de Waterloo (1815), il abdique.

Dans la société, les changements de la Révolution portent aussi sur les vêtements et on simplifie les costumes, dans la mode masculine on voit le pantalon, la veste courte, le chapeau de haute forme, tandis que les femmes portent des robes longues qui mettent en évidence la silhouette.

Apres la chute de Napoléon Ier, on voit la Restauration et la Monarchie, mais les rois reconnaissent la Charte – la constitution française, le droit du peuple et maintiennent l’égalité devant la loi, même si les privilèges des nobles sont réinstaurés. La bourgeoisie prospère exploite la classe ouvrière. On assiste à un renouvellement industriel dans les villes qui attirent la population rurale et donne naissance au prolétariat urbain, de plus en plus nombreux, et à la fondation du régime capitaliste.

La Révolution de 1848 apporte la Seconde République, Napoléon III confisque le pouvoir et fonde le Seconde Empire (1852-1870), suivi par la Troisième République.

En littérature, ce siècle d’extrême instabilité est reflété par trois courants : le romantisme, le réalisme et le symbolisme, dont les représentants Lamartine et Hugo, Balzac, Flaubert et Stendhal ou Baudelaire, Verlaine et Rimbaud sont des étoiles de la littérature universelle. Paris devient la capitale européenne artistique, de tous les coins du monde on y vient pour étudier avec les grands maîtres et pour prendre part aux discussions des cafés de Montmartre.

Le pays est riche, avec un grand empire colonial, la monnaie est solide, la France prête de l’argent au monde entier. La Tour Eiffel, érigée en 1889, devient le symbole d’un pouvoir et d’un modèle audacieux connu universellement.

● Le XXe siècle

Depuis 1900, découvertes et inventions se succèdent à une allure prodigieusement accélérée : il en résulte un progrès matériel étonnant, mais aussi un contraste brutal, car la majeure partie du globe reste sous-développée, sinon sous-alimentée. En outre, le vieux mythe de l’apprenti-sorcier revêt une actualité tragique : par la fission de l’atome, l’homme assure son pouvoir sur la structure même de la matière, mais risque du même coup de provoquer son propre anéantissement.

Le XXe siècle est le sicle du progrès technique et des deux Guerres Mondiales. Après la première, la France en sortit victorieuse, mais épuisée, mais à la suite de la deuxième guerre mondiale, le pays de l’Hexagone voit la dissolution de son empire colonial avec la diminution de son rôle politique et de son pouvoir financier dans le monde.

Mais le rayonnement intellectuel et artistique ne reflète pas la situation politique d’après guerre. Le pouvoir d’attraction et d’expansion se préserve, comme attestent la carrière d’un Picasso, d’un Chagall, la composition d’une Ecole de Paris groupant des peintres de toutes nationalités, la naissance d’un nouveau théâtre représenté par un Irlandais, un Russe et un Roumain d’expression française (Beckett, Adamov et Ionesco). L’attribution des Prix Nobel de Littérature à tant d’écrivains français (S. Prudhomme, F. Mistral, R. Rolland, A. France, H. Bergson, R.M. du Gard, A. Gide, F. Mauriac, A. Camus, St. J. Perse et S. Beckett) est un autre signe de ce filon créatif inépuisé.

Au long du XXe siècle, la mode enregistre des transformations qui vont du compliqué au simple et confortable. L’émancipation de la femme, son arrivée sur le marché du travail, la libération sexuelle et la pratique du sport conduisent vers la mode unisexe. Les jupes commencent à s’écourter, tout d’abord au dessus de la cheville, jusqu’à la terrible minijupe des années 70. La robe noire, le jersey, les bijoux fantaisistes et le look sportif lancés par Coco Chanel auront des adeptes partout dans le monde. Paris est la capitale de la mode jusque dans les années 60 quand elle commence à être concurrencée par Milan ou le look américain.

La cuisine, qui était devenue un art au XIXe siècle, est maintenant de la haute cuisine (après le modèle de la haute couture). Dans la seconde moitié du XXe siècle, on cherche à simplifier les plats et conserver les principes essentiels des ingrédients. Dans le contexte d’un marché globalisé, la France protège ses marques enregistrées, ses produits du terroir – vins au d’autres boissons alcoolisées, fromages, viandes. On garde la tradition du repas complet qui comprend cinq services : apéritif, entrée, mets de viande ou poisson accompagné de légumes, fromages, dessert et digestif, tout arrosé par des vins.

Pourquoi connaître donc la culture et la civilisation française ? Parce que la France doit rester dans la mémoire collective comme le pays qui a le plus contribué et cela pendant des siècles, à l’émancipation culturelle et à la civilisation humaine dans toute l’Europe et voire même au-delà !

Influences françaises sur la culture et la civilisation roumaines.

Dans son étude sur l’influence de la langue française sur la langue roumaine littéraire, Adina Mitrofan présente de perspective diachronique le contexte des influences françaises sur la langue roumaine littéraire, en réalisant de la sorte un tableau de l’influence culturelle exercée par la France sur le développement de notre culture nationale.

Au début de son étude, elle cite Pompiliu Eliade qui constatait dans son ouvrage que cette influence a longtemps modelé la pensée et la sensibilité roumaine et elle peut être identifiée dans toutes les manifestations de la spiritualité roumaine, dans la politique, aussi bien que dans la législation, dans la littérature, dans l’administration ou dans la vie sociale. Il décrit l’atmosphère qui régnait dans les maisons des boyards roumains qui aimaient tout ce qui était français, soit en matière de livres, soit en matière de mode, et qui réjouissait d’un prestige inattaquable – tout qui venait de France portait le sceau de la perfection.

Adina Mitrofan présente aussi l’impact des événements politiques passés en France (la Révolution de 1789 surtout) sur la société roumaine à la fin du XVIIe siècle et au début du XIXe siècle. Après prise de la Bastille et sous la terreur de Robespierre, de nombreux nobles français arrivent dans notre région pour être des professeurs dans les maisons des boyards ou même pour fonder des écoles privées. Ils sont ainsi les promoteurs de la langue et de la culture française qui sera l’étalon pour les roumains qui désiraient se débarrasser de la domination grecque et turque.

En plus, la diffusion des conceptions illuministes à l’intermède des œuvres de Diderot, Voltaire, Rousseau, Montesquieu, a contribué à changer le mental collectif et à raffiner le nouvel idéal politique et culturel des propriétaires fonciers libéraux, ce qui culmine dans le mouvement révolutionnaire roumain de 1821 et la chute du régime phanariote.

En même temps, dans la première moitié du XIXe siècle, Paris devient la ville où les jeunes roumains achèvent leurs études, où ils prennent contact avec la langue et la littérature française à sa source et ils se mettent au courant avec les idées novatrices de ce pays. Vasile Alecsandri, Mihail Kogălniceanu, Ion Ghica, Dimitrie Bolintineanu, Alexandru Odobescu sont quelques uns des ces jeunes.

Dans ses pièces de théâtre, Vasile Alecsandri ironise la tendance des petits boyards de province d’assimiler de manière superficielle la langue française et le style de vie européen. L’héroïne insiste auprès son fils pour qu’il prenne des leçons de français de son professeur Français, elle essaye mémorablement à traduire mot-à-mot en français les expressions roumaines, elle instruit son personnel (déconcerté par les règles nouvelles si différentes à leurs yeux des traditions enracinées pour le peuple roumain) pour adopter sous son toit le style de vie français en ce qui concerne les manières, les repas, les loisirs etc.

Mais, laissant à part l’ironie et ces situations sources des comédies de la littérature roumaine, c’est vrai que les femmes ont joué un rôle très important dans l’assimilation de l’élément d’origine française. Sultana Craia, dans son étude qui porte sur la francophonie et la francophilie chez les Roumains, considère les femmes et les jeunes de l’élite roumaine comme étant l’avant-garde de la francophonie dans l’espace culturel roumain parce que, avant de pouvoir être expliquée par des raisons d’ordre intellectuel, politique ou culturel, l’influence française est entrée dans les Principautés avec la mode vestimentaire et la mode en soi.

L’auteur souligne que la curiosité féminine, l’intérêt pour la mode et la rivalité sociale ont assimilé la langue française comme une manifestation de modernité. Parler cette langue ou, également, porter une robe faite à Paris étaient les signes d’une bonne position sociale. Par conséquent, la langue française devient la langue parlée dans les salons, même la langue de la conversation quotidienne. C’est la langue à la mode au XIXe siècle. Les jeunes filles (appelées Lulu, Zizi, Zoé, Nicole, Laurette) reçoivent une éducation à la française dans des pensionnats privés ouverts par les instituteurs français. Les connaissances de français, tout comme les études de piano, sont essentielles pour leur dot et pour un bon mariage.

Les roumains commencent à passer les soirées en manière française, en allant au théâtre, à l’opéra ou aux bals. Tout essaie de devenir français : l’alimentation (de nos jours, nous préparons les sauces au bain-marie – avec le même terme en roumain), les cafés (avec les profiteroles, choux à la crème, madeleines qui sont encore très populaires) les restaurants (le menu devient à la carte, le chou à la Cluj), les maisons de mode, même l’architecture de la capitale subit une majeure influence française (l’Arc de Triomphe est un exemple saillant), soit par les plans de constructions des architectes français, soit par ceux de leurs collègues roumains qui avaient étudié en France. Bucarest devient à cette époque le petit Paris où le voyageur français aurait été chez soi, tant la société roumaine imitait le mode de vie français.

Les domaines dans lesquels se fait sentie cette influence sont multiples. Le critique littéraire Garabet Ibrăileanu argumente en faveur du fait que la littérature de fiction culte – qui n’existait pas avant 1800 à cause des circonstances historiques défavorables – est née grâce aux modèles européens, surtout celui français. Uns des plus grands écrivains roumains, comme Vasile Alecsandri ou Ion Creangă, n’auraient pas pu exister sans cette influence.

Tous les autres domaines de la culture ou de la science roumaine ont subi cette influence, parce que la généralisation de la langue française a ouvert les portes vers le filon des échanges entre la Roumanie et la France et il y a grand nombre de personnalités roumaines qui témoignent de cette influence (par exemple Emil Cioran, Mircea Eliade, Tristan Zara, Eugene Ionesco, Nicolae Grigorescu, Theodor Aman, George Brancusi, George Enescu, Elvira Popesco – pour les arts et Traian Vuia, Henri Coandă, Emil Racoviță, Victor Babeș, Ioan Cantacuzino – pour les sciences) et qui parlent du permanent dialogue culturel franco-roumain.

Chapitre 2

Approche méthodique et didactique

de la classe de culture et de civilisation françaises en FLE

2.1. Histoire des méthodologies d’enseignement – apprentissage du FLE

D’après Christian Puren, plusieurs méthodologies sont apparues et ont évolué selon le développement de la recherche en didactique, mais aussi en fonction de la situation politico – économico – culturelle du monde, comme on voit dans son livre Histoire des méthodologies de l’enseignement des langues. Nous ne pourrons pas définir d’une manière précise leur succession chronologique, étant donné que certaines d’entre elles ont cohabité avant de s’imposer aux précédentes.

● La méthodologie traditionnelle

Elle a été adoptée dans le XVIIIe et la première moitié du XIXe siècle. Elle se basait sur la lecture et la traduction de textes littéraires en langue étrangère, ce qui plaçait donc l’oral au second plan. Par conséquent, cette méthodologie affichait une préférence pour la langue soutenue des auteurs littéraires  sur la langue orale de tous les jours. La culture était perçue comme l’ensemble des œuvres littéraires et artistiques réalisées dans le pays où l’on parle la langue étrangère.

Au XVIIIe siècle, la méthodologie traditionnelle utilisait systématiquement l’exercice de traduction et la mémorisation de phrases comme technique d’apprentissage de la langue. La grammaire était enseignée de manière déductive, c'est-à-dire, par la présentation de la règle, puis on l’appliquait à des cas particuliers sous forme de phrases et d’exercices répétitifs.

Etant donné le faible niveau d’intégration didactique que présentait cette méthodologie, le professeur n’avait pas besoin de manuel, il pouvait en effet choisir lui-même les textes sans tenir vraiment compte de leurs difficultés grammaticales et lexicales. L’enseignant dominait entièrement la classe et détenait le savoir et l’autorité, il choisissait les textes et préparait les exercices,  posait les questions et corrigeait les réponses.

La langue utilisée en classe était la langue maternelle et l’interaction se faisait toujours en sens unique du professeur vers les élèves. Le vocabulaire était enseigné sous forme de listes de centaines de mots présentés hors contexte et que l’apprenant devait connaître par cœur. La rigidité de ce système et ses résultats décevants ont contribué à sa disparition et à l’avènement d’autres théories plus attrayantes pour les élèves.

Pour en finir, nous citons l’opinion de Puren sur cette méthodologie : Il n’est pas très facile de dresser un bilan de la méthodologie traditionnelle d’enseignement des LVE [langues vivantes étrangères]. D’abord parce que sa mise en œuvre historique, qui s’étale sur trois siècles, revêt des formes très variées et subit une évolution qui la mène, comme nous l’avons vu, depuis la méthodologie d’enseignement scolaire des langues anciennes jusqu’aux frontières de la méthodologie directe. Et aussi parce que l’historien ne dispose actuellement que de peu de données qui lui permettent d’apprécier dans quelle mesure, de quelle manière et avec quels résultats une telle évolution s’est inscrite dans les pratiques de classe.

●La méthodologie naturelle

Du point de vue historique, elle se situe à la fin du XIXe siècle et coexiste avec la méthodologie traditionnelle bien qu’elle suppose une conception de l’apprentissage radicalement opposée.

F. Gouin a été le premier à s’interroger sur ce qu’est la langue et sur le processus d’apprentissage d’une langue pour en tirer des conclusions pédagogiques. Il affirme que la nécessité d’apprendre des langues viendrait du besoin de l’homme de communiquer avec d’autres hommes et de franchir ainsi les barrières culturelles. C’est pourquoi il faut enseigner l’oral aussi bien que l’écrit, même si l’oral doit toujours précéder l’écrit dans le processus d’enseignement-apprentissage.

C’est à partir de la méthode de F. Gouin que les méthodes didactiques vont se baser sur des théories de l’apprentissage (psychologiques, sociologiques, linguistiques, etc.) et vont prôner l’importance de l’oral. Christian Puren y voit les grands principes de la méthodologie directe parce que l’apprentissage d’une langue étrangère doit se faire à partir de la langue usuelle, quotidienne. La langue étant essentiellement orale, l’oreille serait l’organe réceptif du langage, c’est pourquoi l’apprentissant devrait être placé en situation d’écoute prolongée en langue étrangère.

●La méthodologie de « la méthode directe »

Elle est considérée historiquement comme la première méthodologie spécifique à l’enseignement des langues vivantes étrangères et elle est le fruit de la cohabitation des méthodes précédemment citées.

Dès la fin du XIXe siècle la France désirait s’ouvrir sur l’étranger. La société ne voulait plus d’une langue exclusivement littéraire, elle avait besoin d’un outil de communication qui puisse favoriser le développement des échanges économiques, politiques, culturels et touristiques qui s’accélérait à cette époque.

La méthodologie directe constituait une approche naturelle de l’apprentissage d’une langue étrangère fondée sur l’observation de l’acquisition de la langue maternelle par l’enfant.

Selon Besse et Galisson, les principes fondamentaux qui la définissent sont :

– l’enseignement des mots étrangers sans passer par l’intermédiaire de leurs équivalents en langue maternelle. Le professeur explique le vocabulaire à l’aide d’objets ou d’images, mais ne traduit jamais. L’objectif est que l’apprenant pense en langue étrangère le plus tôt possible.

– l’utilisation de la langue orale sans passer par l’intermédiaire de sa forme écrite.

– l’enseignement de la grammaire étrangère se fait d’une manière inductive (les règles ne s’étudient pas d’une manière explicite). On privilégie les exercices de conversation et les questions-réponses  dirigées par l’enseignant.

La méthodologie directe se base sur l’utilisation de plusieurs méthodes : méthode directe, active et orale.

Par méthode directe on désignait l’ensemble des procédés et des techniques permettant d’éviter le recours à l’intermédiaire de la langue maternelle dans l’apprentissage, ce qui a constitué un bouleversement dans l’enseignement des langues étrangères.

Le passage à l’écrit restait au second plan et était conçu comme le moyen de fixer par l’écriture ce que l’élève savait déjà employer oralement. La progression vers la rédaction libre passait par la dictée, puis par des reproductions de récits lus en classe et enfin par des exercices de composition libre.

Dans l’organisation interne de la méthode active, Christian Puren inclut tout un ensemble de méthodes : interrogative, intuitive, imitative, répétitive ainsi que la participation active physiquement de l’élève. Nous présentons brièvement chacune de ces méthodes :

– La méthode interrogative est un système de questions-réponses entre le professeur et ses apprenants, afin de réemployer les formes linguistiques étudiées. Il s’agissait donc d’exercices totalement dirigés.

– La méthode intuitive proposait une explication du vocabulaire qui obligeait l’élève à un effort personnel de divination à partir d’objets ou d’images. La présentation des règles de grammaire se réalisait également à partir d’exemples, sans passer par l’intermédiaire de la langue maternelle. La compréhension se faisait donc de manière intuitive.

– La méthode imitative avait comme but principal l’imitation acoustique au moyen de la répétition intensive et mécanique.

– La méthode répétitive s’appuyait sur le principe qu’on retient mieux en répétant. La répétition pouvait être extensive ou intensive.

– L’appel à l’activité physique de l’élève pour la  dramatisation de saynètes, la lecture expressive accompagnée par des mouvements corporels, afin d’augmenter la motivation chez l’apprenant.

Le déclin de la méthodologie directe a été provoqué par des problèmes aussi bien internes qu’externes – l’incontrôlable inflation lexicale de la langue maternelle ou l’ambition excessive de cette méthodologie qui exigeait des professeurs une excellente maîtrise de la langue orale sans pour autant offrir un recyclage massif des enseignants.

● La méthodologie active

Face au refus de la part des enseignants à la méthodologie directe, certains demandèrent de mettre en place un compromis entre le traditionnel et le moderne et cela a donné naissance en 1920 à la méthodologie active qui a été utilisée d’une manière généralisée dans l’enseignement des langues étrangères jusqu’aux années 1960. Elle représente un compromis entre le retour à certains procédés et techniques traditionnels et le maintien des grands principes de la méthodologie directe. C’est pourquoi on peut dire que la méthodologie active se veut une philosophie de l’équilibre entre les trois objectifs de l’enseignement-apprentissage : formatif, culturel et pratique. Faisant preuve de pragmatisme, ils permettaient l’utilisation de la langue maternelle en classe. En ce sens, on peut dire qu’ils ont réellement assoupli la rigidité de la méthode précédente, sans modifier cependant le noyau dur de la méthodologie directe, mais introduisant certaines variations :

le texte écrit regagne sa place comme support didactique ;

le recours à la langue maternelle comme procédé d’explication pour le sens des mots nouveaux (mais on utilisait aussi des images pour faciliter la compréhension et éviter si possible la traduction) ;

– la démarche inductive qui privilégiait la morphologie sur la syntaxe.

En plus, la méthode active était amplement valorisée afin d’adapter les méthodes utilisées à l’évolution psychologique de l’élève et de créer une ambiance favorable à son activité puisque la motivation de l’apprenant était considérée comme un élément clé dans le processus d’apprentissage.

● La méthodologie audio-orale

La méthodologie audio-orale naît au cours de la deuxième guerre mondiale pour répondre aux besoins de l’armée américaine de former rapidement des gens parlant d’autres langues que l’anglais.

On a alors créé “la méthode de l’armée”. Cette méthode n’a duré en réalité que deux ans, mais elle a provoqué un grand intérêt dans le milieu didactique. C’est dans les années 1950 que des spécialistes de la linguistique appliquée ont créé la méthode audio-orale (MAO), en prenant pour socle la Méthode de l'Armée et en y appliquant systématiquement :

– une théorie du langage : la linguistique structurale distributionnelle ;

– et une théorie psychologique de l'apprentissage : le behaviorisme ;

On continuait à accorder la priorité à l’oral et on concevait la langue comme un ensemble d’habitudes, d’automatismes linguistiques qui font que des formes linguistiques appropriées sont utilisées de façon spontanée. Le vocabulaire était relégué au second plan par rapport aux structures syntaxiques, il était recommandé que le professeur communique uniquement dans la langue étrangère. La place de la culture étrangère est très importante, mais elle est introduite comme une cause d’erreurs de compréhension.

La MAO a été critiquée pour le manque de transfert hors de la classe de ce qui a été appris et on a considéré que sa validité se limitait au niveau élémentaire. De même, à l’enthousiasme pour les exercices structuraux a succédé la déception. En effet, les exercices ennuyaient les élèves, les démotivaient et le passage du réemploi dirigé au réemploi spontané ne se faisait que rarement. Il faut aussi mentionner que le fait d’enseigner la grammaire étape par étape n’interdisait aucunement la fréquence des fautes.

●La méthodologie Structuro-globale audio-visuelle (SGAV)

Suite à la seconde guerre mondiale et à la décolonisation, la France se trouve obligée de lutter contre l'expansion de l'anglo-américain comme langue de communication internationale et cherche à retrouver son rayonnement culturel et linguistique et cela dès le début des années 50. Des équipes de recherches, constituées de linguistes, de littéraires et de pédagogues, s’activent en France et à l’étranger pour trouver les meilleurs outils pour diffuser le FLE.

En 1954 les résultats des études lexicales sont publiés par le C.R.E.D.I.F. (Centre de Recherche et d'Étude pour la Diffusion du Français) en deux listes:

– Un français fondamental premier degré constitué de 1475 mots,

– Un français fondamental second degré comprenant 1609 mots.

Le français fondamental est considéré comme une base indispensable pour une première étape d’apprentissage du FLE pour des élèves en situation scolaire. Il désire leur proposer une acquisition progressive et rationnelle de la langue qui devrait leur permettre de mieux la maîtriser.

Le français fondamental a été l’objet de beaucoup de critiques surtout d’ordre linguistique : pour certains, c’était un crime contre l’intégrité de la langue française, pour d’autres,  il devait être actualisé car certains dialogues “fabriqués” présentaient une langue peu vraisemblable, il devait également tenir en compte les besoins langagiers et les motivations réelles du public visé. C’est ce que prétendra faire plus tard le CREDIF avec un Niveau  Seuil.

La méthodologie audiovisuelle (MAV) domine en France dans les années 1960-1970 et le premier cours élaboré suivant cette méthode, publié par le CREDIF en 1962, est la méthode “Voix et images de France”.

Selon C. Puren, la MAV française est une méthode originale, parce qu’elle constitue le structuro-globalisme (combinaison entre les moyens audiovisuels et une psychologie de l’apprentissage spécifique). Cette méthodologie donne la priorité à l’oral sur l’écrit. Toujours, selon C. Puren, toutes les méthodes présentes dans la méthodologie directe se retrouvent organisées dans la MAV.

La cohérence de la méthode audiovisuelle était construite autour de l’utilisation conjointe de l’image et du son. Le support sonore était constitué par des enregistrements magnétiques et le support visuel par des images fixes.

La MAV se situait dans le prolongement de la méthodologie directe tout en essayant de donner des solutions aux problèmes auxquels s’étaient heurtés les méthodologues directs. Les didacticiens français ont également reconnu l’influence décisive américaine dans les débuts de l’élaboration de la MAV française et y ont aussi signalé des affinités avec la méthode situationnelle anglaise.

Cette méthode s’appliquera aussi bien à l’enseignement du lexique (sans recourir à la traduction en langue maternelle)  qu’à l’enseignement grammatical (sans l’intermédiaire de la règle, l’apprenant saisit les règles de manière intuitive).

2.2 Présentation des approches communicative et actionnelle – le présent éclectique du FLE

● L’approche communicative

Selon Pierre Martinez, l’approche communicative s’est développée en France à partir des années 1970 en réaction contre la méthodologie audio-orale et la méthodologie audio-visuelle. Elle est appelée approche et non méthodologie par souci de prudence, puisqu’on ne la considérait pas comme une méthodologie constituée solide. Elle est le fruit de plusieurs courants de recherches en linguistique et didactique et la suite à différents besoins.

Il faut aussi mentionner qu’un nouveau public d’apprenants venait de faire son apparition et intéressait de plus en plus de nombreux psychologues, sociologues, pédagogues et didacticiens : le public composé d’adultes, principalement de migrants.

Deux méthodologies ont précédé l’approche communicative :

– le français instrumental qui visait la communication orale en situation de classe uniquement. Il s’agissait d’acquérir une compétence de compréhension immédiate et on s’intéressait à la compréhension de textes spécifiques plutôt qu’à la production.

– le français fonctionnel, qui était fondé sur les besoins langagiers réels des individus. Celui-ci envisageait une relation de locuteur à locuteur dans certaines situations de communication, et selon certains rôles sociaux. On y déterminait les besoins langagiers des apprenants en fonction des actes de parole qu’ils auraient à accomplir dans certaines situations.

Pour les méthodologues, les étudiants qui ont besoin d’apprendre le français pour des raisons professionnelles seraient motivés par une approche fonctionnelle, contrairement aux apprenants en milieu scolaire qui apprennent une langue étrangère par obligation, donc démotivés, et ils ressentent les acquisitions comme des « problèmes », dont le plus difficile réside l’étude de la grammaire.

En ce qui concerne le statut de la grammaire dans l’approche communicative, Jean-Pierre Cuq distingue quatre acceptions:

un principe d’organisation propre à une langue intériorisée par les usagers de cette langue.

une activité pédagogique dont l’objectif vise, à travers l’étude des règles caractéristiques de la langue, l’art de parler et d’écrire correctement.

une théorie sur le fonctionnement interne de la langue : l’objet d’observation est ici constitué en fonction des concepts théoriques adoptés.

les connaissances intériorisées de la langue cible que se construit progressivement la personne qui apprend une langue. Le terme de grammaire interne évoque des savoirs et de savoir-faire auxquels aucun accès directs n’est possible, et qui sont définis en termes de procédures provisoires ou des règles, ponctuelles et transitoires de nature hétérogène.

Dans l’approche communicative, la langue est conçue comme un instrument de communication ou d’interaction sociale. Les aspects linguistiques (sons, structures, lexique, etc.) constituent la compétence grammaticale qui ne serait en réalité qu’une des composantes d’une compétence plus globale: la compétence de communication.

Elle prend en compte les dimensions linguistique et extralinguistique aussi qui constituent un savoir-faire à la fois verbal et non verbal. Il ne suffirait donc pas de connaître les règles grammaticales de la langue étrangère pour communiquer, il faudrait en plus connaître les règles d’emploi de cette langue (quelles formes linguistiques employer dans telle ou telle situation, avec telle ou telle personne, etc.). L’objectif est d’arriver à une communication efficace : apprendre à parler et à communiquer dans les situations de la vie courante, selon Christine Tagliante.

L’apprentissage n’est plus considéré comme passif, mais un processus actif qui se déroule à l’intérieur de l’individu et qui est susceptible d’être influencé par lui. Le résultat dépend du type d’information présentée à l’apprenant et de la manière dont il va traiter cette information.

L’approche communicative présente, au moins pour la compréhension orale, de diverses formes linguistiques destinées à transmettre un même message. On utilise en classe de préférence la langue étrangère, mais il est possible d’utiliser la langue maternelle et la traduction. En ce qui concerne l’erreur, elle est considérée inévitable.

● L’approche actionnelle

Après l’approche communicative des années 80, les années 90 marquent le développement d’une nouvelle approche pédagogique appelée approche ou perspective actionnelle.

Elle propose de mettre l’accent sur les tâches à réaliser à l’intérieur d’un projet global. L’action doit susciter l’interaction qui stimule le développement des compétences réceptives et interactives.

La perspective privilégiée est de type actionnel en ce qu’elle considère avant tout l’usager et l’apprenant d’une langue comme des acteurs sociaux ayant à accomplir des tâches (qui ne sont pas seulement langagières) dans des circonstances et un environnement donnés, à l’intérieur d’un domaine d’action particulier. On prend donc aussi en compte les ressources cognitives, affectives, volitives et l’ensemble des capacités que possède et met en œuvre l’acteur social.

L’usage d’une langue, y compris son apprentissage, comprend les actions accomplies par des gens qui, comme individus et comme acteurs sociaux, développent un ensemble de compétences générales et, notamment une compétence à communiquer langagièrement. Ils mettent en œuvre les compétences dont ils disposent dans des contextes et des conditions variés et en se pliant à différentes contraintes afin de réaliser des activités langagières, en mobilisant les stratégies qui paraissent le mieux convenir à l’accomplissement des tâches à effectuer.

Les notions de tâche et de compétence, nous les retrouvons présentées minutieusement dans les pages du Cadre Européen Commun de Référence qui favorise ce type d’approche.

Christian Puren présente son opinion dans l’article De l’approche communicative à la perspective actionnelle : Le CECR ne prétend pas proposer une méthodologie. Pourtant, une lecture attentive du texte révèle une nette orientation vers la perspective actionnelle, sans doute parce qu'elle semble la mieux adaptée aux besoins linguistiques des citoyens européens. Il met en évidence le fait que la perspective actionnelle redonne à l’enseignement/ apprentissage une authenticité que l’approche communicative lui a déniée pendant trois décennies.

2.3 L’apprentissage de la culture et de la civilisation du point de vue du CECRL

Anca Cosăceanu fait une courte présentation du Cadre Européen Commun de Référence dans son ouvrage qui porte sur la didactique des langues étrangères. Le CECR décrit ce qu’un apprenant doit apprendre pour pouvoir communiquer dans une langue étrangère, il définit les niveaux de compétence qui permettent de mesurer le progrès de l’apprentissage et fait un inventaire des pratiques didactiques en s’adressant à toutes les catégories de facteurs impliqués dans l’enseignement/apprentissage d’une langue étrangère.

Dans le document officiel du Conseil d’Europe, on précise que le Cadre européen commun de référence offre une base commune pour l’élaboration de programmes de langues vivantes, de référentiels, d’examens, de manuels, etc. en Europe. Il décrit aussi complètement que possible ce que les apprenants d’une langue doivent apprendre afin de l’utiliser dans le but de communiquer ; il énumère également les connaissances et les habiletés qu’ils doivent acquérir afin d’avoir un comportement langagier efficace. La description englobe aussi le contexte culturel qui soutient la langue. Enfin, le Cadre de référence définit les niveaux de compétence qui permettent de mesurer le progrès de l’apprenant à chaque étape de l’apprentissage et à tout moment de la vie.

Le CECR traite en six niveaux la grande complexité du langage humain en découpant la compétence langagière selon ses différentes composantes : linguistique, sociolinguistique et pragmatique. Nous retenons pour notre étude la composante sociolinguistique et le savoir socioculturel. En tant qu’acteur social, chaque individu établit des relations avec un nombre toujours croissant de groupes sociaux et qui, tous ensemble, définissent une identité. Un objectif essentiel de l’enseignement des langues est donc de favoriser le développement harmonieux de la personnalité de l’apprenant et de son identité en réponse à l’expérience enrichissante de l’altérité en matière de langue et de culture.

Le Comité des Ministres du Conseil de l’Europe, considérant que le riche patrimoine que représente la diversité linguistique et culturelle en Europe constitue une ressource commune précieuse qu’il convient de sauvegarder et de développer et que des efforts considérables s’imposent dans le domaine de l’éducation afin que cette diversité, au lieu d’être un obstacle à la communication, devienne une source d’enrichissement et de compréhension réciproque, avait déjà demandé des mesures de caractère général pour faire en sorte que toutes les catégories de la population disposent des moyens d’acquérir une connaissance des langues des autres États membres et une aptitude à les utiliser pour satisfaire leurs besoins de communication – de faire face aux situations de la vie quotidienne dans un autre pays, et d’aider les étrangers séjournant dans leur propre pays à y faire face ; – d’échanger des informations et des idées avec des jeunes et des adultes parlant une autre langue et de leur communiquer pensées et sentiments ; – de mieux comprendre le mode de vie et la mentalité d’autres peuples et leur patrimoine culturel.

Anca Cosăceanu souligne elle aussi le fait que le CECR reflète une option politique d’encourager et soutenir l’unification européenne au niveau culturel par le développement du plurilinguisme et pluriculturalisme. Et il faut faire la distinction entre plurilinguisme et le multilinguisme, qui suppose la connaissance de plusieurs langues ou l’existence de plusieurs langues dans un pays. L’hypothèse du plurilinguisme met l’accent sur la connaissance de la culture liée à la langue étudiée et sur la perception positive des différences culturelles.

En plus, dans le CECR, on met en évidence le fait que l’apprenant d’une deuxième langue (ou langue étrangère) et d’une deuxième culture (ou étrangère) ne perd pas la compétence qu’il a dans sa langue et sa culture maternelles. Il n’acquiert pas deux façons étrangères d’agir et de communiquer, mais il devient plurilingue et apprend l’interculturalité. Les compétences linguistiques et culturelles relatives à chaque langue permettent à l’individu de développer une personnalité plus riche et plus complexe et d’accroître sa capacité à apprendre d’autres langues étrangères et à s’ouvrir à des expériences culturelles nouvelles.

En ce qui est de savoir socioculturel, le Cadre européen propose aux enseignants de travailler sur différents aspects des traits distinctifs caractéristiques d’une société et de sa culture, parce qu’il est probable qu’elles n’appartiennent pas au savoir antérieur de l’apprenant et qu’elles sont déformées par des stéréotypes :

●Vie quotidienne :

– Nourriture et boisson, heures des repas, manières de table

– Congés légaux

– Horaires et habitudes de travail

– Activités de loisir (passe-temps, sports, habitudes de lecture, médias)

●Conditions de vie :

– Niveaux de vie (avec leurs variantes régionales, ethniques et de groupe social)

– Conditions de logement

– Couverture sociale

●Relations interpersonnelles (y compris les relations de pouvoir et de solidarité) :

– La structure sociale et les relations entre les classes sociales

– Les relations entre les sexes (courantes et intimes)

– La structure et les relations familiales

– Les relations entre générations

– Les relations au travail

– Les relations avec la police, les organismes officiels, etc.

– Les relations entre races et communautés

– Les relations entre les groupes politiques et religieux

●Valeurs, croyances et comportements en relation à des facteurs ou des paramètres tels que :

– La classe sociale

-Les groupes socioprofessionnels (universitaires, cadres, fonctionnaires, artisans et travailleurs manuels)

– La fortune (revenus et patrimoine)

– Les cultures régionales

– La sécurité

– Les institutions

– La tradition et le changement

– L’histoire

– Les minorités (ethniques ou religieuses)

– L’identité nationale

– Les pays étrangers, les états, les peuples

– La politique

-Les arts (musique, arts visuels, littérature, théâtre, musique et chanson populaire)

– La religion

– L’humour

●Langage du corps : connaissance des conventions qui régissent les comportements qui font partie de la compétence socioculturelle de l’apprenant

●Savoir-vivre, par exemple, les conventions relatives à l’hospitalité donnée et reçue :

– La ponctualité

– Les cadeaux

– Les vêtements

– Les rafraîchissements, les boissons, les repas

– Les conventions et les tabous de la conversation et du comportement

– La durée de la visite

– La façon de prendre congé

●Comportements rituels :

– La pratique religieuse et les rites

– Naissance, mariage, mort

– Attitude de l’auditoire et du spectateur au spectacle

– Célébrations, festivals, bals et discothèques, etc.

En ce qui concerne la compétence sociolinguistique, celle-ci porte sur la connaissance et les habiletés exigées pour faire fonctionner la langue dans sa dimension sociale: les marqueurs des relations sociales, les règles de politesse, les expressions de la sagesse populaire, les différences de registre, le dialecte et l’accent.

Mais, si le CECR dans son tout témoigne du souci pour l’acquisition de la culture de l’autre, les professionnels de la didactique du français mettent en question le rôle joué par l’enseignant dans la formation de la compétence socioculturelle.

Erick Falardeau et Denis Simard, dans leur article Le rapport à la culture des enseignants des français et leur rôle dans l’articulation de la culture avec les contenus disciplinaires considèrent à leur tour que la classe de français doit être vue comme un lieu d’intégration de la culture, parce que, dans l’histoire des hommes et des arts, les cultures et les langues sont indissociables. Mais, pour que l’enseignant puisse partager avec ses élèves une réflexion sur la culture de la langue enseignée, il doit lui-même posséder une solide connaissance culturelle des domaines scientifiques, artistiques, historiques, socioculturels, etc. Les auteurs sont plutôt pessimistes : à leur opinion, sans une meilleure formation intellectuelle des enseignants, la culture restera un supplément d’âme relégué aux marges de la classe de français.

Chapitre 3

L’utilité de l’enseignement de la culture et de la civilisation française

3.1. Bien enseigner = savoir motiver

Il y a un temps, c’était la réussite scolaire et sociale qui suffisait à faire sens. Maintenant que l’école ne mène pas obligatoirement à un premier métier, la finalité doit être perceptible plus directement, et il s’agit ainsi de réinventer des activités qui font sens.

Selon Rolland Viau, afin qu’une activité éveille la motivation des élèves, elle doit respecter les exigences suivantes :

●Être signifiante, aux yeux de l’élève, c’est-à-dire correspondre à ses intérêts, s’harmoniser avec ses goûts et répondre à ses préoccupations. Cette condition encourage particulièrement l’élève d’accorder une plus grande valeur à l’activité. Ainsi, plus une activité est signifiante, plus l’élève la juge intéressante et utile.

● Être diversifiée et s’intégrer aux autres activités. La diversité doit d’abord se retrouver dans le nombre de tâches à accomplir à l’intérieur d’une même activité. Lorsque l’activité ne nécessite l’exécution que d’une seule tâche (par exemple, l’application répétitive d’une procédure d’analyse de texte), elle est généralement peu motivante aux yeux des élèves. Les activités en classe doivent également être variées. La répétition d’une même activité jour après jour peut être une source de démobilisation pour l’élève en raison de son caractère routinier.

● Représenter un défi pour l’élève. Une activité constitue un défi pour l’élève si elle n’est ni trop facile, ni trop difficile. Ainsi un élève se désintéresse-t-il rapidement d’un succès qui ne lui a coûté aucun effort ou d’un échec survenu à la suite d’une consigne vue comme impossible à réaliser avec ses acquisitions antérieures. Cette condition influence la perception qu’a l’élève de sa compétence, car, s’il réussit à accomplir la tâche, il aura tendance à attribuer son succès à ses efforts, en formant la confiance dans à ses propres capacités.

●Être authentique. Une activité d’apprentissage doit, dans la mesure du possible, mener à une réalisation, c’est-à-dire à un produit qui ressemble à ceux que l’on trouve dans la vie courante. Si l’élève apprend pour apprendre, il perd sa motivation, tandis ce qu’il est satisfait lorsqu’il a la possibilité d’utiliser les contenus acquis.

● Exiger un engagement cognitif de l’élève. C’est ce qui se passe lorsqu’il utilise des stratégies d’apprentissage qui l’aident à comprendre, à faire des liens avec des notions déjà apprises, à réorganiser à sa façon l’information présentée, à formuler des propositions, etc. Si, par exemple, les exercices demandés à l’élève consistent seulement à appliquer de façon mécanique une procédure, ils seront davantage pour celui-ci une source d’ennui qu’une incitation à s’engager sur le plan cognitif.

● Responsabiliser l’élève en lui permettant de faire des choix. Plusieurs aspects d’une activité tels que le thème de travail, le choix des documents à lire (parmi une liste de titres sélectionnés), le matériel, la désignation des membres de l’équipe, la durée du travail, le mode de présentation du travail ou le calendrier peuvent être laissés à la discrétion de l’élève. La possibilité de faire des choix favorise la perception que l’élève a de sa capacité à contrôler ses apprentissages.

● Permettre à l’élève d’interagir et de collaborer avec les autres. Une activité d’apprentissage doit se dérouler dans une atmosphère de collaboration et amener les élèves à travailler ensemble pour atteindre un but commun. Des activités axées sur la compétition plutôt que sur la collaboration ne peuvent motiver que les plus forts.

●Avoir un caractère interdisciplinaire. Pour amener l’élève à voir la nécessité de maîtriser la discipline, il est souhaitable que les activités soient liées à d’autres domaines d’études.

●Comporter des consignes claires. L’élève doit savoir ce que l’enseignant attend de lui. Ainsi, il ne perdra pas de temps à chercher à comprendre ce qu’il doit faire. Des consignes claires contribuent à réduire l’anxiété et le doute que certains élèves éprouvent quant à leur capacité à accomplir ce qu’on leur demande.

●Se dérouler sur une période de temps suffisante. La durée prévue pour une activité effectuée en classe devrait correspondre au temps réel qu’une tâche équivalente requiert dans la vie courante. Le fait d’accorder à l’élève le temps dont il a besoin l’aide à porter un jugement positif sur sa capacité de faire ce qui est exigé de lui. Le pousser à agir rapidement ne peut que l’amener à éprouver de l’insatisfaction et à hésiter à participer à une autre activité, de peur de ne pas la terminer à temps.

A la vue des éléments développés, nous convenons que, dans une situation d’apprentissage, il est nécessaire et souhaitable de motiver au maximum les élèves, et ce, dans le but d’atteindre les objectifs fixés. Pour arriver à ses fins, le professeur de français peut recourir aux contenus de culture et civilisation française en satisfaisant les exigences d’authenticité, diversité, interdisciplinarité, signification, interaction et collaboration etc. présentées ci-dessus.

3.2 La culture et la civilisation françaises dans les manuels de FLE – étude comparative

De nos jours, la plupart des enseignants de FLE en Roumanie rencontrent des difficultés pour créer la motivation chez les étudiants et, parfois, leur manque d’intérêt est dû au manuel utilisé en classe et à son contenu. Concernant la composante de culture et civilisation, les éléments susceptibles de motiver les étudiants sont les thèmes avec des informations variées (soit qu’il s’agisse d’un sujet lié à l’économie, la mode, le sport, la gastronomie etc.), les activités d’entraînement convenables à leur niveau, présentées dans de belles images et avec des illustrations attractives ou dans des vidéos. Ils aiment surtout travailler en groupe et utiliser l’ordinateur et l’internet pour trouver des informations.

Nous avons réalisé une étude comparative entre deux manuels de FLE largement utilisés en Roumanie, Corint – La langue française : manuel pour la 9e classe et le manuel de la méthode Echo, niveau A2 selon le CECR, pour déceler leur structure, examiner de proche les contenus civilisationnels et observer les modalités d’évaluation offertes à l’intérieur de leurs pages.

Corint – La langue française : manuel pour la 9e classe

●Avantages

Ce manuel est présent en nombre suffisant dans la plupart des bibliothèques des établissements scolaires, vue que la maison d’édition Corint a une tradition pour les fonds de livre scolaire en offrant des prix très convenables, et il peut être reçu gratuitement par les élèves de la 9e puisqu’ils font encore partie de la scolarité obligatoire.

Le manuel est structuré en 8 unités, avec 4 bilans (bilan initial, bilan 1 et 2 après les unités 3 et 6 et bilan final). Il offre aussi un petit vocabulaire, 2 pages aide-mémoire avec des verbes irréguliers et 2 pages avec des repères de grammaire.

Chaque unité a une page Prendre contact (avec des informations variées sur des sujets liés à la culture et la civilisation française d’habitude présentés sous la forme de témoignages des jeunes français), une autre S’exprimer (dédiée aux actes de langage), deux pages S’entrainer (avec des exercices divers), une page Lire (avec le texte central de l’unité), suivi par une autre dénommée Découvrir (avec des activités de compréhension du texte), deux pages de grammaire réunies sous le titre Mieux connaître, deux pages En savoir plus (avec des contenus de culture et de civilisation française) et, pour en finir, une page Evaluation.

Les thèmes abordés sont diversifiés et doublés par des valeurs interculturelles (celles-ci étant présentées dans le tableau synoptique à la fin du manuel), cinq des huit unités présentant des domaines de la culture et civilisation française :

– habitat – les Français et l’habitation ;

– l’alimentation et les achats – les habitudes alimentaires des Français ;

– régions et villes de France, objectifs touristiques – l’Ile de France ;

– fêtes et traditions – le calendrier des fêtes françaises ; le 14 juillet ;

– loisirs – les Français et leurs loisirs ;

●Désavantages

Bien que ce soit un manuel publié en 2008, il n’y a aucune référence en ce qui concerne le niveau de langue, excepté la mention de la classe. Mais dans la 9e, les élèves peuvent être débutants (ayant étudié à l’école générale l’anglais et l’espagnol ou l’allemand), donc au niveau A1, ou dans la troisième, quatrième, voire cinquième année d’étude du FLE, niveau A2 ou même B1.

Le manuel de l’élève est le seul outil disponible, il n’est pas accompagné par un livre du professeur et il n’y a pas un CD audio pour des activités d’écoute en classe ou à la maison. Pour travailler la compétence de compréhension à l’oral, le professeur doit se procurer ses propres documents audio qui soient en concordance avec les contenus du manuel.

Les exercices proposés sont majoritairement ciblés pour travailler la grammaire et le vocabulaire (transformations, associations, classements, remplacements), la compréhension et la production des écrits dans des activités individuelles. Les activités à deux (douze exercices dans le manuel) ou en équipe (sept projets et trois jeux de rôle) qui favorisent la communication et mettent l’élève au centre de l’apprentissage sont infiniment moins nombreuses.

Un manuel vieilli, dans lequel le contenu de culture et civilisation française (même s’il n’y a pas une partie dédiée spécialement à la Civilisation, on ne pourra nier l’existence des informations appartenant à ce domaine tout au long du manuel) est mal actualisé, ayant en vue que la première édition du manuel a été publiée en 2004 et les textes ou les témoignages extraits des revues Okapi ou Phosphore n’ont pas de références en ce qui concerne leur date de parution.

Il n’y a qu’une seule référence vers l’histoire des mentalités entre les pages de ce livre, dans le texte Une fête qui traverse les âges, à la page 68, où on présente la tradition du carnaval en France, en présentant la manière de célébrer cette fête au temps de l’Antiquité et du Moyen Age. (Quel perte pour le public scolaire désireux d’anecdotes de ne pas pouvoir apprendre des temps quand l’eau mettait en danger la santé et on se procurait des outils en or, argent ou ivoire pour se gratter élégamment sous les perruques lorsque les poux devenaient insupportables!)

Les tests de la section Evaluation font appel uniquement aux questions de langue, sans évaluer les acquisitions des valeurs interculturelles.

Les photos, quoiqu’elles soient nombreuses et diversifiées, ont de petites dimensions et sont déplorables, peut-être à cause du papier de mauvaise qualité utilisé pour réaliser le manuel. Les images ne sont pas du tout claires, les contours s’entremêlent, les couleurs sont foncées. Si on les regarde, il est difficile de faire la différence entre un château ou un arbre, un sportif sur la piste et un malade au médecin, une assiette avec de la salade ou une affiche avec un CD au centre.

Echo A2– méthode de français

●Avantages

Premièrement, il faut préciser que ce n’est pas seulement un manuel, c’est une méthode complète, véritablement actionnelle et organisée par le niveau A2 du Cadre Européen Commun de Référence.  Elle contient :

un livre de l’élève avec portfolio et DVD-ROM ;

un cahier personnel d’apprentissage avec 250 exercices, un livret de corrigés, un CD audio et une préparation au DELF ;

un livre du professeur avec les fiches photocopiables pour le DVD ;

un fichier d’évaluation avec un CD audio ;

deux CD audio collectifs pour la classe ;

des ressources numériques pour le Tableau Blanc Interactif.

La méthode s’adresse aux étudiants qui ne sont plus débutants, après avoir suivi au minimum 100 heures de cours et elle s’appuie le plus possible sur des activités naturelles plus proches de la conversation que de l’exercice scolaire.

Le manuel comprend 12 leçons structurées en 3 grandes unités. Chaque unité est suivie d’un bilan où on donne l’occasion d’utiliser l’auto-évaluation, l’interévaluation et l’évaluation sommative pour évaluer les connaissances des les étudiants. Chaque leçon est composée par deux pages Interactions (textes et exercices), deux pages Ressources (à dominante grammaire), deux pages Simulations (dialogues, compréhension, jeux de rôle), une page Ecrits (lettres, recettes, extraits littéraires, articles de presse, messages des distributeurs etc.) et une page Civilisation (bien que tous les autres contenus ne soient pas en dehors de cette catégorie – 75% ou davantage des faits présentés dans les sections Interactions, Simulations et Ecrits étant liés au domaine de la culture et civilisation française, c’est, en fin de compte, un atout d’avoir une section destinée spécialement à ce thème).

Les sujets traités dans cette subdivision de la leçon sont abondants et généreux, en appartenant à la culture française moderne (malheureusement, sans aucune relation avec l’histoire des mentalités) :

l’enseignement en France ;

le travail en France ;

l’organisation administrative et politique en France ;

la télévision et la presse en France ;

les rencontres : modes et comportements ;

la vie de quartier dans les grandes villes ;

le calendrier, les fêtes ;

les repas, recettes de cuisine ;

l’art au début du XXe siècle ;

personnalités célèbres ;

jeux de mots et blagues en français ;

images et expressions verbales liées aux couleurs ;

habitudes et interdits en France ;

les régions de la France ;

temps forts et animation dans la ville de Bourges ;

les relations amicales ;

le sport, l’aventure ;

les jeunes issus de l’immigration ;

les Français et les tâches ménagères ;

comportements et habitudes en matière d’argent (modes de paiement, pourboire, prix, dépenses etc.) ;

la Sécurité sociale, les assurances ;

La section Bilan donne aux élèves l’occasion d’évaluer eux-mêmes leurs connaissances, acquisitions culturelles et sociolinguistiques incluses (connaissances sur la société française, sur les loisirs, les fêtes, etc.) dans des formules conformes aux descripteurs du CECR : Vous pouvez inviter quelqu’un, Vous pouvez décrire une personne : son physique, sa personnalité, ses habitudes, Vous comprenez des informations sur un lieu de loisirs ou d’autres propositions similaires.

En plus, la méthode fournit aussi aux étudiants, soient-ils des élèves ou même des adultes, des documents supplémentaires dans les liens à l’Internet présents dans les DVD-ROM, et, dans le manuel, des tableaux aide-mémoire, des cartes de la France et des transcriptions.

En conclusion, et c’est ce qui compte probablement le plus, la méthode Echo désire donc offrir aux apprenants une image complète de la culture et de la civilisation françaises qui leur permette de bien communiquer avec les natifs dans des situations variées (à savoir modes et rites de salutation et de présentation, situations d’achat, comportements entre amis, villes, famille, fêtes, nourriture, paysages, santé, technologie, système éducatif, politique, économique etc.) tout en accordant la possibilité de se faire une autoévaluation du niveau de connaissances.

Pour aller plus loin, les activités des douze leçons favorisent le travail en groupe et les interactions en classe – celle-ci devient un espace social où les élèves, qui sont devenus des acteurs et sont totalement plongés dans leur apprentissage, peuvent échanger des informations, des opinions, des expériences, et créer des projets, des écrits etc. De ces interactions naît la motivation pour maîtriser le français et les simulations donnent l’occasion aux étudiants de se préparer pour l’avenir, pour les possibles situations vécues dans le monde francophone ou avec un interlocuteur qui parle le français venu en Roumanie.

●Désavantages

Le prix total d’acquisition de cette méthode (plus de 200 euros tous les matériaux imprimés, CD, DVD-ROM et ressources pour le TBI) est un obstacle généralement insurmontable lorsque les frais ne sont pas offerts par les établissements scolaires. Le manuel, quant à lui, coûte au moins trois fois plus que son équivalent offert par une maison d’édition roumaine et les élèves refusent alors de prendre en charge ces sommes, du moment qu’ils reçoivent d’autres manuels gratuitement.

Notre analyse approfondit en ce qui suit l’étude des deux manuels avec la comparaison entre deux unités qui traitent des thèmes similaires de culture et civilisation françaises.

Les fêtes

● Dans le manuel Corint, l’unité 5 s’appelle Les fêtes en tête. La page introductive avec le titre et les contenus présente deux photos, l’une avec un grand sapin de Noël devant un immeuble, et l’autre avec des avions qui tracent sur le ciel bleu les couleurs du drapeau français – bleu, blanc, rouge (approximativement).

La page Prendre contact nous propose quelques préférences des enfants ou des adolescents français en matière de fête. Il y a trois photos (un sapin avec des cadeaux de Noël, un homme de neige et des enfants à une fête d’anniversaire), un exercice d’association entre les fêtes et leurs dates, un exercice de classement des fêtes fixes, mobiles, religieuses etc. et un exercice lié à l’interculturel – question : Quelle sont les fêtes communes à la France et à la Roumanie ? Une page assez riche pour des discussions en classe autour des photos, les élèves peuvent partager leurs goûts et préférences, on peut aussi aller plus loin avec les similarités et les différences entre les deux pays.

La première page S’exprimer comprend un calendrier avec les saisons et les fêtes correspondantes. Une question, en bas de la page (Quels sont les jours fériés en Roumanie ?) et un travail en équipe (un des plus appréciés exercices par les élèves de la 9e) pour dresser le calendrier des fêtes en Roumanie. La deuxième page présente des modalités pour exprimer l’intention, avec un fragment d’interview avec Sandrine Bonnaire (photo incluse), actrice française que nul élève ne connaît. Un travail à deux demande aux élèves de rédiger des mini dialogues en regardant une photo avec trois adolescents souriants – on nous donne l’indication que c’est l’anniversaire de Julie. Le garçon dans la photo tient un verre à la main, et souvent les élèves considèrent que c’est une fête où on boit des boissons alcoolisées – un mauvais exemple de célébration, à notre avis, si on prend en considération l’âge des élèves.

La page Lire contient deux photos de carnaval et un texte riche et assez intéressant, mais trop long, parfois épuisant – Une fête qui traverse les âges. L’extrait présente la tradition du Mardi Gras et le carnaval en France à l’antiquité, au Moyen Age ou de nos jours, avec un paragraphe dédié au carnaval de Nice.

Les activités sur la page Découvrir portent sur la compréhension du texte, mais il y a aussi des exercices sur l’interculturel avec des liaisons vers les fêtes roumaines.

Après les deux pages de grammaire, la section En savoir plus comprend des activités diverses, des conseils pour réaliser une tête de carnaval (mais c’est difficile de la créer en classe à cause des matériaux nécessaires), des mots croisés, un texte historique avec la signification de la fête nationale de la France (en compagne d’une image effacée avec la prise de la Bastille) et la Marseillaise. Dans le test sur la page Evaluer à la fin de l’unité, il n’y a aucun exercice sur les contenus de culture et de civilisation.

Pour faire le point, en dépit du texte trop long et fatiguant, l’unité est l’une des plus appréciée par les élèves de la 9e qui utilisent ce manuel, surtout grâce à son caractère ludique, ses ‘nombreux’ activités en équipe et son thème généreux qui ouvre beaucoup de discussions en classe. Nous regrettons l’absence des plats spécifiques français et le ton scientifique qui est inapproprié pour un thème si charmant, la multitude des données historiques ou les détails multiples gâtant le plaisir des élèves.

Et malheureusement, comme d’habitude avec ce manuel, nous devons « expliquer » chaque photo pour que les élèves comprennent de quoi il s’agit. Par exemple, dans les photos du carnaval on distingue les chars avec les grosses têtes en carton et les élèves ne connaissent pas cette tradition des chars allégoriques, du « roi » du carnaval qui est purifié par le feu à la fin de la fête, pour eux le carnaval est une fête avec des masques et de la danse. Une autre photo présente la fête du citron – les élèves peuvent lire dans les lignes au-dessous de la photo qu’on expose des chars décorés d’agrumes, mais l’image contient au premier plan le tronc d’un arbre (probablement une palme) couvert d’oranges et de citrons. L’explication est encore une fois nécessaire pour détailler la technique des mosaïques en agrumes.

Les exercices à deux ou en équipe sont goûtés par les élèves, mais leur essor créatif est parfois bloqué par les consignes de grammaire. Par exemple, le travail à deux sur la page de grammaire : Vous recevez un coup de fil d’un ami qui vient de retourner d’un long voyage un France. Il vous raconte une fête typiquement française à laquelle il a assisté. Imaginez le dialogue, en utilisant des verbes à l’imparfait de l’indicatif. L’activité de formuler oralement des répliques dans un dialogue pour décrire une fête est complexe en soi – formules de salut, vocabulaire correspondant, logique des phrases, prononciation etc. Dans ce cas, le contenu de grammaire complique le travail de l’élève. Et si les élèves perçoivent une tâche comme trop difficile, ils perdent le désir de participer, cela étant un facteur démotivant.

● La leçon numéro 6 du manuel Echo s’appelle C’est la fête. Dans les premières deux pages réunies sous le titre Fêtes sans frontières, nous trouvons quatre extraits de textes sur des fêtes importées (La Saint-Patrick à la française), fêtes d’ici (La fête de la tomate) et d’ailleurs (Nyon accueille la fête fédérale de lutte suisse et des jeux alpestres) et fêtes exportées (La nuit blanche). Le contenu n’est pas chargé avec des données historiques, les événements appartiennent au quotidien français, ils ne demandent pas un travail de mémorisation des dates et des lieux, c’est seulement un tour par les diverses facettes de la fête en France. Le coloris est attrayant, les photos illustrent convenablement les lignes des textes, les activités autour des textes (une lecture ponctuelle du dossier et un projet en groupes) sont agréables et animent les élèves.

Après les deux pages de grammaire, la section Simulation présente des dialogues (accompagnés par des dessins et des photos) sous deux sous-titres L’anniversaire et Retrouvailles. Les activités proposent de jouer une scène de retrouvaille entres amis ou une soirée au restaurant avec les amis, et de mettre en scène le dialogue entre les amis qui préparent un plat dans la cuisine.

La page Ecrits a le titre Plats des fêtes et porte au premier plan deux recettes de cuisine – Foie gras poêlé aux pommes et Galette des rois. Les deux photos qui sont utilisées pour illustrer les recettes sont impeccables et ouvrent l’appétit. Les activités qui suivent proposent un travail en groupes pour présenter les recettes comme à la télévision ou pour rédiger des fiches de cuisine de survie pour les personnes qui ne savent pas cuisiner.

La partie Civilisation est appelée Temps forts et jours fériés – Calendrier et expose les célébrations de l’année à Bourges avec deux photos réalisées l’une au festival de musique et l’autre pendant les Nuits lumière. Les activités demandent de compléter un tableau avec des détails sur les fêtes et de faire des comparaisons avec les temps forts de l’année en Roumanie.

Dans la section Bilan il y a quelques détails liés à la partie civilisation, par exemple les élèves doivent auto-évaluer s’ils peuvent parler des traditions et des fêtes roumaines, de la cuisine roumaine et de ses plats typiques ou s’ils connaissent quelques usages relatifs aux fêtes et aux événements de l’année en France.

Généralement, pour les élèves, c’est une leçon animée avec des activités légères et agréables, sans imposer des efforts pour la compréhension des textes ou la mémorisation des dates. L’élève ne doit pas devenir une encyclopédie des fêtes en France, il doit seulement connaître quelques aspects pour pouvoir entretenir un dialogue sur ce thème avec un Français ou pour transmettre des informations sur les traditions roumaines.

Le sport

● Dans le manuel Corint, l’unité 7 s’appelle Croquer la vie à pleines dents, mais, à notre opinion, ce titre n’est pas du tout motivé par les contenus de la leçon, qui parle des sports et des sportifs en général, sans ouvrir des pistes pour l’aventure et pour l’idée de santé et de bonheur que nous offre la pratique d’un sport. Nous découvrons sur la première page deux photos, avec un sportif qui fait du ski et des adolescents qui font de la gymnastique, et des questions auxquelles les élèves doivent répondre.

La page Prendre contact porte le titre Quelle place occupe le sport dans votre vie ? et présente brièvement les préférences de quatre Français en matière de sport. Il y a une photo avec un nageur et les activités en bas de page posent, encore une fois, des questions aux élèves.

La première page S’exprimer offre des exercices de vocabulaire, la deuxième propose une liste avec des expressions pour l’accord ou le désaccord, des exercices à cette fin et un travail de groupe pour organiser un débat avec le thème : Le temps accordé à l’éducation physique dans les établissements scolaires est insuffisant (pour y employer des mots pour exprimer l’accord ou le désaccord). C’est, aux yeux des élèves, une tâche de communication difficile parce qu’ils ne sont pas munis des informations nécessaires pour organiser un tel débat, il faut leur offrir des pistes et des idées pour faciliter leur travail.

La page Lire propose aux élèves un fragment d’une interview avec Stéphane Diagana (photo et courte présentation jointes), athlète français que les élèves ne connaissent pas (d’habitude, les garçons préfèrent les joueurs de football). L’idée globale porte sur l’effort, la souffrance, la motivation de ce sportif.

Les activités sur la page Découvrir ne portent pas sur la compréhension du texte (sauf une où les élèves doivent, de nouveau, répondre aux questions), mais sur le vocabulaire du domaine médical et à la fin il y a un exercice où on doit présenter les sportifs roumains ou étrangers qu’on apprécie le plus.

Après les deux pages de grammaire, la section En savoir plus fatigue encore les élèves avec deux textes Soignez votre corps et 2004 – le retour des Jeux Olympiques en Grèce et les fiches signalétiques de Michael Schumacher, Svetlana Khorkina et Thierry Henry. Les élèves ne sont pas fascinés d’associer les fiches aux photos des sportifs ou de mimer un sport – cette fois-ci, les tâches sont trop faciles, et ils ne sont pas du tout intéressés par la taille ou le poids de ces vedettes. Et, pas de surprise, le test sur la page Evaluer ne porte aucune référence aux contenus de culture et de civilisation françaises.

Pour aller plus loin, faciliter la communication et impliquer les élèves, nous devons utiliser en classe des ressources qui ne tiennent pas du manuel – des photos, des films, des présentations etc., et nous créons d’autres tâches à accomplir. En général, les élèves suggèrent de remplacer l’interview avec Stéphane Diagana avec un autre texte sur un sportif plus renommé, un article de presse qui présente une aventure, par exemple une ascension sur le Mont Blanc ou même le traditionnel Tour de France à vélo.

Les photos, comme vous allez voir, sont à nouveau de mauvaise qualité, sans offrir la possibilité de susciter de vives discussions. Les élèves s’amusent à classer les sports en catégories – sport d’équipe, sport individuel, ou d’associer les objets avec le jeu qui les utilise, mais cela, à part d’enrichir (ou pas) le vocabulaire, n’apporte pas en soi les valences nécessaires pour donner aux élèves l’occasion de faire de réels progrès dans la maîtrise du FLE.

● La leçon numéro 9 du manuel Echo s’appelle À vos risques et périls et, dans le tableau des contenus, la composante civilisation contient trois thèmes : l’aventure aujourd’hui, les Français et le sport, les jeunes issus de l’immigration.

On nous présente, dans la section Interactions, sous le titre Aventuriers du XIXe siècle, quatre courtes histoires dénommées Explorer, Se dépasser, Témoigner et Travailler pour la planète, accompagnées par de grandes et belles photos bien choisies pour susciter l’intérêt et la curiosité de lire les fragments. Les activités proposent la lecture des articles, des élections pour la personnalité la plus aventurière, ou le récit des plus grands exploits ou réussites des élèves.

Dans les dialogues de la section Simulation, le personnage central est un jeune homme qui habite la banlieue de Saint-Etienne et qui veut aller à Paris pour suivre des cours de théâtre et être comédien. On demande aux élèves de discuter des affirmations portant sur les personnages, de les faire parler ou de jouer les scènes à deux. A vrai dire, l’idée d’immigration est présentée assez objectivement, avec une voix optimiste et une autre pessimiste, et elle est conçue comme une aventure.

La page Ecrits nous donne l’occasion de lire un article de presse – Environ 35 000 concurrents au départ du Marathon de Paris. L’exercice de compréhension est de type Vrai ou faux ? et les élèves doivent, à leur tour, écrire un bref article de presse.

La partie Civilisation présente dans une demi-page Les sports les plus regardés, les pourcentages pour Les sports les plus pratiqués en France et une enquête sur Les valeurs du sport. Les exercices demandent aux élèves de classer les différents sports, de faire des comparaisons avec les sports pratiqués en Roumanie, de présenter les sportifs préférés.

On voit donc ici une similarité avec le manuel Corint, les activités sont presque les mêmes, mais la distinction est faite par le choix des textes d’actualité, passionnants et courts.

Dans la section Bilan, les élèves peuvent auto-évaluer leur capacité de comprendre des informations à propos de sport ou d’aventure.

/Pour mener à bonne fin notre analyse, il faut préciser que, en ce qui concerne les contenus de culture et de civilisation, les deux manuels ont leurs points forts que le professeur peut utiliser dans les activités en classe.

● La richesse des informations culturelles et historiques dans le manuel Corint peut être un atout si nous l’utilisons dans une quantité suffisante pour attirer les élèves, pour susciter leur curiosité et leur désir d’apprendre et non pas pour les ennuyer.

● Le manuel Echo ne fait pas ce pas en arrière pour nous laisser découvrir le passé glorieux, mais ses contenus sont actuels, en reflétant un nombre beaucoup plus grand d’aspects du quotidien français. Il propose des clins d’œil sur maints centres d’intérêt, ouvre des voies pour aller plus loin, offre la possibilité de se préparer pour un voyage en France.

En ce qui concerne les points faibles, l’aspect général du manuel Corint laisse à désirer : les photos, l’imprimerie, la clarté des écrits, la qualité du papier, les couleurs foncées. En revanche, c’est justement l’aspect qui attire les élèves vers le manuel Echo et nous allons détailler leurs opinions dans les lignes ci-dessous.

L’opinion des élèves

Pour un désir d’objectivité, nous avons choisi de faire aussi un sondage d’opinion réalisé avec les élèves de deux classes distinctes, mais ayant le même niveau de FLE, qui étudiaient sur les deux manuels présentes ci-dessus.

Pour interpréter, nous préciserons que la classe qui étudiait sur le manuel Echo était une classe de sciences – 9e B (composée par 16 garçons et 12 filles) et celle qui utilisait le manuel Corint était une classe de profile humaniste – 9e F (composée par 19 filles et 10 garçons).

En ce qui concerne le score de leurs préférences, il est tout à fait normal que la 9e B aime surtout le sport, tandis ce que la 9e F préfère la mode et accorde un plus grand pourcentage à la littérature et à la gastronomie. Dans tous les activités, les scores sont constants et les préférences se vérifient – les élèves de la 9e B aiment davantage les chiffres et les statistiques là où les humanistes de la 9e F aiment la littérature, tous étant en même temps intéressées pas la musique, l’histoire et les traditions.

Tous prennent des renseignements sur l’internet, mais il y a un écart fantastique au sujet de l’utilisation du manuel. Seulement 11% des humanistes font appel au livre (et ils sont 28% qui s’adressent au professeur), contre 25% des leurs collègues (et 10% d’entre eux posent des questions au professeur).

Ce décalage s’explique dans les réponses suivantes, parce que la classe 9e F utilisent le manuel Corint dont les informations sont considérées comme 30% intéressantes, 52% ennuyeuses et 18% démodées et où la majorité des photos (83%) sont perçues comme de mauvaise qualité. En revanche, la 9e B apprécie les données sur la culture et la civilisation française présentées dans le manuel Echo comme 65% intéressantes, 23% ennuyeuses et 12% démodées et un autre point fort de ce livre sont les photos et les illustrations que les élèves estiment d’avoir une bonne qualité (89%).

À part le manuel, ils aiment tous regarder des films ou des présentations multimédia et travailler sur les vers d’une chanson, donc la méthode Echo est, encore une fois, celle située dans une position favorable parce qu’elle offre au professeur des matériaux attrayants sur le DVD et des pistes pour trouver des sujets passionnants dans ses liens web. Dans les meilleures des conditions, les ressources numériques offertes pour le TBI sont un filon séduisant pour l’élève, parce qu’il est de nouveau l’acteur de son propre apprentissage.

3.3 Activités dans la classe de culture et de civilisation

●Le texte dans la classe de culture et de civilisation française

Selon les réflexions de Jean-Michel Adam exprimées dans l’article Linguistique et enseignement du français, il y a plusieurs types de textes qu’on peut utiliser pour l’enseignement du français et pour en tirer un profit linguistique ou culturel, c’est-à-dire le texte littéraire par excellence et celui qui en position privilégiée, mais aussi le texte publicitaire ou politique et le texte médiatique.

En ce qui concerne le texte littéraire, J.-M. Adam proclame l’idée de l’existence d’un continu de la langue qui fait que langue et littérature sont réactivées les unes par les autres, et totalement inséparables. On ne pourra pas donc enseigner la langue sans faire appel à sa littérature, d’autant plus que le texte littéraire, en raison de sa complexité, nous plonge dans un univers dense, assez clos, formateur pour l’esprit. Dans son article La didactique de la littérature : impasses et problèmes, après avoir présenté plusieurs conceptions didactiques de l’enseignement de la littérature, Jérôme David met en évidence lui aussi le fait que la fréquentation de la littérature forme l’élève à s’intégrer dans une communauté de façon modérée et tolérante. Il affirme que l’enseignement littéraire prépare l’élève à la citoyenneté post-moderne et multiculturelle.

J. -M. Adam mentionne aussi dans son article la nécessité pour l’étude du texte publicitaire comme un outil essentiel contre la manipulation, il considère que la formation critique à la lecture des discours politiques est un aspect essentiel de la formation citoyenne des élèves et des étudiants et qu’il faut apprendre à lire la presse parce que la littérature est un univers de sens, mais une page de journal l’est également, comme un placard publicitaire, ou un discours politique. Il ajoute à la fin de ses propos que notre rôle n’est pas de former des idéologues politiques, mais des étudiants capables de contre-argumenter aux discours de la manipulation et on peut développer une telle capacité au contact des textes médiatiques, politiques et publicitaires.

Des pistes pour travailler le document authentique en classe de FLE nous sont offertes aussi par Manuela Delia Anghel et Nicolae Florentin Petrișor, dans leur Guide pratique pour les professeurs de français, parce que celui-ci représente une ressource à exploiter dont le contenu très varié permet des utilisations multiples – vocabulaire, grammaire, culture et civilisation – souvent ludiques et, grâce à ce trait, captivantes et motivantes.

L’étude de la presse, tout comme la publication d’un journal sont considérées par les auteurs du Guide comme des activités accessibles et bénéfiques pour l’apprentissage dans la classe de FLE. Elles permettent de travailler, en fonction du niveau des élèves, les compétences orales et écrites, en les familiarisant avec la société française et la culture de la presse écrite en France. Par exemple, pour les débutants, les auteurs indiquent une activité de découverte : ouvrir un journal français pour voir comment il est structuré, comment il fonctionne, quels en sont les contenus. Les élèves doivent donc apprendre en premier lieu à trouver un sens de lecture et à circuler à travers les rubriques. Sans même comprendre ce qu’il y est écrit, ils pourront faire la comparaison entre plusieurs journaux. Un premier exercice pourrait être la traduction des titres des rubriques ou des sections : politique, économie, sport etc.

D’autres documents authentiques tels que les calendriers, menus de restaurant, programmes de cinéma, carte du métro, dépliants des musées, spectacles, même des billets des événements sportifs ou des bons de caisse obtenus après avoir fait des achats dans un supermarché s’avèrent eux aussi très utiles, à condition de prendre garde à une approche purement descriptive, et d’amener l’apprenant à formuler des hypothèses sur les raisons qui conditionnent des habitudes ou des comportements différents.

Les documents palpables, réels et originaux fascinent les élèves qui désirent franchir le seuil de ces portes ouverts et entrer dans le monde français. Mais pour s’y débrouiller, ils ont besoin de connaître la langue et ils deviennent conscients des possibilités offertes par la maîtrise du FLE.

●L’audio-visuel dans la classe de culture et de civilisation française

Les auteurs Traian Nica et Cătălin Ilie font un inventaire des outils audio-visuels dans leur livre Tradition et modernité dans la didactique du français, langue étrangère. Ces outils sont un moyen efficace d’enseignement dans l’acquisition des éléments de civilisation française. Toutes les activités présentées ci-dessous peuvent être proposées à tous les niveaux établis par le CECR : élémentaire (A1, A2), indépendant (B1, B2), expérimenté (C1, C2), à condition de s’assurer au préalable que le bagage linguistique des apprenants le permette.

Le film aide à mieux saisir les nuances du sens français, à s’habituer au rythme et à l’intonation de la langue, à fixer même certaines structures lexico-grammaticales ou certains aspects de la phonétique. Tout en faisant cela, il présente des morceaux de vie, l’élève étant submergée dans l’atmosphère française entassée d’éléments de culture et civilisation, habitudes, traditions, vêtements, humour, mimique, gestualité, toute la panoplie.

La photographie sert à introduire dans la classe de français des comparaisons entre le présent et le passé, la Roumanie et la France, dans presque tous les domaines et sous tous les aspects. Elle est un outil très approprie pour susciter des discussions et réaliser l’éveil de l’attention.

Les reproductions d’œuvres d’art contribuent à la formation du goût des élèves, en les initiant au vocabulaire esthétique, en les motivant pour exprimer leurs gouts et préférences, pour verbaliser des exercices d’imagination etc.

La bande dessinée aide les élèves à s’exprimer spontanément tout en assimilant des éléments de culture et civilisation française. Ce sont des supports visuels qui motivent l’expression, répondent à un besoin de détente, de plaisir parce que toute production (orale ou écrite) dans une langue étrangère comporte une part de stress et la bande dessinée offre cette opportunité d’occulter l’angoisse. Cette atmosphère de convivialité et de plaisir fait que les apprenants apprécient la classe de français et y participent avec plus de bonheur. Ils désirent également progresser pour enrichir les échanges.

Les jeux de mots font partie d’une catégorie spéciale d’exercices linguistiques qui témoigne d’une certaine compétence. Le professeur doit respecter une gradation: il y a des jeux de mots pour les débutants et d’autres qui s’adressent à des élèves avancés. On peut proposer, par exemple, des mots croisés avec des régions de la France ou un rebus avec les noms des écrivains, peintres, chanteurs, acteurs, sportifs français célèbres.

La chanson est une autre ressource inépuisable et il ne faut pas oublier que la chanson nous offre la possibilité de quelques cours d’histoire et de civilisation pour mieux connaître la France et les Français en ouvrant des pistes pour travailler le vocabulaire, la grammaire ou la compréhension orale. À l’aide de Alouette, Pour que tu m’aimes encore de Céline Dion ou Et si tu n’existais pas de Joe Dassin, vous pouvez trouver des moyens intéressants pour enseigner le français à des élèves motivés et captivés par le rythme, en évoquant aussi les noms des personnalités marquantes des scènes françaises ou francophones.

●Les TICE dans la classe de culture et de civilisation française

Dans leur Guide pratique pour les professeurs de français, les auteurs mettent en évidence l’importance capitale qu’ont gagnée les technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement. Ils y offrent une variété de ressources, des sites pour les professeurs ou pour les élèves, des sites aux sujets pédagogiques ou avec des exercices etc. Par exemple, Le français dans le monde [http://www.fdlm.org/] démontre que l’enseignement et l’apprentissage du français, langue de communication internationale, rapproche les hommes et les cultures, favorise la mobilité géographique et virtuelle, participe à la promotion sociale et développe la citoyenneté.

De nos jours, Le Point du FLE ou Bonjour de France sont deux des sites les plus connus et fréquentés par les professeurs de français, de vrais trésors énormément riches en informations dans tous les domaines de l’apprentissage, inclusivement celui de la culture et de la civilisation française.

Conclusions

La composante de culture et civilisation est l’un des plus importants aspects dans le processus d’apprentissage d’une langue, et nous avons choisi de faire une analyse détaillée de la classe de culture et de civilisation en FLE pour dévoiler la richesse de ces contenus dont on peut se servir pour réaliser des activités motivantes et captivantes.

Nous avons vu que la culture et la civilisation françaises ont joué un rôle primordial dans le développement de l’Europe et elles ont beaucoup influencé la société roumaine dans presque tous les domaines.

En plus, la maîtrise d’une langue étrangère donne accès à un univers qui enrichit culturellement l’apprentissant dans le sens des échanges et de la tolérance envers les valeurs de l’autrui et nous avons fait une analyse approfondie du Cadre Européen Commun de Référence pour démontrer l’importance de la composante socioculturelle et sociolinguistique du langage et repérer les enjeux du plurilinguisme.

Nous avons utilisé les outils de la méthodique et de la didactique pour montrer les approches les plus utiles dans l’enseignement du FLE et notre étude comparative a mis en évidence le fait que le choix des ressources pour la classe de culture et de civilisation, ou pour la classe de langue en général, est décisif pour la motivation des élèves en vue de leur participation en classe, ayant comme but la maîtrise de la langue.

A la fin de notre étude on peut affirmer sans aucun doute que l’enseignant de FLE est éducateur et passeur de cultures et d’idées dans un espace global où les langues représentent les moyens de la paix comme de la guerre, et la question que nous ferons du plurilinguisme de notre monde conditionne aussi l’avenir de celui-ci

Annexe

Questionnaire

Quel est votre thème préféré dans la classe de culture et civilisation française?

Histoire et géographie de la France

Traditions et fêtes en France

Mode et achats

Sport et tourisme

Littérature et arts

Musique et cinéma

Gastronomie et ménage

Politique et économie

D’où prenez-vous vos informations pour les classes de culture et civilisation française ?

vous lisez les textes du manuel

vous demandez à vos parents

vous demandez à votre professeur

vous recherchez sur l’internet

Pendant la classe de culture et civilisation, vous aimez le plus :

lire des textes pour en faire des débats

regarder des photos pour en discuter

regarder des films et des présentations vidéo ou multimédia

faire des projets (affiches, films, plats traditionnels etc.)

Dans le manuel de français, les informations sur la culture et la civilisation sont très :

Intéressantes

Ennuyeuses

Démodées

Dans votre manuel de français, les photos et les illustrations sont :

de bonne qualité

d’une qualité pauvre

Vous aimez travailler sur :

des statistiques

des articles de presse

des affiches publicitaires

les vers d’une chanson

des textes littéraires

PROJET DIDACTIQUE

La date :

La classe :

L’objet : la langue française

Le sujet : La Normandie

Type de leçon : mixte

Le professeur :

Compétences générales :

1. Réception des messages transmis oralement ou par écrit dans de différentes situations de communication ;

4. Transfert et médiation des messages oraux ou écrits dans de différentes situations de communication ;

Compétences spécifiques :

1.3 Reconnaître des informations spécifiques dans un texte lu/écouté sur des sujets familiers, articulé clairement et à une vitesse normale;

4.1 Réduire un paragraphe à l’idée essentielle ;

Compétences dérivées :

1. Enrichir les connaissances sur le patrimoine culturel et historique français (en corrélation avec CS 1.3) ;

2. Donner des informations sur un objectif touristique (en corrélation avec CS 4.1);

Stratégie didactique :

Méthodes et procédés : la conversation, l’explication, la présentation, les mots-croisés ;

Moyens d’enseignement : l’ordinateur, le vidéo projecteur, le chevalet à feuilles mobiles, les fiches de travail en classe, les fiches de travail individuel;

Méthodes d’évaluation : autoévaluation, interévaluation, évaluation formative, évaluation orale ;

Formes d’organisation : frontale, individuelle, en groupes ;

Le scénario de la classe :

1. La mise en train

Le professeur salue les élèves et enregistre les absents. Il fait une courte conversation situationnelle.

2. La vérification des connaissances antérieures

Le professeur pose quelques questions sur la France, en général, sur ses provinces etc.

3. L’éveil de l’attention

Le professeur fait une courte discussion pour annoncer le titre de la nouvelle leçon et il présente les compétences dérivées dans une forme accessible aux élèves.

4. L’acquisition des connaissances nouvelles

Le professeur présente aux élèves le Power Point sur la Normandie. Il donne des détails. Il pose des questions pour assurer la compréhension.

5. Fixation des connaissances nouvelles

Il donne aux élèves les fiches de travail en classe avec le paragraphe sur le Mémorial de la Paix pour répondre aux questions et donner l’idée essentielle du fragment. Il vérifie les réponses.

6. La mise en œuvre de la performance

Il leur demande de travailler individuellement pour remplir les mots-croisés.

7. L’évaluation de la performance

Le professeur demande aux élèves de passer leur fiche à leur collègue de droite pour être corrigée. Il demande aux élèves qui a travaillé le mieux. Il fait des remarques orales sur leur travail et il prend les fiches pour les vérifier personnellement.

Fiche de travail en classe

Lisez le texte ci-dessous :

Le Mémorial pour la Paix de Caen

Le Mémorial pour la Paix de Caen a été inauguré le 6 juin 1988 par François Mitterrand. Conçu par l’architecte Jacques Millet, il n’est pas un musée, mais un lieu de réflexion sur les conflits. Il a une médiathèque, un service d’archive et de documentation et la galerie des prix Nobel pour la paix. Chaque année, 400 000 visiteurs de toutes générations viennent dans ce lieu pour revivre l’histoire.

A. Répondez aux questions :

1. Où se trouve cet objectif touristique?

__________________________________________________

2. Quel est le nom de son architecte?

__________________________________________________

3. Quand a-t-il été inauguré?

_________________________________________________

4. Par qui a-t-il été inauguré?

__________________________________________________

5. En quel but a-t-il été construit?

_________________________________________________

6. Qu’est-ce qu’il offre aux visiteurs?

_________________________________________________

7. Combien de gens le visitent chaque année?

_________________________________________________

B. Dégagez dans une phrase l’idée essentielle du texte.

__________________________________________________

Fiche de travail individuel

Élève – _____________________

Note obtenue – ______________

Complétez les espaces avec les mots qui correspondent aux définitions pour découvrir la région cachée dans la colonne AB :

A

B

Mer qui sépare la France de l’Angleterre ;

Port traversé par la Seine ;

Activité économique importante en Normandie (découvrir les endroits) ;

Fromage renommé produit en Normandie ;

Ecrivain français né en Normandie ;

Peintre impressionniste qui a vécu en Normandie ;

Boisson à base de pommes ;

Activité économique dominante en Normandie (labourer la terre) ;

Ville fameuse pour sa tapisserie ;

Nom………………………

Classe 10e

Test au français

1. Lisez le texte ci-dessous:

Situé au bord de la Seine, en face du jardin des Tuileries, le Musée d’Orsay a été aménagé dans une ancienne gare construite en 1900. La belle façade de pierre avec ses grandes fenêtres et le hall de départ des trains ont été conservés. Ce hall possède une verrière et les œuvres d’art sont éclairées par la lumière du jour.

Le musée comporte trois niveaux. Le rez-de-chaussée présente des peintures et des sculptures de la fin du XIXe siècle. Le premier étage est consacré aux meubles et aux objets d’art de la même période. Le dernier étage est utilisé pour une grande exposition sur l’impressionnisme.

http://www.lefigaro.fr/culure/

a) Entourez la variante correcte : 12 points

1. Le texte est :

a. un texte d’encyclopédie b. un article de journal c. un fragment de récit

2. On y parle :

a. d’un parc b. d’une gare c. d’un musée

3. Comment définiriez-vous le ton de l’auteur ?

a. neutre b. élogieux c. méprisant

4. Le sujet s’inscrit dans le domaine :

a. de l’histoire b. de l’art c. de la littérature

b) Vrai ou faux ? 12 points

1. Le Musée d’Orsay se trouve à Paris. – Vrai / Faux

2. On peut y voir des films et des vidéos. – Vrai / Faux

3. À l’origine, l’immeuble était un hôtel. – Vrai / Faux

4. L’exposition présente des tableaux cubistes et réalistes. – Vrai / Faux

c) Quel est le sens des mots soulignés ? Entourez la variante correcte. 10 points

1. Situé au bord de la Seine

a. la rive b. la marge c. le centre

2. Ce hall possède une verrière et les œuvres d’art sont éclairées par la lumière…

a. expliquées b. illuminées c. vues

d) Expliquez avec vos propres mots : 6 points

Le premier étage est consacré aux meubles et aux objets d’art de la même période.

____________________________________________________________________________________________________________________________________

e) Continuez les phrases : 20 points

1. Si je peux __________________________________________________________________

2. Je regrette que tu __________________________________________________________________

3. Il veut que tu __________________________________________________________________

4. Le musée est __________________________________________________________________

2. Quel est votre musée préféré ? Présentez-le brièvement (50- 80 mots). 30 points

______________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

Nom et prénom :

Culture et civilisation française

Test prédictif

Quelles sont les couleurs du drapeau français?

Blanc-jaune-noir

Bleu-blanc-rouge

Rouge-blanc-noir

Blanc-jaune-vert

Où se trouve la France ?

Au Nord de l’Europe

Au Sud-est de l’Europe

À l’Ouest de l’Europe

Au Sud de l’Europe

Quelle est la capitale de la France ?

Bruxelles

Ottawa

Lyon

Paris

Le Roi-Soleil est le surnom de :

Napoléon

Louis XIV

François I

Charles Quint

Albert Camus a reçu le prix Nobel pour :

La littérature

La découverte de la radioactivité

Le vaccin contre la rage

Quel est l’hymne de la France ?

La Brabançonne

La Marseillaise

La Parisienne

Qui a chanté la mélodie « Et si tu n’existais pas » ?

Jacques Brel

Patrick Bruel

Johnny Hallyday

Joe Dassin

Le célèbre roman « Les Misérables » a été écrit par :

Victor Hugo

Honoré de Balzac

Gustave Flaubert

Stendhal

Quand célèbre-t-on la fête nationale de la France ?

Le 4 Juillet

Le 10 Juillet

Le 14 Juillet

Le 20 Juillet

Quel fleuve traverse Paris ?

La Loire

Le Rhône

Le Rhin

La Seine

Roquefort est le nom :

D’un célèbre vin

D’un fromage

D’un plat traditionnel provençal

D’une région

Le plus célèbre festival de film organisé en France est :

Le Festival de Paris

Le Festival de Lyon

Le Festival de Cannes

On fête la Journée Internationale de la Francophonie :

Le 1er Mars

Le 14 Février

Le 27 Avril

Le 20 Mars

Où est-ce qu’on peut admirer « La Joconde » ?

Au Musée du Louvre

Au Musée d’Orsay

Au Musée du Montparnasse

Au Musée Rodin

Le plus haut sommet des Alpes est :

Mont Maudit

Dent du Géant

Aiguille de Bionnassay

Mont Blanc

Où se trouve la région de Québec ?

France

Belgique

Suisse

Canada

Quelles personnalités françaises connais-tu ?

………………………………………………………………………

………………………………………………………………………

………………………………………………………………………

………………………………………………………………………

…………………………………………………………………

Les livres de la littérature française les plus connus sont :

………………………………………………………………………

……………………………………………………………………….

……………………………………………………………………….

Les monuments français célèbres au monde entier sont :

………………………………………………………………………

………………………………………………………………………

………………………………………………………………………

………………………………………………………………………

……………………………………………………………………….

LICEUL/COLEGIUL ………………………………..

CATEDRA DE LIMBA FRANCEZĂ

CULTURE ET CIVILISATION FRANÇAISE

PROGRAMĂ PENTRU LIMBA FRANCEZĂ, CLASA A XI-A

C.D.S.(CURS OPȚIONAL)

ARIA CURRICULARĂ: LIMBĂ ȘI COMUNICARE

ANULUL SCOLAR………………….

Propunător: prof. ……………………

Argument

Conceput în așa fel încât să răspundă curiozității elevilor în ceea ce privește vasta tradiție a culturii și a civilizației franceze, prezentul curs opțional, intitulat sugestiv Cultură și civilizație franceză, se adresează elevilor clasei a XI-a, filieră teoretică, profil uman, specializarea filologie – intensiv franceză și cuprinde 35 de ore. Evaluarea cunoștințelor dobândite în urma acestui curs se va realiza atât pe parcursul, cât și la finele fiecărui semestru, prin teste scrise specifice de verificare a cunoștințelor, referate sau examinări orale. Presupunem, cel puțin la nivel teoretic, că beneficiarii acestui curs, studiind limba franceză în regim intensiv încă din clasa a IX-a, dețin aptitudini suficient de solide pentru a trata un anumit mesaj scris sau verbal, a recepta ori emite, în diferite contexte de comunicare, informații scrise ori vorbite.

Plecând de la premisa că stăpânirea unei limbi străine trebuie să fie însoțită în mod necesar și categoric de cunoașterea elementelor specifice care fac parte din aria culturală a țării respective, cursul de față nu își propune epuizarea tuturor temelor privind, într-un fel sau altul, cultura și civilizația unui popor multimilenar (cum este cel francez), ci vizează să aducă în atenția destinatarilor săi câteva dintre cele mai reprezentative trăsături ale acestuia, într-un periplu care se desfășoară pe mai multe linii: geografie, istorie, arte, sport, media, societate, presă, turism, învățământ, gastronomie, modă etc.

Punctul de atracție al cursului este constituit de forma sa de prezentare, marea majoritate a informațiilor fiind expuse prin intermediul TIC și fiind însoțite de imagini ori ilustrații sugestive.

Obiective cadru

1. Receptarea unor mesaje transmise oral sau în scris în diferite situații de comunicare.

2. Producerea de mesaje orale sau scrise adecvate unor contexte variate de comunicare.

3. Realizarea de interacțiuni în comunicarea orală sau scrisă.

4. Transferul și medierea mesajelor orale sau scrise în cazuri situaționale de comunicare.

Competențe specifice și activități de învățare

Conținuturi

I. La France – caractéristiques géographiques

– la position du pays

– voisins et frontières

– les caractéristiques essentielles de l`espace français

– territoires français en Europe et hors d`Europe

– le relief dans la métropole

– les montagnes

– la France fluviale et maritime

II. Les symboles français (républicains et culturels)

– l`hymne national de la France

– le drapeau et la forme des frontières(l`Hexagone)

– Marianne

– la devise

– le sceau de la République

– le coq gaulois

– la Fête nationale

– la Tour Eiffel

– Vercingétorix, Jeanne d`Arc, Napoléon Bonaparte, Charles de Gaulle

– Astérix et Obélix

– la baguette et l`accordéon

III. L`histoire de France

1. jusqu`au Moyen Âge

– l`évolution du nom „France” et du territoire

– l`influence romaine

– la Préhistoire et l`Antiquité

– la Gaule et les Gaulois: les druides et leur rôle dans l`ensemble de la société gauloise

– la conquête et l`occupation romaine

– Vercingétorix

– le clientélisme

2. Le Moyen Âge français

– les Grandes Invasions

– les Mérovingiens et les Carolingiens

– les Capétiens

– les Valois

3. Jeanne d`Arc

– le rôle dans la Guerre de Cent Ans

– naissance et jeunesse

– les visions et les voix célestes

– le siège d`Orléans

– le procès et la mort

4. Renaissance et absolutisme

– Charles Quint

– François Ier

– Richelieu, Mazarin

5. La Révolution française

– la Déclaration des Droits de l`Homme et du Citoyen

– la devise

– la monarchie constitutionnelle

– la prise de la Bastille

6. Napoléon Bonaparte

– l`ascension dans l`armée

– l`Empire

– déportation à Sainte-Hélène et mort

– réalisations et héritage

– regards des contemporains

7. Les Bourbons

– naissance et développement de la maison de Bourbon

– l`apogée de la monarchie absolue sous Louis XIV

– le siècle des Lumières

8. Le XIXe siècle

– la restauration française

– la Monarchie de Juillet

– la Deuxième République

– le Second Empire

– la Révolution de 1830

9. Les deux Guerres Mondiales, l`entre-deux-guerres et la période d`après 1945

– la Troisième République

– la Première et la Deuxième Guerre Mondiale

– le Régime de Vichy

– la Quatrième et la Cinquième République

IV. La France d`aujourd`hui

1. Fêtes traditionnelles et modernes

– fêtes catholiques officielles

– fêtes civiles officielles

2. Vivre à la française

– la demeure paternelle

– croyances et laïcité

– les bâtiments en verre et en acier

– moyens de transport en France

– la pollution des grandes villes et la relation ville-village

– les Français et l`argent

– les banques et les affaires

– la relation Français/immigrés

– loisirs et vacances

3. Le tourisme et les régions françaises

– la Côte d`Azur

– les châteaux

– la Bretagne

– la Provence

– la Normandie

4. Paris

– étymologie

– histoire

– monuments

– culture

– la banlieue

– mythes et réalité

5. Les plus connues villes françaises

– Lyon

– Marseille

– Lille, Toulouse, Bordeaux, Nice, Nantes, Toulon, Strasbourg, Monte-Carlo, Cannes

6. Personnalités marquantes

– littérature

– arts (sculpture, peinture, architecture, musique, cinéma)

– sciences et technique

– sports

7. La langue française et ses origines

– vocabulaire et étymologie

– emprunts

– ordre alphabétique

– la place du français dans le monde

– prononciation

– dialectes

– la lutte contre l`uniformisation anglophone

8. Histoire des mentalités en France

– la pratique culinaire

– l’hygiène

– l’étiquette autour de la table

– les odeurs et les parfums

– l’évolution des mœurs

– l’attitude devant la mort

Valori și atitudini

– cultivarea curiozității pentru cunoașterea unor evenimente, opere, personalități, realizări mărețe, aspecte din viața, civilizația și din istoria mentalităților franceze;

– conștientizarea rolului limbii moderne ca mijloc de acces la patrimoniul culturii universale;

– disponibilitatea pentru acceptarea diferențelor și pentru manifestarea toleranței prin abordarea critică a diferențelor și stereotipurilor culturale transmise cu ajutorul limbii franceze;

– dezvoltarea interesului pentru descoperirea unor aspecte culturale specifice prin receptarea unei varietăți de texte în limba franceză și prin raportarea la civilizația spațiului cultural francofon;

– formarea motivației pentru studierea limbii, culturii și civilizației franceze, stabilind similitudini și diferențe între multiplele lor manifestări și reprezentări;

– sensibilizarea la interculturalitate;

Sugestii metodologice

Însușirea tuturor elementelor de limbă, cultură și civilizație franceză prezentate anterior se va realiza prin activități de învățare care acoperă o vastă arie de competențe, cum ar fi:

– exerciții de tipul adevărat/fals

– exerciții cu alegere multiplă

– exerciții de exprimare monologată

– exerciții de abstragere a ideilor principale și de dezvoltare a uneia dintre aceste idei

– exerciții de identificare și caracterizare a anumitor personalități marcante

– exerciții de exprimare a opiniei

– exerciții de traducere

– exerciții de completare

– exerciții întrebare-răspuns

– exerciții de selectare

– exerciții de completare de tabele

– interpretări de dialoguri

– exerciții de rezumare a unor materiale înregistrate

– elaborarea unor proiecte individuale sau de grup: dosare tematice, albume, referate, portofolii.

Evaluarea

Aprecierea cunoștințelor dobândite de elevi se va realiza prin evaluări continue și sumative și va fi constituită din:

– observarea sistematică

– tema pentru acasă

– fișe de evaluare

– dialoguri dirijate și libere

– proiecte de grup și individuale

– teste scrise

– portofoliu final

Bibliographie

Anghel, M.D., Petrișor, N.F, Guide pratique pour les professeurs de français, Editura Paradigme, Pitești, 2007

2. Besse, H., Galisson, R., Polémique en didactique: du renouveau en question, Clé International, Paris, 1980

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5. Craia, S., Francofonie și francofilie la români, Editura Demiurg, Iași, 1995

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22. Viau, R., La motivation dans l’apprentissage du français, Édition du Renouveau pédagogique, St-Laurent, 1999

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24. Conseil de l’Europe, UN CADRE EUROPÉEN COMMUN DE RÉFÉRENCE POUR LES LANGUES – APPRENDRE, ENSEIGNER, ÉVALUER, Les Éditions Didier, Paris 2001, http://www.coe.int/t/dg4/linguistic/Source/Framework_FR.pdf

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