Méthodologie communicative et [603636]

Méthodologie communicative et
communication non verbale en
cours de FLE

Universidad de Valladolid – Máster de Educación Secundaria

Tutrice :
Belén ARTUÑEDO GUILLÉN Helena MATA MÉNDEZ
Trabajo de Fin de Máster
2011-2012

2

Visto bueno de la tutora
Fdo. : Belén ARTUÑEDO GUILLÉN

3

4Sommaire

Sommaire…………………………………………………………………………………………. 4 
Introduction ……………………………………………………………………………………… 6 
I.Les méthodologies utilisées en cours de langue étrangère …………………… 8 
1.Des méthodologies classiques à la SGAV ……………………………. 8 
a.Les méthodologies traditionnelle et naturelle : origines de la
didactique des langue s étrangères ……………………………………………….. 8
b.La méthodologie directe …………………………………………………………. 9
c.La méthodologie active ………………………………………………………… 10
d.La méthodologie audio-orale …………………………………………………. 10
e.La méthodologie audio-visuelle …………………………………………….. 11
2.L’approche communicative ………………………………………………. 12 
II.La communication non verbale, un e forme de communication intégrée
aux cultures…………………………………………………………………………………….. 15 
1.La communication non verbale …………………………………………. 15 
2.Les systèmes de communication non verbale ……………………… 16 
a.Le paralangage …………………………………………………………………….. 17
b.La kinésique ……………………………………………………………………….. 18
c.Les systèmes secondaires : la proxémie et la chronémie ……………. 19
3.La communication non verbale, pa rtie intégrante d’une culture
20 
III.Proposition d’activités de travail de la communication non verbale …. 24 
1.Le caractère pédagogique du jeu ……………………………………….. 24 
2.Travailler la kinésique ……………………………………………………… 25 
a.À quoi correspond ce geste ? …………………………………………………. 25

5b.La marionnette mouvante ……………………………………………………… 30
c.Film muet ……………………………………………………………………………. 31
d.Jeu de mimes ………………………………………………………………………. 32
3.Travailler le paralangage ………………………………………………….. 33 
a.À quoi correspond cette onomatopée ?……………………………………. 33
b.Dialogue …………………………………………………………………………….. 36
c.Nous devons partir maintenant ! …………………………………………….. 37
IV.La communication non verbale utilisée par les professeurs dans leur
cours de FLE ………………………………………………………………………………….. 38
1.Rappel de quelques avantages de l’utilisation de la
communication non verbale par le professeur de FLE ……………… 39 
2.Proposition d’i nvestigation ……………………………………………….. 40 
a.Contexte et objectifs …………………………………………………………….. 40
b.Questionnaire………………………………………………………………………. 42
3.Propositions d’activités à réaliser par le professeur ……………… 45 
Conclusion ……………………………………………………………………………………… 47 
Références bibliographiques …………………………………………………………….. 49 

6Introduction
L’enseignement du FLE s’es t fait selon diverses mét hodologies, plus ou moins
axées sur des objectifs de compréhension et d’expression orale. Depuis les années 1980,
ces dernières ont laissé place à un objectif de communication. La communication est
l’acte d’établir des relations avec un tiers . Une bonne communication avec cette tierce
personne permet d’assurer une bonne co mpréhension de la part des deux parties et donc
un succès à une rencontre. Ainsi, l’apprentissage d’une langue n’englobe plus seulement
la connaissance des règles de grammaire et du vocabul aire, il implique également
l’adaptation de l’apprenant deva nt une situation impliquant une interaction particulière.
Devenue l’objectif principa l du cours de FLE, la co mmunication se doit d’être
enseignée sous toutes ses formes, c’est à dire le langage verbal mais aussi le non-verbal,
jusque-là très négligé dans l’enseignement des langues. La communication non verbale
constituerait aujourd’hui environ 93% de la communication générale1. Cela appuie le
fait qu’elle doit être enseignée en cours de FLE, afin notamment que les apprenants
disposent de tous les moyens nécessa ires pour acquérir une compétence de
communication optimale.
Dans ce travail de fin de Master, je vais tenter de démontrer et d’illustrer le
pouvoir de la communication non verbale et ai nsi justifier son importance dans les
programmes d’enseignement du FLE mais également dans la manière d’enseigner elle-
même. Durant mon stage avec des élèves d’E.S.O, et notamment des débutants, j’ai
remarqué les difficultés des professeurs par rapport à l’utilisation exclusive de la langue
française en cours. En effet, il leur était délicat d’assurer la compréhension de leurs
élèves sans utiliser la langue maternelle. J’ai donc désiré réa liser ce travail afin de leur
rappeler l’importance de la communication non verbale en cours de FLE ainsi que pour
leur proposer des pistes di dactiques quant à son utilisa tion. Je me suis d’abord
intéressée à l’évolution des méthodologies du FLE, conv ergeant vers l’approche
communicative, pour ensuite me concentrer sur la communication non verbale et ses
différents systèmes. Je proposerai alors des ac tivités et exercices de stinées aux élèves du
cours de FLE qui leur perm ettront d’apprendre la comm unication non verbale qui les
aidera à mieux communiquer dans des situations réelles. J’ai enfin décidé de réaliser

1 D’après une étude de 1973 d’Albert MEHRABIAN

7une méthode d’investigation destinée aux prof esseurs et qui leur permettra de connaître
leur degré de pratique du langage non verbal . A partir de là, ils décideront ou non de
s’exercer dans ce domaine en suivant les quelques propositions présentes dans ce
travail.

8I. Les méthodologies utilisées en cours de langue étrangère
Nous définirons la méthodologie LE comme l’étude des méthodes
d’apprentissage de la la ngue française. Elle sert à la réalisation de ces méthodes. Dans
cette première partie, nous allons nous intéresser à l´évolution des méthodologies
d’apprentissage utilisées en FLE pour ensuite nous focaliser sur l’ une d’entre elles :
l’approche communicative.
1. Des méthodologies classiques à la SGAV
Les méthodologies utilisées en cours de la ngues étrangères ont évolué selon le
développement de la recherche en didacti que, mais aussi et surtout en fonction des
besoins et objectifs de la société.
a. Les méthodologies traditionnelle et naturelle : origines de la
didactique des langues étrangères
Les premières méthodologies d’appren tissage utilisées sont apparues aux
XVIIIème et XIXème siècles. A cette époque, deux méthodologies majeures
s’opposaient : la méthodologie traditionnelle (aussi appe lée méthodologie de la
grammaire) et la méthodologie naturelle.
La première se base sur la lecture et la traduction de textes littéraires en langue
étrangère. L’importance est donnée à la forme de ces textes plutôt qu’à leur contenu,
ainsi qu’à la langue soutenue de leurs auteurs plutôt qu’à la langue orale de tous les
jours. Le professeur est vraiment mis en avant dans la mesure où il est considéré comme
celui qui détient la totalité du savoir et de l’autorité et qu’il dirige et anime seul le cours
(choix des textes et préparation des exercices ). La grande majorité de la communication
orale se fait à sens unique, du professeur vers l’élève, ce dernier se devant d’être
rigoureux et efficace. Il doit apprendre le vocabulaire sous la forme d’une liste de
centaines de mots à l’état brut (hors contexte). Leur sens est appris à travers leur
traduction dans la la ngue maternelle, unique langue parlée durant le cours. La
méthodologie traditionnelle coexista à la fi n du XIXème siècle avec la méthodologie
naturelle avant de disparaître, faute d’attractivité de la part des élèves ainsi que de bons
résultats.
Par rapport à son prédécesseur, la méthodolog ie naturelle met davantage l’accent sur
l’apprentissage de la langue orale, considérée comme nécessaire à l’Homme, ayant un

9besoin de communiquer avec autrui et de fran chir les barrières culturelles (d’après les
observation de Gouin sur l’appr entissage de la langue alle mande). L’oral s’apprend au
même titre que l’écrit et à par tir de la langue usuelle, quo tidienne, et cet apprentissage
est basé sur celui de l’apprentissage d’une langue maternelle.
L’opposition de cette méthodologie avec la mé thodologie traditionnelle a contribué à la
naissance de la didactique des langues étrangères et de la méthodologie directe.
b. La méthodologie directe
La méthodologie directe, imposée dans l’enseignement national français en
1902, est considérée comme la pr emière méthodologie spécif ique à l’enseignement des
langues vivantes étrangères. Elle est née par la volonté de la France de développer des
échanges de toutes natures avec l’étranger et donc de créer un nouvel outil de
communication. Comme pour la méthodologie naturelle, l’a pprentissage est basé sur
celui de l’enfant acquérant la langue maternelle. Ainsi, au cun mot de vocabulaire n’est
traduit dans la langue maternelle, le but étant de faire penser l’apprenant dans la langue
étrangère. De plus, la langue orale est mise en avant par rapport à la langue écrite, cette
dernière étant même considérée comme une langue orale « scripturée ».
La méthodologie directe se base sur l’utilisa tion de trois méthodes : directe, orale et
active. La première englobe l’ensemble de s procédés technique permettant d’éviter
l’utilisation de la langue maternelle dans l’apprentissage de la langue étrangère. La
méthode orale désigne l’ensemble des procédés et techniques perme ttant l’utilisation de
la langue orale en cours de FLE. L’accent es t mis sur l’oral et l’écrit reste au second
plan. Il représente seulement le moyen de traduire et de conserver l’état d’avancement
de l’élève dans son apprentissage de la la ngue orale (oral « scripturé »). La méthode
active implique l’utilisation de plusieurs méthodes : la mét hode interrogative (exercices
dirigés pour l’emploi des formes interroga tives étudiées sous forme de questions-
réponses entre le professeur et l’élève) , la méthode intuitive (apprentissage du
vocabulaire et de la grammair e sans passer par la langue ma ternelle, à partir d’exemples
d’images ou d’objets), la méthode initiative (imitati on acoustique par répétition
intensive et mécanique), la méthode répétitive (retenir en répétant, de façon intensive ou
extensive) et l’appel à l’activité physique de l’ élève (mouvements corporels
accompagnant la lecture expressive pour motiver l’élève).
Devant le refus des professe urs d’une méthodologie leur ayant été imposée, exigeant de
leur part une excellente maîtrise de la lang ue étrangère, et devant un grand nombre de

10problèmes internes (inflation lexicale, intransigeance dans l’utilisation de la langue
maternelle…), la mét hodologie directe fut peu à peu abandonnée pour laisser sa place à
la méthodologie active.
c. La méthodologie active
La méthodologie active est née en 1920, poussée par une volonté des professeurs
de mettre en place un compromis entre le traditionnel et le moderne (ce que ne suivait
pas la méthodologie directe). Elle se veut donc une philos ophie de l’équilibre, entre les
méthodologies traditionnelles et la méthodologie directe. Elle est basée sur les objectifs
de l’enseignement-apprentissage : formatif, culturel et pratique. Le texte écrit reprend
une place importante par rapport à celle qui lui était donnée av ec la méthode orale. Il
reprend sa place de support didactique avec de s textes de base davantage descriptifs et
narratifs que dialogués. L’en seignement de la prononciation selon la méthode imitative
directe demeure avec cependant un assouplisse ment de l’enseignement du vocabulaire
(le recours à la langue maternelle comme procédé d’explication était permis mais à
éviter). La grammaire, quant à elle, est enseignée dans le contexte, et non sous forme
brute. La participation de l’élève dans le cours par son activité physique et donc sa
motivation sont considérées comme des éléments clés dans le processus
d’apprentissage.
d. La méthodologie audio-orale
La méthodologie audio-orale des années 1950 était basée sur la « méthode de
l’Armée », utilisée par les Etats-Unis lors de la 2nde Guerre Mondiale pour former
rapidement des soldats non angl ophones. Elle applique à la fois une théorie du langage
(la linguistique structurale distributi onnelle) et une théorie psychologie de
l’apprentissage (le béhaviorisme). L’acquis ition des quatre habileté s (compréhensions et
expressions écrites et orales) est fixée comme objectif, mais l’apprentissage de l’oral
reste prioritaire devant l’écrit, tout comme le s structures syntaxiques le sont devant le
vocabulaire. En effet, cette méthodologie nie la conception universaliste de la langue et
considère ainsi que chaque langue a s on propre système phonologique, morphologique
et syntaxique. La langue maternelle est considérée comme source d’interférence dans
l’apprentissage de la langue étrangère. On conseillait donc à l’ époque aux professeurs
de ne pas l’utiliser en cours. Les divergences des cultures sont également vues comme
causes d’erreurs. Un projet de compara tisme culturel a alors été développé pour

11permettre une compréhension des différent es manières de vivre. L’automatisme
linguistique est recherché à l’aide d’exercices structuraux et de laboratoires de langues
notamment. Cette méthodol ogie a marqué le début d’une in fluence de la linguistique sur
la didactique du FLE, à par tir du début des années 1960.
Elle a été critiquée par le fait que les élèv es n’appliquaient pa s en dehors du cours ce
qu’ils avaient appris et qu’elle était considérée applicable au niveau élémentaire
uniquement. L’ennui des élèves devant les exercices propos és et la non-tolérance des
fautes de grammaire ont aussi fait l’objet de critiques. Cette méthodologie a finit par
disparaître après la remise en question de ses principes généraux par les linguistiques.
Elle a inspiré cependant en partie la méthodologie audio-visuelle.
e. La méthodologie audio-visuelle
Devant l’expansion de l’anglo-américain en tant que langue internationale, la
France a cherché à retrouver son rayonnement culturel et linguistique, et cela dès les
années 1950. Les objectifs principaux étaient la facilitation de l’a pprentissage et la
diffusion générale de la langue.
La méthodologie audio-visuelle a alors vu le jour et fut dominante dans les années
1960-70. Son principe de base est l’utilis ation conjointe de l’image (images de
transcodage traduisant l’é noncé ou images situationnelle s traduisant la situation
d’énonciation et les situa tions non linguistiques) et du son (enregistrements
magnétiques). Cette méthodologie a donné naissance à une méthodologie originale,
constituant une synthèse entre l’héritage de la méthodologie directe, la méthodologie
induite par les moyens audio-visuels et une psychologie de l’apprentissage spécifique
(le structuro-globalisme) : la méthodologie structuro-globale audiovisuelle (SGAV).
On retrouve dans cette méthodologie l’en semble des méthodes dont dispose la
méthodologie directe : directe, or ale et active (voir I. 1. c.).
Sa principale nouveauté est la préconisation de la percepti on globale de la forme dans
l’apprentissage, c'est-à-dire l’intégration dans le cerveau des différents éléments
entendus mais aussi vus par l’apprenant. Ainsi, la situation, le contexte linguistique et
les clichés constituen t des moyens d’accumulation des connaissances. L’image permet
de faciliter la compréhension du texte et ainsi d’éviter une traduction par la langue
maternelle (méthode directe). P our ce qui est de la méthode orale, le support audiovisuel
remplace le support écrit de la méthodologie directe. L’image, qui stimule la motivation
de l’élève en présentant des personnages qui le concerne, constitue également l’outil

12principal de la méthode active. Les quatre méthodes propr es à la méthode active de la
méthodologie directe (voir I. 1. c.) sont également présentes dans celle de la
méthodologie SGAV. La mét hodologie SGAV vise les quatre habiletés de la
méthodologie audio-orale, avec une priorité de l’oral sur l’écrit mais prend également
en compte l’expression des sentiments et émotions.
Le succès de la méthodologie SGAV peut s’expliquer par la faible nécessité
d’investissement de se s pratiquants. Cette mé thodologie s’est néanmoins effacée devant
la montée en puissance de l’ approche communicative, basée sur d’autres théories
linguistiques et psychologiques.
2. L’approche communicative
L’approche communicative est apparue en France à partir des années 1970, par
convergence de courants de recherche ainsi que par la définition de besoins
linguistiques à l’échelle europ éenne. Elle n’est pas consid érée comme une méthodologie
à part entière, d’où son nom d’« approche ». Contrairement aux méthodologies décrites
précédemment, son objectif n’est pas l’acqui sition d’une compétence linguistique mais
d’une compétence de communication, c’est à di re la pratique de la langue. Elle se
différencie des autres méthodologies, et pa rticulièrement de la méthodologie audio-
visuelle universaliste, par le fait qu’elle s’adapte aux besoins langagiers d’un public
précis. Ces besoins ont constitué l’objet principal des recherches en linguistiques des
années 1970. L’objectif de l’élaboration d’un cours de langue est donc devenu
secondaire. Tout cela a engendré la création d’une nouvelle définition de
l’apprentissage : « Apprendre une langue, c’ est apprendre à se comporter de manière
adéquate dans des situations de communica tion où l’apprenant aura quelque chance de
se trouver en utilisant les c odes de la langue cible » 2.
L’approche communicative est d’abord apparue sous les noms de français
instrumental puis de français fonctionnel et était destinée à des apprenants adultes. Ces
deux types d’approche disposent d’un objec tif pédagogique commun : un enseignement
répondant à un appel urgent d’un public spéci alisé (et disposant donc de ses propres
besoins). Mais le français instrumental recherche à satisfaire un besoin de
compréhension uniquement, en ne visant pas la communication orale en dehors du
cours, alors que le français fonctionnel est basé sur les besoins langagiers réels des

ϮWhZEŚƌŝƐƚŝĂŶ͕ĚĂŶƐ ,ŝƐƚŽŝƌĞĚĞƐDĠƚŚŽĚŽůŽŐŝĞƐĚĞů͛ĞŶƐĞŝŐŶĞŵĞŶƚĚĞƐůĂŶŐƵĞƐ ͕ϭϵϴϴ͕ƉŐ͘ϯϳϮ 

13individus. Dans le cadre de l’utilisation du fra nçais fonctionnel, Il est alors nécessaire de
déterminer ces besoins langagiers, qui varient en fonction des catégories
socioprofessionnelles des apprenants et de leur culture notamment. Cela s’avère souvent
difficile car les apprenants débutants, ayant un faible niveau de lang ue, ont rarement la
capacité d’exprimer leurs besoins. Ces derniers sont déterminés en fonction des actes de
parole qu’auront à accomplir les appr enants dans certaines situations.
Dans la mesure où elle se ba se sur les besoins langagiers des apprenants, l’approche
communicative peut permettre de développer les quatre hab iletés (compréhensions et
expressions écrites et orales). Mais l’objectif principal est bien la compétence de
communication et l’interaction sociale, c'est-à-dire parvenir à une communication
efficace dans n’importe quelle situation et avec n’importe qui. Pour cela, l’apprenant
doit connaître non seulement la la ngue étrangère et ses règles grammaticales mais aussi
ses règles d’emploi (formes linguistiques à em ployer selon la situation et la personne
présente dans l’interaction). Ces différentes formes linguistiques, servant à transmettre
un message identique, divergent selon le niveau du discours et les différences dans la
cohésion (relations entre deux énoncés) et la cohérence (relations entre énoncé et
situation extralinguistique).
L’apprentissage est ici un pr ocessus actif dont le résulta t dépend des informations
présentées à l’apprenant et de la manière dont il les traite. Les documents utilisés et
contenant ces informations doivent être auth entiques, c'est-à-dire ne devant pas être
destinés uniquement à un cours de langue. La langue étrangère est utilisée
majoritairement pour communiquer en cours mais l’usage de la langue maternelle est
autorisé. L’erreur est, quant à elle, considérée comme indispensable dans le processus
d’apprentissage.
L’approche communicative est critiquée par ce rtains experts de la linguistique comme
Daniel COSTE3, qui prétend que les beso ins langagiers n’auraient pas d’existence réelle
pour d’autres personne que les spécialistes du langage (poètes, écrivains…). Il critique
également le fonctionnalisme de l’approche communicative, qui ne serait destiné qu’à
un public idéal et à des enseignants su rdoués évoluant dans des situations
enseignement-apprentissage délaissées de toute contrainte matérielle et ignorant les
programmes scolaires cl assiques. Selon Henri BESSE, ce tte approche fo nctionnelle se

ϯK^dĂŶŝĞů͕ sŝŶŐƚĂŶƐĚĂŶƐů͛ĠǀŽůƵƚŝŽŶĚĞůĂ ĚŝĚĂĐƚŝƋƵĞĚĞƐůĂŶŐƵĞƐ͘ϭϵϲϴͲϭ ϵϴϴ͕ƌĠĚŝĨͲ,ĂƚŝĞƌͲŝĚŝĞƌ͕
ϭϵϵϰ͘

14focaliserait trop sur les besoins langagiers et négligerait ainsi les stratégies
d’apprentissage et les « savoi r-apprendre » de l’apprenant4.
L’approche communicative s’écarte donc des méthodologies FLE utilisées
jusque là car elle vise av ant tout une communication e fficace par acquisition de la
compétence de communication et d’interaction sociale. Cette compétence se différencie
du doublet expression-compréhensi on par le fait qu’elle impli que en plus une adaptation
de la langue à la situation ex istante et au type de personne présent lors de l’interaction.
Même si elle est critiquée sur ses bases et sur le type de public qu’elle vise, l’approche
communicative a notamment fait prendre conscience que l’apprenant devait être situé au
premier plan et que l’écrit deva it récupérer son statut d’antan.
On a donc assisté, depuis la fin du XV IIème siècle, à une évolution incessante
des méthodologies d’apprentissage du FL E, que ce soit au niveau des support
d’apprentissage, de la prise en compte de la culture, de la psychologie de
l’apprentissage, de la forme des exer cices de grammaire proposés, des outils
d’apprentissage du vocabulaire, de la place donnée à l’écrit par rapport à l’oral, de la
tolérance à l’utilisation de la langue étrangère, mais aussi au niveau des objectifs
d’apprentissage généraux, ces derniers ma rquant notamment la divergence entre
l’approche communicative et les autres méthodologies. La recherche sur les
méthodologies FLE a cependant conclu que l’un des objectifs majeurs d’un cours de LE
était l’acquisition de la compétence de communication par ses apprenants.
On considère être aujourd’hui dans une situ ation de crise des mé thodologies, dans le
sens qu’il n’existe pas de méthodologie unique et indisc utable. On peut également
parler d’éclectisme méthodologi que, qui tend à la diversific ation des matériels et des
approches proposés en cours de FLE. De plus, la « libertad de cátedra » de la
Constitution espagnole de 1978 (a rticle 20) a permis aux pr ofesseurs des Lycées de
disposer d’une certaine liberté dans le ur choix de méthodolog ies d’enseignement.
Les professeurs disposent donc aujourd’hui d’un panel varié de méthodes et d’outils
d’enseignement compris dans l’ensemble des méthodologie s pour enseigner le FLE et
en particulier la communication.

ϰ^^,ĞŶƌŝ͕'>/^^KEZŽďĞƌƚ͕ WŽůĠŵŝƋƵĞĞŶĚŝĚĂĐƚŝƋƵĞ͗ĚƵƌĞŶŽƵǀĞĂƵĞŶƋƵĞƐƚŝŽŶ ͕>ŝŶƚĞƌŶĂƚŝŽŶĂů͕
ϭϵϴϬ͘

15II. La communication non verbale, une forme de
communication intégrée aux cultures
Nous avons donc vu que l’enseignement de la communication, et donc de la
communication non verbale, en cours de FLE es t primordial. Cette pa rtie se focalisera
sur les caractéristiques de la communication non verbale, objet principal de ce Travail
de Fin de Master.
1. La communication non verbale
On peut définir la communication non ve rbale comme le fait d’envoyer et de
recevoir des messages sans passer par la pa role mais au moyen des expressions du
visage, des postures, des gestes, de bruits di vers. Les choix vestimentaires, la coiffure,
la position du corps, le maquillage, les mimiques… sont tous des éléments de
communication non verbale. ».
Mais afin d’englober tous ces élém ents, nous définirons l’expression
« communication non verbale » comme l’ensemble des signes et systèmes de signes non
linguistiques pouvant être utilisés pour communiquer.
La communication non verbale se diffé rencie de la communication verbale
notamment par rapport à l’ intention de l’émetteur, au canal, au codage et au décodage
du message transmis durant l’interaction :

 ŽŵŵƵŶŝĐĂƚŝŽŶǀĞƌďĂůĞ ŽŵŵƵŶŝĐĂƚŝŽŶŶŽŶǀĞƌďĂůĞ
/ŶƚĞŶƚŝŽŶĚĞů͛ĠŵĞƚƚĞƵƌ sŽůŽŶƚĂŝƌĞ ^ŽƵǀĞŶƚŝŶǀŽůŽŶƚĂŝƌĞ
ĂŶĂů hŶŝƋƵĞ DƵůƚŝƉůĞ
ŽĚĂŐĞ džƉůŝĐŝƚĞ;ĐůĂŝƌĞƚƉƌ ĠĐŝƐͿ /ŵƉůŝĐŝƚĞ;ĚĠĚƵĐƚŝŽŶͿ
ĠĐŽĚĂŐĞ hŶŝǀŽƋƵĞ;ŵġŵĞƐĞŶƐͿ ŽŵƉůĞdžĞ

On peut trouver de première s allusions aux signes non verbaux dans les œuvres
classiques, latines ou grecque s ou dans certains textes philosophiques et études de
médecine. La première œuvre traitant ex clusivement de la communication non verbale
est « The expression of the emotions in man an animals », de Charles Darwin, publiée
en 1872. On considère que c’est à partir de cette œuvre qu’ont véritablement commencé
à naître des études centrées sur la communica tion non verbale. Très peu ont été menées
dans la première moitié du XXème siècle5. C’est dans la deuxième moitié du XXème

5 « Language », d’Edward Sapir, publié en 1921

16siècle que la communication non verbale est devenue une véritabl e discipline, tout
comme d’autres branches de la linguistique tra itant de la parole et de courants centrés
sur la communication humaine. À la fin de s années 50, des anthropologues comme Ray
Birdwhistell ou Edward T. Hall ont présenté leurs études de kinési que, proxémique et
chronémie, qui permirent le lancement d’études inédites sur la communication non
verbale. Mais la communication non verbal e n’est à cette époque pas encore une
discipline à part entière comme l’est par exemple l’analyse de conversation. L’aspect
culturel de la communication non verbale pa r exemple est étudié par des historiens.
Jusqu’au début du XIXème siècle, les sp écialistes étudiant la communication non
verbale mélangeaient finalement théorie et méthodologie. Le s études parues jusqu'à ce
jour ne nous permettent pa s de connaître réellement ce qu’est la communication non
verbale. On sait cependant que l’on utilise de façon simultanée ou alternée des éléments
verbaux et non verbaux pour communiquer et que ces derniers ont une dépendance avec
ces premiers.
Comme nous l’avons vu précéd emment dans cette par tie, la communication non
verbale englobe l’ensemble des signes et systèmes de signes non linguistiques utilisés
pour communiquer. Nous verrons que les ha bitudes culturelles et les systèmes de
communication en font partie . Nous allons ici nous intéresser aux systèmes de
communication non verbale pour ensuite tenter d’expliquer le rôle de la culture par
rapport à la communication non verbale.
2. Les systèmes de communication non verbale
On rappelle qu’un système de communica tion se compose d’un émetteur, d’un
destinataire, d’un message et d’un canal véhi culant ce message de l’émetteur vers le
destinataire. Pour ce qui est de la comm unication non verbale, on peut différencier
quatre systèmes : le paralangage , la kinésique, la proxémie et la chronémie. Les deux
premiers sont des systèmes de comm unication non verbale basiques. Ils sont
directement impliqués dans tous les actes de communica tion humaine. La proxémique
et la chronémie sont des systèmes de communication non verbale secondaires car ils
servent à renforcer ou modifier le message transmis.

17a. Le paralangage
Le paralangage est tout ce qui entoure le langage, c'est-à-dire l’ensemble des
signes qui accompagnent ou non le langage. C’est un système de communication allant
au-delà des mots spécifiquement prononcés. Il inclut les qualités et modifications
phoniques (le ton, l’amplitude, le débit et la qualité de voix du discours), les indicateurs
sonores de réactions physiologiques et émo tionnelles, les pauses et silences et les
éléments quasi-lexicaux. Ainsi, le paralang age nous rappelle que les gens ne montrent
pas seulement leurs sentiments et ressentis da ns ce qu’ils disent, mais également dans la
façon dont ils le disent.
Les qualités et modifications sonores se rvent à déterminer le type dénoncé
(question, exclamation, etc…), à nuance r le contenu du discours… Par exemple, un
journaliste de radio ou de té lévision doit moduler sa voix de manière à sembler rester
objectif et éloigné de l’information qu’il transm et. La difficulté réside dans le fait qu’il
ne doive pas non plus parler de façon trop monotone, afin que le destinataire puisse
différencier les phases du discours (le cerveau humain a des difficultés à réaliser cela
avec un discours monotone). L’enseignent doit lui éviter à tout prix la monotonie de son
discours. En effet, plus le discours de l’émetteur est monotone, moins il est apte à être
retenu par le destinataire. L’utilisation de qualités et modification sonores par le
professeur de FLE pour rythmer son disc ours est donc recommandé. Ainsi, l’élève
pourra assimiler ce disc ours plus aisément.
Les sons physiologiques et émotionnels, comme les pleurs, le rire, le s soupirs, les cris,
la toux, les enrouements ou encore les bâillements, communiquent des émotions ou des
sensations, de façon consciente ou inconscien te. Certains peuvent être utilisés de façon
mesurée par le professeur de FLE durant son cours. Il est clair que les pleurs, les soupirs
et les bâillements sont à éviter. Le rire pe ut être utilisé occasionnellement pour rassurer
et mettre à l’aise les élèves mais on consid èrera avant tout que les émotions personnelles
du professeur n’ont pas lieu d’être dans un cours de FLE.
Les silences et pauses ont une grande importa nce dans le discours or al car ils permettent
par exemple de donner du temps au locuteur pour réfléchir mais aussi de blesser
l’interlocuteur. Ils peuvent communiquer de s réactions émotionnelles ou une absence de
parole et empêcher la communication. La pause et le silence sont des absences de parole
respectivement comprise entre zéro et une seconde et supérieure à une seconde. Le
professeur débutant a souvent peur des silences parce qu’ils peuvent traduire par

18exemple un manque de sérénité de lui-même ou d’efficacité de son cours. Mais ces
silences s’avèrent utiles pour donner à l’élève un temps de réflexion et une possibilité de
question ou de remarque de sa part. En se sentant plus à l’aise et davantage impliqué
dans le cours, l’élève peut ressentir l’efficacité de ce dernier et ainsi le
professionnalisme de l’enseignant.
Les éléments quasi-lexicaux sont des interjec tions et un grand nombre d’autres types de
sons conventionnellement utilisés avec une va leur communicative. L’interjection est un
mot ou une locution qui exprime un sentimen t avec vivacité. Lorsqu’une interjection
imite le son d’une chose, on parle d’onomatop ée. Les cris d’animaux, les sons humains,
les sons naturels et les sons liés aux obj ets crées par l’Homme sont des onomatopées.
Il est donc indispensable pour le professeur de FLE d’ utiliser plusieurs éléments
du paralangage pour assurer l’efficacité de son cours. Ils permettent de rythmer le
discours, d’attirer l’attention et d’impliquer les élèves dans le cours ou encore de les
mettre à l’aise.
b. La kinésique
La kinésique est le deuxième système basique de communication non verbale. Il
regroupe l’ensemble des gestes, postures et m ouvements corporels qui le contexte de la
relation en cours. On peut le diviser en trois catégories, que nous allons développer dans
cette partie : les gestes et mouvements faciaux et corporels, les manières et les formes
conventionnelles de ré aliser des actions, et les postures et positions esthétiques
communicatives.
La kinésique englobe tous les mouvement s psycho-musculaires ayant une valeur
communicative comme les gestes faciaux réalisés avec les sourcils, les yeux, le front, le
nez, les lèvres, la bouche et le menton. Les gestes corporel s réalisés avec la tête, les
épaules, les bras, les mains, les doigts, les hanches, le s jambes et les pieds font
également partie du système de communica tion non verbale qu’est la kinésique.
Certains de ces gestes et mouvements psyc ho-musculaires peuvent s’avérer utiles au
professeur en cours de FLE. Par l’interaction visuelle par exemple, il peut afficher une
certaine sérénité devant ses élèves. Mais ce rtains mouvements des yeux peuvent aussi
laisser échapper un manque de confiance de sa part. Il peut utiliser d’autres gestes plus
« actifs » comme par exemple un froncement de s sourcils et des yeux grands ouverts
signifiant une demande de silence.

19Les manières ou les formes conventionnelle s de réaliser des actions regroupent les
manières de faire des mouvements ou de pr endre des postures. On peut différencier
cette catégorie du système kinésique en de ux parties : les manières gestuelles et
posturales (faire la bise ou serre r la main pour saluer par ex emple), et les manières de
réaliser des habitudes de co mportements culturels (comme la façon de marcher ou de
manger).
Les postures ou positions esthétiques co mmunicatives, résultantes ou non de la
réalisation de certains mouvements font égal ement partie de la ki nésique. Ce sont des
signes non verbaux. Une partie d’entre eux sont des gestes, dont le si gnifié peut varier
selon la posture finale. L’autre moitié de des signes non verbaux sont les postures
considérées comme des signes communicatifs indépendants. Par exemple, mettre les
mains dans ses poches pe ut traduire une sensation de re laxation, de bien être, ou bien
d’indifférence.
Si les manières et les formes conven tionnelles de réaliser des actions ne
semblent pas utiles au professeur de FLE dans sa communication avec son auditoire, les
mouvements psycho-musculaires et les postures et positions es thétiques paraissent, eux,
nécessaires. En effet, en utilisant simultanément ces derniers avec le langage verbal, le
professeur de FLE peut montrer à ses élèves une certaine qualité d’expression
notamment et ainsi son profe ssionnalisme, ce qui a tendance à les rassurer. La difficulté
réside dans le fait que la kinésique implique l’utilisation de gestes et postures qui
s’utilisent majoritairement dans un contexte très familier.
c. Les systèmes secondaires : la proxémie et la chronémie
Les premières études sur la proxémie ont été réalisées par Edward T. Hall, en
1963. Cette dernière représen te la distance physique qui s’établit entre des personnes
prises dans une interaction. Elle varie selon le lieu de l’interaction mais aussi et surtout
selon la culture (voir II. 4.).
Le temps peut aussi signifier une comm unication, de façon passive en donnant
une information culturelle, ou en renforçan t le message transmis. La chronémie
constitue la conception, la structuration et le visage du temps par l’être humain, Il

20existe, selon Fernando Poyatos, trois types de temps : le temps conceptuel, le temps
social et le temps interactif6.
Le premier regroupe les habitudes de la vie de tous les jours, comme la ponctualité par
exemple. Le temps social représente la durée des diverses relations sociales comme les
réunions ou les entretiens d’em bauche, alors que le temps interactif englobe les signes
ayant une valeur informative renforçant ou modifiant le sens du signifié, comme par
exemple la durée des pauses ou des syllabes.
Nous verrons dans la prochaine sous-partie que la chronémie dépend fondamentalement
de la culture.
Après avoir décrit quels étaient les di fférents systèmes de communication non
verbale et les avantages de leur utilisation par le professeur en cours de FLE, nous
allons maintenant te nter de montrer qu’ils sont in timement liés avec la culture.
3. La communication non verbale, partie intégrante d’une culture
Chaque peuple (ou pays) a une histoire différente et donc des coutumes et
manière de se comporter différentes. En d’ autres termes, chaque pays dispose d’une
culture unique. Toutes nos actions, idées, se ntiments, tout ce qu’on doit ou ne doit pas
faire, notre façon de penser, de recevoir des messages et d’agir est conditionnée par
notre culture propre.
D’autre part, la culture est un phénomène dont l’essence est la communication.
Autrement dit, il n’y a pas de culture sans communication. Les langages verbal et non
verbal, utilisés dans la communication, sont donc forces de la culture. De plus, compte
tenu de l’ancrage de façon inconsciente de la culture dans l’individu, on considère que
la communication routinière (propre à une culture) utilise des codes non verbaux.
Ainsi, la communication interculturelle a davantage d’importance qu’auparavant. Elle
implique plus que la conna issance de la langue en tant que code linguistique
comprenant grammaire et vocabulaire. La prise en compte de la culture dans
l’enseignement des la ngues étrangères est devenue i ndispensable, non seulement pour
communiquer efficacement, mais également car celle-ci peu représenter un enjeu
éthique (combattre le racism e et l’ethnocentrisme, éviter les stéréotypes et les
discriminations etc…). Dès que l’on parle une autre langue que la sienne, on entre dans

6 POYATOS Fernando, Cultura, comunicación e interacción: hacia el contexto del total lenguaje y el
hombre hispánicos , 1975, pg. 14-16

21un modèle culturel que l’on doit connaître afin de comprendre et tolérer la différence
avec sa propre culture.
Le langage français, en tant que partie in tégrante de la culture française, possède
des systèmes de communication non verbale re nfermant des éléments propres à cette
culture, qu’ils fassent partie du paralangage, de la kinésique , de la proxémie ou de la
chronémie. Pour illustrer cela, comparons quelques uns de ces éléments avec les
éléments du langage espagnol associés.
Nous pouvons prendre l’exemple des inte rjections, et plus précisément des
onomatopées, faisant partie du paralangage. Les différences existent pour les sons
humains,
Description Français Espagnol
Cri de douleur Aïe, Ouille Au
Eternuement Atchoum Achís
Dégout Beurk Puaj
pour les sons naturels,
Description Français Espagnol
Vent Wouuuh Fuuuu fuuuu
Explosion Boum Cataplúm
Battements du cœur Boum Boum Bum Bum Bum
Gouttes d’eau Plic Ploc Ploc Ploc
pour les sons liés aux obj ets créés par l’Homme,
Description Français Espagnol
Eclatement d’un ballon Bang Pop
Avertisseur sonore Tut-tut Pi pi
Tir de pistolet Pan Pum
Sonnerie de téléphone Dring dring Rin rin
Démarrage de voiture Vroum Run run
et pour les cris d’animaux.

22Description Français Espagnol
Le canard Coin-coin Cua-cua
Le coucou Coucou Cucú
Le chat Miaou Miau
Le chien Ouaf-Ouaf Guau-guau
Le coq Cocorico Kikiriki
Les interjections intègrent une partie important e de la culture française. En effet, elles
sont présentes dans le langage oral comme dans l’écrit, et nota mment dans la bande
dessinée. Cette dernière occupe une place importante au sein de la culture française et
peut représenter un outil efficace pour l’ense ignement des interjections. Son utilisation
et son enseignement paraissent donc indispen sables en cours de FLE (voir III. 3. a.).
Les éléments de la kinésique, c'est-à-dire les gestes, postures et mouvements corporels,
divergent aussi selon la culture à laquelle ils appartiennent. D’abord, la fréquence de
leur utilisation varie. Par exemple, les français usent d’un large panel de gestes et ont
tendance à les utiliser fréquemme nt, par rapport, par exemple, aux espagnols. Certains
de ces gestes se notent uniquement dans la culture française. Un geste typiquement
français pourrait être de prendre la pointe de son nez dans son poing et de faire pivoter
ce dernier. Cela signifierait « il est complètement ivre celui-là ! ». Il est donc clair que,
compte tenu de son caractère spécifique françai s, la kinésique doit être apprise par les
élèves de FLE. Pour ce qui est de leur utilisation par le professeur de FLE, les éléments
de la kinésique ne paraissent pas vraiment utiles. En effet, ils ne feraient que traduire ses
caractéristiques culturelles ou sociales, et d’autre part, leur usage se fait dans la majeure
partie des cas dans un contexte très familier. Cela n’exclut bien sûr pas le fait qu’ils
doivent être connus des élèves dans le cadre de l’apprentissage de la langue.
La proxémie est un parfait exemple des variations des interactions entre les cultures et
donc des différences dans les systèmes de communications non verbale. Elle doit donc
être enseignée dans les cour s de FLE dans la mesure où sa méconnaissance peut
engendrer une offense de la part de l’interlocuteur étra nger lorsqu’elle n’est pas
respectée pendant l’interaction. On remar que en effet qu’elle est beaucoup plus
importante dans les cultures orientales (au Japon notamment , où les contacts physiques
sont plus rares) ou scandinaves que dans le s pays occidentaux, où elle reste cependant
supérieure à celle de certaines cultures africaines.

23De la même manière que pour la prox émie, les signes chronémiques varient
principalement selon la culture de celui qui les emploi e. La ponctualité par exemple,
faisant partie de la valeur conceptuelle du temps, es t légèrement différente pour un
français et pour un espagnol. Les français se permettent en général un retard maximum
de 5 minutes lors d’un rendez-vous contre e nviron 15 minutes pour les espagnols. Il est
important de noter que cette ponctualité varie également en fonction de la nature des
relations générales qu’entretiennent les personnes réalisant l’interaction (amicales,
familiales, professionnelles et c…). Le temps social varie également en fonction de la
culture. La durée accordée au déjeuner par ex emple est en général plus importante pour
les espagnols que pour les français. Ces dern iers accordent davantage d’importance et
de temps au dîner.
Nous avons vu que l’ensemble des élém ents des systèmes de communication
non verbale variaient notablement en fonction des cultures. La culture française possède
donc sa propre communication non verbale.
La communication non verbale constitu e donc une forme de communication
utilisant tout type de langage, excepté la langue, le verbe. On sait que la langue utilisée
par les individus pour communiquer varie selo n leur culture. Même si le langage non
verbal n’est pas (ou ne fait pas partie d’) une langue, chaque culture dispose d’un
ensemble d’éléments de systèmes de co mmunication non verbale différents. Or, on sait
aujourd’hui que l’apprentissage d’une langue étrangère ne peut se faire sans la
connaissance de sa culture associée. Cela vient donc conf orter le fait que
l’enseignement de la communication non ve rbale en cours de FLE est primordial.
Nous allons, dans la partie suivante, proposer des exerci ces et activités destinés aux
élèves de FLE. Ils pourront constituer des outils d’enseignement de l’ensemble des
éléments de la communication non verbal e appartenant à la culture française.

24III. Proposition d’activités de travai l de la communication non
verbale
Nous avons montré l’importance de l’utilisation de la communication non
verbale dans un cours de FLE. Nous all ons maintenant proposer un certain nombre
d’activités et d’exercices, plus ou moins ludi ques, destinés aux élèves du cours de FLE.
Chacun d’entre eux sera accompagné de sa fiche pédagogique correspondante. Ils leur
permettront de correctement identifier la nature de la communication non verbale
française tout en la pratiquant.
La première série d’exercices et d’activité s permettra de connaîtr e et d’utiliser la
gestuelle et les expressions co rporelles françaises alors que la seconde se focalisera sur
le paralangage (onomatopées, intonations de voix…). Mais avant tout, nous allons
tenter de démontrer les bienfaits de l’utilisation du jeu en cours afin de travailler la
communication et notamment la communication non verbale.
1. Le caractère pédagogique du jeu
En Primaria, le jeu est très utilisé alor s qu’en E.S.O, on s’en sert beaucoup
moins et qu’il est quasiment inexistant en B achillerato. Pourtant, le jeu peut être un outil
pédagogique intéressant pour t ous les niveaux, et notamment pour l’apprentissage de la
communication non verbale. La kinésique, par exemple, est très li ée au mime et le
paralangage au théâtre. Ainsi, chaque activ ité que nous proposerons ultérieurement aura
un caractère plus ou moins ludique et impliqua nt plus ou moins de compétition entre les
élèves. Il peut tout d’abord ai der à installer un climat participatif au sein de la classe
dans la mesure où il contribue à éviter la passivité de l’élève. Il représente à la fois une
source de motivation, de plaisir, et un moyen d’exercer des compétences langagières
dans des situations vivantes. Il peut être utile dans le cadre de l’apprentissage des
élèves, mais aussi pour le professeur. En effe t, il peut permettre à ce dernier de proposer
une grande variété de situations motivantes et familières et de modifier le rythme de son
cours. Le jeu représente aussi le moment pour les élèves de s’approprier l’action,
d’améliorer leurs compétences langagières mais surtout de mettre en place une
communication d’élève à élève qui vient rompre le dialogue entre professeur et élève ou
entre professeur et classe. D’une manière générale, le jeu aide à travailler l’interaction et

25la compétence communicative des élèves en cours de FLE. Le professeur peut l’utiliser
afin de motiver sa classe et d’enseigner la communica tion non verbale à ses élèves.
2. Travailler la kinésique
a. À quoi correspond ce geste ?
Le premier exercice a pour but d’apprendr e certains éléments de la kinésique :
les gestes et expressions corporelles françaises utilisées dans la communication
courante. Il est important de noter que ces gestes et expre ssions peuvent varier selon les
régions françaises. Afin de ne pas le rendre trop compliqué, cet exercice regroupera
seulement les gestes et expressions cor porelles du langage non-verbal utilisés dans
l’ensemble du territoire français métropolitain. Les gestes propres à une région française
ne seront pas évoqués.
Cette activité peut être pr oposée pour n’importe quel niveau de la E.S.O voire de
Bachillerato. Nous conseillons cependant de la réserver aux niveaux intermédiaires car
l’apprentissage de la gestuelle française n’es t pas prioritaire devant d’autres aspects de
la culture abordés dans les niveaux débutants.
Pour chaque élément de gestuelle7, une série de trois expressions sera proposée.
L’élève devra choisir laquelle de ces ex pressions correspond à la gestuelle. Le
professeur de FLE donnera la réponse après ch aque choix en apportant des indications.
Une fois cet exercice réalisé, un élève devra réaliser un de ces gestes dont les autres
devront trouver la significa tion, et ainsi de suite p our l’ensemble des gestes.

Illustration 1 :

• WĂƚŝĞŶĐĞ͊
• WƌŝŽŶƐ
• :ĞŶ͛ĂŝƌŝĞŶăĨĂŝƌĞ͙

Indications : Ce geste s’utilise le plus souvent autour d’une table lo rsque l’émetteur n’a
plus rien à faire ou lorsqu’il s’ennuie, par exemple lorsqu’il a fini de manger ou lors
d’une réunion.

7 Les dessins représentant cette gestuelles sont issus de N’ayons pas peur des mots : dictionnaire du
français argotique et populaire , 1988, de François CARADEC

26Illustration 2 :

• Menteur ! Je ne te crois pas.
• J’ai faim !
• Silence !

Indications : Ce geste est utilisé pour faire comprendre au destinataire de ne pas
propager l’information qui vient de lui être donnée, de garder un secret. Il peut être
associé à l’onomatopée « chut », qui peut également demander de se taire tout de suite.

Illustration 3
:

• Je m’ennuie…
• Tu ne veux pas te taire ?
• On s’en va !

Indications : Ce geste peut quelquefois sous -entendre que l’émette ur n’aime pas ou qu’il
ne se sent pas bien à l’endroit où il se trouve et donc qu’il désire par tir. Il tape avec la
paume de sa main à répétitions sur son avant-bras opposé.

27Illustration 4 :

• Tu as peur hein ?
• Tu ne comprends rien !
• Je ne veux plus te voir, vas-t-en !

Indications : Ce geste se réalise en joignant les quatre derniers doigts de la main (tous
excepté le pouce) puis en les joignant avec le pouce par la dernière phalange (extrémité
des doigts) en claquant a répétitions. Il peut parfois sous-entendre une moquerie. Il est
très familier.

Illustration 5
:

• Mais tu es fou !
• Réfléchis un peu !
• Sans blague ! (ironiquement)

Indications : Ce geste se réalise comme indi qué par le dessin, soit en tapant, soit en
tournant l’index. Il est très familier.

28Illustration 6 :

• Salut !
• Je te le jure !
• Pourvu que ça marche !

Indications : L’émetteur pourrait aussi dire « Croisons les doigts » en faisant ce geste.

Illustration 7
:

• Regarde de plus près
• Tu t’es déjà bien regardé ?
• Menteur ! Je ne te crois pas.

Indications : Ici, soit l’index reste immobile soit il tire le bas de l’œil vers le bas, à
répétitions.

29Illustration 8 :

• Ras le bol ! J’en ai marre !
• Il est complètement ivre !
• C’est fou mais c’est vrai !

Indications : Ce geste traduit souvent de l’ag acement ou de l’énerveme nt de la part de
l’émetteur.
À quoi correspond ce geste ?
Contenus – Comprendre les gestes du français et les expressions lexicalisées y associées
– Associer des gestes avec des significations
– Utiliser correctement la kinésique française
Objectifs – Etre capable de comprendre la gestuelle française
– Être capable de valoriser la gestuelle française comme moyen de compréhension
et de communication entre personnes d’origine, langue et culture différentes, évitant
tout type de discrimination et stéréotypes linguistiques et culturels, tout en stimulant la confiance et l’initiative afin de s’exprimer plus facilement en classe et en public
– Etre capable d’utiliser des gestes fran çais pour s’exprimer dans des situations
habituelles de communication, de façon compréhensible et adéquate, et avec un certain niveau d’autonomie
Critères
d’évaluation – L’élève sera capable de comprendre la gestuelle française quand un français
l’utilisera lors de son discours
– L’élève sera capable d’utiliser la gestuelle française pour s’exprimer ou pour
demander a quelqu’un de faire quelque chose
Durée 20 min
Matériel Aucun
Organisation Travail individuel
Compétences
de base – Compétence communicative
– Compétence socio-culturelle
– Compétence pragmatique

30b. La marionnette mouvante
Cette activité, utilisant le « Total Physical Response » convient aux élèves
d’apprentissage zéro puisqu’elle ne demande pas aux élèves de parler la langue mais
seulement de bouger pour montrer qu’ils ont compris ce qui a été dit. La kinésique
utilisée par les élèves pour apprendre la la ngue française induit la construction de
schémas de connaissanc e qui permettent eux-mêmes un a pprentissage plus « durable ».
Le mouvement de l’élève peut aussi contribue r à sa motivation. Cette activité se réalise
dans le cadre d’un filtre affectif bas de la classe puisque les élèves ne sont pas interrogés
personnellement et qu’ils ne doivent pas répond re par la langue.
La méthode se fonde sur la prétention que notre langue materne lle et une langue
étrangère suivent un même processus naturel : une période d’écoute puis une période de
silence, ou l’apprenant ne parle pas et en fin une période où il co mmence à parler. La
phase de cette activité est donc la seconde.
Le professeur utilisera une marionnette qu’il pr ésentera à la classe en précisant qu’elle
est française et qu’elle ne parle que le fran çais. Le professeur donnera alors des ordres
pour la faire bouger et ainsi montrer aux élèv es ce qu’ils doivent faire. Le professeur
pourra par exemple dire « Sautez ! » en fa isant sauter la mari onnette. Les élèves, qui
auront entendu l’ordre, l’asso cieront alors avec le mouve ment de la marionnette et
reproduiront ce dernier.
La marionnette mouvante
Contenus – Identifier le mot avec un mouvement
– Répondre avec un mouvement
Objectifs – Être capable d’écouter et de comprendre l’information donnée par le professeur
– Être capable d’utiliser des stratégies d’apprentissage pour obtenir de l’information
orale
Critères
d’évaluation – L’élève sera capable de comprendre l’information donnée par le professeur
– L’élève sera capable de réagir avec des mouvements pour montrer qu’il a compris
Durée 15 min
Matériel – 1 marionnette
Organisation Groupe classe
Compétences
de base – Compétence communicative
– Compétence pragmatique

31- Compétence socio-culturelle
– Compétence pour apprendre à apprendre

c. Film muet
L’activité suivante peut être réalisée avec des élèves de tous les niveaux de
E.S.O. Il s’agit de leur faire visionner un c ourt métrage ou un extra it de film, sans le
son, de façon à ce que les élèves pren nent conscience de l’importance de la
communication non verbale, qu’il est possible de communiquer avec des gestes et des
postures. Nous proposons le court métrage su ivant, qui permettra d’aborder le sujet du
temps en cours :

Les élèves visionneront deux fois la vidéo. De façon à ce que l’élève soit en constante
occupation, qu’il ne se lasse pa s de l’exercice, des précisions lui seront données par le
professeur avant le visionnage. Par exemple, il lui sera demandé de se concentrer sur les
expressions du visage des personnages lors de ce visi onnage. Après le premier
visionnage, le professeur posera une question à la classe : « Pourquoi pensez-vous qu’il
y a autant d’horloges ? ». De la même manièr e, un second visionnage sera réalisé, avant
lequel on demandera aux élèves de se concentrer sur le passage entre 1’05’’ et 1’22’’ et
qu’ils écrivent ce qu’ils pensent par rapport à ce qui arrive à la fille.
Les élèves se regrouperont ensuite en group es de quatre. Le professeur leur dira
d’émettre des hypothèses quant au message qu’a voulu faire passer la réalisatrice avec
ce film. Enfin, on vérifie si les hypothèses des élèves sont vérifiées. Cette dernière étape
est très importante car elle permet de maintenir la motivation de l’élève tout au long de
l’activité.
Film muet
Contenus – Associer des expressions faciales avec des sentiments ou des sensations
– S’exprimer oralement en faisant des hypothèses
Objectifs – Être capable de valoriser la langue française en tant que moyen de communication et de compréhension tout en stimulant la confiance et l’initiative afin de s’exprimer
plus facilement en classe et en public
– Être capable d’associer des expressions faci ales aves des émotions en valorisant la

32gestuelle en tant que moyen de communication
Critères
d’évaluation – L’élève sera capable de communiquer oralement en faisant des hypothèses avec
ses camarades – L’élève sera capable d’associer des expressions faciales à des émotions
Durée 25 min
Matériel – 1 rétroprojecteur
– 1 ordinateur avec connexion internet
Organisation Groupe classe
Groupe de 4 personnes
Compétences
de base – Compétence communicative
– Compétence pragmatique
– Compétence socio-cculturelle
– Compétence digitale
d. Jeu de mimes
Pour travailler plus généralement l’ex pression par le corps, le professeur
peut mettre en place un jeu de mimes, par thèmes (métiers, animaux…). Cette activité
comporte un caractère à la fois ludique et compétitif.
Ce genre d’activité peut être proposé à des él èves de niveau débutant 1șE.S.O dans la
mesure où les sujets des métiers et des anim aux, par exemple, sont abordés dans la
première année d’apprentissage d’une langue étrangère.
La classe se divise en deux parties A et B. A et B vont alors s’affronter durant ce jeu de
mimes. Les mimes s’effectuent par équipe et à tour de rôle , c’est-à-dire qu’un élève de
l’équipe A mimera quelque c hose (un animal, un métier…) deva nt le reste de la classe
mais seul les élèves de son équipe pou rront répondre, dans un premier temps. Si
l’équipe A trouve la réponse, c’est alors au tour de l’équipe B de jouer. Si l’équipe A ne
trouve pas la réponse, l’ équipe B peut alors répondre à sa place. Une fois que l’équipe
aura mimé 10 fois, on compte les points ( un point pour une bonne réponse), L’équipe
avec le plus de points gagne le jeu.

33
Jeu de mimes
Contenus – Mimer une signification
– Deviner le métier ou l’animal grâce au langage corporel de son camarade
Objectifs – Être capable de mimer des mots et ainsi se rendre compte de l’importance de la
kinésique dans les situations de communication
– Être capable d’associer un message non verbal à un message verbal
Critères
d’évaluation – L’élève sera capable de mimer des mots
– L’élève sera capable d’associer des animaux ou des métiers avec des gestes
Durée 15 min
Matériel Aucun
Organisation Un élève face au reste de la classe
Compétences
de base – Compétence communicative
– Compétence pragmatique
– Compétence socio-culturelle
– Compétence pour apprendre à apprendre
3. Travailler le paralangage
Les exercices et activités suivantes ont pour but l’apprentissage et la
pratique du paralangage français.
a. À quoi correspond cette onomatopée ?
Cet exercice a pour but d’apprendre certains éléments de communication
non verbale très présents dans la culture française : les onomatopées. Il peut être
proposé dans tous les niveaux d’E.S.O.
Lors de la préparation de cet exercice, le professeur devra s’enregistrer (ou enregistrer
un francophone) disant plusieurs onomatopées. Ma is attention, les onomatopées devront
être lues et non « pratiquées ». Par exempl e, pour l’éternuement, la personne enregistrée
devra dire « atchoum » et non éternuer. Ces enregistrements seront ensuite passés en
classe.
Dans le cadre de cet exercice, les élèves verront écrite et entendront
(enregistrement préparé précédemment par le professeur) simultanément une

34onomatopée française. Ils devront ensuite associer cette onomatopée avec une
description. Nous proposons ic i une série d’onomatopées parmi les plus courantes de la
langue française.
Onomatopée 1 :
• Douleur
ƒ Ouf • Soulagement
• Étonnement
Onomatopée 2 :
• Oiseau
ƒ Cui cui • Poule
• Abeille
Onomatopée 3 :
• Rot
ƒ Pan • tir de pistolet
• explosion d’une bombe

Onomatopée 4 :
• Peur
ƒ Aïe • Etonnement
• Douleur
Onomatopée 5 :
• Mouton
ƒ Meuh • Vache
• Cheval
Onomatopée 6 :
• Perroquet
ƒ Ouaf ouaf • Chat
• Chien
Onomatopée 7 :
• Peur
ƒ Atchoum • Éternuement
• Toux
Onomatopée 8 :
• Coq
ƒ Pin pon • Klaxon de voiture
• Sirène des pompiers
Onomatopée 9 :
• Sonnerie de téléphone
ƒ Dring dring • Verre se cassant
• Klaxon de voiture
Onomatopée 10 :
• Explosion d’une bombe
ƒ Boum • Moteur de voiture
• Verre se cassant

35Pour travailler les onomatopées, le profe sseur peut utiliser un support de bande
dessinée. Cette dernière re nferme un grand nombre des ces onomatopées. De plus, elle
occupe une place importante dans la culture française. Elle représente donc un support
de travail très intéressant. Nous proposons une activité qui consiste pour l’élève à
associer une description à chaque onomatopé e présent dans la bande dessinée. En
d’autres termes, il doit deviner à quoi correspond l’onomatopée. Voici le support
proposé :

« Meuh Meuh » correspond à la vache, « Cui- cui » à l’oiseau, « Cri cri » au grillon,
« Coin coin » au canard, « Groin groin » au cochon et « Ouaf ouaf » au chien.
À quoi correspond cette onomatopée (support BD)
Contenus – Associer des onomatopées à leur signification
Objectifs – Être capable d’associer des onomatopées à leur signification
– Être capable d’apprécier et de reconnaître l’importance de la langue française ainsi
que d’autres langues étrangères en tant que moyen d’établir des relations avec des personnes ayant des origines, des langues ou des cultures différentes.
Critères
d’évaluation – L’élève sera capable d’associer de s onomatopées à leur signification
Temporisation 15 min
Matériel – 1 bande dessinée

36Organisation Individuel
Compétences
de base – Compétence communicative
– Compétence pragmatique
– Compétence pour apprendre à apprendre
– Compétence socio-culturelle
b. Dialogue
Pour réaliser cette activité, la classe doit être séparée en groupes de deux élèves.
Chacun des élèves de chaque groupe se voit a ttribuer une lettre (A ou B). Le professeur
donne le dialogue suivant à tous les élèves :
A : Tu n’as pas vu mon livre ? Je ne me rappelle plus où je l’ai mis.
B : C’est celui-ci ?
A : Non, c’est celui que tu as emprunté
B : Je ne l’ai pas emprunté ! A : Il est peut-être sous ta chaise. Tu peux regarder ? B : D’accord, un moment… A : Tu en a pour combien de temps ?
B : Oh là là ! Pourquoi tu es si pressé ? Je déteste quand tu commences à faire ton chef.
A : Tant pis, je le trouverai moi-même.
B : C’est bon je l’ai trouvé !
L’élève A lira le texte normalement mais l’élève B devra communiquer avec un
langage non verbal.
Avant de commencer le dialog ue, le professeur écrit une émotion sur un bout de papier
et le donne à l’élève B (par exemple, il pour rait être pressé, s’ennuyer ou encore se
sentir coupable). L’élève B doit donc communiquer avec l’élève A en utilisant le non
verbal ainsi qu’en jouant l’émotion du bout de papier.
A la fin du dialogue, l’élève A devra devi ner l’émotion du bout de papier jouée par
l’élève B.

37
Dialogue
Contenus – Lire un dialogue
– Utiliser des expressions corporelles pour animer un dialogue
Objectifs – Être capable de lire et de comprendre un dialogue
– Être capable d’utiliser correctement la phonétique française
– Etre capable de se faire comprendre en gesticulant
Critères
d’évaluation – L’élève sera capable de lire et de comprendre le texte
– L’élève sera capable de communiquer avec des gestes
Durée 15 min
Matériel 1 dialogue par personne
Organisation Par deux
Compétences
de base – Compétence communicative
– Compétence pragmatique
– Compétence socio-culturelle
– Compétence pour l’autonomie et l’initiative personnelle
c. Nous devons partir maintenant !
Avant le cours, le professeur prépare plus ieurs bouts de papier sur lesquels sont
écrits des états d’esprit ou des émotions (c oupable, content, susp icieux, paranoïaque,
offensé…).
Au début du cours, les bouts de papiers sont mélangés et mi s dans un bol. Le bol fait le
tour de la classe et chaque élève prend un bout de papier.
On doit écrire la phrase suivante au tableau : « Nous devons tous rassembler nos biens
et d’aller dans un autre bâtiment le plus vite possible »
Chaque élève devra lire à tour de rôle la phr ase en jouant l’émotion ou état d’esprit de
son bout de papier. Les autres élèves noten t l’émotion dont ils pensent qu’elle a été
jouée.

38
Nous devons partir maintenant !
Contenus – Jouer une émotion ou un état d’esprit en lisant une phrase
– Associer des états d’esprit ou des émotions avec des gestes
Objectifs – Être capable d’écouter et de comprendre des informations, et de remarquer des
états d’esprit
– Être capable d’exprimer des émotions en utilisant la communication non verbale
Critères
d’évaluation – L’élève sera capable d’écouter et de comprendre ses camarades
– L’élève sera capable d’exprimer des ém otions en utilisant la communication non
verbale
Temporisation 20 min
Matériel Des bouts de papier sur lesquels sont marquées une émotion ou une humeur
Organisation 1 élève devant le reste du groupe de classe
Compétences
de base – Compétence communicative
– Compétence pragmatique -Compétence socio-culturelle
– Compétence pour apprendre à apprendre
L’ensemble des activités et exercices proposés permet donc aux élèves de
pratiquer la communication non verbale, et su rtout de prendre conscience qu’elle existe
et qu’elle constitue un moyen de communication très utile pour la compréhension de
l’interlocuteur. De plus il prend conscience de la variabilité des éléments de la
communication non verbale selon les cultures.
IV. La communication non verbale utilisée par les professeurs
dans leur cours de FLE
Après avoir conclu qu’il ét ait primordial d’enseigner la communication, et plus
particulièrement la communication non verbale, en cours de FLE, nous avons proposé
des exercices et activités permettant aux élèves de différents niveaux de l’apprendre et
de la pratiquer.
Nous avons également vu que les élémen ts de communication non verbale pouvaient
être très utiles au professeur de FLE dura nt son cours pour diverses raisons que nous
allons rappeler rapidement. Nous propos erons dans cette pa rtie une méthode

39d’investigation permettant au professeur de FLE de déte rminer de quelle manière il
utilise la communication non verbale lors de son cours et s’il est conscient ou non de
l’utiliser. A posteriori, nous proposerons de s activités destinées cette fois-ci au
professeur, qu’il pourra r éaliser s’il à préalablement jugé (grâce à l’investigation) ne pas
suffisamment utiliser la communication non verbale.
1. Rappel de quelques avantages de l’utilisation de la
communication non verbale par le professeur de FLE
Le professeur de FLE a la possibilité d’utiliser divers éléments de la
communication non verbale dans le cadre de son interaction avec les élèves, qu’ils
fassent partie du paralangage ou de la kinésique. Il est indé niable qu’afin d’assurer une
certaine efficacité de l’apprentissage des élèves lors de son cours, le professeur de FLE
doit le moins possible utiliser l’espagnol pour s’exprimer. Afin que les élèves débutants
puissent tout de même compre ndre le professeur, celui-ci pe ut remplacer en partie une
communication verbale en français par des éléments du langage non verbal.
Les principaux éléments du paralangag e pouvant permettre au professeur de
rendre son cours plus efficace sont les qua lités et modifications sonores, les sons
physiologiques et émotionnels et les silences et les pauses.
L’utilisation de ces premières peuvent permettre au professeur de rythmer son discours afin d’en éviter sa monotonie et de pouvoir être assimilé plus rapidement par l’élève.
Les sons physiologiques et émotionnels s ont a priori inutiles, voire à éviter par
professeur (pleurs, bâ illements, soupirs…). Certains, comme le rire, peuvent être utilisés
de façon mesurée pour rassurer et mettre à l’aise les élèves.
Les silences et pauses sont souvent perçue s comme dangereuses pa r le professeur de
FLE, débutant notamment, dans la mesure où elles peuve nt traduire un manque de
confiance ou de sérénité. Mais elles s’avèren t très utiles afin que l’élève puisse prendre
le temps d’assimiler le discours, de réfléchi r, ou bien de poser une question s’il n’a pas
tout compris. En se sentant plus à l’aise et davantage impliqué dans le cours, l’élève
peut ressentir l’efficacité de ce dernier.
Le paralangage permet donc de rythmer le discours, d’attirer l’attention des élèves, de
les impliquer davantage dans le cours ou encore de les mettre plus à l’aise.

40Tout comme le paralangage, l’utilisation d’éléments de la kinésique, et
principalement la gestuelle, peut représenter un moyen pour le professeur d’améliorer
l’efficacité de s on cours de FLE.
Par l’interaction visuelle par exemple, il peut afficher une certaine sérénité devant ses
élèves. Il peut utiliser d’autres gestes plus « actifs » comme par exemple un froncement
des sourcils et des yeux grands ouverts signifiant une demande de silence.
Les mouvements psycho-musculaires et les pos tures et positions esthétiques paraissent
nécessaires au professeur. En effet, en utilisant simultanément ces derniers avec le
langage verbal, le professeur de FLE peut montrer à ses élèves une certaine qualité
d’expression notamment et ains i son professionnalisme, ce qui a tendance à les rassurer.
Le paralangage et la kinésique renferment donc des éléments perme ttant d’améliorer la
qualité et donc le rende ment d’un cours de FLE lorsque qu’ils sont utilisés par le
professeur. La difficulté réside dans le fait que la plupart de ces éléments s’utilisent
majoritairement dans un contexte très familie r. Le professeur doit donc les utiliser avec
précaution voire parfois de façon modérée. Pour assurer l’efficacité des éléments de la
communication non verbale, il est préalablem ent indispensable de les enseigner aux
élèves, qui pourront alors les reconnaître lo rsqu’ils seront utilisés par le professeur.
2. Proposition d’investigation
a. Contexte et objectifs
L’objectif de cette investigation est la prise de conscience de l’utilité de la
communication non verbale par le s professeurs débutants en classe de FLE avec des
élèves d’un niveau d’apprentissage zéro. Cette investigation se focalisera sur l’ensemble
des systèmes de communication non verbale.
Comme vu précédemment (voir II. 3.), la communication non verbale englobe
notamment les messages communi qués à travers les gestes, le langage corporel, les
postures, les expressions faciales, le contact vi suel, la maîtrise de la salle de classe par
les déplacements du professeur, la communi cation par la tenue vestimentaire et
l’apparence physique, le ton et l’amplitude de la voix, les pa uses et silences etc… Dans
le milieu de l’enseignement du FLE, on donne de plus en plus d’importance à la
communication non verbale, ce qui éta it impensable il y a quelques années.
Actuellement, on rec onnaît que la communication non ve rbale joue un rôle important
dans la profession enseignante.

41Dans ce sens, les études réalisées au sein de la classe de FLE montrent que « la
comunicación no verbal como una herramienta fundamental en los discursos orales del
profesor »8 joue un rôle dans le processus ense ignement/apprentissage. « En un estudio
comparativo de la comunicación no verbal entre profesores, principiantes y
experimentados, [se observó]9 que los profesores con experiencia mantenían un
contacto visual con sus estudiantes de ma yor duración y hablaban más y más alto que
los principiantes »10, souligne Helena Álvarez de Arcaya Ajuria. Nous avons centré
l’investigation sur les profe sseurs débutants car les étude s ont démontré un manque de
confiance de leur part comparé au x professeurs plus expérimentés.
Nous avons observé qu’il était impossible pour le professeur de FLE dans une classe de
niveau débutant de communiquer uniquement à l’aide de la langue étrangère sans
l’appui visuel de la communication non verbale et de l’image. De plus, les études sur la
communication non verbale des professeurs on t montré qu’elle affecte la manière
d’apprentissage des étudiants, aussi bien au niveau de l’apprentissage cognitif que de
l’affectif. C’est pour cela que nous désirions déterminer de quelle manière les
professeurs de FLE s’appuient sur la communi cation non verbale dans leur cours et s’ils
sont réellement consci ents de le faire.
Dans le cadre de cette investigation, nous allons nous centrer sur 15 professeurs
débutants (possédant entre 2 et 5 ans d’expé rience) dans l’enseignement du FLE, dans
des établissements d’enseignement de la province de Castilla y León.
Pour la récolte des données, nous enregistre rons en vidéo dans un premier temps les
professeurs pendant 20 minutes alors qu’ils parleront et nous donnerons un modèle de
l’input, avant de leur proposer un questionnaire (voir ci-apr ès). Ce questionnaire sera
d’abord centré sur les différents aspects de la communication non verbale (l’apparence
physique, le contact visuel, les expressions faciales, les gestes, le langage corporel, la
posture et la proximité spatia le) pour ensuite se focaliser su r la réflexion du professeur à
propos de sa propre façon d’enseigner et, enfi n, sur la réflexion à propos de l’influence

ϴ͛ĂƉƌğƐůĞƚŝƚƌĞĚĞů͛ĂƌƚŝĐůĞĚ ĞKD1E'h>ZKDǐĚĞůŽƐZĞ LJĞƐ͗ͨ>ĂĐŽŵŵƵŶŝĐĂƚŝŽŶŶŽŶǀĞƌďĂůĞ
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ƉƌŽĨĞƐƐĞƵƌƐĚĠďƵƚĂŶƚƐ͖ͩ Helena Álvarez de Arcaya Ajuria ͕/ŶĨůƵĞŶĐŝĂƐĚĞůĂĐŽŵƵŶŝĐĂĐŝſŶŶŽǀĞƌďĂůĞŶ
ůŽƐĞƐƚŝůŽƐĚĞĞŶƐĞŹĂŶnjĂLJĞŶůŽƐĞƐƚŝůŽƐĚĞĂƉƌĞŶĚŝnjĂũĞ ͕DŝŶŝƐƚĞƌŝŽĚĞĚƵĐĂĐŝſŶ͕ϮϬϬϰ

42de la communication non verbale grâce à un e question ouverte. Les professeurs devront
remplir ce questionnaire deux fois : une première fois, avant d’avoir écouté
l’enregistrement vidéo, une seconde fois aprè s. Nous avons décidé de leur faire relire
deux fois le même questionna ire pour observer de quelle manière ils auront changé leurs
réponses après avoir visionné le ur propre manière d’enseigne r. Nous leur donnerons des
indications pour le visi onnage de la vidéo :
– Prêter attention aux différents aspe cts de sa communication non verbale
(voir ci-dessus) :
– Observer les réactions des élèves lorsque le professeur utilise les gestes.
Cette investigation essaie de mettre en évidence la prise de conscience de l’importance
de la communication non verbale pour les professeurs dé butants de FLE.
La variable des professeurs av ec lesquels nous allons réalis er cette investigation est la
suivante : professeurs ayant une expérience dans l’enseignement comprise entre 2 et 5
ans. Nous avons choisis de s professeurs avec peu d’expérience parce qu’il a été
démontré qu’ils étaient moins conscients de l’utilité et de l’influence de la
communication non verbale dans le pr ocessus enseignement/apprentissage.
Le matériel nécessaire à la réalisation de cette investigation est le suivant :
– Une caméra vidéo
– Un cahier de notes
– Une grille d’observation
b. Questionnaire
Question 1 : classez selon votre point de vue ces aspects de la communication non
verbale, selon leur capacité à faciliter la compréhension de la langue étrangère de la part
des élèves (Numérotez-les de 1 à 7, 1 étant le plus important).

Apparence physique
Contact visuel
Expressions du visage
Gestes
Langage corporel

43Posture (assis, debout…)
Proximité spatiale

Question 2 : classez selon votre point de vue ces aspects de la communication non
verbale selon leur capacité à projeter votre autorité dans la classe de langues étrangères
(Numérotez-les de 1 à 7, 1 étant le plus important).
Apparence physique
Contact visuel
Expressions du visage
Gestes
Langage corporel
Posture (assis, debout…)
Proximité spatiale

Question 3 : classez selon votre point de vue ces aspects de la communication non
verbale selon leur importance vis-à-vi s de votre manière de donner un cours
(Numérotez-les de 1 à 7, 1 étant le plus important).
Apparence physique
Contact visuel
Expressions du visage
Gestes
Langage corporel
Posture (assis, debout…)
Proximité spatiale

44Question 4 : Vous diriez que vous vous déplacez dans l’ensemble de la salle de cours :
– Pour expliquer un aspect théorique :
Jamais Rarement Quelquefo is très souvent toujours
1 2 3 4 5
– Pour surveiller un examen :
Jamais Rarement Quelquefo is très souvent toujours
1 2 3 4 5
– Quand un élève parle :
Jamais Rarement Quelquefo is très souvent toujours
1 2 3 4 5
Question 5 : Selon vous, les yeux s ont-ils le miroir de l’âme ?
Non, pas du tout Rarement Ça dépend souvent Oui, c’est sûr
1 2 3 4 5
Question 6 : Pensez-vous que regarder un él ève plus de 3 secondes peut le rendre
inconfortable ?
Non, pas du tout Rarement Ça dépend souvent Oui, c’est sûr
1 2 3 4 5
Question 7 : Adaptez-vous le déroulement du cours en fonction du langage non verbal
de vos élèves ?
Jamais Rarement Quelquefo is très souvent toujours
1 2 3 4 5

Question 8 : En préparant votre cours, pens ez-vous aux gestes que vous allez réaliser
pendant celui-ci ?
Jamais Rarement Quelquefo is très souvent toujours
1 2 3 4 5
Question 9 (question ouverte) : De quelle manière pensez -vous que la communication
non verbale agit sur vos élèves ?
______________________________________________________________________
______________________________________________________________________
______________________________________________________________________

45Selon les réponses du professe ur de FLE à ce questionnaire, et en fonction de sa
propre interprétation, il jugera ou non né cessaire de s’entraîner à pratiquer la
communication non verbale, toujours dans le but de l’utiliser davantage lors de son
cours. S’il considère que son cours pourrait être plus efficace s’il utilisait davantage le
langage non verbal, le professe ur pourra alors consulter la pa rtie suivante dans laquelle
nous donnerons quelques conseils vis-à-vis de la prati que de la communication non
verbale.
3. Propositions d’activités à réaliser par le professeur
Avant toute chose, le professeur do it prendre connaissance des gestes et
expressions faciales divers et variés. Le but est qu’il prenne l’habitude de les utiliser
lors de ses cours. L’importance du langage non verbal pour le professeur doit le pousser
à en tenir compte lorsqu’il prépare ses cours et notamment une unité didactique. Il doit
ainsi penser aux gestes qu’il va faire à chaque instant ainsi qu’au ton qu’il va utiliser
pour communiquer avec ses élèves. Nous allons proposer une activité que le professeur
pourra pratiquer chez lui. Elle lui perme ttra de pratiquer la communication non verbale
et d’améliorer son expression et donc la cl arté de ses propos lors de ses cours.
Le professeur doit se placer devant un miroir et réciter la Fable de la Fontaine : « Le
Corbeau et le Renard » :
Maître Corbeau, sur un arbre perché,
Tenait en son bec un fromage.
Maître Renard, par l'odeur alléché,
Lui tint à peu près ce langage :
« Et bonjour, Monsieur du Corbeau,
Que vous êtes joli ! Que vous me semblez beau !
Sans mentir, si votre ramage
Se rapporte à votre plumage,
Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois.
A ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie,
Et pour montrer sa belle voix,
Il ouvre un large bec, la isse tomber sa proie.
Le Renard s'en saisit, et dit : Mon bon Monsieur,
Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens de celui qui l'écoute.
Cette leçon vaut bien un fromage sans doute. »

46Le Corbeau honteux et confus
Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.11
Le professeur lira cette Fable une premiè re fois d’une façon plate, objective,
sans intonation, puis une seconde fois en se mettant dans la peau de chaque animal.
Pour faciliter l’entraînement, le professeur peut demander à une personne de l’aider afin
qu’il puisse jouer un animal par lecture. La troi sième fois, il lira la Fable en essayant de
se concentrer sur l’utilisation de gestes et de postures correspondant au discours de
chaque animal.
La communication non verbale permet au professeur de FLE d’améliorer la
qualité et l’efficacité de son c ours. Il doit avant tout pre ndre connaissance de tous les
éléments qui la constituent et prendre conscience de son utilisation par lui-même. S’il
juge, à l’aide notamment de l’investigation proposée, ne pas utiliser suffisamment la
communication non verbale et que ses cours pou rraient être davantage productifs, il n’a
pas d’autre choix que de s’entraîner à la pr atiquer. Il pourra alor s ensuite l’appliquer
devant ces élèves, qui auparavant au ront pris connaissance de son sens.

11 De la Fontaine Jean, Fables , Elibron.com, 1983, pg. 48

47Conclusion
La communication non verbale, en tant que partie intégrante de la culture
française, se doit d’être enseignée en cour s de FLE. Pour comprendre et se faire
comprendre par son interlocuteur français, l’élève du cours de FLE doit préalablement
connaître l’ensemble des éléments du paralangage, de la ki nésique, de la chronémie et
de la proxémie propres à la culture française. Mais le but du cours de FLE est surtout de
lui faire prendre l’habitude de les utiliser lorsqu’il se trouve face à un français, et de les
adapter en fonction de la situation dans laquelle a lieu l’interaction.
Le langage non verbal peut se travailler en cours de FLE à l’aide d’activités
axées sur la pratique de systèmes comme le paralangage ou la kinésique. Le caractère
ludique de ces activités peut également contribuer à augmenter la motivation de l’élève
et ainsi sa capacité à apprendre. Dans le cadre de cet apprentissage, le professeur de
FLE peut aussi se servir du langag e non verbal pour assurer une meilleure
compréhension de ses élèves. L’utilisation des éléments de kinésique et du paralangage
peuvent contribuer à la struct uration et à la mise en rythme de son discours, à rassurer
les élèves ou encore à faciliter leur participation.
Ce travail est destiné aux professeurs de FLE, et notamme nt les professeurs
débutants qui n’ont pas beaucoup d’expérience dans le milieu de l’ enseignement. Etant
dans ce cas-là, ce travail m’a permis de me rendre compte qu’ils ex istaient de nombreux
moyens d’assurer la compréhension des élèves sans utiliser la langue maternelle. La
communication non verbale en fait partie. Elle peut également jouer un rôle clé dans le
maintien de la motivation de la classe de FLE.
Le professeur dispose donc d’outils lui permettant de contrôler l’évolution de
son cours et ainsi l’ambiance de sa classe. Les activités de langage non verbal proposées
dans ce travail lui permettent de modifier les dynamiques d’ apprentissage et à maintenir
une bonne ambiance. Cette dernière jouera su r sa motivation à enseigner, qui elle-même
se répercutera sur l’efficacité d’apprentissage de ses élèves.
Il est donc clair aujourd’hui que la co mmunication non verbale occupe une place
non négligeable au sein du cours de FLE, qu e ce soit dans la manière d’enseigner ou

48dans le contenu du programme d’enseignement lui-même. Avec le succès actuel de
l’approche communicative, la communica tion non verbale pourrait être amenée à
prendre encore plus d’importance. Ma is l’éclectisme méthodologique montant
représente-t-il aujourd’hui une menace pour l’enseigneme nt de la communication non
verbale ?

49Références bibliographiques
Monographies :
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question . CLE International, 1980, pg. 144
CARADEC François. N’ayons pas peur des mots : dic tionnaire du français argotique et
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CESTERO MANCERA Ana María. Comunicación non verbal y enseñanza de lenguas
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CESTERO MANCERA Ana María. Estudios de comunicación no verbal . Edinumen,
1998, pg. 129
COSTE Daniel. Vingt ans dans l’évolution de la didactique des langues. 1968-1988 .
Didier Jeunesse, 1994, pg. 206
DAVIS Flora. El lenguage no verbal . Alianza Editorial, 1998, pg. 272
DE LA FONTAINE Jean, Fables , pg. 640
ESCUDE Pierre, JANIN Pierre. Le point sur l’intercompréhension, clé du
plurilinguisme . Paris : CLE International, 2010, pg. 128
POYATOS Fernando. La comunicación no verbal I : Cultura, lenguaje y conversación .
Akal, 1994, pg. 296
POYATOS Fernando. La comunicación no verbal II : Paralenguaje, kinésica e
interacción . Akal, 1994, pg. 348
PUREN Christian. Histoire des Méthodologies de l’enseignement des langues . CLE
International, 1991, pg. 447
SILVA Haydée. Le Jeu en classe de langue . CLE International, 2007, pg. 300
Thèses :
BANGOURA Babara. Contribuciones kinésicas a la in teracción comunicativa del aula
de español lengua extranjera y sus implicac iones didácticas : la s gestuo-manualidades
co-verbales icónicas . Didáctica de la lengua y la literatura. Valladolid : Universidad de
Valladolid, 2004, pg. 337
SÁNCHEZ BENÍTEZ Gema. La comunicación no verbal. Estudios Internationales.
Xi’an : Universidad de Xi’an, 2009, pg. 16

50Ressources internet :
Auteur inconnu. Comunicación verbal y comunicación no verbal. In : Profesor en línea.
Disponible sur : http://www.profesorenlinea.cl/castella no/ComunicaconVerbalyNoVerbal.htm
(page
consultée le 12/05/12)
Imagiers. Geste et expressions françaises. In : Youtube. Disponible sur :
http://www.youtube.com/watch?v=H4SO7ufrjWs (page consulté le 29/05/12)
JUÁREZ GARCÍA María. Video arte María Juárez . In : Youtube. Disponible sur :
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TERRIER C. La communication non verbale . In : cterrier.com. Disponible sur :
http://www.cterrier.com/cour s/communication/60_non_verbal.pdf (page consultée le
12/05/12)

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