Moyens Linguistiques D’expression de la Possession En Francais Et En Roumain
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Moyens linguistiques d’expression de la possession en français et en roumain
CHAPITRE 1
Considérations générales sur la grammaire contrastive
1.1. La grammaire contrastive dans l’enseignement d’une langue étrangère
La grammaire contrastive se propose de faciliter le procès d’apprendre une langue étrangère. Son but principal était « une comparaison terme à terme rigoureuse et systématique de deux langues et surtout de leurs différences structurelle et son principal but était de trouver une solution pour l’un des principaux obstacles de l'apprentissage d'une langue étrangère, l'interférence causée par la différence de structures entre la langue maternelle de l'élève et la langue étrangère ».
En étudiant une langue étrangère, on rencontre des différences de traduction entre la langue maternelle et la langue seconde.
« La linguistique contrastive qui compare les structures de deux langues pour déterminer les points en lesquels elles diffèrent, est d'un grand intérêt pour le professeur de langue. Le linguiste considère chaque phonème de la langue maternelle et le compare avec les phonèmes les plus phonétiquement similaires de la seconde langue. Ensuite, il décrit leurs similarités et leurs différences. Il effectue le même type de comparaison avec les séquences de phonèmes ainsi qu'avec les patrons morphologiques et syntaxiques. Ces différences constituent la source majeure de difficultés dans l'apprentissage d'une seconde langue. Les résultats de ces descriptions contrastives constituent une base pour l'élaboration de textes, de tests, et de corrections pour les élèves. »
Au début de l’apprentissage d’une langue étrangère, l’apprenant rencontre des difficultés dues à la langue maternelle qui constitue un facteur important qui influence la prononciation de la langue étrangère.
Robert Lado considère que « l’élève qui apprend une langue étrangère comprendra mieux les éléments qui ressemble à ceux qui existent dans sa langue par rapport aux autres, différents de sa langue, qui seront plus difficiles à comprendre. » Il pense aussi qu’« on pourrait prévoir quels éléments de grammaire lui seront difficiles à apprendre en comparant la langue maternelle et la langue étrangère. »
Il soutient l’idée que la langue maternelle a un rôle primordiale dans le procès d’apprentissage et qu’elle influence la capacité de l’apprenant de comprendre et de prononcer une langue étrangère, car instinctivement il tente de retrouver dans sa langue maternelle toutes les règles grammaticales de la langue étrangère et il les apprend par rapport à celles existantes dans sa langue.
La solution pour assurer les conditions optimes pour apprendre une langue étrangère serait de réaliser « une comparaison terme à terme, rigoureuse et systématique de deux langues données à tous les niveaux (phonologique, morphosyntaxique et sémantique) pour mettre en évidence leurs différences et permettre ainsi, dans un second temps (la linguistique contrastive ne se substitue pas à la didactique des langues), l’élaboration de méthodes d’enseignement mieux appropriées aux difficultés spécifiques que rencontre une population scolaire donnée, dans l’apprentissage d’une langue étrangère. »
Selon l’analyse contrastive, on pourrait prédire, en avance, les éventuelles difficultés d’un futur apprenant de langue étrangère seulement en prenant en compte la langue maternelle de celui-ci et la langue qu’il voudrait apprendre.
Pourtant les analyses contrastives sont souvent critiquées :
a) la validité prédictive
Les apprenants ne commettent pas des erreurs seulement à cause de l’influence de la langue maternelle et ces erreurs ne peuvent pas être toujours prédites par l’analyse contrastive.
b) les différences linguistiques sont différentes des difficultés d’apprentissage
On minimalise le rôle de la langue maternelle et on n’accepte plus l’idée que si un trait particulier de la langue étrangère est différent du même trait de la langue maternelle, l’apprenant rencontrera des difficultés dans le procès d’apprentissage. On prône l’idée que la connaissance antérieure de l’apprenant joue le rôle primordial, car on pense que si deux personnes voient une vidéo en langue étrangère, celle qui a déjà vécu une expérience similaire, comprendra mieux qu’un autre qui se trouve pour la première fois devant cette expérience. Donc, on considère que la capacité d’apprendre varie d’un apprenant à un autre bien qu’il utilise la même langue maternelle.
c) ce n’est possible en totalité de comparer et de contraster entièrement des langues
Si on se rend compte qu’une règle grammaticale diffère d’une langue à l’autre, on ne peut pas conclure en disant que les deux langues sont différentes et que le futur apprenant aura des difficultés pour assimiler la langue étrangère, car la seule possibilité pour faire une comparaison et une analyse contrastive des langues est une analyse minutieuse.
d) l’analyse contrastive soutient l’idée qu’une variable linguistique est isolée sans l’utiliser dans un cadre de référence plus large.
Une étude contrastive ne doit pas envisager seulement la langue mais elle doit prendre en considération aussi l’usage de la langue.
e) la grammaire contrastive tente d’élucider le problème psycholinguistique de l’acquisition d’une langue étrangère
Si le but est de faciliter l’apprentissage d’une autre langue, il est naturel pour les chercheurs de vouloir présenter ce qui se passe dans la pensée de l’apprenant. L’étude contrastive à l’origine, avec son orientation exclusivement linguistique, fait usage de systèmes idéalisés des deux langues, sans prendre en considération l’expérience de l’apprenant.
En essayant de faire une analyse qui reflète la réalité, l’analyse contrastive a été étendue à d’autres types de recherches parmi lesquelles : l’analyse d’erreurs, l’analyse de performance, les études d’interlangues, l’analyse du transfert, contrastive, discours et pragmatique.
Analyse des erreurs
Les chercheurs ont mis en évidence qu’un grand nombre des erreurs prédites n’apparaissaient pas du tout, alors que de nombreuses erreurs apparaissaient sans avoir été prédites.
C’est pourquoi l’analyse des erreurs a un double but : pédagogique et psycholinguistique. Le but pédagogique se propose d’envisager les méthodes et les matériels d’enseignement, tandis que le but psycho linguistique analyse la manière dont les langues sont apprises et produites.
L’analyse des erreurs n’est pas pertinente dans tous les cas. Les erreurs de l’apprenant d’une langue étrangère ne sont pas toujours dues à l’influence de la langue maternelle. Une évidence dans ce cas est le fait que des apprenants ayant la même langue maternelle commettent des erreurs différentes en apprenant la même langue étrangère.
Analyse de performance et études d’interlangue
L’analyse de la performance met en évidence l’analyse linguistique de la langue de l’apprenant sans envisager les erreurs de celui-ci.
Les problèmes visés par les études d’interlangue sont : le développement du langage de l’apprenant, les stratégies utilisées par l’apprenant, les variations systématiques de la langue de l’apprenant, et l’analyse du transfert.
Analyse du transfert
L’analyse du transfert marque une comparaison entre la langue de l’apprenant et la langue maternelle en cherchant les moyens par lesquels l’influence de la langue maternelle se manifeste dans l’utilisation d’une langue étrangère.
L’accent tombe surtout sur les similarités entre la langue maternelle et la langue étrangère et on renonce à la mise en évidence des différences qui existent entre les deux langues. On suppose le fait que les similarités entre les deux langues sont ceux qui aident à un meilleur apprentissage de la langue étrangère.
« Mais s'il entend parler une autre langue, il emploie involontairement pour l'analyse de ce qu'il entend le "crible phonologique" de sa langue maternelle qui lui est familier. Et comme ce crible ne convient pas pour la langue étrangère entendue, il se produit ne nombreuses erreurs et intercompréhensions. Les sons de la langue étrangère reçoivent une interprétation phonologiquement inexacte, puisqu'on les fait passer par le "crible phonologique" de sa propre langue ».
Plus deux langues contiennent des règles de prononciation et de grammaire similaires, plus on apprend plus rapidement la langue étrangère. Donc, en apprenant une langue étrangère, l’apprenant fait appel à sa langue maternelle, aux similarités qui existent entre les deux langues, aux règles qu’il connait encore.
« La prononciation d'une langue est faite de consonnes, voyelles, intonation, accent, rythme, jonctures, et leurs séquences. On doit donc inclure dans la prononciation les phonèmes, leurs allophones et leurs traits phonologiques, ainsi que les patrons syllabiques, les groupes de consonnes et les patrons de phrase (intonatifs) autorisés dans la langue.
L'usage d'un système de prononciation d'une langue est une question d'habitude ou un système d'habitudes. Cet ensemble d'habitudes opère en-deçà du seuil de conscience pour la plus grande part. Quand un individu écoute efficacement, il n'est pas conscient du système de sons qui atteint ses oreilles, alors que tout ce qu'il comprend via la langue passe à travers ce système sonore. De la même façon, quand il parle efficacement, il n'est pas conscient qu'il encode tout dans ce système de sons. »
Même si l’apprenant est conscient de l’influence de la langue maternelle et il tend à s’en débarrasser, il filtre ce qu’il entend à l’aide de son propre système de sons. Ainsi, « un mot de trois syllabes produit avec un même accent sur les trois syllabes sera perçu différemment par un locuteur français, qui l'entendra comme accentué sur la dernière syllabe, par un locuteur persan qui l'entendra accentué sur la première syllabe, par un locuteur espagnol qui l'entendra accentué sur la pénultième syllabe ». C’est pourquoi « ce qu'on appelle "l'accent étranger" ne dépend pas du fait que l'étranger en question ne peut pas prononcer un certain son, mais plutôt du fait qu'il n'apprécie pas correctement ce son. Et cette fausse appréciation des sons d'une langue étrangère est conditionnée par la différence existant entre la structure phonologique de la langue étrangère et celle de la langue maternelle du sujet parlant. »
« Apprendre à parler une langue étrangère, c'est acquérir la capacité de s'exprimer avec différents sons, différents mots à travers une grammaire différente. Tout son, mot ou item grammatical d'une langue étrangère peut ou ne peut pas avoir de correspondant dans la langue maternelle. Et ces correspondants peuvent avoir des sens ou des contenus similaires ou différents de ceux d'une autre langue. »
Au-delà de la grammaire contrastive, il existe une autre théorie, celle de Noam Chomsky qui plaide pour son idée : la grammaire universelle. Il soutient l’idée que les humains ont une capacité biologique spécialisée dans l'acquisition de la parole qui leur permet de trouver la structure grammaticale spécifique de la langue maternelle.
Plus précisément, un individu connaît des principes (applicables à toutes les langues) et des paramètres (variables dans certaines limites d'une langue à l'autre). Selon Chomsky, il existe trois hypothèses d'accès à la grammaire universelle pour l'apprentissage d’une langue étrangère :
1) l'élève repart directement de la grammaire universelle sans s'occuper des paramètres ajustés pour la langue maternelle et il dispose donc de deux incarnations de la grammaire universelle : une stable pour la langue maternelle, une en devenir pour la langue étrangère;
2) l'élève a un accès à la grammaire universelle médié par la langue maternelle. L'élève part alors de l'incarnation de la grammaire universelle par la langue maternelle, donc suivant les paramètres ajustés pour la langue maternelle;
3) l'élève n'a pas accès à la grammaire universelle et la langue étrangère est acquise par des moyens indépendants de la grammaire universelle et de la langue maternelle.
Il existe des différences entre les deux théories (la grammaire contrastive et la grammaire universelle). Basée sur des fonds théoriques, la théorie de Chomsky tente de confirmer ses hypothèses par l'expérience, par rapport à la grammaire contrastive qui se fonde par des raisons empiriques. D’autre part, l’exploitation de la phonétique de la grammaire contrastive représente un trait distinct entre les deux théories, car Chomsky est plutôt intéressé par la syntaxe. En outre, si la grammaire contrastive a pour but de prédire les éventuelles fautes de l’apprenant d’une langue étrangère qu’il envisage par rapport à la langue maternelle, Chomsky lance une théorie générale du langage fondé sur les concepts de la linguistique de l'acquisition. Donc, la grammaire contrastive se déclare béhavioriste, car elle suive le geste articulatoire, par rapport à Chomsky qui se propose de trouver ses justifications dans la syntaxe et ses structures.
Dans le domaine de la grammaire ainsi comme dans la plupart des domaines d'étude de la parole, les analyses à partir des données de l'expérience font l'objet d'interprétations différentes et permettent l'émergence de différents modèles théoriques quant à l'acquisition du système d’une langue étrangère.
1.2. La place de la grammaire dans l’apprentissage du FLE
Il y a des années, la grammaire occupait un rôle très important dans l’acquisition d’une langue étrangère tout comme l’apprentissage du français. Pendant la classe de français, le professeur commençait la leçon en présentant les règles de grammaire que les élèves devaient ensuite utilisées dans les exercices applicatifs.
Aujourd’hui, la grammaire occupe toujours une place importante, mais l’accent tombe sur l’apprenant, car on considère que l’apprentissage du français comme langue étrangère devait être réalisé dans une perspective communicative-actionnelle, car on considère que « la vocation d’une grammaire en langue étrangère est de permettre l’accès à une compétence de communication où se trouvent associées les structures grammaticales et les tâches communicatives ».
Gérard Vigner pense que « toute personne capable de maîtriser les règles de bonne formation de la phrase dans une langue donnée sera ainsi capable de produire toutes sortes de phrases, car on ne peut produire spontanément des formes correctes dans une langue sans l’acquisition des règles qui en organisent la production. »
Il considère aussi qu’« une grammaire ne se limite pas à la description, la plus rigoureusement, la plus scientifiquement conduite d’une langue, c’est-à-dire les principes et règles qui en expliquent l’usage. Une grammaire a aussi pour objectif de préciser les conditions d’un emploi correct d’une langue, qu’elle soit parlée ou écrite. Toute grammaire comprend une dimension prescriptive qui rappelle les règles et conventions auxquelles on doit se soumettre si l’on veut produire des phrases / énoncés acceptables dans une langue donnée. Ici, grammaire et visée pédagogique sont étroitement associées. »
Il décrit aussi le rôle de la grammaire : « De manière générale, celui ou celle qui se rend en classe de langue ne le fait pas pour assister à des leçons de grammaire ou devenir grammairien. Il (ou elle) le fait pour apprendre à faire usage du français et découvrir de la sorte une langue dotée de propriétés particulières qui sont en plus ou moins grand écart avec la sienne. Pour ce faire, l’enseignant responsable du cours va mettre en place un dispositif assez complexe qui va permettre à l’élève de se familiariser avec les usages et formes de cette langue. Avec l’aide du professeur, de manuels, de dictionnaires, de grammaires, l’élève va tenter de repérer, dans les énoncés entendus, s’il s’agit d’un dialogue, un certain nombre d’éléments sonores qu’il va tenter d’articuler en constituants lexicaux, syntaxiques, entre lesquels il va observer des phénomènes de variations bref qu’il va s’efforcer de grammaticaliser. »
Il existe une classification des grammaires françaises. On distingue deux types de grammaires:
a) la grammaire théorique a pour tache d’expliquer les règles d’un certain point de vue dans la théorie linguistique en général.
b) la grammaire pratique qui présente les règles de grammaire nécessaires pour l’organisation et la compréhension correcte de l’énoncé
Il y a deux types de grammaires pratiques:
a) la grammaire descriptive décrit les faits du système grammatical de la langue
b) la grammaire prescriptive (normative) s’occupe spécialement de l’analyse des faits de la langue par rapport à la norme, en remarquant ce qui est correct et ce qui n’est pas correct dans telle ou telle tournure
Les types de grammaires théoriques sont :
a) la grammaire formelle (structurale) qui tâche d’expliquer les faits de la langue par les rapports internes, qui s’établissent entre les signes, laissant en ombre la pensée, la réalité du monde environnant et la psychologie du sujet parlant connait deux types :
– la grammaire descriptive qui s’appuie sur la méthode distributionnelle qui a à la base les rapports syntagmatiques entre les éléments de la langue
– la grammaire transformationnellle qui se base sur les rapports paradigmatiques entre les éléments de la langue
b) la grammaire sémantique qui tâche d’expliquer les faits de la langue en rapport avec la réalité
On distingue deux types de grammaires sémantiques:
a) la grammaire logique (raisonnée) qui souligne la liaison entre les catégories grammaticales et celles logiques (mentales) (notions, concepts).
b) La grammaire situationnelle (référentielle) qui part des particularités des faits et des rapports extralinguistiques qui trouvent leur expression dans les formes grammaticales.
Selon les résultats des études, pour les enseignants, la grammaire est la composante la plus importante. En apprenant une nouvelle règle grammaticale, l’apprenant a l’impression qu’il maîtrise une partie du système français même si le réemploi dans des situations de communication ne va pas toujours de soi.
L’enseignement de la grammaire se fait donc selon une démarche qui suit les étapes suivantes avec trois variantes :
Il semble se dégager trois catégories d’enseignants :
1) Certains, très motivés par leur travail, sont toujours en quête de documents nouveaux propres à susciter l’intérêt des apprenants, et ils sont donc favorables à la manipulation et la mémorisation des formes dans un cadre semi-authentique. Ce sont les mêmes qui adaptent leurs démarches au lieu de céder à la facilité des produits tout prêts. Ils sont également très ouverts aux apports des nouvelles technologies à la classe de langue.
2) Une autre catégorie d’enseignants, plus conservateurs, met en œuvre un enseignement grammatical plus traditionnel. Plus enclins à se focaliser sur les formes linguistiques, ils pratiquent ouvertement un enseignement explicite et déductif de la grammaire. Il y a d’abord une centration sur l’aspect formel de la langue, bien que le souci de réemploi dans des situations authentiques ne soit pas absent.
3) D’autres enseignants, enfin, varient leurs pratiques, alternant les démarches onomasiologique et sémasiologique.
En tant qu'enseignant, on doit connaitre l'importance de la grammaire dans le processus d'apprentissage d'une langue étrangère. Nous savons qu'il est impossible d'utiliser une langue sans avoir quelques connaissances grammaticales de base qui régissent les productions écrites ou orales des utilisateurs et qui garantissent la bonne communication entre deux interlocuteurs.
La grammaire est nécessaire et indispensable dans le processus d'acquisition de la langue. Les élèves désireux de communiquer adéquatement en français ont besoin de la grammaire. Pourtant, les règles de la grammaire accomplissent une fonction communicative ou expressive primordiale. Par exemple, l'étudiant qui ne possède pas les connaissances nécessaires pour conjuguer un verbe au temps adéquat, risque d'être mal interprété.
Ceci implique que, lorsque la grammaire est enseignée dans la classe de français, l'enseignant doit utiliser des bonnes stratégies d'enseignement afin que les règles de grammaires soient compréhensibles et facile à mémoriser.
CHAPITRE 2
Préliminaires théoriques et méthodologiques
2.1. Présentation du possessif en français
« En grammaire française, un adjectif possessif, ou déterminant possessif, est une sous-catégorie de déterminant défini, ajoutant à l'actualisation du nom noyau, une idée de possession, de propriété, ou plus simplement, de contiguïté habituelle, en relation avec une personne grammaticale (première, deuxième ou troisième, du singulier ou du pluriel). »
En français, selon la grammaire traditionnelle, les possessifs sont partagés en deux catégories :
a) les déterminants (les adjectifs possessifs)
b) les pronoms possessifs
Les déterminants reçoivent les marques de genre et de nombre du nom auquel ils se rapportent, tandis que les pronoms reçoivent les marques du nom qu’ils représentent. Ils ont aussi des formes différentes en personne selon le possesseur qu’ils représentent.
Le déterminant (l’adjectif possessif) remplace l’article et change de forme en fonction de l’objet possédé (avec lequel il s’accorde en genre et en nombre) : « mon stylo », « ma maison » et en fonction du possesseur (dont il indique la personne et le nombre) : « mes livres », « notre cahier », « nos stylos ».
Le déterminant possessif possède des formes différentes en fonction du nom qu’il accompagne. Donc, il a des formes pour masculin et féminin tout comme pour singulier et pluriel et il prend en considération aussi s’il s’agit d’un ou de plusieurs objets possédés.
Les possessifs pourraient être aussi partagés, selon le français standard moderne, en trois séries d’expressions possessives :
a) les possessifs déterminatifs
b) les possessifs adjectivaux
c) les possessifs datifs
a) Les possessifs déterminatifs (les adjectifs possessifs) sont des déterminants définis personnels. Ils diffèrent, sur un point essentiel, de l’article dont ils partagent la définitude : ils incluent deux traits de nombres indépendants l’un de l’autre. Le premier trait du nombre est solidaire du trait de personne, tandis que le deuxième trait de nombre est solidaire du trait de genre. Donc, « les possessifs déterminatifs résultent de la combinaison morphologique de trois faisceaux d’informations syntaxiquement distincts : le trait de définitude, les traits de genre et nombre du syntagme nominal et les traits personne-nombre de l’élément personnel proprement dit. »
b) Les possessifs adjectivaux (les pronoms possessifs) sont, comme les possessifs déterminatifs, des mots formés sur l’output de la syntaxe par la morphologie flexionnelle. Donc, « les possessifs déterminatifs et adjectivaux sont dérivés à partir de structures syntaxiques identiques et ils ne différent les uns des autres que par la distribution des épels de leurs traits fonctionnels ». Les possessifs adjectivaux sont toujours précédés de l’article défini et ils véhiculent les mêmes informations fonctionnelles que les possessifs déterminatifs. Par exemple « ma » et « mienne » envisagent les traits : défini, première personne, singulier et féminin.
c) Les possessifs datifs sont rarement intégrés au système des possessifs, mais on distique deux cas selon que les possessifs occupe une position prédicative : « C’est boite est (devenue) à lui. » ou une position postnominale : « J’ai retrouvé sa boite à lui (mais pas la mienne.) »
Le possessif en français connait des marqueurs différents en fonction du genre, nombre et de l’objet possédé par un certain nombre de possesseurs.
2.1.1 La sémantique du déterminant possessif
La présence du possessif peut être amenée par un souci de précision, là où l’emploi de l’article donnerait lieu à une double interprétation. « Le médecin dira : Donnez-moi votre bras. Et le gantier : Donnez-moi votre main. Pourquoi ? Parce que les expressions Donnez-moi le bras, Donnez la main, ont un autre sens qu’il faut écarter lorsqu’il s’agit du médecin ou du gantier. D’où l’emploi du possessif pour éviter l’équivoque. »
Le déterminant possessif peut exprimer devant les noms propres de personnes l’attitude affective du locuteur : « Elle avait une telle peur de trahir son Joseph.»
Devant les noms en apostrophe qui désignent les dignités militaires et civiles, l’emploi du possessif est commandé par la position sociale du locuteur : « Parlant à un supérieur, du grade d’adjudant à celui du général, les militaires sont tenus de l’employer : un inférieur doit dire mon colonel, un supérieur dira colonel. » Un civil n’est pas obligé d’utiliser le prédéterminant possessif : « colonel », « lieutenant ». De même, une femme ne devra jamais se servir dans ce cas du possessif. L’usage est de ne pas employer le prédéterminant devant les noms qui désignent les dignités militaires de la marine.
L’emploi d’un prédéterminant possessif devant les noms indiquant une dignité civile appartient à la nuance populaire du français : « mon président ». Le possessif ne note pas toujours un rapport d’appartenance ou de possession, car il peut exprimer des relations d’association accidentelle.
On tire de l’emploi du possessif des effets de sens contextuels qui sont assez éloignés de la valeur primordiale de possessif : « C’est là que nous avons demandé notre chemin. » c’est pourquoi on peut affirmer que la relation entre le nom et l’antécédent grammatical varie après la nature des éléments impliqués. On partage ces relations en plusieurs catégories :
a) une relation de possession
« C'est mon argent et j'en fais ce que je veux. »
b) une relation de partie / tout
« Il faut réparer cette maison, car ses fenêtres sont cassées. »
c) une relation d’agent ou d’origine
« J’ai vu son livre. »
d) une relation d’objet ou de représentation
« As-tu vu son pull ? »
e) une relation de pertinence ou de parenté
« Passe-moi ton stylo. »
f) une valeur affective
« Mon cher père. »
On marque l’opposition sens propre / sens figuré : « Elle lui a donné la main. » (sens propre) par rapport à « Elle lui a donné sa main. » (sens figuré) qui signifie « accepter d’épouser ».
Donc, selon l’absence ou la présence de l’adjectif possessif, la phrase aura une acception différente de sens. En plus, même le lieu où l’adjectif possessif se trouve marque une différence dans le plan sémantique et morphologique.
2.1.2 La morphologie du déterminant possessif
Les déterminants possessifs en français, appelés aussi « les adjectifs possessifs », servent à désigner une relation de possession, d’appartenance.
Ils sont étroitement liés aux noms qu’ils déterminent et ils ont des formes choisies en fonction du genre et du nombre de ces noms tout comme en fonction du nombre des objets possédés : un seul objet possédé ou plusieurs objets possédés.
Les formes du déterminant possessif français, organisées en fonction du genre, du nombre et des objets possédés sont :
Il existe aussi des cas spéciaux, des exceptions de la règle générale. Pour les noms au singulier, au masculin ou au féminin, qui commencent par une voyelle ou un « h » muet, on utilise les formes au masculin : « mon enfance », « ton idée ». Il y a quelques mots qui ne respectent pas cette règle bien qu’ils commencent par des voyelles. Les mots « huitaine », « huitième », « yole », « onzième » sont accompagnés par les formes au féminin de l’adjectif possessif : « Elle prend sa onzième leçon de français. »
Les formes au troisième utilisée quand il s’agit de plusieurs possesseurs : « leur » au singulier et « leurs » au pluriel semblent être identiques dans la prononciation, car le pluriel est marqué seulement par l’écrit.
Il existe aussi la possibilité de confondre les formes de l’adjectif possessif « leur » (la forme de l’adjectif possessif pour la troisième personne singulier) ou « leurs » (la forme de l’adjectif possessif pour la troisième personne pluriel) avec le pronom personnel complément d’objet indirect « leur » : « Il leur (pronom personnel) donne leur (adjectif possessif) crayon pour écrire l’exercice. »
Pour faire la différence entre les deux formes, on doit savoir que la forme de l’adjectif possessif est variable et s’accorde avec le nom qu’il précède : « Je connais leur neveu. » tandis que le pronom personnel « leur » est toujours invariable est il est placé devant un verbe : « Je leur parle de mon opinion. »
Au-delà des formes présentées ci-dessus qui sont nommées des formes atones (non accentuées), il existe aussi des formes dites toniques (accentuées). Pour les pronoms possessifs, on utilise les articles définis, tandis que les mêmes formes pour les adjectifs possessifs ne contiennent pas les articles définis. Il faut préciser que les formes toniques de l’adjectif possessif sont très rares : « J’ai vu un mien ami. » par rapport aux formes des pronoms qui sont souvent utilisées : « J’ai bu ton lait, puis le mien. »
En français, le déterminant possessif est placé avant le nom qu’il détermine et avec lequel il s’accorde en genre et en nombre : « ma chambre », « sa maison ». Pourtant, dans le cas des noms précédés par des adjectifs possessifs, l’article n’est plus présent : « le stylo » – « mon stylo », « la gomme » – « ma gomme ». Seulement les prépositions « à » et « de » ne changent pas de forme au singulier et au pluriel : « de ma chambre », « à nos amis ».
On utilise la forme de l’adjectif possessif devant chaque nom de la phrase : « Ma mère et ma sœur sont parties. », mais il y a aussi des cas quand cela n’est pas nécessaire :
a) les noms renvoient à la même personne ou au même objet : « Mon ami et collègue arrivera ce soir. »
b) les noms sont étroitement liés entre eux et ils forment un entier : « Nos ancêtres ont conservé avec piété leurs us et coutumes. »
c) les adjectifs possessifs accompagnent d’autres adjectifs qui renvoie au même nom : « J’aime de tout mon cœur ma bonne et douce mère. »
Les formes de l’adjectif possessif « votre » et « vos » peuvent être utilisées aussi comme des marqueurs de la politesse : « Monsieur, votre attitude a été très correcte. » ou « Madame, vos amies ne viendront pas au cinéma. »
L’adjectif possessif peut être remplacé par un article défini quand son absence ne cause pas des confusions : « J’ai mal à l’estomac. »
Il y a aussi des cas quand on ne peut pas supprimer la présence de l’adjectif possessif :
a) le nom est accompagné d’un déterminant : « Il lui tendit sa main froide. » ou « Nous avons vu cet accident de nos propres yeux. »
b) il s’agit d’un fait devenu habitude : « Je vais boire mon café au lait » ou « Nous prenons notre petit déjeuner à sept heures précises. »
Comme on l’avait prévu, il existe de nombreuses différences entre le déterminant possessif en français et celui existent dans la langue roumaine. Ces différences, enregistrées dans le plan sémantique et morphologique, marquent la spécificité de chaque langue.
2.2 Présentation du possessif en roumain
Dans la grammaire roumaine, un déterminant est un terme subordonné à un autre terme appelé « déterminé ».
L’adjectif possessif est un adjectif pronominal qui détermine un nom en parlant dans le même temps du possesseur de l’objet appelé « objet possédé ». En roumain, l’adjectif possessif exprime la personne grammaticale du possesseur (la première, la deuxième ou la troisième personne) et il marque l’existence d’un seul ou de plusieurs possesseurs tout comme le nombre et le genre de l’objet possédé.
On constate des différences dans la grammaire roumaine par rapport aux règles présentes dans le français. L’existence d’un troisième genre, le neutre, apporte des modifications dans le plan sémantique et morphologique du déterminant possessif. Même le plan syntaxique, on enregistre des nouveautés, car, en roumain, on ne peut pas parler de l’antéposition de l’adjectif possessif comme d’un cas isolé.
Par rapport au français, l’adjectif possessif a des formes pour trois genres : masculin, féminin et neutre. Selon le tableau ci-dessus, pour un seul objet possédé les formes pour les genres masculin et neutre sont identiques, tandis que pour plusieurs objets possédés, on constate que, cette fois-ci, les formes pour les genres féminin et neutre sont identiques.
2.2.1 La morphologie du déterminant possessif
Par rapport au français, les formes de l’adjectif possessif en roumain sont :
L’adjectif possessif peut être utilisé sans l’article possessif « al », « ai », « a », « ale » si le nom est accompagné d’un article défini : « rochia mea » (ma robe) ou avec un article possessif si le nom reçoit un article indéfini : « o rochie a mea » (une robe à moi).
Pour la troisième personne, pour un seul possesseur, l’adjectif possessif a comme synonyme la forme pour génitif du pronom personnel qui exprime le genre du possesseur sans parler du nombre et du genre de l’objet possédé : « pantoful său » = « pantoful lui / ei» (son soulier), « pantofii săi » = « pantofii lui / ei » (ses souliers).
Un grand nombre de parleurs roumains commet des erreurs en prenant pour adjectif possessif la forme du pronom personnel. Pourtant, la traduction semble aider à la correction de cette faute.
Pour l’adjectif possessif, on traduit « son » par « său » dans des énoncés comme : « J’aime son pantalon. » par rapport à la traduction faite pour la forme du pronom personnel qu’on traduit par « ei » ou « lui ».
La même règle est valable pour le pluriel, car on traduit l’adjectif possessif de la phrase « J’aime ses pantalons. » par « săi » en opposition avec « lui » ou « ei » qui représente la traduction correcte du pronom personnel.
L’adjectif possessif remplace seulement le possesseur et il détermine le nom qui désigne l’objet possédé. Il s’accorde en genre, nombre et cas avec le nom déterminé : «Tatăl meu este medic. » (Mon père est médecin) ou « Al meu tată este medic. »
Habituellement, l’adjectif possessif se trouve après le nom déterminé, mais il y a aussi des situations quand l’adjectif possessif est employé avant le nom qu’il détermine. Dans les deux situations, il peut être ou non accompagné par un article possessif : « prietena ta » (ton amie) ou « o prietenă a ta » (une amie à toi).
Les deux langues, le roumain et le français, contiennent des différences dans le plan sémantique et morphologique qui mettent en évidence l’existence d’un troisième genre dans le roumain. Ce fait apporte dans le premier plan d’autres dues aux modalités spécifiques de chaque langue de présenter la relation de possession.
Chaque particularité de deux langues apporte dans le premier plan une nouvelle nuance de sens dans l’énoncé où le déterminant possessif est présent. Même l’antéposition ou la postposition du déterminant possessif donne un nouveau sens à la proposition.
CHAPITRE 3
Moyens d’expression de la possession
en français et en roumain :
étude contrastive
3.1. La possession grammaticale : français-roumain
La possession grammaticale peut être exprimée différemment d’une langue à l’autre. En français, les marques de la possession peuvent être retrouvées sous deux formes : le pronom et le déterminant. Même si les deux formes appartiennent exclusivement au groupe nominal, le pronom possessif substitue le groupe nominal (« le mien »), tandis que le déterminant possessif fonctionne dans un groupe nominal et accompagne le nom (« sa voiture »).
Le pronom possessif ne suppose pas la présence d’un nom et il est composé d’un déterminant défini suivi de l’adjectif possessif (« le mien », « le sien »). Par rapport au pronom possessif, le déterminant fonctionnant dans son groupe nominal a une certaine valeur sémantique autonome, même hors contexte. Par exemple, le groupe nominal possessif « son fils » exprime qu’il existe un fils, et que quelqu’un est en relation avec ce fils.
Le déterminant possessif sert à exprimer plusieurs types de relations :
a) la relation de propriété entre le possesseur et son référent possédé (« sa chaise »)
b) la relation de parenté (« ta mère », « mon père »)
c) la relation de hiérarchie (« ton patron », « mon supérieur »)
d) le procès où le nom est normalement issu d’un verbe (« mon intervention », « ton départ »).
En roumain, le pronom possessif connait les formes : « al meu, al tău, al său, al nostru, al vostru » formés à l’aide des articles possessifs « al, a, ai, ale » qui remplacent le nom de l’objet possédé « meu, tău, său, nostru, vostru » utilisés dans la place du nom du possesseur.
Quand l’article possessif manque « meu, tău, său, nostru, vostru » fonctionnent comme des adjectifs qui s’accordent avec le nom qu’ils accompagnent. Pourtant, il existe aussi des cas spéciaux quand les adjectifs sont accompagnés par des articles possessifs : « un prieten al meu ».
Il existe des situations qui donnent naissance à des confusions. Ainsi, quand il s’agit d’un seul possesseur, les formes « al său, a sa » peuvent être utilisés avec la même valeur possessive que les formes pour le génitif des pronoms personnels : « Casa mea nu este mare. A sa (lui, ei) are însă trei camere. »
Quand il s’agit de plusieurs possesseurs, le pronom « al său » n’a pas de formes et on utilise la forme pour le génitif du pronom personnel « ei – lor » : « Copilul meu nu știe să înoate, dar al lor este campion la înot. »
Par rapport à la langue française où on utilise la forme de l’adjectif possessif avant le nom (« mon cahier »), en roumain l’adjectif se trouve après le nom (« casa ta ») et il s’accorde en genre, en nombre et en cas avec le nom.
3.1.1. Possession inaliénable – possession aliénable
La possession dite « inaliénable » renvoie à l’impossibilité physique de séparer le possesseur de l’objet possédé. Elle inclut alors une notion d’intégration de la « chose » possédée, à une relation de type hiérarchique, mais aussi de type affectif.
Par rapport à la possession « inaliénable », la possession « aliénable » définit une relation qui est perçue comme acquise, accidentelle, temporaire et facultative.
Il existe des différences entre les deux types de possession. Les marques appartenant à la classe des possessifs aliénables peuvent accompagner tous les noms tandis que les formes des possessifs inaliénables visent en général les termes de parenté.
Habituellement, les termes de parenté renvoient à la relation de possession inaliénable, mais il existe aussi des termes comme « femme » qui peut être utilisé au niveau morphologique, syntaxique ou textuel comme un terme de la classe des aliénables, car il peut être tantôt relationnel si on envisage le sens « femme, épouse », tantôt absolu si on considère que le terme signifie « adulte humain, de sexe féminin ».
La possession inaliénable soutient l’idée que le possessif ne sert pas nécessairement à exprimer la possession proprement dite. La phrase « Paul possède des yeux bleus » met en évidence le sens de la possession inaliénable, car il ne s’agit pas de la possession proprement dite, mais on considérer plutôt que cette phrase met l’accent sur la relation entre une partie et son tout.
Ce qui distingue premièrement la possession inaliénable de la possession aliénable est l’interdépendance sémantique qui existe entre les deux référents : la partie et son tout ; le possesseur et son possédé. Dans le cas de la possession inaliénable, on peut mettre en évidence la dépendance du possesseur, puisqu’elle fait partie de celui-ci.
En ce qui concerne la possession aliénable, on ne peut pas parler d’une relation de dépendance avec le possesseur. Dans l’exemple « le livre de Jean » transformé en « son livre », il s’agit d’un livre acheté par Jean, possédé par lui, donc un livre qui existe totalement indépendamment de Jean, un livre qui ne fait pas partie de Jean.
Michaela Heinz considère que la principale caractéristique de la relation entre un être humain et une partie de son corps n’est pas celle de l’inaliénabilité et l’autrice nomme cette relation de possession « une relation corporelle » et soutient l’idée qu’il n’est pas nécessaire de lui accorder une importance majeure, car la relation qui existe entre un possesseur humain et les parties de son corps est toujours sous-entendue et n’a pas besoin d’être thématisé dans le discours.
Suzanne Hanon considère qu’il existe deux types de possession inaliénable : la possession inaliénable au sens étroit et la possession inaliénable au sens large. Le premier syntagme représente la relation existante entre un possesseur humain et ses parties du corps, tandis que le deuxième envisage la relation de partie – tout et inclut également les parties d’un objet inorganique.
Etant donné que les éléments d’un objet inorganique forment un tout et peuvent être considérés comme des exemples de la possession inaliénable en relation avec ce tout, on pourrait comparer cette relation avec le rapport que le corps humain entretient avec ses parties constitutives. Pourtant il y a des différences importantes entre le corps humain et l’objet inorganique. « Premièrement, une partie d’un objet inorganique peut, dans la plupart des cas, être présentée séparément de son tout, sans qu’elle perde nécessairement sa valeur fonctionnelle, ce qui n’est pas possible pour les parties du corps. »
Comme on vient de l’apprendre, entre la possession inaliénable et son opposé, la possession aliénable, il y a deux relations opposées par rapport à leur référent possesseur. La possession inaliénable vise les parties du corps envisagés comme « possédés » et un possesseur humain et elle a un rôle important dans le choix de déterminant. C'est-à-dire, on observe que le possessif tend à être remplacé par le défini dans les deux langues lorsque l’on parle de ce type de possession.
3.1.2. Adjectif possessif vs. Article défini (possession implicite – possession explicite)
La possession grammaticale peut être réalisée de manière explicite ou implicite. En présence de marques possessives, elle est explicite, surtout en présence de l’adjectif possessif dont la fréquence est plus élevée en français qu’en roumain où l’on préfère employer le « datif possessif ». En roumain, le pronom en datif accompagné d’un nom : « mâna-mi » prend le sens du possessif, c’est pourquoi on l’a nommé « datif possessif ».
La possession implicite est associée à la présence d’un article défini. Cela peut être traduit seulement en roumain par une association entre l’article défini et l’adjectif possessif: « cartea mea », car en français on n’utilise plus cette association, mais un seul déterminant : l’article défini : « le livre » ou l’adjectif possessif : « mon livre ».
L’article défini, marque de la possession, peut être mis en œuvre de diverses façons:
1. le sujet agissant sur un objet-propriété inaliénable, c’est-à-dire surtout une partie du corps, car le sujet fait une action sur son propre corps :
« Je lève le pied » = (mon pied)
« Ridic piciorul » = (piciorul meu)
2. l’objet possédé affecté d’un article défini peut être déterminé par un complément de nom, au génitif en roumain :
« la voiture de mon cousin= (sa voiture)
« mașina vecinului meu » = (mașina sa, mașina lui)
3. le pronom démonstratif correspondant à un adjectif possessif : « mașina acestuia » – « la voiture de celui-ci », « de ce dernier », « sa voiture ».
4. le possesseur de l’objet n’est pas nécessairement le « bénéficiaire » : « Je lui prends la main » (sa main) / « Je lui tends la main » (ma main).
5. la présence d’un pronom personnel réfléchi complément d’objet indirect (datif) : « Je me lave les mains » (mes mains) ou « Mi-am pierdut stiloul » (stiloul meu).
En roumain et en français, on observe l’existence de mêmes structures d’explicitation et d’implicitation de la possession et ce qui diffère, c’est la distribution et la fréquence de ces structures.
Maurice Grevisse soutient qu’ « on remplace l’adjectif possessif par l’article défini quand le rapport de possession est assez nettement indiqué par le sens général de la phrase, notamment devant les noms désignant les parties du corps ou du vêtement, les facultés de l’âme et dans certaines expressions toutes faites d’un sens général » : « Un grand lui tirait les oreilles ».
Pour ce qui est de Teodora Cristea, elle souligne que « le choix du réfléchi est déterminé par le trait + possession inaliénable du substantif » : « Il se mord les doigts / Il mordille son mouchoir ». Sur ce modèle, nous aurons donc : « Il s’est lavé les mains » et non « Il a lavé ses mains. »
Comme nous l’avons signalé, il semble que le pronom personnel et l’adjectif possessif coexistent, mais cela donne naissance à un changement de sens: « Il fait ses bagages / Il se fait les bagages » et il est possible d’être présents dans la même phrase: « Elle lui tendit sa main ».
3.2. Datif éthique (Dathivus ethicus)
En linguistique française la notion de datif s’est imposée, depuis les études de Richard Stanley Kayne et de Jacques Lecrère, pour faire la distinction entre deux types de compléments indirects en « à », les datifs cliticisables en « lui/leur » et les non-datifs, non-clitisables en « lui/leur », comme le complément de « penser » dans :
a) Sylvie donne un stylo à Jean. – Sylvie lui donne un stylo.
b) Michel pense à Anne. – Michel pense à elle.- *Michelle lui pense.
L’opposition entre ces deux types de pronominalisation et le fait que les clitiques « lui/leur » s’opposent aux clitiques nominatifs « il/elle » et accusatifs « le/la/les » permettent donc d’affirmer que le français dispose d’un marquage morphologique du datif au niveau des pronoms clitiques.
Il existe plusieurs types de datif :
1) le datif lexical, terme proposé par Lecrère pour désigner les compléments datifs appartenant à la structure argumentale du verbe : « Il a légué toute sa fortune à ses enfants ». – « Il leur a légué toute sa fortune. »
2) le datif adjoint
a) le datif bénéficiaire ou étendu : « Je lui ai lavé la voiture. »
b) le datif possessif ou datif de la possession inaliénable, est celui qu’on trouve avec les noms dénotant une partie du corps. Ce datif semble être un argument du nom plutôt que du verbe, dans la mesure où il dénote le possesseur de la partie du corps ou de l’objet inaliénable : « Je lui ai lavé les cheveux. »
3) le datif argument d’une proposition enchâssée
a) le datif épistémique
Dans la phrase « Tu lui croyais plus de talent », le datif fonctionne comme le sujet et l’accusatif comme le prédicat.
b) le datif dans les structures factitives
Le datif est assigné au sujet de certaines propositions infinitives : « Pierre chante » – « J’ai fait chanter Pierre » – « Je l’ai fait chanter ».
4) le datif éthique
Il apparait seulement dans le cas de la deuxième personne et il est envisagé comme une invitation directe vers le destinataire de s’inviter affectivement dans l’action décrite. On peut le trouver surtout dans les phrases exclamatives et dans les constructions appréciatives.
La structure syntaxique connue sous le nom de « datif éthique » était mentionnée dans les grammaires latine et grecque. La grammaire moderne la traite parfois d’emploi explétif. Elle est appelée aussi « datif d’intérêt », Maurice Grevisse désigne ce type «pronom expressif d’intérêt atténué » et Le Bidois parle d’un « explétif d’intérêt personnel » :
« Ei se sfătuiră
Pe l’apus de soare
Ca să mi-l omoare
Pe cel Moldovan
Că-i mai ortoman » (Miorița)
« On vous happe votre homme.
On vous l’échine, on vous l’assomme. » (La Fontaine)
Le datif éthique donne au récit le ton d’une interlocution par la production d’un effet de familiarité. Il désignerait la personne qui devient le centre émotif de la phrase.
Si les pronoms utilisés étaient de vrais pronoms, ils auraient pu être remplacés par un nom. Mais des expressions comme : « C’est à toi que je lui ai fichu une de ces baffes. » sont impossibles à concevoir.
On pourrait en déduire que :
a. soit ce ne sont pas de vrais pronoms
b. soit ce sont des pronoms dont l’apport verbal de signification (dans le sens psychomécanique du terme) n’est pas exprimé dans la phrase
On considère que le datif éthique exprime une forte implication affective de la part des deux personnes interlocutives. C’est la raison pour laquelle ce type de datif a des formes seulement pour la première et la deuxième personne du singulier. Et cela parce que « je » et « tu » sont les seules personnes impliquées activement et affectivement dans le discours. Ils réfèrent à la relation d'interlocution proprement dite.
En roumain seules il existe « mi » et « ți » (les formes inaccentuées de datif, singulier) par rapport au français où il y a plusieurs formes, mais toujours les deux premières personnes : « me », « moi », « te », « nous », « vous ».
L’apparition de ces formes personnelles dans le discours, donc, pousse à la surface l’expressivité centrée sur la personne locutive, le « je » vient de montrer que le locuteur participe affectivement à l’acte de communication (il s’agit ici de l’utilisation de « mi », en roumain, et « me », « moi », en français). Puisqu'il y a participation affective de la part du locuteur dans le cas du roumain « mi » des français « me » et « moi », il faudrait en conclure que la présence du roumain « ți » ou du français « te » appelle l'interlocuteur à participer affectivement à l'acte de l'énonciation.
Mais, en fait, ce qui nous permet de traiter « mi » comme datif éthique est la structure qui suit « pe cel Moldovan », plus précisément, le démonstratif d’éloignement «cel » qui produit un effet de distance entre le producteur du message et l’objet « possédé » et qui fait que le rapprochement produit par « mi » soit au moins bizarre. On verrait ici l’intention de produire un effet de familiarité. L’expression de la possession est la structure syntaxique de laquelle se rapproche le datif éthique. Ou, pour mieux dire, le datif éthique serait celui qui vient d’une forme de pronom possessif en datif.
Que le datif éthique est la marque de l’affectivité nous le démontre aussi le fait que son absence n’affecte le message que dans le plan de l’expressivité. Nous pouvons dire aussi : « Eu asta sunt și n-o să mă schimb ! » ou « Saisissez ce petit vaurien, je le traiterai de la belle manière. »
Le datif éthique est un fait de langue facultatif, redondant, c’est seulement une empreinte de la subjectivité, c’est une « autre chose » ajoutée à l'énoncé. Ici, la fonction phatique du langage fonctionne au maximum. Les formes pronominales en datif éthique n’ont pas de « sens » syntaxique propre, elles n’ont pas une fonction, elles servent à souligner, à donner de l’emphase, à un contenu subjectif d'affectivité.
Les deux personnes peuvent apparaître ensemble dans le même énoncé: « mi ți », « te me », « te vous », car « la langue populaire emploie parfois deux pronoms expressifs conjoints. »
Les réalisateurs peuvent être en français de rangs différents : « te, me » ou du même rang : « te, vous ». En roumain, les réalisateurs sont de rangs différents : « mi, ți ». On voit en roumain que l’ordre est toujours « mi ți », donc la première personne a priorité sur la deuxième. Ce qui s’explique peut-être par le fait que « je » est toujours la personne active et « tu » la personne médio-passive (« il » étant la passive, en termes de linguistique guillaumienne).
La marque affective des discours qui contiennent le datif éthique est très puissante, parce que, selon Gustave Guillaume, les deux personnes interlocutives « je » et « tu », impliquent respectivement un discours sur « moi » et un discours sur « toi ». Elles sont personnes de langage, « il » étant personne de langue. « Je » est la personne locutive qui, parlant, parle d’elle et « tu » la personne allocutive à qui l’on parle d’elle (« il » est délocutive, seulement la personne de qui l’on parle, on ne peut pas lui parler). Les marques d’affectivité ne peuvent donc apparaître que chez les personnes présentes dans l’acte interlocutif. Si la personne productrice a une présence absolue, la réceptrice a une présence relative et, en même temps, la personne délocutée est toujours absente.
3.3. Cas spéciaux : structure du type « Avoir » et structure du type « Faire »
En français, le verbe « avoir » peut être suivi d'un objet obligatoirement affecté d'un attribut ou prédicat, comme dans : « Marie a les yeux bleus. » Cet emploi du verbe « avoir » peut être considéré comme une construction figée comportant les éléments suivants : un sujet affecté du trait + humain, le verbe « avoir », un syntagme nominal précédé de l'article défini et qui exprime nécessairement une partie du corps du sujet, un prédicat ou attribut de cet objet.
On peut s'accorder sur le fait qu’ « avoir », dans ce type de construction, introduit une double prédication à caractère de possession. En effet, il peut être paraphrasé par deux sous-phrases : « Marie a des yeux » et : « Les yeux de Marie sont bleus. » On peut conclure en disant que chacune de ces sous-phrases présente une relation d'inclusion (Marie-yeux; yeux-bleus) qui met en évidence la notion de possession inaliénable de la personne humaine ou d'une de ces parties constitutives.
On ne rencontre aucune description vraiment claire de ce phénomène, qui est souvent envisagé comme une construction figée, car le modèle de phrase "préformée" avec « avoir » demande toujours un sujet +humain.
En ce qui concerne le verbe « faire », on parle d’une structure factitive. Combiné avec un autre verbe qui le suit, le verbe « faire » est un élément d’une nouvelle unité verbale qui exige une nouvelle construction verbale. L’insertion du verbe « faire » fait disparaitre la valence sujet du deuxième verbe : « Ma sœur a écrit une lettre. » – « J’ai fait écrire une lettre. » ou elle peut être transférée dans une position facultative introduite par la préposition « par » : « J’ai fait écrire une lettre par ma sœur. »
Pour mieux montrer le changement syntaxique induit par l’emploi du verbe factitif « faire », citons aussi des cas où « faire » se combine avec les verbes pronominaux. Nous savons que les verbes pronominaux s’accompagnent dans tous les cas d’un « se » réfléchi. Une fois combinés avec le verbe « faire », leur morphème ne plus intégré dans leur morphologie verbale, car il devient séparable de sa racine : « Il s’est tu après la rencontre. » – « Le nouveau témoignage l’a fait taire. »
Les deux verbes « avoir » et « faire » donne une valence différente à la phrase où ils sont présents. Les emplois de ce type de verbes couvrent un champ sémantique très varié parce que les contributions sémantiques que l’emploi de ces verbes apporte au message se répartissent en plusieurs domaines sémantiques distincts.
Le déterminant défini et le déterminant possessif présentent des points communs ainsi que des points qui mettent en évidence les différences existantes dans les deux langues. Représentant des anaphores lexicales, les deux déterminants en reprennent un antécédent présent dans le contexte. En plus, les deux déterminants déterminent le nom qu’ils accompagnent, mais il faut préciser que seulement le possessif remplit une valeur biréférentielle en établissant une relation entre deux référents. En conclusion, le possessif est le seul capable à assurer une référence explicite d’identification, tandis que le déterminant défini ne fait qu’une référence implicite.
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