LUCRARE METODICO – ȘTIINȚIFICĂ PENTRU ACORDAREA [618867]
UNIVERSITATEA DIN BUCUREȘTI
FACULTATEA DE LIMBI ȘI LITERATURI STRĂINE
LUCRARE METODICO – ȘTIINȚIFICĂ PENTRU ACORDAREA
GRADULUI DIDACTIC I
Coordonator științific :
Conf. univ. dr. Sonia Berbinski
Autor :
Prof. Mortu M. ( căs. Sărăcin) Maria Florentina
Colegiul Tehnic Mihai Bravu – București
BUCUREȘTI
2020
UNIVERSITATEA DIN BUCUREȘTI
FACULTATEA DE LIMBI ȘI LITERATURI STRĂINE
L'ACQUISITION DU FUTUR SIMPLE.
APPROCHE DIDACTIQUE ET SCIENTIFIQUE.
Coordonator științific :
Conf. univ. dr. Sonia Berbinski
Candidat: [anonimizat]. Mortu M. ( căs.Sărăcin) Maria Florentina
Colegiul Tehnic Mihai Bravu – București
BUCUREȘTI
2020
3
Table de matière
Introduction
…………………………………………………………………………………………………… 6
Chapitre I: Concepts Fondamentaux sur la catégorie verbale -Mode, aspect, temps 8
I.1. Le mode
………………………………………………………………………………………………….. 9
I.1.1. Mode et modalité
…………………………………………………………………………………… 9
I.1.2. Les modes du verbe
……………………………………………………………………………….. 12
I.1.2.1. Les modes personnels
………………………………………………………………………….. 13
I.1.2.2. Les modes impersonnels
………………………………………………………………………. 19
I.2. L’Aspect
………………………………………………………………………………………………….. 23
I.2.1. Définition et bref historique
…………………………………………………………………….. 23
I.2.2. Principales oppositions aspectuelles du français 24
I.2.3. Le rapport temps – aspect
………………………………………………….. …………………… 29
I.3. Le temps
………………………………………………………………………………………………….. 29
I.3.1. Les temps du verbe dans une perspective énonciative
……………………………… … 29
I.3.2. Formation et valeurs temporelles fondamentales des temps verbaux de
l’indicatif dans les complétives
………………………………………………………………………..
32
Conclusions partielles
…………………………………………………………………………………….. 39
Chapitre II: Le futur simple de l’indicatif
………………………………………………………….. 41
4
II.1. Formation du futur
……….. …………………………………………………………………………. 41
II.1.1. Le futur simple
…………………………………………………………………………………….. 41
II.1.2. Le futur proche
…………… ……………………………………………………………………….. 44
II.1.3. Le futur antérieur
………………………………………………………………………………….. 47
II.1.4. Le futur simple dans le passé
………………………………………………………………….. 48
II.1.5. Le futur proche dans le passé
…………………………………………………………………. 49
II.1.6. Le futur antérieur dans le passé
………………………………………………………………. 49
II.2. Le futur temps
…………………………………………………………………………………………. 50
II.2.1. Valeurs temporelles du futur simple
………………………………………………………… 50
II.2.2. Valeurs temporelles du futur proche
……………………………………………………….. 54
II.2.3. Valeurs temporelles du futur antérieur
…………………………………………………….. 54
II.2.4. Valeurs temporelles du futur simple dans le passé
…………………………………….. 57
II.2.5. Valeurs temporelles du futur proche dans le passé
……………………………………. 58
II.2.6. Valeurs temporelles du futur antérieur dans le passé
…………………………………. 58
II.3. Le futur – Mode
……………………………………………………………………… ……………….. 59
II.3.1. Le futur simple – valeurs modales
…………………………………………………………… 60
5
II.3.2. Le futur proche – valeurs modales
…………………………………………………………… 64
II.3.3. Le futur antérieur – valeurs modales
………………………………………………………… 65
II.4. La corrélation des temps. Le futur, verbe régissant
………………………………………. 66
Conclusions partielles
…………………………………………………………………………………….. 71
Chapitre III: Le futur dans le discours
………………………………………………………………. 73
III.1. Le futur en série
………. ……………………………………………………………………………. 73
III.2. Les actes de langage
……………………………………………………………………………….. 76
III.2.1. Les actes de langage directs
………………………………………………………………….. 76
III.2.1.1. Les actes de langage promissifs
………………………………………………………….. 76
III.2.1.2. L’acte de langage injonctif
…………………………………………………………………. 79
III.2.1.3. Les actes de langage prédictifs
……………………………………………………………. 81
III.2.2. Les actes de langage indirects
……………………………………………………………….. 84
III.2.3. Les interactions verbales
………………………………………………………………………. 86
III.3. Le futur et les systèmes d’énonciation
……… ………………………………………………. 87
III.3.1. L’énonciation de discours
…………………………………………………………………….. 87
III.3.2. L’énonciation historique
………………………………………………………………………. 88
6
III.4. Le futur et les types de textes
…………………………………………………………………… 89
III.4.1. Le type de texte conversationnel
……………………………………………………………. 89
III.4.2. Le type de texte narratif
……………………………………………………………………….. 90
III.4.3. Le type de texte argumentatif
…………………… …………………………………………… 91
Conclusions partielles
…………………………………………………………………………………….. 92
Chapitre IV: Pratique du futur
……………………………………. ……………………………………. 94
IV.1. Le rôle de la grammaire dans le processus d’apprentissage/ enseignement
d’une langue étrangère
…………………………………………………………………………………….
94
IV.2. Difficultés rencontrées dans l’acquisition du futur
……………………………………… 95
IV.3. Stratégies et techniques utilisées dans l’enseignement/ apprentissage du
futur . 98
Conclusions
……………………………………… …………………………………………………………… 104
Unités didactiques
………………………………………………………………………………………….. 108
Unités didactiques I
…………………………. …………………………………………………………….. 108
Unités didactiques II
………………………………………………………………………………………. 119
Unités didactiques III
……………………………………………………………………………………… 137
Unités didactiques IV
……………………………………………………………………………………… 159
Unités didactiques V
………………………………………………………………………………………. 175
7
Unités didactiques VI
……………………………………………………………………………………… 187
Unités didactiques VII
…………………………………………………………………………………….. 203
Bibliographie
…………………………………………………………………………………………………. 217
Sitographie
……………………………………………………………………………………………………. 218
8
Introductio n
Dans l’axe symétrique passé -présent -futur, la place occupée par le futur, n’est qu’une
apparence égale à celle des deux premiers temps, beaucoup plus ancrés dans la réalité que
ce dernier. Le degré d’incertitude qu’il englobe ainsi que les valeurs modales dont il se
charge dans le discours ont déterminé certains chercheurs à mettre en doute son statut de
temps, en le considérant plutôt comme un mode. Ce n’est là qu’un exemple parmi les
nombreuses questions que l’on peut se poser à propos des valeurs et de l a pédagogie du futur
et auxquelles on voudrait trouver autant de réponses.
Ce mémoire se propose d’une part une approche théorique du futur et d’autre part
une démarche didactique capable d’offrir des solutions pour l’enseignement -apprentissage
de ce temp s de l’indicatif dont l’assimilation donne parfois du fil à retordre aux apprenants
roumains. Entre les deux parties du mémoire il y a un lien de nature quasiment osmotique,
l’aperçu théorique représentant l’élément essentiel sur lequel s’appuie l’échafaud age
didactique.
Dans les trois premiers chapitres, le mémoire se propose de mettre en évidence les
principaux aspects théoriques et scientifiques du futur. Les réflexions envisagées portent sur
les catégories verbales (mode, aspect, temps) la formation de s temps du futur, ses valeurs
temporelles et modales ainsi que sur les différents emplois qu’il peut avoir dans le discours
(actes de langage, rapports avec l’énonciation du discours et avec l’énonciation historique,
répartition dans les différents types d e texte).
Le corpus est constitué de plusieurs ouvrages de linguistique et de grammaire
françaises appartenant à des auteurs français et roumains consacrés, dont on pourrait
mentionner: Riegel et alli 1994; R.Martin 1992; P.Charaudeau 1992; T. Cristea 197 9). A ces
ouvrages il faut ajouter de nombreux exemples, tires du français usuel aux extraits des grands
auteurs français du XIX siècles et du XX siècles (V. Hugo, G.Flaubert, Roger Martin du
Gard, J.Anouilh), ainsi que du Lexis (Dictionnaire de la langue française, 1989).
En ce qui concerne la démarche didactique (chapitre IV, sept unités didactiques), le
présent mémoire met en valeur les indications méthodologiques retrouvées dans plusieurs
ouvrages de spécialité (par exemple Christine Tagliante “La Classe de langue”, 2001) celles
d’Un Cadre Européen commun de référence pour les langues (2000) ainsi que les acquis
personnels dus à plus de dix ans d’activité comme professeur du français au collège et au
9
lycée. L’inventaire des difficultés rencontrées d ans l’enseignement – apprentissage du futur
n’est pas un but en soi mais un point de départ pour la proposition des techniques et des
stratégies, sinon infaillibles, du moins plus efficaces. En matière de techniques et stratégies
didactiques, le mémoire pri vilégie la conceptualisation grammaticale (Chapitre IV) et les
exercices cognitifs et de création (unités didactiques), considérés comme les plus appropriés
à la méthode communicative et actionnelle.
Les réflexions sur le futur et sa didactique ainsi que les activités pratiques proposées
par ce mémoire susciteront peut -être l’intérêt des professeurs de français, notamment des
professeurs débutants, qui pourront y trouver suggestions pour leur propre travail en classe .
10
CHAPITRE I
Concepts fondamentaux sur la categorie verbale: m ode, aspect, temps
Avant d’aborder les catégories spécifiquement verbales, il nous semble nécessaire de
faire un tour d’horizon des classifications et des définitions proposées par des auteurs
français et roumains qui ont contribué par leurs recherches, soit à une meilleure
compréhension des concepts, soit à l’ouverture de nouvelles perspectives dans la réflexion
linguistique. Parmi les ouvrages que nous avons pris en compte, nous pouvons mentionner
« Gramm aire méthodique du français » Martin Riegel et alli (1994) ainsi que « Grammaire
structurale du français contemporain » Teodora Cristea, 1979 et « Grammaire française »
Teodora Cristea, 2000.
Selon Teodora Cristea (1979), les catégories grammaticales cons tituent, du point de
vue morphologique, une modalité de classer les formes verbales ː temps simples, composés
et surcomposés, modes personnels (indicatif, subjonctif, impératif) et modes non -personnels
(infinitif, participe et gérondif). On peut définir le s catégories verbales du point de vue
sémantique, le temps et le mode étant des catégories qui relèvent de la dimension
pragmatique du langage ː le temps sert à situer le procès en ce qui concerne le moment de
l’énonciation et le mode montre quelle est l’a ttitude du locuteur à l’égard du procès énoncé.
L’aspect est une catégorie qui se rapporte à la dimension sémantique du langage, le procès
étant situé par rapport à lui -même. C’est ce qu’on appelle « la caractérisation intrinsèque du
procès » (Cristea 1979 ː 47).
R. Jakobson (1971), propose comme critère de classement des caté gories verbales
«la référence » ou « l’absence de référence » au point de vue de l’énonciation. Il divise donc
les catégories grammaticales en « embrayeurs » et «non embrayeurs » (Florea, 1996 ː 100).
Selon Cristea (2000), les catégories appartenant à la classe verbale ː (l’aspect, le
temps, le mode) peuvent être considérée comme « les catégories grammaticales les plus
controversées » par les grammairiens, vu que « leur identificat ion même est difficile à cause
de l’absence de formants distincts : une forme verbale véhicule des valeurs temporelles,
aspectuelles et modales, […] elle est « polysémique » pouvant exprimer des valeurs
opposées suivant le contexte » (Cristea 2000 ː 208). De plus, T. Cristea analyse les catégories
verbales en suivant deux directions contraires mais complémentaires ː « une approche
onomasiologique » qui a comme origine la « catégorie conceptuelle » et « une approche
11
séméiologique » qui prend en considération « les valeurs des formes verbales » envisagées
selon la place qu’elles tiennent dans « le système » (Ibid.)
Selon Martin Riegel et alli (1994), « le mode, le temps et l’aspect constituent trois
séries de classement des formes verbales étroitement imbriqu ées » (Riegel et alli, 1994 ː
244).
Une des formes de manifestation de ces trois catégories verbales est la fluctuation
des désinences et du radical des verbes (classement des verbes, particularités de conjugaison,
verbes réguliers/ verbes irréguliers, verbes défectifs, etc.). Leur rôle est aussi de mettre en
évidence les relations qui s’établissent entre la langue et le mode. Etant étroitement liées à
la situation de communication, elles expri ment l’attitude du locuteur à l’égard de son
allocutaire, env ers le contenu de son énoncé ou envers le procès lui -même.
Les catégories verbales aident aussi à exprimer la nature du procès ː (réel/irréel;
objectif/subjectif; injonctif/non injonctif, etc.) A titre d’exemple par « l’objectif » ou
comprend « la vision » qui se rapporte à l’événement, qui se rapporte au procès ([1] Il a tout
lu de cette bibliothèque) tandis que par « le subjectif » on comprend « la vision » qui se
rapporte au locuteur ([2] Qu’il lise davantage , etc.)
I.1. Le mode
I.1.1. Mode et modalité
Selon T.Cristea (2000 ː 238), le mot « mode » a deux significations. La première
concerne la manière dont on classifie les formes verbales. Les résultats de cette classification
se concrétisent dans l’existence des quatre modes personnels (indicatif, cond itionnel,
subjonctif et impératif) et des trois modes non personnels (infinitif, participe et gérondif).
La seconde signification renvoie à l’idée de modalité par laquelle on précise les
relations qui s’établissent entre le sujet d’énonciation et l’énoncé. En analysant une phrase
de manière logique, on arrive à la conclusion qu’il y a « un dictus » et « un modus ».
(T.Cristea, 2000 ː 239). « Le Dictus » c’est la relation établie entre le sujet d’énonciation et
« le prédicat » et « le modus » indique l’attit ude du locuteur envers l’énoncé. Cette attitude
peut revêtir des formes variées: acception ou refus de la réalité exprimée par « le Dictus »,
émission d’un jugement ou d’une opinion sur les faits énoncés, expression des sentiments à
l’égard de ses propres dires, etc. De cette manière, selon Cristea, l’énoncé est « situé sur l’un
des axes modauxːcertitude/vs/incertitude; réel/vs/irréel; connu/vs/inconnu;
objectif/vs/subjectif » (Cristea, 2000 ː 239). Soient les énoncés:
[3] Je dis qu’il est parti (objectif).
12
[4] Il est douteux qu’il soit parti (subjectif).
[5] Je regrette qu’il soit parti .
Tel que l’on voit de ces exemples le Dictus c’est -à-dire le contenu propositionnel,le contenu
du message, est le même (c’est la partie stable de l’énonciation), mais les m odalités (au
nombre de trois) de dire (le modus) sont distinctes. Entre la forme modale et la valeur
modale, ne s’établit pas un rapport d’univocité. Il y a deux genres de corrélationsː
A. Une même forme modale peut rendre maintes valeurs modales (T.Cristea ː 239).
[6] S’il pardonnait, il s’y prenait bien (éventuel).
[7] S’y prenait bien, il en était sûr (certain).
B. Pour rendre une valeur modale il y a plusieurs procédés. Soient les énoncés ː
[8] Il est possible qu’il arrive .
[9] Il se peut qu’il arrive.
[10] Il arrivera peut -être.
Plusieurs auteurs (Cristea 2000, Poisson 2002, Charaudeau 1992) affirment que le
mode permet d’exprimer l’attitude du locuteur (du sujet parlant) par rapport à ce qu’il dit.
Le mode est une catégorie propre au verbe qui fait valoir la manière dont le sujet
d’énonciation présente l’action désignée par le verbe. Celle -ci peut -être considérée comme
« réelle »/« irréelle », « hypothétique », « possible », « souhaitable ». « Le terme mode
désigne une étiquette qui sert à classer les formes du verbe » (Mimram, 2002 ː 107).
Riegel et alli, (1994) dit que « le concept de mode » ne se substitue pas à celui de
modalité (Riegel, 1994 ː 287).
Pour argumenter, les auteurs mentionnés montrent si une même modalité peut être
exprimée de différentes manières ː
[11] Partez tout de suite !
[12] Vous partirez tout de suite !
[13] Il faut que vous partiez tout de suite!
Un même mode peut indiquer différentes modalitésː [14] Je demande, je désire, je regrette,
je doute que vous partiez to ut de suite. Leur assertion renforce celle de T.Cristea, 2000 ː 239.
La modalité peut être exprimée de différentes manières ː
a. par la forme verbale ː
[15] Il part (assertion).
[16] Qu’il parte ! (injonction)
b. des adjectifs opérateurs de phrases; il est sûr (certain, il est possible/probable, il est
douteux, regrettable, etc.
13
[17] Il est sûr qu’il viendra (certitude) .
[18] Il est possible qu’il vienne (possibilité) .
c. par les semi -auxiliaires modaux ː pouvoir, savoir, croire, devoir, falloir, sembler ,
paraître.
[19] Il peut réussir (possibilité).
[20] Il faut partir (nécessité, obligation).
d. par des adverbes modalisateurs ː certainement, sans doute, peut -être,
éventuellement, assurément ː
[21] Peut-être qu’elle est malheureuse à côté de lui (probabilité).
[22] Ils nous aideront certainement (certitude).
Coman Marinella (2006) dit « que les modes grammaticaux ne sont que l’un des
moyens utilisés pour exprimer la modalité ». Selon la chercheure, « les termes de la catégorie
de mode, se laissent délimiter à plusieurs niveaux » ː premièrement il y a l’opposition
fondamentale ː le réel/vs/l’irréel; deuxièmement c’est l’opposition dans les limites de l’irréel
c’est l’injonctif/vs/le non -injonctif ; troisièmement il y a l’opposition dans les limites du
non-injonctif c’est le subjectif/vs/le non -subjectif et la dernière opposition dans les limites
du subjectif c’est le suppositif/vs/l’affectif. (Coman, 2006 ː 41 -42) .
• D’abord, il faut analyser l’opposition fondamentale ː le réel/vs/l’irréel.
Le réel suppose la constatation et l’affirmation. Le mode employé est l’indicatif ː [23] Il
achète. [24] Il achetait . [25] Il a/eut/avait acheté . [26] Il achètera.
En ce qui concerne le réel, il exprime la certitude parce qu’il attribue au procès une
valeur de réalité. Par conséquent, la phrase a le statut d’assertion. Pour l’irréel, le locuteur
ne prend pas le procès à son compte, il ne lui attribue pas valeur de réalité et le cons idère
comme possible, éventuel ou souhaitable.
• Au deuxième plan dans les limite s de l’irréel on discerne l’injonctif/vs/non injonctif.
Dans le cas de l’injonctif, le locuteur énonce un ordre adressé à un interlocuteur en
lui demandant d’accomplir ou de ne pas accomplir une action quelconque.
Irréel in jonctif [ordre ː obligation] ː impératif, futur, subjonctif.
[27] Va te promener !
[28] Allez -vous promener !
[29] Que j’aille me promener !
[30] Qu’il aille se promener !
[31] Tu iras te promener !
14
Dans les exemples [27] et [28] l’injonction est réalisée par l’impératif, dans les
exemples [29] et [30] par le subjonctif et dans l’exemple [31] par le futur.
• Dans les limites du non injonctif on d iscerne le subjectif/vs/le non subjectif.
Le subjectif : le locuteur prend en considération le procès et l’état ; le non subjectif : le
locuteur considère le procès et l’état comme soumis à une « éventualité conditionnée –
réalisable » ; « conditionnée non réalisable » ; « non-conditionnée » .
[32] Il ira se promener à condition qu’il fasse beau.
[33] Il serait allé se promener à condition que tu l’eusses accompagné.
[34] Il ira se promener s’il a du temps.
• Dans les limites du subjectif on discerne le suppositif/vs/l’affectif.
La supposition s’exprime le plus souvent par le conditionnel ː
[35] L’enfant a de la fièvre. [36] Aurait -il pris froid.
Il ressort de cet exemple que le conditionnel exprime la supposition.
Mais on peut l’exprimer aussi par le futur simple (notamment avec le verbe « être »).
[37] J’ai entendu du bruit dans la cuisine. Ce sera le chat.
L’exemple démontre que le futur peut exprimer un fait conjectural, présumable.
L’affectif ː le procès / l’état met en valeur l’état affectif (Coman, 2006 ː 41/42).
Affectif conditionnel
[38] Je voudrais voyager à l’étranger.
[39] Si j’avais un mois de vacances.
Le conditionnel exprime dans l’exemple [3 8] le désir, le souhait. L’imparfait de
l’exemple [3 9] exprime le regret ou le souhait (le sens équivalent à « Je voudrais avoir un
mois de vacances »
I.1.2. Les mode s du verbe
Il faut mentionner dès le début que le problème de la classification des modes est
envisagé différemment par les auteurs que nous avons abordés. Les modes verbales
indiquent de quelle la manière l’action exprimée par le verbe est imaginée et én oncée.
L’action peut être considérée comme réelle, éventuelle, incertaine, douteuse. Quelle que soit
la voix du verbe (active, passive, pronominale ou factitive) celui -ci a sept modes possibles
(T.Cristea, 2000 ː 252).
Selon Riegel et alli 1994, les modes représentent des ensembles de classement
englobant chacun un nombre quelconque de formes verbales. Les auteurs ne discernent que
cinq modes en français ː l’indicatif, le subjonctif, l’impératif, l’infinitif et le participe. Le
15
gérondif est inclus au partic ipe. Quant au conditionnel, Riegel et alli conteste nettement son
statut de mode (Riegel et alli, 1994 ː 287). Le conditionnel considéré traditionnellement
comme mode, est intégré à l’indicatif en raison de ses caractéristiques formelles et
sémantiques (Ib id.). Ainsi distinguent -ils ː
a. Les modes personnels ː l’indicatif, le subjonctif et l’impératif. Ces modes ne placent pas
le procès de la même manière dans le temps. L’indicatif est le seul mode qui peut placer
l’action dans le passé, présent et futur ; le subjonctif est restreint à deux fo rmes temporelle
(présent et passé et l’impératif est orienté notamment vers l’avenir.
b. Les modes impersonnels/intemporels n’ont pas de désinences pour différencier les
personnes : l’infinitif, le participe et le gérondif. Les similitudes qui existent, d ’un part, entre
l’infinitif et le nom ainsi que celles qui se manifestent, d’autre part, entre le participe et
l’adjectif ont amené les chercheurs à considérer ces deux modes comme des « formes
nominales » du verbe. Le gérondif, lui, est comparable selon l es chercheurs, de plusieurs
points de vue, à l’adverbe (Riegel, 1994 ː 288) .
I.1.2.1. Les modes personnels
Poisson (2002), rappelle que « Le mode indicatif sert, avant tout à nommer les actions
considérées comme réelles par celui qui parle » (Poisson, 2002 ː 129) Il comprend dix temps
principaux qui of frent la possibilité de situer les procès à trois époques différentes : passé,
présent et avenir (ou futur). À ces dix temps, on peut joindre les semi -auxiliaires d’aspect
(le passé récent et le futur proc he) ainsi que la tournure « être en train de » et les temps
surcomposés.
Maurice Grevisse (2009) « met en évidence cinq formes simples auxquelles
correspondent cinq formes composées » (Grevisse, 2009 ː 128)
• Les formes simples sont les suivants ː le pré sent (il parle), l’im parfait (il parlait), le passé
simple (il parla), le futur simple (il parlera), le conditionnel présent (il parlerait).
• Les formes composées sont : le passé composé (il a parlé), le plus -que-parfait (il avait
parlé), le passé antérie ur (il eut parlé ), le futur antérieur (il aura parlé) et le conditionnel
passé (il aurait parlé).
• Par les temps simples on exprime des actions considérées comme non achevées
inaccomplies. Le présent, l’imparfait, le futur simple et conditionnel présent s ont des temps
de l’inaccompli. Le passé simple marquant une action accomplie fait exception à la règle
susmentionnée.
16
• Les temps composés expriment tous, sans exception, des actions envisagées comme
accomplies – achevées. Le passé composé, le plus -que-parfait, le passé antérieur, le futur
antérieur et conditionnel passé désignent des actions considérées comme accomplies. En bref
ce conta des temps de l’accompli.
L’opposition formes simples /formes composées est très importante parce qu’elle
offre la possib ilité de distinguer les temps marquant une action déjà accomplie (formes
composées) des temps qui marquent une action non -achevée (temps simples, excepté le
passé simple). Le mode indicatif, autrement dit, offre des indices concernant l’aspect du
procès.
Le mode subjonctif
Une classification très claire du mode subjonctif nous semble celle appartenant à
Maurice Grevisse (2009). Le mode subjonctif a quatre temps : le présent, le passé, l’imparfait
et le plus -que-parfait. L es temps simples du subjonctif (le présent et l’imparfait) expriment
des actions considérées comme non achevées (inaccomplies) tandis que les temps composées
du subjonctif (le passé et le plus -que-parfait) présentent les actions comme étant achevées
(accomplies). L’auteur M. Grevisse préci se « que le subjonctif est le mode de l’opinion de
la volonté et de la subjectivité » (Grevisse, 2005ː128) .
Le mode subjonctif offre à la possibilité au sujet parlant de juger un fait et de
l’évaluer. Souvent, on emploie le subjonctif de manière obligatoir e. C’est le cas notamment
des propositions subordonné es dont les verbes régissantes expriment le doute, l’incertitude,
la volonté l’interdiction ou un sentiment.
Dans d’autres cas, il y a opposition indicatif/subjonctif en fonction du sens que l’on veut
exprimer.
Après le verbe vouloir l’emploi du subjonctif est de rigueur. Mais il faut comparer ː
[40] Je dis qu’ il vient nous voir (simple assertion).
[41] Je dis qu’il vienne nous voir (Je lui demande de venir).
Dans l’exemple [40] on exprime une simple constatation par le verbe dire. Dans l’exemple
[41], le verbe dire exprime la volonté, l’injonction. Ainsi s’explique l’emploi de l’indicatif
dans l’exemple [40] et du subjonctif dans l’exemple [41].
Il est employé aussi parfois dans les propositions indép endantes, pour exprimer l’injonction
ou l’éventualité (notamment à la troisième personne) et même pour exprimer un sentiment
(surtout à la première personne).
[42] Qu’il vienne tout de suite ! (injonction) .
[43] Qu’il désobéisse à ses parents et il sera p uni ! (éventualité) .
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[44] Que j’aille la voir après m’avoir offensée, jamais ! (indignation) .
Dans l’exe mple [42] on exprime l’ injonction, dans l’exemple [43] l’ éventualité et
dans l’exemple [44] un sentiment /indignation . Il en résulte, de ces exemples, qu’on emploie
le subjonctif dans les propositions indépendantes, à la troisième personne pour exprimer
l’injonction ou l’éventualité et à la première personne, pour exprimer un sentiment.
Poisson -Quinton (2002), mentionne aussi « que le mode subjonctif est employé dans
la proposition subordonnée complétive après les verbes personnels ou impersonnels qui
insistent sur l ’idée du doute » ː (verbes d’opinion, de certitude, de déclaration, de certitude
utilisés à la forme négative ou interrogative).
Exemples ː [45] Je ne crois p as qu’il veuille m’accompagner et « après les verbes personnels
ou impersonnels qui expriment le désir, la volonté, le souhait, le sentiment » Poisson, 2002
ː 149 .
[46] Je ne crois pas qu’il veuille m’accompagner.
[47] Il est dommage que tu sois parti.
L’exemple [46] prouve qu’on emploie le subjonctif pour exprimer le doute après croire à la
forme négative ; dans l’exemple [47] le subjonctif est exigé par l’expression impersonnelle
il est dommage, exprimant un sentiment (le regret).
Il apparaît aussi dans la proposition subordonnée relative, dans les propositions
circonstancielles de temps, de cause, de but, d’opposition, de concession, de condition et
d’hypothèse.
[48] Je cherche quelqu’un qui veuille bien me dire la vérité (subordonnée relative).
[49] C’est la seule amie qui veuille m’accompagner à ce spectacle (subordonnée relative).
[50] J’attendrai jusqu’ à ce qu’il soit de retour (subordonnée temporelle).
[51] S’il ne vient pas nous voir, ce n’est pas qu’il nous en veuille, mais il est malade
(subordonnée de cause) .
[52] Elle ne sort jamais seule le soir de crainte que quelqu’un (ne) l’ agresse (subordonnée
de cause).
[53] Bien qu’il pleuve nous ne renoncerons pa s à notre balade (concession).
[54] Nous viendrons à condition que vous soyez tous à la maison (subordonnée
conditionnelle).
De ces exemples, on observe que le subjonctif est employé dans certains cas dans ces
subordonnées. Dans les exemples [48] et [49] c ’est la nature de l’antécédent qui exige
l’emploi du subjonctif ː un antécédent indéfini (exemple [48]) et un superlatif (exemple
[49]). Dans la subordonnée temporelle le subjonctif est employé après la locution jusqu’ à
18
ce que, (exemple [50]), dans la sub ordonnée de cause après les locutions ce n’est pas que
(exemple [51]) et de crainte que (exemple [52]), dans la subordonnée de concession après
bien que (exemple [53]) et dans la subordonnée conditionnelle après à condition que
(exemple [54]).
Le mode conditionnel
En parcourant les grammaires traditionnelles on a appris qu’on emploie le
conditionnel dans deux cas ː a. si l’on veut situer un procès dans le temps ; b. si le sujet
parlant veut exprimer son attitude à l’égard des faits énoncés. Le conditionnel présent a la
valeur d’un futur par rapport à un moment du passé. Lorsqu’il exprime le temps, on le
dénomme « futur du passé ». Il indique les procès sans marquer leur achèvement. Il s’agit
donc d’un temps de l’inaccompli.
[55] Elle m’avait promis qu’elle m’inviterait à la soutenance de sa thèse.
[56] Nous espérions que tu trouverais quelqu’un de sûr pour cette mission importante.
Ni dans l’exemple [55], ni dans l’exemple [56], l’achèvement du procès n’est marqué. Il en
résulte que le conditionnel présent est un temps de l’inaccompli.
Dans le langage familier et populaire, le conditionnel s’utilise également dans la proposition
introduite par si ː
[57] Si j’avais su, je n’aurais pas insisté.
Dans le langage soutenu, il est interdit d’e mployer le conditionnel après « si ».
En ce qui concerne les valeurs modales, le conditionnel peut indiquer ː
• Un fait possible, que l’on peut réaliser à l’avenir ː
[58] En juillet, on irait en vacances, à la mer.
Le sens de l’énoncé est « Il est pos sible que nous allions à la mer » par conséquent, c’est un
fait réalisable à l’avenir.
• Un fait que l’on ne peut réaliser, irréel ː
De cet exemple, il résulte que la demande est atténuée par l’emploi du conditionnel.
[59] Si j’étais à votre place, je proposerais un autre programme (irréel dans le présent).
[60] Si j’avais été à votre place, j’aurais proposé un autre programme (irréel dans le passé) .
Il résulte que l’action ne peut se réaliser (je ne suis pas à votre place (exemple [59]), je n’ai
pas ét é à votre place (exemple [60]).
• La politesse (pour demander quelque chose) ː
[61] Pourrais -tu me donner plus de renseignements sur cette affaire ?
De cet exemple, il résulte que la demande est atténuée par l’emploi du conditionnel.
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• Une supposition ː
[62] Moi, je serais la cuisinière et toi, tu te soumettrais à mes ordres.
[63] Elle n’est pas encore arrivée. Serait -elle malade ?
De ces deux exemples, il s’ensuit que le conditionnel peut indiquer un fait imaginaire
(exemple [62] ou une supposition (exem ple [63]).
• L’éventualité, l’hypothèse ː
[64] Il ne répond pas au téléphone. On dirait qu’il est fâché.
[65] Il ne répondait pas au téléphone. On aurait dit qu’il était malade.
De ces deux exemples, il ressort que le conditionnel peut exprimer l’éventuali té (la
possibilité dans un contexte de présent exemple [64]) ou de passé (exemple [65].
Le conditionnel peut exprimer aussi la suggestion et le conseil, une affirmation atténuée, la
surprise (agréable ou désagréable), le reproche et le regret.
On ne pourr ait clore ce sous -chapitre sans mentionner que certains grammairiens considèrent
le conditionnel non comme un mode à part mais comme un temps de l’indicatif (voir
M.Riegel et alli, 1994 ː 287 -288).
Le mode impératif
Contrairement aux autres modes personnels comme l’indicatif et le subjonctif,
l’impératif n’est pas un mode « complet » selon certains français et roumains (Cristea 2000,
Florea 1996 , Poisson, 2002). Il s’emploie sans pronom sujet et il n’a que 3 personnes ː • La
2 e du singulier : [66] Mets fin à cette affaire ! • La 2 e du pluriel : [67] Mettez fin à cette
affaire ! • Et plus rarement, la 1 re du pluriel : [68] Mettons fin à cette affaire !
Selon Maurice Grevisse (1994), le mode impératif admet seulement deux temps : un
temps présent (fréquent) et un temps passé, moins utilis é qui est formé de l’auxiliaire «être
» ou « avoir » à l’impératif présent+participe passé du verbe à conjuguer. M. Grevisse
souligne aussi le fait« que l’ impératif sert à ex primer une injonction qui peut indiquer un «
ordre plus ou moins brutal » (Grevisse, 1994 ː 155)
[69] Sortez d’ici tout de suite ! (ordre) .
[70] Attends -moi, s’il te plaît ! (prière) .
Dans l’exemple [69] l’impératif exprime l’ordre, l’injonction, dans l’exemple [70] il est
question d’une simple prière.
L’impératif peut indiquer aussi ː
♦ le conseil ː [71] Ayez un peu de patience, tout ira bien !
♦ le souhait ː [72] Passez de belles vacances à la mer !
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♦ la prière ː [73] Aidez -nous à surmonter cet obstacle !
♦ la politesse dans certaines formules, surtout avec « veuillez » ː [74] Veuillez agréer,
Monsieur, l’expression de mes meilleurs sentiments !
♦ la condition ː [75] Mange ta soupe et tu auras la permission de regarder la télé !
L’idée de condition est évidente dans cet énoncé ayant le verbe à l ’impératif (Si tu manges
ta soupe).
♦ une vérité générale souvent sous la forme de maximes ː
[76] Ne fais pas à autrui ce que tu n’aimes pas qu’on te fasse !
L’impératif est formé de l’indicatif présent, sans le pronom sujet.
[77] Ne faites pas de bruit, v ous dérangez les voisins !
Remarque. A la deuxième personne du singulier, les verbes du premier groupe perdent la
consonne finale « s » ː
[78] Va à l école !
[79] Parle !
Si le verbe est suivi d’un pronom adverbial (en, y) la consonne « s » réapparaît ː
[80] Vas-y !
[81] Parles -en !
Être et Avoir utilisent la forme du subjonctif ː
[82] Soyez attentifs, s’il vous plaît !
[83] Ayez d’ abord votre bachot et on verra !
Le verbe savoir a un impératif formé à partir du radical du subjonctif. Les ter minaisons sont
ː -e,-ions, -ez. Exemples ːsache, sachions, sachez .
[84] Sachez que je ne reviendrai pas sur ma décision !
Le verbe vouloir est singulier ː la 2e personne du singulier ː (veuille), est formé à partir du
radical du subjonctif que je veuille/veuille. L’unique forme fréquemment employée est
«veuillez » ; les deux autres sont plus rarement utilisées.
I.1.2.2. Les modes impersonnels
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La grammaire actuelle reconnaît, de manière générale, deux modes impersonnels ː
l’infinitif (présent et passé) et le participe (présent et passé). Le gérondif est considéré
comme complémentaire au participe.
Poisson -Quinton (2002), Baylon (1974), disent q ue « l’infinitif c’est la forme sous
laquelle on trouve classé les verbes par ordre alphabétique dans un dictionnaire » (Poisson –
Quinton, 2002 ː 160) .
L’infinitif se trouve au fondement du classement traditionnel des conjugaisons des
verbes. C’est, pour ai nsi dire, la forme générale du verbe. L’infinitif connaît deux formes ː
une forme simple qui est celle de l’infinitif présent (bâtir, critiquer, piétiner) et une forme
composée, l’infinitif passé, d ans la structure duquel entre l’ auxiliaire « avoir » ou « être » et
le participe passé du verbe à conjuguer (avoir lu, avoir menti, être sorti, être venu, s’être
habitué).
L’infinitif présent exprime une action non achevée, en train d’accom plissement. L’action
peut être simultanée ou postérieure à l’action de la principale.
[85] Je veux te féliciter pour la réussite.
[86] Je suis heureuse de te rencontrer ce soir.
Dans l’exemple [85] l’action exprimée par l’ infinitif est simultanée à la principale, dans
l’exemple [86] elle est postérieure à celle du verbe princi pal.
L’infinitif passé exprime une action achevée qui se passe avant celle de la principale :
Delatour, 2004 ː 149
[87] Je suis heureuse de t’avoir rencontré (hier soir) .
Dans l’exemple [87] l’infinitif passé exprime une action antérieure à la principale. De ces
trois exemples, il résulte que l’infinitif présent et passé s’oppose du point de vue aspectuel.
La plupart des auteurs français et roumains qui ont analysé l’infinitif ont constaté
que, malgré son appartenance nette au verbe, il a certaines caractér istiques du nom,
autrement dit qu’il « peut jouer le rôle d’un verbe ou celui d’un nom » Poisson, 2002 ː 161
En tant que verbe ː
a. L’infinitif peut être le « noyau » d’une phrase indépendante. Il peut être employé dans ː ♦
une phrase interrogative. C’est un infinitif « délibératif », utilisé pour exprimer l’incertitude.
[88] Pourquoi se donner tant de peine ?
[89] Que faire dans une telle situation ?
[90] Partir ou rester encore un peu ?
Dans tous les trois exemples ci -dessus, l’infinitif exprime l’incert itude.
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♦ une phrase exclamative. Remplaçant un verbe à l’indicatif il exprime un sentiment (colère,
étonnement, souhait, indignation) etc.
[91] Lui, mentir comme un arracheur de dents !
[92] Moi, trahir mes amis !
Dans l’exemple [91] l’infinitif exprime l’étonnement, dans l’exemple [92] l’indignation, par
conséquent il exprime des sentiments.
♦ Il peut remplacer un impératif pour exprimer une injonction, un conseil, une interdiction.
On l’emploie aussi pour noter les choses à faire ː
[93] Ne pas se penche r au dehors !
[94] Ne pas jeter de papiers par terre !
[95] Ne pas entrer, chien méchant !
[96] Eplucher les pommes de terre.
[97] Agiter avant de s’en servir.
De ces exemples il ressort qu’on emploie l’infinitif dans diverses consignes (exemples [93],
[94], [95]), dans des recettes de cuisine en [96] ; et dans des modes d’emploi [97].
b. L’infinitif dépend d’un verbe principal. Il peut avoir dans ce cas -là la valeur d’une
proposition subordonnée.
[98] Ils ne savent pas encore où aller pendant les vacance s (où ils pourraient aller !).
[99] Elle croit pouvoir réussir (Elle croit qu’elle pourrait réussir).
Dans l’exemple [98] le sujet du verbe principal est ils et celui de l’infinitif de même. Dans
l’exemple [99] le sujet de l’infinitif est elle comme celui du verbe principal. Il en résulte que,
lorsque deux verbes avec un même sujet se succèdent, le deuxième est à l’infinitif.
1. Le participe . Le participe est un mode impersonnel qui se rapporte en même temps au
verbe et à l’adjectif. Quand il y a une valeur d’adjectif, le participe s’appelle adjectif verbal.
Dans le cadre de notre ouvrage, nous nous intéressons notamment à la valeur de verbe du
participe.
Ce mode comporte deux temps ː le présent et le passé. Le participe présent du verbe
« provoquer » est « provoquant ». Le gérondif est un participe présent précédé de « en » ː
«en provoquant ». A ces deux formes on peut associer l’adjectif verbal « provocant, e ».
Le participe passé a une forme simple (« provoqué ») et une forme composée («ayant
provoqué »). Pour former le participe présent on utilise le suffixe « –ant », que l’on joint au
radic al de la première personne de l’ indicatif présent ː nous regardons – regardant; nous
choisissons – choisissant; nous faisons – faisant. Les participes présents des verbes « être »,
« avoir » et « savoir » sont irréguliers.
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« Etant », « ayant », « sachant » sont les participes qui leur correspondent. Florea,
1996 ː 152. Il faut mentionner que le participe présent et l’adjectif verbal n’ont pas toujours
de formes identiques ː
[100] Suffoquant de colère, il ne pouvait articuler pas un mot (participe présent).
[101] Je ne supporte plus cette chaleur suffocante (adjectif verbal).
Il résulte que le verbe suffoquer a comme adjectif verbal la forme « suffocant, e »
différente de celle du participe présent ː « suffoquant ».
Les formes simples du participe (le participe présent et le gérondif) -expriment des
actions envisagées comme inaccomplies. Par la forme composée (le participe passé
composé) on indique des actions achevées, accomplies. www.fle.hachette –
livre.fr/www.hachette -education.com .
Etant considéré comme un mode non temporel, le participe présent prend « la valeur
temporelle » du verbe principal.
[102] Voulant voler de ses propres ailes, il quitta la maison paternelle.
Le sujet du participe « voulant » est « il » comme celui du verbe « voler ».
Il peut se rapporter directement à un substantif. Quoiqu’il joue le rôle « d’un adjectif épithète
», le participe présent reste invariable dans ce cas-là.
[103] Le médecin trouva la malade tremblant de fièvre.
Le participe présent peut avoir la valeur d’une subordonnée relative ː
[104] Les ados ayant dix -huit ans peuvent voter. (Les ados qui ont…)
Il peut aussi avoir la valeur d’une subordonnée circonstancielle (de cause, de temps, de
condition, de concession) ː
[105] Etouffant de chaleur, il a ouvert la fenêtre (parce qu’il étouffait) .
[106] Se dirigeant vers l’école , elle faisait du lèche -vitrine (pendant qu’elle se dirigeait) .
[107] Sortant par ce mauvais temps, tu attraperais un rhume (si tu sortais) .
[108] Quoique jouant bien du piano il ne réussit pas à se faire embaucher à la télévision
(quoiqu’il joue) .
La forme composée ːavoir/être au part icipe présent+ participe passé du verbe.
Parler – ayant parlé, Vouloir – ayant voulu, Sortir – étant sorti/e/s/, Sortir – étant sorti/e/s/,
Partir – étant parti/e/s/.
L’action exprimée par le participe passé composé est antérieure à l’action exprimée par le
verbe de la proposition principale ː
[109] Ayant fait une grosse bêtise, il mérite d être puni.
[110] S’étant beaucoup promené, il a mal aux pieds.
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[111] Ayant mangé trop de pain, il a pris du poids.
Des exemples [109], [110], [111] on voit que le participe passé exprime une action antérieure
(l’action du principal est le résultat de celle exprimée par la subordonnée).
2. Le gérondif . Le gérondif est plus utilisé dans la langue courante que le participe présent.
Le gérondif par rapport au verbe principal indique la simultanéité de deux actions faites par
le même sujet. Selon Florea (1996), Cristea (2000), il peut également exprimer ː
• le temps ː [112] En sortant du théâtre, j’ai rencontré un ami (au moment où je sortais) .
• la cause ː [113] En révisant les exercices de gr ammaire, il a gagné le concours. ( parce
qu’il a révisé… )
• le moyen, la manière ː [114] Il a loué un studio en lisant une anno nce dans le journal.
(comment? )
• la condition ː [115] En tenant compte de mes co nseils, tutte tireras d’affaire. (si tu tireras
compte). Exprimant l’opposition, le gérondif est précédé de TOUT. [116] Tout en regardant
la télé, elles font un brin de c ausette.
Tel que l’on voit de ces exemples, le gérondif peut remplacer une subordonnée temporelle
(exemple [112]), une subordonnée de cause (exemple [113]), une subordonnée de manière
(exemple [114]), une subordonnée de condition (exemple [115]). De l’exe mple [116] il
ressort que le gérondif est précédé de « tout » quand il exprime l’opposition.
3. L’Adjectif verbal . Certains participes présents sont employés en tant qu’adjectifs
verbaux. Exemples ː [117] Frémissant d’espoir, les candidats attendaient les résultats du
concours (participe présent). [118] Cette jeune fille est d’une sensibilité frémissante (adjectif
verbal).
De ces exemples, il ressort que le participe présent, en tant qu’adjectif verbal se comporte
comme n’importe quel adjectif. Dans l’exemp le [117], frémissant est participe présent, il
reste invariable.
Dans l’exemple [118], il est adjectif verbal et s’accorde en genre et en nombre avec le nom
qu’il détermine.
On ne saurait clore le chapitre consacré aux modes sans faire le point sur leur do uble
importance. D’une part, ils répondent à un souci de taxinomie, classant les verbes en deux
grands groupes ː verbes personnels (indicatif, subjonctif et impératif) et verbes impersonnels
(infinitif et participe + gérondif). D’autre part, les modes mett ent en évidence l’attitude du
sujet de l’énonciation à l’égard de son én oncé et/ou de son allocutaire.
I.2. L’aspect
25
I.2.1. Définition et bref historique
Une autre catégorie verbale qui doit être prise en compte est celle de l’aspect. Son
importance réside dans le fait qu’il montre de quelle manière se déroule le procès. L’aspect
est, selon Teodora Cristea (2000), « la catégorie verbale qui exprime une caractérisation
interne du procès spécifié par le verbe considéré par rapport à son déroulement et à ses
limites, initiales et finales indépendamment de tout re père chronologique » (Cristea, 2000 ː
209).
Selon Riegel et alli (1994), les principales oppositions aspectuelles sont ː
accompli/inaccompli, perfectif/imperfectif, sécant/non -sécant, inchoatif/te rminatif,
semelfactif/itératif (Riegel et alli, 1994 ː 292 -295).
A l’encontre du temps, qui situe le procès de dehors, par rapport à un ordre
chronolo gique (présent, passé, futur) l’ aspect montre que le procès est envisagé de l’intérieur
« sous l’angle de son déroulement interne » (Paul Imbs, 1960 ː 15). Effectivement, en ce qui
concerne son développement, une action a besoin non seulement d’une chronologie plus ou
moins stricte, mais aussi du temps, d’une durée plus ou moins longue pour se dérouler et
s’accomplir. Le procès peut par conséquent être présenté comme global (le passé simple est
le temps de la « globabilité » par excellence) on envisagé dans ses différentes étapes (dès le
commencement à la fin).
C’est à Gustave Guillaume que revient le mérite d’ avoir donné à l’aspect droit de
cité dans la grammaire française ː « L’aspect est une forme qui, dans le système même du
verbe, dénote une opposition transcendant toutes les autres oppositions du système et capable
ainsi de s’intégrer à chacun des termes e ntre lesquels se marquent les dites oppositions »
(G.Guillaume « Temps et Verbe » ː Riegel et alli, 1994 ː 109 -292).
Gustave Guillaume considère l’aspect comme un « temps impliqué » trans cendant
les confins du verbe (d’ autre s linguistes modernes ont souligné les trois facettes de la
catégorie de l’aspect ː lexicale, grammaticale et sémantique).
Plusieurs grammairiens ont repris et approfondi ; la théorie énoncée par
G.Guillaume. Parmi ceux -ci, il faut mentionner (P.Imbs, 1960, Robert Martin, 1971, Marc
Milmet, 1976). Chez nous, en Roumanie, la contribution de Teodora Cristea (1979), est une
des plus remarquables pour ce qui est de l’élucidation de ce problème. Les principales
oppositions aspectuelles qu’elle met en évidence son t ː perfectif/vs/imperfectif ;
global/vs/non global ; accompli/vs/non accompli; ponctuel/vs/duratif.
I.2.2. Principales oppositions aspectuelles du français
26
Dans le sillage de T.Cristea (1999 ː 48 -50) et de Riegel et alli (1994 ː 292 -295), nous
nous proposons de passer en revue les principales oppositions aspectuelles.
a. L’aspect accompli/inaccompli ou accompli/vs/non accompli.
L’aspect accompli considère le procès comme ayant dépassé la limite finale, par conséquent
terminé réalisé. Il est exprimé à l’aide des temps composés: le passé composé de l’indicatif,
le plus -que-parfait, le futur antérieur, le subjonctif passé et plus -que-parfait, l’infinitif passé,
l’impératif passé, le participe composé. Soient les contextes :
[118] Je vois qu’il a commis u ne mauvaise action (passé composé).
[119] Elle avait été blessée, par ton indifférence (plus -que-parfait).
[120] À sept heures du soir j’aurai fini mes devoirs (futur antérieur).
[121] Il regrette que tu sois parti (subjonctif passé).
[122] Je m’excuse d’ê tre arrivé en retard (infinitif passé).
[123] Ayant fini leurs devoirs, ils sont faire un tour en ville (participe passé).
De ces exemples, il résulte que les temps composés, respectivement le passé composé
(exemple [118]), le plus -que-parfait (exemple [119]), le futur antérieur (exemple [120]), le
subjonctif passé (exemple [121]), l’infinitif passé (exemple [122]) et le participe passé
(exemple [123]) exprimant des actions totalement achevées.
Avec certains verbes employés aux temps composés on peut exp rimer « le résultat de
l’accomplissement » de l’action:
[124] Ils sont arrivés (ils sont déjà ici).
L’aspect inaccompli (ou non -accompli) indique que l’action est en voie de
réalisation. Il est exprimé à l’aide des temps simples: le présent de l’indicatif, l’imparfait de
l’indicatif, le futur simple, le conditionnel présent, le subjonctif présent ou imparfait, le passé
simple, l’infinitif présent, l’impératif présent, le participe présent.
[125] Je vois qu’il commet une mauvaise action (indicatif présent).
[126] Elle était blessée par ton indifférence (imparfait).
[127] Sortant du théâtre, il rencontre son ami (participe présent).
[128] Je finirai mes leçons (futur simple).
[129] Je regrette que tu partes (subjonctif présent).
[130] Je m’excuse d’arriver en retard (infinitif présent).
Ces énoncés, dont les verbes sont aux temps simples, à savoir à l’indicatif présent
(exemple [125]), à l’imparfait (exemple [126]), au futur (exemple [128]), au subjonctif
présent (exemple [129]), expriment des procès en cours d ’accomplissement. Le participe
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présent (exemple [127]) et l’infinitif (exemple [130]) expriment aussi des actions non –
accomplies.
b. L’aspect perfectif / imperfectif.
Si l’aspect perfectif se rapporte au terme final de l’action, l’aspect imperfectif vise
l’action dans son déroulement, sans souci d’un point final. Riegel et alli (1994) insistent sur
l’importance du « sens » du verbe en ce qui concerne l’opposition perfectif/imperfectif: «
Les verbes manifestent l’un ou l’autre l’aspect par leur sens propre. Entrer, sortir, naître,
mourir, atteindre, trouver, ouvrir, fermer, casser, réparer, etc. sont nécessairement perfectifs
[…]. Inversement aimer, attendre, courir, nager, regarder, durer, exister, parler, marcher,
camper, traîner, travailler, vivre sont imperfectifs : le procès ne comporte pas de limitation
intrinsèque » (Riegel et alli, 1994 : 294).
Le contexte aussi est très important, selon Riegel et alli (1994 ː 294). A titre
d’exemple, un même verbe peut être perfectif ou imperfectif, selon qu’il est suivi ou non
d’un complément d’objet.
[131] Il écrit une lettre (aspect perfectif).
[132] Il écrit (aspect imperfectif).
Il en résulte que le même verbe peut être perfectif (exemple [131]) ou imperfectif (exemple
[132]), selon la présence (exemple [131] o u l’absence d’exemple [132] d’complément direct.
Les temps verbaux aussi peuvent marquer l’opposition perfectif/vs/imperfectif. Ainsi
en est -il du passé composé par lequel on exprime l′aspect perfectif et de l’imparfait qui sert
à exprimer l’aspect imperfe ctif (Teodora Cristea, 1979 : 48).
[133] Hier soir, il a regardé la télé (aspect perfectif).
[134] Hier soir, il regardait la télé (aspect imperfectif).
Dans l’exemple [133] le procès est présenté comme arrivé à sa fin (aspect perfectif). Tandis
que dans le deuxième exemple le procès est envisagé dans son déroulement sans souci de
limite finale (aspect imperfectif).
c. L’aspect secant/non secant.
L’aspect sécant indique que le procès n’est pas encadré dans des limites, la « borne » finale
faisant défaut. A u contraire, l’aspect non -sécant est envisagé dans sa globalité, rapporté à un
indice temporel et pourvu d’une limite finale. Les temps verbaux qui expriment l’opposition
sécant/non sécante sont l’imparfait et le passé simple :
[134] Le professeur entrait en classe (aspect sécant).
[135] Le professeur entra en classe à neuf heures (aspect non sécant).
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Dans l’exemple [134] le procès n’a pas de limite finale, le verbe est à l’imparfait c’est
l’aspect sécant. Dans l’exemple [135], ayant le verbe au passé simple, le procès est rapporté
à un indice temporel et encadré dans des limites. C’ est l’aspect non -sécant.
Riegel et alli (1994) considèrent que l’opposition sécant/non sécant ou non limitatif
/limitatif est préférable à l’opposition duratif/ponctuel, vu que cette dernière se rapporte
uniquement à la duré (imparfait) ou à la brièveté (passé simple) du procès (Riegel et alli
1994 ː 295).
En réalité ce sont les limites du procès que l’on doit prendre en considération. Si
l’emploi de l’imparfait se rapporte à l’expression de la duré c’est justement à cause de
l’absence de la « borne » finale. Par contre, le passé simple peut exprimer, dans certains
contextes, des procès plus ou moins longs, comme il arrive dans l’exemple suivant :
[136] Il neigea tout l’ hiver.
Le passé simple exprime ici un procès dont la durée est assez longue. Néanmoins il
est limité dans le temps, on a affair e donc à l’ aspect non -sécant. Cette modification dans la
durée des temps accomplis ou n’accomplis est marquée le plus souvent par des marqueurs
discursifs. Dans l’exemple ci -dessus, c’est le syntagme tout l’hiver qui rallonge la durée
exprimée par le passé simple qui, dans son usage ab solu, est un temps non -duratif, ponctuel,
momentané.
Il faut encore mentionner qu’un verbe perfectif employé à l’imparfait temps qui marque
d’ordinaire l’aspect sécant, peut acquérir une valeur itérative, s’il est accompagné, par
exemple, d’une indication temporelle :
[137] Le professeur entrait en classe à huit heures pile. (Chaque jour le profess eur faisait
la même chose, il s’ agit d onc d’une action qui se répète).
d. Inchoatif/vs/terminatif
L’aspect inchoatif marque le début du procès. Pour exprimer l’a spect inchoatif on
utilise des constructions verbales formées d’un « converge » (Teodora Cristea 1979 ː 54)
suivi d’une préposition (le plus souvent la préposition « à ») et de l’infinitif du verbe
proprement – dit ː commencer à , (mais aussi de, pas) se mettre à , recommencer à , se mettre
à, se remettre à, se prendre à, entreprendre de, etc .
[138] Le vieillard s’assit sur un banc, puis il se remit à marcher.
[139] Elle entreprit de faire un voyage en France.
Dans l’exemple [138] le début du procès est marqué par se remettre à l’infinitif, dans
l’exemple [139] par entreprendre de + infinitif.
29
Pour exprimer l’aspect terminatif on emploie des constructions verbales telles que ː finir/
achever/terminer de + infinitif ; arrête r de, cesser de, se baser de + infinitif, arriver à, aboutir
à, parvenir à, réussir à + infinitif (T.Cristea 1979 ː 54).
[140] A force de patience, on réussit à venir à bout de toutes les difficultés.
[141] Le bébé arrêta enfin de pleurer.
[142] Voyant son air sévère, elle cessa de minau der.
De ces exemples il résulte que l’ aspect terminatif peut être exprimée par des constructions
verbales comme réussir à + infinitif (exemple [140]), arrêter de + infinitif (exemple [141]),
cesser de + infinitif (exemple [142]).
Certains procédés de dérivation lexicale ont aussi l’aptitude à exprimer l’aspect
inchoatif. Des préfixes comme é-, en-, ré-, adjoints à un verbe pronominal ont une valeur
inchoative évidente ː s’élancer, s’ envoler, s’endormir, se reprendre, etc. Le suffix e –ir,
ajouté à un adjectif (rougir, grossir, grandir) ou le suffixe –riser ajouté soit à un nom
(harmonie ˃ harmoniser, cautère ˃ cautériser), soit à un adjectif (égal ˃égaliser, solidaire/
(se) solidariser) ont une valeur similaire.
e. Semelfactif/Itérat if
Le mot « semelfactif » vient du latin « semel » qui signifie « une fois » l’aspect
semelfactif désigne des procès qui ne se passent qu’une seule fois à l’encontre de l’aspect
itératif qui indiquent des act ions répétées, discontinues ou régulières (Riegel et alli 1994 ː
295). L’aspect itératif peut être marqué par ː
♦ le préfixe « ré- » ː réapparaître (apparaître de nouveau), rechanger (changer de nouveau),
reprendre (prendre de nouveau), etc.
♦ les suffixes « –ailler », « -iller », « -élier », « -eter », « -ôter », « -oyer », « des suffixes
fréquentatifs (Cristea, 1979 ː 51) piailler, grappiller, amonceler, feuilleter, picoter,
chaperonner, larmoyer »; etc.
♦ les compléments circonstanciels de temps (fréquemment, de temps en temps , parfois tous
les ans, tous les mois, toutes les semaines, chaque jour/semaine/mois/année/dimanche).
[143] Chaque lundi, les musées sont fermés.
[144] Il va sou vent à l’ étranger.
[145] Il voyage de temps en temps en avion.
[146] Je vais à la campagne tous les week -ends.
Des exemples ci -dessous [143], [144], [145], [146] il ressort que l’aspect itératif est marqué
par les compléments circonstanciels de temps employés ː chaque lundi, souvent, de temps
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en temps, tous les week -ends. Il y a des verbes qui exper iment par leur sens même l’aspect
itératif ː répéter, réitérer, déraisonner, bégayer, etc.
[147] Il disait des choses sans aucun logique, insensés; on vo yait bien qu’ il déraisonnait.
[148] Elle réitérait sa proposition d’une voix de plus en plus assurée.
[149] S’en ai assez de l’entendre répéter la même chose.
Il résulte que les verbes déraisonner [147], retirer [148]) et [149]) répéter sont après à
exprimer des procès itératifs.
Dans le cadre de l’opposition semelfactif/itératif, on pourrait parler aussi d e l’aspect
fréquentatif quand on a affaire à un procès qui se répète fréquemment (T. Cristea, 1979 ː 49).
[150] Les enfants qui criaillaient tous les jours sous ses fenêtres l’empêchaient d’écrire.
[151] Chaque après -midi, à cinq heures, elle sortait de chez elle pour aller se promener.
Dans les deux exemples il s’agit des procès qui se répètent fréquemment. Dans l’exemple
[150] l’idée de fréquence est rendue par le suffixe « –ailler » (« criailler »), dans l’exemple
[151] par le complément circonstanciel de temps « chaque après -midi ».
f. L’aspect progressif
Le déroulement progressif du procès s’exprime de manière générale par le verbe
«aller », employé comme semi -auxiliaire suivi d’un participe présent ou d’un gérondif ː
[152] L’épidémie de grippe va cro issant .
[153] Les troubles nerveux vont en s’empirant.
[154] Sa sagesse va grandissant.
On observe que l’aspect progressif s’exprime par le verbe « aller » + gérondif
(exemples [152] et [153]) et par le verbe « aller » + participe présent (exemple [154]).
Riegel et alli (1994 ː 296) propose aussi la structure périphrastique « être en train de+
infinitif » pour exprimer l’aspect progressif (Riegel et alli, 1994 ː 296) .
[155] Ils sont en train de lire/d’écrire/de travailler/d’écouter de la musique/de regarder la
télé, etc.
Néanmoins cette structure ne s’emploie qu’à l’imparfait et au présent, certains verbes, tels
les terminatifs, ne peuvent l’accompagner, dans certains contextes elle manque de naturel.
[156] Il était en train de se moquer de son frère.
L’exem ple est révélateur pour le manque de naturel de cette périphrase dans certains
contextes. Nous nous permettons d’avancer l’idée que l’aspect progressif peut aussi être
exprimé par certains verbes pronominaux ː se mourir, se détériorer, se dégrader, s’habit uer,
etc.
[157] Le roi se meurt (Eugène Ionesco).
31
[158] Une maison inhabitée se détériore/se dégrade/se délabre.
[159] Elle s’accoutumait/s’habituait à vivre en recluse.
Dans ces exemples les verbes se mourir (exemple [157]), se détériorer (exemple [158]) et
s’habituer (exemple [159]) induisent l’idée de progression.
I.2.3. Le rapport temps -aspect
Le temps et l’aspect sont considérés comme deux catégories verbales à la fois
«solidaires » et « distinctes ». P.Imbs (1960) trouve qu’entre le temps et l’aspect il y a une
relation d’interdépendance. Il parle « d’une sur catégorie aspectuel -temporelle à l’intérieur
de laquelle temps et aspect se font équilibre ː quand l’un croît, l’autre doit nécessairement
décroître » (P.Imbs, 1960 in Riegel et alli, 199 4 ː 291) .
Même si sous un angle aspectuel, deux formes verbales peuvent être opposées, sans
qu’ ̛ il y ait « référence temporelle » ces deux c atégories restent distinctes ː Ibid. ː 518-519
[160] Apprenez ce discours avant que la conférence ne commence.
[161] Apprenez ce discours avant que la conférence n’ait commencé.
Dans l’exemple [160] le verbe commencer au subjonctif présent marque une action
non accomplie, tandis que dans l’ exemple [161] le subjonctif passé du verbe commencer
marque une action accomplie.
La conclusion qui s’en dégage est que l’aspect et le temps restent deux catégories
distinctes quoiqu’elles dépendent l’une de l’autre.
Gustave Guillaume fait la distinction entre le temps impliqué (l’aspect) et le temps
expliqué (le temps). De son côté Marc Wilmet souligne également l’opposition aspect –
temps. Le premier met en évidence « la situation du repère » vis -à-vis du « procès », tandis
que le second met en relief « la situation du procès » vis -à-vis du « repère » (Etudes de
morphosyntaxes ː 156).
I.3. Le temps
I.3.1. Les temps du verbe dans une perspective énonciative
Après avoir défini le mode et l’aspect, il faut préciser le temps présent, imparfait,
futur, passé, plus-que-parfait, etc. Appelés par certains grammairiens « tiroirs verbaux »
(voir Martin Riegel et alli, 1994 ː 289), les temps représentent « une catégorie verbale qui se
définit par une référence extérieure au procès de l’énoncé, la référence chronologi que du
moment de l’énonciation au moment où l’on parle » (T.Cristea, 1979 ː 54).
32
Riegel et alli soulignent l’ambiguïté du terme temps qui « peut désigner le concept
de temps et la forme grammatic ale qui l’ exprime ». (Riegel et alli, 1994 ː 289)
[162] S’il allait à la mer l’été prochain, il serait enchanté.
On voit de cet exemple que le verbe « aller » exprime une action future quoiqu’il soit
employé à un temps du passé l’imparfait). Il en résulte que le temps objectif et le temps
grammatical ne corresponde nt pas toujours. Cela peut se voir aussi dans les exemples
suivants où un même temps verbal peut se référer à des époques différentes ː
[163] Si tu viens ce soir, on ira au théâtre.
[164] M.Eminescu naît le 15 janvier 1850.
[165] Vous descendez à la procha ine.
Dans l’exemple [163] l’indicatif présent exprime une action future, dans l’exemple [164]
l’indicatif présent exprime un fait du passé et dans l’exemple [165] l’indicatif présent a la
valeur d’un futur proche.
A la lumière de la théorie de l’énonciatio n, s’appuyant sur l’acte de parole, Riegel et
alli (1994) définissent la temporalité traditionnelle (le passé, le présent, l’avenir) suivant
deux repères ː le « repère fondamental », « initial » qui se rapporte au début du procès (« le
point de l’énonciati on ») et le repère dérivé (« le point de l’événement ») qui situe le procès
dans différentes époques. Entre les deux repères il se peut qu’il y ait concordance ou manque
de concordance.
[166] Maintenant, je suis là.
[167] Hier, je suis allé le voir.
[168] J’irai le voir demain.
Dans l’exemple [166] le moment du procès dans le temps concorde avec le moment de
l’énonciation, dans les exemples suivants il n’y a plus de concordance, le moment du procès
devance le moment de l’énonciation (exemple numéro [167]) ou il se situe après celui -ci,
dans l’avenir (exemple numéro [168]).
Tel que montrent Riegel et alli (1994 ː 290), H.Reinchebach, 1947 vient avec plus de
précisions sur le fonctionnement des temps composés dans une perspective énonciative en
ajoutant un tr oisième repère qui est le point de référence. Déterminé par le contexte ou par
des adverbes de temps (maintenant, hier, etc.), le point de référence peut être commun avec
le point de l’événement (c’est le cas des temps simples [169] « Maman préparait le dî ner »)
ou différent de ce dernier pour les verbes composés ([170] « Après que maman a préparé le
dîner, elle dressait la table »). Prenons un autre exemple ː
[171] Maintenant que tu as fini tes devoirs, tu peux jouer.
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Dans cet exemple on voit très clairem ent que le point de l’événement est au passé,
tandis que le point de référence (déterminé ici par l’adverbe « maintenant ») et le point de
l’énonciation sont identiques. Par l’utilisation du point de référence la division temporelle
passé/présent/futur est maintenue, mais la manière de fonctionner des temps verbaux,
notamment des temps composés, est plus clairement mise en évidence.
T.Cristea (2000), met aussi en évidence l’opposition temps déictiques/temps
anaphoriques. « Un temps déictique est un temps du système centrique qui n’a pas besoin
d’une référence temporelle contenue dans le Co(n) texte » et un « temps anaphorique » est
« un temps qui exprime une relation temporelle par rapport à un temps (procès) différent du
moment de l’énonciation, il nécessit e donc l’appui d’une autre référence temporelle »
(Cristea, 2000 ː 221).
Par conséquent, on peut envisager le système du présent comme déictique (système
centrique) et le système de l’imparfait comme anaphorique (système allocentrique) (Cristea,
2000 ː 220 ). Dans le cas du présent il y a coïncidence entre le re père temporel et le moment
de l’ énonciation. L’imparfait porte sur le non concordance entre le repère temporel et le
moment de l’énonciation.
Traditionnellement l’opposition temps déictiques/temps ana phoriques était
représentée schématiquement par la distinction temps absolus/temps relatifs.
[172] Il viendra tout de suite (futur simple, temps absolu/déictique).
[173] Quand il aura fini son travail, il viendra ( le futur antérieur est un temps
relatif/anaphorique).
De l’analyse de ces deux exemples il résulte que dans le cas du futur simple il y a coïncidence
entre le repère temporel et le moment de l’énonciation tandis que dans la deuxième phrase
le futur antérieur ne peut être repéré qu’en cor rélation avec un futur simple.
La distinction déictique/anaphorique n’est pas sans faille. Un temps considéré
comme déictique peut avoir une valeur anaphorique et un temps relatif (anaphorique) peut
être employé sans corrélatif ː
[174] A huit heures du so ir, il aura fini son travail.
Le futur antérieur est suffisant dans cette phrase pour localiser le procès.
Le passage du style direct au style indirect et invers ement est de même révélateur ː [175] Il
me disait qu’il il était venu/temps relatif, anaphorique) devient ː Je suis venu/temps absolu,
déictique).
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Par conséquent, T.Cristea a pleinement raison de considérer qu’il faut parler plutôt
d’emplois déictique ou anaphoriques que des temps déictiques ou anaphoriques (T.Cristea,
2000 ː 221).
La théo rie de l’énonciation de Benveniste amène à la conclusion qu’il a y a deux
grands types de temps ː les temps du discours et les temps narratifs (du récit). A partir de sa
théorie, dans une approche textuelle, on distingue de ux conceptions ː une conception
«localise », basée sur la localisation dans le texte et une conception « cognitive » où l’on
n’établit pas de référence au moment de l’énonciation, mais on se rapporte aux différentes
éléments du texte, à ce qui est « connu »,« manifeste », « saillant » dan s le texte. (Cristea,
2000 ː 221).
I.3.2. Formation et valeurs temporelles fondamentales des temps verbaux de
l’indicatif
Grevisse (2009), voit les temps comme « étant des formes que prend le verbe pour
indiquer à quel moment de la durée on situe l’action dans l’une des trois époques ː présent,
passé, futur » Il divise les temps en deux catégories ː simples et composés, « les temps
simples sont ceux dans lesquels le verbe ne présente, à chaque personne, qu’un seul mot et
les temps composés sont ceu x dans lesquels le participe passé est joint à différentes formes
des verbes avoir ou être » (Grevisse, 2009 ː 181).
[176] Je chasse, je chassais (temps simples).
[177] J’ai chassé, j’avais chassé (temps composés).
D’abord, nous voulons présenter les temps de l’indicatif du point de vue de leur
formation et de leurs valeurs fondamentales et ensuite nous allons -nous occuper uniquement
du futur (la formation et les valeurs fondamentales du futur feront l’objet du chapitre).
Le présent de l’indicatif ː La vale ur fondamentale du présent est une coïncidence
entre le moment de la parole et le procès. Il s’agit d’une action en cours d’accomplissement:
[178] Il ouvre l’armoire.
Une définition très claire en ce qui concerne la formation du présent nous semble
celle d onnée par Delatour (2004) et Sonia Berbinski (2013) où ils précisent de manière
cohérente la formation et l’emploi du présent. Il ne faut pas oublier que les formes du présent
sont complexes, on trouve un ou plusieurs radicauxː un radical au premier groupe , deux
radicau x au deuxième groupe, un/deux/ ou trois radicaux au troisième groupe.
La formation du présent ː Radical (on obtient le radical de l’infinitif par
l’enlèvement de la terminaison de l’infinitif) suivi des terminaisonsː Verbes du premier gr.
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er ː -e,-es, -e, -ons, -es, -ent: Je regarde, tu regardes, il regarde, nous regardons, vous
regardez, ils regardent.
A. Il faut mentionner les particularités orthographiques des verbes comme remercier, skier,
etc. où –i fait partie du radical. je remercie, je skie.
B. Selon les règles de la nouvelle orthographe (www. orthographe -recommandée.info) les
verbes en –éler et –eter reçoivent un accent grave sur le « e » muet qui précède les consonnes
« e » ou « t », lorsque la dernière syllabe est muette ː -geler/il gèle; peler/je pèle;
acheter/j’achète; haleter/il halète.
C. Selon les même règles, seuls les verbes appeler et jeter ainsi que leurs composé doublent
la consonne « l » ou « t » quand la dernière syllabe est muette ː appeler/j’appelle (mais nous
appelons), jeter/je jette (mais nous jetons).
D. Les verbes ayant un – e ou un – é à l’avant dernière syllabe change ce e en è quand la
dernière syllabe est muette. C’est le cas des verbes comme lever, semer, enlever, promener,
préférer, répéter ː -e /-è, é / -è ː je pèse, tu pèses, ils pèsent (mais nous pesons).
Espérerː j’espère mais ː nous espérons
E. Les verbes en – oyer, – uyer, – ayer , reçoivent – i devant le – e muet. C’est le cas des
verbes ː nettoyer, employer, appuyer, essayer, payer, etc.
Nettoyer ː je nettoie, tu nettoies, il nettoie, mais nous nettoyons, vous nett oyez .
Verbes du deuxième groupeː – ir à l’infinitif : Radical + -is, -is, -it, -issons, -issez, -issent.
Choisir /je choisis, tu choisis, il choisit, nous choisissons, vous choisissez, ils choisissent .
Verbes du troisième groupe ( – ir,-oir,- re à l’infinitif) ː Un radical ː radical + -e, -es, -e, -ons,
-ez, -ent. Offrir/ j’offre, nous offrons
Deux radicaux ː radical + -s, -s, -t, /-d, ons, -ez, -ent. Mettre/ je mets, nous mettons, ils mettent.
Partir/ je pars, nous partons, ils partent.
Trois radicaux ː radical + -s, -s, -t, -ons, -ez, -ent/ radical + -x, -x, -t, -ons, -ez, -ent.
Apercevoir/ j’aperçois, nous apercevons, ils aperçoivent.
Tenir/ je tiens, nous tenons, ils tiennent.
Pouvoir/ je peux, no us pouvons, ils peuvent.
Quant à l’emploi, le présent situe un fait au moment où l’on parle, l’action est en
cours d’accomplissement.
[179] Les élèves sautent à la corde dans le parc.
On emploie le présent pour une description, pour une vérité générale et de plus il
peut évoquer le passé (présent historique).
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Le passé composé de l’indicatif
Il faut tout d’abord souligner l’ambigüité de cette forme verbale ː formée d’un
auxiliaire au présent de l’indicatif et d’un participe passé, elle peut exprimer un proc ès dans
le présent ou un fait passé .Corrélé avec le présent de l’indicatif qui exprime un fait dont le
déroulement s’accomplit au moment même de la parole, le passé composé exprime un fait
dont on constate qu’il est achevé au moment de l’énonciation ː [18 0] Quand il a fini son
travail, il se repose.
Formation ː auxiliaire avoir ou être + participe passé. Chanter -j’ai chanté Venir -je suis venu
Il faut mentionner que la majorité des verbes se conjuguent avec l’auxiliaire avoir.
[181] Nous avons écrit des cartes postales pour la fête de la musique.
Certains verbes très fréquents se conjuguent avec être (il s’agit des verbes de
mouvement et des verbes de changement d’état) ː
• des verbes de mouvement qui montrent un changement de lieu ou un déplacement dans
l’espace ː aller, arriver, descendre, entrer, monter, partir, passer, rentrer, sortir, venir, tomber.
[182] Elles sont parties à la piscine.
• quatre verbes d’état ː devenir, rester, naître, mourir.
[183] Victor est devenu ingénieur.
Il y a aussi des verbe s de mouvement qui se conjuguent avec être quand ils sont suivis d’un
complément d’objet direct (rentrer, entrer, rentrer, monter, descendre, passer, sortir,
retourner)
[184] Les enfants de la chambre 100 sont déjà montés.
[185] Nous sommes descendus au rez-de-chaussée.
[186] Le concierge est monté avec nous dans la chambre de l’hôtel.
[187] J’ai descendu l’escalier en vitesse.
[188] J’ai passé quelque temps à la campagne .
[189] Je suis passé par la forêt pour arriver à l’auberge de la jeunesse.
Grevisse (2009), dit que « le passé composé exprime un fait ponctuel, une répétition,
une succession des événements » (Grevisse, 2009 ː 235)
[190] Il a travaillé avec ardeur, puis il s’est reposé.
[191] La dispute a commencé, ensuite elle a dégénéré en bataille.
Selon certains linguistes Grevisse (2009), Delatour (2004), « le passé composé est le
temps de la conversation », de « la correspondance », de « la communication courante »
(Delatour, 1991 ː 125).
L’imparfait de l’indicatif
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Grevisse (2009), Dobre (2019), disent que « l’imparfait, montre une action en train
de se dérouler dans une portion du passé, mais sans voir le début ni la fin de cette action »
(Grevisse, 2009 ː 232)
Delatour (2004), explique l’imparfait comme étant « régulière pour tous les verbes ː
radical de la 1 re personne du pluriel de l’ indicatif présent + -ais, -ais, -ait, -ions, -iez, -aient.
Nous cherch -ons- je cherchais, nous cherchions. Nous grandissons je grandissais, nous
grandissions Nous savons je savais, nous savions
Les auteurs mentio nnées ci -dessus, précisent que « l’imparfait n’a pas de limites
précises dans le temps et qu’il s’emploie dans un commentaire, dans une explication, une
description et aussi pour exprimer une attitude» à l’égard des faits rapportés.
[192] En 2003, j’étais à Craiova.
[193] Pendant les vacances d’été nous faisions des balades à la campagne.
Dans le premier exemple [192] l’imparfait exprime une action non achevée, qui dure, dans
le deuxième [193] on a affaire à un imparfait itératif (d’habitude).
Le passé simp le
Pour Poisson (2002), « le passé simple est une forme verbale de la langue écrite qui
exprime une action passée complètement achevée ou accomplie à un moment donné du passé
» (Poisson, 2002 ː 142). Il est appelé parfois le temps de « la distance » et de « la rupture »
et s’emploie le plus souvent à l’écrit et très rarement à l’oral, lorsqu’on veut présenter des
faits historiques ou appartenant à une époque qui s’est terminée.
[194] Nous admirâmes le pays age, la tranquillité des bois.
[195] Elle prit place à côté de moi.
Le passé simple s’emploie surtout à la III e personne du singulier. Il est par excellence
le temps du récit. La manière de la formation ː radical du verbe au participe passé +
terminaisons (Berbinski, notes de cours ː 99). Les formes du pas sé simple sont assez
complexes. Il existe quatre types de terminaisons.
♦ Les verbes du premier groupe (en -er) ː participe passé en é (qu’on enlève) + -ai,-as,-a,-
âmes, -âtes,-èrent. Chanter ː Je chanta i, tu chantas……..nous chantâmes :
[194] Le prof les salua, leur donna à préparer les leçons, puis leur demanda ce qu’ils
voulaient.
♦ Les verbes du deuxième groupe (en –ira) ː participe passé en i (qu’on enlève) + – Is, -is, –
it, -ȋmes, -ȋtes, -irent. Finir ː Je finis, tu finis……nous finîmes.
♦ Les verbes du troisième groupe (en –ir, -oir, -re) : a. – is, -is, -it, -ȋmes, -ȋtes, -irent b. -us, –
us, -ut,-ûmes, -ûtes, -urent. En général, selon la terminaison du participe passé, on choisit la
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série en « is » ou en « us » (Berbinski, notes de coursː 99). Pouvoirː pu (qu’on enlève) : je
pus (p+us), tu pus…….nous pûmes . Mettre ː mis (on enlève « s »): je mis (mi+is, les deux
« i » se co ntractent), tu mis…..nous mȋmes.
♦ Il y a pourtant quelques particularités. Deux verbes ont des terminaisons suivants ː venir
et tenir ː -ins,-ins,-int,-înmes, -tîntes,-tinrent. Le participe passé venu ː on enlève –u et on
ajoute les terminaisons en « us ». Ces verbes prennent isː ven +is – je venise, mais i est inclus
dans le radical ː je vins.
[196] Elles vinrent vers huit heures et tinrent discours toute la nuit.
Le plus -que-parfait de l’indicatif
Comme toutes les formes composées, le plus -que-parfait possède selon Riegel et alli
(1994), deux valeurs de base « il marque l’aspect accompli et il indique l’antériorité par
rapport à la forme simple correspondante ». C’est la forme composée qui correspond à
l’imparfait (Riegel et alli, 1994 ː 311).
Il peut se rencontrer dans une proposition subordonnée qui dépend d’une principale
dont le verbe est au passé composé, à l’impar fait ou au passé simple ː
[197] Le professeur a apprécié les efforts qui j’avais faits.
[198] Il annonça que l’invité était arrivé.
[199] Aussitôt que le père était rentré, toute la famille s’asseyait à table.
Dans l’exemple [197] le plus -que-parfait s’em ploie en corrélation avec un verbe au passé
composé, dans l’exemple [198] il est corrélé avec un passé simple et dans le troisième
exemple [199] avec un imparfait.
Le plus -que-parfait de l’indicatif est formé de l’imparfait de l’auxiliaire + le participe p assé
du verbe.
[200] Il avait mangé , [201] Il était parti/Elle était partie.
La majorité des verbes se conjuguent avec l’auxiliaire avoirː
♦ 1 er groupe ː Observer ː [202] J’avais observé, Nous avions observé .
♦ 2 e groupe ː Finir ː [203] J’avais fini, Nous avions fini .
♦ 3 e groupe ː
Mettre ː [204] J’avais mis, Nous avions mis .
Partir ː [205] Elle était partie, Nous étions partis .
Vouloir ː [206] J’avais voulu, Nous avions voulu .
Il y a aussi des verbes de mouvement qui se conjuguent avec l’auxiliaire Ê TREː
1 er groupe ː Rentrer ː [207] Elle était rentrée, Nous étions rentré
3 ème groupe ː Partir ː [208] Elle était partie, Nous étions partis .
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Delatour (2004), dit que « le plus -que-parfait marque une antériorité lointaine par rapport à
un présent » (Delatour, 2004 ː 128).
[209] Mon bracelet n’est plus là. Pas possible, je l’avais mis dans le tiroir.
Les grammairiens comme Dobre C. (2019), Cristea (2000), Grevisse (2004)
soulignent l’emploi « du plus -que-parfait avec la conjonction si » ; il exprime donc l’irréalité
d’un fait passé.
[210] Il m’a grondé comme si j’avais fait une gourde.
[211] Si tu étais arrivé à temps, tu aurais rencontré ton ami.
[212] Ah !si j’avais passé l’examen !
Dans les trois exemples ci -dessus, le plus -que-parfait exprime des faits qui ne se sont pas
passés ː je ne fait aucune gourde (exemple [210], tu n’es pas arrivé à temps (exemple [211]),
je n’ai pas passé l’examen (exemple [212]).
I.3.3. La concordance des temps à l’indicatif dans les complétives .
La concordance des temps représente la correspondance entre le temps du verbe de
la proposition principale et celui de la proposition subordonnée. Deux paramètres entrent en
compte ː l’époque à laquelle s’inscrit le fait principal et le rapport chronologique qui unit la
subordonn ée à la principale. La subordonnée exprime un fait antérieur, simultané ou
postérieur par rapport à l’action de la principale. « On emploie le terme de concordance des
temps pour désigner une relation de dépendance entre le morphème temporel d’un verbe
régissant (VR) et celui d’un verbe régi (vr). Les contraintes de temps se manifestent dans
des structures du type ː Po -(relateur) -P1, c’est à -dire des macrostructures qui contiennent
plusieurs propositions ou dans des suites de phrases sans relateur (conjonct ion) explicite
(style indirect libre) » (T. Cristea, 2000 ː 231).
Le tableau ci -dessous, emprunté à Sonia Berbinski, 2013 ː100 met très clairement en
évidence les mécanismes qui régissent la concordance des temps à l’indicatif.
LA CONCORDANCE DES TEMPS À L’INDICATIF DANS LES COMPLETIVES
Definition
Concordance dans l’énoncé – les verbes de la phrase régissante se trouvent au présent
de l’indicatif, du conditionnel ou du subjonctif
Phrase régissante Rapport Phrase régie
40
PRESENT
Attention :
On peut avoir une
simultanéité au futur :
FUTUR
PRESENT
Attention :
On peut avoir une
antériorité au futur :
FUTUR Simultanéité = les actions
exprimées par les verbes de
la régissante (en général
phrase principale) et de la
régie (phrase subordonnée)
se passent EN MÊME
TEMPS
Antériorité = l’action de la
phrase régie se passe
AVANT l’action de la
régissante PRESENT
Je sais que tu viens .
FUTUR SIMPLE
Tu croiras que je viendrai .
PASSE COMPOSE
Il pense que tu es venu .
PASSE RECENT (dans le
présent)
Je crois qu’il vient de rentrer.
FUTUR ANTERIEUR
Il pensera que tu auras réussi.
PRESENT Postériorité = l’action de la
phrase régie se passe
APRES l’action de la
régissante FUTUR SIMPLE
Il m’ écrit qu’il viendra .
FUTUR PROCHE (dans le
présent)
Il m’ écrit qu’il va venir .
Concordance dans le récit – les verbes de la phrase régissante se trouvent à tout temps
passé de l’indicatif, du conditionnel ou du subjonctif
Phrase régissante Rapport Phrase régie
Tout temps passé Simultanéité IMPARFAIT
Il crut que le spectacle
continuait.
Tout temps passé
Antériorité PLUS -QUE -PARFAIT
Elle me disait que sa mère
était rentrée .
PASSE RECENT (dans le
passé)
Nous pensâmes que le bus
venait de passer .
41
Tout temps passé
Postériorité CONDITIONNEL
PRESENT
La météo avait annoncé qu’il
ferait beau temps le
lendemain.
FUTUR PROCHE (dans le
passe)
Elle savait qu’il allait lui
téléphoner .
Conclusions partielles
Dans ce premier chapitre nous avons analysé trois catégories verbales ː le mode,
l’aspect et le temps.
La première catégorie verbale prise en compte est le mode. La première acception du
terme « mode » renvoie à sa faculté taxinomique. Si la grammaire traditionnelle comptait
sept modes (indicatif, subjonctif, conditionnel, impératif, infinitif, participe et gérondif), les
ouvrages plus récents réduit ce nombre à cinq (le gérondif est associé au participe et le
conditionnel est incorporé à l’indicatif, notamment pour des raisons d’ordre sémantiques. La
deuxième acception du terme « mode » se rapporte à la modalité, à sav oir l’attitude du
locuteur à l’égard de l’énoncé et sa manière d’envisager l’action. En grandes lignes,
l’indicatif exprime la certitude, le conditionnel indique l’éventualité, le subjonctif est le
mode de la subjectivité, l’impératif celui du commandement , l’infinitif exprime le procès
d’une manière abstraite, le participe s’approche de l’adjectif. Selon la capacité on
l’incapacité à distinguer les personnes par des désinences spécifiques ou divise les modes en
deux grandes catégories ː modes personnels, q ui possèdent cette capacité et modes
impersonnels, qui ne la possèdent pas. Les modes personnels sont ː l’indicatif, le subjonctif,
l’impératif et, selon la grammaire traditionnelle, le conditionnel aussi. Les modes
impersonnels sont ː l’infinitif et le pa rticipe + gérondif.
La deuxième catégorie étudiée a été l’aspect.
Quand il s’agit de l’aspect, on envisage le procès en lui -même, du point de vue de
son développement interne, en dehors des considérations d’ordre chronologique. Nous avons
fait d’abord un b ref historique de la notion d’aspect, vu son introduction relativement récente
dans la grammaire française. Les principales oppositions aspectuelles en français
contemporain sont ː accompli/inaccompli (réalisée par l’opposition temps composés/temps
42
simples ) ; perfectif/imperfectif (manifestée par le sens du verbe et linguistiquement, par
l’absence ou la présence d’un complément d’objet); sécant/non sécant, qui repose sur
l’opposition imparfait/ passé simple; inchoatif/terminatif (réalisée par des périphrase s et des
procédés de dérivation lexicale); semelfactif/itératif, basée sur l’emploi des compléments
circonstanciels de temps, mais aussi sur l’existence de certains préfixes ou suffixes dans la
structure du verbe. L’aspect progressif peut être exprimé par la structure « aller + participe
présent » ou par la périphrase « être en train de ».
En ce qui concerne la catégorie du temps, nous avons cru nécessaire de faire la
distinction entre le temps objectif et le temps grammatical. Entre les deux temps (réel et
linguistique) il n’y a pas toujours de coïncidence. Nous avons essayé d’analyser les temps
verbaux sous un angle énonciatif.
A la lumière de la théorie de l’énonciation Riegel et alli mettent en évidence deux
repères temporels (initial et dérivé). M.Reinc hebach y ajoute le point de référence. A partir
de la théorie de l’énonciation Benveniste il y a deux grands types de temps ː le temps du
discours et les temps du récit. Il y a aussi opposition temps déictiques/ temps anaphoriques.
La formation et les prin cipales valeurs de l’indicatif ont aussi été mises en évidence
au cours de ce chapitre. La concordance des temps de l’indicatif présent les rapports qui
s’établissent entre le temps du verbe régissant et les temps du verbe régi. C’est par la
concordance qu e l’on clôt le chapitre 1 .
Chapitre II
Le futur simple de l’indicatif
43
Le futur s’emploie pour exprimer un procès, un fait ou une action postérieure au
moment où l’on parle. Selon les dires de Martin Riegel et alli « les temps du futur situent le
moment du procès dans l’avenir après le moment de l’énonciation » (Riegel, 1994 ː 549).
Selon Delatour (2004) les temps du futur peuvent être divisés en deux grandes
catégories. La première catégorie comprend les temps du futur qui se rapportent au pré sent
ou au futur ː futur simple, futur proche et futur antérieur. La deuxième catégorie contient les
temps du futur qui se rapportent a un temps du passé ː futur simple dans le passé, futur proche
dans le passé, futur antérieur dans le passé (Delatour, 200 4 ː 129).
II.1. Formation du futur
II.1.1. Le futur simple
Le futur simple se forme sur l’infinitif auquel on ajoute les terminaisons suivants ː –
ai, -as, -a, -ons, -ez, -ont. Ces terminaisons, qui sont les mêmes pour tous les groupes de
verbes sans exception, renvoient au sens primordial du futur, à savoir ː j’ai à regarder = je
regarderai ;t u as à regarder = tu regarderas ; il a à regarder = il regardera ; Ils ont à regarder
= ils regarderont (Grevisse, Le bon usage 1988 ː 1216). On voit de ces exem ples que les
terminaisons du futur, à toutes les personnes du singulier et à la troisième personne du
pluriel, sont identiques aux formes du verbe « avoir » à l’indicatif présent.
Si les terminaisons ne changent pas, quel que soit le groupe du verbe, il n’ en pas de
même pour l’infinitif qui sert de radical au futur. Celui -ci peut subir des modifications plus
au moins grandes, allant pour quelques verbes jusqu’au changement total.
a. Les verbes du premier et du deuxième groupe forment leur futur simple selon la règle
générale, à savoir à partir de l’infinitif auquel on ajoute les terminaisons déjà mentionnées ː
réciter -je réciterai/nous réciterons, punir -je punirai/nous punirons. Il faut rappeler qu’un
nombre assez grand de verbes du premier groupe présentent certaines particularités au futur.
Certains verbes qui ont un « e muet » à l’avant -dernière syllabe transforment ce « e muet »
en [ϵ] par l’adjonction d’un accent grave sur ce « e ».Exemple ː
• mener ː je mènerai, tu mèneras, il mènera, nous mènerons, vo us mènerez, ils mèneront.
• semer ː je sèmerai, nous sèmerons.
• achever ː j’achèverai, nous achèverons.
• se promener ː je me promènerai, nous nous promènerons.
• lever ː je lèverai, nous lèverons.
Selon les propositions de la Règlementation de l’orthographe de 1990, 1995, les
verbes qui ont un é [e] à l’avant -dernière syllabe le transforment en è [ ԑ] mais seulement à
44
l’oral (à l’écrit on conserve l’accent aigu). Mais les linguistes et l’Académie française
contestent ces propositions qui boulever sent une fois de plus la correspondance écrit -oral.
Nous allons suivre les règles académiques. Exemples ː
• répéter ː je répéterai, nous répéterons par rapport à je répèterai (recommandé par
l’Académie Française).
• révéler ː je révélerai, nous révélerons par rapport à je révèlerai (recommandé par
l’Académie Française).
• préférer ː je préférerai, nous préférerons mais Je préfèrerai selon l’Académie Française.
• refléter ː je refléterai, nous refléterons mais Je reflèterai, nous reflèterons selon l’Académi e
Française).
Les verbes qui finissent en -eler et -eter changent le dernier « e » du radical de
l’infinitif en [ ԑ] marquant un « è » devant un « e » muet de la dernière syllabe.
Exemple ː geler ˃ lat.gelare (je gèlerai, nous gèlerons)
Selon la grammaire traditionnelle, les verbes en -eler et -eter subissent cette
modification soit par l’adjonction d’un accent grave sur le « e » de l’avant -dernière syllabe,
soit par le redoublement de la consonne – l en – t. Exemples ː le verbe peler ː je pèlerai, nous
pèlerons/renouveler ː je renouvellerai, nous renouvelleron s/acheter ː j’ achèterai, nous
achèterons/feuilleter ː je feuilletterai, nous feuilletterons.
Mais il nous faut prendre en compte la « nouvelle orthographe » proposée par les
organismes francophones avi sés, dont l’Académie française aussi, qui recommande la
conjugaison des verbes en -eler et -eter d’après le mod èle de « peler » et de « acheter »
excepté « appele r » et « jeter » et leurs composés qui redoublent la consonne -l en -t.
www.orthographe -recommandée.info « Cette différence d’actualisation à l’écrit du « e »
prononcé « ouvert » est due aux particularités étymologiques. Les verbes qui en latin ont un
double « l » (ex. appeler <lat. appellare) ou un groupe consonantique en po sition
prétermianison d’infinitif (jeter <lat. jectare) doublent l a consonne du radical devant un « e
» muet. Par contre, si les étymones ne contiennent pas cette particularité, alors on utilise un
accent grave sur le « e » du radical devant une consonne + un « e » muet (geler <lat. gelare)
(Berbinski, notes de cours).
Par conséquent, on aura selon le modèle de peler et d’acheter ː
Renouveler ː je renouvèlerai, nous renouvèlerons/Feuilleter ː je feuillèterai, nous
feuillèterons/ mais aussi les exceptions men tionnées ː Appeler ː j’appellerai, nous
appellerons/Jeter ː je jetterai, nous jetterons.
45
Une autre particularité concerne les verbes qui finissent en –oyer, -uyer, -ayer. Au
futur simple, ces verbes changent y en i à toutes l es personnes (J.Delatour et all i « Nouvelle
Grammaire du français »; 2004 ː 317, Sonia Berbinski, 2013) – déployer ː je déploierai, nous
déploierons; appuyer ː j’appuierai, nous appuierons; essuyer ː j’essuierai, nous essuierons;
nettoyer ː je nettoierai, nous nettoierons, etc.
Remarque 1. Les verbes en –ayer peuvent changer ou ne pas changer le y en i au futur
simple. Ainsi, dans le langage standard (recommandé), le verbe payer change y en i: je
paierai; par contre, dans le langage non soutenu ou qui a des visées stylistiques, le verbe
conserve y : je payerai; essayer ː nous essaierons, mais aussi nous essayerons.
Remarque 2. Le verbe envoyer est irrégulier au futur/ j’enverrai, tu enverras, il/elle enverra,
nous enverrons, vous enverrez, ils/elles enverront.
Avant d’en finir avec les verbes du premier et du deuxième groupe il faut mentionner que le
verbe aller ne forme pas le futur sur l’infinitif. Les formes du verbe aller au futur sont les
suivantes ː j’irai, tu iras, il ira, nous irons, vous irez, ils iront.
Les verbes du deuxième groupe forment le futur à partir de l’infinitif + les
terminaisons spécifiques ː ai, as, a, ons, ez, ont. Exemples ː réussir -je réussirai, nous
réussirons; obéir -j’obéirai, nous obéirons; réfléchir -je réfléchirai, nous réfléchirons.
b. Les verbes du troisième groupe. A la suite des indications retrouvées dans plusieurs
chapitres consacrés à la conjugaison (Riegel et alli, 1994 ː 265 -287 ; Poisson -Quinton et alli,
2002 ː 333 -389, Delatour et alli, 2004 ː 311 -332, etc.) nous avons brossé le tableau suivant
sur la formation du futur des verbes du troisième groupe.
Les verbes en -re forment le futur sur l’infinitif mais ils perdent la voyelle finale de
l’infinitif ( -e) devant les terminaisons du futur ː lire / je lirai, nous lirons/ écrire – j’écrirai,
nous écrirons. Exception ː le verbe faire au futur a un radical différent de celui de l’infinitif
ː je ferai, nous ferons.
Les verbes en -ir forment, de manière générale, le futur sur l’infinitif ː sortir – je sortirai, nous
sortirons; mentir – je mentirai, nous mentirons; sentir – je sentirai, nous sentirons.
Exceptions ː les verbes venir, tenir et leurs composés ont, au futur, un radical différent de
celui de l’indicatif ː venir – je viendrai, nous viendrons; tenir – je tiendrai, nous tiendrons.
• quelques verbes en –ir ont deux r au futur ː acquérir -j’acque rrai, nous acque rrons; courir –
je cou rrai, nous cou rrons; mourir -je mou rrai, nous mou rrons.
• dans le verbe cueillir et ses composés la terminaison –ir de l’infinitif se transforme, au
futur, en –er ː cueillir -je cueillerai, nous cueillerons; accueillir -j’accueillerai, nous
accueillerons.
46
Les verbes en –oir ː La plupart des verbes en -oir sont irré guliers au futur ː
• certains verbes en –oir forment le futur sur le radical de l’infinitif + terminaisons ː
apercevoir -j’apercevrai, nous apercevrons; devoir -je devrai, nous devrons; pleuvoir -il
pleuvra.
• d’autres verbes ont au futur un radical tout à fa it différent de celui de l’infinitif ː savoir -je
saurai, nous saurons; pouvoir -je pourrai, nous pourrons; valoir -je vaudrai, nous vaudrons;
vouloir -je voudrai, nous voudrons; falloir -il faudra; s’asseoir -je m’assiérai, nous nous
assiérons ou je m’assoirai, nous nous assoirons ; voir ː je verrai, nous verrons.
Remarque ː Le verbe voir est irrégulier au futur mais les verbes pou rvoir et prévoir forment
le futur selon la règle générale l’infinitif + terminaisons) ː pourvoir -je pourvoirai, nous
pourvoirons; pré voir-je prévoirai, nous prévoirons.
Les verbes auxiliaires. Le futur des verbes avoir et être est irrégulier ː avoir -j’aurai, nous
aurons; être -je serai, nous serons.
La forme négative
La forme négative du futur simple se réalise à l’aide de la négation « ne…pas » (le
deuxième terme de la négatif peut être remplacé par un autre mot à sens négatif) qui encadre
le verbe ː [1] Il ne viendra pas , [2] Nous n’irons pas au théâtre.
La forme interrogative
La forme interrogative du futur se constitue selon les règles connues ː avec est-ce
que, avec l’inversion du sujet et par intonation (à l’écrit par point d’interrogation). Il y a
deux remarques à faire ː à la première personne du singulier on préfère l’int errogation avec
est-ce que à l’inversion du sujet; à la troisième personne du singulier, l’interrogation par
inversion exige d’intercaler la consonne t entre le verbe et les pronoms il elle et on ː [3]
Partira -t-il ? [4] Sortira -t-il ? [5] Sortira -t-elle ? [6] Apprendra -t-on jamais la vérité sur
cette affaire ?
II.1.2. Le futur proche
Le futur proche est formé du verbe « aller » (employé comme semi -auxiliaire) à
l’indicatif présent et de l’infinitif du verbe à conjuguer ː [7] Je vais partir en vacances . [8]
Tu vas arriver en retard. [9] Il/Elle va écrire une lettre. [10] Nous allons lire une belle
poésie. [11] Vous allez regarder un bon film . [12] Il/Elles vont entrer dans la salle de séjour.
Les pronoms personnels compléments sont placés entre le verb e allé et l’infinitif du
verbe (ils se rapportent au verbe à conjuguer, le verbe « aller » étant employé comme semi –
auxiliaire).
47
[13] Nous allons rencontrer nos amis devant le théâtre.
[14] Nous allons les rencontrer devant le théâtre.
[15] Elle va parler à sa meilleure amie.
[16] Elle va lui parler.
Dans l’exemple [14] on a remplacé le complément d’objet direct de l’exemple [13] par le
pronom correspondant. Le pronom complément d’objet direct est placé entre le verbe semi –
auxiliaire et l’infinitif du verbe . Dans l’exemple [15] il y a un complément d’objet indirect
qui a été remplacé dans l’exemple [16] par le pronom correspondant. Le pronom
complément d’objet indirect est placé entre le verbe allé et l’infinitif du verbe.
Les pronoms adverbiaux en et y sont placés eux aussi entre le verbe aller et l’infinitif du
verbe à conjuguer parce que ces pronoms se rapportent au verbe à conjuguer et non pas au
semi -auxiliaire aller.
[17] Nous allons arriver à Bucarest.
[18] Nous allons y arriver.
[19] Vous allez parle r de vos examens.
[20] Vous allez en parler.
Les pronoms adverbiaux en (exemple [20]) et y (exemple [18]) sont placés entre le verbe
«aller » et l’infinitif du verbe à conjuguer.
Le pronom réfléchi conserve aussi sa place devant le verbe à conjuguer ː
[21] Je vais me promener.
[22] Tu vas te réveiller.
[23] Il/Elle va se réjouir.
[24] Nous allons nous rencontrer.
[25] Vous allez vous séparer.
[26] Ils/Elles vont se parler.
De cet exemple, il ressort que le pronom réfléchi est placé entre le semi -auxiliaire allé et
l’infinitif du verbe à conjuguer.
Le futur proche se forme aussi des verbes devoir et pouvoir (employés comme semi –
auxiliaires modaux) à l’indicatif présent suivi du verbe à conjuguer (Riegel et alli, 1994 ː
315). Comme semi -auxilia ire modal devoir exprime le plus souvent l’obligation. Exemples
avec « devoir ».
[27] Je dois arriver à l’école à 8 heures du matin.
[28] Tu dois être chez moi à midi.
[29] Elle doit rentrer à la maison à deux heures.
48
Dans l’exemple [28] l’idée d’imminence est très claire. Dans les exemples [27] et [29] seuls
le contexte ou la situation peuvent éclaircir s’il s’agit d’une obligation (Chaque jour je dois
arriver à l’école à huit heures) ou d’une action imminente (Il est tard, je dois arriver à l’é cole
à huit heures).
Le verbe pouvoir en tant que semi -auxiliaire modal exprime d’habitude la possibilité. Il peut
être employé aussi a vec le sens d’un futur proche .
[30] L’avion peut atterrir d’un instant à l’autre (L’avion va atterrir).
[31] Tu peux to mber malade (Tu vas tomber malade).
[32] Demain, le temps peut se remettre au beau (Demain, le temps va se remettre au beau).
Dans l’exemple [30] l’idée de proximité est renforcée par le déterminant
circonstanciel d’un instant à l’autre. Dans l’exemple [31 ] l’idée d’imminence peut ressortir
mieux du contexte (Si tu sors maintenant, par ce mauvais temps). Dans exemple [32] l’idée
de possibilité et celle d’imminence s’entremêlent. Riegel et alli mettent très bien en évidence
ce double emploi des deux semi -auxiliaires ː pouvoir et devoir expriment respectivement
deux valeurs modales fondamentales, la possibilité et l’obligation […] Ces deux auxiliaires
peuvent aussi exprimer la probabilité ː pouvoir exprime une simple possibilité (il peut
pleuvoir), devoir expr ime une probabilité plus forte (il doit pleuvoir). Dans ce sens, ils
concurrencent le verbe « aller pour exprimer un procès à venir, en lui donnant leur coloration
spécifique » (Riegel et alli, 1994 ː 254).
Les expressions « être sur le point de » et « être près de » suivies d’un verbe à
l’infinitif équivalent elles aussi à un futur proche, pouvant exprimer une action imminente ː
(Poisson -Quinton, 2002 ː 134).
[33] Ils sont sur le point de tout gâcher.
[34] Sur le point de franchir le dernier obstacle, l e cheval tomba ( Lexis).
[35] Tu es près de faire une grosse bêtise.
Dans les exemples [33] et [34] l’idée d’imminence est rendue par l’expression être sur le
point de et dans l’exemple [35] par « être près de ».
Pour mettre à la forme négative un verbe a u futur proche, il faut encadrer le semi –
auxiliaire entre les deux termes de la négation ː [36] Je ne vais pas partir . [37] Nous n’allons
pas refuser une telle offre. À la forme interrogative, on emploie la formule interrogative est –
ce que devant le semi -auxiliaire ː [38] Est-ce que tu vas sortir ? On fait l’inversion semi –
auxiliaire + sujet ː [39] Vas-tu partir ? ou l’on se sert uniquement de l’intonation montante
de la phrase i nterrogative ː Tu vas sortir ? À la troisième personne du singulier, dans
l’interrogation avec inversion du sujet il faut intercaler la consonne t entre le semi -auxiliaire
49
aller et les pronoms personnels sujets il elle on ː [40] Va-t-il partir ? [41] Va-t-elle mentir de
nouveau ?/ [42] Va-t-on découvrir le pot aux roses ?
II.1.3.Le futur antérieur
Le futur antérieur est formé de l’auxiliaire avoir ou être au futur simple et du participe
passé d u verbe à conjuguer. Le choix de l’auxiliaire se fait comme pour tous les autres temps
composés, à savoir on emploie avoir pour la plupart des verbes et êtr e pour les verbes de
mouvement et les verbes pronominaux. On aura par exemple ː
[43] Dire
J’aurai dit
Tu auras dit
Il /Elle aura dit
Nous aurons dit
Vous aurez dit
Ils /Elles auront dit. [44] Venir
Je serai venu
Tu seras venu
Il /Elle sera venu(e)
Nous serons venus
Vous serez venus
Ils /Elles seront venus(es).
[45] Se promener
Je me serai promené
Tu te seras promené
Il /Elle se sera promené(e)
Nous nous serons promenés
Vous vous serez promenés
Ils /Elles se seront
promenés(es). [46] Être trompé (voix passive)
J’aurai été trompé
Tu auras été trompé
Il /Elle aura été trompé(e)
Nous aurons été trompés
Vous aurez été trompés
Ils /Elles auront été trompés(es).
La forme négative du futur
antérieur
Pour mettre un verbe au futur antérieur à la forme négative, on fait précéder
l’auxiliaire avoir ou être du premier terme de la négation « ne…pas » et on le fait suivre du
deuxième terme de la négation ː [47] Je n’aurai pas dit . [48] Je ne serai p as venu . [49] Je
ne me serai pas promené. [50] Je n’aurai pas été trompé . S’il y a un pronom réfléchi,
complément d’objet direct ou indirect, celui -ci est placé entre la négation ne et l’auxiliaire
comme dans [5 1] Je ne me serai pas promené. À la forme interrogative, dans le cas de
l’interrogation par inversion, il faut introduire la consonne t en tre l’auxiliaire avoir ou être
50
au futur et les pronoms il, elle ; ou on ː [52] Aura -t-elle dit ; [53] Sera-t-il parti ; [54] Se
sera-t-elle promenée ; [55] Aura -t-on su ? etc.
II.1.4. Le futur simple dans le passé
Le futur simple dans le passé s’emploie à la place du futur simple pour exprimer un
procès situé dans l’avenir par rapport à un temps du passé (le procès postérieur exprimé par
le futur simple se rapporte au moment de l’énonciation). L’emploi du futur simple dans le
passé est exigé par la règle de la concordance des temps à l’indicatif (Chapitre I). Selon cette
règle entre les différents temps d’une phrase complexe (principale + subordonnée) il y a une
correspondance, établie en fonction de la succesion des évènements (temps de la principale)
et des rapports qui existent entre les deux propositions (postériorité, simultanéité,
antériorité). Le rapport de postériorité indique que l’action de la propo sition subordonnée se
passe après celle de la proposition principale. Exprimant un procès situé dans l’avenir par
rapport à un temps du passé, le futur simple dans le passé s’emploie dans la proposition
subordonnée quand le temps de la proposition principa le est au passé (passé composé,
imparfait, passé simple, etc.), pour un rapport de postériorité. Par conséquent, il remplace le
futur simple de la subordonnée employé quand dans la principale on a le présent ou le futur,
pour un rapport de postériorité.
Le futur simple dans le passé a les mêmes formes que le conditionnel présent. Il est
formé sur l’infinitif du verbe + les terminaisons -ais, -ais, -ait, -ions, -iez, -aient. Quelques
exemples ː
• chanter ː je chanterai (futur simple), je chanterais (futur s imple dans le passé).
• finir ː je finirai (futur simple), je finirais (futur simple dans le passé)
• mettre ː je mettrai (futur simple), je mettrais (futur simple dans le passé)
• savoir ː je saurai (futur simple), je saurais (futur simple dans le passé).
Tel que l’on voit les formes du futur simple dans le passé sont identiques à celles du
conditionnel présent. À la forme négative le verbe est encadré par les deux termes de la
négation « ne…pas » ː je ne chanterais pas, je ne mettrais pas, etc.
II.1.5. Le futur proche dans le passé
Il s’emploie à la place du futur proche, quand le verbe de la proposition principale
est à un temps du passé, pour un rapport de postériorité. Le futur proche dans le passé est
formé du verbe aller à l’imparfait et du verbe à conjuguer à l’infinitif ː
[56] J’allais partir.
51
[57] Tu allais écrire.
[58] Il(Elle) allait parler.
[59] Nous allions rentrer.
[60] Vous alliez être en retard.
[61] Ils(Elles) allaient sortir.
Les pronoms personnels compléments, les pronoms adverbiaux et les pronoms réfléchis sont
placés devant l’infinitif ː
[62] J’allais les voir.
[63] Tu allais lui parler.
[64] Nous allions y arriver.
[65] Vous alliez en manger.
Les autres futurs proches dans le passé (avec « devoir » et « pouvoir » et avec « être
sur le point de » et « être près de ») se forment de l’imparfait du semi -auxiliaire et de
l’infinitif du verbe à conjuguer. Ils s’emploient dans la subordonnée, pour exprimer un
rapport de postériorité, quand le verbe de la principale est à un temps du passé ː
[66] J’ai cru qu’il pouvait tomber malade.
[67] Ils disaient qu’ils devaient arriver à l’aéroport à 9 heures.
[68] Je croyais que nous étions sur le point de manquer le train.
[69] Je voyais qu’elle était près de se fouler une cheville.
À la forme négative, on met le semi -auxiliaire entre ne et pas ː [70] Je n’allais pas
partir [71] Je n’allais pas les voir.
II.1.6. Le futur antérieur dans le passé
Il s’emploie à la place du futur antérieur, quand le verbe de la proposition principale
est à un temps du passé, pour un rapport de postériorité.
Les formes du futur antérieur dans le passé sont identiques à celles du conditionnel
passé. Il est formé donc du futur simple dans le passé de l’auxiliaire « avoir » (pour la plupart
des verbes) ou de l’auxiliaire « être » (pour les verbes pronominaux et les verbes de
mouvement) et du participe passé du verbe à conjuguer.
[72] Dire
J’aurais dit
Tu aurais dit
Il(Elle) aurait dit [73] Venir
Je serais venu
Tu serais venu
Il(Elle) serait venu(e)
52
Nous aurions dit
Vous auriez dit
Ils(Elles) auraient dit Nous serions venus
Vous seriez venus
Ils(Elles) seraient venus(es).
[74] Se promener
Je me serais promené
Tu te serais promené
Il(Elle) se serait promené, (e)
Nous nous serions promenés
Vous vous seriez promenés
Ils(Elles) se seraient promenés(es). [75] Être trompé
J’aurais été trompé
Tu aurais été trompé
Il(Elle) aurait été trompé(e)
Nous aurions été trompés
Vous auriez été trompés
Ils(Elles) auraient été trompés(es).
II.2. Le futur temps
Le syntagme « futur temps » est emprunté à Robert Martin. La question « Le futur,
temps ou mode? » (Pour une logique du sens, 1992 ː 140) se rapporte aux valeurs temporelles
et aux valeurs modales que peut avoir le futur dans certains contextes. Les valeurs m odales,
associées à l’idée d’éventualité qu’implique l’avenir, ont conduit certains auteurs à
considérer le futur plutôt comme un mode que comme un temps. Par une argumentation
assez ardue, Robert Martin démontre la linéarité du futur en lui conférant, de la sorte, droit
de cité dans la catégorie temps (Ibid ː 145). Tout en nous ralliant à son idée nous considérons
que les deux aspects du futur (temporel et modal) sont aussi importants et dignes d’être
soumis à l’analyse. Par « futur temps » nous comprenons tout simplement les valeurs
temporelles du futur.
II.2.1. Valeurs temporelles du futur simple
Tous les grammairiens s’accordent à dire d’une manière ou d’une autre que le futur
simple exprime une action postérieure par rapport au moment de l’énonciation. Le moment
dans l’avenir où se passera l’action n’est pas précisée avec exactitude par l’emploi du futur
simple. Pour indiquer la distance qui sépare le procès/l’action exprimé par le futur du
moment de l’énonciation, on emploiera un indicateur temporel (u n adverbe de temps ou un
complément circonstanciel de temps).
[76] Nous nous reverrons ce soir.
[77] Il partira demain.
53
[78] Il reviendra le mois prochain.
[79] Elle sera de retour dans un mois.
Tel qu’il ressort de ces exemples, la proximité ou l’éloignem ent de l’action par
rapport au moment de l’énonciation sont exprimés avec plus de précision par l’intermédiaire
des indicateurs temporels ce soir. [76] indique une action plus proche que demain [77], par
l’année prochaine [78] on mentionne une action plus éloignée que celle exprimée par
l’indicateur temporel dans un mois [79].
À l’appui de ces dires, on pourrait citer M.Riegel et alli (1994 ː 550) ː « Ces
indicateurs temporels peuvent spécifier la distance entre le fait à venir et le présent du
locuteur ː tout de suite situe un point plus proche du présent que bientôt » (Riegel.M et alli,
1994 ː 550).
Le futur simple peut exprimer aussi un fait ultérieur au moment de l’énonciation
lequel indique une durée quelconque plus ou moins grande ː
[80] Il passera l a soirée avec nous.
[81] Nous resterons quelques jours dans cette ville.
[82] Son doctorat durera trois ans.
Il est évident, de ces exemples, que la durée exprimée est variable, allant de quelques heures
(la soirée) [80] jusqu’à plusieurs ans [81].
Le futu r simple peut exprimer aussi une action ultérieure qui se répète ː
[83] Tous les deux ans, vous ferez une cure thermale pour soigner vos rhumatismes.
[84] Tous les soirs, vous ne prendrez qu’un repas léger.
Dans l’exemple [83], il y a une action qui se rép ète à des intervalles assez grands, dans
l’exemple [84], l’action se répète fréquemment (chaque soir).
Des exemples ci -dessus on peut se rendre compte que, quoique l’action ou le fait exprimé
par le futur ne soient pas réalisés, le degré d’incertitude de c e temps est assez réduit. L’idée
de certitude exprimée par le futur simple est soulignée par la plupart des auteurs de
grammaires dont Robert Martin (1992 ː 143) ː [85] Pierre viendra n’est pas un énoncé qui
serait vrai ou faux. « C’est une hypothèse sur l ’avenir mais dont on considère que la
probabilité avoisine la certitude » (Robert Martin, 1992 ː 143).
Cette valeur de certitude apparaît aussi lors de l’emploi du futur dans les propositions
subordonnées dont le verbe principal exprime une déclaration, une constatation, une opinion
ou si l’adjectif opérateur de phrase de la principale exprime la certitude / la probabilité ː
[86] Il espère qu’il obtiendra le remboursement des dégâts.
[87] Il est sûr que tu arriveras à temps.
54
Dans l’exemple [86] le futur est employé après le verbe espérer (attendre avec confiance),
dans l’exemple [87] il est sûr exprime la certitude.
Néanmoins, dans ces exemples, le degré d’incertitude semble être plus grand que
dans une proposition indépendante dont le verbe est au futur. L’idée est mentionnée par
Robert Martin (1992 ː 143) « l’on observera surtout que [88] Pierre rentrera s’accompagne
d’un degré de certitude supérieur à celui de [89] Il est certain que Pierre rentrera » (Robert
Martin, op.cité ː 143).
Le futur simple appa raît aussi dans une phrase ayant une subordonnée conditionnelle
introduite par si (on emploie le futur dans la principale et, obligatoirement, l’indicatif présent
dans la subordonnée conditionnelle) ː
[90] Si vous a llez chez lui, vous trouverez visage de bois.
Il est permis d’employer le futur simple dans les interrogations indirectes introduites par si.
Il s’agit de si dubitatif utilisé après des verbes comme dire (à l’impératif), (se) demander,
s’interroger, ne pas savoir, ignorer, vouloir savoir, ne pa s dire, s’informer, etc.)
[91] Je me demande s’il acceptera mon projet.
[92] Il s’interroge si le professeur l’appréciera favorablement.
[93] Je veux savoir s’il renoncera à ce mariage absurde.
[94] Dis-moi si tu seras de la partie.
[95] Il ne dit pas s’il viendra avec nous.
Dans l’exemple [91] on a employé le futur après le verbe se demander suivi de si dubitatif.
Dans l’exemple [92] le futur est employé après s’interroger suivi de si. Dans l’exemple [93]
après vouloir savoir + si, dans l’exemple [94] après dire à l’impératif et dans l’exemple [95]
après ne pas dire. Il faut préciser que dans tous ses exemples l’interrogation porte sur
l’ensemble de la phrase, ce qui explique l’emploi du « si »
Robert Martin, 1992 souligne le fait que, en dépit du degré de probabilité qu’il
englobe de manière générale, le futur simple peut exprimer la certitude absolue. L’auteur
mentionne deux situations ː
a. Les intervalles temporels sont indiqués par le contexte ː
[96] Demain, tu auras quinze ans, ce sera ton anniversaire.
[97] Dans un mois , ça fera six mois depuis la mort de son mari.
[98] Dans cinq minutes, l’horloge va sonner quatre heures.
Du ces trois exemples, il s’ensuit que le contexte indique avec précision les intervalles
temporels ː la date de naissance est fixe [96], on connaît l a date du décès en question [97],
l’horloge sonne toutes les heures, donc quatre heures aussi [98].
55
b. Quand on relate une action passée qu’on ne saurait contester, mais qui est postérieure à
une autre action passée. C’est un futur anticipatif, appelé par les spécialistes « futur
historique » (Martin Riegel et alli, 1994 ː 550) ou « futur des historiens » (Robert Martin,
1992 ː 143). Voici un exemple de futur historique ː
[99] « Victor Hugo ébauche, sous forme de visions apocalyptiques, une épopée
philosoph ique qui aborde le problème du mal ː « La fin de Satan » et le problème de l’infini
« Dieu ». Ces deux œuvres, commencées l’une en février -mars 1854, l’autre au printemps
de 1855, ne paraîtront qu’après su mort, en 1886 et 1891 ». Utilisé par les historien s et les
historiens littéraires, « le futur historique » « anticipatif narratif » peut se rencontrer en série,
notamment dans la presse audiovisuelle à l’occasion de rétrospectives historiques (Riegel et
alli, 1994 ː 550).
Le futur simple peut exprimer tout comme le passé simple une série d’événements
/de faits / actions qui se succèdent ː
[100] Demain, il la conduira à la gare . Elle montera dans le wagon, s’assiéra à sa place
côté fenêtre, ouvrira un livre ou un journal et se mettra à lire. Et lui, il re stera sur le quai
en regardant tristement le train qui s’éloigne. Il devra s’habituer à vivre sans elle, quelque
difficile que ce soit pour lui (fragment rédigé par l’auteur du mémoire).
Les verbes au futur indiquent ici plusieurs événements qui se succèd ent et qui se
constituent dans une petite histoire ou dans une simple relation de faits. Tout comme le passé
simple, le futur simple peut exprimer un « aspect ponctuel ».
Un procès à venir peut être exprimé aussi par l’indicatif présent. Prenons les
exemp les suivants ː
[101] Je sors dans un instant.
[102] Je sortirai.
Dans l’exemple [101] l’indicatif présent exprime un procès à venir. Dans l’exemple [102] le
procès à venir est exprimé par un verbe au futur. L’action future exprimée par le présent
dans l’ex emple [101] est plus sûre que celle exprimée par le futur dans l’exemple [102] où
la part d’incertitude est plus grande.
C’est la coïncidence entre fait / procès /action et moment de l’énonciation qui fait
que la balance s’incline en faveur du présent en c e qui concerne le degré de certitude exprimé
ː « Le présent de l’indicatif concurrence le futur simple pour exprimer un procès à
venir [103] Je reviens dans une heure mais le présent qui envisage le procès comme vrai au
moment de l’énonciation, le valide de manière indiscutable, alors que le futur, qui le projette
56
dans l’avenir [104] Je reviendrai dans une heure l’évoque dans sa probabilité » (Riegel et
alli, 1994 ː 313).
II.2.2. Valeurs temporelles du futur proche
Ce qui différencie, dans notre conception, le futur proche du futur simple c’est en
premier lieu « imminence de l’action et, en deuxième lieu, un degré plus élevé de certitude».
Tel que disent Riegel et alli ː le futur proche « maintient plus nettement le lien avec le présent
de l’énonc iation et il présente la réalisation du procès comme plus assurée et sa réalité
comme plus certaine que le futur, qui laisse subsister un doute » (Riegel et alli, 1994 ː 315).
[105] Ils vont regarder la télé (action très proche du moment de l’énonciation).
[106] Simionescault est très malade. Il va casser sa pipe (Duhamel, in Lexis).
Dans l’exemple [106] le degré de certitude est très grand. Du moment que Simionescault est
très malade, il va sans doute mourir. Dans l’exemple [105] l’action est très proche du
présent.
Les verbes « devoir » et « pouvoir » ainsi que les expressions « être sur le point de » et « être
près de » marquent aussi l’imminence/la proximité du procès ː
[107] Ils doivent arriver demain. (Ils vont arriver)
[108] Il peu t partir tout de suite. (Il va partir)
[109] Elle est su r le point de se marier. (Elle va se marier)
[110] Il est près d’achever son mémoire de diplôme. (Il va achever son mémoire de diplôme)
Dans l’exemple [107] l’imminence du procès est marquée par le v erbe devoir dans l’exemple
[108] par le verbe pouvoir dans l’exemple [109] par l’expression périphrastique être sur le
point de et dans l’exemple [110] par être près de.
II.2.3. Valeurs temporelles du futur antérieur
Le futur antérieur exprime une action accomplie. Cette action est postérieure par
rapport au moment de l’énonciation. Un autre trait caractéristique du futur antérieur consiste
dans le fait qu’il exprime de manière générale une action ultérieure considérée comme
certaine. Employé dans une prop osition indépendante, le futur antérieur est accompagné
d’habitude d’une indication temporelle. « Le futur antérieur exprime un fait futur considéré
comme accompli, soit par rapport à un autre fait futur, soit par rapport à un repère
appartenant au futur e t explicité par un complément de temps » (Grevisse, Le Bon Usage,
Duculot, 1988 ː 1298 -1299).
57
[111] Dans deux semaines, il se sera installé dans son nouvel appartement (action
accomplie).
[112] À huit heures du soir, j’aurai fini mes devoirs (action accom plie).
Dans l’exemple [111] le complément dans deux semaines fournit le repère appartenant au
futur. Dans l’exemple [112] c’est le complément à huit heures du soir qui accomplit la même
fonction. Dans les deux exemples, le futur antérieur exprime l’aspect accompli.
L’indication temporelle n’est pas obligatoire ː
« Cette maladie de Catherine n’aura quand même éclairé sur le caractère de mon maître
Rohner » (Georges Duhamel, in Lagarde et Michard, XX e siècle ː 428).
Si l’on dit ː [113] Dans deux semaines, il s’installera dans son nouvel appartement ou [114]
À huit heures du soir, je finirai mes devoirs on a affaire à de simples indications temporelles
et non pas à des actions à valeur d’accompli. L’aspect accompli est exprimé par le futur
antérieur.
Le futu r antérieur s’emploie souvent dans des propositions subordonnées temporelles
qui expriment l’antériorité. Le verbe de la principale peut être au futur simple (le futur
antérieur exprime l’antériorité par rapport au futur simple) ː
[115] Lorsqu’il sera part i, elle pleurera de chagrin bou à l’impératif.
[116] Quand vous aurez écrit votre compte -rendu, remettez -le-moi !
Sauf quand et lorsque la subordonnée temporelle qui exprime l’antériorité peut être
introduite par d’autres relayeurs tels que ː une fois que, après que, à peine que, ne pas (plus
tôt)…que avec la forme réduite ne pas…que, dès que, aussitôt que, sitôt que ː
[117] Une fois que j’aurai trouvé ce livre, je le lirai.
[118] À peine sera -t-il entré que nous nous mettrons à table.
[119] Elle n’aura p as lu que deux ou trois pages de ce roman qu’elle le laissera de côté, il
est affreux.
[120] Dès qu’il aura déjeuné, il ira au stade.
[121] Aussitôt que tu auras vu le film, tu éteindras la télévision.
[122] Sitôt qu’il l’aura rencontrée, il lui dira ses quatre vérités.
Dans l’exemple [117] la subordonnée temporelle est introduite par une fois que. Le verbe du
principal est au futur simple (je lirai) et le verbe de la subordonnée est au futur antérieur
(j’aurai trouvé). Dans l’exemple [118] le verbe de la subordonnée est au futur antérieur (sera –
t-il entré) et celui de la principale au futur simple (nous nous mettrons ). La locution
introductrice à peine qu’exige l’inversion du sujet.
58
Le même jeu des temps (futur antérieur -futur simple), dans la principale e t, respectivement,
la subordonnée, après la locution ne pas…que, dans l’exemple [119].
Dans l’exemple [120] la locution dès que exprime l’antériorité immédiate. Dans la
subordonnée il y a un futur antérieur (il aura déjeuné) et dans la principale un futur simple
(il ira).
Les locutions « aussitôt…que » et « sitôt que » [121], [122] expriment aussi l’antériorité
immédiate. Dans la principale il y a des verbes au futur simple (tu éteindras, tu diras), et dans
la subordonnée des verbes au futur antérieur (tu aura vu, il l’aura rencontrée).
Les subordonnées temporelles ne sont pas les seules propositions subordonnées dans
lesquelles on peut rencontrer des verbes au futur antérieur. On peut retrouver le futur
antérieur aussi dans ː
• Une subordonnée de concession, introduite par alors que.
[123] Tu le croiras sur parole, alo rs qu’il aura menti.
• Une subordonnée de cause ː
[124] Tu passeras cet examen, parce que tu l’auras bien préparé.
• Une subordonnée de comparaison ː
[125] Votre avenir sera comme vous l’aurez préparé.
• Une subordonnée relative ː
[126] Nous boirons du caf é que nous aurons réchauffé.
Ces derniers exemples sont édifiants pour ce qui est de la valeur d’accompli de l’action
exprimée par le futur antérieur. D’après P.Charaudeau, (1992) il s’agit là d’une « valeur
fondamentale » du passé antérieur qu’il dénomme « futur accompli ». Dans le cas de ce futur
accompli le processus est imaginé « accompli » par rapport à une référence qui est elle -même
postérieure à l’actualité du sujet parlant (Charaudeau, 1992 ː 461).
Remarque ː En ce qui concerne la conjonction après que, qui introduit actuellement un verbe
au subjonctif, à l’oral, voire même à l’écrit, P.Charaudeau décide de manière catégorique en
faveur de l’indicatif, considérant que l’emploi du subjonctif, « est contradictoire avec la
position de postériorité ː ma is il est probable que du fait de la symétrie qui existe, du point
de vue du sens, entre avant que et après que, ce dernier emploi s’aligne sur son opposé » Ibid
ː 486.
La même idée peut être retrouvée chez Sylvie Poisson -Quinton et alli, 2007 qui
considèr ent que l’emploi du subjonctif après ce relateur ne s’explique que par des raisons de
fausse symétrie entre avant que et après que (Poisson, 2007 ː 283).
59
II.2.4. Valeurs temporelles du futur simple dans le passé
Ayant les mêmes formes que le conditionnel présent, le futur simple sert à exprimer
une action postérieure par rapport à un moment du passé. Il remplace le futur simple dans
un contexte du passé. La concordance des temps à l’indicatif exige que l’on emploie dans le
récit le futur simple dans le pa ssé, pour un rapport de postériorité. Le récit implique que le
verbe de la proposition principale est à un temps du passé.
[127] Elle est sûre que tu passeras cet examen (futur simple, il se rapporte au présent).
[128] Elle était sûre que tu passerais cet examen ( futur simple dans le passé, il se rapporte
au passé).
La valeur exprimée par le futur simple dans le passée est de non accompli dans le futur ː
[129] J’ai cru qu’il dévorerait ce livre mais il l’a laissé de côté.
Il resso rt de cet exemple que le futur simple dans le passé exprime une action non accomplie
dans le futur.
Le futur simple dans le passé peut être employé aussi dans une proposition
indépendante à condition qu’elle soit située dans un contexte de passé. Il s’agit en fait de
deux énoncés différents séparés par un point.
[130] Nous sommes le 20 août. Ce sera bientôt l’automne.
[131] Nous étions le 20 août. Ce serait bientôt l’automne.
Dans l’exemple [130] on a employé le futur simple dans un contexte de présent. Dans
l’exemple [131] le futur simple a été remplacé par le futur simple dans le passé à cause étant
donné le contexte de passé où il est placé.
De manière générale le futur simple dans le passé, ayant les mêmes formes que le
conditionnel présent, s’emploie pour observer la règle de la concordance des temps ː
[132] Nous apprenons qu’elle voyagera par le train (présent dans la principale).
[133] Nous avons appris qu’elle voyagerait par le train (un temps passé dans la principale).
Dans la première subordonnée le verbe est au futur simple. Dans la proposition principale le
verbe est à l’indicatif présent exemple [132]. Dans la deuxième subordonnée, exemple [133]
le verbe est au futur dans le passé (conditionnel présent). Dans la proposition principale du
deuxiè me exemple le verbe est au passé composé (mais on pourrait employer n’importe quel
autre temps du passé).
Dans les deux exemples, l’action de la proposition subordonnée est postérieure à celle de la
proposition principale.
II.2.5. Valeurs temporelles du futur proche dans le passé
60
Le futur proche du passé s’emploie aussi pour respecter la concordance des temps.
Dans le récit, pour un rapport de postériorité, il faut employer le futur proche dans le passé
à la place du futur proche employé dans le discours.
Le futur proche dans le passé correspond au futur proche (II. 1.2.) dans un contexte
de passé ː
[134] Il dit qu’il va sortir dans un quart d’heure.
[135]] Il a dit qu’il allait sortir dans un quart d’heure.
[136] Elle doit arriver dans une heure.
[137] Elle m’a téléphoné pour me dire qu’elle devait arriver dans une heure.
[138] La Météo annonce qu’il peut pleuvoir.
[139] La Météo a annoncé qu’il pouvait pleuvoir demain.
[140] Elle était sur le point de sortir quand le téléphone a sonné.
[141] Le journalist e était près de mettre la dernière ligne à son article, mais le rédacteur en
chef l’interrompit.
Tel qu’il résulte de ses exemples le futur proche dans le passé remplace, dans le récit, le futur
simple employé dans le discours. Dans les exemples [134], [13 6] et [138] le verbe de la
principale étant au présent (c’est le discours) on a employé le futur proche dans la
subordonnée. Dans les exemples [135], [137], [139], [140] et [141] le verbe du principal est
à un temps du passé (c’est le récit) on a employé l e futur proche dans le passé dans les
propositions subordonnées. Pour plus de précision, dans les exemples [139], [140] et [141]
on a employé le semi -auxiliaire modale [139] et les expressions périphrastiques être sur le
point de [140] et être près de à l’ imparfait pour exprimer la postériorité dans le récit.
II.2.6. Valeurs temporelles du futur antérieur dans le passé
Le futur antérieur dans le passé du passé indique que l’action exprimée a une valeur
d’accompli. Il se rapporte à un temps passé ː
[142] Il me dit qu’il ne lui restera pas beaucoup d’argent ap rès qu’il aura payé ses dettes
(futur antérieur).
[143] Il m’a dit qu’il ne lui resterait pas beaucoup d’argent après qu’il aurait payé ses dettes
(futur antérieur dans le passé, il se rapporte à un temps passé).
Dans l’exemple [142] le futur simple et le futur antérieur employés dans les propositions
subordonnées évoquent des évènements postérieurs au présent (c’est le discours) ; dans
l’exemple [143] pour évoquer des évènements postérieurs par rappo rt à un repère passé on
a employé le futur simple dans le passé et le futur antérieur dans le passé.
61
Certains grammairiens, (Sylvie Poisson Quinton et alli, 2007) remarquent aussi «la
valeur de résultat» du futur antérieur dans le passé (Poisson et alli, 2 007 ː 136).
[144] Elle a assuré son ami qu’ils se seraient rencontrés avant son départ.
De cet exemple il s’ensuit que l’aspect accompli peut être renforcé par une valeur de résultat.
II.3. Le futur -Mode
Par ce syntagme « futur mode » nous voulons nous r apporter aux « valeurs modales »
du futur (Riegel et alli, 1994 ː 313) ou, selon l’expression de R.Martin (1992 ː 141) à ses «
emplois modaux » :
En dehors de ses valeurs temporelles, le futur peut avoir certaines valeurs modales
liées au procès à venir qu’il exprime et à l’idée de probabilité qu’il implique. Selon R. Martin
c’est la nature même de la future fondée sur la « virtualité » et « l’idée du possible » qui
engendre les valeurs ou les « emplois modaux » qu’on lui attribue ː « Toute une série
d’em plois joue plus ou moins sur la virtualité inhérente à l’époque future. Ils se fondent sur
l’idée du possible que, par nature, l’avenir emporte avec lui » (Martin. R., 1992 ː 141). R.
Martin distingue trois grands types d’exploitation ː « Exploitation posi tive » (« futur
d’atténuation », « futur d’indignation », « futur conjectural »); « Exploitation par le biais des
actes dérivés » (« futur volitif », « futur de promesse »); « Exploitation négative » (« futur
des prophéties », « futur gnomique ») Ibid ː 141 -142.
De son côté Martin Riegel et alli met en évidence les valeurs modales du futur en
parlant « d’un futur injonctif », « d’un futur de promesse », « d’un futur prédictif », « d’un
futur d’atténuation », « d’un futur d’indignation » et « d’un futur de conjecture ou de
supposition ». En nous basant autant sur les auteurs mentionnés que sur l’étude de certains
textes littéraires et la connaissance de la langue, nous nous sommes arrêtés à quelques
valeurs modales du futur que nous allons essaye r d’analyser dans ce qui suit. Il nous semble
nécessaire de faire la différence entre les valeurs du futur simple et celle du futur proche ou
du futur antérieur.
II.3.1. Le futur simple -valeurs modales
a. Le futur simple peut exprimer un ordre, une obligation, une requête, un souhait
(futur «injonctif» selon M.Riegel, futur «volitif» d’après R.Martin). Le caractère impératif
de ces injonctions est en quelque sorte atténué par le degré d’incertitude spécifique du futur.
Le sémantisme du verbe joue un rôle important dans la réalisation d’un acte injonctif. On
emploie aussi, obligatoirement, la deuxième personne qui est à la fois « sujet du verbe et
62
agent du procès exprimé», selon les dires de M. Riegel et alli, (1994) Nous donnerons
quelques exemples, d ans lesquels on voit aussi à quel point est importante « la situation »
pour déceler l’injonction dans de simples phrases assertives ː
[145] Vous lirez ce roman jusqu’à la classe suivante.
[146] Tu ne sortiras pas par ce mauvais temps.
[147] Vous donnerez des bonbons aux enfants.
[148] Demain, vous arriverez à temps.
[149] Vous éclairerez l’escalier pour que nous puissions monter.
[150] Vous lui allouerez une indemnité pour frais de déplacement.
[151] La tairas -tu ta grande gueule ( Sartre in Lexis).
Dans l’ exemple [145] on a affaire à une consigne pour un devoir, dans l’exemple [146] on
peut voir une forme de manifestation de l’autorité parentale, l’exemple [147] renvoie plutôt
à une suggestion, dans l’exemple [148] il s’agit d’un supérieur (chef, directeur, professeur,
officier, etc.) qui exige de la ponctualité de la part de ses subordonnées, l’exemple [150]
comprend un ordre, une suggestion concernant des relations administratives, l’exemple
[151] contient un ordre assez brutal adressé à quelqu’un pour l’e mpêcher de parler. On peut
inférer de ses exemples que la situation peut éclaircir aussi sur l’intensité de l’injonction
exprimé par le futur, considéré d’habitude comme moins « stricte » (Riegel et alli, 1994 ː
314) que celle exprimée par l’impératif.
Comme expression d’un ordre, le futur est employé aussi dans des textes juridiques
(l’existence d’une deuxième personne n’est plus obligatoire dans ce cas -là) ː
[152] À partir de 2019, le crime sera puni en Roumanie de réclusion perpétuelle.
S’agissant d’u ne disposition législative on a employé le futur dans cet exemple, à la
troisième personne tandis que dans les exemples [145 -151] appartenant au langage courant
la deuxième personne a été de rigueur.
b. Le futur peut exprimer aussi une éventualité (Robert Martin l’appelle « futur conjectural
», Martin Riegel et alli parle de « futur de conjecture ou de supposition »).
Il faut mentionner dès le début que, dans ce cas -là, les verbes employés au futur sont
notamment les auxiliaires « avoir » et « être » L’hyp othèse formulée à l’aide d’un verbe au
futur peut être une réponse à une question ou une explication probable. Cette hypothèse sera
vérifiée à l’avenir.
[153] Elle n’est pas encore arrivée. Sa voiture sera tombée en panne.
[154] Tu as entendu le bruissemen t des feuilles dans les arbres? Ce sera le vent.
[155] Ton père n’est pas encore rentré ? Il aura encore du travail à terminer.
63
[156] Le médecin est encore là ? Il aura encore des patients à ausculter.
[157] Le bébé pleure encore ? Il aura des crampes d’es tomac.
Dans les exemples [153] et [154], l’hypothèse est exprimée par le verbe « être » au futur.
Dans les exemples [155], [156] et [157], c’est le verbe « avoir » au futur qui sert à exprimer
l’hypothèse. Dans tous les cinq exemples, les énoncés au futur se rapportent à des phrases
au présent ou à un temps du passé, affirmative ou interrogative, auxquelles ils apportent des
explications qui seront vérifiées dans l’avenir.
c. Par le futur simple on peut exprimer aussi un sentiment (colère, indignation). Che z les
deux auteurs que nous avons déjà mentionnés (R. Martin, 1992 ː 141, M. Riegel et alli, 1994
ː 552), il apparaît sous le nom de « futur d΄indignation ». Il s’agit de la présentation d’un fait
présent ou passé qui souligne l’indignation du locuteur. D’ autant plus qu’il le considère
encore comme actuel. L’explication fournie par R. Martin qui part d’une citation de la
Fontaine [158] Quoi!ces gens se moqueront de moi ? Nous semble digne l’intérêtː « Ce futur
joue également sur l’illusion du possible. En fa it les dindons se sont moqués du renard. Mais
le renard fait comme si le passé était encore à venir et par là évitable »? (Martin R, 1992 ː
141).
La phrase par laquelle on exprime l’indignation peut être :
• une phrase interrogativeː [159] Elle ne l’épouser a pas, j’espère ?
• ou exclamative ː [160] Leur affaire s’en ira à vau -l’eau et ils ne feront rien ! Quel gâchis
! [161] Il la trahira et elle lui pardonnera ! Tu penses !
Dans l’exemple [159] l’indignation est exprimée par une phrase interrogative, les exemples
[160] et [161] sont constitués des phrases exclamatives. Dans tous ces exemples le procès
qui soulève l’indignation du locuteur est considérée comme possible.
d. Une autre valeur modale du futur a comme point de départ son aptitude à exprimer une
promesse (« futur de promesse » chez R. Martin et M. Riegel et alli). On reconnaît la
promesse grâce à la situation et à l’emploi de la première personne ː
[162] Je passerai vous voir ce soir même.
[163] Je l’emmènerai à Paris, comme promis.
[164] Je te s outiendrai dans cette entreprise périlleuse ː chose promise, chose due.
e. On emploie aussi le futur pour faire des prophéties « futur prédictif » chez M. Riegel et
alli, « futur des prophéties » chez R. Martin. Un des traits caractéristiques du discours
prophétique (retrouvé dans la Bible, les libellés eschatologiques, les pronostics des voyants,
etc.) consiste dans le manque de détermination temporelle. On ne dit pas à quel moment de
l’avenir se réalisera la prédiction en question ː
64
[165] Le jour où les deux géants marcheront l’un vers l’autre, beaucoup seront écrasés (in
Lexis).
Les prédictions apparaissent aussi dans des textes poétiques. Un exemple en est la
belle image de la France « d’au-delà le déluge », à savoir l’image de la France libérée de
sous l’occupation nazie retrouvée dans un poème de L.Aragon. Ce poème, intitulé « Je vous
salue ma France, 1943 » s’adresse aux prisonniers et aux déportés que L.Aragon voulait
encouragerː
[166] Lorsque vous reviendrez car il faut revenir.
[167] Il y aura des fleurs tant que vous en voudrez.
[168] Il y a aura des fleurs couleur de l’avenir.
[169] Il y aura des fleurs lorsque vous reviendrez (L.Aragon «Je vous salue ma France» in
Lagarde et Michard xx e siècle).
Ce « lorsque » ne nous dit pas s’il s’agit d’un avenir prochain ou éloigné. Heureusement, la
prédiction de L.Aragon a été validée par l’histoire et « l’avenir » n’a pas été trop éloigné.
f. Le futur peut exprimer aussi une affirmation atténuée. La distance qui sépare le procès du
moment de l’énonciation donne l’impression à l΄interlocuteur qu’il peut s’y opposer. Une
affirmation atténuée est réalisée d’habitude par l’intermédiaire d’un verbe performatif
employé à la première personne du singulier ou du pluriel (R. Martin, 1994 ː 141).
[170] Je vous ferai savoir si j’accepterai votre proposition.
[171] Nous vous dirons que vous parlez à tort et à travers.
[172] Je te ferai remarquer que tu as fait fausse route.
[173] Nous vous avouerons que cette affaire nous donne du fil à retordre.
Dans l’exemple [170] l e futur d’atténuation est réalisé avec faire savoir, dans [172]
l’exemple [171] avec le verbe dire, dans l’exemple [172] avec faire remarquer, et dans
l’exemple [173] avec le verbe avouer. Dans tous ces exemples, les verbes sont employés à
la première pers onne.
g. Tout comme l’indicatif présent, le futur simple peut exprimer des vérités à caractère
général que l’on considère comme éternelles, du moment qu’elles ne changeront jamais
«futur gnomique » (chez R. Martin, 1992 ː 142).
[174] Il y aura toujours des malheurs dans le monde.
[175] On trouvera toujours un prétexte quand on voudra se débarrasser de quelqu’un.
[176] On ne sera jamais assez exigeant pour soi -même.
Le futur exprime dans cette phrase [174] une vérité générale. Dans les exemples
[175] et [176 ], tout comme dans l’exemple [174] on exprime des vérités que l’on considère
65
comme éternelles. Tel qu’il résulte de ces exemples la « modalité » est réduite au minimum
quand il est question d’un futur gnomique. Le futur « gnomique » résulté de l’expérience et
de la sagesse humains se retrouve aussi dans des proverbes ː
[177] Celui qui rit vendredi, dimanche pleurera.
[178] Dis-moi qui tu hantes, si je te dirai qui tu es.
[179] Qui a bu boira.
[180] Il ne faut pas dire ː Fontaine je ne boirai pas de ton eau.
[181] Quiconque se sert de l’épée périra par l’épée.
Dans des locutions figées ː
[182] « Quand les poules auront des dents» et même dans des mots composés ː [183] « le
qu’en –dira-t-on».
Les exemples [177], [178], [179], [180] et [181] sont des proverbes, l’exemple [182] contient
une locution figée et l’exemple [183] un mot composé. Tous ces exemples renvoient à des
vérités omni temporelles, issues de l’expérience humaine.
h. Dans l’usage conversationnel notamment, on emploie le futur pour exprimer la poli tesseː
[184] Ca vous fera 15 euros, chère Madame !
[185] Je vous demanderai la permission de débarrasser la table.
[186] Vous pourrez disposer.
Dans les trois exemples, le futur exprime la politesse. Ce sont des phrases du langage
courant, employées surtout à l’oral.
II.3.2. Le futur proche – valeurs modales
Les valeurs modales du futur proche sont mises en évidence par plusieurs chercheurs
dont Riegel et alli ː « Le futur simple est concurrencé, dans l’expression de l’avenir ou des
modalités qui s’y rattachent, par différentes auxiliaires ou périphrases verbales » (Riegel et
alli, 1994 ː315). Les principales valeurs modales du futur proche sontː
a. L’injonction. Le futur proche peut exprimer un ordre d’une manière plus nette que le futur
simple, a yant une valeur similaire à celle de l’impératif ː
[187] Tu vas sortir.
[188] Tu vas manger ta soupe.
[189] Vous allez vous taire.
[190] Tu vas fermer ta gueule.
66
Dans les exemples [187], [188], [189] et [190] les verbes sont employés au futur proche à la
deuxième personne du singulier (exemples [187], [188] et [190]) ou du pluriel (exemple
[188]). L’ordre exprimé est sans équivoque et sa réalisation très proche du moment de
l’énonciation. La valeur injonctive y est liée à l’idée de proximité.
b. La polites se
[191] Ca va vous faire 15 euros, Madame
[192] Nous allons vous prier de nous donner un coup de main.
[193] Je vais vous demander la permission de sortir.
Il résulte de ces trois exemples que le futur proche peut exprimer la politesse (dans l’usage
conv ersationnel.
c. Il peut exprimer une objection possible ː
[194] Tu vas me dire que son comportement est justifié.
L’idée sous -jacente exprimée dans cet exemple est que le locuteur n’est pas d’accord avec
l’affirmation faite.
d. Il peut être aussi l’expression d’un fait plus sûr et plus proche du présent que le futur
simpleː
[195] L’avion va décoller (décollage immédiat, il faut n ous presser, sinon nous ratons
l’avion).
Il résulte de cet exemple que le futur proche exprime une action qui se réalisera avec plus de
certitude et dans un avenir plus proche au moment de l’énonciation que celle exprimée par
le futur simple.
II.3.3. Le futur antérieur – valeurs modales
Plusieurs auteurs dont Riegel et alli (1994 ː 315), Poisson -Quinton et alli (19 92 ː
136), G.Mauger (1968 ː 238) ont mis en évidence les valeurs modales du futur antérieur.
a. Tout comme le futur simple, le futur antérieur peut exprimer l’éventualité, la possibilité ː
[196] Il n’est pas encore à Rome. Il aura manqué l’avion.
De cet exemple on peut inférer que le futur antérieur exprime une hypothèse qui sera
probablement confirmée à l’avenir.
b. Un sentiment (surprise, regret, menace) ː
[197] Il aura tout avoué.
[198] Nous aurons fait cette démarche en vain.
[199] Tu l’auras voulu ! (Mauger, 1968 ː 238)
67
Ces exemples sont révélateurs pour l’aptitude du futur antérieur à exprimer un sentiment ː
surprise (exemple [197]), regret (exemple [198]), menace (exemple [199]).
c. Accompagné d’un adverbe de temps il marque une action rapidement ac complie:
[200] J’aurai tout de suite écrit la lettre de recommandation.
L’adverbe tout de suite évoquant un moment très proche du moment de l’énonciation confère
au futur antérieur une valeur d’action rapidement accomplie.
D’avec une valeur d’accompli, il s’emploie dans les récits historiques ː
[201] En 1815 Napoléon fut exilé à Sainte -Hélène. Six ans plus tard, il aura vécu.
Les valeurs modales du futur, assez nombreuses, ont conduit certains grammairiens à poser
la question (que l’on pourrait considérée comme justifiée), si l’on a affaire, dans son cas, à
un temps verbal ou à un mode du verbe. Robert Martin pose le problème d’une manière
claire ː « Si le futur (en l’occurrence le futur français) se décrivait commodément au moyen
d’un modèle ramifié du tem ps, alors ses affinités modales s’en trouveraient confirmées.
L’inverse est vrai si la comptabilité est meilleure avec une image linéaire » (Robert, 1992 ː
140).
Avec des arguments probatoires, Robert Martin démontre que la balance s’incline en
faveur du futur « temps », vu que toutes les valeurs modales que le futur peut avoir dans
certaines situations de communication ont en commun l’idée de certitude. « Le cinétisme du
futur linguistique conduit vers le monde de ce qui est. Le futur est sous -tendu d’une tension
fermente, le temps ramifié se situe tout au plus au départ, à l’arrivée le futur est linéaire »
(R. Martin, 1992 ː 145).
II.4. La corrélation des temps. Le futur, verbe régissant.
Nous nous sommes proposé de montrer dans ce sous -chapitre ce qu’on emploie
(modes et temps) dans la proposition subordonnée quand le verbe du principal est au futur.
Nous avons opté pour le terme corrélation en défaveur de celui de concordance employé
traditionnellement par la grammaire française, notamment par la grammaire scolaire, parce
que, à l’instar du modèle offert par P. Charaudeau, (1992 ː 484 -492) nous voulons mettre en
évidence l’interdépendance temps/modes en ce qui concerne les rapports qui s’é tablissent
entre la proposition principale et la proposition subordonnée. L’objet de notre démarche le
fera l’analyse de l’emploi des temps et des modes dans les principales propositions
subordonnées dont le verbe régissant est au futur. Si pour l’emploi d es temps nous avons
tenu compte du rapport établi entre les temps des deux propositions (principale et
68
subordonnée) pour l’emploi des modes nous avons pris en considération le sémantisme et la
forme modale du verbe régissant, le type de subordonnée et le m ode exigé par l’un ou l’autre
des relayeurs.
a. La première catégorie des propositions subordonnées que nous prenons en compte est
celle des subordonnées complément d’objet direct et sujet. Quand le verbe principal est au
futur, on emploie dans la subordonnée n’importe quel temps de l’indicatif, en f onction du
rapport, si le verbe respectif exige l’emploi de l’indicatif. Il s’agit des verbes qui exprimentː
une déclaration (affirmer, dire, répondre, etc.) une constatation (constater, il résul te, il
s’ensuit, etc.) ou d’un adjectif opérateur de phrase e xprimant la certitude (être sûr, certain,
évident, clair, etc.)
[202] Il constatera que tu as raison . Rapport de simultanéité .
[203] Il constatera que tu avais raison. Rapport d’antériorité .
[204] Il constatera que tu as eu raison. Rapport d’ antériorité .
[205] Il constatera que tu avais eu raison. Rapport d’ antériorité .
[206] Il constatera que tu auras raison. Rapport de postériorité .
En analysant les exemples ci -dessus on constate que dans les subordonnées
complément d’objet direct on emploie l’indicatif présent pour un rapport de simultanéité
(exemple [202]), n’importe quel temps du passé de l’indicatif en fonction du sens pour un
rapport d’antériorité (exemple [203], [204] et [205]) et le futur pour un rapport de postériorité
(exemple [206]) quand le ver be de la principale, au futur, exige l’indicatif dans la
subordonnée.
Mais on emploiera le subjonctif dans la proposition subordonnée si dans la
proposition principale il y a un verbe ou un adjectif opérateur de phrase qui exprime ː l’ordre,
la volonté (vouloir, demander, il faut, être d΄accord, il est nécessaire, etc.), le doute, la
possibilité (douter, il est possible, il se peut, etc.) un sentiment (craindre, regretter, être
heureux, s’étonner).
[207] Il demandera que tu ne te mettes plus en retard. Rapport de simultanéité .
[208] Il sera peu probable qu’il pleuve cet après midi . Rapport de simultanéité .
[209] Elle sera heureuse que tu sois là. Rapport de simultanéité .
[210] Ils s’étonneront que vous ne soyez pas encore arrivés. Rapport d’ antériori té.
Dans l’exemple [207] le verbe régissant (demander, ici au futur) exige l’emploi du
subjonctif. On a employé le subjonctif présent dans la proposition subordonnée pour un
rapport de simultanéité. Dans l’exemple [208] l’expression impersonnelle il est pe u
probable, employée au futur, exige aussi le subjonctif. S’agissant d’un rapport de
69
simultanéité on a employé le subjonctif présent dans la subordonnée. Dans l’exemple [209]
on a toujours le subjonctif présent pour un rapport de simultanéité. L’emploi du subjonctif
s’explique par l’existence dans la principale d’un adjectif opérateur de phrase exprimant un
sentiment. Le verbe être dans la principale, est au futur. Dans l’exemple [210] on a un verbe
qui exprime un sentiment, au futur. Le rapport d’antériori té exige l’emploi du subjonctif
passé dans cette phrase.
b. Une proposition subordonnée relative peut dépendre aussi d’un verbe au futur. Dans la
subordonnée relative on emploie d’habitude l’indicatif. De cette manière, en fonction du
rapport, le verbe rég i peut être employé ː
• à l’indicatif présent (rapport de simultanéité).
[211] Il achètera ce roman dont tout le monde parle.
Dans cet exemple la subordonnée relative dépend d’un verbe au futur (il achètera). Pour un
rapport de simultanéité on a employé l’indicatif présent dans la subordonnée.
• au futur/futur proche/futur de probabilité
[212] Il achètera ce roman dont le style lui plaira (rapport de postériorité).
[213] Il achètera ce roman dont il va faire la recension (rapport de postériorité).
[214] Il achètera ce roman qui doit être intéressant (rapport de simultanéité).
Dans les trois exemples ci -dessus le verbe régissant est au futur simple. Dans l’ exemple
[212] on a employé le futur simple pour un rapport de postériorité, dans l’ exemple [213] le
futur proche pour un rapport de postériorité et dans l’exemple [214] le futur de probabilité
pour une action simultanéité.
• à un temps du passé ː
[215] Il achètera ce roman dont tu lui as parlé (rapport d’antériorité).
[216] Il achètera ce roman qui vient de paraître (rapport d’antériorité).
Pour un rapport d’antériorité, quand le verbe régissant est au futur, on peut employer
tout temps du passé en fonction du sens. Dans l’exemple [215] on a employé le passé
composé, dans l’exemple [216] le passé récent.
Dans une subordonnée relative le verbe au futur peut exiger l’emploi du subjonctif. C’est le
cas d’un antécédent précédé d’un superlatif relatif, d’un antécédent indéfini ou d’un
antécédent négatif ː
[217] Ces deux pays signeront un accord qui puisse maint enir la paix (rapport de
simultanéité).
[218] Tu ne trouveras personne qui veuille assumer cette tâche (rapport de simultanéité).
[219] Ce sera le meilleur livre que tu aies jamais lu (rapport d’antériorité).
70
Le subjonctif est employé dans l’exemple [217] après un antécédent indéfini. Le
temps (présent) est exigé par le rapport de simultanéité. Dans l’exemple [218], la
subordonnée relative un antécédent négatif qui demande l’emploi du subjonctif. S’agissant
d’un rapport de simultanéité on a employé le subjo nctif présent. Entre les propositions de
l’exemple [219] il y a un rapport d’antériorité, ce qui explique l’emploi d’un temps passé
dans la subordonnée. Comme dans la principale il y a un superlatif, dans la subordonnée le
verbe est au subjonctif (le subjo nctif passé en l’occurrence).
c. La subordonnée circonstancielle de temps
La subordonnée temporelle peut exprimer la simultanéité, l’antériorité et la postériorité.
Quand il s’agit d’un rapport de simultanéité, elle est introduite par quand, lorsque, chaqu e
fois que, pendant que, en même temps que, etc.
[220] Quand tu arriveras, nous serons à la maison (rapport de simultanéité).
[221] Pendant que tu prépareras le dîner, je passerai l’aspirateur (rapport de simultanéité).
Tel que l’on voit de ses exemples da ns les deux propositions (principale et subordonnée
temporelle) qui forment des phrases complexes est établi un rapport de simultanéité. Comme
les verbes des propositions principales sont au futur simple, dans les propositions
subordonnées on a employé aus si le futur simple.
Le rapport d’antériorité est exprimé par quand, dès que, à peine que, après que, etc.
[222] Il sortira quand l’orage aura cessé.
[223] Après que tu auras fini de lire ce roman, tu me le rendras.
De ces deux exemples il ressort que, pour un rapport d’antériorité, on emploie le futur
antérieur dans la subordonnée si dans la proposition principale le verbe est au futur simple.
Exemple [222] sortira (proposition principale ː futur simple), aura cessé (futur antérieur,
proposition subordonnée ). Exemple [223] ː tu auras fini (futur antérieur, proposition
subordonnée), tu rendras (futur simple, proposition principale).
Dans ces deux exemples l’action de la subordonnée est placée à un moment à venir, elle est
donc douteuse, ce qui explique l’empl oi du subjonctif.
Après les locutions avant que et jusqu’à ce on emploie le subjonctif ː
[224] J’arriverai chez elle avant qu’elle parte (rapport de postériorité).
[225] Je l’attendrai j usqu’à ce qu’il soit de retour (rapport de postériorité).
Dans ces deux exemples l’action de la subordonnée est placée à un moment à venir, elle est
donc douteuse, ce qui explique l’emploi du subjonctif.
d. La subordonnée conditionnelle.
71
Si le verbe du principal est au futur, dans la subordonnée conditionnelle on emploie
l’indicatif présent ː
[226] Si tu ne bois pas ton café, il se refroidira.
[227] Si elle ne met pas son manteau, elle prendra froid.
[228] Si tu reviens vite, tu me trouveras encore à la maison.
De tous les trois exemples, il s’ensuit que dans la proposition subordonnée conditionnelle on
a employé l’indicatif présent à la place du futur (employé dans la langue roumaine) ː tu ne
bois pas (exemple [226]), elle ne met pas (exemple [227]), tu reviens (exemple [228]). La
différence entre les deux langue s fait que l’assimilation « si conditionnel » soit assez difficile
pour les élèves roumains.
Dans la subordonnée conditionnelle on peut employer le semi -auxiliaire devoir à valeur
modale ː (Grevisse, 2009 ː 321).
[229] Si cela doit advenir, nous ferons de notre mieux pour nous défendre.
Comme il résulte de cet exemple, le futur de probabilité (devoir + infinitif) est permis dans
la subordonnée conditionnelle introduite par « si ».
Après à condition que, pourvu que, pour peu que, à moins que, on emploie le subjonctif
Soient les énoncés ː
[230] J’irai à ce concert, pourvu que tu viennes avec moi.
[231] Je sortirai, à moins qu’il ne pleuve.
[232] Tu passeras cet examen, à condition que tu sois bien préparé.
[233] Il te prêtera ce livre, pour peu que tu le lui demandes.
Dans l’exemple [230] la subordonnée conditionnelle est introduite par la conjonction pourvu
que, dans l’exemple [231] par la conjonction à moins que dans l’exemple [232] par à
condition que et dans l’exemple [233] par pour peu que. Toutes ces con jonctions entraînent
l’emploi du subjonctif ː tu viennes [230], ne pleuve [231], tu sois [232], tu demandes [233].
Les verbes de la principale sont au futur simple ː j’irai [230], je sortirai [231], tu passeras
[232], il prêtera [233]. Après la conjonction à moins que on emploie le ne explétif.
e. On peut aussi rencontrer le futur dans les subordonnées de comparaison exprimant un
rapport de proportionnalité ː
[234] Plus elle mangera, plus elle prendra du poids.
[235] Moins tu étudieras, moins tu progressera s.
[236] Au fur et à mesure que le soleil se lèvera la chaleur deviendra très forte.
Dans l’exemple [234] la subordonnée de comparaison est construite avec « plus…plus »,
dans l’exemple [235] avec « moins…moins », dans l’exemple [236] avec « au fur et à
72
mesure que ». Comme le verbe régissant est au futur, dans les trois subordonnées
comparatives on a employé aussi le futur.
Au futur de la principale, peut correspondre l’indicatif présent dans la subordonnée de
comparaison ː
[237] Il s’y prendra comme il le fait d’habitude.
Au verbe régissant au futur peut correspondre l’indicatif présent dans la subordonnée,
comme dans l’exemple ci -dessus.
f. Dans une subordonnée de manière, on emploie le subjonctif après « sans que »ː
[238] Je filerai à l’anglaise, sans qu’on s’en aperçoive.
Le verbe de la principale est au futur, dans la subordonnée on a employé le subjonctif (on
s’aperçoive) après le relateur sans que.
g. On peut rencontrer le futur dans une subordonnée circonstancielle de lieu après un futur
dans la pr incipale ː
[239] Où vous partirez, je vous accompagnerai.
De cet exemple on voit que dans les deux propositions (principale et subordonnée de lieu)
le verbe est au futur.
Dans la subordonnée de lieu on peut avoir le subjonctif après où que ː
[240] Où que t u ailles, je viendrai avec toi.
[241] Où que vous soyez, je vous rejoindrai.
Au verbe régissant au futur correspond un verbe au subjonctif, mode exigé par le relateur où
que, comme dans les exemples [240] et [241].
De ce bref aperçu il résulte que la corré lation des temps ne saurait être étudiée,
comprise et appliquée sans avoir recours aux modes. Temps et modes s’entrecroisent, se
complètent et s’éclaircissent réciproquement. P.Charaudeau considè re qu’il y a une «relation
d’interdépendance entre les modes et les temps » (P.Charaudeau, 1992 ː488) Ainsi en est -il
pour la subordonnée temporelle ː pour la simultanéité (quand) on à l’indicatif dans la
subordonnée, pour l’antériorité toujours l’indicatif et pour la postériorité (avant que) le
subjonctif. Nous avo ns étudié ce phénomène du point de vue de l’emploi du futur dans la
principale, parce que c’est ce temps qui fait l’objet de notre mémoire. Il va sans dire que
lorsqu’il y a l’indicatif présent dans la principale, les choses se passent de la même manière
dans la proposition subordonnée.
Conclusions partielles
73
Ce chapitre est consacré au futur, temps qui fait l’objet de notre mémoire. Il nous a
paru essentiel de montrer dès d’abord, ce que ce temps exprime, à savoir une action
postérieure au moment de l’énonciation. Nous avons pris en compte la distinction faite par
les spécialistes entre les temps du futur qui se rapportent au présent (futur simple, futur
proche et futur antérieur) et les temps du futur qui se rapportent au passé (futur simple dans
le passé, futur proche dans le passé et le futur antérieur dans le passé).
Dans le premier sous -chapitre (« Formation du futur ») nous avons montré en premier
lieu comment se forment les temps du futur qui se rapportent au présent ː futur simple
(infinitif + ai, as, a, ons, ez, ont), futur proche (« aller » + infinitif, semi -auxiliaires modaux
+ infinitif), futur antérieur (auxiliaire « avoir » ou « être » + participe passé du verbe à
conjuguer). En deuxième lieu, nous avons montré comment se forment les futur s dans le
passé ː futur simple dans le passé (infinitif + ais, ais, ait, ions, iez, aient), futur proche dans
le passé (« aller » à l′imparfait + infinitif, semi -auxiliaires modaux à l’imparfait + infinitif),
futur antérieur dans le passé (« avoir » ou « être » au futur simple dans le passé + participe
passé du verbe à conjuguer).
Le deuxième sous -chapitre est intitulé « Le futur temps ». Le syntagme futur temps
est emprunté à R.Martin (1992) qui, étant donné les valeurs modales qu’acquiert parfois le
futur dans le discours arrive à se poser la question si le futur peut être considéré comme un
temps ou plutôt comme un mode. En ce qui nous concerne, sous ce titre nous avons voulu
mettre en évidence les différentes valeurs temporelles du futur. Pour ce qui est du futur
simple le renvoi d’une action à un moment ultérieur à l’énonciation nous semble être de loin
la valeur la plus importante. Les différentes valeurs temporelles du futur ont été analysées
en étroite liaison avec la règle de la concordance des temps (le rapport de postériorité) déjà
présentée dans le chapitre I.
Dans le troisième sous -chapitre nous avons passé en revue les valeurs modales du
futur. Dans certains contextes, le futur simple peut exprimer ː a. l’injonction; b. la
probabilité; l’éventualité; c. un sentiment; d. une promesse; e. des prophéties; f. une
affirmation atténuée; g. des vérités générales; h. la politesse.
Le futur proche peut exprimer ː l’injonction, une objection possible, un fait plus sûr
et plus proche du présent qu e le futur. Temps de l’accompli, le futur antérieur peut exprimer
ː l’éventualité, un sentiment, une action rapidement accomplie.
Sous le sous – titre « La corrélation des temps. Le futur, verbe régissant » nous avons
mis en relief l’emploi des temps et des modes dans les propositions subordonnées dont le
verbe régissant est au futur. Le terme « corrélation » emprunté à Charaudeau nous paraît
74
répondre mieux que celui de correspondance à la nécessité d’étudier en égale mesure les
temps et les modes employés d ans les propositions subordonnées lesquels se trouvent dans
un rapport d’« interdépendance ».
Chapitre III
Le futur dans le discours
Le titre de ce chapitre se rapporte à l’emploi du futur dans le discours. Il nous a
semblé important d’aller au -delà de la langue et du langage et de traiter le futur au niveau du
discours lequel implique la mise en action du langage et sa prise en change par le locuteur
et l’interlocuteur. Notre analyse s’intéresse à l’utilisation du futur par le sujet p arlant pour
exprimer des actions successives (le futur en série) et pour réaliser différents actes de langage
(directs/indirects) ainsi qu’à son emploi dans les systèmes d’énonciation et les différentes
types de texte avec ses valeurs modales les plus impo rtantes (promesse, i njonction,
prédiction, etc.).
75
III. 1. Le futur en série
Martin Riegel et alli considèrent que « le futur simple se rencontre aussi en série ».
Comme le passé simple, il est apte à marquer, par lui -même, la succession chronologique du
procès ː [1] « J’irai par la forêt, j’irai par la montagne » (Hugo). « L’ordre de succession
des énoncés au futur reflète pragmatiquement l’ordre des actions success ives » (Riegel et
alli, 1994 ː 313).
Tout en exprimant la postériorité par rapport au moment de l’énonciation, le futur
peut produire un effet de ponctualité indiquant une série de procès qui se succèdent les uns
aux autres. Par cette aptitude à marquer des faits (actions, procès) successifs développés
selon une chronologie stricte, le futur rappelle le passé simple dont l’aspect ponctuel est une
vérité irréfutable. Il va sans dire que les procès successifs exprimés par le futur sont projetés
dans l’aveni r, tandis que les événements présentés par le passé simple sont projetés dans le
passé. Par conséquent on pourrait affirmer que le futur simple peut produire, dans certains
contextes, des effets de ponctualité.
En nous inspirant dans notre démarche l’affir mation de Riegel et alli concernant
l’aptitude du futur à marquer « la succession chronologique des événements » (Riegel et alli,
1994 ː 313). Nous allons proposer l’analyse d’un bref poème de Victor Hugo « Demain, dès
l’aube…» inspiré par la mort de sa fille Léopoldine, dont le poète garde un douloureux
souvenir. Ce poème est révélateur selon nous pour l’emploi du futur avec cette valeur.
Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois -tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au -dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées
Triste, et le jour pour mo i sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
76
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
(Victor Hugo « Demain, dès l’aube…» Lagarde et Michard, XIX e siècle,
1965).
Les verbes qui expriment les actions que le poète a l ’intention d ’accomplir sont au
futur : le départ (̦̦̦̦̦̦̦̦̦je partirai), le parcours de l ’itinéraire (J ’irai par la forêt, j ’irai par la
montagne), la marche (Je marcherai), ce q ui se passera pendant sa marche mieux dire ce qui
ne se passera pas parce qu’il sera indifférent à la beauté du paysage (sera; je ne regarderai
ni…ni), l’arrivée (j’arriverai) et ce qu’il fera à l’arrivée (je mettrai). Il faut souligner l’emploi
du futur s imple dans la subordonnée temporelle (quand j’arriverai). ( analyse faite par
l’auteur de ce mémoire).
P. Charaudeau 1992 ː 472 voit dans l’emploi du futur dans un récit la possibilité
offerte au lecteur « de partager le point de vue de l’un des personnages , lorsque celui -ci va
découvrir sa propre destinée » (Charaudeau, 1992 : 472). « Il s’agit selon l’auteur d’un futur
d’anticipation » Il donne l’exemple suivant ː [2] « Il partira très tôt vers l’aéroport, mais,
là, il découvrira par une pancarte que son vol est suspendu. Il retournera alors chez lui, de
crainte d’être reconnu dans un lieu public » (Ibid). Nous proposons nous aussi l’exemple
suivant qui met en évidence l’effet d’anticipation dont parle P.Charadeau. Le héros de
Michel Butor entremêle dans s es pensées, en route vers Rome, des souvenirs du passé et des
visions de l’avenir qui contribueront ensemble à la modification de sa décision:
[3] Mardi prochain lorsque vous trouverez Henriette en train de coudre à vous
attendre, vous lui direz […] mais vous savez bien qu’elle ne pleurera nullement, qu’elle vous
laissera découvrir […]. Mardi prochain, lorsque vous entrerez dans sa chambre, en effet
vous lui raconterez […].
(Michel Butor, « La Modification », in Lagarde et Michard, XXe siècle 1973 ː 663).
Tous ces verbes au futur font prévoir non seulement un changement de décision mais
encore un changement de destin, un renoncement douloureux d’autant plus qu’il n’est pas
clairement exprimé.
Le futur d’anticipation (historique) est défini aussi par Riegel et alli ː « Le futur
d’anticipation (ou de perspective) s’emploie dans un contexte passé ː il sert à évoquer des
faits postérieurs au moment évoqué, en ouvrant une perspective sur les conséquences futures
des événements passés » (Riegel et alli, 1994 ː 31 3). Le futur d’anticipation peut lui aussi
indiquer, dans notre conception, « la succession chronologique des procès ». Nous voulons
illustrer cette affirmation par l’exemple qui suit ː
77
Voici en bref l’histoire d’un héros tragique de l’antiquité, Œdipe/Oed ipe, que nous.
nous permettrons de relater au futur. [4] « Oedipe, fils de Laïos, roi de Thèbes, et de la reine
Jocaste, ignorant ses origines, tuera son père et épousera sa mère. Devenu roi de Thèbes, il
découvrira la vérité. Iocoste se tuera. Oedipe se c rèvera les yeux, et, accompagné de sa fille
Antigone, cherchera refuge en Attique où il sera accueilli par Thésée, le roi d’Athènes ».
Les verbes au futur simple ː tuera, épousera, découvrira, se tuera, se crèvera, cherchera, sera
servent à relater l’histo ire d’Oedipe.
Dans ce texte tel que dit Riegel et alli « l’ordre de succession des énoncés au futur
reflète pragmatiquement l’ordre des actions successives »(Riegel et alli, 1994 ː 313) .
La vérité des faits relatés est incontestable. Ce sont des faits passés, postérieurs à un
moment de l’énonciation situé, de manière fictive, dans le passé. Le futur d’anticipation peut
être rencontré aussi dan s le langage commun, quotidien.
À titre d’exemple, pour relater son emploi du temps du lendemain, un enfant devr a
se servir de toute une série de verbes au futur qui indiquent plusieurs actions successives:
[5] « Je me lèverai à sept heures. Je ferai ma toilette, puis je prendrai mon petit déjeuner. À
huit heures, j’arriverai à l’école où je restererai jusqu’à midi. Je rentrerai chez moi, je
déjeunerai, ensuite je ferai mes devoirs. Avant le dîner, je ferai une balade avec mon chien
ou je jouerai au foot avec des copains. Je passerai une heure ou deux devant l’ordinateur et
à dix heures, je serai au lit ».(phrases ré alisées par le professeur de ce mémoire) .
Évidemment on ne sait pas avec précision si ces actions seront accomplies, le futur
tenant du possible et de l’hypothétique.
III.2. Les actes de langage
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il faut tirer au clair quelques notions liées à
l’accomplissement d’un acte de langage. Tel que montre Riegel et alli un acte « locutoire »
a pour résultat une phrase qui a un sens. Dans un acte « illocutoire » apparaît ce que fait le
locuteur (il promet, ordonne, prie, demande, s’informe, etc.) Par un acte « perlocutoire » on
voit de quelle manière réagit l’allocutaire (l’interlocuteur) à l’acte illocutoire (Riegel et alli,
1994 ː 585). La grande variété des réactions de l’allocutaire à l’acte illocutoire conduit R.
Martin, 1983 ː 256 à faire l’assertion suivante: « Les effets perlocutoires peuvent eux aussi
être infiniment divers » (Martin, R., op.cité ː 256). Il les nomme aussi actes dérivés et parle
de la « réinterprétation » de l’acte illocutoire. Nous avons rappelé et expliq ué les termes «
locutoire », « illocutoire » et « perlocutoire », « allocutaire » parce que nous allons les utiliser
dans le sous -chapitre III.2.1.
78
III.2.1. Les actes de langage directs
Selon Riegel et alli (1994), les actes de langage directs que l’on peut réaliser dans un
énoncé déclaratif au futur sont au nombre de trois : des actes « promissifs », des actes «
injonctifs » et des actes « prédictifs » (M. Riegel et alli, 1994 ː 587). La force illocutoire est
mise en évidence par le contexte.
Les élémen ts déictiques et la situation de communication sont très importants aussi
dans la réalisation des énoncés déclaratifs au futur. La dimension temporelle en soi (en
l’occurrence le futur) n’est pas suffisante pour la réalisation des actes de langage sus –
mentionnés. Néanmoins l’aptitude du futur à placer l’action dans l’avenir joue un rôle très
important dans ce processus.
III.2.1.1. Les actes de langage promissifs.
Pour réaliser un acte de langage promissif, dans un énoncé au futur, il faut employer
la prem ière personne telle qu’il résulte de la définition donnée par Riegel et alli à cet acte de
langage ː « le locuteur s’engage à agir, par un énoncé à la première personne ». Une autre
condition qui doit être remplie est, dans notre opinion, l’existence d’un locuteur (On promet
quelque chose à quelqu’un).
[6] Je t’apporterai le livre promis.
[7] Je viendrai te voir . Nous vous aiderons à mener à bien ce projet.
Le verbe peut être accompagné d’un indicateur temporel:
[8] Demain/ dimanche/ la semaine prochaine, je t’apporterai le livre promis.
[9] Je viendrai te voir ce soir, après -demain, lundi, le plus tôt possible.
[10] Je t’offrirai un vélo (le jour de ton anniversaire).
La force illocutoire de tous ces énoncés consiste dans le mot PROMESSE. Avant de
continue r l’analyse, arrêtons -nous peu sur la notion du « force illocutoire ». Voyons
comment elle est expliquée par les spécialistes (Riegel et alli mentionne que tout acte de
langage possède une force illocutoire (F), qui s’applique à un contenu propositionnel ( P),
représentant un état de choses, ce que Searle résume par la formule F(p). Ainsi, [18] Je vous
ordonne de fermer la port e peut être représenté ː ORDRE (vous + fermer la porte). La force
illocutoire est indiquée par le terme en capitale et le contenu pro positionnel est encadré par
les parenthèses (Riegel et alli, 1994 ː 585). Selon la formule de Searle, l’énoncé [11] Je
t’achèterai un vélo, peut être réduit selon la formule F(p) de l a manière suivante PROMESSE
(je + acheter un vélo). Si le futur contient une part d’incertitude, le sémantisme du mot
79
promesse du verbe « promettre » aussi implique également l’idée d’incertitude. Une
promesse, non seulement au futur, mais aussi à l’indicatif qui est par excellence le mot de la
certitude peut s’accomplir ou non . L’énoncé [12] « Je vous promets de venir ce soir » n’est
pas beaucoup plus sûr en ce qui concerne la réalisation de la promesse faite que « Je viendrai
ce soir ». L’empêchement peut être dû aux circonstances, à l’allocutaire (qui peut refuser
d’une manière plus ou moins catégorique) ou au locuteur lui -même qui peut promettre monts
et merveilles et ne rien faire (Ne dit -on pas avec un peu de cynisme d’ailleurs [13]
«Promettre c’est noble, tenir c’est bourgeois? » A titre d’exemple, dans la « Sauvage » J.
Anouilh, Florian promet à Thérèse de se battre pour elle, pour l’aider à se sauver de ses
propres démons : [14] «Je me battrai, Thérèse, je me battrai, et je serai plus fort que tout ce
t’a fait la misère» (J. Anouilh, in Lagarde et Michard, XX e siècl e, 1973 ː 564).
Malheureusement, la suite de la pièce nous montre que cette belle promesse n’a pas
été tenue, Thérèse refusant, après de longues hésitations, d’être aidée. Seul le contexte
éclaircit sur la réalisation ou le non réalisation d’une promesse. C’est une preuve de plus de
son importance dans l’accomplissement des actes de langage directs par des énoncés au
futur.
Dans un énoncé déclaratif au futur qui exprime un acte de promesse, la présence de
l’allocutaire peut être virtuelle. En faisant cette affirmation nous nous étayons plutôt sur
notre connaissance de la langue française que sur l’opinion des spécialistes. Nous espérons
que les exemples suivants seront assez convaincants.
À titre d’exemple, on peut s’adresser à Dieu, à Jésus Christ pour prie r ou pour
exprimer son repentir:
[15] J’honorerai mon père et ma mère .
[16] Je ne mentirai plus .
[17] Je ne volerai plus .
[18] Je ne tuerai plus.
Toutes ces assertions contiennent, selon nous, des promesses implicites (un enfant qui veut
être pardonné pour avoir désobéi ou menti, un voleur ou un tueur qui ont été punis par la loi
ou qui se repentissent pourraient faire de telles promesses). On peut aussi se promettre
quelque chose à soi -même.
[19] Comment j’ai pu mentir à mes parents ? Je ne ferai plus jama is « ça ».
[20] Qu’elle bêtise j’ai faite! Je ne la répéterai plus jamais.
80
Le refus de Leconte de Lisle (« Les Montreurs ») d’ouvrir son âme à la foule incapable de
le comprendre n’est en réalité qu’une promesse qu’il se fait à lui -même de rester fidèle à son
idéal d’impassibilité et d’impersonnalité :
[21] « Je ne te vendrai pas mon ivresse ou mon mal,
Je ne livrerai pas ma vie à tes huées,
Je ne danserai pas sur son tréteau banal
Avec tes histoires et tes prostituées »
(Leconte de Lisle, in Lagarde et Michard, XIXe siècle ː 406).
Un énoncé répété au futur peut renforcer l’idée de promesse que l’on se fait à soi -même.
[22] «Je serai fidèle à ce temps des petites filles. Je serai fidèle…Je serai fidèle…»
(Henry de Mon therlant “Port -Royal” in Lagarde et Michard, XX -e siècle, 1973 ː 583).
Le locuteur peut aussi s’adresser à plusieurs allocutaires. Soit l’énoncé ː [23] Je dirai
la vérité . Si l’énoncé appartient à un témoin dans un procès, le locuteur s’adresse à tout le
jury, voire à tous les gens qui assistent au procès.
Un acte de langage promissif peut aller de l’énoncé le plus banal [24] Je viendrai.
[25] Je te donnerai un coup de main. [26] Nous vous aiderons etc. jusqu’à l’expression
lyrique, poétique, métaphoriqueme nt réalisée, tel qu’il arrive dans cet exemple tiré d’une
chanson de J. Brel.
[27] « Moi je t’offrirai/Des perles de pluie
Venues de pays/Où il ne pleut plus »
(J. Brel, in Martin Riegel et alli, 1994 ː 986)
III. 2.1.2. L’acte de langage injonctif.
Riegel et alli (1994) présentent des actes de langage formés sur le futur ː « promissifs
» «injonctifs » et « prédictifs » (Riegel et alli, 1994 ː 587) L’acte injonctif exprime l’ordre,
le conseil, la prière, la demande polie, voire la menace. Tel que mont rent Riegel et alli, dans
un acte injonctif « le locuteur engage l’allocutaire à agir, par un énoncé à la deuxième
personne » (Riegel et alli, 1994 ː 587).
L’énoncé déclaratif au futur qui sert à réaliser un acte de langage injonctif peut
exprimer des nuan ces différentes :
a. L’ordre (remplaçant un impératif mais avec un effet d’atténuation). L’effet d’atténuation
est mis en évidence par Charaudeau (1992 ː471).
[28] Tu fermeras ta gueule.
Le verbe peut être à la forme interrogative :
81
[29] Fermera – tu la gueule?
L’ordre exprimé à l’aide d’un futur proche est plus strict, s’approchant davantage de
l’impératif (Mauger 1998 ː 236) :
[30] Tu vas fermer ta gueule.
On peut aussi l’employer à la forme interrogative :
[31] Vas-tu fermer ta gueule?
Dans les textes littéraires on peut trouver aussi des énoncés déclaratifs au futur simple ou au
futur proche dont la force illocutoire est le mot ORDRE (souvent atténué) :
[32] « Tu me feras le plaisir d’y descendre » (Georges Courteline « Boubouroche » in
Lagarde et Mich ard, XX -e siècle, 1973 ː 75).
[33] « Maintenant, toi, le grand, écoute : tu vas ramener ton frère à la maison, et tu vas dire
qu’on le couche, pour qu’il ne remue pas son bras ».
(Roger Martin du Gard, Les Thibault, in Lagarde et Michard, XX e siècle ː 416 ).
b. Le conseil . Soient les énoncés (Mauger 1998 ː 236) ː
[34] Tu fermeras la porte à clé (conseil donné à un enfant, à un locataire).
[35] Vous irez au bord de la mer (conseil donné par un médecin).
[36] Vous prendrez cette route (conseil donné à un chauffeur, à un touriste).
c. La prière (Mauger 1998 ː 236)
[37] Vous déjeunerez avec nous.
[38] Tu resteras au dîner.
d. La demande polie :
[39] Me prêteras -tu ce livre?
[40] Me passeras -tu le sel?
e. Une menace :
[41] Cette offense! Vous me la paierez.
[42] Tu paieras cher cette incartade.
[43] Tu seras puni pour ton impertinence.
[44] Vous serez châtié pour votre crime.
Tel qu’il résulte des exemples ci -dessus, la réalisation d’un acte injonctif dans un énoncé au
futur exige l’emploi de la deuxième pers onne du singulier ou du pluriel. Le contexte et la
situation de communication aident à reconnaître s’il s’agit d’une injonction et de quel type
d’injonction il est question. Pour accomplir un acte injonctif dans un énoncé au futur il faut
qu’il y ait « compatibilité du verbe avec le cas profond -agent » (Vous recevrez le récépissé
ne peut avoir d’interprétation injonctive) (Martin R. op.citéː 142).
82
L’intonation d’un énoncé direct exprimant un acte injonctif peut suivre « la courbe
descendante » de la phrase impérative. C’est ainsi que s’explique, selon nous, le point
d’exclamation utilisé par certains auteurs à la fin d’un énoncé dont le verbe est au futur.
Dans un énoncé au futur par lequel on accomplit un acte injonctif, le contexte et la
situation de commu nication sont aussi importants que dans les énoncés qui accomplissent
des actes de promesse. « L’ordre se déduit de l’assertion, à partir de la situation » (Riegel et
alli, 1994 ː 314).
Par exemple l’énoncé [45] Tu me feras le plaisir d’y descendre pourrai t être
interprété comme une politesse atténuée mais la ruse et le ton impérieux du personnage qui
veut se débarrasser de son mari jaloux en l’envoyant dans la cave nous indiquent qu’il s’agit
d’un ordre (Georges Courteline, « Boubouroche »). Connaissant le tempérament du
personnage et les circonstances de l’action, on se rend compte qu’il s’agit d’un ordre et non
pas d’une politesse atténuée.
Le contexte peut être édifiant aussi pour ce qui est de la réaction de l’allocutaire à un
ordre au futur. La réponse pourrait être une acceptation, un consentement, un refus plus ou
moins catégorique, une dérobade, etc. L’exemple suivant, tiré de M. Riegel et alli 1994 : 587
est révélateur pour un refus catégorique.
[46] Tu descendras – Je ne descendrai pas – Tu descendras – Je ne descendrai pas.
L’itération de l’ordre et du refus confère au texte une teinte d’humour et jette en
même temps un peu de lumière sur un trait de caractère commun des deux personnages de
Diderot : l’entêtement.
III.2.1.3 Les actes de lan gage prédictifs
Tout comme les actes de langages promissifs et injonctifs, les actes de langage
prédictifs sont mentionnés par Riegel et alli (1994 ː 587) comme aptes à être réalisés par des
énoncés au futur. A partir de son assertion nous proposons l’anal yse qui suit.
Par de actes de langage on annonce ce qui doit advenir dans l’avenir. Le principal
trait caractéristique des énoncés au futur exprimant des actes de langage prédictifs est
l’indétermination temporelle. On ne dit pas exactement quand la prédiction/la prophétie/la
prévision se passera. Les énoncés susmentionnés sont appropriés à certains types de textes,
tels que ː
a.les textes bibliques et eschatologiques,
b.les textes littéraires qui assument la force illocutoire prédiction,
83
c.les énoncé s de l’usage conversationnel où ils sont décelés à l’aide du contexte et de
la situation.
a. Les textes bibliques
Dans les textes bibliques on proclame la parole divine, les annonces faites ont un
caractère divin eux aussi. Prenons pour exemple un fragment bien connu de la Bible « Le
jugement dernier » où à la fin du monde, Dieu, tout -puissant, décide sur le sort des mortels
ː [47] « Quand le Fils de l’homme viendra comme roi avec tous les anges, il s’assiéra sur
son trône glorieux. Tous les peuples de la terre seront assemblés devant lui et il séparera les
gens les uns des autres comme le berger sépare les moutons des chèvres […] Et ils partiront
à la punition éternelle, tandis que les justes iront à la vie éternelle » (La Bible, Mathieu 25,
31-46). Les ve rbes au futur (viendra, s’assiéra, seront, etc.) sont appropriés au ton sérieux
du texte et à la majesté solennelle de Dieu, juge tout -puissant.
Le fragment où Jésus -Christ réitère l’annonce de sa mort et de sa résurrection met en
évidence la manière dont les annonces des desseins divins et de leurs conséquences sont
réalisées par l’intermédiaire du futur simple, temps approprié, selon nous, à ce genre de
discours ː
[48] « -Le Fils de l’homme sera livré entre les mains de l’homme qui le mettra à mort, et
trois jours après sa mort, il reviendra à la vie » (La Bible, Marc 9 ː 17-32).
b. Les textes littéraires
Dans les œuvres des poètes mystiques, catholiques (Charles Péguy, Paul Claudel)
apparaissent assez fréquemment des prophéties d’inspiration divine. Les verbes sont au
futur, temps des prédictions par excellence. Il va sans dire que ces « emprunts » à l’Ecriture
Sainte portent la marque de la poésie qui leur confère une valeur particulière. Les poètes qui
opèrent de telles transmutations y mettent l’emprei nte de leur génie créateur.
[49] « Quand le monde et Paris viendront à fin de bail
Puissiez -vous d’un pas ferme et d’une main légère.
[…]
Ramener par la voûte et le double vantail
Le troupeau tout entier à la droite du père ».
(Charles Péguy Le Tapisserie de Sainte -Genevièv, in Lagarde et Michard, XX e
siècle ː 160)
L’idée de rédemption collective qu’il souligne l’éloigne en quelque sorte de l’esprit
sévère, justicier qui définit le texte biblique. La force illocutoire PREDICTI ON est commune
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aux deux textes mis en comparaison. Les poètes romantiques s’inspiraient non seulement de
la Bible mais aussi des mythes anciens qu’ils transposaient poétiquement dans leurs
créations, en réalisant des actes de langage prédictifs. Ainsi en e st-il de V. Hugo, l’un des
plus grands poètes du XIXe siècle.
Dans l’exemple suivant, V.Hugo prophétise la disparition des Dieux et l’accession de la
nature et de l’homme au pouvoir. Il s’agit là de son idéal de panthéisme ː
[50] Amour! tout s’entendra, t out étant l’harmonie !
L’azur du ciel sera l’apaisement des loups.
Place à T out ! Je suis Pan ; Jupiter !à genoux .
(V.Hugo, in Lagarde et Michard).
L’idée de prédiction est certifiée dans ces beaux vers, issus de l’imagination grandiose de
V.Hugo, par les deux verbes au futur ː s’entendra et sera.
Les poètes parnassiens aimaient eux aussi prophétisé. Un exemple en est Leconte de
Lisle qui dans son poème « Niobé » annonce une époque où l’art et les hommes de génie
occuperont une place de choix. Transfigurée par l’art, Niobé, grâce à la belle statue qu’elle
a inspirée, transgressera les siècles et triomphera de la sorte des Dieux cruels qui avaient tué
ses fils ː
[51] O mère, ton supplice un jour devra finir.
Un grand jour brillera dans notre nuit amère…
Attends !et ce jour tu renaîtras, ô mère !
Dans ta blancheur divine et ta sérénité;
Tu briseras le marbre et l’immobilité;
Ton cœur fera bondir la poitrine féconde;
Ton palais couvrira la surface du monde,
Et tes enfants, frappés par les dieux rejetés,
[…]
Chanteront ton orgueil sublime et ta beauté.
Oh fille de Tantale, ô mère Humanité.
(Leconte de Lisle « Niobé », in Lagarde et Michard XIXe siècle ː 408)
Pour réaliser cette prophétie sur l’avenir de l’art, Leconte de Lisle utilise des verbes au futur
simple ː devra, brillera, renaîtras, briseras, fera, couvrira, chanteront.
c. Les énoncés prédictifs de l’usage conversationnel
Ayant recours à nos connaissances de la langue ainsi qu’à notre connaissance
générale du monde et à notre expérience de vie, nou s nous permettons de donner quelques
85
exemples d’actes de langage prédictifs réalisés par des énoncés au futur dans l’usage
conversationnel et dans des situations réelles de communication.
Les prévisions, les pronostics peuvent entrer selon nous dans cette catégorie, y compris ceux
des diseurs/ diseuses de bonne aventure.
A titre d’exemple un médecin ou une sage -femme pourrait émettre une prévision du genreː
[52] Vous aurez des jumeaux, en s’adressant à une femme enceinte (après auscultation ou
seulement en la regardant).
• De même avant à une course de chevaux on pourrait entendre ː
[53] Le cheval no 3 sera gagnant.
Les pronostics sportifs sont assez fréquents ː
[54] Il sera champion du monde.
Un ciel couvert fait prévoir la pluie ː
[55] Il pleuvra ; le ciel est couvert.
• On peut faire aussi des prévisions, des pronostics en politique, en économie, en finances ː
[56] Il y aura un nouveau remaniement ministériel.
[57] Le taux d’ inflation augmentera.
[58] Les prix hausseront de plus en plus.
Un père peut aussi dire à son fils ː [59] Tu auras un bel avenir ! ou[60] Tu ne seras
qu’un bon à rien.
III.2.2 . Les actes de langage indirects
Dans ce sous -chapitre nous nous sommes proposé de montrer comment et en quelle
mesure le futur sert à réaliser des actes de langage indirects en nous étayant sur les données
théoriques concernant les actes de langages indirectes (Riegel et alli, 1994 ː 588 -590). Pour
ce qui est des valeurs illocutoires que peut avoir un énoncé au futur nous avons pris en
compte les recherches de P.Charaudeau (1992 ː 573 -574) et Robert Martin (1983 ː 256).
A la différence des actes de langage directs dans lesquels la forme linguistique
employée est associée à un acte de langage particulier, les actes de langage indirects sont
réalisé s par l’intermédiaire d’un énoncé qui comprend une forme que l’on associe de manière
conventionnelle à un autre acte que celui qu’ils ont l’intention de réaliser (Martin Riegel et
alli, 1994 ː 587). A titre d’exemple par l’énoncé au futur [61] Vous partire z immédiatement
on accomplit un acte de langage direct dont la force illocutoire est ordre. La même injonction
peut être suggérée, de manière indirecte, par l’énoncé suivant [62] Vous vous mettrez en
retard (« Vous vous mettrez en retard donc vous devrez p artir tout de suite » ; ce qui conduit
86
à considérer que Vous vous mettrez en retard veut dire la même chose que Vous partirez
immédiatement. Dans un acte de langage indirect, les rapports établis entre les interlocuteurs
sont moins serrés que dans le cas d ’un acte de langage direct. Faute de convention avec
l’énoncé utilisé, le locuteur peut contester ses propres visées interlocutoires. De son côté,
l’allocutaire peut ne pas comprendre ou feindre de ne pas comprendre ce que le locuteur veut
dire. La situati on de communication est très importante pour ce qui du décodage de
l’implicite que contient un acte de langage indirect. A la situation de communication il faut
ajouter la capacité interprétative de l’allocutaire et ses connaissances. C’est ce qui
démontre nt M. Riegel et alli, 1994 ː 988 en se basant sur les recherches de Grice, 1979,
Ducrot, 1979 et de D.Sperber et D.Wilson, 1989 ː « A partir de celle -ci (la situation de
communication), de l’énoncé produit et de ses connaissances, l’interlocuteur construit
l’interprétation de l’énoncé par inférences successives. Cette interprétation demande plus ou
moins d’efforts cognitifs à l’interlocuteur. La pertinence dépend donc à la fois des apports
du contexte situationnel, des efforts cognitifs à fournir et des con naissances de l’individu »
(Riegel et alli, 1994 ː 988). Dans notre conception, les éléments para verbaux, à savoir gestes,
attitudes, jeux de physionomie, regards, intonation, signes de ponctuation, etc. contribuent
aussi à la reconnaissance d’un acte ind irect.
La conclusion qu’on peut tirer des assertions ci -dessus est que la valeur illocutoire
d’un énoncé qui accomplit un acte de langage indirect est contenue virtuellement dans le
discours et que c’est par le contexte situationnel et des déductions succe ssives qu’on la fait
apparaître.
Selon la situation de communication, un même énoncé pourrait revêtir plusieurs
valeurs illocutoires. Dans ce cas, P. Charaudeau, 1992 ː 573, parle de « Modalisation
catégorie conceptuelle à laquelle correspondent des moyens d’expression qui permettent
d’expliciter les différentes positions du sujet parlant et de ses intentions d’énonciations »
(P.Charaudeau, op.cité ː 574). De son côté Robert Martin, 1983 ː 256, parle de la
réinterprétation de l’acte illocutoire laquelle abo utit à des « effets perlocutoires » dont la
diversité peut être très grande. Les deux chercheurs donnent comme exemple l’énoncé au
futur [63] Je reviendrai qui est une simple assertion mais qu’on pourrait réinterpréter de
différentes manières ː en tant que promesse (à la fin d’une visite) ; en tant qu’avertissement
(un policier qui s’adresse à un suspect de crime) ; en tant que menace (à la fin d’une querelle),
etc. Prenons un autre exemple ː [64] Je serai de retour demain . Cela pourrait être compris
comme une promesse (nous nous reverrons), comme une menace (prends garde, je te
contrôlerai), comme une demande polie (tu pourras peut -être venir me chercher à la gare) ou
87
comme une assertion. Si l’on dit [65] Je partirai, il pourrait s’agir d’une assertion, mais aussi
d’une menace (Je te quitterai), d’une promesse (si tu veux ça, je te promets de partir) ou
d’une décision prise (je n’en ai pas envie, mais je partirai, il le faut). La réponse de
l’allocutaire à un acte de langage indirect peut être plus moins favo rable. Il peut accepter,
refuser, être indifférent, contester, s’indigner, simuler un malentendu, etc. Par exemple à
l’énoncé ː
[66] Je serai de retour dem ain on peut avoir pour réponse.
[67] -Chic alors ! Nous nous reverrons !
[68] Tu pourras venir, je n’ai fait rien de grave.
[69] Je regrette, m ais je ne serai pas à Bucarest. etc.
Prenons un autre exemple ː
[70] Tu viendras demain ?
[71] Oh !non; pas tous les jours.
(F. Mauriac Thérèse Desqueyroux, Lagarde et Michard ː 462).
Le refus est net. Mais beaucoup d’autres réponses sont possibles ː [72] Demain non,
après demain . Oui, bien sûr. [73] Rassure -toi, je viendrai tous les jours .etc. A son tour, le
locuteur peut revenir sur ce qu’il a dit initialement ː [74] Mais je n’ai pas di t ça ou Je ne t’ai
jamais demandé une chose pareille, etc. Des exemples donnés, à un examen plus attentif, il
résulte que tous ses énoncés ( [75] Je reviendrai ,[76] Je serai de retour demain ,[77] Je
partirai ) conservent leur sens propre, « littéral » (« illocutoirement » ce sont des assertions).
Les effets « perlocutoires », les diverses « réinterprétations » possibles ne sont que des sens
sous-jacents qui apparaissent dans différentes situation de communication. Par conséquent,
ce n’est que par le contex te situationnel que l’on peut discerner les différents sens
secondaires qu’un acte de langage pourrait avoir.
III.2.3 Les interactions verbales
Les actes de langage ne sont pas des entités qui existeraient en soi, sans aucun lien
entre eux. Ils se combinent dans des unités plus ou mo ins grandes, selon une certaine
«hiérarchie » ː des interventions, des échanges, des séquences lesquelles s’organisent, à un
niveau plus élevé, dans une interaction langagière. Le futur peut s’employer à tous les
niveaux . Au niveau de l’intervention, on aura par exemple ː
[78] « Je vais mourir tout à l’heure ». (Anouilh, « Antigone », Lagarde et Michard).
Du moment que le garde ne répond pas, on peut considérer qu’il s’agit ici d’une
intervention, quoique l’énoncé soit ex trait d’un dialogue.
88
L’échange qui suppose d’habitude deux interventions qu’on qualifie d’« initiative »
et de « réactive » (Riegel et alli, 1994) peut se réaliser aussi avec des verbes au futur ː
[79] Tu viendras seul ?
Non, je serai accompagné de mon ami.
Plusieurs interventions, insérées dans un échange, peuvent s’organiser dans une
séquence. En voici un exemple tiré d΄ Armand Salacrou (L’Archipel Lenoir) où les verbes
au futur alternent avec des verbes à l’indicatif présent ou à l’impératif.
[80] LA P RINCESSE: – Et que comptez -vous dire à votre fille, à Victor, et à vos petits –
enfants!
LE GRAND -PÈRE: – Moi? Rien du tout.
LA PRINCESSE: – Mais ils vont beaucoup parler et vous aurez beaucoup à entendre.
LE GRAND -PÈRE: – Je n’écouterai personne. Joseph! Joseph! Appelez -moi mon
policier.
(Armand Salacrou, L’Archipel Lenoir; in Lagarde et Michard : 397)
L’importance des actes de langage réside justement dans leur aptitude à mettre en
évidence les rapports qui s’établissent entre les personnages. Cette aptitude se manifeste lors
de l’intégration des actes de langage dans des interactions verbales, tel qu’il résulte des
exemples ci -dessus.
III.3. Le futur et les systèmes d’énonciation
Selon la manière dont le locuteur se rapporte à son énoncé, il y a deux systèmes
d’énonciation: l’énonciation de discours et l’énonciation historique (Martin Riègel et alli,
1994 : 299 -300)
III.3.1. L’énonciation de discours
L’énonciation de discours est définie par Riegel et alli comme le cas normal de la
communication. Le locuteur assume la responsabilité de son énoncé, dans lequel il inscrit
formellement les marques personnelles et temporelles de son énonciation. Les faits énoncés
sont mis en relation avec l’acte d’énonciation et le locuteur prend une distance minimale par
rapport à son énoncé (Riegel et alli, 1994 ː 581).
A partir de cette définition, nous nous sommes proposé d’analyser de quelle manière
est employé le futur dans l’énonciation du discours et ce qu’il y exprime. Le futur est
employé couramment dans l’é nonciation de discours où il exprime des actions/des procès
situés dans l’avenir. Il s’agit des discours oraux et aussi des textes écrits qui supposent
89
l’implication du locuteur (théâtre, mémoires, correspondance, etc.) Il peut être accompagné
d’un complém ent circonstanciel de temps (demain, ce soir, après -demain, demain soir, la
semaine/l’année prochaine, bientôt, tout de suite, etc.).
Les temps des futurs employés dans l’énonciation de discours sont le futur simple, le
futur proche et le futur antérieur.
[81] « Revenez voir dans un an ce que j’en aurai fait. La preuve sera péremptoire ». (Jules
Romains, Knock, Lagarde et Michard, XX -e siècle 1973 : 387)
[82] Et j’irai vous voir bientôt. Ibid : 390
[83] Rodrigue va mourir (Paul Claudel, Le Soulier de satin)
Dans l’énonciation de discours, le futur peut être employé avec une valeur modale,
accomplissant par exemple des actes de :
a) de promesse
[84] « Tu vivras éternellement, chère Alemène, changée en astre; tu scintilleras dans la nuit
jusqu’à la fin du monde » (I. Giraudoux, Amphytrion 38, Lagarde et Michard, 1973 : 401)
b) d’injonction (ordres, conseil):
[85] « -Vous allez rentrer chez vous […]. Il faudra tâcher de trouver une voiture. Vous vous
coucherez en arrivant. Une chambre où vous serez seule, autant que possible ».
(Jules Romain, «Knock», in Lagarde et Michard, 1973 : 389)
c) d’expression d’un sentiment (l’indignation)
[86] « On le détestera, lui qui n’a pas voulu être». (Henry de Montherlant, «La Reine morte»
in Lagarde et Michard, XX -e sièc le, 1973 : 573)
Le futur peut être employé dans le discours avec les actes valeurs modales sur
lesquelles nous avons déjà insisté dans le chapitre antérieur (II.3). Il nous semble que ce
serait redondant d’y insister davantage.
III.3.2. L’énonciation historique
Le point de départ de notre analyse est constitué par les données théoriques sur
l’énonciation historique que l’on peut retrouver chez Riegel et alli (1994 ː 592 – 594). Dans
l’énonciation historique on emploie, de manière générale des temps du p assé. Il n’y pas de
relation directe avec le moment de l’énonciation.
En ce qui concerne les temps du passé, la prédilection de l’énonciation historique va
au passé simple, temps du récit « par excellence ». Les autres temps du passé y sont employés
aussi: le passé composé (dans « L’Etranger » il est employé comme temps du récit),
l’imparfait, le plus -que-parfait, le passé antérieur. Les temps du futur qui se rapportent au
90
moment de l’énonciation (futur simple, futur proche, futur antérieur) ne sont employé s dans
le récit (sauf le futur « historique » « anticipatif » et le futur « en série » déjà analysés dans
III.1) Les formes temporelles qui se rapportent à l’avenir sont moins fréquentes dans le récit
que dans le discours.
Pour exprimer un rapport de postériorité dans le récit, on a recours aux temps du
futur simple dans le passé: le futur simple du passé (qui a les mêmes formes que le
conditionnel présent), le futur proche du passé (formé de l’auxiliaire « aller » à l’imparfait
et l’infinitif du verbe ) et le futur antérieur du passé ayant des formes identiques au
conditionnel passé. Aux temps mentionnés on peut ajouter les verbes « devoir »et « pouvoir
» employés à l’imparfait + infinitif (ces deux verbes sont employés comme semi -auxiliaires
modaux, le s expressions être sur le point de, être près de, le verbe être se trouvant à
l’imparfait en l’occurrence. Les indicateurs temporels n’ont pas de valeur déictique dans le
récit.
De la sorte demain employé dans le discours est remplacé par le lendemain, apr ès-demain
par le surlendemain, prochain par suivant dans par plus tard.
[87] Il m’a dit qu’il viendrait le lendemain (« il viendrait » =futur simple du passé; « le
lendemain »= indicateur temporel employé dans le récit).
[88] « Je crois que j’ai entendu dire que pour ne pas souiller la ville de votre sang, ils
allaient vous murer dans un trou » (J. Anouilh Antigone, in Lagarde et Michard ː 567)
« (ils allaient murer », « j’allais partir »= futur proche du passé)
[89] T’imaginais -tu que j’allais partir ? (J.P. Sartre « Huisclos »)
(« j’allais partir = futur proche dans le passé »)
[90] « Tu m’as promis que tu me prêterais le roman de Camus quand tu l’aurais fini ».
(« tu prêterais »= futur du passé, « tu aurais fini »= futur antérieur du passé).
[91] Je ne savais pas qu’ils étaient sur le point de divorcer.
(« ils étaient sur le point de » = périphrase verbale, rapporté au passé)
[92] Il faisait un froid de canard, on pouvait tomber malade.
(on pouvait= verbe semi -auxiliaire, pouvoir, rapporté au passé).
[93] Trois ans plus tard, elle devait se marier.
(elle devait = verbe semi -auxiliaire, devoir, se rapportant au passé).
III.4. Le futur et les types de textes
Le fondement théorique de notre analyse constitue la typologie textuelle proposée
par J.M.Adam dans « Les textes ː types et prototypes » (Nathan, 1992). Nous voulons
91
montrer quels temps du futur on emploie avec prépondérance dans certains types de textes
et de quelles valeurs il peut se charger.
Le futur est plus ou moins fréquemment utilisé dans différents types de texte en
fonction de leur typologie. Dans « Les textes ː types et prototypes » (Nathan, 1992), J. -M.
Adam distingue cinq types de textes ː narratifs, descriptif, explicatif, argumentatif et
conversationnel. Dans le sous -chapitre qui sui t nous allons nous rapporter notamment aux
trois types de discours suivants ː conversationnel, narratif et argumentatif, que nous
considérons comme plus importants en ce qui concerne l’emploi du futur.
III.4.1. Le type de texte conversationnel
Le type de texte conversationnel se rapporte à l’implication du locuteur dans le
discours. C’est le type de texte où le futur apparaît plus fréquemment que dans d’autres types
de texte. Il se prête plus que les autres types de texte à l’emploi du futur grâce à sa fo rme
dialoguée qui suppose la conversation, des échanges de vues, l’existence de deux ou
plusieurs interlocuteurs, une situation de communication et des objectifs bien précisés. Les
dialogues sont propres aux échanges oraux mais aussi aux pièces de théâtre et aux scénarios
de film. Les personnages projettent quelquefois leurs actions dans un avenir plus ou moins
proche, avec une part de certitude plus ou moins grande. Un exemple en est ce fragment
extrait de Jean -Jaques Bernard (« Martine », III, Albin Miche l) où l’héroïne imagine son
bonheur futur aux côtés de l’homme qu’elle épousera ː
[94] « Vous serez du premier dîner chez grand -mère…Oh !
[…] Ensuite nous serons tranquilles jusqu’΄à la rentrée des Chambres….De ce moment il
fera le voyage de Paris presque tous les jours…Mais les journées ne seront pas tristes,
puisqu’΄ il y aura du bonheur au bout…» (Lagarde et Michard, XX e siècle, 1973 ː 380)
Le futur peut alterner avec d’autres temps. Dans le fragment suivant, extrait de la
même pièce de théâtre, le futur simple alterne avec l’indicatif présent. C’est comme un jeu
de lumières et d’ombres ː par le futur on exprime ce bonheur futur, espéré, tand is que
l’indicatif traduit la souffrance atroce de l’autre jeune fille, éprise du même homme que la
première ː [95] « Evidemment, ici, nous serons toujours un peu dans le provisoire…Le rêve,
ce sera de créer un foyer nouveau…Des meubles à nous…Une table fa miliale…le père….la
mère…les enfants. Mais vous frissonnez…Décidément vous mourez de froid. Il fait presque
nuit. Nous allons partir » Martine, in Lagarde et Michard ː 380.
92
Le futur proche [96] Nous allons partir exprime une action imminente. Le futur
simple s’emploie aussi, dans les textes dialogués avec des valeurs modales. Ainsi peut -il
exprimer ː
• l’ordre, le conseil ː [97] […] l’hésitation ne sera plus permis et nous commencerons le
traitement (Knock, in Lagarde et Michard ː 390)
• la promesse ː [98] Et j’irai bientôt vous voir. (Knock, Lagarde et Michard ː 390)
III.4.2. Le type de texte narratif
Le temps de la narration (romans, nouvelles, récits, fables) est le passé simple ou à
partir de la parution du roman « L’Etranger » d’Albert Camus, le passé composé. Le futur
ne s’emploie que de manière exceptionnelle en tant que temps du récit, tel que nous avons
montré dans les sous -chapitres III 1 et III 2. Il s’agit du futur « historique » ou « anticipatif
» employé dans des textes historiques et dans cert ains textes à caractère prophétiques. A la
suite de la lecture de plusieurs romans et nouvelles on peut tirer la conclusion que le futur
peut être rencontré dans ce type de texte dans deux situations.
Lorsque le temps du récit est le passé simple/passé com posé on peut rencontrer le
futur dans les textes narratifs notamment dans deux situations. La première envisage les
séquences dialoguées insérées dans la narration (on trouve de nombreux exemples chez
Balzac, Flaubert, Maupassant, etc.) ː
[99] «- Vous irez? demanda -t-elle
– Si je peux, répondit -il » (G.Flaubert, Madame Bovary, Lagarde et Michard, XIX e
siècle ː 466.
La deuxième situation se rapporte au discours rapporté lui aussi inséré dans la
narration. On emploie, dans ce cas -là, un futur du passé ː
[100] « […] elle prétendait qu’elle allait mieux et qu’elle se lèverait bientôt ». (G.Flaubert,
in Lagarde et Michard ː 468)
Tel que l’on voit de cet exemple on a employé le futur simple du passé. Il est caractéristique
du discours indirect quand le verbe principal est à un temps passé, pour un rapport de
postériorité.
III.4.3. Le type de texte argumentatif
M.Riegel et alli, (1994) définissent l’argumentation comme [101] « l’art de
persuader ou de convaincre au moyen du discours » visant [102] « à faire adhérer un
auditoire particulier à une thèse au moyen d’arguments ».
93
Cette définition suppose un locuteur, un interlocuteur/auditoire des prémisses, des
arguments et une thèse. L’argumentation suppose le schéma suivant adopté par la plupart
des spécialiste sː Thèse refusé e͢ Arguments -Thèse proposée. A partir de cette « dynamique »
nous avons décelé au moins trois situations dans lesquelles on emploie le futur dans un texte
argumentatif.
a. L’appel à l’auditoire
L’exemple suivant nous semble révélateur pour cet emploi du futur dans un texte
argumentatif ː
[103] « Qui se considérera de la sorte, s’ effrayera de soi -même, et, dans la masse que la
nature lui a donnée entre ces deux abîmes de l’infini et du néant, il tremblera dans la vue de
ces merveilles » (Pasc al, « Les Pensées », in Bruno Doucey et alli, Littérature, « Textes et
méthodes » ; Hatier, 1993 ː 132.
b. La thèse proposée peut contenir aussi des verbes au futur, comme il advient dans
le nouveau modèle pédagogique suggéré par Montaigne dans « les Essai s » qui suppose entre
autres l’éducation physique et musicale, ainsi que divers loisirs ː
[104] « Les jeux mêmes et les exercices physiques seront une bonne partie de l’étude ː la
course, la lutte, la musique, la danse, la chasse, le maniement des chevaux et des armes ».
(Montaigne « Les Essais » in « Littérature Textes et méthodes » ː 81.
c. Les systèmes hypothétiques inclus quelquefois dans le texte argumentatif offre
aussi d’exemples d’emploi du futur .
[105] « Si vous êtes duc et honnête homme, je rendra i ce que je dois à l’une et à l’autre de
ces qualités. Je ne vous refuserai point les cérémonies que mérite votre qualité de duc…»
(Pascal « Discours sur la condition des grandes in Littérature ». Textes et méthodes ː 136)
Avant de conclure ce sous-chapitre, il faut rappeler que l’emploi du futur dans une
argumentation à « un effet d’anticipation en vue de répondre par avance à une objection »
(Charaudeau, 1992 ː 472) Tel qu’il ressort de cette brève présentation, le futur est employé
dans n’imp orte quel type de texte. La place qu’il occupe à laquelle ce texte appartient ainsi
que des intentions de l’auteur.
Conclusions partielles
Dans ce chapitre nous avons essayé de mettre en évidence quelques valeurs et
emplois du futur dans le discours.
Le premier chapitre (III.1) se rapporte à l’aptitude du futur à indiquer la succesion
chronologique des événements (Riegel et alli, 1994 ː 313). Nous avons trouvé de tels emplois
94
du futur dans un texte littéraire (un poème de V. Hugo) dans des relations histo riques (le
futur d’anticipation /historique) et dans des relations appartenant au langage courant,
quotidien (emploi du temps, projets de vacances, devoirs, etc.)
Dans le sous -chapitre (III.2) en nous étayant sur les données de la théorie de
l’énonciation (Riegel et alli, 1994 ː 575 -601), nous avons fait une succincte analyse des actes
de langage que l’on peut réaliser par des énoncés au futur ː des actes de langage directs
(promissifs, injonctifs, prédictifs), des actes de langage indirects et les interact ions
langagières.
Un autre problème que nous avons pris en compte a été l’emploi du futur dans
l’énonciation de discours et dans l’énonciation historique .Notre démarche est fondée, en
égale mesure sur les données d’énonciation (Riegel et alli, 1994 ː 575 -601) et sur l’examen
de différentes textes. Les conclusions sont ː dans l’énonciation historique, on emploie avec
prépondérance le futur simple (y compris avec ses valeurs modales), le futur proche et le
futur antérieur et dans l’énonciation historique o n emploie notamment le futur simple du
passé, le futur proche du passé et le futur antérieur du passé (sous -chapitre III.2).
En ce qui concerne l’emploi du futur dans différentes types de texte (sous chapitre
III.4) nous nous sommes bornés à présenter cet emploi dans trois types de texte
(conversationnel, narratif et argumentatif), étant donné le cadre limité de cet ouvrage.
C’est dans le type de texte conversationnel que le futur apparaît le plus fréquemment
surtout le futur simple et le futur proche. Dans les textes narratifs on emploie notamment les
formes temporelles du passé rapportés à l’avenir (le futur simple/ proche/antérieur du passé.
Quant aux textes argumentatifs on pourrait déceler au moins trois situations dans lesquelles
on emploie le futur ː l’appel à l’auditoire, la thèse proposée et les systèmes hypothétiques.
95
Chapitre 4
Pratique du futur
IV.1. Le rôle de la grammaire dans le processus d’apprentissage/enseignement
d’une langue étrangère.
Tel qu’il ressort du « Cadre européen commun de référence pour les langues »
(Strasbourg, 2000) l’acquisition d’une langue étrangère doit mettre en œuvre des activités
qui contribuent au développement «des compétences générales de l’individu» (« savoir »,
«savoir -faire », « savoir -être » et « savoir -apprendre ») et, surtout, à la formation d’une
«compétence à communiquer langagièrement », laquelle comprend une « composante
linguistique », « une composante sociolinguistique » et une « composante pragmatique »
(Un cadre européen commun de référence pour les langues Strasbourg, 2000 ː 16 -17). Le
fait que la « composante linguistique » vient en tête de cette liste n ous semble révélateur
pour l’importance qu’on lui accorde.
Et cela à juste titre, parce que le système d’une langue, avec ses principales
dimensions -phonétique, vocabulaire, grammaire -constituent les assises même de la
communication. D’ici la nécessité de « développer les compétences linguistiques » des
apprenants (Un cadre commun de référence pour les langues, 2000 ː 115) y compris de la
«compétence grammaticale » qui, par « sa capacité d’organiser des phrases pour transmettre
du sens, est au centre même d e la capacité communicative » Idemː 115) Par conséquent,
96
nous sommes loin d’ignorer l’apprentissage de la grammaire, comme il arrivait dans la
méthode directe, basée uniquement, sur la conversation, et dont les résultats ont prouvé dont
l’inefficacité a ét é prouvé par des résultats insatisfaisants.
Il ne s’agit pas non plus d’une approche purement théorique au exhaustive de la
grammaire à l’instar de la méthode grammaire -tradition, dans le cadre de laquelle l’étude de
la grammaire était devenue un but en so i. Dans la méthode communicative et actionnelle il
s’agit de former une « compétence grammaticale » qui par son aptitude « à produire du sens
» contribue à la formation et au développement des compétences communicatives des
apprenants ː « Finalement la gra mmaire de la langue peut être considérée comme l’ensemble
des principes qui régissent la combinaison d’éléments en chaînes significatives marquées et
définies (les phrases). La compétence grammaticale est la capacité de comprendre et
d’exprimer du sens en produisant et en reconnaissant des phrases bien formées selon ces
principes et non de les mémoriser et de les reproduire comme des formules toutes faites »
(Un cadre européen commun de références pour les langues 2001ː 89).
La conclusion qui se dégage de c ette citation est que l’apprentissage de la grammaire
doit être subordonné aux objectifs de la communication. Les éléments grammaticaux, acquis
d’une manière consciente, en faisant appel à la capacité d’analyse, de déduction, de synthèse
et de réfléxion de s élèves, doivent être intégrés dans des pratiques communicatives.
Nous nous proposons de mettre en évidence, dans le cadre de ce sous -chapitre,
quelques techniques et stratégies que l’on peut mettre en œuvre dans
l’enseignement/apprentissage du futur, qui correspondent aux visées de la méthode
communicative et actionnelle. Dans l’élaboration de ces stratégies nous avons pris en compte
le contexte pédagogique de nos classes, les capacités et les besoins des élèves et, notamment,
les difficultés auxquelles n ous nous sommes heurtés dans le processus de l’acquisition du
futur.
IV.2. Difficultés rencontrées dans l’acquisition du futur
Dans la pratique pédagogique, nous avons rencontré beaucoup de difficultés pour ce
qui est de l’acquisition correcte des temps d u futur. Il s’agit en égale mesure des futurs
rapportés au présent (futur simple, futur proche et futur antérieur) et des futurs du passé
(futur simple dans le passé, futur proche dans le passé, futur antérieur dans le passé). Ces
difficultés se rapportent ː a. à la phonétique; b. à la morphologie; c. à la syntaxe; d. aux
valeurs modales.
a. Pour ce qui est de la phonétique , on pourrait mentionner ː
97
• parfois, dans les verbes qui finissent en –er, on prononce au futur simple le –e qui précède
la consonne –r, comme à l’infinitif;
• il arrive que l’on ne prononce pas au futur simple le e ouvert dans les verbes qui ont un e
muet à l’infinitif (on sait bien qu’au futur simple ce e muet se transforme en [ ɛ]) ː[astra] au
lieu de [ast ɛra].
• dans les verbes faire et être au futur simple le e muet est prononcé comme [e].
• dans les verbes venir et tenir on ne fait pas toujours la nasalisation au futur simple.
b. En ce qui concerne la morphologie les élèves ont des difficultés qui se rapportent à
l’assimilation des formes correctes du futur simple. Il peut s’agir du radical au futur simple
ou des terminaisons. Par ce qui est du radical, les erreurs commises le plus fréquemment par
les é lèves sont ː
• dans certains verbes (notamment ceux qui ont un –r devant la terminaison –er de l’infinitif)
c’est le radical du verbe qui apparaît au futur simple. Exemples [1] « je persévérai » au lieu
de « je persévérerai »; [2] « ils proliféront » au lieu de « ils proliféreront », [3] « il incorpora
» au lieu de « il incorporera », etc.
• on omet d e redoubler la consonne t ou l ou de mettre un accent sur le e de l’avant dernière
syllabe dans les verbes qui finissent en -eter ou -eler;
• on omet le -e précédant la consonne –r dans les verbes qui finissent en –ouer et -uer ː [4] « je
continurai » au lieu de « je continuerai », [5] « vous échourez » au lieu de « vous échouerez
»;
• on ne change pas y en i dans les verbes qui finissent en –oyer et –uyer ;
• le verbe envoyer au futur simple est souvent constitué de l’infinitif et des terminaisons,
sans tenir compte de sa forme correcte ː « j’enverrai ».
• les verbes qui ont deux r au futur simple apparaissent souvent avec un seul r (acquérir –
«j’acquerai » au lieu de « j’acquerrai », [6] courir – « je courai » au lieu de « je courrai»,
[7] envoyer – « j’enverai » au lieu de « j’enverrai », [8] mourir – « je mourai » au lieu de «je
mourrai », [9] pouvoir – « je pourai » au lieu de « je pourrai », [10] voir- « je verai » au lieu
de « je verrai ». Les formes correctes ː [5] j’ acquerrai, [6] je courrai, [7] j’ enverrai, [8] je
mourrai, [9] je pourrai, [10] je verrai.
• d’autres verbes comme aller, faire, savoir, sont écrits au futur simple avec deux r, quoiqu’ils
n’aient qu’un seul r.
• le futur simple des verbes tenir et venir est souvent formé à partir de l’infinitif, quoique ces
verbes aient un radical différent à ce temps [11] « je tienrai » au lieu de « je tiendrai », « je
vienrai » au lieu de « je viendrai », etc.)
98
• les verbes en –re gardent parfois, de manière erronée, la voyelle e au futur simple [12] ( je
prendrai, je conclurai)
• le verbe cueillir et ses dérivés ne changent pas toujours la terminaison –ir en–er, comme
de juste, au futur simple.
• le verbe s’asseoir conserve parfois e du radical au futur [12] « il s’asseoira » au lieu de «
il s’assoira ».
Les terminaisons sont auss i assez fréquemment source d’erreurs. Les élèves
confondent parfois entre elles les terminaisons du singulier ( -ai à la place de –as ou de –a et
vice-versa, -a à la place de –as et inversement). Au pluriel les terminaisons –ons et –ont se
confondent assez facilement. Quant à la deuxième personne du pluriel la terminaison –ez est
quelquefois fautivement remplacée par es. De telles confusions se manifestent au futur
antérieur aux auxiliaires avoir et être employés au futur simple).
c. La syntaxe . L’interrogation par inversion à la troisième personne du singulier pose des
problèmes à certains élèves qui oublient d’ajouter la consonne t euphonique, obligatoire du
moment que le verbe finit par une voyelle ( -a) et le pronom commence également par une
voyelle (il, elle, on). Cette remarque est valable non seulement pour le futur simple, mais
aussi pour le futur antérieur et le futur proche [13] « pourra elle? » au lieu de « pourra -t-
elle », [14] « sera il venu? » au lieu de « sera-t-il venu…? », [15] « va- on partir? » au lieu
de «va-t-on partir ?»
Plus difficile encore s’est avérée pour certains élèves, l’inversion complexe. Il arrive qu’ils
oublient soit de reprendre le sujet par le pronom personnel, soit d’ajouter le t euphonique. Il
arrive au ssi qu’ils placent le sujet exprimé par le nom après le verbe [16] ( Marie pourra elle
venir? Pourra Marie venir ? etc.)
La forme négative des verbes au futur antérieur et au futur proche est réalisée parfois
d’une manière erronée. Il s’agit notamment de la place de la négation ne…pas qui au lieu
d’encadrer l’auxiliaire avoir ou être ou le semi -auxiliaire aller encadrent le verbe en entier
[17] « Je ne vais partir pas » au lieu de « Je ne vais pas partir », [18] « Je n’aurai fini pas
» au lieu de « Je n’aurai pas fini » [19] « Je ne serai arrivé pas » au lieu de « Je ne serai pas
arrivé ».
Si conditionnel peut être considéré comme l’une des difficultés majeures de la
grammaire française pour les élèves roumains. Comme de juste, nous nous rapportons au si
conditionnel I. Plus d’une fois, nos élèves emploient le futur dans la subordonnée
conditionnelle introduite par la conjonction « si », quoique cet emploi soit interdit en français
[20] « S’il viendra, il me trouvera chez moi » au lieu de « S’il vient, il me trouvera chez moi
99
». Cet emploi erroné s’explique aussi par le fait que l’interdiction respective n’existe pas
dans la langue roumaine.
L’observation de la règle de la concordance des temps à l’indicatif constitue une
difficulté tout aussi importante q ue le si conditionnel pour les élèves roumains. C’est le
rapport de postériorité qui nous intéresse spécialement dans le cadre de cette recherche.
Si le verbe de la proposition principale est au présent, les élèves emploient
correctement le futur dans la s ubordonnée complétive il s’agit d’habitude du futur simple,
mais il pourrait être question aussi d’un futur proche, d’un futur de probabilité (devoir au
présent + infinitif) ou même d’un futur antérieur. Les vraies difficultés commencent lorsque
le verbe d e la proposition principale est à un temps du passé. Les élèves ont du mal à
comprendre, pourquoi, à l’encontre de la langue roumaine, il faut employer en français,
lorsque le verbe principal est au passé, le futur simple dans le passé (formes du condition nel
présent) à la place du futur simple, le futur proche dans le passé (aller à l’ imparfait + verbe)
à la place du futur proche, le futur antérieur dans le passé (formes du conditionnel passé) à
la place du futur antérieur et le futur de probab ilité dans le passé (devoir à l’ imparfait +
infinitif). De la sorte, nous avons rencontré, dans les productions des élèves, des phrases
telles que [21] Il a dit qu’il viendra à temps, [22] Il a promis qu’il se fera soigner quand le
médecin aura diagnostiqué sa maladi e, [23] Il a annoncé qu’il va publier un roman, [24]
Elle a affirmé qu’elle doit prendre part à cette fête . Les phrases correctes correspondantes
sont ː[21] Il a dit qu’il viendrait à temps , [22] Il a promis qu’il se ferait soigner quand le
médecin aurait diagnostiqué sa maladie , [23] Il a annoncé qu’il allait publier un roman,
[24] Elle a affirmé qu’ elle devait prendre part à cette fête.
d. Les valeurs modales futur. En ce qui concerne les valeurs modales du futur on rencontre
aussi des difficultés dans le processus d’enseignement/apprentissage. Les manuels donnent
très peu d’informations sur cet aspect. Le seul manuel qui s’occupe des valeurs modales du
futur est celui de la IXème (auteurs Doina Groza et alli, Langue moderne 2 ː 58) Les valeurs
modales du futur y mises en évidence sont ː l’injonction, la promesse et la prévision. La
dernière se rapporte, en l’occurrence, aux prévisions météorologiques. Un exercice et une
activité de rédaction sont consacrés à cette valeur du futur (Ibid) Par conséquent, nou s
considérons que c’est le rôle du professeur de dérouler en classe, avec les élèves, des activités
visant à l’acquisition et au réemploi des valeurs modales du futur (nous proposons un
exemple dans L’Unité IV).
IV.3. Stratégies et techniques utilisées dans l’enseignement/apprentissage du
100
futur
A partir des difficultés rencontrées dans l’enseignement/apprentissage des temps du
futur, nous avons essayé de mettre en œuvre quelques techniques et stratégies qui puissent
améliorer l’acquisition et l’usage de ce problème de grammaire. Dans l’élaboration de cette
stratégie nous nous sommes appuyés sur plusieurs ouvrages didactiques dont ː La classe de
langue, auteur Christine Tagliante, Clé International 2001, Méthodologie de l’enseignement
du français ; Dragom ir Mariana, Puncte de vedere privind predarea -învatarea limbii franceze
ca limbă straină. Considérations sur l’enseignement -apprentissage du français langue
étrangère, Ed.Dacia, Cluj -Napoca, 2001 ; Rujan Ștefania et Ionescu Irina, Méthodologie de
l’enseign ement du français langue étrangère. Ed.Bren, 2004, Bucuresti. Plusieurs ouvrages
didactiques ainsi que plusieurs chapitres du Un Cadre européen commun de référence, 2000,
Strasbourg.
Ces techniques et stratégies s’inscrivent dans une perspective de type c ommunicatif
et actionnel. Dans leur élaboration nous avons pris en compte plusieurs facteurs dontː
•. la nécessité d’utiliser la langue cible aussi fréquemment que possible, y compris dans le
déroulement d’une séquence de grammaire ;
•. l’utilisation des documents authentiques d’une grande diversité ː reportages, interviews,
annonces, bulletins météos, chansons, recettes de cuisine, etc. Le point de départ peut être
aussi un document adapté ou fabriqué ;
•. le recours à une pédagogie centrée sur l’apprenan t, considéré comme un « acteur social»,
étant tenu d’accomplir des « tâches »;
•. la comparaison avec la grammaire roumaine, chaque fois que cela s’avère nécessaire pour
une meilleure et plus rapide compréhension du fonctionnement de la langue cible.
Une s tratégie d’enseignement, apprentissage d’un fait grammatical, basée sur une démarche
inductive, doit parcourir trois étapes ː
A. Observation, repérage et découverte de la règle grammaticale à acquérir .
B. Systématisation (exercices variés, reformulation de la règle découverte, complétion d’un
tableau récapitulatif).
C. Réemploi et fixation (par des dialogues et micro -dialogues, réutilisation et pratiques
intensives des structures à fixer) .
La meilleure stratégie pour que les élèves arrivent à comprendre le fonctionnement
d’un fait grammatical suppose une démarche inductive et contextualité. A partir d’un micro –
texte, une image, une micro -conversation, etc. à l’aide des exemples appropriés, le
professeur conduit les élèves à la découverte du fait linguistique envisagé.
101
Une attention tout à fait particulière est accordée à la formulation des questions
adressées aux élèves qui doivent être de type heuristique. Les spécialistes de la pédagogie
du FLE, à l’instar de Christine Tagliante (2001 ː 150 -155) mettent en général, l’accent sur
la « conceptualisation grammatical » par laquelle les apprenants sont tenus de recourir à leurs
capacités intellectuelles pour comprendre eux -mêmes un certain fait linguistique. A partir
d’un corpus (oral ou écrit, authentique ou adap té) les apprenants, groupés par trois ou quatre,
ont à résoudre des tâches précises et claires ː observez / relevez / repérez / comparer /
répondez. Chaque groupe apportera une explication par son leader. La meilleure sera retenue
et devra être respectée par toute la classe.
Nous proposons un exemple pour la Concordance des temps (II).
Corpus à examiner ː une petite bande dessinée contenant un exemple de concordance II
(rapport de postériorité, dans le récit).
[25] Le tabac que vous réclamiez hier soir.
Exce llence.
[26] Je vous ai dit que j’irais l’acheter moi -même, tonnerre de tonnerre de Brest !…
Moi-même, vous entendez .
Consignes ː Observez le corpus et analysez la phrase [27] Je vous ai dit que j’irais l’acheter
moi-même . Vous travaillerez pendant 15 minutes et ensuite chaque leader présentera une
explication à la question ː Qu’est -ce qu’on emploie dans la proposition subordonnée, pour
un rapport de postériorité, quand le verbe de la principale est à un temps du passé ?
Pour pouvoir répondre correctem ent à cette question, vous devez accomplir les tâches
suivantes ː
• établir le rapport;
• identifier le temps dans la principale et dans la subordonnée ;
• comparer avec la langue roumaine ː
[28] Je vous dis que j’irai l’acheter moi -même.
Vă spun ca voi merge să -l cumpar eu însumi.
[29] Je vous ai dit que j’irais l’acheter moi -même.
V-am spus că voi merge să -l cumpar eu însumi.
• établir la différence et les ressemblances entre les deux langues au niveau des temps
verbaux.
Il faut arriver à la conclusion suivante « Quand le verbe de la proposition principale
est à un temps du passé, dans la proposition subordonné on emploie le conditionnel
présent/futur simple dans le passé pour un rapport de postériorité » (règle élaborée d’après ː
102
Sylvie Poisson -Quinton et alli, Grammaire expliquée du français, Clé Internat ional, 2007.
Ecrite au tableau et dans les cahiers des élèves cette règle devra avoir statut de loi dans la
classe (au moins jusqu’à un nouvel examen).
B. La systématisation
La « pièce de résistance » de cette étape reste l’exercice utilisé sur une échelle assez
grande dans nos classes de français. Considérés comme des activités « pré communicatives
» (EURYDICE, L’enseignement des langues étrangères en milieu scolaire en Europe, Année
européenne des langues 2001, Commission Européenne, Bruxelles, 2001 ː 160) Les
exercices contribuent considérablement à la formation des compétences linguistiques dont
quelques -unes indispensables à la production de sens (par exemple l’emploi des temps
verbaux). Le cadre restreint de ce chapitre ne nous permet pas de faire une analyse exhaustive
de différents types d’exercices qu’on peut utiliser pour l’acquisition du futur (exercices à
choix multiples, de complétion, de transformation, de substitution, de paraphrase, de
conceptualisation, etc.), mais nous allons proposer une palette aussi large que possible dans
les Unités didactiques 1 -7. Nous donnerons néanmoins quelques exemples d’exercices
effectués pour surmonter certaines difficultés mentionnées dans IV 2.
Concernan t les terminaisons ː
a. Choisissez la forme correcte selon l’exemple ː
[30] Tu mangeras/mangera -faux.
b. Complétez par les terminaisons correspondantes ː
Exemple ː [31] Je passerai te voir.
Tu ser… puni pour ton impertinence.
♥ En ce qui concerne les part icularités des verbes du I er groupe (futur simple) ː
a. Complétez par –i ou –y selon le modèle (parfois les deux sont possibles) ː [32] Tu
t’ennuieras à ce spectacle.
b. Mettez au futur les verbes entre parenthèses, selon le modèle ː [33] Je me (promener) dans
le parc – promènerai.
c. Dites quel est l’infinitif des verbes soulignés qui se trouvent au futur simple ː [34] Elle
achètera des fleurs -acheter.
♥ Pour les verbes irréguliers au futur.
a. Dans la liste suivante, soulignez les verbes qui ont deux r au futur.
b. Remplacez l’infinitif par le futur simple. Exemple ː [35] Il (venir) me voir –viendra.
c. Mettez les verbes soulignés qui sont au futur simple à l’indicatif présent. Selon le modèleː
[36] Ils verront un spectacle intéressant -voient.
103
♥Pour la concordance des temps ː
a. Mettez le verbe de la proposition principale à un temps du passé et faites les
transformations qui s’imposent ː
[37] Je sais que tu réussiras
Je savais que tu réussirais
♥ Pour Si conditionnel (I) ː
a. Mettez les verbes soulignés au temps conven able pour exprimer un rapport d’ antériorité.
Exemple ː [38] Dès qu’il arriver il se mettra au travail (sera arrivé).
♥Pour les valeurs modales du futur ː
Employez le futur à la place de l’impératif pour donner des conseils à un ami. Exemple ː
[39] Ne sois pas en retard au rendez -vous !
[40] Tu ne seras pas en retard au rendez -vous.
b. Remplacez « je te promets +infinitif » par un verbe au futur simple.
c. Mettez les verbes entre parenthèses au futur pour exprimer un pronostic, u ne prévision.
Exemple ː [41] Le ciel est couvert. Il (pleuvoir) -pleuvra.
Nous avons donné quelques exemples d’exercices qu’on peut effectuer en classe pour
l’acquisition du futur. Les exercices de ce genre nous aident, sinon à surmonter toutes les
difficul tés mentionnées dans IV.2, du moins à éradiquer certaines erreurs commises par les
élèves, dont quelques -unes auraient pu entraver la communication (la morphologie du futur
simple, la concordance des temps pour un rapport de postériorité, le Si conditionne l I,
l’emploi du futur antérieur).
C. Le réemploi et la fixation (Christine Tagliante, 2001 ː 155). Il ne s’agit pas
seulement de fixer les faits linguistiques dont le contenu notionnel a été déjà perçu par les
élèves (soit par la conversation professeur -élèves à l’aide des instruments heuristiques, soit
par la conceptualisation) mais aussi de les réemployer dans de nouvelles situations de
communication. Voici un exemple de micro -dialogue visant à fixer la conjugaison des verbes
irréguliers au futur simple ː
[42] – Demain nous serons libres. Qu’est -ce que tu feras ?
Tes parents t’accompagneront ?
Non, ils ne pourront pas.
Qui viendra avec toi ?
Ma sœur.
Demain elle n’aura pas de cours à la Faculté.
104
Les dialogues, joués par les apprenants (par groupes de deux) seront appris par cœur.
Ensuite on peut changer de situation de communication (d’autres personnages, d’autres lieux
de destination). Seuls les verbes ne changent pas.
Nous considérons, qu’à un niveau plus avancé, on peut demander aux apprenants de
rédiger des dialogues ou de petits récits dans lesquels ils emploieront des verbes au futur
simple, au futur proche ou au futur antérieur, selon le cas. Ainsi pourront -ils parler,
individuellement ou e n groupe, de leurs projets d’avenir, d’une journée de travail [47]
(Qu’est -ce que tu feras demain ? d’un jour férié), du temps qu’il fera (un bulletin météo),
d’une recette de cuisine (l’infinitif sera remplacé par le futur), etc. Une liste de mots et
d’exp ressions appropriés à la situation de communication envisagée constituera une aide
précieuse pour les apprenants.
105
CONCLUSIONS
De l’analyse du corpus étudié, mentionné en grandes lignes au début de cette
entreprise, on peut tirer plusieurs conclusions dont nous voulons rendre compte dans ce
dernier chapitre.
Par souci de clarté et de précision, les idées contenues dans ces conclusions seront
présentés, non dans l’ordre de leur importance, mais suivant la succession des problè mes
traités dans le mémoire.
Parmi les constatations qui s’imposent concernant le mode, la première catégorie
verbale soumise à l’examen, il faut mentionner le non concordance entre la grammaire
traditionnelle et les études plus récentes du point de vue ta xinomique. Il s’agit des sept modes
reconnus traditionnellement (l’indicatif, le subjonctif, l’impératif, le conditionnel, l’infinitif,
le participe et le gérondif) réduits à cinq par les ouvrages récents qui intègrent le conditionnel
à l’indicatif et le g érondif au participe. Néanmoins les manuels de français en vigueur en
Roumanie usent du classement traditionnel. Un autre point à examiner est le rapport modes –
modalités. Quelque étroit que soit le lien qui les unit, ces deux notions ne s’identifient pas
du moment qu’un même mode est capable d’exprimer plusieurs modalités et, vice -versa une
même modalité pourrait être exprimée par l’intermédiaire de plusieurs modes. La distinction
modes -personnels -modes impersonnels met en évidence la capacité ou l’incapaci té à
distinguer les personnes par des désinences spécifiques.
Par l’aspect, le procès est envisagé en lui -même, du point de vue de son
développement interne, sans être situé dans le temps. L’historique de cette notion nous
montre que son introduction dans la linguistique française est relativement récente. Les
principales oppositions aspectuelles (accompli/inaccompli ; perfectif/imperfectif ;
sécant/non sécant ; inchoatif/terminatif ; semelfactif/itératif) se réalisent par des procédés
grammaticaux (par exe mple l’opposition temps simples/temps composés correspondant à
l’accompli/inaccompli), sémantiques (le sens du verbe) et lexicaux (la dérivation lexicale).
106
Une première idée qui ressort de l’analyse de la catégorie du temps c’est que le temps
objectif et l e temps grammatical ne coïncident pas toujours. Mais ce qu’il faut retenir en tout
premier lieu c’est que la temporalité traditionnelle est envisagée par les chercheurs modernes
dans une perspective énonciative. Riegel et alli définissent les trois temps t raditionnels
(passé, présent, futur) en fonction de deux repèresː initial (point de l’énonciation) et dérivé
(point de l’év ènement). L’adjonction d’un troisième repère par H. Reichenbach (le point de
référence) jette plus de lumière sur le fonctionnement d es temps composés. La distinction
faite par Benveniste, créateur de l’énonciation moderne, entre les temps du discours et les
temps du récit, correspond à la différenciation énonciation de discours/énonciation
historique dépasse également la chronologie tr aditionnelle rapportée trop strictement à trois
époques différents ː passé, présent et futur.
En ce qui concerne le futur, temps de l’indicatif qui fait l’objet de ce mémoire, tous
les spécialistes s’accordent à dire qu’il exprime une action postériore au moment de
l’énonciation. On fait aussi la distinction entre le temps du futur se rapportent au présent
(futur simple, futur proche et futur antérieur) et les temps du futur qui se rapportent au passé
(futur simple dans le passé, futur proche dans le passé, futur antérieur dans le passé).Pour ce
qui est de la formation du futur, nous avons tenu compte des règles retrouvées dans le corpus
étudié, excepté la formation du futur simple des verbes du premier groupe qui ont un « e »
muet à l’avant -dernière syllabe . Prenant en considération les recommandations de
l’Académie française nous avons opté pour la conjugaison de ces verbes selon le modèle de
« peler » et « d’acheter » (par l’adjonction d’un accent grave sur le « e » de l’avant -dernière
syllabe). Les seuls verbes qui fon t exception à cette règle sont « appeler », « jeter » et leurs
composés qui continuent de redoubler la consonne « l » ou « t » au futur.
L’analyse des valeurs temporelles du futur renvoie en tout premier lieu à l’idée de
postériorité. Cette postériorité pourrait se rapporter soit au moment de l’énonciation (futur
simple, futur proche, futur antérieur) soit à un repère du passé (futur simple dans le passé,
futur proche dans le passé, futur antérieur dans le passé) concernant les temps du futur, la
dichotomie discours/récit se réfléchit très clairement dans la règle de la concordance des
temps à l’indicatif (le rapport de postériorité).
Les valeurs modales, assez nombreuses, dont peuvent se changer les temps du futur
dans le discours ont amené be aucoup de chercheurs à se demander si l’on n’avait pas affaire
dans son cas plutôt à un mode qu’à un temps (R.Martin, 1992). A ce point de vue, le futur
simple semble occuper une place de choix. L’analyse du corpus étudié, y compris les textes
de divers ty pes, nous a permis de déceler au moins huit valeurs modales du futur simple
107
(injonctio n, promesse, éventualité, etc.). Le futur proche et le futur antérieur ont aussi des
valeurs modales (l’injonction -le futur proche, l’éventualité -le futur antérieur, etc. ) En tant
que verbe régissant, le futur exige l’emploi des temps et des modes variés dans la proposition
subordonnée (ce dernier aspect a été analysé à la lumière de la « corrélation temporelle »,
proposée par P.Charaudeau, 1992.
Pour ce qui d’autres valeurs et emplois du futur dans le discours en dehors des valeurs
modales déjà analysées, mais liés par endroits à celles, l’étude du corpus étudié formé des
données de la théorie de l’énonciation ainsi que de différents textes (littéraires, historiques,
bibliques, etc.) et des exemples du français courant, nous a amenés aux conclusions
suivantesː
• le futur à l’aptitude à indiquer « la succession chronologique des évènements »;
• par des énoncés au futur on peut réaliser des actes de langage directs (prom issifs, injonctifs,
prédictifs), des actes de langage indirects et des interactions langagières ;
• dans l’énonciation historique on emploie de manière prépondérante le futur simple, le futur
proche et le futur antérieur. Dans l’é nonciation historique, le futur simple dans le passé, le
futur proche dans le passé et le futur antérieur dans le passé sont de rigueur ;
• les temps du futur se répartissent différemment dans les textes en fonction de la typologie
de ces derniers. De cette manière, dans les textes de type conversationnel on emploie les
temps du futur qui se rapportent au présent, notamment le futur simple et le futur proche.
Dans les textes narratifs apparaissent habituellement les temps du futur dans le passé. Dans
les textes narratifs apparaissen t habituellement les temps du futur dans le passé. Dans les
textes argumentatifs, le futur est employé de prédilection dans quelques séquences (l’appel
à l’auditoire, la thèse proposée et les systèmes hypothétiques). L’étude de quelques ouvrages
de didacti que (exemple Christine Tagliante, 2001), de plusieurs manuels et méthodes de
français ainsi que des principes généreux et des recommandations méthodologiques
contenues dans « Un cadre européen commun de référence pour les langues » (2000) a
constitué le po int de départ pour l’élaboration de certaines techniques et stratégies qui
contribuent à l’amélioration de l’apprentissage du futur, et, finalement, au développement
des compétences de communication des apprenants.
La première idée qui se détache de notre démarche est celle concernant le rôle et
l’importance de la grammaire dans la méthode communicative et actionnelle. Il s’agit avant
tout de former chez les élèves une compétence grammaticale.
Par son aptitude à créer du sens, la compétence grammaticale con tribue à la
formation et au développement des compétences de communication.
108
L’analyse des productions des élèves a prouvé qu’ils avaient rencontré beaucoup de
difficultés dans l’acquisition des temps du futur. Dans leurs productions on trouve des
erreurs q ui se rapportent en égale mesure à la phonétique (faute de prononciation), à la
morphologie (formes erronées) notamment du futur simple et du futur simple dans le passé),
à la syntaxe (le « si » conditionnel, la concordance des temps à l’indicatif) et aux valeurs
modales.
L’inventaire des fautes n’a pas constitué un but en soi, mais un point de départ pour
l’élaboration d’une méthodologie plus adéquate du futur.
Les recherches que nous avons faites sur la pédagogie du futur nous ont conduits à
la conclusio n que la meilleure stratégie pour l’enseignement -apprentissage d’un fait
grammatical devait s’étayer sur une approche inductive, comprenant trois étapes
(découverte, systématisation, réemploi).
La découverte du fait grammatical le futur (en l’occurrence) s uppose des démarches
inducti ves, de type heuristique, dont la « conceptualisation grammaticale » s’est avérée la
plus efficace.
La systématisation se réalise par des exercices nombreux de différents types. Nous
avons accordé une place importante aux exerci ces, notamment dans les unités didactiques 1 –
7. La troisième étape, exigeant le réemploi des faits linguistiques dans de nouvelles situations
de communication (dialogues, jeux de rôle, récits, exposés, rédactions, etc.) reste
indispensable pour la formatio n des compétences communicatives des apprenants.
Nous espérons que ce mémoire, qui veut rendre compte du stade actuel de la
connaissance des temps du futur, de leurs valeurs et de leurs emplois ainsi que de quelques
techniques et stratégies plus importante s utilisés dans leurs enseignement -apprentissage,
peut venir à l’appui de tous ceux qui s’intéressent à ce problème, premièrement aux
professeurs de français qui y puiseront peut -être des pistes pour leur travail en classe.
109
Unité didactique I
Dialogue Avant une réunion délicate
♥ CLE International ♥
Contenus :
Compétences culturelles : parler d’un projet professionnel/technique;
Compétences lexicales : antonymie, synonymie;
Compétences linguistiques : présent de l’indicatif, utilisation du futur simple,
constructions avec le futur simple, l’adverbe de quantité;
Compétences pragmatique -discursives : accepter/refuser une invitation;
Niveau ː CECRː A2+
Temps : 4 heures.
Support : Dialogue « Avant une réunion délicate » CLE International ː 2006: 84 .
Bernard : Tu penses que Jean -Marc viendra ?
Julien : Oui, j’espère qu’il viendra ! S’il ne vient pas, nous ne pourrons pas prendre de
décision !
Bernard : Mais il sera en retard, comme d’habitude …
Julien : Eh bien on l’attendra…
Bernard : Tu crois qu’il sera pour notre projet ?
Julien : Non, je ne pense pas …Il sera probablement contre …Il dira que nous n’avons pas
assez réfléchi … Tu verras !
Bernard : Et Philippe ? Il sera là ?
Julien : Oui, il sera là.
Bernard : Il sera contre notre projet, lui aussi ?
Julien : Je ne crois pas. Si nous sommes suffisamment clairs et fermes, il ne sera pas contre.
En tout cas, il sera intéressé.
Bernard : Alors, comment est -ce que nous présenterons les choses?
Julien : On pourra commencer par les résultats du trimestre. Tout le monde posera des
questions. Cela prendra au moins une heure. Après nous ferons une petite pause pour le café
et enfin nous présenterons notre projet. Si Jean -Marc dit que notre travail est trop superficiel
110
je demanderai à Philippe son op inion. Je connais Philippe, il restera très calme, il nous posera
des questions simples et intelligentes.
Bernard : Pour les questions techniques, si tu veux, je pourrai répondre.
Julien : Bonne idée ! Quand tu parleras, cela impressionnera Jean -Marc, parc e que tu
connais parfaitement ton sujet.
Bernard : Oui, mais si Jean -Marc refuse vraiment ?
Julien : À ce moment -là, je demanderai à Grégoire de venir. S’il est là, tout le monde
l’écoutera, et Jean -Marc fera comme tout le monde !
Bernard : Je vois…et quan d tout le monde sera d’accord, nous sortirons le champagne !
Enfin…J’espère que tout ira bien. Je suis un peu inquiet, quand même !
Julien : Mais non ! Tu verras, tout se passera bien !
Activités
Activité 1. Lisez les assertions ci -dessous et cochez la case correspondante pour dire
si c’est vrai ou faux :
Activité 2. Le document « Avant une réunion délicate » représente :
a) une carte postale
b) une publicité
c) une lettre Vrai Faux
a) Jean-Marc sera pour le projet ?
b) Mais Philippe est -il pour le projet ?
c) Tout le monde pose des questions ?
d) Jean-Marc dit que le travail est trop superficiel ?
e) Grégoire est -il d’accord avec le projet ?
111
d) une carte de visite
e) un dialogue
Activité 3. L’objectif du document « Avant une réunion délicate » est de :
a) faire une réclamation
b) faire une proposition
c) donner une explication
d) aire un commentaire
e) prendre une décision
Activité 4. Lisez attentivement le document suivant tout en essayant retenir les différentes
étapes d’un projet professionnel.
1. Prendre l’initiative de faire un projet professionnel. Etablir le thème/le sujet du projet.
2. Choisir les participants et former l’équipe. Etablir les principaux objectifs et répartir les
tâches.
3. Participer à des stages de formation ou à d’autres formes d’instruction, si c’est le cas.
4.Dérouler des activités concrètes en vue d’accompli les tâches et de réaliser les objectifs
proposés dans le projet.
5. Impliquer des collabo rateurs qui pourraient apporter leur appui au déroulement du projet.
6. Présenter et exploiter les résultats (faire des bilans, organiser des débats, mettre sur pied
des expositions, etc.)
A partir du modèle ci -dessus, tout en travaillant en groupe de troi s ou quatre élèves,
rédigez vous -mêmes un projet professionnel qui permettrait aux participants de
développer des compétences liées à leur futur domaine d’activité.
Activité 5. Dans le deuxième paragraphe, le pronom on fait référence :
a. à tous les parti cipants à la réunion
b. à certaines personnes y compris l’auteur
c. aux pouvoirs publics
d. à certaines personnes sauf l’auteur.
Exercices
Exercice 1 . Compréhension lexicale . Cochez la case correspondante
1) être inquiet c’est ː
112
-être malade
-être soucieux
-être fâché
2) suffisamment c’estː
-peu
-beaucoup
-assez
3) au moins c’estː
-au minimum
-au maximum
-autant
Exercice 2. Donnez un antonyme pour chacun des mots suivants : là, peu, avant, trop,
petit/e, tout le monde. Faites -en des phrases.
Exercice 3. Donnez un synonyme pour chacun des mots suivants : inquiéter, réfléchir,
opinion, travail, projet. Employez les synonymes ainsi trouvés dans des phrases.
Rappel grammatical : Le présent de l’indicatif
Radical + les terminaisons
L’indicatif présent
♥ Règle générale ː
I er gr : ER II e gr : IR III e gr : IR, OIR, RE
Radical de l’infinitif
+
-e
-es
-e
-ons
-ez
-ent Radical +
-is
-is
-it
– (iss) ons
-( iss ) ez
– ( iss ) ent Radical +
-s/x
-s/x
-t/
-ons
-ez
-ent
Exercice 4. Identifiez dans le document « Avant une réunion délicate » les verbes au présent
de l’indicatif et donnez l’infinitif de ces verbes ː
Exercice 5. Les verbes au présent. Complétez ː
Prendre – apprendre – boire – faire – écrire – aller – lire – partir
1. Je…de la bière.
2. Elle…le français.
113
3. Ils…des poésies.
4. Tu…du tennis ?
5. On…au ciné ?
6. Elles…des romans.
7. Il…le bus.
8. Nous…la vaisselle.
9. Je…en avion.
Exercice 6. « Je vais » et « je veux »
Complétez :
1. … chez le coiffeur parce que …changer de coiffure.
2. …faire un régime parce que … perdre du poids.
3. …obtenir une augmentation et …rencontrer le directeur.
4. … trouver un logement plus grand ;… avoir un bébé dans un mois.
Exercice 7. Les verbes au présent. Mette z au pluriel.
Théo est sportif, il a 15 ans et il fait plus de 11 h eures de sport par semaine. Le jeudi, il va à
la piscine, le samedi, il fait du football, le dimanche matin, il met un jogging et il part toute
la matinée dans les bois.
Theo et Léo sont …
Exercice 8. Révision des verbes au présent. Complétez avec les verbes manquants.
Recevoir – répondre – pouvoir – devoir – faire – voir – entendre – vouloir – attendre – pouvoir.
Chère Julia
Je…ta lettre aujourd’hui et je…tout de suite à ta question. Oui, la maison est grande et on
…dormir tous ici (mais on…apporter des duvets la nuit, il…froid). La maison est très
agréable : ou…la mer par les fenêtres et on… le bruit des vagues. Si tu…d’autr es détails, tu
…téléphoner ici après six heures. J’…votre visite avec impatience ! À bientôt, Chloé.
114
Exercice 9. Relevez les verbes au futur simple dans le dialogue « Avant une réunion délicate
».
Exercice 10. Choisissez la bonne réponse.
a) Quand nous sommes -serons à la campagne, nous cueillerons des fleurs.
b) Si je peux -pourrons , je donnerai un coup de mains aux parents.
c) Nous visiterons le monastère si nous avons -aurons le temps.
d) Quand je serai à l’école, j’étudie – j’étudierai.
Exercice 11. Complétez librement au futur simple.
a) S’il a le temps, …
b) Si vous étudiez, …
c) S’ils chantent bien, …
d) Si ce projet est attrayant, …
e) Quand elle arrivera, …
Exercice 12. Complétez selon l’exemple.
Exemple ː Si je (avoir) le temps, je (aller) au cinéma.
Si j’ai le temps, j’irai au cinéma.
a. S’il (être) en forme, ils (faire) des promenades en forêt. Rappel grammatical: Le futur simple
A. Utilisation du futur simple
Le futur simple est utilisé par :
• Les médias « Le Président annoncera… »
• La météo : « Il fera beau, il y aura des averses… »
• les annonces d’emploi : « Vous serez responsable d’une entière classe… »
B. Constructions avec le futur simple.
♥ Si + présent/futur simple
Si j’ai le temps, j’irai à la bibliothèque.
Si les élèves sont malades, nous ne sortirons pas en ville.
Elles prendront le taxi si la voiture ne marche pas.
♥ Quand + futur simple /futur simple
Quand nous aurons de l’argent, nous partirons à Lyon.
♥ ESPÉRER que + futur simple
J’espère que nous aurons de la chanc e.
♥ PENSER que + futur simple
Je pense que mon mari sera heureux de mes résultats.
♥ CROIRE que +futur simple
Je crois qu’il passera l’examen.
115
b. Si vous ne (comprendre) pas une phrase, vous (devoir) consulter l e dictionnaire.
c. S’ils (aller) en France, ils (visiter) la Tour Eiffel.
d. Si nous (avoir) d’argent, nous (partir) en Amérique.
Rappel grammatical : Les adverbes de quantité
Un adverbe est un mot ou un groupe de mots invariable qui modifie ː le sens d’un
mot, le sens d’une phrase ː
Travaillez davantage !
On mange trop, on boit beaucoup et on ne court pas assez.
Quelques adverbes de quantité ː assez , trop, peu, beaucoup, bien, fort, très, au
plus, au moins, tout, du tout, tout à fait, aussi, complètement, autant, plus, moins, petit à
petit, à moitié, à peu près, davantage, etc.
Difficultés d’emploi de certains adverbes ː
Bien s’emploie pour renforcer un comparatif. On le t rouve aussi dans la formule ː
c’est bien de + infinitif.
Leur appartement est bien plus (beaucoup plus) spacieux que l′ancien.
C′est bien de manger des légumes frais.
Beaucoup s’emploie avec un verbe. Il s’emploie aussi devant un comparatif et devant
trop.
Mon mari aime beaucoup le chocolat.
Ces souliers sont beaucoup trop petits pour moi.
Peu/un peu
Les deux adverbes expriment une petite quantité mais peu a un sens négatif et un peu a un
sens positif.
Madame Pauline, je la connais peu (je ne la vois pas très souvent).
Madame Pauline, je la connais un peu (je ne la vois de temps en temps).
Très s’emploie dans les expressions ː faire attention, avoir faim/soif/envie/besoin/etc.
Très + adjectif/adverbe
J’ai très soif.
Ma voisine est très jolie.
Il faut faire très attention en roulant avec la voiture.
Aussi n’est jamais en tête de phrase. Il s’emploie dans un comparatif d’égalité.
Paul fais du tennis et il fait aussi de l’équitation.
Victor est aussi bavard que son frère.
Place des adverbes ː Quand l’adverbe modifie un verbe
• à un temps simple l’adverbe est placé après le verbe ː
Il parle beaucoup.
• à un temps composé, l’adverbe se trouve entre l’auxiliaire et le participe passé.
C’est le cas en particulier des adverbes de quantité ainsi que des adverbes souvent,
toujours, bien, mal, déjà, etc. Mais l’adverbe est un mot long, il peut aussi se placer après
le participe.
La voiture est déjà partie.
Nous avons pris le petit déjeuner rapidement.
Exercice 13. Complète avec trop, assez, pas, assez ː
116
Je ne sais pas résoudre le problème, il est (1) … difficile pour moi. La nouvelle secrétaire
est
(2) … compétente ; elle se débrouille (3) … bien. Je me suis brouillée avec Marc ; il a un (4)
… mauvais caractère et il n’est (5) … aimable. Cette valise est (6) … lourde et je ne suis (7)
… fort pour la partir.
Exercice 14. Remplis les blancs par « un peu » « beaucoup » « trop » :
a) Je crois que tu te fais … d’illusions ; il n’est pas enthousiasmé de ton projet.
b) Si vous voulez devenir metteur eu scène, il faut avoir (1) … d’argent pour commencer
(2)… de débutants sont déçus après les années d’études, car ils ne trouvent pas un producteur
pour financer leur projets.
c) C’est un film d’une perfection absolue ; j’ai vu … de films d’une telle qualité.
d) (1) … de café, (2)… de thé, (3)… de lait ?
e) Non merci, je voudrais seulement … d’eau.
f) Je m’aime pas les foules et il y a … monde ce soir dans la ville.
Exercice 15. Formez des phrases comparatives en employant AUTANT.
a) Comme l’équipe de France, l’équipe d’Angleterre a participé à plusieurs matchs
internationaux.
b) Nous avons beaucoup travaillé, mais lui aussi il a beaucoup travaillé !
c) Tu te moques de lui, mais toi aussi, tu as raté presque toutes les photos.
d) Comme l’année dernière, cette an née nous devons nous présenter quatre examens.
e) Il y aura quinze jours de congé pour Pâques et nous avons eu deux semain es de vacances
pour Noël.
Rappel communicatif : INVITER – ACCEPTER / REFUSER
PROPOSER/INVITER REFUSER ACCEPTER
(Est – ce que) Tu veux…
+inf. ?
Ça te fait plaisir de …
+inf. ?
Je t’invite à … + m/ +inf. ?
Ou va … +inf. ?
Ou va à … +inf. ?
Ça te dirait de … +inf. ?
Nous pourrions … +inf. ?
On pourrait … +inf. ?
Tu as envie … +inf. ? Je suis désolé(e) mais je
n’ai pas envie.
Je suis désolé(e) mais je ne
peux pas.
Je suis désolé(e) mais ça ne
me dit rien.
Non, merci.
Je ne peux pas.
C’est gentil mais…
Désolé(e) je suis occupé(e)
Je ne suis pas libre. D’accord ! Super ! Génial !
Avec plaisir !
Je veux bien !
Bonne idée !
Oui, pourquoi pas ?
Volontiers !
Parfait !
J’accepte !
C’est parfait !
C’est génial !
117
Je regrette mais … Quel
dommage !
Exercice 16. Lisez les phrases et indiquez ce qu’elles expriment.
a) Entendu pour vendredi soir. J’apporte les boissons ? ○ ○ ○
b) Ça te dit de venir à ma boum d’anniversaire ? ○ ○ ○
c) Tu as envie de venir au concert avec moi ? ○ ○ ○
d) Qu’est -ce que tu fais demain soir ? ○ ○ ○
e) Désolé, je suis déjà pris. ○ ○ ○
f) Bof…Ça ne me dit rien. ○ ○ ○
Exercice 17. Complète le dialogue avec les répliques qui manque.
a) – …
– Désolée, je ne peux pas, je travaille, je dois me réveiller tôt.
b) – …
– Avec plaisir. Voir quoi ?
c) – …
– Merci bien, c’est très gentil de ta part.
d) – …
– Merci, tu es très aimable.
Activité 6. Production écrite:
Proposez à votre voisin(e) une activ ité de votre choix (une sortie en ville/au cinéma/ au
musée/ à l’exposition/ dans le parc/ en boîte), eu lui indiquant le jour/le lieu / l’heure du
rendez -vous. Il/Elle peut accepter ou bien refuser et imaginez une explication (6 -8
répliques).
Corrigés : Dialogue Avant une réunion délicate
♥ CLE International ♥
Activité 1. a. faux; b. faux; c. vrai; d. (vrai) ; e. vrai.
Activité 2. e- un dialogue.
Activité 3. e- prendre une décision
Activité 4 . Réponses libres.
Activité 5 . a- tous les participants de la réunion
118
Exercice 1. 1.être soucieux ; 2.assez ; 3.au minimum ; 4.pourtant.
Exercice 2. là ≠ ici ; peu ≠ beaucoup ; avant ≠ derrière ; trop ≠ assez, peu ; petite ≠ grande ;
tout le monde ≠ personne.
Ici ː Il y a assez de monde ici.
Beaucoup ː J’ai trouvé beaucoup de légumes au marché.
Derrière ː Derrière la maison il y a un petit jardin.
Peu ː Elle mange peu de sucreries.
Grand, e ː Bucarest est une grande ville.
Personne ː Il n’a vu personne.
Exercice 3. inquiéter = alarmerː Cette nouvelle a alarmé mes voisins. refléchir = penserː Je
pense souvent à mon avenir. opinion = avisː A mon avis, tu as parfaitement raison. travail =
boulotː Il aime beaucoup son boulot. projet = planː Les élèves ont dressé le plan de vacances.
Exercice 4. Tu penses – penser ; j’espère – espérer ; il ne vient pas – venir ; tu crois – croire ;
je ne pense pas – penser ; je ne crois pas – croire ; nous sommes – être ; Jean Marc dit – dire ;
tu veux – vouloir ; tu connais – connaître ; Jean Marc refuse – refuser ; j’espère – espére r, je
suis – être.
Exercice 5. 1. Je bois de la bière. 2. Elle apprend le français. 3. Ils lisent des poésies. 4. Tu
fais du tennis ? 5. Ou va au ciné ? 6. Elles lisent des romans. 7. Il prend le bus. 8. Nous
faisons la vaisselle. 9. Je pars en avion.
Exer cice 6. 1. Je vais chez le coiffeur parce que je veux changer de coiffure. 2. Je vais suivre
un régime parce que je veux perdre du poids. 3. Je veux obtenir une augmentation et je vais
rencontrer le directeur. 4. Je veux trouver un logement plus grand : je vais avoir un bébé
dans un mois.
Exercice 7. Théo et Lio sont sportifs, ils ont 15 ans et ils font plus de 11 heures de sport par
semaine. Le jeudi, ils vont à la piscine, le samedi, ils font du football ; le dimanche matin,
ils font du jogging et ils von t toute la matinée à travers la bois.
Exercice 8. Je reçois, je réponds, on peut, on peut, il fait, on voit, on entend, tu veux, tu
peux, j’attends.
Exercice 9. Viendra (2 fois) ; pourrons ; sera ; attendra ; sera (2 fois) ; dira, verras, sera (3
fois) ; ne sera pas ; sera ; présenterons, pourra, posera, prendra, ferons, présenterons,
demanderai, restera, posera, pourrai, parleras, impressionnera, demanderai, écoutera, fera,
sera, sortirons, ira, verras, se passera.
Exercice 10. a) serons ; b) peux ; c) av ons ; d) étudierai .
119
Exercice 11. a. S’il a le temps, il fera de la vaisselle. b. Si vous étudiez, vous passerez des
examens. c. S’ils chantent bien, ils gagneront le concours. d. Si ce projet est attrayant, je
m’impliquerai. e. Quand elle arrivera, elle m’embrassera.
Exercice 12. a) sont, ferons. b) comprenez, devrez . c) vont, visiterons. d) avons, partirons.
Exercice 13. 1. trop ; 2.assez ; 3.assez ; 4 trop ; 5.pas assez ; 6.trop ; 7.pas assez.
Exercice 14. a. trop ; b. 1 be aucoup ; 2 . beaucoup ; c. peu ; d. 1 un peu ; 2 un peu ; 3 un peu ;
e. un peu ; f. trop.
Exercice 15. a) L’équipe d’Angleterre a participé à autant de matchs que l’équipe de France.
b) Il a travaillé autant que nous. c) Tu as raté autant de photos que lui. d) Cette année nous
avons autant d’examens que l’année dernière. e) Nous aurons autant de jours de congé pour
Pâques que pour Noël.
Exercice 16. a. accepter/b. inviter/ c. inviter/ d. inviter/ e. refuser/ f. refuser.
Exercice 17. a) Pourrais -tu venir avec moi eu ville ce soir ? b) Ça te dirait d’aller demain au
cinéma ?c) Je t’invite chez moi pour les vacances de Noël. d) Un petit tour de la ville, qu’en
dis-tu ?
Activité 6. Compositions libres qui respectent le contenu demandé.
♥ Par cette unité didactique, nous nous sommes proposé de rendre capables des élèves de ː
• comprendre un texte dialogué (le sens général et les détails);
• réemployer l’indicatif présent, le futur simple et les adverbes de quantité dans des contextes
différents;
• réaliser des actes de langage pour proposer/inviter, accepter, refuser
• parler d’un projet professionnel/technique (objectif, participants, résultats, expérience
personnelle, etc.)
• rédiger un projet professionnel/technique.
Quoique le dialogue proposé ne soit pas trop chargé du point de vue grammatical ou lexical,
il se pourrait que les élèves rencontrent des difficultés pour ce qui est de la compréhension
globale du texte. Une grille de lecture supplémentaire (Qui? Que? Q uand? Comment?
Pourquoi?) s’ avère alors nécessaire.
En ce qui concerne l’utilisation du futur simple, il est possible que les constructions j’espère
que, je pense que/je crois que + futur simple aient besoin d’être réemployées (exercice ou
activité) en vue d’une meilleure acquisition. Il se peu t aussi que les élèves rencontrent des
difficultés dans la réalisation du dialogue et de la rédaction proposés. Pour qu’ils les
120
surmontent, nous pouvons leur fournir des informations (lexicales, grammaticales,
socioculturelles, etc.) conformément à leurs b esoins de communication.
Unité didactique II
♥ Extrait du film « Jean de la Fontaine, le défi » ♥
Contenus :
Compétences culturelles: l’interculturel du patrimoine cinématographique,
l’ouverture au cinéma français, la lecture d’une image animée;
Compétences lexicales: le vocabulaire du cinéma, expressions figées;
Compétences linguistiques : la concordance des temps à l’indicatif;
Compétences pragmatiques -discursives: exprimer son opinion, exprimer ses goûts et
ses préférences en matière de cinéma;
Compétences communicatives: parler de cinéma en général, parler d’un film en
particulier, discuter autour d’une séquence de film projetée en classe, faire des
références aux acteurs, aux réalisateurs et aux films préférés. Parler de l’actualité
cinématographique du moment.
Niveau : CECR : B2
Temps : 6 heures
Support : Extrait du film « Jean de la Fontaine, le défi », jaquette du D.V.D (document
1, document 2, document 3).
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Extrait du film « Jean de la Fontaine, le défi ». Transcription du scénario .
122
– Je suis en nage, 3000 invités, au moins 100 jets d’eau, feu d'artifice, vaisselle en vermeil.
– Mon fils…
– Lully, La Fontaine, Molière à sa gloire.
– Et les ducs d’Enghien et de Guise.
– Je ne me suis pas senti roi, être humilié à ce point devant tout le royaume…
– M. Fouquet, cette soirée restera à jamais dans nos mémoires.
– C'est trop d’honneur. Une belle soirée.
– Sire! (Bruit d'un feu d’artifice)
– Vive le roi.
– Fouquet est si riche et nous sommes si pauvres.
– C′est de la provocation. J’aurais dû le faire arrêter.
– Vous êtes impulsif. On n’arrête pas son hôte. Pas tout de suite.
– Désormais je saurai rappeler à chacun qui est le roi.
– Un triomphe. Molière, vos fâcheux ont beaucoup plu au roi.
– Il a beaucoup ri. Il s’en s ouviendra.
– M. Fouquet, cette soirée restera unique et n’aura pas d'équivalent.
– Mon neveu, vous ne dites rien.
– J’approuve tout ce que vous me dites. Un éblouissement d’eau et de feu. Juste…peut -être.
– Oui? Un détail?
– Je crains que cette soirée ne fût trop belle.
– Oh! Vous m’avez bien eu, mon neveu.
– Voilà! Un bel exemple de fâcheux.
Aux côtés de Boileau, Racine et Molière, dont il a été aussi l’ami, La Fontaine est l’un de
grands représentants de la littérature française du XVII e siècle, con nue sous le nom de
classicisme, caractérisée par le désir de perfectionnement artistique et la valeur indiscutable
des œuvres littéraires.
Ecrivain pauvre, La Fontaine a dû accepter le soutien pécuniaire/financier de plusieurs
mécènes de l’époque. Parmi eu x, Foquet, le ministre de finances de Louis XIV qui s’est
avéré très généreux. Après l’arrestation de Foquet sur l’ordre du roi, La Fontaine a eu le
courage de le défendre en écrivant la célèbre « Elégie aux nymphes de la Seine ». C’est une
preuve de coura ge et de loyauté, qui en dit long sur son caractère.
La Fontaine a laissé une œuvre riche et variée, contenant des contes, des poèmes, des pièces
de théâtre, des essais, etc. Mais le genre dans lequel il a vraiment excellé est la fable. Il a
123
écrit douze li vres de fables, inspirés du point de vue thématique, par ses devanciers: écrivains
de l’antiquité (Esope, Phèdre ) auteurs du Moyen Age et de la Renaissance, poètes orientaux.
En dépit de cette inspiration thématique, La Fontaine, écrivain complexe et extrê mement
doué, a réussi à renouveler la fable, créant un genre nouveau, moderne et attrayant, la
transformant, comme il disait lui -même en « Une ample comédie à cents actes divers/Et dont
la scène est l’univers »
Parmi ses fables les plus connues on pourrait citer: « La cigale et la fourmi », « Le loup et
l’agneau », « Le corbeau et le renard », « Le lièvre et la tortue », « Le coche et la mouche».
Ce ne sont que quelques exemples parmi les nombreuses fables de La Fontaine dont la
lecture a fait, et fera long temps encore le délice des petits et des grands, des Français et des
étrangers. L’art de la composition et du dialogue, le dynamisme du récit, les brèves
descriptions de nature, vivantes et pittoresques, formant le cadre de l’action, la morale tirée
de la raison et de l’expérience, la richesse et la variété du vocabulaire, la souplesse de la
versification ne sont que quelques -unes parmi les nombreuses qualités des fables de La
Fontaine qui assurent leur pérennité.
D’après La Fontaine « Fables » Editura Dida ctică si Pedagogică, Bucuresti, 1970.
Activités
Activité 1. Dites si c’est vrai ou faux ː
a) La Fontaine est un des plus importants représentants de la littérature classique en France.
b) Il a été l’ami de Racine et de Molière.
c) Son activité littéraire lui apportait beaucoup d’argent.
d) Après l’arrestation de Foquet il a écrit une élégie en sa faveur.
e) Le seul genre littéraire cultivé par La Fontaine est la fable.
f) Les fables sont réunies en quinze livres.
g) Il a imaginé lui -même les sujets de ses fables.
h) Il comparait ses fables à une « ample comédie ».
i) Personne ne lit plus les fables de La Fontaine de nos jours.
j) La Fontaine a eu un fort sentiment de la nature extérieure.
k) Les récits de ses fables sont monotones et ennuyeux.
l) La morale de ses fables n’a aucun rapport à l’expérience.
m) Le vocabulaire employé dans ses fables est riche et varié.
n) La souplesse de la versification est une des qualités de ses fables.
124
Activité 2. Faites correspondre les deux colonnes:
1) le cinéaste a) inte rprète un rôle dans un film
2) le cameraman b) participe à la réalisation d’un film, réalise un film
3) l’acteur, l’actrice c) note les détails techniques et artistiques des prises de vue
4) le costumier d) à la responsabilité de la réalisation du film
5) le scénariste e) met des produits de beauté sur le visage des acteurs
6) le réalisateur f) prend des vues à l’aide d’une caméra
7) le maquilleur g) à la garde des costumes, fait des costumes
8) la script -girl h) rédige un scénario cinématographique
Activité 3. Remplacez les points par les mots suivants: le montage, les trucages, l'image, la
musique, le décor, les costumes, tourner (un film), la caméra, la caméra -son, le studio:
1) … d’un film doit être en concordance avec son action.
2) Dans un film … est toujours en mouvement.
3) L’opérateur veut enregistrer les sons aussi, passe -lui…
4) On … ce film dans un paysage exotique.
5) Ce réalisateur porte …sur l’homme avec ses problèmes et son destin.
6) Dans ce film …est un magnifique château Renaiss ance.
7) Cette vieille maison désaffectée deviendra un …cinématographique fameux.
8) …d’époque sont magnifiques.
9) Dans ce film il n’y a presque rien d'authentique comme décor, ce sont ….qui prédominent.
10) Après avoir filmé plusieurs scènes, il faut faire un …
Activité 4. Autour d’un mot: « le plan ». Trouvez dans la colonne de droite la définition
correspondante à chacun « des plans » de la colonne de gauche.
1) gros plan a) représentation des personnages/objets éloignés dans la
perception visuelle;
2) plan américain b) objets/personnes rapprochés dans la perception visuelle;
3) plan général c) plan qui représente un détail/d'une scène;
4) plan moyen d) plan qui représente deux personnages rapprochés;
5) plan rapproché e) plan qui représente une vue d’ ensemble;
6) premier plan f) plan qui représente un détail, une partie d'un personnage;
125
7) arrière plan g) plan qui représente une partie du décor et des personnages à
pied.
Activité 5. Donnez des synonymes pour les mots et les expressions suivants et ensuite faites –
en des phrases: le réalisateur; le cinéma; c’est du cinéma; faire du cinéma; l’acteur,
l’actrice; le cameraman.
Activité 6.
Regardez attentivement le document 1 (jaquette du DVD) et dressez la fiche d’identité du
film, selon le plan suivant.
1. Le titre
2. Le réalisateur
3. Le scénariste
4. La nationalité
5. L’acteur qui joue Jean de la Fontaine
6. L’acteur qui joue le roi Louis XIV
7. L’interprète du principal rôle féminin
8. D’autres acteurs
9. Éditions du film
Activité 7. Cherchez les différents sens du mot « défi ». Dans quel sens est -il employé dans
le titre du film « Jean de la Fontaine, le défi » ? À partir du titre faites des suppositions sur
le thème, l’époque, les personnages, l’intrigue (Utilisez les mots et les expressions suivants
pour exprimer votre opinion: je crois que, je pense que, je dirais que, selon moi (d’après moi,
à mon avis, sel on mon opinion).
Lisez le document 2 (jaquette du film) et dites si c'est VRAI ou FAUX, en complétant le
tableau suivant:
Assertions Vrai Faux
1) Le matin du 5 septembre 1661 tout était calme à
Paris.
2) Fouquet était le conseiller du roi Louis XIV.
3) Fouquet a été arrêté sur ordre du roi.
126
4) Louis XIV était déjà vieux et tout – puissant à ce
moment – là.
5) Après l'arrestation de Fouquet, tous les écrivains et
artistes se sont mis au service du roi.
6) Le poète La Fontaine se rallie à ses confrères et se
soumet au roi.
7) Colbert le soutient dans sa démarche.
8) Dorénavant, La Fontaine vivra dans la misère.
9) Dans ses « Fable » il critique le régime autoritaire de
Louis XIV.
Activité 9. Lisez le document 3 (jaquette du DVD)
A) Précisez:
a) le genre de film;
b) le personnage principal;
c) l’acteur apprécié par la critique;
d) le public auquel il est adressé;
e) la qualité des costumes et des décors.
B) Relevez les épithètes laudatives et soulignez leur valeur.
C) De quels journaux sont tirées ces appréciations critiques? Connaissez -vous d'autres
journaux de critique cinématographique?
Activité 10. Projection du début du film (la réaction du jeune roi Louis XIV après la
participation à la fête splendide organisée par Fouque t pour l’inauguration de son château,
Vaux -le-Vicomte, qui, par la suite, a servi pour modèle à la construction du Palais de
Versailles).
Activité 11. Après avoir vu l’extrait du film, répondez aux questions suivantes:
a) Relevez les éléments qui mettent en évidence la magnificence de la fête donnée par
Fouquet.
b) Citez quelques grandes personnalités qui ont participé à la fête.
c) Où se passe cette scène? Où se trouve le roi? Comment la foule lui rend -elle hommage?
d) De qui le roi est -il accompagné? Que l est le sujet de leur conversation?
127
e) Relevez tous les détails qui font voir le mécontentement du roi. Qu’est -ce qu'il voudrait
faire?
f) Sa mère est -elle d’accord avec lui? Quel conseil lui donne -t-elle?
g) Comment pourrait -on caractériser le jeune roi d’après cette scène? Son attitude laisse
entrevoir le monarque absolu qu’il deviendra pour la suite?
h) Comment s’appellent les personnages de la pièce de Molière, jouent à cette fête ?
i) Dans cette scène il y a un « bel exemple de fâcheux »? De quoi avait -il peur?
j) Montrez que ses craintes sont justifiées par les évènements ultérieurs:
Activité 12. Discussions sur l’extrait concernant la manière de filmer, le jeu des acteurs, le
scénario, les costumes, le décor; les différents plans en employant le vocabulaire
cinématographique adéquat (prises de vue, gros plan, premier plan, arrière -plan, caméra,
caméra -son, trucages, montage, etc.)
Activité 13. Voici quelques mots et expressions qui aident à exprimer ses goûts/ses
préférences:
A) plaire, préférer , aimer, aimer mieux, s’ intéres ser à, apprécier, aimer bien/ beaucoup
passionnément/à la folie, adorer; raffolé de, être un mordu/un fou de, être passionné, pour,
trouver génial/super/formidable/magnifique/splendide; c’est extraordinaire/ merveilleux
excep tionnel étonnant/sensationnel.
B) ne pas aimer (trop/beaucoup/tellement/du tout), détester, avoir horreur de, haïr, déplaire,
agacer, ennuyer, trouver ennuyeux/, sans intérêt/, assommant/, désagréable/, fastidieux/,
emmerdant/affreux/horrible; laisser froi d/ indifférent; ce la (n’) est égal/indifférent. C’est pas
terrible/ formid able/ exceptionnel/ sensationnel. Ne pas trouver génial/ formidable/
extraordinaire / étonnant. C’ est assez/ un peu/plutôt moche.
En vous aidant des mots et expressions ci -dessus, exprimez vos préférences en matière de:
a) genre de film: policier, comédie, charme, action, etc.
b) lieu de projection d’ un film: salle de cinéma, sur DVD, à la télé.
c) acteurs et actrices: beaux, jeunes, séduisants , talentueux (quelques soient l’ âge ou l’aspect
physique).
d) nationalité du film: roumain, français, américain, anglais, etc.
e) scénarios: histoires inventées, dramatisations.
128
Activité 14. Production écrite (au choix). Vous pouvez utiliser les mots et les expressions
de l’activité 12.
a) Présentez l’acteur/l’actrice de cinéma préféré/e (films, prix, traits physiques, talent).
b) Présentez un réalisateur célèbre (films, prix, festivals, création d’un nouveau concept
cinématographique, influence sur les cinéastes du monde).
c) Faites un comp te-rendu sur l’actualité cinématographique actuelle.
Exercices
Exercice 1. (Compréhension lexicale) Lisez les définitions de la colonne A et trouvez le mot
correspondant à chacune d’elle dans la colonne B.
A. B.
1. avoir quelqu’un a. eau qui jaillit verticalement et retombe dans un bassin.
2. vermeil b. dans tout le temps à venir.
3. jet d’eau c. se dit de tout ce que comporte un inconvénient.
4. à jamais d. tromper quelqu’un, le vaincre
5. fâcheux e. trouble momentané de vue à cause d’une lumière trop forte.
5. éblouissant, e f. argent recouvert d’or d’une couleur rouge léger.
Exercice 2. Donnez les synonymes des mots suivants et employez -les dans des phrases:
désormais, tout de suite, approuver, peut – être.
Exercice 3. Donnez les antonymes des mots suivants. Ensuite, faites -en des phrases: plaire,
impulsif, -ive, l’honneur.
Exercice 4. Employez dans des phrases les mots l’hôte (deux sens), unique (deux sens), le
mémoire, la mémoire.
Exercice 5. Famille de mots : le roi ; la reine ; le royaume ; royal, e ; royalement . Faites -en
des phrases.
129
█Rappel grammatical
Concordance des temps à l’indicatif dans le récit.
Si le verbe de la proposition principale est à un temps du passé dans la proposition
subordonnée on emploie :
A. l’imparfait de l’indicatif pour un rapport de simultanéité (l’action de la proposition
subordonnée se passe eu même temps que l’action de la proposition principale)
La concordance n’est pas appliquée si l’on exprime une vérité générale.
B. le plus -que-parfait de l’indicatif pour un rapport d’antériorité (l’action de la
subordonnée se passe avant celle de la proposition principale)
C. le futur simple dans le passé (le futur proche dans le passé, les expressions
périphrastiques dans le passé) pour un rapp ort de postériorité (l’action de la proposition
subordonnée se passe après celle de la proposition principale) .
Phrase régissante Rapport Phrase régie
Tout temps passé Simultanéité imparfait
Tout temps passé Antériorité plus-que-parfait
Tout temps passé Postériorité conditionnel
présent
A) Exercice 6. Mettez le verbe entre parenthèses au temps convenable pour exprimer un
rapport de simultanéité :
a) J’ai vu qu’il m’en (vouloir) mais je n’y pouvais rien.
b) Il s’est rendu compte que je (faire) fausse route.
c) Elle a cru que c’était elle que nous (attendre).
d) Nous lui avons demandé qui (être) ce monsieur qui venait de sortir.
e) Lui as -tu avoué que tu l (aimer) profondément?
f) Nous avions l’impression qu’il (mentir) comme un arracheur de den ts.
g) J’ai vu avec dépit qu’il (croire) tous ces mensonges.
h) Nous nous sommes rendu com pte qu’il ne (comprendre) rien à cette affaire.
Exercice 7. Choisissez la forme correcte dans la proposition principale :
a) Je crois / J’ai cru que vous lui mettez des bâtons dans les roues.
b) Il dit/ Il a dit qu’il lisait un roman intéressant.
c) Il confirme / a confirmé que tu étais malade.
d) Tu déclares / as déclaré que tu peux nous aider.
e) Nous voyons/ avons vu que l’enfant avait peur.
f) Elle ajoute / a ajouté qu’elle se met en quatre pour résoudre ce problème.
Exercice 8. Mettez les verbes soulignés à un temps du passé et faites les transformations qui
s’imposent:
130
a) Je suis sûre que vous vous avez raison.
b) Il croit que tu travailles d’arrache -pied.
c) Le prof constate que ses élèves sont très attentifs.
d) Elle dit qu’il ya des fleurs magnifiques dans ce jardin.
e) La mère demande aux enfants s’ils veulent l’accompagner.
f) L’entraîneur fait remarquer que vous ne connaissez pas les règles du jeu.
Exercice 9. Mettez les verbes soulignés au présent et faites les transformations qui
s’imposent:
a) Le professeur confirmait que ses élèves étaient bien préparés.
b) Le flic a ajouté qu’il tenait la preuve de ta culpabilité.
c) Vous avez précisé que vous pouviez donner des indications.
d) La mère a fait remarquer que les enfants lui obéissaient.
e) Le ministre a déclaré que les mesures contribuaient au redressement de l’économie.
f) Il a poursuivi en disant que vous faisiez une gaffe.
Exercice 1 0. B) Mettez le verbe entre parenthèses au temps convenable pour exprimer un
rapport d’antériorité:
a) Le vendeur a déclaré que le client (refuser) de payer en trop.
b) L’écrivain a reconnu qu’il (consacrer) beaucoup de temps à son dernier roman.
c) Je me suis rendu compte que c’était elle qu’il (attendre) toujours.
d) Ils nous ont informé qu’il (réfléchir) à notre proposition.
e) Le notaire les a informés qu’ils (hériter) la fortune de leur oncle.
f) Nous étions sûrs que Marie (arriver) déjà a destination.
Exercice 11. Mettez les verbes soulignés à un temps du passé et faites les transformations
qui s’imposent:
a) Elle affirme qu’elle a tenu compte de nos conseils.
b) J’ai l’impression que vous vous êtes bien amusés à cette soirée.
c) Il dit qu’il s’est heurté à de grosses difficultés.
d) Nous ajoutons que cette attitude nous a exaspérés.
e) Ils demandent si nous avons participé à cette réunion.
f) Elles veulent savoir si tu as agi à leur insu.
131
Exercice 12. Mettez les verbes soulignés à l’indicatif présent et faites les transformations
qui s’imposent:
a) Ils ont demandé si leurs amis étaient déjà arrivés.
b) J’ai cru qu’il était parti pour l’ Angleterre.
c) Tu voyais qu’elle avait rangé sa chambre comme elle avait promis.
d) Vous croyiez qu’ils avaient été malade toute la semaine passée.
e) Le professeur a dit que les élèves s’étaient absentés pour cause de maladie.
f) L’enfant disait qu’il s'était fait des écorchures aux genoux.
Exercice 13. C) Mettez les verbes entre parenthèses au futur simple de passé pour exprimer
un rapport de postériorité.
a) Elle a affirmé qu’elle (apprendre) à parler français.
b) Il a ajouté que nous (avoir) beaucoup de choses à faire.
c) Son amie lui a dit qu’ elle lui (envoyer) des cartes postales.
d) Nou s avons eu l’ impression qu’ils (faire) un voyage en France.
e) Je croyais que tu (vouloir) m’accompagner au théâtre.
f) Il disait qu’il (aller) en Espagne pour faire des études.
Exercice 14. Mettez les verbes entre parenthèse au futur proche du passé (p our exprimer un
rapport de postériorité) :
a) J’étais certain qu’ils (participer) à ce projet.
b) Mon ami m’a dit que le lendemain il (fêter) ses dix -huit ans.
c) Elle pensait que son cadeau lui (plaire).
d) Marie était convaincue que la situation (s’amél iorer).
e) Tu as eu l’impression qu’ils (trouver) cette histoire amusante.
f) Ives se demandait s’il (neiger) l’après -midi.
Exercice 15. Mettez les verbes entre parenthèses au temps convenable pour exprimer un
rapport de postériorité:
a) Je voyais que Marie (être) sur le point de se fâcher.
b) Tu as dis qu’ils (devoir) arriver sous peu.
c) Le toubib a confirmé que le malade (pouvoir) guérir tris vite.
d) Nous avons cru que vous (être) près de vous mettre en colère.
132
Exercice 16. Mettez le verbe de la proposition principale à un temps de passé et faites les
transformations qui s'imposent.
a) Je pense que ce sera fantastique d’aller à la mer.
b) Je crois qu’on va prendre le train de neuf heures.
c) Ils se demandent s’ils doivent accepter cette propositio n.
d) Nous pensons que vous pouvez nous donner un coup de main.
e) Elle dit que cette tentative est sur le point de réussir.
f) Vous voulez savoir s’il est près de s’engager dans cette affaire.
A+B+C)
Exercice 17. Mettez le verbe de la proposition subor donnée au temps convenables en
fonction du rapport indiqué entre parenthèses:
a) Elle nous a assurés qu’elle ne pas (être) malade (simultanéité).
b) Ils espéraient qu’ils ne pas (se mettre en retard) ou dîner (postériorité).
c) La météo a annoncé qu’il (pl euvoir) et que les températures (baisser) de quelques degrés
(postériorité).
d) La jeune femme affirmait qu’elle (être) heureuse (simultanéité).
e) J’ai entendu dire à la radio qu’il y (avoir) un accident terrible sur l’autoroute Bucarest –
Constantza (ant ériorité).
f) L’enfant a expliqué au toubib qu’il (se fouler) la cheville au concours d’athlétisme
(antériorité).
Exercice 18. Mettez les verbes entre parenthèses aux temps convenables, selon le sens:
a) Les parents trouvaient que leurs enfants (dépenser) trop d’argent la semaine passée.
b) La jeune fille a annoncé à ses parents qu’elle (se marier) le mois prochain.
c) Il nous a promis qu’il nous (inviter) chez lui pour son anniversaire.
d) Je savais que tu (aller) fréquemment chez tes grands -parents quand tu (être) petit.
e) Il a compris que la jeune fille ne (s’intéresser) pas du tout à lui et qu’elle ne (vouloir) pas
encore l’épouser.
f) Le professeur a demandé à ses élèves s’ils (comprendre) tous la règle de la concordance
des temps.
Exercice 19. Complétez les phrases avec une proposition subordonnée pour exprimer un
rapport de:
133
a) postériorité:
1) Elle espérait qu’elle …..
2) Ils ont demandé si tu …..
3) Le directeur lui a promis qu’il …..
4) Paul nous a annoncé qu’il …..
b) simultanéité:
1) Nous voyons bien qu’elle …..
2) Vous n’avez ajouté que vous …..
3) Tu as affirmé que ce jour -là tu …..
4) Je croyais qu’elle …..
c) antériorité:
1) Ils nous ont écrit pour nous dire que l’année passée ……
2) On nous a communiqué que …..
3) J’étais sûre qu’elle … ..
4) Elle m’a téléphoné pour me dire qu’elle …..
Exercice 20.
Mettez en français:
1) Am crezut că va fi timp frumos si că vom putea duce copiii în parc.
2) Se g ậndea ca trebuie sa luati în serios acest avertisment si voia să stie de ce nu o faceti.
3) Copilul spunea că esti obosit, că nu vrea să joace mingea si că va ram ậne acasa toată după –
amiaza.
4) Bătr ậnul povestea că moartea sotiei sale l -a facut să sufere mult, că se simte înca nefericit
si că nu îsi va reveni prea usor.
5) Mi -a spus că a facut or dine în portbagajul masinii, că a plecat în oras să facă cumpărături
si că se va întoarce pe la ora cinci dupa amiaza.
6) A adăugat că prietenul lui i -a făcut o farsa, că este înca supărat pe el si că nu îl va ierta
prea repede.
Activité 15. Présentez u n film qui vous a plu particulièrement, en surprenant les aspects
suivantsː thème, époque, personnages, intrigue, interprétations des acteurs, costumes,
décors, prix (éventuels).
134
Activité 16 (Production écrite) Après avoir vu le film « Jean de la Fontaine le défi »
imaginez un autre dénouement d ans un scénario de 10 -12 lignes
Corrigés Unité didactique
♥Extrait du film « Jean de la Fontaine, le défi »♥
Activité 1. a)-V; b) -V; c) -F; d) -V; e) -F; f)-F; g) -F; h) -V; i) -F; j)-V; k) -F; l)-F; m) -V; n) -V.
Activité 2. 1-b ; 2-f ; 3-a ; 4-g ; 5-h ; 6-d ; 7-e ; 8-c
Activité 3. 1) La musique ; 2) l’image; 3) la caméra; 4) tourner; 5) la caméra ; 6) décor ; 7)
studio; 8) les costumes ; 9) trucage ; 10) montage.
Activité 4. 1-f ; 2-d ; 3-e ; 4-g ; 5-c ; 6-b ; 7-a.
Activité 5. 1) le réalisateur = le cinéaste ; 2) le cinéma = le cinoche (populaire) ; 3) c’est du
cinéma = c’est du bluff ; 4) faire du cinéma = adopter une attitude affectée ; 5) l’acteur,
l’actrice = le comédien, la comédienne ; 6) le cameraman = l ’opérateur . 1) Jean Renoir a été
un cinéaste français célèbre. 2) Il disait qu’il voulait l’emmener au cinoche. 3) Ne crois pas
cette hypocrite, ce qu’elle dit c’est du bluff. 4) C’est une petite pimb êche qui adopte une
attitude affectée. 5) Dans ce film inspiré de l’histoire, tous les comédiens et les comédiennes
portent des costumes magnifiques. 6) L’opérateur , muni d’une caméra, prenait image sur
image.
Activité 6. 1. « Jean de la Fontaine, le défi » 2. Daniel Duval ; 3. Jacques Forgeas ; 4. Lorânt
Deutsch ; 5. Jocelyn Quivrin ; 6. Sara Forestier ; 7. Philippe Torreton, Jean -Claude Dreyfus,
Julien Courbey ; 8. 2 éditions .
Activité 7. Le défi: a) provocation à un combat singulier ; b) bravade, provocation ; c) refus
de se soumettre se manifestant dans l’attitude. Dans le titre du film il a le sens mentionné au
point c. A partir du titre, je pense que Jean de la Fontaine refuse de se soumettre à la volonté
du roi Louis XIV et manifeste ouvertement sou refus .
Activité 8. 1) Faux ; 2) Vrai ;3) Vrai ; 4) Faux ; 5) Vrai ; 6) Faux ; 7) Vrai ; 8) Vrai
Activité 9. A. a) film épique, comédie ; b) Jean de la Fontaine, grand poète du XVII e siècle.
c) Lor ânt Deutsch d) tout public (enfants, ados, adultes) e) somptueux .
B. grand, un des plus populaires plaisante, passionnant, belle, somptueux .
C.1: le Figaroscope, Astropi, Femme Actuelle, Télé Z ; 2: Cahiers du Cinéma, Télérama.
Activité 10. Les élèves voient la séquence projetée.
Activité 11. a. 3000 invités, 100 jets d’eau, feux d’artifice, vaisselle en vermeil, une belle
soirée, cette soirée restera jamais dans nos mémoires, un triomphe, cette soirée restera
135
unique et n’aura pas d’équivalent, un éblouissement d’eau et de feu. b. Le roi Louis X IV,
Colbert, la reine -mère, Molière, La Fontaine, Lully, les ducs d’Enghien et de Guise. c. La
scène se passe dans la rue. Le roi est dans son carrosse. La foule crie « Vive le roi » d. Le
roi est accompagné de sa mère. Ils parlent de la fête. e. « Je suis en rage », « C’est de la
provocation » « J’aurais dû le faire arrêter » « Désormais, je saurai rappeler à chacun qui est
le roi ». f. La reine mère partage l’indignation de son fils, elle est d’accord ave c l’arrestation
de Fouquet mais elle conseille à son fils d’avoir de la patience. g. Le roi est très orgueilleux,
impulsif, e nvieux.
Il veut être maître absolu. Son attitude laisse entrevoir le monarque absolu qu’il d eviendra
par la suite, celui à qui rien et personne ne pouvait s’opposer (« L’État c’est moi » disait ce
roi « soleil ») h. Les personnages de la pièce de Molière jouent à cette fête s appellent les
fâcheux.
Elle a beaucoup plu au roi qui s’était beaucoup amusé à la représentation. i. Ce « fâcheux »
avait peur que la fête donnée par Fouquet ne fût trop belle (il prévoyait qu’elle susciterait la
colère de roi). Ses craintes étaient justifiées parce que le lendemain de la fête le roi avait fait
arrêter Fouquet.
Activité 12. Discussion libre professeur – élève, élèves – élèves.
Activité 13. Répon ses libres
Activité 14. Réponses libres
Exercice 1 -d ; 2-f ; 3-a ; 4-b ;5-c ;6-e.
Exercice 2. désormais = dorénavantː Dorénavant , nous avons un nouveau gouvernement.
tout de suite = immédiatementː Ils arriveront tout de suite. approuver = soutenirː Il soutient
la proposition de son ami. peut-être = probablementː Vous avez probablement beaucoup de
choses à discuter.
Exercice 3. plaire = déplaire ; impulsif, -ive ≠ flegmatique ; l’honneur ≠ le d éshonneur .
déplaire : Je m’abstiens de faire des choses qui puissent lui déplaire. flegmatique : Notre
professeur principal ne s’énerve jamais, il est un homme flegmatique. le déshonneur : Il
considère que travailler dans le jardin c’est un déshonneur.
Exercice 4. L’hôte : L’h ôte avait reçu ses invit és avec beaucoup de faste. Cet été, vous serez
notre h ôte (invit é) Unique : Marius est enfant unique, il n’a ni sœur ni fr ère. Le commérage
est son unique occupation. Le/la mémoire : Les souvenirs demeureront pour toujours dans
ma mémoire. Son mémoire de licence est excellent.
Exercice 5. Louis XIV a été l’un des plus connus rois de France. La reine Marie de Médicis
a été la femme d’Henri IV. Au Moyen Age le royaume de France était très puissant.
136
L’autorité royale était incontestable sous le règne de Louis XIV. L’hôtesse a royalement
traité ses invités.
Activité 14.
Exercice 6. a) voulait; b) faisait; c) attendions; d) était; e) aimais; f) mentait; g) croyait; h)
comprenait
Exercice 7. a) Je crois; b) Il a dit; c) Il a confirmé; d) Tu déclares; e) Nous voyons; f) Elle
ajoute.
Exercice 8. a. J’étais sûre que vous aviez raison. b. Il croyait que tu travaillais d’arrache –
pied. c. Le professeur a constaté que les élèves étaient attentifs. d. Elle disait qu’il y avait
des fleurs magnifiques dans son jardin. e. La mère avait demandé s’ils voulaient
l’accompagner. f. L’entraîneur a fait remarquer que vous ne connaissiez pas les règles du
jeu.
Exercice 9. a. Le professeur confirme que ses élèves sont bien préparés. b. Le flic ajoute
qu’il tient la preuve de ta culpabilité. c. Vous précisez que vous pouvez donner des
indications. d. La mère fait remarquer que les enfants lui obéissent. e. Le ministre déclare
que ces mesures c ontribuent au redressement de l’ économie. f. Il poursuit en disant que vous
faites une gaffe.
B) Exer cice 10. A) avait refusé; b) avait consacré; c) avait toujours attendue; d) avaient
réfléchi; e) avaient hérité; f) était déjà arrivée.
Exercice 11. a. Elle a affirmé qu’elle avait tenu compte de nos conseils. b. J’avais
l’impression que vous vous étiez bien amusés à cette soirée. c. Il a dit qu’il s’était heurté à
de grosses difficultés. d. Nous avions ajouté que cette attitude nous avait exaspérés. e. Ils ont
demandé si nous avions participé à cette réunion. f. Elles voulaient savoir si tu avais agi à
leur insu.
Exercice 12. a) Ils demandent si leurs amis sont déjà arrivés. b) Je crois qu’il est parti pour
l’Angleterre. c) Tu vois qu’elle a rangé sa chambre comme elle a promis. d) Vous croyez
qu’ils ont été malades toute la semaine passée. e) Le profess eur dit que les élèves se sont
absentés pour cause de maladie. f) L’enfant dit qu’il s’est fait des écorchures au genou.
Exercice 13. a) apprendrait; b) aurions; c) enverrait; d) feraient; e) voudrais; f) iraient.
Exercice 14. a) allaient participer; b) al lait fêter; c) allait lui plaire; d) allait s’améliorer; e)
allaient trouver; f) allait neiger.
Exercice 15. a) était; b) devaient; c) pouvait; d) étiez.
Exercice 16. J’avais pensé que ce serait fantastique d’aller à la mer. Je croyais qu’on allait
prendre le train de neuf heures. Ils se sont demandé s’ils devaient accepter cette proposition .
137
Nous avons pensé que vous pouviez nous donner un coup de main. Elle avait dit que cette
tentative était sur le point de réussir. Vous vouliez savoir s’il était prés de s’engager dans
cette affaire.
Exercice 17. a) était; b) ne se mettaient pas en retard; c) pleuvrait… baisseraient; d) était; e)
avait eu; f) s’était foulé.
Exercice 18. a) avaient dépensé; b) se marierait; c) inviterait; d) allais … étais; e) s’intéressait
… voulait; f) avaient compris.
Exercice 19.
a. 1) … passerait le bac avec succès;
2) … les accompagnerais dans ce voyage en Espagne;
3) … aurait une augmentation de salaire;
4) … irait à la piscine avec des copains.
b. 1) … était inquiète;
2) … étiez d’accord avec le projet proposé;
3) … était chez toi en train de faire la cuisine;
4) … ne voulait pas me voir à ce moment
c. 1) … ils avaient passé de belles vacances en Grèce;
2) … les résultats du concours avaient été communiqués sur Internet;
3) … s’était déjà fiancée au jeune homme qu’elle aimait;
4) … était devenue danseuse.
Activité 14. Réponses libres
Exercice 20. 1) J’ai cru qu’il ferait beau et que nous pourrions emmener les enfants dans le
parc. 2) Il pensait que vous deviez prendre au sérieux cet avertissement et il voulait savoir
pourquoi vous ne le faisiez pas. 3) L’enfant disait qu’il était fatigué, qu’il ne voulait pas
jouer au ballon et qu’il resterait à la maison tout l’après -midi. 4) Le vieillard racontait que
la mort de sa femme l’avait fait beaucoup souffrir, qu’il se sentait encore malheureux et qu’il
ne se remettrait pas trop facilement. 5) Elle m’a dit qu’elle avait rangé le coffre de sa voiture,
qu’elle était partie en ville faire des courses et qu’elle reviendrait vers les cinq heurs de
l’après -midi. 6) Il a ajouté que son ami lui avait fait une farce, qu’il lui en voulait encore et
qu’il ne lui pardonnerait pas trop facilement.
Activité 15. Réponses libres.
Activité 16. Réponses libres.
♥ Les compétences à acquérir par les activités et les exercices proposés dans cette unité sont
les suivantes ː
138
• la compréhension globale et détaillée d’une séquence de film;
• l’acquisition et le réemploi d’un lexique aussi riche que pos sible concernant le cinéma;
• la fixation et le réemploi d’un des plus épineux problèmes de la grammaire française « La
concordance des temps à l’indicatif »;
• la capacité à communiquer oralement et à l’écrit sur le cinéma en général et sur un film en
particulier. Les élèves doivent aussi pouvoir s’exprimer sur leurs préférences en matière de
films, acteurs, réalisateurs, etc. Un premier obstacle que l’on pourrait envisager concerne la
difficulté à comprendre un document sonore. Pour y remédier, il faut habituer les élèves
graduellement à ce genre de travail. Une autre difficulté pourrait provenir du nombre trop
grand de références au XVII e siècle, époque peu connue par les élèves. C’est pour cela que
nous avons conçu l’unité pour une classe de langues ou de philologie. On peut aussi proposer
une activité qui permette aux élèves de mieux connaître cette époque. Quant à la concordance
des temps, une révision de la formation des temps s’impose surtout si le niveau des élèves
n’est pas assez élevé.
Unité didactique III
♥ Au restaurant ♥
Contenus
Compétences culturelles: activité de réception d’un document authentique;
l’interculturel de la ga stronomie et de la restauration ;
Compétences lexicales: vocabulaire de l’alimentation, de la cuisine et de la
restauration; synonymie, antonymie , homonymie, expressions figées ;
Compétences linguistiques: valeurs temporelles et valeurs modales du futur simple ;
Compétences pragmatiques -discursives : exprimer des procès à venir. faire des projets
d’avenir. actes d e langage injonctifs, promissifs, prédictifs. identifier, comparer, faire
de choix ;
Compétences communicatives : parler de la cuisine française (matières premières,
plats) et de la restauration en France (types de restaurants, métiers de la restauration).
faire des projets d’avenir en tant que futurs employés dans la restauration . parler de
la restauration en Roumanie et de la cuisine roumaine ;
Support: liste détaillée des plats et des boissons d’un restaurant (document
authentique) ;
Niveau ː B2
Public ː futurs cuisiniers et employés de restaurant.
139
Temps ː 6 heures
Restaurant source ː « Aliments et alimentation. Pratiques langagières », Ștefania Rujan et
Cerasela Enache, Ed.Valahia, University Press Targoviște, 2005 ː 28.
Voice la liste détaillée des plats et des boissons servis dans le restaurant « Le Viennois » de
Mont Saint Aignan, Rouen, France le 10 mars 2004. Lisez -la attentivement et essayez de
résoudre les tâches proposées.
NOS ENTRĖES
Salade de Tomate 3.50€
Oœf dur et Macédoine de légume, Mayonnaise 3.60€
Assiette de Charcuterie 3.70€
Terrine de Sanglier et sa confiture d’oignon 4.70€
Assiette de jambon cru de Pays 4.90€
Saumon Fume et ses Toasts 5.50€
Saint Jacques à la Normandie 6.00€
La suggestion du jour 6.50€
La formule rapide
Une entrée*+ un plat *+ un dessert* 9.50€
Nos plats snack
L’assiette du chef
Tomates, salade verte, frites, jambon blanc, poulet,
assaisonnement 9.10€
Omelette Mixte avec Frites ou Salade
(oeuf+ jambon + emmental) 6.90€
Steack à cheval avec frites ou salade
Steack haché+œuf au plat 6.80€
Croque madame avec frites ou salade
croque monsieur+ œuf au plat 6.80€
140
Nos salades composees
Froides
Vegeterienne:
salade, tomates, mais, asperges, concombre, haricots verts 6.90€
Nicoise ː
salade, tomates, riz, haricots verts, olives, œuf dur, thon 7.30€
Paysanne:
salade, tomates, mais, pommes de terre, œuf dur, emmental, jambon
blanc 7.40€
St. Aignan:
salade, tomates, maïs, asperges, jambon blanc, jambon de pays,
emmental 7.50€
Chaudes
Lyonnaise:
salades, tomates, pommes de terre, œuf au plat, lardons 7.60€
Mr. Seguin:
salade, tomates, lardons, noix, chèvre chaud sur toasts 7.60€
Americaine:
salade, tomates, pommes de terre, œuf au plat, steack
hachė 8.20€
Landaise:
salade, tomates, gésiers, lardons, magret fumé, œuf au
plat 8.40€
NOS PLATS
Les Viandes
Faux filet 8.30€
Bavette d’aloyau 8.30€
141
Andouillette grillė 7.60€
Eventail de canard 9.60€
Escalope normande 8.00€
avec sauce au choix sauce aux poivres, sauce moutarde, sauce échalotes .
Les garnitures : légumes du jour, frites, riz .
Les poissons
Filet de lieu aux baies roses 7.90€
Pave de saumon au beurre nantais 8.40€
Steack de thon a la provencale 7.90€
l’assiette de fromage (3 morceaux)
Nos desserts
Fabriqués et élaborés par notre cuisinier
Tarte au chocolat et sa crème anglaise 3.50€
Tarte aux pommes et son coulis de fruits rouges avec crème anglaise 3.50€
Tarte a l’ ancienne et son caramel 3.60€
Fromage blanc avec sucre ou confiture 3.00€
Nougat glacė 3.70€
Coupe de glace trois boules et crème chantilly 3.40€
Mousse au chocolat 3.40€
Île flottante et sa crème anglaise 3.70€
Crème brulėe 3.70€
Nos apėritifs accompagnés de biscuits
RICARD 2 cl 2.50€
KIR 10 cl 2.50€
PORTO 5 cl 2.50€
142
MUSCAT 5 cl 2.50€
MARTINI 5 cl 2.80€
SUZE 5 cl 2.50€
MARTINI 5 cl 4.20€
WHISKI 4 cl 4.20€
Nos boissons fraĭches
ÉVIAN 25 cl 1.90€
ÉVIAN50 cl 3.00€
VITTEL 25 cl 1.90€
VITTEL 50 cl 3.00€
BADOIT25 cl 2.10€
BADOIT50 cl 3.20€
CIDRE 25 cl 2.30€
HEINEKEN 25 cl 2.50€
1664 25 cl 2.50€
PRESSION 25 cl 2.30€
GALOPIN 25 cl 1.30€
COCACOLA 33 cl 2.40€
JUS DE FRUIT 25 cl 2.30€
ORANGINA 25 cl 2.30€
PERRIER 33 cl 2.40€
SCHWEPPES 25 cl 2.30€
CIDRE 75 cl 5.90€
ÉVIAN 100 cl 4.10€
BADOIT 100 cl 4.20€
143
SUP. ADJUVANT (trait de
sirop, tranche de citron,
etc.) 0.20€
« Aliments et alimentation. Pratiques langagières », Ștefania Rujan et Cerasela Enache,
Ed.Valahia, University Press Targovi ște, 2005 ː 28 -29-30.
Activité 1. Lisez la liste ci -dessus et complétez le tableau qui suit de manière
correspondante:
a) Le restaurant « Le Viennois » se trouve à Paris. VRAI FAUX
b) Dans ce restaurant on ne mange qu’à la carte.
c) Dans ce restaurant on sert des « formules rapides ».
d) Une formule rapide est composée de trois spécialités (plats)
e) L’œuf est un ingrédient présent dans toutes les salades de ce
menu.
f) Dans la liste, il y a une seule rubrique dédiée aux salades.
g) Le plat le plus cher est l’éventail de canard.
h) Les plats les moins chers sont la mousse au chocolat et la coupe
de glace.
i) Cette liste contient aussi une rubrique consacrée aux vins.
Activité 2. Trouvez la réponse correcte en relisant la liste ci – dessus:
1. Le chef est:
a) Le patron du restaurant
b) Le responsable des garçons et des serveuses
c) Le cuisinier (en chef)
2. La tomate est un ingrédient que l’on trouve:
a) Dans toutes les salades de cette liste
b) Dans la majorité des salades de ce menu
c) Dans peu de salades de ce menu
3. Les apéritifs sont :
144
a) Des boissons servis à la fin du repas
b) Des plats servis au début du repas
c) Des boissons servis au début du repas
4. Le Kir est un apéritif préparé pour la première fois:
a) en France
b) en Espagne
c) en Angleterre
5. un plat snack c’est :
a) un plat léger, servi rapidement
b) un plat élaboré et cher
c) un dessert à la crème anglaise
Activité 3. Citez les plats qui se rapportent :
a) à la Normandie
b) à la Provence
c) à la Région Lyonnaise
d) aux Landes
e) à l’étranger
Activité 4. Relisez la liste des boissons et identifiez :
a) une boisson légèrement alcoolisée fabriquée en France
b) deux sortes d’eau minérale provenant de France
c) deux sortes de bière
d) deux sortes de jus
Activité5. Lisez attentivement le tableau suivant, représentant des matières premières
fréquemment utilisées dans la cuisine f rançaise et trouvez celles employées dans la liste du
restaurant présentée :
1. Viandes
Animauxː bœuf, veau, porc, cheval, mouton, lapin
Morceauxː filet, faux -filet, entrecôte, tournedos, bavette,
Abatsː pieds, rognons, cœur, poumons, foie, cervelle, langue
145
2. Volaille
Volailleː poule, coq, poulet, canard, oie, pintade, pigeon
Abuttisː pattes, tête, cou, cœur, foie, gésier
3. Gibier
A Poilː chevreuil, sanglier
A Plumesː Perdrix, perdreau, caille, grive, ortolan, alouette, merle
4. Poissons
D’eau
Douce goujon, perche, brochet, silure, saumon, truite, anguille, barbeau
De Mer limonade, maquereau, morue, sole, rouget, thon, lieu, cabillaud, hareng, sardine
5. Mollusques et crustacės
Mollusquesː huîtres, moules, escargots, calmar, coquilles Saint -Jacques
Crustacés ː Crevettes, langoustes, homards, crabes, écrevisses
6. Lait (fromages), oeufs
Lait et
fromagesː Yaourt, petites suisses, fromage blanc, brie, camembert, gruyère, emmental,
roquefort, gorgonzola, bleu d’Auvergne, beaufort
Œufs
7. Lėgumes et fruits
Fruitsː
oranges, citrons, mandarines, clémentines, ananas, cassis, groseilles,
fraises, framboises, mûres, melon, pastèque, prunes, pêches, abricots,
mangue, kiwi, pommes, poires, raisin.
Légumes Secsː lentilles, haricots secs, pois, fèves, soja, arachides.
Légumes : aubergines, broccoli.
8. Cėrėales, graisses, ėpices
Céréalesː blé, seigle, maïs, riz.
Epices ː ail, poivre, moutarde, romarin, thym, basilic,
menthe, sauge.
146
Graisse ː huile, beurre, margarine, saindoux.
Activité 6. Pour chacun des termes suivants, dé signant les aliments, trouvez l’ équivalent
roumain correspondant dans la colonne de droite ː
a. moules 1. condimente
b. volaille 2. spanac
c. sanglier 3. salvie
d. écrevisses 4. pulpă
e. gruyère 5. scoici
f. rognons 6. păsari de curte
g. gigot 7. raci
h. épinard 8. porc mistreț
i. épices 9. cașcaval
j. sauge 10. rinichi
Activité7. A chaque plat on sert le vin correspondant ː du vin blanc pour le poisson, du vin
rouge pour les viandes et le fromage, du vin liquoreux pour le dessert.
Dans la liste du point A, tirée de « La cuisine pour tous » (Ginette Mathiot ː 1955 Albin
Michel ː 35) choisissez le vin qu’ on pourrait associer à c hacun des plats des recettes de «
réception » présentées au point Bː
A. Choix des crus : Vins blancs secs .
Huîtres Bordeaux blancs: Graves, etc.
Poissons Bourgognes blancs : Chablis, etc.
Crustacés Alsace: Sylvaner, etc.
Centre : Pouilly, Vouvray, Sancerre, etc.
Entrées Si elles sont à base de poisson, se reporter au poisson
Si elles sont à base de viande, se reporter à la viande
147
Vin rouges généreux mais pas trop corsé.
Grillades Bordeaux : Saint -Emilion, Saint -Estèphe, etc.
Vins du Rhône ou Bourgueil : Tavel
Rôti Bourgogne ː
Gibier
Fromage Côtes du Rhône Hermitage
Vin blancs liquoreux
Entremets Bordeaux blancs Sauterne
Desserts Champagne doux ou demi -sec
B. Recettes de réception (La cuisine pour tous ː 29)
Activité 8. Dressez la liste des plus connus vins roumains https://www.rafinat.ro/ .
Quels vins recommanderiez -vous pour les menus suivants, spécifiquement roumains:
3. Coquille Saint -Jacques
Canard à l’orange
Pomme paille
Salade de fruits
4. Coquilles de langoustines
Pigeons forestière
Asperges sauce à la crème
Moka
2. Turban de colin
Sauce champignons
Escalopes liégeoises
Épinards en branches
1. Timbale de filets de sole
Tournedos Béarnaise
Pomme Pont -Neuf
Salade
Glace au café
148
1. Assiette de charcuterie
Boulettes de viande hachée en feuilles de chou «sarmale»
Crêpes à la confiture
2. Assiette de fromage
Poulet aux champignons
Glace à la vanille
3. Hors d’œuvre variés
Rôti de porc
Frites, salade
Gâteau au chocolat
4. Petites saucisses grillées
Canard au four
Choux cuits aux tomates
Gâteau au fromage
Activité 9. Composez un menu à la française et un menu à la roumaine et associez -les aux
vins appropriés.
Exercices
Exercice 1 Compréhension lexicale Trouvez les correspondants adéquats à chacune des
définitions suivantes ː
1. la boisson a. liste des mets et des boissons qu’on peut choisir dans un
restaurant.
2. le plat du jour b. petit plat froid servi au début du repas.
3 .le menu c. tout liquide qui peut être bu.
4. la carte d. plat servi entre les hors -d’œuvre et le plat principal.
5. le chef e. liste détaillée des plats servis à un repas.
6. l’apéritif f. mets/plat préparé chaque jour dans un restaurant différent
d’un jour à l’autre.
7. l’entrée g. boisson alcoolisée que l’on prend avant le repas.
8. les hors d’œuvre h. celui qui dirige la cuisine dans un restaurant.
149
Exercice 2. Donnez les synonymes des mots et des expressions suivants et employez -les
dans des phrases: le steak, la boisson, la pomme de terre, le chef.
Exercice 3. Trouvez les homonymes des mots suivants et faites -en des phrases: entrée, lieu,
plat, riz, pavé, faux.
Exercice 4. Quels sont les antonym es des mots suivants: cru (adj.), rapide, dur, frais,
fraîche. Employez les antonymes trouvés dans des phrases.
Exercice 5. Dites quel nom d’aliment il y a dans ce jeu de mots:
« Je parie que Paris n’a pas de riz de Paris »
et dans cette comptine:
Il y avait une fois
Dans la ville de Foix
Une marchande de foie
Qui vendait du foie
Dans la ville de Foix
Ma foi!
C’était pour la première fois
Qu’elle vendait du foie
Dans la ville de Foix
Employez les deux noms d’aliments retrouvés dans des phrases.
Exercice 6. Employez dans des phrases les homonymes de la comptine ci -dessus.
Exercice 7 . En vous servant du dictionnaire de synonymes ou du dictionnaire de langue
(TLFI, Robert, etc.) indiquez quels sont les différents sens des mots « la baie » et « la glace
». Employez ces mots dans des phrases avec leurs sens différents.
Exercice 8. Associez chaque terme à son sens expliqué dans la colonne de droite et ensuite
employez dans des phrases les mots de la colonne de gaucheː
Terme Sens
un cordon -bleu Une cuisinière très habile
150
un gâte -sauce Un très mauvais cuisinier
un maître queux Un cuisinier sur un bateau
un maître coq Un cuisinier
Exercice 9. Décelez le sens des comparaisons de la colonne A, en faisant correspondre avec
la colonne B :
A B
a) muet comme une carpe 1) être très sot
b) rouge comme une tomate 2) être très vigoureux
c) sec comme un hareng 3) être tout rouge
d) bête comme une oie 4) ne dire absolument rien
e) fort comme un bœuf 5) être très maigre
f) serrés comme des sardines 6) être très heureux
g) heureux comme un poisson dans l’eau 7) être très serrés dans un endroit étroit.
Exercice 10. Décelez les emplois métonymiques des mots et expressions suivants: un
maquereaux; une poire; une mouille, une poule mouillée; un mollusque; un coq de village;
un beau merle; un fameux lapin; une vache; La vache!; Mort aux vaches!
Exercice 11. Faites correspondre les deux colonnes:
a) Ce ne sont pas tes oignons 1) pour rien
b) Faute de grives, ou mange des merles 2) ne pas tenir une promesse,
c) Il y a anguille sous roche 3) Etre strict en ce qui concerne…
d) Tomber dans les pommes 4) éprouver une profonde tristesse
e) Etre à cheval sur 5) avoir une vie facile
f) Monter sur ses grands chevaux 6) il y quelque chose de suspect
g) Pour des prunes 7) faute de mieux, on se contente de peu
h) Poser un lapin 8) se fâcher, se mettre en colère
151
i) Vivre comme un coq en pâte 9) Cela ne te regarde par
j) En avoir gros sur la patate 10) s’évanouir
Exercice 12. Parmi les aliments suivants dites quels sont, dans votre opinion, ceux
conseillés, ceux déconseillés ou ceux à consommer avec modération: viande de porc, viande
de bœuf, poisson, œuf, yaourt, saindoux, beurre, pain blanc, pain bis, café, cola, alcools,
sucreries, légumes frais, pomme de terres, pâtes, mayonnaise, frites, céréales.
Rappel grammatical
♥ Valeurs temporelles du futur simple
a) Le futur simple exprime, de manière générale, un fait postérieur au moment de
l’énonciation. Un verbe au futur simple est souvent accompagné d’un indicateur temporel
qui sert à spécifier la distance qui sépare le fait qui se produira du moment de l’énonciation
: « Je viendrai demain » indique une action plus proche du moment de l’énonciation que
« je viendrai la semaine prochaine ».
b) Dans une proposition subordonnée dépendant d’un verbe principal au présent, le futur
exprime la postériorité: Je sais que tu viendras.
c) Il fait pendant au passé simple pour ce qui est de l’expression des évènements
successifs. Si le passé simple exprime des acti ons successives dans le passé, le futur
marque la succession chronologique des évènements à venir (par exemple pour exprimer
un programme: « Je me réveillerai à sept heures et à huit je serai en classe »
d) Dans une subordonnée conditionnelle introduite par “si” le futur simple est remplacé
par l’indicatif présent: « Si tu veux, je viendrai ».
e) Dans un contexte du passé, le futur simple peut s’empl oyer pour rappeler des
évènements pos térieurs au moment mentionné: « Verla ine mourra dans la misère » ;
«Arthur Rimbaud renoncera à la poésie à l’âge de vingt ans »
♥ Valeurs modales :
Le futur peut avoir aussi certaines valeurs modales. De cette manière il peut exprimer:
a) L’injonction (ordre, conseil, suggestion, consigne) ː Tu partiras tout de suite, Vous serez
à l’école à huit heures pile.
a. La promesse ː Je t’achèterai le livre promis.
b. La supposition/ la probabilité J’ai entendu du bruit. Ce sera le voisin qui répare la
palissade.
c. L’indignation (dans des propositions interrogatives ou exclamatives) ː Quoi! Il sortira
sans demander la permission !
d. La politesse ː Ça vous fera vingt euros, Mademoiselle .
e. L’incertitude (futur d ′atténuation) ː Je vous avouerai que j’ai fait fausse route.
f. Une vérité générale projetée dans l’avenir (future gnomique) ː Rira bien qui rira le
dernier. / Qui vivra verra.
152
g. Une prédiction/une prophétie ː La m étéo annonce qu ’il fera beau temps. Cet étudiant
sera un excellent médecin.
M.Riegel et alli , 1994 ː 313 -314-315; Robert Martin, 1992 ː143 .
Exercice 13. Lisez les phrases suivantes et dites quelles sont les valeurs temporelles du futur
simple:
1. Samedi prochain j’irai à la campagne et je travaillerai dans le jardin.
2. Je crois qu’il sera d’accord avec nous.
3. Si elle a du temps, elle te donnera un coup de main.
4. A. Rimbaud renoncera pour toujours à écrire des vers avant l’âge de vingt ans.
5. Ils arriveront ce soir même.
Exercice 14. Décelez les valeurs modales du futur simple, dans les phrases suivantes:
1. Tu cesseras de faire le pitre.
2 .Elle n’est pas encore arrivée. Elle sera malade.
3. Je t’aiderai à résoudre ce problème, comme promis.
4. Comment? Il m e mènera encore en bateau? Tu penses !
5. Dans dix jours tu te porteras comme le pont Neuf.
6. Vous me direz que vous avez encore quelques objections à faire.
7. Nul ne sera censé ignorer la loi.
Exercice 15. Donnez les mêmes conseils que ceux de la recette ci -dessous pour préparer des
« hérissons » en remplaçant l’infinitif par le futur simple:
(Ingrédients: 12 petites madeleines, 60g. amandes, ¾ litre du lait, 5 œufs, 2 dl de rhum, 100g
de sucre)
Eplucher les amandes. Couper les amandes en filets. Les faire griller au four. Faire macérer
les madeleines avec les filets d’amandes grillés. Préparer une crème anglaise avec le lait, les
jaunes d’œufs et le sucre qui reste. Faire refroidir. Mettre la crè me dans un compotier, y
placer ensuite les madeleines (La Cuisine pour tous: 373)
Exercice 16.
Qui fait quoi?
1. Un cuisinier/ une cuisinière fait la cuisine/ prépare les repas.
2. Un chef cuisinier est à la tête de la cuisine dans un restaurant.
153
3. Un a ide-cuisinier aide à préparer les repas/ à faire la cuisine.
4. Un garçon sert les clients dans un café, un restaurant
5. Une serveuse sert les clients dans un restaurant/ un café.
6. Un barman prépare et sert au comptoir des boissons.
7. Un sommelier est chargé du service des vins dans un restaurant.
Imagine ce que tu seras si tu travailles à tour de rôle comme cuisinier, cuisinier en chef, aide
cuisinier, garçon, serveuse (personne de sexe féminine),barman, sommelier .
Modèle:
Si un jour je suis cuisinier je ferai la cuisine/ préparerai les plats.
Si un jour je suis cuisinier en chef je…….
Exercice 17 Après avoir pris la décision de tenir compte des conseils des diététiciens, vous
dites ce que vous mangerez demain, en mettant les verbes entre parenthèses a u futur :
1. Au petit déjeuner je (prendre) des céréales et du lait.
2. Le déjeuner (être) composé d’un plat de viande, de légumes, d’une tranche de pain, de
salade et d’une compote.
3. Au goûter je ne (avoir) qu’un yaourt et un fruit.
4. Le dîner (comporter) un plat de poisson, un peu de fromage et une boisson légère (thé,
fruit pressé). Pas de sucreries, pas de café, pas d’alcools.
Exercice 18 Lisez attentivement le tableau suivant. Dans lequel des établissements suivants
aimeriez -vous travailler ? Justifiez votre choix.
Exemple: Je choisirai une auberge de la jeunesse, parce que l’entourage des jeunes est
réconfortant.
1. Restaurant Établissement o ù l’on sert à manger et à boire moyennant l’argent.
2. Auberge (syn.
hôtellerie) Établissement à la compagne où l’on offre le gîte et le couvert.
3. Bistrot Type de petit restaurant, très fréquent en France, dans lequel les prix
sont généralement accessibles.
4. Auberge de la
jeunesse Centre de vacances pour les jeunes.
154
Exercice 19. Faites un tour de France gastronomique en vous aidant des deux documents ci –
dessous. Utilisez des verbes tels que: manger, prendre, goûter, s’offrir, préférer, vouloir,
prendre/ manger, etc. au futur. Villes visées: Strasbourg, Nancy, Rouen, Caen, Reims,
Nantes, Bordeaux, Toulouse, Marseille, Nice, Besançon, Chamonix.
Exemple: A Strasbourg je prendrai de la choucroute.
Document A. La cuisine française est très riche et très variée. Presque chaque région est
renommée pour au moins une spécialité culinaire.
L’Alsace est célèbre pour sa choucroute (choux macérés cuits + saucissons) et ses saucisses,
la Lorraine pour sa quiche (lorraine) , la Normandie pour sa tarte aux pommes et ses
laitages (crème fraîche, fromages), la Bretagne pour ses crêpes, ses galettes et ses fruits de
mer, le Sud – Ouest pour son foie gras et les magrets de canard, (Bordeaux) mais aussi pour
son cassoulet(Toulouse), le Sud – Est pour sa bouillabaisse (soupe de poisson) et sa
ratatouille(légumes frais cuits à l’huile d’olive ), les Alpes pour son gratin dauphinois, la
Bourgogne (Besançon) pour ses escargots et son bœuf (bourguignon). « Aliments et
alimentation. Pratiques langagières » Ștefania Rujan et Cerasela Enache, Ed.Valahia,
University Press Targoviste, 2005 ː 75 -83.
Document B.
LE TOUR DE FRANCE https://www.velowire.com/aanudetour/thread/844/0/tour -de-
france -n%B09.html . 5. Café (syn.bar,
cabaret) Établissement où l’on sert des boissons alcoolisées et non -alcoolisées.
6. Cafétéria Lieu public où l’on sert du café, des boissons chaudes.
7. Gargote Restaurant à bon marché.
8. Guinguette Restaurant de périphérie où l’on va manger, boire et danser le s jours de
fête.
9. Libre service Restaurant où l’on se sert soi -même.
10. Fast -food Restaurant où l’on sert, à n’importe quelle heure, des produits dont la
préparation est automatisée.
155
Activité 10. Production écrite Procurez une carte de la Roumanie. Dre ssez la liste des
principales spécialités culinaires de régions roumaines. Imaginez ensuite un tour de
Roumanie gastronomique, en employant autant que possible, des verbes au futur.
Corrigés Unité didactique
♥ Au restaurant ♥
Activité 1. a) F; b) V c) V; d) F; e) F; f) V; g) V; h) F .
Activité 2. 1) c ; 2) a; 3) c; 4, b 5) a.
Activité 3.
A .Saint -Jacques à la Normandie, salade S t. Aignon , escalope normande.
b. Salade niçoise, salade Mr. Séguin, steak de thon à la provençale.
c. Salade lyonnaise
d. Salade landaise
e. Salade américaine, steak
Activité 4. a. Le cidre est une boisson fabriquée en Normandie. Le fruit dont on l’obtient est
la pomme ; b. Le Kir, le ricard.
156
Activité 5.
1. Viandes: bœuf ; veau ; porc ; cheval :
Morceaux: faux filets, bavette, escalope :
2. Volaille : canard, poule
Abattis: gésier
3. Gibier – sanglier
4. Poissons
D’eau douce: saumon
De mer: lieu, thon
5. Mollusques et crustacés
Coquilles Saint -Jacques
6. Fromages et œufs
Fromage blanc; emmental, fromage de chèvre
Œufs
7. Légumes et fruits
Légumes verts: salade, tomate, asperges, concombre, haricots verts, pommes de terre.
Fruits: pommes, noix .
8. Céréales, graisses, épices
Céréales: maïs, riz .
Épices : poivre, moutarde, échalotes.
Graisses : beurre (nantais)
Activité 6. a) 5; b) 6; c) 8; d) 7; e) 9; f) 10; g) 4; h) 2; i) 1; j) 3
Activité 7. 1. Graves, Tavel, Bordeaux blancs Sauterne s ; 2. Chablis, Hermitage, Champagne
doux ; 3. Vouv ray, Chambertin, Champagne demi sec ; 4. Pouilly, Clos Vougeot, Bordeaux
blancs Sauterne s.
Activité 8. Réponses libres .
Activité 9. Réponses libres .
Exercice 1. 1. c ; 2. f ; 3-e ; 4.a ; 5. h ; 6. g ; 7. d ; 8. h.
Exercice 2. Le steak = le bifteck ; la boisson= le breuvage ; la pomme de terre= la patate ;
le chef= le cuisinier, en chef.
Le bifteck : Le plat principal a été un bifteck aux pommes.
Le breuvage (litt.). Il lui a offert un breuvage très parfumé.
La patate : Il a acheté des patates pour préparer le déjeuner.
Le cuisinier en chef : Le cuisinier en chef s’est surpassé aujourd’hui. Ce plat est délicieux.
157
Exercice 3. Entrée (nom) – entrez (verbe); lieu (poisson) – lieu (place, endroit); plat (nom) –
plat (adj.) ; riz (nom) – ris (du verbe rire); pavé – pavé (asphalte), faux (adj.) -(il) faut (verbe).
Entrez: Entrez, s’il vous plaît, je vous attendais.
Le lieu: La réunion aura lieu la semaine prochaine.
Plat/e: C’est un terrain tout à fait plat, sans aucune dénivellation.
(Tu) ris: Tu ris, tu t’en fous, mais ce n’est pas une plaisanterie.
Le pavé : Au lieu d’aller en classe, il erre sur le pavé de la rue.
(Il) faut: Il faut se dépêcher, il est tard.
Exercice 4. Cru,- e≠ cuit, e ; rapide≠ lent, e ; dur, e≠ mou, molle; frais, fraîche≠ altéré, e.
J’aime la viande bien cuite.
Lent, e . Il marchait à pas lents, égaux, sans la moindre p récipitation.
Mou, molle . Pour ce gâteau, tu dois préparer une pâte molle.
Altéré, e . Ce produit est altéré, il faut le jeter à la poubelle.
Exercice 5. Dans « Je parie qu e Paris n’a pas de riz de Paris » le mot recherché est le « riz»
et dans la comptine citée « le foie ».
Exercice 6. Le riz: Le riz est l’aliment de base de la cuisine de l’Extrême -Orient. Le foie: Le
foie gras et l’un des plus appréciés plats de la cuisine française.
Exercice 7. La baie: a) fruit à grains; b) petit golfe; c) porte fenêtre; d) emplacement pour
un véhicule . La glace: a) eau congelée par le froid;b) miroir; c) crème glacée. La baie :
1. Elle picorait des baies de raisin, molles et juteuses.
2. La côte se refermait sur une baie à l’eau transparente
3. La baie vitrée du salon donnait sur le jardin.
4. Toutes les baies du parking sont occupées.
La glace: 1. Il faut mettre des cubes de glace dans les verres de whiski. 2. Elle se regarde
dans la glace d’un air satisfait : coiffure, tenue, maquillage tout lui semble parfait. 3. Comme
dessert je prendrai une glace au pistache.
Exercice 8. 1. Cette femme est une excellente cuisinière, un véritable cordon – bleu. 2. Il ne
sait pas du tout cuisiner, c’est un gâte – sauce. 3. Il travaille comme maître queux dans un
grand restaurant parisien. 4. Il nous raconte ses aventures du temps qu’il était maître coq sur
un bateau de pêche.
Exercice 9.a) 4; b) 3; c) 5; d) 1 e) 2 f) 7 g) 6 .
Exercice 10. Un maquereau – un proxénète ; Une poire – une personne très naïve ; Une
mouille – une personne molle et lente ; Une poule mouillée – personne lâche et indécise ; Un
mollusque – un ignorant, un imbécile ; Un coq de village – l’homme le plus admiré par les
158
femmes dans une localité ; Un beau merle – une personne laide, désagréable ; Un fameux
lapin – homme rusé, brave et résolu ; Une vache – personne très méchante ; La vache! –
exclamation de dépit ; Mort aux vaches! – Mort aux flics/aux policiers!
Exercice 11.a) 9; b) 7; c) 6; d) 10; e) 3; f) 8; g) 1; h) 2; i) 5; j) 4.
Exercice 12. Réponses libres.
Exercice 13. 1. faits successifs à venir ; 2. la postériorité (par rapport à une proposition
principale) ; 3 la postériorité dans la principale (dans la subordonnée conditionnelle, le futur
est remplacé par l’indicatif présent) ; 4. futur d ’anticip ation ; 5. un fait postérieur au présent.
Exercice 14. 1 l’injonction ; 2 la probabilité ; 3. la promesse ; 4. l’indignation ; 5. la
prédiction ; 6. l’incertitude (futur d’atténuation) ; 7.vérité générale (futur gnomique) .
Exercice 15. Vous éplucherez les amandes. Vous couperez les amandes en filets. Vous les
ferez griller au four. Vous ferez macérer les madeleines avec les filets d’amandes grillés.
Vous préparerez une crème anglaise avec le lait, les jaunes d’œufs et le sucre qui reste. Vous
ferez refroidi r. Vous mettrez la crème dans un compotier. Vous y placerez ensuite les
madeleines.
Exercice 16.
1. Si un jour je suis cuisinier
2. Si un jour je suis cuisinier en chef je serai à la tête de la cuisine dans un restaurant.
3. Si un jour je suis aide cuisinier, j’aiderai à préparer les repas/ à faire la cuisine.
4. Si un jour je suis garçon dans un restaurant/un café je servirai les clients.
5. Si un jour je suis serveuse, je servirai les clients.
6. Si un jour je suis barman, je préparerai et je servi rai des boissons au comptoir.
7. Si un jour je suis sommelier, je serai chargé du service des vins dans un restaurant.
Exercice 17 .1. je prendrai; 2. sera; 3.aurai; 4. comportera .
Exercice 18 Réponses libres.
Exercice 19.
A Nancy, je goûterai à la quiche l orraine.
A Rouen je préférerai au dessert une tarte aux pommes.
A Nantes, je n’oublierai pas de manger des fruits de mer.
A Caen je mangerai de la crème fraîche.
A Rennes je préférerai les crêpes aux galettes/ je ne prendrai pas de galettes mais des crêpes
fourrées.
A Bordeaux j’aurai l’occasion de goûter au célèbre foie gras d’oie.
A Toulouse je prendrai comme plat principal du cassoulet.
159
A Marseille je pourrai peut -être manger de la bouillabaisse.
A Nice, je n’oublierai pas de prendre de la ratatouille et une salade niçoise.
A Besançon je trouverai peut -être des escargots au restaurant.
A Chamonix je t’offrirai un gratin dauphinois.
Activité 10. Réponses libres.
♥ Le principal objectif de cette unité est de développer les compétences de communication
des élèves dans leur futur domaine d’activité. Les exercices lexicaux proposés ont pour but
la connaissance, l’enrichissement et la fixation du vocabulaire de la restauration et de la
cuisine française et roumaine. Les exercices de grammaire visent à la format ion de la
capacité à utiliser correctement le futur simple avec ses valeurs temporelles et modales, pour
qu’ils puissent, en l’occurrence, parler de leurs projets d’avenir en tant que futurs cuisiniers
ou employés dans la restauration. C’est pour cela que nous avons opté pour un contexte
lexical adéquat dans la rédaction des items grammaticaux. Les activités, par les tâches que
les élèves ont à résoudre, doivent contribuer non seulement au réemploi et à la fixation des
faits linguistiques (lexique et gramma ire) mais aussi au développement des compétences de
réception d’un document authentique (la liste des plats et boissons d’un restaurant français)
et d’expression orale et écrite (dialogue, jeu de rôle, rédaction). Parmi les difficultés prévues
on pourrait citer la compréhension et le réemploi du vocabulaire qui pourrait sembler trop
riche et peut -être aussi l’emploi de certaines formes du futur.
En ce qui concerne la première difficulté nous pensons à encadrer cette unité dans d’autres
ayant une même thémat ique, pour habituer les élèves au fur et à mesure à ce vocabulaire
spécifique. Pour la deuxième, on pourrait faire une brève révision de la formation du futur,
en entraînant les meilleurs élèves à aider les autres à combler leurs erreurs.
160
Unité didactique IV
Gilbert Bécaud « Et maintenant »
Paroles : Pierre Delanoë
Musique : Gilbert Bécaud
Contenus:
Compétences culturelles: l’interculturel de la chanson ; amour et chagrins d’amour ;
Compétences sémantico -lexicales: synonymie, antonymie, polysémie, expressions
figées, famille de mots ;
Compétences linguistiques: futur proche, pronom adverbial y;
Compétences pragmatique – discursives: exprimer la tristesse de la séparation;
exprimer l’injonction atténuée, la suggestion et une act ion tenue pour assurée à l’aide
du futur proche, argumenter ;
Compétences communicatives : parler d’amour et des chagrins d’amour, rédiger un
dialogue, faire une rédaction, réécrire une chanson.
Niveau ː CECR ː B1-B2
Temps ː 6 heures
161
Support ːla chanson « Et maintenant » https ː//lyricstranslate.com/ro/et -maintenant -%
C5%9Fi -acum.html
Gilber t Bécaud -Biographie
Célèbre depuis 1954, Gilbert Bécaud a été un des plus connus chanteurs français de la
deuxième moitié du XX -e siècle. Il n’était pas seulement un interprète de talent, d’un
dynamisme et d’une vitalité rarement rencontrés, mais aussi un compositeur très do ué.
Il a collaboré avec Pierre Delanoë qui écrivait les paroles de ses chansons. La sincérité et la
simplicité des sentiments exprimés, une sorte de communion d’aspirations avec ses
semblables, la ligne mélodique et le rythme des morceaux lui ont valu une longue
appréciation en France et à l’étranger. « Monsieur cent mille volts » comme il était
surnommé est monté sur la planche, à Olympia pendant plus de vingt -cinq ans, ce qui signifie
un vrai triomphe.
« Et maintenant que vais -je faire
De tout ce temps que sera ma vie
De tous ces gens qui m’indiffèrent
Maintenant que tu es partie
Toutes ces nuits pour qui pour quoi
Et ce matin qui revient pour rien
Mon cœur qui bat pour qui pour quoi
Qui bat trop font trop fort.
Et maintenant, qu e vais -je faire
Vers quel néant glissera ma vie
Tu m’as laissé la terre entière
Mais la terre sans toi c’est petit
Vous mes amis, soyez gentils
Vous savez bien que l’on n’y peut rien
Même Paris crève d’ennui
Toutes ses rues me tuent.
Et maintenant, que vais -je faire
Je vais en rire pour ne plus pleurer
Je vais brûler des nuits entières
Au matin, je te haïrai
Et puis un soir, dans mon miroir
162
Je verrai bien la fin du chemin
Pas une fleur et pas de pleurs
Au moment de l’Adieu
Je n’ai vraiment plus rien à faire
Je n’ai vraiment plus rien ».
https ː//lyricstranslate.com/ro/et -maintenant -% C5%9Fi -acum.html
Activités ː
Activité 1 . Écoutez la chanson Et maintenant à partir du site https
ː//lyricstranslate.com/ro/et -maintenant -C59Fi -acum.html et répondez ensuite aux
questions suivantes.
• Que pouvez -vous dire de la ligne mélodique de cette chanson? • Quelle impression cette
vous a -t-elle faite?
Activité 2 . Écoutez encore une fois la chanson et remplissez les blancs par les mots
manquants.
Et…. que vais -je faire
De tout ce temps qui sera ma …
De tous ces … qui m’indiffèrent
Maintenant que tu es …
Toutes ces … pour quoi pour qui
Et ces … qui revient pour rien
Mon coeur qui … pour qui pour quoi
Qui bat trop fort trop … .
Et maintenant que vais -je … .
Vers quel … glissera ma vie
Tu m’as laissé ta … entière
Mais la terre sans … c’est petit
Vous mes … soyez gentils
Vous … . bien que l’on n’y peut rien
Même Paris crève d’… .
Toutes ces … . me tuent.
163
Et maintenant que … je faire
Je vais en … pour ne plus pleurer
Je vais … . des nuits entières
Au matin je te …
Et puis un … dans mon miroir.
Je verrai bien la … du chemin
Pas une … . et pas de pleurs.
Au moment de l’Adieu
Je n’ai .. . plus rien à faire
Je n’ai vraiment … rien.
Activité 3. Lisez le texte qui se rapporte à Gilbert Bécaud et complétez ensuite le tableau
suivant en cochant la case correspondante.
a. Gilbert Bécaud a été une vedette des années trente.
b. Il composait lui -même les textes et la musique de ses chansons.
c. Il était surnommé „Monsieur cent mille volts”
d. Il a chante à l’Olympia très peu de temps.
e. Son talent d’interprète et de compositeur a été reconnu aussi à l’étranger.
a) b) c) d) e)
VRAI
FAUX
Activité 4. Interprétez vous -mêmes la chanson Et maintenant en vous aidant de la version
mp3 existant sur le site https ː//lyricstranslate.com/ro/et -maintenant -% C5%9Fi –
acum.html en faisant attention d’une part à la ligne mélodique et, d’autre part, en essayant
d’identifier le thème de la chanson.
Activité 5. Réécoutez encore une fois la chanson Et maintenant et faites attention aux
sentiments qu’elle transmet. Complétez le tableau ci -dessous en cochant la case
correspondante.
Bonheur Joie Mélancolie Regret Tristesse Colère Peine Effroi
164
Activité 6. Comment expliquez -vous les expressions métaphoriques dans les vers « Pas une
fleur et pas de pleurs / Au moment de l’Adieu »
•Du quel Adieu s’agit -il selon vous?
Activité 7. Rédigez un dialogue dans leq uel vous essayez de consoler, d’ encourager même
votre meilleur ami qui a un chagrin d’ amour (10 -15 lignes).
Activité 8. Faites une rédaction (10 -12 lignes) dans laquelle vous développerez le proverbe
« Partir c’est mourir un peu »
Exercices
Exercice 1. Compréhension lexicale
Trouvez dans la colonne de droite, la définition qui correspond à chacun des mots de la
colonne de gauche.
1. le néant a) surface ou verre polis qui servent à réfléchir la lumière et à refléter les
images.
2. crever b) détruire, endommager par le feu
3 .tuer c) avoir des sentiments hostiles
4 .brûler d) éclater, se déchirer, être percé/troué, avoir une brèche, par excès de tension
5 .haïr e) ce qui n’est pas encore, ce qui n’existe plus.
6. le miroir f) ôter la vie à quelqu’un.
Exercice 2. Complétez les phrases suivantes en choisissant le mot convenable dans la
colonne de droite.
1 .Il a les larmes aux yeux, il est… a) ému ,e
2. Elle est comme une âme en peine, elle est… b) seul, e
3. Il a des larmes dans la voix, il est.. c) triste
4. Après le départ de sa bien -aimée il a peu de relations
avec les autres, il est.. d) désepéré,e
5. Cette femme abandonnée n’a plus d’espoir, elle est… e) inconsolable
165
Exercice 3. Trouvez les synonymes des mots et des expressions suivants et faites -en des
phrases: maintenant, crever d’ennui; les pleurs, gentil, le; vraiment, brûler d’impatience.
Exercice 4. Trouvez les antonymes des mots suivants et employez -les dans des phrases: fort,
la fin, l’ami.
Exercice 5. Le verbe « glisser » a deux sens: a) se déplacer d’un mouvement continu sur
une surface lisse; b) faire passer/introduire subrepticement quelque chose. Employez ce
verbe dans deux phrases avec ses sens différents.
Exercice 6. Donnez trois mots de la famille du verbe indifférer. Faites -en des phrases.
Exercice 7. Trouvez l’équivalent de chaque expression de la colonne A avec l’expression
de la colonne B.
A B
1) s’en battre l’oeil a) battre très fort
2) battre la campagne b) faire des efforts inutiles
3) battre le pavé c) reculer;céder
4) battre en brèche d) applaudir
5) battre des mains e) s’en moquer
6) battre en retraite f) errer dans les rues
7) se battre les flancs g) battre très fort (sujet le coeur)
8) battre la chamande (sujet, le coeur) h) divulger
Exercice 8. Employez dans des phrases les expressions suivantes formées à partir du verbe
savoir: ne savoir sur quel pied danser (ne savoir que faire); ne savoir où donner de la tête
(être accablé par le travail/ être très pris, très occupé), ne savoir où se fourrer (ne savoir
comment se dérober à la honte).
Exercice 9. Remplacez le futur simple par le futur proche (action imminente).
Modèle: Il arrivera dans un instant chez nous.
Il va arriver chez nous.
166
a. Ils partiront bientôt en vacances.
b. Elle viendra tout de suite vous ouvrir la porte.
c. Tu connaîtras sous peu mon ami de Bucarest.
d. On nous permettra immédiatement d’entrer dans la salle de spectacles.
e. Je t’écrirai tou t de suite une lettre de recommandation.
f. Nous reverrons bientôt nos amis de France.
Rappel grammatical
♥Le futur proche ♥
Le futur proche s’emploie pour exprimer une action qui se passera dans un avenir très
proche par rapport au moment de l’énonciation. Il peut exprimer aussi une action que l’on
tient pour assurée. Le futur proche est formé du verbe aller à l’indicatif présent et de
l’indicatif du verbe à conjuguer:
Je vais partir
Tu vas sortir
Il/Elle va entrer
Nous allons parler
Vous alle z voyager
Ils/Elles vont se promener.
À la forme négative, on met la négation ne devant le verbe aller et le deuxième terme de
la négation après ce verbe.
Je ne vais pas partir.
Nous n’allons pas parler.
Ils ne vont pas se promener.
La forme interrogative se réalise:
a. Par l’intonation : Tu vas partir?
b. Par l’inversion du sujet: Vas -tu partir?
c. À l’aide de la formule interrogative est -ce que : Est -ce que tu vas partir?
Les pronoms personnels et les pronoms adverbiaux sont placés entre le verbe aller et
l’infinitif.
Je vais rencontrer Marie.
Je vais la rencontrer.
Il va obe ïr à sa mère.
Il va lui obe ïr.
Nous allons leur parler de ce projet.
Nous allons leur en parler.
Vous allez voyager à Paris.
Vous allez y voyager
Exercice 10. Remplacez l’indicatif présent par le futur proche (action tenue pour assurée).
a. Elle étudie les lettres à l’Université de Bucarest.
b. Ils assistent à un spectacle de musique légère.
c. La mère prépare un gâteau pour ses enfants.
167
d. Le directeur de l’éc ole prend des mesures très sévères.
e. Il se fraye un passage à travers la foule.
f. La maîtresse de la maison offre l’apéritif à ses invités.
Exercice 11. Répondez aux questions suivantes en remplaçant les compléments soulignés
par les pronoms correspond ants.
Modèle: Tu as lu le roman?
Non, pas encore, mais je vais le lire.
a. Il a mangé son dessert?
b. Ils ont préparé leurs examens?
c. Avez -vous parlé à votre mère?
d. Sont -ils rentrés à la maison?
e. Ont -ils discuté de ce projet?
f. A-t-elle offert des fleurs à sa mère?
Exercice 12. Remplacez l’impératif par le futur proche pour exprimer une injonction
atténuée ou une suggestion:
Modèle: Pars à temps pour l’école.
Tu vas partir à temps, n’est -ce pas?
a. Ne sors pas ce mauvais temps!
b. Ne bois pas trop froid!
c. Ne mange pas trop chaud!
d. Ne mets pas cette robe pour aller au théâtre!
e. Ayez un peu de patience!
f. Réfléchissons avant de prendre une décision!
Exercice 13. Répondez aux questions suivantes en employant le futur proche.
Modèle: Il s’est fait recalé au bac. Et maintenant que va -t-il faire?
Il le passera de nouveau en automne.
a. Il a été radié de la liste de participants. Et maintenant que va -t-il faire?
b. J’ai perdu mon petit chat. Et maintenant que vais -je faire?
c. Son mari l’a abandonnée. Et maintenant que va -t-elle faire?
d. Notre voiture est tombée en panne. Et maintenant qu’allons – nous faire?
168
e. J’ai entendu dire que leur proje t est tombé à l’ eau. Et maintenant que vont -ils faire?
f. On m’ a dit que vous aviez fait faillite. Et maintenant qu’allez -vous faire?
Rappel grammatical
Le pronom y
Le pronom y remplace ː
a.Un complément d’objet indirect marqué [ -humain] précédé de la préposition
« à ».
Il réfléchit souvent à son avenir.
Il y réfléchit souvent.
Elle croit à vos promesses.
Elle y croit.
b.Un complément circonstanciel de lieu précédé de la préposition « à » ou d’une
autre préposition de lieu (dans, en, devant, derrière, sur, sous, entre).
Nous allons à Paris en avion.
Nous y allons en avion.
Ils ont passé leurs vacances en Espagne.
Ils y ont passé leurs vacances.
c. Un infinitif
Il tient absolument à remporter ce prix.
Il y tient absolument.
d. Une proposition qui équivaut à « à cela ».
Elle a longtemps réfléchi à ce qui s’était passé.
Elle y a longtemps réfléchi.
Le pronom y est placé devant le verbe :
J’y consens.
À la forme négative, ne précède le pronom y.
Je n’y consens pas.
Aux temps composés, il est placé devant l’auxiliaire:
J’y ai consenti.
Nous y sommes arrivés.
S’il y a des pronoms compléments d’objet dans la phrase, ceux -ci précèdent le pronom
y.
Je les y ai conduits.
À l’impératif affirmatif le pronom y est placé après le verbe (les verbes du premier
groupe reprennent la consonne s devant le pronom y):
Allons au théâtre!
Allons -y
Va au cinéma!
Vas-y!
À l’impératif négatif, le pronom y reprend sa place devant le verbe:
N’y allons pas!
N’y va pas!
Le pronom y entre dans la structure de beaucoup d’expressions figées: n’y être pour
rien (ne pas être responsable, coupable) on n’y peut rien (on ne peut rien faire), s’y
prendre bien/mal (procéder bien/mal); s’y connaître (être très compétent); il y va
de/il s’a git de, n’y être pas du tout (se tromper grossièrement); ne pas y aller par
quatre chemins (aller droit au but).
169
Exercice 14. Répondez affirmativement, puis négativement aux questions suivantes en
remplaçant les compléments soulignés par le pronom y.
a. Les jeunes filles d’aujourd’hui tiennent -elles encore à leur réputation?
b. Avez -répondu favorablement à sa demande d’ emploi?
c. Consentent -ils aux fiançailles de leur fille?
d. Cet enfant croit -il encore aux contes de fée?
e. Pense -t-il encore à ses examens?
f. S’était -elle habituée à ses impolitesses?
Exercice 15. Employez le pronom y à la place des compléments circonstanciels soulignés:
Exemple ː Les enfants jouent dans le parc. Les enfants y jouent.
a) Ils ont passé la nuit dans cet hôtel.
b) Ils veulent passer leurs vacances à l’étranger.
c) Tous les élèves sont présents en classe.
d) Il s’est installé commodément sur le canapé.
e) Les enfants rentrent à la maison à deux heures.
f) La table est située entre le canapé et la bibliothèque.
Exercice 16. Employez le pronom y à la place des infinitifs soulignés:
Exemple ː Elle pousse son fils à travailler sérieusement. Elle y pousse son fils.
a) Il tient à contrôler l’activité de cette entreprise.
b) Elle pense à contribuer au succès de son école.
c) Ils se sont habitués à vivre à l’étranger.
d) Je songe à aider ma petite -fille dans son travail.
e) La jeune fille consent à ajourner son mariage.
f) Il a consenti à renoncer à l’habitude de fumer.
Exercice 17. Remplacez les points par le pronom y qui acquiert dans ces contextes une
valeur neutre (remplaçant une idée, une proposition):
a) Il voulait avancer dans son travail, mais il n’……. parvenait pas.
b) Je voulais le convaincre de renoncer au tabac, mais il ne pouvait pas s’……décider.
c) Il voulait lui glisser un mot à l’oreille, mais elle n’… faisait pas attention.
d) Cette jeune institutrice se plaint de ce que les élèves font trop de bruit en disant qu’elle ne
s’……habituera jamais.
170
e) Vivre dans ce pays loin tain? Elle ne peut pas s’……accoutumer.
f) Cet élève bosse pour être le meilleur de sa classe, quoique personne ne l’……pousse.
Exercice 18. Répondez à la forme affirmative puis à la forme négative aux questions
suivantes en remplaçant les compléments souli gnés par le pronom y.
Modèle : As-tu invité tes amis à ton anniversaire ?
Oui, je les y ai invités.
Non, je ne les y ai pas invités.
a) A-t-il conduit ses filles à l’aéroport?
b) Avez -vous cherché vos amis à la gare?
c) A-t-elle posé sa candidature au ministère de justice?
d) A-t-on redressé l’économie dans ce pays?
e) A-t-on réduit les prix dans ce magasin?
f) As -tu mis les fleurs dans le vase?
Exercice 19. Mettez les phrases suivantes à l’impératif, forme affirmative puis négative, en
remplaçant les compléments soulignés par le pronom y:
Modèle: Nous passons la nuit dans cet hôtel!
Passons -y la nuit!
N’y passons pas la nuit!
a) Vous réfléchissez à votre avenir.
b) Je songe à la solution du problème.
c) Vous pensez incessamment à vos responsabilités.
d) Nous prêtons de l’importance à cette affaire.
e) Je pense sans cesse à ces événements catastrophiques.
f) Nous allons à Rome la semaine prochaine.
Exercice 20. Mettez les verbes des phrases suivantes à l’impératif, forme affirmative, puis
négative, en remplaçant les compléments soulignés par les pronoms correspondants:
Modèle: Tu conduis tes amis à la gare .
Conduis -les-y!
Ne les y conduis pas!
171
a) Vous contraignez vos amis à prendre cette décision.
b) Nous exhortons les spectateurs à patienter.
c) Tu encourages tes élèves à persévérer.
d) Vous engagez vos capitaux dans cette affaire.
e) Nous attendons nos copains à l’entrée.
f) J’emmène mon ami à l’arrêt du bus.
Exercice 21. Employez dans des phrases les expressions suivantes formées à l’aide du
pronom adverbial y: n’y être pour rien (ne pas être responsable), on n’y peut rien (on ne peut
rien faire), s’y prendre bien (procéder bien, avec du tact), il y va de (ce qui est en jeu, c’est),
s’y connaître (être compétent ), n’y être pas du tout (se tromper grossièrement), ne pas y aller
par quatre chemins (agir franchement, sans détour), n’y voir que du feu (ne rien y
compre ndre).
Activité 9 . Production écrite En respectant le rythme de cette chanson, essayez d’en écrire
une autre, en remplaçant tous les mots qui se rapportent au malheur, à la tristesse, à la mort
par d’autres à valeur opposée, exprimant la joie, le bonheur, la continuation de la vie.
Corrigés ː Gilbert Bécaud « Et maintenant »
Activité 1. « Et maintenant » est une composition musicale très mélodieuse et très
harmonieuse qui relate une histoire d’amour triste, affligeante. L’impression générale qu’elle
crée est celle d’une chanson agréable, voire séduisante autant par sa ligne mélodieuse que
par la sincérité et la profondeur des sentiments exprimés.
Activité 2. Les mots manquants sont les suivants : maintenant, vie, gens, partie, nuits, matin,
bat, fort, faire, néant, terre, toi, amis, savez, ennui, rues, vais, rire, brûler, haïrai, soir, fin,
fleur, vraiment, plus.
Activité 3. a) F; b) F; c) V; d) F; e) V.
Activité 4. Activité libre. Les élèves interprètent la chanson.
Activite 5.
bonheur joie mélancolie regret tristesse colère peine effroi
x x x x
Activité 6. La chanson Et maintenant, notamment ces deux vers Pas une fleur et pas de
pleurs/Au moment de l’adieu fait penser à la disparition, à l’anéantissement de l’être. On
172
pourrait faire une association entre la séparation de l’être aimée et la mort, conformément à
l’aphorisme Partir, c ’est mourir un peu.
Activité 7. Réponses libres.
Activité 8. Réponses libres.
Exercice 1. 1) e ; 2) d ; 3) f ; 4) b ; 5) c ; 6) a.
Exercice 2. 1) c ; 2) e ; 3) a ; 4) b ; 5) d.
Exercice 3. maintenant = à présent; crever d’ennui = mourir d’ennui; haïr = détester; les
pleurs = les larmes; gentil, -le = aimable; vraiment = réellement; brûler d’impatience = être
très impatient.
Exercice 4. Fort ≠ faible; la fin ≠ le commencement; l’ami ≠ l’ennemi. Faible : Il est trop
faible pour soutenir fermement ses princ ipes. Le commencement : Je lui ai dit dès le
commencement que je ne renoncerais pas à cette idée, L’ennemi ː Par son infatuité, elle s’est
fait beaucoup d’ennemis.
Exercice 5. a. Elle aimer glisser sur la glace. b. Il lui a glissé quelques mots à l’oreille.
Exercice 6. a) indifférent; b) l’indifférence; c) indifférencié, e. a. Il était indifférent à tout ce
qui se passait autour de lui. b. L’indifférence avec laquelle elle lui avait parlé l’a piqué au
vif. c. Les souris sont des animaux indifférenc iés pour la plupart des gens.
Exercice 7. 1) e ; 2) h ; 3) f ; 4) a ; 5) d ; 6) c ; 7) b ; 8) g.
À présent, la jeunesse a beaucoup d’opportunités; Quand il va à la campagne, il meurt
d’ennui; Je déteste sa manière d’agir. ; Quand je l’ai rencontrée la dernière fois, elle était
tout en larmes. Soyez aimable et aidez -moi à trouver cette chaise. ; Réellement, je ne crois
pas qu’il puisse mener à bien cette affaire. ; Il est très impatient d’aller en Espagne pour y
continuer ses études.
Exercice 8 . Ne savoi r sur quel pied danser : On voyait bien qu’il était hésitant, qu’il ne savait
pas sur quel pied danser; Ne savoir où donner de la tête : Elle avait tant de choses à faire
qu’elle ne savait pas où donner de la tête ; Ne savoir où se fourrer: Humiliée, avili e, dégradée,
elle ne savait où se fourrer.
Exercice 9. A. a) Ils vont partir en vacances; b) Elle va venir nous ouvrir la porte; c) Tu vas
connaitre mon ami de Bucarest; d) Ou va nous permettre d’entrer dans la salle de spectacles;
e) Je vais t’écrire une lettre de recommandation. ; f) Nous allons revoir nos amis de France.
Exercice 10. a .Elle va étudier les lettres à l’Université de Bucarest. b. Ils vont assister à un
spectacle de musique légère. c. La mère va préparer un gâteau pour ses enfants. d. Le
directeur de l’école va prendre des mesures très sévères. e. Il va se frayer un passage à travers
la foule. f. La maîtresse de la maison va offrir l’apéritif à ses invités.
173
Exercice 11. a. Non, pas encore, mais il va le manger. b. Non, pas encore, mais ils vont les
préparer .c. Non, pas encore, mais je vais lui parler. d. Non, pas encore, mais ils vont y
rentrer. e. Non, pas encore, mais ils vont en discuter. f. Non, pas encore, mais elle va lui en
offrir.
Exercice 12. a. Tu ne vas pas sortir par ce mauvais temps, n’est -ce pas? b. Tu ne vas pas
boire trop froid, n’est -ce pas? c. Tu ne vas pas manger trop chaud n’est -ce pas? d. Tu ne vas
pas mettre cette robe pour aller au théâtre, n’est -ce pas? e. Vous allez avoir un peu de
patience, n’est -ce pas? f. Nous all ons réfléchir avant de prendre une décision, n’est -ce pas?
Exercice 13. a. Il va se faire inscrire de nouveau. b. Tu vas en acheter un autre. c. Elle va
vivre seule un certain temps. d. Nous allons prendre le train. e. Ils vont en faire un autre. f.
Nous a llons chercher du travail.
Exercice 14.
a. Oui, les jeunes filles aujourd’hui y tiennent.
Non, les jeunes filles d’aujourd’hui n’y tiennent pas.
b. Oui, nous y avons répondu favorablement.
Non, nous n’y avons pas répondu favorablement.
c. Oui, ils y consentent.
Non, ils n’y consentent pas.
d. Oui, cet enfant y croit.
Non, cet enfant n’y croit pas.
e. Oui, il y pense encore.
Non, il n’y pense plus.
f. Oui, elle s’y était habituée.
Non, elle ne s’y était pas habituée.
Exercice 15. a. Ils y ont passé la nuit. b. Ils veulent y passer leurs vacances. c. Tous les
élèves y sont présents. d. Il s’y est installé commodément. e. Les enfants y rentrent à deux
heures .f. La table y est située.
Exercice 16. a. Il y tient.b. Elle y pense.c. Ils s’y sont habitués .d. J’y songe.e. La jeune fille
y consent.f. Il y a consenti.
Exercice 17. a. Il voulait avancer dans son travail, mais il n’y parvenait pas. b. Je voulais le
convaincre de renoncer au tabac, mais il ne pouvait pas s’y décider. c. Il voulait lui glisser
un mot à l’oreille, mais elle n’y faisait pas attention. d. Cette jeune institutrice se plaint de
ce que les élèves font trop de bruit en disant qu’elle ne s’y habituera jamais. e. Vivre dans
174
ce pays lointain? Elle ne peut pa s s’y accoutumer. f. Cet élève bosse pour être le meilleur de
sa classe, quoique personne ne l’y pousse.
Exercice 18. a. Oui, il les y a conduites. Non, il ne les y a pas conduites. b. Oui, nous les y
avons cherchés. Non, nous ne les y avons pas conduites. c. Oui, elle y a posé sa candida ture.
Non, elle n’y a pas posé sa candidature. d. Oui, on l’y a redressée. Non, on ne l’y a pas
redressée. e. Oui, on les y a réduits. Non, on ne les y a pas réduits. f. Oui, je les y ai mises.
Non, je ne les y ai pas mises.
Exercice 19. a. Réfléchissez -y! N’y réflechissez pas! b. Songes – y! N’y songe pas! c. Pensez –
y incessamment! N’y pensez pas incessamment! d. Prêtons -y de l’importance! N’y prêtons
pas d’importance! e. Penses -y sans cesse! N’y pense pas sans cesse! f. Allons -y la semaine
prochaine ! N’y allons pas la semaine prochaine !
Exercice 20. a. Contraignez -les-y! Ne les y contraignez pas! b. Exhortons -les-y! Ne les y
exhortons pas! c. Encourage -les-y! Ne les y encourage pas! d. Engagez -les-y! Ne les y
engagez pas! e. Attendons -les-y! Ne les y attendons pas! f. Emmène -l-y! Ne l’y emmène
pas !
Exercice 21. N’y être pour rien : Tu m’accuses à tort, je n’y suis pour rien! On n’y peut
rien : La situation est sérieuse, voire grave, mais on n’y peut rien. S’y prendre bien :
J’admire cette femme parce qu’elle s’y prend bien dans quelques circonstances que ce soit.
Il y va de: Nous devons gagner ce match, il y va de l’honneur de notre école . S’y connaître :
C’est lui qui va réparer le moteur de la voiture, il s’y connaît . N’y être pas du tout: Excusez –
moi, mais vous n’y êtes pas du tout! Ne pas y aller par quatre chemins: Quelle franchise!
Tu n’y vas jamais par quatre chemins quelles qu’en soient les conséquences. N’y voir que
du feu : Il a beau regarder cette peinture abstraite il n’y voit que du feu.
Activité 9 . Réponses libres.
Modèle de réponse ː
« Et maintenant qu’allons nous faire
Maintenant que tu vas rentrer
Tous nos amis se réjouissent
Ils seront contents de ton retour.
Toutes les nuits seront pour toi
Et le matin reviendra avec joie.
Mon cœur qui ne bat que pour toi
Qui bat trop fort trop fort.
175
Et maintenant qu’allons -nous faire.
Vers quel horizon glisseront nos vies
Tu m’as donné la terre entière
Et la terre avec toi c’est immense
Vous mes amis soyez tranquilles
Vous savez bien que nous sommes he ureux.
Même Paris resplendit de bonheur
Toutes ces rues m’enchantent.
Et maintenant qu’allons nous faire
Je vais rire, je ne pleurerai plus
Je vais rêveur des nuits entières
Au matin, je t’adorerai.
Et puis un soir dans le miroir
Nous verrons la suite du chemin.
Par de fleurs, beaucoup de fleurs de notre mariage.
Il ne nous reste qu’à être heureux.
A être heureux. »
♥ La première compétence à être acquise par les élèves dans cette unité est la compréhension
(globale et détaillé) d’une chanson française. L’approche d’une chanson en langue cible,
comme celle de tout document sonore, posent des problèmes de compréhension. C’est pour
cela que nous avons prévu plusieurs activités qui placent les élèves dans une situation
d’écoute active. Si le remplissage du texte lacunaire (une des activités à accomplir) s’avère
trop difficile, on pourra proposer une liste de mots classés pa r catégories grammaticales où
les élèves puiseront au besoin pour compléter les espaces
Les compétences sémantico -lexicales que l’on veut former sontː l’acquisition,
l’enrichissement et le réemploi du vocabulaire dans différents contextes. Les exercices d e
discrimination de sens contribuent aussi, dans notre conception, au développement des
compétences générales des élèves (réflexion, pensée, etc.)
Les faits linguistiques envisagés à être acquis (futur proche, pronom y) seront repérés et
découvertes par une démarche de type heuristique (de préférence la conceptualisation
grammaticale).
176
Le problème posé dans l’acquisition et le réemploi de ces deux faits linguistiques se rapporte
en tout premier lieu à la place des pronoms (pers +adv. .C.O.I +C.O.D ou inve rsement). C’est
pour cela que nous nous avons prévu un nombre assez grand d’exercices de grammaire. Le
cas échéant, on reprendra ce problème dans une autre unité.
Pour développer les compétences communicatives des élèves nous avons prévu des activités
de productions comme le dialogue et la rédaction qui permettent aux élèves de s’exprimer
oralement et à l’écrit sur le thème de l’amour.
L’activité de réécriture de la chanson basée sur l’opposition malheur -bonheur dans l’amour
pourrait être mieux et plus faci lement réalisée par les élèves si on leur donne une liste de
mots du champ sémantique du terme « bonheur ».
Unité didactique V
♥ Reportage Changer de vie ♥
Contenus :
Compétences culturelles : l’interculturel de la presse écrite; la quête d’authenticité ;
Compétences lexicales : synonymes , antonymes, expressions figées ;
Compétences linguistiques : concordance des temps à l’indicat if, (l’énonciation de
discours) ;
Compétences pragmatique -discursives : initiation au débat (exprimer son o pinion,
argumenter, convaincre) ;
Compétences communicatives : approuver ou réfuter une idée, faire des projets de
voyage -d’avenir, écrire un article (à la manière de)
Niveau B1-B2.
Temps : 4 heures.
Support : Reportage (Nouvel Observateur, février -mars, 1992)
Changer de vie
Michel (cache financier)
Sa vraie vie l’attend là au fond du jardin sous une bâche bleue. Un rêve de
grand large, du soleil, de solitude, de peau tonnée et de muscles douloureux, dans un
pavillon de Cergy -Pontoise.
177
Un rêve pour que Michel, 38 ans, cache financier dans une grande entreprise
informatique, a construit de ses mains, planche après planche, vis après vis, chaque
soir après le travail et tous les week -ends, depuis cinq ans. « Pendant quinze ans, j’ai
joué le jeu des autres, avec leurs règles. J’ai menti, plié l’échine et j’ai aligné les
chiffres. Je ne crois pas que ce soit une vie authentiques » dit -il, en jetant son regard
au-delà de la fenêtre, vers la bâche bleue. Il a tout prévu : « Je compte démissionner
dans trois moi s, comme ça, sans prévenir, juste pour voir la réaction de mon patron.
Puis je viendrai le pavillon et je placerai l’argent. Avec 5000 francs par mois, je suis
sûr que je pourrai vivre sans problèmes sur mon bateau n’importe où ». Michel et
sa femme largue ront les amarres l’automne prochain. Pour toujours, disent -ils. Ils
se laisseront porter par les alizés jusqu’aux Antilles et fêteront Noël sous les
cocotiers.
Source ː (Nouvel Observateur, février -murs, 1992)
Activité 1. Choisissez la réponse correcte:
1. Ce texte représente :
a) un fragment de roman
b) un article de journal
c) une nouvelle
2. L’auteur est :
a) un historien
b) un romancier
c) un journaliste
3. L’auteur relate l’histoire de Michel :
a) avant que celui -ci ait changé de vie
b) après qu’il a changé de vie
c) quand il se préparait à le faire
4. Il a discuté avec Michel :
a) chez celui -ci
b) dans la rue
c) dans son bureau
5. Il a écrit cet article :
a) pour critiquer Michel
178
b) pour inviter les lecteurs à suivre son exemple
c) pour relater une expérience de vie
6. Il a décrit les choses :
a) d’une manière objective
b) d’une manière critique
c) d’une manière élogieuse
Activité 2. Dites si c’est vrai ou faux, en cochant la case correspondante à chacune des
assertions ci -dessous :
Vrai Faux
a) Michel a trente -six ans.
b) Il travaille dans une entreprise commerciale.
c) Il est passionné de son travail.
d) Il est marié.
e) Il habite un appartement à Paris.
f) Il veut changer de vie.
g) Il s’est acheté un bateau.
h) Il veut faire un long voyage sur mer.
i) Il veut arriver en Tunisie.
j) Il emmènera sa femme aux Antilles.
k) Ils y fêteront Noël sous les cocotiers.
Activité 3. Répondez aux questions suivantes :
• Pourquoi Michel veut -il changer de vie?
• Trouvez dans le texte le fragment qui exprime son mécontentement.
• Comment est -il devenu propriétaire d’un bateau?
• Que pensez -vous des efforts qu’il a faits pour se construire un bateau? Ces efforts
sont-ils une preuve de sa forte motivation?
• Par quel pays se sent -il attiré?
•Quand veut -il ”larguer les amarres”?
• Comment envisage -t-il le moment de sa démission?
• Qu’est -ce que cela vous dit sur la relation patron -cache, dans son cas?
179
• Comment est, selon vous, la relation avec sa femme?
Activité 4. Imaginez un dialogue entre Michel et sa femme. Il lui expose les problèmes qu’il
a au travail, tout ce qui le mécontente et il lui parle de sa décision de changer de vie. Sa
femme le comprend et l’approuve (8 -10 lignes).
Activité 5. Faites des hyp othèses sur la vie de Michel et de sa femme après avoir largue les
amarres (satisfaction d’être libres, voyage sur mer, arrivée aux Antilles, Noël sous les
cocotiers).
Activité 6. À partir de l’expérience de Michel et en vous appuyant sur votre propre
connaissance du monde et de la vie, organisez un débat, par groupes de quatre, sur le thème
proposé dans le texte: « Changez de vie ::». Dites si vous êtes d’accord ou non de tenter une
telle expérience. Présentez les avantages et les risques qu’on court. Pou r préparer votre
argumentation vous devez savoir :
a) exprimer votre opinion (Je pense / j’estime / je crois que; y / me semble / paraît que; Je
suis sûr / certain / persuadé / convaincu que; A mon avis / Selon / d’après moi, selon mon
opinion; Personnell ement je dirais que…; J’ai le sentiment que.
b) exprimer votre accord ( Je suis d’accord avec vous/toi; Je partage votre/ton point de vue;
Ce que vous dites/tu dis est juste; vous avez/tu as raison de dire que; C’est
exact/certain/vrai/sûr que.
c) expr imer votre désaccord (Je ne suis pas de votre/ton avis; Je pense que vous vous
trompez/tu te trompes; Vous avez/tu as tort de dire que…; Vous faites (tu fais) fausse route;
Vous n’y êtes pas du tout (tu n’y es pas du tout), Je ne vous (te) suis pas dans votre (ton)
raisonnement.
d) persuader (Je vous/t’affirme que, Je vous/t’assure que; voyons, réfléchissez/réfléchi vous
savez/tu sais bien que…; Vous n’ignorez pas/tu n’ignoras pas que; vous croyez vraiment
que/tu crois vraiment que, vous pensez/tu pense s réellement que.
Activité 7. Enregistrement du début. Écoute de l’enregistrement
Auto -évaluation, corrections, remarques, commentaires sur le débat enregistré.
Activité 8. Avez -vous jamais éprouvé le besoin de changer de vie. Relatez cette expérience
en 10-12 lignes.
180
Activité 9. Calculez en euros les 5000 francs que Michel avait à dépenser chaque mois en
1992. Cette somme lui serait -elle suffisante à l’heure actuelle? (un euro = 6 -7 francs).
Exercices
Exercice 1 (Compréhension lexicale)
Trouvez dans la colonne de droite la définition qui correspond à chacun des mots de la
colonne de gauche.
1. la bâche a. tige de métal/bois dotée d’une partie saillante en hélice qui
peut pénétrer dans une pièce si on la fait tourner sur elle –
même ;
2. tanner b. vent qui souffle sur la partie orientale de l’Atlantique et du
Pacifique ;
3. la vis c. toile imperméabilisée utilisée pour protéger les
marchandises des intempéries ;
4. l’échine d. préparer les peaux d’animaux avec du tanin pour en faire de
cuir ;
5. le pavillon e. colonne vertébrale de l’homme et de certains animaux ;
6. l’alizé f.maison particulière de dimensions
moyennes, entourée d’habitude d’un jardin.
Exercice 2. Choisissez la réponse correcte ː
1. jouer le jeu c’est :
a) jouer au tennis
b) jouer aux cartes
c) agir selon les règles, prendre une attitude convenable
2. aligner des chiffres, c’est (abstrait) :
a) calculer, faire des calculs
b) mettre des chiffres en ligne
c) écrire des chiffres
3. larguer les amarres, c’est :
a) détacher les amarres / un cardage
b) baller se promener
c) partir en vitesse
181
4. une peau tonnée, c’est :
a) une peau sur laquelle il y a des taches de rousseur
b) une peau de couleur brune, bronzée
c) une peau détériorée par le soleil
5. plier l’échine, c’est (abstrait) :
a) se donner beaucoup de peine
b) se soumettre à la volonté de quelqu’un
c) être, devenir courbe.
Exercice 3. Voici le nom de quelques fruits des pays chaud. Trouvez le nom de l’arbre /
arbrisseau ou de la plante correspondants :
Noix de coco
Banane
Mangue
Ananas
Pamplemousse
Mandarine
Citron
Limon
Grenade
Clémentine
Papayes
Figue
Datte
Café
Cacao
182
█ Rappel grammatical ː La dérivation suffixale à l’intérieur de la classe nominale.
Les principaux opérateurs suffixaux employés dans la classe nominale peuvent être
regroupés en quatre grandes catégories.
1 Suffixes qui indiquent des métiers, des activités de fabrication/commerces, des
« doctrines » ː -erie (bijouterie) ; -at (artisanat) ; -isme (fauvisme) ; -iste (biologiste) ; –
aire (antiquaire) ; -ier/ière (fermier, fermière) ; -ien, icien (c hirurgien, mathématicien),
etc.
2. Suffixes d’origine savante ː -ose (névrose) ; -ite (appendicite) ; -ome (papillome) ; –
ium (radium) ; -ine (coféine), etc.
3. Suffixes quantitatifs ː -ier/ière (encrier, poivrière, pommier) ; -ée (bouchée) ; -aille
(ferraille) ; -ade (peuplade) ; -age (feuillage) ; -aie (oliveraie) ; -qine (douzaine), etc.
4. Suffixes servant à former des diminutifs ː -er/ette (jardinet, maisonnette) ; -ot (frérot,
Jeannot) ; -in/-ine (blondin, blondine) ; -el/elle (ruelle) ; -on (croûton), etc.
D’après Alexandra Cunită « La Formation des mots. La dérivation lexicale en français
contemporain » Editura Didactică și Pedagogică, Bucuresti, 1980
Exercice 4. A partir du jeu de mots suivant! « Un ver vert dans un verre vert » faites
correspondre les deux colonnes :
a) ver 1) couleur de l’herbe fraîche
b) vert 2) insecte, larve
c) verre 3) récipient à boire / substance fabriquée dure et cassante, «vitreuse!»
Exercice 5. À l’aide d’un dictionnaire trouvez d’autres homophones du mot « vert ». Faites –
en des phrases.
Exercice 6. Trouvez au moins un synonyme pour les mots et les expressions suivants :
Le bateau; le (grand) large; douloureux, eusse ; prévoir; pour toujours . Employez -les dans
de petits contextes.
Exercice 7. Donnez un antonyme pour chacun des mots suivants : authentique, vivre,
construire vendre, tout. Employez les antonymes ainsi trouvés dans des phrases.
Exercice 8. Autour d’un mot : compter. Lisez les phrases o ù le verbe « compter » a plusieurs
sens. Décelez le sens avec lequel il a été employé par Michel:
a) Le romancier compte les pages qu’il a écrites (chiffrer, dénombrer).
b) Cet enfant n’a que cinq ans, mais il sait déjà compter sur ses doigts (calculer).
c) À cette fête nous serons dix, sans compter les invités (inclure).
183
d) Il compte passer ses vacances en Espagne (avoir l’intention de).
e) Cet étudiant compte parmi les meilleurs (être, figurer).
f) Cela ne compte pas du tout (importer).
g) À compter de dem ain, je ne partirai plus (à partir de).
Exercice 9. a. Trouvez le sens des expressions suivantes:
a) mener quelqu’un en bateau / monter un bateau à quelqu’un
b) être du dernier bateau
c) tirer son épingle du jeu
d) en venin aux mains
e) forcer la main
f) s’en laver les mains
g) agir sans main
h) mettre la main à la pâte
i) faire la planche
j) monter sur les planches
k) serrer la vis à quelqu’un
b. Faites des phrases avec les expressions ci -dessus.
Exercice 10. Mettez les verbes entre parenthèses aux temps qui convient pour exprimer un
rapport de simultanéité:
a) Je sais que vous (vouloir) nous accompagner dans cette excursion.
b) Elle voit que son ami (être) ravie de son succès.
c) Il croit que vous (rejoindre) vos amis.
d) Ils soutiennent qu’ils (avoir) raison.
e) Nous ne savons pas si vous (pouvoir ) nous aider.
f) Le professeur sait que nous (s’absenter) aujourd’hui.
Exercice 11. Mettez les verbes entre parenthèses au temps qui convient pour exprimer un
rapport d’antériorité:
a) Vous croyez qu’ils (arriver) à temps au stade.
b) Elle avoue qu’elle (ne pas comprendre) ces explications.
c) Il pense que tu (vouloir) lui mettre des bâtons dans les roues.
d) Il dit que tu (manquer) le train.
184
e) Ils sont sûrs que vous (faire) comme figure à l’ examen.
f) Nous savons que vous (tirer) les ficelles de cette affaire.
Exercice 12 Mettez les verbes entre parenthèses au temps convenable pour exprimer un
rapport de postériorité ː
a) Il sait que tu nous (aider) à surmonter ces difficultés.
b) Elle espè re que son ami (continuer) de s’ occuper de cette affaire.
c) Il croit que tous ses amis (être) présents à son anniversaire.
d) Ils ne savent pas si leurs parents (vouloir) leur pardonner cette bêtisse.
e) Nous espérons qu’ils nous (accueillir) à l’ aéroport.
f) Vous affirmez que vous (faire) vous -même ce travail.
Exercice 13. Mettez les verbes de la p roposition subordonnée au futur proche, pour exprimer
une action postériure plus sûre et plus proche du moment de l’énonciation:
a) Elle dit qu’elle (jouer) au tennis.
b) Il espère qu’il (ne pas se mettre) en retard ce matin.
c) Ils sont sûrs qu’ils (passer) cet ex amen difficile.
d) Tu dis que tu (partir) à l’école.
e) J’espère que tu (faire) la cuisine ce soir.
f) Nous croyons que le médecin nous (recevoir).
Exercice 14. Faites des phrases avec „ être sur le point de”, „être près de”, „devoir +
infinitif”, „pouvoir + infinitif” pour exprimer un rapport de postériorité.
Exercice 15. Relatez l’expérience de Michel, en suivant les indications entre parenthèses:
Exemple : Michel affirme qu’il (être sur le point de) changer de vie.
a) Il dit qu’il (partir: futur simple) en bateau, avec sa femme, à travers mers et océans.
b) Il croit qu’il démissionner (futur proche).
c) Il sait qu’il (semiauxiliaire devoir+vendre) son pavillon et il espère qu’il
(semiauxiliaire pouvoir+placer) son argent.
d) Ils s’imaginent qu’ils (larguer les amarre s: futur simple) en automne et qu’ils (fêter:
futur simple) Noël sous les cocotiers.
e) Je me demande s’ils (être près de) partir.
185
Exercice 16. Reliez les phrases des deux colonnes:
1. Elle fait remarquer à son
frère a) qu’il va commencer des études de médecine.
2. Le professeur dit b) que cette proposition lui fera plaisir.
3. Il nous confirme c) qu’en ville se ils seront beaucoup mieux qu’ici.
4. Le guide affirme d) nous devons faire ces exercices pour demain.
5. Nous espérons e) que mon coeur va éclater.
6. J’ai l’impression f) que nous pouvons faire de belles balades en bateau.
7. Il nous prévient g) qu’un jour de bonheur le consolera de beaucoup de
souffrances.
8. Elle pense h) qu’il est sur le point de larguer les amarres.
Activité 9. Production écrite
En prenant pour modèle le reportage lu, écrivez vous aussi un article sur une personne en
quête d’une vie authentique. Pour vous venir en aide, nous vous proposons de suivre le plan
suivant ː
• Qui (sexe, âge, profession, état civil, habi tation)
• Quoi (ce qu’il veut faire dorénavant)
• Où (s’il veut changer de ville, de village de pays ; où il veut aller)
• Comment (les mesures qu’il prend pour réaliser ses projets)
• Pourquoi (quelles sont les raisons pour lesquelles il veut changer de v ie, l’opposition vie
actuelle/vie que l’attend).
Corrigés Reportage Changer de vie
Activité 1: 1.b; 2.c; 3.a; 4.a; 5.c; 6.a.
Activité 2: a.F; b.F; c.F; d.V; e.F; f.V; g.F; h.V.
Activité 3 : Réponses libres.
Activité 4: Réponses libres.
Activité 5 : Réponses libres.
Activité 6 : Réponses libres.
Activité 7: Réponses libres.
Activité 8 : Réponses libres.
186
Exercice 1. 1. c; 2. d; 3. a; 4. e; 5. f; 6. b.
Exercice 2. 1. c; 2. a; 3. a; 4. b; 5. b.
Exercice 3. Cocotier; bananier; maguier; ananas; pambemoussier; mandarinier; citronnier;
limonier; grenadier; démantier; papayer; figuier; dattier; coféier; cacayer.
Exercice 4. a. b; b. 1; c. 3.
Exercice 5. le vers, vers (prép), le voir.
Le vers : Il aime beaucoup cette poésie de Rimbaud à vers blancs.
J’aime les vers beaucoup plus que la prose.
Vers : Il se dirige vers l’école à grands pas, en vitesse.
Le vair : Ton nouveau manteau en voir est vraiment chic.
Exercice 6.
Exercice le bateau: le navire; le grand large – la pleine mer, douloureux,euse = endol ori,e;
prévoir – pronostiquer, pour toujours = à jamais.
Beaucoup de navires étaient ancrés dans le port.
Ils aimaient naviguer en pleine mer, loin des côtes.
Ses petites jambes endolories l’empêchaient de marcher.
Il a pronostiqué que cet enfant aura un bel avenir.
Parti pour toujours, il a laissé un grand vide dans la vie de sa femme.
Exerice 7.
authentique ≠ conventionnel, – le ; vivre ≠ mourir; construire ≠ détruire, vendre ≠ acheter;
tout ≠ rien.
Rien ne pouvait convaincre cet homme de se détourner de la morale conventionnelle.
L’automne approche : les feuilles des arbres commencent à mourir.
Les vices ont détruit ce jeune homme dont les débuts étaient très prometteurs.
Il a acheté une voiture pour sa femme.
Il n’a rien fait pour venir au secours de son ami.
Exercice 8. Le sens du verbe « compter » est « avoir l’ intention de » (énoncé d).
Exercice 9. a) tromper quelqu’un, lui mentir, b) être à l’avant -garde de la mode, c) sortir
habilement d’une entreprise mal engagée, d) se battre, e) obliger quelqu’un à faire quelque
chose, f) ne pas assumer la responsabilité d’une chose, g) agir en dessous, h) contribuer à
faire / entreprendre quelque chose, i) nager sur le dos, se maintenir étendu sur le dos en
natation, j) être acteur, k) restreindre les libertés de quelqu’un.
b. Réponses libres.
a) Tout naïf qu’il était, il ne se laissait pas mener en bateau facilement.
187
b) Tu as vu comme elle s’habille; on dirait qu’elle est du dernier bateau.
c) Tu as bien fait de tirer ton épingle du jeu; cette affaire était vouée à l’échec.
d) Ils se sont disputés et en sont venus aux mains : Quels chameaux!
e) Elle ne voulait pas signer le contrat, mais on lui avait forcé la main.
f) Cette fois -ci encore je devrai me débrouiller seule, lui, il s’en lave les mains.
g) Nou s détestons profondément sa manière d’agir sous main.
h) Si tu mets la main à la pâte, nous finirons vite le nettoyage.
i) Après avoir beaucoup nagé, elle fait la planche.
j) Il a monté sur les planches jusqu’à un âge très avancé.
k) Le jeune homme rechignait du matin au soir car ses parents lui avaient serré la vis.
Exercice 10. a) voulez; b) est; c) rejoignez; d) ont; e) pouvez; f) nous absentons.
Exercice 11. a) sont arrivés; b) n’a pas compris; c) voulais; d) as manqué; e) avez fait; f)
avez tiré .
Exercice 12. a) aideras; b) continuera; c) seront; d) voudront; e) accueillerons; f) ferez.
Exercice 13. a) va jouer; b) ne va pas se mettre; c) vont passer; d) vas partir; e) tu vas faire;
f) va nous recevoir.
Exercice 14. Il affirme qu’il est sur le po int du soutenir sa thèse. Nous nous disons que nous
sommes près d’atteindre notre but. Elle doit travailler d’arrache -pied pour finir son mémoire
à temps. Elles peuvent lui donner un coup de main.
Exercice 15. a) il partira; b) il va démissionner; c) il doit vendre, il peut placer; d) ils
largueront les amarres, ils fêteront; e) ils sont près de.
Exercice 16. 1. c; 2. d; 3. a; 4. f; 5. b; 6. e; 7. h; 8. g.
Activité 9. Réponses libres.
♥ Objectifs ː
Par cette unité nous nous sommes proposé de former et de développer chez les élèves ː
a. la capacité de lire un article de journal (compréhension globale, structure);
b. la capacité de prendre part à un débat, d’exprimer son opinion, d’argumenter ;
c. la capacité de faire des projets ;
d. la capacité d’écrire u n article de presse (à la manière de…) ;
e. la fixation et le réemploi de la règle de la concordance des temps (énonciation de discours)
;
f. la capacité de réutiliser des synonymes, des antonymes , des expressions figées, etc.
Les éventuelles difficultés d e notre démarche pédagogique pourraient concerner ː
188
a. la compréhension du texte (certains mots concrets, assez rarement rencontrés) ;
b. le réemploi des éléments grammaticaux par exemple ː la méconnaissance des temps
verbaux) ;
c. la réalisation des produ ctions orales (blocage psychologique, lexique et grammaire
insuffisants)
d. la réalisation de la production écrite (manque d’imagination, difficultés linguistiques).
Pour surmonter les obstacles que l’on pourrait rencontrer, nous proposons ː
a. au moins un exercice de compréhension lexicale ;
b. une révision des temps verbaux nécessaires en l’occurrence ;
c. le travail par équipe, l’encouragement par le professeur des élèves plus timides ;
d. travail de groupe, coopération entre élèves, consultation des d ictionnaires/glossaires,
informations données par le professeur (par exemple nous avons proposé un plan pour
l’activité 9, afin de venir en aide aux élèves).
Unité didactique VI
ANTOINE DE SAINTE -EXUPÉRY
Le Petit Prince
(fragment)
Contenus:
Compétences culturelles ː activité de réception de texte.
Compétences sémantico -lexicales : synonymie, antonymie, polysémie, expressions
figeés.
Compétences linguistiques : Si conditionnel (I); futur antérieur.
Compétences prgmatico -discursives : l’expression de la condition, actes de langage de
prière/invitation,valeurs modales du futur antérieur.
Compétences communicatives : parler de l’amitié, de la solidarité, de la fraternité, de
la tolérance dans l’amitié, rédiger un dialogue, faire une rédac tion sur l’amitié,
commenter un proverbe sur l’amitié.
189
Niveau : B1-B2
Temps ː6 heures.
Support: Un fragment du livre Le Petit Prince d’Antoine de Saint -Exupéry
– Bonjour, dit le renard.
– Bonjour, répond poliment le petit prince, qui se retourne mais ne voit rien.
– Je suis là, dit la voix, sous le pommier…
– Qui es -tu? dis le petit prince. Tu es bien joli
– Je suis un renard, dit le renard.
– Viens jouer avec moi, lui propose le petit prince. Je suis tellement triste.
– Je ne peux jouer avec toi, dit le renard, je ne suis pas apprivoisé.
– Ah!pardon, dit le petit prince.
Mais, après réflexion,il ajoute :
– Qu’est -ce que ça signifie « apprivoser »?
– Tu n’es pas d’ici, dit le renard, que cherches -tu?
– Je cherche les hommes, dit le renard, ils ont des fusils et ils chassent. C’est bien gênant! Ils
élèvent aussi des poules.C’est leur seul intérêt. Tu cherches des poules?
– Non, dit le petit prince, je cherche des amis. Qu’est -ce ça signifie « apprivoiser »?
– C′est une chose trop oublié dit le renard.Ça signifie « créer des liens »…
– Créer des liens?
– Bien sûr, dit le renard. Tu n’es encore pour moi qu’un petit garçon semblable cents mille
petitsgarçon. Et je n’ai pas besoin de toi. Tu n’as pas besoin de moi, non plus. Je ne suis pour
toi qu’un renar d semblable à cent mille renards. Mais si tu m’apprivoises, nous aurons besoin
l’un de l’autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde… Ma
vie est monotone. Je chasse les poules, les hommes me chassent: toutes les poules se
ressemblent et tous les hommes se ressemblent. Je m’ennuie donc un peu. Mais si tu
m’apprivoises, ma vie sera comme ensoleillé (…)
Tu vois là -bas les champs de blé? Je ne mange pas de pain. Le blé pour moi est inutile. Les
champs de blé ne me rappellent rien . Et ça c’est triste! Mais tu as des cheveux couleur d’or.
Alors ce sera merveilleux quand tu m’apprivoiseras! Le blé qui est doré, me fera souvenir
de toi. Et j’aimerai le bruit du vent dans le blé…
D’après Antoine de Saint -Exupéry, Le Petit Prince
Biogra phie Antointe de Saint -Exupéry
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Antointe de Saint -Exupéry est né à Lyon, en 1900. Après des études assez médiocres dans
des collèges religieux, il a travaillé d’abord comme ouvrier et employé de bureau et ensuite
il s’est fait embaucher dans l’aviation. Il a été pilote de ligne, pilote de guerre, chef
d’aéroplace à Rio de Oro, directeur de l’Aeroposta Argentina à Buenos Aires.
Il a été aussi journaliste (à Moscou et en Espagne). Il est mort en 1944 au cours d’une
mission aérienne au -dessus des Alpes Françai ses, mission qu’il avait lui -même réclamée.
Ses oeuvres sont inspirées de ses propres expériences de vol et de celles de ses
camarades « Courrier Sud »; « Vol de nuit », « Terre des hommes » sont des romans –
reportages où il exalte le courage et l’héroïsme , la fraternité et la solidarité, la camaraderie
et l’amitié.
« Le Petit Prince », paru en 1943, est inspiré du monde miraculeux de l’enfance. Mais ce
livre s’adresse eu égale mesure aux enfants et aux adultes par ses réflexions sur l’amour et
l’amitié, su r l’esprit de responsabilité qui doit caractériser les relations humaines « On ne
connaît bien qu’avec le coeur. L’essentiel est invisible par les yeux » affirme Saint -Exupéry
dans le livre, véritable manuel d’amour et d’amitié.
(D’après Antoine de Saint -Exupéry, Le Petit Prince in Lagarde et Michard XX e siècle 1973)
Activités
Activité 1. Lisez le texte extrait du livre « Le Petit Prince » et répondez aux questions
suivantes par VRAI ou FAUX.
a) Le petit prince est un enfant gai.
b) Il cherche des hommes parce qu’il veut se faire des amis.
c) Il rencontre un renard.
d) Le renard veut jouer avec le petit prince.
e) Il n’aime pas être apprivoisé.
f) La vie qu’il mène lui semble pleine de surprises.
g) Les champs de blé lui rappellent les cheveux du petit pri nce.
h) Quand il sera apprivoisé, il aimera le bruit du vent dans les champs de blé.
Activité 2. Aprés avoir lu la brève présentation de l’oeuvre et de la vie d’Antonie de Saint –
Exupéry, lisez les assertions suivantes et cochez la bonne réponse :
1) Antointe de Saint -Exupéry a écrit:
a) des romans d’aventures;
b) des romans historiques;
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c) des romans -reportages;
2) Il est né en 1900 à :
a) Paris
b) Lyon
c) Marseille
3) Le Petit Prince est un livre ː
a) uniquement pour enfants
b) uniquement pour adultes
c) pour enfants et adultes
4) Dans ce livre il exalte notamment ː
a) le courage
b) l’héroïsme
c) l’amour et l’amitié
5) Antoine de Saint -Exupéry est mort:
a) dans un accident d’automobile
b) lors d’une mission aérienne
c) à cause d’une grave maladi e
6) Ses livres sont inspirés:
a) de son métier de pilote
b) de la réalité quotidienne
c) de l’histoire de France
Activité 3. Le renard, rencontré par le petit prince, s’abritait sous un pommier. Ce mot
désigne l’arbre qui correspond à un fruit bien connu par tous, la pomme. Selon le modèle ː
« la pomme, le pommier ».
Formez les noms d’arbres et d’arbrisseaux correspondants aux noms de fruits suivants:
a) la cerise
b) l’abricot
c) la pêche
d) la framboise
e) la prune
f) la mirabelle
g) la griotte
h) l’orange
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i) le marron
j) la châtaigne
k) la groseille
Classez les noms ainsi formés eu deux catégories: arbres et arbrisseaux.
Activité 4. Le verbe apprivoiser signifie rendre moins dangereux un animal ainsi que rendre
plus sociable, plus familière une personne. En quel sens l’auteur l’emploie – t- il dans ce texte
?
Activité 5. Relisez le texte et montrez pourquoi le renard consi dère que la vie qu’il mène est
monotone. Quelles sont les choses qui se répètent presque inlassablement dans sa vie?
Activité 6. Autour d’un mot clé : l’amitié. Employez dans des phrases les expressions
suivantes qui se rapportent à l’amitié : éprouver/ r essentir de l’amitié pour quelqu’un ,
prendre quelqu’un en amitié, se lier d’amitié avec quelqu’un; fortifier/cimenter/sceller
l’amitié; renouer l’amitié.
Activité 7. Qu’est -ce que « creér des liens »? De quoi se délivre -t-on par l’amitié? Comment
sera la vie du renard lorsqu’il aura été apprivoisé?
Activité 8. Dans un dialogue de 12 -15 lignes tu parles avec tes parents de ton nouveau
camarade de classe avec lequel tu t’es lié d′amitié. Ils te posent des questions sur son aspect
physique ainsi que sur s es principaux traits de caractère. Il faut préparer le dialogue par
groupe de trois (père, mère, enfant). Une fois le dialogue préparé, chaque groupe le
présentera devant la classe.
Activité 9. Selon La Bruyère, grand penseur du XVII e siècle, l’amitié su ppose la tolérance
ː „L’on ne peut aller loin dans l’amitié, si l’on n’est pas disposé à se pardonner les uns aux
autres les petits défauts”.
Dites en 6 -8 lignes si vous êtes d’accord ou non avec La Bruyère.
Activité 10. Voilà comment définit l’amitié Charles Perrault, le célèbre auteur de la „Belle
au bois dormant”.
« J’ai le visage long, et la mine naïve,
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Je suis sans finesse et sans art;
Mon teint est fort uni , sa couleur assez vive
Et je ne mets jamais de fard .
On m’accuse souvent d’aimer trop à paraître.
Où l’on voit la prospérité
Cependant il est vrai qu’on ne peut me connaître
Qu’au milieu de l’adversité ».
À partir de ces belles allégations dites dans une rédaction de 10 -12 lignes, ce que c’est
l’amitié pour vous.
Exercices
Exercice 1 . Compréhension lexicale Trouvez dans la colonne de droite, la définition
correspondante à chacun des termes de la colonne de gauche .
1. apprivoiser a. éclairé(e) de la lumière solaire
2.se retourner b. qui a la couleur de l’or ou qui rappelle cette couleur
3. se ressembler c. rendre moins sauvage, moins farouche
4. ensoleillé, e d. être semblable (pareil, identique)
5. doré, e e. se tourner dans un sens contraire, dans un autre sens.
Exercice 2. Trouvez un synonyme pour chacun des mots et expressions suivants: gênant,
joli, apprivoiser, avoir besoin, bien sûr, semblable, s’ennuyer.
Employez les synonymes trouvés dans de petits contextes.
Exercice 3. Faites la différence entre jouer à, jouer de, jouer avec et se jouer de en les
employant dans des phrases différentes, en fonction de leur sens.
Exercice 4. Le verbe chasser a deux sens différents : a) poursuivre (un animal) pour le tuer
ou le prendre ; b) mettre à la porte, congédier. Employez -le da ns deux phrases avec ses sens
différents.
Exercice 5. Donnez les antonymes des mots suivants: joli, triste, ami, semblable, s’ennuyer,
chercher. Faites -en des phrases.
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Exercice 6. Cherchez le sens des expresions suivantes dans un dictionaire:
avoir la c hair de poule, une poule mouillée, tuer la poule aux oeufs d’or, quand les poules
auront des dents, mère poule, se lever (se coucher) avec les poules.
Exercice 7. Employez les mots de la même famille que le nom ami (amitié, amical,
amicalement) dans des phrases.
Rappel grammatical „Si” conditionnel (I)
Si le verbe de la proposition principale est au futur, dans la proposition subordonnée on
emploie de manière obligée l’indicatif présent
Exerice 8. Mettez le verbe de la proposition principale au futur (dans la subordonnée on
emploie l’indicatif présent):
a) S’il fait beau demain, nous (aller) en excursion.
b) Si tu travailles d’arrache pied, tu (passer) l’examen.
c) Si tu prends les médicaments prescrits, tu (guérir) vite.
d) Si tu s ors ce soir, tu (rencontrer) André.
e) Si tu ne fais pas de lèche -vitrine, tu (arriver) à temps.
f) Si vous êtes d’accord, nous (mettre) ce problème sur le tapis.
g) Si j’ai du temps, je te (donner) un coup de main.
h) Si tu renonces à l’habitude de fumer, tu (être) en pleine forme.
Exercice 9. Mettez le verbe de la proposition subordonée à l’indicatf présent (le verbe de la
principale est au futur).
a) Si tu (venir), tu me trouveras chez moi.
b) Si vous (lire) attentivement ce roman, vous le comprendrez.
c) Si vous vous (s’ entraîner) davantage, vous gagnerez le match.
d) Si vous (se trouver) eu danger, vous téléphonerez à la police
e) Si nous (partir) à temps , nous ne mettrons pas en danger.
f) S’il (pleuvoir), nous ne sortirons pas ce soir.
g) S’il la (rencontrer) aujourd’hui , il lui expliquera tout.
h) Si tu lui (expliquer) la situations , elle comprendra.
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Exercice 10. Reliez les deux phrases par un si conditionnel et faites les transformations qui
s’imposent ː
a) Nous irons à l’anniversaire de Marie. Elle nous invitera.
b) Tu ach èteras ce livre. Tu le trouveras à la librairie.
c) Elle se mariera . Son ami lui demandera la main.
d) Ils partiront ce soir. Ils trouveront des billets de chemin de fer.
e) Elle ira à la campagne . Quelqu’un pourra l’accompagner.
f) Je continuerai à marcher. Je ne serai pas trop fatigué.
g) Il se reposera un peu. Il ne sera pas si pressé.
h) Elle viendra me voir . Elle sera sûre que je suis chez moi.
Exercice 11 .Continuez les phrases suivantes par la proposition principale avec un verbe au
futur :
a) Si je suis invité
b) Si vous trouvez des billets
c) Si tu as du temps
d) Si nous avons de l’argent
e) Si elle n’est pas si occupée
f) S’ils sont en état d’assumer cette responsabilité .
g) S’il fait mauvais temps .
h) S’il pleut
Exercice 12. Complétez les phrases suivantes par une subordonnée conditionnelle qui ait le
verbe à l’indicatif présent:
a) Nous nous reverrons bientôt…..
b) Vous partirez en vacances …..
c) Elle sera de retour demain …..
d) Elles participeront à cette fête …..
e) Je verrai cette pièce de thé âtre …..
f) Il ira en Espagne …..
g) Tu liras ce livre …..
h) Il acceptera cette proposition …..
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Exercice 13 Composez un texte de cinq phrases dont deux ou moins comporteront la
strucure du „si” conditionnel (futur dans la prin cipale, indicatif pr ésent dans la subordonnée).
Le texte commencera par „Si nous nous lions d’amitié ……………………….”
Exercice 14 Voici les réponses, quelles sont les questions ? En répond ant, il faut tenir
compte qu’on r épond par „oui” (réponse affirmative) à une question à la forme affirmative ,
par „si” (réponse affirmative) à une question à la forme négative et par „non”quand la
réponse est négative .
a) Oui , je viendrai ce soir, si tu es à la maison.
b) Si, j’étudierai à l’étranger, si j’obtiens une bourse „Erasmus”.
c) Non, je ne sortirai pas cet après -midi, s’il fait mauvais temps.
d) Si, nous ferons une excursion, si le temps se remet au beau.
e) Non , il ne fera pas de sport, si ses parents ne l’encouragent pas.
f) Oui , nous irons au thé âtre s amedi, si l’on joue une pi èce de Jean Anouilh.
g) Si, nous monterons dans la Tour Eiffel, si nous allons à Paris .
Rappel grammatical
♥ Le futur antérieur
Le futur antérieur sert à exprimer une action accomplie dans le futur. Par rapport au futur
simple , dont le degré de certitude est plus ou moins grand , le futur antérieur exprime une
action certaine, accomplie ː
A quatorze heures, je serai arrivée chez moi.
Le futur antérieur exprime également une action antérieure par rapport au futur si mple :
Quand nous aurons fini de cuisiner, nous nous mettrons à table.
Il peut avoir aussi une valeur modale, exprimant l’éventualité, la probabilité :
Il ne nous parle plus : il se sera f âché contre nous.
Exercice 15. Mettez les verbes entre parenthèses au futur antérieur et remarquez qu’il
marque un procès accompli:
a) Dans un mois, elle ( finir) sa th èse.
b) La jeune fille ( revenir) à la maison avant dix heures.
c) Demain , il (plier) bagage.
d) L’ann ée prochaine, il (s’ offrir) une nouvelle bagnole.
e) Dans quelques mois, elle ( se marier) d éjà.
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f) Dans quelques semaines, ce jeune professeur (réussir) à faire régner la discipline dans
sa classe.
g) Ce soir, on (discuter) sur ce sujet épineux.
h) Dans une heure, la tempête (se déchaîner).
Exercice 16. Choisissez une détermination temporelle dans la colonne de droite par chaque
phrase de la colonne de gauche.
a. Le facteur aura remis la lettre.
b. Le professeur aura fini de corriger les copies.
c. J’aurai lu ce roman.
d. Ils auront fini de dîner.
e. Tu auras été guéri.
f. Elle se sera endettée jusqu’au cou. Dans quelques minutes
Dans une heure
Dans quelques mois
L’année prochaine
Demain
Dans trois jours.
Exercice 17. Mettez les verbes entre parenthèses au futur antérieur et remarquez qui’ils
expriment une action antérieure par rapport au futur simple de la principale :
a) Quand ils (délibérer), ils prendront une décision.
b) Lorsque tu (accepter) cette proposition, ils seront ravis.
c) Une fois que tu (réussir) dans cette entreprise, tu gagneras beaucoup d’argent.
d) Une fois qu’elle (partir) en voyage, tu la remplaceras.
e) Dès que le malade ( se rendormir), l’infirmière se reposera.
f) Aussitôt qu’on (prononcer) le divorce, il contractera un nouveau mariage.
g) Sitôt que vous (exprimer) votre préfé rence, nous vous l’accorderons.
h) Après que nous (terminer) de vaquer aux soins du ménage, nous pourrons nous
promener.
Exercice 18. Transformez les groupes nominaux mis entre parenthèses en subordonneés
temporelles, selon la modèle suivant :
Le modèle:
Dès votre sortie, elle commencera à lire.
Dès que vous serez sortis, elle commencera à lire.
a) (Après mon départ), il pourra lire.
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b) (Dès ton arriveé), nous pourrons travailler .
c) (A la fin du dîner), nous parlerons de cette affaire.
d) (Après le déjeuner), nous nous mettrons en route.
e) (A la sortie du théâtre), nous irons au restaurant.
f) (A ton arrivée à la mer), tu descendras à l’hôtel.
g) (Dès le coucher du soleil), les paysans reviendront des champs.
Exercice 19. Transformez sur le modèle :
Modèle: Dès qu’il sera parti, elle se sentira dépaysée.
À peine sera -t-il parti qu’elle se sentira dépaysé.
a. Quand il aura compris les dessous de cette affaire , il réagira.
b. Lorsqu’ils auront compris ses agissements, ils la détesteront.
c. Dès qu’il aura ouvert la parte, elle entrera en coup de vent.
d. Une fois qu’il sera monté dans le train, il ouvrira son journal.
Exercice 20. Quelle valeur ont les futurs antérieurs des phrases suivantes : temporelle ou
modale (mettez un T ou un M après chaque phrase, en fonction de sa valeur) .
a) Elle est de nouveau en retard : sa bagnole sera tombée en panne.
b) Demain, notre équipe de volleyball aura obtenu l’égalisation.
c) Je ne trouve plus les cles de la voiture; je les aurai égarées.
d) La lettre n’est pas encore arrivée; il aura oublié de la mettre à la poste.
e) Cette broderie est magnifique : elle l’aura exécutée à la main.
f) À la fin de ce stage vous serez devenus des spécialistes exercés.
g) Dans quelques années tu auras fait beaucoup d’argent avec ce commerce.
h) Ce soir, j’aurai repassé ton costume qui n ’est pas trop frais.
Activité 11 (Production écrite) Faites un commentaire de 12 -15 lignes du proverbe suivant
sur l’amitié ː « Qui cesse d’être ami ne l’a jamais été ».
Donnez des exemples de votre propre expérience ou de vos lectures.
Travaillez en groupes de trois ou quatre élèves.
Corrig és ANTOINE DE SAINTE -EXUPÉRY
Le Petit Prince
(fragment)
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Activité 1. a.Faux; b. Vrai; c.Vrai; d. Faux; e. Faux; f. Faux; g.vrai; h. Vrai.
Activité 2 .1.c; 2. B; 3.c; 4.c; 5.b; 6.a.
Activité 3. a. le cerisier; b. L’abricotier;c. le pêcher ; d. le framboisier ; e. le prunier ; f. le
mirabellier ; g. le griottier ; h. l’oranger ; i. le marronnier ; j. le châtaignier ; k. le groseillier.
Activité 4. Le verbe „apprivoiser” a, dans le texte de Saint -Exupéry le sens de rendre plus
sociable, plus familière une personne. Quand le renard sera apprivoisé sa vie sera comme
ensoleillé.
Activité 5. Le renard considère sa vie comme monotone parce qu’il fait toujours les mêmes
choses : il chasse les poules et il est chassé à son tour par les hommes. Et comme pour lui
toutes les poules sont pareilles et tous les hommes sont semblables, il est aussi un peu
ennuyé.
Activité 6. • éprouver (ressentir) de l’amitié pour quelqu’un. Elle éprouv ait (ressentait)
beaucoup d’amitié pour sa camarade de classe. • prendre quelqu’un en amitié Dès qu’il l’a
connu, il l’a pris en amitié. • se lier d’amitié. Les deux hommes se sont liés d’amitié lors de
leurs parties de pêche. • cimenter (fortifier, scelle r) l’amitié. Les difficultés qu’ils ont eu à
surmonter ont cimenté (fortifié ; scellé) leur amitié. • renouer l’amitié. De retour dans sa ville
natal, il a renoué les amitiés de son adolescence.
Activité 7. „Créer des liens” signifie se „lier d’amitié” avoir des rapports amicaux avec
une ou plusieurs personnes. Par l’amitié on se délivre de la solitude, de la monotonie de la
vie et de l’ennui. Nous avons tous besoin de bienveillance, d’affection et de sympathie. Par
l’amitié nous pouvons en bénéficier plein ement.
Activité 8. Exemple de dialogue:
L’adolescent: Je vous ai déjà parlé de mon nouveau camarade de classe n’est -ce pas?
Le père: Oui, tu nous as dit que tu l’avais pris en amitié dès le début.
L’adolescent : C’est vrai. Je trouve qu’il est un garçon vraiment formidable.
La mère: Comment est -il? Il est grand ou petit? Blond ou brun?
L’adolescent : Il est plutôt grand, il a des cheveux blonds et des yeux bleus.
Le père : Un vrai Scandinave, quoi ! Mais ce n’est pas uniquement pour cela que tu t’es li é
d’amitié avec lui, n’est -ce pas?
L’adolescent : Non, bien sûr. Il est très sérieux, très doué pour l’étude, mais il aime aussi
le sport.
La mère : Quel sport pratique -t-il?
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L’adolescent : Tout comme moi, il est un mordu du football. Nous l’avons déjà c oopté dans
l’équipe de l’école. Avec lui, on va gagner le championnat!
Le père : Et en matière d’étude qu’est -ce qu'il préfère ?
L’adolescent: Les maths comme moi, mais il est calé aussi en informatique et en langues
étrangères. Somme toute, un excellent élève.
La mère : Et quand aurons -nous l’occasion de connaître cet oiseau rare ?
L’adolescent: Je l’ai déjà invité à passer le week -end chez nous. Vous allez voir, c’est un
brave garçon ! Et en plus, il est marrant.
Activité 9. Réponses libres.
Activité 10 . Réponses libres
Exercice 1. 1. c ; 2.e ; 3.d ; 4.a, 5.b.
Exercice 2. gênant, e = embarrassante; jolie, -e = beau, belle; apprivoiser = dresser; avoir
besoin = falloir; bien sûr = bien entendu ; semblable = pareil, le; s’ennuyer = s’embêter.
embarrassant, e : C’est une situation embarrassante. beau, belle : Elle, s’est fait belle pour
cette soirée. dresser : L’enfant a dressé un oiseau sauvage. Falloir : Il lui faut un livre de
grammaire. bien entendu : bien entendu, tu as raison. pareil, -le : Tous ces chats sont pareils.
s’embêter : Il s’est rudement embêté à ce spectacle.
Exercice 3. jouer à : Les enfants jouaient à cache -cache dans le jardin. jouer de : Elle joue
du piano depuis un âge très tendre. jouer avec : Tu joues avec le feu, tu es t rop imprudent.
se jouer de : Elle se joue de toi, mais tu ne dois pas lui en vouloir.
Exercice 4. Autrefois, les nobles chassaient fréquemment sur leurs domaines. Ils l’ont chassé
sans trop d’explications.
Exercice 5. joli ≠ laid ; triste ≠ gai ; ami ≠ ennemi ; semblable ≠ différent ; s’ennuyer ≠
s’amuser ; chercher ≠trouver. laid : Cette femme est laide, mais elle est très sympathique.
gai : C’est un enfant gai comme un pinson. ennemi: Le mieux est l’ennemi de bien. différent
: Quoique frères jumeaux, ils sont très différents . s’amuser ː Nous nous sommes bien amusés
à cette soirée. Trouver : Il a enfin trouvé la clé qu’il avait perdue .
Exercice 6. • avoir la chair de poule =avoir la peau qui se hérisse. Il a la chair de poule à
cause du terrible accident de la route. • une poule mouillée = une personne timorée : Il
manque totalement de courage, c’est une poule mouillée. • tuer la poule aux œufs d’or =
détruire la source d’un profit substantiel : Quelle nouille! S’y prendre de la sorte c’est tuer
la poule aux œufs d’or. • quand les poules auront des dents = jamais : Ce projet est une
utopie, tu le réaliseras quand les poules auront des dents. • mère poule = mère empressée et
craintive : Elle ne laisse au cune initiative à ses enfants, c’est une vérit able mère poule.
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• se lever (se coucher) avec les poules = très tôt ː Ne lui téléphone pas après neuf heures du
soir, il se couche avec les poules.
Exercice 7. Ami ː J’ai rencontré par hasard un ancien ami d’enfance. Amitié ː Rien ne pourra
détruire une amitié si solide. Amical ː Avant de se séparer, il lui fit un signe amical de la
main. Amicalement ː Ils ont discuté amicalement plus de deux heures.
Exercice 8. a. Nous irons; b. Tu passeras; c. Tu guériras; d. Tu rencontrera s; e. Tu arriveras;
f. Nous mettrons; g. Je donnerai ; h. Tu seras.
Exercice 9 . a. Tu viens; b. Vous lisez; c. Vous entraînez; d. Vous trouvez; e. vous trouvez;
f. Nous partons; g. Il pleut; h.Il rencontre; i. Tu expliques.
Exercice 10.
Nous irons à l’ anniversaire de Marie si elle nous invite.
a) Tu achèteras ce livre si tu trouves à la librairie.
b) Elle se mariera si son ami lui demande la main.
c) Ils partiront ce soir s ’ils trouvent des billets de chemin de fer.
d) Elle ira à la campagne si quelqu’ un peut l’ac compagner.
e) Je continuerai à marcher si je ne suis pas trop fatigué.
f) Il se reposera un peu s’ il n’est pas si pressé.
g) Elle viendra me voir si elle est sûre que je suis chez moi.
Exercice 11 .
a) Si je suis invité, j’irai à cette soirée.
b) Si vous trouvez des billets, je vous accompagnerai à ce spectacle.
c) Si tu as du temps, tu feras un tour en ville.
d) Si nous avons de l’argent, nous achèterons une maison.
e) Si elle n’est pas si occupée, elle viendra nous voir.
f) S’ils sont en état d’assumer cette responsabilité, on les félicitera.
g) S’il fait mauvais temps, nous ne sortirons pas ce soir.
Exercice 12.
a) Nous nous reverrons bientôt, si vous venez chez nous.
b) Vous partirez en vacances, si vous finissez votre travail.
c) Elle sera de retour demain, s’il n’y a pas d’empêchement.
d) Elles participeront à cette fête, si on les invite.
e) Je verrai cette pièce de théâtre, si mon ami m’ accompagne.
f) Il ira en Espagne, s’il obtient une bourse "Erasmus".
g) Tu liras ce livre, si tu le trouves à la bibliothèque.
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h) Il accepter a cette proposition, s’il y voit quelque bénéfice.
Exercice 13. Si nous nous lions d’amitié, je pourrai t’inviter chez moi, à la campagne .Tu
connaîtras mes parents qui sont très gentils. Ils t’accueilleront chaleureusement, j’en suis
sûre. En plus, le pay sage est très pittoresque : des forêts, une rivière et, au loin, les montagnes
qui s’élèvent vers un ciel d'un bleu très pur. Tu seras très content, si tu viens chez moi, je te
le promets.
Exercice 14.
a) Viendras -tu ce soir, si je suis à la maison ?
b) Tu n’étudieras -pas à l’étranger si tu obtiens une bourse "Erasmus".
c) Sortiras -tu cet après -midi ?
d) Ne ferez -vous pas une excursion si le temps se remet au beau?
e) Fera-t-il du sport si ses parents ne l’encouragent pas?
f) Parlera -t-elle de cette affaire si ou lui do nne la parole ?
g) Irez-vous au théâtre samedi, si on joue une pièce de Jean Anouilh?
h) Ne monterez -vous pas dans la Tour Eiffel, si vous allez à Paris?
Exercice 15. a. aura fini ; b. sera revenue ; c. aura plié ; d. se sera offert ;e. se sera déjà
mariée ; f. aura discuté ; g. aura discuté ; h. se sera déchaînée.
Exercice 16. a. dans une heure ; b. demain ; c. dans trois jours ; d. dans quelques minutes ;
e. dans quelques mois ; f. L’anneé prochaine.
Exercice 17. a. auront délibéré ; b. auras accepté ; c. auras réussi ; d. sera partie ; e. se sera
rendormi ; f. aura prononcé ;g. aurez exprimé ; h. aurons terminé.
Exercice 18.
a) Après que je serai parti, il pourra lire.
b) Dès que tu seras arrivé, nous pourrons travailler.
c) Lorsque nous aurons fini le dîner, nous parlerons de cette affaire.
d) Après que nous aurons déjeuné, nous nous mettrons en route.
e) Une fois que nous serons sortis du théâtre, nous irons au restaurant.
f) Quand tu seras arrivé à la mer, tu descendras à l’hôtel.
g) Dès que le soleil se sera couché, les pay sans reviendront des champs.
Exercice 19.
a) A peine aura -t-il compris les dessous de cette affaire qu’il réagira.
b) A peine auront – ils comprirent ses agissements qu’ils la détesteront.
c) A pei ne aura -t-il ouvert la porte qu’ elle entrera en coup de vent.
d) A peine sera-t-il monté dans le train qu’ il ouvrira son journal.
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Exercice 20. a. M ; b. T ; c. M ; d. M ;e. M ; f. T ; g.T, h. T.
Activité 11. Réponses libres.
♥ Pour ce qui est de la réception de texte, nous avons mis l’accent, dans cette unité, non
seulement sur la compréhension globale mais aussi sur l’appréhension du message qu’il peut
transmettre ː l’appel à l’amitié sincère et profonde, à la solidarité humaine et à la tolérance.
Nous avons choisi un fragment du Petit Prince pour la beauté ineffable de ce livr e, à laquelle
les élèves ne sont jamais restés insensible, souhaitent même de connaître la suite du texte lu,
ce qui contribue au développement de leur capacité de lecture autonome.
Les compétences lexicales visées concernent la compréhension des mots clef s, la capacité
de discrimination sémantique (synonymie, antonymie, etc.) et non en dernier lieu
l’acquisition d’un vocabulaire aussi riche que possible autour du mot l’amitié.
Les compétences grammaticales se rapportent à l’acquisition, à la fixation et au réemploi de
deux faits linguistiques assez difficiles pour les élèves roumains ː si conditionnel I et futur
antérieur. Vu cette difficulté, nous avons conçu un nombre très grands d’exercices de
différents types et comme méthode de compréhension du fonctio nnement des faits
linguistiques « la conceptualisation grammaticale » qui permet de fixer une fois pour toute
une règle de grammaire.
Notre démarche pédagogique, visant le réemploi des éléments lexicaux et grammaticaux
déjà connus dans des contextes nouve aux s’organise aussi autour des productions orales et
écrites à être réalisées par les élèves (conversation, dialogue, rédaction, commentaires, ayant
pour thème, en l’occurrence, l’amitié).
Pour que les élèves surmontent les difficultés qui peuvent apparaî tre dans la réalisation des
productions, il faut mettre en œuvre une démarche pédagogique basée sur ː
• le traitement correct des erreurs;
• l’appel aux dictionnaires/ glossaires par les élèves:
• le travail en équipe;
• la présence active du professeur qui anime les groupes d’élèves donnant des informations
d’ordre lexical ou grammatical indiquant un plan de travail ou le début d’une production,
etc.
• éviter le blocage psychologique.
204
Unité didactique VII
♥ Arthur Rimbaud ♥
« Sensation »
Contenus :
Compétences culturelles et civilisation elles : activité de réception du texte poétique ː
Le thème de la nature et a de l’amour;
Compétences sémantico -lexicales : vocabulaire des parties du corps humain; les saisons
de l’année; l’antonymie;
Compétences linguistiques : l’adjectif qualificatif, L’article défini, le futur simple;
Compétences pragmatiques -discursives: ; structuration de texte (texte descriptif et
texte poétique).
Compétences communicatives : conversation, décrire une personne, écrire d’après un
modèle.
Niveau : CECR : A2 – B1
Temps: 6 heures.
Support « Sensation » – Arthur Rimbaud
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Caractérisons le texte poétiqueː
Le texte poétique vise à susciter chez le lecteur des émotions. Il peut amuser, émouvoir,
convaincre, donner une leçon en utilisant d ’une certaine façon le langage.
Sensation
Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :
Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l’amour infini me montera dans l’âme,
Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, heureux comme une femme.
Arthur Rimbaud (1854 -1891), Poésies, 1870 -1871
Activités
Activité 1. Écoutez la lecture expressive de la poésie faite par votre professeur et ensuite
lisez la poésie silencieusement, faisant attention aux sentiments transmis pare le texte
poétique. Cochez -les de la grille ci -dessous :
Activité 2. Repérez dans le texte poétique les thèmes et les motifs littéraires qui démontrent
les thèmes, en écrivant le thème de la nature, le thème de l’amour, l’errance.
Activité 3. Identifiez dans le texte poétique deux figures stylistiques qui caractérisent les
thèmes de la poésie.
Sentiments transmis Oui Non
Beauté de la nature
L’amour infini
Bonheur
Douceur
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Activité 4. Lisez la poésie à haute voix, mettant en évidence la beauté du texte et l’émotion
qu’il dégage.
Activité 5. Découvrez dans le texte poétique « Sensation » la seule saison nommée.
Activité 6 . Nommez les autres saisons de l’année et associez pour chacune (pour chaque
saison) les mois correspondants.
█ Rappel lexical ː le corps humain █
Source : http://isabelmolinaeduca.blogspot.com/2014/09/le -corps -humain.html
Exercices
Exercice 1. Compréhension lexicale Trouvez pour chacun des mots suivants, la définition
correspondante ː
1. picoter c’est ː
a. sommeiller ;
b. provoquer une sensation de piqûre légère et répétée ;
c. prendre par -ci, par -là ;
2. fouler, c’est ː
a. soumettre à une pression puissante avec les pieds ou avec les mains ;
b. chercher en provoquant du désordre ;
c. exercer une pression accompagné de mouvement ;
3. être menu (e) c’est ː
a. être gros, sse;
b. être rusé, e;
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c. avoir peu de volume;
4. un bohémien c’est ː
a. une personne qui n’a plus d’habitation;
b. un membre de tribus nomades;
c. un mendiant professionnel.
5. un sentier c’est ː
a. chemin étroit à travers la campagne, la forêt, la montagne;
b. chemin étroit à travers la ville;
c. voie de communication entre les villes et les villages.
Exercice 2. Identifiez dans la grille dix parties du corps humain ː
Exercice 3. Chassez l’intrus :
a) bec, bouche, jambe, bras
b) pied, ailes, bras, jambe
c) main, œil, pied, queue
d) pattes, front, cou, ventre.
Exercice 4. Décrivez votre personne préférée, faisant référence aux parties du corps humain.
T O N D A O E E O A F N
C N N U M E O U B E N R
V B Z P A I B T R M L Z
E E F F I E O B A C M N
L N N I N A O O S N F A
J P N T D O I G T E D L
C I R M R I O I A Z I L
R E A N I E T R T U I C
I D P T T R N N E U C G
B S A F U N O O G I O I
N S E T R R B A P G U E
E D A U F J A M B E R E
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Exercice 5. Trouvez les antonymes des termes suivants, puis introduisez -les dans des
phrases : le soir, la fraîcheur, loin, heureux.
█ Rappel grammatical
♥ L’adjectif qualificatif ♥
1. Pour former le féminin de l’adjectif on ajoute e au masculin.
La majorité des adjectifs qualificatifs suivent cette règle.
• Grand(e) – poli(e) – joli(e) -génial (e) -intelligent(e)
• Brun(e) -blond(e) -noir(e) -bleu(e)
• Marocain(e) -argentin(e) -japonais(e)
2. Si l’ adjectif qualificatif masculin se termine par – e, il ne change pas au féminin.
Sympathique timide propre calme facile
belge -suisse -russe – britannique
3. Parfois, on double la consonne finale au féminin.
Mignonne bonne italienne européenne égyptienne
Grosse grasse
Naturelle gentille
4. Parfois, la syllabe finale change au féminin
if → -ive sportif (ve) actif (ve)
er → -ère: étranger(ère) léger(ère) – cher(ère)
-eux → -eusse: curieux (euse) sérieux (euse) amoureux (euse) heureux (euse)
eur → -eusse: moqueur (eusse) menteur (eusse) tricheur (eusse)
-eau → -elle: beau/belle nouveau (elle)
ou → -ollé: fou/folle mou/molle faux/fausse – roux/rousse
5. Les adjectifs de couleur
♥ Certains adjectifs de couleur suivent les mêmes règles que les autres adjectifs
qualificatifs.
Règle 1 : noir(e) bleu(e) vert(e) gris(e)
Règle 2: rouge – jaune – beige – masculin ou féminin
♥.Certains adjectifs (qui rappellent un fruit, une fleur) ne varient pas au fémininː marron
prune lilas orange masculin ou féminin.
Certains adjectifs ont un féminin très irrégulier. Il faut les apprendre par cœur.
vieux → vieille turc → turque
Frais → fraîche grec → grecque
Masculin / masculin devant voyelle ou « h » muet / féminin /
beau bel belle
nouveau nouvel nouvelle
vieux vieil vieille
♥ Nombre des adjectifs qualificatifs.
(1) Pour former le pluriel de l’adjectif qualificatif on ajoute -s.
La majorité des adjectifs qualificatifs suivent cette règle.
Joli grand (s) gentile (s) intelligent (s)
Jolie (s) grande (s) gentile (s) intelligent (s)
Brun blond (s) noir (s) bleu (s)
Brune (s) blonde (s) noire (s) bleue (s)
(2) Les adjectifs masculins qui se terminent par -s, -z ou -x ne changent pas au pluriel.
Amoureux heureux ennuyeux -malheureux
Singulier au pluriel
(3) Les adjectifs masculins qui se terminent par -al ont un pluriel en -aux.
Génial (aux) – international (aux) local (aux)
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(4) Les adjectifs masculins qui se term inent par -eau ont un pluriel eu -eaux
Beau (beaux) – nouveau (eaux)
(5). Adjectifs de couleur
♥.Certains adjectifs de couleur suivent les mêmes règles que les autres adjectifs
qualificatifs.
Règle 1: noir (s) -bleu (s) -vert (s) -blanc (s)
Noire -bleue (s) -rouge (s) -grise (s) -blanche (s)
Règle 2 : gris -> singulier au pluriel.
♥.Certains adjectifs (qui rappellent un fruit, une fleur…) ne varient pas au plurielː –
marron -prune -lilas-orange -→singulier ou pluriel.
Exercice 6. a. Lis le texte suivant ː b. Met en évidence les adjectifs qualificatifs, classez -les
en fonction de la place qu’ils occupent : avant ou après le nom.
« Nous adorons passer les vacances chez nos grands -parents. Leur grande maison blanche,
l’immense jardin, où, au printemps l’herbe verte pousse si vite, les arbres fruitiers avec leurs
branches lourdes de pommes vertes et rouges, de cerises douces ou de noix durs nous
fascinent chaque fois que nos les voyons. En automne, nous suivons les longues allées
silencieuses. Les feuilles mortes, jau nes, brunes ou rouges forment un ruban doré et le ciel
à la couleur d’un bonbon de menthe. Puis, en hiver un blanc tapis de neige couvre la terre,
mais l’atmosphère est toujours calme et douce, car toutes les saisons ont leur charme et de
plus, cette viei lle maison nous et très chère ».
Adjectifs
qualificatifs Avant le nom Après le nom
grande
blanche
fruitiers
longues
mortes
brunes
Exercice 7. Recopie le texte suivant en accordant l’adjective qualificative épithète avec le
nom auquel il se rapporte:
« Deux averses (violent) sont tombées au cour de la nuit. Les chemins (forestier) sont pleins
de boue. Des champignons (frais) ont poussé dans la forêt ». Il y a aussi des limaces
(énorme) et des escargots (nombreux). Au bout des feuilles, l’eau forme des gouttes (clair).
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Tout indique la présence de la pluie. Nous ne cueillerons pas aujourd’hui les framboises
(mûr) et nous ne verrons pas les (redoutable) loups.
Exercice 8. Remplace par un adjectif qualificatif le groupe de mot en italique :
a. Qui provient de la mer (Ex : l’air m…)
b. Qui provient de la forêt (Ex. Une allée f…)
c. Qui provient de la campagne (Ex. Une soupe c…)
d. Qui provient de la côté (Ex. la vie c…)
e. Qui mérite d’être regretté (Ex. Un échec r…)
Exercice 9. Forme un adjectif qualificatif dérivé sur chacun des noms suivants : danger,
limite, orgueil, préférence, minéral, ennui, respect, venin.
Exercice 10. Traduis en français: « Noaptea neagră acoperea lungi câmpuri si păduri dese.
Luna revărsa o lumină put ernică de un galben deschis, cu tente alburii și privea mândră si
distantă umbrele mari ale nopții. Totul părea vrăjit »
Exercice 11. Copie les phrases en écrivant correctement les adjectifs entre parenthèses :
a. Ce (vieux) Argentin a fait un (nouveau) e ffort pour finir la course aux obstacles.
b. Mes parents habitent un (nouveau) appartement dans un (beau) immeuble.
c. C’est un (vieux) ami de mes grands -parents.
d. Mon ami Adrian aura, sans doute, un (beau) avenir.
e. Ma sœur est entêtée et elle a un (fou) orgueil.
♥Rappel grammatical : L’Article défini
Masculin singulier ː Le
Féminin singulier ː La
Masculin/Féminin pluriel ː Les
Le/ami => l’ami
Le/ homme = l’homme
-Le/ havre = le havre («h» aspiré)
Z
Les amis
Les hommes
Exercice 12. Parmi ces mots quels sont ceux qui sont des noms ? Ajoute un déterminant
(article défini).
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Nous, être, son, ces, ton, prune, quelques, actualité, faible, faiblesse, profond, profondeur,
afficher, content, facilité, impoli, gentil, impolitesse, bonheur, présenc e, solitude, obstacle,
gentillesse, debout, lance, pharmacie, arrosoir, départ.
Exercice 13. Écris l’article défini devant ces noms. 1. havre 2. …haricot, 3. … hache, 4. …
handicap, 5. …hibou, 6. … Hollande, 7. … huitième.
█ Rappel grammatical ː Le futur simple
Règle générale : Le futur se forme à partir de l’infinitif suivi des terminaisons:
-ai, -as, -a,-ons -ez, ont.
♥ Particularités des verbes au futur simple
♥ Verbes du premier groupeː
• le verbe aller emprunte le rad ical -ir au latin eo et ajoute ensuite les terminaisons
spécifiques au futur simple j’irai….nous irons.
• le verbe envoye r dérive le radical du verbe voir: j’enverrai, nous enverrons .
• les verbes en -AYER, -OYER, -UYER , changent y en i : j’appuierai … nous appuierons.
• les verbes appeler et jeter et leurs composés doublent la consonne l ou t du radical du
présent permettant la prononciation de e qui la précède, transformation imposée par
l’amuïssement du e de la terminaison -er de l’infinitif : j’appellerai, je jetterai. Les autres
verbes en eler et eter reçoivent un accent grave sur «e» qui précèdent la consonne l ou t.
• les verbes en -érer changent un é en è au futur.
Je tolèrerai…nous tolèrerons
♥ Verbes du deuxième groupe ː
Il n’y a pas tr op de particularités pour ce groupe : je haïrai…nous haïrons
♥ Verbes du troisième groupe ː
a. Certains verbes ont des radicaux spécifiques parce que leur base ne correspond pas à
l’infinitif du verbe.
Avoir aur- j’aurai
Être ser- je serai
Aller ir- j’irai
Envoyer enverr – j’enverrai
Pouvoir pou rr- je pourrai
Savoir saur – je saurai
Devoir dev r- je devrai
Recevoir recevr je recevrai
Falloir faudr je faudrai
Valoir vau dr- je vaudrai
Venir vie ndr- je viendrai
Tenir tiendr – je tiendrai
Mourir mourr – je mourrai
Courir cour r- je courrai
b. Les verbes en -re perdent le «e» de l’infinitif, eu ajoutant les terminaisons du futur
immédiatement après je dirai…nous dirons, je prendrai …nous prendrons.
c. Les verbes eu -illir changent la terminaison ir en er au futur : j’accueillerai…nous
accueillerons.
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Exercice 14. Identifiez dans le texte poétique « Sensation » les verbes au futur simple et
ensuite donnez les infinitifs.
Exercice 15. Retrouvez l’infinitif de ces verbes : a. tu verras ; b. tu iras ; c. vous ferez ; d.
vous devrez ; e. on aura ; f. nous saurons ; g. je courrai .
Exercice 16. Mettez ces verbes au pluriel :
a. Tu attendras la réponse.
b. J’éteindrai l’ordinateur.
c. Je lirai les infos fournis.
d. Tu a ttendras les nouvelles.
e. Il pourra téléphoner aux parents.
Exercice 17. Écrivez les verbes entre parenthèses au futur simple.
a. Vous (courir) plus vite lorsq u’ il (pleuvoir) plus fort.
b. Elle (faire) des progrès quand elle (apprendre) sérieusement.
c. Nous (sortir) lorsque la pluie (s’arrêter).
d. Je (voir) mieux lorsque je (porter) des lunettes.
Exercice 18. Associez situations et phrases au futur :
a. À la pâtisserie :
b. À la banque :
c. À la pharmacie :
d. À la poste :
e. Chez le boucher :
f. Chez le fleuriste :
1. « Pourrez – vous m’envoyer un nouveau carnet de chèques?»
2. « Quand aurez -vous ces médicaments?»
3. « Je viendrai chercher ce gâteau vers 11h30 »
4. « Ce poulet devra cuire combien de temps? »
5. «Vous voudrez livrer ces fleurs à Mme Duval! Voici son adresse »
6. «Vous recevrez probablement votre colis mercredi »
Exercice 19. Associez les éléments suivants pour en faire des phrases.
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a. L’année prochaine, vous
b. Je partirai à Lyon quand j’
c. Dans quelques semaines, nous
d. Tous les jours, ils
e. Quand la pièce sera fini, tu
1. devras faire des courses/des achats.
2. prendront le bus.
3. passerez des vacances plus calmes.
4. aurai assez d’argent.
5. recevrons nos meubles.
Exercice 20. Reformuler les prévisions de cette voyante au futur simple.
a. Vous allez faire une réunion professionnelle.
b. Vous allez avoir beaucoup de chance.
c. Votre situation matérielle va s’améliorer.
d. Alors, votre chance va changer.
e. Quelqu’un va tomber amoureux de vous.
f. Ils vont vivre le bonheur toute la vie.
Exercice 21. Complétez ces fragments de chansons par les verbes entre parenthèses au futur.
a. Petit Papa Noël, quand tu (descendre) du c iel.
b. Il (revenir) à Pâques ou à la Trinité.
c. Ah, tu (voir), tout (recommencer) !
d. Quand nous (chanter) le temps des cerises.
e. J’ai du bon tabac dans ma tabatière, j’ai du bon tabac, tu m’en (avoir) pas !
█ Rappel communicatif : Décrire une perso nne
Décrire une personne/personnage
Le caractère, la personnalité
Il/elle es… gentil(le) ; calme ; intelligent(e) ; courageux (euse) ; nerveux (euse)
timide, (fam.) sympa, pas (très) sympa, etc.
-d’un grand courage, d’une int elligence exceptionnelle, etc .
Il/Elle a… bon/mauvais caractère, le sens de l’humour ; une forte personnalité, etc.
C’est quelqu’un de… -communicatif/taciturne
adroit/maldroit
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actif/paresseux
chalereux /froid etc.
♥ Décrire une personne, un personnage.
L’attitude, les movements
Il/Elle est… debout, assis(e), agenouillé (e) = a genoux, accroupi (e);
Il/Elle… marche, se repose, s’agite, saute danse, etc.
Il/Elle… la tête droite inclinée, penchée, laissée, tournée, de côte, renverssée en
arrière;
les bras le long du corps levés, étendus, croisés;
les poings, fermés;
les mains ouvertes;
un air vif, sérieux, amusé;
une expression de joie, gaieté, de bonheur;
un pas léger/lourd/agile/traînant ;
une démarche légère/lourde/élégante/élastique.
Exercice 22. Qualités et défauts. Classez les adjectifs ci -dessous par deux colonnes ; utilise –
les ensuite dans la description de deux personnages opposés.
Exercice 23. Voici la liste des verbes qui expriment des mouvements : gesticuler, sursauter,
tressailler, s’agiter, frissonner. Quels sont ceux qui peuvent exprimer: la crainte, la surprise,
l’impatience?
Exercice 24. Décrivez votre meilleur /e ami/e en faisant référence aux traits physiques, aux
qualités et aux défauts (7 -10 lignes).
Activité 7 . (Production écrite) En travaillant par groupes de trois ou quatre, imaginez vos
propres sensation et sentiments au cours d’une promenade au milieu de la nature,
commençant comme Rimbaud « Par les/le…j’irai… » Si vous écrivez en vers, respectez la
structu re du poème de Rimbaud. Vous pouvez changer du saison et de décor.
Activité 8. Imaginez que le jeune Rimbaud rencontre un bohémien qu’il pose des questions
sur sa vie errante. A son tour le bohémien, qui est diseur de bonne aventure, lui propose de
deviner son avenir en le lisant dans lignes de sa main (10 -12 lignes).
Corrigés: Arthur Rimbaud
« Sensation »
215
Activité 1. Après la lecture expressive du professeur et la lecture consciente á haute voix,
les élèves expriment leurs sentiments à l’aide de l a grille donnée.
Activité 2. Les thèmes poétiques ː La nature : les soirs bleus , les sentiers, l’herbe, la
fraîcheur, le vent; L’amour infini : l’âme, un bohémien, le rêve, la tête nue, le bonheur.
Activité 3. Pour le thème de la nature : la comparaison « les soirs bleus d’été, les sentiers, les
blés, l’herbe, le vent ». Pour le thème de l’amourː l’épithète : « l’amour infini me montera
dans l’ ậme heureux ». Pour le thème de l’errance ː j’irai, bien loin, comme un bohémien.
Activité 4 .Les élèves lisent à tour de rôle la poésie à haut voix.
Activité 5. La saison – l’été
Activité 6. Le printemps: mars, avril, mai. L’été : juin, juillet, août. L’automne: septembre,
octobre, novembre. L’hiver: décembre, janvier, février.
Exercice 1. 1. b ; 2. a ; 3. c ; 4. b ; 5. a.
Exercice 2. Main ; bras ; doigt ; ventre ; pied ; front ; jambe ; œil ; nez ; cou.
Exercice 3. a. bec; b. ailes; c. – queue; d . pattes.
Exercice 4. La personne que j’aime le plus est mon père. Il a un grand corps parce qu’il
pratiqu e du sport. Il a les yeux bleus, les bras longs et les mains fortes.
Exercice 5. le soir ≠ le matin ː Le matin je vais à l’école. la fraîcheur ≠ la chaleur ː La chaleur
est torride aujourd’hui. loin ≠ près ː Il habite près de la gare. heureux ≠ malheureux ː La fille
qu’il aime l’ignore, il en est malheureux.
Exercice 6.
Avant le nom Après le nom
Grande, longues Blanche, fruitiers, mortes, brunes
Exercice 7. Deux averses violentes sont tombées. Les chemins forestiers sont pleins de boue.
Des champignons frais . Il y a aussi des limaces énormes et de, escargots nombreux …des
gouttes claires . Nous ne cueillerons pas aujourd’hui les framboises mûres … et nous ne
verrons pas les redoutables loups.
Exercice 8. a) l’air maritime ; b) une allée fo restière ; c) une soupe campagnarde ; d) la vie
citadine ; e) un échec regrettable.
Exercice 9. dangereux limité, orgueilleux, préféré, minéral, ennuyeux, respectueux /
respectable, venimeux, nerveux, victorieux.
Exercice 10. La nuit noire couvrait de longs champs et des forêts épaisses; La lune répandait
une forte lumière jaune clair aux nuances blanchâtres et elle regardait froidement les grandes
ombres de la nuit. Tout semblait ensorcelé.
216
Exercice 11. a. vieil, nouvel ; b. nouvel, bel ; c. vieil ; d. bel ; e. fol.
Exercice 12. L’être humain, le son puissant, la prune mûre, l’actualité quotidienne, la
faiblesse féminine, la profondeur marine, la facilité linguistique, l’impolitesse crasse, le
bonheur indicible, la solitude no ire, la présence agréable, l’obstacle insurmontable, la
gentillesse enfantine, la pharmacie publique, l’arrosoir vert, le départ hâtif.
Exercice 13. 1. le; 2. le; 3. l’; 4. le; 5. le; 6. la;7. la/l.
Exercice 14. J’irai -aller ; Je sentirai -sentir ; Je laisserai -laisser ; Je ne parlerai pas -parler ;
Je ne penserai pas -penser ; Montera -monter ; J’irai -aller.
Exercice 15. Voir, aller, faire, devoir, avoir, savoir, courir.
Exercice 16. a. vous attendrez ; b. Nous éteindrons ; c. Nous lirons ; d. vous a ttendrez ;e. ils
pourront.
Exercice 17. a. Vous courrez plus vite lorsqu’il pleuvra plus fort. b. Elle fera des progrès
quand elle apprendra. c. Nous sortirons lorsque la pluie s’arrêtera. d. Je verrai mieux
lorsque je porterai des lunettes.
Exercice 18. a. 3 ; b : 1 ; c. 2; d. 6 ; e. 4 ; f. 5.
Exercice 19. a. 3 ; b. 4 ; c. 5 ; d. 2 ; e. 1.
Exercice 20. a. Vous ferez une réunion professionnelle. b. Vous aurez beaucoup de chance.
c. Votre situation matérielle s’améliorera. d. Alors, votre chance changera. e. Quelqu’un un
tombera amoureux de vous. f. Ils vivront leur bonheur toute la vie.
Exercice 21. a. descendras, b. reviendra, c. verras, d. chanterons, e. auras.
Exercice 22. Qualités: loyal, décontracté, souriant, tolérant, sociable. Défauts: curieux,
susceptible, aventurier, irascible, cupide, égoïste.
Exercice 23. • la surprise: tressaillir, sursauter. • la crainte: frissonner.• l’impatience:
s’agiter, gesticuler.
Exercice 24. Réponses libres.
Activité 7 . Réponses possibles.
Par les molles journées d ’automne, j’irai à travers champs
Chatouillé par les branches, fouler les herbes fanées,
Rêveur, je regarderai les feuilles d’un rouge étrange,
Je laisserai le vent me caresser les joues.
Je ne dirai rien, je ne réfléchirai pas.
Mais une tristesse profonde me montera dans l’âme,
Et j’irai loin, très loin, errant à l’aventure.
217
Triste et désolé car la nature se meurt.
(texte rédigé par le professeur)
Activité 8. Réponses possibles.
♥ Les principaux objectifs prévus sont ː
• la réception d’un texte poétique et la sensibilisation des élèves à la poésie française (en
l’occurrence, la poésie d’Arthur Rimbaud);
• la connaissance et le réemploi de l’adjectif qualificatif, du futur simple et de l’article défini;
La formation de la capacité de décrire une p ersonne.
• le développement de l’imagination et de la créativité (apprendre à écrire à la manière de.)
Les difficultés qu’ils pourraient rencontrer concernent ː
• la fixation et le réemploi des formes du futur;
• la fixation et le réemploi des formes du fé minin et du pluriel des adjectifs qualificatifs ainsi
que de la place de celui -ci;
• l’utilisation de l’article défini devant « h » aspiré;
• la description d’une personne (lexique insuffisant);
• l’écriture d’après modèle (lexique pauvre), structure diff icile du poème).
Solutions possibles ː
• pour les faits linguistiques on prévoira, le cas échéant, d’autres exercices dans la même
unité ou à l’avenir;
• pour la description d’une personne les élèves pourront travailler avec le dictionnaire ou
demander des informations au professeur;
• pour la production du texte le professeur donnera tous les renseignements nécessaires, y
compris un modèle (corrigé activité 7) et des informations lexicales.
218
BIBLIOGRAPHIE
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2.Siréjols, E., Tempesta, G., 450 nouveaux exercices, CLE International/VUEF, Varse,
2006.
3. Clément, G., -Odile, 450 nouveaux exercices, CLE International Desk, 2003.
Dictionnaires:
1. Dubois, J. (direction), Dictionnaire de la langue française . Lexis, Larousse, Paris, 1980.
2. Rey –Debove, J., Rey, A., (coord.), Le Nouveau Petit Robert, Paris, 2008.
Sitographie
httpː studylibfr.com/doc/1732132/
www.fle.hachette.livre.fr/www.hachette -education.com
httpsː//www.rafinat.ro/
httpsː//www.velowire.com/aanudetour/thread/844/0/tour -de-france -n B09.htm.
www.orthographe -recommandée.info
https ː//lyricstranslate.com/ro/et -maintenant -% C5%9Fi -acum.html
220
http://isabelmolinaeduca.blogspot.com/2014/09/le -corps -humain.html
DECLARAȚIE DE AUTENTICITATE
Subsemnata Sărăcin Maria Florentina, profesor la Colegiul Tehnic Mihai Bravu,
București, sector 3, în calitate de autor al lucrării metodico -științifice pentru acordarea
gradului didactic I declar pe proprie răspundere următoarele:
• lucrarea a fost elaborată personal și îmi aparține în întregime
• nu au fost folosite alte surse decât cele menționate în bibliografie
• nu au fost preluc rate texte, date sau elemente de grafică din alte lucrări sau din alte surse
fără a fi citate și fără a fi precizată sursa preluării
• lucrarea nu a mai fost folosită în alte contexte de examen sau de concurs
Data, Semnătura,
221
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