Les gestes pédagogiques en classe [603638]
Les gestes pédagogiques en classe
de Français Langue Étrangère/Seconde
Synergies France n° 11 – 2017 p. 31-41
31Reçu le 31-03-2017 / Évalué le 03-06-2017 / Accepté le 25-11-2027
Résumé
La présente recherche a pour objectif d’étudier et d’examiner, par différentes
expériences et exercices, la place et le(s) rôle(s) que peut avoir le recours aux
gestes pédagogiques des enseignants dans un contexte scolaire d’enseignement-ap –
prentissage d’une langue étrangère en classe de français langue étrangère auprès
d’élèves allophones. Il s’agira ici de rendre compte de(s) (l’) impact(s) que peut
avoir cette utilisation, et plus généralement sur l’apprentissage du vocabulaire de
la langue cible chez l’apprenant.
Mots-clés : gestes, vocabulaire, compréhension, mémorisation, apprentissage
The Help of Gestures in a French as a Foreign Language Class
Abstract
The aim of this research is to study and investigate, through different experiences
and exercises, the place and the role(s) that the use of pedagogical gestures can
have for the teacher in a context of teaching and learning French for non-native
speakers. This article discusses the impact(s) that this use can have on acquisition,
and more generally on the learner’s retention of vocabulary in the target language.
Keywords : gestures, vocabulary, comprehension, memorization, retention, learning
Introduction
La communication non verbale est un sujet d’étude qui existe depuis quelques
années. En effet de nombreux chercheurs se sont interrogés sur cette communi –
cation sans voix omniprésente dans les échanges et riche dans l’interprétation. Pour
certains, la communication non verbale n’existerait pas. Pour d’autres, c’est une
manière de mieux se comprendre.
Il existe une langue qui se sert de ces gestes et dont la compréhension reste aussi
fluide qu’une autre : la langue des signes. Ce support de langue pourrait peut-être
faciliter pour les entendants l’apprentissage de la langue française notamment dans
la compréhension du vocabulaire.Julie Rouchouse
École Montessori « une école pour tous », Kingston, Canada
[anonimizat]
GERFLINTISSN 1766-3059
ISSN en ligne 2260-7846
Synergies France n° 11 – 2017 p. 31-41
Les classes de français langue étrangère sont des lieux privilégiés de la mise
en œuvre des gestes pédagogiques dans l’apprentissage du vocabulaire. Notre
recherche s’appuie sur des séquences menées dans des écoles primaires afin de
rendre compte des conséquences des gestes de l’enseignant dans la compréhension
et la mémorisation du vocabulaire lors de l’apprentissage du français. Nous nous
appuyons également sur des questionnaires réalisés auprès de professeurs de
Français Langue Étrangère ou Seconde (désormais FLE/S) qui reflètent leur opinion
à ce sujet. Le but de ces études est triple : prendre conscience de la communi –
cation non verbale dans diverses situations, aller vers une plus grande maitrise de
nos gestes dans le domaine de l’éducation et comprendre leurs conséquences dans
une classe de FLE/S auprès d’un public non francophone et enfin accorder une plus
grande importance à ce support dans la vie de tous les jours.
Certaines notions demandent à être définies, c’est ce à quoi nous nous
emploierons dans un premier temps avec les termes : langue, vocabulaire et gestes.
Ces notions éclaircies, nous présenterons les expériences menées en classe de
FLE. Et enfin nous analyserons les résultats des exercices réalisés afin de montrer
l’importance des gestes.
1. Définition de concepts
Il est important dans un premier temps de définir quelques concepts clés afin de
comprendre comment les gestes pédagogiques favorisent ou non l’apprentissage du
vocabulaire français.
a. Les langues
Même s’il est ici question de gestes, il est important de prendre en compte les
langues et la culture de nos différents apprenants. En effet, que ce soit dans les
écoles, dans les familles ou dans la rue, on utilise différents termes pour évoquer
ses langues. Les élèves allophones auxquels sont confrontés les professeurs en classe
de FLE ont une langue maternelle différente du français et viennent d’horizons très
différents.
« La langue maternelle » est, comme cela est sous-entendu, la langue que nos
parents nous transmettent afin de communiquer. C’est donc le premier moyen oral
de communiquer avec d’autres personnes. Afin d’aller plus en détail Lev Vygotski
continue cette définition en la comparant avec une langue étrangère. Pour cela, il
débute son explication en reprenant les différentes étapes d’apprentissage de la
première langue entendue par un enfant.
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« L’enfant assimile sa langue maternelle de manière non consciente et non
intentionnelle alors que l’apprentissage d’une langue étrangère commence par la
prise de conscience et l’existence d’une intention. » (Vygotski, 2009 : 374).
Comme il a été indiqué plus haut, la langue étrangère est une autre langue que
sa langue maternelle. Partant de là, nous considérons plusieurs types de langues :
La langue de scolarisation qui est une langue apprise à l’école. Les parents
parlent une autre langue que celle du pays dans lequel ils vivent. Les élèves suivent
les différentes matières dans cette langue qui pour eux est étrangère. Une langue
de scolarisation peut devenir une langue maternelle car les parents ont voulu parler
à leur enfant avec la langue du pays d’accueil.
On retrouve aussi la langue vivante 1 qui est la première langue vivante autre
que la langue du pays d’accueil (souvent langue maternelle) apprise à l’école.
Nous pourrions penser que la langue maternelle est la langue la mieux assimilée.
Cependant, d’autres facteurs peuvent jouer dans l’acquisition d’une langue. On
peut avoir des langues de scolarisation qui sont acquises de la même manière (voir
définition de Lev Vygotski) que les langues maternelles, elles sont donc apprises en
parallèles, et le niveau de maitrise est équivalent.
b. Le vocabulaire
Dans le Dictionnaire de didactique du français langue étrangère et seconde ,
J-P. Cuq (dir.), on peut lire que, « Dans l’usage courant, le terme vocabulaire
désigne l’ensemble des mots d’une langue et c’est en ce sens que des ouvrages à
but pédagogique ou documentaire s’intitulent vocabulaire. » (2003 : 246). Cette
définition se poursuit en expliquant que « Dans la pratique d’une langue, le terme
« vocabulaire actif » désigne l’ensemble des mots qu’un sujet utilise pour commu –
niquer, et le terme « vocabulaire disponible » désigne l’ensemble des mots que le
sujet n’utilise pas forcément, mais qu’il est en mesure de mobiliser sans effort en
fonction des besoins de compréhension et d’expression » (p. 246).
D’après de nombreuses recherches, les mots de la langue étrangère sont inter –
connectés et reliés aux réseaux lexicaux de la langue maternelle. Cela suggère
que le statut de la langue (les deux langues confondues) n’a pas d’influence sur le
mode d’organisation des représentations lexicales dans le lexique mental. Quand le
niveau de compétences en langue étrangère est celui de l’interlangue1, les mots de
la langue étrangère sont moins bien organisés et moins facilement accessibles que
ceux de la langue maternelle, mais graduellement, ces différences s’atténuent et,
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finalement deux systèmes intégrés se dégagent, tout en étant accessibles de façon
autonome.
« L’accès au lexique mental, c’est-à-dire la récupération (ou le rappel) d’un
lexème2, peut être défini comme un processus par lequel des traits sémantiques,
phonologiques et syntaxiques sont rassemblés pour activer une unité lexicale
pleinement fonctionnelle. » (Treville, 2000 : 62).
La lecture et l’analyse des travaux de M-C. Treville nous permettent de tirer des
conclusions sur le processus d’appropriation du vocabulaire :
« Les processus formels et sémantiques sont, dès le niveau élémentaire,
impliqués dans l’acquisition des mots nouveaux mais l’organisation mentale en L23
semble reposer davantage sur les formes qu’en L14.
Il existe une forte corrélation entre l’aptitude à construire des représentations
phonologiques de mots nouveaux dans la mémoire et l’apprentissage du vocabulaire
de la L2.
Les associations spontanées, faites par des locuteurs en L2, comparées avec
celles de locuteurs de la L1, à partir d’un stimulus donné, sont plus disparates
(motivées souvent pas des confusions phonologiques du type « blanc » à« banque »,
« gant » et plus dépendantes de l’axe syntagmatique (« banc » à« assis », « parc ») ;
La rétention à long terme (l’acquisition) d’un mot dépend principalement de son
intégration sémantique. » (Treville, 2000 : 63-64).
Pour résumer les stratégies d’apprentissage du vocabulaire, on a en premier une
étape cognitive où l’apprenant emmagasine les connaissances ; puis on a une étape
associative qui est la phase de l’interlangue et enfin une étape d’autonomie où les
opérations s’automatisent.
c. Les gestes
Ce terme, connu et utilisé de tous, participe à la communication non verbale
dans notre vie. C’est pourquoi, il reste un mot très important avec ses nuances à
définir.
« L’étymologie du geste est éclairante. Le mot « geste » vient du latin gestus
qui caractérise au sens général un mouvement, une attitude corporelle, et au sens
particulier le mouvement d’une parité du corps, notamment de la main. Gestus est
le participe passé du verbe gerere , qui signifie « faire », « se comporter ». Le mot
geste désigne aussi bien l’action accomplie par le geste que la représentation qu’il
en donne et l’on passe facilement d’un sens à l’autre. » (Wulf, 2007 : 89)5.
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M. Tellier propose dans son ouvrage Le corps et la voix de l’enseignant : théorie
et pratique , une explication de La communication non verbale. Ce serait lorsque :
« le corps participe de manière plus ou moins directe à la communication. Il est
employé au sens large pour englober les mouvements produits par l’enseignant ce
qui implique à la fois les comportements à visée didactique et interactionnelle mais
aussi les gestes personnels extra-communicatifs » (p. 103). Ces mouvements sont
donc des gestes.
D’autres auteurs (Guy Barbier, Patrice Ras, Isabelle Duvernois entre autres) pour
définir la communication non verbale parlent « d’interactions comportementales »
ou de « comportements kinésiques » ou encore de « langages corporels ». On
retrouve aussi des « posturo-mimo-gestuelles » en classe de langue et cela renvoie
aux postures, mimiques faciales et gestes des mains de l’enseignant.
Selon Marion Tellier, le geste pédagogique est « principalement un geste des
bras et des mains (mais il peut aussi être composé de mimiques faciales) utilisé par
l’enseignant de langue dans un but pédagogique. L’objectif premier est de faciliter
l’accès au sens en LE6. Il agit comme une traduction gestuelle des paroles de
l’enseignant. Le lien entre le geste et la parole qu’il accompagne est donc crucial.
Cela dit, il arrive que le geste soit utilisé sans verbal pour encourager l’apprenant
ou lui signaler une erreur sans l’interrompre dans sa production d’énoncés. Le GP7
peut être un mime, un geste coverbal (déictique, iconique et métaphorique princi –
palement) ou un emblème. » (Tellier, 2008 : 2).
Marion Tellier a élaboré une classification des gestes pédagogiques (Tellier, 2014 :
109) les gestes d’information, les gestes d’animation et les gestes d’évaluation.
Après avoir vu, les différents concepts, nous allons voir dans la partie suivante
comment les expériences ont été menées.
2. Présentation de l’expérimentation
a. Le contexte
Des expériences ont été menées dans trois écoles primaires à Saint Étienne.
Elles sont composées d’exercice et se sont déroulées auprès d’élèves allophones.
Ces élèves sont de niveaux très hétérogènes. Ils sont d’origine différente, d’âge
différent. Avec ces élèves de l’école primaire, on a fait deux groupes : un groupe
où les élèves auront un enseignement oral sans geste et l’autre où ils auront un
enseignement oral et gestuel. Il y aura alors trois fois deux groupes. Ce temps
« d’expérience » va se dérouler pendant un mois environ, le temps de réaliser les
deux exercices.
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b. La méthodologie
Le premier exercice consiste à apprendre du vocabulaire par le biais d’une
comptine. Pour cela les élèves ont eu à apprendre la chanson « Pirouette
Cacahuète ». Selon le groupe, les élèves apprennent la comptine oralement et/ou
avec les gestes qui l’accompagnent.
Le deuxième exercice consiste en un apprentissage de 8 mots de natures diffé –
rentes. On retrouvera dans cet exercice : 2 noms, 2 verbes, 2 adverbes, 2 adjectifs
(chameau, frein, relier, cocher, avant-hier, autant, pointu, explosif). Pour cela
dans un premier temps le professeur définit chaque mot. Dans un second temps,
les élèves doivent jouer et manipuler ces mots en retrouvant les mots donnés ou
leurs définitions, soit en les dessinant ou encore en les mimant. Ces exercices
de manipulation ont été réalisés dans le but de donner une image donc un sens à
ces mots. Cette première phase d’apprentissage permet aux élèves d’en prendre
connaissance et de les rendre plus familiers jusqu’à arriver à les mémoriser et les
comprendre.
c. Les résultats
Selon la phase de l’exercice, plusieurs facteurs doivent rentrer en compte pour
l’analyse des résultats.
Tout d’abord, le rythme de l’enfant influe sur la qualité de l’apprentissage des
leçons. Une leçon, selon le moment de la journée, sera plus ou moins bien intégrée.
Une leçon apprise en début de journée ou en fin ou encore après le repas ne sera
pas comprise de la même manière. Ce constat est aussi fait si on se trouve en
début, en milieu ou en fin de semaine. L’heure de la journée et la fatigue qui en
découle sont décisives.
Concernant les exercices, les résultats sont assez surprenants. Nous pensions que
les résultats auraient été plus significatifs avec un enseignement accompagné de
gestes mais cela n’a pas été le cas. En effet si on reprend exercice par exercice,
les résultats sont quasiment les mêmes. Les élèves en difficultés ont à peu près les
mêmes résultats que ceux qui ont eu un enseignement oral et gestuel.
La distinction s’est faite à l’un des derniers exercices lors d’une évaluation.
Comme il a été dit plus haut les enfants venaient de différents pays. Ils étaient en
France depuis un certain laps de temps. L’un d’eux venait tout juste d’intégrer le
groupe et ne connaissait que deux ou trois mots de la langue française. Le dernier
exercice qui consistait à retrouver les gestes de la comptine a pu être productif,
même si l’élève a eu des difficultés. Il ne se rappelait pas des paroles de la chanson
par contre il se souvenait de presque tous les gestes de la chanson. Par ce biais,
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celle-ci avait été mieux comprise et il pouvait peut-être mettre en image ce qu’il
essayait de reproduire à l’oral ou faire des associations entre les mots et les gestes.
Les élèves qui ont des facilités ont su réussir ces tests sans distinction aucune.
Pour ces élèves-là, ils n’ont pas besoin d’autre aide car la voix de l’enseignant est
suffisante pour pouvoir comprendre, mémoriser et assimiler.
Cependant avec les élèves plus en difficultés, on a pu trouver une légère
distinction mais peu interprétable En effet, rajouter un accompagnement gestuel
permettait aussi à ces élèves en difficultés d’avoir une autre reformulation de
la leçon ou une autre explication. En effet, par ces gestes, les élèves pouvaient
faire appel à la mémoire visuelle en complément de la mémoire auditive. C’est en
changeant de support que l’enseignant peut alors donner des clés dans sa manière
d’apprendre et de comprendre une leçon. C’est alors un renforcement supplémen –
taire pour ces élèves.
3. La formation des professeurs en question
Il a été important de connaitre l’opinion des enseignants sur ce sujet. De ce fait,
des questionnaires ont été élaborés afin de connaitre leur avis au sujet des gestes
pédagogiques en classe de FLE/S. Par la suite, nous verrons la place des gestes dans
la formation des enseignants. Pour cela, un bref aperçu de ce parcours sera alors
analysé.
a. Les questionnaires
Plusieurs questionnaires ont été recueillis sur l’opinion des enseignants au sujet
de la communication non verbale mais aussi sur leur formation à ce sujet. C’était
pour la plupart des questions ouvertes où les enseignants devaient argumenter leur
réponse (annexe 1 : questionnaire pour les professeurs).
Certes, ces questionnaires n’ont été réalisés qu’auprès de deux professeurs de
FLE, mais leurs réponses restent assez similaires. Les résultats montrent qu’il y a
une réelle envie pour ces professeurs d’avoir une maitrise corporelle. En effet, pour
ces deux professeurs, les gestes restent une aide supplémentaire dans l’appren –
tissage d’une langue ou d’une autre discipline. Tous les deux sont d’accord sur
l’idée qu’il est nécessaire d’être mieux informé à ce sujet ou/et d’avoir des cours
dans le cursus de formation des professeurs en général.
Qu’en est-il de la formation des professeurs ?
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b. La formation des professeurs
Les cursus de formation des professeurs montrent (par notre vécu et de certains
témoignages) des cours de didactique et pour certains des cours de pédagogie
mais dans aucune on retrouve comment utiliser son corps à bon escient. Les gestes
pédagogiques utiles à l’apprentissage d’une langue ne sont pas enseignés aux futurs
professeurs. A aucun moment dans la formation ils n’apprennent comment bouger
leur corps pour enseigner. Peut-être est-ce une vocation ou une faculté acquise
avec le temps ?
Mais tout récemment, cette réalité préoccupe certains chercheurs comme
Jean Duvillard dans L’introspection gestuée” – La place des gestes et micro-gestes
professionnels dans la formation initiale et continue des métiers de l’enseignement
de 2014, ou encore Lucile Cadet, Marion Tellier dans Le geste pédagogique dans
la formation des enseignants de LE : Réflexions à partir d’un corpus de journaux
d’apprentissage de 2009 ou bien chez Isabelle Jourdan dans Posture, corps et voix
de l’enseignant débutant : démarche clinique de formation de 2014 pour ne citer
qu’eux. Tous ces auteurs sont d’accord sur le fait qu’il faut changer la formation
des enseignants notamment sur l’apprentissage et la maitrise des gestes en classe.
Certains soulèvent le fait qu’il est important de connaitre son profil gestuel pour
avoir un regard sur sa pratique enseignante. L’enseignant doit être attentif au
langage de son corps : amplitude, forme dans l’espace afin de vivre sa corporéité
mais aussi maitriser et connaitre ses gestes pédagogiques et les micros gestes
effectués lors de situations de communication. C’est un comportement profes –
sionnel qui doit être approprié à un message dont l’impact serait maitrisé.
Les gestes, dans la classe, chez nous, dans la vie de tous les jours prennent
énormément de place dans notre communication orale, dans notre comportement.
La maitrise et la prise de conscience de ce que renvoie notre corps devraient être
une interrogation pour chacun d’entre nous afin de transmettre le message le plus
clairement possible ou avec plus de facilité.
Conclusion
Les gestes en classe, même si les résultats de cette expérience sont peu signi –
ficatifs, restent un atout pour le professeur. On est plus ici dans une expérience
qualitative que quantitative car le nombre d’élèves pour cette recherche n’est pas
assez représentatif donc on peut dire que les résultats sont partiels. Cependant,
grâce à celle-ci, le professeur peut reformuler et donner pour les élèves (plutôt en
difficultés) une autre manière de comprendre. Ces gestes permettent de concré –
tiser ce qui est dit pour des choses abstraites. Certains enseignants trouvent que
cela permettrait aux élèves de clarifier certains points. Il serait intéressant de
mener une nouvelle expérience plus vaste et de ne prendre que des élèves ciblés et
diagnostiqués en difficultés pour voir si les résultats sont plus concluants.
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En bref, les gestes restent pour le professeur un outil de travail qui doit être
utilisé sans limites. La question des gestes intéresse un public de plus en plus large,
comme le prouve l’intérêt croissant pour la langue des signes, la place de celle-ci
dans les médias mais aussi dans les écoles. En effet, la prise de conscience de ce
qu’apportent les gestes en classe en fait un sujet d’actualité. Il est alors important
de former les nouveaux enseignants à la maitrise de leurs gestes. Pour certains,
c’est une démarche naturelle, pour d’autres, il serait intéressant de maitriser les
mouvements de son corps mais dans tous les cas cela demande une vraie réflexion
et une vraie formation. Les gestes ainsi perçus par les élèves ou apprenants de
diverses origines peuvent parfois ne pas être interprétés de la manière espérée.
Reste la difficulté culturelle qui fait qu’un même geste peut être interprété de
manière très différente selon l’origine, l’âge et le vécu des élèves.
Annexe 1 : Questionnaire pour les professeurs
Le non verbal
Voici un questionnaire pour avoir quelques éléments sur votre parcours. Il est
intéressant pour mes recherches de voir si vous avez déjà entendu parler ou même
fait des recherches sur ce sujet.
Éléments biographiques
1. Quelle est votre formation d’enseignant ?
2. Depuis combien de temps enseignez-vous ?
3. Combien de langues parlez-vous ?
4. Avez-vous déjà enseigné à l’étranger ? Où ? Combien de temps ?
5. Avez-vous déjà joué dans une pièce de théâtre ?
6. Êtes-vous droitier ou gaucher ?
Éléments sur le non verbal
7. Qu’est-ce que pour vous la communication non verbale ?
8. Avez-vous déjà été filmé(e) ? Si oui, qu’en retirez-vous ?
9. Avez-vous participé à des formations sur la gestualité / le non verbal? Si oui
lesquelles et combien de temps ? Cela vous a-t-il servi ? Que retenez-vous ?
10. Avez-vous déjà fait des recherches sur ce domaine (vidéo, livres, conseils
d’une personne…)? Si oui, lesquelles ?
Votre avis nous intéresse…
11. Utilisez-vous la communication non verbale lorsque vous parlez ? Si oui, pour
quelles occasions ?
12. Pensez-vous que le non verbal est important dans une classe de FLE/S ?
13. Quelle peut être sa place dans une classe de FLE/S ?
Remarque(s) :
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Bibliographie
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Asdifle, Paris : CLE International.
Duvernois, I. 2013. Décoder le langage du corps. Paris : Larousse.
Duvillard, J. 2016. Ces gestes qui parlent : l’analyse de la pratique enseignante. Paris : ESF
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Galisson, R. 1983. Des mots pour communiquer. Paris : CLE International.
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Tellier, M. et al. 2014. Le corps et la voix de l’enseignant : théorie et pratique. Paris : Maison
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Treville, M-C. 2000. Vocabulaire et apprentissage d’une langue seconde. Québec : Les
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Sitographie
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permet d’accéder au sens et renforce la mémorisation lexicale »
http://www.lecafedufle.fr/2013/05/gestuelle-de-lenseignant-le-geste-permet-dacceder-
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Cadet, L, Tellier, M. 2007. Le geste pédagogique dans la formation des enseignants de LE:
Réflexions à partir d’un corpus de journaux d’apprentissage . Les cahiers de Théodile, 7,
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Université Claude Bernard – Lyon I, Français <NNT : 2014LYO10191>. <tel-01127249> [consulté
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Jourdan, I. 2014. Posture, corps et voix de l’enseignant débutant : Une démarche clinique de
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Synergies Europe nș10, Louis Porcher (1940 -2014) : Visionnaire, Stratège, Polémiste ,
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http://skhole.fr/lev-vygotski-extrait-langue-%C3%A9trang%C3%A8re-et-langue-maternelle
[consulté le 24/05/2017].
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Les gestes pédagogiques en classe de Français Langue Étrangère/Seconde
Notes
1. Système structuré que l’apprenant élabore aux diverses étapes de la langue étrangère.
A ce stade, l’apprenant est capable de se faire comprendre sans avoir assimilé tous les
éléments ni toutes les règles.
2. Unité minimale de signification, appartenant au lexique, définition tirée de www.larousse.fr
3. L2 pour Langue Étrangère
4. L1 pour Langue Maternelle
5. Référence trouvée dans l’ouvrage de C. Alin, Le Geste Formation , Paris : L’Harmattan,
(2010, p. 47).
6. Langue Étrangère
7. Geste Pédagogique
41© Revue du Gerflint (France) – Éléments sous droits d’auteur –
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