La Traduction Des Expressions Idiomatiques

Sommaire

Argument

Introduction

Chapitre I Le figement dans la langue.

La notion de figement

Le figement vs. La composition

Chapitre II Les locutions

2.1 Les locutions

2.2 Les locutions vs. Les mots composés

2.3 Les locutions vs. Les expressions

2.4 Les locutions vs. Les proverbes, les maximes et les sentences

2.5 Les collocations

2.6 Les expressions figées et les métaphores

Chapitre III La traduction des expressions idiomatiques

3.3 Les proceedes de traduction des expressions figees

4.1 Le calque

Avant-propos

L’étude des langues naturelles impose la dénomination des milliers concepts et pour le faire, on avait fait appel à plusieurs procédées. L’enrichissement d’une langue dispose de deux procédées: l’attribution des sens nouveaux à des mots déjà présents dans la langue, qui implique la polysémie et qui peut obscurcit le message, et l’association des éléments lexicales selon le modèle d’affixation ou, la combinaison des unités lexicales selon le modèle de la composition. Le thème que j’ai abordé convint à ce dernier moyen d’enrichissement de la langue, c’est-à-dire la composition, plus exactement les expressions figées, qui résident à l’accomplissement du fait de la composition.

J’ai comme intérêt les expressions figées et le figement dans la langue, qui représentent le domaine de travail de la phraséologie. Les expressions figées constituent un fort intérêt non pas seulement pour les linguistes mai aussi pour les apprenants et les simples utilisateurs d’une langue donnée. Le phénomène du figement et ce qu’on nomme les expressions figées ne représentent pas du tout un fait marginal dans la langue. Dans la composition d’un texte donné, le pourcentage de ces suites n’est pas du tout insignifiant. Gaston Gross remarque qu’il y a « près de 200 000 noms composés ou dont la combinatoire n’est pas libre, près de 15 000 adjectifs et au moins 30 000 verbes figés » [Gross, 1997 : p.202]. Pour designer ces structure on observe qu’il y a un grand nombre de termes comme par exemple : locutions, idiotismes, proverbes, mots composés, phrases figées, dictons etc.

1. Introduction

« Nos pensées, avons-nous dit, s’expriment naturellement par des groupes des mots et non pas par des mots isolés, et lorsque cette expression prend forme d’un mot unique, ce n’est qu’une illusion. Or les groupes qui expriment une idée peuvent s’identifier si bien avec cette idée que l’expression toute entière se reforme dans notre esprit quand l’idée elle-même y réparait. Le lien qui rapproche ces éléments peut se resserrer: les groupements ainsi formés se présentent avec une fixité toujours plus grande; l’usage peut se consacrer et en faire avec le temps des unités indissolubles; les mots cessent alors d’avoir une existence indépendante, les raisons syntaxiques qui les ont réunis au début n’apparaissent plus à l’esprit, et si le groupe parcourt toutes les phases de cette transformation psychologique il équivaut à un mot, s’identifie complètement à ce un concept isole et ne peut plus être altéré dans ses parties constituantes »[Liviu Groza,2011:21-22]. Celle-ci est l’affirmation appartient à Ch. Bally, qui a jeté les bases de la phraséologie moderne.

La singularité d’une certaine langue s’en trouve dans le domaine de la phraséologie et les expressions, qui sont plus ou moins figées, transposent un moyen d’incorporation des choses qui appartiennent au-delà du domaine verbale et elles appartiennent à la réalité. La acte de traduire une expression d’une langue à l’autre est fait dans beaucoup de cas par l’intermède des paraphrases ou des équivalences, chose qui est fait en raison du caractère intraduisible de la plupart des expressions, quand il s’agit d’une traduction fidèle du point de vue formel et sémantique à la fois.

Le bon usage des expressions figées en étant des proverbes, locutions, maximes, collocations permet l’accès à des intimités lexicales et sémantiques spécifiques, qui sont difficile à exprimer dans une autre manière, cela implique la importance de la bonne connaissance et usage. Les expressions figées sont capables à exprimer des formules spécifiques et des réalités propres à la langue, à la culture et à la civilisation auxquelles elles appartiennent. Sans leur présence, la langue perdrait une partie considérable de ses choses cachées en ce qui concerne la sémantique particulaire, des identités expressives sur lequel on ne peut pas se tromper. Celles-ci sont imposées par la tradition et par la culture ou par l’usage.

Liviu Groza[2011:19] dans son œuvre « Probleme de frazeologie » encadre les expressions idiomatique et les collocations comme appartenant à ce phraséologie spéciale qui examine seulement un domaine de la phraséologie d’une langue qui se situe en comparaison avec la phraséologie générale qui s’occupe avec l’étude des associations des mots dans une langue.

L’étude des expressions figées dérive d’une propriété des langues naturelles dont l’importance a été méconnue pendant longtemps. Dans ce domaine il n’existe pas un consensus en ce qui concerne l’objet d’étude ou la terminologie spécifique à défaut d’unité en ce qui vise la terminologie utilisée et les opinions diverses en ce qui concerne les expressions idiomatiques. Les opinions des lexicologues sont divisées quand il s’agit de considérer un certain groupe de mots comme locution ou comme expression. Par exemple on peut trouver une même formule dans des dictionnaires différentes, comme expression ou comme locution, chose qui dépend de l’encadrement du lexicologue ou de son moyen de la considérer.

Les alternatives des mots dans une langue de s’associer sont limitées non seulement en ce qui concerne les relations sémantiques et syntaxiques mais aussi en ce qui concerne l’utilisation proprement dite. Les dictionnaires présentent les possibilités qui sont correctes dans une langue en ce qui concerne la norme, en satisfaisant dans une manière insuffisante ou même pas du tout les possibilités qui impliquent l’usage. En plus les dictionnaires n’explicitent pas le statut de collocation d’un groupe de mots, et cette chose implique le fait que celles-ci ne sont pas différenciées des locutions et les expressions.

2. LE FIGEMENT DANS LA LANGUE

2.1 La notion de figement

Le phénomène du figement n’a pas été ignoré en totalité mais son ampleur échappait à la plupart des auteurs. Parmi les premiers qui ont traité ce phénomène est Otto Jespersen qui a observé l’existence de deux phénomènes qui sont en contradiction dans la langue : « la liberté combinatoire et le figement » [Gaston GROSS, 1996 : 3 ]. Plusieurs études ont suivi cette innovation pour le domaine des sciences du langage. Il y avait une perception collective simpliste du mot composé. Le phénomène du figement a été inconnu à cause de l’absence de dénominations conventionnelles ou des définitions qui ont été parfois contradictoires.

Gaston GROSS explique ce problème terminologique en ce qui concerne le phénomène du figement en évoquant Le Dictionnaire Linguistique(Larousse) qui définit le figement comme « un processus linguistique qui, d’un syntagme dont les éléments sont libres, fait un syntagme dont les éléments ne peuvent être dissociés. Ainsi, les mots composés (compte rendu, pomme de terre, etc.) sont des syntagmes figés. » . Il remarque que cette définition ne prend en compte que les syntagmes et leur passage de la liberté au figement et ignore des concepts comme les déterminants, les adverbes, les prépositions ou phrases et d’autres aspects comme la sémantique de cette chaîne. Dans ce cas, on remarque le sémantisme puisqu’on mentionne clairement « la non-compositionnalité du sens » toutefois les contenances syntaxiques sont oubliés.

Il remarque aussi que le même dictionnaire définit l’expression idiomatique en tant que « tout forme grammatical dont le sens ne peut être déduit de sa structure en morphèmes et qui n’entre pas dans la constitution d’une forme plus large : Comment vas-tu ? How do you do ?sont des expressions idiomatiques ». Le point de vue est orienté vers la sémantique car on met en évidence « la non-compositionalité du sens »  mais les contenances syntaxiques sont omises. L’auteur conclut en affirmant que : « on ne perçoit pas clairement pourquoi on affirme que dans la phrase Comment vas-tu ?le sens n’est pas « compositionnel ».

En ce qui concerne la définition du terme idiotisme, la définition proposée dans le même dictionnaire est : « On appelle idiotisme tout construction qui apparaît en propre à une langue donnée et qui ne possède aucun correspondant syntaxique dans une autre langue. Le présentatif c’est est un gallicisme, idiotisme propre au français ». Dans cette situation, on mentionne le problème de traduction mot-a-mot d’une langue à une autre et on ne parle pas du caractère sémantique ou syntaxique du figement.

En plus, à ces problèmes s’insèrent en ce qui concerne la terminologie du figement, les différents termes propres aux certaines linguistes qui ont des opinions et visions variées envers ce phénomène linguistique.

Le terme « synapsie » a été introduit par E. Benveniste qui peut être défini comme « une unité de signification composée de plusieurs morphèmes lexicaux », définition qui est similaire avec celle du mot composée. Mais, on constate que Benveniste oppose la synapsie (par exemple: machine à coudre) au mot composé (par exemple: timbre-poste) et aux mots dérivés.

Le terme « synthème » a été établi par A. Martinet, terme qui désigne « une séquence formée de plusieurs monèmes lexicaux fonctionnant comme une unité syntaxique minimale ». Martinet propose une classification des synthèmes dans laquelle inclut les mots dérivés (comme désirable), qui se basent, selon la plupart des autres auteurs, sur la dérivation et non pas sur la composition. De cette définition, on observe qu’il n y a pas de référence à la sémantique.

Le terme de « lexie composée » a été utilisé par B. Pottier, qui renvoyé a un ensemble qui contienne plusieurs mots qui sont intégrées, par exemple brise-glace. La lexie complexe se définit comme « une séquence figée : faire un niche, en avoir plein le dos ». Parmi les exemples figurent des suites qui ne sont pas figées comme dans avoir peur. L’explication donnée par Gaston GROSS est que : « peur est un substantif prédicatif et que le verbe avoir est un verbe support qui peut être effacé après formation de relative : Luc a peur, la peur que Luc a, la peur de Luc ». On remarque aussi l’opacité de la définition car elle ne précise pas si le figement est aussi sémantique ou seulement syntaxique.

Tout d’abord on fait une distinction entre les catégories des expressions figées en voyant les distinctions terminologiques de chaque catégorie.

2.2 Le figement vs. La composition

La frontière qui sépare le phénomène du figement de la composition est assez imprécise car les manuels de lexicologie abordent le figement en faisant appel à la composition. Ces deux termes sont souvent confondus parce il y en a des correspondances.

Gaston Gross, en expliquant le phénomène du figement, présente les deux types des mots construits: les mots dérivés et les mots « polylexicaux » ou mots complexes. La première catégorie s’établie sur l’affixation, c’est-à-dire on ajoute un préfixe ou un suffixé a un mot racine, tandis que la deuxième catégorie se caractérise par l’existence d’une unité composée de deux ou maintes unités simples ou qui ont été préalablement dérivés.

Ces deux moyens d’enrichissement de la langue s’opposent : la dérivation est un procédé qui peut être répété à l’infini car la base du mot dérivée peut être aussi un mot dérivé. En échange, le procédé de la composition n’est pas si productif en ce qui concerne la formation des nouveaux mots.

La confusion et la relation de synonymie que les uns la considèrent entre le figement et la composition ne s’avère pas parce qu’un ensemble composé n’est pas obligatoirement figée. Il peut être clair ou transparent du point de vue sémantique et, donc il ne sera pas analysé comme figé.

Selon Gaston Gross [1996 : p.16], dans la description du figement interviennent deux contraintes essentiales: « une contrainte d’ordre sémantique : l’opacité sémantique ; cette suite est-elle sémantiquement transparente ou opaque ? » et «  une contrainte d’ordre syntaxique : une suite donnée est-elle syntaxiquement libre ? »

Ainsi, une suite peut être apprécie comme étant figée quand est du point de vue sémantique opaque et du point de vue syntaxique n’est pas libre. La liaison étroite qui existe entre le figement et la composition est dans la mesure où une suite est figée quand elle e du point de vue lexicale composée et du point de vue sémantiquement « opaque » ou non-compositionnelle.

3. Les locutions

Le terme de locution signifie «le groupe figé de mots constituant une unité sur le plan du sens et de la syntaxe de la phrase» selon la définition qu’on trouve dans «Larousse. Dictionnaire du Français d’aujourd’hui». Les locutions sont définies dans  «Gramatica Academiei Române» comme « group des mots plus ou moins soudés qui a un signification unitaire et qui se comporte du point de vue grammaticale comme une seule unité » [n.t].

Liviu Groza [2011-39] affirme qu’on définit les locutions sur la base de leur caractère inanalysable de point de vue sémantique et syntaxique et «  l’équivalence avec une certaine partie du discours est un critère de classification et description accepté par les grammatiques ». Son statut caractérisé par la confusion dérive du fait qu’il n’existe pas des critères généraux qui les identifie. L’auteur soutient que les plus sûres serraient les locutions adverbiales car les adverbes sont en général peu nombreuses, les locutions prépositionnels et conjonctionels parce qu’elles ne sont pas analysables et les locutions interjectionels car elles représentent des énonces impératives ou exclamatives avec un statut particulier. En échange, les locutions qui présentent une dégrée de sécurité faible sont les locutions verbales et les locutions nominales. Celles-ci « ont un caractère analysable évident, et la perte de l’indépendance sémantique des éléments constitutifs peut se remarquer seulement dans des cas exceptionnels ».

On trouve dans le français en ce qui concerne la structure des expressions figées, des locutions nominales, adjectivales, adverbiales, prépositives, conjonctives, verbales et interjectives. Felicia DUMAS [2008 : 135-136] présente une classification avec des exemples des locutions qui aide à faire la distinction entre locution et mots composées.

Les locutions nominales sont nommées aussi « syntagmes nominalisées » par certaines linguistes parmi lesquels est Ferdinand de Saussure : « le qu’on dira-t-on, un m’as-tu-vu, le sauve-qui-peut, un suivez-moi-jeune-homme, un va-nu-pieds, un touche-à-tout, un lève-tôt ».

Les locutions adjectivales : bon enfant (par exemple quand on parle d’une ambiance cordiale); fleur bleue (on parle d’un roman qui est romantique); bon marche; comme il faut.

Exemples des locutions adverbiales : «  en revanche ; par hasard ; tout à coup ; sur le champ ; à l’improviste ; au dépourvu ; à la dérobée ; mine de rien ; de gré ou de force, etc. ».

Les locutions verbales : « mettre en fuite; prendre la fuite; chercher noise (chercher la querelle); mettre en colère; tirer le diable par la queue (avoir des difficultés d’argent); prendre la mouche (se fâcher), etc. ».

« En raison de; grâce à ce; faute de; de manière à; au-dessous de; à même, autour de; au fur et à mesure, etc. » sont exemples de locutions prépositives.

Locutions conjonctives sont les suivantes : «  bien que; alors que; de sorte que; afin que; de même que; à supposer que; étant étendu que; à condition que; à seule fin que, etc. ».

Finalement, exemples des locutions interjectives sont : « coquin de sort !; nom d’un chien !; bonté divine !; ça alors !; fan des loups ! » .

3.1 Les locutions vs. Les mots composés

Selon Felicia Dumas, dans son étude « Lexicologie française », affirme que les limites entre les locutions et les mots composés sont imprécises malgré le grand nombre des critères qui ont été proposés pour le distinguer. Elle cite Marie-Françoise Mortureux et approuve le critère commun et répandu en ce qui concerne cette distinction qui dit qu’on  «  regroupe parmi les mots composés les unités à deux termes qui sont principalement nominales, parfois adjectivales et même verbales (bébé-éprouvette, aigre-doux…), et les unités à trois termes qui sont uniquement nominales (pomme de terre, chemin de fer, machine à coudre…) » [Felicia Dumas 2008 : p.123].

Les locutions sont les unités figées complexes qui font partie aux autres branches du discours (conjonctions, adverbes, prépositions), comme les unités lexicales qui comportent plus de trois éléments, par exemple : qu’en dira-t-on, au fur à mesure etc.

D’autres critères qui ont été véhiculés par les linguistes pour exprimer l’individualisme en ce qui concerne les mots composés sont : le critère d’inséparabilité, le critère orthographique, le critère de commutation, le critère référentiel et le critère de non-synonymie.

Le critère d’orthographie n’est pas du tout persuasif parce qu’il y a des mots composés qui sont écrites dans un seul mot, comme par exemple : portefeuille et gendarme. Il y a aussi d’autres qui incluent un trait d’union comme dans le cas de porte-monnaie ou taille-crayon, et d’autres qui n’en incluent pas comme ver à soie. Les éléments de ceux qui s’écrivent d’un seul mot sont tellement soudés, qu’ils font un seul signifiant, d’adjectif (clairsemé), de verbes (manœuvrer), de noms (lieutenant, pourboire, vaurien), d’adverbes (longtemps, autrefois). S’il s’agit d’une simple juxtaposition, c’est-à-dire les éléments sont rassemblés selon « des règles syntaxiques transparentes » [ Felicia Dumas, 2008 :p.124], il n’existe pas un trait d’union :chemin de fer . Quand il existe un sorte d’ellipse dans la composition du mot, on observe un trait d’union et on peut remarquer que les éléments réunis expriment un seul concept ou une seule notion, par exemple : perce-neige (une fleur qui perce la neige) ou chou-fleur (un chou qui fait une fleur).

Plus convaincant est le critère d’inséparabilité car à l’intérieur d’un mot composé c’est impossible d’insérer n’importe quel élément et Felicia Dumas donne comme exemple *pomme pourrie de terre que pour le locuteur français ce n’est pas possible de dire.

Le critère de la commutation souligne le fait que le mot composé quand il est perçu comme un mot se comporte dans la relation avec les autres éléments du discours, comme une seule unité. Pomme de terre s’inscrit ainsi dans la famille lexicale des légumes auxquelles on mange la racine qui poussent dans la terre avec les mots carotte et navet.

Le critère de la non-synonymie est, à son tour, un bon marquage pour les mots composés. Dans le cas d’un mot composé il n’existe pas la possibilité de remplacer un de ses éléments par un synonyme. Et Felicia Dumas donne comme exemples *aigre-sucré au lieu de aigre-doux et *supporte-monnaie ou *range-monnaie au lieu de porte-monnaie, variantes qui ne sont pas possibles.

Le critère référentiel consiste dans le fait que l’existence d’une unité lexicale est basée sur l’existence d’un seul réfèrent. Par exemple, ver à soie et pomme de terre nomment un seul objet déterminé : petit animal mou, de la même manière que chenille ou carotte.

3.1 Les locutions vs. Les expressions

Une certaine confusion intervient quand on parle des locutions et des expressions car il existe des locutions qui ne sont pas très soudées et qui pourraient être interprétées comme des expressions.

Certains linguistes les considèrent comme semblables ou même synonymes. Ion Coteanu dans «Gramatica de bază a limbii române» affirme que : « Les groups de mots qui, sans être des propositions, ont sens d’adjectif s’appellent locutions (c’est-à-dire expressions) adjectivales. » [n.t] [1982 : 99]. Ce fait montre que l’auteur considère consciemment la relation entre les locutions et les expressions comme une d’équivalence ou d’égalité.

En échange, des autres linguistes insistent sur la distinction entre ces deux catégories d’unités phraséologiques. Par exemple, Cristinel Munteanu [2013 : 79-80] cite Florica Dumitrescu qui considère l’idée de synonymie entre les locutions et les expressions comme étant une « erreur » motivant que les expressions constituent seulement du point de vue lexicale un ensemble, à la différence des locutions qui ont aussi une valeur grammaticale, en étant incorporés dans les diverses catégories des mots.

Elle définit les locutions comme « ensemble de mots plus ou moins soudée, avec un sens unitairement déterminé, qui se comporte du point de vue grammatical comme un seul mot (parte de vorbire)»[n.t] et les expressions les définit comme « les agencements des mots chargés avec un contenu affectif, propres à une certaine langue »[n.t] . On observe le fait que ces deux notions ne sont pas contraires et en plus, la chercheuse prouve que les sphères des locutions et les expressions ont beaucoup d’aspects communs car les deux se caractérisent par la qualité d’être intraduisibles et les deux, du point de vue sémantique, sont des ensembles phraséologiques qui ont un sens indépendant du sens des éléments constitutifs analyses séparément.

Ainsi, on remarque que plus une combinaison stable de mots est expressive, c’est-à-dire elle implique une forte charge émotionnelle, plus on a le raison de la considérer expression et non pas locution. Des unités phraséologiques comme « s’en aller à vau l’eau », « prendre à cœur », «donner du fil à retordre », « aller de pair », « aller du blanc au noir », « entre chien et loup » ou « faire flèche de tout bois », « garder pour la bonne bouche » représentent, à mon avis, sans doute des expressions.

Quand l’expressivité a disparu complètement ou dans une grande partie, et le groupe phraséologique est devenu paralysé ou figé (comme dans le cas de : « se passer de », « tout à l’heure », « un coup de main », « de première main » , « porter plainte » etc.) on peut parler des locutions sans commettre des erreurs. Il existe beaucoup de cas intermédiaires, mais il n’a pas d’importance si on les considère expressions ou locutions. Il est vraiment important que les deux représentent des unités phraséologiques qui se comportent comme un ensemble quand il s’agit d’une analyse grammaticale, si leur sens et quelques traits morphosyntaxiques nous suggèrent cette chose.

La possibilité d’équivaloir une locution avec un synonyme ne faut pas la considérer comme un critère pour différencier les locutions des expressions, car les expressions peuvent être aussi quelquefois substituées avec une seule unité lexicale. Par exemple, l’expression « graisser la patte a » est synonyme avec le verbe « soudoyer ».

Le problème de la distinction entre les locutions et les expressions est plus vaste qu’on l’a présenté ici et il n’existe pas des frontières précises entre ces deux notions. Le fait qui doit être très claire en ce qui les concerne sont que l’expression ne doit pas être obligatoirement une proposition et dans une manière indiscutable les expressions sont par définitions génératrices des effets stylistiques, autrement dit, elles sont plus ou moins expressives.

En citant le lexicologue français Alain Rey, Adrian Istrate [2001 :6-7] présente son opinion en ce qui concerne les locutions. Il affirme que les locutions et les sont des combinaisons intraduisibles mot à mot, c’est-à-dire qu’intervienne la phraséologie, système de particularités d’expression qui envisage les aspects sociales dans laquelle la langue est mise en pratique ou autrement dit : l’usage. Les expressions et les locutions sont utilisées parfois comme synonymes.

Dans un essai de définir les locutions, Alain Rey accepte cette analogie avec l’expression mais il remarque une distinction entre la manière de formation de ces deux mots : la locution provienne du lat. locutio, loqui qui signifie «dire» ou «la maniere de dire», autrement dit, il s’agit d’une manière d’organiser le discours, d’organiser les éléments qui existe dans la langue pour créer une « forme fonctionnelle ».

Par opposition, l’expression est une réalité vue comme « un moyen d’exprimer quelque chose ». Celle-ci engage la rhétorique et la stylistique et concerne dans la plupart de cas l’utilisation des autres moyens d’expression comme par exemple les figures de style, métaphores, etc. On précise que les limites qui existent entre les expressions et les locutions ne sont fermement claires, ni précises.

Le problème de l’ambiguïté est remarqué même dans le cas des locutions, à cause du lieu qu’elles occupent dans l’intérieur de la phrase ou à cause de l’élément qu’elles substituent. Par exemple peut considérer une locution comme étant adjectivale, adverbiale ou un autre type de locution.

Felicia DUMAS [2008 : 134-135] présente plusieurs opinions des linguistes en ce qui concerne les locutions. Ainsi que Aïno Niklas Saliminen définit les locutions comme des structures figées complexes qui établissent des autres catégories grammaticales comme par exemple : des prépositions, des interjections, des adverbes ou des conjonctions comme des unités lexicales nominales ou non qui sont composées d’au moins trois éléments. E. Benveniste parle de « synapsie » pour définir les locutions ou les groupes reliés par des différents procédées pour former une signification constante. Les locutions comme unité lexicale mémorisée est définie par Bernard Pottier par le terme « lexie complexe » et Ferdinand de Saussure parle des  «syntagmes libres » qui sont liées à la parole et des « locutions tout faites » qui sont liées à la langue.

3.2 Les locutions vs. Les proverbes, les maximes et les sentences

Les proverbes, les maximes et les sentences sont des modes d’expression qui ne se définissent pas rigoureusement, comme dans le cas des adages, les préceptes ou les apophtegmes, mais il y a des contours les peuvent délimiter.

La notion de proverbe provient du latin classique proverbium qui recouvre des composantes assez diverses malgré son apparence simpliste. Les proverbes sont définis dans le dictionnaire Larousse comme « sentences, maximes, exprimées souvent en peu de mots, traduisant un vérité générale et traditionnelle, et qui apparaît le plus souvent dans la langue parlé pour étayer une affirmation, confirmer une décision etc. »

Maurice Maloux, dans son Dictionnaire des proverbes, sentences et maximes, cite des anciens proverbes qu’appartient à Plaute, Cicéron, Sénèque et Aulu-Gelle pour montrer qu’à donner une définition au proverbe il faut soit appliquer une définition qui ne peut être valide en étant très vague , soit donner au terme une définition qui borne l’ensemble des diverses acceptions.

« On ne peut à la fois souffler et avaler (Plaute, Mostellaria, 79 I)

 Il faut être vieux de bonne heure pour le rester longtemps (Cicéron, De senectute, XXXII)

 C’est dans l’arène que le gladiateur prend sa décision (Sénèque, Epistulae ad Lucilium, XXII)

Il n’est pas permis à tout le monde d’aller à Corinthe (Aulu-Gelle, Noctes atticae, I, VIII) » [Maurice Maloux, 1960 : Introduction]

Dans le premier proverbe il s’agit d’une constatation banale, dans le deuxième d’un conseil, dans le troisième d’un avis de conduite et dans le quatrième d’une observation qui se réfère a l’histoire anecdotique. On peut observer facilement que réduire la définition du proverbe a une formule c’est insatisfaisant. La conclusion que Maurice Maloux présente est : « On peut alors dire que le proverbe désigne une vérité morale ou de fait exprimée en peu de mots, ou bien une expression imagée de la philosophie pratique, ou bien un parole mémorable, ou bien encore un vers ou un distique célèbre » [1960 : Introduction]

A la différence du proverbe, la sentence a une acception moins vulgaire et se présenté sous une forme plus abstraite. La notion provient du latin classique sententia et qui signifie avoir une opinion ou sentir. La sentence « exprime une courte proposition morale résultant de la manière personnelle de voir » [1960 : Introduction]. Le proverbe analyse la vie pratique et la sentence fait raisonner ou réfléchir. : Mon opinion est qu’il se faut prêter à autrui et ne se donner qu’a soi-même (Essais, III, X) » «  Plus le corps est faible, plus il commande ; plus il est fort, plus il obéit (Émile ou De l’éducation, I) » [1960 : VI] est une maxime qui appartient à J.-J. Rousseau.

Les maximes (lat. maxima sententia, sentence générale) sont des « formules énonçant une règle de morale ou de conduite ou une réflexion d’ordre général » [Le Petit Larousse en couleurs]. Le sens général de cette notion est rendu par son étymologie : la maxime représente « la grande sentence » [1960 : VI]. La complexité énigmatique de la vie impose des modes d’expression qui soient plus délies que la sentence ou les proverbes.

La maxime est, selon Maurice Maloux, « une proposition générale, exprimée noblement, et offrant un avertissement moral, sinon une règle de conduite » [1960 : p. VI]. Quelques définitions sur la maxime sont données par Condillac qui affirme que «  La maxime est un jugement dont la vérité est fondée sur le raisonnement de l’expérience » [1960 : VI] et aussi par Joubert qui note : « La maxime est l’expression exacte et noble d’une vérité importante et incontestable » [1960 : VI]. Pour illustrer ces définitions exposées, il faut qu’on cite quelques exemples qui se trouvent dans le dictionnaire de Maurice Maloux : 

« La cœur a ses raisons que la raison ne connaît point » .Celle-ci est une maxime de Pascal dans Pensées et il la considère comme illustrer la foi en Dieu.

« La flatterie est une fausse monnaie qui n’a de cours que par notre vanité (La Rochefoucauld, Maximes, I 58) »

« L’entêtement représente le caractère, à peu près comme le tempérament représente l’amour (Chamfort, Maximes et Pensées) »

« La franchise ne consiste pas à dire tout ce que l’on pense, mais à penser tout ce que l’on dit (Hypolite [sic] de Livry, Maximes et Sentences) » [1960 : VI].

Il est impossible à faire une distinction totale entre les proverbes et les locutions, établir une limite qui les sépare, parce que les locutions peuvent être dans certaines circonstances des proverbes. Maurice Rat [1957 : VI] affirme que si le dictionnaire définit l’expression comme « manière de s’exprimer, phrase, mot », on le peut pas la confondre avec une locution qui même si elle a en compétence plusieurs éléments ou termes, elle a une valeur commune ou générale, et non pas une valeur individuelle. Il utilise l’exemple des locutions « for intérieur » et « tirer le diable par la queue » qui sont les deux locutions mais il existe une certain nuance qui les différencie. Il s’agit du fait que la première est une façon de parler adoptée par l’usage commun et la deuxième est une « locution proverbiale et non point un proverbe ayant forme de sentence ».

Les collocations

Le terme de collocation provient du mot latin « collocatio » et « Le Petit Larousse en couleurs de 1995» le définit comme « association habituelle d’un mot a un autre au sein de l’énoncé »

Les syntagmes

Pour apprendre et pratiquer une langue étrangère il faut d’abord bien connaître le vocabulaire de cette langue à quoi on ajoute les connaissances de grammaire qui s’imposent dans ses différentes sphères comme la phonétique, la lexicologie, la sémantique etc.

L’association d’un vocabulaire bien assimilé et son utilisation dans une topique correcte et spécifique à langue assure une bonne et correcte expression dans une communication de n’importe quel intérêt.

Les expressions et les locutions sont surtout des éléments qui représentent une base dans la bonne pratiqué d’une langue étrangère qui s’imposent dans des conditions d’une exigence d’expressivité ou subtilité. Elles

Les expressions figées et les métaphores

La relation entre les expressions figées et les métaphores a été approfondi plus de trente années par le linguiste roumain Stelian Dumistrăcel dans son œuvre « Lexic românesc. Cuvinte, metafore, expresii » . Il soutient la relation entre ces deux categorie par l’affirmation suivante :

« legătura metaforelor cu expresiile idiomatice se impune de la sine prin faptul că ele au aceeași funcție stilistică, expresivitatea, iar din punct de vedere logic, prin faptul că atât unele cât și celelalte reprezintă un anumit sens (figurat) » [Dumistrăcel 2011: p.97]

L’auteur identifie quelques correspondances entre « metaforele-cuvinte » et « metaforele-expresii idiomatice » . Les correspondances visent en particulier la modalité d’apparition, d’evolution et de fonctionement de ces tropes. On va les enumerer:

La transition du mot de son sens originaire au sens figuré par l’analogie qui développe ou généralise.

Le mouvement de l’espace de l’expressivité à celui de la communication

L’intrusion inopinée en ce qui concerne la forme par le phénomène

« d’étymologie populaire»

L’existence dans le cadre de l’onomasiologie des plusieurs métaphores qui désignent la même notion (on parle de la « synonymie expressive »)

La facilité d’expliquer par « l’étymologie multiple » des mots métaphoriques et des syntagmes métaphoriques empruntées [Dumistrăcel 2011: 97-98].

L’auteur a en vue aussi les circonstances dans lesquels la fonction expressive apparaît: les expressions idiomatiques imaginaires apparaissent comme des métaphores, a la différence des expressions idiomatiques copies de la réalité, qui ont d’abord une fonction communicative de laquelle on développe par l’intermède de la métaphore la fonction d’expressivité. [ Dumistrăcel 2011: 105-107]. On conclue qu’à la base de l’expression idiomatique se situent les métaphores, plus exactement, il s’agit d’une mutation du sens propre de mots au sens figuré, qui s’appuie sur un rapport d’analogie.

L’identification du sens métaphorique des expressions idiomatiques impose plusieurs difficultés car même en ce qui concerne la théorie, la séparation claire des figures rhétorique est extrêmement sensible. Les études qui visent la rhétorique impliquent en général l’examen de la charge métaphorique des mots, et moins l’analyse des tropes qui fondent l’ensemble des mots.

Il y a aussi le problème du détournement du domaine, quand une expression idiomatique corresponde en même temps aux caractéristiques de plusieurs figures de style. Ce problème est provoqué par le glissement ou par le mouvement d’une expression idiomatique d’un champ sémantique à l’autre. Le linguiste Stelian Dumistrăcel analyse aussi ce problème en montrant le passage des quelques expressions idiomatiques qui appartenaient à un certain milieu socio-professionnel dans la langue commune. Il donne comme exemples plusieurs constructions techniques qui ont apparu dans le langage des différents matières ou professions, il s’agit du langage des pécheurs, des agriculteurs, des bergers, des commerçants, etc. Ces constructions ont été utilisées d’abord avec leur sens propre mais par la suite, ils ont acquis une signification figurée, qui a été doué aux analogies, en devenant finalement des expressions avec un usage général.

L’expression idiomatique nait par l’intermède du processus de métaphorisation et tous les éléments constitutifs doivent être touchés par ce processus. C’est n’est pas suffisant que seulement quelques éléments ou même un seul soient utilisées avec une signification figurée. Il faut que tous les éléments soient soumis à ce processus pour créer des nouvelles significations, qui soient indépendants des significations des éléments constitutifs. Par exemple, des constructions comme șoarece de bibliotecă-rat de bibliotheque, a se teme și de umbra sa-avoir peur de son ombre, ou a uita de la mână până la gură-avoir la memoire courte, ne peuvent pas étre encardré dans la catégorie des expressions idiomatiques car dans ces exemples il y a au moins un élément qui est utilisé avec son sens propre.

Les phraseologismes qui sont basées sur la comparaison ne peuvent pas aussi etre encadrées dans la categorie des expressions idiomatiques. L’expression idiomatique, meme semblable à la métaphore, n’implique pas un transfert sémantique mais l’approche de deux termes, approche fait sur la base de l’analogie. La comparaison est concrète et elle est formée par le terme propre (le terme comparé) et le terme figure (le terme avec on compare le terme propre. On a les exemples : a plânge ca o mireasă- pleurer comme une madeleine, lung ca o zi de post- long comme un preche, a vorbi ca din carte- parler comme une livre etc.

Il y a aussi des cas quand l’élément compare est utilisé avec un sens figuré comme dans les exemples suivants : a se zbate ca peștele pe uscat- se débattre comme un diable dans le pétrin, a se aprinde ca un chibrit- s’enflammer comme de l’étoupe, a înțepa ca viespea- avoir une langue de vipère, a da ca câinele prin băț- etre effroté comme un page, a se mânca ca câinii( prin gard)- s’accorder comme chien et chat etc. Dans ce cas, le phraséologisme reçoit le statut d’expression idiomatique.

La métonymie se rassemble avec la métaphore parce que les deux impliquent un transfert de sens, chose essentiel dans le cas des expressions idiomatiques. Mais, la métonymie s’appuie sur une relation de contiguïté logique qui est temporelle ou spatiale ou causale. Le transfert sémantique est donc apparent car dans le cas des phraséologismes métonymiques les éléments constitutifs ne perdent pas totalement leur sens et entre le sens global de la construction et le sens des éléments constitutifs il y a des correspondances. Des exemples qui ne peuvent pas être considérés comme des expressions idiomatiques sont : a-și pune pirostriile- aller à l’autel, a închide ochii- fermer les yeux, etc.

Il y a aussi des phraséologismes qui sont naîts comme métonymies et qui ont développé leur sphère sémantique au cours du temps. Celles-ci ont reçu aussi un sens métaphorique en devenant polymathiques. Plus exactement, quand elles sont utilisées avec leur sens métonymique elles représentent des locutions et quand le sens présenté dans le contexte est métaphorique, elles constituent des expressions. Par exemple a ridica ancora- lever l’ancre. Le sens métonymique est  a pleca cu vasul dintr-un port- quitter avec le bateau le port, et le sens metaphorique est a pleca la drum –aller sur la route. Pour devenir expression idiomatique il faut que le sens métaphorique des phraséologismes métonymiques s’impose dans l’usage et ne pas représenter un exception.

4. La traduction des expressions figées

4.1 La traduction des expressions figées en termes de tropes

Le bon usage des expressions et les locutions permettent l’accès à des intimités lexicales et sémantiques spécifiques, difficile à exprimer dans une autre manière, cela implique l’importance de la bonne connaissance et usage. Les expressions et les locutions sont capables à exprimer des formules spécifiques et des réalités propres à la langue, à la culture et à la civilisation qui est étudié. Sans elles la langue perdrait une partie considérable de ses choses cachées en ce qui concerne la sémantique particulaire, des identités expressives sur lequel on ne peut pas se tromper. Celles-ci sont imposées par la tradition et par la culture.

En étant définies par opposition aux expressions libres, les expressions idiomatiques ou figées n’acceptent pas des modifications que dans un périmètre limitée en ce qui concerne les articles, les temps verbaux ou les insertions de l’adjectif. Elles sont qualifiées comme étant moitié langue et moitié parole. Moitié langue parce que leur sens est  « pré-assigné» et moitié parole parce qu’elles « énoncent une idée et non une hypothèse de sens » [Rădulescu: 2005, 224].En citant Lederer, Anda Rădulescu caracterise les expressions figées par :

«  […] l’association indéfectible d’un assemblage de signes linguistiques et d’une idée donnée. Par leur fixation en langue, elles écartent tout soupçon d’inspiration individuelle ; par leur énonciation d’une idée elles rejoignent le discours » [Rădulescu: 2005, 224].

Les expressions figées, dans le plan syntagmatiques, se constituent comme des figures de style, comme la comparaison, l’épithète, la métaphore, la synecdoque ou la métonymie. Anda Rădulescu, dans son œuvre titrée « Théorie et pratique de la traduction », essaie démontrer que la caractéristique de non-compositionalité et de stabilité que les expressions figées la détient ne détruit pas complètement leur caractère tropique. Elle pose le problème d’acceptation de l’existence des tropes en ce qui concerne les expressions figée, puisque l’épithète cesse d’être un élément individuel du nom pour évoluer à un élément reconnu et employé comme tel par tout le monde. Exemplifiant, elle propose les structures suivants : a avea conștiința (curată+ împăcată), traduit par avoir bonne conscience ; a avea conștiința încărcată, traduit par avoir mauvaise conscience et a-i fi inima (grea+neagră), traduit par avoir le cœur gros.

La métaphore aussi se lexicalise en devenant banale comme par exemple :a scormoni în măruntaiele pământului traduit par fouiller le sein de la terre ou a arunca vorbe în vânt traduit par parler(en l’air+ à la légère + à tort et à travers).

En présentant la double distinction qui s’impose dans le cadre du lexème, c’est-à-dire entre le sens littéral et non littéral et entre le sens et le sens figuré, l’auteur fait aussi une typologie des tropes exposée de cette manière :

Sens d’un lexème

Littéral Non littéral

(dérivé du discours)

Propre Figuré (dérivé de langue)

L : a avea buze groase a fi pe buza prăpastiei Îmi arde/crapă

buza după o casă.

L’: avoir des grosses lèvres être au bord du gouffre J’ai grand besoin

d’une maison.

L’: le bec de l’oiseau le bec d’une plume Il m’a clos/ cloué

le bec L: ciocul/ pliscul păsării vârful peniței Mi-a închis pliscul.

[Rădulescu, 2005: 225]

Anda Rădulescu inventorie aussi les moyens de traduction des expressions figées roumaines en français en s’appuyant sur la traduction linguistique et non pas sur la traduction interprétative qui est totalement opposée. Elle distingue deux grands types de traduction : directe et indirecte. La traduction indirecte inscrit plusieurs procédées de traduction : la transposition simple, la modulation, l’équivalence et l’adaptation.

La traduction des expressions figées s’appuie en général sur les équivalences qu’on essaie de les établir entre les deux phrases ou les deux syntagmes exprimées dans deux langues différentes. L’établissement des équivalences est fait en accord avec la nature des textes, de leur but, de leur climat intellectuel, moral, affectif et toutes les circonstances propres à ces deux langues. Plus exactement, un exemple d’expression qui est traduit par l’adaptation (procédée indirect de traduction) est l’expression cum e turcul și pistolul qui dispose de l’équivalent en français tel maître, tel valet. En échange, quand les conditions socio-historiques de ces langues qui sont en rapport de traduction ne jouent pas, la traduction est faite par un procédé direct parce que les deux langues ont une expression commune. Par exemple l’expression roumaine așa tată, așa fiu traduit en français par tel père, tel fils.

Des dilemmes avec lesquels les traducteurs se confrontent sont d’un part, la traduction calque, qui pourrait être une solution malheureuse et non inspirée dans la plupart de cas parce qu’elle apporterait nombreuses préjudices au texte et d’autre part c’est « l’opposition fidélité /vs/ liberté en traduction » [Rădulescu, 2005: 226]. En ce qui concerne le dernier dilemme, un cas précis peut donner au traducteur à choisir entre la traduction directe et la traduction indirecte, comme par exemple la modulation qui multiplie la traduction directe (l’expression roumaine a fi roșu ca racul, dans une traduction directe: être rouge comme une écrevisse et dans une traduction indirecte être rouge comme (un coq + une tomate+ une pivoine).

L’inspiration est celle qui dicte au traducteur à adopter la solution la plus appropriée en ce qui concerne l’esprit du texte. Le choix que le traducteur adopte doit correspondre avec les connotations des mots parce que même si on pouvait nous tromper à la première vue, les mots du paradigme ne se trouvent pas en variation libre. Dans ce cas, le mot coq présente une connotation d’arrogance, belliqueuse; le mot écrevisse présente une connotation de simplicité, modestie et le mot tomate présente une connotation prosaïque parce qu’il évoque le domaine alimentaire. En neutralisant toutes les connotations qui ont été mentionnées, le traducteur pourrait employer l’expression a fi roșu ca sângele traduit par être rouge comme le sang, parce qu’on connait que le sang est toujours rouge indépendamment des couleurs qui peuvent les avoir la peau des gens.

Comme on avait déjà précisé, dans la traduction des expressions figées roumaines en français, on remarque plusieurs situations. On va expliquer en quoi consiste la traduction directe et indirecte en nous appuyant sur la présentation d’Anda Rădulescu et les exemples qu’elle donne à chaque type de traduction.

La traduction directe est présente en ce qui concerne les déterminants du nom, dans le cas de la comparaison et plus rarement au niveau de la métaphore. Pour exemplifier au niveau des déterminants du nom on observe l’expression roumaine cu părul vâlvoi traduit par les cheveux hirsutes ou cusut cu ață albă traduit par coussu de fil blanc etc. En ce qui concerne le niveau de la comparaison on observe les exemples: a vedea ca prin vis traduit par voir comme en reve ou a trăi ca câinele cu pisica traduit par vivre comme chien et chat ou ca un trup fără suflet traduit par comme un corps sans ame, etc. Une situation plus rare dans la traduction directe, qui est representee par la metaphore, inclut des exemples comme : a curma răul de la rădăcină traduit par couper le mal a sa racine, a rupe tăcerea traduit par rompre le silence, etc.

En ce qui concerne la traduction indirecte, on compte plusieurs procedees parmi lesquels le plus fréquent est la modulation. La transposition se manifeste surtout en ce qui concerne le niveau sous-phrastique, l’équivalence et l’adaptation se manifestent dans la traduction des proverbes et des dictons et dans cette situation on doit faire attention au contenu entier de la phrase qui les inclut.

La transposition simple se manifeste dans la traduction des adjectifs qui déterminent le nom comme dans les exemples suivants: en roumain N+ Adj. a avea părul bârzolit traduit en francais par avoir les cheveux en broussaille (Prep+ Nom). Un autre exemple răsuflare tăiată traduit par à bout de souffle (Loc prép + N). La transposition se manifeste parfois dans le cadre de la traduction de la comparaison,comme : cu inima ca pământul (Prep +N) traduit par le coeur gros (N + Adj.)

4.2 La traduction des idiotismes et des proverbes

Les idiotismes et les proverbes traduisent le jugement ou la sagesse d’un peuple et ils sont très populaires et répandus dans la culture d’une langue. Quand il s’agit d’une traduction d’une langue à l’autre de ces formules, on fait appel à des équivalences qui portent la même signification et qui se rattachent au même registre stylistique. Par exemple, la signification du proverbe « Une hirondelle ne fait pas le printemps » se traduit en roumain avec « Cu o floare nu se face primavară».

Selon les affirmations d’Anda Rădulescu [2005: 167-168], dans son étude sur la théorie de la traduction, les proverbes traduits d’une langue a l’autre peuvent garder la structure de la langue base dans certaines situations mais, par opposition, il existe aussi des situations quand la structure est réorganisée et elle ne garde aucun mot de la langue base.

On donne quelques exemples comme : en roumain « Obișnuința este a doua natură» est en français « L’habitude est une seconde nature», en roumain « Spune-mi cu cine ești prietene ca să-ți spun cine ești» se traduit par « Dis-moi qui tu hantes et je te dirai qui tu es», en roumain « Nu haina îl face pe om » est traduit par « L’habit ne fait pas le moine» etc. Dans ces exemples on constate que la structure des mots de la langue base est gardée dans la langue-cible.

Dans des exemples comme : « Mâța blândă zgârie rău» qui se traduit par « Il n’y a pas pire eau que l’eau qui dort » , « Cine s-a fript cu supă, suflă și-n iaurt» traduit par « Chat échaudé craint l’eau froide » ou « Buturuga mică răstoarnă carul mare» traduit par « Petite pluie abat grand vent», on voit comme la structure est totalement changée ou réorganisée pour exprimer la même signification.

Un cas particulier représente les textes littéraires dans lesquels les proverbes peuvent avoir des structures légèrement différentes que celles utilisées par l’usage commun. « A se îmbăta cu apa rece chioară» se traduit par « noyer le poisson par des vaines paroles» et « vorbe promisiuni în vânt » se traduit par « promettre monts et merveilles» conformément une traduction qui appartient à N.Ott & R.Belța [Anda Rădulescu, 2005: p.168].

D’autres exemples des expressions figées qui ont une extraordinaire expressivité en roumain et qui ne peuvent pas se traduire mot à mot sont : a da sfoară în țară (répandre une nouvelle; faire savoir), a-și da arama pe față (laisser passer/montrer; voir le bout de l’oreille), a tăia frunze la câini (battre/tirrer sa flemme; avoir la rame; mener les poules pisser), a-și lua lumea în cap( prendre la clé des champs), a face pe cineva cu ou și cu oțet (traiter quelqu’un de tous les noms; traiter quelqu’un de Turc à Mure)

Les expressions comme « mettre toute la gomme », « faire feu de quatre fers », « se donner un mal de chien », « remuer ciel et terre », « se fouler la rate » ou « se casser le cul », sont des expressions synonymes qui transmettent la même idée.

Dans le cas des beaucoup d’unités phraséologiques, les éléments constitutives gardent leur indépendance du point de vue sémantique et cela conduit à une traduction littéraire d’une langue à l’autre ou au phénomène de CALC. Selon ce modèle les expressions: passer en revue se traduit en roumain par a trece în revistă, être dans une mauvaise passe par a fi într-o pasă proastă et payer les pots cassés par a plăti oalele sparte. Dans ce type d’unité phraséologique on observe l’impossibilité de les dissocier et le fait que les mots gardent leur propre sens.

En echange, les expressions idiomatiques ont une sens métaphorique qui appartienne au group entier, et ce n’est pas possible à faire un traduction mot à mot d’une langue à l’autre.

Quelques exemples qui suscitent le rire en ce qui concerne la traduction mot à mot des expressions idiomatiques appartient au personnage Chirița de l’oeuvre de Vasile Alecsandri. En voulant traduire l’expression roumaine tobă de carte (correctement serrait avoir des grands lumieres ou etre savant jusqu’au dents), elle la transpose par tambour d’instruction, pour l’expression de florile cucului( correctement serrait pour les beaux yeux de quelqu’un ou pour la cocarde ) elle traduit pour des fleurs de coucou ; pour l’expression a spăla putina, elle utilise laver le baril (cette expression se traduit par ficher le camp dans une traduction correcte).

On voit qu’une les expressions idiomatiques ne sont traduisibles ad litteram dans une autre langue et elles trouvent des équivalences dans l’autre langue qui ont le même sens. Les limites entre les unités phraséologiques idiomatiques et celles qui ne sont pas idiomatiques sont à leur tour évidemment imprécises ou quelque fois difficile à identifier.

4.1 Le calque

Le calque est un procédée linguistique qui supporte soit une traduction de chaque mot, l’un après l’autre en formant un syntagme, soit « un transfert sémantique opéré sous la dominance d’une relation hétéronimyque », comme dit T. Cristea en étant cite par Anda Rădulescu [2005 : 128]. On parle du calque comme d’un emprunt mais la traduction littéraire du terme emprunté est faite plus en corrélation avec les éléments composés et moins avec le sens.

Comme on avait mentionné dans la définition, il y a deux types de calques : le calque d’expression et le calque de structure et en citant Vinay & Darbelnet, Anda Rădulescu les presente en offrant des exemples.

En ce qui concerne calque d’expression, la structure syntaxique de la langue de la langue de laquelle on avait emprunté le syntagme est respecté et on introduit un mod expressif novateur. Par exemple : Pe locuri ! Fiți gata ! Start ! a été calqué sur le français A vos marques ! Prêts ! Partez !.

En ce qui concerne le calque de structure, qui consiste dans l’introduction d’une construction nouvelle dans la langue, elle donne des exemples comme 

 A: happy end, Fr :fin heureuse, R :deznodământ fericit

A: word for word translation, Fr: traduction mot-a-mot, R:traducere cuvânt cu cuvânt

A: surprise-party, Fr: surprise-partie, R:petrecere surpriză

A: alternative current, Fr: courant alternative, R: curent alternative etc.

L’auteur parle aussi sur les critères de classification du calque, plus exactement le degré d’adaptation et la récurrence. Dans la première catégorie on parle de calques complets , « lorsque toute la structure a un hétéronyme dans l’autre langue » [2005 :p.129], et comme exemples sont les structures suivantes : A. to take the bull by the horns, Fr. prendre le taureau par les cornes et R. a lua taurul de coarne ou A.the third word, Fr.le tiers monde et R. lumea a treia.

Le degré d’adaptation compte aussi les calques partiels « apparaissent là où une partie de la structure dispose d’un hétéronyme » [2005 :p.129]. On a des exemples comme les suivantes : A. living room, Fr. salle de séjour, R. cameră de zi trad. litt.  « chambre de jour ») ou A. to make the first move, Fr. Faire le premier pas et R. a face primul pas.

Le critère de la récurrence se fonde sur les calques déjà enregistrés par les dictionnaires comme sont : A.to be on duty, Fr. être de service et R. a fi de serviciu ou A. to lose one’s head, Fr. perdre la tête et R. a-și pierde capul mais aussi sur « les calques à caractère accidentel » [2005 :p.130] qui expriment une solution ponctuelle découverte par le traducteur et utilisée comme une création personnelle. On donne l’exemple suivant :

« În clipa în care a-ți apărea la fereastra dormitorului ca să vă clătiți ochii cu priveliștea plantațiilor, garda ar cabra caii. (P. Pardău)

A instant où vous apparaîtriez à la fenêtre de votre chambre pour vous rincer la vue devant le paysage de plantations, le garde devrait cabrer les cheveux. (trad. A. Fleury) » [2005 :p.130].

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