La Syntaxe Du Dialogue
La syntaxe du dialogue
Structure
CAPITOLUL 1
Dialogue
Le discours
Discours dialogal/ discours monologal
La conversation
Incursion
L’échange
L’intervention
L’acte de langage
Constatif/performatif
Locutoire, illocutoire, perlocutoire
CAPITOLUL II
Le discours théâtral dans En attendant Godot de Beckett
Capitolul I
1.Dialogue
L'exercice de la parole implique une interaction, c'est-à-dire que tout au long du déroulement d'un échange communicatif quelconque, les différents participants, applés "interactants", exercent les un sur les autres un réseau d'influences mutuelles.
Selon Jacques Moeschler la conversation peut-être «donc abordée d’une part à l’aide de principes heuristiques permettant de dégager la structure hiérarchique et fonctionnelle d’une conversation ou d’un fragment de conversation et d’autre part à l’aide de principes projectifs determinant les différents types de contraintes conversationnelles sur le deroulement du discurs.»
Dans le dialogue les deux interlocuteurs se trouvent en presence en face à face, ils changent le role communicatifs et deviennent à tour de rôle locuteur ou auditeur. Ainsi se modifient chez l’un de l’autre en permanence le niveau d’information et la disposition à l’action, jusqu’à ce qu’en fin de compte le dialogue, s’il est réussi, ait atteint son objectif conversationnel et pragmatique.
Un dialogue ne survient pas en principe de lui-même. Les interlocuteurs éventuels se cherchent, constatent leur disposition au dialogue et prennent l’un vers l’autre une position qui facilite ce dialogue. Si celui-ci se produit, il n’en reste pas moins constamment menace de rupture.
Pour le dialogue au demurant la reference à l’écrit est universelle, Suzane Guellouz affirme que « Il se prend particulièrement pour un entretien par écrit » . Dans le Grand Larousse de la langue française se parle « d’ouvrage littéraire en forme de conversationde conversation qui permet à l'auteur d’exposer ses idées en faisant tenir le rôle contradicteur à l’un des personnages.». Dans toutes les langues le terme dialogue renvoie à l’écrit, sert à designer un genre littéraire, on a pu notamment remarquer qu’à la Renaissance, en Italie « le ,ot n’apparaîte jamais pour désigner un échange de propos qui s’effectuerait dans le cadre d’une conversation orale, meme si certains auteurs, parmi les plus anticonformistes (…), ne repugnant pas à l’employeur métaphoriquement à des fins burlesques et caricaturales». Du latin dialogus (« écrit philosophique à la manière des dialogues de Platon »), provenant lui-même du grec dialogos (« discussion ») composé de dia (« au travers ») et logos (« parole ») → voir dia- et -logue.
Pourtant les deux interlocuteurs peuvent veiller à ce que le dialogue ne s’interrompe pas et soit mené à bonne fin, même s’il est ponctué ça et là de malentendus.
D. André-Larochebouvy dit que le terme dialogue « s’applique plutôt à une construction littéraire où des personnages échangent des propos soigneusement composés.», tandis que Teodora Cristea donne dans son Glossaire la definition suivante pour le terme dialogue – «toute forme d`échange entre deux participants entre lesquels il existe un contrat énonciatif.»
2. Le discours
Le discours s’opposait à la connaissance intuitive qui n’est pas soutenue par un tel enchaînement et correspond à un simple ensemble. Cette notion, comme le souligne Charaudeau et Maingueneau, «ne délimite plus seulement un domaine de la linguistique mais définit une nouvelle manière d’aborder le langage.» Dès Saussure, la langue est le système de signes tandis que le discours est une instanciation particulière de ce système. Cette opposition s’illustre dans la notion d’énonciation que Benveniste définit comme «l’acte de production dans un contexte donné ou l’acte individuel d’utilisation de la langue». Cette opposition ne recouvre pas exactement l’opposition entre discours écrit vs oral, puisqu’il peut y avoir des discours oraux monologaux et des discours écrits dialogaux. Il y a divers types de discours oraux qui s’échangent dans la vie quotidienne bien aussi que dans certains lieux institutionnels comme échanges dans les commerces et les services, réunions de travail, interactions en classe, conversations familières etc. Le discours est orienté par les buts communicatifs du locuteur, il possède une finalitè à laquelle ses différentes sous-parties contribuent, ainsi cette structure intentionnelle n’est qu’une des facettes de la structuration discursive dont la cohérence est capturée par des relations rhétoriques. Par essence, le discours est interactif, c’est à dire produit en relation avec un destinataire direct ou indirect. C’est le cas de la conversation où les participants doivent assurer la coordination de leurs messages, tenir compte des attitudes perçues par leur vis-à-vis et percevoir les effets de leurs énoncés sur ce dernier. Mais c’est aussi le cas de tous les discours, un orateur à la tribune est attentif aux réactions de l’assemblée. Enfin, on adapte sa manière de parler ou d’écrire à la situation courante. Ces observation sont «suscité des études caractérisant les genres de discours selon leur contexte d’e´nonciation» affirment Bakhtine en 1984.
3.Discours dialogal/ discours monologal
Dans la tradition philosophique, le dialogisme par opposition au monologisme, correspond à l’utilisation par un locuteur de plusieurs voix, comme dans le cas de dialogue avec le lecteur. Cette définition est à opposer aux discours dialogaux qui mettent en jeu plusieurs participants réels. De tels discours peuvent être monologiques si les participants développent un même sujet d’un même point de vue d’une même voix. Dans le cas général, la présence de plusieurs participants exige un effort de coordination.Cette notion centrale de l’étude pragmatique des conventions qui est initiallement donné par Lewis en1969 est reprise par Kerbrat-Orecchioni en 1996 qui parle de synchronisation interactionnelle, c’est à dire l'ensemble de ces mécanismes d'ajustement. Un des objectifs systématiques d’un dialogue est de s’accorde sur le contenu de la discussion. Le dialogue est donc un échange constructif où les participants doivent parvenir à coordonner leurs points de vue et, dans le cas de dialogues coopératifs, leurs intentions.
C. Kerbrat-Orecchioni estime que «en première cas peut tout d’abord s’intéresser plutôt au système de la langue, ou aux usages de la langue (c’est-à-dire aux discours) et dans le deuxième cas, on peut travailler plutôt sur du matériel monologal (discours produits par un seul et unique locuteur , même si ces discours sont le plus souvent dialogiques , convoquant diverses voix énonciatives), ou plutôt au contraire sur du matériel dialogal (discours échangés entre différents locuteurs en présence qui interagissent , c’est- à-dire s’influencent mutuellement en adaptant tout au long de l’échange leurs comportements discursifs à ceux de leurs partenaires).»
En ce qui concerne le dialogue et le monologue, il s’agit de deux termes qui se trouvent à des pôles opposes: le dialogue se définit comme un entretien entre deux personnes, pendant que le monologue est défini comme le discours d’un personnage qui est seul ou qui se croit seul sur la scène et qui se parle à lui-même.
Exemple: Dialogue: «- ESTRAGON : Tu crois ?
-VLADIMIR : Je suis content de te revoir. Je te croyais parti pour toujours.
-ESTRAGON : Moi aussi.
-VLADIMIR : Que faire pour fêter cette réunion ? (Il réfléchit) Lève-toi que je t'embrasse».
Monologue: «- Est-ce que j'ai dormi, pendant que les autres souffraient ? Est-ce que je dors en ce moment ? Demain, quand je croirai me réveiller, que dirai-je de cette journée ? […] A cheval sur une tombe, et une naissance difficile. Du fond du trou, rêveusement, le fossoyeur applique ses fers. On a le temps de vieillir. L'air est plein de nos cris. (Il écoute). Mais l'habitude est une grande sourdine».
A. Auchiln et J. Moeschler dit dans le livre qui s’appellé Introduction à la linguistique contemporaine «Le discours est un processus de négociation (de contenus, d’opinions) qui mobilise :
Une langue donnée et ses unités ;
Un univers de référence, qui peut être distinct de celui dans lequel elle a lieu ;
Des conditions interactionnelles d’accomplissement.»
4. La conversation
La conversation est un type particulier de discours, une interaction verbale qui se déroule entre deux ou plusieurs participants et sans objectif précis. Il s’agit des discussions de tous les jours où les locuteurs n’ont pas de rôles particuliers et où rien n’est programmé. Pour C. Kerbrat-Orecchioni, la conversation est «authentique et s’oppose au dialogue généralement plus spécialisé ou artificiel.»
Le contact conversationnel est toujours de durée limitée. Il a des fins plus ou moins précises, se maintient un certain temps, plus ou moins long, avant de se rompre, ce qui peut se produir par un accord mutuel ou à l’initative de l’un des interlocuteurs. Il y a dans la langue un certain nombre, non négligeable, de signes qui sont tout spécialement destinés à établir le contact. Se distinguent les paradigmes suivants: les formules de salutation; les formules d’apostrophe ou appellatifs d’apostrophes; les morphèmes phatique, les interjections.
Les formules de salutation: – sont échangé plutôt et permettent de constater que l’on est ou reste disposé au dialogue.
Exemple: -Bonjour, monsieur!
Bonjour, Marie!
Les appelatifs d’apostrophe s’écrivent le plus souvent avec une majuscule initiale. Les morphemes phatiques (allô?,oui) sont des morphemes par lesquels des personnes se renseignent mutuellement sur un contact de dialogue à prendre, à plonger ou à rompre. Le sémantisme commun à tous ces signes est désigné ici par le trait sémantique de contact.
Jaqaues Moeschler refuse d’utiliser les termes analyse du discours et analyse conversationnelle, il parle d’analyse pragmatique du discors où il distingue deux perspectives: l’idéal et l’authentique. En ce qui concerne le termes analyse conversationnelle J. Moeschler pense que ce concept a reçu un sens particulier en ethnométodologie, en temps que Teodora Cristea dit que l’ analyse conversationnelle est « la discipline dont les thèmes majeurs sont: la mise en place d`un modèle interprétatif de la conversation, la découverte des règles conversationnelles qui régissent l`échange.»
Selon le modele standard d’École de Gèneve, qui «fait en effet l’hypothèse que la conversation est organisée à partir d’un ensamble hiérarchisé d’unités de rang et de la relation entre ces unités», les constituants de modèle standard sont en nombre de cinq: l’incoursion, la transaction, l’échange, l’intervention et l’acte de langage.
4.1. Incoursion
L’incoursion est définie comme une interaction verbale délimitée par la rencontre et la separation des interlocuteurs. Elle est identique à l’interaction verbale, se deroulant entre deux ou plusieurs locuteurs. E. Roulet, A. Auchlin, J. Moeschler , C. Rubattel et M. Schelling affirment que « toute incursion peut s’analyser à un premier niveau en trois constituants: un échange subordonné à fonction d’ouverture de l’incursion, un échange principal à fonction de transaction et un échange subordonné a fonction de clôture.»
Ces échanges sont appelés de E. Goffman échanges confirmatifs et ils ont la fonction de confirmer l’existence des relations sociales entre les participants, ils ont une structure binaire (par exemple:-Bonjour!; -Bonjour! -Au revoir!; -Au revoir!).
4.2. L’échange
L’échange est la plus petite unité dialogale composant l’interaction, étant composeé d’au moins deux contributions conversationnelles.
Goffman distingue deux types d’échanges: les échanges confirmatifs et les échanges réparateurs. Les échanges confirmatifs remplissent les fonctions d’ouverture et de clôture, elles confriment une relation entre les interlocuteurs: les échanges confirmatifs sont formés de deux constituants, tandis que les échanges réparateurs ont la fonction de transaction, sont basées sur le principe de réparation d’une offense. Goffman considère que l’offense territoriale peut-être constituée par le fait même de demander quelque chose à quelqu’un. Les échanges réparateurs permettent de «neutraliser la menace potentielle pour la face négative de l’interlocuteur, comportament en principe trois constituants: une intervention à fonction illocutoire initiative, une intervention ayant à la fois une fonction illocutoire réactive et une fonction illocutoire initiative et une intervention de fonction illocutoire reactive.»
Par exemple: – Excuse-moi!
-Pas de quoi !
-Merci!
Jacques Moeschler dit que «Goffman définit la structure de l’échange réparateur en termes de cycles réparateurs.»
Exemple: – Peux tu me passer le livre?
-Bien sûr!
-Merci beaucoup!
-Pas de quoi!
Jacques Moeschler ne propose une variation possible sur le thème des échanges et il ne donne pour examiner deux variétiés essentielles, l’une liée à la structure linéaire de l’échange et l’autre à son extension.
L’ échange enchâssé est un échange généralement minimal qui est inclus dans un autre échange, il depend de l’avantage de l’intervention que de l'échange.
Exemple: – Quel jour est aujourd’hui?
Tu ne savais pas?
Non.
Est samedi
Oh, merci!
L’échange négatif est lié au caractère négatif de la deuxième intervention où la réponse est négative, dans les termes d’analyse conversationnelle « une transaction d’offre de commande suit une transaction de demande d’achat lorsque celle-ci a échoué.»
4.3. L’intervention
L’intervention est la plus grande unité monologale, comme dit Moeschler, composant l’échange. Elle est composée d’actes de langage, mais elle peut-être réduite à un seul acte de langage, « l’intervention peut atteindre cet complétude interactive en un seul acte.»
L’intervention peut a aussi une structure complexe ainsi elle est formée généralement d’un acte principal appelé acte directeur et suivi des actes subordonnés facultatifs liés par des fonctions interactives. Ces fonctions ne sont pas paraphrasables par un verbe performatif.
La structure de l’intervention est divisée en: constituants directeurs et subordonnés – le constituant directeur est l’acte de langage qui donnent le sens general de l’intervention et les constituants subordonnés qui argumentent en faveur l’acte directeur. L’acte directeur est le constituant non-supprimable de l’intervention.
Le principe de composition de l’intervention – ici, se montre qu’une intervention peut être enchâssée dans une intervention qui oblige à modifier le principe de composition hiérarchique par le principe de composition de l’intervention «l’intervention peut être compose d’actes de langage, d’intervention ou d’échanges.»
L’intervention peut être discontinue, J. Moeschler affirme que «la discontinuité d’une intervention se manifeste dans la capacité qu’a une intervention à se prolonger au-delà de l’intervention consecutive de l’interlocuteur ou inversément à s’initier à l’interieur de la conversation préalable.»
4.4. L’acte de langage
L’acte de langage est la plus petite unité monologale constituant l`intervention.
Un acte de langage est un moyen mis en œuvre par un locuteur pour agir sur son environnement par ses mots : il cherche à informer et inciter, demander et convaincre, promettre, etc.
Cette théorie des actes de langage a été développée par John L. Austin dans Quand dire c'est faire, puis par John Searle. Austin insiste sur le fait « qu'outre le contenu sémantique d'une assertion, c’est à dire sa signification logique, indépendante du contexte réel, un individu peut s'adresser à un autre dans l'idée de faire quelque chose, à savoir de transformer les représentations de choses et de buts d'autrui, plutôt que de simplement dire quelque chose : on parle alors d'un énoncé performatif, par contraste avec un énoncé constatif. Contrairement à ce dernier, il n'est ni vrai ni faux.»
Christian Brassac affirme que pour J. Moeschler l’acte de langage est unite de discours, d’une part et d’autre part l’acte langage est envisagé dans sa function illocutoire.
Austin défend une vision beaucoup plus « opérationnaliste » selon laquelle le langage sert à accomplir des actes, il fonde sa théorie du langage et de son usage sur l’examen de certains énoncés de forme affirmative, à la première personne du singulier de l’indicatif présent, voix active, des énoncés qui, en dépit de leur forme grammaticale, ne décriraient rien et ne seraient donc ni vrais ni faux mais correspondraient plutôt à l’exécution d’une action.
4.4.1 Constatif/performatif
Dans la premiere version de la thèse d’Austin, faire un distinction entre les énonces qui décrivent la monde et ceux qui accomplissent une action, par exemple si je dis «Le chat est sur la table». Ici est un énonce constatif parce que décrit un certain type d’action et au moment de l’énonciation l’action est ou non execute. L’accomplissement de l’action est totalement independent. Mais si je dis «Je te promets que je t’emmènerai au théâtre demain.», ici nous avons un énonce performatif, parce que ne décrit rien et n’est ni vrai ni faux. « Un énoncé performatif est un énoncé qui acomplit l’acte qu’il dénommé, c’est-à-dire fait ce qu’il dit faire du seul fait qu’il le dise. Semblablement: dire.»
4.4.2. Locutoire, illocutoire, perlocutoire
Austin introduit une distinction entre trois sortes d’actes:
-l’acte locutoire, ou l’acte de dire quelque chose et indépendamment du sens que l’on communique;
-l’acte illocutoire, ou l’acte effectué en disant quelque chose et à cause de la signification de ce que l’on dit ; Le linguiste genevois, J. Moeschler affirme «Si la notion d’acte illocutoire décrit l’acte realise en disant quelque chose, elle ne désigne pas pour autant tous les aspects actionnels de l’énoncé.»
-l’acte perlocutoire, ou l’acte effectué par le fait de dire quelque chose et qui relèvent des conséquences de ce que l’on a dit.
Austin admet que toute énonciation d’une phrase grammaticale complète dans des conditions normales correspond de ce fait même à l’accomplissement d’un acte illocutoire, cet acte peut prendre des valeurs différentes selon le type d’acte accompli et Austin distingue cinq grandes classes d’actes illocutoire :
-les verdictifs ou actes juridiques: acquitter, condamner, décréter ;
-les exercitifs: dégrader, ordonner, pardonner, léguer ;
-les promissifs: promettre, faire vœu de, garantir, parier, jurer de quelque chose;
-les comportatifs: s’excuser, remercier, déplorer, critiquer;
-les expositifs: affirmer, nier, postuler, remarquer.
John Searle en Les actes de langage propose un certaine nombre de réflexions sur la conversation en général et l’analyse de la conversation en particulier. Il considère que les actes illocutionnaire comme la requête, la question, l’ordre, l’assertion constituent une part substantielle des activités discursives.
Selon J. Moeschler existent deux catégories où s’encadre l’analyse conversationnelle «D’un coté, les analyses de conversation utilisent un concept, celui d’acte de langage, dont la signification est ambivalente: ou bien il dénote une unité et à ce moment-là le choix de terme est maladroit, car à la source de malentendus possibles, ou il renvoie une théorie, sans que le problème de la compatibilité des deux approaches soit explicitement formulé
Selon Levinson toute analyse de conversation adoptant la théorie des actes de langage doit accepter les propositions suivante:
«Il y a des unités-actes (actes de langage ou interventions) réalisées dans le langage, appartenant à un ensemble spécifié et délimité.
Les énonciations sont segmentables en unités-énoncés – dont chacune correspond (au moins) à une unité-acte.
Il existe une fonction spécifiable, et même une procédure, qui fait correspondre à chaque unité-énoncé une unité-acte et vice-versa.
Les séquences conversationnelles sont principalement régies par un ensemble de règles d’enchaînement portant sur les types d’actes de langage (d’interventions).»
Les relations fonctionnelles
Deux fonctions sont très importantes, plus precise, les fonctions illocutoires et les fonctions intéractives.
Les fonctions illocutoires: sont deux types de des fonctions illocutoires:
Les fonctions illocutoires initiatives qui sont assignées aux interventions imposant des droits et obligations à l’interlocuteur: « parmi les fonctions illocutoires initiatives, ont notera les fonctions suivantes: la demande de confirmation, la requête, l’offre, l’invitation, l’assertion, l’ordre».
Les fonctions illocutoires réactives sont assignees aux interventions réactives. Elle constituent la classe des réponses et indiquent le type de satisfaction aux obligations. Ce type des fonctions se divisent en deux groupes: fonctions illocutoires réactives positives qui marquent l’accord de l’interlocuteur et fonctions illocutoires réactives négatives qui marquent le désacord de l’interlocuteur.
Les fonctions interactives sont moins étudiées que les fonctions illocutoires parce que la théorie des actes de lanagage ne s’intéressée pas des conditions des actes subordonés.
Les fonctions interactives relient donc le constituant subordonné à l’acte directeur et ce constituant subordonné est antérieur ou postérieur de l’acte directeur, tellement la function interactive sera dite proactive ou retroactive.
CAPITOLUL 2 . En attendant Godot, Samuel Beckett
En tant que genre littéraire, le théâtre se prête à certaines fonctions particulièrs. Par contraste avec autres forms littéraires, le théâtre s’adresse à un auditoire, de sorte qu’il y a un entretien immediate entre le dramaturge et le spectateurs. À l’intérieur de la pièce, la communication jeu un rôle très important qu’elle apparaisse sous forme verbale ou non-verbale. Le texte dramatique se fonde en principe sur le dialogue et le geste physique, et laisse de côté l'aspect descriptif, mettant l'accent sur l'acte de communication tel qu'il se développe entre les interlocuteurs.
Dans un texte théâtral existe deux situations comunicatives, l’une d’elles étant enchâssée à l’intérieur de l’autre et la situation global qui est externe. Le texte de théâtre qui se présente en surface comme un dialogue, devra « à la difference des dialogues qui interviennent dans les situations de communication ordinaire, s’analyser comme le produit d’une seule intentionnalité, et non de plusieurs successivement.» Cette intentionnalité ne pourra se formuler que sur la base de ces intentionnalités successives affirment A. Reboul et J. Moeschler.
Une définition du terme "communication" aidera à préciser la nature du manque dont parle Beckett. Selon La grammaire d'aujourd'hui de Michel Arrivé « la communication est le processus qui consiste, dans une situation spécifique donnée, à représenter une information ou le message dans le système des unités (signaux, signes ou symboles) d'un code, et à faire passer cette information d'un point d'origine, c’est à dire la "source" à un point de destination, c’est à dire la "cible".» Le dialogue dans En attendant Godot, mélange de trivialité, de jeux de mots, de fausse vraie logique, de citations philosophiques, de commentaires désabusés sur leur situation, est tout à la fois désespérant et hilarant. L’auteur retrouve au théâtre les composantes de son propre univers, un univer dans qui l'homme est forcé d'être là, d'attendre et de parler. La représentation théâtrale, en temps réel, fait prendre conscience au spectateur qu'il s'agit, au fond «de faire passer le temps qui d'ailleurs serait passé sans ça ».
Samuel Beckett a donné lieu à un abondante critique d’inspiration phylosophique, Ciarian Ross aprecié l’oeuvre beckettiènne comme « une écriture du négatif »
Beckett est un veritable porte-parole du théâtre de l’absurde, il montre le non-sens de l’existence. Avec le théâtre, Beckett pourrait concrétiser la pensée de l’absurde et mettre en scene la condition humaine qui est fragil. L’écriture du Beckett parvient par differents mécanisme langagièrs comme la parodie, la repetition, le non-sens verbal et la silence.
Selon Grossman « la creature Beckettiene trouverait sa signification dans le concept de devenir animal. » Même Grossman donne une definition à la notion de défiguration « est à la fois dé-creation et ré-creation permanente (…) des formes provisoires et fragiles de soi et de l’autre.»
La transmission d'un message du destinateur au destinataire représente donc un aspect essentiel de l'acte de communication. Dans En attendant Godot, plusieurs caractéristiques du dialogue empêchent cette fonction fondamentale ou indiquent son absece.
Les premiers mots qui ouvre En attendant Godot “Rien à faire” montre la sorte dramatique de pièce qui devient un lait-motive de l’oeuvre:
«Estragon, assis sur une pierre, essaie d'enlever sa chaussure. Il s'y acharne des deux mains, en ahanant. Il s'arrête, à bout de forces, se repose en haletant, recommence. Même jeu.
Entre Vladimir.
ESTRAGON (renonçant à nouveau). – Rien à faire.»
Le discours des personnages de la pièce manque de cohérence, de sorte que leurs questions et leurs répliques ne correspondent souvent pas les unes aux autres, par exemples:
«Estragon -[ … ] Tu es sûr que c'est ici?
Vladimir -Quoi?
Vladimir -J'ai cru que c'était lui.
Estragon -Qui?»
Dans ce fragment, Vladimir et Estragon semblent dans de tels cas dialoguer sans effectuer aucun échange d'idées, car l'un ne répond pas aux pensées de l'autre. Ce manque de comprehension se manifeste aussi par des malentendus, comme par exemple dans 1' échange suivant:
«Vladimir -Relève ton pantalon.
Estragon -Comment?
Vladimir -Relève ton pantalon.
Estragon -Que j'enlève mon pantalon?
Vladimir -Relève ton pantalon.»
Est claire que deux aspects de l'acte de communication restent défectueux dans le dialogue entre Vladimir et Estragon et ce sont: la transmission du message par le destinateur et la réception par le destinataire.
La cohérence du dialoge dans En attendant Godot est encore minée par son caractère contradictoire, il arrive souvent que les personnages se contredisent l'un à l'autre, annulant de cette façon le sens de ce qui vient d'être dit, mais il arrive aussi qu'ils se contredisent eux-mêmes. Dans un extrait du premier acte, ces deux niveaux de contradiction vont de pair:
«Pozzo – Et merci.
Vladimir – Merci à vous.
Pozzo – De rien.
Estragon – Mais si.
Pozzo – Mais non.
Vladimir – Mais si.
Estragon – Mais non.»
Dans ce dialogue, Vladimir et Estragon contredisent les remerciements de Pozzo, mais à la dernière ligne, Estragon finit par dire le contraire de ce qu'il vient lui-même de dire à la quatrième. Ainsi, son Mais si. devient un Mais non qui annule le sens de ses paroles. C'est Pozzo qui dit à propos de ses propres paroles "Je ne sais plus très bien ce que j'ai dit, mais vous pouvez être sûrs qu'il n'y avait pas un mot de vrai là-dedans." Tout en montrant l'incohérence du dialogue dans la pièce, de telles contradictions mettent en cause le sens même du discours, car celui n'arrive jamais à produire un échange clair et complet d'idées.
Pour la plupart, le dialogue dans En attendant Godot se compose de discours plutôt courts où les sujets se succèdent rapidement, de sorte qu'aucune pensée n'est menée à une véritable conclusion. A un moment donné dans le premier acte, par exemple, Vladimir et Estragon abordent en moins de trente lignes au moins huit sujets différents. Ils mentionnent la perte de leurs droits et le fait qu'il ne leur est pas permis de rire, ils se demandent s'ils ne sont pas liés, ils croient entendre quelque chose, ils parlent de Godot, l'un d'entre eux suggère de s’en aller, ce qui les fait penser à l'attente même, et puis ils parlent d'une carotte:
«ESTRAGON – Tu m'as fait peur.
VLADIMIR – J'ai cru que c'était lui.
ESTRAGON – Qui?
VLADIMIR – Godot
. ESTRAGON – Pah ! Le vent dans les roseaux.
VLADIMIR – J'aurais juré des cris.
ESTRAGON – Et pourquoi crierait-il ?
VLADIMIR – Après son cheval. Silence.
ESTRAGON – Allons-nous-en.
VLADIMIR – Où? (Un temps) Ce soir on couchera peut-être chez lui, au chaud, au sec, le ventre plein, sur la paille. Ça vaut la peine qu'on attende. Non?
EsTRAGON. – Pas toute la nuit.
VLADIMIR – Il fait encore jour. Silence.
ESTRAGON – J'ai faim.
VLADIMIR – Veux-tu une carotte?
EsTRAGON – Il n'y a pa s a utre chose?
VLADIMIR – Je dois avoir quelques navets.
EsTRAGON – Donne-moi une carotte.»
Il manque des liens de cohérence entre les éléments de cette série, qui n'ont aucun rapport de sens les uns aux autres. Ce manque de cohérence reflèté et en plus, la dissolution du rapport entre le locuteur et son discours: le contenu de ce que disent Vladimir et Estragon leur importe en effet si peu que leurs paroles ne correspondent pas à une suite de pensées. Par conséquent, l'acte de parler est réduit à un geste automatique et physique, vide de toute fonction communicative.
Toutes ces formes de répétition renforcent l'idée d'une désintégration du dialogue. En premier lieu, la nécessité de répéter ce qui a déjà été dit indique un oubli de la part des locuteurs. Ils oublient souvent ce qu'ont dit les autres personnages, comme Estragon, à qui Vladimir doit constamment rappeler le fait qu'on attend Godot et qu'on ne peut donc pas s'en aller. Mais ils oublient même leurs propres paroles, comme le fait Pozzo dans le passage suivante "Je ne sais plus très bien ce que j'ai dit" . Le contenu du dialogue n'arrive pas à s'imprimer dans la mémoire des locuteurs, ce qui élimine toute fonction possible de communication parce qu'aucun message n'est transmis. De plus, en oubliant leurs propres paroles, les personnages reflètent le manque de sens dans ce qu'ils disent. Il en résulte que le dialogue devient un acte absurde, qui ne répond pas au but de la communication et qui représente surtout un geste de futilité. Ainsi, la reprise des éléments du premier acte de En attendant Godot dans le deuxième, et les conclusions identiques des deux parties, expriment la circularité de tous les événements et paroles de la piece. Tout se répète comme si rien ne s'était passé, et surtout le dialogue est inutile.
Il paraît que Vladimir et Estragon sont emportés par la ressemblance phonique entre les mots qu'ils utilisent plutôt que par leurs contenus semblables, et que les mots sont devenus avant tout des groupements de sons. Le monologue de Lucky incarne ce type de répétition, car il fait surtout des liens de sonorité entre des mots autrement sans rapport par exemple «( … ) l'air et la terre faits pour les pierres par les grands froids hélas au septième de leur ère l'éther la terre la mer pour les pierres (… ) ». Dépourvus de toute logique syntaxique ou sémantique, les mots sont réduits à des sonorités et privés de leur rôle de véhicule de communication.
La manière dont s'expriment les personnages dans En attendant Godot contribue au problème du dialogue. Leur incapacité de communiquer effectivement est manifestée par des hésitations en cherchant un mot, et même quand ils trouvent le mot juste, il prend souvent la forme d'une expression banale. A titre d'exemple, dans le passage suivant, Estragon essaie de faire comprendre une idée à Vladimir:
«Estragon (avec effort) – Gogo léger – branche pas casser – Gogo mort. Didi lourd branche casser Didi seul. (Un temps.) Tandis que. (Il cherche l'expression juste.)
Estragon (ayant trouvé). Qui peut le plus peut le moins.»
«La fréquence des phrases abandonnées ou inachevées dans En attendant Godot témoigne, elle aussi, d'une incapacité de communiquer chez les locuteurs» affirment Beckett dans Cahiers de l'Herne. Vladimir et Estragon n'arrivent souvent pas à terminer leurs pensées, comme dans l'exemple suivant:
«Vladimir – Et cependant … (Un temps.) Comment se fait-il que … Je ne t'ennuie pas, j'espère?»
Cet aspect du dialogue mine encore plus sa cohérence, tout en renforçant le caractère absurde d'un langage qui n'exprime rien et qui ne mène nulle part du point de vue communicatif.
Le silence apparaît comme élément capital ici, de sorte qu'on trouve dans le premier acte de En attendant Godot une multitude d'indications théâtrales visant explicitement un espace de silence, que ce soit "Un temps", "Silence", "Long silence" ou même "Grand silence". Selon Greimas « le silence est une forme du "faire verbal", celui de "ne pas dire"». En effet, dans En attendant Godot, le silence et le discours sont étroitement liés l'un à l'autre dans un rapport d'interdépendance. Les paroles correspondent à une rupture du silence, tandis que le silence représente une interruption du courant du dialogue. Le jeu du silence et de la parole dans En attendant Godot suggère des aspects intéressants de la question fondamentale de la communication. Le silence, ou l'absence de mots, est censé être une alternative aux paroles, une résolution logique du problème de l'absurdité du langage qui représente, par conséquent, un état en quelque sorte utopique auquel les personnages aspirent.Il existe une disjonction entre cette utopie et la réalité. En fait «le silence n'est pas vraiment un vide total, mais au contraire c'est un vide hanté par des voix, un vide qui parle, d'une façon pénétrante et monotone». Existe un passage dans En attendant Godot élucide cet aspect du silence:
«Estragon.–En attendant, essayons de converser sans nous exalter, puisque nous sommes incapables de nous taire.
Vladimir – C'est vrai, nous sommes intarissahles.
Estragon – C'est pour ne pas penser.
Vladimir – Nous avons des excuses.
Estragon – C'est pour ne pas entendre.
Vladimir – Nous avons nos raisons.
Estragon – Toutes les voix mortes.
Vladimir – Ca fait un bruit d'ailes.
Estragon – De feuilles.
Vladimir – De sable.
Estragon -De feuilles.
(Silence.)
Vladimir – Elles parlent toutes en même temps.
Estragon.–Chacune à part soi.
(Silence.)
Vladimir – Plutôt elles chuchotent.
Estragon – Elles murmurent.
Vladimir – Elles bruissent.
Estragon.–Elles murmurent.
(Silence.)
Vladimir – Ca fait comme un bruit de plumes.
Estragon.–De feuilles.
Vladimir.–De cendres.
Estragon – De feuilles.
(Long silence.)
Vladimir -Dis quelque chose!
Estragon – Je cherche.
(Long silence.)
Vladimir (angoissé) – Dis n'importe quoi!»
Dans cet extrait, le silence n'offre aucun répit des vaines paroles, au contraire, c'est pour éviter les périodes de silence que les personnages parlent sans cesse et sans sens: ils sont intarissables pour ne pas entendre et pour ne pas penser, car les pensées les font souffrir. Après le long silence dans la citation ci-dessus, Vladimir supplie Estragon de dire quelque chose, mais après un deuxième long silence, sa supplique devient même angoissée et il demande à Estragon de dire "n'importe quoi". Le rapport entre le silence et la parole se définit par sa nature paradoxale.
Pour les personnages, le silence est un état agonisant, qui finit par les pousser davantage vers l'absurdité et l'insuffisance d'un dialogue qui dit n'importe quoi, il en résulte une situation circulaire dont Vladimir et Estragon ne peuvent jamais sortir, et qui empêche toute efficacité de l'acte communicatif.
La communication non verbale joue également un rôle important dans En attendant Godot puisque le genre théâtral implique le geste physique aussi bien que le dialogue, « La tentative de communiquer par les gestes présente les mêmes difficultés que celle de communiquer au moyen des paroles. La structure répétitive du dialogue, par exemple, se reflète dans les passages non verbaux. Certaines actions sont reprises plusieurs fois, et il se dégage en particulier un système de renoncement et de recommencement qui caractérise ces actions. Les premières indications de la pièce montrent Estragon dans la situation suivante: Estragon, assis sur une pierre, essaie d'enlever sa chaussure. Il s'y acharne des deux mains, en ahanant. Il s'arrête, à bout de forces~ se repose en haletant, recommence. Même jeu.
Entre Vladimir.
Estragon (renonçant à nouveau. »
Comme les paroles, les gestes sont sujets à une circularité qui les empêche d'arriver à un but quelconque, et leur fonction potentielle de communication cède à une futilité fondamentale, c’est à dire, cet futilité se manifeste par l'aspect contradictoire des actions des personnages, aspect qui est en parallèle avec celui de leur dialogue affirment Michel Arrivé.
Les gests s'annule l'un à l'autre : « (Ils s'embrassent. Estragon recule.) »
«(Il met ses lunettes.) (…) Il enlève ses lunettes.»
« Estragon – (Avançant, au garçon.) (…) Garçon (reculant.) »
«Vladimir avance, recule, toujours ployé.»
En ce texte, la disjonction entre les mots et les gestes contribue à l'échec de la communication. Existe une type d'incohérence où les liens entre la parole et le geste sont coupés, par exemple:
« Estragon (sans geste) – Par là.»
«Estragon – Je m'en vais. (Il ne bouge pas). »
«Vladimir – Je vais le lui donner, moi. ( Il ne bouge pas)»
«Pozzo – Adieu.
Vladimir – Adieu.
Estragon – Adieu.
(Silance. Personne ne bouge.)»
Beckett met en cause la fonction communicative du discours verbal et du code non verbal, mais ni l'un ni l'autre ne réussissent à transmettre un message puisqu'ils s'annulent mutuellement. Il en resulte l'échec total de l'acte de communication « Il n'y a pas de communication parce qu'il n'y a pas de véhicules de communication. En effet, dans En attendant Godot, Beckett réussit à dévaloriser les deux véhicules principaux de la communication: le langage et le geste. Ni l'un ni l'autre ne réussissent, en fin de compte, à faciliter la transmission d'un message clair du destinateur au destinataire, et cet échec se fonde avant tout sur ce qu'on appelle système des unités d'un code.»
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Acest articol: La Syntaxe Du Dialogue (ID: 117304)
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