La Lecture Types Et Fonctions

1. LA LECTURE-TYPES ET FONCTIONS

Les quatre dimensions essentielles de la lecture, comme la dimension philosophique, herméneutique, communicationnelle et instructive-éducative, imposent beaucoup d’interrogations théoriques, en ce qui concerne le contenu, la diversité et la finalité des actions de lecture des discours textuels. Les différentes approches sur ce phénomène suscitent bien des classifications sur les types, les fonctions et le rôle de la lecture.

Ayant une histoire relativement récente, la philosophie de la lecture se concentre sur le rôle du livre, comme créateur d’idées, comme formateur spirituel et culturel. La lecture est capable d’influencer au niveau individuel, en même mesure qu’au niveau collectif, social. L’herméneutique de la lecture met en premier plan l’aspect psychologique, culturel et idéologique des livres, en insistant sur les techniques d’évaluation et de réception individuelle et sociale des produits littéraires. La lecture devient une activité initiatique et formatrice à la fois, dans le domaine culturel et scientifique.

Les analystes de la lecture en identifient plusieurs fonctions, en relation avec les principes appliqués. J. Hillis Miller propose une comparaison entre le processus de la lecture et la loi morale d’Emanuel Kant. Dans son Ethique de la lecture, il affirme que la relation entre l’auteur, le lecteur et le texte est influencée par des lois éthiques. Il y a une loi morale de la lecture, qui peut agir de manière apriori et qui provoque des réactions interprétatives. La lecture d’un livre doit être pratiquée sous la directe influence des obligations morales qui s’adressent, également, à l’auteur et au destinataire du texte en même temps. Les deux acteurs, le créateur du texte et l’interprète doivent respecter les mêmes règles, en vue de promouvoir des indices de compréhension, des formes d’évaluation conformément aux intentions du texte.

Tout processus de communication suppose deux éléments-clés, l’expéditeur et le destinataire du message. La philosophie de la communication établie que l’auteur est responsable de la codification du texte, en tant que le lecteur doit décoder le message, en appliquant les mêmes principes. Le texte ne représente plus un élément exclusivement linguistique, mais il doit être analysé contextualisé, en relation étroite avec les échos qu’il provoque dans la conscience des récepteurs.

Pour les sciences de la communication, l’aptitude de communiquer reste la plus importante fonction d’un discours théorique, littéraire ou philosophique. Son objectif principal devient le besoin de faire preuve que le degré d’assimilation d’un message dépend directement de la capacité de réceptivité et de compréhension. Hans Robert Jauss soutient que les productions littéraires ou scientifiques se caractérisent par dynamisme, par l’intermédiaire de la lecture. Dans son essai, Pour une esthétique de la réception, il souligne l’importance fondamentale de la lecture pour l’enrichissement du sens initial d’un texte. Ainsi, le lecteur intervient dans la structure du message reçu, par sa capacité d’interprétation, de compréhension, de réécriture. Il peut, à la fois, enrichir ou appauvrir le message, du point de vue sémantique, en fonction de ses capacités intellectuelles et son habilité de rendre abstrait. Son effort de réception devient même plus efficace si la lecture contribue au développement du sens, à la production de nouvelles significations.

La lecture devient un processus révélateur lorsque l’auteur imprègne le texte de suggestions symboliques, à l’aide des actions créatives et imaginatives. Il transmet le message de manière indirecte, en utilisant un langage métaphorique structuré. La relation entre les deux acteurs est mise en danger lorsque l’auteur exagère le côté métaphorique et utilise un langage crypté. Le lecteur ne réussit pas à décoder la quantité trop grande de significations, par l’intermédiaire de la lecture.

Les théoriciens littéraires comme J. Hillis Miller détruisent le mythe de la réception concrète du texte littéraire et affirment que le déchiffrage d’un texte représente une longue chaîne de lectures et de relectures. Les significations et les sens du message se dévoilent graduellement. Ils insistent sur les effets psychologiques produits sur le destinataire par l’acte de communication. Les modalités de réception rendent la lecture un processus interactif. Elle se manifeste comme une action textuelle qui entraîne des changements psychologiques qui influencent la relation entre l’auteur et le lecteur, d’un part, et la relation du lecteur avec le monde extérieur, d’autre part. Le texte devient un ensemble de symboles, dont la réception se manifeste en plusieurs étapes : la lecture superficielle, réalisée au premier contact avec le texte, la lecture profonde, qui peut accéder au sens originaire du livre, la lecture historique ou bibliographique, qui suppose la comparaison avec d’autres productions du même auteur et la découverte d’un style personnalisé.

L’efficacité de la réception dépend aussi de la contribution de l’auteur. La philosophie de la communication considère que son effort créateur ne découle pas du niveau d’originalité, de la sensibilité de sa pensée, mais, au contraire, de l’habilité de l’expression, du pouvoir persuasif de son œuvre. La finalité de toute création littéraire, scientifique ou philosophique est la réception. Cette approche transforme le lecteur dans un partenaire de l’acte créateur et la lecture devient une forme de communication active. Si le travail du créateur, soit qu’il s’agit d’un écrivain, soit d’un philosophe ou d’un mémorialiste, est individuel et original, le processus de réception porte une empreinte collective. Le fait de travailler consciemment pour ses récepteurs transforme l’auteur dans un concepteur préoccupé par l’interprétation et le décodage de son message.

Jacques Derrida impose sa théorie en ce qui concerne la philosophie de la lecture, en insistant sur le rôle de la signification, comme résultat fondamental de la lecture. Il n’admet pas l’idée d’expérience ou de réalité, provoquées par la lecture, puisque chaque individu est déjà le résultat de son milieu. La lecture d’un livre devient un processus complexe, qui met en relation l’ensemble de significations du créateur avec l’expérience intellectuelle et culturelle du récepteur.

La théorie de la communication enregistre de nombreuses idées en ce qui concerne l’effet psychologique de la lecture sur les récepteurs. La lecture manifeste des changements visibles sur la structure individuelle du lecteur, puisque l’acte suppose un cadre personnel où un simple récepteur devient un véritable lecteur, doué de qualités d’interprétation. Le lecteur initié sait que le texte qu’il explore est instable, dans la manière où le discours se transforme sous l’influence du bagage cognitif, logique, émotionnel et intuitif. La lecture se développe sur le fondement des connaissances théoriques et des expériences pratiques de l’individu. Chaque lecteur applique un propre code culturel dans le processus de la lecture, élaboré à la suite de longues étapes d’apprentissage.

La communication littéraire est différente d’autres types de communications, étant donné que l’émetteur du message est l’écrivain, le récepteur est un lecteur et le message représente l’œuvre littéraire, dont le contenu est transmis en utilisant un code artistique.

Le spécifique des textes littéraires nous impose, pour une lecture complexe, de parcourir plusieurs niveaux d’analyse, comme le contexte biographique, la psychologie de la création, la véridicité des informations transmises, le style artistique ou les moyens langagiers, la réception de l’œuvre dans la conscience collective et son effet psychologique. À travers le temps, les théories communicationnelles ont insisté, tour à tour, sur l’importance du contexte de la parution d’une œuvre, ensuite sur le rapport entre le message et la réalité concrète, sur les processus de codifier et de décoder les textes, sur l’effort créateur de l’auteur et sur son rôle dans la transmission du message artistique. Le dernier temps, on met l’accent surtout sur les phénomènes de réception textuelle et sur le rôle du public lecteur comme interprète et évaluateur du discours littéraire.

La lecture est considérée la forme la plus élevée de la communication humaine. Les diverses théories sur la philosophie de la lecture nous aide à dépasser la perspective limitée sur la lecture, vue comme un simple parcours d’un livre. La lecture devient réception, compréhension et interprétation en même temps et exerce un rôle fondamental dans le processus complexe de développement de la personnalité humaine. La lecture nous assure l’accès à la culture, elle devient formatrice de culture. La lecture est responsable de notre capacité de différencier les valeurs et d’évaluer les productions littéraires, scientifiques, philosophiques. Le changement des préférences pour un certain type de lecture est le meilleur signe de l’effet psychologique que la lecture exerce sur l’individu. Le cadre éducationnel, culturel et moral, l’univers informationnel en plein changement influencent beaucoup le goût pour la lecture.

Chaque lecteur détient un niveau différent de réception, en fonction du contenu du message transmis. On reçoit différemment, du point de vue psychologique, un texte informatif ou un texte littéraire. L’élément du plaisir personnel transforme la qualité de la réception, d’où provient les différentes classifications des types de lectures. Chaque type de texte, soit qu’il s’agit de textes poétiques, d’écritures scientifiques, d’essais historiques ou philosophiques, s’adresse à un certain groupe de lecteurs.

L’activité de la lecture suppose l’existence de trois étapes fondamentales. La première représente l’étape cognitive, où l’on enregistre des découvertes et des efforts de la part du lecteur. Elle demande l’existence de riches représentations, des aptitudes différentes, une capacité de compréhension globale et l’habilité de réaliser une corrélation logique entre tous les aspects concernés. L’automatisation représente la seconde étape, qui figure l’existence des habitudes en ce qui concerne la réalisation de la lecture. Le lecteur devient capable de s’adapter, de mettre au service de son activité toutes les connaissances acquises antérieurement. Les savoir-faire deviennent automatiques et offrent au lecteur une attitude relaxante, détachée, reposante. Les instructions de décryptage deviennent de plus en plus appropriées, la correction spontanée devient réalisable. La troisième phase porte l’empreinte de la maîtrise, puisque la lecture devient expressive et la compréhension se passe en même temps avec le décodage.

Dans la découverte du texte, le lecteur fait appel à plusieurs stratégies, comme « l’esquive, le balayage, l’écrémage, la lecture critique, l’utilisation du contexte, l’inférence et l’objectivation ». Si l’esquive est définie comme une stratégie d’éviter les aspects qu’on ne comprend pas, le balayage représente un parcours rapide du texte, en vue d’identifier quelques informations primordiales. L’écrémage suppose une lecture globale, qui permet au lecteur une vision globale sur le sens, en tant que l’inférence demande l’implication cognitive du lecteur. Il ajoute ses connaissances pour comprendre, pour enrichir le texte, en vue de le fixer. Une dernière stratégie, l’objectivation, suppose une vérification permanente du lecteur de sa propre activité, en visant l’assimilation de nouvelles perceptions et la réorganisation de la structure cognitive.

On utilise ces stratégies dans la lecture générale, en langue maternelle, mais surtout pour l’apprentissage d’une langue étrangère, comme le français. Soit qu’il s’agit d’un public jeune ou adulte, les stratégies adoptées gardent leur caractère général, applicatif.

L’intérêt pour la lecture dans une langue étrangère s’est manifesté, premièrement, à cause des objectifs didactiques. L’évolution des méthodes d’enseignement a provoqué un changement perpétuel de perspective sur le rôle et l’importance de la lecture. Ainsi, elle a dû répondre à des besoins linguistiques ou communicationnels, s’adapter aux buts de compréhension ou d’expression écrite ou orale. Tous ces changements se sont ressentis aussi dans la conception sur l’importance de la lecture.

Dans les années 1970, la lecture n’était plus une activité de prise d’information en utilisant les mots comme instruments, mais elle est devenue une manière d’analyse et d’interprétation du sens. C’est le moment où, dans la didactique du FLE, l’auteur, le texte et le lecteur réjouissent de la même importance. Le lecteur devient susceptible d’enrichir le sens initial du texte, de manifester son propre imagination dans l’exercice de compréhension. La structure cognitive, ses stratégies, ses connaissances méta textuelles, son histoire émotionnelle, le prérequis du lecteur connaissent une importance extraordinaire.

La psychologie cognitive actuelle n’est plus adepte de l’idée que la lecture ne peut pas être influencée par les connaissances antérieures. Il y a des théoriciens qui insistent sur la relation d’interdépendance entre les étapes obligatoires pour le déchiffrement du message. L’activité de la lecture se réalise du simple au complexe, de la reconnaissance des lettres, des mots, jusqu'à la compréhension globale du texte et, pourquoi pas, à l’enrichissement du sens initial.

La psychologie cognitive considère la lecture comme un ensemble de structures qui interagissent, ayant un objectif commun, celui de la création du sens. Les spécialistes observent une liaison étroite entre la lecture en langue maternelle et celle en langue étrangère. La première peut influencer de manière positive ou négative la seconde, en fonction du niveau de développement des processus cognitifs.

Pour qu’un texte soit complet, il doit accomplir plusieurs fonctions en même temps :

la fonction communicationnelle et informative

la fonction esthétique et culturelle

la fonction persuasive

la fonction éducationnelle-instructive

Les textes ayant un caractère informatif représentent la lecture consultative. Les lecteurs qui préfèrent ce type de texte réalisent une lecture pragmatique, parfois superficielle. Il s’agit plutôt de la lecture de la presse, soit par les jeunes, soit par les adultes. Le texte devient un simple moyen d’information, en ignorant les valeurs culturelles. De l’autre côté se trouve la lecture traditionnelle, qui privilégie les fonctions esthétiques et culturelles de la lecture.

Les fonctions de la lecture sont très diverses, en fonction de l’objectif principal, du type de public, du type de texte, du type de lecteur. La littérature de spécialité présente la fonction de culturaliser, de socialiser, de documenter, de provoquer le plaisir.

En même temps, les types de lectures identifiées sont la lecture-information, la lecture-divertissement, la lecture vue comme une manière de refuge intérieur, la lecture de plaisir, la lecture-culture, la lecture-existence, la lecture-apprentissage, la lecture comme moyen de découverte de la science et de la culture, la lecture-curiosité et, pourquoi pas, la lecture- tranquillisant, susceptible d’avoir des valeurs thérapeutiques.

La lecture comme moyen d’apprentissage enregistre une longue histoire dans la didactique des langues étrangères. Il y a des théoriciens qui la considèrent une stratégie fondamentale dans l’enseignement des langues. Au 18eme siècle, la méthode de la lecture représentait la meilleure manière de familiariser l’élève à la nouvelle langue qu’il étudiait. Le texte en langue étrangère lui offrait une approche lexicale complexe, des règles de grammaire, des éléments de culture et de civilisation. Le philosophe John Locke identifie la lecture comme la méthode la plus importante pour la découverte d’une langue et d’une nouvelle civilisation, en insistant sur l’importance des aspects pragmatiques, contraires aux règles explicites. Ainsi, la lecture devenait, jusqu’au 20eme siècle, la méthode la plus efficace pour la découverte et la compréhension d’une langue étrangère, en ignorant le côté oral et communicationnel.

La didactique du FLE a renouvelé l’importance de la lecture, comme manière d’apprentissage d’une langue étrangère. Pendant les années 1920-1930, la lecture des textes littéraires ou scientifiques, philosophiques devient très importante pour la compréhension globale d’un message en langue étrangère, n’insistant pas sur la pratique ou les règles de grammaire.

La méthode traditionnelle fait associer la lecture à la traduction et aux règles de grammaire. Présente depuis le 16eme siècle dans l’enseignement-apprentissage des langues étrangères, la méthode est encore présente et susceptible de conduire aux résultats favorables.

Les méthodes fonctionnelles ou instrumentales placent la lecture parmi les moyens prioritaires pour le jeune public. La lecture devient capable d’assurer le transfert des compétences de réception et de production, en insistant sur le double parcours, du français en langue cible, et d’une langue cible en français langue étrangère. Les nécessités des élèves, des apprenants en général, peuvent influencer l’application de la méthode, la lecture devenant un instrument adaptable aux domaines et compétences spécialisés.

Les méthodes audio-orales et audio-visuelles, qui trouvent leur apogée les années 1970, mettent en plan second l’aspect écrit d’une langue et, implicitement, la lecture. Le fait d’insister sur l’aspect oral dans l’enseignement d’une langue étrangère a produit des changements de perspective sur l’importance de la lecture. L’aspect écrit a été reconsidéré et la lecture devient une activité qui peut relever la signification des formes linguistiques de la langue étrangère. En ce sens, on peut identifier trois paliers : le palier lexical, représenté par le mot, le palier de l’énoncé et le palier du texte.

Considérée comme une des quatre compétences linguistiques fondamentales qui dirigent l’enseignement du français langue étrangère, la compréhension écrite suppose, en fait, l’activité de la lecture. Puisqu’il y a une relation d’interdépendance entre les quatre compétences visées, on peut affirmer que la lecture influence l’expression écrite et la capacité d’interaction en langue étrangère, manifestant des enjeux culturels et de civilisation.

La lecture est un ensemble de démarches qui font collaborer plusieurs compétences intellectuelles à la fois. Il s’agit de la mémoire, des connaissances antérieures et des compétences linguistiques. La lecture engendre des aspects de bas et de haut niveau. On enregistre une évolution logique et cohérente entre l’analyse morphologique, graphique, syntaxique et l’analyse du contexte, des structures rhétoriques, de la ponctuation, du sens. D’où vient les deux types de lecture, synthétique et analytique. Si la lecture synthétique est préférable pour l’enseignement des structures lexicales et grammaticales, la lecture analytique permet l’exploitation du sens global et son interprétation.

La lecture représente une invention culturelle qui a transformé de manière radicale les compétences cognitives de l’espèce humaine. Elle se présente comme une extension de notre imagination et nous offre la possibilité de dépasser les limites du temps et de l’espace. On remarque une grande diversité de spécialistes qui ont analysé les fonctions de la lecture, du point de vue cognitif, psychologique, émotionnel, culturel, civilisationnel. Presque tous les aspects du développement de l’être humain sont concernés par la lecture.

«Lire est le seul moyen de vivre plusieurs fois», affirmait Pierre Dumayet dans Le Nouvel Observateur, en vue de souligner l’importance de la lecture dans notre vie, aperçue comme instrument d’apprentissage, d’évolution cognitive et personnelle, moyen d’enrichir l’expression orale et de développer la personnalité. La lecture nous permet un véritable entraînement de liberté, elle nous aide à faire travailler notre imagination, d’emmagasiner des connaissances, de forger notre esprit critique. Elle peut devenir une manière d’évasion ou un simple moyen de récréation.

En ce qui concerne les bienfaits cognitifs, il faut remarquer la capacité de la lecture de développer notre pensée créative, si utile pour le développement de notre vie personnelle et professionnelle. Enrichir le vocabulaire représente un autre atout important de la lecture, puisque un riche bagage lexical est une bonne preuve pour une forte culture générale. Dans l’enseignement-apprentissage d’une nouvelle langue, la lecture reste une méthode complexe qui nous permet d’analyser des faits linguistiques, culturels et de civilisation.

L’ouverture de l’esprit doit être un des premiers objectifs de la lecture, vu qu’elle est capable de nous dévoiler de nouveaux sens de l’existence, de la vie en général, de nous offrir des explications profondes sur les phénomènes et les processus dont on est responsables.

Lire nous permet d’évader de notre vie, de quitter le quotidien parfois angoissant, d’ouvrir de nouvelles portes dans une vie quasi monotone. Un nouveau monde, de nouveaux personnages, une vie fictive se dévoile chaque fois devant le lecteur qui choisit de renouveler les sensations et les perceptions. La lecture permet, à la fois, d’interpréter, de recréer l’univers, de produire de nouveaux textes qui peuvent rythmer avec notre vie intérieure.

Une taxinomie importante sur les types de lecture concerne le type de public. Pour les enfants et les jeunes la lecture devient un instrument d’apprentissage et d’éducation. La lecture développe la créativité des enfants, enrichit le vocabulaire, les prépare pour la vie et leur crée un support culturel puissant.

Dans une relation étroite avec l’éducation, la lecture devrait représenter une modalité de formation professionnelle et développement culturel. Par contre, la réalité est différente, même dans les pays occidentaux, comme la France ou les États-Unis. Les recherches réalisées en vue d’identifier les effets de la lecture dans la vie des jeunes montrent une situation dangereuse.

Si la lecture est censée d’avoir une influence importante dans le développement intellectuel de la population, le manque de la lecture provoque un signal d’alarme. L’intérêt pour la lecture a diminué sous l’influence des moyens modernes comme la télévision et l’internet. Le développement sans précédent de l’industrie numérique a eu comme effet immédiat la diminution de l’intérêt de la population pour la lecture.

Le phénomène de la pollution informationnelle qui caractérise les moyens de communication à distance affecte la préférence de la population en général et des jeunes en spécial pour la lecture. Le manque des grilles d’évaluation provoque l’inversement dans le rapport entre la valeur et le succès. L’intérêt d’un peuple pour la lecture marquait, dans le passé, son niveau de culture et d’intelligence. À présent, on remarque une diminution des compétences de lecture et de la capacité de la population de comprendre et de structurer l’information.

Pourtant, nonobstant l’extension de la radio, de la télévision et des nouvelles technologies, la lecture doit rester la plus importante source de culture, le moyen d’accès vers les domaines scientifiques et culturels.

Lorsque les jeunes deviennent le public cible de cette méthode, de la lecture, on doit tenir compte de leurs préférences, de leurs exigences personnelles, du contexte socio-culturel. De nos jours, on identifie plusieurs types de jeunes, en ce qui concerne leur relation avec la lecture, soit-elle en langue maternelle ou en langue étrangère. Ainsi, un bon enseignant doit trouver des points communs pour les élèves qui aiment lire, pour ceux qui lisent seulement les lectures obligatoires et pour ceux qui n’aiment pas du tout lire. S’appuyant sur les passions des jeunes, le professeur peut atteindre le succès de la méthode.

Au-delà de ses diverses fonctions, la lecture est un procédé capable d’innover la langue, de développer le côté émotionnel qui favorise la communication, elle peut créer de nouvelles chances d’enrichissement culturel, sémantique, phonologique et grammatical. Elle devient, en même temps, une véritable ressource cognitive et psychologique, qui influence l’évolution de l’humanité.

En plus, les théoriciens affirment que «Dans notre société, la lecture est une activité qui fait partie intégrante de la personne. Contrairement aux talents particuliers, la lecture est nécessaire non pour être meilleur que les autres, mais pour “être”, tout simplement.»

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