La Bibliotherapie Par la Presse Des Jeunes

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1. LA LECTURE-TYPES ET FONCTIONS

«Lire est le seul moyen de vivre plusieurs fois», affirmait Pierre Dumayet dans Le Nouvel Observateur, en vue de souligner l’importance de la lecture dans notre vie, aperçue comme instrument d’apprentissage, d’évolution cognitive et personnelle, moyen d’enrichir l’expression orale et de développer la personnalité.

La lecture nous permet un véritable entraînement de liberté, elle nous aide à faire travailler notre imagination, d’emmagasiner des connaissances, de forger notre esprit critique. Elle peut devenir une manière d’évasion ou un simple moyen de récréation.

Les quatre dimensions essentielles de la lecture, comme la dimension philosophique, herméneutique, communicationnelle et instructive-éducative, imposent beaucoup d’interrogations théoriques, en ce qui concerne le contenu, la diversité et la finalité des actions de lecture des discours textuels. Les différentes approches sur ce phénomène suscitent bien des classifications sur les types, les fonctions et le rôle de la lecture.

Ayant une histoire relativement récente, la philosophie de la lecture se concentre sur le rôle du livre, comme créateur d’idées, comme formateur spirituel et culturel. La lecture est capable d’influencer au niveau individuel, en même mesure qu’au niveau collectif, social. L’herméneutique de la lecture met en premier plan l’aspect psychologique, culturel et idéologique des livres, en insistant sur les techniques d’évaluation et de réception individuelle et sociale des produits littéraires. La lecture devient une activité initiatique et formatrice à la fois, dans le domaine culturel et scientifique.

Fonctions de la lecture

La lecture représente une invention culturelle qui a transformé de manière radicale les compétences cognitives de l’espèce humaine. Elle se présente comme une extension de notre imagination et nous offre la possibilité de dépasser les limites du temps et de l’espace. On remarque une grande diversité de spécialistes qui ont analysé les fonctions de la lecture, du point de vue cognitif, psychologique, émotionnel, culturel, civilisationnel. Presque tous les aspects du développement de l’être humain sont concernés par la lecture.

Ainsi, la littérature de spécialité présente, en général, les fonctions de :

culturaliser

socialiser

documenter

provoquer le plaisir

En ce qui concerne les bienfaits cognitifs, il faut remarquer :

la capacité de la lecture de développer notre pensée créative, si utile pour le développement de notre vie personnelle et professionnelle.

enrichir le vocabulaire représente un autre atout important de la lecture, puisque un riche bagage lexical est une bonne preuve pour une forte culture générale. Dans l’enseignement-apprentissage d’une nouvelle langue, la lecture reste une méthode complexe qui nous permet d’analyser des faits linguistiques, culturels et de civilisation.

l’ouverture de l’esprit doit être un des premiers objectifs de la lecture, vu qu’elle est capable de nous dévoiler de nouveaux sens de l’existence, de la vie en général, de nous offrir des explications profondes sur les phénomènes et les processus dont on est responsables.

lire nous permet d’évader de notre vie, de quitter le quotidien parfois angoissant, d’ouvrir de nouvelles portes dans une vie quasi monotone. Un nouveau monde, de nouveaux personnages, une vie fictive se dévoile chaque fois devant le lecteur qui choisit de renouveler les sensations et les perceptions. La lecture permet, à la fois, d’interpréter, de recréer l’univers, de produire de nouveaux textes qui peuvent rythmer avec notre vie intérieure.

Les analystes de la lecture en identifient plusieurs fonctions, en relation avec les principes appliqués. J. Hillis Miller propose une comparaison entre le processus de la lecture et la loi morale d’Emanuel Kant. Dans son Ethique de la lecture, il affirme que la relation entre l’auteur, le lecteur et le texte est influencée par des lois éthiques. Il y a une loi morale de la lecture, qui peut agir de manière apriori et qui provoque des réactions interprétatives. La lecture d’un livre doit être pratiquée sous la directe influence des obligations morales qui s’adressent, également, à l’auteur et au destinataire du texte en même temps. Les deux acteurs, le créateur du texte et l’interprète doivent respecter les mêmes règles, en vue de promouvoir des indices de compréhension, des formes d’évaluation conformément aux intentions du texte.

Tout processus de communication suppose deux éléments-clés, l’expéditeur et le destinataire du message. La philosophie de la communication établie que l’auteur est responsable de la codification du texte, en tant que le lecteur doit décoder le message, en appliquant les mêmes principes. Le texte ne représente plus un élément exclusivement linguistique, mais il doit être analysé contextualisé, en relation étroite avec les échos qu’il provoque dans la conscience des récepteurs.

Pour les sciences de la communication, l’aptitude de communiquer reste la plus importante fonction d’un discours théorique, littéraire ou philosophique. Son objectif principal devient le besoin de faire preuve que le degré d’assimilation d’un message dépend directement de la capacité de réceptivité et de compréhension. Hans Robert Jauss soutient que les productions littéraires ou scientifiques se caractérisent par dynamisme, par l’intermédiaire de la lecture. Dans son essai, Pour une esthétique de la réception, il souligne l’importance fondamentale de la lecture pour l’enrichissement du sens initial d’un texte. Ainsi, le lecteur intervient dans la structure du message reçu, par sa capacité d’interprétation, de compréhension, de réécriture. Il peut, à la fois, enrichir ou appauvrir le message, du point de vue sémantique, en fonction de ses capacités intellectuelles et son habilité de rendre abstrait. Son effort de réception devient même plus efficace si la lecture contribue au développement du sens, à la production de nouvelles significations.

Implications psychologiques de la lecture

La lecture devient un processus révélateur lorsque l’auteur imprègne le texte de suggestions symboliques, à l’aide des actions créatives et imaginatives. Il transmet le message de manière indirecte, en utilisant un langage métaphorique structuré. La relation entre les deux acteurs est mise en danger lorsque l’auteur exagère le côté métaphorique et utilise un langage crypté. Le lecteur ne réussit pas à décoder la quantité trop grande de significations, par l’intermédiaire de la lecture.

Les théoriciens littéraires comme J. Hillis Miller détruisent le mythe de la réception concrète du texte littéraire et affirment que le déchiffrage d’un texte représente une longue chaîne de lectures et de relectures. Les significations et les sens du message se dévoilent graduellement. Ils insistent sur les effets psychologiques produits sur le destinataire par l’acte de communication. Les modalités de réception rendent la lecture un processus interactif. Elle se manifeste comme une action textuelle qui entraîne des changements psychologiques qui influencent la relation entre l’auteur et le lecteur, d’un part, et la relation du lecteur avec le monde extérieur, d’autre part. Le texte devient un ensemble de symboles, dont la réception se manifeste en plusieurs étapes : la lecture superficielle, réalisée au premier contact avec le texte, la lecture profonde, qui peut accéder au sens originaire du livre, la lecture historique ou bibliographique, qui suppose la comparaison avec d’autres productions du même auteur et la découverte d’un style personnalisé.

L’efficacité de la réception dépend aussi de la contribution de l’auteur. La philosophie de la communication considère que son effort créateur ne découle pas du niveau d’originalité, de la sensibilité de sa pensée, mais, au contraire, de l’habilité de l’expression, du pouvoir persuasif de son œuvre. La finalité de toute création littéraire, scientifique ou philosophique est la réception. Cette approche transforme le lecteur dans un partenaire de l’acte créateur et la lecture devient une forme de communication active. Si le travail du créateur, soit qu’il s’agit d’un écrivain, soit d’un philosophe ou d’un mémorialiste, est individuel et original, le processus de réception porte une empreinte collective. Le fait de travailler consciemment pour ses récepteurs transforme l’auteur dans un concepteur préoccupé par l’interprétation et le décodage de son message.

Jacques Derrida impose sa théorie en ce qui concerne la philosophie de la lecture, en insistant sur le rôle de la signification, comme résultat fondamental de la lecture. Il n’admet pas l’idée d’expérience ou de réalité, provoquées par la lecture, puisque chaque individu est déjà le résultat de son milieu. La lecture d’un livre devient un processus complexe, qui met en relation l’ensemble de significations du créateur avec l’expérience intellectuelle et culturelle du récepteur.

La théorie de la communication enregistre de nombreuses idées en ce qui concerne l’effet psychologique de la lecture sur les récepteurs. La lecture manifeste des changements visibles sur la structure individuelle du lecteur, puisque l’acte suppose un cadre personnel où un simple récepteur devient un véritable lecteur, doué de qualités d’interprétation. Le lecteur initié sait que le texte qu’il explore est instable, dans la manière où le discours se transforme sous l’influence du bagage cognitif, logique, émotionnel et intuitif. La lecture se développe sur le fondement des connaissances théoriques et des expériences pratiques de l’individu. Chaque lecteur applique un propre code culturel dans le processus de la lecture, élaboré à la suite de longues étapes d’apprentissage.

De nos jours, la lecture est de plus en plus censée d’avoir un potentiel thérapeutique, puisque la lecture évolue dans un exercice d’imagination qui nous aide à devenir conscients de nos rêves, de nos idéaux, de nos désirs intérieurs. La lecture entraine tout le bagage émotionnel du lecteur, toute son histoire personnelle, mise en service de son évolution. Le lecteur s’engage de manière émotionnelle et interagit avec le texte, avec les personnages, le message, les symboles transmis.

Les psychologues identifient des liaisons entre la lecture et la santé, étant donné que la lecture peut réparer des problèmes de trouble intérieur, elle provoque des émotions et offre au lecteur le cadre d’en devenir conscient. Le langage a une fonction symbolique, il crée des images, des représentations qui engagent le lecteur dans une expérience de découverte et d’affirmation de soi-même.

Pourtant, la manière de lire a une forte influence sur l’effet psychologique de la lecture. Le niveau d’implication du lecteur permet des degrés différents de transformation au niveau psychologique et mental. Jean-Marie Schaeffer, un spécialiste dans le domaine de la psychologie, affirme l’importance du texte de plaire, d’attirer le lecteur, d’émouvoir pour en obtenir une forte influence au niveau psychologique.

La lecture n’est pas considérée une expérience solitaire, elle devient une rencontre avec le monde et les autres, avec nous-mêmes. Le lecteur ressent son appartenance à un groupe, à une communauté, à l’humanité en général, en développant son côté social. C’est l’effet des éléments socio-culturels qui engagent une forte influence sur l’idée d’individualité. Le système langagier, la langue, le registre utilisé créent la sensation d’appartenance à un groupe social ou professionnel.

Pour que la lecture devienne une forte expérience psychologique, le lecteur doit être conscient de son état, identifier ses manques, ses problèmes, se détacher de soi et voir le monde différemment. La lecture devient une véritable ressource psychologique puisque le texte consent de stimuler les activités psychiques sans provoquer la crainte d’un lien direct et de ses conséquences. Cependant, les psychologies trouvent vraiment difficile de mesurer le niveau d’implication du lecteur et les effets de la lecture.

La communication littéraire est différente d’autres types de communications, étant donné que l’émetteur du message est l’écrivain, le récepteur est un lecteur et le message représente l’œuvre littéraire, dont le contenu est transmis en utilisant un code artistique.

Le spécifique des textes littéraires nous impose, pour une lecture complexe, de parcourir plusieurs niveaux d’analyse, comme le contexte biographique, la psychologie de la création, la véridicité des informations transmises, le style artistique ou les moyens langagiers, la réception de l’œuvre dans la conscience collective et son effet psychologique. À travers le temps, les théories communicationnelles ont insisté, tour à tour, sur l’importance du contexte de la parution d’une œuvre, ensuite sur le rapport entre le message et la réalité concrète, sur les processus de codifier et de décoder les textes, sur l’effort créateur de l’auteur et sur son rôle dans la transmission du message artistique. Le dernier temps, on met l’accent surtout sur les phénomènes de réception textuelle et sur le rôle du public lecteur comme interprète et évaluateur du discours littéraire.

La lecture est considérée la forme la plus élevée de la communication humaine. Les diverses théories sur la philosophie de la lecture nous aide à dépasser la perspective limitée sur la lecture, vue comme un simple parcours d’un livre. La lecture devient réception, compréhension et interprétation en même temps et exerce un rôle fondamental dans le processus complexe de développement de la personnalité humaine. La lecture nous assure l’accès à la culture, elle devient formatrice de culture. La lecture est responsable de notre capacité de différencier les valeurs et d’évaluer les productions littéraires, scientifiques, philosophiques. Le changement des préférences pour un certain type de lecture est le meilleur signe de l’effet psychologique que la lecture exerce sur l’individu. Le cadre éducationnel, culturel et moral, l’univers informationnel en plein changement influencent beaucoup le goût pour la lecture.

Chaque lecteur détient un niveau différent de réception, en fonction du contenu du message transmis. On reçoit différemment, du point de vue psychologique, un texte informatif ou un texte littéraire. L’élément du plaisir personnel transforme la qualité de la réception, d’où provient les différentes classifications des types de lectures. Chaque type de texte, soit qu’il s’agit de textes poétiques, d’écritures scientifiques, d’essais historiques ou philosophiques, s’adresse à un certain groupe de lecteurs.

Types de lecture

La lecture est un ensemble de démarches qui font collaborer plusieurs compétences intellectuelles à la fois. Il s’agit de la mémoire, des connaissances antérieures et des compétences linguistiques. La lecture engendre des aspects de bas et de haut niveau. On enregistre une évolution logique et cohérente entre l’analyse morphologique, graphique, syntaxique et l’analyse du contexte, des structures rhétoriques, de la ponctuation, du sens. D’où vient les deux types de lecture, synthétique et analytique. Si la lecture synthétique est préférable pour l’enseignement des structures lexicales et grammaticales, la lecture analytique permet l’exploitation du sens global et son interprétation.

En même temps, les types de lectures identifiées sont :

la lecture-information,

la lecture-divertissement,

la lecture vue comme une manière de refuge intérieur

la lecture de plaisir,

la lecture-culture,

la lecture-existence,

la lecture-apprentissage,

la lecture comme moyen de découverte de la science et de la culture,

la lecture-curiosité

la lecture- catharsis, susceptible d’avoir des valeurs thérapeutiques.

Une taxinomie importante sur les types de lecture concerne le type de public. Pour les enfants et les jeunes la lecture devient un instrument d’apprentissage et d’éducation. La lecture développe la créativité des enfants, enrichit le vocabulaire, les prépare pour la vie et leur crée un support culturel puissant.

Dans une relation étroite avec l’éducation, la lecture devrait représenter une modalité de formation professionnelle et développement culturel. Par contre, la réalité est différente, même dans les pays occidentaux, comme la France ou les États-Unis. Les recherches réalisées en vue d’identifier les effets de la lecture dans la vie des jeunes montrent une situation dangereuse.

Si la lecture est censée d’avoir une influence importante dans le développement intellectuel de la population, le manque de la lecture provoque un signal d’alarme. L’intérêt pour la lecture a diminué sous l’influence des moyens modernes comme la télévision et l’internet. Le développement sans précédent de l’industrie numérique a eu comme effet immédiat la diminution de l’intérêt de la population pour la lecture.

Le phénomène de la pollution informationnelle qui caractérise les moyens de communication à distance affecte la préférence de la population en général et des jeunes en spécial pour la lecture. Le manque des grilles d’évaluation provoque l’inversement dans le rapport entre la valeur et le succès. L’intérêt d’un peuple pour la lecture marquait, dans le passé, son niveau de culture et d’intelligence. À présent, on remarque une diminution des compétences de lecture et de la capacité de la population de comprendre et de structurer l’information.

Pourtant, nonobstant l’extension de la radio, de la télévision et des nouvelles technologies, la lecture doit rester la plus importante source de culture, le moyen d’accès vers les domaines scientifiques et culturels.

Lorsque les jeunes deviennent le public cible de cette méthode, de la lecture, on doit tenir compte de leurs préférences, de leurs exigences personnelles, du contexte socio-culturel. De nos jours, on identifie plusieurs types de jeunes, en ce qui concerne leur relation avec la lecture, soit-elle en langue maternelle ou en langue étrangère. Ainsi, un bon enseignant doit trouver des points communs pour les élèves qui aiment lire, pour ceux qui lisent seulement les lectures obligatoires et pour ceux qui n’aiment pas du tout lire. S’appuyant sur les passions des jeunes, le professeur peut atteindre le succès de la méthode.

Étapes de la lecture

L’activité de la lecture suppose l’existence de trois étapes fondamentales. La première représente l’étape cognitive, où l’on enregistre des découvertes et des efforts de la part du lecteur. Elle demande l’existence de riches représentations, des aptitudes différentes, une capacité de compréhension globale et l’habilité de réaliser une corrélation logique entre tous les aspects concernés. L’automatisation représente la seconde étape, qui figure l’existence des habitudes en ce qui concerne la réalisation de la lecture. Le lecteur devient capable de s’adapter, de mettre au service de son activité toutes les connaissances acquises antérieurement. Les savoir-faire deviennent automatiques et offrent au lecteur une attitude relaxante, détachée, reposante. Les instructions de décryptage deviennent de plus en plus appropriées, la correction spontanée devient réalisable. La troisième phase porte l’empreinte de la maîtrise, puisque la lecture devient expressive et la compréhension se passe en même temps avec le décodage.

Stratégies de la lecture

Dans la découverte du texte, le lecteur fait appel à plusieurs stratégies, comme « l’esquive, le balayage, l’écrémage, la lecture critique, l’utilisation du contexte, l’inférence et l’objectivation ». Si l’esquive est définie comme une stratégie d’éviter les aspects qu’on ne comprend pas, le balayage représente un parcours rapide du texte, en vue d’identifier quelques informations primordiales. L’écrémage suppose une lecture globale, qui permet au lecteur une vision globale sur le sens, en tant que l’inférence demande l’implication cognitive du lecteur. Il ajoute ses connaissances pour comprendre, pour enrichir le texte, en vue de le fixer. Une dernière stratégie, l’objectivation, suppose une vérification permanente du lecteur de sa propre activité, en visant l’assimilation de nouvelles perceptions et la réorganisation de la structure cognitive.

On utilise ces stratégies dans la lecture générale, en langue maternelle, mais surtout pour l’apprentissage d’une langue étrangère, comme le français. Soit qu’il s’agit d’un public jeune ou adulte, les stratégies adoptées gardent leur caractère général, applicatif.

La psychologie cognitive actuelle n’est plus adepte de l’idée que la lecture ne peut pas être influencée par les connaissances antérieures. Il y a des théoriciens qui insistent sur la relation d’interdépendance entre les étapes obligatoires pour le déchiffrement du message. L’activité de la lecture se réalise du simple au complexe, de la reconnaissance des lettres, des mots, jusqu'à la compréhension globale du texte et, pourquoi pas, à l’enrichissement du sens initial.

La psychologie cognitive considère la lecture comme un ensemble de structures qui interagissent, ayant un objectif commun, celui de la création du sens. Les spécialistes observent une liaison étroite entre la lecture en langue maternelle et celle en langue étrangère. La première peut influencer de manière positive ou négative la seconde, en fonction du niveau de développement des processus cognitifs.

Fonctions du texte

Pour qu’un texte soit complet, il doit accomplir plusieurs fonctions en même temps :

la fonction communicationnelle et informative

la fonction esthétique et culturelle

la fonction persuasive

la fonction éducationnelle-instructive

Les textes ayant un caractère informatif représentent la lecture consultative. Les lecteurs qui préfèrent ce type de texte réalisent une lecture pragmatique, parfois superficielle. Il s’agit plutôt de la lecture de la presse, soit par les jeunes, soit par les adultes. Le texte devient un simple moyen d’information, en ignorant les valeurs culturelles. De l’autre côté se trouve la lecture traditionnelle, qui privilégie les fonctions esthétiques et culturelles de la lecture.

La lecture en classe de FLE

L’intérêt pour la lecture dans une langue étrangère s’est manifesté, premièrement, à cause des objectifs didactiques. L’évolution des méthodes d’enseignement a provoqué un changement perpétuel de perspective sur le rôle et l’importance de la lecture. Ainsi, elle a dû répondre à des besoins linguistiques ou communicationnels, s’adapter aux buts de compréhension ou d’expression écrite ou orale. Tous ces changements se sont ressentis aussi dans la conception sur l’importance de la lecture.

Dans les années 1970, la lecture n’était plus une activité de prise d’information en utilisant les mots comme instruments, mais elle est devenue une manière d’analyse et d’interprétation du sens. C’est le moment où, dans la didactique du FLE, l’auteur, le texte et le lecteur réjouissent de la même importance. Le lecteur devient susceptible d’enrichir le sens initial du texte, de manifester son propre imagination dans l’exercice de compréhension. La structure cognitive, ses stratégies, ses connaissances méta textuelles, son histoire émotionnelle, le prérequis du lecteur connaissent une importance extraordinaire.

La lecture comme moyen d’apprentissage enregistre une longue histoire dans la didactique des langues étrangères. Il y a des théoriciens qui la considèrent une stratégie fondamentale dans l’enseignement des langues. Au 18ème siècle, la méthode de la lecture représentait la meilleure manière de familiariser l’élève à la nouvelle langue qu’il étudiait. Le texte en langue étrangère lui offrait une approche lexicale complexe, des règles de grammaire, des éléments de culture et de civilisation. Le philosophe John Locke identifie la lecture comme la méthode la plus importante pour la découverte d’une langue et d’une nouvelle civilisation, en insistant sur l’importance des aspects pragmatiques, contraires aux règles explicites. Ainsi, la lecture devenait, jusqu’au 20eme siècle, la méthode la plus efficace pour la découverte et la compréhension d’une langue étrangère, en ignorant le côté oral et communicationnel.

La didactique du FLE a renouvelé l’importance de la lecture, comme manière d’apprentissage d’une langue étrangère. Pendant les années 1920-1930, la lecture des textes littéraires ou scientifiques, philosophiques devient très importante pour la compréhension globale d’un message en langue étrangère, n’insistant pas sur la pratique ou les règles de grammaire.

La méthode traditionnelle fait associer la lecture à la traduction et aux règles de grammaire. Présente depuis le 16eme siècle dans l’enseignement-apprentissage des langues étrangères, la méthode est encore présente et susceptible de conduire aux résultats favorables.

Les méthodes fonctionnelles ou instrumentales placent la lecture parmi les moyens prioritaires pour le jeune public. La lecture devient capable d’assurer le transfert des compétences de réception et de production, en insistant sur le double parcours, du français en langue cible, et d’une langue cible en français langue étrangère. Les nécessités des élèves, des apprenants en général, peuvent influencer l’application de la méthode, la lecture devenant un instrument adaptable aux domaines et compétences spécialisés.

Les méthodes audio-orales et audio-visuelles, qui trouvent leur apogée les années 1970, mettent en plan second l’aspect écrit d’une langue et, implicitement, la lecture. Le fait d’insister sur l’aspect oral dans l’enseignement d’une langue étrangère a produit des changements de perspective sur l’importance de la lecture. L’aspect écrit a été reconsidéré et la lecture devient une activité qui peut relever la signification des formes linguistiques de la langue étrangère. En ce sens, on peut identifier trois paliers : le palier lexical, représenté par le mot, le palier de l’énoncé et le palier du texte.

Considérée comme une des quatre compétences linguistiques fondamentales qui dirigent l’enseignement du français langue étrangère, la compréhension écrite suppose, en fait, l’activité de la lecture. Puisqu’il y a une relation d’interdépendance entre les quatre compétences visées, on peut affirmer que la lecture influence l’expression écrite et la capacité d’interaction en langue étrangère, manifestant des enjeux culturels et de civilisation.

Au-delà de ses diverses fonctions, la lecture est un procédé capable d’innover la langue, de développer le côté émotionnel qui favorise la communication, elle peut créer de nouvelles chances d’enrichissement culturel, sémantique, phonologique et grammatical. Elle devient, en même temps, une véritable ressource cognitive et psychologique, qui influence l’évolution de l’humanité, elle fait partie de nous-mêmes, puisque la lecture nous aide à exister, à s’affirmer, à évoluer.

2. LA BIBLIOTHÉRAPIE- DÉFINITION ET CARACTÉRISTIQUES

2.1 Types de bibliothérapie

De nos jours, il y a une vive préoccupation pour tout ce que la fonction de catharsis de la lecture peut offrir. Les spécialistes, soit des psychologues, soit des thérapeutes, parlent du phénomène de la bibliothérapie, vue comme une synthèse de la bibliothéconomie, la psychologie et la psychothérapie.

On utilise la bibliothérapie en circonstances variées, d’où vient la diversité de définitions dont réjouit le terme. Ainsi, pour les bibliothécaires, la bibliothérapie est un moyen de conseiller et de développer la culture de la lecture pour les jeunes. Son principal objectif est de réaliser une harmonie informationnelle et spirituelle de la personnalité, de créer aux jeunes des capacités d’autoréglage et des habilités psychologiques pour assurer une activité de succès.

Pour la médecine, la bibliothérapie représente une activité relativement récente en France, mais avec une longue histoire aux Etats-Unis. On l’utilise dans la psychologie clinique comme instrument de soin et de prophylaxie, lorsque, dans la médecine générale, il y a des docteurs qui essaient de mettre en relation les maladies faciles et la capacité de diverses lectures d’avoir un rôle thérapeutique.

Définition de la bibliothérapie

Le terme de bibliothérapie est un néologisme qui apparait dans les dictionnaires français au XXème siècle. Provenant du grec biblios, qui signifie livre, et therapeuein traduit en français soigner, la bibliothérapie signifie soigner par le livre.

Les diverses définitions attribuées sont liées soit à l’outil utilisé, soit à la stratégie, soit à la finalité. Ainsi, la bibliothérapie est «un instrument pour résoudre des soucis personnels à l’aide de la lecture orientée» ou « un phénomène d’interaction entre la personnalité du lecteur et le livre ». Overstad définit le terme plus généralement et fait référence à la stratégie utilisée qu’à la finalité, comme « emploi des livres pour soutenir la santé psychique».   

La bibliothérapie représente la science qui se propose de développer des compétences et des habilités pour résister en situations exceptionnelles, comme la maladie, le stress, la dépression, ayant comme but d’enrichir le niveau intellectuel.

Du point de vue littéraire, la bibliothérapie est définie par l’intermédiaire de quatre éléments : la catharsis, l’impulsion, la temporalité, l’herméneutique.

Le terme de catharsis provient d’Aristote qui affirmait dans La Poétique que la dramaturgie nous offre la chance de vivre des passions fortes et des sentiments de pitié et de catharsis. Les spécialistes comparent le théâtre à la littérature, puisque la littérature permet, elle aussi, d’expérimenter divers sentiments, avec un seul résultat, celui de nous transformer. L’effet de la lecture devient ainsi purement artistique et peut être utilisé en but thérapeutique.

Utilisant le concept d’impulsion, la bibliothérapie offre au lecteur le pouvoir d’agir, de s’affirmer, de prendre des décisions. C’est Marcel Proust qui a défini pour la première fois la bibliothérapie comme une manière d’offrir un impulse au lecteur qui n’en a plus.

Quant à la temporalité, les théoriciens suggèrent la présence d’un effet thérapeutique de la lecture, pour les souffrants de maladies psychiques. Marc-Alain Ouaknin décrit dans son œuvre, Lire, c’est guérir, les notions de temps différents – le temps qu’on vit, le temps qu’on ressent et celui qu’on imagine. De ce point de vue, la lecture peut suspendre le temps physique et laisser le temps imaginé à traiter les sentiments d’angoisse. La mémoire involontaire de Proust et son temps retrouvé représentent les pilons de cette théorie.

L’herméneutique comme élément essentiel de la lecture met l’accent sur la capacité du texte de générer de divers sens, toujours nouveaux, en relation directe avec la personnalité du lecteur et son passé.

Les principaux objectifs de la bibliothérapie sont :

d’offrir au lecteur des informations sur ses problèmes

d’accorder un fort support émotionnel

d’aider en cas de fatigue, de solitude, d’embarras psychologique, de troubles d’amour, de confiance

de permettre à un individu à se découvrir

de traiter contre l’incertitude, l’anxiété, l’angoisse, le manque d’estime de soi

de mettre en discussion les nouvelles valeurs et attitudes

de développer la capacité d’empathie

de connaitre la manière de résolution des problèmes

Histoire de la bibliothérapie

Le livre, considéré comme outil thérapeutique, a une longue histoire, débutant avec l’époque égyptienne antique, où la lecture était considérée « le baume de l’âme ». Les historiens affirment qu’à l’entrée de la bibliothèque du pharaon Ramsès II, il y avait le signe « Médecine pour l’âme». Le rôle de la lecture dans le développement personnel a été utilisé par Pitagora, le grand savant grec qui associait la musique et les herbes aromatiques à la musique, en vue de traiter les douleurs de l’âme. En Europe, l’Église est devenue le promoteur des livres susceptibles de traiter les maladies, pour les croyants qui obtenaient l’espoir et l’allégement comme suite à la lecture des livres à contenu religieux. Pendant la Renaissance, on commence à appliquer la bibliothérapie par les médecins, en buts thérapeutiques. Ainsi, au XVIIème siècle, le médecin anglais Geiden Sait conseillait la lecture de Cervantes pour les malades qui souffraient d’angoisse.

C’est le médecin Samuel Mc. Chod Crothers qui utilise pour la première fois, en 1916, le terme de bibliothérapie, pendant la Première Guerre Mondiale, quand les blessés étaient soignés avec des livres aussi. C’est une période de fort développement où bien des conférences ont traité le sujet de la bibliothérapie. Elle devient un domaine très important de la médecine traditionnelle. Pourtant, la reconnaissance scientifique est venue plus tard, au XXème siècle. Le livre devient le noyau des structures complexes qui supposent la lecture comme thérapie par instruction, l’art thérapie, la psychothérapie de groupe ou la thérapie occupationnelle.

Types de bibliothérapie

La bibliothérapie guidée

Ce type de bibliothérapie fait promouvoir l’éducation de la volonté, l’optimisme, la confiance en nos propres forces, la santé mentale. Elle est de plus en plus utilisée, dans le domaine médical, comme outil de soin, ou dans le domaine livresque, par les bibliothécaires. Les deux catégories de spécialistes imposent des approches tout à fait différentes, en fonction de leurs objectifs. À présent, la bibliothérapie a assimilé plusieurs domaines comme la psychologie, la psychothérapie, la psychiatrie, dans un seul but, celui de guérir les maladies, soient-elles mentales, psychiques, des troubles d’âme ou des angoisses passagères. Ses concepts – clés deviennent l’universalité, l’identification, la catharsis, l’analyse psychologique. Toutes les idées, les techniques, les outils influencent le processus de communication avec soi-même et avec les autres.

On considère des livres orientés du point de vue psychologique ceux qui se proposent de soigner par leur contenu, d’offrir des recettes immédiates et certaines pour le traitement des problèmes. L’objectif principal est l’esprit et la santé mentale et les livres peuvent insister sur le développement personnel, sur l’explication d’un courant psychologique, sur un problème mental. Il y a deux catégories de livres qu’on peut y inclure : les traités généralement valables sur les problèmes du psychique ou les livres qu’on choisit tout seuls, en fonction des problèmes identifiés, comme une forme d’auto-traitement. Le titre contient, d’habitude, le nom de la maladie, de la difficulté que le lecteur se propose de traiter.

La bibliothérapie non-guidée

Elle peut servir pour stimuler un bon état émotionnel, pour distraire l’attention du lecteur des problèmes réels. Ce type de thérapie peut être réalisé par un bibliothécaire, qui ne fait pas des études sur l’état mental du lecteur, sur son historique personnel ou ses troubles. Il peut s’intéresser seulement aux goûts littéraires du lecteur et peut lui conseiller des livres qui ont connu un grand engouement autour du public. Le lecteur lui-même, il peut choisir des livres en fonction de son état psychique ou des conseils reçus d’autres lecteurs. Ce type de bibliothérapie est la formule la plus simple et dont on ne peut pas évaluer les conséquences.

On peut y inclure la littérature classique qui peut avoir des effets curatifs, mais qui ne s’en proposent pas explicitement. Les livres n’ont pas comme but de traiter, mais le lecteur peut obtenir un bon état d’esprit en les lisant.

Classification des livres utiles dans la bibliothérapie

Dans son Manuel de psychothérapie A.E. Alekseichik nous offre toute une liste de genres littéraires utilisés dans la bibliothérapie :

La littérature médicale spécialisée, très importante dans la bibliothérapie, parce qu’elle peut offrir au lecteur des connaissances essentielles pour l’autocontrôle. Ses principaux objectifs sont d’offrir des outils pour une bonne orientation, pour éliminer les représentations incorrectes sur la maladie, pour stimuler une bonne activité mentale.

La littérature philosophique aide les gens à diversifier leurs représentations sur la vie, sur eux, sur les autres, elle enrichit la vision sur le monde entier, pour comprendre le conflit inévitable entre le monde extérieur et le monde intérieur, entre objectivité et subjectivité, entre ce qu’il est et ce qu’il devrait être. Les spécialistes considèrent que cette compréhension provoque une forte satisfaction personnelle.

La littérature spirituelle contient une grande quantité d’information, d’expérience de vie. Ce type de littérature est très riche en significations pour les croyants et fait promouvoir l’amour pour la vie, la bonté, la confiance dans le destin.

La littérature biographique et autobiographique fait décrire les personnalités, leur succès remarquable mais aussi leurs problèmes personnels. Les biographies offrent des exemples réels des personnes renommées qui ont dépassé les problèmes, qui ont trouvé la joie de vivre, le bonheur, l’équilibre. Ce genre de livre offre une attitude optimiste, ayant un effet efficace et immédiat.

La littérature classique peut avoir des influences différentes sur les lecteurs. Cela rend les spécialistes plus méfiants dans les effets thérapeutiques qu’un tel livre peut susciter.

La critique littéraire et publiciste offre une représentation générale sur les œuvres et les écrivains, qui peut assurer une meilleure compréhension, la découverte des évènements de la vie personnelle et sociale. La critique littéraire aide à une meilleure perception des événements, le retour à la réalité.

La littérature humoristique et satirique permet aux lecteurs de s’exprimer plus librement en situations difficiles. Ils apprennent à communiquer plus librement, plus aisément, en choisissant une manière satirique d’affirmer leurs convictions et ses troubles.

La littérature d’aphorismes contient les images, les idées les plus explicites, les plus subtiles, parfois paradoxales et contradictoires. Leur caractère ferme offre la possibilité de développer une attitude calme en rapport avec les extrêmes, les contradictions, les cataclysmes de la vie.

Le folklore et les contes stimulent le processus psychothérapeutique par la présence des idéaux comme la bonté, la vérité, la raison, la simplicité, des valeurs humaines incontestables.

La littérature science-fiction pousse le lecteur vers des situations extrêmes et le provoque à accepter des émotions, des relations, des évènements limites.

La littérature d’aventure et les romans policiers occupent une place significative dans la bibliothérapie, grâce à leurs traits définitoires : l’entrainement de l’intuition, l’attention accordée aux émotions négatives, le mystère comme modalité de comprendre la réalité ou même l’obligation du lecteur de suspecter tous les personnages.

2.2 Avantages /vs/ limites de la bibliothérapie

La bibliothérapie est une science récemment introduite comme méthode de traitement dans la société moderne. Pour assurer sa réussite, il faut bien connaitre les avantages qu’elle apporte, ainsi que ses limites.

Le livre devient un médiateur, une passerelle entre l’écrivain et le lecteur. La bibliothérapie représente une manière de soigner, où les médecins sont remplacés par les écrivains. Pour que le matériel ait une valeur thérapeutique, il est indispensable que le lecteur remplace les émotions négatives avec des émotions positives. Il doit aussi avoir des compétences littéraires, qui lui permettent d’emphatiser avec les personnages, de se soustraire à la vie réelle et de plonger dans la fiction susceptible de lui résoudre les troubles. Il doit être capable de s’interroger, en vue de provoquer des changements intérieurs.

La lecture pour le plaisir ou pour comprendre, pour apprendre, pour s’informer est souvent complétée par la lecture faite pour obtenir un bon état psychique, pour se guérir. Mais entre la lecture et la bibliothérapie, il y a un long chemin, parcouru ensemble par le patient/le lecteur et le thérapeute/ l’écrivain. Si les deux concernés ne respectent pas toutes les étapes nécessaires, le résultat peut être nul ou ayant des effets plutôt négatifs.

En général, les spécialistes en bibliothérapie applaudissent la capacité des livres de traiter des maladies faciles, comme la dépression, l’angoisse, l’inquiétude. Les effets du stress sont facilement éloignés à l’aide d’une lecture bonne, recommandée par un spécialiste. De l’autre côté, les livres ne peuvent pas remplacer les effets des contacts humains, où l’être en souffrance peut trouver aisément l’équilibre.

La catégorie des livres qui offrent des conseils en cas de troubles est de plus en plus présente dans la vie des gens. Il y a de divers conseils, à partir du développement personnel, la vie en famille, les problèmes de l’âge jusqu’aux soucis d’ordre sentimental. Néanmoins, la simple lecture de tels livres ne nous décharge pas de les appliquer pour obtenir les effets désirés.

Si Thomas Bernhard affirme qu’un livre doit choquer le lecteur, on peut conclure que la bibliothérapie peut avoir aussi des effets négatifs, elle comporte des risques. Le niveau de confiance entre le médecin/l’écrivain/le thérapeute et le lecteur est très important. On peut avoir de meilleurs résultats si les deux connaissent très bien les préférences et les troubles du lecteur. La lecture peut choquer le lecteur, mais le spécialiste doit, au moins, prévoir les effets. Le choc doit être assumé par les deux et tout changement doit être analysé.

La bibliothérapie est une thérapie moderne, qui réjouit de bien d’attention dans les pays occidentaux et aux États-Unis. Le fait qu’un seul livre bien recommandé peut réduire la durée du traitement, devient très important dans les maladies psychiques, si présentes de nos jours. La lecture peut rétablir la connexion entre le lecteur et sa subjectivité, en permettant au traitement d’intervenir de manière positive.

Si Montesquieu affirmait que «Je n’ai jamais eu de chagrin qu’une heure de lecture n’ait dissipé», on comprend que la lecture est connue pour ses effets curatifs depuis longtemps. Pourtant, en France, elle est presque méconnue ou ses effets sont ignorés.

La fiction a une fonction transformatrice, dont les spécialistes s’en servent pour améliorer ou pour traiter les souffrances ou les déréglages psychiques. Cependant, la fiction peut devenir dangereuse pour le jeune public, puisque l’enfant ou l’adolescent se trouve dans une période de forts changements, où la limite entre le réel et l’irréel est très faible. Les différentes histoires peuvent les faire perdre le contact avec leur ego, avec leur vie réelle et faire des choix dangereux.

La bibliothérapie est, sans doute, la thérapie du siècle, grâce à ses effets positifs immédiats sur le psychique, grâce à l’implication de la lecture, vue comme fournisseur de science, de fiction, d’informations utiles, d’émotions. Elle peut être réalisée à presque tous les âges. Les limites de la bibliothérapie sont le niveau d’implication du lecteur, la capacité d’appliquer les conseils reçus, les effets incontrôlables provoqués par la lecture, le degré de performance du biblio thérapeute.

2.3 La bibliothérapie en classe d’élèves

Créer un espace socio-éducationnel où les jeunes deviennent le sujet d’un processus de transformation, par l’intermédiaire de la lecture, représente un objectif d’actualité. L’intérêt pour la lecture des jeunes envisage de créer une culture de la lecture et de développer la capacité des spécialistes d’orienter, voire de traiter, les troubles personnels. La réforme du système éducatif suppose l’identification de nouveaux sens de l’activité didactique, en utilisant tous les instruments en vue de développer une personnalité riche et créative.

Pour les adolescents, la bibliothérapie devient même plus importante, grâce à leur personnalité en plein développement, à leur âge, qui permet de s’adapter et d’évoluer différemment. La littérature est une invitation pour les adolescents, de vivre des expériences sans en connaitre les périls. Les histoires des personnages, leurs succès et leurs échecs à la fois, représentent pour l’adolescent une bonne leçon de vie. Il peut apprendre, suivre des destins, associer les divers choix qu’un adolescent est tenté de faire, au destin du personnage.

À travers la lecture, l’adolescent découvre l’univers. Les histoires provenant des pays lointains ont le pouvoir d’inciter la lecture des jeunes, par leurs nouveautés, par l’élément de surprise, par l’atmosphère, par l’exotisme de la situation. Ce type de lecture peut être utilisé dans la classe, par le professeur qui veut inciter les élèves à découvrir de nouveaux espaces, de nouveaux univers. La fiction est susceptible d’inciter l’imagination et la curiosité des élèves, en provoquant ensuite une lecture scientifique.

Le fait qu’un professeur utilise les BD pour des petits ou des revues pour les adolescents, il choisit toujours des sujets qui correspondent à l’âge et aux particularités psycho-intellectuelles des élèves. Même une petite histoire, choisie comme point de départ pour une discussion orale, peut constituer une manière d’inciter les élèves à continuer la lecture chez eux. Pour un adolescent qui se sent ignoré, la lecture représente un refuge ou un moyen de vivre sa solitude en compagnie des personnages qui traversent les mêmes difficultés.

La lecture dans la classe devient une ressource essentielle pour établir un bon contact émotionnel entre les élèves et l’enseignant, pour offrir aux élèves la sensation d’équilibre, de compréhension, d’optimisme, dans les relations sociales et la relation avec eux-mêmes. La fiction devient un moyen de découvrir des espaces, des personnages ayant les mêmes angoisses, des histoires semblables qui peuvent constituer un modèle de conduite.

Pour que la simple lecture prenne les atouts de la thérapie, il faut connaitre les gouts littéraires, les préoccupations et les problèmes des jeunes. En général, chaque âge de développement engage des problèmes, des difficultés, des angoisses. Il est très important que les professeurs et les parents ne les ignorent pas et qu’ils trouvent des solutions simples, communes, pour réduire le stress de développement et d’adaptation des enfants.

Le goût pour la lecture et les préoccupations quotidiennes sont très importants pour un enseignant qui désire transformer la classe de FLE en bibliothérapie. Les études réalisés sur des adolescents par les instituts autorisés ont une grande contribution en ce sens. Ainsi, à un questionnaire réalisé en mai 2009, presque 40% d’un groupe de 60 élèves qui considèrent la lecture comme «un vice raffiné»,  lorsque pour 27% les livres représentent une porte ouverte vers le monde scientifique, une manière de mélanger l’outil avec le plaisir.

Le but de la lecture est aussi important. Dans la classe d’élèves, un enseignant connait bien les objectifs de son activité et la lecture devient, elle-aussi, une ressource didactique riche. À la question sur leur motivation de lire, les élèves ont répondu au même questionnaire cité qu’ils lisent pour s’informer (70,5%), pour se recréer (47%), pour développer la mentalité et le côté professionnel.

Le fait que la lecture, utilisée comme méthode didactique en classe d’élèves, doit suivre aussi le côté émotionnel, devient très efficace. Chaque élève a une certaine représentation sur la lecture, soit qu’il s’agit de lectures obligatoires, des documents authentique utilisés en classe ou des lectures volontaires. Ils sont conscients de l’effet que la lecture peut provoquer sur eux : 70,5% des élèves affirment que la lecture a des effets positifs sur eux, pendant que pour 29,4% la lecture provoque des effets cognitifs et psychologiques réels. Pourtant, la lecture peut avoir aussi des effets négatifs. Ainsi, pour 23,5% d’entre eux la lecture provoque l’état de somnolence, 11,7% insomnie, 5,8% s’ennuient, 5% ressentent le stress, 6,2% ressent de l’agitation et de la méfiance.

Les effets de la lecture sont bien connus au milieu des élèves. Le fait qu’ils connaissent les effets positifs de la lecture de divers livres et qu’ils agissent en ce sens, offre à la lecture des qualités thérapeutiques. 35,2% des élèves pratiquent la lecture, la bibliothérapie pour éloigner la tristesse, 23,5% pour éloigner la solitude, 23,5% pour éloigner l’insomnie, en tant que 17,6% des élèves ne pratiqueraient jamais la bibliothérapie sans le conseil d’un thérapeute.

COURTE HISTOIRE DE LA

PRESSE DES JEUNES

La presse des jeunes représente une catégorie à part, caractérisée par la richesse, la complexité et l’hétérogénéité des contenus et des formes. Avec une histoire qui dépasse deux siècles, la presse pour les jeunes générations évoque l’évolution de l’humanité, de la société en général, de la jeunesse en particulier.

L’affirmation de la jeunesse engendre la croissance accrue des préoccupations pour l’éducation et les loisirs de cette tranche d’âge. Les changements rapides, enregistrés au niveau des préférences des jeunes, ont révolutionné la forme et le contenu de la presse, dans le but de compléter l’éducation et l’intégration des jeunes dans la communauté.

La diversité des ressources, transmises par l’intermédiaire de la presse, pour la jeune génération, répond à la grande diversité du groupe, due à l’appartenance sociale, religieuse, aux préférences des jeunes, au genre et aux tranches d’âge. Le fait que cette catégorie de la presse répond à des préoccupations si différentes explique l’aspect hétérogène, mélangé de ses objectifs.

On peut remarquer une relation d’interdépendance entre l’enseignement et la presse, puisque la seconde représente la réflexion de la société, le miroir d’une génération, le reflet d’un groupe et l’image de la préoccupation pour l’éducation. Vue comme un complément de l’éducation, la presse pour les enfants a été conçue en vue de répondre à des finalités formatives, éducatives.

«C’est dans la jeunesse et même dans l’enfance qu’il faut jeter les fondements de l’homme futur, du prince et du citoyen, du militaire et du ministre des autels», déclarait le créateur de la presse pour les jeunes, M. Leroux, un instituteur du XVIIIème siècle. Paru dans la même époque du célèbre traité Emile ou de l’Education de Jean Jacques Rousseau, le Journal de l’éducation reçoit en 1768 le soutien de Louis XV.

À cette époque-là, la presse pour les jeunes était organisée autour des objectifs assez rigides, qui correspondaient même à son aspect, 32 pages imprimées dans une seule colonne, dépourvues d’images. La diversité des domaines abordés répondait à des finalités diversifiées, comme l’enseignement de la langue, des arts, de la géographie, de l’histoire, des sciences, de la religion. Le public visé était la bourgeoisie, préoccupée par une bonne formation des enfants, une bonne intégration dans la vie sociale qu’ils menaient.

La parution de la première publication périodique adressée aux jeunes marque le début de la diversification de la presse, en fonction des préoccupations du public. Ainsi, à la même époque, débutent les publications pour les femmes, L’Almanach ou recueil des jolies coiffures à la mode de Paris, en 1778 et Le Cabinet des modes, en 1785, pendant que le siècle antérieur marquait la parution du Journal des savants, le premier périodique traitant des sujets de la technique et de la science.

Si les débuts de la presse écrite sont placés loin dans l’histoire, autour des années 4000 avant Jésus-Christ, lorsque les Egyptiens marquaient les dates importantes à l’aide des hiéroglyphes, du papyrus et de l’encre, on remarque une distance de plus de cent ans entre la parution de la première Gazette de France, appartenant à Théophraste Renaudot et l’arrivée de la presse dédiée entièrement aux jeunes.

L’histoire de la presse proposée par Alain Fourment dévoile le foisonnement de ce type d’écriture, enregistrant des formes, des contenus et des finalités très diverses, à travers les siècles. Le développement de l’enseignement obligatoire, l’essor de la science, le vif intérêt pour le monde des arts, l’affirmation de la jeunesse comme groupe homogène, l’industrialisation, les guerres, les préoccupations pour les domaines politiques et économiques, se sont des aspects qui ont influencé l’évolution de la presse des jeunes jusqu’à présent.

À une distance de 15 ans de la parution du premier périodique adressé aux enfants, Alain Fourment, l’analyste contemporain de l’histoire de la presse, remarque le rafraîchissement du domaine, grâce à l’introduction de la préoccupation pour l’amusement, susceptible de faciliter le progrès formatif des jeunes. Ainsi, des périodiques telles L’Ami des enfants, paru en 1782 et Le Portefeuille des enfants, publié en 1783, introduisent l’illustration et le dessein, en vue de capter l’attention du public. Le jeu devient la forme sous laquelle les auteurs veulent transmettre des connaissances et, en même temps, sensibiliser la jeune génération aux valeurs morales.

L’explosion de l’intérêt pour l’éducation des jeunes marque la parution d’une diversité de publications, telles Le Journal des enfants, paru en 1789 et Le Portefeuille récréatif, l’éducation du sexe ou Journal des demoiselles, publié dans la même période, sous le signe de la Révolution.

La généralisation de l’enseignement au primaire engendre l’essor de nombreuses publications, puisque les revues deviennent préoccupées de compléter l’éducation reçue à l’école, sous les changements du Second Empire. C’est le moment de l’apparition des images en couleur, des couvertures coloriées et de la première bande dessinée dans La Gazette de la jeunesse.

La littérature devient, à cette période, un sujet préféré des publications pour les jeunes et un grand nombre d’écrivains y collaborent, tel Victor Hugo, Lamartine, Alexandre Dumas, Musset et Honoré de Balzac. Après les changements enregistrés dans la forme, on remarque une richesse des contenus, qui dépassent les limites éducatives et présentent des faits de la réalité quotidienne. Ainsi, les événements sociaux, les inventions et la progression de la technique deviennent des éléments préférés à cette époque- là.

La relation d’interdépendance entre l’évolution de la presse et la généralisation de l’enseignement domine le XIXème siècle, lorsque plus de 40 publications dédiées aux jeunes paraissent dans toute la France. Le premier hebdomadaire appartient à la Librairie Hachette, en 1857, La semaine des enfants, où l’on continue la préoccupation pour le jeu, comme méthode d’enseignement.

Une grande révolution dans la forme des périodiques adressés aux jeunes est marquée par le changement des méthodes de travail, par l’introduction des jeux et des concours qui invitent les enfants à intervenir dans la vie de leur revue. C’est la première forme de recherche interactive, misant sur la nouveauté du style, par le besoin des enfants d’être intégrés dans la vie de la communauté, par la concurrence qui se développe, au début du XXème siècle entre les publications spécialisées.

La France du début du XXème siècle devient un grand consommateur des publications telles Le petit journal, Le Journal, Le matin, Le petit Parisien. Les créateurs de grands journaux deviennent préoccupés par le segment jeune du public et le transforme d’après le modèle de la presse générale. C’est un moment important de la presse des jeunes, où les finalités ne sont plus éducatives, le monde des arts perd du terrain devant le domaine social et économique, la publicité devient agressive. Nous le considérons comme une époque de recul pour tout ce que la presse des jeunes signifie, une projection indésirable des enfants comme futurs adultes, préoccupés seulement de la vie profane, politique, économique.

En 1904, la bande dessinée commence à écrire l’histoire en France, par l’intermédiaire du Petit Illustre, qui introduit les héros et leurs histoires célèbres. Les grandes sociétés de presse publient, à cette époque, des journaux pour les jeunes aussi. Par exemple, Le Petit Journal distribue en 1904 la publication gratuite L’Epatant, en tant que Le Figaro entretient la publication Enfants de la France. L’idée du Journal de Mickey, publié en 1934, d’introduire des personnages célèbres dans les pages des revues pour les enfants sera reprise par un grand nombre de hebdomadaires, tels L’Echo de Noel (1908) et Cœurs vaillants (1929).

Le XXème siècle apporte comme nouveauté la préoccupation des contemporains pour la morale des contenus transmis dans les revues adressées aux enfants. Ainsi, on initie pour la première fois l’idée de la nécessité d’une loi qui puisse contrôler les publications et les associations demandent du respect pour le jeune public.

La période de crise, associée aux guerres mondiales qui secouent la société française, provoque des disparitions dans les grands noms de la presse pour les jeunes et l’apparition de plus de trente titres nouveaux, tels Gavroche, Jean Bart, Le Téméraire et Fanfan la Tulipe, Donald, Spirou et Tintin. Les magazines réussissent d’éloigner les sujets adressés aux jeunes, inspirés de la vie quotidienne, leur aspect devient plus amusant, l’image occupe un rôle essentiel. Néanmoins, les BD deviennent le point de départ d’une loi pour la protection de la presse des enfants, qui, en 1949, accuse l’influence négative des histoires dessinées sur les enfants.

Aux années 60, les jeunes commencent à s’affirmer, à chercher leur intégration dans des groupes d’intérêt, à demander l’enrichissement des formes et des sources de la presse. Leur admiration pour des idoles de la musique ou du cinéma, la préoccupation pour la mode, l’influence de la télévision mènent à une transformation radicale de la presse adressée aux jeunes. C’est le moment où le domaine affirme sa préoccupation pour le développement de la personnalité de l’enfant. Le jeune se voit résultat du groupe des copains, il devient intéressé par les troupes de musique, par la mode et la vie sociale qui enregistre un grand éclat.

Ces préoccupations des jeunes imposent le besoin de faire la différence de tranche d’âge. Ainsi, Perlin et Pinpin lancé en 1956 s’adresse exclusivement aux enfants de moins de huit ans. C’est le début d’une grande période d’enrichissement et de diversification, qui dure jusqu'à présent. Les magazines et les journaux pour les jeunes adaptent leurs contenus et leur forme pour des tranches d’âge entre deux et six ans, correspondant aux petits, entre sept et onze ans se situent les enfants, entre douze et quatorze ans on considère les préadolescents et les adolescents, entre quatorze et dix-huit ans. Cette segmentation permet aux éditeurs de diversifier leurs publications, d’adapter les contenus aux spécificités psycho-intellectuelles et aux préoccupations des enfants, la concurrence devenant très forte.

Les Maisons de Presse lancent des «chainages» pour assurer le passage des enfants d’une publication à l’autre, en fonction de leur âge. Ainsi, on remarque la collection Pomme d’Api – Okapi – Astrapi – Phosphore – Popi lancée par Bayard Presse dans la période entre 1966-1986, ou Toboggan – Mikado – Toupie – Picotti (1980-1989) appartenant à l’Edition Milan ou celle proposée par l’Edition Fleurus Perlin – Fripounet – Djinn. Les trois groupes sont, même aujourd’hui, les noms les plus célèbres de la presse pour les jeunes.

Cette époque marque aussi les différenciations de genre, dans la presse des jeunes. Ainsi, on s’adresse aux garçons par des hebdomadaires tels Rallye Jeunesse, Salut les copains, pendant que les filles se retrouvent dans des périodiques tels Mademoiselle âge tendre, Star Club, Miss etc. Les années 60-80 sont représentées aussi par des perspectives communes de la jeunesse, grâce aux intérêts pour la musique : Super Géant, Podium, Rock and Folk, Rock News.

On constate un changement radical de perspective, dans l’évolution de la presse des jeunes. Si le début de ce segment de la presse se trouve sous le signe de l’éducation, vue dans son aspect complexe et profond, les années soixante mettent la presse sous le signe du respect pour la personnalité des jeunes. Les publications deviennent complémentaires aux actions de l’école et de la télévision, centrées sur le développement harmonieux de l’enfant dans le groupe dont il appartient.

Les changements visent, à travers plus de deux siècles d’histoire, les objectifs de la presse pour les jeunes, les contenus, la forme, le langage, la relation entre les auteurs et le public. Quant aux contenus, on remarque une évolution fondamentale, du domaine artistique, aux animaux, à la littérature, aux activités pratiques, aux loisirs comme la musique, les sports, la télévision, l’internet, les copains. En ce qui concerne la forme, on doit mentionner l’évolution enregistrée à partir du texte simple, rigide, organisé dans une seule colonne, du début de la presse, jusqu'à l’utilisation de l’image, des couleurs, de la bande dessinée, du jeu, des méthodes nouvelles susceptibles d’éduquer grâce aux moyens de captiver les enfants.

La presse enregistre une transformation radicale quant à l’attitude des auteurs envers le public visé. Ce changement est en relation étroite avec les finalités déclarées des publications, des conditions sociales et économiques d’une certaine époque, du degré de développement de l’enseignement. L’attitude supérieure, détachée, du XVIIIème siècle, appartenant au maitre enseignant, s’oppose l’impression d’égalité que veulent laisser les journalistes de nos jours. L’adolescent se sent au centre des préoccupations, il peut intervenir dans la vie de la revue par l’intermédiaire des jeux et des concours interactifs, en utilisant un registre de langue qui lui est propre.

De nos jours, on constate une vive préoccupation des Maisons de Presse pour la jeune génération, qui essaient d’adapter la forme et les contenus aux intérêts des jeunes, à l’effervescence de leur vie sociale, aux besoins de leur âge. La grande diversité des publications pour les jeunes prouve l’intérêt actuel de répondre aux exigences de l’école, de la famille, de la communauté, du groupe de camarades, la presse représentant un véritable miroir, un excellent écho de la vie.

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