Impact Du Tabagisme Passif Sur L’incidence Des Maladies Broncho Pulmonaires DE L’enfant
UNIVERSITÉ DE L’OUEST « VASILE GOLDIȘ » ARAD
FACULTÉ DE MÉDECINE, PHARMACIE ET MÉDECINE DENTAIRE
SPÉCIALITÉ SPÉCIALITÉ MÉDECINE GÉNÉRALE EN LANGUE FRANCAISE
THÈSE DE LICENCE
COORDINATEUR SCIENTIFIQUE
Prof. Dr LAZAR Dorin
CONSEILLERE SCIENTIFIQUE
Asist. Dr LAZAR LEORDEAN Viorica
DIPLOMÉE
Mathilde PUJALTE
2016
UNIVERSITÉ DE L’OUEST «VASILE GOLDIȘ » ARAD
FACULTÉ DE MÉDECINE, PHARMACIE ET MÉDECINE DENTAIRE
SPÉCIALITÉ SPÉCIALITÉ MÉDECINE GÉNÉRALE EN LANGUE FRANCAISE
THÈSE DE LICENCE
IMPACT DU TABAGISME PASSIF SUR L’INCIDENCE DES MALADIES BRONCHO-PULMONAIRES DE L’ENFANT
COORDINATEUR SCIENTIFIQUE
Prof. Dr LAZAR Dorin
CONSEILLERE SCIENTIFIQUE
Asist. Dr LAZAR LEORDEAN Viorica
DIPLOMÉE
Mathilde PUJALTE
2016
LISTE DES TABLEAUX ET DES FIGURES
Fig.1.1. Schéma d’une cigarette, p. 8
Fig 1.2. Schéma simplifié des principaux constituants toxiques d’une cigarette, p. 11
Tableau 1.1. Effets de certains constituants toxiques d’une cigarette, p. 12
Fig 1.3. Principales maladies causées par le tabagisme actif, p. 13
Tableau 2.1. Comparatif de la physiologie respiratoire chez le nourrisson et l’adulte, p. 19
Fig.3.1. Population étudiée, p. 24
Fig.3.2. Répartition des mères selon leur statut tabagique, p. 25
Fig.3.3. Répartition des mères selon leur éducation, p. 26
Fig.3.4. Répartition des mères selon leur lieu d’habitation, p. 26
Fig.3.5. Répartition des mères selon leur âge à la naissance de l’enfant, p. 27
Fig.3.6. Répartition des mères selon l’âge de l’enfant hospitalisé, p. 28
Fig.3.7. Durée de l’exposition tabagique des mères fumeuses, p. 28
Fig.3.8. Répartition des mères fumeuses selon leur habitude tabagique en présence de l’enfant, p. 29
Fig.3.9. Evaluation quantitative du tabagisme des mères fumant dans le milieu de vie de l’enfant, p. 30
Fig.3.10. Comportement des mères fumeuses durant la grossesse, p. 30
Fig.3.11. Evaluation du tabagisme des mères ayant fumé pendant la grossesse, p. 31
Fig.3.12. Statut marital des mères, p. 32
Fig.3.13. Statut tabagique des conjoints, p. 32
Fig.3.14. Comportement des conjoints fumeurs des mères non-fumeuses, p. 33
Fig.3.15. Exposition des enfants au tabagisme des conjoints des mères non-fumeuses, p. 34
Fig.3.16. Exposition des enfants au tabagisme du conjoint de la mère non-fumeuse, p. 35
Fig.3.17. Comportement des conjoints fumeurs des mères fumeuses, p. 35
Fig.3.18. Exposition des enfants au tabagisme du conjoint des mères fumeuses, p. 36
Fig.3.19. Exposition des enfants au tabagisme du conjoint de la mère fumeuse, p. 37
Fig.3.20. Exposition des enfants au tabagisme passif dans le couple fumeur, p. 38
Fig.3.21. Synthèse : exposition des enfants des parents fumeurs au tabagisme passif, p. 39
Fig. 3.22. Répartition des enfants selon leur poids de naissance, p. 40
Fig. 3.23. Répartition des enfants selon le terme de la grossesse, p. 40
Fig.3.24. Type d’allaitement, p. 41
Fig.3.25. Durée de l’allaitement, p. 42
Fig.3.26. Répartition des consultations médicales pour une affection respiratoire cette année, p. 43
Fig.3.27. Répartition des hospitalisations pour une affection respiratoire cette année, p. 44
Fig.3.28. Consultations médicales vie entière pour un motif respiratoire, p. 45
Fig.3.29. Hospitalisation vie entière, p. 46
Fig.3.30. Incidence de l’asthme chez les enfants nés de mères non-fumeuses, p. 46
Fig.3.31. Incidence de l’asthme chez les enfants nés de mères fumeuses, p. 47
INTRODUCTION
Le tabagisme est un problème mondial qui concerne chacun d’entre nous. En effet, les fumeurs ne sont pas les seules victimes du tabac, les non-fumeurs étant également exposés par leur intermédiaire.
Les conséquences néfastes du tabagisme passif ont été mises en évidence dans plusieurs études et les politiques anti-tabac de la plupart des pays occidentaux tentent de les minimiser en interdisant de fumer dans les lieux publics. Cependant, la population n’est pas toujours consciente du danger représenté par le tabagisme passif qui parait encore anodin aux yeux de certaines personnes.
Il s’agit d’un problème important de santé publique qui concerne chacun d’entre nous. En effet, il est du devoir du médecin de faire de la prévention auprès des jeunes parents mais il faut également que le grand public prenne conscience du problème et modifie son comportement en conséquence.
Dans cette étude, nous avons souhaité nous intéresser aux habitudes tabagiques des parents en présence de leur enfant afin de démontrer qu’il existe une incidence plus élevée des maladies broncho-pulmonaires chez les enfants victimes du tabagisme passif comparés aux enfants non exposés.
L’objectif de ce travail est donc non seulement de faire prendre conscience aux parents l’impact de leur comportement sur la santé de leur enfant, mais également de montrer que les professionnels de santé ont un rôle primordial de prévention et de conseil.
Des études internationales ont montré que les enfants exposés au tabagisme passif sont plus sujets à certaines pathologies des voies aériennes et qu’ils sont plus souvent malades que les autres. Cette étude a pour but de confirmer cette tendance.
En premier lieu, nous allons nous intéresser à l’épidémiologie du tabac, aux mécanismes qui entrainent l’addiction ainsi qu’aux risques induits par ses constituants toxiques.
Nous allons ensuite définir le tabagisme passif et détailler son incidence et ses conséquences. Nous aborderons également quelques principes de prévention.
Enfin, nous parlerons de l’étude proprement dite en détaillant la méthode utilisée, l’interprétation des données obtenues et enfin nous décrirons les résultats et nous les comparerons avec les résultats de certaines études internationales.
PARTIE THÉORIQUE
GENERALITES SUR LE TABAC
I.1. Epidémiologie et origine
I.1.1. Epidémiologie
Dans le monde, le tabagisme touche 820 millions d'hommes et 176 millions de femmes. Ces chiffres sous-estiment l'exposition mondiale car ils ne prennent pas en compte le tabagisme chez les moins de 15 ans et qu'ils n'incluent pas les consommateurs de tabac à chiquer. [3]
Le tabagisme se propage dans les pays en développement ainsi que chez les femmes.
Actuellement 50% des hommes et 9% des femmes des pays en développement fument contre 35% des hommes et 22% des femmes dans les pays développés. [7]
A l'heure actuelle, le tabac tue la moitié de ceux qui en consomment.
Près de 6 millions de personnes meurent chaque année à cause du tabagisme. Plus de 5 millions d'entre eux sont fumeurs ou anciens fumeurs et 600 000 sont des non-fumeurs involontairement exposés à la fumée.
Une personne meurt toutes les 6 secondes d'une cause liée au tabac ce qui correspond à 1 adulte sur 10. [4]
Au XXe siècle, le tabagisme a tué 100 millions de personnes. Au XXIe siècle, les prévisions avancent qu'un milliard de décès seront liés au tabac : le tabagisme est donc un problème majeur de santé publique. [2]
I.1.2. Origine du tabac
Le tabac est un végétal toxique provenant de la famille des solanacées.
La majeure partie du tabac cultivé au niveau mondial appartient à l'espèce Nicotiana Tabacum qui a la capacité de produire de la nicotine dans ses racines, celle-ci étant ensuite transportée dans les feuilles selon un gradient de concentration. [1]
La nicotine est plus concentrée dans les feuilles du sommet de la plante et il existe des différences de contenu en alcaloïdes en fonction des variétés de plants de tabac. [9]
Le tabac va subir différentes étapes : ses feuilles vont être récoltées dans les champs, séchées puis fermentées.
Le séchage à l'air chaud est le plus utilisé pour fabriquer le tabac à cigarettes car le niveau de nicotine contenu dans le produit final sera plus élevé qu'avec les autres types de séchage.
La dernière étape, la fermentation, consiste à entreposer le tabac pendant plusieurs jours à quelques mois. Cette étape influence la qualité du produit et permet de développer une fumée avec un goût et des arômes plus doux. [10]
Les deux principales formes de tabac à fumer sont :
La cigarette : c'est un rouleau de tabac enroulé dans un papier ou dans un matériau non-issu du tabac. Elle peut être pourvue d'un filtre ou non et mesure 70 à 120mm de long pour environ 8mm de diamètre.
Le cigare : c'est un rouleau de tabac enroulé dans une feuille de tabac ou dans une substance contenant du tabac. Les cigares habituels font 110 à 150mm de long et jusqu'à 17mm de diamètre
Fig. 1.1. Schéma d’une cigarette
Légende :
1 : Fumée primaire
2-8 : Filtres
3-4 : Adhésif et aération du filtre
5-6-11: Papier à cigarette et adhésif
7 : Fumée secondaire
9 : Emballage du filtre
10 : Tabac et additifs
12 : Zone de combustion
Le tabac et sa fumée sont constitués par des milliers de composants : 3000 constituants ont été isolé dans le tabac et plus de 4000 dans la fumée de cigarette ; environ 2000 composants sont communs aux deux. [5]
Les principaux groupes de composés présents dans le tabac sont les hydrates de carbone, la cellulose, les composés azotés, les alcaloïdes, les acides carboxyliques, les résines, les composés phénoliques. [10]
En plus de ces composants, les industriels rajoutent des additifs qui peuvent appartenir à différentes catégories : les humectants, les aromatisants et les agents de combustion. [9]
I.2. Physiopathologie de l’addiction
Les principales substances qui sont reconnues à l'heure actuelle comme étant responsable de la dépendance à la cigarette sont les alcaloïdes nicotiniques.
Ce sont des molécules organiques végétales ayant un caractère alcalin et renfermant au moins une molécule d'azote salifiable. Ils sont dérivés des acides aminés et ont des propriétés pharmacologiques puissantes.
Les 3 principaux alcaloïdes nicotiniques sont la nicotine, la cotinine et la nornicotine.
I.2.1. La nicotine
La nicotine est une amine tertiaire représentant 90 à 95% du contenu total en alcaloïdes du tabac.
Son absorption se fait à travers les membranes cellulaires et est dépendante du pH.
En milieu alcalin la forme non ionisée de la nicotine est majoritaire et elle peut donc traverser aisément et rapidement les membranes. [9]
Le pH de la fumée de cigarette étant acide, il ne permet donc qu'une faible absorption buccale : ceci explique que l'inhalation soit nécessaire pour permettre à la nicotine d'être absorbée.
En revanche, le pH de la fumée de tabac à pipe ou à cigare est alcalin et donc l'absorption de la nicotine est buccale ce qui rend l’inhalation dispensable.
La dose de nicotine absorbée varie énormément d'un fumeur à l'autre.
En effet, elle est dépendante de l'intensité, de la durée, du nombre de bouffées, de la profondeur de l'inhalation et du degré de dilution de la fumée avec l'air inspiré : il est donc impossible de prédire la dose de nicotine absorbée à partir du contenu en nicotine du tabac. [9]
En fumant, l'entrée de la nicotine dans la circulation sanguine se fait directement par le système veineux pulmonaire : elle atteindrait le cerveau en 9 à 19 secondes, c'est-à-dire plus rapidement qu'après une injection intraveineuse.
La nicotine est ensuite distribuée à l'ensemble du corps, et en particulier aux muscles squelettiques. [9]
60 à 70% de la nicotine est métabolisée dans le foie, le reste se faisant au niveau des poumons et des reins.
L'excrétion rénale de la nicotine non transformée représente 5-10% de l'élimination totale.
Sa demi-vie est d'environ 2h mais il existe une variabilité interindividuelle importante, de l'ordre d'1 à 4 heures. Cette variabilité dépend du sexe, de l'ethnie et de tout événement physiologique affectant le flux sanguin hépatique, comme par exemple le sport, les repas ou certains médicaments.
La nicotinémie augmente lorsque le fumeur consomme sa cigarette et elle est maximale lorsqu'il l'éteint. La nicotine atteint donc très rapidement les organes et tout particulièrement le cerveau.
Les effets de la nicotine sur le système dopaminergique sont considérés comme un élément majeur dans le processus de dépendance.
La nicotine mime l’action de l'acétylcholine et va activer les récepteurs nicotiniques de ce neurotransmetteur.
Des récepteurs cholinergiques nicotiniques sont présents au niveau des neurones dopaminergiques de l’aire tegmentale ventrale et sur leurs terminaisons dans le noyau accumbens.
La nicotine induit des modulations de libération de dopamine dans le noyau accumbens ce qui conduit au maintien du comportement d'auto-administration. [9]
Ce sont les récepteurs nicotiniques de l’acétylcholine (nAChRs) présents dans l'aire tegmentale ventrale qui contribuent aux effets récompensants de la nicotine et à une augmentation des taux extracellulaires de dopamine dans le noyau accumbens.
Cette activation anormale et excessive du système de récompense cérébrale est à l'origine de l'addiction à la nicotine.
Sur un plan psychique, la nicotine développe une dépendance semblable à celles des drogues dures. Elle agit sur le circuit dopaminergique de la récompense au même titre que la cocaïne, l’héroïne ou la réussite dans une quelconque discipline. Si ce n’est la dépendance causée par la nicotine, cette dernière est relativement inoffensive. [8]
I.2.2. La cotinine et la nornicotine
La cotinine existe en faible quantité dans la fumée de cigarette. C'est le principal métabolite de la nicotine qui se produit par une oxydation hépatique. Elle est ensuite métabolisée sauf pour environ 17% qui sera excrété inchangé dans l'urine.
La demi-vie de la cotinine étant de 16h, elle est utilisée comme marqueur biologique de la consommation de nicotine, par exemple pour vérifier l'abstinence tabagique d'un fumeur sevré. [9]
Au niveau du système nerveux central, la cotinine a notamment des effets antidépresseurs et entraîne une stimulation psychomotrice. De plus, elle a également une action artériorelaxante et bradycardisante sur le système cardiovasculaire. [9]
La nornicotine est un métabolite de la nicotine et un constituant du tabac. Elle peut catalyser certaines réactions chimiques et provoquer des modifications aberrantes (réaction de glycation) des protéines chez les fumeurs. Ces glycations anormales ont été associées au diabète, à l’athérosclérose, à la maladie d’Alzheimer et à certains cancers. [9]
I.3. Constituants toxiques
La composition chimique du tabac est très complexe ; il faut s'intéresser à la chimie de la fumée de cigarette car c'est à elle que le fumeur va être directement exposé.
L'étude de la fumée de cigarette est possible grâce à des tests de fumage réalisés avec des machines à fumer selon des normes prédéfinies (ISO).
La machine utilisée tire une fois par minute une bouffée de 2 secondes et d'un volume de 35 ml.
La fumée de cigarette est un aérosol dynamique constitué d’une phase gazeuse et d’une phase particulaire.
Cette dernière est très importante puisqu'elle va être retenue par le filtre en verre lors du test de fumage et va permettre de déterminer le taux de goudron et de doser la nicotine ainsi qu'un grand nombre des substances auxquelles le fumeur s'expose.
La fumée comporte des éléments constants mais qui sont présents en quantité variable en fonction du type de tabac, du type de cigarette, de la manière de fumer et de la présence d'additifs. [9]
Fig. 1.2. Schéma simplifié des principaux constituants toxiques présents dans la fumée de cigarette
Dès la prise de deux bouffées de cigarette, les radicaux libres de la fumée stimulent la dégradation de la paroi alvéolaire et inhibent les enzymes responsables de sa protection.
Le goudron modifie les cellules épithéliales et les détériorations qu'il engendre induisent une perte de contrôle de la division des cellules. C'est pourquoi des cancers peuvent se développer à proximité des zones de contact avec la fumée, tels que les poumons, la bouche, le pharynx et le larynx.
Le monoxyde de carbone (CO) cause des troubles cardiovasculaires car sa liaison avec l'hémoglobine est plus forte que celle de l'oxygène ce qui va conduire à une hypoxie chronique de différents organes et tissus. Les cellules des parois artérielles vont donc proliférer ce qui favorise une absorption plus importante de graisses sanguines et aboutit à l’artériosclérose. [8]
Tableau 1.1.
Effets de certains constituants dangereux contenus dans la fumée de cigarette
Source: U.S. Food and Drug Administration [11]
I.4. Risques pour la santé
Le tabac a un rôle aggravant dans 6 des 8 principales maladies responsables de la mortalité dans le monde selon l'OMS : cardiopathies, accidents vasculaires, bronchite chronique obstructive, diabète, tuberculose, maladies infectieuses courantes.
Il est également responsable de plus de 100 maladies qui touchent tous les organes. Le tabagisme peut être la cause principale de la maladie, un facteur aggravant, un facteur d'évolution prolongée ou de difficultés thérapeutiques et de non guérison. [13]
Fig. 1.3. Principales maladies causées par le tabagisme actif
Les cancers les plus liés au tabac sont ceux qui surviennent sur des organes directement en contact avec la fumée du tabac et ses produits de dégradation.
Le tabagisme actif est responsable à lui seul de 90 % des cancers broncho-pulmonaires.
Il est également responsable des cancers des voies aéro-digestives supérieures : cavité buccale, pharynx, larynx, œsophage.
Il cause aussi des cancers de la vessie (40% liés au tabac), du pancréas, du rein, du sein et du col de l’utérus. [13]
La fumée du tabac est responsable de la plupart des bronchites chroniques obstructives et de leurs complications.
Il favorise aussi les exacerbations d'asthme bronchique et double l'incidence des pneumopathies.
Il augmente également le risque de survenue d'une fibrose interstitielle diffuse, d'hystiocytose langerhansienne pulmonaire et du syndrome d'apnées obstructives du sommeil. [13]
Le tabac est responsable :
– de cardiopathies ischémiques
– d'accidents vasculaires cérébraux
– d'anévrisme de l'aorte
– d'artériopathie oblitérante des membres inférieurs
– d'hypertension artérielle
Dans la maladie coronaire, le tabac entraîne une augmentation du risque thrombotique, une stimulation adrénergique par la nicotine, une vasoconstriction et une hypoxie endothéliale, des troubles du métabolisme lipidique et il est également arythmogène. [13]
Le tabac favorise les cancers digestifs ainsi que le risque de pathologie œsophagienne comme l’œsophagite, le hoquet et le reflux gastro-œsophagien.
Il augmente également le risque d'ulcère gastrique et duodénal et aggrave les hépatites et la maladie de Crohn. [13]
Le tabac favorise :
– le placenta praevia
– la grossesse extra-utérine
– l'hématome rétroplacentaire
– la rupture prématurée des membranes
– la mort fœtale in utero
– la mort subite du nourrisson
– les pathologies infectieuses bénignes de la petite enfance (otites, bronchiolites..)
De plus, il favorise un faible poids de naissance : en effet, le poids du bébé baisse de 20 grammes par cigarettes fumées par jour par la mère durant les deuxièmes et troisièmes trimestres de la grossesse. [13]
Le tabac peut également causer : [13]
– des dégénérescence maculaire
– des kératites
– de l’acné juvénile
– des retards de cicatrisation
– de la pseudarthrose
– agueusie, anosmie
Le tabagisme réduit l’espérance de vie de 10 à 15 ans en moyenne. Il est également responsable de dommages importants en terme de santé publique, du fait des coûts sanitaires engendrés et de la baisse de productivité au travail causée par l’absentéisme lié la maladie.
L’arrêt du tabac est une démarche efficace à tout âge car les altérations physiopathologiques entraînées par le tabac sont dans leur majorité réversible : après seulement 72 heures d’arrêt, une amélioration mesurable de la fonction respiratoire se produit. [23]
LE TABAGISME PASSIF
II.1. Définition et épidémiologie
Le tabagisme passif est l'inhalation involontaire, par un non-fumeur, de la fumée dégagée dans son voisinage par un ou plusieurs sujets fumeurs. Il s'agit d'un des polluants atmosphériques les plus répandus dans l'environnement intérieur.
Cette exposition peut provenir de la fumée qui se dégage de la cigarette, lorsqu'elle se consume seule ou pendant l'inhalation d'une bouffée (courant secondaire ou latéral) ou de celle rejetée par le fumeur (courant tertiaire). [12]
En 2002, on estimait qu'environ 20-30% des femmes enceintes continuent de fumer durant la grossesse, que 50% des femmes enceintes non fumeuses sont exposées au tabagisme passif et qu'environ 50% des enfants sont exposés au tabagisme passif durant leur enfance. [15]
On considère que le tabagisme passif a tué 600 000 personnes en 2010. Les causes de décès les plus fréquentes sont les maladies cardio-vasculaires, le cancer du poumon et l'asthme bronchique. [14]
En cas de tabagisme passif, le risque de décès augmente de 25% pour le cancer du poumon et les maladies cardiovasculaires. [21]
En France, le tabagisme passif est responsable d'environ 3000 décès prématurés chaque année. [16]
II.2. Physiopathologie et dépistage
La fumée du tabac est un aérosol, constitué de plus de 4000 substances toxiques, divisés en 2 phases : gazeuse et particulaire.
La phase gazeuse contient notamment du CO2, du benzène, du CO, de l'acide cyanhydrique, des radicaux libres et de la nicotine.
La phase particulaire est notamment composée de substances cancérigène et irritantes, de métaux, de radicaux libres et également de nicotine.
Lorsque la cendre apparaît, la fumée se forme à une température pouvant atteindre 1000°C puis refroidit très rapidement avant d'atteindre la bouche du fumeur.
Les constituants de la fumée sont toutes les substances qui y sont retrouvées, peu importe leur origine. Cette composition n'est pas constante et sa nature varie selon le type du tabac, son mode de séchage, les traitements appliqués, le papier utilisé, les additifs, le filtre… [6]
Il existe trois types de fumée :
la fumée primaire est celle qui est inhalée par le fumeur
la fumée secondaire est celle qui s'échappe de la cigarette, c'est la cause majeure du tabagisme passif. De plus, cette combustion se faisant sans apport suffisant d'oxygène, elle produit des taux de toxiques plus élevés que dans le courant primaire.
la fumée tertiaire est celle rejetée par le fumeur, elle est également cause de tabagisme passif.
Qualitativement, la composition de ces fumées est majoritairement identique mais quantitativement celle-ci varie beaucoup. [5]
Les courants secondaires et tertiaires sont plus toxiques que la fumée primaire. En effet, ils sont plus riches en produits toxiques et cancérigènes, en particules et en monoxyde de carbone.
L’exposition chronique à la fumée du tabac inflence la structure des voies respiratoires, des alvéoles, du système immunitaire et des capillaires.
En effet, la fumée du tabac entraine une perte des cils de l’épithélium respiratoire associée à une hypertrophie des glandes muqueuses et à une hyperplasie des cellules mucosécrétrices.
De plus, une exposition répétée à la fumée du tabac cause progressivement une réaction inflammatoire chronique de la muqueuse bronchique qui consiste en une activation constante et augmentée des polynucléaires neutrophiles, des macrophages et des lymphocytes CD8+ ce qui va accroitre la libération de métabolites oxygénés réactifs. Dans le même temps, des substances présentes dans la fumée du tabac vont aller inactiver certains mécanismes pulmonaires protecteurs anti-inflammatoires, antioxydants et anti-protéolytiques. [23]
Pour évaluer l'exposition à la fumée du tabac des non-fumeurs, on peut effectuer des mesures directes dans la pièce incriminée ou bien mesurer certains constituants ou métabolites du tabac de façon indirecte dans les phanères ou les liquides biologiques des non-fumeurs.
La mesure de la nicotine atmosphérique est la plus utilisée pour évaluer l'environnement tabagique. En effet, la nicotine est majoritairement située dans la phase gazeuse de la fumée. Il s'agit d'un marqueur spécifique de la combustion du tabac, sa détection est simple et elle est très bien corrélée avec l'importance de la contamination tabagique. [23]
On recueille la nicotine avec des collecteurs fixes puis on la mesure par chromatographie en phase gazeuse. Les concentrations moyennes sont :
– inférieures à 0,3 µg/m3 s’il n'y a pas eu d'exposition
– entre 1µg/m3 et 14 µg/m3 au domicile des sujets exposés
– supérieures à 50 µg/m3 dans les milieux très enfumés [12]
Cependant, l'absorption est influencée par la dimension et la ventilation de la pièce, par le type de tabac, la susceptibilité génétique du sujet et par la distance par rapport au fumeur. De plus, la nicotine peut être relarguée par les murs et tapis jusqu'à 7 semaines après la dernière cigarette fumée dans la pièce. [16]
Récemment, un marqueur plus spécifique du tabagisme passif a été trouvé. Il s'agit du 3-Ethenylpyridine (3-EP). C'est un constituant spécifique de la phase gazeuse de la fumée de tabac.
Il existe une relation linéaire avec le nombre de cigarettes fumées : une cigarette libère 660µg +/- 155 µg de 3-EP.
En dehors de toute exposition au tabac, les concentrations restent inférieures à 0,08µg/m. [17]
Les biomarqueurs les plus utilisés pour évaluer l'exposition à la fumée de tabac sont la nicotine et la cotinine.
En effet, 70% de la nicotine inhalée par un fumeur passif sera absorbée par son organisme ; 80% sera métabolisée en cotinine et environ 10% sera éliminée inchangée dans les urines. Sa demi-vie est courte (2-3 heures) ce qui explique des variations importantes dans la journée.
La cotinine est obtenue par oxydation hépatique de la nicotine puis subit de nombreuses transformations ; environ 13% sera éliminée inchangée dans les urines.
Sa demi-vie est d'environ 16 à 22h ce qui fait d'elle un meilleur marqueur d'exposition que la nicotine même si elle ne permet d'explorer que les dernières 48h d'exposition tabagique. En pratique, on mesure uniquement la cotinine.
Le dosage peut être effectué sur certains fluides biologiques (sang, urine, salive, lait maternel) ou dans les phanères.
Sur les fluides biologiques, la mesure par méthode séparative est la plus adaptée et la plus spécifique du tabagisme passif car elle permet de distinguer les non-fumeurs exposés des non-exposés.
Ce dosage est généralement réalisé sur les urines du fait de la facilité de prélèvement et des taux 5 fois plus élevés que ceux mesurés dans le sang ou la salive. [17]
Le dosage dans les phanères est simple et pratique, il est effectué le plus souvent dans les cheveux.
Il reflète l'exposition à la fumée du tabac des 3 derniers mois et est corrélé au dosage de la cotinine urinaire.
La concentration de cotinine est de :
– 60 ng/mg pour les fumeurs
– 0,3 ng/mg pour les non-fumeurs non exposés
– 0,9 ng/mg chez les non fumeuses exposés [17]
II.3. Risques pour la santé
Chaque année, 700 à 800 000 enfants naissent en France et on estime qu'environ 50% d'entre eux a été ou sera exposé au tabac.
Il existe deux types de tabagisme passif : in utero et ex utero. Ils sont tous les deux impliqués dans diverses pathologies.
L’enfant et le fœtus sont particulièrement vulnérables au tabagisme passif à cause de l’immaturité de leurs systèmes vitaux et de défense.
II.3.1. Tabagisme passif in utero
II.3.1.1. Effets sur la grossesse
Chez les mères fumeuses, on retrouve une concentration en cotinine dans le liquide amniotique 8 fois supérieure à celui d'une mère non-fumeuse ; si la mère est exposée au tabagisme passif, ce taux est 2,5 fois supérieur à celui d'une non-fumeuse non exposée.
Le tabac induit une hypoxie chronique ce qui altère la structure du placenta et entraîne des anomalies de prolifération du cytotrophoblaste et de l'angiogenèse, ainsi que des calcifications.
Cette modification structurelle du placenta est surtout retrouvée en cas d'exposition avant 8 semaines de grossesse et cause une dysfonction globale du placenta. Ceci explique le risque multiplié par 2 de placenta bas inséré, de placenta praevia, d'hématome rétroplacentaire et de rupture prématurée des membranes en cas d'exposition au tabac pendant la grossesse.
De plus, le placenta filtre peu les composés du tabac. La cotinine passe la barrière placentaire et se fixe sur les récepteurs nicotiniques de l’acétylcholine ce qui provoque une hypoxémie, une augmentation de la pression artérielle et du rythme cardiaque fœtal par vasoconstriction. [16]
II.3.1.2. Prématurité, retard de croissance in utero et mort fœtale in utero
Le tabagisme actif ou passif de la femme enceinte est un facteur de risque de petite et grande prématurité.
C'est aussi un facteur de risque de retard de croissance in utero harmonieux avec un déficit pondéral moyen d'environ 200g. Sa fréquence et sa gravité augmentent avec l'importance de l'exposition au tabac. Si la mère fume pendant toute sa grossesse, l'incidence du retard de croissance in utero est d'environ 17%.
Le périmètre crânien des enfants exposés au tabagisme in utero est également diminué.
Enfin, le nombre de mort fœtale in utero est nettement augmenté en cas d'exposition au tabac. [16]
II.3.1.3. Complications périnatales
Le tabagisme maternel durant la grossesse est un facteur de risque d'hypertension artérielle pulmonaire chez le nouveau-né.
De plus, le risque de chorio-amniotite et ses complications (fausses couches tardives, sepsis néonataux…) est également augmenté.
Enfin, les hémorragies de la délivrance sont également plus fréquentes. [16]
II.3.1.4. Modifications pulmonaires
On retrouve chez les nourrissons exposés in utero une altération des paramètres fonctionnels respiratoires par rapport aux enfants non exposés.
De plus, il existe une diminution de la compliance pulmonaire, une augmentation des résistances et une hyper-réactivité bronchique chez ces enfants. Le monoxyde de carbone et la nicotine sont responsables d’une hypoxie fœtale chronique par baisse de l’affinité de l’hémoglobine pour l’oxygène et par vasoconstriction des artères placentaires et fœtales ce qui entraine la plupart des complications néonatales et gravidiques.
Des bronchiolites répétées jusqu'à 3 ans sont alors très fréquentes et il est possible que l'asthme persiste après cet âge. [16]
La baisse des fonctions respiratoires du nourrisson semble être plus influencée par le tabagisme passif in utero que par le tabagisme ex utero. Cependant, la poursuite de l'exposition tabagique après la naissance aggrave encore la diminution des fonctions respiratoires constatée à la naissance. [20]
II.3.1.5. Mort subite du nourrisson
Le tabagisme passif in utero multiplie le risque de mort subite in utero par 2 à 3. [22]
Celui-ci dépend du nombre de cigarettes fumées et il faut noter que l'allaitement maternel n'est pas un facteur protecteur de la mort subite du nourrisson chez la mère fumeuse, contrairement à la mère non-fumeuse.
Ce risque est lié aux anomalies des voies aériennes inférieures vues ci-dessus mais également à la perturbation de la commande respiratoire centrale induite par le tabagisme passif. En effet, le tabac provoque des perturbations dans l'adaptation cardiopulmonaire à l'hypoxie : absence d'accélération de la fréquence cardiaque, perturbation du cycle ventilatoire et absence de réveil à l'hypoxie. [16]
En effet, l'hypoxie fœtale chronique entraîne la diminution de la tolérance à l'hypoxie sévère et la nicotine a une action toxique directe sur les récepteurs nicotiniques cérébraux qui sont nombreux dans le noyau tegmental qui est le centre de la régulation des fonctions respiratoires, de l'éveil, du sommeil, de l'attention et de la motricité.
De plus, il a été montré que chez les enfants nés de mères fumeuses, il existe une augmentation de la fréquence et de la durée des apnées obstructives durant le sommeil ainsi, une élévation du seuil d'éveil et un défaut de réponse du système autonome cardiorespiratoire aux événements hypotensifs. [22]
II.3.1.6. Modifications cérébrales
L’exposition au tabac durant la grossesse est un facteur de risque de troubles neurologiques et psychiatriques.
Le tabagisme passif in utero a un impact direct sur le développement cérébral. En effet, il engendre une hypoxie chronique du fœtus et la nicotine modifie les structures cérébrales fœtales contenant des récepteurs nicotiniques. De plus, il existe une modification de la densité neuronale
Le tabac possède une toxicité développementale qui est liée à l’hypoxie qu’il engendre ainsi qu’à la nicotine qui modifie les structures contenant des récepteurs nicotiniques et à sa toxicité qui modifie la densité neuronale.
Schématiquement, nous pouvons dire que le tabagisme passif influence les neurotransmetteurs, le développement du cortex préfrontal, l’hippocampe et le stratium ventral.
De plus, le périmètre crânien des enfants exposés in utero est plus petit que celui des enfants non-exposés ce qui reflète un développement cérébral anténatal insuffisant. Ceci est également démontré par une étude comparative qui montre que les enfants exposés sont moins réactifs au stimulis sonores pendant le sommeil ce qui met en évidence un retard de développement de certaines structures du système nerveux central.
Les troubles du développement cérébral entrainent des anomalies discrètes qui sont à l’origine de troubles essentiellement psychologiques au cours de la vie de l’enfant.
Certaines études ont montré que les enfants exposés in utero au tabagisme maternel étaient plus touchés par :
les troubles du comportement comme la violence, l’agressivité
les troubles de l’attention, l’hyperactivité, l’impulsivité
les troubles cognitifs
les troubles dépressifs
Ces enfants sont également plus vulnérables à la dépendance à la nicotine au tabac ce qui les rend plus susceptibles de devenir eux-mêmes fumeurs à l’âge adulte. [28]
II.3.1.7. Autres risques
Ils sont nombreux : majoration du risque de malformations congénitales, pathologies rétiniennes…
II.3.2. Tabagisme passif ex utero
Du fait d’une physiologie respiratoire particulière, les nourrissons sont très vulnérables aux toxiques qu'ils inhalent, et donc au tabagisme environnemental.
Le tabac agit sur les poumons par plusieurs mécanismes physiopathologiques : [28]
il favorise la fermeture des petites bronches en augmentant la sécrétion et la réactivité des bronches
la nicotine entraîne une bronchoconstriction
il baisse ou annule l’activité des cils vibratiles de l’épithélium bronchique
il entraîne une altération de la clairance du mucus
l’action irritante de la fumée entraîne une augmentation de la réactivité des voies aériennes supérieures et de l’arbre bronchique
il entraîne une baisse de l’activité des macrophages alvéolaires
il cause une hypoxie et une hypercapnie modérée ainsi qu’un déficit du VEMS
Tableau 2.1.
Comparatif de la physiologie respiratoire chez le nourrisson et l'adulte :
Source : Collège des Enseignants Français de Gynécologie [20]
II.3.2.1. Infections des voies aériennes
Du fait des modifications physiopathologiques induites par le tabagisme passif, les différents mécanismes de défense respiratoire sont altérés. Il résulte de ces agressions une fragilisation de l’arbre respiratoire et donc une hausse de la fréquence des infections respiratoires.
Les infections des voies aériennes hautes et basses de l’enfant sont favorisées par le tabagisme passif, et ce avec une relation dose-effet. De plus, la durée de guérison de ces affections est allongée par rapport à un enfant non-exposé. [22]
Au cours de la première année de vie, il y a une augmentation de plus de 70% du risque de bronchites, bronchiolites et pneumopathies en cas d'exposition des enfants au tabagisme passif car la colonisation de l'épithélium respiratoire par les agents infectieux est favorisée par l'exposition au tabac.
De plus, dans ce contexte, il existe une plus grande susceptibilité aux virus respiratoires et en particulier au virus respiratoire syncitial qui entraîne des bronchiolites. Celles-ci sont généralement plus graves, d'évolution plus longue, avec une oxygéno-dépendance plus fréquente et une hospitalisation majorée de 30%. [16]
Enfin, les enfants nés de parents fumeurs ont 2 fois plus de risque d’être hospitalisé pour une infection respiratoire sévère que les enfants nés de parents non-fumeurs. Ce risque est augmenté chez l’enfant de moins de 24 mois. Les symptômes respiratoires à type de sifflements sont également plus sévères et les hospitalisations pour dyspnée spastique plus fréquentes. [22]
II.3.2.2. Mort subite du nourrisson
En France, une campagne nationale de prévention a permis la réduction de 70% des morts subites du nourrissons en conseillant le couchage des nourrissons sur le dos. Elle reste cependant la cause de décès du nourrisson la plus fréquente.
Actuellement, le facteur de risque principal de mort subite du nourrisson est le tabagisme maternel.
Le risque augmente avec le nombre de fumeurs entourant l'enfant et le nombre d'heures d'exposition. [22]
II.3.2.3. Otites de l'enfant
L'exposition au tabagisme parental expose à un risque augmenté d'otites moyennes aiguës. [23]
Il existe une relation dose/effet et dans ce cas particulier, les otites sont généralement plus fréquentes et d'évolution plus longues que chez l'enfant non exposé. [18]
II.3.2.4. Mucoviscidose
Le tabagisme passif est un facteur aggravant dans la mucoviscidose.
En effet, pour 10 cigarettes fumées par les parents, le volume expiratoire maximum seconde de l'enfant est diminué de 4% et la capacité vitale de 3%.
De plus, chez les enfants fortement exposés au tabagisme passif, le nombre d'hospitalisations est multiplié par 5. [16]
II.3.2.5. Cancer
Des études récentes ont retrouvé un risque augmenté de 10% pour l'ensemble des cancers de l'enfant en cas de tabagisme passif.
De plus, il semblerait qu'environ 17% des cancers pulmonaires chez une personne n'ayant jamais fumé pourraient être liés à une exposition prolongée au tabagisme passif dans l'enfance et à l'adolescence. Une autre étude montre que le tabagisme passif avant 15 ans augmente le risque de cancer du poumon chez la femme adulte. Ce risque est maximal quand l'exposition a lieu avant 7 ans. [16]
II.3.2.6. Autres manifestations
L'exposition des enfants au tabagisme passif est probablement impliqué dans le développement à l'âge adulte de la maladie de Crohn, de l'athérosclérose et de l'hypertension artérielle. [23]
Le tabagisme passif favorise l'apparition de caries dentaires chez l'enfant, notamment sur la dentition provisoire.
De plus, le tabagisme passif augmente le risque d'accidents lors des anesthésies générales : en effet, le risque de laryngospasme est augmenté d'un facteur 10 et en post-opératoire, les atélectasies et les infections pulmonaires postopératoires sont favorisées. [16]
II.3.2.7. Asthme
La prévalence de l'asthme est plus élevée chez les enfants ayant une mère fumeuse (4,8%) comparativement aux mères non-fumeuses (2,3%). Le risque d'asthme imputé au tabagisme maternel chez les enfants de bas niveau socio-économique est d'environ 30%.
L'exposition au tabagisme passif parental augmente la fréquence, la morbidité et la sévérité des crises chez les enfants asthmatiques. L'augmentation de la fréquence des crises est de 14% en cas de tabagisme paternel, de 28% en cas de tabagisme maternel et de 52% si les deux parents fument. [20]
De plus, la gravité des symptômes et directement liée au tabagisme maternel : en effet, dans ce cas précis, le risque d'admission aux urgences pour crise d'asthme est augmenté de 63%.
Enfin, en cas de tabagisme passif, on relève une obstruction bronchique des petites voies aériennes grâce à la spirométrie. Il existe notamment une baisse du volume expiratoire maximal seconde ainsi qu'une limitation du débit expiré médian entre 25 et 75% de la capacité vitale. [16]
La diminution de la fonction respiratoire est d'environ 1,4% chez les enfants exposés au tabagisme comparativement aux enfants non exposés. [15]
II.3.2.8. Cas particulier de l’allaitement de l’enfant de mère fumeuse
28 à 38% des femmes de 25 à 45 ans fument [24] et 20-30% d'entre elles continuent à fumer pendant la grossesse et après l'accouchement. [15]
Une partie de celles qui avaient cessé de fumer lors de la grossesse reprendront après l’accouchement.
Il y a 3 différences entre les mères fumeuses et non fumeuses : [24]
Les fumeuses allaitent moins souvent
Les fumeuses allaitent moins longtemps
Les conditions économiques sont moins favorables chez les mères fumeuses
Le tabagisme influence la quantité et la qualité du lait par plusieurs mécanismes.
Tout d'abord, il diminue la sécrétion de prolactine qui est la principale hormone permettant la synthèse du lait [25], ce qui entraîne une sécrétion lactée moins abondante.
De plus, le lait produit est moins riche en lipides et en iode et le taux de certaines cytokines est modifié. Ces modifications pourraient avoir un impact négatif sur le statut infantile. [24]
Le tabagisme induit également des décharges d'adrénaline qui peuvent modifier le réflexe d'éjection.
Enfin, la nicotine passe dans le lait où son taux dépend de plusieurs facteurs comme le nombre de cigarettes fumées, l'intervalle entre deux cigarettes, l'exposition au tabagisme passif…
Le taux lacté de nicotine est 2 à 3 fois plus élevé que le taux sérique et sa demi-vie est identique dans les deux cas : 60 à 90 minutes.
Une étude a montré différents taux lactés de nicotine en fonction de l'exposition au tabac : [24]
Chez la femme non fumeuse, non exposée au tabagisme passif : 0 µg/l
Chez la femme non fumeuse, exposée au tabagisme passif : 13 à 28 µg/l
Chez la femme fumeuse : 44 µg/l en moyenne
Il faut également savoir que le taux de nicotine dans le lait est d'autant plus élevé que la dernière exposition est récente.
De plus, il existe une corrélation positive entre le taux urinaire de cotinine mesuré chez l'enfant et le taux lacté de nicotine chez la mère.
Les enfants allaités par une mère fumeuse ingèrent en moyenne 7 µg/kg/jour de nicotine.
L'impact de l'exposition à la nicotine sur l'enfant reste cependant difficile à apprécier.
En revanche, si la mère fume plus de 15 cigarettes par jour, il y a un risque d'intoxication nicotinique chez le nourrisson. Celle-ci se manifeste par des vomissements, une diarrhée, des accès de sueur, une hypothermie, une salivation, des douleurs abdominales, un teint gris et une augmentation de la fréquence cardiaque. [24]
Selon certaines études, l'effet néfaste du tabagisme sur le nourrisson par exposition lactée et par inhalation passive est contrebalancé par l'effet protecteur de l'allaitement maternel de longue durée, c'est à dire supérieur à 6 mois. [28]
Il faut aussi savoir que la morbidité des enfants exposés au tabagisme et nourris avec une préparation lactée est plus élevée que celles des enfants exposés mais allaités.
Il est donc très important de promouvoir l'allaitement en cas de tabagisme maternel ainsi que de proposer au mères de prolonger la durée de l'allaitement au maximum. [24][28]
Certaines règles doivent cependant être respectées : fumer en dehors de l'habitation, ne jamais exposer l'enfant au tabagisme passif, fumer juste après la tétée et jamais avant ou pendant, attendre 2 heures après avoir fumé avant une nouvelle tétée et essayer de réduire le nombre de cigarettes quotidiennes.
II.4. Prévention
La prévention du tabagisme passif passe d'abord par la prévention du tabagisme actif.
Plusieurs méthodes sont recommandées par l'OMS : [24]
Une législation permettant la création et le financement d'une autorité charger de faire appliquer les lois anti-tabac
L’éducation du public est très importante pour modifier les comportements et les mentalités
L’interdiction totale de toute publicité ou promotion du tabac
Des taxes sur le tabac, qui sont très efficaces pour réduire la consommation du tabac, en particulier chez les jeunes
Des mises en garde et des images explicites sur tous les paquets de cigarettes
La vente de tabac au mineure est interdite
La lutte contre la contrebande
La réglementation de la composition du tabac : caractère autorisé ou non des composants nocifs et des additifs, teneurs en goudrons et en nicotine
L’aide au sevrage tabagique
Des programmes d'éducation en milieu scolaire
La prévention spécifique de tabagisme passif repose sur l'interdiction du fumer dans les lieux publics et sur le lieu de travail protège les non-fumeurs, dissuade les gens de s'initier au tabac et favorise le sevrage tabagique [24]
En particulier, pour protéger les enfants du tabagisme passif, on peut conseiller à leurs parents : [25]
De ne pas fumer à l'intérieur de l'habitation, même dans une pièce séparée ou pourvue d'un système de ventilation
De ne pas fumer dans la voiture, même si les fenêtres sont ouvertes
Globalement, de ne jamais fumer à proximité des enfants ou dans un lieu qu'ils fréquentent
De plus, on peut prévenir la mort subite du nourrisson par le sevrage tabagique des parents avant, pendant et après la grossesse [22]
Il faut retenir que trois cigarettes fumées par l'entourage équivalent à une cigarette fumée par l'enfant. [16]
PARTIE PRATIQUE
III. ETUDE DE L’IMPACT DU TABAGISME PASSIF SUR L’INCIDENCE DES MALADIES BRONCHO-PULMONAIRES DE L’ENFANT
III.1. Méthode utilisée et objectif de l’étude
L’objectif principal de cette étude est de démontrer que le tabagisme parental exercé dans le milieu de vie de l’enfant entraine une augmentation de l’incidence des maladies broncho-pulmonaires chez celui-ci. Nous avons étudié l’influence du tabagisme passif sur les pathologies suivantes : rhume, bronchite, bronchiolite, laryngite, pneumonie et asthme bronchique.
L’objectif secondaire est de sensibiliser les parents au fait qu’il est scientifiquement prouvé que fumer dans le milieu de vie de l’enfant nuit à sa santé ainsi que de rappeler aux médecins qu’ils ont un rôle de prévention du tabagisme passif essentiel.
Nous avons également souhaité savoir si les résultats obtenus à Arad sont identiques à ceux relevés par de grandes études internationales.
Pour cette étude, nous avons décidé d’utiliser la méthode des questionnaires dans les services de pédiatrie et de gynécologie de l’hôpital Municipal d’Arad entre février 2015 et mars 2016.
Nous avons posé les mêmes questions à toutes les mères participantes puis nous avons recoupés les résultats pour créer les graphiques ci-après.
Vous trouverez le questionnaire utilisé en annexe numéro 1.
III.2. Description des résultats
III.2.1. Population étudiée
Au total, 204 mères ont répondu à notre questionnaire.
Parmi elles, 96 mères se disent fumeuses et 108 non-fumeuses.
Nous obtenons donc 47% de mères fumeuses et 53% de mères non fumeuses.
Fig.3.1. Population étudiée
Fig.3.2. Répartition des mères selon leur statut tabagique
III.2.2. Répartition des mères selon leur éducation
Parmi les 108 mères non-fumeuses :
52 n’ont pas été scolarisées – 48%
16 ont poursuivi leurs études jusqu’à la huitième classe – 15%
28 ont été au lycée – 26%
12 ont été à la faculté – 11%
Parmi les 96 mères fumeuses :
16 n’ont pas été scolarisées – 17%
32 ont poursuivi leurs études jusqu’à la huitième classe – 33%
36 ont été au lycée – 38%
12 ont été à la faculté – 12%
Fig.3.3. Répartition des mères selon leur éducation
III.2.3. Répartition des mères selon leur lieu d’habitation
Parmi les 108 mères non-fumeuses :
60 vivent à la campagne – 55%
48 vivent en ville – 45%
Parmi les 96 mères fumeuses :
48 vivent à la campagne – 50%
48 vivent en ville – 50%
Fig.3.4. Répartition des mères selon leur lieu d’habitation
III.2.4. Répartition des mères selon leur âge à la naissance de l’enfant
Parmi les 108 mères non-fumeuses :
40 ont eu leur enfant avant l’âge de 20 ans – 37%
56 ont eu leur enfant entre 20 et 30 ans – 52%
12 ont eu leur enfant entre 30 et 40 ans – 11%
Parmi les 96 mères fumeuses :
28 ont eu leur enfant avant l’âge de 20 ans – 29%
60 ont eu leur enfant entre 20 et 30 ans – 63%
8 ont eu leur enfant entre 30 et 40 ans – 8%
Fig. 3.5. Répartition des mères selon leur âge à la naissance de l’enfant
III.2.5. Répartition des mères selon l’âge de l’enfant hospitalisé
Parmi les 108 mères non-fumeuses :
28 ont un en enfant hospitalisé âgé de 1 à 3 ans – 26%
24 ont un enfant hospitalisé âgé de 4 à 6 ans – 22%
24 ont un enfant hospitalisé âgé de 7 à 12 ans – 22%
32 ont un enfant hospitalisé âgé de 13 à 18 ans – 30%
Parmi les 96 mères fumeuses :
28 ont un enfant hospitalisé âgé de 1 à 3 ans – 29%
16 ont un enfant hospitalisé âgé de 4 à 6 ans – 17%
24 ont un enfant hospitalisé âgé de 7 à 12 ans – 25%
28 ont un enfant hospitalisé âgé de 13 à 18 ans – 29%
Fig.3.6. Répartition des mères selon l’âge de l’enfant hospitalisé
III.2.6. Répartition des mères fumeuses selon la durée de leur tabagisme
Parmi les 96 mères fumeuses :
20 fument depuis moins de 5 ans – 21%
48 fument depuis 5 à 10 ans – 50%
20 fument depuis 10 à 20 ans – 21%
8 fument depuis plus de 20 ans – 8%
Fig.3.7. Durée de l’exposition tabagique des mères fumeuses
III.2.7. Répartition des mères fumeuses selon qu’elles fument ou non dans le milieu de vie de l’enfant
Parmi les 96 mères fumeuses :
36 s’abstiennent de fumer dans le milieu de vie de l’enfant (voiture, maison) – 37,5%
60 fument dans le milieu de vie de l’enfant (voiture, maison) – 62,5%
Fig.3.8. Répartition des mères fumeuses selon leur habitude tabagique en présence de l’enfant
III.2.8. Répartition des mères fumant dans le milieu de vie de l’enfant selon le nombre de cigarettes fumées par jour
Parmi les 60 mères fumant dans le milieu de vie de leur enfant :
12 fument 1 à 5 cigarettes par jour – 20%
16 fument 6 à 10 cigarettes par jour – 27%
24 fument 10 à 20 cigarettes par jour – 40%
8 fument plus de 20 cigarettes par jour – 13%
Fig.3.9. Evaluation quantitative du tabagisme des mères fumant dans le milieu de vie de l’enfant
III.2.9. Répartition des mères fumeuses selon leur tabagisme durant la grossesse
Parmi les 96 mères fumeuses :
56 se sont arrêtées de fumer durant la grossesse – 58%
40 ont poursuivi leur consommation tabagique – 42%
Fig.3.10. Comportement des mères fumeuses durant la grossesse
III.2.10. Evaluation du tabagisme des mères ayant fumé pendant la grossesse
Parmi les 40 mères ayant fumé pendant la grossesse :
15 ont fumé 1 à 5 cigarettes par jour – 37,5%
20 ont fumé 6 à 10 cigarettes par jour – 50%
4 ont fumé 10 à 20 cigarettes par jour – 10%
1 a fumé plus de 20 cigarettes par jour – 2,5%
Fig.3.11. Evaluation du tabagisme des mères ayant fumé pendant la grossesse
III.2.11. Répartition des mères selon leur statut marital
Parmi les 108 femmes non-fumeuses :
88 sont mariées ou en couple – 81,5%
20 sont célibataires – 18,5%
Parmi les 96 femmes fumeuses :
84 sont mariées ou en couple – 87,5%
12 sont célibataires – 12,5%
Fig.3.12. Statut marital des mères
III.2.12. Statut tabagique des conjoints
Parmi les 88 mères non-fumeuses en couple :
68 ont un conjoint non-fumeur – 77%
20 ont un conjoint fumeur – 23%
Parmi les 84 mères fumeuses en couple :
8 ont un conjoint non-fumeur – 9,5%
76 ont un conjoint fumeur – 90,5%
Fig.3.13. Statut tabagique des conjoints
III.2.13. Comportement des conjoints fumeurs des mères non-fumeuses
Parmi les 20 conjoints fumeurs des mères non-fumeuses :
16 s’abstiennent de fumer dans le milieu de vie de l’enfant – 80%
4 fument dans le milieu de vie de l’enfant – 20%
Fig.3.14. Comportement des conjoints fumeurs des mères non-fumeuses
III.2.14. Répartition des enfants des mères non-fumeuses selon qu’ils sont exposés ou non au tabagisme du conjoint
Parmi les enfants des 88 mères non-fumeuses ayant un conjoint :
68 ne sont pas exposés car le conjoint de la mère ne fume pas – 77,5%
16 ne sont pas exposés car le conjoint s’abstient de fumer dans le milieu de vie – 18%
4 sont exposés car le conjoint fume dans le milieu de vie – 4,5%
Fig.3.15. Exposition des enfants au tabagisme des conjoints des mères non-fumeuses
III.2.15. Synthèse : exposition des enfants au tabagisme du conjoint de la mère non-fumeuse
Pour synthétiser, nous pouvons donc conclure que parmi les enfants des femmes non-fumeuses :
84 enfants ne sont pas exposés au tabagisme du conjoint – 95,5%
4 enfants sont exposés au tabagisme du conjoint – 4,5%
Il y a donc seulement 4 enfants exposés au tabagisme passif chez les enfants des mères non-fumeuses.
Fig.3.16. Exposition des enfants au tabagisme du conjoint de la mère non-fumeuse
III.2.16. Comportement des conjoints fumeurs des mères fumeuses
Parmi les 76 conjoints fumeurs des mères fumeuses :
20 s’abstiennent de fumer dans le milieu de vie de l’enfant – 26%
56 fument dans le milieu de vie de l’enfant – 74%
Fig.3.17. Comportement des conjoints fumeurs des mères fumeuses
III.2.17. Répartition des enfants des mères fumeuses selon qu’ils sont exposés ou non au tabagisme du conjoint
Parmi les enfants des 84 mères fumeuses ayant un conjoint :
8 ne sont pas exposés car le conjoint de la mère ne fume pas – 9%
20 ne sont pas exposés car le conjoint s’abstient de fumer dans le milieu de vie – 24%
56 sont exposés car le conjoint fume dans le milieu de vie – 67%
Fig.3.18. Exposition des enfants au tabagisme du conjoint des mères fumeuses
III.2.18. Synthèse : exposition des enfants au tabagisme du conjoint de la mère fumeuse
Pour synthétiser, nous pouvons donc conclure que parmi les enfants des femmes fumeuses :
28 enfants ne sont pas exposés au tabagisme du conjoint – 33%
56 enfants sont exposés au tabagisme du conjoint – 67%
Il y a donc 56 enfants exposés au tabagisme passif chez les enfants des mères fumeuses.
Fig.3.19. Exposition des enfants au tabagisme du conjoint de la mère fumeuse
III.2.19. Exposition des enfants au tabagisme passif dans le couple fumeur
En recoupant les informations obtenues sur les habitudes tabagiques de la mère fumeuse et de son conjoint on peut dire que :
12 couples ne fument pas dans le milieu de vie de l’enfant – 14%
dans 44 couples, l’un des deux conjoints fume dans le milieu de vie de l’enfant – 52%
28 couples fument dans le milieu de vie de l’enfant – 34%
Dans les 44 couples où l’un des deux parents fume dans le milieu de vie, il s’agit de la mère dans 45% des cas et du père dans 55% des cas.
Fig.3.20. Exposition des enfants au tabagisme passif dans le couple fumeur
III.2.20. Synthèse : exposition des enfants nés de parents fumeurs au tabagisme passif
Parmi les enfants issus des couples fumeurs :
12 enfants n’ont pas été exposé au tabagisme passif – 14%
72 enfants ont été exposé au tabagisme passif – 86%
Fig.3.21. Synthèse : exposition des enfants des parents fumeurs au tabagisme passif
III.2.21. Répartition des enfants selon leur poids de naissance
Parmi les 108 enfants nés d’une mère non fumeuse :
4 faisaient moins de 2 kilogrammes à la naissance – 4%
28 faisaient entre 2 et 3 kilogrammes à la naissance – 26%
72 faisaient entre 3 et 4 kilogrammes à la naissance – 66%
4 faisaient plus de 4 kilogrammes à la naissance – 4%
Parmi les 96 enfants nés d’une mère fumeuse :
12 faisaient moins de 2 kilogrammes à la naissance – 12,5%
36 faisaient entre 2 et 3 kilogrammes à la naissance – 37,5%
40 faisaient entre 3 et 4 kilogrammes à la naissance – 42%
8 faisaient plus de 4 kilogrammes à la naissance – 8%
Fig.3.22. Répartition des enfants selon leur poids de naissance
III.2.22. Répartition des enfants selon le terme de la naissance
Parmi les 108 enfants nés d’une mère non-fumeuse :
4 sont nés à 7 mois de grossesse – 4%
12 sont nés à 8 mois de grossesse – 11%
92 sont nés à 9 mois de grossesse – 85%
Parmi les 96 enfants nés d’une mère fumeuse :
8 sont nés à 7 mois de grossesse – 8%
12 sont nés à 8 mois de grossesse – 13%
76 sont nés à 9 mois de grossesse – 79%
Fig. 3.23. Répartition des enfants selon le terme de la grossesse
III.2.23. Répartition des enfants selon le type d’allaitement reçu
Parmi les 108 enfants nés d’une mère non-fumeuse :
96 ont été allaité par la mère – 89%
12 ont été nourri par allaitement artificiel – 11%
Parmi les 96 enfants nés d’une mère fumeuse :
92 ont été allaité par la mère – 96%
4 ont été nourri par allaitement artificiel – 4%
Fig.3.24. Type d’allaitement
III.2.24. Répartition des enfants selon la durée de l’allaitement maternel
Parmi les 96 enfants allaités nés d’une mère non-fumeuse :
48 ont été allaité 1 à 2 mois – 50%
28 ont été allaité 3 à 4 mois – 29%
12 ont été allaité 6 mois – 13%
8 ont été allaité plus de 6 mois – 8%
Parmi les 92 enfants allaités nés d’une mère fumeuse :
48 ont été allaité 1 à 2 mois – 52%
8 ont été allaité 3 à 4 mois – 9%
16 ont été allaité 6 mois – 17%
20 ont été allaité plus de 6 mois – 22%
Fig.3.25. Durée de l’allaitement
III.2.25. Répartition des enfants selon le nombre de consultations médicales liées à une affection respiratoire cette année
Nous avons étudié le nombre de consultations médicales effectuées cette année pour les pathologies suivantes : rhume, bronchite, bronchiolite, laryngite, pneumonie et asthme bronchique.
Parmi les 108 enfants nés d’une mère non-fumeuse :
20 n’ont jamais consulté un médecin pour une affection respiratoire cette année – 18,5%
56 ont consulté 1 à 3 fois un médecin cette année pour une affection respiratoire – 52%
28 ont consulté 4 à 6 fois un médecin cette année pour une affection respiratoire – 26%
4 ont consulté plus de 6 fois un médecin cette année pour une affection respiratoire – 3,5%
Parmi les 96 enfants nés d’une mère fumeuse :
12 n’ont jamais consulté un médecin pour une affection respiratoire cette année – 12,5%
28 ont consulté 1 à 3 fois un médecin cette année pour une affection respiratoire – 29%
44 ont consulté 4 à 6 fois un médecin cette année pour une affection respiratoire – 46%
12 ont consulté plus de 6 fois un médecin cette année pour une affection respiratoire – 12,5%
Fig.3.26. Répartition des consultations médicales pour une affection respiratoire cette année
III.2.26. Répartition des enfants selon le nombre d’hospitalisation liées à une affection respiratoire cette année
Nous avons étudié le nombre d’hospitalisations effectuées cette année pour les pathologies suivantes : rhume, bronchite, bronchiolite, laryngite, pneumonie et asthme bronchique.
Parmi les 108 enfants nés d’une mère non-fumeuse :
48 n’ont jamais été hospitalisé pour une affection respiratoire cette année – 44%
32 ont été hospitalisé 1 à 3 fois cette année pour une affection respiratoire – 30%
20 ont été hospitalisé 4 à 6 fois cette année pour une affection respiratoire – 18,5%
8 ont été hospitalisé plus de 6 fois cette année pour une affection respiratoire – 7,5%
Parmi les 96 enfants nés d’une mère fumeuse :
16 n’ont jamais été hospitalisé pour une affection respiratoire cette année – 17%
20 ont été hospitalisé 1 à 3 fois cette année pour une affection respiratoire – 21%
36 ont été hospitalisé 4 à 6 fois cette année pour une affection respiratoire – 37%
24 ont été hospitalisé plus de 6 fois cette année pour une affection respiratoire – 25%
Fig.3.27. Répartition des hospitalisations pour une affection respiratoire cette année
III.2.27. Répartition des enfants selon le nombre de consultations médicales vie entière pour un motif respiratoire
Nous avons étudié le nombre de consultations médicales effectuées durant la vie entière de l’enfant pour les pathologies suivantes : rhume, bronchite, bronchiolite, laryngite, pneumonie et asthme bronchique.
Durant toute la vie des 108 enfants nés d’une mère non-fumeuse :
40 ont consulté 1 à 3 fois pour un motif respiratoire – 37%
32 ont consulté 4 à 6 fois pour un motif respiratoire – 30%
24 ont consulté 7 à 10 fois pour un motif respiratoire – 22%
8 ont consulté 11 à 15 fois pour un motif respiratoire – 7%
4 ont consulté plus de 15 fois pour un motif respiratoire – 4%
Durant toute la vie des 96 enfants nés d’une mère fumeuse :
8 ont consulté 1 à 3 fois pour un motif respiratoire – 8%
28 ont consulté 4 à 6 fois pour un motif respiratoire – 29%
32 ont consulté 7 à 10 fois pour un motif respiratoire – 33%
12 ont consulté 11 à 15 fois pour un motif respiratoire – 13%
16 ont consulté plus de 15 fois pour un motif respiratoire – 17%
Fig.3.28. Consultations médicales vie entière pour un motif respiratoire
III.2.28. Répartition des enfants selon le nombre d’hospitalisation vie entière pour un motif respiratoire
Nous avons étudié le nombre d’hospitalisations effectuées cette année durant la vie entière de l’enfant pour les pathologies suivantes : rhume, bronchite, bronchiolite, laryngite, pneumonie et asthme bronchique.
Durant toute la vie des 108 enfants nés d’une mère non-fumeuse :
28 n’ont jamais été hospitalisé pour un motif respiratoire – 26%
52 ont été hospitalisé 1 à 3 fois pour un motif respiratoire – 48%
20 ont été hospitalisé 4 à 6 fois pour un motif respiratoire – 18,5%
6 ont été hospitalisé 7 à 10 fois pour un motif respiratoire – 5,5%
Aucun n’a été hospitalisé 11 à 15 fois pour un motif respiratoire – 0%
2 ont été hospitalisé plus de 15 fois pour un motif respiratoire – 2%
Durant toute la vie des 96 enfants nés d’une mère fumeuse :
4 n’ont jamais été hospitalisé pour un motif respiratoire – 4%
28 ont été hospitalisé 1 à 3 fois pour un motif respiratoire – 29%
40 ont été hospitalisé 4 à 6 fois pour un motif respiratoire – 42 %
15 ont été hospitalisé 7 à 10 fois pour un motif respiratoire – 16%
5 ont été hospitalisé 11 à 15 fois pour un motif respiratoire – 5%
4 ont été hospitalisé plus de 15 fois pour un motif respiratoire – 4%
Fig.3.29. Hospitalisation vie entière
III.2.29. Incidence de l’asthme chez l’enfant selon le statut tabagique de la mère
Parmi les 108 enfants nés d’une mère non-fumeuse :
1 seul a été diagnostiqué avec de l’asthme bronchique – 4%
104 n’ont pas d’asthme bronchique – 96%
Fig.3.30. Incidence de l’asthme chez les enfants nés de mères non-fumeuses
Parmi les 96 enfants nés d’une mère fumeuse :
28 ont été diagnostiqué avec de l’asthme bronchique – 29%
68 n’ont pas d’asthme bronchique – 71%
Fig.3.31. Incidence de l’asthme chez les enfants nés de mères fumeuses
III.3. Interprétation des résultats obtenus
Nous avons distribué le questionnaire utilisé dans cette étude entre février 2015 et mars 2016 dans les services de Gynécologie et de Pédiatrie de l’hôpital public d’Arad.
Nous avons obtenu une population de 204 mères, dont 96 mères se déclarant fumeuses et 108 non-fumeuses. Nous étudions donc 47% de femmes fumeuses et 53% de femmes non-fumeuses, les 2 catégories sont comparables.
En ce qui concerne l’éducation des mères, on observe que :
48% des femmes non-fumeuses n’ont jamais été à l’école, contre 17% des femmes fumeuses
Les femmes fumeuses sont plus nombreuses à avoir continué l’école jusqu’à la huitième classe et jusqu’au lycée
La proportion de femmes ayant suivi des études supérieures est comparable
On peut donc en déduire que les femmes fumeuses ont tendance à avoir un meilleur accès à l’éducation que les femmes non-fumeuses et que l’éducation n’est pas un facteur protecteur contre le tabagisme, il pourrait même être un facteur favorisant.
En ce qui concerne le domicile des mères, on observe que les proportions sont similaires dans les deux catégories étudiées.
En considérant l’âge de la mère à la naissance de l’enfant, on observe que :
Les mères non-fumeuses sont plus nombreuses que les mères fumeuses à avoir eu leur enfant avant 20 ans : 37% contre 29%
La proportion de mères fumeuses ayant eu leur enfant entre 20 et 30 ans est plus élevée que chez les non-fumeuses : 63% contre 52%
Ces différences sont probablement liées à l’éducation des mères. En effet, les mères fumeuses étant plus nombreuses à poursuivre leurs études universitaires, cela pourrait conduire à des naissances plus tardives que chez les femmes non-fumeuses.
En répartissant les mères selon l’âge de l’enfant hospitalisé, on observe que les proportions des 4 catégories d’âge sont similaires. Il n’y a pas de différence majeure entre l’âge des enfants hospitalisés nés d’une mère fumeuse par rapport à une mère non-fumeuse.
La répartition des mères fumeuses selon la durée de leur tabagisme permet d’observer que 79% fument depuis plus de 5 ans et seulement 21% des femmes fument depuis moins de 5 ans.
Le panel de femmes fumeuses est donc constitué de femmes ayant un réel passé tabagique.
Concernant la répartition des mères fumeuses selon qu’elles fument ou non dans le milieu de vie de l’enfant, on observe que seulement 37,5% d’entre elles s’abstiennent de fumer à la maison ou dans la voiture. Elles sont 62,5% à fumer dans le milieu de vie de l’enfant, et donc à le soumettre au tabagisme passif.
Il ne semble pas y avoir de corrélation entre éduction, accès à l’information et abstention tabagique en présence de l’enfant.
La répartition des mères fumant dans le milieu de vie en fonction de leur consommation tabagique journalière permet de remarquer que 47% fument moins de 10 cigarettes par jour et 53% en fument plus de 10.
Plus de la moitié du panel de mères fumant dans le milieu de vie fume donc plus d’un demi-paquet de cigarette par jour.
Lorsqu’on s’intéresse au tabagisme durant la grossesse, on remarque que 58% des femmes fumeuses ont renoncé au tabac durant la grossesse.
Il semble donc que ces mères soient averties des risques néfastes potentiels du tabagisme passif durant la grossesse. En comparant ces données avec celles obtenues concernant le tabagisme maternel dans le milieu de vie, il semblerait que les femmes soient moins averties des risques du tabagisme passif ex-utero puisqu’elles sont seulement 37,5% à ne pas fumer dans le milieu de vie après la naissance de l’enfant, contre 58% durant la grossesse.
Parmi les mères ayant fumé pendant la grossesse, on remarque que 87,5% d’entre elles ont fumé moins de 10 cigarettes par jour, et seulement 12,5% en ont fumé plus de 10.
En comparant avec la consommation tabagique des mères fumant dans le milieu de vie, on peut conclure que les femmes ayant continué à fumer pendant la grossesse ont nettement réduit leur consommation tabagique.
En considérant le statut marital des mères, on observe que les femmes non-fumeuses sont légèrement plus nombreuses à être célibataires que les femmes fumeuses : 18,5% contre 12,5%.
Il ne s’agit probablement pas d’un résultat significatif.
Nous avons cherché à connaitre l’état tabagique des conjoints des mères participantes et nous avons remarqué que le statut tabagique de la mère est corrélé avec celui du père.
En effet, 77% des femmes non-fumeuses ont un conjoint non-fumeur et 90,5% des femmes fumeuses ont un conjoint fumeur.
Le comportement des conjoints dans le milieu de vie diffère également en fonction du statut tabagique de la mère :
80% des conjoints fumeurs des mères non-fumeuses s’abstiennent de fumer dans le milieu de vie de l’enfant alors qu’ils sont seulement 26% chez les conjoints de mères fumeuses
74% des conjoints fumeurs des mères fumeuses fument dans le milieu de vie de l’enfant alors qu’ils ne sont que 20% chez les conjoints de mères non-fumeuses.
Il semble donc que les conjoints s’influencent l’un l’autre, les couples mixtes fumeurs-non-fumeurs ayant tendance à éviter de fumer dans le milieu de vie tandis que les couples fumeurs-fumeurs n’ont pas tendance à s’en abstenir.
Globalement, nous avons démontré que parmi les enfants nés de mères non-fumeuses, 95,5% ne sont pas exposés au tabagisme du conjoint, celui-ci étant soit non-fumeur, soit abstinent dans le milieu de vie.
En revanche, parmi les enfants nés de mères fumeuses, seulement 33% ne sont pas exposés au tabagisme du conjoint.
On peut donc en déduire que les enfants ayant des parents fumeurs sont beaucoup plus exposés au tabagisme passif que les enfants issus d’un couple mixte fumeur-non-fumeur.
L’exposition au tabagisme passif dans les couples mixtes concerne 20% des enfants. 80% ne sont donc pas exposés dans ces couples.
Dans les couples fumeurs, en recoupant les informations concernant les habitudes tabagiques de la mère et de son conjoint dans le milieu de vie de l’enfant, on remarque que 86% des enfants sont exposés au tabagisme passif et seulement 14% sont épargnés.
Il existe donc un lien clair entre le tabagisme des deux conjoints et l’exposition de l’enfant au tabagisme passif.
Lorsque l’on considère le poids de naissance des enfants, on remarque que le pourcentage d’enfants nés de mères fumeuses naissant avec un poids de naissance de moins de 2 kilogrammes est plus élevé que chez les non-fumeuses, 12,5% contre 4%. Il existe donc une augmentation de 300%.
Le tabagisme de la mère durant la grossesse, ainsi que son exposition au tabagisme passif semblent donc être des facteurs de risque de petit poids de naissance.
Concernant le terme de la grossesse, 21% des enfants nés d’une mère fumeuse sont nés prématurément contre 15% des enfants nés d’une mère non-fumeuse.
En particulier, les grands prématurés nés à 7 mois de grossesse sont 2 fois plus nombreux chez les mères fumeuses : 8% contre 4% chez les femmes non-fumeuses.
Le tabagisme de la mère durant la grossesse, ainsi que son exposition au tabagisme passif semblent donc être des facteurs de risque de prématurité.
Nous avons voulu nous intéresser aux nombres de consultations médicales effectuées dans l'année pour une pathologie respiratoire. Nous avons pris en compte les pathologies ci-après : rhume, rhinite, laryngite, bronchite, bronchiolite et pneumonie.
Nous avons remarqué que 80,5% des enfants non exposés au tabagisme passif ont consulté moins de 3 fois un médecin pour les pathologies citées cette année contre 41,5% des enfants exposés au tabagisme passif.
De plus, les enfants exposés sont presque 2 fois plus nombreux que les autres à avoir consulté 4 à 6 fois un médecin dans l'année et ils sont également 3,5% plus nombreux à avoir consulté plus de 6 fois dans l'année.
On peut donc conclure que le tabagisme passif de l'enfant entraîne une augmentation du nombre et de la fréquence des consultations médicales pour un motif respiratoire dans l'année.
Nous avons aussi voulu savoir si le tabagisme passif influait sur les hospitalisations de l'année pour une pathologie respiratoire. Nous avons pris en compte les pathologies ci-après : rhume, rhinite, laryngite, bronchite, bronchiolite et pneumonie.
Près de la moitié des enfants nés d'une mère non-fumeuse n'ont jamais été hospitalisé cette année pour un motif respiratoire contre seulement 17% des enfants nés d'une mère fumeuse. Les enfants exposés au tabagisme passif sont donc 2,5 fois plus nombreux que les autres à avoir été hospitalisé cette année dans un contexte respiratoire. En effet, 83% des enfants exposés ont été hospitalisé contre 56% des non exposés. Il existe donc un lien de causalité entre tabagisme passif et hospitalisation dans le cadre d'une pathologie respiratoire.
On remarque également que les enfants exposés ont une fréquence d'hospitalisation plus élevée que les enfants non exposés. En effet, ils sont 2 fois plus nombreux que les autres à avoir été hospitalisé 4 à 6 fois et ils sont 3 fois plus nombreux à avoir été hospitalisé plus de 6 fois.
On peut donc déduire que le tabagisme passif est un facteur favorisant les hospitalisations ainsi que leur fréquence.
Nous nous sommes également intéressé aux nombres de consultation médicales effectuées durant la vie entière de ces enfants en considérant les pathologies respiratoires sus-citées.
Nous avons remarqué que les 2/3 des enfants nés d’une mère non-fumeuse ont consulté 6 fois ou moins un médecin contre seulement 1/3 des enfants nés d’une mère fumeuse.
De plus, les enfants exposés au tabagisme passif sont 2 fois plus nombreux que les autres à avoir consulté plus de 7 fois un médecin.
Ils sont également 3 fois plus nombreux que les enfants non-exposés à avoir consulté plus de 15 fois un médecin pour un motif respiratoire durant leur vie entière.
On remarque nettement que les enfants exposés au tabagisme passif consultent plus souvent que les enfants non-exposés. Ils sont donc plus souvent amenés chez le médecin et sont donc de plus gros consommateurs de soins que les autres, ce qui engendre une augmentation des coûts pour la sécurité sociale.
Nous avons également cherché à répartir les enfants selon le nombre d’hospitalisation qu’ils ont subi pour une des pathologies respiratoires sus-citées au cours de leur existence.
On remarque immédiatement que les enfants nés d’une mère fumeuse sont 6,5 fois plus nombreux que les non-exposés à avoir été hospitalisé.
En effet, 26% des enfants nés d’une mère non-fumeuse n’ont jamais été hospitalisé contre seulement 4% des enfants exposés.
De plus, on peut voir que les enfants exposés au tabagisme sont plus fréquemment hospitalisés que les enfants non-exposés :
Ils sont 1,5 fois plus nombreux que les autres à avoir été hospitalisé 1 à 3 fois
Ils sont 2 fois plus nombreux que les autres à avoir été hospitalisé 4 à 6 fois
Ils sont 3 fois plus nombreux que les autres à avoir été hospitalisé plus de 7 fois
Ils sont 2 fois plus nombreux que les autres à avoir été hospitalisé plus de 15 fois
On note donc que les enfants exposés au tabagisme passif sont plus souvent hospitalisés que les enfants non-exposés.
Le tabagisme passif augmente donc clairement la fréquence d’hospitalisation des enfants exposés pour un motif respiratoire.
On peut dire que cette fréquence augmentée d’hospitalisation entraine une augmentation des coûts de santé des enfants concernés par rapport aux autres.
De plus, ces hospitalisations à répétition sont susceptibles d’entrainer des déscolarisations répétées avec à terme des risques d’échec scolaire.
Nous nous sommes ensuite intéressé à l’incidence de l’asthme chez les enfants exposés et non-exposés : seulement 4% des enfants non-exposés ont été diagnostiqué avec de l’asthme bronchique contre 29% des enfants exposés.
Les enfants exposés au tabagisme passif sont donc 7 fois plus nombreux que les autres à avoir été diagnostiqué. Il semblerait donc que le tabagisme passif soit un facteur de risque d’asthme bronchique bien que notre étude n’ait probablement pas la puissance nécessaire pour le démontrer formellement.
DISCUSSION
Notre étude était basée sur des questionnaires distribués dans les services de Pédiatrie et de Gynécologie de l’hôpital Municipal d’Arad entre février 2015 et mars 2016.
Nous voulions démontrer que le tabagisme parental dans le milieu de vie entraînait une hausse de l’incidence des maladies broncho-pulmonaires chez leur enfant. De plus, nous souhaitions également sensibiliser les parents aux dangers du tabagisme passif pour leur enfant.
Notre étude comprenait 204 mères, dont 96 fumeuses et 108 non-fumeuses.
Plus de la moitié des enfants nés d’une mère fumeuse étaient exposés au tabagisme passif dans leur milieu de vie, ce chiffre atteignant plus de 80% quand le père fumait également.
Notre étude démontre que les enfants exposés au tabagisme passif sont plus fréquemment atteints par des infections des voies aériennes que les non-exposés. De plus, ils sont également plus souvent hospitalisés suite à celles-ci, et ce dans des proportions non négligeables : seulement 17% des enfants exposés n’ont jamais été hospitalisé dans l’année contre plus de 50% des enfants non-exposés. De plus, les enfants exposés semblent plus sujets à l’asthme bronchique.
Nous avons aussi montré que le tabagisme passif est un facteur de risque de prématurité et de petit poids de naissance ce qui entraîne une augmentation des soins périnataux nécessaires à la survie de l’enfant, un surcoût sanitaire ainsi que des problèmes spécifiques liés à la prématurité pour l’enfant.
Nous avons remarqué que durant leur vie entière, les enfants exposés au tabagisme passif consultent plus souvent que les enfants non-exposés. Ils sont donc plus souvent amenés chez le médecin et sont donc de plus gros consommateurs de soins que les autres, ce qui engendre une augmentation des coûts pour la sécurité sociale.
Le tabagisme passif augmente clairement la fréquence d’hospitalisation vie entière des enfants exposés ce qui entraine également un surcoût. De plus, ces hospitalisations à répétition sont susceptibles d’entrainer des déscolarisations répétées avec à terme des risques d’échec scolaire
Lorsqu’on s’intéresse au tabagisme durant la grossesse, on remarque que 58% des femmes fumeuses ont renoncé au tabac durant la grossesse.
Il semble donc que ces mères soient averties des risques néfastes potentiels du tabagisme passif durant la grossesse mais qu’elles soient moins sensibilisées aux risques du tabagisme passif ex-utero puisqu’elles sont seulement 37,5% à ne pas fumer dans le milieu de vie après la naissance de l’enfant, contre 58% durant la grossesse.
Ces résultats sont en accord avec ceux des études internationales qui ont servi de base à la législation anti-tabac en Europe.
Cette législation anti-tabac permet de protéger activement les non-fumeurs en interdisant de fumer dans tous les lieux fermés accueillant du public ou qui constituent des lieux de travail, dans les établissements de santé, dans l'ensemble des transports en commun, et dans toute l'enceinte des établissements scolaires. De plus, le fait de ne pas respecter cette interdiction est sanctionné par une contravention. Toute publicité directe ou indirecte en faveur du tabac est également interdite.
Parallèlement à cette interdiction de fumer dans les lieux publics, un dispositif d’accompagnement et d’aide à l’arrêt du tabac est mis en place. Celui-ci permet de faciliter le sevrage grâce à des groupes de soutien, des consultations individuelles gratuites et accessibles ainsi que par la prise en charge des médicaments aidant à l’arrêt.
Enfin, une stratégie de communication gouvernementale anti-tabac qui informe sur les méfaits du tabagisme, sur les modalités de l’interdiction et incite à l’arrêt du tabac est mise en place. Des campagnes télévisées sont également utilisées pour toucher un plus large public.
En conclusion, le tabagisme passif est un réel problème de santé publique, en particulier chez l’enfant.
Nous pouvons dire que l’incidence des pathologies broncho-pulmonaires chez les enfants exposés au tabagisme passif est plus élevée que chez les enfants non-exposés, qu’il constitue un risque réel pour la santé de l’enfant et qu’il représente un coût non-négligeable pour la sécurité sociale.
Il est donc du devoir de chacun d’entre nous de lutter contre le tabagisme passif. L’Etat doit promouvoir l’interdiction de fumer dans tous les lieux publics et sensibiliser le grand public au danger du tabagisme passif tandis que les médecins doivent éduquer leurs patients pour qu’à terme les adultes sachent les risques qu’ils font courir à leurs enfants et qu’ils arrêtent de fumer non seulement en leur présence, mais également dans le milieu de vie.
CONTRIBUTIONS PERSONNELLES
Le tabagisme passif est un problème majeur de santé publique bien qu’il reste méconnu du grand public.
C’est pourquoi nous avons souhaité étudier les habitudes de vie des parents fumeurs pour pouvoir les comparer à celles des parents non-fumeurs et ainsi mettre en évidence les conséquences du tabagisme passif sur la santé de leurs enfants.
Il est important que les parents connaissent les risques qu’ils font courir à leurs enfants en fumant dans le milieu de vie de façon à pouvoir les en protéger.
Cette étude a démontré que les enfants exposés au tabagisme passif sont plus fréquemment atteints par des infections des voies aériennes que les autres et qu’ils sont également plus souvent hospitalisés à la suite de celles-ci.
De plus, nous avons également montré que le tabagisme passif est un facteur de risque d’asthme bronchique, de prématurité et de petit poids de naissance.
Outre l’impact du tabagisme passif sur la santé des enfants exposés, ces différents éléments permettent de dire que ces enfants sont de plus gros consommateurs de soins que les autres, ce qui engendre une augmentation des coûts pour la sécurité sociale ainsi qu’un risque de déscolarisation et d’échec scolaire.
Le tabagisme passif met donc en jeu non seulement la santé des enfants exposés, mais également leur scolarité et représente un coût non-négligeable pour la sécurité sociale.
Il est donc du devoir de chacun d’entre nous de lutter contre le tabagisme passif. L’Etat doit promouvoir l’interdiction de fumer dans tous les lieux publics et sensibiliser le grand public au danger du tabagisme passif tandis que les médecins doivent éduquer leurs patients pour qu’à terme les adultes sachent les risques qu’ils font courir à leurs enfants et qu’ils arrêtent de fumer non seulement en leur présence, mais également dans le milieu de vie.
Cette étude a été réalisée en plusieurs étapes, entre janvier 2015 et mai 2016.
J’ai tout d’abord effectué des recherches sur les constituants toxiques du tabac, sur le tabagisme passif ainsi que sur les risques encourus par les enfants qui y sont exposés.
J’ai ensuite créé des questionnaires composés de 27 questions permettant de cibler les points essentiels permettant de répondre aux objectifs de cette étude.
Ces questionnaires ont été distribué dans les services de Pédiatrie et de Gynécologie de l’hôpital Municipal d’Arad entre février 2015 et mars 2016.
Enfin, j’ai recoupé les informations obtenues à l’aide des 204 questionnaires remplis avant de les introduire dans des tableaux de façon à créer des graphiques à l’aide du logiciel Microsoft Excel. J’ai ainsi pu trier puis analyser les informations obtenues et aboutir aux résultats de ce travail.
RESUME EN ROUMAIN
Fumatul passiv este inhalarea involuntară, la non-fumător, fumatul emis în vecinătatea lui unuia sau a mai multor fumători subiecți. Acesta este unul dintre cele mai comune poluanți atmosferici în mediul interior.
Fumatul pasiv este o problema de sanatate publica in intreaga lume, deoarece se estimează că mai mult de jumătate dintre copii sunt expuși la fumatul pasiv în timpul copilăriei, chiar daca acestea sunt deosebit de vulnerabile. Această expunere crește incidența și severitatea multor boli respiratorii, incluzând riscului de moarte subita a sugarului.
Din momentul ca au fost identificate efectele nocive ale fumatului pasiv, a devenit principala țintă a politicilor anti-fumat în loc în majoritatea țărilor occidentale.
Obiectivul principal al acestui studiu este de a demonstra că fumatul parental exercitat în mediul de viață al copilului conduce la o incidență crescută a bolilor bronhopulmonare.
Am studiat influența fumatului pasiv asupra următoarelor afectiunii: răceala, bronșită, bronsiolita, laringita, pneumonie și astmul bronșic.
Obiectivul secundar este de a sensibiliza părinții asupra faptului dovedit științific că fumatul în mediul de origine al copilului dăunează sănătății sale și pentru a reaminti profesionistilor din domeniul sanatatii, care au un rol vital pentru prevenirea lui.
Pentru acest studiu, am decis să utilizeze metoda chestionarului în serviciile de pediatrie și de ginecologie a Spitalului Judetean Arad, din februarie 2015 pana la martie 2016.
Am cerut aceleași întrebări tuturor mamelor participante, atunci am verificat rezultatele pentru a crea grafice și să le interpreteze.
Un total de 204 mame au răspuns la chestionarul nostru, inclusiv 96 mame fumatoare (47%) si 108 nefumatoare (53%). Cele două grupuri au fost astfel comparabile.
Peste 60% dintre copiii născuți din mame fumatoare au fost expusi la fumatul matern în mediul de viata lor și, dacă luăm în considerare fumatul patern, constatăm că peste 80% dintre copiii care au doi parinti care fumeaza sunt expusi la fumatul pasiv.
In schimb, doar 4,5% dintre copiii născuți la categoria mame non-fumatoare au fost expuse la fumatul paternal.
Am dorit să se concentrezem asupra numărului de consultații medicale în anul de boli respiratorii. Am luat în considerare condițiile de mai jos: răceala, rinită, laringită, bronșită, bronșiolită și pneumonie.
Am observat că 80,5% din copiilor exposate la fumatul pasiv au văzut mai puțin de 3 ori un medic pentru bolile enumerate în acest an față de 41,5% dintre copiii expusi la fumatul pasiv.
In plus, copiii expuși au aproape de 2 ori mai multe sanse decat altele de ar fi vizitat de 4-6 ori un medic în anul și acestea si au de 3,5%, mai multe sanse de ar fi consultat mai mult de 6 ori pe an.
De asemenea, am dorit sa stim daca fumatul pasiv a influențat spitalizarea anului pentru tulburările respiratorii provocate. Am observat ca copiii expusi la fumatul pasiv au 2,5 ori mai multe sanse decat altele de a fi fost spitalizat în acest an într-un context respirator. In plus, acesti copii sunt spitalizati mai frecvent decât altele.
Am fost, de asemenea, interesata în consultarea medicală efectuate pe parcursul duratei de viață a acestor copii prin luarea în considerare bolile respiratorii ridicate si am constatat ca copiii expusi la fumul de pasiv au de 2 ori mai multe sanse decat altele de a fi consultat de mai mult de 7 ori consultat de un medic mai frecvent decât altele.
De asemenea, am căutat să împartă copiii în funcție de numărul de spitalizare au suferit pentru patologii respiratorii ridicate în timpul existenței lor și am observat că fumatul pasiv a crescut în mod clar frecvența de consultații și spitalizări de durata de viata copii expuși.
Copiii expusi la fumul de pasiv au de 7 ori mai multe sanse decat altele de a fi fost diagnosticat cu astm bronșic. Acest lucru sugerează că este un factor de risc de astm bronșic, dar studiul nostru nu este suficienta pentru a demonstra în mod oficial.
Prin urmare, am arătat că fumatul pasiv a crescut frecventa de consultații medicale și a spitalizari de copii expusi la bolile respiratorii luate în studiu. Prin urmare, crește deși incidența infecțiilor respiratorii la copii.
In plus, am arătat că procentul de copii născuți de mame fumatoare nascuti cu o greutate la naștere mai mică de 2 kg, a fost mai mare decât nefumătorii, 12,5% față de 4%.
Fumatul mamei in timpul sarcinii si expunerea la fumatul pasiv par a fi factori de risc pentru greutate mică la naștere.
În ceea ce privește termenul de sarcină, 21% dintre copiii născuți din mame fumatoare sunt născuți prematur împotriva a 15% dintre copiii născuți din mame non-fumatoare.
În special, copiii foarte prematuri nascuti la 7 luni de sarcină sunt de 2 ori mai mari la mame fumatoare : 8% fata de 4% in randul femeilor care nu au fumat.
Fumatul mamei in timpul sarcinii si expunerea la fumatul pasiv par a fi factori de risc prematuritate.
Studiul nostru arata ca fumatul pasiv creste intr-adevar, incidența infecțiilor respiratorii la copii. Aceasta are ca rezultat o creștere a consultații medicale si spitalizari care genereaza costuri mai mari de sanatate si riscul de abandon școlar și de eșec. In plus, am aratat, de asemenea, că fumatul pasiv este un factor de risc pentru prematuritate si greutatea mica la nastere.
Aceste rezultate sunt în concordanță cu cele ale studiilor internaționale, care au stat la baza legislației anti-fumat în Europa.
Această legislație anti-tutun permite să protejeze în mod activ nefumătorilor prin interzicerea fumatului în toate spațiile pe închise deschise publicului sau care constituie locuri de muncă, în instituțiile de sănătate în toate mijloacele de transport public, și toate motivele școlare. În cele din urmă o strategie de comunicare guvernamentală anti-fumat, care informează în legătură cu daunele fumatului, în condițiile interdicției și încurajează renunțarea la fumat trebuie să fie, de asemenea, pusă în aplicare.
CONCLUSION
Nous avons étudié une population de 204 mères, 96 mères fumeuses et 108 mères non-fumeuses.
Parmi les enfants nés d’une mère non-fumeuse, 95,5% ne sont pas exposés au tabagisme passif dans leur milieu de vie et 4,5% sont exposés au tabagisme du conjoint de la mère.
Parmi les enfants nés d’une mère fumeuse, 67% sont exposés au tabagisme passif du conjoint dans le milieu due vie et 33% n’y sont pas exposés.
Concernant les couples fumeurs, 86% d’entre eux fument dans le milieu de vie et exposent leur enfant au tabagisme passif.
L’exposition de la mère au tabagisme durant la grossesse augmente de 300% le risque de petit poids de naissance par rapport à une mère non exposée.
Les enfants nés grands prématurés, à 7 mois de grossesse, sont 2 fois plus nombreux chez les mères fumeuses que chez les mères non-fumeuses.
Nous nous sommes intéressés aux consultations médicales et aux hospitalisations annuelles et vie entière concernant les pathologies suivantes : rhume, rhinite, laryngite, bronchite, bronchiolite et pneumonie.
Les enfants exposés au tabagisme passif sont presque 2 fois plus nombreux que les autres à avoir consulté 4 à 6 fois un médecin dans l'année. Le tabagisme passif entraîne une augmentation du nombre et de la fréquence des consultations médicales annuelles pour un motif respiratoire.
Les enfants exposés au tabagisme passif sont 2,5 fois plus nombreux que les autres à avoir été hospitalisé cette année dans un contexte respiratoire. De plus, les enfants exposés sont plus fréquemment hospitalisés que les autres. Le tabagisme passif est donc un facteur favorisant les hospitalisations ainsi que leur fréquence.
Les enfants exposés au tabagisme passif consultent plus souvent que les enfants non-exposés. En effet, ils sont 2 fois plus nombreux que les autres à avoir consulté plus de 7 fois un médecin et ils sont également 3 fois plus nombreux que les enfants non-exposés à avoir consulté plus de 15 fois un médecin pour un motif respiratoire durant leur vie entière.
Les enfants nés d’une mère fumeuse sont 6,5 fois plus nombreux que les non-exposés à avoir été hospitalisé au cours de leur vie et ils sont aussi 2 fois plus nombreux que les autres à avoir été hospitalisé plus de 15 fois. Le tabagisme passif augmente donc le risque d’hospitalisation ainsi que leur fréquence.
Les enfants exposés au tabagisme passif sont 7 fois plus nombreux que les autres à avoir été diagnostiqué avec de l’asthme bronchique. Il semblerait donc que le tabagisme passif soit un facteur de risque d’asthme bronchique bien que notre étude n’ait probablement pas la puissance nécessaire pour le démontrer formellement.
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ANNEXE
Veuillez trouver ci-après le questionnaire utilisé durant notre étude – annexe numéro 1.
CHESTIONAR DESPRE TUTUNUL
Ce vârstă are copilul dumneavoastră bolnav?
a. 1-3 ani
b. 4-6 ani
c. 7-12 ani
d. 13-18 ani
Ce studii aveți?
a. Nu am fost la școală
b. 8 clase
c. Liceul
d. Facultate
Locuiți :
a. La țară
b. La oraș
La ce vârstă ați avut copilul dumneavoastră?
a. Sub 20 de ani
b. 20-30 de ani
c. 30-40 de ani
d. Peste 40 de ani
Sunteți căsătorită (sau trăiți în cuplu)?
a. Da
b. Nu
Dacă sunteți căsătorită soțul dumneavoastră fumează?
a. Da
b. Nu
Fumați :
a. Da
b. Nu
Fumați în mediul în care trăiește copilul dumneavoastră (casă, mașină)?
a. Da
b. Nu
Dacă da, câte țigări pe zi?
a. 1-5
b. 6-10
c. 10-20
d. Peste 20
De cât timp fumați:
a. Mai puțin de 5 ani
b. 5-10 ani
c. 11-19 ani
d. Mai mult de 20 ani
Ați fumat în timpul sarcinii?
a. Da
b. Nu
Câte țigări pe zi ați fumat în timpul sarcinii?
a. 1-5
b. 6-10
d. 10-20
e. Peste 20
Ați renunțat la consumul de țigări pe perioada de sarcină?
a. Da
b. Nu
Soțul dumneavostră a fumat în casă în timp ce erați însărcinată?
a. Da
b. Nu
Soțul dumneavostră fumează în mediul în care trăiește copilul dumneavoastră (casă, mașină)?
a. Da
b. Nu
Ce a fost greutatea copilul vostru la nastere?
a. Sub 2 kilograme
b. 2-3 kilograme
c. 3-4 kilograme
d. Peste 4 kilograme
La câte luni de sarcină s-a născut?
a. 9 luni
b. 8 luni
c. 7 luni
Ați alăptat copilul dumneavoastră?
a. Da
b. Nu
Dacă da, cât timp ?
a. 1-2 luni
b. 3-5 luni
c. 6 luni
d. Peste 6 luni
De câte ori ați dus anul acesta copilul la medic pentru o afecțiune respiratorie (răceală, laringită, bronsiolită, bronsită, pneumonie)?
a. 1-3 ori
b. 4-6 ori
b. Mai mult de 6 ori
c. Niciodată
De câte ori a fost spitalizat pentru o afecțiune respiratorie (răceală, laringită, bronsiolită, bronsită, pneumonie)?
a. 1-3 ori
b. 4-6 ori
c. Mai mult de 6 ori
d. Niciodată
In toata viața copilului vostru, de câte ori l-ați dus la medic pentru o afecțiune respiratorie (răceală, laringită, bronsiolită, bronsită, pneumonie)?
a. Niciodată
b. 1-3 ori
c. 4-6 ori
d. 7-10 ori
e. 11-15 ori
f. Mai mult de 15 ori
In toata viața copilului vostru, de câte ori a fost spitalizat pentru o afecțiune respiratorie (răceală, laringită, bronsiolită, bronsită, pneumonie)?
a. Niciodată
b. 1-3 ori
c. 4-6 ori
d. 7-10 ori
e. 11-15 ori
f. Mai mult de 15 ori
Copilul dumneavostră a fost diagnosticat cu astm bronșic?
a. Da
b. Nu
Dacă da, când a fost diagnosticat?
a. Sub vârsta de1 an
b. La vârsta de 2-3 ani
c. La vârsta de 4-5 ani
d. Avea vârsta mai mare de 6 ani
Câte crize de astm bronșic în medie pe an a făcut copilul dumneavostră?
a. Niciuna
b. 1-2
c. 3-5
d. 6-9
e. Mai mult de 10
La ce vârstă a făcut prima criză de astm bronșic?
a. Sub vârsta de 1 an
b. Între 2 și 3 ani
c. La vârsta de 4-5 ani
d. Avea vârsta mai mare de 6 ani
Copilul dumneavostră este încă sub tratament pentru astm bronșic?
a. Da
b. Nu
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