Etiquette Passe Et Present
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FACULTATEA DE ……………………………………………………..
TRADUCTOLOGIE SI INTERPRETARIAT ÎN LIMBA FRANCEZA
LUCRARE DE DISERTAȚIE
L’ETIQUETTE ET LES BONNES MANIÈRES EN FRANCE
Coordonator științific,
prof. univ. dr. ………………
Candidat,
POP MARIANA
(ORAȘUL)
2016
Contenu
Argument
Approche historique de l’étiquette française
I.1. Aperçu historique des bonnes manières en France
I.2. Variations temporelles et culturelles des pratiques et des valeurs
I.3. Les bonnes manières dans l’univers littéraire
Les fonctions de l’étiquette
II.1. La fonction psychologique
II.2. Les enjeux communicationnels
II.3. La fonction sociale
moderne et l’art du savoir-vivre
III.1.Valeurs et principes fondamentaux du savoir-vivre français contemporain
III.2. Les bonnes manières dans la société contemporaine
Conclusions
Bibliographie
Argument
De nos jours, la société française se caractérise par son aspect diversifié, par la présence de plusieurs cultures et religions, ayant des tendances différentes et parfois opposées. On se demande de plus en plus souvent quel est le rôle des bonnes manières dans une société où le mélange des cultures est si évident, si le savoir-vivre français trouve encore sa place dans les préoccupations des Français.
La France reste le pays de l’étiquette. Son histoire a beaucoup contribué à son évolution complexe, qui a vécu son apogée à l’époque de Louis XIV. L’apparition de l’étiquette, son rôle, ses aspects définitoires, ses évolutions en concordance avec les moments historiques de la France, sa présence et son rôle dans la société contemporaine représentent des objectifs directs de la démarche ci-dessous.
Nous nous proposons d’analyser les origines de l’étiquette en France, son évolution jusqu’à présente et les transformations subisses dans de divers moments historiques. La présence et la complexité des normes de l’étiquette à la Cour Royale du Louis XIV, le Roi-Soleil, sont comparées au monde contemporain. L’évolution temporelle a assuré une variation des pratiques et des valeurs de la France, mais les principes qui les gouvernent restent les mêmes. En ce sens, nous nous proposons d’observer les permutations des valeurs du point de vue temporel, spatial et culturel.
Demander à une société de respecter des normes exige de bien motiver leur existence. Le présent ouvrage se propose de présenter les fonctions et l’importance du respect de l’étiquette en France, en insistant sur la fonction psychologique, la fonction sociale et les enjeux communicationnels.
Les analystes et les historiens ont toujours remarqué un certain déclin entre le passé et le présent de la France. Chaque époque se caractérise par certains aspects qui connaissent une évolution positive et d’autres qui régressent. Le XXIème siècle constitue une époque d’essor des aspects multiculturels, un échange fort et pratique entre les cultures et les civilisations, les vaques d’immigrations le rendant possible.
Pourtant, la France enregistre une forte décadence en ce qui concerne le respect de l’étiquette. L’école, la famille, la société, l’État sont les responsables directs du manque d’éducation des jeunes envers la popularisation des bonnes manières. Les jeunes d’aujourd’hui ne trouvent plus la signification de respecter des normes qui ne sont plus représentatives pour la vie actuelle en France. Ils cherchent des astuces pour une bonne intégration, pour un bon dialogue et une bonne qualité de la vie, dans une société où les bonnes manières doivent s’affirmer et lutter contre la xénophobie, le racisme, les inégalités sociales.
Les justifications de la nécessité des bonnes manières ont beaucoup changé. Nous nous proposons d’analyser le changement de perspective en ce qui concerne les valeurs et les principes fondamentaux qui dirigent le savoir-être contemporain, en adaptant les normes aux mœurs et coutumes d’une société diversifiée.
La présence des bonnes manières et le respect pour l’étiquette française dans la société contemporaine restent des sujets attirants dans un monde où les enjeux économiques sont plus importants que ceux culturels. Le multiculturalisme de la société française devient un défi pour la protection de la culture et de la civilisation française, où l’esprit français authentique souffre de permutations évidentes.
Approche historique de l’étiquette française
I.1. Aperçu historique des bonnes manières en France
Retracer l’histoire de l’évolution de l’étiquette en France suppose une approche parfois intuitive et logique, puisqu’on fait associer les modèles de conduite et le savoir-vivre à quelques dates majeures de l’histoire et de la littérature de la France. Ainsi, les traces de l’existence de l’étiquette se font remarquer dans les écrits, qui ont ou non un but pédagogique, qui se proposent d’établir, de rappeler ou d’éduquer les bonnes manières.
Si on trouve à l’Antiquité des textes courts qui se proposent seulement de présenter les règles à respecter dans des circonstances précises, ceux-ci évoluent jusqu'à des œuvres de grande profusion, comme ceux de Sénèque et de Cicéron qui mettent la courtoisie au rang de principe. Le XVIème siècle est marqué par l’apparition et le développement de la littérature de la politesse, en tant que le XIXème siècle connaît l’épanouissement du savoir-vivre moderne.
Les quatre vertus dont Cicéron parle dans le De officiis sont représentés par la «scientia » ça veut dire la sagesse, la grandeur d’âme – « la fortitudo», l’idéal de sincérité – « la beneficentia» et le sens de la mesure – « modestia». Ils seront repris et réinterprétés dans le Moyen Âge par les écrivains intéressés par l’étiquette et les bonnes manières en France.
L’art d’aimer d’Ovide imprime une attitude plus pratique, plus pragmatique sur le savoir-vivre français, en présentant des règles et des conseils pour obtenir le succès en amour, en tant que les règles monastiques très méticuleuses, pointent tous les détails de la vie ordinaire. La précision est une qualité dont réjouissent ces textes qui attirent l’attention par les leçons transmises. Les analystes ont remarqué une similitude entre la rigueur morale et la tenue corporelle et même l’évolution des buts exclusivement spirituels aux objectifs sociaux des bonnes manières.
Sénèque, Cicéron, Saint Jérôme ou Saint Ambroise sont, sans doute, mentionnés comme référence morale pour l’Antiquité et comme ressource fondamentale pour les œuvres du Moyen Âge. La préoccupation pour les aspects pratiques de la vie sociale et pour l’inspiration morale à la fois est mise en évidence dans les divers œuvres traitant ce sujet.
Le prototype courtois du Moyen Âge représente un idéal qui met en premier une vie sociale agréable, avec des individus amusants, charmants, étincelants. On peut rencontrer cet idéal humain dans des œuvres fictionnelles, aussi que dans des fragments éducatifs qui traitent le savoir-vivre et les bonnes manières. Ce type de textes préfigure les traits de civilité du XVIème siècle.
Urbanus Magnus, une véritable encyclopédie su la tenue et le caractère du modèle humain ou le De institutione novitiorum de Saint-Victor sont les plus renommés traités qui se proposent d’inculquer la discipline d’une vie, avec tout ce qu’elle suppose – vie sociale, vie familiale, attitude vers soi. Facets regroupe des textes consacrés aux laïques, qui dispersent l’idéal courtois, caractérisé par beaucoup de distinction, de grâce, de religion et de vertus.
L’évolution des mœurs à travers les années marque aussi l’évolution des perspectives sur l’étiquette et les bonnes manières en France. Pendant le Moyen Age, elles sont enseignées de manière ludique aux enfants des grandes lignées, en utilisant les rimes et le rythme pour s’imposer. N Elias reprend dans son recueil quelques vers de l’époque :
«Celui qui se penche sur la soupière
Et malproprement y laisse couler sa bave
Comme un cochon ferait mieux d’aller rejoindre
Les autres bestiaux » (XIIIème siècle)
«Enfant, se tu es bien sçavant
Ne mès pas ta main le premier
Au plat mais laisse y toucher
Le maistre de l’hostel avant » (XVème siècle)
Le XVIème siècle renforce et dépasse en même temps la vision sur les bonnes manières et le besoin de l’étiquette pour tous les gens, de tous les milieux sociaux et familiaux. La littérature s’accorde pour réaliser une véritable éducation sociale, en imposant une conception philosophique sur l’existence humaine en général.
Il y a plusieurs traités considérés comme fondamentaux pour l’évolution du savoir-vivre, qui diversifient et assurent la diffusion des valeurs sociales. Le livre du courtisan de B. Castiglione propose un modèle humain idéalisé qui sera réinterprété à maintes reprises et même fixé comme un idéal social général. Il présente les qualités obligatoires du courtisan parfait, comme une bonne habilité corporelle, une haute moralité, ayant des aptitudes artistiques et littéraires. L’objectif de son œuvre est plutôt de modeler, puisqu’il ne présente pas une liste de règles à imposer, mais l’image d’un idéal humain.
De civilitate morum puerilium, dont l’auteur est le philosophe Erasme, a paru en 1530. Au contraire de son prédécesseur, il se propose d’enseigner aux enfants des principes fondamentaux qu’on doit respecter en différentes contextes de la vie. Les valeurs humaines sont mises en premier plan – la morale, le respect de soi et des autres, la propreté, même l’hygiène. L’auteur est lui-même issu d’un milieu intellectuel ou l’on met l’accent sur l’enfant bien éduqué à l’esprit des valeurs.
Ce qu’ils apportent de nouveau dans l’évolution de l’étiquette et des bonnes manières en Europe, en général, et en France en spécial, c’est la représentation de l’être humain qu’ils fournissent et le sens de leur existence. Ils ignorent la relation de l’individu avec la religion, insistant sur le côté social, relationnel, culturel.
En France, on fait promouvoir l’image d’un être vertueux, où la vie au milieu de la société devient essentielle. Les bonnes manières gagnent un nouveau sens, celui du bien-vivre dans une société en pleine évolution historique, sociale et culturelle. Le nouveau traité de la civilité qui se pratique en France parmi les honnêtes gens publie en 1671 par Antoine de Courtin impose le principe des « quatre circonstances». Le contexte situationnel, dont le lieu, la date, la condition et l’âge peuvent imposer un certain comportement. Celui-ci est devenu le principe de base du savoir-vivre moderne, contemporain, étant donné la complexité et la diversification des éléments y compris.
La France reste dans la mémoire collective comme le pays le plus marqué par les bonnes manières et par l’importance accordée à l’existence de l’étiquette. Pourtant, chaque pays porte l’image de son art de vivre, en concordance directe avec le niveau de développement, la culture et ses œuvres de référence.
En Angleterre, l’image du gentilhomme évoque un individu d’origine noble, cultivé, élégant, pendant que le modèle réaliste et machiavélique domine la littérature espagnole. Pour l’Allemagne, la vie du XVIIème siècle crée une image complexe, philosophique et littéraire à la fois, où l’éducation contre les mœurs et l’égalité interhumaine sont les résultats d’une perspective culturelle et politique.
La diversité des traités sur l’étiquette et le savoir-vivre est le résultat du contexte historique, de l’évolution sociale et culturelle, de la forme artistique adoptée, de la relation établie avec la philosophie, la politique ou le quotidien. Ce type d’écriture répond aux besoins de l’époque et ressent les incertitudes de l’histoire. Par exemple, l’ascension du pouvoir de la bourgeoisie, qui marque la fin du XVIIIème siècle ou la Révolution Française du XVIIIème siècle influence aussi l’approche sur les mœurs et l’étiquette. L’écroulement des vieilles valeurs et de l’Ancien Régime mettent en plan second le respect et l’obéissance à l’étiquette. Par contre, les changements sociaux du XIXème siècle mettent, de nouveau, en valeur les bonnes manières. La bourgeoisie s’impose comme une nouvelle classe dominante qui se voit égale et concurrente de la noblesse, surtout en ce qui concerne les mœurs. Cela provoque un nouveau phénomène, celui de l’éducation de toute une population en ascension sociale, où la littérature de l’étiquette et du savoir-vivre devient «un genre précis, homogène, ayant ses propres règles qui le définissent et le différencient de tout autre genre littéraire.»
Le XIXème siècle transforme définitivement l’aspect des traités, en imposant une structure plus formelle et même plus rigoureuse, qui ordonne les grands thèmes d’après des évènements et des conditions. Considérés comme des guides pour la vie quotidienne, ils sont structurés selon le besoin, en fonction des moments importants de la vie sociale des bourgeois de l’époque : le baptême, le mariage, la mort à côté desquels on introduit les évènements sociaux d’importance réduite, comme le diner, le bal et tout autre type de cérémonie. L’époque où les rencontres sociales deviennent plus complexes et plus réglées impose ce nouveau type d’écriture face au respect de l’étiquette. Les chapitres et les sous-chapitres doivent être très bien organisés, de manière logique et visible, permettant à être consultés à tout moment.
Les changements historiques ont même emporté un nouveau personnage, dont la pleine ascension dans la vie sociale le transforme en bon interlocuteur des traités sur les bonnes manières. La femme et ses règles de conduite transforment l’écriture, en changeant le ton, l’attitude et le contenu, en transmettant les règles d’une femme à l’autre.
Même si elle correspond à une certaine époque, à une certaine histoire et culture, la littérature des bonnes manières reste accessible et intéressante même aujourd’hui, en gardant la structure instaurée au XIXème siècle, portant sur les grands évènements de la vie, les moments quotidiens importants ou la bonne relation en famille et en société.
Au cours du XXème siècle, on remarque une certaine évolution, au niveau formel et d’adaptation aux changements historiques. La disparition des certaines réalités et l’apparition d’autres provoque des permutations inhérentes. La relation avec les enfants, l’usage du portable, la conduite à l’étranger, voyager et travailler, avoir de bonnes relations dans le domaine personnel et professionnel représentent de nouveaux sujets qui apparaissent dans les traités de l’étiquette et du savoir-vivre français. Ces aspects ne sont plus aperçus comme des obligations, mais comme des plaisirs.
Néanmoins, s’il y a beaucoup de changements en ce qui concerne le ton, l’attitude, les sujets abordés, le système du savoir-vivre reste le même. On peut remarquer facilement des éléments de constance, qui assurent une évolution logique, une adaptation des principes aux besoins historiques, sociaux et culturels.
I.2. Variations temporelles et culturelles des pratiques et des valeurs
Les conditions temporelles et culturelles imposent une grande variété de perceptions sur les bonnes manières et sur l’importance de l’étiquette. Elles peuvent différer d’une époque à l’autre ou d’une région à l’autre.
L’écriture porte souvent l’empreinte de la contemporanéité, en intitulant son œuvre en utilisant l’épithète de « nouveau», « actuel », « de nos jours ». On peut facilement observer des différences, soit qu’il s’agit des différences situées en temps ou en espace. L’existence de distinctes cultures et la généralisation du dialogue interculturel comme résultat du perpétuel déplacement entre les pays, du multilinguisme et de la coexistence des cultures produit une véritable avalanche et une réelle diversification des perceptions sur l’étiquette et les bonnes manières.
Pourtant, on peut différencier aussi en tenant compte du contexte et des aspects individuels, personnels, comme résultat de l’éducation, de l’origine sociale, de la condition professionnelle. Mais cet aspect individuel reste d’une importance mineure, puisque l’évolution temporelle et l’aspect culturel représentent de véritables exigences.
Quant aux variations temporelles, on doit souligner les deux grands aspects, comme le changement du modèle d’une société et l’évolution des pratiques et des valeurs.
L’image idéalisée d’un individu élégant, bien élevé a évolué en temps, du courtisan du Moyen Âge jusqu’au gentilhomme du XXème siècle. Exceptant les petites différences resautées des pratiques et des valeurs d’une époque, les traits définitoires du modèle humain restent, cependant, les mêmes.
Le premier prototype important du savoir-vivre vient de la Renaissance italienne, vu comme un habile serviteur, un bon diplomate, un cavalier courageux et un remarquable homme d’armes. Son premier objectif est celui de plaire aux autres, de convaincre en utilisant ses manières, son élégance, sa manière de s’adresser. Il doit, pourtant, afficher une certaine nonchalance bien étudiée et bien contrôlée, qui représente l’opposée de l’affectation.
Du courtisan à l’ «honnête homme » du XVIIème siècle, on n’observe pas une transformation essentielle. Les éléments qui changent ne portent pas sur les vertus, sur les valeurs humaines demandées, mais sur le contexte historique et les pratiques sociales. On met l’accent sur des qualités similaires, comme l’origine élitiste, l’ouverture de l’esprit et l’aptitude vers la culture. Il doit être agréable et discret, faisant toujours attention aux autres, dans son but de leur plaire.
En suivant l’évolution temporelle du modèle humain proposé par les sociétés en pleins changements, on remarque l’influence du « gentleman» anglais sur l’ «honnête homme» français. Désignant un type humain qui se distingue par ses qualités et par sa naissance en même temps, le gentilhomme symbolise un idéal de la société anglaise élitiste. Bon sportif, artiste, correct et discret, il représente un homme d’une élégance extérieure et intérieure à la fois, qui sait mettre en évidence aussi les valeurs affectives de l’honnête homme français.
L’«homme distingué» de nos jours ne fait que ajouter des caractéristiques au profil de ses précurseurs, le modèle du courtois et du gentilhomme. Délicat et discret, l’homme moderne est un gardien du bon sens dans ses relations avec les autres, se respecte et respecte les autres, en mettant l’accent sur le cote social de sa vie. Il est capable de développer des relations sociales agréables, où les valeurs humaines sont respectées.
Une approche temporelle sur le modèle humain et l’image de l’étiquette nous montre facilement qu’il a connu des évolutions en temps, mais que les mêmes valeurs humaines coexistent. Les différences entre les divers types proviennent seulement de l’accent qui tombe, d’une époque à l’autre, sur une certaine valeur, en concordance avec les aspects sociaux.
Les changements historiques sur l’image de l’étiquette et du savoir-vivre sont dus à l’évolution de la société et du monde en général, modification du modèle humain et, en même temps, des réalités vécues. La société impose des changements des mœurs et des coutumes, en mettant en évidence une diversité de valeurs, en concordance directe avec la transformation du monde.
La variation temporelle engage l’usage d’autres pratiques, en relation avec l’évolution de la société. Dominique Picard, un fin psycho-sociologue, énumère l’art de la conversation et les représentations corporelles comme des exemples précis, qui surprennent le meilleur le changement de perspective d’une époque à l’autre.
Vue comme « pratique sociale» et symbole de la civilisation, la conversation n’occupe plus la même place dans la vision sur l’étiquette et le savoir-vivre. Ou, au moins, elle a changé de valeurs. Si, au Moyen Âge, la conversation représentait une source de joie, dans une société régnée par le manque d’activité réelle, elle était un élément essentiel des relations interhumaines.
Au cours des siècles, elle a gardé son rôle dans la construction des relations sociales, mais son importance a beaucoup changé. La diversification des emplois, l’existence d’une majorité de gens qui travaillent, l’ont transformée dans l’instrument principal des relations sociales.
Le même auteur met en évidence l’évolution de l’intérêt pour les aspects physionomiques et pour la gestuelle, pour lesquels l’ouverture d’esprit a mis l’empreinte.
Les valeurs humaines ont changés puisque la perspective sur elles-mêmes a changé. Les bonnes manières doivent être aujourd’hui pratiques et naturelles et le savoir-vivre doit justifier ses règles à partir de la contemporanéité. La liberté du choix, le plaisir, la volonté ont remplacé l’idée du devoir qui caractérisait la période antérieure.
L’attitude des gens envers l’étiquette, présente depuis des siècles dans la vie des Français, a souffert des modifications comme résultat de la nouvelle vie, de nouvelles relations sociales, des valeurs morales qui démarquent les nouvelles relations interhumaines.
La variation temporelle des pratiques et des valeurs est due, à la fois, à l’évolution technologique qui oblige l’homme moderne à s’adapter. L’individu devient, lui-même, plus important qu’il l’était, il a une responsabilité personnelle et un engagement social qu’il n’ignore pas.
Le fait que les nouvelles technologies se sont imposées dans la vie actuelle n’a pas provoqué l’invention de règles nouvelles, mais l’adaptation de celles qui existaient déjà. L’usage du téléphone mobile semble similaire à une visite réalisée autrefois, où l’on devait respecter un horaire de bon sens. Après une visite, on n’a plus l’habitude de rendre une seconde visite de remerciement, mais on a gardé l’idée de lancer aussi une invitation. Les changements ne sont pas essentiels, du point de vue de l’évolution temporelle, puisque le temps n’a pas apporté que des transformations superficielles.
Les auteurs et les philosophes ont remarqué l’absence des changements profonds, dans les règles sociales, l’image de l’étiquette et du savoir-vivre. La baronne Staffe notait, au XIXème siècle qu’il n’y avait qu’une apparence de changement, mais que tout se passait de manière superficielle. Les formes ne se transforment pas en même temps que le fond et toutes les dissemblances sont de surface.
Les Français tiennent beaucoup à l’étiquette, au respect du soi et de l’autrui, à l’identité et à la liberté de choisir. L’histoire du peuple a toujours fait preuve de l’importance accordée par tous les Français aux règles écrites ou verbales du savoir-vivre et des bonnes manières, qui sont capables de régler les relations sociales.
Pourtant, les variations culturelles peuvent provoquer plusieurs différences en ce qui concerne les bonnes manières et le savoir-vivre. Si le temps ne réussit que de garder les principales représentations, en changeant l’aspect et la forme, la culture est capable de provoquer bien des différences de profondeur. Les variations des codes peuvent être si fortes, qu’elles provoquent des malentendus entre les actants.
Les différents systèmes de valeurs appartenant à des cultures lointaines impliquent des confusions. L’action de tutoyer est bien rapide dans des pays comme le Danemark, l’Espagne ou la Belgique, mais elle devient difficile en relation avec un Français, pour lequel le tutoiement devient un instrument familial et intime.
D’autre côté, l’expression et la longueur de la phrase peuvent marquer le respect dans les pays asiatiques, en tant qu’un Français a l’habitude de transmettre l’idée d’une manière assez courte et directe, sans improviser et allonger la phrase inutilement. Les différences entre les sociétés occidentales et asiatiques sont remarquables, si l’on pense que les premières font le tout possible pour la vérité, en même temps que les secondes sont éduquées de faire bonne figure.
À côté de l’appartenance à une culture nationale, il faut remarquer aussi les différences issues des sous-cultures, qui ne sont pas du tout négligeable. L’art de la conversation, les pratiques de communication, les différences des systèmes des valeurs, les dissimilitudes des classes professionnelles imposent des variations des valeurs.
Parmi les différences les plus remarquables, on doit nommer le salut et les pratiques de table. Saluer et la manière de la faire devient une provocation entre diverses régions et milieux sociaux. Si, parfois, le salut montre le respect envers l’autrui, autrefois il dépasse ces contraintes et permet à l’individu de marquer son appartenance à un groupe.
Prendre le repas avec des personnes issues de différentes catégories et des cultures distinctes permettent beaucoup de confusions, si l’on pense aux coutumes de servir les invités ou de les laisser à se servir, commencer avec les enfants ou avec les vieux, participer à une conversation épineuse ou imaginer obligatoirement un autre sujet, qui ne met pas en péril l’atmosphère.
Même si, au niveau des sous-cultures, on peut identifier des différences majeures, il faut pourtant observer que les règles protègent, en profondeur, les principes essentiels, comme la présentation de soi, l’aspect social et le respect de l’autrui. Surtout en ce qui concerne la présentation et les vêtements des femmes, les cultures ont des règles et des lois tout à fait différentes.
Le fait que le rôle social d’un individu devient plus important que celui individuel, transforme l’être humain dans un acteur social. La différence entre les cultures produit un déséquilibre entre l’importance qu’on accorde au rôle social de l’individu, qu’à ses objectifs et sa personnalité.
Les différences et les ressemblances entre les diverses lois sociales se trouvent en liaison avec les nécessités d’une société. Les enjeux sociaux visent toujours deux côtés importants de la vie, l’aspect relationnel et l’identité personnelle. Le problème d’identité, qui suppose protéger et valoriser l’image de soi, figure aussi un certain niveau d’attention accordée à l’interlocuteur. L’aspect relationnel implique le contact, le niveau d’ouverture, l’attitude envers autrui.
Les sujets de conversation peuvent devenir un sujet de dispute, pour des locuteurs provenus de différentes cultures ou sous-cultures. Par exemple, on ne peut jamais aborder le sujet de la santé en Angleterre, exceptant un espace réservé et avec des partenaires familiers, en tant que le côté financier est considéré comme un sujet tabou pour les Français.
Les auteurs de traités sur la présence et le respect de l’étiquette en France observent une évolution visible due, à la fois, aux variations temporelles et culturelles des pratiques et des valeurs. Le système de règles peut souffrir bien des différences, soit à cause de la personnalité de chaque individu, soit comme résultat de l’éducation, de la culture d’une société.
I.3. Culture et civilisation : l’apparition et le respect pour l’étiquette à la Cour de Louis XIV
La vie à la Cour Royale est construite et réglée autour des lois précises, des principes de protocole et des structures de cérémonial. Les mémorialistes et les sociologues les incluent sous le nom d’ «étiquette», vue comme un élément essentiel de la culture et de la civilisation française de l’époque. Le système a été élaboré sous le règne de François Ier, détaillé sous le règne d’Henri III et achevé sous le Roi-Soleil, Louis XIV.
La vie à la Cour a été étudiée par des spécialistes, soit des historiens, soit des mémorialistes, qui ont essayé de définir, de présenter et d’expliquer l’organisation et le rôle de l’étiquette dans la vie des courtisans et de la famille royale. La vie à la cour a mis son empreinte sur l’évolution ultérieure de la société française, en imposant un respect pour le savoir-vivre, pour les bonnes manières, pour soi-même et les autres.
Les codes existants, conçus comme des systèmes de symboles et de pratiques théorisées, organisent le déroulement des relations interhumaines, établissant une relation d’indépendances et d’interdépendance à la fois. La cour est vue comme un monde à part, une scène où l’étiquette dépasse le niveau superficiel des contacts humains.
Jusqu’au XIIIème siècle, la littérature décrivait les qualités morales obligatoires au chevalier parfait. Vue comme un espace public, la cour représentait l’occasion de se mettre au service du prince, en utilisant toutes les lois de la courtoisie.
Au XIVème siècle, le courtisan devient un individu social, complexe, un personnage qui dédie toute sa vie à la famille royale. La Cour devient un espace enfermé où apparaissent beaucoup de règles qui vont établir des hiérarchies entres les courtisans, en doublant l’idée d’origine à celle du respect de l’étiquette.
Au XVIème siècle, la cour devient un monde en plein mouvement, avec des positions et des identités instables. Les règles de Louis XIV deviennent très strictes, assez nombreuses et obligatoires pour une vie à la Cour Royale. C’est le Roi Soleil qui imprime l’idée qu’on ne devrait seulement bien faire les choses, nous sommes obligés de le faire élégamment aussi.
Le respect des codes devient obligatoire et le respect de tout ce que l’étiquette impose laisse une impression d’exagération. Ils restent en vigueur jusqu’en 1792, puisque les familles de nobles continuent à respecter un système si bien inculqué à travers les années.
La vie à la Cour de Versailles oblige à la connaissance et au respect des codes, à la participation quotidienne aux activités qui occupent toute la journée. La contribution aux événements de la Cour Royale apporte des bénéficies matériels, des gratifications, des honneurs. Un bon courtisan doit s’assumer l’étiquette, il doit la respecter en totalité, il peut avoir plusieurs charges et obligations.
Le Roi-Soleil construit une nouvelle vie pour les la noblesse française. Le fait qu’il s’installe dans le Palais de Versailles avec ses plus de dix mille courtisans et servants, lui offre l’image d’un Roi populaire, noble, ayant un sens artistique. L’introduction de l’étiquette a, pourtant, un objectif plus pragmatique. Le Roi-Soleil veut occuper et bien régler la vie de sa noblesse, pour qu’elle n’ait plus le temps ou l’envie de construire des jeux de pouvoir. Les codes et les règles de l’étiquette font limiter les nobles, en occupant tout leur temps avec des cérémonials et des fêtes prétentieuses.
Vu comme un pivot de création d’une culture codifiée, la Cour s’organise pareil à un système de célébration du souverain. Les signes et les symboles deviennent capables d’exprimer l’idée de l’autorité et de la hiérarchie sociale, pendant les rituels et les cérémonies.
Presque toutes les fêtes pivotent autour du Roi, devenu l’acteur principal et symbole du pouvoir suprême, en tant que les nobles occupent leur temps en essayant de plaire au Roi. Il semble que Louis XIV connait très bien la psychologie de ses courtisans, s’il choisit d’utiliser les normes d’une étiquette assez exagérée pour leur assurer une bonne occupation.
La grandeur du Palais de Versailles et son opulence sont le meilleur miroir du Roi-Soleil, Louis XIV. L’épanouissement de la culture et des arts à la Cour Royale, sous la directe protection du Roi, offre une image fastueuse du règne de Louis XIV. Tous les décors suivent des principes de grandeur, de richesse, en concordance avec le pouvoir illimite du Roi Soleil.
Le fait que ses précurseurs choisissent de libérer de contraintes l’étiquette à la Cour Royale, en modifiant et en relaxant les règles précises qu’ils avaient héritées, transforme le Roi-Soleil dans le symbole de l’étiquette française, en créant et en atteignant la limite maximale de rigueur, que sa famille et lui-même doit respecter. Louis XV et Louis XVI préservent l’essence de l’étiquette, plus ou moins de complaisance. Mais la vie trop contrainte par des règles précises et rigoureuses leur semble difficile et ils choisissent de relâcher et de se retirer dans l’intimité de leurs palais et de leurs familles.
Ces changements vont affecter pour toujours l’image de l’étiquette, du savoir vivre et des bonnes manières en France. Les grands et fastueux repas qui caractérisaient l’époque de Louis XIV sont soumis, peu à peu, aux mêmes besoins d’intimité. Le droit qu’ils demandent à la vie privée va apporter le déclin de Versailles et l‘abaissement de l’influence de la famille royale.
L’étiquette norme la vie à la Cour Royale dans chaque moment du jour. Le duc Saint Simon en parlait dans ses écritures : «avec un almanach et une montre, on pouvait, à trois cents lieux de lui, dire avec justesse ce que le Roi faisait.» Cette exagération avait un but très précis qui permettait au Roi Soleil de protéger son règne et sa famille.
On organise chaque moment de la journée sous les lois de l’étiquette. Ainsi, les historiens parlent des moments tels le petit lever, le grand lever, la messe, l’audience, la chasse, le souper, les promenades, le conseil, le petit coucher. Tous les moments sont strictement et rigoureusement établis, échapper à l’étiquette en devenant très difficile.
Le mémorialiste du palais de Versailles, le duc de Saint-Simon, observe l’exactitude et la précision d’une journée du Roi-Soleil, ayant une vie très stricte à la Cour et qui impose sa rigueur dans la vie des courtois aussi. Le fait qu’il s’agit d’un programme assez dur influence la décision de ses prédécesseurs, qui choisissent de relaxer le programme et l’importance de l’étiquette.
Le lever du Roi-Soleil à 7h 30 minutes permet aux familiers et aux médecins de commencer leur activité quotidienne. À 10 heures, le Roi quitte son appartement dans une véritable procession dans la Chambre des Glaces. C’est le moment où il se dirige vers la Chapelle Royale, en vue de participer à la messe qui dure 30 minutes, accompagnée toujours par le chœur, reconnu partout en Europe.
À 11 heures, le Roi organise un conseil, en fonction du jour. Par exemple, le lundi, jeudi et vendredi, il participe à un Conseil d’affaires intérieures qui peut être remplacé par un Conseil d’État, le mardi et le samedi sont destinés au Conseil des Finances.
À 13 heures, c’est le seul repas pris dans la chambre, où le Roi peut inviter des personnages importants de la Cour. Dans l’après-midi, il suit le programme annoncé dans la matinée, soit qu’il s’agit d’aller à la chasse, soit à des promenades avec les dames ou tout seul, à pied. Cette exactitude des détails permettent aux gens de la cour de s’organiser, eux-mêmes, très bien dans la journée.
Entre 18 et 22 heures, quand il participe au repas du soir, le Roi-Soleil joue aux jeux de société ou se retire pour consulter les problèmes de l’Etat, dans la compagnie de ses secrétaires.
Le diner à 22 heures reste un moment mémorable de la vie à la Cour, puisqu’il est ouvert à toute participation, de ceux qui veulent assister au souper du Roi et de la Famille Royale. Le coucher à 23 heures et trente minutes se réalise toujours comme un rituel public.
Le programme quotidien du Roi représente, peut-être, le meilleur exemple d’exagération, de règles strictes et des plans rigoureux. Toutes ces étapes sont des points de départ pour les manifestations de l’étiquette, dans tous les aspects de la vie royale.
Quant aux domaines visés par l’étiquette, on peut facilement hiérarchiser le cérémonial de présentation, les coutumes de la table du roi, les tables d’honneurs, l’Ordre Royal du Saint-Esprit, les obligations du chevalier de l’Ordre du Saint-Esprit, les serments de réception, les formules de réception, les costumes et insignes de l’Ordre parmi les plus importantes.
Le cérémonial de la présentation à la Cour Royale représente un sujet très touché par les spécialistes, qui peut mettre en évidence la rigueur et, parfois, l’aspect artificiel des gestes. La présentation d’une dame de la noblesse à la Cour du Roi-Soleil est un moment d’une grande solennité. Après lui avoir vérifié l’affiliation avec la Maison Royale, elle peut se présenter à la cour, en respectant toutes les règles de l’étiquette. Le Grand Habit de Cour se compose de trois éléments – le corps baleine, la jupe sur un grand panier en osier, la traine attachée à la jupe. Elle doit se présenter une soirée avant la festivité, aux dames d’honneur et aux dames d’atours de la Cour, qui peuvent lui offrir des bijoux de la famille ou des parures. Elle doit être toujours introduite par une marraine.
Pour ce cérémonial, le lieu de déroulement est fixé d’avance, soit dans le Salon des Nobles, soit dans la chambre de la Reine. Quelques valets portent la traine, jusqu'à la porte du Salon, où il leur est interdit d’entrer. Après une révérence à l’entrée dans le salon, la dame avance jusqu’aux pieds de la Reine, où elle fait encore deux révérences. Le moment du baiser de la partie basse de la robe de la Reine donne l’occasion à celle-ci de se retirer et de lui adresser les phrases convenues. Cette cérémonie terminée, la dame présentée peut rester et participer à la vie de la Cour Royale.
Les repas du Roi sont une autre bonne occasion pour la manifestation des règles de l’étiquette française. Caractérisées par l’aspect raffiné, les repas royaux visent plusieurs domaines dont la gastronomie, les coutumes et les services de porcelaine. Les lois de l’étiquette sont bien partagées pour les membres de la famille royale, pour les courtisans, pour l’Officier du Roi, les repas publics ou privés du Roi.
Les «Tables d’Honneurs» représentaient des occasions pour les courtisans de participer au diner au nom du Roi ou de la Famille Royale. On peut énumérer la Table du Grand Maitre, la Table du Premier Maitre d’hôtel de la Reine, la Table du Gouverneur du Dauphin de France, la Table du Grand Chambellan etc.
La Table du Grand Maitre occupe la première place comme importance parmi les Tables d’Honneur de la Cour Royale. Elle peut recevoir 11 invités, dont des princes et des représentants de la Haute Noblesse. Les sources historiques citées parlent d’une composition telle le Grand Maitre, le Capitaine des Gardes du Corps, Lieutenant des Gardes de Corps, 5 seigneurs, Enseigne des Gardes du Corps, l’Aumônier, deux Huissiers de la Chambre du Roi, le Lieutenant des Cent Suisses.
Les Tables d’Honneurs Secondaires reçoivent les membres de la Maison Royale et on peut distinguer plusieurs dont la Table des Valets de Chambre, Table des gentilshommes servant, Table des Maitres d’Hôtel, Deuxième Table du Grand Maitre.
L’Ordre Royal du Saint-Esprit, un ordre de chevalerie religieux, offre beaucoup d’occasions de manifestation de l’étiquette, dans tous les moments importants, comme l’étape de déposer les serments, les formules de réception, les costumes et les insignes de l’Ordre Royal tels le costume, le manteau, le collier et l’insigne. Les chevaliers doivent respecter plusieurs conditions comme l’origine catholique et française et la non-appartenance à aucun autre ordre. Les cérémonials de fondation se remarquent par une élégance et une constance distinguée et les serments réjouissent des formules très fixes.
Le Roi-Soleil, Louis XIV, reste dans l’histoire de la France comme le créateur de l’étiquette. C’est lui qui a imposé un ensemble de règles et de contraintes qui dirigent toute la vie de la Cour Royale. Symbole d’une civilisation des mœurs, Louis XIV a eu le plus long règne de l’histoire de la France et a réussi de créer une vie assez contrôlée et codifiée à la cour.
La période qu’il a vécue devient une légende autour de laquelle les écrivains et les mémorialistes ont extrait beaucoup d’histoires qui ont, même à présent, le don d’être remarquées, admirées ou contestées. Le côté privé n’existe presque dans la vie du Roi et de sa famille. Il impose ses règles, l’étiquette à tous ceux qui choisissent de vivre à la Cour et à lui-même aussi. Le cérémonial doit être respecté en totalité et le Château de Versailles devient un emblème de l’étiquette en France.
La « civilisation des mœurs » représente un processus d’adaptation des attitudes, des comportements en vue de mener une bonne vie à la Cour Royale, même limitée et contrainte. Mais la vie à côté de la famille royale se remarque par l’épanouissement de la culture et des arts, où le Roi-Soleil en devient le protecteur.
Après une période d’éclatement, l’étiquette française enregistre un recul sous le règne de Louis XV ou Louis XVI. La Révolution de 1789 joue aussi un rôle très important dans les transformations vécues, dans le changement d’attitude et l’évolution enregistrée par le concept de l’étiquette.
Les fonctions de l’étiquette
Le respect de l’étiquette garantit la standardisation des contacts entre les êtres humains, dans une société en perpétuel changement. Le fait que des normes de comportement ont été identifiées par les mémorialistes dès l’Antiquité et que pendant le règne du Roi-Soleil, Louis XIV, l’étiquette ait connu son apogée, montre l’importance accrue des bonnes manières dans une société civilisée. À présent, les bonnes manières restent un symbole d’une bonne éducation, pour des gens issus de n’importe quelle région ou qui appartiennent à n’importe quel niveau culturel, social et professionnel.
Toute société est unique par l’ensemble de normes et de règles qu’elle impose, parfois de manière intuitive, à ses membres. Le rôle évident de ces normes est de créer des manières de penser et des modèles d’action pour ses membres. Soit qu’elles sont écrites ou orales, les règles font possible l’uniformisation de certains comportements, dans une société en perpétuelle évolution et diversification.
Si le respect de l’étiquette peut créer une image extérieure de l’individu, la société place toute la responsabilité sur la famille et l’école, les deux principaux responsables de la transmission des règles, des bonnes manières. La société exige des modèles et les deux institutions prennent en charge l’obligation de créer des individus en respectant la structure figée.
Le rôle du savoir-vivre français se manifeste à trois niveaux, en relation directe avec les besoins de l’étiquette, ayant des fonctions psychologiques, communicationnelles et sociales. Bien adaptées au contexte, les règles organisent les relations humaines en fonction des principes comme le temps, la location, l’âge, le niveau social, l’entourage. C’est pourquoi les fonctions de l’étiquette coexistent, sans pouvoir mettre en évidence une et ignorer l’autre.
Pour Dominique Picard, professeur et passionnée par l’influence des bonnes manières en France, l’étiquette pour les relations sociales peut être comparée à « la grammaire pour la langue». Elle ne fait que régler, parfois de manière artificielle et superflue, des us et des coutumes d’une société, à un certain moment de l’évolution.
L’étiquette peut être considérée, en même temps, comme un ensemble d’indications qui n’obligent pas à l’action, mais qui donne des conseils en cas de nécessité. L’individu, plus ou moins éduqué, peut extraire des éléments de conduite qui lui permettent d’interagir avec les concitoyens, peut adapter son comportement pour être accepté dans un groupe, peut construire une stratégie pour être respecté dans la société.
De nos jours, on remarque l’existence d’un grand nombre de traités sur le sujet des bonnes manières, plus ou moins élevés, qui s’adressent à une grande diversité de publics, de catégories socio-professionnelles, des âges différents, jusqu'à l’adaptation aux situations différentes de la vie quotidienne. Cette grande diversité entraine les principales fonctions de la manifestation de l’étiquette et des bonnes manières dans l’espace publique, à partir de la fonction psychologique, jusqu’aux fonctions sociale et communicationnelle.
Les psycho-sociologues observent une certaine concordance entre l’évolution des normes et le changement de la société. On a parfois la tendance de penser qu’il y a un rythme continu entre les deux aspects : l’évolution de la société établit le rythme de l’étiquette, dans sa fonction sociale, en tant que la nouvelle étiquette impose des changements au niveau comportemental. Il y a donc une relation d’interdépendance, dont la variation historique en devient le meilleur exemple.
L’existence de ces traités, qui répondent aux besoins toujours actualisés d’une société, montrent le désir des individus de s’affirmer comme partie d’un groupe, comme appartenant à une certaine communauté socio-professionnelle ou seulement de faire preuve d’une éducation distinguée. On se demande si ces ambitions de plaire aux autres, en respectant les normes de conduite, ne se manifestent qu’au niveau superficiel, tous les gens portant un masque provoqué par les cliches d’une société.
À une analyse plus profonde, on identifie quatre principes qui règlent les fonctions de l’étiquette. Pour tout individu, être sociable, équilibré, respecter soi-même et être respecté par les autres représentent des impératifs pour une vie accomplie. Donc, l’étiquette doit servir, à la fois, à des objectifs sociaux, structuraux, d’identité personnelle et d’identité collective.
Néanmoins, à une approche historique complexe, on peut identifier une autre fonction secondaire de l’étiquette, celui de différencier les gens. Il s’agit d’établir des dissimilitudes entre les individus de bonne famille et ceux issus de la grande masse du peuple, les gens bien élevés et les autres, d’une éducation médiocre, des personnes qui connaissent et affichent un bon sens naturel, doublé de bonnes manières qu’elles respectent dans le milieu social.
Une approche culturelle nous permet d’observer les différences issues de l’appartenance à un certain milieu culturel ou socio-culturel, en ce qui concerne l’usage de l’étiquette. Les mœurs et les coutumes d’un milieu culturel imposent de manière très visible des différences entre les membres d’une culture. Le plus souvent, on observe des éléments culturels et de civilisation spécifiques, qui mettent l’empreinte dans le comportement et les bonnes manières d’une personne. On remarque de loin un étranger, venu d’autres territoires, représentant d’une autre culture et d’une civilisation différente, ayant vécu une autre histoire et qui est soumis aux règles de l’étiquette du pays d’origine.
Conçues comme des normes communes, comme des règles et des contraintes à l’adhésion au modèle social contemporain, les bonnes manières sont le résultat des valeurs historiques d’une communauté et produisent des règles qui peuvent même indiquer l’attitude et le comportement souhaitable dans de diverses situations.
Le respect de l’étiquette française, dans une société multiculturelle, devient un signe de respect et un désir d’intégration, d’adhésion à des normes communes. Pourtant, les bonnes manières restent des vecteurs, des adjuvants sociaux, permettant à chacun de trouver son espace dans la société. Chacun d’entre nous a l’obligation de se protéger et de protéger les autres, d’assurer l’intégrité de soi-même et de ses concitoyens. Cette attitude sociale positive peut être résumée en quelques mots-clés, comme l’équilibre, le tact, le respect.
Les fonctions de l’étiquette peuvent être facilement déduites du non-respect ou du refus des individus de respecter les bonnes manières, les règles du savoir-vivre contemporain. La déviance des normes peut être évaluée comme intentionnée ou arbitraire. Le non-conformisme d’un individu, ayant un comportement considéré comme déviant, aura toujours des conséquences négatives, même si l’on ne parle pas de règles écrites. Parmi les résultats de son comportement, c’est la marginalisation et la stigmatisation de l’individu, le second représentant un signe extérieur, visible. C’est surtout le cas du non-respect de l’étiquette comme choix rationnel, comme résultat des options personnelles, qui assurent l’indépendance de l’individu, mais aussi son éloignement du groupe dont il fait partie.
Certains analystes considèrent qu’un rôle important du savoir-vivre et des bonnes manières reste le pouvoir de distinguer les individus entre eux. Parfois, cette distinction ne fait seulement la différence entre bien et mal élevé, mais cela peut assurer une carrière. C’est plutôt le cas de ceux qui travaillent dans le domaine des affaires, puisque le savoir-vivre devient un passeport actuel pour tous les milieux sociaux, culturels, politiques.
Pourtant, les normes de l’étiquette ne sont pas fixes, rigides ou trop dures. Elles évoluent en temps, en relation directe avec la société et ses mœurs. On peut facilement observer que la société moderne a un système bien élaboré de règles en ce qui concerne la conduite en certaines situations de la vie, mais on peut aussi remarquer la perte de l’étiquette française, comme elle était perçue depuis la Renaissance. Le système de règles répond aux besoins d’une société dynamique, mais on parle d’une étiquette universelle, qui ne porte trop l’image et le sens historique du terme.
Il y a une relation étroite entre l’évolution de la société et le changement des normes du savoir-vivre, une interdépendance qui se passe surtout dans le premier sens. La diversité culturelle, ethnique, sociale, économique oblige à une variation entre les groupes, entre différentes communautés ou niveaux sociaux.
Les analystes essaient d’identifier les effets et les fonctions de l’existence de l’étiquette, au sein d’une société où les immigrations ont contribué au mélange des cultures et des normes, parfois opposées à la norme générale, dans leur essence.
Même si les grandes valeurs de l’étiquette et des bonnes manières restent le respect du soi-même et d’autrui, la discrétion, la contenance, la délicatesse, l’élégance, l’équilibre, on remarque pourtant trois grandes fonctions du respect de l’étiquette comme celle psychologique, communicationnelle et sociale.
II.1. La fonction psychologique
Du Moyen Âge à la Renaissance, les mémorialistes ont identifié plusieurs types de rituels organisés en vue de reconnaitre l’identité et le statut de quelqu’un. L’histoire de la France a connu son apogée du point de vue du respect de l’étiquette sous le règne de Louis XIV, le Roi-Soleil. L’évolution historique et les changements sociaux ont diminué le respect de l’étiquette, mais ont gardé l’importance de l’équilibre psychologique, mental que le savoir-vivre au milieu d’une société peut offrir.
En respectant les bonnes manières, on nous assure un bon équilibre personnel, intérieur, une sensation d’appartenance à un milieu, cumulé au désir d’adaptation aux règles communes. Un bon état psychique est, le plus souvent, le résultat d’un bon équilibre intérieur, de la paix mentale.
Le fait qu’on respecte les autres en affichant une étiquette de haut niveau dans la relation avec eux devient une manière de reconnaissance de leur statut, de leur niveau, de leur personnalité, d’acceptation et d’estime en même temps. À la fois, c’est une manière de montrer le respect qu’on leur porte, l’importance qu’on leur accorde en acceptant leurs différences.
Le respect de l’étiquette et du savoir-vivre devient une marque de respect du soi-même. On se présente dans la société, on s’affirme, on attend que les autres reconnaissent notre statut et notre position sociale. L’effet psychologue est sûr si nous recevons ce qu’on mérite, ce qu’on attend et même davantage. L’équilibre et le respect, à double sens, vers soi-même et vers les autres, deviennent des aspects fondamentaux pour une bonne évolution personnelle, sous l’autorité des bonnes manières.
Un autre aspect bien mis en évidence par les spécialistes est la capacité de punir les autres par le simple affichage des bonnes manières. L’aspect psychologique impose un certain contre-exemple au comportement de ceux qui refusent, de manière intentionnée à respecter les normes de la société.
Pour assurer la fonction psychologique, les psycho-sociologues mettent en premier plan la relation de réciprocité, de gratitude partagée, qui peut offrir une image sur l’identité personnelle, vue sur une attitude positive et valorisante. Respecter les bonnes manières, se présenter bien, être vêtu de bon sens, ce sont un symbole de l’adhésion aux valeurs de la société, du groupe, de l’interlocuteur.
II.2. Les enjeux communicationnels
Les contacts interhumains doivent être contrôlés et réglés pour assurer l’efficacité de la communication, pour protéger les interlocuteurs, pour établir le niveau d’ouverture et de discrétion envers les autres, pour limiter la distance interpersonnelle.
C’est à travers le langage que se manifeste la facilité des relations interhumaines. L’attitude et le comportement d’un individu deviennent très visibles à travers les situations de communications construites avec des partenaires sociaux, où les gens réagissent en fonction de l’éducation reçue, du niveau social, de l’histoire vécue. Le rôle du langage et de la manifestation des bonnes manières dans le discours est celui de vivre ensemble, d’accepter et de manifester son intégration dans un groupe.
Le langage représente le premier instrument de l’affirmation publique de la capacité d’une personne. L’importance de l’art de la conversation dans une société civilisée est reconnue depuis la Renaissance, où les historiens font des remarques soutenues en ce qui concerne l’histoire de l’étiquette à la Cour du Louis XIV. Pour les courtisans, l’art de bien parler était un avantage de l’éducation reçue, susceptible d’offrir une image complexe de la personnalité.
La conversation devient une manière de s’affirmer dans le public, puisqu’elle présente une image de la qualité de penser et de sentir. L’art de la conversation était devenu un enjeu décisif de la vie de cour, capable d’établir des relations serrées avec la famille royale. Le langage est considéré comme l’investissement essentiel de la vie royale, l’art de la conversation étant beaucoup étudiée par les mémorialistes.
Le langage est, sans doute, la fondation de la vie sociale, puisqu’il peut révéler les us et les coutumes, les mœurs d’une société et d’un individu. Il reste aussi l’outil de l’amitié, considérée comme une forme de différenciation sociale et d’achèvement de l’humanité. Le vocabulaire de l’amitié devient un code de communication même plus élaboré, un signe distinctif des sentiments élitistes, une des formes principales d’expression des sentiments.
Les mots-clés des contacts interhumains, là où le respect de l’étiquette et des bonnes manières intervient, sont la réserve, la diplomatie, la discrétion, l’élégance, le tact. Tous ces éléments forment une unité et dirigent l’attitude qu’on devrait assumer lors d’une conversation dans un groupe. Le non-respect attire toujours des punitions, surtout symboliques.
La discrétion vise l’attitude de respect envers l’univers personnel des autres. On ne doit pas intervenir de manière violente dans les discutions des autres, ni même dépasser son espace personnel pour écouter ses conversations.
L’élégance peut être considérée un synonyme pour l’étiquette, même si elle représente une toute petite partie. Être élégant dans les relations sociales qui engagent une communication soit élaborée, soit simple, oblige à respecter les règles primaires du bon sens, du savoir-vivre qu’on apprend parfois de manière intuitive.
La réserve définit l’attitude qu’on adopte envers les autres, en essayant de protéger notre espace personnel. Les règles du savoir-vivre imposent de ne pas exposer sa vie ou les problèmes personnels dans un milieu public. Ces aspects demandent de montrer de la réserve face aux autres, pour ne pas confondre l’espace privé avec l’espace commun.
Les relations sociales sont complexes. L’histoire de la France en spécial nous fournit beaucoup d’exemples où l’origine sociale et le respect de l’étiquette assuraient une position privilégiée dans la société, pour toute la vie. Les bonnes manières deviennent, donc, une façon de se mettre en évidence, de s’assumer une position sociale, d’accepter un statut, de souligner l’appartenance à un groupe.
La reconnaissance identitaire émerge des situations de communication où les partenaires respectent ou ignorent les règles de l’étiquette. Le non-respect peut être assumé par l’ignorance des règles, l’attitude violente envers les autres où l’appartenance à un autre système. La relation entre l’identité et la diversité, le respect et l’ignorance, peut affecter beaucoup l’image de soi et des autres, les relations sociales et l’aspect communicationnel.
Les spécialistes soulignent l’importance des enjeux communicationnels quant à l’emploi des bonnes manières et du respect de l’étiquette. Ils mettent en relation l’idée de problématique territoriale et identitaire.
Si le territoire peut être associé à l’espace personnel, privé, que nous avons tous le devoir de respecter, même dans nos essais d’établir un contact, l’identité nous oblige de protéger notre dignité. Nous devons tous établir des contacts, mais en respectant de manière assez stricte les règles du bon sens, de l’étiquette, des bonnes manières.
On cherche toujours, comme individu, la confirmation de notre identité aux autres. Cela nous offre de la confiance, une image positive de soi et peut renforcer l’équilibre personnel. Par contre, l’intrusion et le non-respect du territoire, peut affecter notre image identitaire.
II.3. La fonction sociale
Si l’on prend en considération les us et les coutumes sociaux qui ont marqué la France des Rois, on doit mentionner que le respect de l’étiquette impose une certaine unité du groupe, une idée d’appartenance et de distinction en même temps.
Le savoir-vivre et l’attention à l’étiquette nous consolident l’idée de causalité avec un groupe social, professionnel, familial. Il y a aussi l’effet contraire, de distinction des autres groupes, comme résultat des attitudes envers le savoir-vivre français. À côté de l’aspect discriminatoire, le comportement social peut hiérarchiser les individus, en leur offrant une position soit positive, soit négative.
Les différences issues de l’analyse des attitudes envers le respect de l’étiquette peuvent contribuer à identifier une classe élitiste, qui connait et respecte les normes sociales, en consolidant aussi ses qualités. Cela conduit aussi à une différenciation sociale, où l’on peut partager entre les individus bien élevés, bien éduqués et les vulgaires.
Pierre Bourdieu, un sociologue du 20ème siècle souligne le rôle des règles sociales à valoriser l’éducation des gens et non plus d’instaurer de limites. En connaissant leurs atouts, les membres d’un groupe, parfois élitiste, vont développer leur conscience de classe, en se considérant des individus spéciaux. Le rôle de la politesse n’est pas seulement de discriminer, mais de consolider les groupes sociaux.
Le respect des normes de l’étiquette peut devenir une sorte d’arbitrage social, parce qu’elles créent un ensemble normatif qui demande l’acceptation et la mise en pratique. La seule manière de contraindre est un processus d’introspection. On ne peut pas le comparer au système juridique, puisque chaque individu peut devenir, à son tour, cible ou magistrat.
Les corrections et les récompenses agissent à un double niveau, au niveau du groupe et au niveau interactionnel. Le refus de respecter les normes communes peut apporter le rejet du groupe, en tant que le respect de l’étiquette implique le respect et la reconnaissance des autres comme une partie du groupe. Par contre, au niveau interactionnel, les châtiments et les récompenses sont plutôt symboliques et mettent en premier plan l’acceptation immédiate des interlocuteurs et le besoin d’identification.
Tous les membres d’un groupe, d’une société profitent à la suite du respect des règles de l’étiquette, puisque la politesse et les bonnes manières vont assurer toujours une haute qualité de vie, le respect des autres, une attitude positive et des relations sociales de bonne qualité. Bénéficiaire et juge ou jugé en même temps, l’individu social devient conscient de son pouvoir de cohésion, d’intégration, de reconnaissance, en appliquant des normes de bon sens qui ne peuvent qu’assurer une évolution positive de la société.
Une bonne éducation, à l’époque de Louis XIV, Le Roi-Soleil, visait l’apprentissage exprès des bonnes manières. De nos jours, l’évolution sociale a imposé que l’étiquette doit faire partie de la personnalité des gens, sans insister de l’enseigner explicitement. Les psychologues observent même que l’école ne se propose plus de transmettre, de manière théorique, les normes de l’étiquette, ce qui représente un aspect déficitaire de l’éducation de notre siècle.
L’attitude envers les normes influence, parfois, le respect de soi. On devient plus conscients de notre valeur, on se construit une image positive de soi-même, on développe le sentiment d’appartenance et cela fait consolider l’estime de soi.
Les modèles que la société peut imposer vont faire la différence entre le bien et le mal. Les individus cherchent des modèles. L’attitude envers le respect de l’étiquette nous offre des modèles positifs ou négatifs, Une bonne éducation va insister sur l’application des normes, en tant que le manque d’élégance, de tact, de goût va être associé au contre-modèle.
Les enjeux sociaux du savoir-vivre portent aussi sur le rôle de distinction entre les groupes, puisque chaque groupe a ses propres règles et son propre modèle de conduite. La discrimination entre les gens transforme les normes de l’étiquette en instrument au service de la croyance des classes émérites.
La France moderne et l’art du savoir-vivre
Selon les spécialistes, „l’art de vivre à la française, c’est un cadre, un terroir, une gastronomie, une qualité de service, un accueil, une attitude, la courtoisie, un art de la table, un art de recevoir, une atmosphère, une élégance, du romantisme. C’est un savoir-faire et un savoir-être”.
La société française actuelle se définit par son aspect hétérogène, par le mélange de cultures et de sous-cultures, qui ont affecté définitivement l’identité du pays. Ayant des origines différentes, d’appartenance géographique ou religieuse différente, des niveaux d’âge distincts, les sous-classes déterminent l’aspect présent du pays et son image à l’extérieur. Les sous-cultures sont considérées comme des systèmes de modèles, de fonctions, de valeurs, d’emblèmes et de corrections à la fois, qui peuvent influencer la cohésion et la cohérence de la culture et de l’identité nationale.
Les arrivées successives d’immigration ont transformé les derniers siècles le panorama humain, culturel, sociologique et religieux de la France, en conduisant vers l’organisation de groupes plus ou moins structurés, qui possèdent leurs valeurs différentes, leurs nécessités, leurs mœurs et leurs coutumes. Un des problèmes les plus importants de la France moderne consiste dans l’attitude envers les groupes minoritaires, qui oscille entre assimilation, intégration ou respect de la culture d’origine.
La France plurielle renouvelle l’identité française et adapte l’image de l’étiquette, des bonnes manières, du savoir-vivre français aux changements sociologiques et culturels. Le fait d’accepter sa diversité signifie d’assumer aussi les enchaînements, permuter des valeurs, héritées d’une longue et complexe histoire. Le contenu culturel diversifiés et parfois, opposé, doit inspirer les Français à embrasser toutes les cultures, vues comme une chance pour le territoire français et d’essayer d’en trouver les atouts.
Les sociologues admettent, en grande majorité, que les Français devraient s’adapter au présent pour s’assurer un bon avenir. Le fait de rester bloqué dans un passé lointain, quoiqu’il soit marqué par l’histoire et une forte identité nationale, n’est pas du tout une solution. La vie en communauté devient, à présent, plus importante que les aspects hérités des ancêtres, en demandant des solutions logiques, sociales, assommées.
Pourtant, le problème de l’étiquette française, qui a tendance de se perdre, reste en vigueur et se trouve parmi les préoccupations des mémorialistes et des sociologues en même temps. Les Français sont eux-aussi préoccupés par la vie dans la communauté multiculturelle, par l’aspect de leur identité, par l’avenir de leur culture. Ils comprennent qu’ils sont tous obligés de créer des espace communs, de permettre la vie collective, de transformer la France dans un pays capable d’assumer les changements.
Pourtant, la France vit depuis quelques années le choc des cultures. L’interaction forcée des individus provenant de différentes cultures et civilisations a induit un changement de modèles pour la jeune génération. L’image de la société s’est bien transformée, puisque l’attitude a-t-elle même changé. Le « vouloir vivre ensemble» de l’Etat se traduit, au niveau des gens simples, dans des règles et des responsabilités communes, pour des gens partageant le même territoire.
En vue de préserver l’étiquette française, imposée par Louis XIV et renommée depuis des siècles, les sources mass-média interviennent pour sauvegarder un cliché du peuple français – l’élégance, les bonnes manières, le savoir-vivre, le respect pour soi et pour les autres. Pourtant, les Français craignent la perte d’un monde lointain pour toujours, puisque les vagues de migrations transforment irrémédiablement l’aspect et le sens de leur société.
Le monde actuel en général et la société française en spécial doit s’assumer le fait que la population est en mouvement continu. On doit accepter que le passé ne reviendrait jamais et qu’une société comme elle l’était au XVIème siècle est désormais impossible. L’ouverture vers les autres est la meilleure éducation que la jeune génération peut recevoir, puisque les changements se passent au cœur même de la société française et l’école est obligée de créer des individus équilibrés, au sein d’une société en perpétuelle transformation.
Le multiculturalisme devient une ressource importante, une chance de point de vue culturel et économique, mais il affecte pour toujours l’étiquette française, les mœurs et les coutumes, les éléments identitaires. Les concepts de diversité et d’identité et les rapports qui peuvent s’établir entre les deux définissent le mieux possible les politiques adoptées par la France pendant des années.
Vue comme une composition de valeurs, de convictions, d’emblèmes, de légendes, d’us et de coutumes partagés par des gens différents à un moment donné et sur le même territoire, la culture d’un peuple influence le mode de vie, les normes sociales et de comportement. La manière de vivre d’un individu dans la communauté transmet aussi son attitude envers les règles de l’étiquette qu’il choisit de respecter, d’intérioriser ou, par contre, de refuser.
La culture en général et l’étiquette en spécial devraient être transmises aux enfants par l’intermédiaire de la famille et de l’école, par les organisations culturelles et mass-média. Cela permet à un même individu de vivre, pendant toute une vie, diverses influences de cultures et sous-cultures différentes, dans des moments différents.
A l’intérieur de la société française, on peut identifier une culture dominante et plusieurs sous-cultures, qui peuvent manifester des attitudes diverses, d’acceptation, de respect ou d’assimilation, d’intégration. Parfois, la sous-culture est perçue comme un art de vivre, qui manifeste des comportements différents de la culture dominante. Les bonnes manières contraires s’expliquent par l’origine distincte, de la culture ou sous-culture à laquelle l’individu appartient.
Etant donné que la France moderne saisit des soucis en ce qui concerne la préservation de son identité, la permanence de son étiquette, le respect pour l’histoire, les sociologues observent les éléments qui distinguent une sous-classe culturelle de la culture dominante. Elle se construit autour d’un milieu de vie, d’origine religieuse et ethnique distinctes, mais qui se manifeste comme un ensemble cohérent, logique, unitaire.
A côté de l’attitude envers la culture dominante, le terme étiquette oblige l’individu à s’affirmer vis-à-vis de plusieurs aspects de la vie en communauté, comme le respect des valeurs, de la morale, de soi et des autres, le respect de l’histoire et du passé.
La structure de la nouvelle identité française et la forme de la nouvelle étiquette, telle qu’elle était comprise au XVIème siècle, sont devenues des sujets de quête pour les spécialistes. La France moderne a besoin de réponses pour mieux construire son parcours, pour apprendre à s’adapter aux changements, pour mieux réfléchir à la relation entre l’héritage culturel et les défis du monde actuel.
La France se définit comme une société multiculturelle qui fait coexister plusieurs segments de population, des gens différents par la langue parlée ou l’appartenance religieuse, ayant des origines distinctes et une identité culturelle caractéristique. Par contre, le multiculturalisme est définit comme une attitude de l’Etat face à la multiculturalité, une forme de gérance politique et d’identification au niveau institutionnel.
Les derniers chiffres de l’INSEE montrent qu’un pourcentage de plus de 10% de la population est d’origine étrangère et que la France détient une des plus importantes sociétés multiculturelles d’Europe. Pourtant, elle reste tributaire au désir de protéger l’identité nationale, en gardant les caractéristiques ethniques au niveau des sous-classes. Il y a plusieurs tendances qui se manifestent à l’intérieur de la société. Une première tendance historique est d’intégrer tous les immigrés par le processus d’assimilation. Par contre, l’époque moderne exige de protéger la diversité, de soutenir le multiculturalisme et de s’adapter perpétuellement aux besoins de la société. La divergence d’attitudes provoque les orientations différentes, parfois opposées, des gens simples.
La France moderne est vigilante à son universalité, à sa diversité et à son aspect multiculturel. Le problème du respect de l’identité et, ci-inclus, respect de l’étiquette française, provient de l’incapacité des immigrés de prendre une position par rapport à la France. De cette manière, ils peuvent souffrir un rejet, des malentendus, ils risquent de devenir les victimes des clichés et des stéréotypes.
Marie Desjars, une spécialiste dans le domaine de la culture, de la communication et du dialogue interculturel qui s’est mis le problème du multiculturalisme identifie plusieurs greffes dans l’histoire récente de la France, dues aux attitudes, parfois opposées, de l’Etat. Le regroupement des personnes issues de l’immigration a accentué la création des sous-classes et des sous-cultures. Ces sous-cultures ont imposé leurs propres valeurs et principes, leur manière de vivre, leur système de normes, de bonnes manières. Le fait que l’espace éducationnel a une attitude rigide envers la culture, en ignorant ou niant même le patrimoine national, oblige les Français à s’imposer pour sauvegarder leur identité nationale.
Si le multiculturalisme est défini comme une réalité de la société française, qui a choisi la coexistence des cultures, l’interculturalité devient l’attitude même des gens qui choisissent ou refusent de se familiariser à la culture des autres. Le but affirmé de la société moderne française et de vivre ensemble, ce qui invite les membres de la société à découvrir les normes des autres, y inclus les bonnes manières.
Si avant les années ’70 l’attitude directrice était d’assimiler les populations issues de l’immigration, ça veut dire de les faire ignorer leurs us et coutumes et s’adapter aux normes françaises, à présent on insiste sur l’intégration, avec le respect de chaque culture. Le passage du processus d’assimiler à celui d’intégrer suppose un changement fondamental de perspective, ce qui permet la coexistence de plusieurs cultures dans le même espace.
Le mélange des cultures et des clichés a produit un changement majeur de perspective sur le rôle de l’étiquette dans les relations sociales modernes. L’étiquette du Roi-Soleil est disparue pour toujours. Cependant, les Français exigent qu’on garde au moins certains éléments de conduite, qui peuvent assurer un comportement civilisé, élégant et susceptible de répondre aux besoins d’une société multiculturelle.
Le dialogue interculturel reste la seule astuce qui promet la résolution des problèmes actuels de la société française contemporaine, comme le multiculturel, l’immigration, le racisme, le risque de disparition de l’étiquette nationale à cause du mélange des cultures.
«Le dialogue n’a jamais été aussi nécessaire qu’aujourd’hui entre les peuples et les cultures», dans une société suffoquée par les immigrations, parfois illégales, dans toute l’Europe. Vu comme une nouvelle relation sociale, le dialogue représente une modalité d’interaction réciproque entre les membres d’une société, provenant de groupes ou de sous-classes, soit ethniques, soit religieuses, soit culturelles.
La France moderne reconnait le besoin du dialogue entre les cultures différentes qui se sont installées et affirmées sur son territoire. Les enjeux d’une bonne communication sont primordiaux, puisque la xénophobie, l’intolérance, le racisme mettent en danger l’équilibre et l’intégrité d’un peuple. Explorer les origines des autres, découvrir les éléments historiques qui définissent l’évolution, apprendre à ignorer les clichés et les stéréotypes négatives d’une minorité représentent des démarches appréciées par la société française.
Pour que l’étiquette française comme elle le fût au XVIème siècle existe encore, la France aurait dû garder son identité et son territoire, à la fois. Le contact entre différentes cultures n’est pas suffisant et le dialogue interculturel ne réussit pas de préserver les menaces des vagues d’immigrations envers l’identité française. Le savoir-vivre, les bonnes manières sont mis en danger par les différences des normes qui appartiennent à chaque culture et civilisation.
Même si l’aspect de l’étiquette, vue comme ensemble de normes, a beaucoup changé en France, on observe une tendance de sauvegarder une image pleine d’élégance, de style, d’équilibre pour le peuple français. Le dialogue interculturel assure la paix dans la société française, mais il peut mettre en péril son identité.
Si l’on a tendance de penser que les immigrés sont les seuls responsables du manque d’unité sur les bonnes manières, à cause du mélange des normes et des convictions, il y a des sociologues qui admettent que la jeune génération française manifeste une forte ignorance face aux valeurs nationales. Le dialogue interculturel pourrait les aider à redécouvrir leur propre culture, non seulement celle des autres.
L’étiquette française se perd devant les menaces de différentes cultures, évoluant vers une étiquette universelle. Les normes deviennent communes, de bon sens, qui permettent une vie tranquille, harmonieuse, dans une société si diverse. Néanmoins, l’Etat en porte la culpabilité. Le fait que les immigrés reçoivent d’appui administratif, mais on ignore le besoin de les sensibiliser aux codes culturels français, devient un manque évident dans la stratégie adoptée par les responsables du gouvernement. Les groupes d’immigrés deviennent presque obligés d’imposer leurs propres principes et modes de vie, parce qu’aucune institution n’est responsable de la sensibilisation face aux normes françaises.
Il y a des auteurs qui insistent sur le besoin de la société française d’adopter le principe d’assimilation, en vue de préserver leur identité. L’étiquette est partie composante de l’identité française. Le fait d’assimiler, devenu principe et instrument en même temps, impose aux représentants d’autres cultures d’effacer leurs valeurs et d’adopter le patrimoine et le modèle français.
Une société moderne comprend la nécessité de construire des stratégies pour rapprocher les gens, en vue de travailler et de vivre ensemble, dans un consortium si divers comme la France. Trouver des éléments communs, des normes acceptées par tout le monde, signifie de mettre en premier plan les valeurs humanistes et la communication constructive. Guillaume de Prémare considère les bonnes manières comme un aspect très important d’une société plurielle et multiculturelle. Le fait qu’on communique surtout à travers le non-verbal, nous impose d’adapter les vieilles normes de la société française aux règles du présent. Il affirme que plus de 85% de nos communications se passent par le non-verbal, ce qui nous oblige de trouver des voies communes pour assurer une communication réelle.
Si le respect de l’étiquette en France devient un sujet ignoré, c’est la faute de l’école et de l’éducation reçue en famille, la responsabilité n’étant pas entière aux vagues d’immigrations. Les analystes affirment que l’enseignement français des derniers ans a beaucoup négligé l’histoire, la culture, la civilisation française, la jeune génération étant en danger de ne pas connaitre son histoire et ses valeurs. L’équilibre et le respect pour l’étiquette française peut être obtenu en enseignant aux divers types de populations, soit des jeunes, soit des immigrés, les valeurs et les normes de la France historique.
III.1.Valeurs et principes fondamentaux du savoir-vivre français contemporain
Même si l’on remarque le manque de cohérence et d’unité du savoir-vivre contemporain, mis à l’obligation du système d’enseignement et des institutions sociales ayant comme objectif l’intégration des immigrés, les spécialistes ont identifié le dialogue interculturel comme capable de refaire la cohésion du système des normes. Il est susceptible de gérer la diversité de la société française, d’harmoniser les relations interhumaines, de réglementer les normes de l’étiquette, comme principe composant de l’identité française.
La mise en commun des normes, des bonnes manières, nous montre la domination d’une étiquette universelle, caractérisée par élégance, par respect et implication sociale. Pourtant, l’image de l’étiquette française se perd dans l’universalité et met en premier plan la possibilité des diverses populations de vivre ensemble. Les bonnes manières ont, à présent, des objectifs sociaux, qui visent d’harmoniser l’interaction sociale, considérée comme possible source de conflits.
La conservation des us et des coutumes d’une sous-classe représente une réaction aux progrès de l’humanité, une répercussion personnelle aux enjeux politiques et sociaux. Mais cette manière de demander l’intégration dans une société seulement de point de vue financier et social, en imposant ses propres valeurs, mœurs et coutumes, met en péril l’évolution et l’intégrité du groupe social. Charles Taylor considère, par exemple, que la vie dans un nouveau milieu social nous aide à découvrir le langage des sentiments, des actions et des objectifs visés. Ça veut dire que les normes de l’étiquette devraient être aperçues par tous ceux qui choisissent de vivre au sein de la société française, puisqu’ils pourraient provoquer un état de déséquilibre.
Les attitudes et les théories des spécialistes sont assez diverses, elles insistant sur l’intégration et la préservation des propres valeurs ou, par contre, sur l’assimilation, ce qui suppose l’enseignement et la pratique des normes typiquement françaises. On observe que les deux tendances impliquent des enjeux politiques, sociaux ou philosophiques, ou l’égalité et les droits communs restent des sujets contradictoires.
Le fait que le savoir-vivre contemporain implique des valeurs et des principes communs, nous offre l’impression que la société a déjà trouvé la recette de l’équilibre, de l’adaptation, de la paix, en assurant un avenir possible dans une société plurielle. On ne devrait plus se mettre la question sur le rapport entre l’identité et la diversité. Au contraire, on devrait trouver des solutions pour garder l’identité nationale au milieu d’une société qui est déjà très diversifiée.
Les bonnes manières d’aujourd’hui représentent, en fait, des attitudes qu’on pratique envers les autres et envers nous-mêmes. Sans ignorer leur avenir, les Français se trouvent, à présent, dans une permanente quête identitaire, ils explorent leurs racines, ils essaient de comprendre leur histoire en vue de s’assumer un bon avenir. Chaque acteur social devrait réfléchir à la place de l’héritage culturel pour la création de l’identité nationale, il devrait aussi établir des similitudes et des différences entre les règles de l’ancienne étiquette et le trajet assumé par la société contemporaine.
Les enjeux sociaux mettent en évidence l’existence d’un principe de cohérence à l’intérieur des normes et du savoir-vivre français. Le fait qu’il y a des valeurs et des principes communs entre ces normes assure une cohésion et une logique entre les attitudes diverses et parfois opposées, appartenant aux sous-classes sociales, ethniques, culturelles. Les grands principes qui organisent les normes sont l’équilibre et le respect, traduit en valeurs communes comme la discrétion, la franchise, la sobriété, l’engagement, l’harmonie et la distinction.
Le mélange de valeurs dans la société moderne exige l’existence des éléments de cohésion. L’interaction sociale implique des règles communes comme l’adaptation aux autres, l’engagement social, l’équilibre personnel, le respect de soi et des autres, la réserve et la discrétion.
Une bonne communication au niveau social se réalise par l’adaptation au niveau de la majorité, à ses éléments de culture et de civilisation, à ses coutumes. Le conformisme devient une importante qualité, en ignorant ses objectifs artistiques. L’homme moderne va essayer toujours de s’adapter aux autres, grâce au respect et au besoin d’équilibre.
Le fait que le côté social est devenu plus important que le côté individuel est mis en valeur par l’attitude d’engagement aux besoins de la majorité. Vivre dans une société où plusieurs cultures coexistent, demande un fort engagement social, qui puisse favoriser et valoriser les contacts. L’individu devient représentant d’une communauté par le respect de ses règles, qu’il peut intérioriser et s’assumer.
L’équilibre personnel représente une autre valeur très importante du savoir-vivre contemporain. Même s’il y a une multitude de perspectives sur les bonnes manières, elles gravitent toutes autour des valeurs fondamentales identifiées. En ce sens, l’équilibre impose une attitude de respect, d’acceptation des droits et de responsabilité que la vie dans une société impose. L’équilibre dans la vie sociale peut offrir la sensation de satisfaction et d’égalité.
Le respect peut être compris en deux sens, le respect des autres et le respect de soi. Etre attentif aux apparences, à son image extérieure, au milieu environnant, implique l’idée de respect de soi. Le respect pour les autres, pour les concitoyens et la société en général, se manifeste en mode direct, par les appellatifs utilisés, ou indirect, par l’intermédiaire des actions.
L’équilibre, le respect et l’adaptation sont complétés par l’harmonie, soit qu’il s’agit d’établir des contacts interhumains, soit qu’on se résume à la présentation de soi. L’harmonie devient un idéal des relations interhumaines, surtout dans une société mélangée et multiculturelle.
La réserve et la discrétion sont des facteurs primordiaux du bien être dans le groupe social. Maintenir la distance face aux autres, manifester du tact dans la relation avec les autres membres sont des valeurs cibles de toute société contemporaine. Elles se manifestent en préservant l’espace individuel de chacun, respecter la propriété et les droits à la privauté.
L’équilibre, le respect, la discrétion sont des valeurs de l’étiquette française, du bien-vivre et des bonnes manières qui subissent, de nos jours, un processus d’universalisation. Mais ces valeurs-ci assurent à l’individu une marque de distinction, d’élégance, d’individualisation dans une société en plein changement.
Toutes les valeurs du savoir-vivre s’impliquent réciproquement et reposent sur des principes communs qui assurent l’unité et la cohésion du système identitaire et normatif français.
L’équilibre personnel transmet une image de confiance, une bonne attitude envers les autres et leurs valeurs distinctes. La distance correcte affichée face aux autres assure une idée de respect et d’assimilation des valeurs. Celui-ci implique le principe de sociabilité, puisque tous les contacts interhumains ont des objectifs sociaux. Le côté communautaire devient plus important que celui individuel, puisque le respect des bonnes manières signifient être aimable, écouter les autres, avoir le sens de la conversation.
Toutes les valeurs et les principes autour desquels s’organisent les relations interhumaines, au nom du respect pour l’étiquette et les normes communes, peuvent être résumés en deux concepts et instruments en même temps – la morale et la politesse. Si l’une suppose l’art de la convivialité, l’autre s’intéresse aussi à des vertus personnelles. L’individu est censé de trouver sa place dans la société s’il connait et respecte les valeurs et les principes fondamentaux des bonnes manières, puisque l’objectif commun est celui d’une bonne interaction sociale.
III.2. Les bonnes manières dans la société contemporaine
70% des Français interrogés considèrent que le savoir-vivre reste un élément essentiel de l’esprit français. Les vives préoccupations qui se passent depuis des siècles, ont enregistré leur apogée pendant le règne de Louis XIV, connu dans l’histoire de la France sous le nom de Roi-Soleil. Si le Palais de Versailles est devenu un symbole de la grandeur et de l’étiquette par les normes imposées pour la vie à la Cour Royale, la Révolution française détruit tout ce que l’histoire d’un pays a construit pendant des siècles.
Le 19ème siècle est marqué par les tentatives de la bourgeoisie de reprendre les normes, de renouveler les bonnes manières qui ont imposé la France comme le pays des mœurs et de l’étiquette. Du 20ème siècle jusqu'à nos jours, on peut remarquer un essai de garder seulement ce qu’il est important en matière du savoir-vivre. Les Français deviennent plus pragmatiques, sous l’empire des vagues d’immigrations qui ont transformé à jamais l’image de la France.
Les Français d’aujourd’hui arrivent à se demander si leur pays reste encore l’espace des bonnes manières, aux conditions où la population française est encore en pleines mutations. Ils admettent aussi que le monde entier leur attribue des clichés de comportement comme le respect pour l’étiquette, le savoir-vivre et le savoir-être.
Les jeunes ne sont pas adeptes de l’étiquette, Ils la trouvent comme un symbole dépassé, représentatif pour une époque achevée et qui ne peut pas refléter les réalités du présent. La jeune génération est très consciente par le rôle des bonnes manières, celui d’assurer une communication réelle, positive, entre les populations de diverses ethnies qui coexistent sur le territoire de la France.
Le fait que les adolescents d’aujourd’hui refusent catégoriquement toute discussion sur le rôle de l’étiquette française, comme il était aperçu il y a quelques siècles, est mis en charge aux institutions d’éducation et aux familles. L’école n’a pas de programmes logiques, cohérents, qui puissent introduire les élèves dans un domaine si caractéristique pour l’identité française en général, pour son histoire et son évolution actuelle. La famille, elle-même, devient responsable de cet aspect, puisque les parents trop permissifs ont favorisé la naissance de plusieurs générations de jeunes qui répriment le savoir-vivre français.
L’attitude des jeunes, le laissez-faire ou les aspects d’une bof génération expliquent même davantage la situation actuelle en France, en ce qui concerne l’absence des bonnes manières à la jeune génération. Les parents et le système d’enseignement complètent, par leur manque d’intérêt, l’attitude négative de leurs enfants. Leur tendance de faire l’inverse de ce que leurs parents ont fait affronte des actions surprenantes pour un adulte d’une génération plus lointaine.
La préoccupation de la France actuelle pour la sauvegarde de l’étiquette et de l’identité nationale provoque bien des soucis. Le besoin de s’adapter aux conditions socio-culturelles, à une population mixte, favorise les pertes de vue des responsables culturels. On devient de plus en plus conscients que les bonnes manières restent seulement des normes, des codes de bonne conduite, susceptibles de favoriser les contacts interhumains, dans un pays multiculturel.
La France reste le pays des contrastes, en ce qui concerne les décisions prises des responsables dans le domaine identitaire. Le désir d’intégrer les populations d’immigrants par des actions sociales soutenues, ne trouve pas son équivalent dans l’envie d’assister culturellement les représentants d’autres cultures. Une telle assistance pourrait faciliter le contact avec la culture et la civilisation française, uniformiser les normes des bonnes manières en familiarisant les étrangères avec tout ce que l’identité nationale française suppose.
Néanmoins, les gens réagissent en fonction de leur éducation, de leur conscience de classe. Les psychosociologues affirment que les connaisseurs des bonnes manières et de l’ancienne étiquette française sont distincts, sont élégants, réservés, raffinés. La discrétion caractérise leurs relations sociales et impose un rythme équilibré. Dans le langage, le savoir-vivre se traduit dans la fluidité des contacts interhumains, les gens devenant capables d’apprendre les véritables valeurs qui soutiennent le concept de l’étiquette.
Demandés en diverses circonstances sur la présence des normes de conduite dans la société contemporaine, les Français déclarent que l’incivilité semble combler l’image de la société. Ils sont tous conscients de la complexité et la gravite du processus de l’immigration, mais accuse le gouvernement pour l’absence de mesures concrètes.
Les sites spécialisés offrent une large diversité de formations, quant aux normes de conduite, en différentes circonstances. Au théâtre, à la table, dans un restaurant, offrir des cadeaux, recevoir des invités, remercier quelqu’un sont quelques exemples de diverses cours qui se préoccupent de l’éducation des hommes en général.
Néanmoins, les statistiques de l’INSEE remarquent l’impression des Français, d’être entourés partout par l’incivilité. Leur argument pour la perte des normes reste le manque de temps, puisque être élégant demande beaucoup de bienveillance. Par contre, les mauvaises manières sont censées d’êtres plus contaminatrices.
La connaissance des codes de conduite et leur mise en pratique réussit de faire la différence entre les gens. Le respect pour les autres se traduit en actions pleines de bienveillance et montre l’engagement qu’on peut avoir dans la société ou dans le groupe social où l’on vit. Les normes ont le rôle d’apporter un équilibre intérieur, de créer une bonne humeur et de riposter élégamment au non-respect des autres.
Même si l’on a tendance de croire que les jeunes sont les seuls coupables pour la perte du respect pour l’étiquette française, les analystes nous rassurent que l’âge n’est plus un facteur de différenciation. L’âge ne compte plus, étant donné qu’on peut identifier des représentants de tout âge qui refusent le concept du savoir-vivre.
Le mélange de cultures, de niveaux d’éducation, les différences d’âge imposent des malentendus entres les individus, dans une société où les bonnes manières étaient nées il y a des siècles. Les Français sont encore intéressés par les bonnes manières, mais ils exigent qu’elles répondent à des finalités pratiques, qu’elles assurent une bonne communication entre les individus, qu’elles soient adaptées aux besoins contemporains.
Le savoir-vivre reste un ensemble de codes et de conventions qui peut régler les comportements et assurer une vie de qualité dans la société. De nos jours, les Français ne veulent plus que le savoir-vivre s’appuie sur de préceptes dépassés, mais qu’elles soient adaptés à l’évolution et à la diversité de la société. Ils insistent de garder l’objectif du savoir-vivre, celui de faciliter les relations entre les homes et d’harmoniser la vie dans la société. Le savoir-vivre contemporain doit être dynamique, constructif, actuel, il doit présenter clairement ce qu’on doit faire et ce qu’il est interdit en diverses circonstances, en appuyant les relations sociales sur des bases anciennes, comme le respect, l’équilibre, l’engagement.
Les nouveaux rapports sociaux doivent trouver leur reflet dans les normes de l’étiquette, qui présentent les obligations de chacun en fonction de la hiérarchie sociale. L’aspect pratique et pragmatique de l’étiquette française va produire des comportements désirables dans la vie quotidienne.
Plusieurs émissions de télévision organisent des débats sur le rôle et la présence des bonnes manières dans la vie contemporaine des Français, tenant compte de la diversité et des aspects pluriels de la France d’aujourd’hui. Beaucoup d’organisations proposent des cours de société, en vue d’une bonne intégration, visant des sujets comme l’étiquette à la table, dans le métro, en voyage, au théâtre etc. Cela fait preuve des préoccupations actuelles des Français pour la pratique de l’étiquette.
Les nouvelles technologies ont beaucoup changé les normes du savoir-vivre, aux conditions où l’utilisation du portable ou de nouvelles technologies devient un instrument qui provoque bien des soucis et des malentendus dans un groupe.
La netiquette représente un aspect actuel, contemporain de l’étiquette française, Elle demande de respecter l’intimité des autres, de ne pas déranger avec ses propres actions. La forte utilisation de l’internet exige, à la fois, un ensemble de règles qui puissent organiser les contacts sur la toile. Il y a des domaines récurrents où la netiquette s’impose le plus souvent, comme l’usage du courriel électronique, les groupes de discussion et les forums.
La netiquette suppose aussi des guides de conduite qui reflètent les traits définitoires du monde électronique, virtuel. Les normes de la netiquette nous demandent de nous présenter, de motiver notre intervention, de ne pas affecter la vie privée des autres, de répondre aux messages, d’adopter une attitude correcte vis-à-vis des autres, respecter les normes de grammaire et ne pas utiliser des émoticons en conversations officielles. La netiquette dont les Français sont très ancrés propose des formules, des manières, des actions utilisées et acceptées par la communauté internet et dans des interactions sociales sur la toile. Cependant, les normes peuvent varier, mais elles s’organisent toutes autour d’un principe commun, celui du respect pour les autres.
En réalisant des comparaisons entre le respect des bonnes manières en France et dans le monde, les sociologues admettent qu’on rencontre des incivilités partout. Le monde a beaucoup changé et le mélange de cultures et de conventions ont bouleversé les règles du savoir-vivre contemporain. Les Français reprochent aux institutions de l’Etat le manque d’intérêt pour l’intégration des immigrants dans la culture et la civilisation française, remarquant que, en d’autres pays, les Ambassades mettent à la disposition des étrangers des informations pratiques, utiles, sur l’usage des bonnes manières. Cela peut réconforter un touriste étranger et assurer une bonne communication.
Les coutumes différentes d’un pays engagent des comportements différents, parfois opposés. Si la France était préoccupée de garder l’étiquette française comme elle l’était au XVIème siècle, elle se donnerait plus la peine de familiariser les immigrants aux règles historiques. Mais les responsables de l’Etat ne considèrent pas trop comme une priorité la transmission de l’étiquette, puisque les enjeux sociaux, économiques et politiques sont plus importants.
De nos jours, on ne respecte plus des attitudes qui étaient parfois évidentes. Les normes de l’étiquette ont tendance de s’uniformiser, de devenir universelles et d’assurer une bonne communication entre des gens d’origine, d’ethnie, de religion distincte, ayant un niveau de culture et d’éducation diffèrent. L’usage exagéré du klaxon, le fait de parler trop fort au téléphone, le fait de raconter toute la vie à des étrangers, engager des conversations épineuses et qui peuvent déranger les autres constituent de petits sujets de méconnaissance des bonnes manières, très généralisées en France et partout dans le monde.
La société française d’aujourd’hui est soumise aux changements sociaux et culturels. Les vagues d’immigrations qui ont transformé irrémédiablement la structure de la société, qui ont affecté l’intégrité culturelle et l’héritage historique, ont bouleversé aussi l’ensemble des normes des bonnes manières, les règles du savoir-vivre et l’aspect de l’étiquette française.
Conclusions
L’art de vivre à la française représente un niveau d’excellence de la gastronomie, de l’élégance, des arts, de la dégustation et du savoir-vivre. Vue comme un ensemble de normes et de règles, l’étiquette française connait une évolution surprenante à travers le temps, mais qui repose encore sur les mêmes principes.
Née dans l’Antiquité, le concept d’étiquette connait son apogée pendant le règne du Roi-Soleil, lorsque le Palais de Versailles devient un symbole de la grandeur et de la courtoisie. Le XVIème siècle reste dans la mémoire collective comme le moment le plus fort de manifestation de l’étiquette en France, des bonnes manières et du souci pour le principe de bien-vivre.
Le but de ces normes a beaucoup changé le dernier temps. Si Louis XIV manifestait l’intention d’occuper la vie de ses courtisans, pour limiter leur temps disponible à élaborer des conspirations contre l’autorité et la famille royale, les normes modernes doivent assurer la protection des membres d’une société, leur liberté et leur savoir-vivre ensemble.
La société française a beaucoup changé. Le processus du multiculturalisme qu’elle vit depuis quelques siècles, lorsque les vagues d’immigrations ont pénétré en France, impose des permutations significatives dans la structure et la cohérence de la société. Le dialogue interculturel reste le seul capable d’assurer une bonne correspondance entre les groupes appartenant à d’autres ethnies et religions.
Le rôle de l’étiquette est très bien définit au XVIème siècle et il répond aux traits définitoires de la société. À présent, ses fonctions ont resté les mêmes, mais les objectifs ont changé définitivement. Le respect des bonnes manières dans une société provoque des réactions psychologiques et présente l’intention d’engagement et d’appartenance au groupe. En même temps, l’usage des normes de l’étiquette présente des enjeux communicationnels et sociaux. L’évolution de l’approche sur l’étiquette n’a pas changé les principes sur lesquels réside son image historique. Elle a toujours à la base le respect pour soi et pour les autres, l’engagement social, l’adaptabilité, la distinction.
La France contemporaine fait preuve d’une forte motivation pour initialiser la jeune génération aux normes de l’étiquette. Néanmoins, les spécialistes ne pensent pas au concept historique de l’étiquette, mais à son rôle dans une société qui demande l’adaptation. L’école, les parents, l’État, la communauté deviennent tous responsables d’une bonne intégration des jeunes dans la société, en leur enseignant le respect pour les autres et pour leurs valeurs. Les problèmes actuels de la France restent le racisme, la xénophobie, l’inégalité entre ses membres. Ces problèmes ont une base commune, l’origine différente, l’appartenance à une autre ethnie ou religion.
L’aspect varié et complexe de la société française, qui a fait de sa diversité un atout, représente le meilleur signe que la France connait son intérêt, protège son histoire et assure un bon avenir à ses concitoyens. Le processus d’intégration dont l’État fait preuve assure la protection de différentes cultures, de différents mœurs et coutumes, au sein de la société française. L’étiquette française est en permanente évolution, elle devient une astuce pour une bonne vie ensemble, pour la création des règles communes dans une société où plusieurs cultures se croisent.
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