Enseigner Le Passé Composé En Classe DE Fle
UNIVERSITATEA BUCURESTI
DEPARTAMENTUL PENTRU PREGĂTIREA PERSONALULUI
DIDACTIC
LUCRARE METODICO-ȘTIINȚIFICĂ PENTRU OBȚINEREA
GRADULUI DIDACTIC I
ENSEIGNER LE PASSÉ COMPOSÉ EN CLASSE DE FLE
INDRUMATOR,
Conf.dr. BERBINSKI Sonia
PROFESOR,
CODREANU Camelia
ARGUMENT
L`étude de la grammaire de la langue française suit la consolidation scientifique des compétences des élèves en réception et en production. La langue, composé d`un système grammatical et un système lexical, représente le moyen primordial de communication entre les gens. La grammaire est constituée d’un ensemble des règles qui établissent la structure de la forme des mots, leur assemblage en propositions et l`assemblage des propositions en phrases.
Il y a deux types de règles qui représentent les deux parties constitutives de la grammaire: la morphologie et la syntaxe.
L`apprentissage de la grammaire a comme objectif fondamental la culture de la langue des élèves, qui est l'expression des idées et des sentiments et, à cet égard, c’est très important que cette discipline a un caractère pratique accentué, malgré le fait qu`elle opère avec des abstractions.
J`ai choisi ce sujet parce que je considère que l`ignorance de la grammaire, en particulier de l’expression verbale qui représente le noyau de la phrase, de ses règles de fonctionnement, conduit à l`utilisation insuffisante de la langue comme moyen de communication.
En réception orale ou écrite, c’est très important que les apprenants aient accès à tous les leviers linguistiques pour lever les obstacles qui seraient susceptibles de les empêcher de repérer les informations pertinentes dans les documents. Au niveau des activités de production, la connaissance de ressorts de la langue permet de transmettre les informations pertinentes de manière grammaticalement correcte. En salle de classe, la stratégie, sans la connaissance, n’a aucune utilité.
Le verbe est étudié dans l’enseignement roumain à partir de la première année d’étude (en L1 et en L2 aussi), ciblant les structures de l’indicatif présent, arrivant en troisième année (ce qui correspond à la V-e pour L1 et la VII-e pour L2) à discuter du passé composé. Au lycée, le programme d’enseignement vise le renforcement des connaissances acquises antérieurement.
Conformément au Référentiel Niveau A1 pour le français, un apprenant élémentaire de la langue est capable de percevoir et d’utiliser des verbes au passé composé, mais «de manière isolée et sporadique », « surtout dans ses valeurs d’accompli, en particulier avec être », tandis que, pour l’apprenant A2, niveau intermédiaire, il faut être capable de « distinguer les valeurs et les emplois principaux du (…) passé composé (temps et aspect) (…) et les employer en situation ».
Le défi de mon travail est de présenter des manières différentes de structurer un ensemble d’informations liées au passé composé aux apprenants niveau A et B du CECRL ainsi que ceux-ci puissent l’acquérir de manière correcte, consciente et en toute sérénité.
Après la présentation du contenu théorique de ce qui est le passé composé pour le verbe français, je vais faire une présentation des différentes approches de la grammaire au cours de l’histoire de la didactique de la langue pour voir la place et l’évolution de l’apprentissage de celle-ci dans la classe de FLE. Tenant compte des particularités du passé composé français (le choix des auxiliaires, l’accord du participe passé etc.), il me parait intéressant de discuter aussi du traitement des erreurs, quelle sorte d’amélioration, d’exercice faut faire pour que l’élève puisse progresser et améliorer son processus acquisitionnel.
Mon démarche continue avec la partie d’application, en explorant différentes manières d’introduire les notions sur le passé composé en salle de classe a partir des documents tels : la publicité, le texte littéraire, la chanson, le jeu.
TABLE DE MATIÈRES
ARGUMENT
LE GROUPE VERBAL
Le groupe verbal – définition
Le verbe
La classification tripartite – un aspect de la flexion verbale
Critères de classification
Types de verbes : auxiliaires, semi-auxiliaires, support
Traits du verbe
Catégories verbales (personne, nombre, voix et diathèse, mode, temps, aspect)
Les formes verbales (simples, composées et surcomposées)
LE PASSÉ COMPOSÉ
L’auxiliaire
L’auxiliation
Omission et reprise des auxiliaires
Cas d’omission des auxiliaires
Cas de reprise des auxiliaires
Le choix de l’auxiliaire
2.1 Verbes conjugués avec avoir
2.2 Verbes conjugués avec être
2.3 Verbes conjugués avec avoir ou être selon le sens
3. Le participe passé
3.1 Formation
3.1.1 Le participe passé des verbes réguliers
3.1.2 Le participe passé des verbes irréguliers
4. L’accord du participe passé
4.1 Cas d’accord
4.1.1 Accord du participe passé des verbes conjugués avec avoir
4.1.1.1 Participe passé dont l'objet direct est l'
4.1.1.2 Participe passé suivi d'un attribut du complément direct
4.1.1.3 Participe passé suivi d'un infinitif
4.1.1.4 Participe passé des verbes exprimant la mesure, la quantité, la durée
4.1.1.5 Participe passé suivi d'un infinitif sous-entendu
4.1.2 Participe passé employé avec l'auxiliaire être
4.1.3. Participe passé des verbes essentiellement pronominaux
4.1.4 Participe passé des verbes occasionnellement pronominaux
4.2 Les participes passés toujours invariables
4.2.1 Participe passé des verbes impersonnels
4.2.2 Le participe passé des verbes intransitifs et des verbes transitifs indirects
5. Emploi du passé composé
LA GRAMMAIRE AU COURS DE L’HISTOIRE DE LA DIDACTIQUE
ENSEIGNER LE PASSÉ COMPOSÉ PAR DIVERS SUPPORTS (textes littéraires, documents audio-chansons, documents audio-vidéo – extraits de films, courts métrages, publicité, images, jeux, cartes heuristiques etc. )
LE TRAITEMENT DES ERREURS
EVALUER LE PASSÉ COMPOSÉ
CONCLUSIONS
*in lucru
Le groupe verbal
Le groupe verbal est l’un des constituants obligatoires de la phrase de base (selon le schéma P GN+GV)
Le groupe verbal (abrégé GV) est constitué d’un membre verbal et d’un ou de plusieurs déterminants qui connaissent en surface des réalisations différentes allant du réalisateurs ø jusqu’à la proposition complétive.
La structure du GV :
GV
MV Dt
chante de la musique
Il peut contenir :
un verbe seul : Odile chante.
un verbe transitif direct suivi d’un GN C.O.D. : Odile chante une chanson.
un verbe transitif indirect suivi d’un syntagme prépositionnel (SPrép) Complément d’Objet Indirect (C.O.I.) : Odile sourit à ses collègues.
un verbe à double complémentation c’est à dire régissant à la fois un GN C.O.D. et un SPrép C.O.I. : Odile adresse un mot à son père.
ou deux SPrép C.O.I. : Odile parle de son problème à sa famille.
un verbe appelé « copule » ou « verbe d’état » toujours suivi d’un syntagme adjectival (SAdj) attribut du sujet : Odile est merveilleuse.
ou d’un SN attribut du sujet : Odile est devenue une chanteuse réputée.
un verbe suivi d’un SN ou d’un SPrép compléments circonstanciels : Odile habite Lyon. / Odile travaille à l’Université.
Les séquences soulignées sont remplaçables par un seul verbe (par exemple « travaille ») ; elles sont obligatoires et fixes et forment par conséquent un GV.
Tableau 1. La composition interne du GV
2. Le verbe est le noyau du GV, l’élément fondamental, les autres constituants étant : le groupe nominal sous toutes ses formes et ses équivalents pronominaux ou prépositionnels, l’adjectif et le groupe adjectival, le groupe prépositionnel et l’adverbe.
Ils [n’ont pas chanté très fort] aujourd’hui.
Le verbe a une caractéristique fondamentale – c’est le seul mot à pouvoir jouer le rôle de noyau d’une phrase, le mot central autour duquel s’organisent les autres éléments de la phrase qui marquent leur fonction par rapport à ce noyau (sujet, COD, COI, COS, différents CC).
2.1. La classification tripartite – un aspect de la flexion verbale
La grammaire traditionnelle française propose une classification morphologique des verbes en trois groupes (depuis les instructions officielles de 1910).
On distingue une conjugaison vivante et une conjugaison morte.
La conjugaison vivante réunit des verbes d’existence récente et comprend deux groupes.
Le premier groupe est caractérisé par le morphème d’infinitif –er (ex. parler) et par la première personne du singulier du présent de l’indicatif en –e (ce qui exclut aller : je vais). Les verbes de ce groupe sont les plus nombreux et représente 90% de l’ensemble des verbes français. La plupart des verbes néologiques (ex. américaniser, satelliser, etc.) sont formés sur ce modèle.
Le deuxième groupe est constitué des verbes qui forment leur infinitif en –ir, et qui font apparaître l’élément -ss- à la première personne du pluriel du présent de l’indicatif (ex. finir, finissons). Le français contemporain compte environ 300 verbes de ce type. En outre, cette catégorie comprend certains verbes de création récente (ex. alunir, amerrir, etc.).
La conjugaison des verbes de ces deux groupes est généralement tenue pour une conjugaison prévisible.
La conjugaison morte, qui n’est plus productive, comprend les verbes du troisième groupe (environ 370 verbes). Ce groupe, très hétéroclite, est généralement divisé en trois sous-groupes, d’après la forme de l’infinitif (-ir, -oir, -re).
Cette classification traditionnelle présente de nettes insuffisances linguistiques. On peut retenir d’autres critères de description et de classification, sans doute plus complexes, mais plus justes.
La classification par désinences d’infinitifs et bases verbales repose sur deux critères distincts: celui de la désinence de l’infinitif, et celui du nombre de bases verbales (sans tenir compte des bases du passé simple et du participe passé, qui alourdiraient la classification inutilement). Dans cette perspective, les verbes français peuvent être regroupés dans sept classes. Les six premières regroupent des verbes réguliers (dont la conjugaison peut être considérée comme prévisible). La septième classe regroupe les verbes irréguliers, c’est-à-dire des verbes présentant des morphèmes flexionnels spécifiques pour l’indicatif présent. Les verbes entrant dans cette dernière classe ont en outre la particularité de compter un nombre important d’unités.
1/ Classe des verbes à base unique
1.1. Infinitifs en –er, c’est-à-dire tous les verbes en –er sauf aller et ceux de la classe 2 : type aimer, base aim-
1.2. Infinitifs en –r : type courir (et dérivés), base cour-
1.3. Infinitifs en –re : type conclure, base conclu- (exclure, inclure, rire, sourire)
2/ Classe des verbes en –er à 2 ou 3 bases
2.1. Deux bases : types achever, noyer
– bases : achèv-/achev- [aʃɛv/aʃəv], (cas de lever, mener, peser, semer, et tous les verbes dont l’avant-dernière syllabe de l’infinitif a pour voyelle un e instable)
– bases : noi-/noy- [nwa/nwaj], (cas des verbes en –oyer, -uyer, -ayer, et des verbes en –ébrer, -écher, -éder, -éger, -éjer, éler, -érer, et des verbes en –ier)
2.2. Trois bases : type envoyer (seul de sa classe), bases : envoi-, envoy-, enver- [ vwa/ vwaj/ vɛʀ]
3/ Classe des verbes en –r et –re à 2 bases
3.1. Type finir, bases : fin-/finiss- (et tous les verbes en –ir/-issons)
3.2. Type ouvrir, bases : ouvr-/ouvri- (couvrir, offrir, souffrir, assaillir, défaillir, tressaillir, cueillir)
3.3. Type battre, bases : bat-/batt- [ba/bat], (et tous les dérivés de battre, mettre et ses dérivés, la plupart des verbes en –dre, rompre, vaincre et ses dérivés, suivre et ses dérivés, vivre)
3.4. Type croire, bases : croi-/croy- [kʀwa/kʀwaj], (et fuir et ses dérivés, prévoir, pourvoir, asseoir, traire et ses dérivés)
3.5. Type écrire, bases : écri-/écriv- (et lire et ses dérivés, suffire, confire, les verbes en –duire, construire, cuire, détruire, instruire, nuire, luire, taire, plaire et ses dérivés)
3.6. Type mourir, bases meur-/mour-
3.7. Type acquérir, bases : acquier-/acquér- (et quérir et ses dérivés)
4/ Classe des verbes en –r et en –re à 3 bases
4.1. Type voir, bases : voi-/voy-/ver- [vwa/vwaj/vɛʀ], (et revoir)
4.2. Type devoir, bases : doi-/dev-/doiv- (verbes en –cevoir, mouvoir et ses dérivés)
4.3. Type boire, bases : boi-, buv-, boiv-
4.4. Type paraître, bases : parai-/paraiss-/paraît- [paʀɛ/paʀɛs/paʀɛt] (et naître, connaître et dérivés, croître, accroître)
4.5. Type dormir, bases : dor-/dorm-/dormi- (et partir, mentir, se repentir, sentir, servir, sortir, vêtir et dérivés, bouillir)
4.6. Type craindre, bases : crain-/craign-/craind- (verbes en –aindre, -eindre, oindre)
4.7. Type coudre, bases : coud-/cous-/coud-, [ku/kuz/kud] (et moudre, absoudre, dissoudre)
5/ Classe des verbes en –r et en –re à 4 bases
5.1. Types savoir, valoir, bases :
– sai-/sav-/sau-/sach-
– vau-/val-/vaud-/vaill-
5.2. Types tenir, bases : tien-/ten-/tienn-/tiend-, [tj /tən/tjɛn/tj d], (et venir et ses dérivés)
5.3. Type prendre (et ses dérivés), bases : prend-/pren-/prenn-/ prend-,[pʀ/pʀən/pʀɛn/pʀ d]
6/ Classe des verbes en –r à 5 bases
6.1. Types vouloir, bases : veu-/voul-/veul-/voud-/veuill-
6.2. Type pouvoir, bases : peu-/pouv-/peuv-/pou-/puiss-
7/ Classe des verbes irréguliers
7.1. Type avoir
7.2. Type être
7.3. Type aller
7.4. Type faire
7.5. Type dire
2.2 On reconnait le verbe selon quatre critères :
Le sens – il évoque souvent une action
La fonction – il est le noyau de la phrase
Critères formels – la conjugaison
La combinaison – sans déterminants, mais précédé souvent de pronoms personnels
2.3. Certains verbes peuvent être utilisés comme :
Auxiliaires, formant, avec le participe passé d’un autre verbe les formes composées
Semi-auxiliaires (éléments de périphrase verbale a l’infinitif) avec des valeurs :
temporelles (venir de)
aspectuelles (être en train de)
modales (pouvoir)
de diathèse – causative (faire, laisser)
– passive (se faire, se laisser, se voir)
– Support (qui forment avec d’autres parties du discours l’équivalent d’un verbe simple : faire le résumé = résumer)
2.4 Sémantiquement et syntaxiquement, le verbe est défini par deux séries des traits :
« traits inhérents qui spécifient l’unité verbale indépendamment des relations qu’elle entretient avec les autres unités de la phrase » (± action, ± mouvement, ± orientation, ± expérience subjective, ± événement, ± duratif)
« traits contextuels qui régissent les contraintes syntagmatiques qui président à la mise en discours » (± déterminé, ± attributif, ± réciproque, ± symétrique, ± copulatif, ± avoir, ± coverbe, ± opérateur de phrase)
Du point de vue morphologique, le verbe est affecté par quelques catégories grammaticales c’est-à-dire il se conjugue, recevant des marques spécifiques (désinences) qui correspondent au nombre, à la personne, au temps et au mode et étant accompagné d’un auxiliaire qui précède le radical verbal pour marquer le temps, la voix, l’aspect.
2.5 Les catégories verbales du verbe sont :
La personne – est déterminée par le sujet, « les trois personnes du singulier et du pluriel étant de nature fort différente : les deux premières représentent les actants de la communication, tandis que la troisième, appelée par Benveniste non-personne, représente aussi bien des choses que des personnes » ; La personne est une catégorie grammaticale représentée par des morphèmes pronominaux (pronoms personnels et possessifs), déterminatifs (adjectifs possessifs), ou flexionnels.
Le nombre – vient aussi de l’accord avec le sujet ; c’est une catégorie grammaticale servant à l’expression de la détermination quantitative. Gustave Guillaume affirmait (Leçons de linguistique, 1938- 1939, vol. 12, 1993) que « la catégorie du nombre connaît deux réalisations principales : une réalisation linguistique, marquée, selon les langues, par le singulier (une entité), le duel (deux entités), le triel (trois entités), etc., le pluriel (une pluralité d’entités) ; une réalisation à la fois linguistique et arithmétique marquée par les quantifieurs un, deux, trois, quatre, etc. »
Les catégories de la personne et celles du nombre sont fortement imbriquées, la personne
impliquant nécessairement le nombre.
La voix et la diathèse – s’établit en fonction des rôles sémantiques distribués par le verbe à ses actants. La diathèse décrit l’organisation des rôles sémantiques dans l’énoncé, et notamment la répartition syntaxique de l’agent et du patient du procès verbal. La voix est une catégorie formelle relevant de la morphologie verbale, décrivant la forme (active, passive, etc.) prise par le verbe pour exprimer une diathèse.
Le mode, le temps, l’aspect – trois catégories verbales indissociables
L’aspect décrit le temps impliqué (temps de la durée), tandis que le terme de temps décrit les époques. C’est la spécificité du verbe d’impliquer une durée.
Il y a trois types de réalisations de la catégorie de l’aspect : l’aspect « grammatical », qui marque la durée interne (ou la tension) du verbe, le passage d’un point d’origine à un point d’aboutissement du procès (accompli/inaccompli) et il est marqué en français par la distinction des formes simples et des formes composées; l’aspect « sémantique », déterminé par l’auxiliarisation et l’aspect « lexical », », exprimé par les périphrases, opère une subdivision de la durée inhérente du verbe (inchoatif : ex. commencer à, se mettre à ; progressif : ex. être en train de ; continuatif : continuer de ; terminatif : ex. finir de), ou une saisie par l’avant ou par l’arrière du procès (venir de/ être sur le point de).
Le temps est une catégorie verbale déictique qui se définit par une référence extérieure au procès de l’énoncé, la référence chronologique du moment de l’énonciation ou moment où l’on parle.
Le mode (du latin modus, « manière, mesure »), c’est une catégorie grammaticale servant à exprimer la manière dont l’énonciateur se représente le procès, notamment comment il le situe dans le cadre temporel. Cette catégorie constitue un principe fondamental de classification des emplois du verbe.
Les modes du verbe français se différencient en fonction de leur capacité à présenter des indications de personne et de temps grammaticaux, opposant les modes personnels (l’indicatif, le subjonctif, le conditionnel et l’impératif) aux modes impersonnels et intemporels (l’infinitif, le participe et le gérondif)
L’indicatif est le seul mode qui permet, grâce à son système temporel, de situer le procès dans l’une des trois époques : passé, présent, futur.
2.6 Les formes verbales sont marquées par trois types : simples, composées et surcomposées.
Les formes simples sont constituées d’un radical et d’une désinence.
Les formes composées sont caractérisées par la structure: verbe auxiliaire (avoir ou être) et le radical verbal pourvu d’une désinence de participe passé.
Les formes surcomposées comprennent un auxiliaire composé et le radical du verbe ayant la désinence de participe passé. Celles-ci sont des formes plutôt régionales et ne sont employées que rarement même dans la langue littéraire.
Toutes les formes composées expriment l’aspect accompli.
Les structures composées du verbe français sont :
Indicatif : passé composé (il a lu), passé antérieur (il eut lu), plus-que-parfait (il avait lu), futur antérieur (il aura lu)
Conditionnel passé (il aurait lu)
Subjonctif passé (qu’il ait lu), plus-que-parfait (qu’il eût lu)
Impératif passé (aie lu !)
Infinitif passé (avoir lu)
Participe passé composé (ayant lu)
LE PASSÉ COMPOSÉ
Le passé composé exprime un événement passé ou achevé au moment où on parle. Il représente « du point de vue des valeurs modales, une transposition du présent dans le passé »
Le passé composé se forme avec l'auxiliaire être ou avoir associé au verbe à conjuguer et employé au temps simple requis (le présent) suivi du participe passé du verbe à conjuguer.
Le temps simple requis pour l'auxiliaire être ou avoir dans la formation du passé composé est le présent. Le verbe qui suit cet auxiliaire est le participe passé du verbe à conjuguer.
1. Le verbe auxiliaire est une forme linguistique unitaire « qui se réalise, à travers des paradigmes entiers, en deux éléments, dont chacun assume une partie des fonctions grammaticales, et qui sont à la fois liés et autonomes, distincts et complémentaires". Les verbes auxiliaires sont donc des verbes qui servent d'éléments morphologiques en se combinant avec d'autres formes verbales. Dans cette construction, ils perdent tout ou partie de leur signification propre.
1.1 L'auxiliation se caractériserait ainsi par une structure en binôme.
Les trois types d'auxiliation distingués par Benveniste
-auxiliation de temporalité (il a frappé)
-auxiliation de diathèse (il est frappé)
-auxiliation de modalité (il peut frapper)
On caractérise ainsi la notion de forme verbale composée : forme qui comporte deux éléments verbaux, l'auxiliant et l'auxilié. L'auxiliant présente à lui seul les caractéristiques morphologiques d'une forme verbale (il porte les marques de temps et de personne). La forme de l'auxiliation ainsi caractérisée se présente telle que dans le tableau (8-1) :
Tableau 2 – Forme de l'auxiliation
Les verbes auxiliants ne présélectionnent pas une classe de verbes particulière. Pour la forme auxiliante, des listes assez importantes se présentent dans les grammaires modernes du français, qui, de plus, procèdent couramment à une distinction entre auxiliaires et semi-auxiliaires. On distingue d'une part avoir et être et les autres verbes (la liste des verbes tenus pour des semi-auxiliaires varie selon les auteurs) susceptibles d'entrer dans le même type de construction binomiale d'autre part. Dans le tableau suivant c'est un classement qui se superpose à la classification de Benveniste :
Tableau 3– Auxiliaires et semi-auxiliaires
Les auxiliaires sont distingués des semi-auxiliaires selon la structure de la forme binomiale, ainsi que le présente le tableau 4 :
Tableau 4 – Structures d'auxiliation
L'auxiliaire (être ou avoir) n'a de valence propre, il sert de support au verbe recteur (auxilié). Les pronoms clitiques du verbe recteur se portent en effet sur l'auxiliaire en et, qui leur sert de support morphologique:
a. Jean a perdu sa gomme. Paul l’a perdue.
b. Il est devenu méchant. Il l'est devenu.
Dans l'inventaire de verbes qui se manifestent en première position de la structure binomiale, seuls être et avoir présentent cette dernière caractéristique, c'est à dire seuls les verbes entrant dans la construction manifestant un auxiliant fléchi suivi d'une forme verbale au participe passé.
être ou avoir + le participe passé (l'auxiliarité principale)
1. sortir : je suis sorti, elle est sortie, nous sommes sortis, ils sont sortis
2. jouer : j'ai joué, elle a joué, nous avons joué, ils ont joué
3. recevoir : j'ai reçu, elle a reçu, nous avons reçu, ils ont reçu
4. arriver : je suis arrivé, elle est arrivée, nous sommes arrivés, ils sont arrivés
1.2 Omission et reprise des auxiliaires
Au cas de coordination des verbes conjugués à un temps composé, la répétition ou l'omission de l’auxiliaire dépend du temps auquel les verbes sont conjugués, de leur sujet et de l'auxiliaire qu'ils reçoivent.
1.2.1 Si les verbes coordonnés sont conjugués au même temps et s'ils ont le même sujet et le même auxiliaire, le deuxième auxiliaire (et le sujet de ce verbe) ne se répète pas
– Il a lu et étudié toute la soirée. (ou : Il a lu et il a étudié toute la soirée.)
Si les verbes s’opposent par leur sens, mais ils sont conjugués à un même temps, ont le même sujet et le même auxiliaire, et que les éléments d'opposition sont non, non pas, et non, et non pas, mais, mais pas, mais non, mais non pas et non plus, l’auxiliaire peut être omis
– Il a dormi, et non travaillé.
– Il a suivi un moment, mais non pas compris.
1.2.2 L’auxiliaire doit être repris aux cas suivants :
– les verbes coordonnés ne sont pas conjugués au même temps;
– les verbes n'ont pas le même sujet;
– les verbes ne sont pas construits avec le même auxiliaire;
– les verbes ne reçoivent pas le même auxiliaire, car ils ne sont pas à la même voix (active ou passive);
– avoir ou être sont employés comme verbe plutôt que comme auxiliaire ;
– l’auxiliaire avoir s'il est l'auxiliaire du verbe être.
– Il avait beaucoup étudié dans son enfance et (il) a choisi de suivre une bonne faculté. (temps différents)
– J'ai vu la sortie du musée et il a fait un signe pour le suivre. (sujets différents)
– Elle a pris une décision et (elle) est partie. (auxiliaires différents)
– Les toiles ont été exposées pendant une journée et (elles) ont enchanté le public. (voix différente)
– Il était gai et (il) s’est amusé toute la soirée. (le premier être n'est pas un auxiliaire)
– J'ai appris qu’il était malade et j’ai été lui rendre visite. (le deuxième avoir est l'auxiliaire du verbe être)
La répétition de l'auxiliaire est aussi obligatoire s’il y a l’adverbe de négation ne (ne pas, ne plus) ou s'il n'y a pas de conjonction de coordination.
– Elle a promis de le guider, mais n'a pas pu le faire finalement.
– Non seulement il a promis, il a tout fait.
2. Le choix de l’auxiliaire
2.1 L’auxiliaire avoir est principalement utilisé avec :
• les verbes intransitifs.
Les roses ont fané.
Les filles ont grandi.
• les verbes transitifs.
As-tu parlé à son professeur? (parler à qq’un)
Il a réussi son examen. (réussir qqch)
Tu as reçu ce colis. (recevoir qqch)
• les verbes impersonnels, non pronominaux (surtout les verbes relatifs à la météorologie).
Il a plu.
Il a semblé important qu’il parte.
2.2 L’auxiliaire être est principalement utilisé avec :
• les verbes passifs (à tous les modes et temps, le groupe prépositionnel peuvant être présent ou non)
Cette fille est appréciée par ses professeurs.
Les adolescentes sont souvent incomprises de leurs parents.
• certains verbes intransitifs (employés sans compléments direct ou indirect).
L’automobiliste est égaré.
Sa grand-mère est morte.
• les verbes pronominaux
Nous nous sommes rendus à Bucarest.
Elle s’est absentée de ses cours.
2.3 Quelques verbes se conjuguent avec avoir ou être selon le sens.
• Avec avoir pour exprimer une action.
Elle a monté la valise dans la voiture.
Il a déménagé au troisième.
• Avec être pour exprimer l’état qui résulte de l’action (dans ce cas, le verbe n’accepte aucun complément direct)
Il est montée sur l’escalier.
Il est déménagé à Bucarest.
Le participe passé
Le participe est un mode impersonnel ayant une valeur d'un verbe ou d'un adjectif. Il a deux formes: le participe présent et le participe passé.
Le participe passé correspond à une action accomplie, sous une forme verbale ou sous une forme adjectivale. Le participe passé est variable.
L’élève a gagné un prix.
Un sou épargné est un sou gagné.
Le participe passé est la deuxième partie d'un temps composé (passé compose, plus-que-parfait, passé antérieur, futur antérieur…).
3.1 Formation
3.1.1. Les verbes du premier groupe (en –er) et du deuxième groupe (en –ir) ont des participes passés réguliers.
Le participe passé est formé sur le radical de l'infinitif + terminaison, différente selon le groupe auquel appartient le verbe :
1er groupe – é
2e groupe – i (sauf ï du verbe haïr)
3e groupe – i, s, t, u, ï, é et û
Tableau 5 – Formation du participe passé des verbes réguliers
3.1.2. Formation irrégulière :
Les verbes du troisième groupe (en -re, -ir, et –oir) ont un grand nombre des participes passés irréguliers et certains très irréguliers.
Tableau 6. Verbes du troisième groupe classés d'après le participe passé
L’accord du participe passé
Selon l'auxiliaire avec lequel il est lié, le verbe au participe passé suit des règles d'accord bien précises.
4.1. On distingue les cas suivants, concernant l'accord du participe passé:
1. L'accord du participe passé employé avec l'auxiliaire avoir
2. L'accord du participe passé employé avec l'auxiliaire être
3. L'accord du participe passé des verbes pronominaux
4.1.1. Participe passé employé avec l'auxiliaire avoir
Le participe passé des verbes conjugués avec l'auxiliaire avoir s'accorde en genre et en nombre avec le complément d’objet direct (COD) si celui-ci est placé avant le verbe. Le complément sur lequel porte directement l'action exprimée par le verbe, répond aux questions qui? ou quoi? selon qu'il s'agit d'un être animé ou d'un objet.
Le complément direct placé avant le verbe est généralement un pronom.
– Ces étudiantes, je les ai reçues hier.
– Les lettres que j'ai écrites à ma mère sont restées sans réponse.
4.1.1.1 Participe passé dont l'objet direct est l'
Le participe passé employé avec l’auxiliaire avoir, qui a pour complément d’objet direct le pronom l’, reste invariable si ce l’ (mis pour le), représente une idée exprimée par une proposition ou une phrase.
Il est parti depuis deux jours et je ne l’ai appris qu’aujourd’hui.
La recherche est plus longue que je ne l’avais prévu.
Le participe passé reste aussi invariable dans certaines constructions elliptiques.
Les séances sont plus longues que prévu. (le participe passé ne se rapporte pas au nom séances comme ce serait le cas dans « plus longues que coûteuses » ou « plus longues qu’ardues ».)
Quand l’ représente un nom, l’accord se fait avec ce nom.
Marie a retrouvé sa maison telle qu’elle l’a laissée. ( sa maison)
Il a pu mener la recherche de la façon dont il l’a préparée. (la recherche.)
Dans certains cas, deux interprétations, et par conséquent deux accords, sont possibles.
– Cette région est aussi belle que je l’ai imaginée ou imaginé. (au premier cas, c’est la région que j’ai imaginée; dans le second, c’est toute la proposition : j’ai imaginé quoi? l’, c’est-à-dire que cette région était belle.)
4.1.1.2 Participe passé suivi d'un attribut du complément direct
Lorsque le complément direct a un attribut et que le participe passé est suivi de cet attribut, l’accord du participe passé se fait généralement avec le complément direct placé devant lui, mais l’invariabilité est admise.
Les recherches qu’il avait crues (ou : cru) terminées devaient en réalité être rendues plus complètes.
Cette explication, Pierre l’a trouvée (ou : trouvé) étrange.
Toutefois, si l’attribut du complément direct est suivi d’un infinitif complément, le participe passé et l’attribut sont invariables.
Voici tous les papiers que nous avons jugé nécessaire de vous envoyer. (Nécessaire, attribut du complément direct que, mis pour tous les documents, est suivi d’un infinitif complément, de vous envoyer.)
4.1.1.3 Participe passé suivi d'un infinitif
Le participe passé employé avec l’auxiliaire avoir et suivi d’un infinitif s’accorde lorsque le pronom objet direct (le, la, les, que) précède le participe et fait logiquement l’action exprimée par l’infinitif.
Ces bernaches, je les ai vues migrer.
Ces choristes, je les ai entendus chanter à plusieurs reprises.
Le participe passé suivi d’un infinitif ne s’accorde pas si le pronom objet direct (le, la, les, que) est complément d’objet direct (COD) de cet infinitif.
Les cadeaux des enfants, je les ai envoyé chercher par Jean.
Les affaires que j’ai eu à traiter sont difficiles.
Ne pas confondre avec :
– La nouvelle édition qu’on nous a demandé de préfacer est maintenant offerte en librairie. (On nous avait demandé quoi? de préfacer la nouvelle édition. Le participe passé reste invariable.)
4.1.1.4 Participe passé des verbes exprimant la mesure, la quantité, la durée
Les verbes coûter, valoir, peser, mesurer, durer, régner, vivre, marcher, courir, dormir, etc., s’emploient, en général, avec des compléments circonstanciels qui indiquent le prix, la durée, le poids, etc. On les dit alors intransitifs parce qu’ils n’ont pas de complément d’objet sur lequel s’exerce l’action exprimée par le verbe. C’est pourquoi leur participe passé reste invariable.
C’est vingt mille euros que ce projet de rénovation vous a coûté.
Cette maison ne vaut plus les trente mille euros qu’il a valu jadis.
Cependant, ces mêmes verbes peuvent à l’occasion s’éloigner de leur sens premier et devenir transitifs, recevoir un complément d’objet. Leur participe passé s’accorde alors avec le complément d’objet direct s’il est placé avant le verbe.
Pierre minimise les efforts que cette recherche lui a coûtés.
Les verbes dépenser, gagner, investir, parier, perdre, placer,prendre et rapporter sont transitifs directs, c’est-à-dire qu’ils sont généralement accompagnés d’un complément direct. L’accord du participe passé se fait donc avec ce complément direct s’il est placé avant.
Il n’a déjà plus les cinquante euros qu’il a eus ce matin.
– Les milliers d’euros que j’ai gagnés serviront à l’achat d’une maison.
L’expression de grandeurs ou de mesures peut même être complément direct de verbes comme ajouter, calculer, couper, enlever, passer, prendre et supprimer. L’accord du participe passé se fait donc avec le complément s’il est placé avant.
Les 500 grammes de sucre qu’on a supprimés de la recette l’ont rendue plus santé.
Le coût du repas s’additionne aux cinquante euros que nous avions calculés pour la soirée.
4.1.1.5 Participe passé suivi d'un infinitif sous-entendu
Les participes passés de certains verbes (cru, dit, dû, désiré, osé, pensé, permis, prévu, promis, pu, su, voulu, etc.) peuvent être suivis d’un infinitif sous-entendu. Ces participes restent invariables, car aucun élément qui les précède n’est leur complément direct. Celui-ci est l’infinitif sous-entendu (le pronom que est le complément direct de l’infinitif sous-entendu).
J’ai tenu toutes les promesses que j’ai pu. (sous-entendu tenir)
Maria a donné à sa fille toute l’affection qu’elle a voulu. (sous-entendu donner)
Nous avons fait les escales que nous avions prévu. (sous-entendu faire)
Cependant, ces verbes, à l’exception de pouvoir, peuvent aussi avoir leur propre complément d’objet direct, placé devant, ce qui rend l’accord obligatoire.
Julien a raconté des histoires que Lola n’a pas crues.
Isabelle récoltait les fleurs qu’elle avait voulues.
Tableau 7- Règles d'accord du participe passé employé avec l'auxiliaire avoir
4.1.2 Participe passé employé avec l'auxiliaire être
La règle d’accord du participe passé employé avec l’auxiliaire être est la suivante : le participe s’accorde en genre et en nombre avec le sujet. Malgré la simplicité de l’accord, la structure « être + participe passé » recouvre différents emplois de être. Cet auxiliaire est utilisé à la voix active avec certains verbes et à la voix passive.
Les invités sont arrivés en fin d’après-midi. (arriver, voix active, ne s’emploie qu’avec être)
Julie est sortie avec des amis. (sortir, voix active, s’emploie avec être ou avec avoir)
Cette vedette est poursuivie par les paparazzi. (poursuivre est à la voix passive)
Les nfants ont été accusés à tort. (accuser est à la voix passive)
4.1.3. Participe passé des verbes essentiellement pronominaux
Un verbe essentiellement pronominal est un verbe qui ne peut être employé qu'à la voix pronominale, c'est-à-dire obligatoirement avec un pronom réfléchi.
Il se méfie de tous les étrangers. (Verbe se méfier : le verbe méfier n’existe pas.)
Le pronom n’a aucune fonction syntaxique par rapport au verbe : il n'est ni complément direct, ni complément indirect. Les verbes essentiellement pronominaux se distinguent ainsi des autres verbes employés à la voix pronominale.
Pierre et Jean se sont reconnus. (Reconnaître n'est pas essentiellement pronominal.)
Julie s'est évanouie à cause de la chaleur. (Évanouir est essentiellement pronominal.)
La règle d'accord du participe passé des verbes essentiellement pronominaux est : le participe passé de ces verbes s'accorde toujours en genre et en nombre avec le sujet.
– Ils ne se sont aucunement souciés des conséquences de leurs actes.
– Lola s'est absentée plus d'un mois.
– Pourquoi vous êtes-vous abstenus de m'en juger?
4.1.4 Participe passé des verbes occasionnellement pronominaux
Un verbe occasionnellement pronominal est un verbe employé à la voix pronominale mais qui peut aussi être utilisé à une autre voix, active ou passive.
La règle d'accord du participe passé des verbes occasionnellement pronominaux est la même que celle du participe passé employé avec l'auxiliaire avoir : le participe passé de ces verbes s'accorde avec le complément direct (CD) si celui-ci est placé avant le verbe.
Pour appliquer cette règle, il faut d'abord reconnaître s'il y a un complément direct, ce complément pouvant être le pronom réfléchi ou un autre élément de la phrase. Une façon simple de trouver le COD consiste à remplacer l'auxiliaire être par l'auxiliaire avoir et à poser la question habituelle verbe + qui? ou verbe + quoi?
La difficulté avec les verbes occasionnellement pronominaux est donc de trouver un complément direct et plus particulièrement de voir si cette fonction est assumée par le pronom réfléchi. Différents cas sont possibles.
Le pronom réfléchi (se ou une autre forme) peut être complément direct. Dans ce cas, le participe passé s'accorde avec ce pronom, donc avec le sujet puisqu'il s'agit de la même personne.
Ils se sont insultés pendant plus d'une demi-heure. (Chacun a insulté l'autre.)
Ils se sont vus de loin. (Chacun a vu l’autre.)
Dans d'autres cas, il peut y avoir un complément direct qui ne soit pas le pronom réfléchi. Ce COD pourra être placé avant le verbe, auquel cas le participe passé s'accorde, ou situé après le verbe, le participe demeurera alors invariable. Le pronom réfléchi sera alors complément indirect.
J'ai conservé les lettres que nous nous sommes écrites.
Les objectifs que s’est fixés le professeur sont ambitieux.
Elle s’est fixé des objectifs ambitieux.
Ils se sont acheté une nouvelle maison.
Enfin, il peut ne pas y avoir de complément direct, le pronom réfléchi étant alors complément indirect. Dans ce cas, le participe passé reste invariable.
Jean et David se sont succédé à la présidence. (Michel a succédé à David.)
Elles se sont nui en agissant ainsi. (Elle a nui à l'autre et vice versa.)
Tableau 8. Règle générale de l'accord du participe passé employé avec être
4.2 Les participes passés toujours invariables
4.2.1 Participe passé des verbes impersonnels
Les verbes impersonnels sont des verbes qui ne s'emploient qu'à la troisième personne du singulier, avec le pronom il dit impersonnel ou neutre. Parmi ces verbes, on trouve ceux qui expriment les phénomènes météorologiques et le verbe falloir. Certains verbes personnels, qui se conjuguent à toutes les personnes, peuvent aussi être employés à la forme impersonnelle, entre autres faire et avoir. Le participe passé des verbes impersonnels et des verbes employés impersonnellement est toujours invariable.
Il a plu toute la nuit.
Personne n’oubliera les négociations qu’il a fallu pour en arriver à cette entente.
Les grands froids qu’il a fait en décembre ont nui au tourisme d’hiver.
Les festivités qu'il y a eu dans cette ville ont laissé de beaux souvenirs.
Les psychiatres qu’il m’est arrivé de rencontrer tenaient tous le même discours.
De ces livres, il s’est vendu des milliers d’exemplaires.
4.2.2 Le participe passé des verbes intransitifs et des verbes transitifs indirects reste toujours invariable puisque ces verbes n’ont pas de complément direct avec lequel s’accorder.
Certains verbes qui sont généralement employés de façon intransitive, transitive indirecte ou impersonnelle peuvent aussi être employés dans un sens où ils deviennent transitifs directs; le participe passé de ces verbes s’accorde alors avec le complément direct si ce dernier précède le verbe. Ainsi, le participe passé de ces verbes est invariable seulement lorsqu’ils sont intransitifs, transitifs indirects ou impersonnels. C’est le cas notamment des participes passés qui sont précédés d’un astérisque dans le tableau ci-dessous.
Tableau 9 Participes passés invariables
5. L'emploi du passé composé
1. Le passé composé est utilisé pour exprimer un fait accompli dans le moment présent. Lors de l'énonciation, l'événement exprimé par le verbe est achevé.
J'ai enfin terminé ce problème.
J'ai mangé des croissants ce matin.
2. Antérieur du présent
Quand elle est arrivée, Maxence fait la sieste.
Employé au lieu du présent, le passé composé exprime certaines valeurs pour marquer l’idée d’antériorité :
Le passé composé peut servir à formuler une réalité qui a toujours été vraie jusqu'au moment de l'énonciation et dont le caractère durable laisse présager qu'elle le sera encore à l’avenir, parce qu’on présente un fait d’expérience qui s’est toujours vérifié dans le passé.
Il a toujours respecté ses parents.
Ce genre de livre m'a toujours plu.
Dans un système hypothétique orienté vers le futur, peut marquer l’achèvement du procès subordonné, antérieur au procès principal (après si)
Si vous n’êtes pas arrivés jusqu’au soir, je vous chercherai.
Le passé composé peut évoquer un futur plus ou moins proche, immédiat ou peut souligner la rapidité d’un procès qui a lieu à l’avenir.
J’ai fini dans une heure.
Dès que tu as tourné à droite, tu as trouvé le restaurant.
3. Le passé composé est le temps principal employé dans la narration à l'oral, en remplaçant le passé simple, pratiquement disparu de l’usage orale moderne, ces deux temps n’étant quand même interchangeables : l’événement passé, avec le passé composé, n’est pas totalement coupé du présent, mais, il est envisagé par le locuteur avec une « proximité psychologique », d’où son emploi dans le discours oral (en rapport à la situation d’énonciation) et dans les textes dans lesquels on évoque un passé relié à son énonciation (Il est né en 1990).
L'opposition de l'accompli et du non accompli est manifestée en français par l'opposition des formes composées et des formes simples. Il existe, pour chaque forme simple d'un verbe, une forme composée, qui allie un auxiliaire et un participe passé. De ce point de vue, le passé composé est un accompli du présent.
Tableau 10. Valeurs temporelles du passé composé
Un temps peu narratif
Cette particularité du passé composé peut aider à saisir les raisons pour lesquelles on l’a souvent caractérisé par son incapacité narrative.
Le passé composé ne peut, complètement faire oublier sa valeur d'accompli du présent. Son emploi tend dès lors à faire porter l'accent non tant sur le procès lui-même que sur l'état qui en résulte. Ce caractère résultatif présente le procès dans un relatif isolement: on considère davantage ses effets sur l'actualité du locuteur que son lien temporel et/ou causal avec d'autres procès. Même une suite de verbes au passé composé peine à créer un réel effet de chaîne: la narration ressemble davantage à une juxtaposition d'états coupés les uns des autres qu'à un enchaînement d'actions solidaires.
LA GRAMMAIRE AU COURS DE L’HISTOIRE DE LA DIDACTIQUE
Le mot « grammaire » vient du mot gramma qui signifie figure ou lettre et la tekhnè grammatikè (en latin ars grammatica) était l’art de tracer et arranger les lettres sur une surface ; de nos jours, le mot grammaire est étroitement associé à la face écrite de la langue, à son orthographe (Le point sur…p. 4). La grammaire est véritablement née vers le 3e siècle avant notre ère avec les stoïciens qui ont été les premiers à faire des observations sur le langage (logiques, philosophiques et morphologiques) et puis, leurs réflexions ont été complétées par celles des philologues et grammairiens d’Alexandrie – Denys le Thrace dans son livre Tekhnè grammatikè démontre les bases de l’analyse du discours en parties.
Les grammairiens latins (Varron, Quintillen etc.) ont seulement transposé dans la langue latine les découvertes des Grecs.
Au cours des siècles, le latin (et le grec, moins connu), était le modèle de toutes les langues, tandis que le français commence à être discuté vers le début du 16e siècle, avec l’Anglais Palsgrave (1530) et le Français Jacques Dubois (Sylvius, 1531) et, vers la fin du 17e siècle, le français remplace graduellement le latin, devenu une langue morte, non-parlée, ne subsistant que dans sa forme écrite, en venir à enseigner le latin à partir du français.
À l’époque du Moyen Âge, soit du 5e au 15e siècle environ, le latin était la langue de communication, particulièrement sur le pourtour de la Méditerranée (en commerce, diplomatie, écrits philosophiques, littéraires). Dans l’enseignement, l’approche se faisait à partir des parties du discours, par leur appropriation, mémorisation des conjugaisons des verbes. C’était la méthode grammaire-traduction, son centre de gravité étant la grammaire, où la traduction se fait en forme d’exercice ou de pratique. Avec le temps, ont paru des recueils avec extraits d’auteurs classiques tirés de la littérature latine avec leurs traductions françaises et des grammaires bilingues (français-latin) vers la fin du 17e siècle.
Le 17e siècle- tentatives d’élaboration d’une manière scientifique d’enseigner une langue vivante avec la « méthode des séries » de François Gouin, la méthode directe et d’autres.
Le début du 20e siècle marque l’avènement de la méthode directe qui « s’inspire également de la méthode naturelle, c’est-à-dire de la façon dont l’enfant apprend sa langue maternelle (désormais L1) (…). Les différences entre l’apprentissage de la L1 et l’apprentissage d’une L2 sont gommées ». L’apprentissage de la grammaire est traditionnel, fondé sur la langue écrite littéraire.
Après la Seconde Guerre mondiale, le français perd de la place à cause de l’anglais qui devient peu à peu la langue internationale de communication, fait qui a imposé des mesures de redressement. C’est le moment de la naissance de la méthodologie structuro-globale audiovisuelle (SGAV), marquée par la parution de l’ensemble pédagogique audiovisuel Voix et images de France (VIF) et, après, par d’autres, élaboré à partir des deux enquêtes (sur la fréquence des mots du français parlé et l’autre pour la grammaire) coordonnées par le ministère de l’Education nationale de France en vue d’élaborer du matériel d’enseignement destine à la diffusion du français à l’étranger. On envisage pour la première fois le mot-clé de communication, la grammaire étant considérée mise au service de celle-ci. « Jamais on ne s’intéresse à la grammaire pour la grammaire : le seul but de toutes les pratiques grammaticales est de permettre aux apprenants de comprendre et de s’exprimer à leur tour en situation ».
La même époque a marqué la naissance d’une autre méthode – active ou «la méthode de l’armée », créée par le linguiste Leonard Bloomfield ayant à la base les principes de la linguistique structurale et de la psychologie behavioriste. Selon les promoteurs de cette méthode, l’apprentissage d’une L2 doit reposer sur des stimuli (oraux et visuels), en se constituant dans un processus mécanique de formation d’habitudes automatiques par la technique des exercices structuraux. « La grammaire est apprise inductivement, par analogie »
Les années 1980 ont apportés une nouvelle méthodologie appelée approche communicative qui considère qu’on apprend à communiquer seulement en communiquant. L’accent est mis sur le message, plutôt que sur la forme linguistique. L’apprentissage se déroule autour des tâches communicatives (CO+CE+PO+PE), liées à la compétence de communication.
Avec la publication du CECRL, une nouvelle approche est née – la perspective actionnelle, qui vise d’initier les apprenants non seulement à communiquer, mais aussi à agir avec l’autre, vision caractérisée par C. Puren par les néologismes : « co-action, co-agir, perspective co-actionnelle ».
Une nouvelle interprétation du Cadre, plus précise, plus ancrée, vient de la didacticienne Claire Bourguignon, dans une perspective communic’actionnelle qui conduit l’apprenant-usager à « se représenter la situation où il agit en lien avec la tâche à réaliser [alors], il faudra qu’il soit conscient de la tâche dans laquelle il s’engage pour que l’apprentissage ait du sens ». De même, « puisqu’il y a un lien entre stratégies, compétences et représentation de la tâche, l’apprenant-usager devra réfléchir aux ressources auxquelles il doit faire appel pour atteindre les objectifs fixé(s) par la tâche.
Les réflexions sur le verbe, dès les débuts avec Platon et Aristote, a occupé une place importante des choix des grammairiens
Copyright Notice
© Licențiada.org respectă drepturile de proprietate intelectuală și așteaptă ca toți utilizatorii să facă același lucru. Dacă consideri că un conținut de pe site încalcă drepturile tale de autor, te rugăm să trimiți o notificare DMCA.
Acest articol: Enseigner Le Passé Composé En Classe DE Fle (ID: 114866)
Dacă considerați că acest conținut vă încalcă drepturile de autor, vă rugăm să depuneți o cerere pe pagina noastră Copyright Takedown.
