Reeeeeeeeeeeeeeezuuuuuuuuuuuuuumat [623714]
L’AUDIOVISUEL COMME SUPPORT PEDAGOGIQUE
Lect. univ. dr. Simona Bo ștină-Bratu
Résumé
Apprendre une langue étrangère, c'est s'ouvrir sur le monde, c'est découvrir de nouvelles
possibilités d'expression, d'action et d' interaction, c'est aussi faire la fête, c'est découvrir le plaisir
d'apprendre… Réduire l'apprentissage de la langue à l'assimilation de vocabulaire, de structures
de phrases, de règles grammaticales et d'un co ntenu de civilisation préétabli, équivaut à
enseigner… une langue morte. Les moyens audiovisue les en classe, bien maîtrisés, apportent un
impact plus appuyé aux dires du professeur et souli gnent les points importants u'il désire faire
acquérir. Le son et l'image constituent non seuleme nt un moyen d'apprendre la langue vivante,
telle quelle, mais aussi un lien avec la culture de l'autre , dans sa diversité, et un lieu de découverte
de la réalité multiculturelle française et francophone.
Les évolutions pédagogiques liées aux développe ments technologiques des derniéres années
placent les apprenants et les enseignants en relati on directe avec le présent, l'actualité. Elles
facilitent l'accès diversifié à l'information et mè nent logiquement à l'action et l'interaction
immédiate en langue cible.
Apprendre, c'est accepter le défi de l'appr entissage: faire des efforts constants pour
surmonter la difficulté d'aborder, comprendr e et acquérir de nouveau x connaissances et
savoir-faire. Enseigner, c'est motiver à l'appr entissage, donner le goût du risque aux élèves,
développer avec les apprenant(e)s des projets de découverte.
Apprendre une langue étrangère, c'est d'abord revenir à la définition de base d'une
langue vivante: la langue sert à communiquer, elle permet à des personnes d'échanger des
informations, de réagir, d'exprimer des dési rs, des sentiments, des opinions, elle permet
d'interagir… Apprendre une langue, c'est a border une autre manièr e de voir le monde,
découvrir un univers culturel et linguistique diffé rent de sa culture d'origine: la perception
des autres, la compréhension, les repères person nels sont remis en question par ce projet.
Pour créer aux étudiants le désir d'apprendre, pour révéler la pertinence de
l'apprentissage, il faut mettre en place une stra tégie d'enseignement qui consiste à créer un
affect positif entre l'apprenant et la langu e cible. Aussi, l'apprentissage d'une langue
devrait-il se définir au sens la rge, comme une approche faisant appel à tous les sens: l'ouïe,
le toucher, le goût, l'odorat, la vue, approche réalisable grâce aux moyens audiovisuels: les
cassettes audio, la vidéo, l’Internet…
La vidéo en classe, bien maîtrisée, appor te un impact plus appuyé aux dires du
professeur et souligne les poi nts importants qu’il désire fa ire acquérir. Tous les tests
effectués montrent qu’une image vue sur un téléviseur est facilement mémorisée.
L'utilisation de l'image à des fins pédagogiques a connu, depuis le début du siècle,
bien des hauts et des bas dans les enseignements disciplinaire s. L'image est redevenue une
préoccupation éducative à partir des années 1960, notamment avec l'engouement pour le
petit écran. Aujourd'hui, la reconnaissance de l'image comme support à part entière, voire
privilégié, des activités de langage semble acquise da ns le système éducatif.
L'image est un langage ce qui signifie que, comme l'écrit, l'image est une
représentation, donc objet de lect ure et d'apprentissage. Et le même niveau d'exigence est
requis à la lecture de l'image qu 'aux apprentissages de l'écrit. L'image, en cessant d'être un
plus, se place désormais au même rang que la lect ure, l'écriture, la pratique de l'oral, et ce
sont bien les interactions, les combinatoire s entre les situations langagières qu'il faut
travailler.
L'éducation à l'image comporte trois aspects complémentaires: – l'image comme partie intégrante de la maîtrise des langages et donc des
apprentissages fondamentaux ;
– l'image comme partie intégrante de la maîtrise des apprentissages disciplinaires
spécifiques ;
– l'image au service du dialogue culturel et de l'insertion des connaissances dans les
pratiques culturelles.
Il y a quelques objectifs qu’il faut avoir en vue lors de l’utilisation de l’image dans
des buts pédagogiques. Le premier est celui de permettre à l'élève de reconnaître et
d'identifier les différents types de discours ic oniques (distinguer une fiction d'un message
d'information, une reproduction de tableau d'une reproduction de photographie etc.). Un
deuxième objectif est un objectif de maîtrise qui interpelle les activités de lecture. L'image
ne doit plus pour cela être considérée comm e un simple auxiliaire d'apprentissage ou
comme illustration d'un texte écrit, comme elle l'a été trop souvent. Il faut donc proposer
des situations qui posent l'image en objet d' analyse, où elle devient, comme dans tout
travail d'écrit, objet de structuration, d'observation, d'hypothèses, d'évaluation, de
construction de sens, donc de compréhension. C' est en cela qu'il y a lecture. On s'aperçoit
alors que les capacités spécifiques de l'image sont transférées à d'autres activités de lecture.
On a constaté que, dans nombre de cas, l'élève mauvais lecteur de textes écrits se révèle un
bon lecteur d'écran tant pour l'image que pour le scriptural. Un autre objectif est celui
d'inclure l'image dans la globalité des langages, en s'occupant d'abord de construire, avant
tout, des savoirs, des repères, des stratégies d'apprentissage.
La vidéo, bien que reconnue déjà comm e un véhicule culturel avec ses débouchés
pédagogiques, doit néanmoins être utilisée avec modération. La vidéo n’es t pas le reflet de
la réalité, ce ne peut être qu’une reconstitution de la réalité vue par le réalisateur. Elle n’est pas un spectacle, non plus, l’image étant au serv ice du professeur et non l’inverse. La vidéo
doit, donc, rester un outil qu’il utilise à point nommé pour apporte r des informations
complémentaires, argumenter son cours, servir de facteur déclenchant et ce avec toutes les
réserves préalables nécessaires concernant l’objectivité relative de la réalisation et de son
mode de traitement.
Mettre une cassette dans le magnétoscope es t aujourd’hui incontestablement l’activité
la plus répandue. Mais, comme la lecture complète d’un livre en classe n’est pas
envisageable, la projection in tégrale d’un document audiovisu el n’est pas recommandée.
Seul des extraits spécifiques se ront exploités, quitte à ce que la vidéo intégrale puisse être
vue dans d’autres situations. Cette approche pé dagogique se situe très loin de l'utilisation
intégrale d'un film ou d'un document illustrant le thème étudié. Une séquence courte (3-4
minutes au maximum), qui tient compte de la spécificité de l'audiovisuel, suffit pour mettre
en œuvre une séance de tr avail: l'image facilite l'accès au sens d'une langue orale
authentique. Il s'agit ici d'apprendre autrement, en mettant en relation les paramètres du
langage audiovisuel: images, textes , musique, bruits et paroles.
La première question qui se posera, donc, au professeur de langue vivante sera celle
des critères de choix du document audiov isuel: types d'émission, rapport image/son,
richesse du langage audiovisuel, difficulté de la langue, références culturelles, actualité,
potentiel de motivation des élèves, etc. Il s'agira ensuite de déterminer des objectifs
pédagogiques pour concevoir des activités adap tées aux caractéristiques du document.
Selon qu'on privilégiera le plan visuel ou sonore , les activités retenues seront de différentes
natures: un bulletin météo permettra d'étudi er la géographie ou d'acquérir un lexique
particulier, les publicités seront l'occasion pour les élèves de travailler l'expression de la
comparaison, les adjectifs qualificatifs et de comprendre l'exploitation des référents
culturels; d’ailleurs, l'analyse du langage audiovisuel spécifique de la publicité permettra aussi aux étudiants d'en comprendre la fonction sociale.
À partir d'un document authentique, le prof esseur peut fabri quer une bande vidéo
"didactisée" avec deux magné toscopes connectés à un télé viseur. Il pourra, selon les
activités retenues, enregistrer un arrêt sur image, supprimer le son d'une séquence,
enregistrer un nouveau commentaire, interverti r l'ordre des séquences , supprimer la chute
d'un document, etc. Toutes ces manipulations ne sont pas réalisables en direct à la
télécommande, d'où l'intérêt d'un montage.
Selon le niveau des étudiants, on peut fair e des exercices destinés à donner une plus
grande force au message que l'on veut fair e visionner et étudier: d’abord, les étudiants
écoutent le son du document vidéo préalablement enregistré sur cassette ; ils complètent
ensuite un questionnaire ou rédigent un texte. Pour les débutants, on peut enregistrer
préalablement une cassette avec un ou plusieurs bruits évocateurs, comme par exemple: le
petit déjeuner du matin (le remplissa ge de la casserole, le bruit de la cafetière, le toaster, la
petite cuillère dans le bol…) ou des bruits ca ractéristiques de la campagne, la mer, la ville…
Ce procédé, basé sur l’audition de cette casse tte et la rédaction d'un texte qui pourrait se
superposer à cette ambiance sonore, peut permettre à l'enseignant de tester chez ces étudiants la capacité de l ecture d'un message sonore.
Nous rappelons aussi d’autres exercices à appliquer en classe pour apprendre aux
étudiants à:
– repérer des éléments d'information: on vi sionne une séquence, d’ abord sans le son (
demander aux étudiants de noter les informatio ns livrées par l'image) puis avec le son (
demander aux étudiants de noter les informa tions complémentaires livrées par la bande
son. On peut aussi proposer aux élèves une liste de mots qu'ils seront chargés de cocher
quand ils auront été suggérés par l'im age ou entendus dans la bande son.
– zapper intelligemment: on projette une mi nute d'un extrait de programme enregistré
ou capté en direct et on fait déterminer le t ype d'émission: pub, télé -vente, météo, résultats
sportifs, bandes annonces, informations, dessi ns animés, feuilletons… tout en demandant
aux étudiants de justifier leurs réponses.
– lire un programme télé: on choisit un progr amme télé satellite ou câblé donnant le
moins de détail possible de l'émission et déte rminer la typologie des émissions: reportage,
documentaire, fiction, dessin animé, télé achat… (en français ou en anglais)…
– mémoriser une séquence: à partir d'images météo de France ou de pays étranger, en
observation directe, on fait reconstituer la car te des températures sur un document muet, en
localisant les villes.
– analyser les types de production: – comprendre la pub: les axes dominants c hoisis par le concepteur pour accroître
l'efficacité d'une pub ; à partir de la rédactio n de grilles d'analyse: axes de persuasion
(humour, érotisme, évasion, rêve, esthétisme , raisonnement, références historiques ou
sociales, agressivité…) et axes techniques (rythme, usage de la couleur, des images de
synthèse, du jeu d'acteur, du son, des di alogues, du style fic tionnel, reportage…),
déterminer l'angle d'attaque choisi par le publ iciste pour rentabiliser l'action publicitaire.
– analyser la fiction: du livre à son adaptation cinématographique: comparer un
chapitre de livre avec la séque nce du film qui lui correspond.
– étudier le générique d'un film : relever la liste de tous le s métiers du cinéma qui sont
indispensables pour réaliser un film. En déduire le rôle de chacun des membres de l'équipe
qui se détermine pour une réalisation.
– regarder le journal télévisé: demander aux étudiants de regarder le 20 heures d'une
des chaînes. Le lendemain demander de lister les titres des différents sujets abordés, en
respectant l'ordre de diffusion. Comparer les ré sultats de l'enquête av ec la liste exacte.
Analyser le pourquoi de la mémorisation sélect ive des sujets qui a été constatée. Après
visionnement accéléré du JT, déterminer la f açon dont les sujets ont été introduits, l'ordre
dans lequel ils ont été diffusés et traités. On essayera ainsi de repérer la stratégie du
réalisateur. On peut aussi co mparer les titres d'un ou plusie urs quotidiens avec le sommaire
du JT et, comparer ainsi l'accroche d'un jour nal par rapport à celle de la télévision.
– regarder des reportages: vi sionner les 5 premiers plan s de plusieurs sujets de
reportages et demander aux étudiants d’observer: comment sont utilisées et organisées les
valeurs de cadre, quel est le rô le de la voix off, du son direct , de la musique, quels sont les
points communs et les différences entre tous les sujets prés entés. Ils essaieront aussi
d’établir la classification d'une t ypologie des sujets de reportage.
Pour être capable de s'exprimer librement dans une langue étrangère, il est nécessaire
d'en avoir une pratique "physique": le docu ment audiovisuel authentique transmet et
sollicite le savoir-faire indispensable à l'expr ession. La camera vidéo es t, dans ce sens, un
très bon moyen pour aider les étudiants à appren dre la technique de construire un message
et de s'exprimer, en temps limité, devant un public. Cela leur apprend aussi à s’évaluer, car ils peuvent ensuite visionner, an alyser leurs prestati ons, tant sur le fond que sur la forme et
sur la phonologie et recommencer autant de fois que cela sera nécessair e. Cette utilisation
ne nécessite pas de connaissances techniques élaborées puisque les images peuvent être
visionnées sans faire appel à un montage. Pa r contre, cette techni que nécessite quelques
précautions : certains étudiants peuvent avoir de s réticences à leur image et au timbre de
leur voix. Pour une restitution correcte du son, il est à conseiller de les pourvoir d’un micro
additionnel branché sur la prise micro de la cam éra et placé le plus près possible d’eux.
Voici un exemple adaptable à de nom breuses disciplines «2 minutes pour
convaincre»
L’objectif est d’apprendre aux étudiants à construire un messa ge avec prise de
position. Ils peuvent s'exprimer, en temps lim ité, devant une caméra. Les images seront
projetées à la classe. L’étudiant pourra ensuite se revoir et évaluer sa prestation en
comparant les résultats obtenus avec sa cl asse, par l’intermédiaire d’une grille
d’évaluation. L’exercice peut avoir lieu étudiant par étudiant , en introduction de chaque
cours ou avec plusieurs étud iants regroupés en quelques s éances. L’étudiant dispose de
quelques jours pour préparer s on exposé. Ses camarades de cl asse remplissent la grille
d’évaluation et on fait la moye nne de toutes les notes. Les su jets sont conçus, soit pour
permettre à l’élève de développer une argumen tation de type thèse/antithèse, soit pour
soutenir une cause. Les arguments seront étayés par des informations scientifiques adaptées au sujet en cours d’étude en classe.
Cet exercice prend environ 6 à 8 minutes. On peut considérer qu’il empiète sur le
temps limité du cours mais l’originalité de sa présentation rend les élèves très réceptifs au sujet évoqué. En outre, sa concision et sa struct ure, l’importance de son écriture préalable,
le champ important de l’évaluation, la nécess ité d’une recherche et l’entraînement à la
technique de l’argumentation et aussi à celle de l’exposé oral sont des bases formatrices
précieuses. Bien que difficile, cet exercice est très stimulant pour l’étudiant en raison des
notes toujours assez élevées qu’il obtient.
De plus en plus à la mode s’avère être l ’Internet. La visibilité actuelle des outils
multimédia est indéniable, que ce soit en matière ludique, culturelle ou éducative. Ce moyen, outre ses caractéristiques connues, d’association du son, de l’image, de
l’hypertexte et de l’informatique dans un produ it favorisant l’interactiv ité et la souplesse
pour son utilisateur, a aussi des visages divers. Grâce aux multimédias, des champs
nouveaux s’ouvrent, spécialement en matière d’auto formation en individuel ou à
plusieurs. Dans cette perspective, ou l’appr enant engagé dans une auto formation avec
l’outil multimédia ne demande plus ( ou beauco up moins) à l’enseignant de lui donner des
cours (grammaire, lexique…), le rôle traditi onnel de l’enseignant se transforme, ce qui
pose le problème de la formation des enseignants..
Bibliographie
[1] Boiron, M., Apprendre et enseigner avec TV5 , Le Français dans Le Monde, 290, 1997,
pp.26-29
[2] Berchoud, M.-J., Enseignant, auto formation et multimédia , Le Français dans le
Monde, 281, pp. 60-62
[3] Holec, H., Huttunen, I., (Coordonné par) (1997): L'autonomie de l'apprenant en
langues vivantes . Recherche et développement / Learner autonomy in modern
languages. Research and development, Edit ions du Conseil de l'Europe Holec, H.,
Little, D., Richterich R. (1996): Stratégies dans l'apprentissa ge et l'usage des langues /
Strategies in language learni ng and use, Editions du Conseil de l'Europe Korsvold A-
K., Rüschoff, B. (ed) (1997): New technologies in language learning and teaching,
Council of Europe Publishing.
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