Source gallica.bnf.fr Bibliothèque nationale de France [615655]
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Observations sur le mémoire
justificatif de la Cour de
Londres / par Pierre-Augustin
Caron de Beaumarchais,…
Beaumarchais, Pierre-Augustin Caron de (1732-1799).
Observations sur le mémoire justificatif de la Cour de Londres /
par Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais,…. 1779.
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OBSERVATIONS
SUR
LEMÉMOIRE JUSTIFICATIE
DELACOURDELONDRES;
PdR
PIERREAUGlïSTIN
CARON DE
Armateur &CitoyenFrançais
DÉDIÉES ALA.PATRIE.
Facitindignacio verjum.
Juv.Sat.I.
APhiladelphie}
Etfetrouvepar-tout.
I779r
OBSERVATIONS
SVR
LEMÉMOIRE JUSTIFICATIF
DELACOURDELONDRES.
S'ipeutêtrepermisàunParticulier d'oferun
moment s'immiscer danslaquerelle desSouve-
rainsc'eftlorfqu'appellé pareux-mêmes, enjuge-
mentdansdesMémoires jufiificatifs 'adreffésau
Publicdontilfaitpartie,ils'yvoitperfonnelle-
mentcitéfurdesFaitstournésenreproches de
perfidiecontrelesennemisdecesSouverains; mais
qui,préfentés avecplusdefrancbife, ferventeux-
mêmesàjuftifierlaPuiffance inculpée, àtendrai
chacuncequiluiappartient.
S'ileftreçuparmilesKdïsd-'eotfètëniràgrande
frais,lesunschezlesautres-,dtfaifeieux
teursdontlevraimériteeftautantdebien
éclairercequ'onfaitdanslepaysdeleurréfidençe
qued'yrépandrefansfcrupulelèsplusfau(fesnotions
desévénemens lorsquecettefauflètépeutêtre
utileàleursauguftesCommettans; aumoinsn'a-
vait-on encorevuchezaucunPeuple,unmagni-
fiqueAmbafladeur poufferladiflimulation defon
état,jufqu'àenimpofermêmeafonpays,dans
fes.dépêches.miniftérielles,pouraugmenterlamé-
fintelligence entrelesNations,oupouraccroître
faconfftarice&préparer fonavancement.
C'eftpourtant cequirecuiteaujourd'hui de
l'examen desprétendus Faitstouchant lecommerce
entrelaFrance&l'Amérique, citésdansleMè-r
moirejujlificatifàw Roid'Angleterre, furiesrapports
fautifsduVicomte deStormont quejenomme
icifansfcrupule parcequ'ilafemblém'yinviter
lui-même, enfefantfervirmonnom&mesarme–
mensadesaccufations deperfidiecontrelaFrance.
Jyi1L'entrait dansmonplandetraiterlefondde
laqueftionquidivife'aujourd'hui lesdeuxCours
jen'auraisnulbefoind'établir, parlesFaitsparticu-
liersquimeconcernent quenon-feulementnos
Jvliniftres ontmontréplusd'égardsqu'ilsn'ende-
Yaientàl'Angleterre, àlanaturedesliaifonsfub-
Mantes maisqu'ilsfontreliésparcomplaifance
pourla.Cour deLondresforten-deçàdesdroitsnon
difputês detoutePùiflance indifféçente &neutre.
C'effcpardesFaitsnationaux &connusdel'Europe
enriere,queje.ferais.évanouir lereproche deper-
fidietantdefoisappliqué dansceMémoirejuJli-
f-catif, àlaconduitedelaFrançe;&jelerepouf-
feraisfiviftorieufement fur(esauteurs,quejene
laifleraisaucundoutefurlavéritédemonafTertion,
Eneffet,quelleeftdonclaNationquiprétend
aujourd'huinousfouillerdufoupçondeperfidie
enréclamantavectantd'a(furance &l'honneur &
lafoidesTraités?N'eft-cepascettemême.Nation
Anglaife, sinjufteenversnousparfyftême&,dont
lamoraleânotreégardatoujoursétérenfermée
danscettemaximeapplaudie millefois:àLondres,
danslabouche,du grandPolitique ChatamSinous
voulionsêtrejujlesenvers.laFrance&l'Ejpagne%
nousaurionstropàreftituer. Lesaffaiblir.ou.les
combattre eflnotreuniqueloilabafede.tousnos
fuccès}
N'etl-ce pascemêmePeupledontles.outrages
&lesufurpations n'ontjamaiseud'autresbornes
quecellesdefespouvoirs; quinousatoujoursfait
laguerrefansladéclarerqui,aprèsavoir,en
1754,aflàilméM.deJumonville OfficierFrançais
aumilieud'uneafîèmblée convoquée enCa-
nadapourarrêterdesconventions depaix&fixer
deslimites,afansaucunobjetmêmeapparent
commencé laguerrede1755enpleinepaix,parla
prifeinopinéede500denosvaiffeaux &l'ater-
minéeen1763,parleTraitéleplustyrannique, &
l'abus.le plusintolérable desavantages quelefort
desarmesluiavaitdonnésfurnousdanscetteguerre
injure?
N'eft-cepascetteNationufurpatrice pourqui
lapaixlaplusfolemnellement juréen'eftjamais
qu'unetrêveaccordée àfonépuifement, &dont
elleforttoujoursparlespluscrianteshoftilités ?
Qui,dès1774avaitfouffertquefonComman-
dantauSénégal, lefieurMacnémara, fitenlever
unvaifleauFrançaisducommerce deN'antes
qu'onn'ajamaisrendu. Quidansl'année
I77<îjaprèsnousavoiroutragés detoutefaçon
dansl'Inde,infultafurleGangetroisvaiflèaux
Français, laSainte-Anne laCatherine 3&l'Islede
France,&fittirerfureuxàboulets,aupalfagede
Calcuta,brifanosmanoeuvres tuaoubleflanos
Matelots, &couronnant l'atrocitéparla-dérition
leurenvoyafurlechampdesChirurgiens pour
panferlesbleues?OutragedonttouslesCommet-
çansdel'Indeirritésfeconûernés, n'ontcènede
demanderjuftice &vengeance auRoideFrance?
N'eft-cepas-encorecettemêmeNationqui
toujoursfidèleàfonfyftêmeavaitdonnél'ordre
qnanavantl'ouverture deshoflilités denousatta-
querdansl'Indeàl'improvise, &denouschaflet
detoutes-nos poffefflons, commecelaeftirrévoca^
blementprouvéparladatedel'inveftifement de
Pondichéryen1778&qui,imperturbable en
fonarrogance, nerougitpasdefaireavancerfroi-
dementaujourd'hui-parfondoucereux Ecrivain
qu"ilejfau-dejfous deladignitédefonRoid'exa-
minerlesépoques oùlesFaitsfefontpajfés commefi
danstoutequerelleiln'éraitpasreconnuqueletort-
efttoutentieràl'agrefîeur ?
N'eft-cepascetteNationtoujoursprovoquante*
quipendantcemêmetêmsdepaix;s'airogeant le
droitdedouane&devifitefurtoutl'Océan,fe
fefaitunjeud'effayernotrepatience, enarrétant,
infultant &vexanttousnosvaifTeaûx decom-
merceàlavuedenoscôtesmême?
.N'en-,cepasunMarindecetteNationquedc-
figneleCapitaineMarchegnais deBordeaux, arrêté
enMars1777,à130lieuesdela-côtedeFrance^
lorfqu'il déclare qu'onlui-atiréhuir.coupsde;
canonsàboulets brifé-.toutesfesmânÔEavresj
&quemême;aprèsavoirenvoyéquatrehommes
&fonSecondjfairevifiterfespafloports Seprôtf*1
verqu'ilsétaientenrégieiln'enapasmoinsvu
pafferfurfonborddixfcélérats vucreverfesbat-
lots,bouleverfertourdansfonnavire, lepiller;.
remmener prifonnier &leretenir,luifixieme
leurbordtantqu'illeurapludeluivoirava·
1er.lepoifoudel'infulte &desplusgroflîers
outrages?
N'était-cepasauffipardesCapitaines Anglais
quedanscemêmetemsdepaixpluCeursnàvires
deBordeaux, entr'autres leMeulan &laNancy$
furentenlevésenfortantduCap&leséquipai
gesindignement traitésquoiqu'ils fufTentexpé-
diéspourFrance&necontinrentaucunesmu-
nitionsdeguerre?Qu'unCapitaine Morin'fut
arrêtéàlapointedesPrêcheurs atterrage dela.
Martinique, &conduitàlaDominique malgré
desexpéditions enrèglepourleCap-Français &S:
PierredeMiquelon ?NosGreffésd'Amirautés font
remplisdepareillesplaintes&déclarations faite*
en1776&1777contrelesAnglais cepeu-
plefiloyalenfesprocédés quinousaccuseaù-j
jourd'hui-de perfidie
Ilsnousenlevaient doncnosNaviresmari
chandsàl'atterrage mêmedenosïfles.Ilspour-
fuivaient leursennemisjufquesfurnoscôtes.&
Ies.ycanonaienc defi.près,quelesbouletspor-
taientàterres&ilsnefefaiéntnulfcrupule de
répondrepardesbordéesentièresauxrepréfenta-:
ÇÎonsquelesCommandans denosfrégatesver
naientleurfairedel'indécence deleursprocédés
Témoin leChevalier deBoulier, quinepouvant
retenirfonindignation, fecrutobligédechâtier
cetteinfolence auprèsdellfleàVache,endéfem,
parant, coupsredoublés unefrégateAnglaife
&laforçantdeferetirerdansleplusmauvais
étatàlaJamaïque.
Ilstiraientàbouletsfurdesnaviresentrés'
danslesPortsdeFrance témoincevauTeau
Marchand arrêtédanslesjettéesdeDunkerque
parplufiearscoupsdecanonàboulets &forcé'
d'enreffortiràtousrifques pourfelaiflètvifitet
parunepatacheAnglaife', quifetenaitfanspu*
deurenradeàceteffet.
Neportaient-ilspasl'outrageaupointdetenter
debrûlerdesvaiÉfeaux Américains jufquesdans'
nosbaflins?Infulteconftatée àCherbourg, Se
qu'onneputattribuer àl'étourderie d'aucunPar-'
ticulier puifquec'étaituneCorvetteduRoi
Capitaineenuniforme &partideJerfeypar
ordreexprèsdelaCour,avecpromette detrois
centguinées, s'ilexécutaittonprojetinfultanf.
C«splaintes&milleautresfemblables arri-
vaientdetoutespartsauxMiniftres deFrancequi,
pouvant&devantpeut-être éclatercontrel'An-
gleterreàdetelsexcèsavaientpourtant lamondé-
rationd'enporterfeulement leursplaintes aux
Miniftres Anglais,dontlesréponfes auffifouvent
dérisoires quelaconduite desMarinsétait
odieufe contenaient enfubftanceouqu'on
étaitmal ouquelesCapitaines étaient
ivresouquec'étaitunmal-entendu oumêmeque
c'étaient deperfidesAméricains mafquésfouspavil
IonAnglais.Jamaisd'autreraifon,encoremoinsde
jùftice&c'eft-làlefcrupuleux voifinlecandide
amilepeupleéquitable &modéréquinousaccufe
aujourd'hui deperfidie
Aquidoncl'Ecrivain duMémoirejujlificatif
prétend-il donnerlechangeenEurope? Eftce
pourdétourner l'attentionvdes Anglaisdelacon-
duiteinfenfée deleurminiftère qu'oneffaieen
cetEcritd'yinculperlenôtre?Enacculantnos
Miniflres d'avoirtrompélanationFrançaise 82
funRoipenfent-ils étouffer lescrisdupeuple
Anglaisquifaitretentiràleursoreillescesmotsfi
rédôutés Rendez nousl'Amérique &lefangde
nosfreresrendeznousnotrecommerce &nos
millionsengloutis danscetteguerreabominable,'
Cen'eftpasla..perfidie de/nosttvaux,quî nousa
caufétoutescespertesc'eftlavôtre.Ehquelle
.part,eneffetlesMinores Françaisont-ilseueà
l'indépendance del'Amérique?
Lorfque laFrance,àladernière paixmit
l'Angleterre enpofTeflion duCanada 5lorfque
long-temps avantcetteépoque, leclairvoyant
M.Pittavaitpréditquefionlaiffaitfeulement
forgerauxAméricains lesfersdeleurschevaux
ilsbriferaient bientôtceuxdeleurobéiffançe lorf-
quecemêmeLordÇhatampréditencoreàLondres
eni-j6iquelaceffionduCanadaparlaFrance
feraitperdrel'Amérique auxAnglais lorfquela
jaloufiedetouteslesColonies furlesprivilèges
accordés àlanouvelle pofleffion &leursinquié-
tudesfurl'établiffement d'unMonarchisme qui
femblait menacer laliberté,commencèrent les
murmures &lestroubles lorfquelesconcuffions
&lesmauvais traitemens firentfonnerl'alarme&
fecouerauxAméricains le.jougdeladureAn-
gleterre enrefferrant lesbornesdugrandmot
Patrieauxlimitesdu.Continent.; la..France entra-
t-ellepourquelque chofedanslesmotifs,decette
rupture?fonintrigueoufaperfidieaveugla-t-elle
enfinlesMiniftres Anglaisfurlesconféquences &
les.fuites.de cetteeffrayante rumeur.qu'ilsaffec-
taientdeméprifer ?
Lefeudumécontentement couvaitdetoutes
partsenAmérique. Maislorfqu'au momentde
j'aéteduTimbreen1766l'incendie allumék
BoftonfcpropageadanstouteslesvillesduNord
quandl'émeutefanguinaire decettevilleanima
leshabitans àpourfuivre hautement lerappeldes
'Gouverneur &Lieutenant deMaflachaffets-Bay
lorfquel'affairedufenaudeRodes-Ifkndforça
lesAnglaisderappellercesdeuxofficiers &de
-retirerl'adeimprudent duTimbre l'intrigue ou
JaperfidiedelaFranceeut-ellelamoindre part
àcesévénemens préparatoires delalibertédes
Coloniesjfur lefquelsl'adminiftration Anglaifedai-
gnaitàpeineencoreouvrirlesyeux?
Bientôtlefatalimpôtfurlethél'évocation
desgrandesaffairesàlaMétropole, l'inftallation
«les.Tribunaux nommés parlaCour&milleau-
tresattentats àlalibertédesColonies, firentpren-
:drelesarmesàtouslesCitoyens &formerenfin
cegrandcorpsdevenufifunefteauxAnglais
d'Europe leCongrès dePhiladelphie. Maistant
-d'imprudence &d'aveuglement delapartdu
'Cabinet deSaint Jamesfurent-elles lefruit
'Àel'ordel'intrigue &delaperfidiedenotre
Miniftère. ?
Excitâmes-nous lefoulévement desCadets,les
fcbftiîîtésduGénéralGagesàBoftonlaprofcrip-
tionduthédanstouteslesColonies &tous
cesgrandsmouvemens quiavertirent l'Univers
quel'heuredel'Amérique étaitenfinarrivée
pendantquelesMiniflresAnglais telsquece
Ducd'OKvarcs ficonnuparlecompteinfidieux
qu'ilrenditàfonRoiPhilippe delarévolte
duDucdeBragance trompaient ainfileurRoi,
Georges &leberçaient perfidement duplusa.b-
furdeefpoirfurlaréduction del'Amérique ?
L'intrigue oulaperfidiedelaFrancedirigea-
t-elleleseffortsvigoureux d'unpeuple.élancévers
lalibertéparlatyrannie quandles,vaiffeaux
Anglaisfurentfiflérement renvoyésenEurope?
Fut-celaFranceencorequiéchauffal'obftination
Anglaife àlesramenerenAmérique &celledes
Américains àlesrefuferenbrûlerlescargai-
fons?
EtlaruptureouverteentrelesdeuxPeuples-.
lesarmemensréciproques &l'affairehonreufe
deLexington, &celledeBunkershill &lalâ-
chetédesAnglaisd'armer lesefclavescontre
lesmaîtresenVirginie &celleencoreplus
granded'ycontrefaire lespapiersmonnoies pour
lesdifcréditer efpèced'empoifonnement incon-
nujufqu'ànosjours&toutesleshorreursqui
ontportéj'Amérique ilpubl'ierenfinfonindé-
pendance àlafoutenir àforce'ouverte bnt-
ellesétélefruitdel'intrigue &delaperfidie
Françaife ouceluidel'avidité del'orgueil de
lafotife&del'aveuglement Anglais
Vit-onlaFrancealorsfepermettre d'uferdes
droitsduplusancienduplusprofond duplus
juftereffentiment pourfomenter chezfesvoifins
malheureux larévolte &!etrouble?
Spectatrice tranquille, elleoubliatouslesman-
quesdefoidel'Angleterre &lesintérêtsdefon
proprecommerce &lagranderaifond'Etatqui
permet quipeutêtreordonnedeprofiterdes
divifionsd'unenneminaturelpourentretenir fa
détrefTe ouprovoquerfonaffaibliflemeHt quand
uneexpérience deplusd'unfiecîeaprouvéque
nulautremoyennepeutlerendrejufte&loyal
enversnous.
MinfiquoiquelePalaisdeSaint-Jamesnemé-
titât,commeonvoitaucunsdeségardsquecelui
deVeifailles luiprodiguaitencetteoccafion fi
majeure'; laFrancen'enreftapasmoinsrigou-
reufement indifférente &paflîvefurlesquerelles
inteftines defoninjufterivale.
Ellefitplus.Pourtranquilifèr cetterivalein-
quiète,elledéclaraqu'ellegarderait laneutralise!
laplusexa&eentrelesdeuxPeuples, &l'areli-
gieufement gardée,jusqu'aumomentoùlaraifon,
laprudence laforcedesévénemens, &furtoutle
1
foindefaproprefûretél'ontobligée,fouspeined'en
errevictimechanger publiquement decondui-
te,àfemontrerouvertement fousunautreafpeét.
Maispourquoil'Angleterre31.'inftantdela
neutralité n'ofa-t-ellepasl'envifager commeun
manquedefoidelaFrance,&laluireprocher
commeuneinfractionauxtraitésfubfiftans ?C'eft:
qu'ellefavaitbienquelaqueftionquifoulevait
fesColoniesnepouvaitpass'âffimiler àcesmou-
vemens.féditieuxquelefuccèsmêmenejuftifie
point&quelePrinceadroitdepunirdansdes
Royaumes plusabfolus.
C'eftquelenomgénérique Roidontlalati-
tudeeftfiétenduequ'aucun deceuxquis'enho-
norentn'aunétat,unfort,unpouvoir, nides
droitsfemblables c'eftquecenomfidifficile à
porterayantuneacception abfolument diffé-
rentedanslespaysfoumisaugouvernement d'un
feultelsquelapaiûbleMonarchie Française, &
danslesGouvernemens mixtes &mrbulens tels
quelaRoyal-arifto-démocratie Anglaife •,l'Acte
qui,duLanguedocoudefAlfacelaFrance
eûtétéjuftement regardécheznouscommeun
crimedelèze-Majeftéaupremierchef,n'étaitétt
Angleterre qu'unefmplequefli'on dedroitfou-
mifeàl'examen detoutlibreIndividu.
C'eftquelerefusdeparleRoidefaire
jufliceàl'Amérique, &leredrenement àcoupsde
canon,defeslongsgriefsydevaient êtreenvi-
fagéscommeundesplusgrandsabusdupouvoir,
commelafubverfion totaledesloixconftitutives
&l'ufurpation laplusdangereufe pourunPrincede
laMaifonde carilnedevaitpasou-
blier,qu'unpareilfoulévement avaitfaitpaffer
laCouronne enfaMaifon maisàcondition de
laportercommeKingAnglais &non-àlama-
niereduRoideFrance.
C'eftquelaréclamation véhémente desColo-
nies,furledroitden'êtrejamaistaxéfansrepré-
ientans &celuid'êtretoujoursjugéparfesPairs,
fouslaformedesJurées,avaictrouvétantdepar-
tifansenAngleterre qu'elletenait &tientencore
lanationtrès-divifée furunobjetfiintéreffant
l'étatcivildechaqueciroyenAnglais.
C'eftquemêmeauxaflèmblées duParlement
Sedansquelques ouvrages deshommeslesplus
refpeftés desdeuxChambres,onaportéledoute
àcefujetaupointd'agiter hautementiîles
AnglaisnefontpasplusrébellesàlaChartre
commune
Bcommune &conftitutive quelesAméricain».
C'eftqueMilordAbington, l'undeshommes
lesplusjuftes&tespluséclairésd'Angleterrea
ctéjufqu'àpropoferenpleineChambre, àtoute
l'Oppofition deferetirerduParlement, &d'y
graverfurlesregistres pourcaufedeleurfécejjion
{motnouveauqu'ilfitexprèspourexprimer cette
infurre&ion nationale)queleParlement &le
Princeavaientdebeaucoup pafféleurpouvoiren
cetteguerre;queleParlement fur-tout, compofé
dèsrepréfentans duPeupleAnglais n'avaitpas
dûjouerlaFarceodieufedesValets-Maîtres, &
facrifierl'intérêtdefesCommettansàl'ambition
duPrince&desMiniftres.
C'eftque,danslecasd'unpareilabus,lePeuple
avaitdroitdit-ilderetirerunpouvoir auflî
maladminiftréparcequ'àluifeulappartient la
décîfiond'uneguerrecomme,celle d'Amérique, en
faqualitédeLégiflateur fuprême&depremier
Fondateur delaconftitution Anglaife.
OrfimêmeenAngleterre, iln'étaitpasdécide
lequeleltrébelleàlaconftitution del'Anglais od
del'Américain; plusforteraifonunPrince
étrangera-tilbienpunepasfedonnerlefoîn
^d'èxàrhiner laqueftionquidivifaitlesdeuxPeuples,
enleurquerelle &c'eftauuile
termeoùLe-Rois'efttenu.
Cerefusdejugerentrel'ancienne &lanouvelle
Angleterre ce'principeéquitable &nonconiefté
delaneutralité duRoideFranceunefoispofé
détruifait d'avancecettefouled'objections fubtiles
échappées depuis auXLogiciens d'Oxford de
Cambridge &deLondres àfavoir, fileRoi
deFrancedevaitouvriroufermerfesportsaux
vaifTeau* desdeuxNationsbelligérantesoufeu-
lementàl'unedesdeux'?S'ilnedevaitpasref-
treindre lesdroitsdefoncommerce parcomplai-
fancepouruneNationquinerefpe&elesdroitsde
perfonne ?Etfur-touts'ilnedevaitpas-interdire
àfesArmateurs lesportsduContinent d'Amérique,
enrecevant lesAméricains danslesfiens?Quef-
tions,commeonvoit,auffivainesapropofer
qu'inutiles arépondre. Carparledroitabfolude
faneutralité, leRoinedevaitauxdeuxNations
qu'untraitement abfolument égalfoitqu'iladmît,
foitqu'ilrejettâtleursnavires.
Ainfidemêmequ'ilyauraitcontradiction
quandlaFranceouvrefesportsauxvaifleauxAn-
glais,Danois Hollandais &Suédoisd'interdire
auxNégocians Françaislalibertéd'allercommercer
àLondresjalaBaltique,auZuiderzée, &c.De
mêmeenrecevantlesyaifïèaux Américains furle
pieddetoutescesnationsdansfesportslaFrance
hepouvait fanscontradi&ion;, refufer feSArfàfr
teurslalibertéd'allercommercer Bpfton
W"illiamsburg àGharleftown Philadelphie;
cartouticidevaitêtreégal..
Tellesétaientfelonmonopinion, lesconfé-
quel1cesrigoureufement juflesquelaFrancede-
vaittirerdefaneutralité, relativement àfoncom-
merce &fileRoideFrance,oubliant leslongs
reflèntimens defesAuteurs,voulaitbienavoirdes
égards_pour fesinjuftesvoifinsenguerreavecleurs
freres SaMajeftédevaitcroire â,plus.forte:
raifon,fajufliceintéreflee ànepasfoumettre en.
pleinepaix,fesfidelesfujetslesGommerçans Mari-
times,àdesinterdictions, àdesprivations qu'aucun.
Souverain del'Europeneparaiffàitimpoferauxfiens._
Laiffernosportsouverts&libresàtoutes
lesNationsquinenousfaifaientpaslaguerre&.
nepointpriverlesAnglaisdudroitdenousépuifer,.
parlecommerce detouteslesproductions Fran-
çaifes,enlaiffantauxAméricains. lalibertéde:
nouslesacheterenconcurrence; n'était-cepas,y
delapartduRoi,conferver lafoisleségards;
accordés auxEtrangers, &maintenir laprotection,
efTentiellementdue partoutMonarque équitable,
aucommerce defesEtats?
Hébienendéclarant franchement &ielon
jïrttfïopinion, quetelleétaitlaconduire quel'a'
Francedevaittéairjjefuisobligéd'avouerque,
foitdélicate/Té, âu-ftéritédanslamoraled'unjeund
&vertueuxRoi,dontlecoeùrn'apasvieilline
s'eftpascon-f&éiié danscettecolèreSecedefirde
fevengerdesAnglais*qlteforiAïeulagardesJuC»
qu'autombeau;foitamourpourlapaix,foitégards
denosAlîriiftres pourlesembarras del'injufté
Angleterre,oujenéfaisquelleaveuglecomplai-
fencepourlesrepréfentaîtions duVicomtedeStor-
montquinecefïàîtdelesharceler) touten
reebnnaiflàftt lésNégociafts Françaisfondésdans
leursdemandes deproteélrion pourlecommercé
qu'ilsvoulaient ouvriravecI'Arnériqite lesMi-
lîiftres duRoifefonttoujourstenusleurégard
dans Fa.plusexcefKve rigueur; Siquelquechofe
attjourd'hui doitlesfairerepentirdeleurcôndef–
cendatoce; nJeft-ce pasdevoirl'honnête Ecrivain
àaMémoirejujiificdtif, effayerd'établir,commeun
traitdeleurperfidie,cetteanxiétéquinefutqu'une
lutteperpétuelle &douïoureufeentreleurautorité
réprimante &feseffortstrès-adtirs d'uncommerce
éclairéfurnosvraisintérêts ?
'Lorfqu'a. touteslesraifonsquimilitaient, dans
mesRequêtes enfaveurduCommerce deFrance,
Imputaisaveccettelibertéqu'ungrandpatrie..
tifmepeu,t£en\
qu'ilparaîtrait bien.étrange àtoutel'Europe<$$
leRoi.deFranceeutlapatience delai$erpayerifaFermedutabac,,jufqu'àcent francslequintal d(&
cetteutiledenrée,defouf&irmêmequ'elleenman-
quât,pendantquel'Amérique.enfegorgeair ,Que
flaguerreentrel'Angleterre &fesColonies duraijc
encoredeuxans;leRoipourn'avoirpasvoûta
mêmeuferdesplus defaneutraliiéy
s'expoiait àvpirlesyingt-fixputrentemillions.
defaFermedutabactrès-.compromis 3^<:cela,
parcequ'ilplaifaitauxAnglais>guinepouvaient
plusnousfournircette.dexuée',denouseninter-
direinfolemnient l'achat.danslefeulpaysdupw^d*
oùfacultureétaitenvigueur espèce
intolérable qu'àLondresmêmeon
hautement denotr,emolefTelafupporxer.
Lorsque)parcesraifons
jepreffaisnosMiniftres dedélierlesbrasaji.Corn?
mercedeFrance,commepnnepeutpasiuppofer
quecefutfautedenousbienentendrequ'ilsopus
tenaientrigueur^ilfautjlpncen qu'uft
excèsdecpndefcendançe pour
danlourds àï^sinftanc|ss g\u$-
cçpnjaani:qu'il ,de
rienceprouveaujourd'hui, qu'onneleurenfaurair
jamaisiyl,grédel'autrecôrédelaManche.
Maintenant, fij'aibienmontréqu'aprèsplufieurs
fieclesd'unreflentiment légitime, &felonles'prin-
cipesduDroit-naturel fouslesrelationsfeulesdu-
quellesPeuplesoulesRoyaumes exiftenclesuns
l'égarddesautres,laFranceauraitpufansfcru-
puleuferdetouteslesoccafions defevengerde
l'Angleterre &del'abainerenfavorifant lesmou-
vemensdefesColonies; &qu'ellenel'apasfait
Sij'aibienmontréqu'enfuivantl'exemple en
imitantlesprocédésdel'Angleterre, laFrance'pou*-
vaitabuferdesembarras oùlaguerred'Amérique
plongeait fesennemisnaturels,pourfondreinopi-
némentfurleursflottesmarchandesoufurleurs
pofTëffions duGolphejcequiloindenousattirer
laguerreeûtcondamné l'Angleterre àunepaix
éternelle&quepardélicateffe Separhonneur
çllenel'apasvoulufaire
Ilnemerefteplusqu'àprouverd'après les
cotationsduMémoire jujlificatif quitouchent
notreCommerce, àmaperfonne àmesvues
auprétendu concours duMiniftère ilmerefte
àprouver queleVicomte deStormônt cohtrç
lavérité,contrefeslumières «Secontrefaconfeien^
ce,n'apascèned'envoyer àfaCouriêsexpofés
très-infidieux très-faux delaconduite dela
nôtre&c'eftcequejevaisfaireal'inftant.
Jecommenceraiparconvenir franchement &
fansdétourquelesNégocians Français parmi
lefquelsjemenomme ontfair,mâlbrélaCpur
desenvoisd'habits, d'armes&demunitions de
touteefpeceenAmérique; &ques'ilsnelesont
pasmultipliés davantage., c'efl:quel'arigueurdft
notreAdminiftration n'apascéffédemettredes
entravesàleursarmemens &jeconviensdecela,
nonfeulement parcequec'eftlavéritémais
parcequejecroisqu'encetteoccafiori lesArma-
teursFrancaisn'étaienttenusàd'autredevoir
qu'àceluidenepasheurter,parlesSpéculations de
leurintérêt,l'intérêtpolitique duRoideFiance.
Ilspouvaient mêmeignorer filèRoi,parauf-
téritévoyaitleurseffortsdemauvais œil"jcar
fousunPrinceauffi.bon,auffijufte,ilyabien
loinencoredu.malheurdeluidéplaire aucrime
affreuxdeluidéfobéir.D'ailleurs, l'Ecrivain An-
glais,quifaitdansfon-Mémoire•jujlifieaùj *,unefi
fàufTeapplication dumotContrebande auxex-
péditions hafardéesdenotreCommerce, nefait-
ilpasoufeint-ild'ignorer qu'unemarchandife
dontl'échange oulaventeeftlibreenunRoyaume
n'ydevientpointContrebande, uniquement pare*
quefonexportation oufadeftination peutnuire
àunePuiflànçe étrangère, SequeleNégociant $
quin'eftjamaisappelsdanslesTraitésentrele*
Rois,nedoitfepiquerdelesétudierquedans
lespointsquiçroifentoufavprifent fesfpér
culations ?
AqueltitredoncunArmateur devrait-il des"
égardsauxrivauxétrangers, auxennemisdefon
commerce? Parlanaturemêmedes.çhofes,dans
laguerremaritime lemalheureux Armateur
n'eft-ilpascondamne àSupporter feultoutle
poidsdespertesquefaitl'Etatfansjamaisob-
tenirdedédommagement ?Danslaguerrede
terreaumoinspendantquelesStipendiaires de
laRoyauté fedifputent àcoupsdecanonsoude
fufilsjunt;errein,unevilleunpaysunimmeu-
blgenfin,dpntlereyeimdoitdédommager le
Princeattaquant, desfrais,qu'ilfitpourlacon-
quêteleCitadin leMarchand leBourgeois
quin'apasprislesarmesattendl'événement
fanslecraindre Çcrefte.librepoflefTeur defpn
bienàcondition feulement depayeraunouveau
maîtreletributquel'ancienexigeait àquelques
abusprès.
.Maiscommeil«ûceritqu'onnefe.batjamais
pournerienpillerquefil'hommeeft
laguerre&fur-toutcelledemer,réveille enlui
cettepaffionquelefreindesloixn'afaitqu'aflou-
pirEtcomme danscetteguerredemeri1
n'yapointd'immeuble àconquérir quipuifTe
acquitter lesdépensendonnant desfubfides &
dnelechampdebatailleefitoujoursauxpoilTpns
quandlesnoblesEnragésfontféparés,partisou
coulésbasTousleshérosdel'Océanfontconv
venusentr'eux pourpremierretourdeleursfrais
&fuivantlamoraledesloupsdecommencée pat
courirfurlesvaiueaux défarmésducommerce pair
fible&des'emparer fansraifon,fanspitié,ni
pudeur delapropriété duNégociant quinefait
nulledéfenfe;faufàcombattre &fedéchireren?
tr'euxlorfqu'ils ferencontreront Enforte
qu'àlapaixIprfqueles Etatsfatiguésfefontgracer
pujufticejouquefeforçantlamain,araifondes
Succèsilsfedédommagent réciproquemenf de
leursperces;lepauvre quil'pnHP
longeafeulement p.asquiperdittouriquil'on
nerendrienreftefeuldépouilléparlevolimr
puniquilui quin'étaitenguerre
av§çperfonne
Decetabominable étatdeschoses,ilréfulre
viplence ayeclaquelleonrendl'Armateur
premiere vi&imedesquerelles entrelesRois}ne
peutlaifïèrdansfoncoeurqu'unehaineinvétérée
contrelesEtrangers ennemisdefoncommerce &
defespropriétés. Ilenrefaiteencorequ'onne
pourraitluienvier,fansporteruncoeurinfernal la
feulerelfource quiluireftecontretantdepérils
accumulés celledefaifirtouteslesoccafionstous
lesmoyensderendrefesfpéculations &promptes
&lucratives.
Donc, &n'endéplaife,au VicomtedeStormont,
quifait,desNégocians Français, devilsinflrumens
delaperfidiedenosMinières ilnenousafallu
quel'efpoirdebalancer lesrisquesparlesavan-
tages,pournousdéterminer d'armerpourl'Amé-
rique¬recalculàcetégardétantplusfortque
touteinfinuation miniftériellenousavonscru
commejel'aiditêtrefeulement tenusàl'obliga-
tiondenepasheurterdansnosentreprifes, l'inté-
rêtreconnuduPrincequinousgouverne. Mais
certes&n'endéplaife encoreauVicomte de
Stormont auCabinetAnglais, àl'Ecrivain da
Manifefteaucundenousn'apenféqu'ildûtà
l'injufteAngleterre ledélicatégarddedétourner
fesfpéculations d'unpaysparcequ'ilétaitdevenu
fonennemi.Tousaucontraire ontdûprévoirque
lesAméricains, ayantde.pluspreflansbefoinsen
raifondelaguerreAnglaife mettraient unplus
hautprixauxdenréesqui.leurétaientnécefïàîres:
telaétélevéhicule généralduCommerce de
France.
qu'unattachement [raifonné pourlebravepeuple
quivientdevengerl'univers delatyrannie An^
glaifeavaitéchauffé j'avoueavecplaifirque
voyantlafotifeincurable duMiniftère Anglaisqui
prétendait aflervirl'Amériqueparl'pppreffion &
l'Angleterreparl'Amérique j'aioféprévoirle
SuccèsdeseffortsdesAméricains pourleurdéli-
vrancej'aimçme ofépenferque,fansl'interven-
tiond'aucunGouvernement nidescoloffesma-
ririmesqu'ilsfoudoient, l'humiliation deL'orgueil-
leiifeAngleterre pourraitbienêtreavantpeul'ou-
vragedecesvilspoltronsfidédaignes del'autre
Continent, aidésdequelques vaifleaux marchands
ignorés partisdecelui-ci,
J'avoueencorequepleindecesideçsj'aiofç
donnerparmesdifcoursmesécritsSemonexem-»
pie,lepremierbranleaucouragedenosFabri-
quans&denosArmateurs &quejen'aijamais
cru,quoiqu'on aitpudire,manquer audevoir
d'unbonfujetenvers monSouverainenformant
unçSociétémaritimeenétabliflàntuneliaifon.
fo}îdedecommerce entrel'Amérique &ma.mai-
fonenmechargeant d'acheter &d'embarquer
enEuropetouslesobjetsquipouvaient êtreuti-
lesàmesbravesCorrefpondans lesvilspolcons
del'Amérique.
Mais,fijeneprétendaispasàlaprotection de
laCourj'avouequej'étaisloindecroirequele
Vicomte deStormont dontlaplusgrandeaffaire
étaitdeharcelerl'Administration auraitlecrédit
del'engager, parfesclameurs, aporteruneinqui-
fitionrévère&jufqu'alors inouïe,furlecabinet
desNégpcians,& d'enarrêterlesfpéculations.
Maispuifquecetobjetdefamiflîonqu'iln'a
quetropbienrempli àl'avantage del'Angleterre,
amalheureufement ruinélesefforts&lesentre-
prifesdesArmateurs Français pourquoi donccet
ingratVicomtequi,dansfesrapportsminifié-
ïielsciteavectantd'emphase neufoudixvaif
feauxchargésparmoipourlesAméricains àla.
findeijj6}ôcquilesdiftingue fifubtilement dema.
frégatel'Amphitrit,e, a-t-ilomisd'apprendre âfa
CourquenotreMiniltère, étourdidefesplaintes.
ayaitperdudevuelaprotectionqu'ilnousdevait
peut-être; &queloindenousl'accorder,ilavait
accablélecommercedeprohibitions, Sefur-tout
avaitprefque étpufïémaSociéténai|Tanterjeu
itiéttântünembargogénéralfurtous
Envainrepréféntal-je alorsqu'êtrefournisà
l'inspection desDouaniers Anglaisfurmer &s'y
voirexpofésàtoutperdre,fansefpoirderéclama-
lion,fil'onétaitprisàl'àtterrage del'Amérique
avecdesmarchandifes prohibéesparl'Angleterre
étaitcouriraflezdedangers fansquelaFrance
aidâtencoreareftreindre lesplansdefesArmateurs;
léMiniftère inflexible exigearigoureufemeiitque
touscesbâtimens priffentdesexpéditionspournos
Iflés&fiflentleursfoumiflîons denepointaller
commercer auContinent.
QuelmotifengageadonccetAmDafïàdeur de
taireàfaCourlescomplaifances exceflîves quela
nôtreavaitpourlui?Pourquoi luicacha-t-il quej
furfadélation, le10Décembre 177(3leMinifixe
delaMarinefitarrêterauHavreSevifiterexac-
tementtousmesVaiflèaux? QuedanscePortoù
fetrouvaient alorsXAmphitrke leRomaintl'An~,
droméde, l'Anonime^ 8cplufeursautres,filepre-
mierdecesBâtimens déjàlaricédanslagrande
rade',efquîvalavifitetouslesautreslafubirent,
2cfirigoureuse,-qu'ils furentdéchargés publique-
mentaugranddommage demonentreprise?
Pourquoi, danslajoiequ'ilendevaitreifleniir,
|fajouta-c-iï pasque,nepouvant efpéreraucun
termeobtenir aucunadoucifïèmentacesordres
prohibitifs jefusobligédedéfarmer tousmes
navires?Eneffetileftdenotoriété quefiquelques-
unsenfuiteontpupartir,cen'aétéqu'enAvril
Mai&Juindel'annéefuivante encorea-t-il
falluchanger leursnoms,leurschargemens, &
donnerlesplusfortesauurances qu'ilsn'iraient
qu'ànosIllesduGolpheM.l'Ambaflàdeur niera-
tr-ilqu'ilsyontétéréellement, lorfqu'ilfaitque
l'und'euxIciSeineja,pourprixdemonobéir-
fance,étéenlevé,àlapointedesPrêcheurs, atter-
ragedelaMartiniqueaugrandfcandale detous
1eshabitansquilevirent&conduitàlaDomi-
niqueoù,fansautreformedeprocès,lepavillon
Anglais.yfutarboréfurlechamp,&lenôtrejette
danslameravecdegrandscrisd'hurla) 8clesplus
crisesfeuxdejoie?
Comment ceprofondpolitique, cetAmbaflâ-
deur.devenuMiniftre s'eft-ilabftenud'écrirea
faCourquelemêmeembargofutmisfurmens
vaiflèaux àNantes;&quelaThérèfearrêtéedans
ceportneputpartirqu'enJuin1777,après
laplusfevèrevifite&lorfqu'onfûtbiencertain
qu'elleneportaitpointdemunitions fur-tout,
lorfqueleCapitaine fefutfournisàn'allerqu'à
Saint-Domingue oùilademeuré prèsd'unan
ainfïquel'Amélie àmontrès-grand dommage
encore;puifquequatrepetitsbâtimensBermudiens
quej'yavaisfaitacheter,pourconduireauConti-
nentlescargaifons decesnaviresd'Europe, ont
tousétépris,foitenallantfoitenrevenant ?
Pourquoi nemanda-t-ilpasàfaCour,qu'eu,
Janvier1.777monAmphicrlte ayant-relâchéà
l'Orient, leMiniftère àfafollicitation fitarrêter,
cebâtiment fousprétextequeplnfieurs Officiers
s'yetaieiitembarqués .pouralleroffrirleursfervi-
cesauxAméricains ?
Comment, àcetteoccafion put-ilomettre,dans
fesdépêches, quelaCourenvoyal'ordreauplus
considérable decesQfficiers, derejoindre àl'iuf-
tantfpncorpsàMetz, &d'yrendrecomptede
faconduite &qu'apprenant quej'Officier éludait
d'obéir ellefitdépêcher exprèsunCourierà
l'Orient avecordredel'arrêter delecaner&
del'enfermerpourlereftedefesjoursauChâteau
deNantes;rigueuràlaquelleiln'échappa qu'en
fefauvantfeul&prefqtienudfansoferrepa-
raîtreauvaiffeauqueleMiniftrenerendîtmême
àmafrégatelalibertédepartirqu'aprèsavoir
exigéduCapitaine unefoumiffion pofitive&par
écritqu'iln'iraitqu'aSaint-Domingue fotis
touteslespeinesqu'ilplairaitdeluiinfligeràfon
retours'ilymanquait.
,MaisuneattiretàflexlcJn fèjjréferire' &jeM
doispaslaretenir ptiifqtiël'écrivain duRoi
d'Angleterre l'anégligée. LàCourdeFrance,une
^uiflànce étrangère indifférenté &neutres'op-
pofaitaUnobleemploiquedesOfficiers laplu-
partétranger, voulaient fairedeleurloifiren
faveurdesAméricains! Maisquenousimportait
ànouspourquileurbravoure allaits'exercer ?
Etparquelexcèsdecomplaisance pourl'Ambaf-
fadeurAnglais nosMiniflres étàblifïai ent-iJune
telleinquifition contrelespârtifans del'Améri-
quelèrfqu'ileftprouvéparleFaitqueleneveu
duMaréchal deThomond, deMilordClàre
queleComtédeBulkleyenfinleplusardent
Anglaisquijamaisaitétéfo'uffertaufervicedé
France,,obtenait d'euxfarispeinelapërmiflîdri
d'allerfolliciter àLondresdufervicecontrel'A-
mérique?Silaablutiondéceproblème échappé
àmeslumières cequifrapperatoutlémondé
ainfiqueniaic'eftquelacbmpàraifoh &lerap-
prochement decesdeuxprocédés, devaient aU.
moinsfairetrouvergrâceànostrès-cbmplaifans
Miniftcés devantceterrible Amibaffadéur5c
quefortzèle&festravauxn'eufïènt pasfemblo
moinsimportans àfapatrie,&l'ëufTentégalement
portélui-mêmeiàuMiniftère oùilbrûlaitd'arriver,
aulieudecalomnier,notreCourileût
renducomptéàlafiennedetoutcequ'ilenobte-
naitjournellement.
Quoique lapolitiqueaufondnefoitpar-tout
qu'unefublime impoïïure onn'apasencorevu
d'Ambafladeur fedonnerdeslicencesauffiétendues
furlafublimité delafenneIlétaitréfervéau
Vicomte deStormont d'enoffrirledigneexemple
l'Univers! -Maisc'eftlaFrance, dit-il,quienvoyait
cesOfficiers enAmérique. -EhgrandPolititien,
'ouPolitiqueur ya-t-ilbeaucoup deraifonneurs
devotreforceenAngleterre ?&penfez-vous que
'leCongrés quin'apascrudevoirtenirunfeul
des-engagemens prisdevantmoi,parfesAgenset%
Europe, aveclesOfficiersquejeluiadrefïàisqui
mêmearcEuféduferviceàprefquetousenarri-
vant,eûtmanquéd'égards àcepoint.pournotre
Cours'ileûtpenféquecesgénéreux guerriers
luiétaientenvoyés,parunRoidontilfollicitait
vivement.lefecours&l'amitié? Dequeloeil
auffipenfez-vous queleRoideFranceeûtvule
renvoidesOfficiers ficePrinceeutétépour
quelque chofeenl'arrangement deleurdépart?
Onfefaitdoncungrandbonheurdedéraifonnec
àLondres
Cetteréflexion feuleeftuntraitdelumièrequi
nousmettousdansnotrevraijour,Anglais £
Français, travailleurs &raifonneurs.
Àlavéritémonzèleempreflepourmesnou-
veauxAmispouvaitêtrebleuedupeud'accueil
qu'ilsfefaientàdebravesgensquej'avaisporté
moi-même às'expatrier pourlesfervir.Mesfoins,
mestravaux&mesavancesétaientimmenfes
cetégard.Maisjem'enaffligeaifeulement pour
nosmalheureux Ofhciersparcequedanscesre-
fusmêmedesAméricains jenefaisquelleému-
lation quellefiertérépublicaine attiraitmon
.coeur&memontrait unpeuplefiardentàcon-
quérirfaliberté,qu'ilcraignait dediminuer la
gloireduSuccèss'ilenlaifîàitpartager lepéril
desétrangers.
Monameeftainficompofée danslesplus
grandsmauxellechercheavecfoinpourfe
corifoler lepeudebienquis'yrencontre. Ainfi
pendantquemeseffortsavaient fipeudefruiten
Amérique &quelesAnglaiseffayaient detouc
corrompreautourdemoipourl'atténuerencore
delâchesennemis m'accufaient dansmonpays
d'êtreSoudoyéparlaCourdeLondrespourl'a-
veniràtemsdudépartdetousnosvaifTëaux de
Commerce &lamettreàmêmedes'enemparer.
Etmoi,foutcmiparma fierté,.je dédaignais deme
défendre &jelivrasces
Lonteenmepromettant biendenejamaisfouiller
monpapiejrdeleurnom.LesOi6fsde.Parisen-
viaientmonbonheur&mejaloufaient commeun
favori delafortune&desPuiflànces &moi
triftejouetdesévénemens feulprivéderepos,
perdupourlaSociété,defféchéd'infomnie &de
chagrins, touratourexpoféauxfoupçons, àl'in-
.gtatitudeauxanxiétésauxreproches delaFran-
ce,del'Amérique &del'Angleterre travaillant
xiuitSejour,&courant.1monbutaveceffortà
traversceslandesépineufes, jem'exténuais defa-
tigue5cj'avançais fortpeu.Maismoncouragî
renaiflàit quandjepenfaisqu'ungrandPeupleal-
laitbien-tôtoffrirunedouce&libreretraite 1
touslesperfécutés del'Europe quemapatrieferait
vengéedel'abaiflèment auquelonl'avaitfoumife,"
enfixantparletraitéde176$lepetitnombre
,desvaiflèaux qu'ondaignaitencoreluifouffrirque
levoileobfcurlecrêpefunéraire dontnotreport
deDunkerque étaitenveloppé depuis60ansfe-
raitenfindéchiré; qu'enfin lamerdevenuelabre
auxNations commerçantes MarfeillejNantes
&Bordeaux pouraienrle difputeràLondres, &
devenir leurtourlesCabarets del'Univers. J'é-
taisfouteiiuparl'efpoirqu'unnouveau fyflêmede
PolitiqueallaitécloreenEurope&queTAhgLe*
terreunefoisremife fâvraieplacelenomFran-*
çaisferaitaimé,chéri,refpeâépartout. J'ajoute-
raisencorequej'étaisraniméparl'efpoirdevoir
leRégneactuelexaltecommeundesplusbeaux
delaMonarchie fi,danscetEcritàuftère &brus-
quement jetéjenem'étaispasinterdittoutElo-
ge,&mêmecelui'dujeuneRoiquinousdonne
unfigrandéfpoirparlafagefTedefesvues&fon
amourfimple&vraipourlebiendansl'âgeoù
'prefquetousleshommes nefefontremarquer
quepardesfoliesdesridiculesoudestravers.
Cebelavenirmerendaitmoncourage&ma
gaietémêmeaupointqu'unMinière Anglais
m'ayantfaitl'honneur,aufujetdel'Amphïtrite
dedireàquelqu'unenriantquej'étaisunbon.
'Politique, maisunmauvaisNégociant: Jerépondis
'furlemêmetonQu'illaiffefaireautemps;lafih
feulepeutnousmontrerlequelauraplusprofpéré,
moidansmonpetitcommerce, &luidansfa
grandeadministration.
Dansunpareilétatdeschofesonfentbien
queleCabinet deSaint-James eûtapprisavec
joieparfonAmbafladeur, qu'auretourdema
frégate YAmphltriujmonCapitaine accuféde
défobéiflance avoitétéfcandaleufement arrêté,
^jjttïs"traînéenpri'fonquoique SonJournalprdttj^
n'avaitfaitquecéderàl'empiredescirr
confiances &qu'ayantreflé.90joursenroute Se
3Sfansfereconnaître, ils'étaitvuprêtàpérirde
mifereàl'inflantqu'ilfutportéfurleContinent
maisfoncrimeétait.d'yavoirjettél'ancre&je
fuis.perfuadémoi,queleLordNorthauraitfu
-bongréàl'Ambaiîideur s'ileûtapprisparluique
lamineterriblequ'ilenfitànosMiniftres avait
coûtétroismoisdecachotàmonmalheureux Ca-
pitaine, &àmoideuxmilleécusd'indemnité que
jecrusluidevoirpourpayerleshumeurs dit
Vicomte deStormont.
C'eftainfiquechaqueFaitarticulédansleMé-
moirejujlificaûf d'aprèslerapportdecetAm-
baffadeur eftfaux,infidieuxoucontrouvé. Voyez-le
citercommeuncrime,un b&ùment,Y Heureux, moi,
partideMarfeilleenSeptembre1777&difiî-
mulerenmêmetemsàfaCour,quecevaifleaa,
VHeureux leplusmalheureux desvaiffeaux
étaitdepuisdixmoisdansleport,équipé, chargé
prêtàpartirpuisarrêtéàlaSollicitation delui
Vicomte enfindéchargé deuxfoispubliquement,
parordreduMiniftre }.&quece-n'eftqu'aprèsces
éclatsfcandaleux &dommageables quecevaiffeau,,
quim'avaitruinéparun.filongféjour Sedes
jdepehfésfi énormes,aobtenulalibertédeforcir
duportavecdescomeflibles feulement &fans
aucunesmunitions deguerre. Car.s'ilarelâché
ailleurspouraccomplir fonchargement, quin'était
pasmêmeautiersc'eftunFaitabfolument étran-
gerànosMinores puifqu'il s'eftpafféloindu
Royaume &horsdelalongueur deleursbras.
AinfilorfqùeceMémoire parledemesar-
mémensdeDunkerque, ilfegardebiend'avouer
quel'Administration, toujours auffifévèreamon
égardqu'attentive auxplaintesdel'AmbafladeiTr
Auglais donnal'ordreexprèsdevifiterdansce
porttouslesvaifieaux annotésparTinquificioa
Stormoniénne, &delesdécharger fanspitié,sils
avaient àborddesmunitions deguerre;que
l'und'euxlaMarieCatherin,e fetrouvanten
radeàl'inftantoul'ordrearriva,putfedéroberà
farigueur &ferendre laMartinique avecuti
,chargement d'Artillerie afluréàLondresmême
maisquelesautresfurentvîntesdéchargés &
forcésd'allerenleflchercherdufretenAmérique
fansquej'aiepudepuistrouveruneautreocea-
{¡oÙderembarquer mescargaifons militairesjtant
l'attention duGouvernement àyveilleraétc
révère&continuelle.
VoilàcequeleVicdmtc deStormont pouvait
bienapprendreafaCourileût'honoré'fâvigi-
lance8cn'eûtpointtrahilavéritémaisc'eftce
dontons'embarralfe lemoinsenpolitique. Ilde-
vaitmêmeajouterque,danslacolèreoùjefusde
cequim'arrivait àDunkerque ayantapprisque
lefieurFrazer Commiflàire Anglais odieux
parfonemploi maispersonnellement dételé
dansceportavaitôfécorrompre &faitpaffer
enAngleterreundenosbonsPilotes-côtiers &
beaucoup deMatelots Français, jemeprocurai
touteslespreuvesjuridiques decehonteuxdélit:
maisquejenepusjamaisobtenirduGouverne-
ment,queleCommiflàire infôlentfûtpourfuivi
pourcecrimedelèze-nationj&jenel'obtins
pasjem'enSouviens bienparcequelesfoins
quejem'étaisdonnésàcefujét,pouvaientêtre
taxésderécrimination parl'Ambatfadeur Anglais.
Jediraitout;carcen'efticinilelieuniletems
deflatterperfbnne. Unécritdeftinérelever le
Bagornage AnglaisduMémoirejujlificatif, nedoit
pasêtreàfontouraccused'uneimbécile-partia.
litépourlaFrance.
Maislecombledelamauvaife-foi dansles
rapports del'Ambafladeur d'Angleterre eftle
compteinfidieuxqu'ilrendàfaCoarde l'Hippo?-
fotametzevaiffeau-quej'&iflOHîmé/e
Se"qui"depuisaeul'honneurd'êtrejugédigû.<?
'parleGénéralAmirald'Eftaing decontribuer
fousfesordres,aufuccèsdesarmesduRoiprès
laGrenade, lefquels nefontpoint,commeledit
l'Ecrivain emmiellé duMémoire jufiificatif des
triomphes degazettes, nidesfuccèsàcoupsdepref-
fe;maisdebeaux&bonsfuccèsàcoupsdecanons.
C'eftlecompteinfidieux qu'ilrendàfaCour
decesprétendus 14millefufilsquej'ydevaisem-
barquerjSedesautresmunitions deguerreàVu-
fagedes citésdansle
aucunarmement n'ayantétéplusouvertement
pluscruellement molefté pourcomplaire au
Vicomte deStormont. VoicileFaitonletrou-
veraconcluant.
Tantdevaiffeaux arrêtésdansnosPortstant
dedéchargemens faitsparordrefupérieur; tant
d'opérations manquées oufufpenduesjtantd'or
&detemsperdu&furtoutl'obligation forcée
d'exécuter rigoureufement lesordresprohibitifs
,delaCourjfurlesmunitions deguerreavaient
enfinchangémesplansd'armemens.
Bientôtapprenant quelesAnglais m'avaient
enlevébeaucoup denavires,&qu'ilnemeref-
taied'autresmoyensdemarcher librement, que
.demerendreredoutable auxCorsaires iefis
acheter..parunTiens&fur.criéespubliques en
Avril1777,l'Hippopotame vaifTeau deligneque
leRoifefaitvendreà.Rochefort. Onleniirati
radoub auflicôtpourêtreanné.enguerre8c.mar-
chandifes &toutefacargaifon 'delavaleur;
d'unmillion, confiftantenvin,eau-de-viemar-
chandifes fèches 8cfansunefeulearmeune
feulecaiffedemunitionsfutàl'inftant tranfpor-
téeàRochefort,pourpartirauplutôt.
MaiscefatalAmbaflàdeur, dontlagrandeaffaira
étaitdedéfolernotreCommerce furterre,pen-
dantquelesCorfaires delanationl'outrageraient
&lepillaient furmerceprofond Politique
quipartageait fontempsentreleplaifîrd'impa-
tienternosMiniflres enFrance&celuideles
calomnierenAngleterre s'envintfaireVer-
faillesdeslamentations filamentables fur
cenavire,endifantquejefeignaisd'équiper' un
Bâtimentpourlecommerce, &nefefaisqu'armer
unvaifleaudeguerrepourleferviceduCongrès,
quelaCourenfutébranlée.
Surcesnouvelles criailleries, leMiniftère, igno-
rantabfolument quej'euffepartàcetarmement
quifefefaitfousunnomfuppofé donnales
ordreslesplusprécisauxCommandant &In-
tendantdeRochefort dedécouvrir fousmainle
nomSel'objetduvraipropriétaire decevaifTeaOw
J'apprislarecherche delaCour, &jefisadrener
dulieudel'armement leMémoire fuivantau
Ministre delaMarine,fousunefignature étrangère.
Sijelejoinsicic'eftquefoncaractère &fon
ityledonneront mieuxquetousmesraifonnemens
>
unejufteidéedesrelations quiexistaient alors.
entrel'Administration &leCommerce deFrance4
MONSEIGNEUR
«Surlesinterrogations faitesnotreCommif-
fionnaire deRochefortparleCommandant
t>delaMarinenouspenfonsqu'iln'yaqu'um
'p>decesAnglaisinquiets &rodeursdontnos
»portsfontremplisquiaitpufemerl'alarme fi
»mal-à-propos furnous&faitinfpireràvotre
s>Grandeur pardesvoiesquileurfontfami-
»jlièresledeueindeporteruneinqnifitiou
•>inconnue jufqu'icifurlecabinet&lesfpécula-
tionsdesNégocians Français.
»Monfeigneur levaiffeauduRoil'Hippopo-
iytameétaitàvendreapparemment quec'éraitpour
Mquequelqu'un l'achetât. Nousl'avonsbien
acheté bienpayénousleferonsradouber à
»grandsfrais&nousnecroyonspasqu'ilyaie
,tienlàdecontraireauxloixduCommerceJnï
»quinousdoiveexpoferanfoupçondevouloir
»contrarier lesvuespacifiques duGouverne-
ment.
»MaisfiunvaifTeaUd'unrelgabarisnepeut
»êtredeftinéqu'àdehautesfpéculations n'eft-
»ilpasnaturel Monfeigneur quenousmettions:
»cenavireenétatdenepascraindreenpleine
paixdefevoirharcelé, canonévifité,fouillé,;
»infulté,dépouillé peut-être emmené &con-
»>fifquémalgrélarégularité denosexpéditions»
53(commecelaeftarrivéàtantd'autres), s'ilfe>
»trouveuneauned'étoffe dansnoscargaifons»
»dontlacouleuroulaqualitédéplaifeaupre-
»miermalhonnête Anglais quinousrencon-*
trera?
»Lorfqu'iînousauraitbienoutragé&fait
perdre lefruitd'unbonvoyage peutêtreil
»enferaitquittepourvousfairerépondreparle
»Miniftère AnglaisqueleCapitaine étaitivreou
»quec'ej?xnmal-entendu. MaisvotreGrandeur
faitbienque,ficetteexcufebanale &triviale
«fuffitpourappaiferlavindicte ciuGouverne-
mentFrançais l'utileNégociant dontlemétier
3)eftdeconfierfafortuneauxflots,furlafoides
b>Traités n'eu-reftepasmoinsruinémalgréles
•s»1dédommagemehs promis doMonfaittoujôur*
tropbienéluderl'accompliflèmentr.
»Cependant Monfeigneur., leNégociant ma·
saritimeétantdetouslesfujetsduRoiceluique
ijlesTraitésdoiventleplusenvifager, eftauffi'
celuiquiabefoind'uneprotection plusimmé,-
•s»diate.Jettez-un coupd'œilfurtouslesétatsde
«laSociété,Monfeigneur, &vousverrezque
tasl'Adminidration leFifc,leMilitaire, leClergé,
laRobe^la terribleFinance,&mêmelaclaflèutile
desLaboureurs tirentleurfubfiftance ouleur
fortunedel'intérieur duRoyaume tousviventà
.,»fesdépens.LeNégociant feulpourenaug-
menterlesricheflès oulesjouilfances, metà
contribution .lesquatre-partiesdumonde&
VOUSdébarraCTant utilement d'unfuperHuinutile
•»ilval'échanger auloin&vousenrichit enre->
55tourdesdépouilles del'universentier.Luifeul
sjeftlelienquirapproche &réunittouslespeu-
plesqueladifférence desmoeurs,. descultes&
desgouvernemens rendifolerouàmettreen
guerre.
«SidoncleNégociant fevoitdéformais obligé
derendrecompted'avancedefesSpéculations.)
»dontlaréuffitedépendtoujoursdeladiligencedufecretj&quifontfoumifes àdesvariât?
Serionsdépendantes detouslesévénemens 'poli*
tiquesiln'yapluspourluiniliberté,nifureténifuccés, &lachaîneuniverfelle eftrompue.VotreGrandeur s'appercevra bienquecen'e(t
»paspouréluderd'obéirquenousobfervons mais
»feulementparcequenouspenfonsqued'établir
uneinquifîcion furlesfecrètsdesNégocians,par
»complaifancepourles.rivaux ducommerceFraiir
»'çaïs&lesennemis naturelsdel'Etateftun
s>emploidel'autorité fujetdesconféquences
terribles dontlamoinsfunefteeftdedégoûterle
»Commerce &d'éteindre l'émulation, fanslaquelle
riennefefait.
»LorfquenotreCommiflionnaire s'eilrendufous
•»fonnomadjudicataire del'Hippopotame vous
))avezeulabontéMonfeigneur deluipromettre
»l'afilirance dupremierfretroyalpourlesColo-
3>niesdaignezremplircettepromené fonexéçu-
s>tioneftle-meilleur moyendevousaflTurerdela
35vraiedeftination denotrevaifTeau.Nouscroyons,
j>Monfeigneur, quecefeulmotrenferme toutes
»5lesexplications quevotreGrandeur defire.
»Nousfommes avecleplusprofondrespect,&c.a,
CeMémoire faitpourfixerlavraiedeitination
;'duFierRodrigue &défanner laCour,ptoduific
,uneffettoutcontraireennedécélantonétat
m'yreconnaître &lescrisdel'Ambafladeur con-
tinuantfansrelâche&contremonnavire&contre
tnaperfonne, leMiniftère,àl'infantqu'illevait
l'embargo momentané misfurtouslesautres
vai(feaux duCoinmerce, ordonnadurement d'ar-
rêterlemiendansleport,fansluilaiflerl'efpoir
idepartirenaucuntemps.
Ayanteudeffeindel'armerenpiecesdebronze;
pourqu'ilfïitpluslégerlamarche, enguerre
&marchandises j'avaisfaitacheter&tranfporter
grandsfraisdecescanonslaquantitéquim'é-
taitnéceflàire. Unnouvelordre,arrachéparmon
Euménide arrivaquimeforçaderevendre mon
Artillerie àtouteperte,Sen'enlaiffapasmoins
iubfifter l'embargo misfurmonnavire.
-Envainj'offrisperfonnellementauMiniftère
d'embarquer furcevaineau destroupesduRoi
pourSaint-Domingue, afinqu'onfîitbienfurde
fadeftination. Envainjepropofai defoumettre
.macargaifon àlavifitelaplusrigoureufe,pour
qu'onfûtcertainqu'aucunes munitions n'entraient
;danslechargement duFierRodrigue. Envainje
dépofaimafoumifïion defairerentrercevaideau
dansfixmois,avecexpédition &denréesdeSaint-
Domingue, fouspeinedelaperteentière&du
Jiavire&defaçargaifon, fi.j'ymanquais. LeMi*
niflèrefutinexorable &malgrélesplaintes qu'une
tellerigueurm'arracha malgréladépenfeénorme
d'undoubleachat,doubletranfport&difpendieux
changement d'Artillerie malgrélaperteréfultante
d'unecargaifon d'unmillion,retenueuneannée
entièreaulieudefondépartmagrélamifecou-.
.tinuelle&ruineufe del'équipement d'unvaiflèau
decetteforce,arrêtédansleportlemêmetemps
d'uneannéeenfinmalgrélesproteftations que
ledéfefpoirmefitfairederendrel'Administra-
tiongarantedemespertesdevantleRoimême
&pourlesquelles aujourd'hui jefuiseninflance
auxpiedsdeSaMajeftéjlesMinières, fidèlesi
jenefaisquelleparolearrachéeparl'Ambafla-
deurAnglais nevoulurent jamaisconfèntic à
leverl'embargo demonnavire Sejedéclareavec
douleur, quejen'aiobtenucettetardivejuftice.
qu'après lanotification duTraitédeCommerce
entrelaFrance8cl'Amérique, faiteàLondresparle
MarquisdeNoailles, &labrusqueretraitede
b.iffadeur d'Angleterre; c'eft-à-dire plusd'unan
aprèslechargement Sel'équipement duFier-
Rodrigue.
VoilàcequeleVicomtedeStormont s'eftbien
gardéd'écrireàfaCour,&cequ'il.n'oferaitdé-
mentiraujourd'hui. Jelaiffeenblancmilleautres
~Faitstrès-amigeans pournotreCommerce 3cno»
-tamment pourmoiparcequecetextraitfufftt,
'-au-delà, pourmontrerquellefoidoitêtreaccor-
:dceauxnarrés,auxinculpations decelongMé-
'moirejujlificatif.
LorfqueleVicomte deStormont rendaitàParis-qu'il s'ydébitaitunmenfonge politique, unenouvelleunpeufâcheuse pourlesAméri-
•cainsonfefouvient encorequelemot,desDé-
pûtesduCongrès interrogéspartoutlemonde
–étaitconftamment necroyezpascela,MonCeur,
c'ejlduStormont toutpur.
EhbienLecteur, onenpeutdireautantdu
Mémoire juftificatif c'eftduStormont toutpur,au
"ftyleprès,qui,bienqu'unpeutraînànrdansla
traduction,nemanquerait pasdegraces,ni lalogique
dejuftefle fil'Ecrivain n'oubliaitpasfanscène
'queleLordStormont enafournilesdonnées,
ôcqu'ilécritpourl'injureAnglererre dontles
ufurpations la-mauvaife foil'arrogance &le
defpotifme ontfaituneclaffeabfolument féparée
detouteslesfociétéshumaines.
Car,fi-lesRoyaumes fontdegrandscorpsifolés,
&plusféparésdeleursvoifinsparladiverfité
d'intérêtsqueparlesbarrières lescitadelles oulamerquilesrenferment fileursfeulesrelations
fontcellesduDroit-naturel c'é/E-à-dire celléi)
quelaconfervàtion, lebien-être &lâprofpérïté
dechacunluiimpofent; Seficesrelationsdiverfe-
mentmodifiées fouslenomdeDroitdesgens,ont
pourprincipegénéral,felonMontefquieu même,
defaire/onproprebienaveclemainsdemalpof-
fibleauxautresilfembleque ayant,
mistoutfonorgueilàs'écarterdecetteloicom-
mune,aitchoifipourprincipefondamental defe
rendreddieufe&redoutable àtoutlemonde,
quandiln'endevraitréfitltetaucunavantagepouf
elle-même.
Ajoutez àcedamnable principe lacommodité
toujoursfubfïftante d'enfreindre lesTraités&de
manquer àtouteslesConventions, fousprétexte
quefonRoin'ayantqu'uneaùtoritépartagéeentre
lui,lePeuple&laNobleflè lesengagemens
qu'ilprendnepeuventempêcher lafougueufe
Nationdefeporteràdesexcèsquin'enfubfiltenr
pasmoinsquoique défavouésparl'équitédu
Prince,oufourespectpourlafoijurée.Réunifiez
dis-je,toutescesnotions, &vousn'aurezencore
qu'unefaibleidéeduPeupleaudacieux quinous
accufeaujourd'hui deperfidie.
MaispourtantfileRoid'Angleterrenepeut
pas.toûjoursêtrerendugarantdesinfractions de
tonpeupléauxTraitésfubftans 5àquidonc
gardons-nous notrefoi?Quoivousnousliez
Anglais, &necroyezjamaisl'être?Etrange&
fuperbeNation,qu'ilfautadmirerpourtorpatrio-
tifme&lafermetéRomaine quetumontresentes
reversaguetsmaisqu'i1efttempsd'humilier pour
punir &réprimer l'abusaffreuxquetuteplus
toujours àfairedetaprafpérité
Marâtre infenfée quiprétends àl'amourdetes
enfans,quandtuneveuxlesenchaîner quepour
çpui.ferlefangdeleursveines&l'employer à
tesproftitutions Sil'infant eftvenuqueton
exemple doitapprendre auxNationsqu'iln'eft
depolitique heareufe &durablequecellefondée,
furlamoraleuniverfelle &furlaréciprocité des.
devoirs &deségards
SitesMinières, aveuglésparuneambitioninepte
enfes.vues&trompéedansfesmefures,ontimpru-
denirnent portéleurfyft.êmeoppreffiffurtesColo-
niesSelesontforcéenprenantlesarmesd'a-
dopterpourdevifecevers.terrible,inftru&if Se
fublimedenotregrandVoltaire
L'injujlice àlajinproduitl'indépendance.
Etfiparunefuitedecetteinquiètearrogance
quinevouspermetjamaisdegoûterdeliberté,
que.cellequi.s'appuiefurl'eppreflioa devoat
frétés,vousallezencoreavoir,ôAnglais àpleurer
lapertedel'Irlande ïllongtems parvous,&f
injustement avilie;repentez-vous;frappezvotre
poitrine accufez-vous &ceffezd'acculervos
voifinsdel'orage&desmauxinfinisquevous
feulsavezattirésfurvotrepatriemâlheureufe.
J'aiprouvé,parvosprocédésaffreuxenversnous
qu'ilnevousétaitdûdenotrepartqu'anathême Se
vengeance &cependant Anglaisvousêtesles
agreneurs
J'aiprouvéquefilaFranceeutfuivil'impulfioil
duplusjufterenentiment, elleeutdûfecourir
l'Amérique laprévenir même&hâterl'iliftant
defonindépendance; &cependant, Anglais vous
êteslesagrelfeurs
J'aiprouvéquetournantcontrel'honneur denos
Miniftres l'effetdeleurcondescendance pourvos
embarrras vousprétendez lescouvrirduridicule
ineffaçable d'avoirfansceffearrêtéd'unemaince
quevouslesaccufezd'avoirencouragé del'autrei
qu'aulieudeleurrendregracesdupeudefruit
quel'AmériqueatirédesfaibleseffortsduCom-
merce,vousmettezceseffortsfurlecompte de.
leurperfidie encelamême Anglaisvousêtesdes
agreffeurs très-malhonnêtes &très-ingrats.
Cependant,patte encorepourinjurierC'eftvotre
ïnànïëre devousdéfendre, elleeftconnuej&quand
ons'eft-faitunemauvaife réputation ilrefteau1
moinsàjouirdutrifleprivilègeacquisparelle.
Onfaitbienquedansvotreftyleileneft,ôAnglais
vdelaperfidiedela-Francecommedelapoltronnerie
desAméricains quiontfaitmettrearmesbasàvos
troupes,&vousontchaffédeleurpays.Avous
doncpermisd'injurier toutlemonde.
Maisdéraiîonnerpourlefeulplaifird'outrager
Déraifonner dansunEcritgrave,&foumisauju-
gementdesraisonneurs del'Europe! n'eft-cepasabu*
féràlafoisdetouteslesfaçonsd'êtreaudacieux ?
CarenfinfileRoideFranceeûteuledeffeinde
recourir Secrètement l'Amérique ileût-aumoins
voululefaireefficacement &danscecasilne
fallaitpasungrandeffortpourdevinerqu'enpré-
·tantfeulement unmillionfterlingauxEtats-unis
uneefpécedeproportionl'inflant rétablieentre
lenuméraire &lepapierdeleurpaysaurait
foutenu lecrédit&l'émulation générale eût
augmenté l'ardeurdesfoldâtsparlaréalitédela
paye &peut-être eûtmislesAméricains fans-
autrefecours, àportéedeterminerpromptement
leurguerre.EconômieouLibéralité quinouseût
.épargnéprèsde-400millions quenotreprotêt
(ionmilitairenousadéjàcroûté
'Doncnlamoraleoulanoblepolitique duRoiu
deFrance,l'empêcha deprendrecepartic'eft.
queceRoijeune&vertueux, nevoulutpasper-
mettrecequ'ilne.pouvaitpasavouer.Toute
faconduite fubféquente eftlapreuvedecetteaf-
fertion. Maispourquoi doncceRoifijuftea-t-il
fubitement renoncéàfaneutralitépours'allieravec
l'Amérique ?Ecoutez-moi, Lecteur &péfez.
mesparolescetteréponfeeftlafindetout.
Aprèsavoirdemeuré long-temps Spectateur pafrif,
&tranquille delaguerreexiftanre, leRoideFrance
inftruitparlesdébatsduParlement d'Angleterre
&parle.fuccèsdesarmesAméricainesque
malgréleseffortsdesAnglais pendanttroiscam-
pagnesfucceffi veslaforcedesévénemens féparait
enfinl'Amérique del'Angleterre Inftruitaufl^
quelesmeilleurs efpritsdelanationAnglaise
s'accordaient. àpenfer adirehautement dans
lesdeuxChambres qu'ilfallaitàl'inftantrecon-
naîtrel'indépendance desAméricains, &traiteravec
euxfurlepieddel'égalité LeRoinepouvantplus
fe.tromper.fur levéritable objetdesarméniensde
l'Angleterre lorfqu'il voyaitlepeupleAnglais
demander àgrandscrislaguerrecontreluifaire
offresdeleverlamilicenationale àfesfrais&
defournirvolontairement parchaqueShireou
Comte uncertain«ombre
Qu'ilsfuflentemployés contrelaFrance S'étant
«bailleurs bienaffuréquelesAmirauxAnglaisqui
avarientnettement réfutedeienjtircontrel'Améri-
que,étaientnéanmoins nommés àdescommande-
meiisd'efcadres quinepouvaient doncpluslamena.
cer:Tropcertainenfindesmillionsqu'onrépandait
&deseffortsqu'onfefaitpourdivifer lesefprits, tant
auCongrèsenAmérique queceuxdelaDépu-
rationenFrance &fur-tout:connaiflànt bien
fefpoirfecretqu'onavaitàLondres d'engagerles
Américainsparl'offreinopinéedel'indépendance,
àferéunirauxAnglaiscontrelaFrance àla
punirparuneguerrefanglante &combinée de
troisansdefroideurs &derefusdes'allierà
l'Amérique. Preflepartantdemotifsaccumulés, le
Rois'eftdéterminé, maispubliquement &fans
aucunmyftère maisfansdéclarer laguerreaux
Anglaisencoremoinslaleurfairefansladé-
clarer,commeilsenontétablil'odieux ufage
fansvouloirmêmeentamerdenégociations préju-
diciables àlaCourdeLondres &parunefuite
modérée delaneutralité qu'ilavaitadoptée, le
Roidis-jes'eftenfindéterminé àreconnaître
l'indépendance del'Amérique àformerunTrairé
decommerce aveclesnouveauxEtats-Unis mais-
tins.exeldjon de,perfqruiepasmêmedesAiigjaistf
àlaconcurrencede.cecommerce*
Certes. filesrèglesdelajufticedetapruden*
ceSe.lefoindefapropresûçeté.îi'owpaspermis
auRoidedifférer reçounfùf"
fanced'unhonorable affrancüiffement &d'tme
indépendance dontlesAnglaisfèflatEaieiMdefaire
tournerbientôtleurhonteux aveucontrenous-
mêmesau-moins faut-ilconvenir qu'aucun Acte
aufiîintérefïànt auffigrand âuflinationalne
s'eftfaitavecplusdemodération, decandeur
denoble/Te&defimplicitétouscaractères abfo-
lumentoppofésâlaperfidiedontl'infolence An-
glaifeavoulutacherlaFrance <kleRoidansfou
MémoirejuÇùficatïf Cequ'ilfallaitprouver.
Quantàmoi,dont l'intérêt feperd&s'évanouit
devantdefigrandsintérêts moifaibleParricu-
lier,maiscourageux Citoyen 3bonFrançais Se
lîncereamidubravePeuplequivientdecon-
quérirfaliberté fil'oneftétonnéquemafaible
voixfemêleauxbouchesdetonnerrequiplaident
cettegrandecaufejerépondrai qu'onn'abefoin
depuinancequepourfouteniruntort&:qu'utt
homme efttoujours afrezfortquandilneveut
qu'avoirraifon.J'aifaitdegrandespertes;ellesonc
icndumestravauxmoinsutilesquejenel'écran
mesAmisïndfependàns maiscomniec'eflrrhoîrfs
parmesfuccèsqueparmeseffortsquejedoisêtre
jugéj'ofeencoreprétendreaunoblefalairequèje
mefuispromis,l'eftimedetroisgrandesNations,
laFrancel'Amérique &même
P.A,CARONDE
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Acest articol: Source gallica.bnf.fr Bibliothèque nationale de France [615655] (ID: 615655)
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