1. Bantoș A., Croitoru E. Didactica traducerii. Teora, București, 1999. 2. Cabré M.T. La terminologie. Théorie, méthode et applications. Traduit du… [614286]

SURSE OBLIGATORII:
1. Bantoș A., Croitoru E. Didactica traducerii. Teora, București, 1999.
2. Cabré M.T. La terminologie. Théorie, méthode et applications. Traduit du catalan et
adapté par Monique Cormier et John Humbley. Ottawa, Armand Collin, 1998.
3. Cary, E. Comment faut -il traduire ? 2 -ième édition revue et corrigée, Lille, Presses
Universitaires de Lille, 1986.
4. Cristea T. Teoria traducerii – studiu contrastiv. Bucureșt i, 1995.
5. David Reed, Problèmes de la traduction juridique au Québec, Meta, vol. 24, no 1,
mars 1979.
6. Fiodorov V. Osnovy teorii perevoda. M., 1953.
7. Gémar J . -C. Traduire ou l’art d’interpréter, Ottawa, 1995 .
8. Gouadec D. Terminologie et terminotique, outils, modèles et méthodes, 1992.
9. Guțu A., Guțu I. Limba franceza în teste și exerciții. Chișinău, ULIM, 1997.
10. Guțu A. Certains problèmes de théorie, empirisme et didactique des langues,
Chișinău, ULIM, 20 05.
11. Guțu A. Disc didactic de curs de lecții la Teoria și practica traducerii depozitat în
mediateca ULIM.
12. Guțu A. Exégèse et traduction littéraire. ULIM, Chișinău, 2005.
13. Langage du droit et traduction : Essais de jurilinguistique : The Langu age of the
Law and Translation : Essays on Jurilinguistics , collectif réalisé sous la direction de Jean –
Claude Gémar, Montréal, Linguatech, 1982.
14. Legault G. Fonctions et structure du langage juridique. Meta , 1979.
15. Maingueneau D. Les termes clés de l’analyse du discours, Paris, Seuil,1996.
16. Mounin G. Problèmes théoriques de la traduction. Paris, Gallimar, 2004.
17. Rondeau G. Introduction à la terminologie. Montréal: PU, 1980.
18. Seleskovitch, D. Lederer M. Pédagogie raisonnée de l’interprétation: deuxième
édition corrigée et augmentée. Didier Érudition/Klincksieck, Office des publications
officielles des Communautés européennes/Luxembourg, 2002.
19. Van -Hoof H. Histoire de la tra duction à l’Occident. P., 1991.
20. Vinay J. -P., Darbelnet J. Stylistique comparée du français et de l’anglais. Montreal,
1958.

1. Problèmes de la définition de la traduction. Les théoriciens de la traduction. La
traduction et les autres disciplines humaines. Les termes clés de la traduction.

Problèmes de la définition de la traduction
Comme toute autre notion, la traduction peut être définie différe mment en dépendance
des critères et des principes mis à la base de sa conception.
La traduction peut être envisagée comme un terme eurysémique (ayant un volume
sémantique assez large) à l’intérieur duquel on peut distinguer 5 significations:
• La traduct ion comme processus, activité ;
• La traduction comme résultat final, produit ;
• La traduction comme moyen de communication ;
• La traduction comme interprétation ;
• La traduction comme transformation du message, du texte.
Le mot « traduction » a été pour la première fois utilisé en français par Etienne Dolet, en
1540.
La traduction c’est la transformation du texte exprimé par les moyens de la langue de
départ, en texte exprimé par les moyens de la langue d’arrivée.

La traduction est un cas particul ier de convergence linguistique, elle est appelée à
désigner toute forme de médiation interlinguistique permettant de transmettre l’information
entre les locuteurs des langues différentes.
La traduction est un art.
La traduction est une science.
Assertio ns sur la traduction :
Cervantès, écrivain espagnol, comparait la traduction à un tapis mis à l’envers: tous les
motifs sont là, mais rien de leur beauté n’est perceptible .
Dante, écrivain italien, écrivait : Aucune chose de celles qui ont été mises en h armonie
par liens de poésie ne se peut transporter de sa langue en une autre sans qu’on rompe sa
douceur et son harmonie.
Humboldt en Allemagne proclamait: Toute traduction me paraît incontes -tablement une
tentative de résoudre une tâche irréalisable.
Schlegel, philosophe allemand, affirmait : La traduction est un duel à mort, où périt
inévitablement celui qui traduit ou celui qui est traduit .
Voltaire, philosophe français, estimait que les traductions augmentent les fautes d’un
ouvrage et en gâtent le s beautés.
J.Barrow soutien que: la traduction est au mieux un écho.
Ernest Renan disait: Une oeuvre non -traduite est à demi publiée.
A l’opposé des opinions émises, d’autres personnalités éminentes considéraient qu’on
peut mieux juger un auteur par la traduction de son oeuvre.
Lamartine, poète français, disait qu’il avait toujours eu plus de plaisir à lire un poète
étranger en traduction qu’en original.
Le critique Swinburne s’était prono ncé que Byron n’était supportable qu’en traduction.
La traduction fait passer un message d’une langue de départ ou langue source, dans une
langue d’arrivée ou cible. E. Nida, sociolinguiste américain: La traduction consiste à produire
dans la langue d’arr ivée l’équivalent naturel le plus proche du message de la langue de
départ, d’abord quant à la signification puis quant au style.
Les théoriciens de la traduction
Pour ce qui est de la véritable théorisation de l’activité traduisante en tant que processu s
et résultat final on ne pourrait en parler qu’après la II Guerre Mondiale, quand on a procédé à
la valorisation du patrimoine linguistique, où la traduction apparaît comme un domaine
marginal, souvent refoulé sur le dernier plan, malgré le fait que les p remières références à
l’activité traduisante datent de l’antiquité – dans les travaux d’Aristote, de Cicéron, ensuite de
Saint Jérôme, d’Etienne Dolet, Martin Luther et d’autres. Ces premiers fondements théoriques
avaient un support philosophique par excel lence.
L’oeuvre incontestablement fondamentale, qui a jeté les bases d’une véritable
théorisation de la traduction c’est Problèmes théoriques de la traduction de G.Mounin parue
en 1956. Comme tout enfant précoce, ce premier ouvrage porte les empreintes de la forte
influence linguistique exercée par le Cours de linguistique générale de F. de Sa ussure. Une
autre oeuvre sienne assez renommée qui traite de la traduction c’est Les belles infidèles.
Ainsi, Mounin, dit -il que toute traduction c’est une opératio n effectuée exclusivement
sur les langues. Donc, selon lui, la traduction est une affaire de langues. Mounin considère
qu’en traduisant il faut opérer avec les langues, mais, il se contredit lui -même parce que,
cherchant appuyer ses postulats théoriques, i l cite des exemples de traductions poétiques du
russe en français, sans se rendre compte qu’il passe du niveau de la langue au niveau de la
communication poétique, au niveau du texte.
Un autre homologue de Mounin est le russe Fiodorov qui est devenu fameu x en tant
qu’un des théoriciens de la traduction dans l’espace russe par le biais de son oeuvre qui a été

traduite dans les langues européennes Les fondements de la théorie de la traduction (Основы
теории перевода).
J.-P.Vinay et J.Darbelnet ont lancé en 1956 leur ouvrage devenu classique Stylistique
comparée du français et de l’anglais.
Un autre théoricien de la traduction c’est Edmond Cary, parmi ses livres on pourrait
citer Comment faut –il traduire?. Il est le précurseur des théories de la traduction ayant un
fondement non linguistique. A côté de Cary, on pourrait mentionner J. Delisle, J.Piaget,
M.Ballard, E.Nida, G.Steiner, R.Jakobson, K.Reiss. La nouvelle génération des théoriciens de
la traduction comprend des noms mondialement renommés comme : J.R . Ladmiral, D.
Seleskovitch, M.Lederer, D.Gouadec, C.Laplace, R.Bell, T.Cristea etc.
Grosso modo on pourrait diviser la totalité d’ouvrages sur la traduction en deux classes:
• Les ouvrages qui attribuent à la traduction une origine strictement linguisti que.
• Les ouvrages dont les auteurs bâtissent leurs théories de traduction sur le principe
interprétatif, communicationnel , textuel , qui suppose une approche pluriaspectuelle dans
l’étude de la traduction.
En traduisant on opère sur le message, le texte, le traducteur est en lien étroit avec
l’auteur, la langue de départ, et le résultat de son travail dépend aussi bien de ses compétences
linguistiques que de ses compétences extra -linguistiques.
Les auteurs des ouvrages sur la traduction issus du principe linguistique aboutissent
immanquablement à l’affirmation que la traduction est impossible au niveau de la langue.
Les auteurs des ouvrages sur la traduction issus du principe interprétatif affirment que
tout est traduisible.
G. Mounin : Le traducteur ne doit pas se contenter d’être un bon linguiste, il doit être
un excellent ethnographe, ce qui revient à demander non seulement qu’il sâche tout de la
langue qu’il traduit, mais aussi tout du peuple.
Les termes clés de la traduction
Comme toute discipline , la traduction possède elle aussi un certain champs
terminologique (épistémologique) avec lequel elle opère aussi bien au niveau théorique qu’au
niveau pragmatique. Il faut quand bien même mentionner qu’il n’y a pas d’unification
homogène et d’accord géné ral entre les théoriciens sur l’utilisation des termes qui vise la
théorie et la pratique de la traduction. Nous citerons les termes les plus cristallisés et véhiculés
dans le domaine:
• Langue originale, langue source, langue de départ – langue cible, la ngue d’arrivée .
• La version – traduction faite de la langue étrangère vers la langue maternelle.
• Le thème – la traduction faite de la langue maternelle vers la langue étrangère.
• La liberté – dans la traduction, c’est la prise d’attitude subjective envers les moyens
linguistiques et extralinguistiques dans la réexpression d’un texte dans la langue cible.
• La fidélité – c’est la prise d’attitude subjective par laquelle le traducteur imite
fidèlement les moyens linguistiques et extralinguistiques du texte rédigé dans la langue source
pour obtenir sa réexpression dans la langue cible.
Le fameux dilemme de la traduction est: traduire la lettre ou l’esprit? Dilemme lancé
par Ciceron.
• L’interférence des langues c’est le phénomène propre au débutant dans l’apprentissage
des langues étrangères et il constitue une confusion souvent passagère avec le temps et
l’acquisition des nouvelles connaissances langagières qui consiste dans le mélange des
informatio ns linguistiques des langues différentes vu leur similitude.
• Interprétation de conférence = traduction orale.
Devoir:
• Dissertation: La traduction – entre mythe et réalité. Ma définition de la traduction.

2. Les types de traduction. Les types de tra ducteurs.
Les types de traduction
On peut distinguer différents types de traduction selon les principes mis à la base de la
classification des traductions.
D’après le genre du texte on distingue:
• la traduction littéraire ou plutôt la traduction des oeuvres
• la traduction spécialisée ou termi nologique
La traduction littéraire ou plutôt la traduction des oeuvres – terme appartenant à
Antoine Berman; Il envisage sous ce terme la traduction des oeuvres philosophiques et des
oeuvres littéraires. La traduction poétique, comme on le dit, est une fi gure de haut pilotage,
dans les poésies c’est l’image et les sentiments qu’il faut traduire.
La traduction spécialisée ou terminologique (vise surtout les textes terminologiques,
couvrant différents domaines de l’activité humaine: traduction juridique, mé dicale,
économique, technique etc).
D’après la forme d’expression du message on distingue :
• la traduction écrite et
• la traduction orale ou l’interprétation des conférences (consécutive, simultanée)
La traduction consécutive s’effectue oralement quand l’interprète intervient en
alternance après l’orateur. Il opère sur des séquences sonores régulières exprimant des idées
bien définies.
L’interprétation intervient après la communication de l’orateur.
Assis parmi les participan ts, l’interprète écoute l’intervention et la retransmet, à la fin,
dans une autre langue, en s’aidant généralement de notes. De nos jours, l’interprétation
consécutive a largement cédé la place à la simultanée, mais elle conserve son utilité dans
certains contextes (comme les réunions très techniques, les déjeuners de travail, les réunions
en petits comités ou les visites sur le terrain).
Un interprète chevronné est capable de restituer des interventions de dix minutes ou
plus avec une grande précision.
La traduction simultanée est réalisée synchroniquement au moment de la prise de la
parole par l’orateur. Elle peut s’effectuer seulement dans des endroits spécialement prévus
pour cela, étant équipé de technologies adéquates à cette activité (une cabine, de s casques, des
micros, un poste de commande). Pour la première fois la traduction simultanée a été utilisée
au procès de Nurnberg, où l’on a jugé les criminels de la II Guerre Mondiale.
L’interprète travaille dans une cabine insonorisée , avec au minimum u n collègue. Dans
la salle, l’orateur utilise un microphone; l’interprète reçoit le son à travers un casque et
restitue le message presque instantanément par le truchement d’un microphone. Chaque
participant sélectionne le canal correspondant à la langue da ns laquelle il souhaite écouter
l’interprétation.
La traduction linéaire (touristique) – (non-officielle) est réalisée lors de
l’accompagnement des délégations dans les hôtels, les restaurants etc.
Pour assurer l’interprétation dans les deux sens entre l es langues officielles actuelles, il
faut une équipe de 33 interprètes, or, en restreignant le nombre de langues actives à trois, neuf
interprètes peuvent suffire.
Régime linguistique
Les interprètes parlent de langues actives et passives.
Une langue ac tive est une langue parlée par les interprètes à l’intention des participants.
Une langue passive est une langue parlée par les participants et comprise par les
interprètes.
Une réunion à régime 11 -11 se caractérise par la présence de 11 langues passives et 11
langues actives . Dans les institutions de l’Union européenne, cela signifie que toutes les

langues officielles sont interprétées dans toutes les langues officielles. Ce type de régime est
dit complet et symétrique .
Un régime réduit est un régime da ns lequel l’interprétation n’est pas assurée dans
l’ensemble des langues officielles .
Un régime est dit symétrique lorsque les participants peuvent s’exprimer et écouter
l’interprétation à partir des mêmes langues.
Un régime est dit asymétrique lorsque l e nombre de langues parlées dépasse le nombre
de langues disponibles par le biais de l’interprétation. L’expression «régime 11 -3» désigne le
fait que les participants à la réunion peuvent s’exprimer dans les onze langues officielles, mais
que l’interprétat ion n’est assurée que vers l’allemand, l’anglais et le français.
Qu’est -ce que le relais? Interprétation d’une langue vers une autre en passant par une
troisième.
Lorsqu’un participant s’exprime dans une langue non couverte par une cabine en langue
active , celle -ci peut se «connecter» (lien audio) à une autre cabine qui couvre la langue en
question et, donc, assure le relais. L’interprète passe ainsi par une troisième langue sans perte
sensible de qualité.
Qu’est -ce que le chuchotage? Interprétation simul tanée réalisée en chuchotant.
L’interprète se tient assis ou debout dans l’assistance et effectue une interprétation
simultanée directement à l’oreille des participants.
Le chuchotage ne convient que pour de très petits groupes de participants assis ou
debout à proximité les uns des autres. Cette technique est utilisée principalement lors de
réunions bilatérales ou dans des groupes dont très peu de membres ne possèdent aucune
langue commune.
Pour gagner du temps, le chuchotage est souvent utilisé de préf érence à la consécutive.
Il arrive que l’interprète pratiquant le chuchotage utilise un casque audio pour optimiser la
qualité du son reçu du locuteur.
D’après l ’exigence du donneur d’ouvrage (DO) on distingue:
• traduction signalétique – c’est la réexpr ession dans la langue d’arrivée de certains
points de repère du texte/message à traduire (le titre, l’auteur, la date de l’écriture, le sujet du
texte, les notions clés) ;
• traduction banalisée – c’est la réexpression dans la langue d’arrivée du contenu du
message à traduire sans tenir compte des affinités stylistiques et de la bonne rédaction du texte
traduit ;
• traduction absolue – c’est la réexpression dans la langue cible du contenu du texte
original avec le respect obligatoire de tous les paramètres d’une traduction hautement
qualitative compte tenu de tous les aspects – sémantique, grammatical, stylistique,
orthographique etc.
D’après la qualité on distingue:
• la traduction révisable – traduction primaire contenant des imperfections stylistiques,
nécessitant une rédaction ;
• la traduction livrable ou diffusable – traduction finale, révisée, imprimée, qualitative,
prête à être livrée au donneur d’ouvrage et di ffusée.
D’après le degré du respect du sens du message original on distingue:
• Traduction littérale (motamotiste) – le traducteur se tient à la forme, au mot de peur
qu’il ne viole pas la pensée originale de l’auteur ;
• Traduction libre – c’est le cas où le traducteur se tient au sens, au contenu, en prenant
des libertés dans le choix de la forme de réexpression du texte original.
D’après la direction on distingue:
• La version – traduction vers la langue maternelle ;

• Le thème – traduction vers la langue étrangère. Le thème est encore nommé par les
interprètes le retour.
Les types de traducteurs
Les traducteurs qui exercent leur activité dans la société peuvent être également groupés
suivant les spécificités de leur activité traduisante. Ainsi di stingue -t-on:
• des interprètes (assurent l’interprétation de conférence) ;
• des traducteurs professionnels (qui travaillent avec des textes spécialisés au profit
d’une entreprise de traduction ou d’une unité économique) ;
• des traducteurs littéraires (qui traduisent les oeuvres) ;
• des universitaires (leur métier essentiel est d’enseigner la traduction ou les langues,
mais ils exercent aussi la traduction pour maintenir leur professionnalisme au niveau requis).
Devoir :
• Dissertation: Laquelle des traductions je préfère – celle écrite ou celle orale? Voilà
mon argumentation .
• Conditions: 1 page A4, Times New Roman, caractères 14, espace 1,5. Envoi par e –
mail à l’adresse agutu@ulim.md ou présentation sur feuille imprimée .

3. Les exigences envers le traducteur. Les écoles de formation des traducteurs. Les
langues en Europe.
Les exigences envers les traducteurs
L’étiquette professionnelle occupe une place importante dans l’activité du traducteur,
car son métier est lié à la transmission de l’information.
Le traducteur est responsable des informations qui passent par lui. De nos jours
l’information constitue la clef du succès. Celui qui s’en empare peut l’utiliser dans différents
buts: positifs ou négatifs.
1. Le traducteur doit être loyal, fidèle, ne pas d ivulguer l’information qu’il possède,
c’est -à-dire respecter la confidentialité.
2. Le traducteur ne doit jamais être proliférant, dire des choses qui n’ont pas été dites,
prononcées, écrites.
3. Le traducteur doit se soucier en permanence de son niveau linguistique et
extralinguistique, il doit augmenter le niveau de sa qualification, lire, s’informer dans les
langues qu’il parle.
4. Le traducteur doit s’encadrer dans la vie corporative (associative). Il doit faire partie
de différentes associations pro fessionnelles.
5. Les interprètes doivent avoir toujours une tenue impeccable (tenue vestimentaire ,
présentation).
6. Les interprètes doivent toujours être prêts à voyager, se souciant de mettre dans leur
trousse des comprimées pour la gorge.
7. Le trad ucteur -terminologue doit se documenter en permanence.
8. Le traducteur/l’interprète doit savoir ménager son métier, il doit savoir évaluer ses
capacités de travail, sa rentabilité, le niveau de qualité de ses services.
Les écoles de formation des traduct eurs
Il existe 2 principes de formation de traducteurs :
• le principe linguistique consiste dans l’idée de la possibilité de formation de
traducteurs rien qu’à la base de l’apprentissage des langues étrangères.
• Le principe traductionnel suppose l’admi ssion dans les écoles d’interprétation et de
traduction des personnes ayant déjà acquis des connaissances linguistiques nécessaires dans
telle ou telle langue étrangère, en s’apprêtant à perfectionner leurs connaissances et à
apprendre la méthodologie de l a traduction.

On citera quelques écoles : l’Ecole de formation des traducteurs et des interprètes
(Génève), ESIT -Paris III, ISIT, Université Rennes -II, Institut des Traducteurs et des
interprètes de Strasbourg, ISTI de Bruxelles etc.
Les langues en Europ e
D’après une étude Eurobaromètre, les langues officielles de l’Union sont parlées au titre
de langue maternelle par les pourcentages suivants de citoyens de l’Union:
L’anglais est la langue la plus pratiquée au sein de l’Union européenne. Elle est la
langue maternelle de 16% de la population européenne, mais 31% supplémentaires possèdent
des connaissances suffisantes pour converser dans cette langue.
À l’exception de l’anglais, l’ordre d’importance des langues correspond plus ou moins
au nombre d’habita nts.
• L'allemand est la langue maternelle de 24% des citoyens de l’Union et 8%
supplémentaires le pratique comme «deuxième langue».
• Le français est parlé par 28% de la population, dont plus de la moitié sont des
locuteurs natifs.
• L'italien est la q uatrième langue la plus répandue au sein de l’Union. Le nombre de
locuteurs natifs est équivalent à ceux du français, mais le pourcentage de locuteurs non natifs
de l’italien est nettement plus faible (2%).
• 15% de l'Union parle l’espagnol (11% au titre de langue maternelle et 4% comme
langue étrangère).
• 45% des citoyens européens sont capables de prendre part à une conversation dans une
langue autre que leur langue maternelle.
Lorsqu'on leur demande quelle est la langue qu'ils considèrent la plus uti le en plus de
leur langue maternelle, la plupart des personnes interrogées répondent l'anglais, suivi du
français et de l'allemand.
Les langues les plus enseignées
L’anglais est généralement la première langue étrangère des systèmes d’enseignement
de tous les États membres non anglophones. Le français se classe presque toujours en
deuxième position.
26% des élèves non anglophones du niveau primaire apprennent l’anglais et 4% des non
francophones apprennent le français.
Dans l’enseignement secondaire, la langue la plus enseignée comme langue étrangère
est l’anglais.
Dans l’ensemble, 89% des élèves apprennent l’anglais.
Pourquoi avons -nous besoin de traducteurs ?
Le multilinguis me à l’UE
L’Europe est un espace caractérisé par une grande diversité culturelle, et donc aussi
linguistique. Un des objectifs des pères fondateurs de l’UE était d’assurer le respect et la
préservation de cette richesse. C’est pourquoi le principe de la p arité linguistique a été, dès le
début, incorporé dans les traités fondateurs des Communautés européennes. En cela l’UE se
distingue d’autres organisations internationales.
Le principe du multilinguisme, tel qu’il est pratiqué à l’UE, consiste à mettre à la
disposition des citoyens, des administrations nationales, des opérateurs économiques et des
tribunaux des États membres les textes législatifs dans leur propre langue et à leur garantir,
également dans leur langue, l’accès aux institutions de l’Union. A insi, tous les États membres
et tous les citoyens de l’Union sont placés sur un pied d’égalité pour communiquer avec celle –
ci.
Pour ces raisons, l’UE doit disposer en permanence d’importants services de traduction
écrite et d’interprétation orale (ces ser vices étant séparés), qui assurent un niveau élevé de
qualité linguistique.

Le principe du multilinguisme assure la transparence démocratique et l’égalité des
droits des citoyens et des États membres pour l’accès à la législation et la communication
avec les institutions de l’UE. Il garantit aussi la sécurité juridique: les actes législatifs qui sont
d’application directe dans les États membres doivent être adoptés dans les différentes langues
afin de permettre à tous les intéressés d’en prendre connaissan ce dans des conditions
d’égalité.
Devoir :
• Dissertation: Les solutions que je propose pour promouvoir le multilinguisme
européen par le prisme de la traduction.

4. Le problème de l`unité de traduction. Les niveaux de la traduction (phonème,
morphème, m ot, syntagme, texte).
Le problème de l ’unité de traduction
A partir de l`apparition de la théorie de la traduction un des problèmes clés débattus par
les savants a été celui de l`unité de traduction . Quel élément minimal de la langue doit servir
de point de départ pour la traduction? Il y a plusieu rs réponses. Apparemment, il serait
judicieux de considérer le mot comme unité de traduction universelle . Cette hypothèse a été
rejetée, d`emblée par certains linguistes (parmi eux: Vinay et Darbelnet, Eugène Nida, Daniça
Seleskovitch, Marianne Lederer, Te odora Cristea). Mais il existe des savants qui considèrent
que l`unité minimale de traduction c`est le mot (Georges Mounin, Roman Jakobson etc.)
Quelles sont les pours et les contres du mot en tant qu’unité de traducton:
Les raisons pour sont :
a. le mo t est l`espace entre deux blancs, unité linguistique complexe, susceptible d’avoir
une ou plusieurs significations se rapportant à la réalité référentielle et exprimant des objets
ou des phénomènes transcendants d`une langue à une autre :
masa = mensa = t able
prietenie = amitié = friendship
b. les mots d`une langue sont facilement répertoriables par les dictionnaires explicatifs
bilingues, trilingues, polyglottes;
c. le mot est facile à discerner ou à repérer dans la chaîne parlée ou écrite.
Les raisons contre le mot en tant qu`unité de traduction :
a. les savants disent qu`il n’y a pas de transcendance idéale d`une langue à une autre en
vertu du non -isomorphisme grammatical, sémantique, stylistique:
ex. Dans certaines langues il existe des mots exprimant des notions ou des objets qui
manquent dans d` autres langues et vice -versa : izba, troika; dor, noroc ; ces mots n’ont pas de
correspondants directs en d`autres langues.
b. Il existe des cas où il faut traduire l`idée, mais cette idée est m atérialisée en plusieurs
mots, et, alors le mot cesse d`être l’unité minimale de traduction.
ex. Tels est le cas des expressions idiomatiques, des proverbes, des dictons : il n`y a pas
de quoi fouetter un chat – nu face nici cât o ceapă digerată.
c. Les mots sont évanescents (qui a la faculté de disparaître). Cela tient surtout de la
traduction orale.
Unité de traduction – c’est l`élément textuel doté d`un sens qui s`engendre, s`agence
logiquement avec l`élément suivant et qui peut être rendu sans diffic ulté, sans ambiguïté dans
la langue d`arrivée.
On peut conclure que l`unité de traduction n`a pas de dimension concrète, bien
délimitée. Parfois le mot et l`unité de traduction coïncident, mais il y a des fois où l`unité de
traduction dépasse les limites d`un, de deux et même de plusieurs mots.
Les niveaux de la traduction (phonème, morphème, mot, syntagme, texte).

Malgré la recherche perpétuelle d`une unité de traduction idéale, il existe une hiérarchie
des niveaux de la traduction qui dérive des niveau x de la langue, établis par la linguistique
générale.
Le niveau du phonème – l`unité minimale de la langue qui sert à distinguer le sens des
mots.
La traduction ne se fait pas au niveau du phonème , les onomatopées monophoniques en
sont une exception :
Ex: Oh! tu est là…
Ah! tu esti aici…
Le niveau du morphème – l`unité de langue minimale dotée de sens.
Ex. : les morphèmes grammaticaux : suffixes: -teur (m); -trice (f); les préfixes : a-, re-,
ré-
La traduction ne se fait pas au niveau du morphème , car on constate les différences
structurelles et formelles du corpus grammatical des langues.
Le niveau du mot – c`est à ce niveau que commence la possibilité de la traduction.
Au niveau du mot sont surtout traduisibles les notions de la réalité object ive,
référentielle, couvrant les besoins les plus immédiats de la communication humaine.
Ex. : les notions anthropologiques : mère, père, enfant, soeur, frère ; les objets et les
phénomènes tels que le soleil, la terre, la pluie, le vent etc. sont présents dans toutes les
langues.
Le niveau du syntagme – le syntagme est un groupement des mots, exprimant un sens
unitaire, qui peut être libre ou figé.
Ex.: avoir faim ; dans les expressions idiomatiques – être laid à faire rater une couvée
de singes ).
Le synt agme est traduisible au -delà du contexte, c`est -à-dire au niveau de la parole.
Le niveau du texte – les adeptes de la traduction exclusivement au niveau du texte sont :
E. Coșeriu, H.Meschonnic, D.Seleskovitch, M. Lederer, J. -R. Ladmiral.
Ils soutiennent qu`il faut traduire le message, le sens du texte dans son intégralité,
compte tenu des spécificités linguistiques et extralinguistiques.
Devoir :
• Dissertation: Une plaidoirie pour l’unité de traduction – pour ou contre le mot?

5. Les procédés techniques de la traduction. Les transformations d`ordre global et
les transformations d`ordre intratextuel.
Les procédés techniques de la traduction
Les procédées de la traduction ont été exposés par Vinay et Darbelnet dans ”Stylistique
comparée du Français et de l’Anglais”.
Selon eux, il existe deux types de procédés de la traduction:
1) directs
• L’emprunt
• Le calque
• La traduction littérale
2) obliques
• La transposition
• La modulation
• L’équivalence
• L’adaptation
L`emprunt direct (intégration dans la langue d’un élément d ’une langue étrangère –
Mounin, Dictionnaire de linguistique, p. 124 ) est un procédé par lequel on transplante en
langue cible un terme de la langue source, pour lequel il n`y a pas d`équivalent. Il s`agit dans

la plupart des cas des termes de civilisation conservés dans le texte d`arrivée pour la
réexpression précise de la réalité référentielle ou de la couleur locale de la langue source.
Ex. mujik, izba, babuchka ; mamaliga, brinza …
Les mots précisant les couleurs locales sont appelés les réalia .
Un phénomène intéressant lié à l’emprunt c’est l`emprunt boumerang (le mot humeur
emprunté pas les Anglais, qui ont modifié le sens et puis ce sont les Français qui l`ont
emprunté de retour – humour )
Le calque résulte de la traduction littérale des éléments constitutifs d`une séquence figée
de la langue source.
ex. week -end = fin de semaine
living -room = salle de séjour
La traduction littérale consiste en une transposition terme à terme de la structure des
unités de la langue source.
ex. Trenul intră în gară = Le train entre en gare.
El merge încet = Il marche lentement .
La transposition est un procédé qui consiste en un changement de classe grammaticale
des éléments lexicaux du texte exprimé dans la langue cible p ar rapport à la classe
grammaticale des éléments exprimés dans le texte original. Ce changement n’affecte pas le
contenu du message/texte traduit.
ex. Bunica zîmbi ciudat = La grand -mère eut un sourire étrange.
La modulation est un procédé de traduction oblique qui implique une structure
grammaticale et sémantique des éléments du texte cible obtenue par le biais d’une
modification qui laisse intact le constituant fondamental de l`unité de traduction.
Ex. lemne de foc – bois de chauffage ;
calea ferata – chemin de fer ;
mașină de spalat – machine à laver;
mettre le feu – a da foc.
L`équivalence c`est une réorganisation complète dans la langue cible des éléments du
texte/message original qui n`affecte pas la référence à la situation communicative du tex te
source (il s`agit surtout de la traduction des expressions idiomatiques)
ex.: cât ai zice pește – en un clin d`oeil ;
la paștele calului – quand les ânes parleront latin ;
a vedea stele verzi – voir 36 bouts de chandelles.
L`adaptation est un procédé qui repose sur une équivalence situationnelle impliquant le
contexte extralinguistique. Dans le sens plus large du concept, l`adaptation représente un
principe de transformation globale du contenu d`une oeuvre lors de la traduction.
Ex. Mille e t une nuit (a été traduit de l`arabe en français par Gallant au XVII siècle et
elle représentait une adaptation aux moeurs de la cour de Louis XIV).
Par contre, la traduction faite au XIX siècle par Mardrus est considérée comme la plus
réussie, la plus sav oureuse, parce que l`auteur a conservé tout le charme de l`époque et de la
couleur arabe – truculence, poésies, érotisme.
En tant qu’exemple classique d’adaptation on pourrait citer les fables d’Esope, adaptées
par Krilov, Donici et La Fontaine et les ave ntures de Pinocchio (Buratino).
2. Les transformations dans la traduction.
Les transformations lors du processus de la traduction sont inévitables. Ces
transformations peuvent survenir à des niveaux différents de la langue. Quels sont ces
transformations ?
1. d’ordre grammatical ;
2. d’ordre stylistique ;
3. d’ordre lexical.

Les transformations d’ordre grammatical sont les plus rependues. Elles sont dûes au
non-isomorphisme des systèmes grammaticaux des langues différentes. Les transformations
peuvent tenir de la substantivisation des verbes ou verbalisation des noms, ou
adverbialisation des adjectifs, ou adjectivation des adverbes etc.
Ex.: La grand -mère eut un sourire étrange. – Bunica surâse ciudat.
Il lui jeta un regard toisé. – Îl privi cu furie.
Les transformations d’ordre stylistique surviennent quand le traducteur est à la quête
des meilleurs procédés stylistiques afin de rendre fidèlement la marcation affective du texte à
traduire. Elles visent la traduction des métaphores, des symboles, des é pithètes, des
comparaisons, des métonymies, des antithèses etc.
Ex.: La soare te puteai uita dar la dânsa ba. Elles était belle comme le soleil. Ella era
hermosa como una flor. etc.
Les transformations d’ordre lexical visent surtout la traduction des synonymes, des
antonymes, des paronymes, des noms propres dans les contes, des mots polysémiques etc. Le
non-isomorphisme des systèmes lexicaux des langues est flagrant, surtout quand on parle des
langues des familles différentes.
La traduction des proverbes et des expressions idiomatiques est l’exemple classique
d’une difficulté lexicale extrême.
Ex.: A vorbi cai verzi pe pereți. – Dire des salades.
La nevoie și racu -i pește. – Faute de grives on mange des merles.
Cine se scoală dimineața mai departe ajun ge. – A qui se lève le matin Dieu prête la
main. etc.
Un phénomène intéressant qui a lieu dans la traduction, largement connu par les
traducteurs, c’est « les faux amis du traducteur ». Ce phénomène est dû à l’interférence des
langues et à la confusion de s formes linguistiques qui entraînent des fautes de sens, de contre –
sens ou de non -sens – erreurs graves inadmissibles pour les traducteurs et les interprètes.
Pour la première fois ce terme a été utilisé en 1928 par Koeussler et Derocquigny ( Les
faux ami s ou les trahisons du vocabulaire anglais – cité d’après Mounin, 2004, p.139). Ils ont
désigné les faux amis du traducteur les mots d’étymologie et forme semblable, mais de sens
différents (totalement ou partiellement).
Ex.: a idolatriza – idolâtrer, non pas idolatriser ;
a minimaliza – minimiser, non pas minimaliser ,
tratative – non pas tratatives , mais négociations, pourparlers etc.
Devoir:
• Dissertation: La plus compliquée transformation lors de la traduction selon moi c’est

6. Les problèmes empiriques de la traduction. La traduction de la prose:
expérience, exemples, contrastivité. Les particularités de la traduction poétique.
La traduction de la prose: expérience, exemples, contrastivité.
La traduction littéraire d’un texte de prose est la mise a u point d’une autre oeuvre, c’est –
àdire d’un texte autonome de même statut. L’essentiel n’est plus alors de calquer l’original,
mais de produire un nouvel original qui viendra se substituer à lui.
L’unité de traduction n’est plus le mot, le syntagme ou la phrase, mais le texte tout
entier (H.Meschonnic, F.Rastier). L’exactitude de l’information compte moins que la création
d’un effet propre à susciter une réaction affective, une émotion esthétique voisines de celles
qu’engendre le contact avec l’original.
Les principales contraintes de la traduction d’un texte de prose, vu les difficultés, sont:
a) La traduction des titres ;
b) La traduction des noms propres ;

c) La traduction des jeux de mots ;
d) La traduction des tropes et des figures de pensée ;
e) La traduction des proverbes, des dictons et des expressions idiomatiques.
La traduction des titres. On affirme souvent que les titres ne se traduisent pas, les livres
se réintitulent. Ex.: Le Grand Bleu – Голубая бездна. /Pe aripile vântului – Унесенные
ветром. Il y a là une raison plausible – l’intérêt de l’éditeur à vendre ses livres et qui soutient
que le titre d’un livre doit accrocher le public, le lecteur, le titre doit convaincre le lecteur à
acheter le livre.
La traduction des noms propres. Bien sûr, les noms propres qui ne sont pas motivés
(Guțu, Petrov, Ionescu etc.), ne présentent rien d’intéressant pour la traduction, car ils
transcendent dans la langue cible sans modification. Le problème se pose pour les noms
propres connotatifs, passés dan s la classe des noms communs et des noms propres des contes
(ex.: Făt -Frumos, Ileana Cosânzeana, Flămânzila, Sătilă, Păsări -Lăț-Lungilă – Prince
Charmant, Hélène la Belle, Le Gros Mangeur, Le Gros Buveur, L’Habile -Attrape -Oiseaux
etc).
La traduction des j eux de mots. Le jeu de mots est une figure de la pensée qui se base
sur une cadence rythmique, phonique ou sémantique pour mettre en valeur un trait distinctif
d’une personne, la confusion d’une situation communicative etc.
C’est une allusion plaisante fo ndée sur l’équivoque de mots qui ont une ressemblance
phonétique mais contrastent par le sens.
La base des formes de cette équivoque en est dans la polysémie ou l’homonymie.
L’antanaclase – d’après le grec anti signifie «contre » et anaklasis « répercuss ion » – est
une figure de rhétorique qui consiste à reprendre un mot dans une phrase, mais avec un sens
différent. Ex. « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon église » ; ou, dans la fameuse
pensée de Pascal : « Le coeur a des raisons que la raiso n ne connaît pas. »
Le pataquès – la modification d’une ou deux lettres dans le mot – ex.: “rénumération”
pour “ rémunération” (en roumain “renumerație” pour “remunerație”; “iconomie” pour
“économie” en roumain “iconomie” pour “economie”; Ex.: Chez Molièr e: – Comment se
porte -t-elle? Elle se porte sur ses deux jambes. / – Cum îi mai merge? – Merge pe amîndouă
picioarele. Chez Molière: “…épouser une sotte pour n’être point sot.”
traduction : cand nu esti prost, o proastă alegeți de nevastă.
nous proposons : C-o proastă de te -ai însura, nicicand ea nu te -a-ncornora.
La traduction des tropes et des figures de pensée – par exemple, des métaphores (par
métaphores, par comparaisons, par démétaphorisation), des antithèses (par antithèses, par
oxymores, par compa raisons, par métaphores), des symboles (par des symboles équivalents,
par des métaphores, par notes en bas de pages), des métonymies, des comparaisons etc.
Traduction des métaphores par métaphores (dans les poèmes d’Eminescu):
• râuri de lapte rivières d e lait (Isanos)
• râuri de foc rivières de feu ( Miclău)
• lună, tu, stăpâna mării lune, toi, des mers maîtresse (Vericeanu)
Traduction des métaphores par comparaisons:
• brațele de marmur comme en marbre blanc les bras (Isanos)
• părul de aur cheveux comme l ‘or (Isanos)
Traduction des métaphores par la paraphrase:
• Codrul bătut de gânduri bois plongé dans ses pensées (Miclău)
• Privazul negru al vieții seuil noir de ma triste vie (Miclău)
Châssis de ma vie sombre ( Vericeanu)
• Ale vieții valuri la vie avec ses larmes (Isanos)
Les flots de la vie (Vericeanu)

La traduction des proverbes, des dictons et des expressions idiomatiques. Comme
espèce de la création folklorique, le proverbe (la parémie) a été l’objet de nombreuses études
qui l’on t décrit, défini, lui ont établi une histoire, une typologie, lui ont fixé un statut poétique.
Malgré les variantes répertoriées dans les dictionnaires, la traduction des proverbes dans
les oeuvres littéraires dans la plupart des cas est un choix délibéré du traducteur qui se base
sur l’adaptation à la situation communicationnelle.
La classification la plus traditionnelle des proverbes est celle thématique, ex.: La
logique des actions , La morale du monde, Les échanges et les biens, La vie quotidienne, Le s
relations humaines, Les activités psychologiques, Les conditions sociales, La Religion, La
communication, Les âges de la vie, La nourriture , Les activités intellectuelles, La guerre , La
nature , La justice, Le monde du travail .
Ex.: Creangă: Când nu sînt ochi negri, săruți și albaștri ;
Traducteur: Au royaume des aveugles les borgnes sont rois;
Dictionnaire: Quand on n’a ce que l’on aime il faut aimer ce que l’on a.
Creangă: Dacă dai nas lui Ivan, el se suie pe divan;
Traducteur :Laisse faire Ivan , il grimpera sur le divan;
Dictionnaire: Si vous lui donnez un pied, il en prendra quatre.
Les particularités de la traduction poétique
La poésie impose au traducteur, à part les contraintes formelles mentionnées, la
contrainte de la rime, du vers, de l ’euphonie , du rythme , tout en parlant, pour le moment, de
l’importance de la forme dans la traduction poétique. Ces quatre paramètres introduisent des
rigueurs qui rendent plus difficile la tâche du poète -traducteur, compte tenu aussi de la langue
vers laq uelle il va réaliser sa traduction. Quant au contenu poétique, celui -ci se prête souvent à
des modifications transformationnelles causées par les contraintes citées plus haut.
Les transformations dans des cas pareils ne sont pas contre -indiquées, au contr aire, elles
doivent être opérées, car le but suprême de la traduction poétique est de susciter chez le
récepteur de la langue cible les mêmes sentiments, les mêmes émotions, provoqués par le
poème chez le récepteur dans la langue originale.
Tout conseil p ratique à propos des solutions concrètes visant la traduction des poèmes
perd quasi totalement son importance à cause de l’altérité de la traduction dans l’espace et
dans le temps. Il n’y a pas qu’une traduction, il y en a une multitude. Cet axiome est sur tout
valable pour la traduction des poésies.
Pour traduire des poésies deux possibilités se présentent:
1) un poète fait la mise en vers d’une traduction fidèle effectuée par un traducteur;
2) le traducteur est lui -même poète.
De nos jours une troisièm e variante se dessine – l’appropriation de la poésie par le poète
traducteur.
Devoir:
• Dissertation: Si je compare la traduction de la prose avec celle de la poésie je découvre
que…

II. DOCUMENTS ANNEXES
Document 1.
Cele 10 porunci Les dix préceptes
1.Eu sunt Domnul
Dumnezeul Tău; să nu ai alți
dumnezei afară de Mine. 1. Je suis l’Eternel, ton
Dieu, tu n’auras pas d’autres
dieux devant ma face.

2. Să nu -ți faci chip
cioplit, nici altă asemănare,
nici să te închini lor. 2. Tu ne feras pas
d’autre image taillée, ni de
représentation quelconque, tu
ne te proster neras point devant
elles.
3. Să nu iei numele
Domnului Dumnezeului tău in
deșert. 3.Tu ne prendras point le
nom de l’Eternel, ton Dieu en
vain.
4. Adu -ți aminte de ziua
Domnului și o cinstește. 4. Souviens –toi du jour
du repos, pour le sanctifier.
5. Cinstește pa tatăl tău
și pe mama ta, ca bine sa -ți fie
și mulți ani să traiești pe
pămant. 5.Honore ton père et ta
mère , afin que tes jours se
prolongent dans le pays que
l’Eternel, ton Dieu, te donne.
6. Să nu ucizi. 6. Tu ne tueras point.
7. Să nu preacurvești. 7. Tu ne commettras
point d’adultère.
8. Să nu furi. 8.Tu ne déroberas point.
9. Să nu ridici mărturie
mincinoasă impotriva
aproapelui tău. 9. Tu ne porteras point
de faux témoignage contre ton
prochain.
10. Să nu poftești nimic
din ce este al aproapelui tău. 10. Tu ne convoiteras
point aucune chose qui
appartienne à ton prochain.
Crezul Credo
Cred intru
Unul Dumnezeu,
Tatăl Atotștiitorul,
Făcătorul cerului și
al pămîntului,
vazutelor tuturor și
nevăzutelor.
Și intru Unul
Domn Iisus Hristos,
Fiul lui Dumnezeu,
Unul – Născut, Care
din Tatăl S -a născut
mai inainte de toți
vecii. Lumină din
Lumină, Dumnezeu
adevărat din
Dumnezeu adevărat,
născut, nu făcut; Cel
de o ființa cu Tatăl,
prin Care toate s -au
făcut.
Care pentru
noi, oamenii, și
pentru a noastră Je crois en
Dieu unique Père
tout pusissant, qui a
fait le ciel et la terre,
tout ce qui se voit et
tout ce qui ne se voit
pas,
Je crois en
Jésus – Christ, unique
Seigneur, Fils aimé
de Dieu, Né du Père
avant tout temps,
Dieu jailli de Dieu,
Lumière jailli de la
Lumière , Vérité j ailli
de la Vérité. Il est
engendré, non créé,
et de même nature
que le Père. C’est par
lui que tout a été
créé.
Et c’est lui qui
est descendu du ciel,
pour nous, les

mantuire S -a pogorat
din ceruri și s -a
intrupat de la Duhul
Sfant și din Maria
Fecioara, și S -a făcut
om.
Și S-a răstignit
pentru noi in zilele
lui Pontiu Pilat și a
pătimit și S -a
îngropat.
Și a inviat a
treia zi, după
Scripturi .Și S -a
inălțat la ceruri si
șade de -a dreapta
Tatălui.
Și iarăsi va sa
vina cu slava, să
judece viii si morții,
a Cărui imparație nu
va avea sfarșit.
Și intru Duhul
Sfant, Domnul de
viata Făcătorul, Care
din Tatăl purcede,
Cel ce impreună cu
Tatăl și cu Fiul e ste
închinat și slăvit,
Care a grăit prin
prooroci:
Intru una,
sfanta, soborniceasca
si apostoleasca
Biserica;
Mărturisesc un
botez, intru iertarea
păcatelor Aștept
invierea morților.
Si viața
veacului ce va sa fie.
Amin! hommes, et pour
nous libérer. Par
l’Esprit -Saint, il a
pris chair dans
Marie, la Vierge, et il
est devenu homme.
Et, pour nous,
il a été jusqu’à
mourir en Croix, du
temps de Ponce
Pilate, après avoir
profondément
souffert, et on l’a mis
au tombeau.
Mais le
troisième jour il est
ressuscité comme
Dieu l’avait anoncé
dans la Bible . Puis il
s’est élevé jusqu’au
Ciel, où il règne
comme son Père.
Il reviendra un
jour, dans le
triomphe, pour juger
les vivants et les
morts, et son
royaume n’aura pas
de fin.
Je crois à
l’Esprit – Saint, il est
Seigneur, et c’est lui
qui fait vivre. Il jailli
du Père et du Fils.
Il est adoré et
glorifié en même
temps que le Père et
le Fils. C’est lui qui a
parlé par les
prophètes.
Je crois à
l’Eglise qui est une,
qui est une, qui est
sainte, qui est
universelle, qui est
celle des apôtres.
Et je suis dans
l’attente de la

résurrection des
morts , et de la vie du
monde futur.
Amen.
Document 2
Traduction : définition
La traduction est le fait d’interpréter la signification d’un document dans une langue
(langue source), et de produire un texte ayant un sens et un effet équivalents sur un lecteur
ayant une langue et une culture différentes (langue cible). De nos jours, la traduction est
toujours une activité essentiellement humaine. Des tentatives ont cepe ndant été faites pour
automatiser et informatiser la traduction (traduction automatique) ou pour utiliser les
ordinateurs comme support de la traduction humaine (traduction assistée par ordinateur).
Le but de la traduction est d’établir une équivalence en tre le texte de la langue source et
celui de la langue cible (c’est -à-dire que les deux textes aient le même sens), en tenant compte
de certaines contraintes (contexte, style, grammaire, etc.), afin de le rendre compréhensible
pour des personnes n’ayant pa s de connaissance ou disposant d’une connaissance insuffisante
de la langue source et n’ayant pas la même culture ou bagage de connaissances.
Une différence existe entre traduction, qui consiste à traduire des idées exprimées par
écrit d’une langue vers u ne autre, et interprétation, qui consiste à traduire des idées exprimées
oralement ou par l’utilisation de parties du corps (langue des signes) d’une langue vers une
autre.
Avant de procéder à la traduction
Le contexte déterminera le travail : le travail sera en effet très différent s’il s’agit d’un
texte court que l’on veut simplement comprendre ou d’une brochure à traduire pour des
clients.
La gestion du temps est essentielle. Planifier sa traduction fait partie intégrante du
travail, en effet, les tra ductions sont souvent urgentes.
Avant de débuter certaines traductions, il est fortement conseillé de s’informer auprès
de spécialistes (ou de sites Internet ou encore de revues spécialisées) afin d’obtenir des
informations quant aux termes utilisés.
Le texte doit idéalement être lu deux fois afin d’appréhender son style, son contexte et
le niveau de langage. En effet une mauvaise interprétation d’un élément du texte pourrait
modifier le sens général.
On peut parfois conseiller de traduire le titre en dernier lieu, surtout si le sens n’apparaît
pas clairement dès la première lecture (il faut également se méfier des titres qui semblent
évidents mais qui contiennent un jeu de mots, une astuce ou une référence culturelle
intraduisible). En français, seul le premier mot du titre prend une majuscule.
Si des parties restent obscures et que le traducteur en a le temps, il peut laisser le texte
de côté pendant quelques temps et y revenir plus tard, lorsqu’il a les idées bien claires. Une
traduction doit:

• respecter le sens du message original
• ne laisser subsister aucun doute
• être aussi concise ou aussi longue que l'original
• sembler avoir été rédigée directement dans la langue cible
Si après avoir effectué plusieurs lectures, un problème subsiste, te ntez de le résoudre à
l’aide de certaines techniques :
• à quelle catégorie appartient le terme : verbe, adverbe, substantif, adjectif ?
• le terme posant problème est -il repris ailleurs dans le document sous une autre forme
(pour éviter une répétition) ?
• quelle peut être son étymologie ?
(http://traduction.betranslated.com/techniques -traduction.php )
Document 3
Les dix commandements du traducteur
Soigneusement tes contrats tu liras
Jamais sans contrat tu ne travailleras
Jamais sans à -valoir tu ne continueras
Le versement du solde à publication tu refuseras
Toujours les délais tu respecteras
Le Code de déontologie tu appliqueras
Tes épreuves tu reliras
Le respect de ton nom tu exigeras
Une rémunération correcte tu obtiendras
En cas de problème l’ATLF tu alerteras
(http://www.atlf.org)
On confond souvent la profession d’interprète avec celle de traducteur ; s’il est vrai que
ces activités sont apparentée s, notamment par la démarche intellectuelle mise en oeuvre, elles
n’en sont pas moins très différentes dans leurs modalités :
• Le travail du traducteur consiste à traduire des textes par écrit. Il peut s’agir de textes
de nature très diverse : littéraire s, techniques, politiques, scientifiques, juridiques, contrats,
discours etc. La production du traducteur est par définition écrite.
• La prestation de l'interprète de conférence est toujours orale. Elle consiste à traduire
oralement des propos prononcés par un orateur, dans les domaines les plus variés. C’est donc
bien une activité très différente de celle du traducteur ; reste que les deux activités procèdent
d’une démarche intellectuelle très voisine
Avant de fournir quel ques éléments théoriques sur les mécanismes de l’interprétation, le
plus simple est peut -être de commencer par dire ce que l’interprétation n’est pas :
l’interprétation n’est jamais un transcodage. Autrement dit, l’interprète ne se contente jamais
de rempl acer un mot de la langue source par un mot de la langue cible. Une telle façon de
faire aboutirait à un charabia totalement inintelligible. La même observation vaut, au
demeurant, pour la traduction écrite.
L’interprétation est caractérisée par un «triang le de communication» qui se décompose
en 3 phases :
• La phase d'écoute, au cours de laquelle l’interprète reçoit dans une langue
l’information qu’il est appelé à restituer dans l’autre langue.
• La phase de compréhension et d’analyse, au cours de laquel le l’interprète comprend,
décrypte et assimile l’information à traduire.
• La phase de réexpression, au cours de laquelle l’interprète restitue l’information d’une
manière fidèle, précise et complète.
Le deuxième phase est capitale ; un passage direct de la première phase à la troisième
est irrémédiablement voué à l’échec. Autrement dit, on ne peut correctement interpréter (ou

traduire) que ce que l’on comprend. D’où l’importance des connaissances de l’interprète – ce
que les spécialistes appellent le «ba gage cognitif» – et de la préparation approfondie de tout
domaine où l’interprète est amené à travailler.
La priorité pour l’interprète est, en toutes circonstances, de faire passer le message. Si la
recherche terminologique est, certes, nécessaire, elle perd rapidement son utilité si elle n’est
pas accompagnée d’une très sérieuse préparation thématique. L’interprète qui sait de quoi il
parle arrivera toujours à se faire comprendre, même s’il lui manque un terme ou deux. A
l’inverse, quand la préparation s e réduit à l’apprentissage de longues liste de vocabulaire sans
chercher à comprendre de quoi il est question, il ne peut y avoir de communication
linguistique satisfaisante.
Ces trois phases de la démarche interprétative sont identiques qu’il s’agisse
d’interprétation consécutive ou simultanée, si ce n’est qu’elles se télescopent dans le cas de la
simultanée.
Quels que soient les avancées des recherches en matière d’intelligence artificielle, il est
peu probable qu’un ordinateur prenne la place d’un inte rprète dans un avenir prévisible.
Logiciels et matériels sont encore loin de disposer des capacités cognitives, culturelles,
intellectuelles et émotionnelles indispensables à une interprétation de qualité.
Les interprètes de conférence se répartissent en deux grandes catégories : les interprètes
permanents et les free lance .
• Les interprètes permanents sont salariés – souvent fonctionnaires – des grandes
organisations internationales, telles que l’ONU, la Commission de l’UE, le Parlement
Européen, le Con seil de l’Europe, l’OCDE, l’UNESCO etc. Les différentes institutions de
l’UE constituent à cet égard le premier employeur d’interprètes de conférence au monde avec
un effectif de plusieurs centaines d’interprètes : le Service Commun Interprétation –
Confére nces (SCIC ainsi que SCICNEWS), basé à Bruxelles, est chargé de pourvoir aux
besoins en interprétation des innombrables réunions qui se tiennent quotidiennement avec des
régimes linguistiques extrêmement variés. Quand une interprétation est requise dans le s onze
langues officielles de l’Union Européenne, l’équipe d’interprètes se composera au minimum
de 33 interprètes. On imagine aisément les défis linguistiques qu’entraîneront les futurs
élargissements de l’Union.
Des interprètes permanents travaillent ég alement parfois dans les minis -tères ; on citera
en particulier le Ministère français des Affaires Etrangères qui dispose d’un corps
d’interprètes appelés principalement à effectuer des missions d’interprétation diplomatique.
• Les interprètes free lance exercent leur profession en travailleurs indépendants. Ils
sont engagés au cas par cas pour une prestation spécifique. Leur champ d’intervention est très
vaste : congrès internationaux de toute sorte (scientifiques, techniques, médicaux,
économiques etc.) ; rencontres diplomatiques à tous les niveaux, depuis les contacts entre
fonctionnaires jusqu’aux sommets de Chefs d’Etat (sommets bilatéraux tels que les sommets
franco -allemands, réunions du G7/G8 etc.) ; Comités d’entreprise européens, conseils
d’admini stration ou directoires d’entreprises multinationales, conférences de presse ; réunions
internationales très diverses, voyages d’études etc. Cette énumération est loin d’être
exhaustive, mais serait incomplète si l’on ne mentionnait pas l’interprétation à la télévision,
souvent présente notamment sur la chaîne culturelle européenne ARTE dont les émissions
sont diffusées simultanément en Allemagne et en France. Par ailleurs, les interprètes free
lance viennent compléter les équipes de permanents dans les org anisations internationales qui
peuvent ainsi faire face aux inévitables fluctuations de leurs besoins en interprétation.
(http://perso.orange.fr/e -weiser/frameexercice.html)
Document 4
Définir la traduction

La traduction est le fait d’interpréter le s ens d’un texte dans une langue ( langue source ,
ou langue de départ ), et de produire un texte ayant un sens et un effet équivalents sur un
lecteur ayant une langue et une culture différentes ( langue cible , ou langue d’arrivée ).
Jusqu’ici, la traduction est restée une activité essentiellement humaine. Des tentatives
ont cependant été faites pour automatiser et informatiser la traduction (traduction
automatique), ou pour utiliser les ordinateurs comme support de la traduction humaine
(traduction assistée par ordinateur).
Le but de la traduction est d’établir une équivalence entre le texte de la langue source et
celui de la langue cible (c’est à dire faire en sorte que les deux textes signifient la même
chose), tout en tenant compte d’un certain nombre de cont raintes (contexte, grammaire, etc.),
afin de le rendre compréhensible pour des personnes n’ayant pas de connaissance de la langue
source et n’ayant pas la même culture ou le même bagage de connaissances.
Sur le marché du travail, on distingue deux types d e traduction : la traduction de textes
pragmatiques et la traduction littéraire. La majorité des traducteurs professionnels traduisent
des textes pragmatiques.
Traduction pragmatique
La traduction pragmatique concerne les documents tels que les manuels, feuillets
d’instructions, notes internes, procès -verbaux, rapports financiers, et autres documents
destinés à un public limité (celui qui est directement concerné par le document) et dont la
durée de vie utile est souvent limitée.
Par exemple, un guide d’ utilisateur pour un modèle particulier de réfrigérateur n’a
d’utilité que pour le propriétaire du réfrigérateur, et restera utile tant que ce modèle de
réfrigérateur existera.
La traduction de textes pragmatiques exige souvent des connaissances spécialisé es dans
un domaine ou un autre. Font partie des textes pragmatiques :
• Les documents d’ordre technique (informatique, électronique, mécanique, etc.)
• Les textes scientifiques (astronomie, médecine, géologie, etc.)
• Les textes d’ordre financier ou adm inistratif.
La traduction pragmatique est un type de traduction souvent «anonyme» dans lequel le
traducteur peut ne pas être associé au document traduit, tout comme certaines entreprises ne
font pas mention des auteurs de guides d’utilisation des produits. Cependant, dans le cas de la
traduction de livres à contenu informatif, le traducteur sera mentionné dans la section de
responsabilité primaire de l’item bibliographique du livre.
En gé néral, la traduction pragmatique est plus accessible et rapporte un salaire plus
élevé que la traduction littéraire. Cette dernière est effectuée avant tout par amour de la langue
et du texte original, ou par volonté de faire connaître toutes les subtilité s d’un texte admirable
écrit en langue étrangère.
(http://fr.wikipedia.org/wiki/Traduction#Théories_de_la_traduction)
Document 5
Traducteur littéraire en France : dans les chausse -trapes d’un vide juridique
Article de Dominique Palmé, traductrice indé pendante de japonais, membre de la
Société française des traducteurs (SFT).
Depuis une dizaine d’années, au cours des tables rondes organisées au Salon du Livre
ou à Expolangues, ou encore des rencontres -lectures marquant la sortie d’un ouvrage en
librair ie, les occasions se multiplient pour le traducteur de témoigner de la grandeur et des
difficultés d’une profession qui, au moins dans le domaine de la littérature, suscite un intérêt
croissant de la part du public et des médias. Et grâce aux initiatives d ’un certain nombre
d’associations attachées à la défense de ce métier, ledit traducteur sort peu à peu avec bonheur
– comme l’escargot de sa coquille – d’un anonymat séculaire, accédant ainsi, à travers la

reconnaissance de son rôle essentiel de « passeur de voix », à un semblant d’existence,
préférable évidemment à la complète invisibilité.
Et pourtant… Alors que chacun s’accorde désormais à reconnaître le truisme selon
lequel aucune oeuvre ne pourrait rayonner au -delà des frontières du pays et de la la ngue dans
lesquels elle a été conçue si elle n’était portée (dans tous les sens du terme) par un bon
traducteur, force nous est de constater que celui -ci continue trop souvent de faire figure
d’oublié. Que dire par exemple de cet éditeur qui néglige de men tionner, en première page de
couverture d’une de ses collections, le nom du traducteur ? Négligence relativement courante,
mais qui ne manque pas de piquant lorsqu’on sait que la collection en question s’intitule… «
Les grandes traductions » ! Faut -il en conclure que toute « grande traduction », procédant
d’une génération spontanée, ne nécessite nullement l’intervention d’un traducteur ?
Raillerie mise à part, on peut se demander d’où vient une telle entorse aux usages. La
réponse est tristement simple : c’est que même le « Code des Usages pour la traduction d’une
oeuvre de littérature générale » (signé en mars 1993 entre la Société des Gens de Lettres de
France, l’ATLF et la SFT d’une part, et le Syndicat National de l’Édition, de l’autre) se
montre laxi ste à l’égard des obligations de l’éditeur dans ce domaine, puisqu’il précise
simplement : « Les parties conviennent que le nom du traducteur, qui figure sur la page de
titre, doit apparaître distinctement sur la première page de couverture du livre, ou à défaut
(c’est moi qui souligne), sur la quatrième page de couverture. » (Paragraphe VIII, 2). Bien des
éditeurs peuvent ainsi respecter à demi ce code sans être pour autant pris en défaut.
Or – et l’on goûtera une fois de plus tout le piquant de cette sit uation – le traducteur
d’édition est considéré, sur le papier du moins, comme un créateur à part entière, si l’on en
juge par les dispositions figurant à ce sujet dans le Code de la Propriété Intellectuelle, ou dans
certains textes officiels (loi du 11 mar s 1957 sur la Propriété Littéraire et Artistique ; loi du 31
décembre 1975 sur la Sécurité Sociale des Auteurs ; loi du 26 juillet 1991 sur la TVA
applicable aux droits d’auteur). Mais dans la pratique professionnelle prédominent
l’ambiguïté et le paradoxe quant à l’aboutissement logique que devrait impliquer cette
équivalence de statut : si le traducteur littéraire, qui déclare ses revenus en « droits d’auteur »,
est assujetti sur le plan fiscal aux mêmes contraintes qu’un écrivain, en revanche la
rémunéra tion que lui verse l’éditeur sous forme d’«à -valoir » ne correspond nullement à
l’ampleur du travail et du temps qu’il doit consacrer à un texte pour transposer dans la langue –
cible toutes les qualités de l’oeuvre originale. Pour mémoire : le tarif par pag e française
dactylographiée de 250 signes et espaces oscille, pour un roman traduit du japonais – langue «
rare » -, entre 130 et 160 francs. Cette somme est sensiblement supérieure à celle accordée à
un traducteur de langue occidentale. Mais elle représen te à peine le tiers, voire le quart, des
honoraires auxquels peut prétendre un traducteur de japonais technique… Quant au montant
des « droits d’auteurs » (qui équivaut en moyenne, quand l’oeuvre traduite n’est pas encore
tombée dans le domaine public, à 2 % du prix public hors taxe des exemplaires vendus), le
traducteur en voit rarement la couleur, et dans le meilleur des cas, pas avant que n’aient été
vendus quelque 30 000 ouvrages.
Bref, même si en termes de reconnaissance sociale son sort s’est indén iablement
amélioré depuis dix ou quinze ans, le traducteur littéraire continue à faire figure de « parent
pauvre » au sein de sa profession. Mais cela ne découle -t-il pas d’un grave problème de fond
qui touche l’ensemble de ce métier, toutes spécialités co nfondues ? C’est qu’en France cette
activité, au même titre d’ailleurs que la pratique de la psychanalyse, ne relève d’aucun statut
officiel. En l’absence de celui -ci, n’importe qui, du jour au lendemain, peut se déclarer
traducteur. Pour pallier les abus que risquerait de générer une telle situation, l’ATLF a fort
justement élaboré un « Code de déontologie du traducteur littéraire ». Il est dommage que ce
document, qui fait état des devoirs et engagements que l’on peut exiger de tout traducteur
digne de ce nom, ne soit pas contrebalancé par une réglementation spécifiant les droits de ce

dernier et la protection juridique dont il devrait normalement bénéficier. Tant qu’un véritable
débat ne sera pas engagé sur ce sujet, notamment auprès des pouvoirs publics et des
commissions concernées au sein de la Communauté européenne, il est à craindre que le
pauvre traducteur – littéraire ou non – ne continue d’être traité, par certains clients indélicats,
comme la cinquième roue du carosse.
Pour en savoir plus sur l’e xercice de ce métier et sa couverture sociale :
• Société Française des Traducteurs 22, rue des Martyrs – 75009 Paris téléphone : 01 48
78 43 32 ; minitel : 3615/SFT Internet : www.sft.fr
• Association des Traducteurs Littéraires de France 99, rue de Vau girard – 75006 Paris
téléphone : 01 45 49 26 44
• AGESSA (Association pour la Gestion de la Sécurité Sociale des Auteurs) 21 bis, rue de
Bruxelles – 75009 Paris téléphon e : 01 48 78 25 00
Document 4. La traduction littéraire en questions
Entretien avec F ortunato Israël, Professeur et directeur de recherche à l’ESIT.
Qu’est -ce que la littérature ?
Vaste question ! En quelques mots, disons que c’est un art verbal, l’oeuvre littéraire
ayant par essence une dimension esthétique. Comme toute production artis tique, elle est elle –
même sa propre fin. Son objet n’est pas de décrire ni de démontrer mais d’évoquer, de
suggérer, par le biais de la fiction, un réel toujours recomposé. Elle est un regard éminemment
subjectif posé sur l’homme et sur le monde. D’où son caractère universel et intemporel.
Quelle est la nature du sens de l’oeuvre littéraire ?
Elle est très complexe. Il y a bien sûr le sujet apparent, l’anecdote. Mais l’important est
ce que l’auteur a voulu dire par son truchement. Toute littérature est mé taphorique et la
censure ne s’y trompe pas quand elle traque les intentions cachées. De surcroît, l’oeuvre
littéraire est un texte ouvert se prêtant à des lectures plurielles selon que l’on prend appui sur
tel ou tel réseau de significations. En d’autres t ermes, son sens n’est jamais épuisé. Enfin, le
sens véritable d’une oeuvre ne découle pas seulement de l’idée mais de la fusion du notionnel
et de l’émotionnel véhiculé par la forme. Autant de considérations dont le traducteur doit bien
sûr tenir compte. A vant toute tentative de transfert, il lui faut prendre la mesure de la
complexité du texte et de l’imbrication des divers niveaux. Ce faisant, il cherchera à se
substituer moins au critique ou à l’exégète qu’à l’auteur lui -même afin de préserver, autant
que faire se peut, l’ouverture initiale de l’oeuvre et produire un texte ayant une plurivocité
comparable.
Et celle de la forme ?
Tout d’abord, notons qu’il n’existe pas de langue littéraire. D’une certaine manière, on
peut dire que le langage de l’écrivai n est le moins spécifique des langages puisqu’il peut tous
se les approprier. Un roman se déroulant sur fond de finance ou d’informatique, par exemple,
puisera abondamment dans ces domaines. Mais l’essentiel est ailleurs. En effet, le propre de la
forme li ttéraire vient de ce que, en jouant sur les rythmes, les volumes, les sonorités, les
agencements ou en forgeant des métaphores vives, l’auteur crée une écriture novatrice, aux
accents singuliers, un dire unique dont il faut, au moment de traduire, rendre c ompte. Enfin,
c’est la forme qui donne à l’oeuvre sa dimension esthétique sans laquelle, on l’a dit, il n’est
point de littérature. Et parfois, comme en poésie, il arrive que l’émotionnel supplante le
notionnel : le dire est alors plus important que le dit . Traduire ne revient plus donc seulement
à transmettre un contenu mais à retrouver le même rapport de nécessité entre l’idée et la
forme.
Cela ne débouche -t-il pas sur un constat d’intraduisibilité ?
Oui, si l’on sacralise la matérialité de l’expression au lieu de considérer que, dans tous
les cas, la forme n’est pas une fin en soi mais le moyen de produire l’effet. Dès lors que l’on
considère ce dernier comme le véritable enjeu du transfert, il n’y a plus d’impasse théorique.

Traduire consiste non plus à reproduire coûte que coûte les formes initiales mais à rechercher
dans la langue -culture d’arrivée des équivalences susceptibles d’engendrer chez le lecteur une
émotion analogue.
La théorie interprétative de la traduction peut -elle être étendue à ce typ e de textes
?
Absolument. Je dirais même que c’est la seule qui convienne. En effet, plus la
matérialité de la forme est importante (jeu sur les mots, les sonorités, métaphores vives, etc.),
moins elle est reproductible, et plus il devient nécessaire de d issocier les idiomes pour
retrouver, comme on l’a dit, par d’autres biais la même charge émotive. La phase de
déverbalisation reste donc cruciale et consiste non seulement à dégager le notionnel de son
vecteur mais aussi à interpréter la forme afin de déte rminer les valeurs dont elle est porteuse,
valeurs qui serviront ensuite d’appui au traducteur dans sa réénonciation du texte.
La traduction littéraire n’est donc pas un genre à part ?
Non. Il faut certes tenir compte des spécificités de l’écriture littéraire énoncées plus haut
(spécificités que celle -ci partage, dans une mesure non négligeable, avec d’autres pratiques du
langage – slogan publicitaire, discours politique, plaidoirie, etc.) mais, comme dans les autres
cas, i l s’agit avant tout de comprendre le propos, d’évaluer la stratégie langagière et discursive
mise en place par l’auteur, afin d’en prévoir le transfert en ayant comme critères généraux la
lisibilité, l’expressivité et naturellement la capacité de compréhen sion du destinataire. Par
ailleurs, la traduction bien comprise n’est -elle pas toujours un fait d’écriture et une recréation
de l’original ?
(www.geocities.com/Eureka/office/1936/tradlit5.html )
Document 6. L’expérience d’une traductrice de polars
Article de Florence Vuarnesson.
Si je suis traductrice, c’est un peu, et peut -être même beaucoup par hasard. L’inclination
que j’avais pour la traduc tion littéraire et l’envie d’en faire un métier étaient bien là, mais leur
aboutissement concret est le fruit du hasard, ou plus exactement de hasards.
A une époque pourtant pas si éloignée où la filière de la traduction littéraire était loin de
correspon dre au niveau universitaire à un tracé net et précis, et encore plus loin d’être
expliquée voire conseillée aux étudiants, il fallait sans doute un peu de flair mais surtout une
certaine dose d’optimisme – ou d’inconscience – pour envisager de se lancer da ns cette voie. A
l’époque, il n’existait qu’une « option « traduction et seulement à partir de la maîtrise (LVE),
à la fac où je poursuivais à la fois mes études et ce rêve professionnel. Il faut bien dire que
l’activité et le statut du traducteur littérai re s’entourent, dans les mentalités du moins, d’une
sorte d’aura de prestige et de mystère relativement compréhensibles ; dans un domaine aussi
magique et aussi varié que celui de la littérature, quelle responsabilité, en effet, de traduire ne
serait -ce qu e l’histoire la plus simple dans une autre langue. De là à ce que la traduction
littéraire soit et reste pour une grande part un domaine réservé et souvent difficilement
accessible, quel paradoxe, en France en tout cas, vu la richesse de la littérature gén érale et
l’augmentation constante des ouvrages publiés.
Cette aura prestigieuse liée au métier de traducteur, lui -même, dans bien des cas, ne la
perçoit déjà plus de la même façon au bout de quelques mois d’activité, sans doute en raison
du flou relatif, voire du manque de considération dans lequel est tenue la profession à certains
niveaux – administratif, financier, littéraire. Sans l’ATLF (Association des traducteurs
littéraires de France), à qui l’on doit des avancées significatives, la profession sera it encore
scandaleusement bâillonnée.
Sans vouloir noircir le tableau, certaines mises au point, qui feraient l’objet d’un article
à part entière, sont quand même nécessaires. Personnellement, en dépit des difficultés et des
manques, je me réjouis d’avoir pu – avec beaucoup de chance – accéder à ce métier qui
continue de me donner beaucoup de satisfactions.

En parlant de chance, je veux dire que les collaborations qui m’ont permis de
m’installer dans la place se sont quasiment présentées d’elles -mêmes (c’ est ce qui s’appelle
tomber dans de bons créneaux) et m’ont à chaque fois un peu plus ouvert la voie. Il y a dix
ans, c’était une annonce dans Le Monde qui me permettait d’entamer un travail de longue
haleine en lexicologie avec la librairie Larousse, un b agage visiblement apprécié par la suite,
qui m’a sans doute permis d’arriver à une certaine assise aujourd’hui.
Peut-être fallait -il également en passer par l’étape traumatisante de la collaboration ratée
pour cause d’éditeur peu respectueux de « ses « tr aducteurs et de leurs conditions de travail,
dont on ressort sonné mais parfois aussi aguerri. Certains traducteurs connaissent plusieurs
expériences de ce genre, ce qui est quand même très décourageant. Personnellement, un
certain épanouissement professio nnel, à défaut d’être financier, n’aurait sûrement pas été
possible sans cette table ronde de 1990 à mon ancienne fac, à laquelle participait la directrice
littéraire des éditions du Masque, en quête de nouveaux traducteurs. Pour plusieurs d’entre
nous, ce la a été le point de départ d’une période « polar « à la fois très formatrice et très
agréable.
Il se trouve qu’en la matière, les femmes ont assez vite pris le devant de la scène,
récemment surtout. De Joséphine Tey à Barbara Neely en passant par Ruth Re ndell, elles se
sont définitivement, en tant qu’auteurs, emparées d’une grande partie de la littérature dite
policière, plutôt d’ailleurs du polar et du roman à suspense psychologique que du roman noir,
apanage traditionnel des auteurs masculins, même si l à aussi les choses changent. 70 à 80 %
du lectorat de littérature policière est, paraît -il, constitué de femmes ; cela a -t-il une incidence
sur l’augmentation de leur nombre en tant qu’auteurs ? Toujours est -il que cette littérature
d’évasion très particul ière jouit d’une considération de plus en plus grande, étant de plus en
plus perçue comme proche de la réalité – même la réalité la plus noire. Alors, lorsqu’en plus
les choix littéraires sont judicieux, comme c’est le cas du Masque, traduire le polar non
seulement chasse l’ennui mais pousse à se renouveler dans un genre littéraire qui, bien que
codé, ne supporte pas la linéarité. C’est peut -être la partie la plus « pro « et la plus difficile de
l’histoire … policière bien sûr.
(www.geocities.com/Eureka/of fice)
Document 6
Les droits de traduction
Article de Dorothée Rozenberg.
Dorothée Rozenberg (T89) a travaillé pendant cinq ans dans l’édition, essentiellement
dans des services de droits étrangers. Tout d’abord à l’agence de droits littéraires Michelle
Lapautre à Paris, en tant qu’agent littéraire au Bureau du Livre Français de New York où
elle a vendu les droits de langue anglaise de livres français, puis chez Little, Brown and Co. à
Boston où elle a été responsable des coéditions de livres d’art. Elle travaille actuellement en
tant que traductrice technique chez Parametric Technology Corporation.
Si vous souhaitez traduire un ouvrage, la première étape consiste à déterminer si les
droits de traduction dans la langue qui vous intéresse sont disponibles . Contactez pour cela le
département de droits étrangers de l’éditeur du texte original (que vous pouvez de nos jours
souvent trouver sur le Web). Le détenteur des droits est le plus souvent la maison d’édition
elle-même et dans certains cas, l’auteur. Les maisons d’édition négocient soit directement
avec la maison d’édition étrangère, soit, le plus souvent, via un agent littéraire résidant sur
place.
Si les droits de traduction sont disponibles pour la langue qui vous intéresse, vous
pouvez essayer de con tacter vous -même un éditeur susceptible d’être intéressé, ou travailler
de concert avec l’agent littéraire auquel vous proposez un échantillon de votre traduction.
Mais attention, c’est toujours l’éditeur qui sélectionne son traducteur, et il n’y a aucune
garantie que votre traduction soit prise. Il est donc important de protéger votre traduction en la

déposant auprès de la Société des gens de lettres. Les éditeurs travaillent généralement avec
un groupe de traducteurs avec lesquels ils ont forgé des relati ons de travail.
Si les droits de traduction ont déjà été vendus à une maison d’édition, essayez de la
contacter afin de savoir si le traducteur a déjà été choisi (auquel cas, il est sans doute trop
tard). Si le texte a déjà été traduit il y a plusieurs an nées, vous pouvez peut -être convaincre
l’éditeur détenteur des droits qu’il est temps de publier une nouvelle traduction (les
traductions littéraires sont mises à jour en moyenne tous les vingt ans). Vous pouvez
également contacter une agence littéraire et lui envoyer votre CV dans l’espoir qu’elle vous
recommandera auprès d’un éditeur le moment venu.
Les agences littéraires représentent diverses maisons d’édition et négocient les droits de
traduction de leurs ouvrages. Par exemple, The French Publishers’A gency/France Edition,
Inc. à New York (dont vous pouvez consulter le site à l’adresse : http://www.blf.org)
représente une trentaine de maisons d’édition française et vend les droits de langue anglaise
aux éditeurs américains. Placée sous l’égide du minist ère de la Culture, qui participe
activement à la promotion de la littérature française à l’étranger et apporte également parfois
une aide à la traduction sur certains projets, cette agence étudie les catalogues des éditeurs
américains afin de placer au mie ux les recueils qu’elle représente. Elle apporte également une
aide à la promotion et peut suggérer des traducteurs aux maisons d’édition intéressées. Des
agences privées effectuent le même travail à Paris.
(www.geocities.com/Eureka/office )

Document 7
Entretien avec Florence Herbulot (membre AAE -ESIT, T60)
D’après des propos recueillis par Isabelle Croix et Marine de Kerros.
Comment avez -vous commencé dans la traduction littéraire, car il n’y a pas vraiment de
formation au métier de traducteur littéraire à l’ESIT ?
Non. Il y en aura peut -être un jour, car nous avons obtenu une habilitation de
l’université, mais comme le contrat quadriennal 1996 -2000 n’avait pas prévu de fonds, de
crédits et d’heures complémentaires, il aurait fallu supprimer d’autres éléments pour mettre en
place cette formation. Nous avons réitéré la demande pour le contrat 2001 -2005 afin d’obtenir
les fonds nécessaires.
De toute façon, nous n’avons jamais fait de formation jusqu’i ci à l’école, car le principe
que nous appliquions, c’était la formation professionnelle du traducteur. Si en plus il a un peu
de plume, il peut devenir traducteur pour l’édition parce que c’est un talent en plus d’une
capacité. Nous enseignons une compéte nce, mais si cette compétence est complétée par un
désir et par un peu de talent, des perspectives s’ouvrent à ce moment -là. Ce que nous
cherchons avec la formation que nous souhaitons mettre en place, c’est à renforcer cette partie
compétence particulière , capacité, talent. Le talent, ça ne s’acquiert pas, mais ça se forme, ça
s’entraîne, ça se travaille.
Le problème, c’est que le métier de traducteur littéraire n’est pas rémunérateur, on vit
difficilement en tant que traducteur littéraire uniquement, à m oins de travailler extrêmement
vite, ce qui nuit forcément à la qualité. La rémunération unitaire est faible. Par rapport à la
traduction dans les domaines financier ou juridique, c’est au mieux la moitié à la page et en
général, il faut deux fois plus de temps pour faire une page, donc grosso modo c’est un quart.
Autre problème : entrer dans le domaine de la traduction littéraire n’est pas commode,
parce que c’est un métier où l’on rentre par relations ou par hasard, parce que l’on connaît
quelqu’un ou pa rce que l’on était justement là ce jour -là, mais les éditeurs cherchent rarement
en dehors du cercle des gens qu’ils connaissent, c’est de proche en proche, par le bouche à
oreille.

Ça se fait comme ça, et je ne fais pas exception à la règle. Quand j’ai commencé mon
premier livre, j’étais encore à l’école. L’éditeur, une connaissance, me l’a donné non pas
parce qu’il avait confiance dans mes capacités de traductrice qui, à l’époque, n’étaient pas
enco re prouvées, mais parce que c’était un livre de bateaux et qu’il pensait que mon père ne
me laisserait pas écrire de bêtises 1.
Quels étaient vos interlocuteurs ? Est -ce que les auteurs vous contactaient
directement ?
Chez les éditeurs, ce sont les responsables du service Etranger qui me contactaient. J’ai
traduit pour Artaud, Denoël, Messine, Gallimard, Larousse…
Au début, pour certains, j’étais contactée par les auteurs. Par exemple, l’un de mes
premiers auteurs était un am i danois qui faisait du bateau. Il savait que je faisais de la
traduction et lorsqu’il a trouvé un éditeur en France, il a exigé que ce soit moi qui traduise son
livre.
Personnellement, je n’ai jamais envoyé de CV. Il y a des gens qui rentrent dans le
domaine de la traduction littéraire en envoyant des candidatures spontanées aux éditeurs.
C’est une autre approche, mais elle est beaucoup moins facile et moins courante, car c’est un
milieu fermé. Moi, je suis rentrée dans ce milieu -là par ma passion, par ha sard et par relations.
Mon nom a été associé au mot bateau, j’ai commencé à être connue des éditeurs de livres
touchant aux bateaux. Sur les 125 livres que j’ai traduits, il y a entre 65 et 70 histoires de
bateaux. Et puis d’autres sujets, mais c’était ess entiellement des livres techniques, comme des
ouvrages sur les plastiques. A mes débuts, je travaillais dans le domaine de l’édition, mais ce
n’était pas encore littéraire.
Je suis rentrée dans le littéraire aussi par le domaine de la voile… Non, j’avais dû
commencer un petit peu avant, par une personne que je connaissais qui traduisait un ouvrage
de Virginia Woolf et qui m’a demandé de collaborer avec elle parce qu’elle ne s’en sortait
pas. Elle, elle était plus littéraire que moi mais elle n’était pas tr aductrice, donc on l’a fait à
deux. Et là, pour le littéraire, nous étions servies, Virginia Woolf, c’est vraiment de la
littérature ! Même dans des essais qui étaient des critiques littéraires, c’était de l’écriture.
Après ça, j’ai également traduit un ro man de Conrad, pour la Pléiade, et là, il y avait une
combinaison du domaine marin et du roman.
Combien d’années d’expérience aviez -vous lorsque vous avez commencé à traduire
des romans ?
Ma traduction la plus littéraire remonte à 1967, donc pas mal de t emps après avoir
débuté dans la traduction. Il s’agissait d’un ouvrage sur les bateaux : Défi aux trois caps, un
livre servant à financer le voyage de l’auteur. Il s’agissait d’un recueil de textes littéraires sur
des gens ayant fait un voyage autour du mo nde, il y avait un passage d’un texte médiéval, des
écrits du XVII e, des textes de langues très différentes…
En 1976, il y a eu Virginia Woolf, en 1988, c’est un roman historique et maritime (Cap
sur la gloire), et en 1989, l’ouvrage de Conrad. Par ailleu rs, je traduis depuis 1997 une série
de romans historiques, écrits par Patrick O’Brian, à raison de trois par an environ. Je fignole
actuellement le treizième, sur un total de vingt. Maintenant, ils sont passés au rythme de deux
par ans, ce qui ne fait plu s que 1000 pages au lieu de 1500 pages par an. Faire 1500 pages de
traduction littéraire par an, c’est un travail à temps complet. Pour un traducteur, 1500 pages
par an, c’est déjà beaucoup, parce qu’il y a de la recherche. J’ai la chance d’avoir de
l’expé rience et c’est un domaine dans lequel j’ai beaucoup de documentation, ça aide, mais ça
représente tout de même beaucoup de travail.
On suppose que pour traduire un auteur, il faut être sensible à son style, apprécier
son environnement ?
Absolument. Il n ’y a qu’un seul bouquin que je n’ai pas aimé traduire, Moonfleet.
C’était une histoire de contrebandiers anglais. Je n’ai pas aimé ce livre, et je n’ai pas été très

heureuse de le traduire. C’est rare, mais celui -là, je n’ai pas aimé. Alors que j’adore les livres
d’O’Brian : la langue est merveilleuse, il me pose des problèmes tout le temps, il introduit des
jeux de mots, je me casse la tête pour essayer de trouver des équivalences.
J’ai eu la chance de pouvoir rencontrer l’auteur et de lui écrire plusieur s fois pour lui
poser des questions. C’était quelqu’un de très cultivé, il semait un très grand nombre de
références et d’allusions dans ses livres, et j’étais souvent perdue, surtout au début. Il est
également venu à Paris et je l’ai rencontré à cette occ asion. Malheureusement, il s’est éteint
en janvier dernier, après avoir sorti son vingtième tome.
C’est très efficace, très profitable de pouvoir entrer en contact avec l’auteur, parce que
souvent, on se retrouve devant une combinaison de références au de uxième ou au troisième
degré qui vous échappent. On doit boucher des trous, et on peut vérifier auprès de l’auteur.
Maintenant qu’il n’est plus là, je dois me débrouiller, mais j’ai progressé, je connais mieux
son univers…
Moi aussi j’ai dû apprendre à être traductrice littéraire. Au début, j’étais trop traductrice
technique sur ces ouvrages, c’est très technique. J’avais en particulier ce réflexe, que l’on
essaye d’inculquer, selon lequel quand un mot ressemble trop à l’anglais, on ne doit pas le
prendr e, car ce n’est pas le bon, le sens n’est plus le même, il faut trouver autre chose. En fait,
je me suis aperçue assez vite que comme l’auteur écrit dans une langue non pas démodée,
mais pas tellement déplacée à l’époque, il n’emploie pas les mots dans leu rs acceptions
modernes. Il emploie les mots anglais dans leur acception de l’époque, qui à ce moment -là est
proche de celle du français. Je suis tombée plusieurs fois sur des mots dont je décalais le sens
en gardant mon vieux réflexe. Je me décalais. J’ai investi dans un Oxford et j’utilise le Robert
qui, heureusement, date les mots. Donc je cherche avec l’âge des mots, je donne en français
des mots d’époque, j’évite tout mot trop moderne qui n’irait pas dans le contexte, afin d’éviter
tout anachronisme.
Un auteur construit un univers, une atmosphère, des personnages, il fait évoluer ces
personnages, il établit des liens avec ses lecteurs, tous ses lecteurs potentiels. On aime un livre
parce qu’on rentre dedans, parce qu’il vous correspond, qu’il s’agisse d u texte original ou de
la traduction. On ne peut pas plaire à tout le monde. Mais les gens pour lesquels on traduit,
qui correspondent au lectorat du livre que l’on traduit, attendent quelque chose auquel ils
puissent s’identifier. Quand on traduit, il fau t respecter l’atmosphère d’un roman, pour que le
lectorat s’y reconnaisse, qu’il puisse s’identifier.
Le problème dans les ouvrages comme ceux -là [O’Brian], qui ont une charge technique
énorme, c’est qu’il faut d’abord qu’ils soient lisibles par le techni cien, car les premiers
acheteurs d’un roman maritime, ce sont les gens qui aiment la voile, le bateau, et qui ont déjà
entendu parler d’une misaine, d’un artimon. On n’a pas le droit de se tromper, de faire des
erreurs techniques. En même temps, il ne faut pas rebuter les autres. D’ailleurs, l’auteur aide
de temps en temps le lectorat, il donne des explications, même si le public anglais moyen est
plus maritime que le public français, et qu’il a moins d’effort à faire.
Etes-vous parfois tentée de « corrige r » la source ?
En traduction technique, plus qu’en traduction littéraire… En traduction technique, on
est souvent amené à le faire, on est plus rigoureux. En traduction littéraire, on a plus de
respect pour l’écriture, car on pense que l’auteur qui s’e st donné la peine d’écrire quelque
chose l’a fait avec un objectif, des idées au départ, et on cherche à rentrer dans son jeu, dans
sa peau, c’est un exercice d’assimilation, d’intégration. Dans une traduction technique, on a
moins cette contrainte de form e, et bien souvent, on n’a pas autant de respect pour ce qui est
écrit, parce que l’on s’aperçoit qu’il y a des erreurs, et on est amené à corriger, à redresser.
Je traduis actuellement un ouvrage truffé d’erreurs de dates, de noms propres, de
toponymes, les légendes ne correspondent pas au texte. Je passe mon temps à tout vérifier. Je
ne peux pas laisser passer d’erreurs dans le texte en français, car si je le fais, on ne dira pas

que cela vient du texte source, on dira « Le traducteur n’a pas fait son bo ulot ». C’est
inévitable. Je passe beaucoup de temps à rechercher dans d’autres livres, à appeler des
collègues, à vérifier l’orthographe…
Avez -vous plus de plaisir à traduire des ouvrages littéraires ou des textes
techniques ?
De toute façon, moi, j’aim e traduire. Bien sûr, j’aime mieux traduire des choses
intéressantes. Cet ouvrage sur lequel je travaille en ce moment m’intéresse, mais je n’ai pas
grand plaisir à le traduire, car tout ce que je dois faire comme vérifications à côté est vraiment
ennuyeux . C’est moins gratifiant. Aujourd’hui, j’ai relu et corrigé les deux premiers chapitres
du prochain O’Brian, j’apporte de petites modifications, je m’efforce plus à améliorer la
qualité de la langue, à travailler les nuances, à éviter une répétition… C’est du fignolage, c’est
très plaisant à faire ! Justement, cela donne l’impression que le résultat est plus achevé. Mais
il faut s’arrêter à un moment.
Autres points caractéristiques de la traduction littéraire : c’est un travail long et mal
rémunéré. Tout l e monde s’imagine que n’importe qui peut le faire, donc on essaye de prendre
ce qu’il y a de moins cher. On vous dira : « Vous ne voulez pas à ce prix -là ? J’ai autant de
traducteurs que je veux qui pourront le faire à ce prix ». Et malheureusement, c’est vrai, il y a
des tas de gens qui font n’importe quoi pour n’importe qui. Mais les résultats ne sont pas
fameux, et c’est pourquoi de nombreuses traductions assez mauvaises sortent sur le marché.
Le gros inconvénient, c’est que très souvent les éditeurs ne relisent pas. Cela arrive
fréquemment. Cela dépend des éditeurs avec lesquels on travaille.
Il est difficile de se distinguer, de se faire respecter en tant que spécialiste. C’est
pourquoi il est intéressant d’avoir une spécialité, un domaine où l’on peut apporter une
sécurité. Mais c’est aussi valable pour la traduction technique. Finalement, il n’y a pas
beaucoup de différences entre les deux, c’est le même métier, avec une exigence de forme en
plus.
Si jamais cette formation se faisait à l’ESIT, quel c onseil pourriez -vous donner aux
étudiants ?
Je pense que ce serait de mieux travailler le rendu, la forme, la qualité de la langue, et
surtout, cette capacité d’assimilation, d’intégration, de savoir rentrer dans un texte. On ne peut
pas rester à l’extéri eur d’un ouvrage littéraire. On peut rester à l’extérieur d’un texte
technique, le traduire sans s’impliquer, alors que c’est impossible pour une traduction
littéraire. Si l’on ne s’implique pas, c’est que l’on n’aime pas et alors ça ne marche pas.
De jeu nes diplômés peuvent -ils s’orienter directement vers la traduction littéraire
? Serait -ce risqué ?
Ce n’est pas une discipline dans laquelle on peut rentrer sans expérience. Cela exige du
métier, la maîtrise des techniques de traduction. On ne peut pas êt re traducteur littéraire sans
être d’abord traducteur. Les gens qui en font sans être avant tout traducteur n’obtiennent pas
de bons résultats au début.
Si vous saviez le mal que l’on a à trouver des traducteurs pour le Prix Pierre -François
Caillé de la t raduction, de la SFT ! Ce prix est destiné à couronner un traducteur jeune ou
n’ayant pas atteint la notoriété, c’est -à-dire en début de carrière. Il faut des gens ayant déjà
quelques livres derrière eux. Et on sent bien qu’avec un peu plus de métier, cert ains n’auraient
pas fait d’erreurs. C’est une voie, certes, mais c’est très difficilement une voie de début, à
moins d’être extrêmement doué pour l’écriture au départ, et doué pour la traduction.
Mais en même temps, ce doit être un peu frustrant ! Si justement en tant que
traducteur littéraire, on a l’amour de l’écriture, on est toujours contraint par l’écriture
de l’auteur…
C’est vrai qu’il y a un rôle de second. Mais cela n’empêche pas d’écrire par ailleurs.
C’est peut -être frustrant pour certains , mais cela ne m’a jamais gênée. Vous savez, il y a de

nombreux écrivains qui font de la traduction en plus ou en attendant. Cela ne m’a jamais
semblé une impossibilité, cela ne m’a pas empêchée de faire du journalisme, d’écrire. J’ai
toujours aimé écrire, j’avais une plume facile. Avant d’entrer à l’Ecole, j’ai cherché à savoir
ce que j’aimerais faire sept jours sur sept, et je me suis dit que ce qui me tentait le plus, c’était
la « bagarre avec les mots » ! Les mots sont un matériau amusant, très souple, on peut faire
beaucoup de choses avec, c’est passionnant ! C’est pourquoi j’ai fait l’ESIT…
Votre traduction apporte un plus. Mais il y a un côté service, finalement, car grâce à
votre traduction, vous apportez quelque chose à quelqu’un.
L’oeuvre de dépa rt a été créée par quelqu’un qui y a mis une certaine sensibilité.
Inévitablement, en traduisant, vous y mettez aussi votre sensibilité…
Vous changez forcément des choses, c’est obligatoire. J’ai une lettre écrite par O’Brian,
dans laquelle il me disait « Je trouve que vos dialogues entre hommes et femmes sont encore
meilleurs que les miens ». Il se trouve qu’il avait été traducteur, il lisait bien le français et
avait lui -même traduit du français en anglais. C’est merveilleux quand un auteur vous dit ça .
Il trouvait que ma traduction collait, qu’il n’y avait pas d’appauvrissement au passage.
C’est important, c’est même idéal quand il y a une correspondance avec l’auteur. Parmi
les traducteurs « heureux », il y en a justement beaucoup qui travaillent exc lusivement avec
un même auteur, et qui ont établi un rapport particulier avec lui.
Sous quelle forme la formation au métier de traducteur littéraire serait -elle
dispensée ? Sous la forme d’une option ?
Non, il s’agirait d’un DESS, accessible à partir d’u ne maîtrise. Il y aurait peut -être
quelques cours magistraux, en commun avec les élèves de première ou deuxième année. Il y
aurait 5 ou 6 séminaires dans la semaine, avec des éléments propres à la traduction littéraire,
comme la façon de résoudre des probl èmes culturels, de traduire de l’humour, des
approximations…
Cette initiative répond à des demandes et à des aspirations d’un certain nombre de gens.
La traduction littéraire intéresse parce qu’elle fait rêver. Mais finalement, si l’on gratte un
peu, on s e rend compte que tout est traduction technique, car dans les livres, il y a des
voitures, des maladies, de l’architecture, de l’histoire, de la zoologie… Il n’y a pas un livre
qui ne comporte de références techniques fréquentes.
Donc tous les réflexes ac quis à l’ESIT serviront de toute façon ?
Ils sont indispensables, oui, vraiment indispensables. Toutefois, notre formation peut
apporter des éléments en plus.
(www.geocities.com/Eu reka/office/1936/tradlit9.html )

Document 8
Traducteur littéraire : témoignage de Cécile Nelson
Propos recueillis par Dorothée Rozenberg et Olivier André.
Après avoir travaillé à l’agence de droits littéraires Michelle Lapautre, Cécile Nelson
(alors C écile Bloc -Rodot) a décidé en 1992 de se consacrer à la traduction. Elle a traduit de
l’anglais (américain et australien) une quinzaine d’ouvrages documentaires et de fiction, ainsi
que de nombreuses nouvelles et textes pour périodiques. Parmi les auteurs traduits : Jérôme
Charyn, Francine Prose, Richard Wright, Sally Morgan, Joyce Carol Oates, Donald Barthelme
et T.C. Boyle.
Comment fait -on pour devenir traducteur littéraire ?
C’est de la chance : un jour où un éditeur est dans la panade et justement il cherche
quelqu’un… ou bien une approche lente : on vous confie d’abord des révisions d’exécrables
traductions, un travail de nègre, jusqu’au jour où … « Tiens, à propos, on vient de recevoir ce
bouquin, est -ce qu’il t’intéresserait ? »… ou bien encore, peut-être la stratégie la plus sûre et
payante : passer par les éditeurs semi -scolaires ou de beaux livres (Flammarion, Nathan,

Hachette) et après une bonne mise en jambes et de solides références, se tourner vers le «
littéraire », soit dans la même mais on, soit ailleurs. Dans l’édition, tout le monde ou presque
se connaît, alors les recommandations (et les avis négatifs) circulent rapidement. Les
connaissances, le piston, marchent, comme partout, mais à condition d’être à la hauteur de
l’attente.
Quelle s sont les qualités d’un bon traducteur littéraire ?
Deux choses cruciales : respecter le délai de remise du manuscrit inscrit au contrat et
rendre un travail poli, ne demandant que quelques retouches. Les éditeurs, comme tout le
monde, n’aiment pas repre ndre un travail mal ficelé. Ils s’adresseront à quelqu’un d’autre la
prochaine fois. C’est l’avantage majeur des traducteurs de profession sur les « périphériques »
(écrivains, journalistes, professeurs) : ils ont le temps d’aller au fond des choses.
Il faut aussi se donner du temps pour devenir un bon traducteur. Mon premier travail,
une traduction de The Making of Citizen Kane pour un petit éditeur d’art (je ne sais même pas
si le bouquin a jamais paru) m’a donné un mal fou, parce que ce n’était pas très bien écrit et
j’étais trop respectueuse pour me distancier suffisamment du texte et écrire dans un français
fluide. Le résultat vous reste en travers de la gorge. Lorsque j’ai quitté le métier, il y a un an et
demi (après cinq ans d’exercice et une quinza ine d’ouvrages à mon actif), j’en étais au point
où je commençais à avoir confiance en mes automatismes (ces trucs du métier qui vous
épargnent beaucoup de temps et d’énergie), et en ma capacité de faire corps avec un texte qui
me plaît. On me considérait comme une bonne traductrice. Moi, je trouvais que mon travail
sentait encore le labeur – avec des moments inspirés et d’autres laborieusement satisfaisants.
Il faut vraiment une passion et un dévouement constant pour soutenir la flamme d’un texte.
Quel es t ton meilleur souvenir ?
Mon meilleur souvenir de traduction ? Sans doute Le monde de nos pères d’Irving
Howe, car c’était vraiment une odyssée, qui plus est dans une langue magnifique.
(www.geocities.com/Eureka/Office/1936/tradlit10.html )

Document 9 .
Traducteur littéraire, traducteur technique, traducteur expert auprès des cours d’appel,
quelque soit le secteur, le traducteur fait le lie n entre des personnes qui parlent deux langues
différentes. Un travail qui nécessite de bien connaître toutes les nuances linguistiques.
Description des tâches / conditions de travail
Ils sont quelques milliers en France. Si de très bonnes compétences en langues
étrangères sont indispensables, les traducteurs doivent aussi savoir bien rédiger et maîtriser
parfaitement leur langue maternelle. La traduction technique est celle qui offre le plus de
débouchés. Les secteurs les plus porteurs sont le médical, le juridique, l’électronique, le
multimédia, les télécommunications… Spécialisés, les traducteurs techniques doivent bien
connaître les domaines qu’ils traitent et être attentifs aux évolutions techniques. Un
équipement « nouvelles technologies » est indispensable : micro -ordinateur, télécopieur, accès
Internet et adresse électronique. Parmi les langues de travail, l’anglais est quasiment
incontournable.
La plupart des traducteurs travaillent en indépendants. Quelques -uns sont salariés dans
des entreprises privées. Quelques postes également leur sont offerts dans les organismes
internationaux. Ils y sont recrutés sur concours. La plupart ont suivi un double cursus :
formation dans un domaine spéc ifique (juridique, économique, scientifique) et une formation
de traducteur. Quant à la traduction littéraire, il est difficile d’en vivre. Beaucoup de
traducteurs littéraires sont professeurs, journalistes, écrivains ou exercent d’autres professions
et pratiquent la traduction en plus de leur activité principale. Le traducteur littéraire travaille
surtout dans l’édition : il s’engage par contrat à traduire un ouvrage destiné à être publié. Il
peut s’agir d’un texte littéraire ou bien d’un guide pratique ou d’un livre de cuisine. Quelques

traducteurs travaillent dans l’audiovisuel. Ils sont spécialisés dans les sous -titrages et
doublages de films pour le cinéma ou la télévision ainsi que dans la préparation des émissions
de radio. Les traducteurs littéraires peuvent également travailler dans la presse. Généralement,
ils ont une formation initiale en journalisme et sont salariés des agences de presse. Un autre
débouché, le secteur judiciaire. Le traducteur expert judiciaire assiste la justice dans son
travail. Il traduit des documents à produire en justice et effectue des missions d’expertise. Il
peut avoir des fonctions d’interprète au cours d’une audience ou d’une instruction. Il est
nommé par l’autorité judiciaire. Analyse, rigueur et vaste culture générale sont les qualités
indispensables pour restituer le plus fidèlement possible toutes sortes de textes avec leurs
nuances.
Etudes / formations
La formation des traducteurs est de nature universitaire et pratique. Elle implique un
minimum de 4 à 5 ans d’étud es après le bac à l’Ecole supérieure d’interprètes et de
traducteurs (ESIT -Sorbonne Nouvelle) ou à l’Institut supérieur d’interprétation et de
traduction (ISIT -Institut catholique de Paris). Ces 2 établissements sélectionnent leurs
étudiants à partir d’un bac + 2 ou 3. Autres écoles universitaires :
– Ecole supérieure de traduction (université catholique de Lyon)
– Institut de traducteurs et de relations internationales (Strasbourg)
– Institut britannique de Paris
Par ailleurs il existe plusieurs master s professionnels 1 et 2 préparés à l’université
(Strasbourg 2, Nice, Lille 3, Pau, Rennes 2, Paris 7 et 10, etc.)
Pour en savoir plus
Société française des traducteurs (SFT)
Syndicat national des traducteurs professionnels
Tél : 01 48 78 43 32
www.sft .fr
Association des traducteurs littéraires de France (ATLF)
Tél : 01 45 49 26 44
www.atlf.org
(http://www.cidj.com/Viewdoc.aspx?docid=476&catid=1#etudes)

Document 1 0. Techniques de traduction
Il ne s’agit bien entendu pa s d’une liste de techniques à apprendre par coeur. C’est
simplement un classement des méthodes principales visant à résoudre un problème posé par
une traduction. Certaines sont naturelles parce que la traduction littérale est impossible;
d’autres nécessite nt plus d’habitude et de savoir -faire.
Le calque n’est pas vraiment une technique puisqu’il s’agit d’une traduction mot à mot.
L’emprunt consiste à utiliser en français le terme anglais (ex. la City, le British
Museum)
La transposition consiste à modifi er la catégorie grammaticale d’un mot ou d’un groupe
de mots.
• VERBE => SUBSTANTIF what politicians do => la conduite des politiciens
• SUBSTANTIF => VERBE the assumption is that => on suppose que
• VERBE => PREPOSITION the British Premier thinks that => selon le Premier
ministre britannique
• PARTICIPE PASSÉ => SUBSTANTIF improved tax collection => l’amélioration du
recouvrement de l’impôt
• ADJECTIF => SUBSTANTIF the speculative property boom => la flambée de la
spéculation immobilière

• ADJECTIF = > ADVERBE have generated sufficient interest => ont suscité
suffisamment d’intérêt
• PREPOSITION => PARTICIPE PASSÉ people over the age of 40 => les personnes
ayant dépassé l’âge de 40 ans
• VERBE => EXPRESSION ADVERBIALE he strode into the house => il e ntra à
grands pas dans la maison
• ADVERBE => VERBE He nearly got arrested => Il a failli se faire arrêter
L’étoffement consiste à ajouter des éléments sous -entendus. Il peut s’agir d’un verbe ou
de certains termes de liaisons, plus fréquents en français qu’en anglais :
• according to a report in European Policy Analyst => selon un rapport publié dans le
European Policy Analyst
• the big overseas economies => les grandes puissances économiques étrangères .
L’explicitation consiste à préciser ce qui était implicite :
• workers stay in jobs they hate for fear that a preexisting medical condition will make
them ineligible for coverage elsewhere. => les employés gardent un emploi qu'ils détestent de
peur que le ur passé médical les empêche d'être couvert dans une autre entreprise .
L’allégement consiste, à l’inverse, à retirer un ou plusieurs termes inutiles :
• whatever he does next, Neil Kinnock will do it in the best interest of his people =>
quoi qu'il fasse , Neil Kinnock le fera dans l’intérêt supérieur de ses concitoyens (le subjonctif
« fasse » suffit à traduire le « next »).
La collocation consiste à utiliser une suite de termes souvent employés ensemble en
français pour traduire une expression similai re en anglais :
• he knew he would win a reputation => il savait qu'il se ferait un nom.
La coloration, sous -catégorie de la collocation, consiste à traduire un terme anglais qui
paraîtrait trop simple en français par un terme plus habituel ou précis :
• The director said => Le directeur indiqua
L’adaptation tient compte de la différence entre les réalités de chaque société pour
exprimer le même effet.
• Blend 1 tsp (« teaspoon ») white truffle paste and 15 cc (« cubic centimeter H ») of
brandy => méla nger une cuillerée à café de beurre blanc aux truffes et 15 millilitres d'eau de
vie.
La modulation consiste à changer le point de vue pour contourner un problème :
• war's wrenching effects on ordinary lives => les effets dévastateurs de la guerre sur l e
commun des mortels.
• John Major has promised there will be « no hiding place from the challenge of
competition » => John Major a assuré que « le défi de la concurrence frappera partout ».
• trade buyers have been as rare as hen's teeth => la clientèle des marchands s'est faite
aussi rare que le merle blanc.
La modification de syntaxe consiste à changer l’ordre des mots pour rendre la phrase
plus fluide :
• By 2003, according to the latest EITO report, 17% of all sales will be transacted over
the Inte rnet. => Selon un rapport du EITO, l'Internet verra passer 17% des ventes mondiales
d'ici 2003.
• Midland is likely to oppose the bid => il est probable que Midland s'opposera à l'offre.
Le redécoupage, qui ne doit pas être systématique, consiste à coupe r une phrase qui
serait trop longue en français, par exemple pour préciser le verbe le plus rapidement possible.
L’équivalence consiste le plus souvent à trouver le proverbe correspondant en français.
La compensation vise à abandonner une connotation, un e allusion, un niveau de langue
ou un trait d’humour sur une partie du texte pour la reporter sur une autre, afin de conserver la
tonalité globale d’origine.

Remarques supplémentaires
• La principale erreur consiste, à lire trop vite le texte. Ceci conduit le plus souvent à :
o oublier des éléments du texte
o partir dans un sens totalement erroné sur une phrase (voire sur tout le texte)
• Ne jamais « abandonner » une phrase que l'on n'arrive pas à t raduire (il convient de
contrôler que toutes les phrases sont traduites). Proposer une traduction qui n'a aucun sens
correspond à un suicide professionnel.
• Vérifier la logique des temps des verbes, ainsi que l'orthographe.
• Majuscules -minuscules : en français, contrairement à l'anglais, on ne met pas de
majuscules :
o aux noms des jours de la semaine et aux nom des mois,
o aux mots d’un titre, excepté le premier,
o aux noms de langues.
(http://traduction.betranslated.com/techniques -traduction.php)

Document 11 .
Les procédés de traduction
Les procédés de traduction présentent un intérêt fondamental selon le point de vue
présenté ici. Suivant l’approche interprétative du sens des textes juridiques, nous postulons
que les procédés de traduction consti tuent un des outils pour l’appréhension du sens du texte
de départ et le moyen par lequel le traducteur réexprime ce sens dans la langue d’arrivée en
tenant compte du destinataire et de la fonction que ce texte aura dans la culture réceptrice. La
connaissa nce et la maîtrise des procédés de traduction permettent au traducteur d’utiliser au
maximum les ressources de la langue d’arrivée et de garantir à son client des résultats
conformes aux attentes de celui -ci. La proposition précédente sous -entend que certa ins
procédés de traduction conviennent mieux que d’autres à une traduction.
Les procédés de traduction sont généralement classés en deux groupes : les procédés de
traduction directe (littérale) et les procédés de traduction oblique (non littérale). Les pr océdés
de traduction directe sont utilisés dans des passages où la langue de départ et la langue
d’arrivée partagent des catégories parallèles sur le plan de la structure ou sur le plan
conceptuel. De ce fait, le message de départ se transpose facilement d ans la langue d’arrivée.
Les procédés de traduction oblique, quant à eux, sont nécessaires lorsque la langue de départ
et la langue d’arrivée ne partagent pas d’élément sur le plan structural ou sur le plan
conceptuel – ce que Vinay et Darbelnet appellent parallélisme structural et parallélisme
métalinguistique . Comme l’indique Didier, les procédés de ce deuxième groupe servent à
remplacer, à divers degrés, des parties du discours.
Ce classement marque l’orientation que le traducteur peut donner à sa trad uction. Les
procédés de traduction directe, à l’exception de la traduction littérale dite idiomatique,
engendrent des textes orientés vers la langue et la culture de départ, alors que les procédés de
traduction oblique permettent de produire des textes ori entés vers la langue et la culture
d’arrivée.
LES PROCÉDÉS TECHNIQUES DE LA TRADUCTION
Vinay et Darbelnet proposent sept procédés de traduction pour la traduction générale.
Vieillis et souvent contestés, ces procédés constituent, même de nos jours, une s orte de cadre
méthodologique convenant, quant au fond, à presque n’importe quelle combinaison de
langues – les langues principales du monde occidental du moins. Dans un ordre de difficulté
croissant, ces procédés sont : l’emprunt, le calque, la traduction littérale, la transposition
(incluant le chassé -croisé), la modulation, l’équivalence et l’adaptation. L’ordre de difficulté
est établi selon qu’il s’agit de procédés de traduction directe ou oblique.
L’emprunt

L’emprunt est considéré comme le plus simpl e de tous les procédés de traduction. Il
peut être lexical, syntaxique ou sémantique. L’emprunt lexical est le plus facile à reconnaître.
Comme son nom l’indique, il consiste à emprunter ou à utiliser, dans la langue d’arrivée, un
terme qui est étranger à celle -ci. L’emprunt syntaxique est aussi facile à reconnaître. Il s’agit
en fait d’une forme syntaxique propre à une langue étrangère. Didier donne un exemple
d’expression parfois utilisée au Québec : la personne que je sors avec, au lieu de la personne
avec laquelle je sors . L’emprunt sémantique, quant à lui, consiste à attribuer un nouveau sens
à un mot existant déjà dans une langue. Dans le contexte des groupes spéciaux binationaux de
l’ALENA, le terme espagnol panel , qui désigne un panneau de bois, ou autres matériaux, a
reçu le sens du mot anglais panel qui désigne un groupe d’individus réunis à une fin précise.
Le calque
Le calque est un cas d’emprunt qui consiste à calquer la langue étrangère sur le plan
lexical ou syntaxique. Dans le premier cas, on garde le syntagme de la langue de départ tout
en traduisant chaque mot littéralement. Le résultat est la création d’une nouvelle expression,
soit un calque d’expression. Vinay et Darbelnet fournissent à titre d’exemple la proposition
Compliments de la saison de l’anglais Season’s Greetings. Au plan syntaxique, le calque
forge et introduit une nouvelle construction. L’exemple donné par Vinay et Darbelnet est
science -fiction de l’anglais science fiction . Tout comme l’emprunt, le calque réussit souvent à
s’introduire dans la langue d’arrivée. C’est le cas du terme thérapie occupationnelle, de
l’anglais occupational therapy . Ce terme est souvent utilisé à la place des termes
ergothérapie et réadaptation par le travail, qui sont les équivalents adoptés par le Comité de
normalisation de la terminologie des services sociaux . Le calque est un des moyens de
création lexicale; une tâche qui relève des lexicographes et non des traducteurs.
La traduction littérale
La traduction littérale, que Gémar appelle équiv alence formelle, est la réexpression mot
à mot du texte de départ dans la langue d’arrivée. Par ce procédé, le traducteur ne doit se
soucier que des servitudes linguistiques. Les versions obtenues littéralement peuvent être
acceptables ou inacceptables. Vi nay et Darbelnet précisent que la traduction littérale est
acceptable lorsqu’elle permet de produire un texte correct et idiomatique. Ils la qualifient
d’inacceptable lorsque son utilisation produit un texte qui n’a pas de sens ou qui en modifie le
sens, q ui a une structure étrangère à celle de la langue d’arrivée, qui ne correspond à rien dans
la langue d’arrivée ou qui correspond à quelque chose ayant un autre niveau de langue.
Seleskovitch et Lederer précisent que la traduction mot à mot, ou transcodage , peut se
faire seulement dans le cas où les termes ont la même signification, que ce soit sur le plan de
la langue ou sur le plan du discours. Les termes pouvant être transcodés sont des termes qui
ont des équivalences permanentes, telles les chiffres, lo rsqu’ils désignent des quantités, les
noms propres et les termes techniques. Lorsque le transcodage n’est pas possible, il faut
chercher d’autres moyens. Nous l’avons vu précédemment, Seleskovitch et Lederer adhèrent à
la démarche interprétative du sens du texte. Cela veut dire qu’elles perçoivent la traduction
comme une démarche par laquelle le traducteur cherche à rendre l’esprit plutôt que la lettre du
texte de départ. En fait, elles rappellent que faire du mot à mot est une expression péjorative
de nos jours.
Tout comme Seleskovitch et Lederer, Gémar admet que la traduction littérale est
possible lorsqu’il y a correspondance mot à mot dans les deux langues en présence. Mais il
signale aussi que la traduction littérale peut donner des résultats qui sont acceptables, quoi que
limités. Le problème de la traduction littérale, ajoute -il, est qu’elle réunit « à la fois les défauts
du mot à mot, ceux du calque et de l’emprunt, et cela à plusieurs niveaux : syntaxique
(structure de la phrase), stylistique (agenc ement des mots), lexical (calque des mots) ». Il
rappelle une grande vérité, soit la tentation permanente chez le traducteur de traduire
littéralement; une tendance à laquelle il faut résister en raison des défauts précités.

La transposition
La transposi tion consiste à remplacer une partie du discours par une autre en ayant soin
de ne pas en changer le sens. Ce remplacement affecte généralement les espèces
grammaticales du discours. Elle est utilisée tant en traduction qu’à l’intérieur d’une même
langue. Vinay et Darbelnet donnent en exemple la proposition Il a annoncé qu’il reviendrait
qui peut être réexprimé par Il a annoncé son retour . Ces deux phrases ont le même sens, bien
qu’elles soient différentes sur le plan syntaxique et stylistique. La transpos ition peut être
facultative ou obligatoire. Le caractère obligatoire est imposé par la structure de la langue
d’arrivée ou par la façon de dire dans cette langue. Comme le montrent ces deux théoriciens,
le traducteur ne peut rendre « as soon as he gets up » que par l’expression « dès son lever ».
Certes, on pourrait dire dès qu’il se lève , mais cela ne serait pas une façon spontanée et
courante de le dire en français.
Ces deux auteurs accordent à la transposition la caractéristique d’être un procédé qui
s’opère sur les espèces grammaticales. Ceci la distingue de la modulation, qui s’opère sur le
plan de la pensée. Pour montrer le rôle que jouent certaines espèces grammaticales en
français, Vinay et Darbelnet proposent la transposition inversée. Par ce proc édé, il est possible
de rendre, par un verbe, ce qui dans le texte de départ, est rendu par un nom exprimant, en
général, une action et non pas un état. Voici un des exemples de traduction à l’aide de la
transposition inversée : «Canada has publicly demons trated its inevitable involvement in the
problem of Asia by accepting membership on the Indochine truce commission» . Voici
maintenant la version française par transposition inversée : «Le Canada a démontré
publiquement, en acceptant de faire partie de la commission d’armistice en Indochine, qu’il
ne pouvait rester en dehors des affaires d’Asie» .
La transposition partage certaines caractéristiques avec la modulation. Par conséquent, il
est parfois difficile de distinguer l’une de l’autre.
La modulation
La modulation consiste à introduire dans le message une variation dans le point de vue.
Cette variation est introduite en remplaçant une partie du discours par une autre. La
modulation est utilisée afin que le message traduit soit conforme au génie – aux u sages – de la
langue d’arrivée.
Tout comme la transposition, elle peut être facultative ou obligatoire. La différence
entre ces deux types de modulation, précisent les auteurs, est une question de degré. La notion
d’obligation est déterminée par la fréque nce dans l’emploi, par le degré d’acceptation de
l’usage, et la lexicalisation – soit l’inclusion du terme dans les dictionnaires. Ce sont là des
éléments que toute personne qui maîtrise bien ses deux langues de travail reconnaît. Vinay et
Darbelnet précis ent, par l’exemple suivant, que la proposition the time when ne peut être
rendue en français que par la proposition le moment où . Dans le cas de la modulation
facultative, le manque de fixation des catégories de la pensée ou des espèces grammaticales
permet de décider quand recourir à ce procédé.
D’après les auteurs, la modulation a pour principale fonction d’agir sur les catégories de
la pensée. Toutefois, ils reconnaissent qu’un changement dans les caté gories de la pensée peut
entraîner un changement dans les espèces grammaticales. De ce fait, il s’avère souvent
difficile de distinguer la modulation de la transposition.
Vinay et Darbelnet relèvent les onze types de modulations décrits dans le tableau qu i
suit. Le nom des divers types de modulation explique par lui -même la variation produite. Les
exemples fournis dans les deux colonnes illustrent la variation en question.

Document 1 2.
Traduire la figure
Raffaella Cavalieri

Palimpsestes 17: Traduire la figure de style , Paris, Presses de la Sorbonne Nouvelle,
2005, 176 + 32 p. ISBN: 2 -87854 -327-0.
Palimpsestes est la revue du Centre de recherche en traduction et communication
transculturelle anglais -franç ais et français -anglais, publiée par les Presses de la Sorbonne
Nouvelle. Ce numéro 17, établi sous la direction de Maryvonne Boisseau , est consacré à
l’épineuse question de la traduction de la figure de style .
Le traducteur, dans l’invisibilité de son travail, a le grand mérite de procéder à des «
transferts de capitaux littéraires » : Matthews Arnold disait que la traduction consiste à
confondre dans une même tradition universelle la lignée des génies, au sein de laquelle
l’italien Dante est au coté de l’anglais Shakespeare comme du grec Homère. Mais quel est le
vrai travail du traducteur ? Il n’est pas réductible à une seule fonction dont la signification
serait toujours et partout la même ; les opérations sont no mbreuses et complexes : le
traducteur doit connaître la langue source et la langue cible, puis la langue et le style de
l’auteur qu’il va traduire, mais aussi l’espace littéraire national de l’auteur et la place que cette
littérature occupe dans l’espace m ondial, et enfin, sa propre littérature nationale. Mais, si
rendre le style d’un auteur, surtout d’un auteur classique dans une autre langue et culture est
difficile, qu’en est -il des figures de style ?
Les figures de style sont au coeur même de l’activit é expressive du sujet énonciateur
même si l’érosion, le figement, la fossilisation les rétrogradent doucement au rang de clichés
et en exténuent la force première dans l’anonymat ordinaire de la langue. Même banale, une
figure de style, réappropriée, réact ivée, re -inventée, dans un acte d’énonciation colore un
discours, réticule en un réseau dont le plissé confère à la signification du texte comme un
surcroît de sens : la figure donne au texte sa voix et son style. Le traducteur ne peut pas
l’ignorer: il do it évaluer le poids des figures dans une langue et dans l’autre et les restituer
selon les moyens pertinents. La décision de traduire ou non la figure de style, et comment la
traduire, est liée à plusieurs facteurs que les auteurs des articles publiés dans ce numéro 17 de
la revue Palimpsestes s’emploient à distinguer dans diverses oeuvres de la littérature française
et anglaise.
La question générale des articles est celle de la traduction ou de la non -traduction de la
figure métaphorique dans une autre la ngue, mais aussi l’analyse de certaines traductions
effectués dans le temps, et des choix faites par les traducteurs. Dans son article Michael
Cronin traite la question de la figure de style dans un contexte politique, celui de la conquête
anglais sur l’Ir lande. Remontant à l’Antiquité il montre la relation entre la civilité et
l’éducation et puis aborde la question dans la traduction et l’éloquence : la traduction est vue
comme un moyen pour conquérir ; quand Henry VIII entrepris la reconquête de l’Irlande , il
n’avait pas un but seulement militaire, mais aussi culturel. Cronin parle du cas du contact
culturel anglais avec l’Irlande par le biais de la traduction, comme un symptôme des angoisses
politico -linguistiques qui se cristallisent autour de la traduct ion du langage figuré.
Les auteurs des articles ont essayé de comprendre ce que le traducteur a fait pour rendre
dans la langue cible une métaphore, ou ce qu’il n’a pas fait, comment il l’a fait. Le but est de
faire affleurer les difficultés inhérentes au fait de traduire les figures de style, difficultés qui
amènent le traducteur à adopter des stratégies diverses. Dans la déconstruction du texte
littéraire, le traducteur doit considérer la spécificité du texte, s’il s’agit d’un texte théâtral,
d’un roman, ou d’un essai, pour faire quelques exemples, il doit analyser le style de l’auteur et
le rythme de la langue source. Dans le cas d’un auteur comme F.S. Fitzgerald , connu pour
l’aspect poétique de sa prose, la métaphore et la personnification sont omniprés entes : les
figures de style – nous explique Joan Bertrand – sont mobilisées pour créer une atmosphère
détachée de la réalité, où la réalité est constamment déplacée. Le traducteur doit aussi
considérer le contexte historique et socioculturel du texte et t enter de le reconstruire dans le
contexte géographique, littéraire et culturel, outre le contexte linguistique, de son propre pays.

Il peut décider d’être fidèle au texte, et de faire donc une traduction neutre, minimale, mot à
mot, si par exemple, le ryth me divers des deux langues ne permet pas une traduction de la
métaphore. Henri Suhamy dit qu’on pourrait défendre à chaque fois la traduction littérale, en
partant du principe que le brouillage des causes et des conséquences ou des attributs et des
attribu taires a été voulu par l’auteur, qu’il se manifeste dans la phrase par des transferts
syntaxiques, et que le devoir du traducteur est de transposer littéralement l’ordre des mots tel
qu’il existe dans le texte source, étant donné que ce texte n’a en somme rien d’idiomatique.
Le traducteur peut choisir de rendre le sens de la figure du style, sans la re -créer dans sa
langue, et nous parlerons alors de silence métaphorique – comme le dit Maryvonne Boisseau ,
dans son exemple de traduction de la Phèdre racinie nne. Mais, parfois, affirme Françoise
Thau -Baret , les figures de style inscrivent dans le coeur du texte ce qui s’y est joué et va se
rejouer : il est donc essentiel qu’elles soient traduites. Ou encore, le traducteur peut privilégier
l’emphase, la répétit ion : nous parlerons alors d’excès de métaphore. Les systèmes
linguistiques ne peuvent se superposer ni se dupliquer, ce qui génère des décalages et nous
amène à répertorier différentes modalités du « traduire ».
Une même image peut être comprise par des lecteurs ou auditeurs qui parlent des
langues différentes, car, à la base d’une image, il y a autre chose que des mots : une
comparaison, une vision, une intuition imaginative, qui peut bénéficier d’un passeport
universel, affirme Henri Suhamy dans son étu de des métaphores et des hypallages dans
Shakespeare et dans Scott . Une autre difficulté que l’auteur peut trouver dans le texte à
traduire est celui des échos littéraires. Christine Pagnoulle montre comme, face à
l’intertextualité, le traducteur est souve nt démuni. Il peut arriver qu’il trouve des équivalents
dans la littérature cible. Mais il n’est toujours possible de transposer systématiquement
citations et allusions littéraires. Jean -Pierre Richard expose le problème de la répétition : s’il
existe en a nglais des répétitions d’ordre linguistique appelées à disparaître en traduction
française, on est amené à se demander si les répétitions stylistiques ont le même poids d’une
langue à l’autre. Quand la répétition fonde une rythmique, la traduction des élém ents répétés
sera commandée par des impératifs de rythme.
Enjeu politique et culturel, linguistique et stylistique, la figure de style impose ainsi au
traducteur de retrouver les processus qui la motivent, elle pose la question des équivalences
formelles d’une langue à une autre, elle autonomise chaque effort expressif en sa singularité et
libère enfin le potentiel d’invention de chacune des langues invitant le lecteur à tracer dans le
texte le chemin de sa propre interprétation.
Publié sur Acta le 20 nov embre 2005
(http://www.fabula.org/revue/document1041.php)

Document 13 . La traduction poétique est une activité aux multiples dimensions
Erol Kayra
Université Çukurova, Adana, Turquie
C’est de là que vient ce caractère symbolique, expressif, descriptif et stylistique de
l’oeuvre poétique dû, d’une part, à la vertu des codes choisis parmi les plus ab straits et dont
on utilise toutes les nuances et, de l’autre, au pouvoir imaginatif et harmonique des figures,
qui ont une fonction très variée – descriptive , combinatoire, expressive, codificatrice,
antithétique, etc. – ce qui fait de la traduction poétique une activité aux multiples dimensions.
De là on peut déduire que, dans la traduction poétique, les codes, étant de nature non
seulement à actualiser les valeurs connotatives mais aussi à les développer (Guiraud 1971), se
trouvent canalisés nécessairement autour d’une image -concept (Claret 1979) et prennent leur
véritable signification eu égard à cette image -concept qui tient au contenu sémantique du
conte xte en même temps qu’à la valeur phonique des éléments utilisés en vue d’augmenter
l’efficacité du pouvoir poétique et d’exercer ainsi une influence relative sur la substance

sémantique. C’est dire que les éléments intrinsèques qui caractérisent l’oeuvre p oétique tels
que couleur, harmonie, rythme, ont un caractère plastique et sont de nature à désigner un
rapport interne et constitutif entre le sens et le son considéré par certains linguistes (Hope, par
exemple) comme un «un écho du sens». Mallarmé, quand il disait qu’on fait des vers avec des
mots, ne voyait pas les mots, certes, comme de simples substituts sémantiques; il entendait
plutôt par -là l’harmonie des mots, c’est -à-dire cette parfaite convenance entre le son et le
sens, et voulait nous amener ain si à avoir une logique et une esthétique de la poésie où l’idée
et le symbole se trouvent constamment associés. Je veux dire par là que la traduction poétique
n’est pas une simple opération d’ordre lexical; elle est une activité linguistique prise sous
toutes ses formes en même temps qu’une esthétique de caractère phonique impliquant le sens
le plus mélodique du mot. Ce rapport strict entre la poésie et le langage fait de la poésie un art
du langage, et du traducteur un bon technicien du langage mais consci ent de l’effet poétique
qui est au fond l’oeuvre commune du sens et du son.
D’où, dans la traduction poétique, la bonne utilisation des figures, entre autres des
métaphores et des métonymies, qui peuvent être confondues, car dans le langage poétique,
pour reprendre les termes de Jakobson, «toute métonymie est légèrement métaphorique et
toute métaphore a une teinte métonymique» (1983 : 238). D’où le bon choix des éléments
susceptibles d’ajouter une valeur poétique tant au niveau des sonorités et des rythmes que des
images, tels que homophonie, assonance, redondance. D’où aussi cette conscience à l’égard
du principe de similarité et de contraste sémantiques, susceptibles d’être apportés par le
parallélisme métrique et l’équivalence phonique (Ja kobson 1963 : 66 -67), sans passer sous
silence le rôle joué par des figures utilisées en vue de servir de support aux significations,
telles que archaïsmes, étymologismes, néologismes. À titre d’exemple, pour «images», Valéry
utilisait «idoles».
Le traduc teur d’autre part, doit savoir, comme le poète, tirer des effets sonores en
recourant à la force de leur suggestion acoustique. Prenons le cas des onomatopées ou des
autres inventions ajoutées à ces onomatopées et qui consistent en de simples jeux de sonor ités
pures. Dans cet effort, il est préférable que le traducteur recourre à la vertu des éléments
formels pouvant donner la sensation d’une idée ou d’un sentiment plutôt que de chercher à
donner aux sons le sens du mot dans lequel ils sont introduits. C’es t dire qu’il faut considérer
le sens, l’harmonie, le rythme comme les aspects différents mais complémentaires d’une
réalité poétique. L’important, c’est de pouvoir bien saisir le sens profond et symbolique du
message poétique et d’être conscient de la vale ur contextuelle des éléments utilisés en vue de
créer l’effet poétique. Prenons Valéry et Éluard qui ont des traits communs. Le premier aime
bien recourir à l’opposition des périphrases vocatives, tandis que le second se contente de la
fonction apostrophiq ue des périphrases métaphoriques (Suhamy 1992). Dans la traduction des
images (métaphores ou comparaisons), dont le nombre montre bien la dimension psycho –
imaginative de la création poétique, il faut donc recourir à un procédé de codage qui convient
à l’em ploi de ces images, c’est -à-dire qu’il faut les traiter selon qu’elles jouent un rôle
expressif, hypothétique, ou bien chimérique.
Il y a donc dans la poésie des constantes et des variables. Le traducteur doit partir des
constantes pour retrouver les variables. Dans l’étude des significations, par exemple, il faut
mettre en oeuvre deux processus de caractère opposé mais complémentaire (Claret 1979) :
• le processus qui se rapporte au signe, c'est -à-dire celui q ui consiste à déterminer le
concept en partant du signe et qu'on peut appeler l'étude sémasiologique;
• le processus qui tient à l'idée, c'est -à-dire celui qui consiste à étudier les dénominations
en partant du concept et qu'on peut appeler l'étude onomas iologique.
Ce caractère polymorphe et polyvalent du langage poétique nous conduit à étudier le
problème de traduction poétique sur trois plans essentiels, à savoir :
1. le plan psychologique ou sensible,

2. le plan logique ou intelligible,
3. le plan relationnel ou fonctionnel, qui correspondent chacun à une conscience
différente :
a. Conscience intellectuelle créée par l’attention centrée sur le contenu sémantique des
concepts (stade de compréhension linguistique au niveau des concepts). D’où le rôle du savoir
dans la traduction poétique.
b. Conscience affective ou intuitive créée par la communion directe entre le poète et le
traducteur (stade d’assimila tion qui consiste à voir comme le poète). D’où le rôle du sensible
et du comportement dans la traduction poétique.
c. Conscience pratique destinée à situer le traducteur sur le même plan que celui du
poète (stade de fabrication, ou de production, qui cons iste à créer comme le poète). D’où le
rôle de la création potentielle dans la traduction poétique.
Chacune de ces consciences requiert nécessairement une certaine compétence, qui peut
être énumérée comme suit :
1. compétence d’ordre linguistique au sens le plus large du terme,
2. compétence d’ordre comportemental,
3. compétence d’ordre potentiel.
Il en résulte que la traduction poétique est :
a. une activité saisie au niveau du concept;
b. un comportement individuel, qui relève, d’une part, de l’étoffe psychique ayant sa
source dans la psychologie individuelle et dans l’intuition créatrice et, de l’autre, de la
compétence esthétique rattachée à ce qu’on peut appeler goût (auditif, poétique, etc.);
c. une expérience qui vise à produire une émotion dite poétique, qui est différente des
émotions de la vie réelle et qui est de caractère immanent, c’est -à-dire potentiel.
(http://www.erudit.org/revue/meta/1998/v43/n2/003295ar.html)
Document 14
La traduction d’expressions idiomatiques
Chers lecteurs, chères lectrices,
Lors de la traduction d’un texte, les expressions idiomatiques constituent un des plus
grands défis linguistiques. En effet, nous sommes bien souvent portés à les traduire mot à
mot, alors qu’un équivalent propre à la langue d’arrivée existe déjà. Voici quelques exemples
:
– tourner autour du pot : to beat around the bush
– mon petit doigt me l’a dit : a little birdie told me
– quand les poules auront des dents : in a pig’s eye
– avoir d’autres chats à fouetter : to have other fish to fry
– tirer le diable par la queue : to live from hand to mouth
– la semaine des quatre jeudis : once in a blue moo n
Il existe plusieurs façons de trouver la traduction d’une expression. Vous pouvez en
chercher le mot principal dans un dictionnaire anglais -français. Une autre possibilité est
d’aller sur Google et de faire une recherche sur votre expression, entre guil lemets, et d’y
ajouter le mot traduction ou translation. Plusieurs sites répertoriant de nombreuses
expressions idiomatiques s’y trouvent et vous donneront un équivalent valable.
N’oubliez pas que si vous avez un problème, il est toujours possible de veni r nous voir à
la Clé anglaise. Veuillez noter que, pour la session d’automne, nous serons ouverts jusqu’au
jeudi 8 décembre.
Sébastien Leduc, Clé anglaise
(http://pages.usherbrooke.ca/notabene/chroniques/cleanglaise/ cleanglaise2005 –
2006.htm)

Document 15. Á propos de la traduction des proverbes
Maryse PRIVAT
Revista de Filología Románica ISSN:0212 -999X
1998,número 15, p. 281 -292
Si l’on observe le nombre d’études réalisées sur les proverbes, quelles soient
linguistiques, ethno -linguistiques ou socio -culturelles, il y en a peu qui concernent la
traduction des proverbes. Rares sont les ouvrages théoriques sur la problématique spécifique
de la traduction des proverbes, les réflexions sur la traduction de proverbes dans des oeuvres
littéraires, ou encore les livres présentant le produit fini, listes ou recueils de proverbes dans
une langue avec leur traduction dans une autre langue donnée.
Les thèses de doctorat abordant le problème de la parémiologie sous un angle
comparativiste entre deux langues et se fixent comme seul objectif la comparaison de
proverbes, de forme et de contenu, sans s’attaquer aux problèmes propres de l’activité
traduisante. Par ailleurs, à ma connaissance, il n’existe qu’un seul répertoire bilingue français –
espagnol sur les proverbes , parfaitement inconnu en France en dehors des spécialistes
parémiologues, celui du professeur Jesús Cantera (1983, 1984): Selección de refranes y
sentencias (tomo 1: francés -español, tomo II: español -francés). Ce problème de traductologie
concernant la tr aduction des proverbes englobe de fait un domaine plus vaste, à savoir la
traduction des figements linguistiques de toutes sortes (proverbes, expressions figurées ou
idiomatiques, jeu de mots et calembours, formulettes de contes, devinettes, métaphores,
expressions comparatives, …). Alain Rey, dans la préface du Dictionnaire des proverbes et
dictons (Montreynaud, Pierron, Suzzoni, 1989: XI) nous affirme: O n peut traduire le
proverbe: témoin, cet ouvrage; non la locution. C’est pourquoi le dictionnaire des locutions et
expressions de cette collection ne concerne et ne peut concerner que la langue française.
(C’est moi qui souligne). Pas du tout! L’activité traduisante est la même, qu’il s’agisse de
proverbes ou de locutions. S’il n’est pas possible de tradu ire les locutions, il n’est pas plus
possible de traduire les proverbes, et inversement! Dans chaque langue, dans chaque culture,
les proverbes comme les locutions traduisent déjà une réa lité existante. Par le biais d’une
extrapolation, d’une métaphorisati on, d’une exagération consensuelle, une idée déterminée va
prendre une forme imagée fixe, admise et reconnue par tous les membres d’une même
communauté. Chaque langue découpera cette réalité existante et universelle avec ses propres
moyens, son propre code , pour en donner sa version «originale ». Ainsi, chercher midi à
quatorze heures deviendra en espagnol buscarle tres pies al gato, en angíais to split hairs
(voir couper les cheveux en quatre) pour traduire une même idée: « chercher et donner de
l’importan ce à des détails insignifiants ».
De même, les formules figées de début de conte seront propres à chaque langue: Érase
una vez, Il était une fois, Once upon a time sont équivalents. Les deux premières formules
coïncident lexicalement et sémantiquement mai s diffèrent syntaxiquement et lexicalement de
la troisième. Les formules de fin de contes sont aussi des formules figées: « y fueron felices y
comieron perdices… » devient dans les contes français « Ils vécurent heureux et eurent
beaucoup d’enfants ». Elles peuvent aussi, tout comme les proverbes, étre écorchées,
déformées par jeu, que ce soient des versions prolongées courantes comme en espagnol,
«Fueron felices y comieron perdices… y a mi no me dieron porque no quisieron! y a mi me la
dieron en Las narice s», ou des versions personnalisées par l’auteur comme en français, «ils
vécurent ainsi très heureux car ils n’eurent jamais d’enfants» (Sternberg, 1991: 232). Le
parallélisme existant entre conte et proverbe se manifeste aussi par leurs variantes. Une même
histoire, une même trame, une même idée, un même précepte peut emprunter des chemins
divers (les variantes d’un même conte, d’un même proverbe) pour arriver à une même fin, une
même conclusion.
PRÍNCIPE INITIAL

Le point de départ de la réflexion sur la traduction de proverbes relève d’une évidence:
les proverbes appartiennent à la sagesse populaire et la sagesse populaire étant universelle, il
est possible de penser que les mêmes vérités apparaissent sous des formes diverses d’une
langue à l’autre, d’autant plus vrai pour le français et 1’espagnol, toutes deux langues
romanes et géographiquement voisines. De ce fait, le premier pas de la démarche traductrice
sera non pas un travail linguistique sur les mots mais une recherche bibliographique, à savoir
rechercher l’équivalent (ou les équivalents) pré -existant dans la langue d’arrivée. Lorsque cet
équivalent existe, il faudra aussi tenir compte du degré d’utilisation différent d’une langue à
l’autre. Mais avant de cherc her l’équivalent pré -existant, il faudra s’interroger sur le sens
exact du proverbe hors contexte et dans son contexte. Dans son contexte, le travail sera
facilité, mais hors de son écrin, le joyau du proverbe garde parfois tout son mystère. Un
proverbe, c ’est «peu de mots, beaucoup de matière» (Fuller, 1732). C’est là que survient le
problème suivant: un proverbe n’a -t-il invariablement qu’un seul sens défini une fois pour
toutes? II y a deux aspects à considérer dans cet aparté: la polysémie des proverbes et les
interprétations contradictoires d’un même proverbe.
POLYSÉMIE DES PROVERBES
La plupart des proverbes sont volontairement polysémiques. Je ne citerai qu’un
exemple: Où la chèvre est liée il faut qu’elle broute. Ce proverbe traduit de façon général e la
nécessité de s’accomoder de ce que l’on a ou de la situation dans laquelle on est engagé. Mais
ce proverbe s’utilise souvent pour désigner la situation des femmes, qui ne doivent pas tenter
de sortir de leur condition de soumission. Ce proverbe est ci té dans le dictionnaire de Maurice
Maloux (1988), à la rubrique «la femme et le mariage». Ce parallélisme femme/chèvre se
retrouve d’ailleurs dans d’autres proverbes:
A la chandelle, la chèvre semble demoiselle.
Ne te précipite pas dans la forêt, chevret te, et tous les loups seront
à toi.
Mujer y cabra, cómala el diablo si es magra.
A la mujer y a la cabra, cuerda larga.
A la mujer y a la cabra, lasaga ni carta ni larga, ni tan carta que
se rompa, ni tan larga que se pierdan la mujer y la cabra.
UN PROVERBE: UNE SEULE INTERPRÉTATION?
Dans le plupart des cas, même si le proverbe est métaphorique, il est aisé d’en trouver
l’interprétation. Cependant, parfois, sa signification pose problème. Voyons un exemple: Un
grand nez ne gâte jamais beau visage. Ce proverbe se prête à deux interprétations possibles:
– On peut avoir un beau visage malgré un grand nez.
– Il est impossible pour un visage d’étre beau s’il est «orné» d’un grand nez. Cette
double interprétation se retrouve dans les variantes de ce même proverbe: Jamais grand nez
n’a déparé beau visage (parce que, ajoute -t-on, jamais grand nez ne s’est trouvé sur beau
visage). Mais on trouve aussi:
Beau visage n’a jamais un vilain nez. Et en espagnol, nous trouvons les proverbes
suivants se référant plu tót à la beauté qu’à la laideur du nez:
No hay narigón feo.
Quien se coita la nariz su cara a/ea.
Peor es chato que narigón.
Chatedad es fealdad, cuando no es graciosidad.
Lorsquil s’agira de traduire le proverbe français, il est bien entendu que le c ontexte nous
aidera à trouver le sens du proverbe. Mais, si l’orateur joue sur le sens indéfini ou la double
interprétation possible du proverbe français, quel proverbe espagnol choisir? Prenons un autre
exemple: Pierre qui tombe n’amasse pas mousse. Ce pr overbe existe dans de nombreuses
cultures mais avec un sens diamétralement opposé, selon le pays. Pour certains, ce proverbe

s’interprète positivement: il faut bouger, changer d’activité (rouler+, mousse -); pour d’autres,
c’est l’interprétation contraire: rien ne sert de s’agiter, de changer constamment de lieu ou de
travail (rouler -, mousse+)’. En ce qui concerne la France, l’interprétation la plus courante est
la première, mais on peut aussi ajouter un autre proverbe moins répandu qui dit exactement et
sans équivoque le contraire: Pierre qui court ne porte pas d’ordure (Ici, le mot «ordure» est
sans conteste chargé négativement, donc «court» prend une valeur positive.), voir Milher,
1969, et Joy -Yi, 1990.
C’est bien souvent le contexte qui éclairera le se ns, mais l’intérêt d’une telle réflexion
est de montrer qu’il est indispensable d’aller au fond du proverbe et d’en connaître
exactement le sens (ou les sens), de façon à pouvoir l’interpréter au mieux et trouver
l’équivalent vraiment adapté. Si l’équivale nt pré -existant n’existe pas, il faut recourir
nécessairement à d’autres solutions:
– Traduction littérale (avec ou sans note explicative)
– Invention -reconstruction d’un faux -proverbe.
La solution à choisir dépendra de 1’objectif visé par la traduction . Pourquoi veut -on
traduire un proverbe dans une langue X en un proverbe dans une langue Y? Il y a, me semble –
t-il, trois situations, trois objectifs différents: faire apparaître les proverbes étrangers dans un
dictionnaire ou recueil unilingue de proverbe s, établir un dictionnaire bilingue ou plurilingue
de proverbes, ou encore aborder la traduction des proverbes apparaissant dans un texte
littéraire. Laissant de côté la traduction des proverbes dans les textes littéraires, qui demande
une approche spécifi que et qui fera l’objet d’une autre étude, nous examinerons le cas de la
traduction des proverbes au sein d’un dictionnaire ou d’un recueil de proverbes.
DICTIONNAIRE UNILINGUE DE PROVERBES
Le but recherché ici est de faire connaître à un public donné, e t dans sa langue, la
richesse parémiologique de plusieurs pays. Pour le français, il existe actuellement deux
dictionnaires usuels de ce genre: Maloux (1988) et Montreynaud, Pierron, Suzzoni (1989).
Pour l’Espagne, à ma connaissance, il n’y en a pas. En Es pagne, il existe de nombreux
dictionnaires et recueils de proverbes mais ils concernent tous exclusivemente la parémiologie
espagnole. Il est clair que, dans ce cas, une traduction littérale s’impose puisque le lecteur est
français et doit comprendre le co ntenu sémantique, lexical du proverbe sous sa forme traduite,
même si celui -ci perd toute sa «poétique»: assonances, rimes, paranomases… Le problème des
dictionnaires regroupant les proverbes du monde entier dans un seul recueil est évidemment
une questi on d’espace, donc de choix. II est impossible de tout inclure.
Si nous regardons dans les dictionnaires mentionnés, nous remarquons que la plupart
des proverbes espagnols cités, notamment dans le dictionnaire de Maurice Maloux, sont tirés
du Don Quichotte de Cervantes et qu’ils sont peu nombreux dans l’ensemble. Le second
dictionnaire est plus intéressant, à mon point de vue, puisque, d’une part, il regroupe tous les
proverbes par pays, ce qui permet de les dénombrer (226 proverbes espagnols), et d’autre p art,
l’auteur explique sa démarche de présentateur -traducteur de proverbes étrangers. Quelle est
donc son approche de la traduction des proverbes? Elle nous est exposée dans la présentation
de la partie consacrée aux proverbes du monde (Montreynaud, 1989: 345). Nous avons à
coeur la variété dans le choix, la rigueur dans la traduction et l’exhaustivité des références
bibliographiques. En quoi consiste cette rigueur dans la traduction, quand on voit que leur
exhaustivité bibliographique se limite à trois tit res pour les proverbes espagnols? Un peu plus
bas dans cette même présentation sont annoncés les critères de sélection des proverbes
étrangers: sont éliminés les proverbes dont la traduction en français sonne moins bien que
l’équivalent français qui vient à l’esprit. L’accent est donc mis sur les formulations originales,
ce qui semble logique dans un recueil qui ne prétend pas à l’exhaustivité forcément répétitive,
de nombreux proverbes étant communs à toutes les cultures.

Le problème se complique lorsqu’i l s’agit de traduire le sens très précis des proverbes
ou leur portée métaphorique. L’auteur cerne parfaitement le problème: Comme le traducteur
de poésie, le traducteur de proverbes affronte un problème ardu: II doit donner une
traduction fidèle et qui so nne comme un proverbe. En effet, toute la difficulté est là!
Comment préserver les effets euphoniques, les rimes, les assonances, les jeux de mots
lexicaux dont la traduction entraîne, sauf rares coïncidences, la déperdition totale? La
réponse est simple: s’attacher surtout au contenu et supprimer tout proverbe présentant ces
complications! D’où vient que l’on n’a pas retenu les proverbes qui tirent leur principal
intérêt de caractéristiques formelles. Ce qui explique que de nombreux proverbes, parmi les
plus savoureux de la langue espagnole, soient absents des pages de ce dictionnaire.
DICTIONNAIRE BILINGUE DE PROVERBES
Dans ce paragraphe, seuls sont considérés les dictionnaires bilingues français –
espagnol. Il va de soi que le principe de traduction s’applique à tout dictionnaire multilingue,
quel que soit le nombre de langues envisagées. Dans ce cas, le choix est lui aussi
incontestable. II serait vain de parler de l’aberration que serait la traduc tion nominale, comme
si les proverbes n’étaient qu’une suite sans lien où chaque mot de la chaîne serait donné dans
sa traduction en langue d’arrivée. Ce qui nous intéresse ici est une traduction situationnelle,
qui s’appliquerait d’ailleurs à toute traduc tion de figements linguistiques. Néanmoins, si l’on
considère la traduction littérale des proverbes dans le contexte d’un dictionnaire bilingue, elle
serait moins ridicule (mais tout aussi inutile) que la traduction nominale des expressions
idiomatiques, q ui nous mènerait à élaborer un dictionnaire comique des expressions figées :
tomar el pelo = prendre les cheveux
poser un lapin = poner un conejo
me las vi y me las deseé = je les ai vues et désirées, etc.
En ce qui concerne les proverbes, le résultat d’une traduction mot à mot serait moins
cocasse mais tout aussi absurde dans un dictionnaire bilingue, si elle est prise comme principe
de départ. Le public visé connaissant ou voulant apprendre la langue étrangère en question, il
a besoin d’un matériau au thentique et cherchera dans un recueil le recoupement des proverbes
par paires, dans un but de recherche ou de simple connaissance, de curiosité intellectuelle.
C’est donc son équivalent authentique qui l’intéressera. Cependant, il est des cas où il n’y a
pas d’équivalent pré -existant. Un proverbe espagnol aussi connu que la mujer honrada, la
pierna quebrada y en casa, relevé par des parémiologues aussi éminents que Hernán Núñez,
Mal Lara, Correas ne trouve aucun équivalent dans les divers recueils de prove rbes français.
Loin de moi l’intention de prétendre que les proverbes français sont moins mysogynes que
leurs homologues espagnols; malheureusement, cette mysogynie décelable à travers les
proverbes est universelle. Cependant, il est un fait que l’on ne tr ouve aucun proverbe liant ces
idées de femme – maison – lien – violence (les sèmes de l’archilexème qu’est le proverbe).
Voici un autre exemple de proverbe espagnol très répandu: Hecha la ley, hecha la trampa, qui
existe aussx mais moins fréquemment avec c es variantes: Hecha la ley, inventada la malicia;
Ley puesta, trampa hecha. Aujourd’hui encore, en Espagne, on entend souvent ce proverbe,
prononcé non seulement dans les sphères politiques et judiciaires, mais aussi dans un emploi
courant. En français, au cun proverbe ne traduit, à ma connaissance, cette idée de
détournement de la loi immédiatement consécutive à la création de celle -ci. Ce qui ne veut
pas dire non plus, que la pratique démasquée par un tel proverbe est inconnue des Français.
Ces restriction s, ces non équivalences laissent des voies sans issue. Un dictionnaire bilingue
de proverbe doit -il se limiter aux paires de proverbes existant dans les deux langues? Ce serait
restreindre énormément la portée d’un tel dictionnaire; iI va de soi que, lorsq ue la recherche
de l’équivalent pré -existant se révèle infructueuse, il faudra procéder à la traduction littérale,
en le signalant clairement au lecteur (astérisque ou autre marque distinctive).

Très souvent aussi, se pose le problème de la fréquence d’ut ilisation de tel ou tel
proverbe, d’une langue à l’autre. Ce degré de fréquence ne devrait -il pas figurer dans les cas
pertinents de déséquilibre entre un proverbe donné et son homologue étranger? Por la boca
muere el pez, proverbe très souvent entendu en Espagne, est -iI vraiment l’équivalent de Trop
gratter cuit, trop parler nuit? Le proverbe (maxime) On a souvent besoin d’un plus petit que
soi, connu de tous les Français, est -il l’équivalent de No es tan gruesa la gallina que no haya
menester de su vecina , rarement entendu en Espagne (de par sa longueur?). Je pense qu’il est
judicieux, à ce point de la réflexion sur la traduction des proverbes, de se demander si
effectivement il est si facile de trouver l’équivalent pré -existant. Tout le monde semble
d’acc ord sur ce point: la traduction des proverbes n’est pas un problème, il suffit de trouver
l’équivalent dans l’autre langue! Au long de mes recherches menées sur les proverbes et leurs
homonymes étrangers, j’ai pu constater que les proverbes qui apparaissen t, pour illustrer cette
correspondance de thèmes et d’idées d’un proverbe d’une langue à une autre, sont toujours les
mêmes. En fait, cette coïncidence n’est pas si répandue et j’ai rencontré plus de proverbes
sans équivalent, partant d’une langue ou de 1’ autre, que de proverbes similaires et facilement
couplables.
(http://www.ucm.es/BUCM/revistas/fll/0212999x/articulos/
RFRM9898110281A.PDF)

Similar Posts