LE CONDITIONNEL – PERSPECTIVE SYNTAXIQUE ET DIDACTIQUE [604798]
UNIVERSITATEA DIN BUCUREȘTI
FACULTATEA DE LIMBI ȘI LITERATURI STRĂINE
LUCRARE METODICO – ȘTIINȚIFICĂ
PENTRU ACORDAREA GRADULUI DIDACTIC I
LE CONDITIONNEL – PERSPECTIVE SYNTAXIQUE ET DIDACTIQUE
Coordonator științific:
Conf.dr. Sonia BERBINSKI
București
2018 Candidat: [anonimizat]. Dumitru Daniela
Școala Gimnazială
̋Tudor Vladimirescu ˝ Călărași,
Jud.Călărași
Table de s matières
Introduction ………………………….. ………………………….. ………………………….. ………………………….. . 1
CHAPITRE I ………………………….. ………………………….. ………………………….. …………………………. 3
Perspective syntaxique sur le c onditionnel ………………………….. ………………………….. ……………… 3
1.1 Le conditionnel dans les phrases indépendantes ………………………….. …………………….. 3
1.1.1 Les formants du conditionnel présent – formants ………………………….. …………………. 3
1.1.2 Le conditionnel passé – les formants ………………………….. ………………………….. ………… 6
1.1.3 L’emploi du conditionnel dans les indépendantes ………………………….. ………………… 7
1.2 Le conditionnel dans les phrases hypothétiques ………………………….. ……………………. 12
CHAPITRE II ………………………….. ………………………….. ………………………….. ………………………. 19
Le conditionnel temps et mo de ………………………….. ………………………….. ………………………….. .. 19
2.1 Le conditionnel temps ou mode ? ………………………….. ………………………….. …………….. 19
2.2 Le conditionnel temporel ………………………….. ………………………….. …………………………. 20
2.3 Le conditionnel modal ………………………….. ………………………….. ………………………….. .. 23
2.3.1. Potentiel et irréel ………………………….. ………………………….. ………………………….. …….. 26
2.3.2 Le conditionnel sans condition ………………………….. ………………………….. ………………. 28
CHAPITRE III ………………………….. ………………………….. ………………………….. ……………………… 33
Perspective sémantico – pragmatique du conditionnel ………………………….. ………………………… 33
3.1 Le s valeurs sémantico -modales du conditionnel ………………………….. ………………….. 33
3.2 Les valeurs pragmatiques du conditionnel ………………………….. ………………………….. 37
3.2.1 Les actes directifs ………………………….. ………………………….. ………………………….. …….. 37
3.2.2 Les actes expressifs ………………………….. ………………………….. ………………………….. ….. 42
CHAPITRE IV ………………………….. ………………………….. ………………………….. …………………….. 46
Les difficultés dans l’interprétation du conditionnel ………………………….. ………………………….. . 46
4.1 Le conditionnel et l’imparfait ………………………….. ………………………….. ………………….. 48
4.1.1 Le rôle de si ………………………….. ………………………….. ………………………….. ……………… 51
4.1.2 Le rôle du conditionnel ………………………….. ………………………….. …………………………. 51
4.1.3 Le rôle de l’imparfait ………………………….. ………………………….. ………………………….. .. 52
4.2 Le conditionnel et le fu tur ………………………….. ………………………….. ……………………… 54
4.2.1 Discours rapporté : discours indirect ………………………….. ………………………….. …….. 56
4.2.2 Discours rapporté : discours indirect libre ………………………….. …………………………. 57
4.2.3 Tour narratif (ou historique) ………………………….. ………………………….. ………………… 58
4.2.4 Hypothèse ………………………….. ………………………….. ………………………….. ……………….. 60
4.2.5 Mitigation ………………………….. ………………………….. ………………………….. ……………….. 61
4.2.6 Indignation ………………………….. ………………………….. ………………………….. ……………… 62
4.2.7 Conjecture ………………………….. ………………………….. ………………………….. ………………. 63
4.3 Différences d’emploi ………………………….. ………………………….. ………………………….. …… 64
4.3.1 Autonomie syntaxique et hypothèse par corrélation ………………………….. …………… 65
4.3.2 Injonction, vérité générale ………………………….. ………………………….. ……………………. 66
4.3.3 Futur (antérieur) de bilan ………………………….. ………………………….. …………………….. 67
4.3.4 Futur de mensonge ………………………….. ………………………….. ………………………….. …… 68
4.3.5 Conditionnel de rumeur ………………………….. ………………………….. ……………………….. 69
4.3.6 Conditionnel préludique ………………………….. ………………………….. ……………………….. 70
4.3.7 Conditionnel contrefactuel ………………………….. ………………………….. ……………………. 71
CHAPITRE V ………………………….. ………………………….. ………………………….. ………………………. 73
LA PRATIQUE DU CONDITIONNEL DANS LA CLASSE DE LANGUE ……………………. 73
Conclusion ………………………….. ………………………….. ………………………….. …………………………. 167
Bibliographie ………………………….. ………………………….. ………………………….. ……………………… 168
1
Introduction
Le sujet de mon mémoire est né d’abord de ma propre expérience d’apprentissage du
français. Je comprends combien que l’apprentissage d’une langue étrangère est difficile. Les
difficultés sont présent es sous multiples facettes, à savoir la prononciation des sons dans la
phonétique, les faux amis, la polysémie dans la lexicologie, entre autres.
La grammaire, parmi ces problèmes, revêt une difficulté particulièr e. En effet sa
maîtrise demeure un objectif à atteindre pour nombre d’apprenants du français, vu la
complexité dans le système de genre et de nombre, dans l’accord du participe passé, ainsi que
dans l’utilisation des articles…
Relevant de la syntaxe, l’emp loi des temps et des modes apparaît comme un obstacle
permanent vu la richesse des formes verbales et modales du français. Parmi les temps et les
modes du français appris lors des années scolaires, j’accorde une grande importance au mode
conditionnel, non seulement pour ses valeurs modales dans l’expression, mais aussi pour sa
fonction dans les productions, écrite ou orale. Le conditionnel est donc pour moi un des modes
les plus riches en valeurs et les plus complexes dans son usage.
De mon propre statut d’ enseignante, j’ai personnellement constaté une mauvaise
maîtrise de la valeur d’éventualité du conditionnel chez les élèves. Une autre difficulté pour
les apprenants réside dans l’expression de l’éventualité et l’irréel du présent, manifesté par le
biais d u « SI » de l’hypothèse et de la condition.
Le sujet de mon mémoire s’intéresse aux questions suivantes :
Le conditionnel temps ou mode ?
En quoi consistent les confusions avec l’imparfait ?
Quels sont les valeurs sém antico -modales du conditionnel ?etc.
2
Pour réaliser ce mémoire, je m’appuierai s ur les points de vue de Cristea ( Grammaire
structurale du français contemporain , Editura Didactică si Pedagogică, Bucuresti ), J.L. Austin
(Quand dire, c’est faire, Seuil, Paris ), Riegel, M., Pellat, J. – C., Rioul, R. ( Grammaire
méthodique du français , Puf, Paris ) etc. …afin de définir la temporalité, le mode, le temps,
concepts à part ir desquels les valeurs du conditionnel seront ensuite déterminées.
Le mémoire se termine par des propositions didactiques en la matière, dans le but
d’améliorer la qualité de l’enseignement, ainsi que de l’apprentissage du conditionnel.
3
CHAPITRE I
Perspective syntaxique sur le conditionnel
1.1 Le conditionnel dans les phrases indépendantes
1.1.1 Les formants du conditionnel présent – formants
On forme le conditionnel présent à partir de l’in finitif du verbe à conjuguer (pour les
verbes sans particularités ) suivi des terminaisons de l’imparfait ( – ais , – ais, ait, -ions , – iez, –
aient ).
Prenons comme exemples les verbes ci – dessous, du Ier, le IIe et le IIIe groupe :
Les personnes Gr. I – er
PARLER Gr. II – ir
FINIR GR.III – oir,- re, – dre,- ir
PARTIR
I Je parler ais Je finir ais Je partir ais
II Tu parler ais Tu finir ais Tu partir ais
III Il /Elle/ On
parler ait Il /Elle/ On
finirait Il /Elle/ On partir ait
IV Nous parler ions Nous finir ions Nous partir ions
V Vous parler iez Vous finir iez Vous partir iez
VI Ils/Elles
parler aient Ils/Elles
finiraient Ils/Elles partir aient
4
Particularités du conditionnel
Pour le IIIe groupe il y a quelques particularités, par exemples les verbes en – RE,
perdent le –e, devant les terminaisons :
Les personnes BOIRE PRENDRE VIVRE
I Je boir ais Je prendr ais Je vivr ais
II Tu boir ais Tu prendr ais Tu vivr ais
III Il/Elle/On boir ait Il/Elle/On prendr ait Il/Elle/On vivr ait
IV Nous boir ions Nous prendr ions Nous vivr ions
V Vous boir iez Vous prendr iez Vous vivr iez
VI Ils/ Elles boir aient Ils/Elles prendr aient Ils/Elles vivr aient
En français il y a des verbes qui ne respectent pas la règle de formation du
conditionnel et qui ont un radical spécial pour le conditionnel (le radical est le même que
celui du futur) .
On va dresser une liste de 15 verbes irréguliers le plus fréquents :
Exemples
Ier personne singulier
LE VERBE LE RADICAL conditionnel futur
Être ser- Je serais Je serai
Avoir aur- J’ aurais J’aurai
Aller ir- J’irais J’irai
Envoyer enverr – J’enverrais J’enverrai
Falloir faudr – Je faudrais Je faudrai
5
Mourir mourr – Je mourrais Je mourrai
Tenir tiendr – Je tiendrais Je tiendrai
Venir viendr – Je viendrais Je viendrai
Faire fer- Je ferais Je ferai
Devoir devr- Je devrais Je devrai
Pouvoir pourr – Je pourrais Je pourrai
Recevoir recevr – Je recevrais Je recevrai
Savoir saur- Je saurais Je saurai
Voir verr- Je verrais Je verrai
Vouloir voudr – Je voudrais Je voudrai
Puisque les auxiliaires sont utilisés à la formation du co nditionnel passé, nous allons
détailler le paradigme de conjugaison des verbes avoir et être. Nous ajoutons le verbe aller qui
a, lui aussi, le statut de semi -auxiliaire dans certaines structures :
Les personnes avoir être aller
I J’ aur ais Je ser ais J’irais
II Tu aur ais Tu ser ais Tu ir ais
III Il/Elle/On aur ait Il/Elle/On ser ait Il/ Elle/ On ir ait
IV Nous aur ions Nous ser ions Nous ir ions
V Vous aur iez Vous ser iez Vous ir iez
VI Ils/Elles aur aient Ils/Elles ser aient Ils/Elles ir aient
6
1.1.2 Le conditi onnel passé – les formants
Le conditionnel passé se forme à l’aide des verbes auxiliaires avoir ou être au
conditionnel présent et le participe passé du verbe à conjuguer.
Les verbes
Les
personnes parler partir Se laver
I J’aurais parlé Je serais parti(e ) Je me serais lavé(e)
II Tu aurais parlé Tu serais parti(e) Tu te serais lavé(e)
III Il/Elle aurait
parlé Il serait parti
Elle serait
partie Il se serait lavé
Elle se serait lavé e
IV Nous aurions
parlé Nous serions parti(e)s Nous nous serions lavé(e)s
V Vous auriez
parlé Vous seriez parti(e)s Vous vous seriez lavé(e)s
VI Ils/Elles
auraient parlé Ils seraient parti s
Elles seraient parti es Ils se seraient lavé s
Elles se seraient lavé es
Remarque :
Les verbes conjugués avec être font obligatoirement l ’accord du participe passé, en
genre et en nombre, avec le sujet du verbe.
Ce mode et temps est très fréquent dans les structures hypothétiques, comme on peut
voir dans les exemples ci -dessous :
(1) Elles seront parties en Italie si tu avais été d’accord.
(2) Tu aurais mangé tout le gâteau si tu avais pu.
Nous allons nous occuper de ces valeurs dans les pages qui suivent.
7
1.1.3 L’emploi du conditionnel dans les indépendantes
Dans une phrase indépendante, on emploi le conditionnel présent dan s des structures
exprimant certains actes de langage, comme on peut voir ci -dessous :
a) faire une demande polie – « le conditionnel de politesse »
(3) Je veux une glace. ≠ Je voudrais une glace.
(4) Je peux avoir du pain ? ≠ Je pourrais avoir du pain ?
Dans les exemples ci -dessus (3) et (4 ), les verbes à l’indicatif présent (je veux, je
peux), expriment une manière de parler très directe, pas très polie par rapp ort aux phrases où
il y a des verbes au conditionnel présent (je voudrais, je pourrais ) et on a un langage
beaucoup plus poli, sympathique.
b) pour donner un conseil
Dans les exemples suivant s :
(5) – Je n’ai pas assez d’argent . Comment faire pour e n avoir plus ?
(6) – A ta place, je travaillerais un peu plus pour avoir de l’argent.
Dans la deuxième phrase X donne des conseils à Y, comment il doit faire pour gagner de
l’argent.
Ou
(7) Je ne suis pas content de mon école. J e voudrais la changer. Comment faire ?
(8) Si j’étais à ta place, je partirais tout de suite.
Dans les exemples ci -dessus, une certaine personne donne un conseil à une autre personne
comment il aurait fait s’il avait été à sa place. Dans ce cas la personne conseillée aurait dû
partir tout de suite si elle avait voulu changer la situation désagréable dans laquelle elle se
trouvait.
c) pour parler d’un « fait imaginaire »
8
(9) Je mangerais toutes les sucreries du monde.
Ou
(10) Si j’étais président de la planète j’aiderais toutes les personnes qui ont besoin
de moi ou je construirais des écoles pour tous les enfants.
Dans la première phrase (9), la personne qui parle mangerait toutes les sucreries du
monde mais ce n’est pas possible et dans la deuxième (10), la personne qui parle n’est pas
président de la planète mais elle s’imagine. Le conditionnel apparaît aussi dans les phrases
construites avec un ou d’alternativ e comme on a vu dans l’exemple 10 .
d) pou r exprimer la suggestion
(11) Ce serait mieux de visiter d’abord la ville et puis les environs.
La personne qui parle fait des suggestions à que lqu’un sur les lieux à visiter.
e) pour formuler une hypothèse sur le présent ( notamment sur une chose non
réalisable) :
(12) Si j’avais de l’argent, je pourrais partir en Maroc . (Mais, je n’ai pas d’argent,
donc, je ne pars pas.)
Il s’agit dans ce cas d’un conditionnel d’hypothèse contrefactuelle, étant donné que l’action
véhiculée par le verbe n’a pas de cha nces d’être accomplie dans le présent.
f) pour exprimer le souhait, une aspiration vers quelque chose qu’on n’a pas, désir que
quelque chose arrive :
(13) Je voyagerais en avion, mais c’est très cher.
La personne qui parle aimerait voyager en avion, mai s elle n’a pas d’argent. Peut -être, un
jour, son rêve deviendra réalité.
g) pour exprimer une probabilité future qui est l’opposé du concept de la certitude :
(14) Mon cousin viendra lundi de Paris. Il devrait arriver tôt .
9
Il arrivera probablement tôt .
h) pour exprimer la possibilité, ici l’action peut se réaliser, c’est une chose possible :
(15) On dirait bien qu’il n’y aura pas de cours aujourd’hui : les portes sont fermées.
Il existe la possibilité que les cours nʼ auront pas lieu.
i) une inform ation non confirmé, une indication non confirmée que l’on obtient sur
quelqu’un ou quelque chose :
(16) Selon les spécialistes, un tremblement de terre aurait lieu cette année .
C’est une supposition, une information non confirmé.
j) pour parler d’un fait potentiel soumis à une condition, bien que les conditions de
sa réalisation ne soient pas encore remplies. ( Riegel/ Pellat/ Rioul 1994, 318)
(17) En faisant beaucoup d’efforts, elle gagnerait la guerre c ontre son mari.
Comme on voit dans l’exemple, l’événement potentiel est situé dans l’avenir.
k) pour parler d’un fait irréalisable du présent :
(18) Plus intelligent, il serait accepté auprès de nous. Mais comme il est si imbé cile…
L’événement présent est soumis à une condition irréalisable.
Dans cet exemple on a une phrase elliptique, on sous -entend un verbe copule (être – plus
intelligent) qui représente une contre action d’une phrase hypothétique (S’il était plus
intelligent …)
Dans les exemples ci -dessus (17) et (18 ) le verbe est au conditionnel présent est seulement le
contexte nous aident à distinguer la valeur de potentiel et celle d’irrél du présent.
Selon P.Imbs Paris, 1960 : 79 – L’emploi des temps verbaux en français moderne. Essai de
grammaire descriptive, « le conditionnel est le type même de la forme verbale dont la valeur
exacte se précise dans le contexte : aucune règle ne saurait tracer les frontières définitives de
son emploi. »
10
l) on utilise le conditionnel pour a tténuer une assertion faite par l’émetteur en la plaçant
dans l’irréalité
– L’atténuation de politesse – le conditionnel présent est emplo yé avec des sujets embrayeurs
(je, tu, nous, vous) ou semi -embrayeurs ( nous, vous) 🙁 M. Ciolac, 2005 : 232)
(19) Je vous ferais (= je vous fais) un service, si vous étiez d’accord.
(20) J’aurais (= j’ai) une question à vous poser : pourriez -vous me donner un coup de
main, monsieur?
– l’atténuation dans l’expression d’un désir, d’une vo lonté :
(21) J’aimerais manger beaucoup de glaces.
Dans cet exemple, le locuteur essaie de rendre moins forte l’intensité de son énoncé tout en
cherchant à obtenir le même effet.
(22) Irais -tu au Canada?
– l’atténuation d’une impressio n – « L’orientation du conditionnel vers l’irréel présente
l’impression comme une illusion, contraire à la réalité, ce qui atténue la force assertive de
l’énoncé » (Riegel/ Pellat/ Rioul 1994 : 318)
Par exemple ,
(23) On dirait qu’ils sont des st atues . (J’ai l’impression qu’ils sont des statues .)
La personne qui parle recourt à un verbe déclaratif ou d’opinion ayant comme sujet indéfini le
pronom indéfini on.
– l’atténuation d’un ordre ou d’un reproche :
(24) Il devrait faire les exercices .
Plus poli, il adoucit l’ordre, donc il est moins injonctif que « Il désire que vous fassiez les
exercices. »
(25) Vous pourriez écouter les explications.
11
Dans les exemples ci -dessus (24) et (25 ) on a utilisé les verbes devoir et pouvoir et l’o rdre est
présenté comme une simple suggestion.
Tout comme le conditionnel présent, le conditionnel passé se charge de plusieurs vale urs
sémantiques pour exprimer :
a) le regret
(26) J’aurais préféré le connaître avant mon mariage.
La personne qui parle, regrette de ne pas avoir fait quelque chose « par le passé ». Cette valeur
du regret est identifiabl e au niveau de profondeur, de la conclusion, et non pas en surface.il
s’agit ic i d’une contrafactualité qui déclanche la valeur du regret. Du point de vue lexical, on
pourrait identifier pl usieurs marques du regret. Il est généralement exprimé avec les verbes
aimer , souhaiter, apprécier, préférer et vouloir.
b) le reproche
(27) Il aurait du m’aider à monter les valises ! (mais il ne l’a pas fait ce q ui a provoqué le
reproche du sujet )
C’est une remarque négative pour critiquer une action. On utilise les verbes devoir et pouvoir.
c) une information incertaine, non -vérifiée
(28) J’ai lu dans le « Nouvel Observateur » que le Premier Ministre aurait nié avo ir tenu
ce discours.
On a lu dans le journal une information incertaine, une information qui n’a pas été confirmée.
« C’est le conditionnel de prudence ou de la source incertaine et représente un élément dont
l’émetteur se sert pour atténuer la présenta tion des événements qu’il ne connaît pas de source
directe. C’est une forme fréquente dans le discours des journalistes de la presse écrite ou
orale. Prenant distance par rapport à son énoncé, l’émetteur recourt au conditionnel pour
12
signaler qu’il n’assume pas la responsabilité de ce qu’il communique. » (M. Ciolac,
2005 :232)
(29) Le footballeur serait parti de Real Madrid à Barcelone.
C’est une information incertaine, quelquefois ce sont même les journalistes qui soulignent
l’emploi à ce mode qui nous montre l’incertitude de la source.
d) On utilise aussi le conditionnel passé pour exprimer l’indignation
(30) « Quoi, j’aurais fait en vain tant d’efforts ». ( M.Ciolac, 2005 :232)
Dans l’exemple ci -dessus (30 ), emprunté à Imbs (1960 : 77), « on a l’ atténuation d’un
sentiment comme l’indignation ou de l’hypothèse repoussé. »
e) L’hypothèse irréelle au passé : (Si+ plus -que –parfait + conditionnel passé)
(31) Si tu avais été plus gentil, il ne serait pas parti.
L’événement soumis à une action est déjà achevé .
Les énoncés relevant du monde irréel représentent la réalisation du procès comme impossible :
le locuteur sait que le procès n’a pas existé, n’existe pas et n’existera pas.
1.2 Le conditionnel dans les phrases hypothétiques
D’après Andrée Borillo dans l ’ouvrage Le conditionnel dans la corrélation hypothétique
en français , 231 : 2001, « dans un schéma de corrélation hypothétique, la première
proposition, la protase, constituent une hypothèse dont la réalisation, soit reste possible dans
le futur de l’énon ciateur, soit aurait pu être possible dan s le passé mais ne l’a pas été. La
seconde proposition, l’apodose, exprime ce que pourrait être, ou ce qu’aurait pu être, la
conséquence de cette réalisation. Les deux propositions sont réunies dans une seule unité de
discours, mais l’expression de la relation corrélative peut prendre des formes différentes.
Dans le cas le plus fréquent, la protase, prenant la forme d’une proposition subordonnée
13
introduite par une conjonction, laisse à l’apodose le statut de proposit ion principale. Mais la
corrélation peut également se présenter comme une relation parataxique simplement marquée
par la présence de certains traits qui font sa caractérisation. »
Le terme de construction « conditionnelle » recouvre généralement deux réali tés relativement
différentes :
– les véritables conditionnelles, de type « si…alors », avec l’implication log ique que cette
construction comporte, concernant la vérité des propositions qui la composent, par exemple,
(32) Si tu tape s à la porte, elle s’ouv rira.
– les conditionnelles dites hypothét iques, que nous appellerions plutôt de construction
« hypothétique » ou même, pour être plus précis de « corrélation hypothétique ».
(33) S’il fait beau demain, nous irons nous promener .
On a dans cet exemple l’idée d’une réalisation possible dans le futur de l’énonciateur.
Dans une construction de type hypothétique, le schéma énonciatif se compose de deux
membres corrélatifs prenant la forme de deux propositions : la première, la protase, énonce
une donnée d’hypothès e, qui trouve sa conclusion dans la seconde, l’apodose avec laquelle
s’instaure de ce fait une dépendance étroite. On peut qualifier cette dépendance entre protase
et apodose de lien causal, mais il ne serait pas juste de parler de relation de cause à effe t, car
c’est moins la conséquence qu’exprime la seconde proposition que la perspective de
réalisation d’une situation corrélée avec la première.
Le premier terme du raisonnement, la protase, est constitué par une hypothèse, qui représente
soit l’idée d’un e réalisation possible dans le futur de l’énonciateur, d’où le terme de
« potentielle » que l’on utilise parfois, soit au contraire l’idée d’une réalisation qui aurait être
possible dans le p assé, mais qui ne l’a pas été (l’idée d ’«iréel »), comme on voit dans
l’exemple
14
(34) Si tu m’avais écou té, nous aurions fini à temps.
Ces deux types d’éventualité entraînent comme conséquence, dans le premier cas, la
réalisation possible de la proposition donnée dans le deuxième terme, et au contraire, dans le
seconde cas, la dénégation de sa réalisation possible – on dit encore sa contrefactualité (cf.
Lakoff 1970).
Le conditionnel est apte, par sa valeur modale, à exprimer le possible ou
l’hypothétique, on l’emploi souvent par évoquer des actions dont la réalisation dépend d’une
ou des plusieurs conditions, ces conditions pouvant être explicites ou sous – entendues. C’est
pourquoi l’emploi le plus courant du conditionnel dans sa valeur modale est sans doute dans
les phrases hypothétiques.
D’après Marina Ciolac dans la « Grammaire et Communication – questions de morphosyntaxe
française » (2005 : 232), « le conditionnel, en emploi libre , peut apparaître dans la plupart
des subordonnées, où il est en variation complémentaire soit avec l’indicat if, soit avec le
subjonctif » comme dans des exemples :
a) dans une relative déterminative :
(35) Le professeur qui était en grève n’ a pas reçu le salaire.
Vs
(36) Le professeur qui était en grève n’ aurait pas reçu le salair e.
Dans l’ exemple (35), l’action existe réellement et le professeur n’a pas reç u le salaire et dans
l’exemple (36), l’action existe, mais en ce qui concerne le fait qu’il n’a pas reçu le salaire est
incertain, on n’a pas vérifié cette affirmation.
b) dans une complétive :
(37) Je pense que Marcel viendra demain.
Vs.
15
(38) Je pense que Marcel viendrait demain.
La personne qui parle pense qu’il viendrai t mais elle n’est pas certaine.
c) dans des circonstancielles :
(39) Marie est partie parce qu’ elle est mécontente.
Vs.
(40) Marie est partie parce qu’elle serait mécontente .
Dans l’exemple (39) l’information est certaine, on sait qu’elle est partie parce qu’elle e st
mécontente et dans l’ exemple (40), l’information est incertaine, on dit qu’elle est mécontente
mais on n’est pas sûr.
Toujou rs d’après Marina Ciolac dans la « Grammaire et Communication – questions de
morphosyntaxe française », « en emploi imposé il faut signaler l’utilisation exclusive du mode
conditionnel, pour présenter un fait comme potentiel ou irréel, dans les subordonnées de
condition après les r elateurs au cas où, dans le cas où, dans l’hypothèse où et dans les
concessives après quand (bien) même, alors même que :
(41) Au cas où il viend rait (=s’il vient ), dites -lui que je dû partir.
(42) Quand bien même il serait arrivé à temps (= même s’il ét ait arrivé…, mais il
n’est pas ), il n’aura it pas été reçu par mon patron.
Une valeur dérivée de potentiel est identifiée par qui parle, la conditionnell e de sup position
irréelle présente cette structure comme type général la proposition introduite par « si » suivi
d’un imparfai t ou d’un futur périphrastique :
(43) S’il m’i nvitait au cinéma un jour, j’ accepterais sans hésiter.
Comme on voit dans l’exemple ci -dessus l’emploi de l’imparfait peut s’ancrer hors du monde
réel.
16
La conditionn ante de supposition irréelle passée comprend une conditionnante introduite par
« si » suivie du plus -que-parfait de l’indicatif.
(44) Si tu avais été attentif, je n’aurais pas eu beso in de répéter.
Avec le plus -que –parfait, la gamme de probabilité est beaucoup plus réduite, mais il reste
cependant une certaine marge entre ce que l’on peut enc ore considérer comme probable, par
exemple,
(45) Si tu avais été libre ce matin, nous irions chez Marcel .
L’emploi est hypothétique, probable et l’autre interprétation du plus -que-parfait est
contrefactuelle, par exemple,
(46) Si tu avais pris l’occasion, tu aurais été loin.
– lorsque l’éventualité évoquée est à situer dans le passé, la prése nce du plus -que-parfait dans
la protase et du conditionnel passé dans l’apodose conduit vers une interprétation
contrefactuelle.
Dans les exemples ci -dessous on peut rapporter un degré de baisse probabilité au passage du
présent à l’imparfait, puis de cel ui de l’imparfait au plus -que-parfait .Ainsi, dans les trois
exemples ci -dessous, on peut observer l’amenuisement de la probabilité au changement d u
temps et/ou mode des verbes.
(47) Si tu es tranquille demain, on ira dans le parc.
(48) Si tu étais tra nquille demain, on irait dans le parc.
(49) Si tu avais été tranquille demain, on serait allés dans le parc.
Ce n’est qu’avec une référence, explicite ou implicite, à une situation appartenant déjà au
domaine du passé que l’attente liée à l’hypothétique di sparaît pour donner lieu à une
interprétation véritablement contrefactuelle.
Dans les exemples,
17
(50) Si vous aviez été libre hier soir, nous serions allés au cinéma.
et
(51) Le nez de Cléopâtre, s’il eût été plus court, la face de la terre aurait changé.
– on ne peut pas dire que l’emploi du plus -que-parfait dans la protase conduit nécessairement à
une interprétation doublement contrefactuelle. Même si ce temps à voir l’hypothèse comme
une éventualité à repl acer dans un passé révolu, et donc à donner au contenu de cette
proposition une interprétation contrefactuelle, il n’est pas obligé que cet effet s’étende à la
proposition qui suit, l’apodose. Mais, dans ce cas, le connecteur utilisé n’est plus si mais mêm e
si, quand, quand bien même , connecteurs dits de concession ( Morel 1980) ou adversatifs (Le
Bidois 1967), ou encore contre -argumentatifs (Rubattel 1985), dont le rôle est d’exprimer un
type différe nt de corrélation hypothétique.
Dans l’énoncé,
(52) Même si nous avions pris un taxi, nous serions arrivés en retard. , seule la
première proposition est donné e comme contrefactuelle. Il s’interprète comme :
(53) Nous n’avons pas pris de taxi . / Nous sommes arrivés en retard .
Dans ce chapitre on a présen té la formation du conditionnel présent et puis la formation du
conditionnel passé, on a présenté aussi l’emploi du conditionnel dans les phrases
indépendantes exprimant différents ac tes de langage parmi lesquels : faire une demande polie,
donner un consei l, parler d’un fait imaginaire, exprimer la suggestion, formuler des
hypothèses sur le présent, exprimer la probabilité future etc. et puis, on a continué avec le
conditionnel passé qui se charge lui aussi de plusieurs valeurs sémantiques pour exprimer le
regret, le reproche, une information incertaine, non -vérifiée, l’indignation, l’hypothèse irréelle
au passé etc. et on a fini par parler sur le conditionnel dans des phrases hypothétiques où on a
appris que l’emploi le plus courant du conditionnel dans sa valeur modale et sans doute dans
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les phrases hypothétiques parce que le conditionnel est apte, par sa valeur modale, à exprimer
le possible ou l’hypothétique.
Voilà pourquoi, je considère le conditionnel l’un de modes plus riches en valeurs et plus
complex es dans son usage.
19
CHAPITRE II
Le conditionnel temps et mode
2.1 Le conditionnel temps ou mode ?
Le conditionnel temps ou mode ? C’est la question qu’on se pose de nombreux
linguistes parmi lesquels Ch. Girault -Duvivier, F.J -M. Noël, Ch. Chapsal qui soutiennent que
le conditionnel est un mode à part, le coupant ainsi du futur qui, lui, restera un temps de
l’indicatif, au même titre que l’indicatif, le subjonctif, l’impératif, l’infinitif et le participe,
parce qu’il indique un procès dont la réalisation est la conséquence d’une condition et d’autres
associent le conditionnel à l’indicatif, grâce à la présence de l’infixe -r- du futur et la
désinence de l’ imparfait le rattachent sans doute à l’indicatif.
Destutt de Tracy précède l’op inion des linguistes cités ci -dessus en se plaçant du côté
de ceux qui considère le conditionnel « comme faisant partie du mode indicatif. » (Eléments
d’idéologie. Grammaire, Paris, 1803 :229)
On connaît deux formes du conditionnel :
a) une forme simple, nomm ée présent ( il parlerait )
b) une forme composée, nommée passé (il aurait parlé )
Ces deux formes sont semblables avec celles du futur mais, le conditionnel présent est
composé par l’association de la désinence de l’imparfait ( -ais, -ais, -ait, -ions, -iez, – aient) à la
désinence spécifique du futur ( -r-) : il parle -r-ait
Selon Paul Imbs, « le conditionnel, comme le futur ( mais plus que celui -ci), est orienté
vers l’expression de l’hypothèse grâce à l’indice –r qui termine toujours son radical, mais –
ais accus e cette pente vers l’expressions du non –réel.» (L’emploi des temps verbaux en
français moderne. Essai de grammaire descriptive, Paris, 1960 :79)
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Les deux valeurs du conditionnel ( la valeur temporelle et la valeur modale, peuvent se mêler.
D’après M.Riegel, J.Ch. Pellat, René Rioul « la valeur temporelle peur se charger de la
valeur modale. Dans chacune de ses valeurs, le conditionnel présent et le conditionnel passé
ont un fonctionnement parallèle dans les emplois temporels, ils s’opposent plutôt sur le plan
chronologique : le conditionnel présent marque le présent ou le futur, le conditionnel passé
indique le passé » en Grammaire méthodique du français , 1994 : 555
2.2 Le conditionnel temporel
Le conditionnel exprime un futur vu à partir d’un moment du passé. Par rapport au futur
simple qui exprime l’avenir par rapport au présent, le conditionnel exprime l’avenir par
rapport au passé.
Le verbe au conditionnel est employé en corrélation avec un verbe au p assé ( à l’imparfait, au
passé composé ou au plu s-que-parfait de l’indicatif) de la même façon que le futur simple est
employé en corrélation avec un verbe au présent dans des contextes similaires. On nomme
souvent cet emploi du conditionnel, le futur du passé.
On emploie aussi le conditionnel passé en corrélation avec un verbe au passé de la même
façon que le futur antérieur est employé en corrélation avec un verbe au présent.
Prenons comme exemples deux phrases :
(54) -Michel pensait que Luc serait parti du bureau à cette heure. ( comme on aurait
dans un contexte au présent : Michel pense que Luc sera parti au bureau à cette heure.)
(55) – Marie ne croyait pas qu’il aurait terminé de manger son gâteau avant la fin du
film. ( comme on aurait dans un contexte au présent : Marie ne croit pas qu’il aura te rminé de
manger son gâteau avant la fin du film.)
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D’après M. Riegel /J.-Ch. Pellat/R. Rioul « pour tous ces emplois temporels, la valeur modale
n’est pas exclue : comme on se projette dans l’avenir par l’imagination, le procès peut se
colorer d’une nuance de possibilité, qui peut être marquée par un adverbe comme
« éventuellement » ou par un auxilia ire modal comme « devoir » et « pouvoir». (Grammaire
méthodique du français , 1994 : 556)
Le conditionnel a aussi une valeur temporelle dans les propositions subo rdonnées de style
indirect, où l’on rapporte des paroles, des écrits ou des pensées de quelqu‘un. Le conditionnel
figure alors dans une proposition indépendante, mais il est toujours lié à un verbe au passé, qui
figure lui aussi dans une proposition indépe ndante. Par exemple,
(56) L’employé déclara : « Je démissionnerai »
(57) L’employé déclara qu’il démissionnerait . (le conditionnel présent évoquent un e
action en cours d’ accomplissement)
Mais si le verbe du discours direct est au futur antérieur, il se met au conditionnel passé :
Par exemple,
(58) Il l’a assuré : « Je serai arrivé avant toi.»
(59) Il l’a assuré qu’il serait arrivé avant lui. (le conditionnel passé évoque une action
accomplie dans l’avenir, toujours par rapport au passé)
Si l’on remp laçait le verbe au passé par un verbe au présent, le verbe au conditionnel serait
plutôt au futur. Comme on peut voir dans l’exemple suivant :
(60) Monique ne cessait pas de penser à Marcel. Serait -il malade?
– dans un contexte présent, on aurait :
(61) Monique ne cesse pas de penser à Marcel. Sera -t-il malade?
Comme on a vu, dans le style indirect, le conditionnel présent transpose le futur simple
employé au discours direct. Du point de vue morphosyntaxique, le conditionnel – temps est le
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marqueur de la c oncordance au passé. Nous allons rappeler brièvement les règles de la
concordance dans le récit.
Pour raconter une histoire, l’auteur peut choisir entre deux systèmes de temps.
• Le système de temps organisé autour du passé sim ple et de l’imparfait
Le pa ssé simple permet de raconter l’histoire, de la faire avancer d’un point à un autre, alors
que l’imparfait permet de dé crire ou de commencer l’action. Si des événements se sont passés
avant ceux racontés au passé simple, le narrateur emploiera le plus -que-parfait ( valeur de
passé dans le passé).
Par exemple,
(62) Il prit le train, il avait acheté son billet la veille.
Si des événements mentionnés doivent se passer après ceux racontés au passé simple, le
narrateur emploiera le conditionnel présent (valeur d u futur dans le passé).
(63) Il prit le train de nuit. Le lendemain matin, il arriverait à la gare de Marseille.
Actions antérieures Temps de
référence Actions postérieures
Plus-que- parfait Passé simple/
Imparfait Conditionnel présent
Ils l’avaient acc ompagnée à Nice chez ses cousins. Elle passa de
très belles
vacances.
Elle était
enchantée. Je savais qu’elle
retournerait dans le Sud
l’année suivante.
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• Le système de temps autour du présent
Si des événements se sont passés avant ceux racontés au prése nt, le narrateur emploiera le
passé composé.
(64) Hier, je suis allé au cinéma avec des copains.
Si les événements mentionnés doivent se passer dans l’avenir, il emploiera le futur simple.
(65) Tu verras qu’un jour, tu reprendras contact avec ton ami.
Donc, la concordance de temps est la relation entre le temps de la proposition principale et des
subordonnées. Comme on a vu dans les exemples ci -dessus, la concordance peut être
commandé par le contexte mais, pour exprimer la postériorité, on utilise l e cond itionnel :
(66) J’ai su qu’il parlerait de moi.
2.3 Le conditionnel modal
Par sa valeur modale, le conditionnel exprime :
• un fait hypothétique :
(67) Nous réussirions ce travail, mais tu ne nous le confies pas.
• une conséquence d’une hypothèse introdu ite par si suivi d’un verbe à l’imparfait ou au plus –
que-parfait :
Si + imparfait conditionnel présent
(68) Si je gagnais à la loterie, je ferais le tour du monde.
(faire le tour du monde dépend de mon gain à la loterie)
Si +plus -que-parfait conditionnel passé
(69) Si j’avais gagné à la loterie, j’ aurais fait le tour du monde.
(l’action n’a pas pu se réaliser)
• une possibilité :
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(70) Nous irions au par cet nous profiterions de la nature .
• une supposition :
(71) Il pourrait y avoir des manifestations contre la guerre.
• un fait en le présentant comme imaginaire, c’est le mode du rêve :
(72) Ce serait merveilleux de partir en voyage.
• une atténuation ou encor e une suggestion, c’est le mode de la politesse :
(73) Je désirerais que vous fassiez ce travail le plus rapidement possible.
(plus poli, il adoucit l’ordre, donc il est moins injonctif que Je désire que vous fassiez ce
travail…)
(74) On pourrait aller au cinéma ce soir : qu’en penses -tu ?
Mais, l’emploi le plus courant du conditionnel dans sa valeur modale est, sans doute,
dans les phrases hypothétiques. Dans ces phra ses, la proposition subordonnée introduite par si
représente la condition, et la propo sition principale, la conséquence.
Quand le verbe de la subordonnée introduite par si est à l’imparfait, le verbe de la principale
est au conditionnel présent ; ce verbe exprime le potentiel, donc ce qui pourrait arriver dans le
présent ou dans l’avenir si la condition était satisfaite. Si le verbe de la subordonnée est au
plus-que-parfait, le verbe de la principale est au conditionnel présent si l’on évoque une action
possible, ou au conditionnel passé, le verbe exprime alors l’irréel, c’est -à-dire ce qui ne s’est
pas réalisé parce que la condition n’a pas été satisfaite.
Dans l’exemple,
(75) S’il me proposait un jour de partir en Amérique j’accepterais sans doute.
– le locuteur s’imagine ce qu’il ferait s’il recevait une invitation de partir en Amérique. C’est
une action possible (potentiel).
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Dans le langage familier et populaire, le conditionnel s’emploie aussi dans la proposition
introduite par « si », par exemple,
(76) Si j’aurais appris, j’aurais su.
Cela s’explique par le besoin d’uniformisation de s temps de la principale et de la
subordonnée, qu’on observe dans beaucoup de langues et qu’on le rencontre en français dans
plusieurs structures hypothétiques ou concessive : (M. Riegel/J. -Ch. Pellat/R. Rioul 1994 :
558)
– avec quand, quand même :
(77) Quan d vous aurez fini, nous irons au cinéma.
– cette act ion est projetée dans le futur, elle n’est pas vraie, la première proposition n’est pas
hypothétique mais une temporelle fixant une relation d’antériorité dans le futur .
– en subordination inverse (avec que) :
(78) Je verrais d’un très bon œil que je soutiendrais l’idée de l’étendre.
L’attachement du marqueur de subordination ayant que à la deuxième proposition de la
construction parataxique, pourtant considérée logiquement comme proposition principale dans
la construction hypotaxique correspondante , n’a pas manqué de susciter de très nombreux
commentaires dans les grammaires traditionnelles :
Il est clair que la fonction de que, ici n’a rien d’un lien de dépendance. Ce relateur est utilisé
aussi bien dans le s phrases où l’inversion est appliquée dans la protase que dans celles où elle
ne l’est pas, signe que sa présence comme marqueur de corrélation n’est pas liée à cette
particularité syntaxique.
Dans les énoncés ci -dessous :
(79) Connaîtrait -il la réponse, il ne vous la donnerait pas.
(80) Aurait -elle voulu le faire qu’elle n’aurait pas pu.
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Il n’y a aucun changement de sens qui soit introduit par la présence de ce marqueur, qui
semble n’avoir qu’un simple rôle d’appui à la césure entre les deux proposit ions. A l’oral, en
renforcement de la pause qui articule les deux versants – montant et descendant – de la courbe
mélodique, il matérialise la complémentarité qu’entretient le couple protase -apodose. A l’écrit,
il remplace avantageusement la virgule pour m arquer à la fois la pause et le lien corrélatif. Par
sa présence, il explicite sans doute mieux que la pause ou que la virgule, la corrélation sur
laquelle se fonde l’énoncé hypothétique.
– dans une simple parataxe :
(81) Tu aurais un peu de charme, tu gagn erais le concours. (dans la corrélation
parataxique, le conditionnel est majoritairement présent).
2.3.1. Potentiel et irréel
La grammaire traditionnelle utilise les termes, potentiel, irréel du présent, irréel du
passé, qu’on emploie également en latin. On utilise le conditionnel présent pour exprimer le
potentiel. Pa r exemple :
(82) Si tu me rendais ce service, je serais vraiment heureuse . (la personne qui parle
considère l’action comme possible, bien que les conditions de sa réalisation ne soient pas
encore remplies.)
De même, on utilise le conditionnel présent pour ex primer l’irréel du présent. On va donner le
même exemple,
(83) Si tu me rendais ce service, je serais vraiment heureuse . (la personne n’a pas la
possibil ité de venir rendre ce service. )
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En ce qui concerne le conditionnel passé, l’on utilise pour exprimer l’irréel du passé. Par
exemple,
(84) Si tu m’avais rendu ce service, j’aurais été vraiment heureuse . (le locuteur sait au
moment de l’énonciation, que l’action n’est pas réalisable dans le monde réel, ou qu’il ne s’est
pas réalisé dans le passé .
Selon M. Riegel, J.Ch. Pellat, René Rioul en Grammaire méthodique du français ,
1994 : 559, « on peut mettre en rapport certains emplois du conditionnel avec une condition
implicite qu’il n’est pa s toujours naturel ni nécessaire de formuler. Dans ce cas, l’opposition
entre le potentiel et l’irréel reste pertinente. Les deux formes du conditionnel s’opposent sur le
plan temporel : le conditionnel passé situe le procès avant le point d’énonciation. »
Partant de sa valeur hypothétique de base, le conditionnel peut exprimer, selon le contexte :
– une demande, un ordre ou un conseil atténués
(85) Tu ferais mieux de ranger ta chambre !
(86) Pourriez -vous me donner le pain, s’il vous plaît ?
(87) J’aurais aimé vous accompagner pendant votre séjour.
Dans ces exemples, l’emploi du conditionnel est une marque de politesse, la demande ou
l’ordre étant sentis moins pressant puisqu’ils sont évoqués comme des possibilités. On peut
aussi employer le présent ou le futur, mais l’emploi du conditionnel re ndent le conseil, la
demande ou l’ordre plus catégoriques.
– une opinion illusoire ou fausse – avec les verbes déclaratifs ou d’opinion dont le sujet et le
pronom on. L’orientation du conditionnel vers l’irréel présent l ’impression comme une
illusion contraire à la réalité, ce qui atténue la force assertive de l’énoncé. Dans l’exemple :
(88) C’est tellement beau qu’on se croirait au paradis. , le conditionnel présente une
impression comme étant contraire à la réalité, comm e une illusion.
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– une éventualité , en proposition subordonnée relative , on présente un fait qui pourrait être
possible. Prenons comme exemple la phrase suivante :
(89) Je cherche quelqu’un qui pourrait m’aider.
Cette expression de l’éventualité est accentué e par la présence du verbe pouvoir (qui pourrait
m’aider).
– l’imaginaire , c’est la valeur de base du conditionnel, par exemple,
(90) Si j’étais riche, je m’achèterais une belle voiture.
Dans cet exemple la personne qui parle s’imagine ce qu’elle ferait si e lle était riche, en
suspendant la réalité.
– l’irréel – le conditionnel exprime une possibilité qui n’est pas réalisée comme dans l’exemple :
(91) Tu as cru qu’il suffirait d’apprendre une leçon pour passer l’examen ?
2.3.2 Le conditionnel sans condition
On emploie le conditionnel dans certains contextes pour émettre des réserves sur ce
qu’on affirme, sans que le conditionnel être mis en relation avec l’expression d’une condition
ou d’une hypothèse. Cet emploi du conditionnel est courant dans la presse pour présenter une
information sous toutes réserves. Par exemple,
(92) D’après le Nouvel Observateur, Donald Trump viendrait passer les vacances
d’été en France sur la Côte d’Azur.
ou
(93) Le patron aurait congédié quatre employé s.
Dans ces exemples, le locuteur se dégage de toute respons abilité quant à la vérité de
l’information. Souvent ces phrases sont introduites par la préposition selon ou par la locution
d’après.
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On rencontre aussi le conditionnel dans une interrogation rhét orique, ce type
d’interrogation qui n’est pas une question ouverte et demande une réponse positive ou
négative. Dans l’exemple,
(94) Tu serais bien avancé, n’est pas, s i tu t’étais blessé gravement ?, le locuteur
n’attend pas de réponse parce que la répons e est connue par celui -ci.
Quand le sujet est le locuteur qui se met lui -même en scène, l’énoncé envisage un procès que
le locuteur rejette avec indignation :
(95) « J’ouv rirais pour si peu le bec ?
J’aurais fait cela ? » (La Fontaine)
Le loc uteur peut aussi exprimer sa protestation au moyen d’une phrase exclamative.
(M.Riegel, J.Ch. Pellat, René Rioul en Grammaire méthodique du français , 1994 : 561)
Ce procédé, employé à l’oral qu’à l’écrit, permet de produire différents effets, selon le
contexte. On l’utilise notamment pour piquer la curiosité de l’auditeur ou du lecteur, pour
orienter sa pensée, pour suggérer une évidence, pour exprimer un doute ou une hésitation,
pour rendre le discours plus vivant.
On va parler un peu des propositions cir constancielles d’hypothèse et de condition, par
exemple, la proposition circonstancielle de condition indique à quelle condition peut avoir lieu
l’action énoncé dans la principale, tandis que la proposition subordonnée hypothétique établit
un rapport logiq ue avec le fait de la principale dont elle dépend, la condition possible ou non à
laquelle est soumise la réalisation de la principale. Introduite par une conjonction ou une
locution conjonctive de subordination, elle peut être à l’indicatif, au subjonctif ou au
conditionnel. Dans un système hypothétique en si (toujours à l’indicatif), quand le verbe de la
principale n’est pas au conditionnel, la subordonnée souligne le caractère éventuel, réalisable
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ou réalisé de la condition. Quand il est au conditionnel, la subordonnée souligne le caractère
potentiel ou irréel ( présent ou passé) de la condition.
La proposition subordonnée introduite par la conjonction si exprime :
– l’hypothèse
(96) S’il vient chez moi, je lui donnerai de bons conseils.
– la supposition
a) irréelle du présent ( impossible dans le présent)
(97) Si j’avais assez d’argent (mais ce n’est pas le cas), je m’achete rais une belle
voiture.
b) par rapport à l’avenir
(98) Si j’avais assez d’argent ( un jour), je m’a chèterais une belle voiture . (c’est une
hypothèse irréelle, mais possible dans le passé – identifiée à l’aide des indices discursifs
présente au niveau de surface du type un jour, une fois.
Mais
CONTREFACTUALITĖ
(99) Je n’ai pas assez d’argent, donc je ne m’achète pas de voiture.
Ce type de structure représente une hyp othèse problématique, irréelle ;
il y a une variante d’hypothèse possible qui se passe dans l’apodose :
(100) Si j’avais de l’ argent, mais…hélas !
(la présence du modalisateur de regret Hélas ! implique une conclusion négative : Je n’ai pas
d’argent. La structure marque une action qui n’arrive pas à se réaliser. Le modalisateur se
prése nte comme un inverseur logique. La conclusio n est nécessairement négative,
contrefactuelle.
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Hypothèse irréelle, contrefactuelle, c’est une hypothèse falsifiée dans le passé et actualise le
schéma : Si+Plus -que + Conditionnel Passé :
(101) Si j’avais appris, j’aurais connu tous les détails de cette problématique.
mais
(102) Je n’ai pas appris, donc je n’en connais pas tous les détails.
La contrefactualité vérifie l’hypothèse falsifiée.
– la condition
(103) S’il avait fait beau, les enfants seraient sortis dans la cour de l’école.
On doit faire a ttention à ne pas confondre la propo sition subordonnée hypothétique et la
proposition subordonnée interrogative, qui est introduite par l’adverbe interrogatif « si ».
(104) Il m’a demandé s’il pouvait envoyer le colis.
(105) Je me demande si j’ai raison.
La proposition interrogative suit toujours le verbe introducteur tandis que la proposition
hypothétique est déplaçable dans la phrase.
Les subordonnés hypothétique s introduites par : au cas où, dans le cas où, pour le cas
où expriment la relation entre une hypothèse et le fait conditionné par cette hypothèse.
(106) Au cas où tu irais à Bucarest, j’aimerais que tu passes chez ma tante, Mathilde .
(au cas où = dans l’éventualité où, c’est une hypothèse potentielle, mais incertaine)
Les subordonnées hypothétiqu es construites avec quand même, quand bien même, alors même
que, indiquant que la réalisation du fait exprimée par la proposition principale n’est pas
assuré même si le fait hypothétique est accompli.
(107) Quand bien même je vendrais mes bouquins d’hist oire, je n’aurais pas encore
assez d’argent pour m’achet er l’ordinateur dont je rêve.
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Le conditionnel temps ou mode, voilà la question à laquelle on a essayé de répondre.
On a v u que la tradition grammaticale a fait du conditionnel un mode à part entièr e. Cela
signifie qu’elle met en valeur les emplois dans lesquels le conditionnel exprime la
conséquence d’une condition . Toutefois, le conditionnel a aussi une valeur temporelle. Il sert à
exprimer le futur à partir du passé. Le conditionnel est ainsi le t emps complémentaire du futur
simple, qui exprime, lui, le futur à partir du présent.
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CHAPITRE III
Perspective sémantic o – pragmatique du conditionnel
3.1 Les valeurs sémantico -modales du conditionnel
Dans les lignes suivantes on va parler de différents cas où le conditionnel est employé
pour exprimer un désir, un souhait, une demande.
L’expression du désir, du souhait, du besoin est sous -tendue par le non -réel : le désir, le
souhait, le besoin sont, eux, bien réels. C’est leu r visée qui reste dans le non -réel : on voudrait
partir, mais on n’est pas parti ; il faudrait du dégrippant, mais on n’en a pas. Le souhait
consiste à faire passer le non -réel (irréel du présent, potentiel) à un réel. C’est ce que permet le
conditionnel p résent.
Le conditionnel français en tant que mode dénote une forte incertitude de l’énonciateur face au
réel. Cette valeur de base, qui permet au conditionnel de desservir, dans une relation de
condition, l’expression de l’hypothèse, lui donne aussi la pos sibilité d’assumer diverses autres
valeurs textuelles. Il est utilisé dans l’expression de l’imaginaire, de la croyance illusoire
(prise de conscience d’une perception erronée du réel : on dirait ), du probable (conditionnel
« journa listique »), de l’éventu alité ( valeur potentielle d’une qualification). Il permet aussi
l’atténuation de l’expression d’un souhait, d’un besoin, d’une demande.
a) l’expression d’un souhait, d’un besoin
Le conditionnel utilisé avec des verbes imperfectifs de volition, de désir, est a ncré dans le
moment de l’énonciation ; il équivaut à un présent cursif que les codes de la politesse française
récusent dans ce cas, à moins qu’l ne s’agisse de l’expression d’une velléité forte ( je voudrais
vs. je veux ), par exemple, je veux un kg de pomm es vs. je voudrais un kg de pommes. Les
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unités lexicales qui présentent cette valeur du conditionnel de modalité sont relativement
limitées en nombre ( vouloir, souhaiter, désirer, aimer bien, aimer). Dans l’exemple,
(108) Je souhaiterais partici per au concours . – le conditionnel est orienté vers le
potentiel : l’énonciateur émet le souhait qu’il en soit ainsi à l’avenir.
L’expression du besoin ou de la nécessité est très proche de celle du souhait : cette notion est
exprimée en français par le ve rbe modal falloir , au conditionnel dans le cas de l’atténuation de
l’expression du besoin comme dans l’exemple :
(109) Il nous faudrait un peu d’huile ou peut -être du beurre.
L’injonction, l’ incita tion à agir, le conseil (qui ne sont que l’ expression d’un désir de
l’énonciateur de voir l’énonciataire agir) peuvent être modulés grâce au conditionnel d’un
verbe modal ( pouvoir, devoir) :
(110) Bon, je vois, vous n’avez pas d’appétit, mais vous pourriez manger une soupe.
Dans tous ce s exemples le conditionnel atténue l’assertion, marque le no n-engagement de
l’énonciateur ( et/ ou du locuteur) sur la voie de l’affirmation inconditionnelle et non
négociable de son désir.
b) l’expression d’une demande
Le conditionnel peut également atténuer la rudesse d’une question :
(111) « Et puis pense à mon nom, rappela Gloire, mes papiers. Bon, dit Lagrange, c’est
toujours compliqué mais je vais m’arranger. Qu’est -ce qui te ferait plaisir, comme nom ? »
(Les grandes blondes, Jean Echenoz, ch .10, p.91)
Le conditionnel instaure une relation de politesse entre les deux instances de l’énonciation, il
dit que l’énonciateur est prêt pour une négociation, qu’il est prêt à construire un monde
nouveau et qu’il place le monde actuel ( qu’il aurait pu d ésigner par un présent grammatical)
dans une situation incertaine, potentielle, dans laquelle l’énonciataire a un rôle décisionnaire à
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jouer ; par ce conditionnel, il invite l’énonciataire à reconstruire le monde avec lui, il lui laisse
une porte ouverte, ce qui ne ferait pas un présent de l’indicatif, cursif, actuel, décrivant le
monde tel qu’il est au moment de l’énonciation et ne laissant ainsi pas de place au
changement. Ainsi, dans l’exemple ci -dessus, Gloria peut choisir le nom qui lui plaît. Dans
l’exemple,
(112) « On n’a même pas parlé d’argent, dit quand même celle -ci vers Mantes -la-Jolie,
est-ce que deux cent mille vous iraient ? …Quatre cent mille, dit Gloire. Quatre cent mille, fit
Donatienne, d’accord. » (ch. 26, p.223), Gloria peut ne pas accepter la somme proposée, ce
qui est d’ailleurs le cas.
Un cas intéressant est celui des interro -négatives au conditionnel qui expriment une suggestion
(113) Ne pourrions -nous pas l’inviter ?
ou une véritable question avec prés upposit ion de signe contraire ( tu n’aurais pas… ?= je
pense que tu as / je pensais que tu avais) et l’énonciateur attend la confirmation de sa
présupposition ; le conditionnel de son côté, exprime le doute de l’énonciateur quant à la
validité de sa présuppositio n et la crainte qu’il a de constater, dans le réel, le contraire de ce
qu’il espère.
On peut observer que dans la grande majorité de ces exemples on a affaire à une modalisation
à deux niveaux, morphologique et lexical : sont employés, d’une part, le condi tionnel modal,
d’autre part, des verbes modaux, qui sont le support de ce conditionnel. Faut -il en déduire que,
en discours (au sens de G uillaume) et dans le discours ( au sens de Beneviste), quand on
modalise, on modalise le plus possible, afin de lever au maximum l’ambiguïté inhérente au
conditionnel entre irréel du présent et expression d’un souhait ?
En effet,
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(114) J’irais bien à Moscou ., peut être interprété comme un irréel du présent j’irais bien
à Moscou si j’avais le temps, mais, en l’abse nce explicite d’une situation conditionnante, il est
l’expression d’un souhait (j’irais bien à Moscou= j’aimerais aller à Moscou= j’ai envie
d’aller à Moscou) l’envie d’aller à Moscou est réelle, actuelle et présente, au moment de
l’énonciation. C’est la réalisation du souhait qui est reportée à un avenir plus ou moins certain
(l’incertitude est inhérente à l’avenir) et c’est que marque le conditionnel.
Pour ce qui est de l’expression du besoin, le conditionnel se fait l’interprète d’une
impossibilité de réalisation de l’acte au moment de l’énonciation, mais on tend vers cette
réalisation dans la mesure où le besoin, lui, est bien réel ; de même, l’expression polie du
vouloir jouxte avec le réel . L’expression du désir se fait relativement régulièrement au
conditionnel ; celle du besoin est au conditionnel ou au futur ou encore au présent en fonction
du degré d’irréalité/réalité du « pouvoir être réalisé » ; enfin, l’expression du vouloir poli
privilégie la réalité du vouloir plutôt que l’incertitude de la r éalisation du vœu, modalité
exprimée régulièrement par le conditionnel.
On peut expliquer l’emploi du conditionnel pour desservir ces valeurs textuelles par le fait
qu’elles sont proches de l’irréel, auquel est ordinairement assimilé le « mode » conditionn el.
En effet, si l’on dit que l’ on aimerait / voudrait un verre de vin, c’est qu’on ne l’a pas, si l’on
dit qu’ on irait bien à Moscou, c’est qu’on n’y est pas, si l’on dit qu’ il faudrait du dégrippant,
c’est qu’on n’en a pas. Cependant, l’énonciateur ne vi se pas en premier lieu l’expression de
l’irréalité, mais plutôt celle d’une prospective, qu’il envisage comme réalisable dans un avenir/
un futur plus ou moins proche. Bien entendu, l’avenir/ le futur relève également de l’irréel, je
dirais préférentiellem ent qu’il relève du « non-réel », il est plutôt une « potentialité ré alisable,
mais non réalisée » (Sémon 2014 :47) il est une promesse de réel.
37
3.2 Les valeurs pragmatiques du conditionnel
Selon Wikipédia , « la pragmatique est une branche de la linguistique qui s’intéresse aux
éléments du langage dont la signification ne peut être comprise qu’en connaissant le contexte
de leur emploi. Cet objectif est l’un des buts des études visant à mettre en évidence la
cohéren ce propre du langage naturel.» (https://fr.wikipedia.org./wiki/Pragmatique –
(linguistique)
Les énoncés contenant un verbe au conditionnel peuvent exprimer des actes de langage
directifs comme PROPOSER, SUGGĖRER et DEMANDER et des actes expressifs tels
SOUHAITER, OBJECTER et PROTESTER. (www.cls.upt.ro/files/buletin/2001/vlad.pdf)
Ces actes de langages peuvent être formulés de façon explicite ou implicite, dans des
contextes syntaxiques assertifs, interrogatifs ou exclamatifs.
3.2.1 Les actes directifs
• PROPOSER
Le locuteur pose dans son é noncé une action à réaliser et fait l’offre de réaliser lui –
même cette action au profit de l’interlocuteur ou de la réaliser en commun, au profit des deux.
L’interlocuteur peut accepter ou refuser cette offre.
(115) « Sans pour autant empêcher que les poul es du couvent, ne pourrait -on pas
souligner la mémoire lexicale de nos enfants, actuellement tenus de retenir treize façon
d’écrire le son on. » (Le Monde, 17.03.2001)
L’acte de langage peut être formulé de façon explicite, au moyen de verbes performatifs
comme PROPOSER ou OFFRIR.
(116) Je te proposerais une collaboration.
38
il peut également être implicite, étant réalisé par des verbes modaux (pouvoir) , par des
périphrase verbales ( faire mieux de, il vaudrait mieux, ce serait bien si, de), ou par des verb es
à sémantisme interne modal ( arranger, aller, intéresser, accepter ).
(117) Il n’y a personne pour contrôler, dit Angel.
(118) Nous pourrions vous accompagner. (Vian)
(119) ESTRAGON : – D’un autre côté, on ferrait peut-être m ieux de battre le fer
avant qu’il soit glacé. (Beckett)
(120) Il vaudrait mieux travailler ensemble.
(121) Accepteriez -vous de travailler avec moi ? (in Gancz et al. 1999)
Dans toutes ces phrases à statut énonciatif assertif ou interrogat if, le rôle du conditionnel est
de pré senter la proposition à manière la moins tranchante ou impérieuse. L’action qui
constitue l’objet de la proposition émise par le locuteur est une action virtuelle qui ne doit pas
constituer une contrainte pour son inte rlocuteur. On peut attribuer le même rôle à l’adverbe
peut-êre qui accompagne parfois le verbe et qui indique lui aussi une simple possibilité.
Une autre catégorie d’énoncés ayant la valeur d’une proposition est représentée par les
interrogations du type : Si nous allions nous promener ? (in Grevisse 1993), appartenant
surtout à la langue parlée. On a affaire ici à une phrase qui a pour origine une phrase
conditionnelle où, dans le langage populaire, le conditionnel remplace l’imparfait :
(122) Si qu’on irait croûter ? (Gyp, cit. Sandfel, in Grevisse 1993)
Un énoncé toujours interrogatif, mais contenant un conditionnel de forme négative, introduit
par l’adverbe interrogatif pourquoi, réalise également l’acte PROPOSER.
(123) Pourquoi on ne travaillerait pas e nsemble ? (in Gancz et al.199 9)
39
Le locuteur formule son énoncé de telle manière qu’on a l’impression que, si besoin était, il
serait prêt à contrecarrer les arguments que son interl ocuteur pourrait lui donner en défaveur
de sa proposition. On peut paraphra ser les propos de ce type par :
(124) Je ne vois aucune raison pour laquelle on ne travaillerait pas ensemble.
Dans le cadre d’un échange, l’acte PROPOSER figure le plus souvent, par sa nature, dans une
intervention initiative contenant la proposition que le locuteur A fait à son interlocuteur, et une
intervention réactive consistant en une acception ou un refus de la part de B :
(125) Mary : Je pourrais peut-être, quand même vous réciter un petit poème.
Mme Smith : Ma peti te Mary, vous êtes épouvantablement têtue. (Ionesco)
L’acte PROPOSER peut apparaître également dans une intervention réactive -initiative.
(126) M .Smith : – Il faudra leur faire un cadeau de noces. Je me demande lequel ?
Mme. Smith : -Pourquoi ne leur offrirons -nous pas un des sept plateaux d’argent dont
on nous a fait don à notre mariage à nous et qui ne nous ont jamais servi à rien ? (Ionesco )
Dans l’exemple ci -dessus on a affaire à un échange constitué d’une int ervention initiative
complexe ( formé des actes de langages ASSERTER et DEMANDER) et d’une intervention
réactive -initiative simple conten ant l’acte PROPOSER. B répond à la question de A par une
interrogation, qui implique une nouvelle intervention de A. Dans l’intervention de B, la
propos ition qu’il fait à A est suivie d’un commentaire qui fournit un argument en faveur de
l’action qu’il lui propose de réaliser ensemble.
• SUGGĖRER
Le locuteur, sachant ou supposant que l’interlocuteur se trouve dans une situation
défavorable, lui suggère d’exécuter une action qu’il pose dans son énoncé et qui pourrait
améliorer sa situation. L’interlocuteur est libre d’utiliser ou non cette suggestion.
40
La suggestion peut être exprimée par un conditionnel précédé de locutions ou expressions qui
expliciten t la position du locuteur, qui fait comme s’il était à la place de l’interlocuteur.
(127) Moi, à ta place, je ne lui dirais pas . (in Charaudeau 1992)
(128) Moi, je serais flic, je m’en vanterais pas. (ex.oral TV5)
Dans ces deux exemples, qui contiennent des conditionnels à la forme négative, on a affaire,
en fait, l’acte DĖCONSEILLER qui représente une suggestion de NE PAS FAIRE.
L’acte SUGGĖRER peut être réalisé également par la locution faire mieux de ou par les
verbes devoir ou pouvoir appliqués à l’i nterlocuteur, au conditionnel.
(129) Au lieu de regarder voler les mouches tandis que je me donne tout ce mal… vous
feriez mieux de tâcher d’être plus attentive. (Ionesco)
(130) Tu devrais remonter ce bouton -là. (Queneau)
Avec le verbe devoir la suggestion a un caractère plus fort et le degré d’implication du
locuteur et d’interlocuteur est plus grand.
La suggestion peut être contenue aussi dans une phrase interrogative -négative introduite par
POURQUOI et ayant le verbe au conditionnel.
(131) – Eh bien ! Pourquoi n’ iriez-vous pas sur la rivière ? (Fournier)
Dans un échange, l’acte SUGGĖRER se trouve généralement dans une intervention initiative :
(132) HELICON : Ne t’offense pas Caïus, de ce que je vais te dire. Mais tu devrais
d’abord de reposer.
CALIGULA, s’asseyant et avec douceur : Cela n’est pas possible, Hélicon. Cela ne sera plus
jamais possible. (Camus)
Ici la suggestion est présente dans une intervention complexe où, dans un énoncé préliminaire
qui annonce l’acte et qui sert de « désarmeur » (Kerbrat -Orecchioni 1996), le locuteur A
anticipe une réaction négative possible de la part du destinataire et tente de la neutralis er.
41
L’acte SUGGĖRER s’enchaîne sur ce premier énoncé au moyen de la conjonction mais qui,
d’après le classement de J.M.Adam, est un mais phatique qui « sert à installer le dire »
(Cadiol, apud J.M Adam 1990). Dans l’intervention réactive de B on a affaire à un r efus de
celui -ci de prendre en compte la suggestion que A vient de lui faire.
Le même acte de langage peut apparaître dans une intervention réactive initiative :
(133) Le professeur : Je n’admets pas vos insinuation s. Je sais parfaitement comment
me cond uire. Je suis assez vieux pour cela.
La Bonne : Justement, Monsieur. Vous feriez mieux de ne pas commencer par
l’arithmétique avec Mademoiselle. L’arithmétique ça énerve.
Le professeur : Plus à mon âge. Et puis de quoi vous mêlez -vous ? (…) ( Ionesco)
Dans cet exemple, tout en renforçant l’idée que A vient d’émettre ( je sais parfaitement
comment me conduire, car je suis assez vieux), B s’en sert pour donner une autre orientation
argumentative à son contenu et aboutit ainsi à formuler une suggestion suivie d’une
explication, suggestion qui se heurte au refus irrité de B de la prendre en considération.
• DEMANDER
Le locuteur, se trouvant dans une situation défavorable, demande à l’interlocuteur de
réaliser une action pour l’aider à sortir de la situation en question. La requête peut être
formulée de manière explicite au moyen des verbes de modalité au conditionnel, appliqués au
locuteur, dans une phrase assertive.
(134) Je voudrais une explication.
Je te demanderais bien de m’expliquer. (in Gancz et al. 1999)
Dans des phrases interrogatives comportant des verbes tels avoir, pouvoir, vouloir , à la II -ème
personne, le conditionnel exprime une demande implicite réalisant ainsi un acte indirect :
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(135) Tu aurais un peu de lait ?
(136) Tu pourra is me passer le sel ?
(137) Accepteriez -vous de lui parler ?
Ces phrases perdent leur valeur interrogative pour exprimer indirectement une demande. Leur
valeur littérale directe étant remplacée par une valeur dérivée indirecte, nous pouvons dire
avec Kerba t-Orecchioni que ces phrases sont des « tropes illocutoires », appellation fondée
sur le mécanisme des tropes comme la métaphore, qui remplacent le sens littéral, par le sens
figuré. (Kerbat -Orecchioni, apud Riegel et al. 1998)
Dans le cadre d’un échange, ces types d’énoncés peuvent remplir une fonction illocutoire
initiative ou réactive :
(138) CHEREA : (…) ( Au vieux patricien) Cela ne te ferait rien de ne pas claquer des
dents ainsi ? J’ai ce bruit en horreur.
LE VIEUX PATRICIEN : C’est que…
CHEREA : Ce m ot-là révèle un faible.
LE VIEUX PATRICIEN : Cela ne te ferait rien de ne pas faire de la philosophie ? Je l’ai en
horreur.
3.2.2 Les actes expressifs
• SOUHAITER
L’acte SOUHAITER représente une réaction du locuteur déclenchée par une situation
de « manq ue » qu’il voudrait voir comblé. L’objet de son désir intéresse un bénéficiaire qui
peut être l’interlocuteur, un tiers ou l’énonciateur lui -même.
Le souhait peut être configuré de façon explicite au moyen des verbes modaux comme
vouloir, aimer, plaire, ou de la locution « avoir envie de », au conditionnel.
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(139) J’aimerais énormément une nouvelle maison.
(140) J’aurais envie d’une glace.
(141) Qu’il sache la vérité, je ne voudrais que ça.
Il peut également avoir une configuration implicite, auquel cas o n a affaire à un acte expressif
indirect :
(142) Je donnerais n’importe quoi pour une maison comme celle -ci !
• OBJECTER ET PROTESTER
Dans certains types d’échanges, les énoncés au conditionnel ayant une fonction
illocutoire réactive, peuvent servir à exprimer l’étonnement, le désaccord, l’objection et même
une attitude de protestation que le locuteur prend vis -à-vis des paroles de son interlocuteur.
Dans une réaction de type diaphonique l’énonciateur reprend le contenu propositionnel de la
phrase de son interlocuteur, contenu qu’il envisage en tant que simple hypothèse dont il met en
question l’actualisation, ou qu’il refuse même d’accepter comme actualisable. Ce type
d’intervention réactive implique donc une reprise, renvoyant à la situation évoquée dans
l’intervention initiative d’un locuteur A à travers l’acte métalinquistique RĖPĖTER, et une
mise en discussion. Du fait qu’il exprime la distanciation, la non adhésion du locuteur par
rapport aux faits évoqués dans un énoncé antérieur, on pourrait dir e que le conditionnel a, dans
ce cas, un fonctionnement discursif polémique.
• OBJECTION
Dans ce cas l’échange comprend une intervention initiative de A représentée par une
phrase assertive ou interrogative, et une intervention réactive de B qui consiste dans une
44
phrase interrogative introduite par le morphème interrogatif POURQUOI ou par une
expression synonyme, et ayant le verbe au conditionnel.
(143) – Ça va ?
– Pourquoi ça irait pas ?
Sevrais : – Et Souplier, au moins, on ne le renv oie pas ?
L’Abbé : – Pour quel motif le reverrait -on ? J’ai longuement parlé de votre affaire avec M. le
Supérieur hier soir. C’est à peine s’il a été question de Souplier . (Montherlant)
L’adverbe interrogatif pourquoi n’a pas, dans ce contexte, de sen s final ou causal. La question
porte sur la pertinence des mots que A a employés. C’est pourquoi on pourrait paraphraser les
énoncés de B par : Pourquoi veux -tu que ça n’aille pas ? / Pourquoi voulez -vous qu’on le
renvoie ? Cela nous prouve le fait que B m et en cause la pertinence de l’énoncé de A tout en le
contraignant à assumer et à justifier ses paroles.
Des fois les énoncés de ce type sont introduits par un connecteur pragmatique tel et ou mais
qui insiste sur la mise en question du propos que A vient de tenir.
(144) ESCARTEFIGUE : (…) -Dis donc, César, moi j’ai comme l’impression que tu
attends le facteur ?
-Moi, j’attends le facteur ? Et pourquoi j’ attendrais le facteur ? (Pagnol)
CLAUDINE (effrayée) : -Mon Dieu ! C’est peut -être un huissier !
HONORIN E (indignée) : -Mais pourquoi ce serait un huissier ? moi je dois rien à
personne ! (Pagnol)
• PROTESTATION
L’acte PROTESTER apparaît dans des échanges contenant une intervention initiative
du locuteur A qui prête à B l’intervention de faire quelque chos e ou prétend que B a fait
45
quelque chose, et une intervention réactive de l’interlocuteur B qui reprend le prédicat de
l’intervention de A tout en évoquant en mettant en question la situation qu’on y présente, B
envisage le contenu de cette intervention com me une hypothèse non actualisable qu’il rejette
avec véhémence :
(145) – Quoi ! Je souffrirais qu’on cagot de critique.
-Vienne usurper céans un pouvoir tyrannique… (Molière, in Florea 2000)
(Vous croyez que je souffrirais… !)
Conclusions partielles
Le conditionnel atténue les actes directifs proposer, suggérer et demander.
Il constitue également l’une des marques linguistiques de l’acte expressif souhaiter .
En réalisant les actes objecter et protester il indique la distance que le locuteur prend vis -à-vis
d’un contenu asserté dans un énoncé antérieur, ayant, en l’occurrence, un fonctionnement
discursif polémique.
46
CHAPITRE IV
Les difficultés dans l’interprétation du conditionnel
Il y a beaucoup de difficultés dans l ’interprétation du conditionne l parce qu’on peut le
regarder comme faisant partie du mode indicatif ou un mode à part. Il a deux formes, présent
et passé. Il a des valeurs temporelles et des valeurs modales. Morphologiquement, le
conditionnel français est formé sur la ba se du radical d u futur simple ( Bescherelle 2012 :136-
137), auquel s’ajoute « la désinence spécifique du futur » -r- suivie par les désinences de
l’imparfait de l’indicatif –ais, -ais, -ait, -ions, -iez, -aient. Dans certaines grammaires le
conditionnel est appelé « la fo rme en –rais » (Riegel et al 2014 :554-555). Sur le plan
temporel, le conditionnel présent situe le procès au présent ou au futur, le conditionnel passé
au passé. De plus, le conditionnel sert à « exprimer un futur vu à par tir d’un moment passé » :
quand le point de l’énonciation se situe au passé, le conditionnel présent a la même valeur
temporelle qu’à le futur simple dans un énoncé situé au présent et le conditionnel passé a la
même valeur qu’à le futur antérieur. Selon la concordance des temps, les form es du
conditionnel se substituent aux formes du futur dans un discours indirect. Sur le plan modal, le
conditionnel sert à exprimer une valeur non -factuelle (épistémique ou éventuelle), une
hypothèse (potentiel ou irréel), un état de choses imaginaire.
R.L Wag ner et J. Pinchon affirment que : « Pas plus que l’imparfait n’est à proprement,
parler un temps du passé, le conditionnel n’est un temps de l’avenir », (Grammaire du
français classique et moderne 1960 : 360)
Le conditionnel peut envisager l’avenir et en ce cas le conditionnel s’oppose au futur. Le
conditionnel présente le procès a vec une surcharge d’hypothèse. Selon G. Guillaume ; c’est un
futur hypothétique, « je le ferais encor, si j’avais à le faire » (Corneille )
47
ou le conditionnel peut être indép endant de toute condition :
(146) « Quoi ! Vous iriez dire à la vieille Emilie
Qu’à son âge il sied mal de faire la joie,
Et que le blanc qu’elle a scandalisé chacun ? »
(Molière )
Mais il peut aussi engager le présent, comme il ressort des cas où il est déterminé par des
adverbes ou des locutions adverbiales telle que en ce moment, maintenant. R.L Wagner et J.
Pinchon ; (1960 :360)
(147) « Je disais à Bigillon, en philosophant comme notre habitude.
En ce moment, on pardonnerait à tous ses ennemis.
-Au contraire, dit Bigillon, on s’approcherait d’eux pour les vaincre. »
(Stendhal )
Damourette et Pichon (1936) considèrent que le conditionnel a le même c aractère
fondamental que l’imparfait de l’indicatif. Il sert à traduire des choses conçues strictement
comme éventuelles et que, comme telles, on n’intègre pas à son actualité présente.
Un personnage à qui l’on a demandé quelque chose et qui, dans un élan, répond « je le fais ! »
ou « je le ferais », s’engage ; cette action, il la voit déjà faite ou il s’imagine le réalisant, et
dans ce dernier cas il oublie tout ce qui peut s’o pposer à son accomplissement. S’ il répond « je
le ferais », il laisse cette acti on soumise à toute l’incertitude de l’avenir et, la concevant ainsi,
cette différence suffit à créer entre lui et elle une distance, un certain éloignement.
Beyle et Bigillon, en train de philosopher, conçoivent une situation « éventuelle », par
hypothèse, toute différente de celle dans laquelle ils se trouvent. Les conditionnels dont ils se
servent pour formuler leur comportement sont comparables, en tout point, à ceux qui servent à
des enfants dans un jeu où ils s’imaginent tenir un rôle :
48
(148) « Moi, je serais le voleur, tu le gendarme. »
On peut donc, dans ces emplois, définir le conditionnel comme éventuel.
4.1 Le conditionnel et l’imparfait
Le conditionnel possède avec l’imparfait les morphèmes de flexion –ais, -ais, -ait, –
ions, -iez, -aient et c’est la raison pour laquelle on peut avoir une certaine confusion. Cette
idée peut être soutenue par la conception de Willemet ( 2001) qui considère impératif de faire
valoir l’attachement sémantique du conditionnel avec l’imparfait dans toute étude du
cond itionnel. Le conditionnel possède les terminaisons cumulées des deux tiroirs du mode
indicatif, l’imparfait et le futur et l’imparfait retrouve les mêmes valeurs que le conditionnel
comme l’imparfait ludique, l’imparfait hypocrostique, l’imparfait de polit esse ou
d’atténuation. Souvent dans ces contextes, on peut substituer le conditionnel à l’imparfait.
« Il est difficile de ne pas retrouver dans le conditionnel d’une part la marque de l’imparfait et
d’autre part la marque / R/ du futur… Ceci veut dire q u’au point de vue morphologique, le
conditionnel dit présent a tout l’air d’être au futur imparfait et donc appartenir aux temps de
l’indicatif. Car si le futur est un temps de l’indicatif et l’imparfait un autre temps de
l’indicatif, on ne voit pas commen t la combinaison de ces deux temps de l’indicatif pourrait ne
pas appartenir aussi au mode indicatif. » (Vetters, 1996 : 38)
En traitant la dimension modale de l’énonciation, Maingueneau ( 1991) s’attache à dire que
l’indicatif est un mode qui accepte la modalisation avec l’imparfait et le futur surtout. De fait,
il serait pertinent que le conditionnel soit considéré comme un temps indicatif, surtout que
l’imparfait el le conditionnel peuvent se substituer l’un à l’autre dans des phrases comme :
(149) J’étais/ serais le soldat et toi mon comandant.
(150) Je voulais/ voudrais te demander un service.
49
J. Damourette et E.Pichon donnent à l’imparfait et au conditionnel les appellations suivantes :
toncal et toncal futur. Ils définissent le toncal comme « l’aband on du repérage par rapport au
moi- ici-maintenant. » (1936 : 226) Les deux tiroirs dépendent, selon eux, d’un plan toncal
différent du moment de l’énonciation. En insistant sur le non -Moi, L. Abouda (2001)
considère que tous les emplois ( journalistique, at ténuatifs et polémiques) du conditionnel ont
en commun la valeur de base suivante : la non -prise en charge par le locuteur de son énoncé.
P.P Haillet qui répartit les emplois du conditionnel en trois catégories fondamentales :
conditionnel temporel, condit ionnel d’hypothèse, conditionnel d’altérité énonciative. Il donne
au conditionnel un invariant c’est la non -intégration du procès à la réalité du locuteur.
L’auteur soutient que :
« Dans les assertions du premier type, le procès est donné à voir comme ult érieur à un repère
passé. La seconde catégorie est constituée par celles qui représentent le procès en corrélation
avec un cadre hypothétique introduit par même, si ou paraphrasable par une structure en
même, si. Entrent dans la troisième classe celles qui sont interprétées comme une version
« mise à distance » de l’assertion correspondante au passé composé, au présent ou au futur
simple. A chaque catégorie correspond ainsi une manière spécifique de représenter le
procès. » (2002 : 17)
La possibilité pour l e conditionnel d’exprimer la postériorité par rapport à un repère précis est
associée à sa terminaison en –r qui ressemble au futur, exprimant la postériorité par rapport à
présent, de même le conditionnel exprime l’avenir par rapport au passé.
Par exemple , dans les phrases :
(151) Je crois que tu viendra s/ Je crois que tu viendrais.
– la ressemblance morphologique avec l’imparfait ne peut pas être liée à l’expression
temporelle mais modale.
50
D’ailleurs l’imparfait avec si, comme le conditionnel peut se tr ouver dans un contexte de
suspension de jugement selon Gosselin, défini de deux manières différentes :
« […] soit c’est la force de la validation qui est nulle […] et l’on obtient la v aleur
transmodale du possible ( comme indétermination ; soit on admet que la prédication est
validée selon un degré déterminé, mais que le locuteur se dissocie du jugement porté […]. Il y
aurait alors non plus la suspension de la validation mais de l’engagement du locteur ».
(Gosselin, 2005 : 157)
Ce que Haillet appelle le co nditionnel d’altérité énonciative peut être exprimé par l’imparfait
dans ce qu’on appelle imparfait ludique, hypocorstique, etc. C’est ce que Gosselin appelle la
suspension de l’engagement du locuteur. En outre, l’imparfait et le conditionnel sont liés
d’une manière syntaxique que les co nstructions hypothétiques avec même, si.
L’imparfait comme le conditionnel peuvent être présents dans des énoncés exprimant le
potentiel ou l’irréel. C’est l’expression de la modalité qui est commune aux deux tiroirs du
mode indicatif. Le potentiel ou l’irréel sont des effets de sens possibles pour les résolutions de
conflits générés par les valeurs aspectuo -temporelles exprimées par ces tiroirs et les autres
marqueurs de temps et d’aspect dans le contexte.
Prenons par exemp les une ph rase conditionnelle concessive et on fait attention au rôle de
« si » :
(152) S’il est peu sociable, il a un cœur d’or. (Variel, 1982 :8)
51
4.1.1 Le rôle de si
Si permet à l’énonciateur principal de supposer la réalité de « il est peu sociabl e »
(admettons que…), puis de poser cette supposition comme la condition de l’énonciation de « il
a un cœur d’or ». On pourrait faire la paraphrase suivante :
(153) Admettons qu’il soit peu sociable, il faut alors ajouter qu’il a un cœur d’or.
Cette analy se fonctionne aussi avec les phrases hypothétiques. Soit :
(154) Si Pierre vient, Marie sera heureuse.
L’énonciateur principal suppose la réalité de « Pierre vient », qu’il pose ensuite comme la
condition de l’énonciation « Marie sera heureuse » :
(155) Supposons que Pierre vienne, alors on peut penser que Marie sera heureuse.
4.1.2 Le rôle du conditionnel
Le conditionnel, du fait de sa valeur d’ultérieur du passé, impose que l’on voie le
procès de l’apodose comme n’étant pas assumé par l’énonciateur pri ncipal, mais par un
énonciateur secondaire situé dans le passé. La dissociation énonciative qu’il implique dans
l’apodose entraîne aussi dans la protase un dédoublement énonciatif :
-l’énonciateur principal n’assumant pas Q, il ne peut pas assumer la réali té de P qui
conditionne Q. Ainsi, dans l’exemple,
(156) Si Pierre venait la voir demain, Marie serait heureuse.
le conditionnel implique que l’énonciation de la situation de l’apodose « Marie sera heureuse »
soit passé. Le contexte demande alors dans la pr otase « l’emploi d’une forme capable
d’exprimer cette méditation énonciative passé ». (http://praxematique.revues.org.2817 )
On constate dans les phrases hypothétiques [si IMP, COND] l’effet de moindre pro babilité qui
est produit par le conditionnel. Ce temps impose que « l’énonciateur principal se défausse de
52
la responsabilité de l’énoncé sur un énonciateur situé dans le passé » (Vuillaume, 1999 :109).
De fait, en prenant de la distance avec son énoncé, l’ énonciateur principal rend l’événement
qu’il décrit moins probable. Ce n’est donc pas l’imparfait qui est responsable de l’effet de
moindre probabilité, c’est le conditionnel.
4.1.3 Le rôle de l’imparfait
Sous l’action conjuguée de si et du conditionnel, l’imparfait est préférentiellement
employé. « Grâce à sa valeur non -incidente qui le rend permissif au dialogisme et grâce à sa
valeur passé, l’imparfait peut poser l’énonciation de la situation dans la protase comme
antérieure à l’énonciation de la phrase hypothétique ». (Adeline Patard : L’imparfait dans les
phrases hypothétiques [Si IMP, COND] : pour une approche aspectuo -temporelle, 2006 :12)
Reprenons l’exemple :
(157) Si Pierre venait la voir demain, Marie serait heureuse.
L’imparfait y situe dans le passé, non pas le procès venir (celui -ci peut appartenir à l’époque
présente ou future), mais l’énonciation « Pierre vient ». Cette explication dialogique semble à
première vue contre -intuitive vis -à-vis de l’interprétation qu’on peut avoir des énoncés
hypothétiques.
En employant l’imparfait après si, « on permet également de reconduire dans la protase l’effet
de moindre probabilité produit par le conditionnel de l’apodose : l’énonciateur principal se
défausse également sur un autre énonciateur situé dans le passé. » (Adeline Patard :
L’imparfait dans les phrases hypothétiques [Si IMP, COND] : pour une approche aspectuo –
temporelle, 2006 :12)
En bref, l’imparfait est dialogique dans les phrases hypothétiques [Si IMP, COND] et possède
bien ici comme ailleurs la valeur aspectuo -temporelle [+passé] et [ -incidence].
53
Avant de conclure, il est nécessaire de revenir sur le sens de potentiel ou d’irréel du présent
qu’on attribue généralement à l’imparfait dans cet emploi. Celui -ci procède d’une interaction
complexe e ntre l’imparfait et son contexte et en fonction du contexte, la phrase hypothétique
[Si IMP, COND] aura tantôt une interprétation de potentiel , tantôt une interprétation d’irréel
du présent :
• (i) lorsque le contexte implique que l’événement supposé appar tient à l’époque future ou
induit un contexte d’ignorance, le fait décrit dans la protase est vu comme potentiel, c’est -à-
dire comme pouvait avoir lieu dans le présent ou le futur ;
• (ii) considéré comme irréel et comme ne s’étant pas produit dans l’époq ue présente.
L’imparfait n’est donc pas responsable à lui seul des sens potentiel ou irréel qu’on lui impute
souvent dans les phrases hypothétiques. Il s’agit là d’effets de sens produits en interaction
avec le contexte.
L’imparfait dans les phrases condi tionnelles d’hypothèse peut passer par une conception
aspectuelle et temporelle de celui -ci mise en relation avec son aptitude au dialogisme. Le sens
modal qu’on lui attribue généralement n’est alors qu’un effet produit par son interaction avec
le contexte et par l’interprétation dialogique qui en découle. Les différents aspects de cette
interaction agissent de la façon suivante :
• si suppose la réalité de P et pose celle -ci comme la condition de l’énonciation de Q ;
• le conditionnel signale que le locu teur-énonciateur principal se défausse de l’assertion du
procès sur un énonciateur antérieur ;
• l’imparfait s’interprète, sous l’action de si et du conditionn el, dialogiquement et implique la
médiation passée d’un énonciateur antérieur : l’énonciateur pr incipal n’assumant pas Q
(contrainte imposée par le conditionnel), il ne peut assumer la réalité de P qui conditionne Q
(contrainte imposé par si).
54
Les effets modaux actualisés sont alors au nombre de trois :
• le sens modal hypothétique exprimé par si : l’énonciateur principal suppose la réalité de la
situation de la protase mais sans se prononcer sur cette réalité ;
• l’effet modal de moindre probabilité liée à la dissociation énonciative qu’entraîne l’emploi
du conditionnel dans l’apodose ;
• l’effet mo dal de potentiel ou d’ irréel déterminé par les informations contextuelles sur la
localis ation du procès dans le temps ( époque présente ou future) et/ou par un contexte
d’ignorance.
Donc, l’imparfait n’a rien de « modal » dans les phrases hypothétiques [Si IMP, COND], mais
il participe avec le contexte à la production d’effets de sens modaux. La difficulté pour
expliquer l’emploi de l’imparfait en phrase hypothétique tenait essentiellement à
l’appréhension du phénomène dialogique dans ce tour.
4.2 Le conditionnel et le futur
Le futur et le conditionnel sont très souvent mis en parallèle par les linguistes : ils ont
(i) une origine et (ii) une évolution actuelle similaires.
(i) Ces deux formes sont construites morphologiquement de la même fa çon. Elles sont
issues d’une périphrase bas -latine qui concurrence la forme synthétique classique : infinitif du
verbe suivi de habere au présent pour le futur, à l’imparfait pour le conditionnel. Le passage
du latin aux langues romanes s’effectue par la g rammaticalisation de habere qui perd son
autonomie accentuelle ainsi que son statut de mot à part entière pour devenir une désinence
(Hopper et Traugott 1993) :
Futur
cantare habeo > cantar aio < chanter ai
55
cantare habet > cantar at < chanter a
Conditi onnel
Cant are habebam > cantar ea > chanter eie > chanter oie > chanter ais
cantare habebat > cantar eat > chanter eit>chanter oit > chanter ait
(ii) Le futur comme le conditionnel, qui fonctionnent depuis l’ancien français comme
formes synthétiques, sont conc urrencés par des formes périphrastiques construites sur la
grammaticalisation du verbe de mouvement aller, au présent pour le premier, à l’imparfait
pour le second, ce qui semble renouveler, sur des bases similaires, la substitution forme
synthétique/forme périphrastique qui s’est produite en bas latin :
Futur : il pleuvra/ il va pleuvoir
Conditionnel : il pleuvrait/ il allait pleuvoir
Le futur et le conditionnel ont une structure morphologique – « qui détermine leur valeur en
langue – à la fois identique : l’affixe –r- comme marqueur d’ultériorité et différente : l’affixe
de présent –a qui marque que l’ultériorité du procès se construit à partir de t 0, et donc à
partir du locuteur -énonciateur E 1pour ce qui est du futur ; l’affixe d’imparfait –ait qui marqu e
que l’ultériorité se développe à partir d’un moment situé dans le passé ( t n-1), et donc à partir
d’un autre énonciateur e 1pour ce qui est du conditionnel. » (Sophie Azzopardi et Jacques
Bres- Temps verbal et énonciation. Le conditionnel et le futur en f rançais : l’un est dialogique,
l’autre pas souvent).
Nous faisons l’hypothèse que ce sont cette identité et cette différence temporelle et
énonciative qui sont à l’origine tant des similitudes que des différences d’émploi des deux
formes.
56
On va commencer par les similitudes qui apparaissent de façon parallèle ent re le futur et le
conditionnel en discours rapporté ( indirect, indirect libre) , en emploi narratif , dans les tours
hypothétique , de mitigation et d’indignation .
4.2.1 Discours rapporté : discours indirect
Toutes les grammaires remarquent le parallélisme, souvent prétexte à des exercices scolaires
de transposition, entre :
(158) Marie elle me dit qu’elle viendra me voir.
(159) Marie l’autre fois elle m’a dit qu’elle viendrait me voir.
Si dans les deux cas l’ultériorité s’origine à partir d’un acte de parole différent de celui du
locuteur -énonciateur puisque nous sommes en discours rapporté, il convient de noter la
différence de fonctionnement suivante : dans le cas du futur en ( Marie elle me dit qu’elle
viendra me voir.), cet acte de parole rapporté est représenté comme se passant à t 0, dans une
forme de contemporanéité avec l’acte de parole citant ; l’ultériorité du procès venir se calcule
à partir de E 1 / t0, le procès se voit donc obligatoirement situé déictiquement dans le futur du
locuteur -énonciateur E 1 ; dans le cas du conditionnel en ( Marie l’autre fois elle m’a dit qu’elle
viendrait me voir. ), cet acte de parole rapporté est représenté comme se passant
antérieurement à t 0 ( ce qu’explicitent le passé composé, et la locution adverbiale l’autre fois ) :
l’ultériorité du procès venir se calcule à partir de t n-1, le procès est situé anaphoriquement
comme ultérieur à l’acte de parole de l’énonciateur e 1, et n’est pas repéré par rapport à E 1/ t0,
de sorte que le contexte peut ajouter une référence temporelle qui le situe aussi bien dans le
passé que dans le présent ou le futur de E 1 :
(160) Marie l’autre fois elle m’a dit qu’elle viendrait me voir jeudi dernier /
aujourd’hui / jeudi prochain.
57
Du fait de leur structure temporelle et énonciative différente, l’ulériorité mise en œuvre par le
futur est d’ordre déictique ; celle mise en œuvre par le conditionnel, d’ordre anaphorique. Ce
qui rend compte également de ce que, en discou rs direct, on use du futur pour signifier la
simple ultériorité, mais non du conditionnel :
(161) Marie elle me dit /m’a dit : « Je viendrai ? / viendrais te voir ».
Remarquons qu’il arrive parfois que le futur soit employé en lieu et place du conditionnel , plus
attendu :
(162) Il pensait que l’avenir de la France est dans l’armée mettra fin aux désordres,
au travail des meneurs qui menace la propriété, les talents individuels.
(Aragon, Les Voyageurs de l’impériale )
Ce qui produit un effet de sens qui peut être interprété de deux façons : soit nous sommes en
présence d’une forme de discours direct ( très) libre : malgré la subordination syntaxique ( il
pensait que P), l’ultériorité se calcule, comme dans le discours direct, à partir de l’acte
énonciatif de e 1 dont le discours est rapporté ; soit le locuteur -énonciateur E 1 ( ici le narrateur)
s’approprie la pensée de e 1 parce qu’il en partage le bien -fondé, et se substitue à lui :
l’ultériorité se calcule d éictiquement par rapport à lui.
4.2.2 Discours rapporté : discours indirect libre
Complémentairement à l’emploi précédent, on trouve, en discours indirect libre, pour
signifier l’ultériorité à partir d’un acte de parole implicite différent de celui du lo cuteur, le
futur en contexte de présent ; le cond itionnel en contexte de passé.
On donne deux exemples :
58
(163) Napoléon voit la faute et s’empresse d’en profiter : il donne à Ney l’ordre verbal
de partir, avec 42 0000 hommes, par la chaussée de Bruxe lles à Charleroy, et de ne s’arrêter
qu’au village des Quatre -Bras. Là, il contiendra les Anglais, tandis que Napoléon battra les
Prussiens avec les 72 000 hommes qui lui restent. Le maréchal part à l’instan t même. (Dumas,
Napoléon )
(164) Il essayai t en vain de faire le vide dans sa tête. Ce soir, quand il verrait Paule,
elle aurait lu. (Beauvoir , Les Mandarins )
En ( 163 ), l’ultériorité des futurs se calcule énonciativement à partir d’un énonciateur e1,
correspondant à l’actant Naploléon, et tempor ellement par rapport à un t 0 fictif, si l’on
considère que, dans cet emploi historique, le présent projette le passé des événements dans le
présent de leur narration ; l’ultériorité des conditionnels en ( 164) se calcule énonciativement à
partir d’un énonc iateur e 1, correspondant à l’actant il, situé dans le passé, c’est -à-dire à partir
du repère temporel t n-1.
4.2.3 Tour narratif (ou historique)
Le futur comme le conditionnel peuvent être employés en contexte narrati f passé
poursignifier la relation de pr ogression :
(165) Eddy avait rejoint la maison familiale en 1946. Il dirigera cette banque de 1970 à
1975. Après en avoir quitté la direction, il travaillera dans la banque deux jours par semaine,
pendant des années. On le voyait assis devant le bureau Lou is XV […] (Le Monde, 24 janvier
2009)
(166) Au fil des ans, le mention « Live at the Village Vanquard» est devenue un label de
qualité indiscutable. Pourtant à l’origine, ce sous -sol n’était nullement destiné à prés enter des
musiciens de jazz [.. .].
59
Le Vil lage Vanquard amorcerait un tournant en 1941 accueillant les bluesmen Leadbelly et
Josh White. L’année suivante, les Monday Night sessions débutèrent […] ( Jazzman, avril
2009)
Dans ce tour, les deux temps sont interchangeables :
(167) Eddy avait rejoin t la maison familiale en 1946. Il dirigera it cette banque de 1970
à 1975. Après en avoir quitté la direction, il travaillera it dans la banque deux jours par
semai ne [.. .].
(168) Au fil des ans, le mention « Live at the Village Vanquard» est devenue un l abel de
qualité indiscutable. Pourtant à l’origine, ce sous -sol n’était nullement destiné à prés enter des
musiciens de jazz [.. .].
Le Village Vanguard amorcera un tournant en 1941 en accueillant les bluesmen Leadbelly et
Josh White.
– il arrive même parfoi s qu’ils alternent :
(169) Par la suite, il rejoindrait son vieux rival Gérard Pomeyrol et ces deux hommes
porteront très haut le renom de l’athlétisme qui à l’époque était un sport majeur en Dordogne.
(Sud Ouest 2005, corpus E. Labeau)
D’après Soph ie Azzopardi et Jacques Bres dans l’article – Temps verbal et énonciation. Le
conditionnel et le futur en français : l’un est dialogique, l’autre pas souvent ), dans ce type
d’emploi, le futur et le conditionnel se signalent par trois traits :
– ils sont r emplaçable par un temps du passé ( selon le cas : passé simple, passé composé,
imparfait (narratif), imparfait prospectif) :
(170) Le Village Vanguard amorça/ amorçait/ allait amorcer un tournant en 1941.
– la référence du procès qu’ils actualisent ne peut se situer que dans le passé :
(171) Le Village Vanguard amorcerait demain un tournant en 1941.
60
– ils n’admettent pas la modalisation de l’énoncé par un adverbe épistémique du type peut –
être ;
(172) Le Village Vanguard amorcerait peut -être un tournant en 1941.
Dans ce tour, qui n’apparaît que fin XVIIIe- début XIXe (Bres 2012), l’instruction d’ultériorité
ne se construit plus à par tir d’une instance subjective ( E1 pour le futur, e1 pour le conditionnel)
mais inscrit objectivement le procès dans le passé, e n le mettant en perspective à partir d’un
précédent procès. L’interchangeabilité comme alternance possible des deux temps dans un
même énoncé s’explique par cette commune émancipation contextuelle de l’origine subjective
du calcul de l’ultériorité.
4.2.4 Hypothèse
Le futur et le conditionnel sont d’usage dans l’apodose des tours hypothétiques Si P,
Q :
(173) Si elle me connaît un amoureux, elle se moquera de moi… !
(174) Si elle me connaissait un amoureux, elle se moquerait de moi… ! (Balzac, La
Cousine Be tte)
Les grammaires notent que le tour au futur relève du potentiel, alors que celui au conditionnel
relève, selon le contexte, de l ’irréel du présent ou du potentiel.
Donc, si le procès au futur, soumis à l’hypothèse de la protase, ne peut se réaliser qu e dans le
futur, c’est que l’ultériorité se calculent dans ce cas à partir de E 1. Si le procès au conditionnel
a une référence temporelle imprécise, et peut concerner, en fonction du co(n )texte, aussi bien
le présent ( irréel du présent) que le futur ( poten tiel), c’est que l’ultériorité se calcule
anaphoriquement à partir d’un autre énonciateur e 1. Le conditionnel, par lui -même, ne situant
61
pas le procès par rapport à E 1, c’est éventuellement un circonstant comme aujourd’hui qui
imposera le sens d’irréel du p résent comme on voit dans l’exemple ci -dessous :
(175) Si aujourd’hui elle me connaissait un amoureux, elle se moquerait de moi… !
– ou comme demain, qui orientera vers la lecture potentielle :
(176) Si demain elle me connaît un amoureux, elle se moquera de moi… !
– on perçoit cependant entre les deux une différence de sens : le procès se moquer apparaît
plus probable au futur qu’au conditionnel. Ce que nous expliquons ainsi : au futur, l’ultériorité
de se moquer se détermine à partir du locuteur -énonciate ur E 1 situé à t 0 ; au conditionnel, elle
se calcule à partir de e1 situé à t n-1. L’effet de sens de moins grande probabilité du
conditionnel procède de la distance temporelle et de l’altérité énonciative dont ce temps est
porteur, ce que confirme le fait q ue la protase est à l’imparfait dans un cas, au présent dans
l’autre.
4.2.5 Mitigation
Le futur comme le conditionnel produisent dans certaines énoncés un effet de sens
identifiable comme de politesse ou d’atténuation ( Vet et Kampers -Manhe 2001, Vetters 2 001,
Patard et Richard 2010) :
(177) Le futur chanoine re tira vivement son binocle et le brandit :
Je ne vous conseillerai rien que de simple, dit -il. Premièrement, vous allez entrer
derrière moi, vous vous excuserez de votre mieux. (Bernanos, Sous le soleil de Satan)
(178) Appel téléphonique pour réserver dans un restaurant :
RESTAURATEUR : -Le Duo bonsoir !
CLIENT : -Bonsoir, je voudrais réserver deux places pour ce soir.
RESTAURATEUR : -Oui, ce s erait à quel nom ?
62
Dans ce type d’énoncé, futur comme conditionnel sont remplaçables par le présent :
Dans ce type d’énoncé, le futur comme le conditionnel sont remplaçables par le présent : dans
l’exemple 14 : je ne vous conseille rien que de simple. Le procès trou ve sa référence dans le
présent : l’ac te de conseiller se réalise par le présent de parole performatif qui l’énonce.
4.2.6 Indignation
Les grammaires parlent volontiers de futur et de conditionnel d’indignation pour les
exemples classiques suivants :
(179) Le perfide ayant fait tout le tour du rempart,
Et vu chacun en sentinelle,
S’écria : « Quoi ! Ces gens se moqueront de moi !
Eux seuls seront exempts de la commune loi !
Non, par tous les dieux ! non. »
(La Fontaine , Fables, XII,18, Le renard et le poulet d’Inde)
(180) La tranche rebutée, il trouva du goujon.
« Du goujon ! c’est bien là le dîner d’un héron !
J’ouvrirais pour si peu le bec ! aux dieux ne plaise ! »
(La Fontaine , Fables, VII, 4, Le Héron)
Dans les exemples ci -dessus (cf. Abouda 2001) le co nditionnel ne fait que poser un
énonciateur e 1 pour lequel l’acte d’ouvrir le bec est d’ordre de l’ultériorité, ultériorité qui,
cotextuellement, est également un ultérieur pour E 1, dans la mesure où le locuteur -énonciateur
héron n’a pas encore ouvert le b ec. C’est le cotexte – notamment la modalité exclamative,
ainsi que l’énon cé antiphrastique qui précède ( « c’est bien là le dîner d’un héron ») – qui,
exploitant la distance énonciative introduite par le conditionnel, est à l’origine de l’effet de
63
sens de rejet indigné. Rien de tel avec le futur : lorsque le renard s’écrie : « Quoi ! Ces gens se
moqueront de moi ! », il pense que les dind ons sont en train de se moquer de lui : on peut
remplacer le futur par un présent : Quoi ! ces gens se moquent de moi ! En actualisant au futur
ce procès contemporain de son énonciation, le locuteur -énonciateur E1 en récuse fictivement
la réalité en le rejetant dans le monde du non encore réalisé : le futur, ce qui p roduit l’effet de
sens d’indignation.
4.2.7 Conjecture
Les grammaires n’ont pas non plus manqué de signaler que le futur, simple (18 1)
parfois, mais plus souvent antérieur (182 ), pouvait entrer dans la production de l’effet de sens
de conjecture :
(181) J’étais en train de boire mon café, le téléphone sonne, j’ ai dit « Ce sera
Bernadette » et oui c’était elle.
(Conversation téléphonique, 2009 )
(182) Conversation. Un homme attend une jeune femme à la terrasse d’un restaurant.
Elle arrive avec un certain retard. Il lui dit :
– Ah te voilà… je me disais elle t’aura posé un lapin.
Plus récemment (Martin 1981, Dendale 2010) disent que « le conditionnel , présent (183)
comme passé (184 ), pouvait également participer à ce tour …mais obligatoirement
accompagné de la modalité interrogative :
(183) Conversation télépho nique, 4 juillet 2009. Une vieille dame raconte à son fils le
bref orage de l’après -midi : « il s’est mis à pleuvoir de grosse gouttes et les fleurs blanches de
l’arbuste tu sais là devant la porte tombaient je me suis dit : « Mais ce serait pas de la
grêle ? » / je me suis levée pour voir par la fenêtre / et puis non c’était ces fleurs blanches.
64
(184) Conversation, décembre 2009 . Une vieille dame a lancé un programme de son
nouveau lave -vaisselle. Quelques minutes plus tard, elle constate que ladite machin e est déjà
arrêtée :
Elle serait déjà finie cette machine ?
L’analyse des emplois et des effets de sens dans lesquels le futur comme le conditionnel
peuvent entrer – discours rapporté, emploi narratif, tour hypothétique, effets de sens de
mitigation, d’ind ignation, de conjecture – nous semble valider l’hypothèse selon laquelle ces
deux formes sont à la fois dans un rapport d’extrêm e similarité et d’irréductible différence.
Leur similarité – ce sont toutes deux formes qui impliquent l’ultériorité du procès – rend
compte de ce que chacune d’elles peut participer à la production de ces tours ; leur différence
– l’ultériorité se calcule à partir du présent dans le cas du futur, à partir du passé dans le cas du
conditionnel, ce qui entraîne un dédoublement énonci atif – rend compte des variations dans les
fonctionnements comme des nuances sémantiques dans les effets de sens produits.
4.3 Différences d’emploi
Dans les pages qui suivent, on doit expliquer les différences d’emploi entre le futur et
le conditionnel en discours.
D’après Bres et Azzopardi 2010, « le futur est très autonome syntaxiquement, le conditionnel
moins, ce qui se traduit notamment par un fonctionnement différent dans l’hypothèse par
corrélation ». Le futur entre dans la production des effets des sens d’injonction et de vérité
générale, de bilan, de mensonge ; le conditionnel ne le peut. Le conditionnel entre dans la
production des effets de sens de rumeur, préludique, contrefactuel ; le futur en est incapable.
65
4.3.1 Autonomie syntaxique et hyp othèse par corrélation
Le futur, en tant qu’ultérieur du présent, situe habituellement le procès dans le futur à
partir du locuteur -énonciateur E 1. C’est là son emploi le plus fréquent :
(185) Conversation : une vieille dame à son petit -fils :
Et cette année tu le fêteras où le réveillon ?
Ce que le conditionnel ne saurait faire :
(186) – Et cette année tu le fêterais où le réveillon ?
L’énoncé est parfaitement possible mais il laisse attendre une suite ( et cette année tu le
fêter ais où le réveillon ( si tu décides de le fêter) ?), ou présuppose un enchâssement
syntaxique (et cette année ( tu m’as dit que ) tu le fêterais où le réveillon ?).
Le futur bénéficie d’une autonomie totale syntaxique et textuelle, non le conditionnel. Certe s
celui -ci apparaît dans des emplois, comme ceux de rumeur ou préludique. Pour autant, il est
bien plus limité dans ses mouvements que le futur.
Cette différence dans la liberté syntaxique et textuelle nous semble tenir à la différence de
structure tempore lle et énonciative des deux formes : le futur se construisant comme ultérieur
à partir du locuteur -énonciateur E 1 ne dépend de rien d’autre que du locuteur -énonciateur qui
est un paramètre obligé de toute énonciation : nulle limitation donc. Rien de tel av ec le
conditionnel dont l’ultériorité se construit à partir d’un autre énonciateur e 1 : il faut soit du
contexte ( discours indirect, tour hy pothétique), soit du contexte ( effets de sens de rumeur,
préludique) pour permettre la mise en place de cet autre é nonciateur.
La moindre autonomie, la plus forte dépendance co(n)textuelle du conditionnel rendent
compte d’une différence de fonctionnement des deux formes dans le tour hypothétique par
corrélation. On va rap peler le parallélisme des tours hypothétiques au conditionnel e au futur
dans la structure Si, P, Q :
66
(187) Si elle me connaissait un amoureux, elle se moquerait de moi… !
(Balzac , La Cousine Bette)
(188) Si elle me connaît un amoureux, elle se moquera de moi… !
Remplaçons la subordination par la corrélation, ce qui entraîne l’apparition du conditionnel ou
du futur dans la protase :
(187) elle me connaîtrait un amoureux , elle se moquerait de moi… !
(188) elle me connaîtra un amoureux, el le se moquera de moi… !
L’énoncé au conditionnel ci -dessus demeure un tour hypothétique, alors que c’est plus
difficilement le cas de celui du futur (188) qui sera plutôt interprété comme composé de deux
propositions indépendantes énonçant simplement deux faits attestés, et non comme un système
syntaxique corrélatif dans lequel le premier élément conditionne le second. Cette différence de
comportement des deux formes est à mettre au compte de leur structure énonciative :
l’autonomie du futur tend à faire in terpréter le premier membre, elle me connaît un amoureux ,
comme une phrase affirmative, et non comme le premier élément d’une corrélation ; à
l’inverse, la moindre autonomie du conditionnel qui doit mettre en place un énonciateur
secondaire e1 fait que le premier membre, elle me connaîtrait un amoureux , est comme en
attente d’une suite cotextuelle qui donne assise au dédoublement énonciatif.
4.3.2 Injonction, vérité générale
On sait que le futur entre dans la composition d’énoncés injonctifs, comme par
exemple,
(189) tu ne tueras point
et de vérité générale ,
67
(190) A la fin d’un dîner de chasse, les convives débattent de « savoir si on pouvait
aimer vraiment une fois ou plusieurs fois » :
Le marquis ayant aimé beaucoup, combattit vivement cette croyance [s elon laquelle on ne peut
aimer qu’une fois] : « […] Il en est des amoureux comme des ivrognes. Qui a bu boira – qui a
aimé aimera. C’est une affaire de tempérament, cela. (Maupassant, La Rempailleuse )
L’injonction comme la vérité générale s’appliquent à de s procès inscrits dans le futur du
locuteur -énonciateur : le futur en tant qu’ultérieur du présent permet leur actualisation, non le
conditionnel. Si nous remplacions le futur par le conditionnel dans l’exemple,
(191) tu ne tuerais point
– la valeur illocu toire d’injonction se verrait au mieux remplacée – ironiquement – par un effet
de sens préludique.
4.3.3 Futur (antérieur) de bilan
Les linguistes ont nommé futur de bilan l’emploi que l’on trouve dans :
(192) Qu’on le juge déplacé ou qu’on lui reconnaisse des vertus revigorantes, le show
de Mm Royal au Zénith aura eu pour effet d’accentuer le malaise au PS.
(Le Monde, 4 octobre 2008, rapportant le show donné le 27 septembre par Ségolène Royal)
Dans ce cas, le futur antérieur peut être remplacé par un pass é composé ( le show a eu pour
effet de…) : on a affaire à un emploi dialogique. Le contexte interdisant l’interprétation selon
laquelle le procès serait ins crit dans le futur à partir de E1 – le show de S. Royal est de l’ordre
du passé pour le scripteur -énonciateur – le futur, en conformité avec l’instruction temporelle
donnée par sa valeur en langue, demande de placer dans l’avenir le dire d’un énonciateur e1.
Le futur n’actualise pas le procè s, mais son énonciation ( sous-entendue) par e 1. Le procès lui –
68
mêm e est situé, avec le concours de la forme composée du futur, dans le passé, ce qui rend
compte de sa possible glose par un passé composé.
Comment se fait -il que le conditionnel ne puisse pas participer à la production de cet effet de
sens dialogique ? C’es t que le « bilan » est la synthèse future d’un fait passé : si cet effet de
sens peut se développer sur l’ultériorité déictique du futur, il ne peut le faire sur l’ultériorité
anaphorique du conditionnel.
4.3.4 Futur de mensonge
Le futur peut positionner en ultériorité par rapport à E 1 non le procès mais le dire
mensonger implicite de ce procès par e 1 :
(193) « Madame Cibot s’adresse à deux marchands de tableaux, Rémonencq et Elis
Magus :
-Eh bien ! mes fistons, d’ici à quelques jours, j’amènerai monsieur Schmucke à vous vendre
sept ou huit tableaux, dix au plus ; mais à deux conditions : la première, un secret absolu. Ce
sera monsieur Schmucke qui vous aura fait venir, pas vrai, monsieur ? Ce sera monsieur
Rémonencq qui vous aura proposé à monsieur Schmuc ke pour acquéreur. Enfin, quoi qu’il en
soit, je n’y serai pour rien.
-Soit, répondit le Juif en soupirant. » (Balzac, Le cousin Pons)
Le procès sera et serai au futur simple, et aura fait et aura proposé au futur antérieur, peuvent
être glosés par un ve rbe de parole au futur suivi des procès au présent pour les premiers, au
passé composé pour les seconds :
(194) -Eh bien ! mes fistons, d’ici à quelques jours, j’amènerai monsieur Schmucke à
vous vendre sept ou huit tableaux, dix au plus ; mais à deux co nditions : la première, un secret
absolu. On dira que c’ est monsieur Schmucke qui vous a fait venir, pas vrai, monsieur ? On
69
dira que c’ est monsieur Rémonencq qui vous a proposé à monsieur Schmucke pour acquére ur.
Enfin, quoi qu’il en soit, on dira je n’y suis pour rien.
Si le futur, mais non le conditionnel, peut participer à la production de cet effet de sens, c’est
qu’il se construit sur l’ultériorité déictique. La dimension de dire mensonger procède du seul
cotexte : dans l’exemple (194 ), c’est madame Cibot et non Schmucke qui convoque les
marchands pour vendre les tableaux…
Au futur donc, comme nous venons de le voir, la liberté syntaxique, et les effets de sens
d’injonction et de vérité générale , liés à l’énonciateur E 1 ; de bilan et de mensonge, liés au
placement d’un énonciateur e1 dans le futur. Au conditionnel, la moindre autonomie, et,
comme nous allons voir, les effets de sens de rumeur , de préludisme , de contrefactualit é, liés à
un énonciateur e 1 antérieur.
4.3.5 Conditionnel de rumeur
Cet ef fet de sens, qui consiste pour le locuteur -énonciateur à donner une information
« au conditionnel » comme disent les médias, a fait l’objet récemment de nombreux travaux
(Abouda 2001, Dendale 1993, Gosselin 2001, Haillet 2002, Kronning 2005, Bres 2010).
Dans les exemples :
(195) a) Julie oui elle vient de se marier et d’après elle serait enceinte.
(Conversation, 2008)
(196) (b) […] D .S.K. et sa subordonnée auraient échangé des courriels intimes, avant
de concrétiser leur relation lors d’une conférence en Europe. (Libération, 20 octobre 2008)
Le conditionnel, par sa capacité à énoncer une ultériorité à partir d’un énonciateur e1
antérieur, permet au locuteur -énonciateur E 1 de laisser entendre qu’il rapporte un énoncé déjà
dit, don t il dégage sa responsabilité énonciative puisque celle –ci est imputable à un autre
70
énonciateur e 1, implicite en ( b), dont la place structurelle est esquissée en (a) par la préposition
d’après […].
Si cet effet de sens est actualisé par le conditionnel et ne saurait l’être par le futur, c’est que la
rumeur présuppose une énonciation antérieure à la circulation de l’énoncé, ce que le
conditionnel, parce q u’il dispose un énonciateur e1 à t0, permet de construire ; ce q ue le futur,
parce qu’il pose ( sauf cont rainte co(n)textuelle) l’ultériorité du procès par rapport à E 1,
empêche d’inférer.
4.3.6 Conditionnel préludique
Plus souvent qu’à l’imparfait, les énoncés préludiques – par lesquels les enfants
verbalisent le monde imaginaire de leur jeu – sont actualis és au conditionnel :
On donne l’exemple :
a) la conversation de deux enfants qui jouent aux vendanges avec des playmobiles
(197) Alors loi je prendrais le tracteur et j’irais à la coopérative pendant que toi tu
couperais des raisins.
(198) Ouais je couperais des raisins et je les mettrais dans la pastière là…
Les enfants jouent à s’inventer une autre vie : celle de viticulteurs en vendanges. L’effet de
sens de dissociation énonciative procède de ce que le conditionnel présuppose un énonciateur
antérieur implicite e 1, pour qui les procès prendre le tracteur, aller à la coopérative , etc. sont
des possibilités, alors que E 1 sait très bien qu’ils ne correspondent pas à la réalité. Si le futur
n’accède pas au préludique, c’est que, de lui -même, il ne produit pas la dissociation
énonciative requise ; et que lorsque le co(n)texte l’y oblige, il place dans le futur le dire
ultérieur d’un énonciateur e1 qui validera la réalité des conséquences d’un fait passé ( emploi
de bilan) ou vérifiera une conjecture actuelle ( emploi conjectura l). Or le préludique est
71
ennemi de la vérification : il requiert la croyance aveugle. Il fonctionne non à la confirmation,
mais à l’accord préalable sans conditions…
4.3.7 Conditionnel contrefactuel
Le conditionnel passé peut servir à produire l’effet contrefactuel, qui consiste en
l’actualisation d’un procès qui a failli se réaliser, mais en a été empêché par l’entremise d’un
actant :
(199) Il raconta comment il serait mort le 15 mai, sans le dévouement d’un garde
national. (Flaubert, L’Education sentimen tale)
Dans cet exemple, on peut dire que le conditionnel permet d’ouvrir, à partir de l’énonciateur
e1, la possibilité de réali sation ultérieure d’un procès ( mourir ), tout en passant, par l’aspect
composé du conditionnel passé, ce que cette possibilité ne s’est pas réalisée. Le futur ne peut
pas participer à ce genre d’acrobatie modale qu’est la contrefactualité : peu porté par nature au
dédoublement énonciatif, il ne peut guère signifier, lorsqu’il s’y voit contraint en co(n)texte
narratif passé, que la fa ctualité.
L’hypothèse temporelle et aspectuelle nous semble permettre d’expliquer également pourquoi
le futur, mais pas le conditionnel, peut participer à la production des effets de sens
d’injonction , de vérité générale , de bilan , de mensonge ; et pourquo i le conditionnel, mais pas
le futur, peut entrer dans le tour hypothétique par corrélation, et participer à la production des
effets de sens de rumeur, de préludisme et de contrefactualité.
Conclusions partielles
On peut dire qu’on est parti du parallé lisme de construction du futur et du conditionnel : -r- +
– a //-r- + -ait. En appui sur cette base morphologique, on a proposé une hypothèse concernant
72
la valeur en langue de chacun d’eux : le futur est un ultérieur du présent ; le conditionnel, un
ultéri eur du passé. Cette différence dans l’identité temporelle induit une différence énonciative
d’importance : alors que l’ultériorité du futur s’énonce à partir du locuteur -énonciateur E 1
situé en t 0 et se calcule déictiquement – l’ultériorité du présent est l e futur -, l’ultériorité du
conditionnel s’énonce à partir d’un autre énonciateur e 1 situé dans le passé de E 1, en t n-1, et se
calcule anaphoriquement. Le conditionnel développe systématiquement un dédoublement
énonciatif E 1/e1 : il est énonciativement dialogique en langue ; le futur s’énonce à partir du
seul locuteur -énonciateur E 1, même s’il peut avoir des emplois dialogiques en discours ,
lorsque le co(n)texte l’y contraint. On s’est ensuite servi de cette hypothèse temporelle er
énonciative comme d’une c lé pour avancer une explication systématique tant des emplois que
deux formes ont en commun que de ceux qui relèvent spécifiquement de chacune d’elles.
L’énonciation pénètre au cœur des outils grammaticaux que sont les temps verbaux,
notamment sous la form e du dédoublement énonciatif, notion qui nous semble permettre de
rendre compte de nombreux faits discursifs dans leur complexité.
73
CHAPITRE V
LA PRATIQUE DU CONDITIONNEL DANS LA CLASSE DE LANGUE
Le CECRL nous offre aujourd’hui une manière diff érente de percevoir et d’aborder
une langue étrangère. Savoir comment apprendre, enseigner, évaluer une langue étrangère,
c’est le savoir de l’enseignant et de l’apprenant. On est maintenant plus conscients et plus sûrs
qu’apprendre une langue étrangère si gnifie acquérir différentes compétences classifiées selon
la typologie de l’activité et le niveau de connaissance.
Dans les pages qui suivent j’ai réalisé quelques propositions didactiques, dans le but
d’améliorer la qualité de l’enseignement, ainsi que l ’apprentissage du conditionnel. J’ai essayé
aussi de trouver les moyens pour que les activités n’ennuient pas les apprenants. Pour cela et
pour une meilleure connaissance des apprenants, je les invite à écouter des documents qui leur
font plaisir. Le choix du document sonore suit avant tout l’âge, la compétence langagière des
apprenants, leurs goûts, et doit aussi constituer un point de départ d’une auto -évaluation.
On sait que l’enseignement du conditionnel suppose forcément une bonne maîtrise de
toutes ses valeurs et situations dans lesquelles il se détache de tous les autres modes et temps
verbaux, on le rencontre partout : à l’oral et à l’écrit, il exige, à travers sa présence, la
compréhension et l’expression en français et grâce à cette chose, avant de proposer des
exercices variés, pertinentes et plaisants, j’ai pensé beaucoup parce que proposer des exercices
aux élèves d’aujourd’hui n’est pas une tâche facile.
74
JOHNY HALLYDAY
Si j’étais charpentier
CONTENUS :
Compétences culturelles : activi té de réception du texte ;
Compétences sémantico -lexicale : repérage de mots clés, analyse de texte ;
Compétences linguistiques : les temps de l’indicatif et du conditionnel ; construction « si
conditionnel » ;
Compétences pragmatico -discursives : la conv ersation ;
Compétences communicatives : interaction, évaluation ;
Niveau : A2- B1
Temps : 4 heures
75
Déroulement des activités
Mise en route :
Johnny Hallyday, pseudonyme de Jean -Philippe Smet, a été un chanteur, compositeur et acteur
français, né le 15 ju in 1943 à Paris. Avec plus de cinquante -cinq ans de carrière, il est l’un des
plus célèbres chanteurs francophones et l’une des personnalités les plus présentes dans le
paysage médiatique français.
S’il n’est pas le premier à chanter du rock en France, il est, en 1960, celui qui, le premier,
popularise le rock’n roll dans l’Hexagone. Après le rock, il lance le twist et le mashed potato,
et s’il lui fut parfois reproché de céder aux modes musicales, il les a toutefois précédées plus
souvent que suivies. Les différents courants musicaux auxquels il s’est adonné, rock’n roll,
pop, rhythm and blues, soul, rock psychédélique, puisent tous leurs origines de country, le
rock reste sa principale référence.
Son apport à la scène française est important. D’abord décri é puis reconnu, il impose sa
marque et transforme le tour de chant traditionnel en un véritable spectacle. En dehors, des
pays francophones, s’il ne parvint pas durablement à s’imposer malgré plusieurs tournées à
succès, notamment en Amérique du Sud, sa ré putation d’homme de scène franchit en revanche
les frontières. Au niveau international, Hallyday est considéré comme le seul rock’n’roller non
anglophone connu par un large public.
Sa longévité au premier plan, comme ses prestations vocales et scéniques, l ui attirent la
reconnaissance de ses pairs. Johnny Halliday, depuis ses débuts, a effectué 183 tournées, 27
rentrées parisiennes et a attiré plus de 28 millions de spectateurs. Il a enregistré plus de 1000
titres, composé une centaine de chanson et vendu 1 10 millions de disques. Sa carrière est déjà
récompensée par 40 disques d’or, 22 de platine, 5 de diamant et 10 victoires de la musique,
pour une discographie officielle qui compte 50 albums studio et 29 albums live.
76
Source : https://fr.wikipedia.org
Activité 1 : Complétez la fiche d’identité du chanteur :
Prénom :……………………..
Nom :……………………….
Date et lieu de naissance :……………………
Genres de musique :………………………….
Activité 2 : Ecoutez la chanson Si j’étais ch arpentier à partir du site :
Activité 3 : Ecoutez encore une fois la chanson et complétez les espaces libres pour
reconstituer le texte en entier :
Si j’étais un………..
Si tu t’appelais………..
Voudrais -tu alors m’épouser
Et porter notre……………
Ma maison ne serait pas
Le palais d’un grand………..
Je l’aurais construite pour toi
Seul avec mes mains.
Prends l’amour que je te donne
Tu dois être forte
Quand notre fils sera un…………
Il aura beaucoup à faire.
77
Si j’étais un charpentier
Si tu t’appelais Marie
Mes mains seraient sèches et dures
Et les tiennes si………..
Les hommes et leur colère
Viendraient la nuit pour tuer
Nous fuirions dans le…………….
Cacher le nouveau -né.
Si j’étais un charpentier
Si tu t’appelais Marie
Voudrais -tu alors m’………
Et tout recommencer.
Activité 4 : Après avoir reconstitué le texte de la chanson, essayez de l’interpréter vous –
mêmes, en vous appuyant sur le support sonore de karaoké.
Activité 5 : Trouvez l’orthographe exacte des mots :
Nui-
Amou –
Fis-
Voudr –
78
Main –
Activité 6 : Lisez les assertions ci -dessous et cochez la case correspondante pour dire si c’est
VRAI ou FAU X en marquant par un V ou F.
VRAI/FAUX
1. Le vrai nom de Johny Hallyday es t Jean -Philippe Smet.
2. C’est lui le premier qui popularise le rock’n roll en France.
3. Il a vendu moins de 110 Millions de disques .
4. Il a reçu 40 disques d’or, 20 de platine et 5 de diamant.
Activité 7 : Conversation dirigée sur la chanson ; trouvez la réponse aux questions ci -dessous :
a) Que vous suggère le titre de la chanson : Si j’étais charpentier.
b) Comment débute la chanson ? Que vous suggère les deux premiers vers ?
c) De quel type de texte s’agit -il ? (texte narratif, descriptif, allégorique) ; justifiez votre
réponse.
d) Pourquoi le chanteur voudrait -il être charpentier ?
Activité 8 : A partir du texte de la chanson, i dentifiez deux verbes à l’indicatif présent, deux à
l’imparfait et deux au conditionnel pré sent et donnez leur infinitif :
79
RAP PEL GRAMMATICAL
Règles du « si » conditionnel
Phrase régissante connecteur Phrase subordonnée
Indicatif :
Présent
Futur
Impératif
Si
Indicatif présent
Conditionnel présent Si Indicatif imparfait
Conditionnel passé Si Indicatif plus -que-parfait
Activité 9 : Complétez les phrases suivantes à votre guise :
Si j’étais charpentier, je……………… …………..
J’irais au marché si…………………… …………..
Nous aurions eu de bonnes notes si………………..
Si tu m’aimes, je……………………………………
Activité 10 : Associez les éléments de la prem ière colonne à ceux de la deuxième pour faire
des phrases complètes :
1. S’il avait eu plus de courage…
2. Si elle avait moins peur de l’autorité…
3. Si la couche d’ozone continue à diminuer…
80
Si les riches étaient mieux réparties…
Si on n’avait pas inventé l’élec tricité…
…comment résisterons -nous aux radiations ?
…elle oserait demander une augmentation à son patron.
…il serait parti faire le tour du monde.
…il y aurait moins de misère.
.. .on s’éclairerait toujours à la bougie.
Activité 11 : Complétez les point s ci-dessous avec les temps qui conviennent :
Si le vent (être)………bon toute la semaine, nous pourrions gagner la course.
Si tu ( vouloir) ………, tu pourrais être ingénieur.
S’ils étaient mariés, ils (être) …….. plus heureux.
S’ils n’avaient pas pris l’autoro ute, ils (ne pas avoir) ………. cet accident.
Si elle allait plus souvent chez le dentiste, elle (ne pas souffrir) ………. des dents.
81
Corrigés
Activité 1
Prénom : JOHNNY………………..
Nom : HALLYDAY… ………….
Date et lieu de naissance : le 15 juin 1943 à Paris, e n France
Genres de musique : rock’n’roll, pop, rhythm and blues, soul, rock psychédélique, le twist et le
mashed potato.
Activité 2 : ………
Activité 3 : un charpentier, Marie, enfant, roi, un homme, si fragiles, le désert, m’épouser
Activi té 4 :………
Activité 5 : nuit, amour, fils, voudrais, mains
Activité 6 : V, V, F, F
Activité 7 : Le titre de la chanson suggère un désir, un souhait qui a un accomplissement
hypothétique, celui d’être charpentier.
La chanson débute par l’emploi du « si » sui vi de l’imparfait de l’indicatif pour exprimer la
conséquence éventuelle. Donc, l es actions dont la chanson concerne sont souhaitées,
imaginées mais pas irréalisables.
C’est un texte narratif car il raconte des actions extraordinaires que le chanteur ferai t-il s’il
était charpentier.
Il voudrait être charpentier pour avoir une vie simple, tranquille, il aurait comme épouse une
fille qui s’appelait Marie et ils auraient un fils. C’est un désir d’évasion vers un monde
meilleur.
Activ ité 8 : -prendre ; dois -devoir ; étais -être ; appelais – s’appeler ; aurais – avoir ; serait – être
82
Activité 9 :
…je gagnerais beaucoup d’argents.
…si tu venais avec moi.
…si nous étions allés à l’école.
. . .je ferai tout pour toi.
Activité 10 : 1-C ; 2-B ; 3-A ; 4-D ; 5-E
Activité 11 : 1. Il était ; 2. Tu voulais ; 3.ils auraient été ; 4.ils n’auraient pas eu ; 5. Elle ne
souffrirait pas
83
Commentaire pédagogique
Pour accomplir ces activités on est parti d’une chanson à l’aide de laque lle l’élève peut
être influencé en mieux en ce qui concerne l’apprentissage d’une langue étrangère. On sait que
la chanson aide la mémorisation lexicale et l’acquisition puisque le support est moins agressif
qu’un texte qui est senti comme une obligation didactique ; la chanson aide aussi la formation
de la capacité d’organiser les groupes rythmiques.
La chanson constitue la relation qui s’établit entre l’apprenant et le monde. C’est une manière
agréable, réelle, de construire cette relation basée sur la multiculturalité Française et
franco phone.
On a proposé des activités de réception du texte, de repérage des mots clés, d’analyse de
texte ; des activités de production orale comme par exemple la formulation de réponses, la
participation à des conversation en classe et comme type d’exer cices on a des exercices
d’identification ou repérage ( « Identifiez deux verbes à l’indicatif présent…) des QCM (
« Choisissez la (ou les) bonne réponse… », exercices fléchés/les appariements (« Associez les
éléments de la première colonne à ceux de la deuxième … », exercices de type « vrai/faux »,
de complétion ( « Complétez la fiche…, Complétez les espace libres…, Complétez les phrases
suivantes… ».
84
Fiche d’évaluation chanson
Si j’étais charpentier
Objectifs
Compréhension écrite
• comprendre un mess age écrit ;
• trouver l’orthographe exacte ;
• compléter avec le temps qui convient ;
• associer les éléments pour faire des phrases correctes ;
Compréhension orale
• comprendre une chanson ;
• identifier les mots clés ;
• compléter des phrases ;
Production écrite
• compléter une fiche d’identité ;
• rédiger un message personnel ;
• dialogue situationnel
Activité Objectifs accomplis/non accomplis Solutions
Activité1 Tous les élèves ont atteint l’objectif. Ils
ont su trouver dans le texte donné les
informations et ils ont su aussi les
85
introduire dans la fiche d’identité.
Activité2 Tous les élèves ont écouté la chanson ;
Activité3 Cinq élèves n’ont pas réussi à compléter
les espaces libres pour reconstituer le
texte ; Les apprenants ont reçu des fiches
avec le texte de la chanson ;
Activité4 Tous les élèves ont réussi à interpréter la
chanson en s’appuyant su r le support
sonore de karaoke ;
Activité5 Quatre apprenants n’ont pas trouvé
l’orthographe exacte des mots donnés ; Les apprenants o nt utilisé le
dictionnaire et on écrit au tableau
noir les réponses correctes ;
Activité6 Tous les élèves ont réussi à cocher la
bonne case pour dire si les énoncés sont
vrais ou faux ;
Activité7 La grande majorité d’élèves a réussi à
répondre aux quest ions sur la chanson ; Pour les autres, le professeur les a
guidé vers la compréhension ;
Activité8 Les élèves ont réussi à identifier deux
verbes à l’indicatif présent, deux à
l’imparfait et deux au conditionnel présent
et à donner leur infinitif ;
Activité9 Quatre élèves ont fait des erreurs de choix
en ce qui concerne le temps verbal après
« si » ; Le professeur a écrit le tableau avec
les règles du « si » conditionnel sur
le tableau et va donner des
86
exemples ;
Activité10 Tous les élèves ont associé l es éléments
pour faire des phrases correctes ;
Activité11 Les élèves ont réussi à compléter les
phrases avec le temps qui convient mais
trois n’ont pas réussi.
Ils ont fait des erreurs comme : Si tu
voudrais, tu pourrais.
S’ils étaient mariés, ils étaien t plus
heureux. Le professeur les a aidé s à corriger
leurs erreurs.
87
GAROU
SOUS LE VENT
Contenus :
Compétences culturelles : activité de réception de texte ;
Compétences sémantico -lexicale : antonymie, synonymie, polysémie ;
Compétences lin guistiques : les structures avec « si »
Compétences pragmatico – discursives : conversation
Compétences communicatives : interaction de production libre et d’évaluation ;
Niveau : B1
Temps : 4 heures
88
Garou
Né le 26 juin 1972 à Sherbrooke, ville de la régi on de l’Estrie, au Québec, Garou entonne ses
premières notes dès l’âge de trois ans. Son enfance est bercée par la musique. Pendant son
adolescence, Gar ou fréquente un collège bien pensant où la discipline prévaut. Vers 14 ans,
notre premier de la classe se transforme en rebelle insoupçonné. Il rejoint le groupe de son
école, Windows & Doors, en tant que guitariste. Garou monte sur scène pour la première fois
dans l’auditorium de cette même école et remplit la salle. C’est son premier succès et la
confirma tion de sa passion pour la musique. Il chante les chansons des Beatles. Sa belle voix,
remplie d’émotion et de rébellion, ressemble plutôt à celle de Paul Mc Cartney, avant
d’atteindre une maturité qui se transforme en ce son éraillé et déchirant qui fait courir les fans
aujourd’hui.
Chanteur de bar
Au milieu des années 90, alors qu’il assiste à un spectacle monté par des amis, dans un bar, il
est invité à chanter une chanson. Le patron de l’établissement l’embauche sur -le-champ.
Garou présente son premier spectacle solo, guitare en bandoulière, insouciance en poche et
enthousiasme débordant. Peu après, les soirées Garou deviennent vite les plus courues du
Liquor Store de Sherbrooke. Il fonde ensuite le groupe The Untouchables , qui l’accompagnera
plus tard sur la tournée Seul.
L’été 1997, son avenir se joue alors qu’un certain Luc Plamondon assiste à leur spectacle.
Celui -ci invite aussitôt Garou à une audition pour Notre –Dame de Paris ( NDP) pour incarner
le personnage de Quasimodo. On connaît la suite de l’histoire de Notre -Dame de Paris : après
les débuts au Palais des Congrès à Paris en 1998, suit une tournée en France. Il interprète
même le rôle de Quasimodo dans la version anglaise donnée à Londres pendant l’été 2000.
89
Pas si Seul
Le tournant du milléna ire est aussi un tournant extraordinaire dans la carrière de Garou, qui,
au cours de la tournée de NDP, avait eu l’occasiobn de serrer la main de René Angélil, le
producteur et mari de Céline Dion. Celle -ci invite le jeune homme à venir chanter avec elle
à Montréal pour la soirée du 31 décembre 1999 . Par leur intermédiaire, Garou va signer un
contrat avec la prestigieuse maison de disques Sony, qui lui offre donc de faire un premier
album solo et une tournée internationale. Céline enregistre même un duo ave c lui, Sous le vent ,
que l’on retrouve dans l’album Seul, qui sort en novembre 2000.
Prix et scènes
Garou se voit largement récompensé pendant le 23e gala de l’ Adisq à Montréal. Quelques jours
plus tard, le 20 mars, lors du deuxième des trois concerts que le Québécois donne à Bercy, à
Paris, Céline Dion lui fait la surprise de monter su r scène ce fameux duo à succès.
Activité 1
Ecoutez la chanson Sous le vent à partir du site :
http://www.youtube.c om/watch?v=PCuJguybz5Y et dites quelle est votre opinion générale sur
la chanson ( contenu, rythme, sentiment suscités).
Activité 2
Ecoutez encore une fois la chanson, puis complétez les espaces libres pour reconstituer
le texte en entier :
Sous le vent
Et si tu crois que j’ai eu peur
C’est faux
90
Je donne des vacances à mon ….
Un …
Et si tu crois que j’ai eu tort
Attends
Respire un peu …
Qui me pousse en avant
Et…
Fais comme si j’avais pris …
J’ai sorti la grand’voile
Et j’ai … sous le vent
Fais comme si je quittais la terre
J’ai … mon étoile
Je l’ai suivi un … , sous le vent
Et si tu crois que c’est fini
Jamais
C’est juste une pause, un répit
Après les dangers
Et si tu crois que j’ai oublié
Ecoute
Ouvre ton corps aux vents de la nuit
Ferme …
91
Et…
Fais comme si j’avais pris la mer
J’ai sorti la grand’voile
Et j’ai glissé sous le vent
Fais comme si je quittais la terre
J’ai trouvé mon étoile je l’ai suivi un instant, sous le vent
Et si tu crois que c’est fini
Jamais
C’est … une pause, un ré pit
Après les dangers
Fais … si j’avais pris la mer
J’ai sorti la grand’voile
Et j’ai glissé sous le vent
Fais comme si je quittais la terre
J’ai trouvé mon étoile je l’ai suivi un instant, sous le vent.
Sous le vent…sous le vent…
Paroles et Musique : Jacques Veneruso 2000 « Seul »
92
Activité 3
Lisez les assertions ci -dessous et cochez la case correspondante pour dire si c’est vrai
ou faux en marquant avec un V ou un F.
V F
1. Garou est né le 27 juillet à Sherbrooke.
2.
Céline Dion lui invite à venir chanter avec elle à Montréal pour la soirée du
décembre 1999.
3.
Pendant l’été 2000 il interprète le rôle de Quasimodo dans la version anglaise
donnée à Londres.
Activité 4
Conversation dirigée sur l a chanson :
a) Pourquoi a -t-on souligné des parties du texte de sa biographie ?
b) Que vous suggère le titre de la chanson ?
c) Où se passe l’action du vidéoclip ?
d) Pouvez -vous identifier les mots qui font partie du champ lexical de la nature ?
e) Quel est le message d e la chanson ?
Rappel grammatical
Les structures avec « si » sont utilisées pour exprimer une situation impliquant une condition.
Elles son t principalement formées ainsi :
93
1. Pour exprimer une probabilité ou une quasi -certitude :
Si + présent de l’indicatif , présent de l’indicatif
ex. Si tu veux connaître l’italien, tu peux l’apprendre ici.
Si +présent de l’indicatif, futur simple
ex. Si tu veux apprendre l’italien, tu pourras l’apprendre ici.
Si + présent de l’indicatif, présent de l’impératif
ex. Si tu veux apprend re l’italien, apprends -le ici !
2. Pour exprimer une hypothèse :
Si + imparfait, conditionnel présent
ex. Si tu apprenais l’italien, je pourrais aller à Rome avec toi.
3. Pour exprimer une hypothèse non réalisée dans le passé :
– ayan t des conséquenc es dans le présent
Si + plus –que-parfait, conditionnel présent
ex. Si tu avais appris l’italien, tu saurais le parler aujourd’hui.
– ayant des conséquences dans le passé :
Si + plus -que-parfait, le conditionnel passé
ex. si tu avais appris l’italie n, tu aur ais su le parler hier.
4. Pour exprimer une hypothèse réalisée dans le passé :
Si + passé composé, passé composé
ex. Si tu as appris le français, tu as pu parler hier.
Attention !!!
On ne trouvera jamais le futur ou le conditionnel après « si »
Exercice 1 : Identifiez le « si » dans le text e et dites quel est son emploi.
94
Exercice 2 : Combien de fois le « si » est -il présent dans le texte de la chanson. Que suggère –
t-il ?
Exercice 3 : Formulez des phrases a vec d’autres valeurs du « si ».
Exercice 4 : Mettez le s verbes entre parenthèses au mode et au temps convenables :
a) Si je n’entretiens pas mon jardin, les herbes ( pousser).
b) Si je n’avais pas bu de vin, je ne (être) pas malade ainsi.
c) Si tu t ’es conduit ainsi, tu ( pouvoir) réussir à la convaincre.
d) Si je conduis ainsi, je ( perdre) aujourd’hui toutes mes chances de garder mon permis.
e) Si le soleil c ontinue de briller à midi, je ( mettre) le parasol sur la terrasse.
f) Si j’(avoir) de l’ar gent, j’achèterais une voiture.
g) Si je ( trouver) le mot que je cherche, je vous le d is tout de suite.
h) Si vous suiviez les conseils du médecin, vous (être) guéri.
i) Si tu le veux, je ( lire) ton exposé devant la classe cet après -midi.
j) S’ils ont entendu ce que tu a vais à leur dire, c’est que tu ( savoir) l’exprimer clairement.
Exercice 5 : Tran sformez les phrases suivantes selon le modèle :
Exemple : Choisis cette robe : tu pourras aller à l’anniversaire de son ami.
Si tu avais choisi cette robe, tu aurais pu à l’anniversaire de son ami.
a) Commencez votre lecture : vous comprendrez mieux les exp lications du professeur.
b) Voyagez beaucoup : vous verrez des paysages inoubliables.
c) Regarde le visage de cet enfant : tu observeras une éruption de petits boutons.
d) Choisissez le train : vous voyagerez bien.
e) Partez à six heures et demi : vous arriverez à l’h eure.
f) Dansez dix minutes par jour : vous apprendrez mieux les pas de danse.
g) Dis la vérité à tes parents : ils seront heureux.
95
h) Mets tes lunettes : tu verras mieux de près.
i) Promenez – vous dans la forêt : vous découvrirez les secrets de la nature.
j) Allez au st ade : vous verrez un match intéressant.
Activité 6
Trouvez les antonymes des mots suivants, puis introduisez -les dans les phrases en
mettant le verbe au conditionnel et ensuite à l’imparfait. Remarquez les différences :
après, oublier, nuit, peur, pousser, avoir tort
Activité 7
Trouvez des homonymes ( homophones) pour les mots suivants et introduisez -les dans
les phrases, pour mettre en évidence leurs sens : mer, sous
Activité 8
Rédiger une courte lettre en introduisant les différents sens du mot cœur.
96
Corrigés
Activité 2
Cœur, peu de repos, le souffle d’or, la mer, glissé, trouvé, instant, les yeux, juste, comme
Activité 3
F, V, V
Activité 4
a) On a s ouligné les parties du texte de sa biographie pour mettre en valeur les éléments
essentiels de sa biographie.
b) Réponse possible : Pour moi le titre fait référence à la condition fragile, délicate de l’homme
sur Terre qui est toujours « sous le vent » et je dis ça en pensant aux sentiments, aux émotions,
et pourquoi pas aux situations de chaque jour.
c) Sur la plage ;
d) Le vent, la mer, la terre, étoile, nuit ;
e) Il ne faut pas juger, chercher à contrôler la vie par les peurs. On doit chercher à accepter que
tout es t bien réglé et on doit aussi essayer de penser avec le cœur. Si tu acceptes ça, de te
laisser porter et tu respectes les cycles naturels de la vie, tu réaliseras la maîtrise.
Exercice 1 :
Et si tu crois que j’ai eu peur, c’est faux.
Si- hypothétique, l’hy pothèse est présentée comme un fait réel, éventuel
Fais comme si j’avais pris la mer.
Comme si – locutions conjonctive de subo rdination indiquant une manière
Exercice 2 : Le « si » est présent 10 fois dans le texte de la chanson, on remarque la présence
obsessive du « si », l’action de la chanson est placée dans le domaine de l’imaginaire, de la
97
probabilité, le chanteur nous présente ses pensées qui sont des hypothèses sur les pensées de sa
bien-aimée .
Exercice 3 :
Si : adverbe d’intensité dans une phrase e xclamative
ex. Ce paysage est si beau !
Si : conjonction introduisant une interrogation indirecte
ex. Je ne sais pas si elle est chez elle.
Si : adverbe, peut remplacer le comparatif d’égalité aussi dans les phrases négatives et
interrogatives
ex. Elle n’ est pas si belle qu’elle le prétend.
Si : d’affirmation
ex. Tu ne la crois pas ? Si, je la crois.
Si : d’intensité
ex. Elle est si belle !
Si : dubitatif
ex. Je me demande s’il passera le bac.
Exercice 4 :
a) Ils pousseront – poussent
b) Je serais
c) Tu as pu
d) Je perds
e) Je mettrai
f) J’ avais
g) Je trouve
98
h) Vous seriez
i) Je lirai
j) Tu as pu
Exercice 5 :
a) Si vous aviez comme ncé votre lecture, vous auriez mieux compris les explications du
professeur.
b) Si vous aviez beaucoup voyagé, vous auriez vu des paysages inoubliables.
c) Si tu av ais regar dé le visage de cet enfant, tu aurais observé une éruption de petits boutons.
d) Si vous aviez choisi le train, vous auriez bien voyagé.
e) Si vous étiez partis à six heures et demie, vous seriez arrivés à l’heure.
f) Si vous aviez dansé dix minutes par jo ur, vous auriez mieux appris les pas de danse.
g) Si tu avais dit la vérité à tes parents, ils auraient été heureux.
h) Si tu avais mis tes lunettes, tu aurais mieux vu de près.
i) Si vous vous étiez promenés dans la forêt, vous auriez découvert les secrets de la nature.
j) Si vous étiez allés au stade, vous auriez vu un match intéressant.
Activité 6
Après – devant, avant
Oublier – retenir, rappeler
La nuit – la jour
Peur- audace, courage, bravoure
Pousser – tirer
Avoir tort – avoir raison
Activité 7
Mer – maire – mère
99
Cet été je suis allée dans la Mer du Nord.
C’est le nouveau maire de Paris.
La mère d’Alice est docteur.
Sous – sou
Le livre est sous le pupitre.
Il n’a pas de sou.
Activité 8
Avoir du cœur – avoir du courage
Avoir le cœur serré, le cœur gros, lourd – être triste
Avoir le cœur léger – être heureux
Avoir le cœur de pierre, de marbre – être dur, insensible
Avoir le cœur d’or, le cœur sur la main – être généreux, sensible
Avoir du cœur – avoir du courage
A cœur joie – en toute liberté
Par cœur – de mémoire, sans se tromper
An avoir cœur net – savoir ce qu’il en est
100
Commentaire pédagogique
J’ai choisi encore une fois la chanson dans l’exploitation de cette unité didactique
parce que la chanson fait partie de la vie de tous et nos apprenants en particul ier. Le document
authentique sonore apporte la joie, la tristesse, des voix authentiques dans des situations de vie
authentique.
L’utilisation de la chanson en classe de FLE a commencé être de plus en plus utilisée parce
que l’usage de la musique au cours des classes de FLE est une modalité de dynamiser ou de
rendre plus agréable l’ambiance de travail ; à l’aide de cette pratique, les professeurs sont
aidés à enseigner la grammaire et le vocabulaire d’une manière entraînante et divertissante.
(Sonia Berbin ski, Le français à travers la chanson. Le FLE en douceur, Bucuresti, 2013 :23)
A l’aide de ce type de choix, mes élèves ont été attirés non seulement par la variété des
activités qu’on a fait ensemble, mais par la manière dans laquelle les choses difficil es
d’autrefois ont été entraînées, portant vers la compréhension du message.
Puis, j’ai eu soin de choisir des exercices dont la difficulté doit solliciter l’élève à la mesure de
ses capacités.
Parmi les types d’exercices : exercices de complétion de phras e, exercices de transformation
(« Transformez les phrases suivantes selon le modèle », exercices de complétion (« Complétez
les espaces libres… »), exercices d’identification et de repérage (« Identifiez le si dans le
texte…, Combien de fois le si est-il présent dans le texte de la chanson…, Trouvez les
antonymes… ») exercices de type « vrai/faux » et des activités de réception du texte, exercices
de formulation écrite (« Formulez des phrases avec d’autres valeurs du si »), repérage des
mots clés, l’analys e de texte, exercices de rédaction (« Rédiger une lettre… »), des activités de
production orale comme par exemple la formulation de réponses, la participation à des
conversations en classe.
101
Fiche d’évaluation chanson
Sous le vent
Objectifs
Compréhension é crite
• comprendre un message écrit ;
• travailler sur la polysémie ;
• trouver des synonymes et d’antonymes ;
• compléter des phrases ;
Compréhension orale
• comprendre une chanson ;
• compléter des mots selon l’écoute
Production orale
• exprimer l’opin ion ;
• faire des hypothèses ;
Production écrite
• rédiger une lettre ;
Activité Objectifs accomplis/non accomplis Solutions
Activité1 Tous les apprenants ont écouté la
102
chanson ;
Activité2 Trois apprenants n’ont pas réussi à
compléter les espaces libr es avec les
mots qui manquaient ; Le professeur a laissé les apprenants à
continuer l’activité ;
Activité3 Tous les apprenants ont réussi à
répondre correctement en cochant la
case correspondante ;
Activité4 Les apprenants ont bien travaillé. Ils
ont co mpris le texte donné (ils
connaissaient la chanson) mais ils ont
mal à identifier les mots qui font partie
du champ lexical de la nature ; Le professeur a écrit aux tableau les mots
identifiés ;
Activité5 Sept apprenants ont eu besoin d’aide
pour résoudre les exercices proposés
par le professeur ; Le professeur leur a expliqué, encore une
fois ; les structures avec « si » ;il a écrit
au tableau des exemples et il les a traduit
en roumain ; on a souligné encore une
fois qu’on ne trouve jamais le futur ou le
conditionnel après « si »
Activité6 Tous les apprenants ont trouvé les
antonymes des mots proposés et les a
introduits dans les phrases ; Quelques phrases ont été écrites au
tableau ;
Activité7 Ils ont trouvé aussi les homonymes et
ils les a introduit s aussi dans les
103
phrases ;
Activité8 Tous les apprenants ont fait cette
activité. Ils ont rédigé la lettre mais ils
ont commis de petites erreurs
d’orthographe comme par exemple :
cher béatrice, chère D aniel, poison,
activitée , etc Le professeur a corrig é les productions
écrites. Les erreurs d’orthographe ont été
écrites et corrigées au tableau noir et
réutilisées dans des contextes différents ;
104
Reportage : L’odorat n’a pas fini de dévoiler ses myst ères
Contenus :
Compétences culturelle s : activité de réception de texte ;
Compétences sémantico – lexicale : l’homophonie
Compétences linguistiques : l’expression de la condition et de l’hypothèse
Compétences pragmatico -discursives : conversation
Compétences communicatives : interaction, éval uation
Niveau : B2
Temps : 4 heures
Les deux narines peuvent se faire concurrence. Quand elles sont exposées chacune à un
parfum différent, la personne perçoit les deux odeurs alternativement.
Si vous mettez un flacon de parfum sous une narine et que vous exposiez dans le même temps
l’autre narine à une odeur très différente, vous les sentez alternativement, mais vous ne les
sentirez jamais ensemble. C’est la découverte surprenante que viennent de faire deux
chercheurs de l’université Rice à Houston (Ėtats -Unis). « Au lieu de percevoir un mélange des
deux odeurs, les personnes les perçoivent l’une après l’autre de façon dissociée. Tout se passe
comme si les deux narines rivalisaient entre elles », résume Denise Chen (Current Biology, en
ligne).
La plu part des expériences sur l’odorant considèrent le nez comme un tout. Denise Chen et sa
collègue Wen Zhou sont les premières à étudier comment les narines se partagent la tâchent.
« Cette nouvelle façon d’aborder le système olfactif ouvre des perspectives t rès
105
prometteuses », reconnaît Jay Gottfried, de l’université de l’Illinois, à la revue américaine The
Scientist.
Les laboratoires de neurosciences qui travaillent sur l’odorat ont à leur disposition près de
deux parfums. Denise Chen a choisi pour ses expér iences deux parfums très différentes : la
rose et le butadène que l’on retrouve notamment dans l’encre des gros stylos marqueurs. Pas
possible pour les douze personne s ayant participé à l’étude de les confondre.
L’expérience met de manière éclatante la pré dominance du cerveau dans le domaine de
l’odorant. En effet, toutes les personnes ont expliqué qu’elles sentaient successivement l’une
ou l’autre de ces deux odeurs alors qu’elles les avaient pourtant toutes les deux sous le nez.
Sans surprise, l’expérienc e a montré aussi que certaines personnes sont plus sensibles au
parfum de rose qu’à l’odeur de butadène. Dans ce cas -là, ils les perçoivent plus longtemps.
Autre découverte étonnante, les deux narines ont un certain degré d’autonomie. Au cas où
l’une des n arines est exposée à l’odeur de butadène ou de rose et que, peu après, celle -ci est
présentée une nouvelle fois à la même narine, l’individu ne la sent plus ou presque plus en
raison d’un phénomène d’adaptation bien connu des spécialistes. En revanche, si le même
flacon de parfum est placé sous l’autre narine, la personne y est cette fois beaucoup plus
sensible.
« Ces expériences sont simples à faire et ne nécessitent pas de gros matériels », reconnaît
Jean- Pierre Royet, du laboratoire des neurosciences se nsorielles ( CNRS – université de Lyon –
I). L es recherches sur l’olfaction marquent le pas par rapport à celles faites sur la vue ou
l’audition. L’odorat est en effet beaucoup moins développé chez l’homme que chez l’animal.
Chez les papillons, par exemple, l es mâles peuvent percevoir une unique molécule émise par
une femelle à un kilomètre de distance.
106
Les expériences pour étudier la vue ou l’audition sont matériellement plus faciles que celles
sur l’odorat. Les flacons de parfum sont coûteux et doivent être renouvelés régulièrement
toutes les trois semaines. Autre contrainte, les cobayes ne doivent pas être enrhumés.
www.lefigaro.fr ( Yves Miserey, L’odorat n’a pa s fini de dévoiler ses mystères )
Activité 1
Cochez la réponse correcte :
Denis Chen a choisi pour ses expériences :
□ deux cents parfums
□ deux parfums
□ douze parfums
Activité 2
Quelles sont les odeurs choisies pour les expériences ?
………………………………………………………………..
Activité 3
Cochez VRAI, FA UX, ON NE SAIT PAS :
VRAI FAUX ?
1.
La plupart des expériences sur l’odorat considèrent le nez comme
un tout.
2. Les deux narines n’ont pas d’autonomie.
3.
Chez les papillons, les mâles peuvent percevoir une unique
molécule émise par une femelle à u n kilomètre de distance.
107
Activité 4
Cochez VRAI ou FAUX et justifiez votre réponse en citant un passage du texte :
V F
1.
Les expériences sur l’odorat sont faciles à faire, mais nécessitent beaucoup
d’argent.
Justification :…………………………………………………………… .
2.
L’odorat est plus développé chez les animaux que chez l’homme.
Justification :……………………………………………………………..
3.
Les expériences sur l’odorat sont plus faciles que celles de vue.
Justification :………………………………………………………………
Activité 5 :
Mentionnez deux as pects importants mis en évidence par l’expérience de Denise Chen.
……………………………………………………………………………………………………
…………………… ……………………………………………………………………………
Activité 6 :
Trouvez les homophones des mots : sous, très, celles
Activité 7 :
Relevez, dans le texte , les struct ures conditionnelles et hypothétiques.
Rappel grammatical
Expression de la condition et de l’hypothèse
La condition exprime qu’un fait est indispensable pour la réalisation d’un autre.
Elle peut être exprimée :
108
– par des phrases introduites par SI :
Ex. S’il fait beau, on ira en excursion.
– par des subordonnées introduites par des conjonctions / locutions conjonctives demandant un
subjonctif :
à condition que
Ex. Nous irons en excursion à condition qu’il fasse beau.
pourvu que exprime la condition suffisante
Ex. Nous irons en excursion pourvu qu’il fasse beau.
L’hypothèse exprime qu’un fait est imaginé et que sa conséquence est éventuelle.
Elle peut être exprimée par :
• Des subordonnées introduites par SI :
Hypothèse probable :
Ex. Si tu t ravailles un peu plus tu seras le premier.
Hypothèse improbable :
Ex. Si j’avais ce livre je te le donnerais.
Hypothèse ratée ( située dans le passé) :
Ex. Si elle l’avait aimé, elle ne l’aurait pas quitté.
Hypothèse intemporelle, conséquence située dans le présent :
Ex. Si j’étais plus organisé je n’aurais pas été en retard.
Double subordination :
Si + indicatif+ subjonctif
ex. Si vous avez du temps et que vous ay ez envie de visiter ce château, n’hésitez pas, ça la
peine.
109
ex. Si Hélène avait eu plus de conf iance en elle et que sa mère l’eût soutenue, elle aurait
fait un autre choix.
• Locutions demandant le subjonctif :
– à condition que, pour peu que, en supposant que, en admettant que, supposons que,
admettons que…
ex. En supposant que qu’il ait raison, son attitude n’est pas moins bizarre.
Tu as toutes les chances de réussite, à condition que tu travailles assez.
– à moins que (+ ne explétif) exprime une restriction ( équivalente de sauf si ou excepté si +
indicatif)
ex. Je vous rendrai visite ce soir à m oins qu’il ne pleuve.
Je viendrai vous voir, sauf si vous êtes occupé.
Soit que… soit que, selon que…ou que… exprime une alternative
ex. Qu’il aille à pied ou qu’il prenne le bus, il arrive toujours en retard.
• Locutions suivies par indicatif :
Suivant que…, selon que…, ou que…
ex. La crème est adaptée à votre teint, selon que vous êtes blonde ou brune.
• Locutions demandant le conditionnel :
Au cas où, dans le cas où, dans l’hypothèse où
ex. Au cas où il pleuvrait, vous pouvez rester dormir chez no us.
• Infinitif précédé par prépositions ou locutions :
à, à condition de, à moins de
ex. A l’entendre on le croirait innocent.
• Gérondif en tête de phrase :
ex. En recherchant avec patience, tu trouveras la solution.
110
• Groupe nominal précédé par prépos ition :
avec, dans, en cas de, sauf, à
ex. Avec un peu de chance nous attraperons le train.
A ta place je serais plus attentive.
Je serai à l’heure, sauf imprévu.
• Un adverbe :
sinon, autrement
ex. Dépêchez -vous, sinon vous loupez v otre avion.
• Phrases indépendantes, juxtaposées :
– ayant le verbe à l’impératif
ex. Donnez -lui cet argent, vous ne le reverrez jamais plus .
– utilisant le subjonctif
ex. Qu’il vienne nous voir, nous lui ferons connaître notre opinion.
– ayant le verbe au condi tionnel
ex. Tu serais sa sœur, elle ne t’aimerait pas davantage.
– avec inversion ( registre soutenu)
Ex. Le président fait -il une affirmation, tout le monde y voit des sous -entendus.
Exercice 1 : Mettez les verbes entre parenthèses aux temps qui conviennent pour exprimer la
condition et sa conséquence :
Si tu (être)………………..libre, je (venir) …………….te rendre visite demain soir.
Il (continuer)……………..ses études, à condition qu’il (être)……………..reçu à cette faculté.
Je (regarder)…………..ce soir le film à la télé si tu ne me le (recommander) ……………….
Si vous m’(envoyer)………………ce soir la réponse, je (pouvoir)…………………..la
transmettre à mon chef demain matin.
111
Exercice 2 : Complétez les espaces libres en mettant les verbes entre parenthèses aux temps
qui convie nnent pour exprimer une hypothèse improbable :
Elle se demandait ce que ses amis (penser)…………..s’ils (apprendre) ………………….la
vérité.
Tu (être)……………gentil si tu (vouloir)…………….m’aider un peu.
Si tu (faire)…………….un effort pour comprendre ce détail, tu ( réuss ir)…………..ensuite à
mieux appréhender toute la situation.
Marie (être)……… aux anges si Jean (se décider)…………. enfin de demander sa main.
Si tu (téléphoner)………………..à maman, tu (voir)……………..que j’ai raison.
Exercice 3 : Complétez les espaces libres en mettan t les verbes entre parenthèses aux temps
qui convienn ent pour exprimer une hypothèse ratée :
Si tu (ne pas penser) …………toujours qu’à toi, tu (se rendre compte)………….de son état
depuis longtemps.
Si vous (commencer)…………….à travailler dès le début de l’année scolaire, vous
(passer)……….l’examen il y a deux semaines.
S’il ( réfléchir) ……………mieux à toutes les conséquences de son geste, il y
(renoncer)………..avant que tu ne lui en aies parlé.
112
Exercice 4 : Mettez les verbes entre parenthèses aux modes et aux temps qui conviennent :
Il vaut mieux manger avant de partir au cas où vous (rentrer) ……………plus tard que prévu.
En admettant que Georges ( dire) …………la vérité, je ne peux toujours pas comprendre ce
que diable il faisait dans cette maison -là !
J’essaierai de le convaincre, en supposant qu’il (vouloir) ……………encore me prêter
attention.
Notre fête aura lieu, comme d’habitude, à la fin juin, à moins que vous n’y ( voir)
………….quelque inconvénient.
Le projet est beau et faisable, pourvu que l’on (prendre) ………..le trava il au sérieux et que
l’on (s’impliquer)……………….à fond.
Je veux bien t’accompagner ce soir, à condition que tu ( aller)………….acheter les billets.
Je rencontrerai Simone ce soir au dîner, sauf si elle (avoir)……………….un empêchement.
Soit qu’il (prendre)……………….un air sérieux, soit qu’il le ( prononcer)……………en riant,
son discours a la même effet.
Au cas où vous ( oublier)…………………votre passeport, vous pouvez toujours utiliser votre
carte d’identité.
Qu’il ( faire)………….beau ou qu’il (pleuvoir)………des cordes, ils font to us les soirs leur
promenade autour du lac.
Exercice 5 : Transf ormez en phrases indépendantes afin de remarquer la réduction du schéma
logique de la subordonnée à un schéma implicite :
S’il vient me voir, je lui montrerai ma collection de timbres.
113
Si vous vous taisez, il vous le reprochera.
Si mon enfant agissait de la sorte, il serait tout de suite puni.
Si j’avais fait autant de fautes que toi, j’en aurais eu honte.
Si vous saviez quels étaient les risques, vous penseriez deux fois avant d’accepter.
Si le savant envisageait une solution plus pertinente encore, le ministre des finances ferait de
son mieux pour trouver les ressources.
Si j’avais eu le répit de m’occuper de ce poète, j’aurais terminé mon étude cet été.
Si vous complétez ce formulaire, vous a urez la chance de gagner ce merveilleux appareil à
ouvrir le tube de dentifrice.
Si je trouvais des billets à la Comédie Française, vous ne refuseriez pas mon invitation.
S’il apprend notre secret, vous apprendrez ce que c’est qu’une vengeance.
Si tu me fa is confiance, ton album sera comme neuf.
Exercice 6 : Transformez en utilisant un groupe nominal précédé par préposition :
S’il avait eu un peu de chance, ce cheval aurait pu gagner la course.
Il te fera certainement un beau cadeau, à moins qu’il n’ait p as oublié que c’est ton
anniversaire.
C’est un jeu auquel on prend beaucoup de plaisir, p our peu que l’on ait un peu d’i magination.
Si vous avez des ennuis, vous pouvez toujours me téléphoner.
Si tu passes un coup de peigne, tu pourras partir conquérir ton prince.
Si vous perdez la carte d’entrée, utilisez ce code.
Si tu me donnais un coup de main, je terminerais bien vite la vaisselle et je pourrai s m’occuper
ensuite de ta robe.
114
Exercice 7 : Dans les phrases suivantes, r emplacez SI par QUE dans la deuxiè me
subordonnée et faites les transformations qui s’imposent :
S’il arrive plus tôt que prévu et si je n’ai pas la réponse, il ne me le pardonnera pas.
Si tu avais le temps et si tu n’en avais envie, tu pourrais faire un détour pour me rendre visite.
S’il commettait cette malversation et si elle l’apprenait, tout serait rompu entre eux.
Si son mari avait eu plus de patience et si elle avait su lui expliquer ses appréhensions, ils se
seraient mis d’accord sans l’intervention du conseiller.
Si j’avais rencont ré cet homme et si j’avais reconnu le grand auteur, je lui aurais exprimé toute
ma gratitude.
Exercice 8 : Utilisez dans les phrases ci -dessous l’infinitif pour exprimer la même idée :
Si on le voyait affublé de la sorte, on ne pourrait pas deviner qu’i l était le roi du quartier.
Nous nous reverrons dans quelque s heures, sauf si nous sommes pris dans un embouteillage.
On peut toujours découvrir quelques choses d’intéressant dans cette affaire si on se penche là –
dessus avec attention.
Vous pouvez adopter ce chien si vous prenez bien soin de lui.
Si on l’entendait raconter, on croirait qu’il avait été un grand héros de la révolution.
Il peut toujours arriver le premier s’il force l’allure.
Vous pouvez encore avoir des enfants, excepté si vous voulez rester des parents d’enfant
unique.
115
Exercice 9 : Exprimez autrement la même idée :
Si j’étais toi, je lui obéirais au doigt et à l’œil.
Au cas où je ne serais pas à la maison, tu trouveras la clé sous le paillasson.
Dis-lui ce secret, je ne te parlerai plus jam ais.
Je lui proposerai de nous aider à condition qu’il ne soit pas trop occupé.
Si Colette avait eu une autre famille et si elle avait été plus audacieuse, elle aurait fait une
carrière brillante.
En appuyant sur ce bouton, tu découvriras la surprise.
Si elle avait été plus ouverte et si nous avions su mieux déchiffrer ses silences, ce drame ne se
serait pas produit.
Si tu flattais, elle te fournirait le secret de cette merveilleuse liqueur.
Ferait -il des promesses, il ne les respecterait jamais.
Si tu as u n malaise et si tu ne peux plus marcher, il saura quoi faire.
Activité 8 : Ecrivez en quelques lignes ce que vous feriez si vous étiez le Président de la
République. (Vous utiliserez la structure SI+ Imparfait+ Conditionnel présent, par exemple :
Si j’é tais Président de la République je baisserais les prix et j’améliorerais les écoles.)
116
Corrigés
Activité 1 : deux parfums
Activité 2 : la rose et le butadène
Activité 3 : vrai, faux, vrai,
Activité 4 : vrai, vrai, faux
Activité 5 : L’expérience me t de manière éclatante la prédominance du cerveau dans le
domaine de l’odorat. Autre découverte étonnante, les deux narines on t un certain degré
d’autonomie.
Activité 6 : Sou, soûl, trait, sel, selle
Activité 7 : Si vous mettez un flacon de parfum sous une narine et que vous exposiez dans le
même temps l’autre narine à une odeur très différente…
Tout se passe comme si les deux narines rivalisaient entre elles.
Au cas où l’une des narines est exposée à l’odeur de butadène ou de rose et que, peu après
celle -ci est présentée une nouvelle fois à la même narine, l’individu ne la sent plus…
…si le même flacon de parfum est placé sous l’autre narine, la personne y est cette fois
beaucoup plus sensible.
Exercices
1. Es ; viendrai ; continuera ; soit ; donnerai ; retrouve ; regarderai ; recommandes ;
envoyez ; pourrai.
2. penseraient ; s’ils apprenaient ; serais ; voulais ; faisais ; réussirais ; serait ; se
décidait ; téléphonais ; verrais.
3. tu n’avais pas toujours pensé ; tu te serais rendu c ompte ; vous aviez commencé ; vous
auriez passé ; il avait mieux réfléchi ; il y aurait renoncé.
117
4. vous rentreriez ; dise ; qu’il veuille, que vous n’y voyiez ; que l’on prenne ; que l’on
s’implique ; que tu ailles ; a ; qu’il prenne ; qu’il le prononce ; oublieriez ; Qu’il fasse ;
qu’il pleuve.
5. Qu’il vienne me voir, je lui montrerai ma collection de timbres.
Taisez -vous, il vous le reprochera.
Mon enfant agirait de la sorte, il serait tout de suite puni.
Aurais -je fait autant de fautes que toi, j’en aurais eu honte.
Vous auriez quels étaient les risques, vous penseriez deux fois avant d’accepter.
Le savant envisagerait -il une solution plus pertinente encore, le ministre des finances ferait de
son mieux pour trouver les ressources.
Aurais -je eu le répit de m’ occuper de ce poète, j’aurais terminé mon étude cet été.
Complétez ce formulaire : vous aurez la chance de gagner ce merveilleux appareil à ouvrir le
tube de dentifrice.
Je trouverais des billets à la Comédie Française, vous ne refuseriez pas mon invitatio n.
Qu’il apprenne notre secret et vous apprendrez ce que c’est qu’une vengeance.
Fais-moi confiance, ton album sera comme neuf.
6. Avec un peu de chance ; sauf oubli de sa part ; avec un peu d’imagination ; En cas d’ennui ;
Encore un coup de peignet ; En cas de perte ; Avec un coup de main de ta part.
7. et que je n’aie pas la réponse ; que tu en eusses envie ; qu’elle l’apprît ; qu’elle eût su ; que
j’eusse reconnu.
118
8. A le voir ; à moins d’être pris ; à condition de se pencher ; à condition de prendre bien so in ; à
l’entendre raconter ; à condition de forcer l’allure ; à moins de vouloir.
9. Réponse libre
Activité 8 : Les élèves doivent utiliser la structure SI+ Imparfait+ Conditionnel présent
119
Commentaire pédagogique
J’ai choisi comme suppor t pour ces activités un document au thentique qui m’aidera
dans ma démarche pédagogique parce que je crois que c’est une manière plus agréable
d’apprendre le français.
Le but principal a été de mettre en évidence l’expression de la condition et de l’hypothè se. J’ai
proposé pour cette démarche des exercices appropriés, par exemples des exercices
d’identification et de repérage (« Trouvez les homophones…, Relevez dans les textes les
structures conditionnelles… »), j’ai proposé de QCM (« Cochez la ou les répons e(s)
correcte(s) »), exercices de complétion (« Utilisez les temps convenables…, Mettez les verbes
aux modes et aux temps qui conviennent… »), exercices de transformation (« Transformez en
phrases indépendantes…, Exprimez autrement la même idée »), exercic es de substitution
(« Remplacez si par que dans la deuxième subordonnée et faites les transformations qui
s’imposent. ») et exercices de rédaction (« Ecrivez en quelques lignes… »).
120
Fiche d’évaluation
Reportage : L’odorat n’a pas fini de dévoile r ses myst ères
Compréhension écrite :
– Comprendre un message écrit ;
– Travailler sur l’homophonie ;
– Trouver les structures conditionnelles et hypothétiques ;
Compréhension orale
– Comprendre un reportage ;
– Choisir vrai ou faux ;
– Choisir la réponse correcte ;
Production orale
– Exprimer autrement une idée ;
Production écrite
– Répondre à des questions ;
– Compléter des phrases ;
– Parler de soi ;
Activité Objectifs accomplis/ non accomplis Solutions
1 Tous les apprenants ont réussi à répondre
correctement ;
2 Trois apprenants n’ont pas trouvé dans le texte Le professeur a écrit au
121
les odeurs choisies pour les expériences ; tableau les réponses
correctes ;
3 Tous les apprenants ont réussi à résoudre la
tâche ;
4 Les apprenants ont réussi à donner la réponse
correcte mais deux d’entre eux n’ont pas réussi
à donner la justification convenable ; Le professeur a invité les
apprenants au tableau noir
à écrire les justifications
convenable ;
5 Cinq apprenants n’ont pas donné aucune
réponse à cette tâche ; Le profess eur et les
apprenants ont posé des
questions pour les aider ;
6 A l’aide des dictionnaires, les apprenants ont
réussi à résoudre l’activité ;
7 20 élèves ont réussi à relever dans les textes les
structures conditionnelles et hypothétiques ; les
autres o nt eu besoin de l’aide du professeur.
Par exemple, à l’exercice 1, beaucoup d’entre
eux font des erreurs en ce qui concerne
l’emploi du temps verbal ( Si tu serais ….je
viendrai… ; Il continuera, à condition qu’il
est…) ; A l’exercice 2, sept apprenants n’o nt
pas réussi à donner les réponses correctes ( Elle
se demandait ce que ses amis penseraient s’ils Le professeur a fait des
planches avec l’expression
de la condition et
l’hypothèse et les a
laissées devant la classe
pour être consultées ; tous
les exercices ont été
vérifiés au tableau noir ;
122
ont appris …) ; A l’exercice 6, neuf élèves
n’ont pas compris la consigne :Transformez en
utilisant un group nominal précédé par
préposition.
8 Les apprenants ont fait tous les productions
écrites. On a rencontré des fautes comme : Si je
serais…je ferais ; Il m’a dit… etc Le professeur a corrigé la
présentation. Les
apprenants ont dû réécrire
les productions écrites
déjà corrigées.
123
Dialogue didactique
Contenus :
Compétences culturelles : activité de r éception du texte ;
Compétences sémantico -lexicale : repérage de mots clés, analyse de texte ;
Compétences linguistiques : les valeurs du futur et du conditionnel ;
Compétences pragmatico -discursives : la conversation ;
Compétences communicatives : interac tion, évaluation ;
Niveau : B1
Temps : 4 heures
Dialogue :
-Allô, maman ?
-Bonjour, ma chérie, tout s’est bien passé ?
-Maman, je te raconterai, mais tu ne diras rien et tu m’écouteras en silence, d’accord ? Je
t’expliquerai tout.
-Tu me fais peur, tu pou rrais commencer tout de suite, je t’en supplie ?
-Alors, ce matin, je me suis réveillée, décidée d’aller sans hésiter à l’examen, mais j’ai eu de
nouveau ce sentiment -là, cette incertitude et cette peur de sortir… Tu diras, je le sais, que
j’aurais dû ne p as y penser, ne pas y faire attention et essayer de la dépasser, mais, tu sais, je
crois que, finalement, je n’arriverai jamais à m’en sortir !
-Sandrine, je t’ai entendu parler de dépression mille fois et, sincèrement, j’en ai assez de tes
excuses. Tu n’e s pas en dépression, tu traverses une crise de paresse. Tu ferais mieux de
124
m’obéir, de revenir habiter avec moi pendant tes examens et je saurai t’aider, une fois présente
à côté de moi !
-Je n’aurais jamais imaginé une réaction de ce genre ! Tu devrais êt re compréhensive, me
soutenir, tu aurais pu me donner un coup de main !
-Je te le donnerai, sois -en sûre. Puisque mon attitude compréhensive jusque -là n’a donné
aucun effet positif, je le changerai ! Comme j’aimerais avoir confiance en toi et continuer à t e
laisser sur ton compte ! Mais non, ma fillette, qui a son appartement, sa Peugeot et ses milles
euros par mois comme soutien financier parental avec le seule condition d’avoir ses examens,
préfère faire la fête pendant tout le semestre et avoir la dépres sion pendant sa session ! Alors,
pendant la session, tu viendras habiter chez nous et tu auras un vrai programme d’étude. Et la
dépression, tu remettras à plus tard, pour les vacances d’été !
Micro -trottoir
-Qu’auriez -vous aimé faire quand vous étiez jeun e ou enfant ? Que feriez -vous comme métier
si vous pouviez changer votre occupation actuelle maintenant ?
A- Oh, moi, j’aurais toujours vécu en France ! J’aurais tellement aimé aller en Amérique
Latine faire du volontariat et aider les enfants malades ! J’aurais pu le faire, j’adore les enfants
et je ne suis pas prétentieux, pourtant, je suis resté à Eze et j’ai gagné ma vie de la pêche.
B- Ce que j’aurais fait ? Exactement ce que je fais à présent ! Je suis médecin ! Je n’adore pas,
mais je sais que ma mè re en aurait été ravie ! Si je n’avais pas perdu ma mère à l’âge de dix
ans, si ma mère était encore en vie, j’aimerais bien qu’elle me voie !
125
C- Quand j’étais étudiant, on m’a offert une bourse aux Etats -Unis, or j’étais amoureux
aveuglément d’une jeune actrice qui m’a laissé comprendre que le sentiment était mutuel.
Evidemment, je suis resté à Nancy, alors que j’aurais pu faire une belle carrière dans la
recherche. Et l’actrice… elle m’a quitté après deux mois pour un chanteur de rap ! Si j’avais
obéi à mes parents…j’aurais mieux fait, tout aurait été différent dans ma vie !
D- Moi et mon frère jumeau, nous aurions souhaité devenir acteurs de cinéma !
Malheureusement, ça n’a pas été possible à cause d’un défaut de prononciation de mon frère !
Nous serio ns maintenant célèbres et riches, nous ne ferions pas de petits boulots saisonniers ou
des sketchs dans des salles de quartier pour faire rire les ouvriers et les femmes au foyer !
E- Je suis dans la politique, vous ne filmez pas, c’est ça, hein, c’est ju ste pour la radio, non ?
J’adore ce que je fais, mais j’aurais dû apprendre des langues étrangères quand j’étais plus
jeune. Là, je suis trop occupée avec le sort de notre pays, mais dans une autre vie, je le ferai
sans doute !
( https://savoirs.rfi fr//apprendre -enseigner/societe/micro -trottoir)
Activité 1
Compréhension orale
1. Les deux personnes qui parlent dans le premier dialogue sont :
□ une élève et sa mère
□ une étudiante st sa grand -mère
□ une étudiante et sa mère
126
2. Sandrine, la fille du premier dialogue :
□ a une maladie imaginaire
□ a une grave dépression et des attaques de panique
□ une légère paralysie
3. Parmi les personnes qui ont répondu pour le micro -trottoir, lesquelles sont contentes de leur
vie présente et lesquelles ne le sont pas ?
A B C D E
Contentes
Mécontentes
Activité 2
Compréhension écrite
1.
Dialogue 1 Vrai Faux On ne
sait
pas
Sandrine ne s’attendait p as à la réaction peu compréhensive de sa mère.
Justification…………………………………………………….
Sandrine a un appartement, une Peugeot et une bourse de 1.000 euros
par mois.
Justification ……………………………………………………..
La mère propose à Francine d’aller traiter sa dépr ession dans un hôpital
pendant ses vacances d’été.
Justification …………………………………………………………
127
2.
Dialogue 2 Aspiration/ rêve/ désir Réalité présente
Personne A
Personne B Il est médecin.
Personne C
Personne D Devenir acteur de cinéma
Personne E
Activité 3
A partir des mots suivants trouvez au moins deux autres mots appartenant à la même
famille lexicale : incertit ude, fin, soutien, vécu, doute.
Activité 4
Cherchez dans le texte du dialogue tous les verbes qui sont formés avec le radical du
futur et classez -les dans les colonnes du tableau suivant en précisant aussi la valeur qu’ils
expriment. Ensuite, après avoir parcouru la page grammaire, observez les différentes valeur s
du futur et du conditionnel :
Temps verbal et valeurs Verbe
Futur simple (action postérieure/ordre, obligation, règle/la
politesse à l’oral/anticiper un fait dans une
argumentation/hypothèse probable) Je te raconterai
(action
postérieure)
Conditionnel présent (demande polie/conseil/suggestion/fait
imaginaire/ incertitude/souhait/hypothèse improbable) Tu pourrais
(souhait)
Conditionnel passé ( regret /reproche/ hypothèse irréelle dans le
passé) J’aurais dû
(reproche)
128
Rappel grammatical
Vale urs du futur et du conditionnel
Le futur simple indique :
– une actio n postérieure au moment où le locuteur parle ;
ex. Elles viendront chez vous ce soir.
– l’ordre, l’obligation, la règle ;
ex. Tu honoreras ton père et ta mère !
– la politesse à l’oral ;
ex. Ce sera tout ? Alors, ç a vous fera 8 euros.
! Le futur simple peut aussi exprimer une hypothèse probable (l’hypothèse dans la phrase avec
SI)
Le conditionnel présent : radical du futur + terminaisons de l’imparfait
Ex. Vous préféreriez monter le tente aux pieds de la montagne et pas
sur le sommet .
Ex. Il devrait finir ses études pour pouvoir s’embaucher .
On utilise le conditionnel présent pour exprimer :
– une demande polie : Pourriez -vous m’indiquer l ’adresse précise, s’il vous plaît ?
– le conseil : Tu devrais lui parler tout de suite. Il ferait mieux de se taire.
– la suggestion : Ce serait mieux de visiter d’abord la ville et puis les environs.
– un fait imaginaire : Je mangerais toutes les sucreries du m onde.
– l’incertitude : Serais -je malade ou non ?
– le souhait : Je voyagerais en avion, mais c’est très cher.
129
! Le conditionnel présent peut aussi expr imer une hypothèse improbable ( l’hypothèse dans la
phrase avec SI)
Le conditionnel passé : « avoir » ou « être » au conditionnel présent + le participe passé du
verbe
On utilise le conditionnel passé pour exprimer :
– le regret : Elle aurait préféré le connaître avant la faculté, tout aurait été plus simple.
– le reproche : Tu aurais dû être plus sage pour recevoir des cadeaux.
! Le conditionnel passé peut aussi exprimer une hypothèse irréelle dans le passé (l’hypothèse
dans la phrase avec SI)
! Attentio n à l’accord du participe passé
Activité 5
Exercice 1 : Mettez les phrases suivantes au futur simple :
a) Tu mangera is des pommes chaque jour.
b) Les gazelles courent en toute liberté dans la savane.
c) Vous accompliriez toutes les tâches domestiques.
d) Nous aurions offert les meilleures conditions d’hébergement.
e) Tu ne devais pas lui dire des mensonges.
f) Réveille -toi jusqu’à 11 h !
g) Les employés vont se réunir pour établir une stratégie.
h) Mon grand -père avait ressorti la nourriture pour les chats.
130
Exercice 2 : Mettez le dialogue suivant au futur simple : Donner des indications futures
Laure : Bonjour, madame. Pouvez -vous, s’il v ous plaît, m’expliquer ce que je dois faire pour
m’inscrire à l’université ?
L’employée : Bien sûr, mademoiselle. Vous devez aller dans votre école tout d’abord. Là,
vous demandez votre diplôme de bachelier. Vous venez ensuite me l’apporter. Vous remplisse z
un formulaire avec vos données personnelles, vous apportez aussi un dossier complet avec des
copies d’après vos papiers d’identité et, voilà, vous êtes inscrites.
Laure : Merci beaucoup, madame. Au revoir.
L’employée : Au revoir, mademoiselle.
Exercice 3 : Complétez les points avec les verbes au futur simple. Indiquer un programme
Suffire, manger, se rencontrer, rejoindre, offrir, rester, jouer, donner, mettre, inviter, établir,
cueillir, se retrouver, bouder, aller, entretenir, chanter, pouvoir, être, condu ire, s’amuser
Mes chers, voici le programme du jour : nous nous rencontrerons devant l’école à 8 h.
Nous…………au point les détails et nous…………….. la destination. Les parents
………….venir eux aussi, ils ………………jusqu’à la fin des préparations et ils nous
…… …..des conseils éventuellement. Nous …………..ensuite faire les achats. Je crois que
deux heures nous ……………pour tout cela. A midi, nous………….. à l’école,
nous……………..le chauffeur et nous …………….prêts de partir. Le chauffeur
………………..jusqu’à la destination où nous l’……………..à participer à la préparation du
barbecue. Jusqu’au soir, vous ………….du badminton, vous……………….les friandises,
vous…………..bien ; les garçons…………des fleurs et les ……………aux filles et les
131
filles………………des chansons, n’est -ce pas ? Personne ne………………….Et m oi, je
……………..l’atmosphère.
Exercice 4 : Transformez selon le modèle :
Dans des conditions de tension, elle n’avait pas froid aux yeux pour lui dire.
˃ Dans des conditions de tension, elle n’aurait pas froid aux yeux pour lui dire.
a) N’ayant p as appris pour cet examen, j’ allais droit dans le mur.
b) Ils agissaient toujours sur un coup de tête.
c) Nous nous prenions pour la huitième merveille du monde.
d) Cette revue vous tient vraiment au cœur, Monsieur l’Editeur.
e) Après votre nomination, vous vouliez avoir toujours le dernier mot.
f) A cet âge, tu gagnais ta croûte dans une entreprise de pantoufles ?
Exercice 5 : Complétez le dialogue suivant avec les verbes au conditionnel présent ;
Conseiller/ Faire des suppositions
Rémi : Caroline a manqué le rendez -vous. Je suis désespéré, je ne voudrais pas (ne pas
vouloir) la perdre. Qu’est -ce que je ……………(pouvoir) ou……………….(devoir) faire ?
Bobby : A ta place, je la………………(quitter). Elle ……………( ne pas mériter) mon
attention. Elle …………….( ne pas avoir) aucune raison de ne pas venir.
Lucile : Tu…………(dire) n’importe quoi pour faire du mal. Tu es si méchant !
Non, Rémi, moi, je l’………………(appeler) pour apprendre ce qui est arrivé. Elle
………….(pouvoir) être malade.
Rémi : Tu as raison, Lucile. Je vais l’appeler.
132
Exercice 6 : Mettez les verbes soulignés au conditionnel passé. Attention à l’accord du
participe passé !
Elle était partie à la bourre, en laissant ses enfants avec son mari.
˃ Elle serait partie à la bourre, en laissant ses enfants avec son mari.
a) Même par une telle chaleur, elles avaient dû abattre au travail avec son mari.
b) Il n’y avait pas eu de quoi fouetter un chat.
c) Devant cet incroyable ouï -dire, vous étiez restés bouche bée.
d) Dans ce rythme, on avait fini la maisonnette dans six mois.
e) Dans ce noir parfait, nous avions tendu l’oreille pour tout entendre .
f) Ces taches s’étaient vues comme le nez au milieu de la figure.
g) Ce professeur avait joué avec nous au chat et à la souris.
h) J’étais partie en lune de miel avec mon mari dans un pays exotique.
Exercice 7 : Mettez le s verbes entre parenthèses au conditionnel passé ; Reprocher/Regretter
Caroline : Salut, Rémi. Je m’excuse de ne pas être venue hier au rendez -vous. J’ai eu quelque
chose à faire.
Rémi : Mais tu ……………….(pouvoir) me téléphoner, Caroline. J’ai été très in quiet. Tu
………….(devoir) m’annoncer.
Caroline : Tu as raison. Je …………..(venir) te voir au café avec tes amis, mais je n’aime pas
Bobby. Il m’……………(reprocher) que je ne suis pas sérieuse.
133
Rémi : C’est vrai, il n’est très sympa. Tu sais, si Lucile n’était pas intervenue pour te défendre,
je ……………..(renoncer) à te voir. Tu ……………….(aller) seule aujourd’hui à l’expo, nous
………..(ne pas se voir) et mes amis …………..(ne pas se disputer) à cause de toi. Mais je
suis indulgent et je ne pardonne cette fois.
Exercice 8 : Dites si l’information est certaine ou non. Cochez. Dire qu’on fait n’est pas
certain
Ce n’est pas certain C’est certain
a) Un accident a eu lieu devant la mairie.
b) Il y aurait deux blessés et un mort.
c) La vitesse aurait produit cet accident.
d) Un témoin a annoncé la polic e.
e) L’ambulance est arrivée très vite.
f) La mairie aurait signalé un problème dans la rue.
g) Il ne s’agirait pas seulement de vitesse excessive.
h) Les policiers ont commencé une enquête.
134
Corrigés
Activité 1
1. Une étudiante et sa mère ; 2. a une maladie im aginaire ; 3. Contentes – B,E ; mécontentes – A,
C, D.
Activité 2
1. Vrai- « Je n’aurais jamais imaginé une réaction de ce genre ! Tu devrais être compréhensive ,
me soutenir, tu aurais pu me donner un coup de main ! » ;
Faux – « ma fillette qui a son appart ement, sa Peugeot et ses mille euros par mois comme
soutien financier parental » ;
On ne sait pas – « la dépression, tu la remettras à plus tard, pour les vacances d’été ».
2.
Dialogue
2 Aspiration /rêve/désir Réalité présente
Personne
A Aller en Amériq ue, faire du
volontariat et aider les enfants
malades Il est resté à Eze et il a gagné sa vie
de la pêche.
Personne
B Etre médecin Il est médecin.
Personne
C Aller aux Etats -Unis, faire une
belle carrière dans la recherche, se
marier avec une jeune actri ce Il est resté à Nancy.
Personne
D Devenir acteur du cinéma Il fait avec son frère jumeau de petits
boulots saisonniers ou des sketchs
dans des salles de quartier.
Personne
C Appren dre des langues étrangères
(mais c’est plutôt un regret qu’une
aspir ation) Elle travaille dans le domaine
politique.
135
Activité 3
Incertitude : incertain, certainement, certes, certitude, certain, certifier ;
Fin : final, finalement, finir, finale, finaliser, finalité ;
Soutien : soutenir, soutenable, insoutenable, sou tenance, soutènement, soutenu, soutien –
gorge ;
Vécu : vivre, survivre, revivre, vivable, invivable, des vivres, vivant, vivace, vif, vivement ;
Doute : douter, douteux, redouter, redoutable ;
Activité 4 :
Temps verbal et valeurs Verbe
Futur simple (acti on postérieure/ordre,
obligation,
règle,/la politesse à l’oral/pour anticiper un
fait dans une argumentation/
hypothèse probable) -je te raconterai ( action postérieure)
-tu ne diras rien (obligation)
-tu m’écouteras ( obligation)
-je t’expliquerai (actio n postérieure)
-tu diras, je le sais (pour anticiper un fait dans
une argumentation)
-je n’arriverai (action postérieure)
-je saurai (action postérieure)
-je te le donnerai (action postérieure)
-je la changerai (action postérieure)
-tu viendras habiter (or dre)
-tu auras (ordre)
-tu la remettras ( obligation)
-je le ferai ( obligation)
136
Conditionnel présent ( demande polie/ conseil/
suggestion/ fait imaginaire/ incertitude/
souhait/ hypothèse improbable) -tu pourrais ( souhait)
-tu ferais mieux (suggestion)
-tu devrais être ( conseil)
-comme j’aimerais ( souhait)
-que feriez -vous (hypothèse improbable)
-j’aimerais bien (souhait)
-nous serions (fait imaginaire)
-nous ne ferions pas ( fait imaginaire)
Conditionnel passé
(regret/reproche/hypothèse irréelle dans le
passé) -j’aurais dû ( reproche)
-je n’aurais jamais imaginé (r eproche)
-tu aurais pu ( reproche)
-qu’auriez -vous aimé faire
(hypothèse irréelle dans le passé)
-j’aurai s tellement aimé aller ( regret)
-j’aurais pu le faire (regret)
-ce que j’aurais fait ? (hypothèse irréelle dans
le passé)
-j’aurais pu ( regret)
-j’aurais mieux fait ( regret)
-tout aurait été différent ( hypothèse irréelle
dans le passé)
-nous aurions souhaité (regret)
-j’aurais dû apprendre ( regret)
137
Activité 5
1. a) tu mangeras ; b) elles courront ; c) vous accomplirez ; d) nous offrirons ; e) tu ne devras
pas ; f) tu te réveilleras ; g) ils se réuniront ; h) il ressortira
2. je devrai ; Vous devrez ; vous demanderez ; Vous viendrez ; Vous remplirez ; vous
apporterez ; vous serez ;
3. Nous mettro ns ; nous établirons ; Les parents pourront ; ils resteront ; ils nous donneront ;
Nous irons ; deux heures nous suffiront ; nous nous retrouverons ; nous rejoindrons ; nous
serons ; Le chauffeur conduira ; nous l’inviterons ; vous jouerez ; vous mangerez ; vous vous
amuserez ; les garçons cueilleront ; offriront ; les filles chanteront ; Personne ne boudera ;
j’entretiendrai ;
4. a) j’irais ; b) ils agiraient ; c) nous prendrions ; d) elle tiendrait ; e) vous voudriez ; f) tu
gagnerais ;
5. je pourrais ; devrais ; je la quitterais ; Elle ne mériterait pas ; Elle n’aurait ; Tu dirais ; je
l’appellerais ; Elle pourrait ;
6. a) elles auraient dû ; b) il n’y aurait pas eu ; c) vous seriez restés ; d) on aurait fini ; e) nous
aurions tendu ; f) elles se seraient vues ; g) il aurait joué ; h) je serais partie ;
7. tu aurais pu ; Tu aurais dû ; Je serais venue ; Il m’aurait reproché ; j’aurais renoncé ; Tu serais
allée ; nous ne nous serions pas vus ; mes amis ne se seraient pas disputés.
Exercice 8 : Certain ; ce n’est pas c ertain ; ce n’est pas certain ; certain ; certain ; ce n’est pas
certain ; ce n’est pas certain ; certain
138
Commentaire pédagogique
Pour l’activité ci -dessus, j’ai choisi de nouveau des documents authentiques, un
dialogue entre une mère et sa fille et une interview dans la rue. Le but principal a été
d’identifier les valeurs du futur et du conditionnel et que les élèves se rendent compte des
différences qui existent entre les deux. On a choisi pour la compréhension orale des QCM,
pour la compréhension écrite des exercices de type vrai/faux/ on ne sait pas, avec justification,
exercices de complétion (« Complétez avec les verbes au futur simple, au conditionnel
passé… »), exercices d’identification et de repérage (« Trouvez des mots… Cherchez dans le
texte… »), de transformation (« Mettez les phrases suivantes au futur simple…, Mettez le
dialogue suivant au futur simple…Transformez selon le modèle…Mettez les verbes au
conditionnel passé… »). Pour la production orale, les élèves ont dû répondre aux questio ns du
professeur et pour la production écrite les élèves ont comparé les deux temps et ils ont trouvé
les valeurs du futur simple, du conditionnel présent et du conditionnel passé.
139
Fiche d’évaluation
Dialogue didactique
Objectifs :
Compréhension écrite :
– Comprendre un message écrit ;
– Découvrir les mots clés du texte ;
– Choisir vrai ou faux ;
Compréhension orale
– Comprendre un reportage ;
– Choisir les réponses correctes ;
Production orale
– Répondre aux questions ;
Production écrite
– Identifier les valeu rs du futur et du conditionnel ;
– Compléter des phrases ;
– Transformer des phrase s ;
Activité Objectifs accomplis/ non accomplis Solutions
1 Tous les apprenants ont bien compris le
texte donné. Ils ont choisi la réponse
correcte.
2 Ils ont aussi identifié bien les réponses
vraies ou fausses.
3 Deux apprenants n’ont pas réussi à finir
l’exercice. Le professeur a apporté des
dictionnaires et il a aidé les
apprenants à finir l’exercice.
4 Tous les élèves ont réussi à trouver les
verbes formés avec le radi cal du futur mais
cinq d’entre eux n’ont pas réussi à préciser
la valeur qu’ils expriment. Le professeur a expliqué
encore une fois les valeurs du
futur et du conditionnel ;
On a vérifié au tableau noir
les réponses ;
140
5 Les élèves ont réussi à résoudre l’ exercice,
la difficulté a été dans l’accord du participe
passé ( vous seriez resté, elles s’étaient vus)
etc On a vérifié tous les exercices
au tableau noir ;
141
Michel Carpentier, Veilleur de nuit
Contenus:
Compétences culturelles : activité de réception du texte ;
Compétences sémantico -lexicale : repérage de mots clés, analyse du texte ;
Compétences pragmatico -discursive : la conversation
Compétences linguistiques : L’hypothèse dans la phrase avec si
Compétences communicatives : interac tion, conversation
Niveau : B1
Temps : 4 heures
Monologue 1
Alors, à gauche, en haut de la page, j’écris mon prénom et mon nom, mon adresse et
mon numéro de téléphone, bref, mes coordonnées… après, plus bas, à droite, j’écris le nom de
mon futur ancien di recteur et, en dessus, l’endroit, donc Lilles, et la date… le 10 octobre 2009.
Monsieur le Directeur, alinéa, majuscule, après avoir longuement réfléchi, j’ai pris la décision
de vous écrire pour vous informer sur un fait d’une extrême gravité qui se produ ira si vous ne
prenez pas toutes les mesures nécessaires, bien que radicales ! Avant tout, je dois vous avouer
que, si je n’avais pas mis tant de dévouement et d’enthousiasme dans le travail pour votre
institution, je n’aurais peut -être pas tenu jusqu’à pr ésent. Si je ne m’étais pas investi corps et
âme dans votre compagnie, vous m’auriez vu partir après deux semaines. Vous savez très bien
que j’ai passé des journées, aussi bien que des nuits dans cette entreprise. Vous savez très bien
que j’ai passé des jo urnées, aussi bien que des nuits dans cette entreprise. Vous savez que… si
je n’avais pas été ici à des moments clés, cet édifice se serait littéralement écroulé devant vos
yeux. Or on ne m’a pas récompensé autrement que d’un coup d’œil méprisant ou, au me illeur
142
des cas, vaguement bienveillant ! Oh, si vous connaissiez ma force, si vous pouviez scruter
mon être, si quelqu’un parmi ceux qui sont autour de vous était préoccupé par autre chose que
son bien -être, tout dans cette entreprise irait mieux, dix fois mieux ! Eh bien, là, vous vivez
dans un vrai guêpier et, si vous n’ouvrez pas les yeux, maintenant, au dernier délai, vous vous
retrouverez seul, après la faillite de votre compagnie, sans personne avec qui parler
véritablement et, malheureusement, je ne serais plus là ! Alors, je vais vous dire, si vous ne
voulez pas vous retrouver seul au plus bas de la société, écoutez -moi : il y a un complot contre
vous ! Si je n -avais pas fait de recherches, si je n’avais pas espionné à gauche et à droite, jour
et nui t, vous n’auriez jamais su ce que l’on vous prépare.
En conclusion, je suis très fier de mon travail et je me demande ce qui aurait pu se passer si je
n’avais rien dit. Je reste à votre disposition pour tout renseignement supplémentaire et
j’attends impati emment une possible rencontre où je puisse tout vous dévoiler. Veuillez
agréer, Monsieur le directeur, l’expression de ma considération,
(Michel Carpentier, Veilleur de nuit )
Monologue 2
Ma chère Hélène,
Si je pouvais rembobiner le temps, si je pouvais revivre notre belle histoire d’amour, je saurais
comment faire pour ne pas la gâcher…
Si j’avais su combien je t’aimais, si je n’avais pas été si sourd à tes désirs, si je n’avais pas été
aveuglé par mon ambition démesurée, je n’aurais pas perdue ! Si j’a vais su ce matin, lorsque
tu as fermé la porte, que c’était la dernière fois que tu la fermerais, ce matin, lorsque tu as
fermé la porte, que c’était la dernière fois que tu la fermerais, je t’aurais serré fort contre moi
et t’aurais dit combien je t’aimai s. Si j’avais su ce que serait la dernière fois que j’entendrais ta
voix, j’aurais pris le temps de m’arrêter et de te dire « Je t’aime » au lieu d’assumer que tu le
143
savais. Si j’avais su que ce serait la dernière fois, je serais resté là pour partager ce jour avec
toi, au lieu de penser que l’on en avait encore tant d’autres à vivre ensemble de sorte que le
laisser passer sans te voir n’avait pas d’importance.
Et tu es partie…sans me prévenir, juste un petit mot sur un bout de papier « Si tu avais su
m’aim er… » J’ai réfléchi toute la journée et toute la nuit et j’ai décidé de faire comme si
c’était pour la première fois que je te verrais, même si tu ne voulais pas de moi…faire de mon
mieux pour que tu retombes amoureuse de moi. Si tu as un peu de patience a vec moi, tu
verras, tout changera. Si tu me laisses réessayer, au moins tu n’auras aucun regret de ce qui
aurait pu êre aujourd’hui.
Si jamais tu veux me pardonner, je serai devant ta fenêtre, mendiant pour un regard, pour un
mot, pour un sourire…
Mille bisous, Lucas
Activité 1
Compréhension orale
1. Dans le premier monologue, il s’agit :
□ d’un employeur qui écrit à son employé
□ d’un employé qui écrit à son employeur
□ d’un agent secret infiltré à l’intérieur d’une e ntreprise pri vée qui écrit à son chef direct
2. A la fin de la lettre, l’expéditeur demande :
□ une promotion et une hausse de selaire
□ un entretien
□ un pro longement de la mission confiée
3. Le deuxième monologue est :
144
□ une déclaration
□ une imploration de pa rdon
□ une demande en mariage
Activité 2
Compréhension écrite
1. Remettez en ordre le début et la fin de la lettre que la personne du premier monologue rédige.
a) Michel CARPENTIER ; b) Michel CARPENTIER ; c) à l’attention de M. Jacques Delors P. –
D. de Marcosy stème, Lilles ; d) carpentiermichel@yahoo.fr ; e) Lilles, le 10 octobre 2009 ; f)
Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l’expression de toute ma considération ; g) 84
Boulevard de la Mer, 59760 Lilles ; h) … ;i) Je reste à votre disposition pour tout
renseignement supplémentaire et j’attends impatiemment une possible rencontre où je puisse
tout vous dévoiler ; j) Après avoir longuement réfléchi, j’ai pris la décision de vous écrire pour
vous informer sur un fait d’une extrême gravité qui se produira si vous ne prenez pas toutes les
mesures nécessaires, bien que radicales ; k) 06 68 45 32 66 ; l) Monsieur le Directeur,
2. Cochez les erreurs que Lucas a commises envers Hélène (plusieurs solutions possibles) :
□ ambitieux sans bornes
□ méchant
□ indifférent à ses désirs
□ paresseux
□ capricieux
□ souvent absent
145
□ incapable de monter son amour
3. Pour convaincre Hélène de revenir, Lucas lui promet de changer et il :
□ la menace qu’elle va regretter si elle ne l e fait pas
□ lui suggère qu’elle regrettera de beaux moments qu’ils pourraient encore vivre ensemble
□ ne lui demande qu’un dernier regard, un dernier mot ou un dernier sourire
Activité 3
Cherchez dans le dialogue des mots ou des expressions signifiant :
Des renseignements sur le lieu où on peut trouver quelqu’un, abnégation, s’effondrer,
arrogant, terme, épier, gaspiller, quémander
Activité 4
Cherchez dans les deux monologues toutes les constructions hypothétiques contenant
la conjonction SI et recopiez -les dans le tableau suivant d’après le schéma correspondant.
Vérifiez vos réponses après avoir parcouru le rappel grammatical.
Hypothèse probable
Présent
Futur+
si+présent/impératif Hypothèse improbable
Conditionnel présent+SI+imparfait Hypothèse irréelle dans
le passé
Conditionnel
passé+SI+plus -que-
parfait
-un fait …qui se produira
si vous ne prenez pas toutes
les mesures nécessaires -si vous connaissiez ma force, si
vous pouviez scruter mon être, si
quelqu’un …était préoccupé… ,tout
dans cette entrepri se irait mieux -si je n’avais pas mis tant
de dévouement et
d’enthousiasme …, je
n’aurais peut -être pas
tenu
146
Rappel grammatical
L’expression de la condition et de l’hypothèse dans les subordonnées introduites par
« SI »
Le « SI » de la condition est t oujours suivi :
d’un présent
Le « SI » de l’hypothèse est suivi :
d’un présent
d’un imparfait
d’un plus -que-parfait
! Jamais de futur, de conditionnel après les « SI »
Hypothèse probable
« SI »+présent présent
futur
impératif
ex. Si vous avez du temps libre, nous pouvons déjà fixer un rendez -vous
pour ce soir.
ex. S’il ne pleut pas, vous irez balayer la cour de grand -père.
ex .Si tu trouves le film intéressant, accompagne -moi au cinéma !
Hypothèse improbable
« SI » +impar fait conditionnel présent
ex. Si l’enfant n’était pas déterminé, ses parents ne se soucieraient pas de ses
demandes.
147
ex. Mes voisins regarderaient la télévision s’ils avaient de l’électricité.
Hypothèse irréelle dans le passé
« SI » +plus -que-parfait conditionnel passé
Si le garçon n’avai t pas été si effrayé, les oiseaux seraient venus manger de sa main.
Le paysan aurait labouré sa terre s’il avait eu un cheval comme celui de son voisin.
! Devant il(s), si devient s’ : S’il manqu e les cours, il perd l’arg ent de poche pour tout le mois.
Activité 5
1. Complétez convenablement les phrases suivantes :
1. Si mon professeur (être) d’accord, je passerai l’examen le mois prochain.
2. S’il y a un tremblement de terre, les animaux (devenir) du coup très agités.
3. Les ge ns bavardent moins si on leur ( donner) des choses à faire.
4. Il (partir) à la montagne la semaine prochaine si la météo ne change pas.
5. Tu (venir) avec nous s tes parents te le permettent.
6. (Dire) -moi la vérité si tu veux être pardonnée !
7. « S’ils (ne pas obéir), je leur casse les pieds », s’écrire la mère.
8. Je jett e l’éponge cette fois si vous ( ne pas être) avec moi.
9. S’il ne (choisir) aucune d’entre nous, nous nous crêpons le chignon ?
10. Si les professeurs ne te donnent pas des choses à faire, tu (vivre) sur ton petit nuage.
2. Même exercice.
1. La pollution serait moins importante si on (réduire) le nombre de voitures dans la rue.
2. Si la leçon était conçue autrement, les élèves la (comprendre) beaucoup mieux.
3. S’il ( ne pas exister) de cinéphiles, les acteurs n’auraient pas de lieu de travail.
148
4. S’il faisait chaud, les châtaigniers (fleurir).
5. Les tsunamis ne feraient plus tant de victimes si on (avoir) la possibilité de les prévoir.
6. Si l’enfant rangeait sa chambre chaque jour, la mère ( ne plus être) si fu rieuse.
7. Si sa sœur n’était p as quittée par son mari, elle ( ne pas s’émouvoir) même pour 100 euros.
8. Si mes amis ( ne pas rentrer) avec un beau cadeau pour moi, j’en aurais gros sur la patate.
9. Nous (parcourir) cette distance en 4h, si l’on ne nous demandait pas de réduire la vitesse.
10. Si tu me (donner) assez d’argent de poche, je ne devrais pas lécher les bottes de papa.
3. Même exercice.
1. Si l’étudiante ( se préparer) plus consciencieusement, elle aurait passé l’examen.
2. Le prince aurait sauvé la fée si le dragon (ne pas saisir) son sabre.
3. La nouvelle aurait eu de l’impact si le journaliste ( le transmettre) dès la prèmiere heure.
4. Nous ( comprendre) mieux leurs intentions s’ils nous en avaient expliqué les raisons.
5. Si vous leur (offrir) des fleurs, les filles auraien t été charmées, je vous en assure.
6. Je (vouloir) aller au concert si le s prix n’avaient pas dépassé 20 euros.
7. Si tu n’avais pas mis de l’eau dans ton vin, tu (se compromettre) pour toujours.
8. Il ne (entrevoir) aucune possibilité de sortir de l’embarras si je ne l’avais pas aidé.
9. Si elle ( fournir) les détails demandés, la commission aurait mieux compris la situation.
10. Si vous n’aviez pas insisté, ils ( ne pas saisir) cette opportunité extraordinaire.
4. Même exercice.
1. Si vous voulez les rencontrer, ( ne pas attendr e) dans le cinéma, mais devant le cinéma.
2. Le candidat ( recevoir) la meilleure note si son exposé était le plus original.
3. La reine ( punir) le cavalier si celui -ci ne lui avait pas déclaré la veille son amour.
149
4. Vous ne pourrez pas profiter de cet te occasion s i vous ( ne pas écrire) une lettre au journal.
5. L’athlète pourrait dé passer le record mondial s’il ( courir) un peu plus vite.
6. Il aurait renoncé si je (réussir) à le convaincre qu’il avait eu tort.
7. Elles lui auraient fait les gros yeux si elles (pouvoir) le t rouver chez lui.
8. Si tu avais le cran d’affronter ton voisin, nous ( ressortir) dans la rue pour te soutenir.
5. Même exercice.
1. Demain, nous ( pouvoir) être plus efficients si nous nous partageons les tâches.
2. Les abeilles ( ne pas piquer) si Sylvie ne les avaie nt pas provoquées.
3. Si tu leur demandes l’avis, ils te ( conseiller) de ne plus partir.
4. Si je (apprendre) quelque chose de nouveau, je lui annoncerais.
5. (Etre) attentifs si vous voulez comprendre les contenus !
6. Il serait devenu pompier à 2 3 ans s’il ( ne pas a voir) peur de feu.
7. Il (se gêner) si j’essayais de lui ouvrir les yeux dans cette affaire louche.
8. On aurait dit les choses de but en blanc si elles (vaincre) la peur d’être critiquées.
6. Transformez selon le modèle :
Si on lui équivaut les examens, elle finira la faculté cette année.
Si on lui équivalait les examens, elle finirait la faculté cette année.
1. Si elles viennent s’informer, nous leur partagerons notre expérience.
2. Si tu suis ses conseils, ton père te louera à tout le monde.
3. S’ils écrivent de bons essais, je pourrai leur donner le maximum de points.
4. S’ils ne saisissent pas la chance, nous les quitterons.
150
5. Si quelqu’un vous voit, vous courrez ?
6. Si je ris, elle pleure ?
7. Si l’eau pour le thé ne bout pas, elle peut contenir des bactéries.
8. Si nous je tons l’argent par les fenêtres, nous arriverons dans la rue.
7. Cochez la bonne solution.
1. Si elles avaient trahi le groupe, ………………………….
□ tu leur interdirais de participer aux rencontres.
□ tu leur aurais interdit de participer aux rencontres
□ tu leur avais interdit de participer aux rencontres
2. Il guérira si moi, comme médecin……………………….
□ je tiens compte de tout ce qu’il me dit
□ je tena is compte de tout ce qu’il me dit
□ je tiendrais compte de tout ce qu’il me dit
3. Ils sauraient comment se débrouiller dans la vie si………………………
□ vous aviez commencé à diriger leurs pas dès leur petite enfance.
□ vous auriez commencé à diriger leurs pas dès leur petite enfance.
□ vous commenciez à diriger leurs pas dès leur petite enfance.
4. Si elles avaient investi dans leurs études…………………….
□ elles n’auraient pas dû travailler à la sueur de leur front maintenant.
151
□ elles ne devraient pas travailler à la sue ur de leur front maintenant.
□ elles ne devront pas travailler à la sueur de leur front maintenant.
Activité 6
Marcel a passé ses vacances d’été en France où il s’est fait beaucoup d’amis qui
lui manquent maintenant. Il se décide d’écrire une lettre à Je an dans laquelle il présentera ses
projets pour les vacances prochaines. (Respectez la structure de la lettre amicale : 18-20
lignes)
152
Corrigés
Activité 1
1. D’un employé qui écrit à son employeur ; 2. Un entretien ; 3. Une imploration de pardon.
Activité 2
1.
Michel CARPENTIER
84 Boulevard de la Mer
59760 Lilles 06 68 45 32 66
carpentiermichel@yahoo.fr
A l’attention de M. Jacques Delors
P.-D. G. de Marcosystème, Lille
Lilles, le 10 octobr e 2009
Monsieur le Directeur,
Après avoir longuement réfléchi, j’ai pris la décision de vous écrire pour vous informer sur un
fait d’un extrême gravité qui se produira si vous ne prenez pas toutes les mesures nécessaires
bien que radicales.
(…)
Je reste à votre disposition pour tout renseignement supplémentaire et j’attends impatiemment
une possible rencontre où je puisse tout vous dévoiler.
Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l’expression de toute ma considération,
Michel CARPENTIER
1. Ambitieux sans bornes, indifférent à ses désirs, souvent absent, incapable de montrer son
amour ;
153
2. lui suggère qu’elle regrettera de beaux moments qu’ils pourraient encore vivre ensemble ;
Activité 3
des coordonnées, dévouement, s’écrouler, méprisant, délai, espionner, gâcher, mendier
Activité 4
Hypothèse probable
Présent
Futur+
si+présent/impératif Hypothèse improbable
Conditionnel
présent+SI+imparfait Hypothèse irréelle dans le
passé
Condition nel passé+SI+plus –
que-parfait
-un fait …qui se produira
si vous ne prenez pas
toutes les mesures
nécessaires
-si vous n’ouvrez pas les
yeux…, vous vous
retrouverez seul
-si vous ne voulez pas
vous retrouver seul …,
écoutez -moi
-si tu as un peu de
patience avec moi, tu
verras, tout changera
-si tu me laisses réessayer,
au moins tu n’auras aucun
regret
-si jamais tu veux me
pardonner, je serai -si vous connaissiez ma force, si
vous pouviez scruter mon être, si
quelqu’un …était préoccupé…
tout dans cette entr eprise irait
mieux
-si je pouvais rembobiner le
temps, si je pouvais revivre notre
belle histoire d’amour, je saurais
-comme si c’était pour la
première fois que je te verrais
(construction suivant les mêmes
règles)
-même si tu ne voulais pas de
moi…
(cons truction suivant les mêmes
règles)
-si je n’avais pas mis tant de
dévouement et
d’enthousiasme …, je
n’aurais peut -être pas tenu
-si je ne m’étais pas investi
corps et âme dans votre
compagnie, vous m’auriez vu
partir
-si je n’avais pas été ici dans
certa ins moments clés, cet
édifice se serait littéralement
écroulé
-si je n’avais pas fait de
recherches, si je n’avais pas
espionné…, vous n’auriez
jamais su
-ce qui aurait pu se passer si
je n’avais rien dit
-si j’avais su combien je
t’aimais, si je n’avais p as été
si sourd à tes désirs, si je
n’avais pas été si aveuglé par
mon ambition démesurée, je
ne t’aurais pas perdue
-si j’avais su ce matin …, je
t’aurais serré fort contre moi
et t’aurais dit
-si j’avais su…, j’aurais pris
le temps de m’arrêter
-si j’ava is su …, je serais
resté
-si tu avais su m’aimer
154
Activité 5
1) 1. il est ; 2. Ils deviennent/ deviendront ; 3. On donne ; 4. Il partira ; 5. Tu viens/viendra s ; 6.
Tu dis ; 7. Ils n’obéissent pas ; 8. Vous n’êtes pas ; 9. Il choisit ; 10. Tu vis/vivra s
2) 1. On réduisait ; 2. Ils comprendraient ; 3. Il n’existait pas ; 4.ils fleuriraient ; 5. On avait ;
6. Elle ne serait plus ; 7. Elle n e s’émouvrait pas ; 8. Ils n e rentraient pas ; 9. Nous
parcourrions ; 10. Tu donnais
3) 1. Elle s’était préparée ; 2. Il n’avait pas saisi ; 3. Il l’avait transmise ; 4. Nous aurions
compris ; 5. Vous aviez offert ; 6. J’aurais voulu ; 7. Tu te serais compromis ; 8. Il aurait
entrevu ; 9. Elle avait fourni ; 10. Ils n’auraient pas saisi ;
4) 1. Vous ne les attendez pas ; 2. Il recevrait ; 3. Elle aurait puni ; 4. Vous n’écrivez pas ; 5. Il
courait ; 6. J’avais réussi ; 7. Elles avaient pu ; 8. Nous ressortirons
5) 1. nous pourrons ; 2. Elles ne l’auraient pas piquée ; 3.ils conseilleront ; 4. J’apprenais ; 5.
Vous soyez ;6. Il n’avait pas eu ; 7. Il se gênerait ; 8. Elles avaient vaincu ;
6) 1. Si elles venaient s’informer, nous leur partagerions notre expérience.
2. Si tu suivais ses conseils, ton père te louerait à tout le monde.
3. S’ils écrivaient d e bons essais, je pourrais leur donner le maximum de points.
4. S’ils ne saisissaient pas la chance, nous les quitterions.
5. Si quelqu’un vous voyait, vous courriez ?
6. Si je riais, elle pleurerait ?
7. Si l’eau pour le thé ne bouillait pas, elle pourrait contenir des b actéries.
8. Si nous jetions l’argent par les fenêtres, nous a rriverion s dans la rue.
7) 1. tu leur aurais interdit de participer aux rencontres ; 2. je tiens compte de tout ce qu’il me
dit ; 3.vous commenciez à diriger leurs pas dès leur petite enfance ; 4.elles n’aurait pas dû
travailler à la sueur de leur front maintenant
155
Commentaire pédagogique
Dans cette démarche on est parti de deux monologues et on a choisi de mettre en
évidence, pour la compétence linguistique, l’hypothèse dans la phrase avec si. Comme type
des exercices on a choisi de QCM (« Cochez les erreurs -plusieurs solutions possibles ») des
activités de correction individuelle (« Remettez en ordre le début de la lettre… »), exercices de
complétion (« Cmplétez convenablement les phras es… »), d’identification (« Cherchez dans
les deux monologues toutes les constructions hypothétiques… »), de transformation
(« Transformez selon le modèle… ») et de rédaction (« Rédiger une lettre amicale… »).
Fiche d’évaluation
Michel Carpentier, Veilleur de nu it
Objectifs :
Compréhension écrite :
– Comprendre un message écrit ;
– Découvrir les mots clés du texte ;
– Choisir vrai ou faux ;
Compréhension orale
– Comprendre un reportage ;
– Choisir les réponses correctes ;
– Reconstituer l’ordre logique ;
Production orale
– Répondre aux questions ;
Production écrite
156
– Compléter des phrases ;
– Ecrire une lettre amicale ;
– Transformer des phrases ;
Activité Objectifs accomplis/ non accomplis solutions
1 Tous les apprenants ont assez bien
répondu.
2 Tous les apprenants ont réuss i à
mettre en ordre le début et la fin de la
lettre et ils ont réussi à cocher la /les
réponse(s) correcte(s).
3 Les apprenants ont réussi à l’aide du
professeur à trouver dans le texte les
mots et les expressions approprié(e)s
pour les mots et les expre ssions
donné(e)s.
4 Six élèves n’ont pas réussi à trouver
dans le texte les constructions
hypothétiques contenant la
conjonction « si », ils ont eu des
difficultés de faire la différence entre
l’hypothèse probable, l’hypothèse
improbable et l’hypothèse i rréelle Le professeur a écrit et a expliqué au
tableau l’expression de la condition
et de l’hypothèse dans les
subordonnées introduites par « si »
157
dans le passé.
5 On a constaté que pour eux, c’est
assez difficile à mettre les verbes au
temps convenable. On a écrit de nouveau les règles du
« si » conditionnel et les règles de la
formation des temps.
6 Les apprenants ont fait tous les
productions écrites. Ils ont respecté
la consigne et la mise en page de la
lettre, mais ont commis de petites
erreurs de c onstruction des phrases
comme 🙁 Qu’est -ce que tu fais ?, Si
tu veux, tu pourrait…) Le professeur a corrigé les cahiers. Il
a expliqué que la construction « ça
va ? » est employée pour demander
de nouvelles et bien sûr, il a expliqué
de nouveau les règle s du « si »
conditionnel.
158
PROJET DIDACTIQUE
Date :
Classe : a VII -a C
Ecole Gymnasiale : Tudor Vladimirescu
Professeur : Daniela Dumitru
Sujet de la leçon : Le conditionnel présent
Type de leçon : d’acqui sition des structures grammaticales
Manuel : Cavaliotti, L1
Niveau : A2
Compétences générales
Former des habilités et des habitudes d’opérer avec le conditionnel présent des verbes ;
Cultiver la disponibilité et la capacité créatrice des élèves ;
Dévelop per la collaboration entre les élèves ;
Compétences opérationnelles
C 1 : Répondre aux questions eu utilisant le conditionnel présent et aussi les autres temps
verbaux connus ;
C2 : Associer correctement les mots pour former des énoncés ;
O 3 : la fixat ion des connaissances lexico -grammaticales par des exercices ;
Stratégies didactiques :
Méthodes : la conversation, l’explication, l’exercice ;
Auxiliaires didactiques : le tableau, les cahiers, le manuel, la fiche de travail ;
Formes d’organisation de l’ activité : activité frontale, activité individuelle indépendante ;
159
Evaluation: for mative
Lieu de travail : le laboratoire des langues étrangères ;
Durée : 50 minutes
Formes d’activités :
Activité collective :
– la conversation
– la révision des informations q ue les élèves détiennent déjà
– le travail sur les fiches
Activité individuelle :
– le travail sur la fiche de travail
– le travail au tableau
Méthodes et procédés :
– la conversation d’orientation
– le travail sur les fiches
A la fin de la classe les élèves sero nt capables de :
– reconnaître dans un texte authentique les verbes au conditionnel présent ;
– se rappeler les règles de formation du conditionnel présent ;
– utiliser dans des exercices et la conversation des verbes aux temps étudiés ;
160
Scénario de classe
1) L’organisation de la classe
– le salut ;
– la présence ;
– la conversation introductive : Le professeur pose quelques questions à ses élèves :
Vous êtes préparés pou r notre classe ?
Vous aimez les classes de frança is ?
2) La vérification des connaissances antérieures
– le contrôle et la correction du devoir :
Le professeur propose aux élèves la lecture par rôles de la leçon Au fil de la Loire.
Le professeur pose aussi quelques questions aux élèves :
a) Comment Létourdi veut -il passer le dimanche ?
b) Est -ce que François est d’accord ? Que propose -t-il aux enfants ?
c) Quels sont les deux régions arrosées par la Loire ?
f) Quelles manifestations culturelles organ ise-t-on aux Pays de la Loire ?
3) L’acquisition des nouvelles connaissances :
A l’aide d’une conversation introductive on passe à la nouvelle leçon : Le conditionnel présent
Le professeur va écrire sur le tableau un poème de Marceline Desbordes -Valmore, les élèves
vont lire et traduire l e poème à l’aide du professeur et ils vont faire attention aux mots
soulignés :
Bonjour, petite fille !
Que fais -tu dans mon bois ?
Es-tu de ma famille ?
161
On dirait qu’autre fois
J’ai chanté dans ta voix…
Le professeur va écrire sur le tableau le schéma de form ation du conditionnel présent :
L’infinitif + -ais, -ais, -ait, -ions, -iez, -aient ( les terminaisons de l’imparfait)
! Pour les verbes irréguliers, le radical e st le même que celui du futur !
Verbes du Ier groupe ( -er)
Aimer : j’aimer ais…
nous aimer ions…
Verbes du IIe groupe ( -ir)
Finir : je finir ais…
nous finir ions…
Verbes du IIIe groupe
Partir : je partir ais…
nous partir ions…
Sortir : je sortir ais…
nous sortir ions…
Lire : je lir ais…
nous lir ions…
Mett re : je mettr ais…
nous mettr ions…
Dire : je dir ais…
Nous dir ions…
Verbes irréguliers du IIIe groupe
162
Venir : je viendrais ; nous viendrions
Faire : je ferais ; nous ferions
Vouloir : je voudrais ; nous voudrions
Devoir : je devrais ; nous devrions
Aller : j’irais ; nous irions
Envoyer : j’enverrais ; nous enverrions
Etre : je serais, nous serions
Avoir : j’aurais ; nous aurions
Après avoir écrit dans les cahiers la théorie, les élèves vont recevoir une fiche de travail où ils
vont souligner les verbes qui sont au conditionnel présent et vont traduire ces phrases, puis ils
vont compléter avec les terminaisons du conditionnel présent.
4) La fixation des connaissances acquises :
L’activité collective de la classe a pour objet l’exercice 2, p age 48, manuel Cavaliotti, L1 ( les
élèves lisent les phrases de l’exercice, les autres élèves corri gent les fautes)
5) La mise en œuvre de la performance :
Le professeur propose aux élèves la deuxième fiche de travail.
– évaluation de l’activité collective : par des remarques sur le travail des élèves (sur les fautes
inhérentes)
– évaluation de l’activité individuelle : par des notes qui récompensent les meilleures
réponses
6) Devoir à la maison
Le professeur propose une fiche avec le devoir et donne aux élèves toutes les informations
nécessaires pour résoudre correctement les exercices.
163
FICHE DE TRAVAIL 1
1. Soulignez les verbes qui sont au conditionnel présent et puis traduise z les phrases :
J’aimais ce jardin.
J’aimerais le revoir un jour.
Nous regardions le coucher du soleil.
Nous regarderions le lever du soleil.
Il sera ravi de te connaître.
Il serait heureux de te rencontrer.
Vous ferez ce voyage.
Vous le feriez, n’est -ce pas ?
Nous pourrons le rejoindre.
Nous pourrions lui parler.
2. Complétez les points avec les terminaisons du conditionnel présent :
Je devr…. partir à la montagne.
Il aimer… devenir acteur.
Vous saur… nous trouver.
Nous pourr… rester chez vous.
Tu mang er… quelques fruits de saison.
Nous porter…. Plainte contre lui.
On ir… plus tard à la mer cet été.
La grand -mère fer… tout pour ses petits -fils.
Elle jouer… aux cartes
164
Fiche de travail 2
1. Reliez les élément s des deux colonnes pour obtenir des phrases cohérentes :
Il 1. achèteraient une nouvelle voiture.
Les actrices 2. désirerait lire cette article.
Tu 3. p arlerions plus souvent le français.
Vous 4. feriez le tour du monde.
Nous 5. construirais une nouvelle maison pour ta famille.
Le touriste 6. inviterais mes amis chez moi.
J’ 7. téléphonerait à l’agence pour demander des infos.
Elles 8. porteraient ces robes au spectacle.
Il 9. serait regrettable de ne p as voir ce spectacle.
2. Remplacez le futur avec le conditionnel présent :
Modèle : Pour aller en France je prendrai l’avion./ Pour aller en France je pre ndrais
l’avion.
J’accompagnerais mes enfants dans le parc.
………………………………………………..
Le guide du musée racontera aux touristes l’histoire du monument.
………………………………………………………………………
Nous pourrons envoyer ce courriel demain.
……………………………………………..
Vous visiterez cette ville une autre fois.
…………………………………………
165
On devra s’organiser mieux.
……………………………
Tu préféreras une glace ou un fruit ?
……………………………………..
Pour faire cette traduction, il sera utile de se servir d’un dictionnaire.
………………………………………………………………………..
Ils aimeront devenir médecins.
………………………………
3. Remplacez l’imparfait par le conditionnel :
Modèle : Je nageais. / Je nagerais.
Je parlais ……………………………….
Tu avais ……………………………….
Il finissait ………………………………..
Nous faisions ……………………………….
Vous veniez…………………………………
Ils voulaient…………………………………
Elle voyait …………………………………
Fiche pour le devoir à la maison
1) Complétez le texte suivant avec le conditionnel présent des verbes entre parenthèses :
J’ (aimer) ………………voyager beaucoup. J’( explorer) ………………….des pays diver s, de
tous les continents. Je ( connaître) ……………………des gens, je ( voir)………………….des
paysages, j’(obser ver)………………..des coutumes.
166
Ce ( être)………………merveill eux ! Et, avec des amis, nous ( vivre)………………….des
expériences encore plus passionnantes !
Je (pouvoir)………………..échanger des impressions, partager les émotions. L’aventure
(avoir) ………………………….plus de charme.
167
Conclusion
Le conditionnel est un mode très important et très utilisé dans la langue française. Ce
mode nous permet de donner des conseils, d’exprimer des regrets, de parler poliment, faire un
reproche atténué, dans le cas du conditionnel présent et pour le c onditionnel passé on peut dire
l’on utilise pour une hypothèse qui n’est plus possible, il sert souvent à faire des reproches, il
sert à présenter un fa it déjà réalisée, non vérifié (c’est par exemple dans la presse, d ans les
médias) ; il est aussi très riche en valeurs et plus complexe dans son usage. Il a une structure
spéciale grâce à sa similitude avec l’imparfait et le futur, mais pour les élèves ce fait
représente un point fort parce qu’il est très facile à retenir. Le conditionnel est important aussi
pour ses valeurs modales dans l’expression mais aussi pour sa fonction dans les productions
écrite s ou orale s.
Toutefois, j’ai constaté que les élèves n’ont pas une connaissance so lide sur les valeurs
modales du conditionnel. Par conséquent, les confusions, les mauvaises interprétations, les
emplois inappropriés sont nombreux. Mais, avec beaucoup de détermination, beaucoup de
stratégies et d’exercices le conditionnel sera très bien assimilé par les apprenants dans tous ses
aspects.
Les activités que j’ai proposées ont respecté les programmes, le CECRL, les objectifs
proposées, le niveau, l’âge.
Bref, quelque soient les difficultés il y a toujours des solutions et la tâche de surmont er les
obstacles revient seulement au professeur.
168
Bibliographie
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Cristea T., 1979 : Grammaire struct urale du français contemporain , Editura Didactică si
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Editura Universității din București
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Damourette, J. et Pichon, E., 1911 -1927 : Des mots à la pensée : essai de grammaire de la
langue française, Paris, D’Artrey, 1970
Ducrot, O., 1984 : Le dire et le dit, Paris, Minuit
Patrick Dendale et Liliane Tasmowski, 2001 : Le conditionnel en français, collection :
Recherches linguistiques, Université de Metz
Abouda L., Les emplois journalistique, polémique et atténuatif du conditionnel. Un traitement
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Grevisse, M., 1969 : Le bon usage, 9è édition, Gembloux, J.Duclot
Beneviste, Emile, 1966 : Les relations de temps dans le verbe français, Gallimard, Paris
Vetters, 1996 : Temps, aspect et narration, Ed. Rodopi, Amsterdam –Atlanta
Kerbrat – Orecchion i 1996 : La conversation, Seuil, Paris
Destutt de Tracy, 1803 : Eléments d’idéologie. Grammaire, Paris
F. – J. – M. Noël et Ch.P. Chapsal, 1837 : Nouvelle grammaire française, Edité par Mairie –
Nyon, Paris
Ch.- P. Girault – Duvivier, 1881 : Grammaire des gr ammaire, Paris
169
Ch. Touratier, 1996 : Le système verbal français, Ed. Armand Colin, Paris
J.L. Austin, 1970 : Quand dire, c’est faire, Seuil, Paris
M. Riégel, 1999 : Grammaire méthodique du français , Puf, Paris
Imbs, Paul, 1960 : L’emploi des temps verbaux en français moderne , Klincksieck, Paris
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www.persce.fr/doc/igram_0222 -9838_1984_num_20_1_2773
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Acest articol: LE CONDITIONNEL – PERSPECTIVE SYNTAXIQUE ET DIDACTIQUE [604798] (ID: 604798)
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