Initsiјal . Chasopis za sredњovekovne studiјe 2 (2014) 145162 [603389]
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Initsiјal . Chasopis za sredњovekovne studiјe 2 (2014) 145–162
Initial. A Review of Medieval Studies 2 (2014) 145– 162
UDC: 929.7(=163.41)(436)"15":929
Adrian Magina
Muzeul Banatului Montan (Le Musée du Banat Montagneux )
Bd. Republicii nr. 10, Re șița, Cara ș-Severin, Roumanie
[anonimizat]
MILICA BELMUŽEVI Ć: LʼHISTOIRE D ʼUNE NOBLE
DAME DU XVIe SIÈCLE
Apstrakt : Ovaј rad govori o јednoј zhenskoј sudbini XVI stoleћa . U
sredishtu pazhњe nalazi se Militsa Belmuzheviћ , ћerka srpskog voјvode koјi
јe uspostavio svoј domen u Banatu u drugoј polovini XV veka . Roђena kraјem
tog stoleћa , Militsa јe rano ostala bez otsa i odrasla јe uz maјku i babu .
Postavshi punoletna , zapochiњe chitav niz sudskih protsesa kako bi povra –
tila dobra koјa su јoј po zakonu pripadala . Nasuprot mishљeњima nekih
istorichara , koјi su prihvatili ideјu o Milichinom braku sa јednim od
Јakshiћa , dokumenti kao њenog supruga identifikuјu јedino Nikolu Ken –
defiјa iz Rau de Moriјa u hunedoarskom okrugu . Ovaј brak јe snazhno pove –
zao Militsu sa oblashћu Hatseg ( takoђe u hunedoarskom okrugu ), odakle јe
rodom bila i њena maјka . Dokumentarna graђa prati Milichin zhivotni put
u rasponu od shest detseniјa tokom koјih јe nadzhivela i muzha i sina , Јovana
Kendefiјa .
Kљuchne rechi : XVI vek , srpsko plemstvo , Ugarska , Transilvaniјa ,
Militsa Belmuzheviћ , oblast Hatseg .
Vers la fin de l ʼannée de 1500 le voïvode Miloš Belmuževi ć, l ʼun
des plus importants membres de l ʼélite serbe de l ʼHongrie, est mort. Peu
de temps en avant de son décés, comme tout bon chré tien, il a rédigé son
testament pour partager ses biens terrestres aux de scendants et à toute sa
parenté. Parmi eux, Milica, l ʼunique enfant de celui-ci qui a survecu, dont
la vie peut être suivie, au moins, au long de six d écennies.
Le voïvode Belmuževi ć était le membre de la noblesse serbe refu-
giée en Hongrie pendant la deuxième moitié du XVe s iècle. Sur sa vie et
sa carrière se sont faits déjà des analyses histori ographiques et ici n ʼest pas
le cas d ʼêtre reprises. 1 Mais il faut remarquer le fait que ce noble serbe se
1 A. KRSTIЋ , Ho vi podatsi o voјvodi Miloshu Belmuzheviћu i њegovoј poro –
ditsi , Initsiјal . Chasopis za sredњovekovne studiјe 1 (2013) 161–185; A. M AGINA ,
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soit établi à l ʼHongrie méridional, sur l ʼactuel territoire de Banat où, par
des dons royaux et par des acquisitions, il a réuss i de constituer un do-
maine important, ayant son centre à Sasvar (localité disparue, située à
nord-est de Timi șoara, Roumanie). Concomitamment avec lui se sont ve-
nus les membres de sa famille et, certainement, sa mère Olivera. Était-il
marié à ce moment-là? Au stade des connaissances ac tuelles sur le potentat
serbe c ʼest difficile de le savoir. Nous n ʼavons ni même la certitude que
ses deux fils, qui sont morts tout jeunes (probable ment pendant les conflits
avec les Turques, ayant lieu dernières années du XV e siècle), proviennent
du même mariage comme Milica. Tout comme les autres nobles de
lʼépoque, Belmuževi ć aurait pu contracter plusieurs mariages. En 1504,
une quelconque Anca apparaît dans la posture de filia condam domina
Clara, relicte condam Myllus Belmosavith .2 Selon ces informations Bel-
muževi ć aurait été marié avec une soi-dite Claire, ayant de celle-ci une fil-
le nomée Anca. En ce cas il s ʼagit d ʼune confusion certe faite par le fonc-
tionnaire de l ʼépoque, parce-que la vraie femme du noble serbe, la seule
connue à voie documentaire, a été Veronique, de la famille noble roumaine
Arka de Densu ș (Demsus, en hongrois; dép. de Hunedoara, Roumanie)
originaire du Pays de Ha țeg (Hátszeg, en hongrois; dép. de Hunedoara).
On clarifie cette confusion d ʼune manière simple, car Veronique et Claire
étaient des soeurs, toutes les deux étant les fille s de Ladislas Arka de Den-
su ș.3 Un document de 1512 présente les parentés réelles de Clara et de sa
fille, qui n ʼont pas eu aucune liaison parentale avec le voïvode serbe: nobi-
lis domine Anko sew Anna vocitate, consortis egregii Michaeli Zerechen
de Zallaspathaka, filie condam Dionisii de Zenthgye wrgh ex nobili olim
Clara, filia condam Ladislai Arka de Damsos procreat e .4
Milica est née du mariage de Miloš avec Veronique, probablement
au cours de la dernière décennie du XVe siècle. Ain si s ʼexplique pourquoi
le noble serbe, dans son testament, rédigé le 8 sep tembre 1500, mentionne
,,l ʼenfant donné par le Dieu“, s ʼagissant ici d ʼun événement récent. En
outre, les documents royaux de 1500 et de 1501 la d enomment puella ,
Un nobil sârb în Banatul secolului al XV-lea: Miloš Belmuževi ć [Un noble serbe dans le
Banat du XV -e siècle: Miloš Belmuževi ć], Analele Banatului . Serie Nou ă. Arheologie–
Istorie 18 (2010) 135–142.
2 Magyar Országos Levéltár (=MOL), Diplomatikai levé ltár (=DL), 29590; A.
KRSTIЋ , Ho vi podatsi , 177.
3 Pour l ʼhistoire concernant la famille de Arka voir A. A. R USU – I. A. P OP ,
Familia nobiliar ă româneasc ă Arca din Țara Ha țegului (sfâr șitul sec. XV – începutul
sec. XVI) [La famille nobiliaire roumaine Arka du p ays de Ha țeg (fin du XVe siècle –
début du XVIe siècle)], Acta Musei Napocensis 21 (1984) 211–225.
4 DL, 30075. Les mêmes liaisons de parenté surprises également en DL, 29984.
A. Magina, Milica Belmuževi ć: l’histoire d’une noble dame du XVIe siècle
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jeune fille. Selon l ʼopinion d ʼAleksandar Krsti ć, à ce moment-là elle de-
vait avoir douze ans, l ʼâge légal où les jeunes filles étaient considerées
adultes. 5 Vingt ans plus tard, faisant référence à cette pér iode suivant à la
mort de son père, on mentionne que Milica était nub ile ( in capillis exis-
tente ), indiquant un âge sous celui légal. Probablement la mort de son père
a marqué profondement la jeune fille, restée seule avec sa mère et sa
grande-mère. Pour que les trois héritières principa les (la mère, la femme et
la jeune fille) n ʼaient pas des problèmes avec la fortune restée, le roi Vla-
dislav ordonne au chef du comitat de Timi ș (Temes, en hongrois; Tamiš,
en serbe), Iosa de Som, de les offrir sa protection . Cette mesure s ʼaverait
extrémement nécessaire, car il était très difficile pour des femmes seules se
débrouiller dans un monde violent, maîtrisé par le droit masculin. En 1503
la vieille mère du voïvode décédé a subi une situation pareille, avançant
une plainte à côté de la famille de Jakši ć contre une groupe de nobles du
comitat de Cenad (Csanád, en hongrois), qui avait dev asté sa possession
de Munar. 6 Cette plainte ne mentionnait aucune parenté entre l es deux fa-
milles, mais simplement que toutes les deux détenai ent des parties de la
respective possession, situation existante probable ment du temps que le
voïvode était vivant.
Sur le sort de la fille de Belmuževi ć il n ʼy a pas d ʼinformation pour
une période de deux décénnies. Elle réapparaît brus quement dans la lu-
mière des sources historiques en 1519, suffisament maturée pour revendi-
quer la fortune restée de son père. Étant donnée ce tte manque
dʼinformation il est difficile de tracer les événemen ts de sa vie pour cette
période de 20 années. Une hypothèse serait celle qu ʼelle serait restée dans
les soins de sa grande-mère Olivera, jusqu ʼà sa mort. Sa mère, Veronique,
trouvant rapidement consolation dans les bras du no ble Stéphane Bradach
de Lodormercz, devenant sa épouse. Par ce mariage, ayant pour resultat les
enfants Sophie et Jean, une part des anciennes poss essions du noble serbe
est arrivée sous la maîtrise de la famille de Bradac h, qui a pris la particule
nobiliaire de Sasvar. 7 Il est également possible que Milica se soit resté e
aux soins de sa mère ou aux quelques de ses parents de la zone de Ha țeg.
Je crois que cela peut expliquer sa évolution ultér ieure et les raisons qui
lʼont liée définitivement avec la contrée du comitat de Hunedoara (Hu-
nyad, en hongrois).
Au cours de l ʼannée mentionnée (1519), par l ʼintermédiaire d ʼun re-
présentant légal, François de Fanchycha, Milica sol licitait ses droits sur
5 A. KRSTIЋ , Ho vi podatsi , 166.
6 DL, 26662; A. KRSTIЋ , Ho vi podatsi , 176.
7 A. KRSTIЋ , Ho vi podatsi , 178. Voir la note 14.
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lʼhéritage resté de son père. Il s ʼagissait en ce cas des quelques parties de
possession de Sasvar, Maysa (localité disparue, située aux alentours de Ti-
mi șoara), Ianova (dép. de Timi ș), Paznad (localité disparue, dép. de Timi ș),
Munar (dép. d ʼArad, Roumanie), Gedews (localité disparue, dép. d ʼArad) ,
Feyereghaz (localité disparue, Serbie) , Feketi ć (Serbie) et le propriété de
Bozziabokor situées dans les comitats de Timi ș, de Cenad et de Bács. Se-
lon ce document, après la mort de Belmuževi ć, la fortune restée du défunt
avait été partagée en trois parties égales, une par tie revenant à Milica, par-
tie qui a été occupée par sa mère et son nouveau ma ri. En conséquence, le
roi Louis ordonne au chapiteau de Cenad d ʼenquêter sur cette cause expo-
sée au cour royal et de résoudre la plainte de la s oi-dite Milica. 8 En géné-
ral, dans le monde médiéval, quand des personnes du sexe feminin appa-
raissent dans les actes, elles sont associées à un représentant masculin (pè-
re, frère, mari) en utilisant les formules suivante s: filia , soror , uxor , con-
sors , coniux ou relicta . Les documents dont nous disposons laissent s ʼen-
trevoir qu ʼà la date mentionnée, Milica n ʼétait pas mariée ou veuve, car
aucune de ces deux hypothèses ne sont indiquées, ma is seulement comme
étant la fille de Belmuževi ć. Les historiographies hongroise et serbe sont
dʼune manière unanime d ʼaccord qu ʼelle était mariée avec Stéphane Jak-
ši ć. Les historiens hongrois la considèrent mariée ave c Stéphane Jakši ć
seigneur, 9 leurs homonymes serbes étant d ʼavis qu ʼelle était l ʼépouse de
son fils portant le même nom. 10 La première variante est totalement ex-
clue, car le premier Stéphane Jakši ć était mort pendant l ʼavant-dernière
décennie du XVe siècle, probablement en avant de la naissance de Milica.
Sans doute, ici on a fait une confusion entre la fe mme Jakši ć, dénommée
Milica, et la fille du voïvode Belmuževi ć. La deuxième variante est aussi
improbable. La période où Milica pouvait être marié e avec le jeune Sté-
phane tombe dans les années de 1501 à 1518, mais no us ne disposons pas
de documents convenables pour cette période. En ce qui concerne son mari
présomptif, nous savons qu ʼil était encore vivant en 1518. 11 Si on admet
qu ʼil est mort autour de l ʼannée mentionnée, et Milica aurait été sa veuve,
8 Slovenský národný archiv (=SNA), Bratislava, Rodu Révay, škat. 90, Doc. ad
diversas familias, fasc. IV, n o 17, document publié à la fin de cet étude, voir Annexe 1.
9 Plus récent à P. E NGEL , Középkori magyar genealógia , CD-Rom, Budapest
2001: Jaksics (nagylaki) .
10 Y. RADONITCH , Histoire des serbes de Hongrie , Paris – Barcelone– Dublin
1919, 66; A. IVIЋ , Istoriјa Srba u Ugarskoј od pada Smedereva do seobe pod
Charnoјeviћem (1459–1690) , Zagreb 1914, 29; M. SPREMIЋ , Poroditsa Јakshiћ u
Banatu , Banat kroz vekove . Sloјevi kultura Banata . Zbornk radova , ur . M.
MATITsKI , Beograd 2010, 44; A. K PC TIЋ , Ho vi podatsi , 179.
11 SZ. JAKÓ , A kolozsmonostori konvent jegyzökönyvei . 2 (1485–1556), Buda-
pest 1990, n o 3699.
A. Magina, Milica Belmuževi ć: l’histoire d’une noble dame du XVIe siècle
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il paraît incroyable que le document de 1519 ne la consigne pas en cette
qualité ( relicta ). Les documents ultérieurs concernant la vie de la fille de
Belmuževi ć n ʼindiquent aucun degré de parenté avec les membres d e la
famille de Jakši ć. On peut seulement supposer que la variante de l ʼalliance
entre les deux importantes familles serbes de l ʼHongrie s ʼest imposée dans
lʼhistoriographie en conséquence d ʼune série d ʼerreurs et de confusions.
Au cours de la décennie suivante, son destin s ʼentrelace avec les
disputes avec sa mère pour ses droit d ʼhéritage. La situation s ʼavérait assez
compliquée, car elle voulait obtenir tant la fortun e de Belmuževi ć à laquel-
le avait droit en qualité d ʼhéritière, que des biens foncières de la zone de
Ha țeg, entrés par héritage dans le patrimoine de sa mè re. L ʼintérêt pour les
possessions de Ha țeg paraît naturel, surtout en conséquence du mariag e
avec le noble Nicolas Kendeffy de Râu de Mori (Malom viz, en hongrois;
dép. de Hunedoara) qui provenait, tout aussi comme sa mère, d ʼune fa-
mille noble roumaine. En 1521, en qualité d ʼépouse de Kendeffy ( nobilis
domine Melycha vocata consortis egregii Nicolai Kend effy de Malomwyz,
filie videlicet nobilis domine Veronice ) Milica est en procès avec sa mère
pour la partie de Densu ș, réobtenue de Barnabas Belay, 12 à laquelle elle
avait droit de la possession. Trois ans plus tard, Milica était de nouveau en
conflit avec sa mère ( domine Mylycha vocate consortis egregii Nicolai
Kendeffy de Malomwyz … contra generosa domina Veronica vocata con-
sorte Stephani Bradach de Lodormercz, genitrice sci licet sue ). Cette fois-
ci, la dispute se déroulait pour l ʼobtention de parties égales ( egalem divi-
sionem ) des possessions de Sarmisegetuza (Várhely, en hon grois; dép. de
Hunedoara) et de Densu ș.13 Le procès pour les parties d ʼhéritage de Ha țeg
traîne plusieurs années. En final, la dispute s ʼéteint entre celle-ci et son
demi-frère, Jean Bradach de Sasvar ( nobilis Ioannes Bradach de Saswar ),
au cours de l ʼannée de 1526. Celui-ci reçoit de sa soeur ( prefata domina
Mylycza soror sua carnalis ) les biens qu ʼelle les avait obtenu de l ʼhéritage
de son père ( bonorum ac iurium possessionarium paternorum scilic et olim
Belmosowyth inter limitis regni Hungarie ubivis exis tentem ), en recevant
en échange les parties de Veronique de Densu ș et de Sarmisegetuza. 14 Ét-
ant mariée avec un noble de Ha țeg et établie dans cette zone, l ʼinterêt ma-
jeur de Milica pour les possessions du comitat de H unedoara est compré-
hensible. Par cette échange, Milica et son mari ont agrandi leur patrimoine
12 SNA, Rodu Révay, škat. 87, Doc. Fam. Kende, fasc. II, n o 2. Barnabas Belay
avait obtenu une partie des possessions de la famil le de Arka en 1504, par don royal, le
roi les confisquant de Jean Arka de Densu ș, parce-qu ʼil a empiété les prérogatifs du
souverain aveuglant deux voleurs tziganes (A. A. R USU – I. A. P OP , Familia Arca, 218).
13 SNA, Rodu Révay, škat. 87, Doc. Fam. Kende, fasc. II, n o 6, 7, 8, 9.
14 Ibidem, n o 10.
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de Ha țeg, la famille de Bradach entrant dans la possessio n totale des an-
ciennes domaines banatiennes de Belmuževi ć.
Lʼannée de 1526 a été agitée pour le royaume médiéval hongrois. La
mort du roi Louis II dans la bataille de Mohács con tre les Ottomans a gé-
néré une compétition acerbe pour le trône vacant. L es deux protagonistes
étaient Ferdinand de Habsbourg, le beau-frère du ro i défunt, et Jean Szapo-
lyai, le duc de la Transylvanie. Les événements pol itiques et militaires ont
mis leur empreinte sur la noblesse de Banat et de l a zone de Ha țeg, qui
sʼest reliée à l ʼun ou à l ʼautre des compétiteurs. En Banat, la famille de
Jakši ć a soutenu la cause du roi Jean, les maîtres de Sas var, Stéphane et
Émeric Bradach, étant les partisans de Ferdinand. Po ur leur trahison, le 14
fevrier 1529, Szapolyai a confisqué les parties de leur fortune détenues
dans les possessions de Sasvar, Munar, Kysgyarmath (localité disparue,
dép. de Timi ș), Cad ăr (dép. de Timi ș), Unip (Fachlok, dép. de Timi ș), Pe-
terlaka (localité disparue, dép. de Timi ș) Or țișoara (dép. de Timi ș), Mu-
nar, Feyereghaz et Feketi ć, les faisant don aux fidelis nostri egregii Marci
Jaxyth de Naghlak .15 Dans la zone de Ha țeg, la noblesse a partagé sa loy-
auté entre les deux pretendants au trône de l ʼHongrie. Pendant qu ʼune part
des nobles de cette contrée a adhéré à la cause de Ferdinand, Milica et son
mari ont choisi de rester fidèles à Jean Szapolyai. En suite de cette option,
le 4 mai 1530, Milica, avec Antoinette et Jean, le fils de Michel S ărăcin de
Săla șu (Szálláspatak, en hongrois; dép. de Hunedoara), e st mis dans la pos-
session de Șoimu ș (Marossolymos, en hongrois; dép. de Hunedoara), co n-
fisqué à raison de l ʼinfidélité de Caspar Horwath de Vingard (Vingárd /
Weingarten, dép. de Alba/Fehér, Roumanie). 16 Six mois après (27 octobre),
Milica et son mari Nicolas Kendeffy et Sigismond de Paztoh, un parent en
ligne maternelle, reçoivent du roi Jean les possess ions de Jean Bradach de
Sasvar, le demi-frère de Milica, qui s ʼest relié factioni Germanice et Fer-
dinando regi Bohemie notorio hosti et emulo nostro .17 Par le don respectif,
Milica réentra dans la possession des biens offerts antérieurement en
échange à son demi-frère. Néanmoins, il a falu pass er trois années pour
que les trois entrent effectivement dans la maîtris e de ces possessions, car
tous étaient au service de Szapolyai. Suivant leur demande, le 4 mars
15 MOL, Erdélyi Országos Kormányhatósági Levéltárak, A Kolozsmonostori
Konvent Országos Levéltára, F 17 Cista comitatuum. Tömös, n o 4.
16 I. A. P OP , M ărturii documentare privind nobilimea din Ha țeg în conflictul
dintre Ioan Zapolya și Ferdinand de Habsburg [Les témoignages documentai res sur la
noblesse de Ha țeg dans le conflit entre Jean Zapolya et Ferdinand de Habsbourg],
Anuarul Institutului de Istorie și Arheologie Cluj-Napoca 26 (1983–1984) 339.
17 SNA, Bratislava, Rodu Révay, škat. 87, Doc. Fam. K ende, fasc. II, n o 16,
document publié à la fin de cet étude, voir Annexe 2.
A. Magina, Milica Belmuževi ć: l’histoire d’une noble dame du XVIe siècle
151
1532, le roi Jean reprit l ʼacte de don et ordonna au chapiteau de l ʼéglise d ʼ
Arad de les mettre dans la possession de tous ces b iens. 18 Le probléma-
tique des biens obtenus en suite de la trahison de Jean Bradach n ʼa pas été
résolu d ʼune manière définitive parce que, le 12 avril de ce tte même année,
Milica s ʼadressait au duc de la Transylvanie, Étienne Báthory , ratione et
pretextu totalium portionorum possessionarium nobil is Ioan-nis Bradach
de Sasvar ubilibet et in quibusqunque possessionibu s in comitatu Hunya-
densi existentes , celle-ci étant en dispute pour ces biens avec Casp ar Mar-
gay. Ce conflit est superposé par la dispute concern ant la maîtrise des par-
ties de possessions de Densu ș et de Sarmisegetuza. 19 On ne sait pas exac-
tement comment se sont finies ces querelles, mais i l paraît que Milica
réussisse s ʼimposer.
À partir de cette date, les informations sur la fil le de Belmuževi ć de-
viennent de plus en plus rares. En plus de toutes c es différends, elle a du
souffrir la perte de son mari, fait passé dans l ʼintervalle de 1532 à 1537, on
ne sait pas précisement quand. En avril 1532 elle é tait encore nommé con-
sortis egregii Nicolai Kendeffy de Malomwyz , en 1537 apparaissant dans la
posture de nobilis domine Mylycza nuncupate, egregii condam Nic olai Ke-
nde de Malomwycz relicte .20 Bien qu ʼelle dispose d ʼune fortune sérieuse,
cela ne l ʼa pas mis hors des problèmes, cette fois-ci concern ant le domaine
de Banat. Profitant de la mort de son mari, Marko Ja kši ć avait occupé les
parties de possessions détenues par Milica à Sasvar , Ianova, Or țișoara,
Gyarmath et Munar, dont les revenus celui-ci les a utilisé en son propre
nom. En suite de la réclamation de Milica, le roi J ean Szapolyai a ordonné
au chapiteau de l ʼéglise de Cenad de sommer le reclamé se présenter au
jugement et rendre les biens pris de la noble dame.21 Évidemment, en ce
cas Marko Jakši ć a usurpé les parties de possession obtenues par Mi lica et
son mari, en suite du don royal de 1530 qui, à l ʼorigine, ont appartenu au
père de la reclamante, Miloš Belmuževi ć.
Par le mariage avec Nicolas Kendeffy la noble dame a eu un fils,
Jean Kendeffy, qui a pris toutes les problèmes de l a famille. En 1545, par
son représentant légal, Jean le lettré ( litteratus ) de Kerezthur, s ʼopposait
devant le chapiteau de Alba Iulia/Gyulafehérvár à l a résolution de la reine
Isabel de faire don vers le noble serbe Nikola Čerepovi ć les parties de pos-
session détenues par sa famille à Sasvar, Ianova, K isgyarmath, Or țișoara et
18 SNA, Bratislava, Rodu Révay, škat. 87, Doc. Fam. K ende, fasc. II, n o 16,
document publié à la fin de cet étude, voir Annexe 3.
19 Ibidem, n o 18.
20 Les annexes 3–4, publieés à la fin de cet étude.
21 SNA, Bratislava, Rodu Révay, škat. 87, Doc. Fam. K ende, fasc. II, n o 19,
document publié à la fin de cette étude, voir Annex e 4.
Initial. A Review of Medieval Studies 2 (2014) 145– 162
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Munar. 22 Jean s ʼest marié à son tour avec une noble d ʼorigine sud-slave.
Lʼidée du mariage entre Kendeffy et Milica, la fille de Marko Jakši ć, s ʼest
imposée dans l ʼhistoriographie serbe, 23 tandis que l ʼhistoriographie rou-
maine acréditait un mariage avec Milica, la fille d e Nikola Čerepovi ć.24
Aucune de ces deux variantes n ʼest pas exclue, mais les documents men-
tionnent Marguerite, de la famille de Baki ć, comme la femme de Kendeffy.
Contrairement à ses parents, Jean se montra fidèle à la cause de Fer-
dinand, qui a occupé la Transylvanie en 1551. Pour cela, lui et sa famille
ont supporté des souffrances produites par les adve rsaires de la dynastie
dʼHabsbourg. En 1551, quand il luttait contre les adv ersaires de Ferdinand,
son domaine de Ha țeg et le château fort de Col ț (Kolcvár, en hongrois;
dép. de Hunedoara), où se trouvait sa famille, ont été attaqués. En suite de
cette attaque, le château fort a souffert des grand es dommages, évaluées à
25.000 florins, sa femme et sa mère étant prises en otages. Pour sa fidélité
et pour les dommages subis, Ferdinand le recompensa avec les 21 posses-
sions confisquées de l ʼinfidèle Lazar Kun. 25 On ne sait pas combien de
temps Milica et sa bru ont été en captivité. En dép it de toutes ces malheurs
Milica a survecu, incluant ici le décès de son fils . En 1557 elle était encore
vivante ( generosa domina Melyczam relictam egregii condam Nic olai
Kendefy de dicta Malomviz ), luttant de nouveau pour les possessions de la
famille. Au nom de sa petite-fille Anne ( domine Milicza et per eam puelle
Annae filiae generose domine Margarethe Bakit ex pr efato condam Ioanne
Kendefy procreate ) elle s ʼentenda avec Gaspar de Râu de Mori à l ʼégard
des parties de possessions restées de la fortune de Jean Kendeffy, situées
dans les possessions de Fize ști (Füzesd, en hongrois), Gala ți (Galac, en
22 SNA, Rodu Révay, škat. 87, Doc. Fam. Kende, fasc. III, n o 7: egregii Ioannis
Kewndeffy de Malomwyz … a datione, donatione et c ollatione egregium vero Nicolaum
Zthrepowith … portionorum possessionarium in poss essionibus Zaswar, Yenew, Kys-
gyarmath, et Kakath in Themesiensi et Monar in Chan adiensi comitatibus … prohibuit
contradicendo et contradixit inhibendo publice ac m anifeste coram nobis .
23 M. SPREMIЋ , Poroditsa Јakshiћ u Banatu , 54.
24 A. A. R USU , Ctitori și biserici din Țara Ha țegului pân ă la 1700 [Les Fonda-
teurs et les églises du pays de Ha țeg], Satu Mare 1997, 119.
25 MOL, Magyar Kancelláriai Levéltár, A 57 Libri Regi i vol. f. 504-506. Les
informations sur l ʼattaque sur le château fort et la prise en captivit é des deux dames à
la feuille 505: prefati Ioannis Kendeffy, in quas idem per dictos a dversarios et re-
belles nostros sub id tempus quo in predictiis serv itiis nostris occuparet, inciderat ut
qui misso, ad castrum suum Kocz vocatum, equitum et peditum magno numero ipso
absente illud expugnasset, omnesque res et bona ips ius in eo habita diripuisset, do-
mina deinde genitrice et uxore sue cum liberis suis intercepisset et in miseram capti-
vitatem induxisset, in quibus plus minus viginti qu inque milia florenis damni per-
pessus fuisset dicitur .
A. Magina, Milica Belmuževi ć: l’histoire d’une noble dame du XVIe siècle
153
hongrois), Ponor, Federi (Fégyér, en hongrois) et B aru (Bár, en hongrois)
dans le comitat de Hunedoara. 26 Lʼengagement de Milica dans des pro-
blèmes foncières nous montre qu ʼelle avait pris le rôle du chef de famille,
après la mort du représentant masculin légitime. C ʼest la dernière mention
documentaire existante de la vieille dame. Même s ʼil n ʼexiste aucune in-
formation sûre concernant la date de son mort, cela ne peut pas être trop
éloignée de ce dernier enregistrement documentaire.
Le destin de Milica Belmuževi ć peut être suivi au long de six décen-
nies. Tout en passant par des difficultés, même de son enfance, elle a réus-
si s ʼimposer avec ténacité dans un monde dominé par l ʼélément masculin.
Née dans une famille où son père était serbe et sa mère roumaine, celle-ci
a été l ʼexponent des deux éthnies, elle s ʼest établie définitivement et elle
avait vecu dans la zone de Ha țeg, d ʼoù provenaient sa mère et aussi son
mari. L ʼanalyse de sa vie, tant que les sources documentair es le permet,
représente en fait une introspection dans le monde où la femme du XVIe
siècle a interagi avec le milieu où elle avait dépl oyé son existence.
Annexe 1
1519, décembre 7, Buda
SNA, Rodu Révay, škat. 90, Doc. ad diversas familias, fasc. IV, n o
17, original, papier, sceau de fermeture appliqué s ur le verso.
Louis, le roi de l ʼHongrie, ordonne au chapiteau de l ʼéglise de Ce-
nad de rechercher et de resoudre la plainte de Mili ca, la fille de Miloš Bel-
muževi ć, à l ʼégard des parties de possessions qui lui reviennent par l ʼhéri-
tage resté de son père.
Lodovicus, dei gratia rex Hungarie et Bohemie etc, fidelibus nostris
capitulo ecclesie Chanadiensis, salutem et gratiam. Noveritis, quod Franci-
scus de Fanchyka pro nobile domine Mylycza vocata, filia condam Belmo-
sawyth de Saswar, cum procuratoriis literis capitul i ecclesie Albensis Tran-
silvane, iuxta continentiam literarum nostrarum pro rogatoriarum ac vestra-
rum inquisitoriarum, evocatoriarum et insinuatoriar um, sabbato proximo
post festum Beati Andree apostoli proxime preteriti, in figura iudicii nostre
personalis presentie comparendo contra egregium Ste phanum Bradach de
Lodomercz ac generosam dominam Veronicam, consortem eiusdem, pro-
posuit eomodo, quod quamvis post mortem et decessum prefati condam
Belmosawyth, patris dicte domine actricis, universa bona et quelibet iura
possessionaria eiusdem condam Belmosawyth, ubilibet in quibuscunque
comitatibus huius regni nostro Hungarici existentia et habita et signanter in
26 SNA, Rodu Révay, fasc. 105: Fragmentarum litteraru m familias Czecze,
Gyula et Kende concernentia.
Initial. A Review of Medieval Studies 2 (2014) 145– 163
154
totalibus portionis possessionariis in possessionib us Saswar a predicta ac
Maysa, b Jenew c et Paznad d in Themesiensi ac Monar e et Gedews f in Cha-
nadiensi, necnon Feyereghaz, g Feketheegyhaz h et predio Bozzabokor i voca-
tis in Bachiensi comitatibus existentibus habitis, medium certorum probo-
rum hominum ad id tunc electorum ac deputatorum, in tres rectas et equales
partes limitata sequestrataque fuerint, quarum triu m partium una ipsi do-
mine actrici, tunc in capillis existente, cesserit et in portionem devenerit, ta-
men prefatus Stephanus Bradach de Lodomercz parens videlicet novercus
et domina Veronica, mater carnalis eiusdem domine a ctricis, statim et im-
mediate post celebrationem nuptiarum suarum, prescr iptam tertiam partem
dictorum bonorum et iurium paternorum prefate domin e actricis, modo pre-
misso limitatum et in portionem datam, pro se ipsis occupasset, ocupa-
tumque teneret et conservaret etiam modo et eandem ad sepissimas requisi-
tiones eiusdem domine actricis hactenus reddere et restituere, remittereque
et resignare noluissent, prout nollent etiam in pre sentiarum, erga se iidem
Stephanus Bradach et domina Veronica eandem tenendo et conservando,
potentia mediante, in preiudicium et dampnum prefat e domine actricis val-
demagnum. Et hec si facta fore exhibitione prescrip tarum literarum vestra-
rum inquisitoriarum dicte nostre personali presenti e ad literatorium manda-
tum nostrum rescriptarum comprobando, eidem domine actrici ex parte pre-
nominatorum Stephani Bradach ac domine Veronice, in causam atractorum,
per eandem nostram personalem in presentiam in prem issis iuris equitatem
supplicavit elargiri, quo audito, Georgius literatu s de Zenthywan pro prefa-
tis Stephano Bradach et dominam Veronicam in causam attractis, cum pro-
curatoriis literis capituli ecclesie Bachiensi in e andem nostram personalem
exurgendo presentiam, respondit ex adverso quomodo prescripta universa
bona et iura possessionaria prefati condam Belmosaw yth ac portiones pos-
sessionarie in iamdictis tres rectas et equales par tes magnam limitata se-
questrate fuisset, nec unquam aliqua portio de eisd em eidem domine actrici
divisionaliter cessisset, aut data fuisset, ex eoqu e iidem in causam attracti in
totali premissa actione et aquisitione annotate dom ine actricis, innocentes
essent, penitus et immunes, in eoque idem procurato r dictorum in causam
a Localité disparue, située à nord-est de Timi șoara.
b Localité disparue, située aux alentours de Timi șoara, à nord-est de Utvin,
dép. de Timi ș.
c Ianova, dép. de Timi ș.
d Localité disparue, située entre Satchinez et Becic herecul Mic, dép. de Timi ș.
e Munar, dép. d ʼArad.
f Localité disparue, située au nord de Munar
g Localité disparue, située aux alentours de Feketi ć.
h Feketi ć.
i Localité disparue, située dans la zone de Feketi ć.
A. Magina, Milica Belmuževi ć: l’histoire d’une noble dame du XVIe siècle
155
attractorum, eosdem in signum innocentie et immunit atis ipsorum veridice
attestatione vicinorum et commetaneorum predictarum possessionum Sas-
war, Maysa, Jenew et Paznad ac Monar, Gedews, necn on Feyereghaz, Fe-
ketheegyhaz ac predii Bozzabokor nobiliumque compro vincialium dicto-
rum Themesiensis, Chanadiensis et Bachiensis comitat um per formam
communis inquisitionis faciende, annotato etiam pro curatore dicte domine
actricis in persona eiusdem ipsam communem inquisit ionem iuxta actionem
suam prenotatam nobis legitime requirentibus benivo le acceptando submit-
tebat, ad quam peragendam et perficiendam noster et vester homines neces-
sario transmitti debere indebantur. Fidelitati igit ur vestre harum serie preci-
piendo commitimus et mandamus, quatinus vestrum mit tatis hominem, un-
um et eundem pro utrisque partibus, pro testimonio fidedignum, quo pre-
sente, magistri Benedictus de Zabar aut Johannes de Kapolna vel Emericus
de Hartha sin Michaelis Chath de Fyged, aliis absen tibus homo noster, si-
militer unus et idem pro utrisque partibus, de curi a nostra regia per nos ad
id specialiter transmissus et deputatus, undecimo d ie festi beati Georgii
martiris proxime venturi, ad faciem possessionis Be ssenyew, in dicto comi-
tatu Chanadiensi existentis, ubi videlicet nos, hui usmodi communem inqui-
sitionem fieri decrevimus, vicinis et commetaneis p renominatarum posses-
sionum Saswar, Maysa, Jenew et Paznad ac Monar et Gedews, necnon Fe-
yereghaz, Feketheegyhaz et predii Bozzabokor vocatis , nobilibusque com-
provincialibus predictorum Themesiensis, Chanadiensi s et Bachiensis co-
mitatuum per ipsas partes, vel earum alteram, sub o nere sedecim marcarum
gravis ponderis, per comites vel vicecomites et iud ices nobilium dictorum
Themesiensis, Chanadiensis et Bachiensis comitatuum, super illos qui ad
huiusmodi attestationem faciendam, venire et inibi testificari recusaverint,
auctoritate nostra regia, ipsis in hac parte per pr esentes attributa, immediate
irreverssibiliter exigendarum, illac insimul convoc atis et congregatis, ip-
sisque partibus aut earum procuratoribus presentibu s accedendo, et primo
ab eisdem vicinis et commetaneis et tandem nobilibu s comprovincialibus
prescriptorum comitatuum, ad fidem eorum deo debita m fidelitatemque
nobis et sacro nostro regio diademati observare, ta cto dominice Crucis si-
gno prestandam, odio, amore, favore, timore, preceq ue et previo partium
postergatis, absque scrupulo cuiuslibet falsitatis, solum deum et eius iusti-
tiam ferendo preoculis, partibus predictis, vel ear um legittimis procuratori-
bus tempore huiusmodi attestationis se motis hic pr ocul et obiectis seorsum
et sigillatim more communis inquisitionis investiga ndo, de eo, utrum post
mortem et decessum prefati condam Belmosawyth, patr is dicte domine ac-
tricis, universa bona et quelibet iura possessionar ia eiusdem condam Bemo-
sawyth, ubilibet et in quibuscunque comitatibus hui us regni nostri Hungarie
existentia et habita et signanter in totalibus port ionibus possessionariis in
Initial. A Review of Medieval Studies 2 (2014) 145– 162
156
dictis possessionibus Saswar, Maysa, Jenew et Pazn ad in Themesiensi ac
Monar et Gewdews in Chanadiensi, necnon Feyereghaz, Feketheegyhaz ac
predio Bozzabokor comitatibus predictis existentibus habitis, medio probo-
rum hominum ad id tunc electorum et deputatorum, in tres rectas et equales
partes limitata sequestrataque fuerint, quarum triu m partium una ipse do-
mini actrici, tunc in capillis existentibus, cesser it et in portionem devenerit,
tamen prefatus Stephanus Bradach et domina Veronica statim et immediate
post celebrationem nuptiarum eiusdem domine prescri ptam tertiam partem
dictorum bonorum et iurium paternorum prenotate dom ine actrici modo
premisso limitatam et in portione datam, pro se ips is occupaverint, occupa-
tumque teneant et conservarent etiam modo premisso, vel autem prescripta
bona et iura possessionaria prefati condam Belmosaw yth ac portionis pos-
sessionarie in iamdictis possessionibus et predio h abite, nunquam premisso
modo in dictas tres rectas et equales partes limita ta et sequestrata fuerint,
necunquam aliqua portio de eisdem prenominate domin e actrici dicisionali-
ter cesserit, aut extradata et assignata fuerit, ex eoque iidem in causam at-
tracti, in totali premissa actione et acquisitione dicte domine actricis imo
certes sint, existantque penitus et immnunes, an ne , sciant, inquirant et ex-
periantur meram plenam atque omnimodam certitudinis veritatem. Et pos-
thec huiusmodi inquisitionis et rescite veritatis p remissorum attestationum-
que prefatorum nobilium series, quomodo scilicet et sub quibuscunque
formis verborum, per quemlibet eorum sigillatim fue rit attestatum, cum
propriis et possessionum attestantium nominibus, ut fuerit expediens, ad tri-
cesimum secundum diem diei executionis prescripte c ommunis inquisitio-
nis legitime perdurando, dicte nostre personali pre sentie, fideliter rescriba-
tis. Datum Bude, quinto die termini prenotati, anno Domini millesimo quin-
gentesimo decimo nono.
Verso : Fidelibus nostris capitulo ecclesie Chanadiensis j pro nobili do-
mina Mylycza vocata, filia condam Belmosawyth de Sa swar, contra egre-
gium Stephanum Bradach de Lodomercz et dominam Vero nicam, consor-
tem eiusdem, super quadam attestatione et communi i nquisitione undecimo
die festi Beati Georgii martiris nunc venturi, in f acie possessionis Besseny-
ew per nostrum et vestrum homines modo intrascripto fienda, cuius series,
ut fuerit expedienda, ad terminum intranominatum le gittime perdurando.
Annexe 2
1530, octobre 27, Buda
SNA, Rodu Révay, škat. 87, Doc. Fam. Kende, fasc. II, n o 16, origi-
nal, papier, sceau appliqué sous le texte.
j Orodiensis, en original.
A. Magina, Milica Belmuževi ć: l’histoire d’une noble dame du XVIe siècle
157
Le roi Jean Szapolyai fait don à Nicolas Kendeffy, à sa femme Mili-
ca et à Sigismund de Paztoh les possessions confisq uées à raison de
lʼinfidélité de Jean, le fils de Stéphane Bradach de S asvar.
Nos, Ioannes, Dei gratia rex Hungarie, Dalmatie, Cro atie etc., memo-
rie commendamus, tenore presentium significantes, q uibus expedit univer-
sis, quod nos, attentis et consideratis fidelitate et fidelibus servitiis fidelium
nostrorum egregiorum Nicolai Kendeffy de Malomwyz a c domine Mylyc-
za, consortis eiusdem, necnon Sigismundi de Paztoh, per eosdem sacre
primum huius regni nostri Hungarie corone et deinde maiestati nostre pro
locorum et temporum diversitate, cum omni fidelitat e constantia exhibita et
impensis, universa bona et quelibet iura possession aria nobilis Ioannis, filii
condam Stephani Bradach de Saaswar, ubilibet et in q uibuscunque comita-
tibus huius regni nostri Hungarie existentia et hab ita, que ex eo, quod idem
Ioannes Bradach immemor fidei et fidelitatis sue, qu a maiestati nostre, ve-
luti vero et legitime coronato regi Hungarie, ex de bito fidelitatis tenebatur,
factioni Germanice et Ferdinando regi Bohemie notori o hosti et emulo nos-
tro adhesisse, partesque eiusdem totis viris defend isse, ad nunc etiam de
castro Themeswar, inter alios infideles nostros, co ntra maiestatem nostram
rebellasse et pugnasse, per hocque in notam perpetu e infidelitatis et crimen
lese nostre maiestatis palam incurrisse dinoscitur, ad nos consequenterque
collationem nostram regiam, iuxta antiquam et appro batam predicti regni
nostri Hungarie consuetudinem atque legem, rite et legittime devoluta esse
perhibentur et redacta, simulcum cunctis ipsorum ut ilitatibus et pertinentiis
quibuslibet, terris scilicet arabilibus, cultis et incultis, agris, pratis, pascuis,
campis, fenetis, silvis, nemoribus, montibus, valli bus, vineis, vinearumque
promonthoriis, aquis, fluviis, piscinis, piscaturis , aquarumque decursibus,
molendinis et eorundem locis, generaliter vero quar umlibet utilitatum et
pertinentiarum suarum integritatibus, quovis nomini s vocabulo vocitatis,
sub suis veris metis et antiquis existentibus et pr emissis, sic ut prefertur,
stantibus et se habentibus, memoratis Nicolao Kende ffy et domine Mylyc-
za, consorti sue, necnon Sigismundi Pazthoy ipsorum que heredibus et pos-
teritatibus universis dedimus, donavimus et contuli mus, immo damus, do-
namus et conferimus, iure perpetuo et irrevocabilit er tenenda, possidenda
pariter et habenda, salvo iure alieno, harum nostra rum vigore et testimonio
literarum mediante, quas in formam nostri privilegi i redigifaciemus dum
nobis in specie fuerint reportate. Datum Bude, in vi gilia festi Beatorum Si-
monis et Iude apostolorum, anno Domini millesimo qu ingentesimo tricesi-
mo, regnorum nero nostrorum predictorum anno quarto .
Relatio venerabilis Sigismundi Thomory
prepositi Sancte Trinitatis, secretarii regie maies tatis
Initial. A Review of Medieval Studies 2 (2014) 145– 162
158
Verso : Regestrata fo. XIII.
Écrit par une autre main : Anno 1530. Donatio Ioanni regis Hunga-
riae pro Nicolao Kendeffy de Malomvicz et Sigismund o de Poszthoss su-
per universis bonis infideli Ioanni, filii Stephani Bradach de Saasvar, col-
latis unacum adnexo mandato statutoria.
Annexe 3
1530, mars 4, Târgu Mure ș (Székelyvásárhely)
SNA, Rodu Révay, škat. 87, Doc. Fam. Kende, fasc. II, n o 16 (coliée
avec le doc. n o 2), original, papier, sceau appliqué sous le texte .
Le roi Jean Szapolyai ordonne au chapiteau de l ʼéglise d ʼArad de
mettre en possession les nommés Nicolas Kendeffy, s a femme Milica et Si-
gismund de Paztoh avec les biens confisqués à raiso n de l ʼinfidélité de
Jean, le fils de Stéphane Bradach de Sasvar.
Ioannes, Dei gratia rex Hungarie, Dalmatie, Croatie etc., fidelibus
nostris capitulo ecclesie Orodiensis, salutem et gr atiam. Noveritis, quod fi-
deles nostri egregii Nicolaus Kendeffy de Malomwyz ac domina Mylycza,
consors eiusdem, necnon Sigismundus de Paztoh, nost ram venientes in pre-
sentiam, exhibuerunt nobis et presentaverunt quasda m literas nostras dona-
tionales, Bude in vigilia festi Beatorum Simonis et Iude apostolorum, in
anno Domini millesimo quingentesimo tricesimo, regn orum vero nostro-
rum predictorum anno quarto, in dupplici papiro pat enter emanatas sigil-
loque nostro secreto quo utimur ab intra in inferio ri margine consignatas,
quibus mediantibus, nos, pro fidelibus servitiis eo rundem Nicolai Kendef-
fy de Malomwyz ac domine consortis sue, necnon Sigi smundi de Pazto, per
eosdem maiestati nostre exhibitis et impensis, univ ersa bona et quelibet
iura possessionaria nobilis Ioannis, filii condam S tephani Bradaach de
Saaswar, ubilibet et in quibuscunque comitatibus hu ius regni nostri Hunga-
rie existentia et habita, que ex eo, quod idem Ioan nes Bradach immemor fi-
dei, fidelitatisque sue, qua maiestati nostre, velu ti vero et legittime coronato
regi Hungarie, ex debito fidelitatis tenebatur, fac tioni Germanice et Ferdi-
nando regi Bohemie notorio hosti et emulo nostro ad hesisse, partesque eius-
dem totis viris defendisse, ad nunc etiam de castro Themeswar, inter alios
infideles nostros, contra maiestatem nostram rebell asse et pugnasse, per
hocque in notam perpetue infidelitatis et crimen le se nostre maiestatis pa-
lam incurrisse dinoscitur, ad nos consequenterque c ollationem nostram re-
giam, iuxta antiquam et approbatam predicti regni n ostri Hungarie consue-
tudinem atque legem, rite et legittime devoluta ess e perhibentur et redacta,
simulcum cunctis ipsorum utilitatibus et pertinenti is quibuslibet, premissis
sic, ut prefertur, stantibus et se habentibus, salv o iure alieno, in perpetuo
dedisse, donasse et contulisse dinoscimur, quibus e xhibitis et presentibus
A. Magina, Milica Belmuževi ć: l’histoire d’une noble dame du XVIe siècle
159
prefati Nicolaus Kendeffy ac domina consors sua, ne cnon Sigismundi Paz-
thoy retulerunt nobis eomodo, quomodo ipsi cum prop ter presentis tempo-
ris incapacitatem, tum vero ex quo in servitiis nos tris occupati fuissent, se
ipsos vigore dictarum literarum nostrarum donationa lium in dominium dic-
torum universorum bonorum ac iurium possessionarior um, debito tempore
uti de iure et consuetudine huius regni debuisset, per nostrum et vestrum
homines introduci et statuifacere minime potuissent . Ideo timerent huius-
modi literarum nostrarum donationalium vigorem expi rasse, per hocque in
suis iuribus defecti pati. Supplicaverunt itaque ma iestati nostre dicti Nico-
laus Kendeffy dominaque uxor sua et Sigismundus de Pazthoh, ut eisdem
superinde de opportuno iuris remedio gratiose provi dere dignaremur. Ideo
nos attentis et consideratis fidelibus servitiis di ctorum Nicolai Kendeffy ac
domine Mylycza, consortis eiusdem, necnon Sigismund i de Paztho, per eos-
dem nobis exhibitis ex superabundanti nostre gratie dono et regie potestatis
plenitudine, qua iurium fidelium nostrorum defectus huiusmodi solennis
reformare, dictas literas nostras donationales, non obstante revolutione anni
datarum earundem, infra quem premissa statutio in d ominium predictorum
bonorum et iurium possessionariarum fieri debuisset , neglecta est, in vigore
relinquimus, decrevimusque ac reddimus et pronuntia mus reputarique de-
bere volumus vigorosas decernendo, presentibus prem issam statutionem in
dominium dictorum universorum bonorum ac iurium pos sessionariarum,
per totum hoc annum a die datarum presentium comput ando, legittime fieri
posse. Fidelitati igitur vestre harum serie mandamu s firmissime, quatinus
dum et quandocunque per prefatos Nicolaum Kendeffy ac dominam Myly-
cza, consortem suam, necnon Sigismundum de Paztho v el hominem eorun-
dem cum presentibus fueritis nequisiti, mox vestrum mittatis hominem pro
testimonio fidedignum, quo presente Markus Jakchy d e Naghlak, vel Ga-
briel de Bethlen aut Stephanus Daniel sive Georgius Bekews de Tasath
nam Stephanus Pythoros namque Petrus Korlath nisi L adislaus similiter
Korlath, aliis absentibus homo noster, ad facies pr escriptorum universorum
bonorum ac iurium possessionariarum, vicinis et com metaneis eorundem
inibi legittime convocatis et presentibus accedendo , introducat prefatos Ni-
colaum Kendeffy ac dominam Mylycza, consortem suam, necnon Sigis-
mundum de Paztho in dominium eorundem, statuatque e adem eisdem, si-
mulcum cunctis eorundem utilitatibus et pertinentii s quibuslibet, premisse
nostre donationis titulo ipsis incumbente, perpetuo possidendo, si non fuerit
contradictum, contradictores vero, si qui fuerint, evocet eosdem iuxta cons-
titutionem universorum dominorum prelatorum et baro num ac dicti regni
nostri nobilium, in conventione eorum generali pro festo Beati Valentini
martiris anno preterito Bude de mandato nostro cele brata editam et per nos-
tram maiestatem approbatam et ratificatam, ad quint um decimum diem a
Initial. A Review of Medieval Studies 2 (2014) 145– 162
160
die evocationis huiusmodi exhic fiende, computando nostram in presen-
tiam, retionem contradictionis eorum reddituros. Et posthec huiusmodi in-
troductionis et statutionis, seriem cum contradicto rum et evocatorum, si qui
fuerint, vicinorumque et commetaneorum, qui premiss e statutioni intere-
runt, nominibus terminoque assignato, ut fuerit exp edienda, nobis fideliter
rescribatis. Datum in oppido nostro Zekelwasarhel, feria secunda proxima
post Dominicam Oculi, anno millesimo quingentesimo tricesimo secundo.
Verso : Fidelibus nostris capitulo ecclesie Orodiensis, pro egregiis Ni-
colao Kendeffy de Malomwyz ac domina Mylycza, conso rte eiusdem, nec-
non Sigismundo de Pazthoh, introductoria et statuto ria.
Annexe 4
1537, juillet 18, Oradea (Nagyvárad)
SNA, Rodu Révay, škat. 87, Doc. Fam. Kende, fasc. II, n o 19, origi-
nal, papier, sceau appliqué.
Jean Szapolyai, le roi de l ʼHongrie, ordonne au chapiteau de l ʼéglise
de Cenad de rechercher et de sollutionner la plainte de Milica, la veuve de
Nicolas Kendeffy, à l ʼégard des parties de possessions des comitats de Ti –
mi ș et de Cenad, occupées par force par Marko Jakši ć.
Comissio propria domini regis
Ioannes, Dei gratia rex Hungarie, Dalmatie, Croatie etc., fidelibus
nostris capitulo ecclesie Chanadiensis, salutem et g ratiam. Expositum est
maiestati nostre in persona nobilis domine Mylycza nuncupate, egregii con-
dam Nicolai Kende de Malomwyz relicte, qualiter sup erioribus annis egre-
gius Marcus Jaksytth de Naghlak, nescitur unde motu s, totales portiones
possessionarias ipsius domine exponentis in possess ionibus Saaswar, ∗ Je-
nyew, ∗ Kakath k et Ghyarmath l in Themesiensi et Monor ∗ in Chanadiensi
comitatibus existentibus habitas, minusiuste et ind ebite ac preter omnem
viam iuris pro se occupasset, occupatasque teneret et conservaret, nec ad
sepissimas eiusdem domine exponentis requisitiones, easdem eidem red-
dere et remittere curasset, prout non curaret etiam de presenti, fructus et
quaslibet utilitates earundem pro se percipiendo, p otentia mediante, in pre-
iudicium et damnum prefate domine exponentis valde magnum. Pro eo fi-
delitati vestre harum serie mandamus firmiter, quat inus presentes litteras
nostras annotato Marco Jaksytth per vestrum testimo nium fidedignum ex-
hiberi et presentari faciatis. Qui si personaliter reperiri poterit, ibidem per-
∗ Voir les notes du document 1.
k Or țișoara, dép. de Timi ș.
l Localité disparue, située a nord-est de Timi șoara aux alentours de Giarmata,
dép. de Timi ș.
A. Magina, Milica Belmuževi ć: l’histoire d’une noble dame du XVIe siècle
161
sonaliter, alioqui de domo habitationis sive solite eiusdem residentie am-
moneat eundem, dicatque et committat eidem verbo no stro regio, ut ipse
prescriptas portiones possessionarias iamfate domin e exponentis possessio-
nibus in predictis habitas reddere, remittere et re signare, de universis etiam
earundem portionum possessionariarum, fructibus et utilitatibus per eun-
dem perceptis, sufficientem satisfactionem impender e. Qui si fecerit bene
quidem, alioqui decimo quinto die a die exhibitioni s presentium ipsi fiende
computando, personaliter vel per procuratorem suum legittimum coram no-
bis ubicumque deo duce tunc constituemur comparere debeat et teneatur,
rationem superinde redditurus efficacem. Certifican tes eundem ibidem ut
sine ipse termino in predicto coram nobis compareat sive non, nos, a partis
comparentes instantiam id faciemus in premissis, qu od iuri videbitur expe-
diri. Et posthec huiusmodi exhibitionis, ammonition is et certificationis, se-
riem cum ammoniti et certificati, nomine ut fuerit expediendum, terminum
ad predictum nobis suo modo fideliter rescribatis. Datum Waradini, feria
quarta proxima post festum Beati Alexii confessoris , anno domini millesi-
mo quingentesimo tricesimo septimo.
Verso écrit par une autre main : Anno 1537. Evocatoria mandatum
capitulo Chanadiensi sonanti pro parte Milicza Nicol ai Kende relicta contra
Marcum Jaksith de Nagylak ob violentem occupatione portionem in pos-
sessionibus Saaswar, Jenye ő, Kakath et Gyarmath in Themesiensi ac Mo-
nor in Chanadiensi comitatibus.
Adrian Magina
MILICA BELMUŽEVI Ć: THE HISTORY OF
A 16 TH CENTURY NOBLEWOMAN
Summary
The present study attempts to analyse the destiny o f a 16 th century nob-
lewoman. The focus of attention is centred on Milic a Belmuževi ć, the daugh-
ter of a Serbian voïvode who established himself in the region of Banat in the
second half of the 15 th century. Milica was born at the close of the centu ry.
Losing her father as an infant, she was looked afte r by her mother and grand-
mother. Becoming of age she started a series of leg al processes in order to
regain estates that were rightfully hers. Counter t o the opinion of certain histo-
rians, who accepted the idea of her marriage with a member of the Jakši ć fam-
ily, the only spouse of Milica corroborated by docu ments was Nicholas Ken-
deffy de Râu de Mori. This marriage strengthened Mi lica ʼs ties with the home
Initial. A Review of Medieval Studies 2 (2014) 145– 162
162
region of her mother, the land of Ha țeg in the county of Hunedoara. Her life
can be traced through a series of documents that sp an a period of six decades,
outliving both her husband and son, John Kendeffy.
Keywords : 16 th century, Serbian nobility, Hungary, Transilvania, Mili-
ca Belmuževi ć, land of Ha țeg.
Chlanak primљen : 30. septembra 2013.
Chlanak prihvaћen : 12. februara 2014.
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