Ancrage Théorique DE L’intégration Des Ntic Dans L’enseignement Du Fle

CHAPITRE II: ANCRAGE THÉORIQUE DE L’INTÉGRATION DES NTIC DANS

L’ENSEIGNEMENT DU FLE

1.1. Contexte éducationnel de l’intégration des TICE dans l’enseignement des langues

1.2. Relation entre les TICE et la formation des compétences spécifiques des langues

1.3. L’utilisation des NTIC dans l’enseignement, l’apprentissage et l’évaluation

1.4. Logiciels éducatifs et outils pédagogiques TICE dans l’enseignement des langues

1.5. Instruments NTIC utilisés dans l’enseignement/apprentissage des langues vivantes

CHAPITRE II: ANCRAGE THÉORIQUE DE L’INTÉGRATION DES TICE DANS

L’ENSEIGNEMENT DU FLE

1.1. Contexte éducationnel de l’intégration des TICE dans l’enseignement des langues

Le développement de la didactique des langues étrangères n'a pas cessé d'être accompagné par les diverses technologies qui se sont multipliées tout au long du vingtième siècle. Grâce aux possibilités de la technologie, elle a pu connaître de nouvelles évolutions.

Les années 60 sont marquées par les théories béhavioristes et l’enseignement programmé dont les objets sont des livres programmés ou des « machines à enseigner » dans lesquelles des questions se défilent sur un rouleau avec une fenêtre où l’apprenant écrit progressivement ses réponses. Quant à la fin des années 60, la didactique des langues assiste à l’émergence de l’Enseignement Assisté par Ordinateur (EAO).

L’EAO, première vraie incursion du champ de l’informatique dans celui des langues, est d’une part à l’origine de la réalisation des exerciseurs permettant, sous forme d’exercices répétitifs d’application structuraux, du type (drill and practice), de « fixer et automatiser des savoir-faire (connaissances procédurales) » (Pothier, 2003). Il est à rappeler que ces générateurs d’exercices « mettent l'apprenant en situation d'activité constante et proposent une correction immédiate et systématique des réponses qu'il fournit » (Annoot, 1996) et conduisent à une décontextualisation de la langue.

De l’autre, l’EAO s’attache à créer des tutoriels qui se présentent « comme un cours ou une séquence d’apprentissage au sens le plus complet du terme » qui ne supposent pas l’intervention d’un formateur (Demaizière & Dubuisson, 1992). Ces logiciels proposent à la fois un contenu pédagogique ou des informations à retenir par l’apprenant et des phases d’application. Ceci dit, les produits d’EAO sont de nature diverse et vont selon Isabelle Salengros-Iguenane (2010) d’approches proposant des exercices exclusivement béhavioristes à des didacticiels assez complets élaborés « à partir d'une réflexion sur les méthodologies à mettre en oeuvre pour permettre à des apprenants l'appropriation de contenus spécifiques » (Annoot, 1996).

L'EAO permet de connaître, via l’utilisation de l’ordinateur, de nouvelles formes d’échanges et de rapports interpersonnels, notamment lors d’un travail en dyade devant l’écran. Il encourage donc la mise en place, « dans certains cas […] d'activités impossibles à réaliser sans ordinateur (simulation, animation, certaines activités de type ludique)» (Demaizière & Dubuisson, 1992). Il permet également l’agencement des activités impliquantes le plus souvent une interactivité entre un ou plusieurs apprenants et la machine. Puis, grâce à l’installation et au développement des réseaux locaux (Local Area Network ou LAN), le dialogue entre les apprenants, médié par ordinateur, est rendu également possible. Cette interaction se maintient généralement dans des salles Informatique.

A partir des années 1980, la centration sur l’apprenant, principe fondamental de l’approche communicative, participe à la mutation de l’EAO par l’Apprentissage des Langues Assisté par Ordinateur (ALAO) . Il est à noter qu’au cours de ces années 80, le micro-ordinateur va permettre la diffusion des logiciels de traitement de texte et évidemment la publication assistée par ordinateur. Cette machine va donc s’introduire dans le domaine de la production écrite, notamment dans l’industrie éditoriale et les classes de langue. Quelques années plus tard, les réseaux locaux vont être supplantés par le réseau Internet puisque ce dernier donne un accès à des informations diverses et à des matériaux en langues vivantes ainsi qu’à des outils performants et rapides de recherche, de documentation, de télécommunication et de télédiffusion.

Les technologies de l'information et de la communication (TIC) constituent l'un des facteurs les plus marquants des sociétés contemporaines. Le domaine de l'éducation n'échappe pas à leur emprise et nombreux sont les gouvernements qui investissent dans ce secteur en espérant plus d'efficience et d'efficacité de leurs systèmes éducatifs.

En effet, la nécessité de faire une place aux TIC en éducation ne semble plus un objet de débat en soi ; à peu près partout à travers le monde, on s'accorde à dire qu'il s'agit d'un mouvement incontournable. Ainsi, la plupart des pays dans le cadre de leurs politiques publiques se sont dotés de programmes en matière d'intégration des TIC en éducation.

Cependant, l'intégration des TIC en éducation suppose une remise en cause des méthodes traditionnelles centrées sur l'enseignement, et qui reposent sur la transmission de connaissances par l'enseignant. L'intégration des TIC pour l'amélioration de la qualité des enseignements et des apprentissages suppose « une utilisation habituelle et régulière des TIC en classe par les élèves et les enseignants, dans un contexte d'apprentissage actif, réel et significatif » (Raby, 2004). Avec ce bouleversement des pratiques pédagogiques, qui mène à une centration sur l'apprenant, l'utilisation des TIC dans l'enseignement affecte alors les métiers d'élève et d'enseignant en transformant profondément leurs rapports respectifs au savoir.

C. Bourguignon (1994) définie l’intégration des TICE dans l’enseignement comme « toute insertion de l’outil technologique, au cours d’une ou plusieurs séances, dans une séquence pédagogique globale, dont les objectifs ont été clairement déterminés. Pour chaque phase, les modalités de réalisation sont explicitées en termes de prérequis, d’objets, de déroulement de la tâche, d’évaluation, afin que l’ensemble constitue un dispositif didactique cohérent »

Pour Mangenot (2000) « l’intégration (des TICE), c’est quand l’outil informatique est mis avec efficacité au service des apprentissages ». Selon une perspective systémique, l’efficacité présuppose qu’il y ait des gains en termes de temps d’apprentissage, de réduction de la taille des groupes, d’activité plus grande de chaque apprenant, d’appropriation meilleure et finalement de motivation.

Une des plus grandes difficultés des enseignants était de concilier l'apprentissage de l'enseignement avec l'intégration des TICE. Leur apprentissage consistait en grande partie à lier deux domaines qui, pour beaucoup, n'étaient pas forcément compatibles. Les changements pédagogiques dus à l'intégration des TICE consistaient en grande partie à un changement dans la façon de conceptualiser l'enseignement de la langue qu'ils voulaient enseigner et le rôle que jouaient les Tice dans cet enseignement.

Apprendre à enseigner est aussi un processus long et complexe qui est activé en participant à des activités sociales dans des contextes variés. La complexité d'un tel processus est amplifiée lorsque les TICE y sont intégrées. Selon Freeman et Johnson, les connaissances fondamentales des enseignants en langue étrangère incluaient traditionnellement les théories d'apprentissage et d'enseignement, les méthodologies et une connaissance approfondie du sujet enseigné. Cette étude suggère que lorsqu'il s'agit de l'intégration des TICE dans la formation d'enseignants, nous devons aussi inclure au sein des connaissances fondamentales, l'acquisition d'une compétence de gestion de l'apprentissage des TICE et de l'enseignement.

Cette compétence comprendrait la capacité:

de s'adapter à des contextes et des outils divers ;

de gérer son temps afin d'optimiser l'intégration des TICE;

de négocier avec les élèves et les collègues ;

de gérer à la fois l'intégration des TICE et l'enseignement de la langue ;

de gérer la reconstruction des concepts d'enseignement et d'intégration des TICE.

Le système éducatif souhaite orienter son action vers les nouvelles technologies de l'information et la sensibilisation du public scolaire aux applications de l'informatique dans le domaine éducatif et en particulier dans le cadre de l'enseignement des langues. Dans l'enseignement-apprentissage des langues, les apports des TICE sont nombreux, mais là où elles apportent sans doute la plus grande plus-value, c'est lors de la mise en place de projets de classe motivants et valorisants, intégrés à des projets de communication authentique.

L'intégration des TIC dans les écoles et les classes du primaire et du secondaire est si peu avancée qu'il faudra des années avant qu'on puisse en évaluer adéquatement les avantages pédagogiques. Par ailleurs, rien ne justifie qu'on mette un terme à l'investissement soutenu dans les TIC. L'expérience a montré que, dans le domaine de l'éducation, il est rare qu'on puisse faire état de façon convaincante de résultats positifs applicables à un grand nombre d'élèves.

Aujourd'hui, cependant, un nombre de plus en plus grand de chercheurs, y compris des spécialistes de la cognition et des formateurs d'enseignants, admettent que le processus d'enseignement-apprentissage doit évoluer. On soutient qu'il faut renoncer aux cours magistraux et au « par cœur » (l'ajout et la rétention de faits, de principes et de méthodes), pour enseigner plutôt à tous la compréhension (Bereiter, 1998), l'apprentissage continu et l'acquisition des compétences qui exigent une réflexion supérieure.

La méthode traditionnelle de l'enseignement oblige les apprenants à garder le silence la plupart du temps et à faire preuve de conformisme et d'obéissance à l'image du « travailleur à la chaîne » est celle qui s'impose ici. Comme on doit préparer tous les élèves à apprendre tout au long de leur vie et à se comporter en citoyens productifs et responsables sur le plan social, il faut se doter d'une nouvelle vision de l'apprentissage.

Les technologies de l'information et des communications (TIC) nous offrent une occasion et un défi uniques d’adopter une démarche plus humaine de l'enseignement et de l'apprentissage afin de préparer des citoyens avertis, démocrates et responsables sur le plan social.

1.2. Relation entre les TICE et la formation des compétences spécifiques des langues

Une importante étude de Grégoire, Bracewell & Laferrière (1996) a recensé les recherches dans le domaine depuis 1990 et posé une série de constatations confirmant le rôle positif que les TIC peuvent jouer dans le cadre de cette nouvelle conception de l’apprentissage et de l’enseignement, et en particulier dans leurs dimensions définies plus haut, authentiques, autonomes et de haut niveau. Parmi ces constatations, citons celles-ci :

les TIC ont le pouvoir de stimuler le développement des habiletés intellectuelles telles que la capacité de raisonner, de résoudre des problèmes, d’apprendre à apprendre et de créer ;

elles peuvent contribuer de plusieurs façons à améliorer l’acquisition de connaissances dans diverses matières d’enseignement et le développement des habiletés et des attitudes qui sont reliées à ces connaissances ;

les nouvelles technologies ont le pouvoir de stimuler la recherche d’une information plus complète sur un sujet, d’une solution plus satisfaisante à un problème et, d’une manière générale, d’un plus grand nombre de relations entre diverses connaissances ou données ;

l’utilisation de nouvelles technologies favorise la collaboration entre élèves d’une même classe et entre élèves ou classes d’écoles différentes, proches ou lointaines, à des fins de sensibilisation à d’autres réalités, d’accès à des connaissances pertinentes non strictement définies à l’avance et de réalisation de projets ayant une portée réelle pour les élèves eux-mêmes et, éventuellement, d’autres personnes ;

les possibilités de simulation, de manipulation virtuelle, de jonction rapide entre des données très variées, de représentation graphique et autres qu’offrent les nouvelles technologies contribuent à une mise en relation des connaissances avec diverses dimensions de la personne et assurent ainsi une maîtrise plus poussée de nombreux apprentissages

La pénétration des TICE dans le champ de l'enseignement-apprentissage des langues a obligé, dans un premier temps, à poser la question des moyens au détriment, parfois, de la finalité : puissance de calcul, rapidité, multimodalité, l'outil est dans un premier temps devenu plus intéressant que le contenu.

Cet émerveillement initial était sans doute nécessaire pour que des expériences pionnières soient menées et que s'amorce une réflexion didactique. C'était sans doute aussi la condition pour que les technologies et leur potentialités, réelles ou supposées, servent de levier pour reposer des questions liées à l'apprentissage des langues : le diaporama, par exemple, devait permettre de capter l'attention des apprenants ; les TICE allaient accroître la motivation, individualiser les apprentissages, respecter les profils cognitifs, rendre l'apprentissage plus ludique, plus attrayant, plus interactif. Ces affirmations portaient en elles la croyance que l'introduction des technologies dans les pratiques pédagogiques allait faciliter l'apprentissage de manière quasi automatique.

Cet optimisme technocentrique a cependant été tempéré par l'ouvrage de Legros et Crinon (2002), le premier en France à procéder à une synthèse sur l'apport des TICE pour l'apprentissage, qui conclut que ces dernières n'ont un effet réel que lorsqu'elles s'inscrivent avec pertinence dans un dispositif approprié.

Actuellement, l’intégration des TIC dans l’enseignement des langues constitue un enjeu important. En fait, la maitrise des langues étrangères est aujourd’hui une compétence essentielle pour les étudiants, aussi bien dans la poursuite de leurs études que pour intégrer le marché du travail. Ainsi, pour améliorer les pratiques pédagogiques de l’enseignement et de l’apprentissage du français, et pour faire face aux difficultés linguistiques des étudiants dont le français est une langue d’enseignement, on fait appel à l’innovation pédagogique. En effet, « les technologies de l’information et de la communication fournissent des moyens novateurs non seulement pour la diffusion des connaissances, mais aussi pour la découverte des stratégies d’apprentissage qui favorisent la construction des compétences».

Les technologies éducatives permettent également de diversifier les objectifs, les méthodes, les supports, les projets et les résultats d’apprentissage. Les technologies éducatives permettent alors un enseignement plus intéressant grâce à l’utilisation des logiciels qui servent à travailler l’écoute, la prononciation, la compréhension orale, la grammaire…etc. en respectant les rythmes d’apprentissage de chaque apprenant.

Jean-François Rouet: "[…]. En intégrant l’usage de ces systèmes dans les pratiques pédagogiques, on permettrait aux élèves de développer spontanément de nouvelles compétences de lecture, compréhension, recherche et production d’informations" (Rouet, 2000 : 9).

Les compétences développées par les TIC par rapport au Cadre européen commun de référence sont:

•Compréhension orale

•Compréhension écrite

•Expression écrite

•Compréhension audiovisuelle

Qu’apportent les TIC?

Par rapport au professeur

• Une grande motivation de l’élève.

• Individualisation.

• Meilleur contact avec les étudiants.

• Est une source d’outils pratiquement inépuisable.

• Presque tous les élèves en connaissent l’utilisation.

• Facilitent l’évaluation et le contrôle.

• Les ressources du réseau sont innovantes, agiles, pratiques et attrayantes.

• Comunication vraie et en temps réel (courrier électronique, blogs, chat ou vidéoconférence). • Echange de connaissances avec des collègues d’autres pays.

Par rapport à l’élève

• Accélérarion du temps d’apprentissage.

• Autoévaluation.

• Plus grande proximité du professeur.

• Plus de dynamisme dans le processus.

• La possibilité d’intervenir en direct sur son propre apprentissage.

• Plus d’autonomie que dans les méthodologies conventionnelles.

• Développement de l’autoapprentissage.

• Élargissement de l’environnement vital.

1.3. L’utilisation des NTIC dans l’enseignement, l’apprentissage et l’évaluation

Les ressources technologiques peuvent servir de supports aux activités des enseignants pour la préparation à l’évaluation entendue selon le cadre européen commun de référence (CECRL) pour les langues au sens de l’évaluation de la mise en œuvre de la compétence de la langue (conseil de l’Europe, 2000, p. 135).

L’usage que les enseignants font de l’outil informatique contribue à progresser leur action, à les familiariser à faire face aux nouvelles situations d’enseignement dans des contextes instrumentés. L’évolution des techniques de l’évaluation présente un double intérêt pour la didactique des langues étrangères : l’évaluation a pour objectif, d’une part, le développement des pratiques pédagogiques des enseignants ainsi que l’innovation des supports préparant à l’évaluation et, d’autre part, l’amélioration de la qualité de l’enseignement.

Selon la classification des recherches sur les TIC et la formation faite par Albero (2004), quatre grandes orientations sont identifiées dans ces recherches: le développement d’outils et la modélisation des conduites cognitives dans l’apprentissage avec des supports numériques, l’analyse des usages sociaux et l’analyse critique des conditions de production des savoirs.

L’utilisation de l’outil informatique en langues étrangères va en parallèle avec les principes théoriques des méthodologies des langues étrangères. Puren (2004) explique que: La période actuelle de rencontre entre la didactique des langues-cultures et les nouvelles technologies éducatives correspond à l’une de ces périodes chaotiques dont on sait bien que finiront par émerger de nouvelles cohérences, qui échappent cependant à nos actions et à nos prévisions présentes (p. 236).

Les TIC, tout particulièrement Internet, peuvent participer à réaliser les objectifs fondamentaux de deux périodes en didactique des langues : l’approche communicative et de la perspective actionnelle. Selon l’approche communicative, les TIC constituent des ressources authentiques. Grâce à Internet, l’enseignant peut travailler sur des documents authentiques avec une variété significative des ressources représentant la multicanalité et l’interdisciplinarité. Par exemple, il télécharge des extraits vidéo d’émissions télévisées sur l’environnement pour travailler un point grammatical ou se concentrer sur la production orale ou écrite. L’enseignement devient, à partir de ces ressources, une formation axée sur l’actualité sans oublier les autres points forts : enrichissement d’une leçon de manuel avec un complément d’une situation de communication plus réelle, remédiation aux problèmes posés par le manuel (ex. inadéquation des sujets traités), contenus avec du français qui n’est pas seulement standard (le français familier, courant, etc.), motivation de l’apprenant, image authentique de la culture étrangère, etc. (Veda Aslim-Yetis, 2010).

En d’autres termes, cette période est marquée par la mise à disposition par l’enseignant des supports qui vont mener à la diversification des activités langagières de classe telles que la compréhension et la réception orale et écrite à travers les activités communicatives. En général, les trois types d’articulations entre enseignement et numérique sont axés sur la relation homme-machine, les ressources et la communication.

Dans le premier axe, le type d’usage de l’outil informatique est l’aide qu’il apporte à l’utilisateur : «ce qui est attendu de l’instrument est de nous offrir en un seul appareil de quoi s’entraîner, capturer, mémoriser, ou restituer grâce à un traitement numérique de l’information».

Pour les ressources, l’enseignant peut consulter de nombreuses sources d’information pour préparer ses cours, guider l’apprenant dans sa démarche de recherche de l’information et l’aider à publier ses travaux ou déposer des images sur les espaces de publication sur Internet. La communication synchronique peut être menée dans un esprit conversationnel comme la pratique du téléphone ou la communication, à titre d’exemple via skype quant à la communication asynchronique, elle est réalisée à travers la discussion sur les forums ou l’envoi des messages par le courrier électronique.

Cette dernière permet d’élaborer les messages, les conserver, les relire et modifier. Elle est utilisée dans les projets éducatifs d’échange. En didactique des langues, Internet est considéré comme une source d’information et un média de communication au service de l’enseignement/apprentissage des langues étrangères (Mangenot,1998).

Si la première fonction est l’utilisation la plus courante, la communication est réservée à l’initiative des enseignants et des institutions adoptant l’utilisation des TIC comme outils d’échange dans des projets de mutualisation des savoirs ou dans les formations institutionnelles notamment dans les pays développés.

Dans les projets institutionnels, les outils de communications sur Internet ont permis la concrétisation de la pratique de l’expression orale à travers les échanges entre les apprenants en mode synchrone. Ils s’expriment librement, prennent les initiatives dans la communication et développent leurs compétences langagières et interculturelles (Dejean-Thircuir et Nissen, 2013).

L’émergence de la perspective actionnelle est située dans la période de la parution des réseaux sociaux au début des années 2004, date d’émergence du concept de web 2.0 (Zourou, 2012). L’apprenant est considéré selon cette approche comme un acteur social ayant à accomplir des tâches dans une situation donnée. Outre les tâches de nature communicative, il peut participer au développement d’un dictionnaire ouvert en ligne, ou bien c’est :

En participant aux réseaux (en jouant à un jeu en ligne, en modifiant un texte sur un wiki, en créant et partageant un diaporama, en initiant et en entretenant des relations sociales par exemple) l’apprenant participe à la vie des réseaux sociaux comme le fait n’importe lequel de leurs membres (Dejean-Thircuir et Nissen, 2013 : p. 35).

Ce type d’activités mobilise un ensemble de compétences communicatives, discursives et interactionnelles. Il appartient aux environnements informatiques ouverts qui permettent aussi aux enseignants de concevoir les tâches d’apprentissage appropriées à leurs apprenants à travers des scénarios pédagogiques (Kazeroni, 2004). Le changement de rôle de l’apprenant d’une langue étrangère, censé être capable de réaliser des actions réelles sur Internet ou dans la vie quotidienne, est accompagné par une évolution des pratiques de l’enseignant attestant de son rôle de participation dans les réseaux sociaux. La facilité de la manipulation de contenus et des outils, du fait que les compétences techniques et cognitives tendent à se réduire sur leur plateforme, constitue une de leurs caractéristiques principales (Proulx, Millette et Heaton, 2012). L’enseignant peut réutiliser les contenus et les données en général pour produire des contenus générés, susceptibles d’être travaillés par ses apprenants, surtout dans les dispositifs de formation appuyés par les réseaux sociaux :

La possibilité d'agréger, combiner, taguer, valoriser les contenus par des annotations et de donner une nouvelle signification à des sources brutes dans des formes d'expression totalement nouvelles constitue à la fois une possibilité technique et une fonction sociale qui donne aux usagers un espace d'engagement créatif beaucoup plus vaste (Zourou, 2012, section Participation, p. 17).

La valeur ajoutée à l’utilisation des documents authentiques en classe de langue est que ces derniers peuvent être modifiés selon les besoins des apprenants et les objectifs d’apprentissage. Ainsi, si l’enseignant est dans la contrainte d’exploiter une conversation authentique adaptée à son objectif, mais complexe par rapport au niveau des apprenants, il peut y sélectionner des extraits et recomposer une conversation simplifiée. Cette fonctionnalité des réseaux sociaux permet de dépasser des problèmes liés à l’utilisation de documents authentiques pour la constitution de corpus d’analyse.

Internet est le support le plus utilisé ou préconisé par les enseignants qui sont conscients des apports d’Internet. Ils mentionnent les potentialités de ce support et les compétences à acquérir. Le développement de l’autonomie d’apprentissage, le contact direct avec les documents authentiques, la recherche d’informations, la consultation des ressources, la multicanalité et l’entraînement sur la langue constituent essentiellement son potentiel.

L’avènement des technologies a entraîné l’émergence de nouveaux outils favorisant l’innovation dans les parcours pédagogiques des enseignants et le développement des interactions avec des vrais partenaires ou interlocuteurs.

1.4. Logiciels éducatifs et outils pédagogiques TICE dans l’enseignement des langues

Ainsi les technologies de l’information et de la communication jouent un rôle important dans le développement de ces pratiques pédagogiques puisqu’elles permettent le passage du savoir statique au savoir dynamique. Ces moyens technologiques facilitent en effet la participation active des apprenants dans la réalisation des travaux pratiques et des projets. Ils facilitent également la tâche pour les apprenants au niveau de la préparation ou l’enrichissement des cours…etc. Ces outils « constituent un terrain fertile pour éveiller, exercer, développer et promouvoir les compétences transversales nécessaires pour s’éduquer dans une interaction constructive avec la société complexe. »

Dans la panoplie des TIC se trouvent la télévision numérique, le téléphone portable, l’ordinateur portable, les tablettes numériques, …, une large gamme de dispositifs en ligne exploitables sur le réseau Internet et hors ligne via les cédéroms, les DVDs, les clés-USB, les disques durs externes. Tous ces éléments et bien d’autres en cours d’évolution font maintenant partie intégrante de notre quotidien et de celui des institutions de formation, auxquels l’enseignement/apprentissage des langues ne peut pas échapper.

Les apprenants peuvent développer des savoir-faire linguistiques à partir d'outils technologiques tels que l’internet, les blogs et les chats en dehors de la salle de classe.

L’offre pédagogique sur Internet a eu une considérable évolution, il est passé quelques étapes.

1. La Transposition

Les professeurs font des pages personnelles basiques ou ils réutilisent les contenus de livres ou de manuels sur une page web. Ils utilisent la mise en forme (couleurs, tailles de police, gras, souligné, etc.) et l’hypertexte pour rendre le contenu plus compréhensible.

http://www.bertrandboutin.ca/Folder_151_Grammaire/B_j_verbes_pronominaux.htm

http://www.connectigramme.com/passif.html/odyframe.htm

2. L’Interactivité homme-machine

Certaines institutions (université, centres de langues) encouragent la création de matériel pédagogique, en se développant des outils « auteurs » qui permettent de créer des contenus et des exercices interactifs sans réelles compétences techniques. C’est le début des exercices interactifs.

http://babelnet.sbg.ac.at/canalreve/amours/test_homme.htm

3. Les pédagogues ascendants techniciens

À l’initiative de certains professeurs ayant une compétence technique naissent quelques sites intégrant à la fois une dimension multimédia. On sort enfin de « muet » et du « noir et blanc ». Ces exercices comprenant du son, des images en couleur, etc. touchent une dimension ludique allant parfois jusqu’au jeu vidéo.

http://lexiquefle.free.fr/,

http://www.education.vic.gov.au/languagesonline/french/.htm

4. Le structuralisme enrichi

Les grands éditeurs de méthodes publient également des sites d’exercices en ligne. Ces exercices restent simples, mais bénéficient d’une réalisation professionnelle. Ils sont autocorrectifs et intègrent parfois le son. L’apprentissage est toujours envisagé à travers des exercices structuraux peu contextualisés. Ils sont en compléments de la méthode papier et constituent plus un argument de vente qu’une innovation.

http://www.didieraccord.com/,

http://www.didierconnexions.com/

5. La maturité

La technologie de l’Internet arrivant à maturité, les débits augmentent et l’on peut maintenant utiliser l’audio et la vidéo facilement. Les projets sont plus ambitieux : sites méthodes et sites scénarisés. Une pédagogie spécifique à l’outil Internet se développe.

http://www.laits.utexas.edu/fi/,

http://www.polarfle.com/

6. Les médias s’en mêlent

BBC, TV5, RFI développent une offre en matériel pédagogique. Parce qu’ils ont tout le nécessaire pour produire des contenus audiovisuels et bientôt multimédias, ils peuvent proposer des contenus à la fois riches et professionnels.

http://www.missioneurope.eu/,

http://www.bbc.co.uk/languages/french/,

http://www.tv5.org/TV5Site/7-jours/

7. L’avènement du Web 2.0

Le web 2.0 consacre le multimédia et l’interactivité. Au-delà d’une évolution technologique, il s’agit d’une révolution dans la façon dont s’organise l’information sur Internet. On parle de crowdsourcing2 ou d’UGC3 (User Generated Content) pour caractériser cette tendance. Les blogs sont l’outil parangon du web 2.0. À ce titre, ils intéressent les enseignants qui y voient l’outil parfait pour mettre en oeuvre des principes pédagogiques en gestation depuis le début : l’autonomie dans l’apprentissage, le libre-service, l’interaction avec la machine, l’interaction avec les pairs.

http://apprendre.over-blog.fr/,

http://gabfle.blogspot.com/

http://www.podcastfrancaisfacile.com/

8. Les nouveaux outils

De nouveaux outils apparaissent et les enseignants réfléchissent à de nouvelles applications pédagogiques : Facebook et les réseaux sociaux, FlickR (sites de partage de photographie), Twitter (micro-blogging), YouTube, Drop.io

http://www.youtube.com/user/imagiers,

http://beta.livemocha.com/,

http://www.flickr.com/

http://www.cirip.ro/grup/France

Un logiciel éducatif est un logiciel informatique visant à enseigner des notions à son utilisateur, qu'il soit enfant ou adulte. Lorsque l'enseignement est fait sous forme de jeu, on parle alors de logiciel ludo-éducatif.

Le logiciel éducatif au même titre que les exercices de soutien et les fiches de cours est un support pédagogique complémentaire au cours de soutien scolaire. Le logiciel éducatif concerne toutes les matières et tous les niveaux de la maternelle jusqu'à l'enseignement supérieur. C'est un nouveau mode d'apprentissage beaucoup plus ludique mais tout aussi pertinent que les supports pédagogiques traditionnels.

Le logiciel éducatif est un outil supplémentaire pour compléter le travail effectué par l'enfant. Il peut donc l'enrichir intellectuellement tout en comblant ses différentes lacunes. Le logiciel éducatif est fortement utilisé dans l'apprentissage des langues étrangères.

Il existe un panel très diversifié de logiciels éducatifs. Ils sont accessibles sur PC, tablettes voire consoles de jeux. Le logiciel que nous pouvons choisir pour nos élèves doit être:

interactif et adapté au niveau de l'enfant;

facile à utiliser, l'enfant doit comprendre très rapidement les instructions;

être actif et amusant;

avoir du son, des graphiques et des animations de qualité.

Dans tous les cas, il doit correspondre aux besoins spécifiques de l'enfant pour que le logiciel reste éducatif.

Il subsiste bien souvent un malentendu autour des logiciels libres qui vient du fait qu'en anglais, le mot free veut dire à la fois "libre" et "gratuit". Or un logiciel libre n'est pas nécessairement gratuit. C'est à la liberté que l'on fait référence ici, et non à la gratuité, la liberté pour les utilisateurs d'exécuter, de copier, de distribuer, d'étudier, de modifier et d'améliorer le logiciel. Les logiciels libres génèrent des documents qui sont eux aussi dans des formats libres et ouverts, ce qui est essentiel pour la mise en commun des ressources au sein du système éducatif.

Voici la sélection des dix logiciels gratuits. Ces logiciels vous permettront d’exploiter la richesse du numérique dans le cadre de votre enseignement du français :

naviguer sur internet,

télécharger des ressources multimédia pour diversifier vos supports de cours,

diffuser ces supports dans la classe,

adapter les fichiers téléchargés pour les rendre conformes à vos besoins et objectifs,

créer votre propre matériel pédagogique

1. Pour naviguer sur internet

MOZILLA FIREFOX

Mozilla Firefox est un navigateur web développé et distribué par la Mozilla Foundation avec l'aide de centaines de bénévoles. Ce logiciel a connu un succès croissant depuis sa sortie. Il est rapidement devenu le principal concurrent d'Internet Explorer, le navigateur web de Microsoft. Firefox sert à consulter des sites web.

Voici les fonctionnalités présentes par défaut dans Firefox :

• navigation par onglets ;

• bloqueur de fenêtres surgissantes (= « pop-ups ») ;

• système de moteurs de recherche intégré et facilement personnalisable ;

• marque-pages (= « signets » ou « favoris ») ;

• gestionnaire de téléchargement ;

• correcteur orthographique intégré.

2. Pour diffuser des contenus multimédia

VLC MEDIA PLAYER

VLC media player (VLC) est un lecteur multimédia libre qui fonctionne avec Windows, Linux et Mac. Ce lecteur multimédia lit la plupart des fichiers audio et vidéo.

MEDIA PLAYER CLASSIC

Media Player Classic (parfois appelé MPC) est un lecteur multimédia qui fonctionne avec Windows. Ce lecteur multimédia lit la plupart des fichiers audio et vidéo. L’interface basique de Media Player Classic rend son utilisation très intuitive. Il vous permettra de diffuser en quelques clics des fichiers audio ainsi que des fichiers vidéo.

SUMATRA PDF

SumatraPDF est un logiciel libre, gratuit et léger destiné à lire notamment des fichiers au format PDF. C’est une visonneuse rapide et légère. C’est un des très rares lecteurs de PDF libres fonctionnant avec Microsoft Windows. Il est plus rapide que les logiciels utilisés habituellement pour ouvrir des PDF. Il permet de lire les fichiers au format PDF, ainsi que les formats DJVU, ePub et Mobi (ebooks), les CBZ et CBR (bandes dessinées) et les CHM (format de fichier d'aide de Microsoft) et les XPS (autre format de Microsoft).

3. Pour éditer des documents

LIBREOFFICE

LibreOffice (parfois abrégé en « LibO » ou « LO », notamment sur les forums de discussions) est une suite bureautique libre et gratuite, dérivée du projet OpenOffice.org, créée et gérée par The Document Foundation. C’est aujourd’hui une très bonne alternative à la suite bureautique Microsoft Office, et de nombreuses institutions scolaires et publiques l’ont adoptée. Il existe également des suites bureautiques orientées vers le partage de documents et la collaboration en ligne, la principale étant Google Documents. Cet outil est gratuit mais il n’est pas libre.

LibreOffice permet aussi le traitement des fichiers PDF, en effet il est possible non seulement d’enregistrer un document au format PDF, mais aussi d’effectuer des modifications dans un fichier PDF. LibreOffice permet enfin l'import et l'export des documents au format HTML, permettant ainsi d'être utilisé comme éditeur de pages web.

4. Pour éditer des images

PHOTOFILTRE

PhotoFiltre est un gratuiciel* créé par Antonio Da Cruz. Il sert à retoucher des images et des photos.* Un gratuiciel (= freeware) est un logiciel propriétaire distribué gratuitement sans toutefois conférer à l'utilisateur certaines libertés d'usage associées au logiciel libre. Il dispose d'une centaine de filtres pour améliorer et transformer des photos numériques.

Photofiltre sert à modifier des images et des photos. On l’utilse notamment pour :

• recadrer ;

• modifier la taille ;

• effacer des éléments ;

• insérer du texte

GIMP

GIMP est un logiciel libre et gratuit de traitement d'images. Il est souvent présenté comme une alternative libre au logiciel Adobe Photoshop. Les fonctionnalités de GIMP sont nombreuses. Ce logiciel permet notamment de retoucher des photographies numériques, de faire du dessin artistique, etc.

5. Pour éditer des fichiers sonores

AUDACITY

Audacity est un logiciel permettant de manipuler des données audio numériques. Régulièrement amélioré et complété, c'est aujourd'hui une bonne alternative à de nombreux logiciels de son amateurs ou semiprofessionnels.

Audacity permet notamment :

d’enregistrer du son numérique par le biais des entrées ligne / micro / cd des cartes sons ;

d’éditer (copier, coller, sectionner…) des fichiers sonores.

6. Pour éditer des fichiers vidéos

WINDOWS MOVIE MAKER

Windows Movie Maker est un logiciel de montage vidéo gratuit mais non libre (c’est un programme Microsoft). C'est un logiciel qui peut aisément être pris en main par des débutants pour faire du montage vidéo basique.

Windows Movie Maker est un logiciel de montage vidéo pratique et simple, qui permet de créer des effets spéciaux, des transitions, d’ajouter des textes, des pistes son et des captures sonores.

Des logiciels comme PowerPoint™, Excel™ et Word™ ont été adoptés très rapidement lorsque les enseignants stagiaires ont réalisé qu'ils pouvaient être utilisés pour créer facilement des leçons illustrées et interactives, pour calculer les notes, ou pour stocker un grand nombre d'informations. La totalité des futurs enseignants ont avoué que les réactions positives de leurs élèves était l'un des facteurs qui les a poussés à changer leurs habitudes et à intégrer davantage les Tice :

1.5. Instruments NTIC utilisés dans l’enseignement/apprentissage des langues vivantes

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