1. Pourquoi l’ Apocalypse de Paul : La richesse des œuvres apocryphes au Moyen Âge témoigne de l’importance de la littérature à visée religieuse dans… [610466]
Introduction
1. Pourquoi l’ Apocalypse de Paul :
La richesse des œuvres apocryphes au Moyen Âge témoigne de l’importance de la littérature
à visée religieuse dans cette période. Une des œuvres qui s’est rependue avec beaucoup de succès
à travers l’Europe toute entière sous tout un tas de formes, dans une multitude des langues a été
l’Apocalypse de Paul . Notre étude se penche surtout sur la variante retrouvée dans le manuscrit
Fr. 2094 de la B.n.F manuscrit rédigé au XIIIe siècle, mais pour ce qui est des o rigines de
l’histoire de l’Apocalypse1 de Paul en elle -même, celle -ci peut trouver ces origines bien avant,
aux environs du IIe – on le suppose, tout comme on suppose une origine grecque – mais,
malheureusement, ils ne nous restent pas de preuves manuscrit es de cette version -ci. Pour ce qui
est de cette ancienne version grecque perdue, il semblerait qu’elle a été plusieurs fois modifiée,
en lui rajoutant des éléments. Et elle « fut remaniée au début du Ve siècle dans un milieu
monastique. »2. C’est à partir de ce moment -ci, le Ve siècle, qu’elle commence à se reprendre à
travers l’Europe, premièrement et en premier lieu dans les grandes langues du temps, le latin et le
grec, mais aussi dans des variantes vernaculaires, dont nous précisons celles coptes, russ es et
syriaques. Les différentes et nombreuses versions retrouvées varient en longueur et en centre
narratif, mais une partie signifiante d’entre elle traitent, en premier lieu, de la partie où on nous
raconte le voyage de Saint Paul en Enfer, comme nous a llons voir que c’est le cas pour la
variante dont nous traitons dans notre étude aussi, où il est clair que le point principal d’intérêt
est assurément le côté négatif de l’au -delà, et non pas l’aspect Paradisiaque. Et ce penchant pour
l’aspect infernal de l’au-delà explique très bien l’intérêt de plus en plus accru à partir du Ve
siècle, car le besoin d’une vision de la punition divine devient de plus en plus pressant, où, au
moins, plus évident.
1 Au long de cette étude, nous traitons le terme d’ « Apocalypse » dans son sens originel, de « révélation » et non
pas celui eschatologique qui se retrouve dans le langage commun, qui fait penser nécessairement à une description
pure et dure de la fin des temps et des derniers moments du Monde de L’ici -Bas. Comme le dit Claude Carrozi, « Il
révèle ce que l'on ne savait pas encore et il se rév èle lui -même d'une façon providentielle. » Claude Carozzi,
Escathologie et au -delà. Recherches sur l’Apocalypse de Paul. , Aix -en-Provence, Presses universitaires de
Provence, 1994, p. 4. Car ce texte -ci ne nous parle par vraiment de la fin des temps, mais il insiste sur le sort des
âmes toujours après la mort, mais au long de cette période transitoire, d’attente, entre leur mort et le Jugement
Dernier.
2 Ibidem , p.2
Dans sa forme « entière », si nous pouvons l’appeler comme cela, l’Apocalypse de Paul nous
présente et la descente de Saint Paul en Enfer, et son Ravissement au Ciel. En effet, il paraît que
le point d’inspiration de ce récit tout entier serait bien un passage tiré de la Deuxième épître aux
Corinthiens, où Paul me ntionne avoir été ravi au troisième Ciel « scio hominem in Christo ante
annos quattuordecim sive in corpore nescio sive extra corpus nescio Deus scit raptum eiusmodi
usque ad tertium caelum »3 . C’est cette allusion au troisième ciel ainsi que cette ambigu ïté d’une
expérience qui pourrait avoir été extracorporelle, donc métaphysique, spirituelle, alors que Saint
Paul était encore vivant qui a fasciné, et qui est considérée comme avoir été le point de départ de
L’Apocalypse de Paul , justement afin de raconte r ce supposé voyage dans l’Autre Monde.
Et malgré le fait que le Moyen Âge connait bien des récits qui racontent le voyage de l’âme
dans l’au -delà, car il y a assez de textes qui parlent de ce sujet, L’Apocalypse de Paul est parmi
les premiers textes chré tiens qui traitent de la description de l’autre monde – apanage d’un genre
qui, au moyen âge, sera plutôt connu sous de nom de « Visions » où « Visio » (la long des
premiers siècles, jusqu’au IVe, le seul texte chrétien qui raconte un véritable voyage dans l’au-
delà reste l’Apocalypse de Paul4). D’ailleurs, L’Apocalypse de Paul elle-même est souvent
nommée Visio Pauli . Cette « Vision » de Saint Paul gagne de popularité assez tardivement après
son élaboration, justement à cause de cette approche différente d e parler non pas de la fin des
temps, mais plutôt de l’attente des âmes dans cette longue période qui s’écoule entre leur mort
physique et la véritable fin des temps, le Jugement Dernier. Il s’agit d’une description de cette
deuxième instance de l’existenc e de l’homme, en tant qu’âme, dans ces « autres mondes » de
l’au-delà, dont on ne s’était pas occupé tellement avant. Car, tout comme Claude Carozzi le
constate, pendant les tous premiers siècles du christianisme, « Les apocalypses chrétiennes,
comme les t extes juifs dont elles prenaient la suite, s'occupaient surtout des temps messianiques.
L'Apocalypse de Paul est la première à s'intéresser à l'eschatologie immédiate et individuelle. »5.
En fait, l’Apocalypse de Paul a servi de modèle pour grand nombre de visions médiévales, en
raison du fait qu’elle est parmi les premières à s’occuper de la description élargie du sort des
âmes dans l’au -delà, et non pas seulement d’une description générale, ou centrée sur le divin
3 Biblia Sacra Vulgata, Deuxième Epître aux Corinthiens, 2 :12
http://www.latinvulgate.com/lv/verse.aspx?t=1&b=8&c=12 [consulté le 7 Février 2018]
4 Claude Carozzi, Le voyage de l’âme dans l’au -delà d’après a littérature latine (Ve- XIIIe siècle), Rome, Ecole
française de Rome, Palais Farnèse, 1994 , p. 5
5 Claude Carozzi, Escathologie et au -delà. , Op. cit., p. 5
(comme c’est le cas pour le Descensus ad Inferos de l’Evangile de Nicodème , où la descente du
Christ en Enfer décrit seulement l’acte libérateur et l’angoisse de forces démoniaques face à cette
libération des justes, et non pas les peines à souffrir où un disposition quelconque de l’Enfer)
Cela t émoigne aussi d’une augmentation de l’esprit d’individualité du grand public médiéval, car
il devient plus intéressé du sort de l’individu en tant que tel, en raison du développement d’une
sensibilité différente, non plus penchée seulement sur le collectif et la grandeur, sur des
terminologies et temporalités absolues et abstraites, mais sur des aspects plus petits, plus
étroitement lié à la conception humaine de ce que pourrait être une autre vie, et donc on observe
un intérêt accrue pour une conception de l’autre monde qui soit accessible au public large aussi,
qui se trouve incapable de penser dans des abstractions et aux échelles grandioses, et qui a besoin
d’une représentation de l’au -delà qui se plie sur ses propres capacités et sur sa propre possibili té
de concevoir le monde de L’Ici -Bas.
Afin de voir que le texte de l’Apocalypse de Saint Paul a joui d’un succès redoutables à
travers l’Europe Chrétienne, nous rappelons que d’Ovidio (et il y a tout un tas d’autres études qui
s’y intéressent6) montre qu e Dante connaissait le texte de l’Apocalypse de Saint Paul, mais il
conclut que, si Dante s’est vraiment inspiré de ce texte et qu’il y des éléments qu’il a emprunté
de la version Latine, il était tout à fait conscient qu’il ne s’agissait pas d’un ouvrage auquel il
fallait se fier en termes de doctrine chrétienne.7
De plus, il faut mentionner que, malgré le fait que la littérature Apocalyptique était bien
existante au moment du développement de l’Apocalypse de Paul, celle -ci était plutôt centrée sur
l’aspec t eschatologique, donc sur une description de la fin des temps (c’est pourquoi, dans
l’esprit commun de nos temps, le terme Apocalypse, fait très souvent surgir l’idée d’une
révélation presque sibylline sur le futur de l’humanité, notamment sur la fin des temps et le
Jugement Dernier, et non pas vraiment sur une révélation de l’organisation de l’au -delà), alors
que l’Apocalypse de Paul, même dans sa variante longue, ressemble plutôt aux catabases et aux
anabases de l’antiquité, qui se souciaient de la descr iption de l’Autre Monde et de son
fonctionnement8.
6 Voir: Theodore Silverstein , « Did Dante know the Vision of Saint Paul ? », In: Harvard studies and Notes in
Philology and Literature , no 19, 1937, pp. 230 -245.
7 Grandgent C. H., « Dante and St. Paul »., In: Romania , Tome 31 n°121, 1902., pp. 14 -27;
8 Claude Carozzi, Le voyage de l’âme dans l’au -delà d’après a littérature latine (Ve- XIIIe siècle), Rome, Ecole
française de Rome, Palais Farnèse, 1994, p.4
2. Notes sur notre édition du manuscrit :
Le principe général de notre transcription a bien été celui de la fidélité au texte. Tout de
même nous avons pris en considération le souci de rendre facilement lisible le texte. Ainsi, nous
avons considéré qu’une lecture facile de notre transcription exig erait la résolution des
abréviations, à laquelle nous nous sommes donc prêté. Quant à la ponctuation du manuscrit, nous
avons considéré que l’introduction d’une ponctuation moderne (et du point de vue typographique
et du point de vue de l’organisation text uelle) conviendrait mieux à notre but de rendre le texte
accessible.
Nous avons utilisé des marqueurs du discours directs, qui manquaient du manuscrit
(guillemets, deux points etc.), des points d’interrogation, mais nous avons aussi introduit des
virgules et des points, afin de souligner la logique des phrases. Pour ce qui est de la disposition
du manuscrit, nous avons mentionnés les changements de folios, même dans le cas où il
s’agissait de tronquer un mot.
Pour ce qui est des chiffres romains présents dans le manuscrit, nous avons choisi de les
remplacer. De plus, nous avons introduit des accents là où ils conviendraient. Quant à la
traduction, nous avons suivi le même principe de fidélité.
Prémisse :
Notre étude se penchera sur une interprétation du texte unique de l’Apocalypse de Paul dans
sa variante retrouvée dans le manuscrit Fr. 2094 de la B.n.F., représentation d’une conception
spécifique de l’au -delà, mais aussi en tant que manifestation d’une c ertain « conscience » d’un
auteur implicite dans l’acception que Wayne Booth attribue à ce terme. Nous trouvons que
l’importance d’une telle approche n’est pas du tout négligeable. La conscience collective tend à
considérer les versions des récits médiéval es des simples copies, dont l’originalité ne peut
consister qu’en variations stylistiques et fautes de transcription ou traduction, tout au plus. Nous
considérons donc qu’une analyse qui démontre non seulement l’originalité thématique que notre
version met en avance, ainsi qu’une originalité de la représentation même de l’au -delà, mais
aussi que ces différence ne sont pas dues au hasard ou à de fautes de traduction ou des
contraintes extérieures : elles sont le résultat d’un travail de transformation consci ente de la part
d’un scribe qui devient un véritable force créatrice, qui, tout en changeant le récit suivant ses
propres buts, s’érige en « auteur ».
Dans notre premier chapitre nous essayerons de clarifier la signification du terme apocrypha
ainsi que s es termes complémentaires pseudepigrapha et hahiographie , ainsi que de montrer le
voyage du texte -phare, surtout des variantes latine L1 et L2, dans sa logique historique et
narrative, de faire un survol de l’univers de l’au -delà que ces variantes mettent en avant, analyse
qui va nous servir afin d’observer les différences entre ces variantes longues et celle de notre
manuscrit.
Le deuxième chapitre va de pair avec le troisième. Au deuxième chapitre nous essayerons de
traiter la thématique de la responsabi lisation ainsi que la conception du temps, de l’espace et les
motifs de la confession et de la pénitence. Ceux -ci sont des éléments qui se retrouvent, en grand
lignes, dans les variantes latines aussi. Pour ce qui est du troisième chapitre, nous tenterons de se
pencher sur les figures divines et infernales (animées et non animées) qui créent l’image de la
représentation de l’au -delà spécifique à notre manuscrit. La construction de ces figures, et donc,
du panorama global de la structure hiérarchique et « administrative » de l’au -delà, nous espérons
le démontrer, diffère beaucoup des variantes latines, et se modifie en fonction de choix de notre
auteur.
Enfin, au quatrième chapitre nous voulons discuter une problématique très importante pour
les récits médiév aux qui se présentent en tant que variantes d’autres « originaux ». Notamment le
fait qu’il ne s’agit pas seulement de translatio , mais aussi de renovatio . Le texte « traduit », est -il
un nouveau texte ? Pourrons -nous parler d’un certain enjeu du texte qui lui soit spécifique ?
Pouvons -nous parler de la présence de la figure d’un « auteur » ? Comment cela se mêle avec
l’habitude médiévale de dénier toute empreinte originale sur le texte, afin d’emprunter l’autorité
discursive d’une source ancienne ou sacrée ? Et, enfin, cet auteur, s’il y en a, assume -t-il le texte,
au moins implicitement ? Voilà les questions auxquelles nous essayerons répondre au sein de ce
dernier chapitre.
Chapitre I : Considérations générales sur l’Apocalypse de Paul
1. Apocrypha , Pseudepigrapha et Hagiographie
1.1. Apocrypha :
Afin de comprendre la signification d’ apocrypha il conviendrait d’avoir tout d’abord à
l’esprit le fait que la Bible, en dépit du fait que le Moyen Âge la désignait comme Le Livre par
excellenc e, n’est pas un livre au sens d’un ouvrage homogène appartenant à un auteur. En fait, la
Bible est une compilation de textes disparates dans le temps et dans l’espace – les deux
Testaments sont composés d’un tas de textes anciens, à l’origine élaborés dan s des langues
différentes tel l’Hébreu, l’Araméen et le Grec qui, pendant des siècles, ont été copiés, recopiés et
traduits9 – que l’Eglise en tant qu’institution a autorisé comme vrais et conformes à sa
conception du dogme. Cela est valable pour le Tanakh10 ainsi que pour la Bible chrétienne11.
Mais cela veut dire que tout texte qui parle de la Bible ne fait pas partie de celle -ci. Mis à part les
hérésies qui concernent d’habitude des interprétations non conformes à celles de l’autorité
institutionnelle de l ’Eglise, il y a les récits bibliques que celle -ci n’a pas autorisés et qui ne sont
donc pas inclus dans ce que c’est la Bible12. C’est ces récits -là qui seront qualifiés d’ apocrypha ,
si on se contentait d’une définition minimale.
Mais la problématique de la définition et du repérage des œuvres apocryphes demande
une présentation plus élargie du phénomène. Par exemple, pour les Protestants, des parties du
canon catholique et orthodoxe sont considérés hors canon, et donc qualifiés d’apocryphes. Les
exégètes de la Bible parlent de ces œuvres deutérocanoniques que les Protestants désignent
9 Brian Murdoch, The Apocryphal Adam and Eve in Medieval Europe. Vernacular Translations and Adaptations of
the Vita Adae et Evae, New York, Oxford University Press, 2009, p. 2
10 La Bible Hébraïque. Adèle Berlin, Marc Zvi Brettler, Michael Fishbane (éds.), The Jewish Study Bible : Jewish
Publication Society TAHAKH Translation , Oxford -New York, Oxford University Press, 2004, p. IX
11 Même pour la Bible en tant qu’ouvrage collectif il y a encore un tas de variations, donc il serait possible
d’affirmer que parler de la Bible comme d’un ouvrage clos et unique serait difficile. L’instabilité de la variation
biblique est évidente lorsqu’on regarde la multitude des évangiles apocryphes, c’est -à-dire hors canon qui existaient
au début du christianisme. En fait, c’est assez tardivement, en 363, pendant le Concile de Laodicée que s’établit plus
ou moins un canon qui tout de même, exclut l’Apoca lypse tout entière. Un canon proche de ce que nous considérons
aujourd’hui le Nouveau Testament s’établit en 397 pendant le Concile de Carthage. Donc, un canon au sens de
variante acceptée et validée par l’institution de l’Eglise existe (nous parlons ici d e l’église catholique). Brian
Murdoch, The Apocryphal Adam and Eve in Medieval Europe. Vernacular Translations and Adaptations of the Vita
Adae et Evae, New York, Oxford University Press, 2009, p. 4
12 Quand nous parlons de Bible dans cette étude, nous parl ons plutôt de la variante Vulgate, et plus précisément de la
Bible de Saint Jérôme, qui était la plus rependue au Moyen Âge.
comme Apocryphes (avec majuscule), à la différence des œuvres apocryphes (avec minuscule)
pour des ouvrages additionnels à la Bible qui ne sont reconnus par aucun canon.
Pour ce qui est de l’origine du mot apocrypha , celui -ci provient du grec et signifie, à
l’origine, « chose cachée ». Achim Masser rappelle qu’au Moyen Âge le terme apocryphus
signifiait plutôt incertain, sur lequel on ne peut pas compter, et que le sens que les médiévales
accordaient à ce mot renvoyait plutôt à un ancien ouvrage anonyme ou pseudonyme, d’habitude
en prose13.
« A l’Eglise visible, exotérique, celle de Pierre et de Paul, correspondrait l’Eglise
“invisible”, ésotérique, celle de Jean et de Joseph d’Arimathie. »14. Toutefois, il s’agit de la
même réalité historique ou hiéro -historique que présentent les récits apocryphes et celles
canoniques. Il s’agit donc, pour ce qui est des récits apocryphes, d’une sorte d’ésotérisme
chrétien, de spéculation chr étienne qui représentait une partie essentielle mais voilée de
l’enseignement chrétien à l’époque.
1.2 Pseudepigrapha :
Le terme d’ apocrypha va de pair avec un autre : pseudepigrapha . La différence entre ces
deux termes serait la suivante : apocrypha fait référence particulièrement à des œuvres
additionnelles au Nouveau Testament mais qui ne font pas partie d’un canon biblique
quelconque, alors que pseudepigrapha s’occupe exclusivement des œuvres non -canoniques qui
relèvent de l’Ancien Testament et devrait avoir à faire à des œuvres mal attribuées, et non pas
anonymes, comme c’est le cas pour apocrypha (en fait tout un tas d’œuvres relevant de l’Ancien
Testament et qui sont qualifiées de pseudepigrapha restent en fait anonymes et non pas mal
attribuées, ce qui nie cette partie de la description du terme).
Tout de même, ces dénominations ne sont pas toujours respectées. Il arrive souvent que le
terme de pseudepigraph a soit totalement ignoré, à la faveur de celui d’ apocrypha. En fait,
Hedley Sparks ignore de manière consciente ce terme, en le considérant imprécis et donc nuisant
à une bonne analyse. Il lui substitue le terme apocrypha qu’il trouve bien plus clair et ut ile15. Si
le terme apocrypha est souvent utilisé pour l’entièreté des ouvrages non -canoniques sur la Bible,
13 Brian Murdoch, The Apocryphal op. cit., p. 5
14 Jean-René Valette , La pensée du Graal. Fiction littéraire et théologie (XII ᵉ-XIIIᵉ siècle), Paris, éd. Honoré
Champion, 2008 p. 34
15 Ibidem. p. 6
soit elles du Nouveau Testament ou de l’Ancien Testament, l’inverse n’est pas valable pour le
terme pseudepigrapha qui, les cas où il est utilisé, il reste strictement penché sur les œuvres
concernant l’Ancien Testament. Alors, il est bien clair que, si quelque texte relevant de l’Ancien
Testament pourrait être retrouvé sous la catégorie d ’apocrypha , malgré son appartenance
technique à la catégorie des pseudepigrapha, il n’y a aucune question que le texte dont nous
nous occupons dans cette étude – L’Apocalypse de Paul – ne peut être désigné que comme une
apocrypha.
1.3. Hagiographie :
Pour ce qui est du terme d’ Hagiographie , afin que le lecteur comprenne sans problème, il
ne serait nécessaire que de dire qu’il fair référence aux écrit qui se retrouvent sous un même
thème : celui de la description des Saints et de leurs activités. Pour en dire d’avantage, nous
pouvons préciser que ces types de descriptions peuvent se retrouver sous plusieurs « genres » :
les récits des vies des saints ( Vita), les histoires des miracles faits par les saints ( Miraculum ), des
courts récits ayant une morale ( Narratio animae utilis ), ou bien des actes des martyrs – genre fort
populaire au Moyen Âge – (Acta)16. Pour ce qui est de la définition du Saint, André Vauchez le
perçoit comme étant « l’illustration éminente des idées que les chrétiens d’un temps donné se
sont faits de la sainteté »17 Le texte de l’Apocalypse de Paul pourrait bien être qualifié
d’Hagiographique, car il nous parle des aventures de ce dernier dans l’Au -delà, mais aussi parce
que, au moins pour cette variante retrouvé dans le MS 2094 de la B.n.F., vu que l’accent tombe
sur les damnés, il est la véritable figure po sitive qui, parmi tout un tas d’ « anti-modèles », forme
Le Modèle humain avec majuscule – sa figure se plie donc très bien sur la définition que
Vauchez donne au Saint (nous allons développer cette idée dans les chapitres suivants).
2. Origines du texte de l’Apocalypse de Paul :
Tout comme la majorité des textes apocryphes, les origines du texte de l’Apocalypse de Paul
se sont avérées difficiles à retrouver. Des débats et des discussions passionnées et passionnantes
ont surgit au long des tentatives d’ide ntification un « texte -mère » qui soit désigné comme
16 Claudia Rapp, “Comparison, Paradigm and the case of Moss in Panegyric and Hagyography”, In: Mary Whitby
(éd.) , The Propaganda of Power: The Role of Panegyric in Late Antiquity , Leiden, Brill, 1998 p. 277
17 André Vauchez, La Sainteté en Occident aux derniers siècles du Moyen Age. D'après les procès de canonisation
et les documents hagiographiques , Rome, Ecole française de Rome, 1988. p. 8. (Bibliothèque des Écoles françaises
d'Athènes et de Rome, 241) doi : 10.3406/befar.1988.1241 http://www.persee.fr/doc/befar_0257 –
4101_1988_mon_241_1 [Consulté le 6 février 2018]
« original et originel ». Comme nous l’avons déjà mentionné, on lui suppose une origine grecque
qui remonte aux environs du IIe siècle, mais il ne s’agit nullement d’une certitude. Toutefois, une
variante grecque a bien été retrouvée par Constantine von Tischendorf, texte qu’il a publié en
1866, et c’est partit des preuves retrouvées dans son ouvrage que les suppositions concerna nt le
texte originel de l’Apocalypse de Paul ont été faites. Avant la découverte de Constantine, toutes
les suppositions concernant une possible datation de L’Apocalypse de Paul ont été faites par
rechercher sa mention dans des œuvres des figures d’autorit é de l’Eglise qui lui soit
contemporains. Mais, le texte retrouvé par Constantine a renversé ces pratiques, et il a démontré
leur manque de fiabilité, car il était accompagné d’une préface datée, qui annulait les études
précédentes, fondées seulement sur l’argument de la citation la plus ancienne qui rappelle ce
texte. Mais cela ne veut pas dire que le texte de Constantine puisse éclaircir tous les ambiguïtés,
car il y a des chercheurs qui insistent que ce texte même n’est lui non plus un original, mais un e
reproduction, donc, sa datation ne pourrait être qu’un point de référence, une date de référence
qui assure qu’à ce moment -là, le texte existait déjà, mais non pas une certitude que cette
variantes soit parmi les premières. Toutefois, Constantine von Ti schendorf18, déduit, en raison de
la préface de son texte, que L’Apocalypse de Paul a été écrite aux environs du IVe, probablement
en 380 après Jésus -Christ, car il suppose que ce serait aux environs de la mort de Théodose
l’Ancien.19
Theodore Silverstein parle beaucoup d’une possible datation du texte aux environs du Ve
siècle, et il propose aussi une situation en Tarsus. Mais cette datation et cette situation ont été
elles-aussi contestées, notamment par R.P. Casey20, qui date un original qu’il suppose avo ir
existé avant celui de Tarsus vers 240 -250 avant Jésus -Christ, en utilisant comme indice principal
le fait qu’ au IIIe siècle Origène la mentionne dans un fragment présenté par l’écrivain syrien
Bar-Hebraeus au XIIe siècle. Il nous rappelle le fait qu’un texte sous le nom d’Apocalypse de
Paul se retrouvait en tant que texte non canonique, mais autorisé21.
18 Tischendorf, Constantine (ed.), Apocalypses apocrypha e: Mosis, Esdrae, Pauli, Iohannis, item Mariae dormitio,
additis evangeliorum et actuum apocryphorum supplementis , Leipzig, 1866, p. 34 -69.
19 Theodore Silverstein, « The Date of the “Apocalypse of Paul », in : Mediaeval Studies , no. 24, 1962, p. 335 -48.
20 R.P. Casey, The Apocalypse of Paul dans Journal of Theological Studies , 1933, pp. 26 -27
21 Jan N. Bremmer et Istvan Czachesz (éds), The Visio Pauli and the Gnostic Apocalypse of Paul , Leuven, 2007, p.
20-30.
Il ne faut pas oublier que Saint Augustin parle de l’Apocalypse de Paul comme d’un texte
à rejeter, qu’il critique avec véhémence. Saint Augustin dit de l’Apocalypse de Paul qu’elle ne
peut pas être un texte véritable, et donc qu’il ne s’agit que d’une histoire racontée par des
individus plein d’audace et qui manque de honte, car elle parle des choses ineffables, que les
hommes n’ont pas le droit de racon ter, notamment la description de ce que Saint Paul a vu dans
l’Autre Monde, qui ne devrait ni ne pourrait être entendu par les mortels. Carozzi soutien qu’il
est fort probable que Saint Augustin n’ait même pas lu l’Apocalypse de Paul, mais qu’il parlent
plutôt de son histoire générale, dont il aurait entendu parler22. Toutefois, qu’il l’aie lue ou non,
Saint Augustin en parle, en y faisant allusion dans « Tractatus 98 sur l'Evangile de Jean »23.
Sozomène, dans son Histoire Ecclésiastique, rédigée aux environs de 443, mentionne un texte
nomme Apocalypse de Paul, qui aurait été trouvé à Tarse sous la maison de Saint Paul – élément
qui se retrouve aussi dans le prologue d’un nomvre de version latines et grecques. Mais, dans son
étude, Sozomène insiste qu’il ne s’ agit que d’une histoire fabriquée, légendaire, voir objet des
essais de rependre des idées hérétiques24. Comme nous rappelle Carozzi, il ne faut pas oublier du
manque de référence claire à l’Apocalypse de Paul entre le IIIe et le Ve où il semble que le texte
disparaît à peu près entièrement25.
Il faut mentionner que ce texte est désigné, assez rapidement, comme faisant partie des
libri non recipiendi . En fait, en 200 Après Jésus -Christ, il était inclut dans De praescriptione
haereticorum en tant qu’ouvrage dangereux, qui pourrait susciter des tendances hérétiques dans
les lecteurs26.
La discussion sur la variante originelle de l’Apocalypse de Paul ; tout comme nous le
voyons est pleine de disputes et de controverses, et elle co ntinue jusqu’à nos jours. Il ne faudrait
donc pas nous attarder d’avantage sur ce point, mais nous avons trouvé important d’au moins
montrer les directions principales et combien l’étude des origines de ce texte à une véritable
tradition qui a beaucoup fas ciné les chercheurs et qui est encore un point intérêt et de recherches.
22 Claude Carozzi, Escathologie et au -delà. Recherches sur l’Apocalypse de Paul. , Aix -en-Provence, Presses
universitaires de Provence, 1994, p. 6
23 Claude Carozzi, Le voyage de l’âme dans l’au -delà d’après a littérature latine (Ve- XIIIe siècle), Rome, Ecole
française de Rome, Palais Farnèse, 1994 , p. 13
24 Claude Carozzi, Escathologie et au -delà …, op. cit. p. 46
25 Ibidem . p. 7
26 Jan N. Bremmer et Istvan Czachesz (éds), The Visio Pauli and the Gnostic Apocalypse of Paul , Leuven, 2007, p.
105.
3. Les versions de l’Apocalypse de Paul :
Nous avons parlé de la dispute qui continue encore, concernant l’origine du texte de
l’Apocalypse de Paul, mais cela étant dit, il ne faut pas oublier que cette supposé variante
originale a souffert beaucoup d’altérations au long des siècles, et pour les variantes latines et
grecques, qui était des « modèles » en quelque sorte « originales » ou au moins des modèles, et
pour les variantes vernacul aires, qui comportent le plus d’altérations. Claude Carozzi nous parle
des varaintes longes, et des variantes courtes, qu’il appelle « résumées ».
Pour ce qui est des variantes longues, celles -ci seront plus proche de la version originale,
qu’on suppose avoir contenu tous les variations thématiques rencontrées dans les autres. Les
variantes longues ne supposent pas des manuscrits qui ait entièrement la même composition ou le
même fil narratif, mais plutôt ayant les même « points principaux ». Il faut dire que ce n’est pas
seulement le latin et le grecque qui nous présentent des versions longues, mais aussi celles que
nous avons mentionnées dans notre introductions, notamment celle russes, syriaques et coptes.
Silverstein groupe la variante grecque et une p artie de celles latines sous un group qu’il appelle
L2. Alors que ce qui est considéré la variante latine longue est désignée comme L127. Mais les
variantes Latines identifiée, ont été partagée dans des versions de I à VIII. Toutefois, les plus
connues rest ent le L1 et le L2, en raison du fait qu’elles ont été les plus étudiées, notamment par
Silverstein et Carozzi.
Pour ce qui est des variantes courtes, celles -ci se retrouvent le plus souvent dans les
traductions en langues vernaculaires, qui ont l’habitude soit de présenter la majorité des point
principaux, mais d’une manière fortement abrégée, soit de se pencher plutôt sur l’aspect infernal,
ce qui fait notre variante elle -aussi, choix dont nous allons discuter dans les chapitres suivants.
Nous considérons qu’au long de notre étude il faudrait adresser tout similitudes ou différences de
notre texte en raison de la variante L1, qui est considérée comme étant le plus complète et la plus
proche de l’originel perdu afin de voir quelles seraient les modification s subies.
Malheureusement, un texte qui soit le modèle du récit présent dans Français 2094 de la B.n.F.
n’a pas été identifié, justement à cause du fait que nous ne savons pas s’il s’agit d’une copie d’un
texte déjà traduit en vernaculaire, ou bien d’une d es variantes latines traduite et modelée par le
scribe. Une autre raison pour le manque d’identification de « variante longue base » pour notre
27 Claude Carozzi, Escathologie, op. cit, p. 7
récit serait le fait que cette habitude des langues vernaculaire de « résumer » le texte pris comme
modèle, rend visiblement difficile la tâche d’identification d’une source. Surtout quand le
vernaculaire se limite à la description des souffrances de l’Enfer28. Toutefois, il y a des tentatives
de repérage de l’origine du Français 2094 de la B.n.F., mais elles ont été sans véritable succès.
L’origine du 2094 est d’autant plus bizarre, que, parmi les six versions françaises de la Descente
en Enfer de Saint Paul, tous, mis à part le français 2094, semblent avoir eu comme modèle l a
version latine L VI. Mais l’organisation différente du français 2094, qui est la première version
anonyme en octosyllabe, suggère une origine tout différente29.
4. Schémas de l’Apocalypse de Paul – variantes longues :
Nous avons, grâce à Claude Carozzi retrouvé quelques schémas qui nous aident à
visualiser comment le trajet « original » de Saint Paul et en Enfer et aux Cieux – nous parlons
donc des variantes longues – était présenté, et donc quelle était l’image que son lecteur médiéval
se faisait de la disposition de l’autre monde. Nous allons ob server, comme c’est l’habitude des
représentations de l’au -delà au Moyen Âge, qu’il s’agit d’une représentation, pour ainsi dire
« matérielle et spatiale » car il s’agit d’une disposition tout à fait en concordance avec les
connaissances physiques de l’hom me médiéval. Quoique le passe d’origine, la seconde lettre aux
Corinthiens, suggère la possibilité d’un trajet plutôt extracorporel, et donc métaphysique, pour
que ce récit soit compréhensible et même possible, le récit présente le monde de l’au -delà
dispo sé de manière physique.
28 En fait, nous avons observé que la désignation originelle de notre texte au sein du manuscrit n’est même pas celle
de l’Apocalypse de Paul ou de Visio Pauli. C’est « Les peines de l’Enfer » car c’est bien ça le noyau thématique et
donc, en raison du fait que l ’Apocalypse de Paul a fait surgir tant de controverses et de discussions depuis le Moyen
Âge même à cause de sa description des vécus et informations entendues plutôt au troisième Ciel – car c’est bien la
description de ce qui se passe au Ciel qui a d érangé le plus – même si ceux qui ont classé le manuscrit connaissaient
l’Apocalypse de Paul, il est fort possible que cette variante fortement abrégée leur eût semblé tellement différente,
qu’ils n’ont même pas pensé qu’il pourrait s’agit d’une variante d e celle -ci.
29 Meiden, Walter. « Versions of the Descente de Saint Paul », in : Romance Philology ; Berkeley Vol. 8, Jan 1,
1954, p. 92.
30
Ce n’est pas par hasard que nous présentons ce schéma. Cette représentation nous montre
que la description au sein du texte latin long présente l’au -delà comme étant partagé selon les
interprétations symboliques communes à cette période -là. A savoir, la Cité de Dieu se retrouve
au Levant, alors que les ténèbres avec les puits au 7 sceaux se retrouvent au couchant. Cette
dichotomie lumière -ténèbres va de pair, comme on le voit dans la figure, avec la dichotomie
droite -gauche. Et pl us on va vers le Ciel, plus on est proche de Dieu. Malheureusement, dans le
2094 nous ne pouvons observer que le combat Haut -Bas (Ciel et Enfer).
Toujours Carozzi nous présente un schéma avec la disposition des vices dans les deux
variantes latines qu’i l étudie, celui de Fleury et celui de SG. Nous observons qu’il y a des
épisodes qui manquent dans le manuscrit de SG. Nous allons, plus loin, comparer cette liste des
supplices avec celle qui se retrouve dans le 2094 de la B.n.F. afin de voir comment un te xte qui
ne présente que cet aspect -ci – l’aspect infernal, traite les épisodes et comment on choisit quece
qui doit être gardé et ce qui doit être supprimé (si c’est le cas) pour son public « contemporain ».
30 Claude Carozzi, Escathologie, op. cit, p.216
31
Nous considérons que ces tableaux sont extr êmement utiles, afin de pouvoir suivre le
« Plan des Enfers ». Dans les chapitres suivants nous allons ajouter la disposition de notre propre
récit, et commenter là -dessus.
Un autre tableau important, selon nous, que Carozzi dresse concernant cet épisode de
l’Enfer, est celui qui fait une synthèse des péchés qui se retrouvent dans l’Apocalypse de Pierre,
et qui se retrouvent souvent dans des variantes de celle de Paul. Car nous pourrons voir comment
l’Apocalypse de Paul suit ou non les péchés de l’Apocaly pse de Pierre.
32
31 Ibidem, p. 220
32 Ibidem ., p. 222
5. Notices sur le 2094 de la B.n.F. – considérations générales sur notre manuscrit33
Le manuscrit 2094 de la B.n.F (anciennes cotes 760 Baluz et C. Reg 79562n) est constitué de
221 feuillets de parchemin en 42 de 200 x 150 mm, qui, à la fin , contient aussi de feuillets de
garde en papier. Le texte est disposé sur deux colonnes, de 24 à 30 lignés rangé sur chacune des
colonnes. Pour ce qui est de l’écriture, celle -ci est faite en lettres de forme, et on a identifié 3
écritures différentes, et donc trois individus, qui ont écrit les différentes parties du codex : depuis
folio 1 jusqu’au folio 50v serait la première, puis la deuxième qui commence au folio 51 et finit
au folio 171v, et la dernière, qui commence au folio 172 et finit au folio 221, le dernier du
manuscrit.
Pour ce qui est du contenu, ce codex est assez uniforme en tant que thématique, qui reste, au
long des textes qu’il contient, religieuse et didactique :
La vie de Saint -François (F○1 au f○ 50v)
Contres dévots (F○51r au f○ 171v)
Paraphrase du Psaume « Eurctavit » (F○172r au f○ 193v)
Prière (F○194r au f○ 194v)
Les XV Signes du Jugement (F○194r au f○ 199r)
Les Peines de l’Enfer (F○199r au f○ 204v) – C’est l’Apocalypse de Paul, qui est
nommée ainsi par ceux qui ont désigné les textes qui composent le manuscrit,
probablement car ils ne connaissaient pas le texte, et que, comme nous allons
discuter dans les chapitres suivants, cette variante se pench e plutôt sur le côté
punitif des âmes qui se retrouvent en Enfer. La même désignation apparaît sur
Gallica, dans la section qui décrit la composition du manuscrit.
Vie de Sainte Julienne (F○205r au f○ 217v)
Dit de l’Unicorne (F○218v au f○ 221)
Pour ce qui est de la décoration, malheureusement le manuscrit ne contient pas des
miniatures. Il est relié « à plats en cuir marbré jeune à encadrement stylisé doré.(XIXe) Dos de
33 Tous les considérations présentées dans ce sous point seront reprises depuis l’ « Extrait des notices réalisées par la
section Romane de l’Insitut de Recherches et d’Histoire des textes entre 1960 et 1990 » retrouvé sur le site de
Gallica, la section qui traîte seulement de notre manuscrit à nous, le Français 2094 de la B.n.F.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k140908z/f1.image [consulté le 26 février 2018]. Nous considérons qu’une é tude
de ce texte serait incomplète dans une description, au moins minimale, du codex où se retrouve notre variante.
maroquin rouge plus ancien. »34. Au folio 221 le texte « domine labia mea aperies »35 qui fait
penser à une dédicace. En fait, au -dessous de cette inscription peu lisible, rédigée en lettres
cursives du XVe, il y a un nom qui semble être écrit de la même main : « Guillaume Auleete
[illisible] de Saint Leu »
Pour ce qui est du texte de l’Apocal ypse de Paul, celui -ci comporte 490 octosyllabes à
rimes plates et ne contient pas de titre au sein du manuscrit lui -même. Malheureusement, il n’y a
pas d’indices sur une identité quelconque d’un commanditaire.
34 Idem.
35 Celui-ci est un fragment tiré des Psaumes 50 :17. « Domine labia mea aperies et os meum adnuntiabit laudem
tuam » http://www.latinvulgate.com/lv/verse.aspx?t=0&b=21&c=50 [consulté le 26 février 2018 ]
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